Les informés de franceinfo du jeudi 22 juin 2023

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00:00 ...
00:09 -20h, 21h, France Info, les informés,
00:13 Edouard Marguier.
00:14 -Bonsoir à tous.
00:16 Des milliers de milliards d'euros pour être à la hauteur
00:19 du réchauffement de toute la planète, sommé à Paris
00:22 pour un nouveau pacte de finances mondiale.
00:25 Les déclarations sont là.
00:26 Emmanuel Macron, qui accueille le monde à Paris,
00:29 a été choqué par le choc de financement public,
00:32 mais il reste l'action.
00:34 Eux trouvaient que ces discussions entre Etats ne menaient à rien
00:37 et défendaient la désobéissance civile pour le climat.
00:41 Les soulèvements de la Terre n'existent plus,
00:43 du moins officiellement, dit Solution Publie
00:46 au journal officiel avant recours de ce collectif.
00:49 Et puis, l'enseignement moral et civique au collège,
00:52 doublement du temps consacré, d'une demi-heure à une heure
00:56 à la rentrée.
00:57 La formation générale du groupe de presse quotidienne régionale
01:01 ÉBRA, Victoria Coussa,
01:02 journaliste au service politique de France Info,
01:05 Bruno Cotteres, chercheur CNRS au Cévi-Pof,
01:08 le Centre d'études de la vie politique française
01:11 et enseignant à Sciences Po,
01:13 et Charles Sapin, journaliste politique au magazine Le Point.
01:17 Bienvenue à tous les 4.
01:18 Un défi majeur et colossal,
01:20 bâtir un nouveau pacte financier mondial
01:23 pour mieux armer les Etats fragiles
01:25 face aux changements climatiques.
01:27 Ça passe par plus d'argent, des milliers de dollars à trouver
01:31 pour la transition énergétique des pays les plus pauvres.
01:35 Et ça passe aussi par la réforme des institutions
01:38 qui distribuent cet argent,
01:40 celle créée après la Seconde Guerre mondiale,
01:43 le FMI et la Banque mondiale.
01:44 Sommée avec une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement,
01:48 Emmanuel Macron a prononcé le discours d'accueil
01:52 dans le Palais Brouillard, l'ancienne bourse de Paris.
01:55 Il ne doit avoir à choisir entre la réduction de la pauvreté
01:59 et la protection de la planète.
02:01 Et j'ai entendu beaucoup de décideurs
02:03 ces derniers mois, parfois ces dernières années,
02:05 très souvent dire, au fond, vous nous expliquez,
02:08 vous qui avez déjà réglé le problème de la pauvreté,
02:11 ce qu'il faudrait faire en matière de transition climatique,
02:15 quels sont les choix qu'on devrait prendre,
02:17 mais nous, nous n'avons pas encore réglé
02:18 le problème de la pauvreté.
02:20 On ne doit pas avoir à faire ce choix,
02:22 et donc on doit pouvoir relever les défis en même temps.
02:26 -Le président Macron, à l'ouverture de ce sommet
02:29 qui va durer jusqu'à demain, dîner de travail ce soir,
02:31 sommet qui débouchera au mieux sur une feuille de route,
02:35 car la France n'a pas la capacité de décider, évidemment.
02:37 L'Elysée espère voir émerger le consensus de Paris.
02:40 Avant de parler du fond, avec vous,
02:43 évoquons la forme, Victoria Koussa,
02:45 est-ce qu'on peut déjà parler de jolis coups
02:47 de la part d'Emmanuel Macron ?
02:49 -C'est en tout cas son exercice préféré à Emmanuel Macron,
02:52 c'est-à-dire avoir rassemblé des dirigeants mondiaux
02:55 autour de lui, être un peu, en quelque sorte,
02:58 un grand chef d'orchestre de la planète.
03:01 On voit aussi, avec l'objectif de réconcilier
03:04 les pays occidentaux et les pays du Sud,
03:08 cette volonté d'être vraiment au centre, d'être le médiateur,
03:11 sauf qu'on voit les limites aussi de l'exercice,
03:13 c'est qu'il n'y a que très peu de dirigeants européens
03:16 à ses côtés, et on sait aussi que ce sommet,
03:19 derrière, risque d'accoucher de pas grand-chose, finalement.
03:23 La réalité va vite reprendre le dessus,
03:25 et ça, tout le monde le sait, c'est surtout une image.
03:28 -Petite victoire aujourd'hui,
03:30 ce sont ces fameux 100 milliards de dollars
03:33 qui ont été atteints.
03:34 Je vous le rappelle, cette idée de financer
03:37 le réchauffement climatique, qui n'est pas nouvelle,
03:40 ça remonte à 2009. Les pays riches s'étaient engagés
03:43 à financer à hauteur de 100 milliards de dollars par an
03:45 pour les pays en développement. Il sera atteint cette année
03:49 3 ans de retard, Claire Planchard, pour le groupe Ebra.
03:52 Ca montre que c'est toute la chaîne de prise de conscience
03:55 qui a pris du retard.
03:56 -Oui, on voit qu'aujourd'hui, dans cette conférence,
03:59 on cherche de nouvelles sources de financement,
04:02 mais aussi à respecter des engagements
04:04 qui ont été pris il y a des années,
04:06 à la COP15, en l'occurrence, pour ces 100 milliards
04:09 versés en faveur de la décarbonation,
04:11 du développement, et qu'aujourd'hui,
04:13 beaucoup de pays qui ont fait voeu de dons
04:16 lors de ces grands sommets n'ont pas toujours tenu
04:19 l'engagement. C'est un des défis.
04:20 On cherche toutes les pistes pour être à la hauteur des défis,
04:24 puisqu'il faudrait multiplier par trois les financements
04:27 accordés à ces pays en développement
04:29 pour qu'ils puissent aller sur la voie
04:31 d'un développement décarboné, combattre la pauvreté,
04:34 mais aussi les conséquences du réchauffement climatique,
04:37 dont on sait qu'ils sont les principales victimes.
04:40 Il y a un déséquilibre mondial entre ces pays riches
04:43 qui ont créé cet événement et les besoins de ces pays.
04:46 On voit tous les défis, effectivement,
04:48 et, comme vous disiez, le retard à rattraper.
04:51 -La France, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères,
04:55 Catherine Colonna, précise bien que la France contribue à 30 %
04:58 pour ces 100 milliards de dollars et que la France a versé
05:01 ce qu'elle devait et appelle les autres à le faire.
05:04 Nous sommes près de huit ans après l'accord de Paris,
05:07 qui fixe l'objectif de contenir à 1,5 degré le réchauffement
05:11 par rapport à l'air pré-industriel,
05:13 objectif de plus en plus inatteignable
05:15 selon les scientifiques, en fixant un objectif sans moyens.
05:18 C'était la meilleure façon de ne pas l'atteindre ?
05:21 Charles Sapin, Du Point.
05:23 -Ecoutez, en tout cas,
05:25 ce qui est important pour réaliser des objectifs,
05:29 si ce n'est les objectifs arrêtés,
05:31 c'est de créer des conditions de consensus et de collectif.
05:34 Aucun pays peut aller en franc-tireur tout seul
05:37 en disant "j'ai réglé la situation climatique".
05:39 C'est en ça que ce sommet était important.
05:42 L'objectif, c'était un peu de la forme,
05:44 mais important aussi.
05:45 Il fallait renouer avec un multilatéralisme
05:48 entre pays du Nord et pays du Sud,
05:50 qui a été pour le moins percuté ces derniers mois
05:53 par la crise ukrainienne.
05:54 Les pays du Nord et du Sud ne sont pas sur la même position.
05:58 Il fallait renouer la confiance, en effet,
06:00 et cette promesse qui a été faite il y a 13 ans à Copenhague
06:03 de 100 milliards par an donnés par les pays du Nord
06:06 en solidarité au pays du Sud pour faire face
06:09 au réchauffement climatique.
06:10 De la part du pays du Nord et du Sud,
06:13 il y avait des fritures sur la ligne.
06:15 Les pays du Sud disaient "attendez,
06:17 "vous avez consommé tout le capital carbone,
06:19 "vous nous avez promis des milliards qu'on n'a pas vus,
06:22 "et en plus, vous nous donnez des leçons,
06:25 "donc ça suffit."
06:26 Les pays du Nord disaient "attendez, nous, on veut bien,
06:29 "mais vous donnez des milliards, ça suppose aussi
06:32 "la mise en place de politiques crédibles
06:34 "pour permettre de flécher cet argent et gérer cet argent."
06:38 Ce n'est pas un petit problème.
06:40 On voit un pays comme l'Italie,
06:42 qui a des difficultés du monde à gérer le plan de relance européen.
06:45 Donc, voilà, c'est...
06:47 C'est vrai que les objectifs peuvent paraître à chaque fois
06:50 très ambitieux.
06:51 Le plus important, c'est de recréer des conditions de collectif
06:54 pour que tout le monde regarde dans la même direction.
06:57 -Et réformer ce qui existe.
06:59 On en parle, évidemment, après le Fil info 20h10.
07:02 Elia Bergel.
07:03 -Le réalisateur Nicolas Bedeau sera jugé l'an prochain
07:06 pour agression sexuelle en état d'ivresse.
07:08 Une femme l'accuse d'avoir mis sa main
07:11 au niveau de ses parties intimes au début du mois
07:14 dans un club parisien.
07:15 L'avocate de Bedeau s'assure qu'il ne veut pas remettre en doute
07:18 la parole de la plaignante et a présenté ses excuses.
07:21 Des débris découverts ce soir dans l'Atlantique Nord,
07:24 près de l'épave du Titanic.
07:26 Des traces repérées par un robot qui participe aux recherches
07:29 pour retrouver le Titan, ce sous-marin disparu depuis dimanche
07:33 avec cinq personnes.
07:34 Les réserves théoriques d'oxygène à bord du submersible
07:38 sont désormais épuisées.
07:40 Le Sénat, à majorité de droite,
07:42 adopte largement en première lecture
07:44 le projet de loi sur l'industrie verte.
07:46 Une excellente nouvelle, se réjouit le ministre de l'Economie,
07:50 Bruno Le Maire.
07:51 Le texte prévoit 1 milliard d'euros pour réhabiliter des friches
07:55 et créer un plan "Epargne, avenir, climat" pour les jeunes.
07:59 Une grève massive au sein de la rédaction du journal du dimanche.
08:02 Les journalistes protestent contre l'arrivée pressentie
08:06 de Geoffroy Lejeune à la tête de la direction.
08:08 Il est ce directeur de la rédaction de l'hebdomadaire
08:11 d'extrême droite Valeurs Actuelles.
08:14 En basket, les Bleus se qualifient sans trembler
08:17 en demi-finale de l'Euroféminin.
08:19 Les Françaises battent largement le Monténégro,
08:21 90 à 46,
08:23 pro-fime adversaire la Belgique.
08:25 ...
08:26 -France Info.
08:28 -20h, 21h,
08:30 les informés,
08:32 Edouard Marquier.
08:34 -En compagnie de Claire Planchard, ce soir, du groupe Hébra,
08:37 Victoria Coussa, journaliste politique
08:40 au service politique de France Info,
08:42 Bruno Cottrèche, chercheur CNRS,
08:44 et Charles Sapin, journaliste au Point.
08:46 Bruno Cottrèche, on a besoin de vos lumières.
08:49 On évoquait ces milliers de milliards de dollars à trouver,
08:53 de l'argent qu'on n'a pas encore trouvé,
08:55 et on en parlera après, mais on a besoin aussi
08:58 de réformer ce qui existe,
08:59 les institutions créées en 44
09:01 pendant la conférence de Bretton Woods,
09:03 le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.
09:07 -Après 70 ans, le climat n'était pas une inquiétude.
09:09 C'était quoi, à l'époque ? La stabilité économique du monde ?
09:13 -Oui, dans le monde de l'après-Deuxième guerre mondiale.
09:16 Donc on n'est plus du tout dans le même contexte.
09:19 Il suffit de regarder, d'ailleurs, l'intitulé de cette conférence,
09:23 à Paris ces deux jours,
09:24 c'est "Construire un nouveau consensus
09:26 "pour un système financier international plus solidaire".
09:30 D'une certaine manière, on ne peut pas mieux dire la vérité.
09:33 "Construire un nouveau consensus",
09:35 il y a quand même beaucoup de difficultés,
09:38 beaucoup d'égoïsme et beaucoup de difficultés
09:40 à créer des outils et des infrastructures.
09:43 Et puis un système financier international
09:45 plus solidaire, effectivement,
09:47 ça veut dire qu'il ne l'est pas tant que ça, solidaire.
09:50 Donc l'objectif de cette conférence,
09:52 et en même temps, son intérêt,
09:54 sans forcément en attendre beaucoup,
09:57 c'est de poser sur la table les problèmes d'infrastructures,
10:00 de mécanismes, des outils dont il faut disposer
10:03 pour mettre en place cette gouvernance mondiale
10:05 autour de la question du climat et de la justice sociale.
10:08 Ce qui est intéressant dans l'organisation de cette conférence,
10:12 c'est qu'elle est organisée avec des groupes de travail
10:15 qui sont co-présidés entre des pays très développés
10:18 et d'autres pays.
10:19 Il y a un groupe de travail qui est co-présidé
10:22 avec les Etats-Unis,
10:23 il y en a un qui est co-présidé avec le Sénégal,
10:26 et c'est l'idée, effectivement,
10:28 de trouver les outils,
10:29 d'amener des financements privés.
10:31 Voilà, comment on amène des financements privés,
10:34 comment on les gère, comment on articule tout ça
10:37 aux institutions financières qui existent.
10:39 De ce point de vue, ce n'est pas inintéressant.
10:42 Par contre, c'est vrai que quand on va sur le site
10:45 du gouvernement français qui présente cette conférence,
10:48 là aussi, ça dit des choses en creux,
10:50 puisqu'on dit que ça s'inscrit dans la démarche de la COP,
10:53 effectivement, 2015.
10:55 Donc on a le sentiment qu'effectivement,
10:58 les objectifs n'ont pas été atteints.
11:00 -Et on a attendu 70 ans, finalement,
11:03 pour prendre en compte les pays du Sud,
11:05 si je vous suis bien.
11:06 En 44, Bretton Woods, c'était quoi ?
11:08 Le monde se remettait de la Seconde Guerre mondiale
11:11 ou tout juste.
11:12 Et finalement, ces institutions ont été faites
11:15 pour les pays développés, également.
11:17 -On voit, effectivement, la volonté d'essayer de corriger le tir,
11:21 au niveau des bonnes intentions.
11:23 La conférence actuelle est dotée d'un comité de pilotage
11:26 qui est co-présidé avec l'Inde, qui, elle, va présider le G20.
11:30 Donc on voit, voilà, qu'il s'agit, effectivement,
11:33 de faire passer cette idée,
11:35 qui est que non seulement il faut prendre en compte
11:38 les pays des autres parties du monde,
11:40 mais il faut aussi fortement les responsabiliser,
11:43 les mettre en position de responsabilité
11:45 et d'être des acteurs, aussi, de cette nouvelle gouvernance.
11:49 -Maintenant, grande question, où trouver l'argent ?
11:52 On parle, je le répète, de milliers de milliards de dollars
11:55 et d'euros, finalement, des sommes colossales
11:58 pour aider ces pays victimes du réchauffement climatique,
12:01 pour aider à la transition énergétique
12:03 les pays les plus pauvres, qui sont parfois confrontés
12:06 à des crises économiques, sociales, climatiques et sanitaires.
12:10 Emmanuel Macron appelle à un choc de financement public
12:13 et, parmi les idées, une taxe internationale
12:16 sur les émissions de carbone du transport maritime.
12:18 Melinda Gates, co-présidente de la Fondation Bill,
12:21 et Melinda Gates, structure philanthropique,
12:24 présente à Paris pour ce sommet,
12:26 elle est à l'intérieur de cette idée du président français.
12:29 -Je pense que nous devons regarder
12:31 toutes les solutions fiscales et toutes les structures fiscales.
12:35 Le président Macron a été incroyable dans ce sommet
12:38 parce qu'il a vraiment écouté la voix des pays du Sud
12:41 pour répondre à leurs besoins et essayer d'envisager
12:44 toutes les solutions possibles et toutes les racines au problème.
12:48 Il a proposé cette solution, il en a proposé d'autres,
12:51 d'autres en ont proposé d'autres.
12:54 Nous, en tant que fondation, nous voulons explorer
12:56 toutes sortes de possibilités de taxation et de fiscalité
13:00 et de financement.
13:01 C'est le seul moyen de répondre solidairement
13:04 au niveau planétaire aux changements climatiques
13:07 et en même temps permettre aux pays moins avancés
13:10 de faire leur transition pour arriver
13:12 dans le groupe des pays plus avancés.
13:14 -Melinda Gates, invitée de l'interview éco
13:17 sur France Info, une nouvelle taxe mondiale,
13:20 en sachant qu'on a déjà du mal à en mettre en place
13:23 cette aveu pieux, ça, du point ?
13:25 -Non, non, non.
13:26 Il y a plein de taxes qui ont été mises en place aussi.
13:29 On passe à la taxe du billet d'avion
13:31 qui a été mise en place par Jacques Chirac.
13:34 Il y a cette idée qui est très importante de taxer,
13:37 notamment de faire une taxe internationale
13:39 sur le transport maritime.
13:41 Il y a aussi un autre pendant,
13:43 qui est la restructuration des dettes des pays du Sud.
13:46 Soit on en efface une partie, soit on réchelonne l'autre.
13:49 De toute façon, là, il y a un impératif
13:52 de co-développement.
13:53 Je vais juste donner deux chiffres.
13:55 A horizon 2050, on estime à 200 millions de personnes
13:58 le nombre de potentiels déplacés en raison du réchauffement climatique,
14:03 c'est-à-dire sécheresse, montée des eaux,
14:05 crises, catastrophes naturelles.
14:07 Le coût total, en cumulé, du réchauffement climatique
14:11 au même horizon de 2050,
14:13 c'est 2,5 trillions d'euros.
14:15 Est-ce que vous savez ce que c'est que 1 trillion d'euros ?
14:18 -On a du mal à savoir.
14:19 -C'est 1 milliard de milliards.
14:21 C'est un 1 avec 18 zéros derrière.
14:24 Donc la seule, si vous voulez, chose qui compte,
14:27 c'est que chaque euro qui n'est pas investi sur ce problème,
14:30 aujourd'hui, nous en coûtera 1 000 demain.
14:33 -Là, on évoque beaucoup l'argent,
14:35 mais on a évoqué aussi également, à l'occasion de ce sommet,
14:39 ce recul majeur selon les Nations unies.
14:41 Pour la première fois depuis 30 ans,
14:43 l'indice de développement humain, qui mesure plusieurs indicateurs,
14:47 comme l'espérance de vie ou le niveau de vie, a baissé.
14:50 D'abord en 2020, puis en 2021.
14:53 C'est une très mauvaise nouvelle, Bruno Cotteres.
14:56 -Oui, c'est une très mauvaise nouvelle.
14:58 Ce type d'indicateur très synthétique en dit souvent très long.
15:02 On a vu notamment cet indice aussi reculer,
15:04 par exemple, aux Etats-Unis.
15:06 Donc c'est beaucoup...
15:07 C'est très marquant, on va dire.
15:09 C'est vraiment un phénomène très marquant.
15:12 La puissance économique la plus importante au monde
15:15 voit son indice de développement reculer,
15:18 donc là, effectivement, il y a des indicateurs
15:20 qui sont très alertants.
15:22 Et...
15:24 Autour de la question, effectivement,
15:26 des conséquences de ce monde
15:29 avec le réchauffement climatique, de nouvelles formes d'inégalités,
15:33 on voit qu'il va y avoir un sujet très important.
15:35 Et de ce point de vue-là,
15:37 ce type de conférences pointent beaucoup
15:39 les questions de gouvernance internationale,
15:42 d'infrastructure internationale, de système financier,
15:45 mais on va se poser les questions de l'articulation
15:48 européenne, les institutions nationales,
15:50 parce qu'on ne peut pas, nous, se réveiller du jour au lendemain
15:53 en découvrant un jour tous ces problèmes.
15:56 Il y aura aussi la perspective d'articuler ça
15:58 aux politiques publiques européennes et nationales.
16:01 -C'est pour ça que de nombreux économistes
16:04 appellent à regarder l'IDH plutôt que, par exemple,
16:07 la croissance du PIB comme indicateur économique.
16:09 Je voulais vous faire commenter une petite phrase
16:12 d'Emmanuel Macron concernant justement la fiscalité.
16:15 Le président français a ironisé pendant une table ronde
16:18 cet après-midi. Vous êtes ici, dans un pays
16:21 à la pointe de la créativité en matière de taxes.
16:24 Qu'a-t-il voulu dire, Victoria Coussas ?
16:26 -Il faut savoir qu'Emmanuel Macron est critiqué depuis le début.
16:30 Il est qualifié de président des riches
16:32 car c'est lui qui a supprimé l'impôt de solidarité sur la fortune.
16:36 Donc, il a cette volonté de montrer qu'il taxe quand même.
16:40 Et il l'a notamment, après cette petite phrase,
16:43 il le fait souvent, il manie très bien l'ironie,
16:45 notamment quand il est sur scène devant un public aguerri.
16:49 Et là, il a tenu à rappeler la taxation,
16:52 la taxation sur les compagnies aériennes,
16:55 sur les transactions financières également,
16:58 pour tenter toujours de casser cette image
17:00 qui lui colle à la peau depuis 2017.
17:02 -Toujours l'image, Bruno Cotteres.
17:04 -Oui, chez Emmanuel Macron,
17:06 de toute façon, c'est une donnée très importante.
17:09 C'est vrai qu'il est coutumier, dès lors qu'il est en scène,
17:12 qu'il est sur une scène, il est coutumier de petites phrases.
17:16 On le connaît bien de ce point de vue-là.
17:18 C'est vrai que ça a double tranchant
17:20 de dire qu'on est très forts en France
17:22 au niveau de l'innovation en matière de taxes.
17:25 Personne ne doute que du fait que la France s'est taxée,
17:29 de ce point de vue-là,
17:30 l'administration a une solide réputation
17:32 au plan international.
17:34 Par contre, c'est vrai que pour le président
17:36 qui veut en même temps incarner l'attractivité de la France,
17:40 c'est une déclaration en double tranchant.
17:42 -L'image, on y reviendra.
17:44 Certaines ONG dénoncent déjà une opération de communication.
17:47 C'est le thème après le Fil info.
17:49 20h20, Ilia Bergel.
17:51 -Des débris repérés au fond de l'océan Atlantique.
17:54 Un robot qui participe aux recherches du sous-marin
17:57 disparu depuis dimanche a trouvé des traces
18:00 près de l'épave du Titanic.
18:01 Les réserves d'oxygène à bord du Titan,
18:04 ce submersible avec cinq personnes à bord,
18:06 sont a priori épuisées.
18:08 Pékin surchauffe alors que l'été commence tout juste.
18:11 La capitale chinoise enregistre sa journée la plus chaude
18:14 pour un mois de juin, depuis le début des relevés.
18:17 Aujourd'hui, plus de 41 degrés recensés dans la ville.
18:20 Les recherches continuent à Paris
18:22 pour trouver une personne toujours portée disparue
18:25 dans les décombres d'un immeuble du 5e arrondissement,
18:28 la façade du 277 rue Saint-Jacques,
18:31 soufflée par une violente explosion hier soir.
18:33 Le bilan provisoire est toujours de 6 blessés.
18:36 En urgence absolue, il y a une cinquantaine de victimes
18:40 au total, selon le Parquet.
18:41 Les raisons du drame ne sont pas encore formellement connues.
18:45 Un homme est mort foudroyé en Haute-Savoie,
18:47 touché par un éclair ce soir.
18:49 17 000 foyers sans courant en Savoie et en Haute-Savoie.
18:52 À cause des torrages, le trafic des TER est perturbé.
18:55 La météo se calme peu à peu.
18:57 Cependant, plus aucun département en vigilance orange.
19:00 La mairie d'Agin va interdire à partir du mois prochain
19:03 la circulation de vélos et de trottinettes
19:06 dans le centre-ville piéton, après plusieurs accidents.
19:09 Il faudra mettre le pied à terre
19:11 sous peine de recevoir une amende de 150 euros.
19:14 ...
19:16 -France Info.
19:17 ...
19:18 -20h, 21h,
19:20 les informés,
19:22 Edouard Marguier.
19:23 -Avec Victoria Coussa de France Info,
19:26 Claire Planchard du groupe de presse quotidienne
19:28 Régional Hébra, Bruno Cotteres,
19:30 chercheur CNRS au Centre d'études de la vie politique française,
19:34 et Charles Sapin du Point à ce sommet,
19:36 à Paris, pour un nouveau pacte financier mondial.
19:39 Il y a 1 500 personnes sur deux jours.
19:41 On compte évidemment là les représentants des pays,
19:44 les ONG, les agences onusiennes,
19:46 le tout à l'invitation de la France.
19:48 Louis-Nicolas Jandot est chargé de plaidoyer
19:51 financement et développement à l'ONG Oxfam.
19:53 Il est pessimiste sur le résultat de ces discussions.
19:56 Il craint une grosse organisation pour pas grand-chose.
19:59 -On est aujourd'hui dans une grande séance de communication.
20:03 On voit des mains qui sont serrées, etc.
20:05 Et nous, on a vraiment peur que les décisions
20:08 à la sortie de son sommet soient bien trop faibles.
20:11 Aujourd'hui, la situation, elle est simple.
20:13 Les pays en développement, pour faire face
20:15 au changement climatique et à leurs besoins en développement,
20:19 en santé, en éducation, ont besoin de 27 000 milliards de dollars.
20:23 Ces 27 000 milliards de dollars, ça passe par plus de solidarité,
20:26 ça passe par une mobilisation de toutes les institutions
20:29 et de tous les pays riches.
20:31 Et aujourd'hui, en fait, ces mêmes pays riches
20:34 sont en train de discuter de micro-réformes
20:37 et de discuter d'une transformation globale
20:39 du système économique mondial.
20:41 -Louis-Nicolas Jandot sur France Info.
20:43 C'est vrai qu'on peut se poser la question.
20:46 D'ailleurs, l'histoire lui donne raison à ce militant d'Oxfam,
20:49 puisque les dernières conférences ne donnent rien.
20:52 L'objectif de ce réchauffement contenu à 1,5 degrés
20:55 conclu à l'accord de Paris en grande pompe,
20:58 on s'en souvient, en 2015, ne sera pas atteint,
21:00 sauf miracle, selon les scientifiques.
21:03 On est plutôt à 2 degrés de réchauffement en France.
21:06 -C'est difficile de faire confiance ?
21:08 -Comme on l'a dit tout à l'heure,
21:10 il y a un manque de confiance, un manque de consensus.
21:13 C'est vrai que quand on voit la déclaration ironique
21:16 d'Emmanuel Macron, qui se présentait
21:18 comme plutôt favorable à l'extension de la taxation
21:21 sur les transactions financières,
21:23 il donnait la France comme exemple,
21:25 on sait bien les difficultés qu'il y a eues,
21:28 notamment sur l'évasion fiscale,
21:30 à essayer de trouver un accord.
21:32 Aujourd'hui, le point de convergence
21:34 est la mesure qui semble...
21:36 C'est pas neutre, mais dans son plaidoyer,
21:38 Oxfam estime qu'il faudrait aller taxer
21:41 tous ceux qui... Les principaux pollueurs, d'abord,
21:44 les ultra-riches, les industries fossiles,
21:46 le transport aérien... -Même un moratoire.
21:49 -Il y a une série de mesures qui sont présentées.
21:52 On voit qu'aujourd'hui, si on arrive à aboutir
21:54 à un type de taxation qui devra être fléchée,
21:57 on verra que le secteur du transport aérien
21:59 plaide pour que cet argent vienne pour sa décarbonation
22:03 et pour être retransmis, fléché vers les pays en développement.
22:06 On voit bien la difficulté, mais il y a des ONG
22:09 qui expliquent que ça donne une impulsion.
22:11 Il y a eu beaucoup de déceptions après la COP22.
22:14 La prochaine COP est assez redoutée.
22:16 Ca permet quand même de mettre des choses sur la table
22:19 et d'avoir une feuille de route.
22:21 Pour nuancer, certains disent que c'est pas inutile
22:24 de se parler et de mettre les choses comme ça au grand jour.
22:27 On parle finance internationale, on parle des enjeux,
22:30 on a des chiffres qui sont édifiants.
22:32 Oxfam, dans son plaidoyer, disait aussi
22:34 que pour le Covid, on avait su mobiliser
22:36 28 000 milliards de dollars.
22:38 Là, on parle de 27 000 dans son chiffrage.
22:41 Mais quand des Etats veulent se mobiliser
22:43 pour vraiment faire un défi,
22:45 quel qu'a été le Covid, cette crise sanitaire,
22:47 ils ont su le faire avec des mécanismes européens.
22:50 On a vu sur la vaccination comment les choses se sont faites.
22:54 Il y a des choses qui peuvent se faire.
22:56 C'est une façon d'espérer.
22:57 -Victoria Coussa ?
22:59 -Quand il y a des sommets comme ça,
23:00 il y a forcément beaucoup d'espoir derrière,
23:03 vu l'urgence et le mur qui nous attend.
23:06 Mais il faut aussi rappeler que c'est un sommet diplomatique,
23:09 également, et que la France a une épingle
23:12 à tirer de ce sommet.
23:15 Sa place, on le sait, est menacée en Afrique, notamment.
23:18 Il y a deux tiers des dirigeants à Paris qui sont africains.
23:21 C'est aussi une façon, pour Emmanuel Macron,
23:24 de consolider les liens
23:27 qui sont en train de se détendre entre des pays,
23:30 distendre entre les pays africains et la France.
23:33 Des pays tombent dans le giron,
23:35 de la Russie et de la Chine.
23:36 Il y a cette volonté de les rattraper,
23:39 de tenter de peaufiner ces rapports-là,
23:42 qui restent importants,
23:44 parce qu'Emmanuel Macron a une peur bleue
23:46 de disparaître, que la France disparaisse,
23:49 que son influence disparaisse du continent africain.
23:52 -C'est aussi important d'expliquer ces enjeux
23:54 qui sont pas forcément faciles à comprendre,
23:57 mais c'est la réalité des relations internationales.
24:00 -Bien sûr, c'est même assez fondamental
24:02 de les expliquer, parce qu'au fond,
24:05 rapidement, on en viendra au problème
24:08 de l'acceptabilité dans les populations,
24:10 des mesures qu'il faudrait prendre,
24:12 qu'il s'agisse de mesures de sobriété
24:15 sur le transport aérien, qu'il s'agisse de mesures fiscales.
24:18 Donc, il y aura un sujet de plus en plus important,
24:22 qui est celui de l'explication
24:25 en vue d'avoir l'acceptabilité.
24:27 L'acceptabilité, pour le moment,
24:29 on l'a mesurée dans quelques enquêtes
24:31 aux Cévipeuf, l'acceptabilité, pour le moment,
24:34 sur les grands principes généraux, tout va bien,
24:37 mais dès lors qu'on commence à demander aux gens
24:39 quelles sont les conséquences ou les sacrifices
24:42 que vous êtes prêts à faire vous-même,
24:44 on voit que c'est beaucoup plus difficile.
24:47 Sans aucun doute, la question
24:48 des grandes fractures géographiques,
24:51 sociologiques, sociales, autour de ces questions-là
24:53 va devenir, sans aucun doute, dans la décennie,
24:56 l'un des grands débats politiques.
24:58 Le mérite, Claire Planchard le rappelle,
25:00 de ce type de conférences, même si on ne peut pas en attendre,
25:04 c'est de poser les choses sur la place publique.
25:07 La couverture médiatique donnée à cette conférence,
25:10 une déclaration du chef de l'Etat,
25:12 ça attire l'attention du public,
25:14 qui dit "J'étais pas au courant que la situation
25:16 "était aussi préoccupante",
25:18 et progressivement, les idées fonctionnent
25:21 et font leur chemin. Les acteurs politiques
25:23 sont obligés de dire quelque chose,
25:25 de s'en emparer, donc ça va dans le bon sens.
25:28 La conséquence, c'est que ça va politiser
25:30 dans les années qui arrivent,
25:32 avec sans doute des tensions et des débats politiques
25:35 compliqués.
25:36 -Y compris dans la tête des décideurs,
25:38 et Victoria l'a rappelé très bien,
25:40 la diplomatie, c'est aussi sur le temps long,
25:43 mais là, il y a urgence, donc Charles Sapin,
25:45 il faut aussi manier ces deux exigences.
25:48 -Mais c'est une ligne de crête.
25:50 -C'est une ligne de crête, et je vais rebondir
25:52 sur ce que dit B.Codrez,
25:54 c'est que la question de l'acceptabilité politique,
25:57 même au niveau de la population...
25:59 -On commence à le sentir en France,
26:01 quand on voit qu'il y a des arrêtés sur l'eau.
26:03 -Oui. -Des conflits d'usage.
26:05 -Il y a un exemple incroyable.
26:07 J'étais la semaine dernière pour ma rédaction
26:10 "Le Point", en reportage en Hollande,
26:12 et il s'est passé un truc, si vous voulez.
26:14 Le gouvernement a pris des mesures assez fortes
26:17 pour réduire l'azote, notamment du secteur agricole.
26:20 Ca a enchaîné des manifestations de tracteurs, d'agriculteurs.
26:23 Pendant ces manifestations,
26:25 un petit parti s'est créé, porte-voix des agriculteurs.
26:28 Comme si les Gilets jaunes avaient créé leur parti,
26:31 qui s'appelle le BBB, en deux ans d'existence.
26:34 Ce parti est arrivé en tête
26:38 dans les 12 provinces que compte le pays.
26:41 Ils ont le plus grand groupe au Sénat,
26:43 et ils sont en tête dans tous les sondages
26:47 s'il y a des législatives.
26:49 On voit que c'est un sujet politique très important.
26:51 -Bien évidemment, le sujet politique.
26:53 On continuera à en parler, de ce sujet climatique,
26:56 avec la dissolution des soulèvements de la Terre,
26:59 qui, eux, préféraient des actions un peu plus violentes
27:02 à la discussion diplomatique.
27:04 On voit tout cela après le flash. Il est 20h30.
27:07 Musique d'ambiance
27:09 ...
27:13 -Toute l'info, c'est avec vous, Stéphane Milon.
27:16 Bonsoir à tous. Les orages ont fait une victime
27:19 en Haute-Savoie. Un homme est mort foudroyé à Gaillard,
27:22 près d'Annemasse. Il y a eu aussi de gros dégâts matériels,
27:25 selon France Bleu, pays de Savoie,
27:27 des milliers de foyers privés d'électricité,
27:30 également en Savoie, Androme et en Ardèche.
27:32 Mais il n'y a plus ce soir de département en vigilance orange.
27:35 Nicolas Bedot s'est convoqué devant la justice
27:38 en début d'année prochaine.
27:40 Après une garde à vue prolongée, le réalisateur est poursuivi
27:43 pour agression sexuelle en état d'ivresse manifeste.
27:46 Il a croisé dans un club parisien qui porte plainte.
27:49 Elle dénonce des gestes déplacés.
27:51 Il ne met pas en doute la parole de la plaignante,
27:54 mais il dit par la voix de son avocat
27:56 qu'il ne s'en souvient pas.
27:58 La suite, demain à Paris, du sommet pour aider les pays
28:01 les plus vulnérables à lutter face à l'urgence climatique.
28:04 Le Sénégal va bénéficier d'une aide des Occidentaux
28:07 de près de 2,5 milliards d'euros,
28:09 un argent pour décarboner son énergie.
28:12 Une nouvelle sanction pour Cyril Hanouna,
28:14 le gendarme de l'audiovisuel,
28:16 inflige une amende de 200 000 euros pour publicité clandestine.
28:20 L'animateur de C8 a un peu trop mis en avant
28:22 des logos de marques de vêtements, de chaussures et de bijoux.
28:26 Le logo de la marque a été vu à l'antenne à 140 reprises.
28:29 Les Françaises rejoignent la Belgique
28:32 en demi-finale de l'Euro de basket.
28:34 Les Bleus ont battu ce soir les joueuses du Monténégro,
28:37 90 à 46, c'était sur le parquet de Loubiana.
28:40 Et puis Pékin a de plus en plus chaud.
28:42 Le thermomètre dépasse les 40, voire 41 degrés
28:45 dans la capitale chinoise et sa région.
28:47 C'est du jamais vu depuis la création
28:49 des relevés météo dans ce pays.
28:51 ...
28:53 -France Info.
28:54 -20h, 21h, France Info,
28:57 les informés, Edouard Marguier.
29:00 -Le réchauffement climatique, on va en parler avec les informés.
29:04 Claire Planchard, rédactrice en chef d'Information Générale,
29:07 Victoria Coussa, journaliste du service politique de France Info,
29:11 et le chercheur CNRS au Cevipof,
29:13 et Charles Sapin, journaliste politique au magazine Le Point.
29:16 On a évoqué ce sommet à Paris,
29:18 qui tente de trouver de l'argent
29:20 pour la transition énergétique au niveau mondial.
29:23 Il y a aussi les opposants au président de la République.
29:26 On reste dans le réchauffement climatique.
29:28 Le collectif des soulèvements de la Terre
29:31 a été officiellement dissous, décret publié aujourd'hui
29:34 au journal officiel après sa validation en Conseil des ministres.
29:38 Des milliers de personnes ont manifesté
29:40 cette dissolution hier soir.
29:42 1200 personnes à Nantes, 200 à Rennes, 400 à Lyon,
29:45 ou encore à Toulouse, 200 personnes.
29:47 Rassemblement qui a dégénéré.
29:49 Le maire de la Ville Rose et des élus ont été pris à partie.
29:52 Jean-Luc Moudinck dénonce une altercation,
29:54 une bousculade et des insultes.
29:56 Le député europécologie-lévère Julien Bayou
29:59 condamne ces agissements sur France Info.
30:01 -Je vais le dire d'emblée,
30:03 je condamne toute forme de violence.
30:05 -Même celle hier soir à Toulouse,
30:07 le maire Jean-Luc Moudinck... -En particulier.
30:10 -Aura été agressé par des militants.
30:12 -En particulier à Toulouse.
30:14 J'exprime ma solidarité à l'égard de M. Moudinck,
30:17 que je ne connais pas, mais aucune personne,
30:19 encore moins des élus, devrait se sentir ou être intimidé,
30:23 ou agressé, ou menacé physiquement.
30:25 Donc, évidemment, j'exprime ma solidarité
30:27 à l'égard de Moudinck et je condamne ces personnes
30:30 idiotes, débiles, qui ont cru bon de l'interpeller.
30:35 C'est certainement pas la violence
30:37 qui va nous faire progresser en quoi que ce soit
30:40 sur le climat. Il faut que ça soit très clair.
30:43 -Jean-Luc Moudinck, le maire de Toulouse,
30:45 invité du 18-20 France Info avec vous, Victoria Koussa.
30:48 Pour le coup, condamnation très claire,
30:50 pareil par les élus locaux et l'opposition.
30:53 Cette fois, personne ne pourra dire que l'opposition reste muette,
30:57 voire qu'elle ne condamne pas ces violences, en tout cas.
31:01 -Le risque, surtout pour les écologistes,
31:03 c'est de tomber dans le piège.
31:05 Comme ils soutiennent d'un côté les soulèvements de la terre,
31:09 le risque, c'est, à la fin, d'être assimilés
31:12 aux violences qui peuvent avoir lieu
31:15 en marge, parfois, aussi, de ces manifestations.
31:18 Et là, en plus que des militants s'en prennent à un maire
31:22 qui plus est le maire d'une grande ville,
31:25 Jean-Luc Moudinck, ça ravive effectivement
31:28 les débats qu'on a pu avoir au moment
31:30 de l'agression du maire de Saint-Brévin.
31:32 Forcément, les écologistes...
31:34 -On parle récemment dans le Vaucluse.
31:37 -Les écologistes marchent sur des oeufs.
31:39 Et là, cette condamnation ferme
31:41 est plutôt la bienvenue pour Europe Écologie Les Verts.
31:45 -C'était bien Julien Bayou, votre invité,
31:48 pas Jean-Luc Moudinck, à la fin du son du député écologiste.
31:52 Le contraste, en tout cas, est saisissant.
31:55 Les informer, la dissolution d'un mouvement écologiste
31:58 pour sa violence, et le lendemain, l'ouverture de ce sommet
32:01 pour un pacte de finances mondiales,
32:04 qu'est-ce que ça vous inspire, Claire Planchard ?
32:08 -L'info se percute, effectivement.
32:10 Non, mais ce débat sur l'agression du maire,
32:15 évidemment, que la classe politique condamne,
32:17 mais dans le discours, il y a une association systématique
32:21 avec le Parti, enfin, le mouvement, les soulèvements de la terre,
32:24 le fait que la dissolution était une bonne chose.
32:27 Gérald Darmanin est venu intervenir.
32:30 Donc c'est vrai que cette séquence d'actualité,
32:32 où effectivement, il y a des personnes
32:35 qui ont agressé des élus en marge,
32:37 effectivement, j'ai pas vu les images, mais...
32:40 -Personne ne les a vues, c'est un tweet de Jean-Luc Mourin
32:43 qui a expliqué ce qui s'est passé.
32:45 Victoria Coussin, pardon. Claire Planchard, pour terminer.
32:48 -C'est juste que c'est... On a bien vu, pareil,
32:51 dans les manifestations contre la réforme des retraites,
32:54 cette tentation d'aller discréditer les manifestants
32:57 par des débordements violents.
32:59 Aujourd'hui, on ne sait pas exactement ce qui s'est passé.
33:03 Il y a effectivement, le lendemain,
33:05 ce président de la République qui se présente
33:07 comme l'un des présidents les plus écologistes,
33:10 un meneur d'une coalition internationale,
33:12 il y a beaucoup d'émoi dans la communauté internationale
33:16 sur cette dissolution de cette association de militants.
33:19 Il y a des personnes haut placées, on en parle souvent,
33:22 mais encore une fois, au sein de l'ONU,
33:24 des actifs non violents qui se sont émus de cette...
33:27 -C'est ça, qui est belle. -Exactement.
33:29 Il faut bien mettre les choses de part et d'autre.
33:32 Si la société se percute comme ça, c'est difficile d'y voir clair.
33:36 -Victoria Coussa ? -Il n'y a pas deux vidéos
33:38 sur les faits, mais il y a un début de vidéo
33:41 où on voit Jean-Luc Moudinc se balader en ville,
33:44 notamment pour la fête de la musique.
33:46 On entend des militants crier derrière Moudinc des missions,
33:49 donc on sent que ça commence à chauffer.
33:52 On entend aussi des chants d'antifa.
33:54 Ca montre bien que les soulèvements de la terre,
33:57 c'est un mouvement totalement déstructuré.
34:00 Tout le monde peut se revendiquer des soulèvements de la terre.
34:03 C'est pas une association, c'est vraiment un collectif gazeux.
34:07 C'est aussi ça, la complexité de cette dissolution.
34:10 Comment dissoudre un collectif de gens qui se revendiquent ?
34:14 Parmi les soulèvements de la terre,
34:16 il y a aussi des militants pacifistes,
34:20 des pères, des mères de famille,
34:22 qui participent à des actions pour dénoncer tel ou tel projet
34:25 et qui ne commettent pas les mêmes agessements
34:28 que certains des personnes qui se revendiquent
34:31 et qui sont plutôt assimilés à des casseurs
34:33 et qui ne forment qu'une part infime des soulèvements de la terre.
34:37 Ca, je trouve qu'on l'a peu dit ces derniers temps.
34:40 -111 000 membres sont revendiqués par les soulèvements de la terre
34:43 dans 180 comités locaux.
34:45 C'est d'ailleurs pour cela que le gouvernement a utilisé
34:48 sa loi dite "séparatisme"
34:50 pour fonder ses arguments sur la dissolution.
34:54 Cette loi "séparatisme" permet de dissoudre
34:57 une association ou un groupement.
34:59 Ca a choqué, d'utiliser cette loi "séparatisme"
35:01 contre un mouvement écologiste, Bruno Cotteres.
35:04 Vous en pensez quoi ?
35:05 -Dans certaines parties, l'opinion, ça a choqué.
35:08 Dans d'autres, l'opinion, au contraire, s'est applaudie.
35:11 L'opinion, de ce point de vue-là, est partagée.
35:14 Il y a ceux qui pensent qu'un mouvement politique
35:17 ou un mouvement qui défend une cause
35:20 et qui utilise des moyens
35:23 qui vont porter atteinte, par exemple,
35:26 à des champs qui sont plantés par des agriculteurs.
35:29 Certains vont estimer que ça peut pas être comme ça non plus,
35:32 qu'on règle les problèmes en France.
35:35 Dans certaines parties de l'opinion,
35:37 une partie de la jeunesse trouve que ça ne bouge pas
35:40 sur les questions climatiques,
35:41 et qui est sensible à la question de l'urgence,
35:44 va dire qu'ils sont obligés de faire ça
35:46 parce que rien n'a bougé.
35:48 De ce point de vue-là, on voit qu'on est sur la corde raide.
35:51 On connaît bien ce type de situation.
35:54 C'est la situation de mouvements
35:56 qui se vivent comme des lanceurs d'alerte,
35:58 qui vont donc utiliser des actions un peu spectaculaires
36:02 pour attirer l'attention.
36:03 – Et pour le sabotage aussi.
36:05 – Voilà, pour activer un levier dans l'opinion
36:08 qui est de porter l'attention sur le problème
36:12 ou sur la cause qu'ils veulent défendre.
36:15 De ce point de vue-là, on retrouve une logique de communication
36:18 qu'on connaît bien.
36:19 J'irais d'une certaine manière, chacun est presque dans son rôle
36:23 dans cette situation.
36:24 Les militants veulent incarner la radicalité
36:27 au nom de l'urgence, ils y arrivent.
36:29 Le ministre de l'Intérieur veut incarner
36:32 le retour de l'ordre républicain.
36:34 De ce point de vue-là, il active quelque chose
36:37 qui plaît à une partie de l'opinion,
36:39 qui est une mesure d'interdiction.
36:42 Et le mouvement écologiste,
36:43 qui est un peu, on l'a dit tout à l'heure,
36:46 qui marche un peu sur des oeufs, lui-même,
36:48 il trouve un peu son compte puisqu'il arrive à incarner
36:51 la radicalité dans les institutions
36:53 et en même temps sa connexion fondamentale
36:56 pour les écologistes avec les mouvements sur le terrain.
36:59 -Et au milieu, la justice qui devra trancher
37:01 puisque les soulèvements de la terre
37:03 ont déposé des recours contre cette dissolution.
37:06 On en parle après le Filinfo 20h40.
37:08 -L'avocate de Nicolas Bedeau s'assure que son client
37:11 ne veut pas remettre en doute la parole de la plénante
37:14 qu'il accuse d'agression sexuelle.
37:16 Le réalisateur sera jugé l'an prochain
37:19 à une femme de 25 ans.
37:20 Il a mis sa main au niveau de ses parties intimes
37:23 pendant une soirée dans un club parisien au début du mois.
37:26 La Martinique, en vigilance, rouge, cyclone ce soir.
37:29 La tempête tropicale Brette
37:31 devrait toucher terre dans les prochaines heures.
37:33 Des vents moyens à 110 km/h attendus,
37:36 selon Météo France, avec des pointes à 150 km/h.
37:40 Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie,
37:42 salue une excellente nouvelle après l'adoption au Sénat
37:46 du projet de loi Industrie verte.
37:48 Le groupe écologiste a voté contre ce texte.
37:50 Il prévoit un plan "Epargne, avenir, climat"
37:54 pour les jeunes, ou encore 1 milliard d'euros
37:56 pour réhabiliter des friches.
37:58 La rédaction du journal du dimanche
38:00 se met massivement en grève
38:02 contre l'arrivée pressentie de Geoffroy Lejeune
38:05 à la tête du JDD.
38:07 Geoffroy Lejeune, ex-directeur de la rédaction de l'hebdomadaire
38:10 d'extrême droite Valeurs actuelles des journalistes,
38:13 assure qu'il porte des idées opposées à celles du JDD.
38:17 L'équipe de France de basket se qualifie
38:19 avec facilité en demi-finale de l'Euroféminin.
38:22 Ce soir, les Bleus écrasent le Monténégro,
38:24 90 à 46 en quarts de finale.
38:27 Les Françaises joueront les Belges au prochain match.
38:29 ...
38:31 -France Info.
38:32 ...
38:34 -20h, 21h,
38:36 les informés,
38:38 Edouard Marquier.
38:39 -Avec Claire Planchard, rédactrice en chef Information générale
38:43 au groupe de presse quotidienne régional Ebra,
38:46 Victoria Coussa, journaliste à France Info,
38:48 Bruno Cotteres, chercheur CNRS au Cévi-Pof,
38:50 centre d'études de la vie politique française,
38:53 et Charles Sapin, journaliste au Point.
38:55 La justice sera amenée à trancher sur la dissolution
38:58 du collectif Les Soulèvements de la Terre.
39:01 L'avocat de ce collectif va déposer un recours
39:06 contre cette dissolution qui a été officialisée
39:09 aujourd'hui au journal officiel.
39:11 -Lorsque le décret deviendra effectivement effectif
39:14 après sa publication au journal officiel,
39:16 que se passera-t-il ? Les plus de 100 000 personnes
39:19 qui ont affirmé jusqu'alors leur appartenance
39:22 aux Soulèvements de la Terre, ces 100 000 personnes
39:24 seront, si elles continuent à affirmer
39:27 leur appartenance, passibles de 3 années d'emprisonnement
39:30 et d'une forte amende et de surveillance administrative,
39:33 sonorisation, écoute téléphonique.
39:35 Est-ce que ce gouvernement est prêt à aller jusqu'à l'absurde,
39:39 consistant à faire encourir de la prison
39:41 à plus de 100 000 personnes dans ce pays ?
39:43 Saisir le Conseil d'Etat derrière nous
39:45 pour faire constater l'illégalité de ce décret.
39:48 -Raphaël Kempf, l'avocat des Soulèvements de la Terre,
39:51 Charles Sapin, du point, vous l'avez entendu,
39:54 il parle d'absurdité. La gauche a dénoncé
39:56 la dérive autoritaire du gouvernement
39:58 avec cette dissolution de ce collectif.
40:00 Quel est votre regard là-dessus ?
40:02 -Ecoutez, c'est assez difficile, la dissolution d'associations.
40:07 Autant, ça peut être justifié dans des cas très restreints,
40:11 sur, par exemple, le cas d'association Salafis,
40:13 qui gérait des mosquées, provoquant des risques terroristes.
40:17 Pour ce qui est de l'ordre plus politique,
40:19 c'est très compliqué, parce que c'est une mesure
40:22 qui est très, très dure,
40:23 et dont l'efficacité s'est révélée très, très faible.
40:27 En fait, on revient à un acte politique et de communication.
40:31 Pourquoi ? Parce que, si vous voulez,
40:33 là, le ministre de l'Intérieur, par ses décisions,
40:36 montre qu'il y a un problème,
40:38 il montre à l'opinion qu'il s'en charge.
40:40 Le problème, c'est que, si vous voulez,
40:43 qu'est-ce qu'on reproche à cette association ?
40:45 D'avoir enfreint la loi, ce qu'elle a fait.
40:48 Pour ça, on a toute une législation...
40:50 -En appelant au sabotage. -Exactement.
40:52 En sabotant des centres agronomiques,
40:55 en violant la propriété privée, on peut tout faire.
40:58 Mais si vous voulez, on a la batterie de condamnations pénales.
41:02 -Il y a des enquêtes en cours, d'ailleurs,
41:04 contre le groupe Lafarge.
41:06 -On peut inculper au pénal,
41:08 non seulement les membres de cette association,
41:10 mais en plus, l'association, avec la personnalité morale.
41:13 Or, ce n'est pas ce chemin que le ministre de l'Intérieur a choisi.
41:17 Il a préféré la dissolution de l'association,
41:20 qui pose un problème,
41:21 car c'est une restriction de deux libertés importantes,
41:24 la liberté d'association et la liberté d'expression.
41:27 Le problème, c'est que là,
41:29 on touche à quelque chose qui est problématique,
41:32 puisque, quand vous touchez à cette liberté d'expression,
41:36 c'est assez difficile de ne pas avoir un message envoyé à ces personnes
41:39 en disant qu'on ne veut plus que vous vous exprimiez
41:42 via des voies démocratiques.
41:44 C'est un appel à s'exprimer hors de ces voies légales et démocratiques.
41:48 Il y a tout à parier que ces personnes s'exprimeront
41:51 en dehors de la loi.
41:52 -Claire Planchard, est-ce que le gouvernement,
41:55 finalement, avec cette dissolution,
41:57 ne décide pas simplement de mettre la balle dans le camp de la justice ?
42:01 Allez-y.
42:03 Il savait très bien, le gouvernement,
42:05 quand il a dit qu'il allait planer la menace de la dissolution,
42:08 qu'ils allaient attaquer cette décision.
42:11 -Oui, c'est la...
42:12 Jusqu'alors, la dissolution administrative d'une association,
42:16 dites-moi si je me trompe, mais c'était des ligues fascistes.
42:19 C'était des associations qui pouvaient aller dans la rue, armer.
42:23 -Ou qui prônaient l'islamisme. -Exactement.
42:25 La nouvelle loi permet de le faire également
42:28 quand il y a atteinte aux biens ou aux personnes.
42:31 Là, on arrive sur un terrain...
42:33 Comme il y a eu le cas dans d'autres types d'associations récemment,
42:37 le Bloc lorrain, je crois que c'était...
42:39 Ils pensent que ça devrait passer,
42:41 parce que ça rentre dans le cadre de la loi.
42:44 Mais ça lance un signal très fort,
42:46 parce qu'on est dans une séquence où la conscience écologique,
42:50 le militantisme devient...
42:53 Enfin, le militantisme et la désobéissance civile,
42:56 qui est quand même prévue dans certains traités internationaux,
43:00 elle n'est pas violente, mais on en freine loin
43:03 en risquant la sanction.
43:05 Et ça, ça existe dans des traités.
43:07 Donc là, on est dans un...
43:08 -Extraction-rébellion, le prônait.
43:11 -C'est une forme de dissuasion.
43:13 Dans pas mal de pays européens,
43:15 on voit une certaine criminalisation
43:17 de ce type de militantisme.
43:19 On l'a vu en Grande-Bretagne, après les jets de peinture.
43:22 Il y a pas mal de pays où on se retrouve dans une escalade
43:25 autour de ce type de militantisme et d'action
43:28 et où les gens sont inquiets d'être débordés
43:31 par ce type de mouvement qui aspire beaucoup la jeunesse
43:34 et une partie de la population.
43:36 Bruno Cotteres suscite aussi un clivage très fort
43:39 dans l'opinion, une opposition très forte.
43:41 C'est des sujets très sensibles et très clivants.
43:44 -Jean-Luc Moudin, qu'on en parlait tout à l'heure,
43:47 qui a été... En tout cas, qui dénonce être la victime d'attaques
43:51 suite à cette manifestation contre la dissolution
43:54 des soulèvements de la Terre, va encore plus loin.
43:57 La Grande-Ville est absente.
43:59 Cet événement montre que le danger, c'est l'extrême gauche.
44:02 Jean-Luc Moudin connaît bien les soulèvements de la Terre
44:05 puisqu'il y a eu affaire pendant les manifestations
44:08 contre l'autoroute entre Toulouse et Castre.
44:11 Le gouvernement cherche aussi la confrontation politique
44:14 avec Europe Écologie Les Verts.
44:16 -Il y a un combat politique après avoir traité
44:19 les écologistes d'Amiche, aujourd'hui,
44:22 l'exécutif les qualifie de terroristes.
44:24 Les écologistes, c'est le caillou dans la chaussure d'Emmanuel Macron,
44:28 qui tente toujours d'avancer sur ses questions.
44:31 Il est à chaque fois rattrapé,
44:32 critiqué pour son inaction climatique.
44:35 On l'a vu aussi dans certains déplacements,
44:37 avec des jeunes qui l'interpellent directement.
44:40 Derrière, c'est des séquences un peu terribles pour le président.
44:44 Il a du mal à se détacher, alors qu'il avance sur certains points.
44:47 Il tente de s'emparer de certaines questions.
44:50 Donc, oui, il y a clairement un combat politique.
44:53 Et puis, aussi, il veut opposer une écologie radicale à la sienne,
44:57 c'est-à-dire, d'après lui, une écologie de progrès.
45:01 Donc, en gros, des terroristes
45:02 contre une sobriété raisonnable non punitive
45:05 qu'il tente d'incarner. -Bruno Cotteres ?
45:07 -Oui, on voit que c'est bien la question politique
45:10 qui est derrière. Emmanuel Macron a voulu convaincre
45:13 le président de porter la question de l'écologie.
45:16 Rappelons-nous la campagne de 2022. L'écologie devait être présente.
45:20 La première ministre devait être chargée
45:22 d'une forte coordination de l'ensemble de l'action publique
45:26 autour de la planification écologique.
45:28 Il avait même repris le terme à Jean-Luc Mélenchon
45:31 dans son programme "L'avenir en commun".
45:33 Donc, on voit qu'Emmanuel Macron voulait marquer
45:36 son deuxième mandat sous le seau de la question écologique.
45:40 Et puis, on voit que ça a démarré dans une autre direction
45:43 avec les retraites. Et le chef de l'Etat,
45:45 n'oublions pas qu'à la perspective des élections européennes
45:49 qui arrivent, où les écologistes pensent toujours
45:52 que ce sont des élections qui leur sont plutôt favorables...
45:55 -Le mouvement aîné, d'ailleurs.
45:57 -La dimension politique est évidemment très présente.
46:00 Et encore une fois, du côté de l'exécutif,
46:03 de vouloir renvoyer les oppositions à des oppositions
46:06 qui incarneraient la radicalité, l'irresponsabilité,
46:10 alors que l'exécutif voudrait incarner
46:13 la recherche de consensus et de solutions pragmatiques,
46:17 concrètes, qui répondent aux vrais problèmes.
46:19 Voilà. Donc, on voit que de ce point de vue-là,
46:22 on est dans une séquence de communication
46:24 qui est assez intéressante.
46:26 -Charles Sapin, du point de vue de votre regard
46:29 sur cette guerre politique derrière cette dissolution.
46:32 -Je suis un peu ahuri par ce que j'entends ici ou là,
46:35 notamment ces tentatives d'excuses, en fait,
46:37 de ce que sont des infractions pénales.
46:40 On peut pas dire... Enfin, on peut pas violer
46:42 la propriété des gens, on peut pas casser.
46:45 On peut pas excuser la violence, quelle qu'elle soit,
46:48 en disant "c'est de la désobéissance civile".
46:51 Enfin, je veux dire, ça suffit, maintenant.
46:53 J'entends des responsables de gauche et même des journalistes.
46:57 Il faut écouter ces gens, parce qu'on a un problème.
47:00 Évidemment qu'on a un problème environnemental très grave,
47:03 mais on est face à des gens qui refusent
47:05 toutes les modes d'expression démocratique.
47:08 Là, il ne peut pas se passer un mois
47:10 sans qu'on ait de l'agriculture piétinée,
47:13 des centres agronomiques qui cherchent des solutions
47:16 qui sont dévastés, des actes ducs qui sont...
47:18 qui sont... Enfin, voilà, qui sont mis à bas.
47:21 Il y a un moment, si vous voulez,
47:23 si le seul vecteur de légitimation d'une action,
47:27 même illégale, c'est juste cette espèce de certitude
47:30 qu'on a à raison, on n'a plus de société.
47:33 On a juste des factions qui s'affrontent.
47:35 Donc, il y a aussi une question à se poser collectivement.
47:39 Là, on est face à des gens qui, bon, là, se sont attaqués
47:42 à des élus de la nation, quand même.
47:44 C'est...
47:46 Il faut remettre...
47:47 -Ils répondaient pas non plus.
47:49 Les soulèvements de la terre, à l'origine,
47:51 appelaient à manifester contre cette dissolution.
47:54 Ils n'appelaient pas à s'en prendre à des élus de la nation.
47:57 -C'est pas le problème. Ils se mettent en scène
48:00 en violant la propriété des gens, en cassant des biens.
48:03 Ce n'est pas tolérable. Que ce soit des élus de la République
48:07 ou des journalistes, on ne peut pas tolérer, excuser
48:10 et, à un moment, ça suffit.
48:11 -La transition écologique, encore à suivre dans les informés,
48:15 mais en cours au collège,
48:16 dans ces cours d'enseignement moral et civique.
48:19 C'est le thème. Après, le Fil info, il est 20h51,
48:22 et c'est Elia Bergel.
48:24 -Des pluies torrentielles et des rafales de vent
48:27 jusqu'à 150 km/h. La Martinique est en vigilance rouge,
48:30 cyclone, la tempête tropicale,
48:32 Bret est attendue dans les prochaines heures.
48:35 Un homme est mort foudroyé en Haute-Savoie,
48:38 ce soir touché par un éclair.
48:39 17 000 foyers, 100 courants en Savoie et en Haute-Savoie
48:42 à cause des orages.
48:44 La météo se calme, cependant.
48:45 Plus aucun département en vigilance orange désormais.
48:48 Des débris découverts dans l'Atlantique Nord,
48:51 près de l'épave du Titanic.
48:53 Des traces repérées par un robot
48:55 qui participe aux recherches pour trouver le Titan.
48:58 Ce sous-marin disparu depuis dimanche avec 5 personnes.
49:01 Les réserves théoriques d'oxygène à bord du submersible
49:05 sont désormais épuisées.
49:06 Emmanuel Macron ironise sur la forte pression fiscale française
49:11 et plaide pour l'internationalisation des taxes.
49:14 Le président français en débat au sommet
49:16 sur le système financier mondial qu'il organise à Paris.
49:20 Vous êtes ici dans un pays à la pointe de la créativité
49:24 en matière de taxes, a lancé le chef d'Etat.
49:26 Le diocèse de Charente-Maritime décharge temporairement
49:29 l'évêque de La Rochelle de son office pastoral.
49:32 Georges Collomb souhaite être mis en retrait
49:35 en l'occurrence d'une enquête judiciaire
49:37 sur des faits de nature sexuelle dont le prélat est soupçonné.
49:40 L'ecclésiastique réfute ces accusations.
49:43 L'association de défense des animaux, PETA,
49:45 condamne l'usage de fourrure dans la 1re collection
49:48 de Pharrell Williams pour Louis Vuitton.
49:50 Des pièces dignes d'un musée d'histoire, selon PETA.
49:53 L'ONG rappelle que des maisons comme Chanel
49:55 n'utilisent plus de fourrure de peaux exotiques.
49:58 -France Info.
50:00 -20h, 21h,
50:03 les informés, Edouard Marguier.
50:06 -En compagnie de Charles Sapin, journaliste au point,
50:09 Bruno Cotteres, chercheur CNRS au Cévi-Pof,
50:12 le Centre d'études de la vie politique française,
50:15 enseignant à Sciences Po, Victoria Coussa,
50:17 Claire Planchard, rédactrice en chef,
50:19 Information Générale du groupe Ebra.
50:21 La transition écologique encore, cette fois en cours,
50:24 puisqu'elle fait partie des 3 thèmes avec les valeurs de la République
50:28 et l'éducation aux médias abordée en enseignement moral et civique.
50:32 5e, 4e et 3e mutualisés avec l'histoire-géographie.
50:35 Vu le contexte, le temps sera doublé.
50:37 Le ministre de l'Education, Papendia, annonce ce matin.
50:41 -Il y a 2 choses qui vont changer.
50:43 1, on va doubler le temps consacré à l'enseignement moral et civique.
50:48 Aujourd'hui, en moyenne, c'est 1/2h par semaine.
50:50 Ce sera 1h par semaine à partir de la rentrée 2024.
50:54 Il faut le temps de faire les programmes.
50:56 Et puis, 2e, c'est la refonte des programmes.
51:00 Actuellement, ce sont des programmes un peu vieillis.
51:04 Ils ont plus d'une dizaine d'années.
51:06 On va les refondre autour de 3 pôles.
51:08 1, le pôle valeurs de la République, laïcité.
51:11 2, les questions de développement durable.
51:14 Et puis, 3e, les questions du numérique.
51:17 -Papendia y invitait des 4 vérités sur France 2 ce matin.
51:20 Vu l'enjeu et l'importance de ces sujets
51:23 abordés par le ministre de l'Education,
51:25 est-ce suffisant 1h par semaine ?
51:28 -En fait, j'ai pas bien compris son objectif.
51:31 Je pense que dans les rédactions,
51:33 depuis un mois, il doit y avoir 15 plans.
51:35 Voilà, donc voilà, un nouveau plan.
51:38 Donc, effectivement, je sais pas si c'est une réponse
51:41 à un manque d'esprit républicain.
51:43 On a vu que le SNU allait être intégré
51:46 dans les classes de seconde.
51:48 J'imagine que c'est dans la même logique
51:50 de mettre la jeunesse, voilà, et de remettre ses valeurs.
51:54 -Le SNU, c'est les lycéens.
51:56 -C'est les lycéens, c'est les collèges.
51:58 -Voilà, donc je saurais pas vous dire si c'est suffisant.
52:02 En revanche, c'est des enseignements intéressants.
52:05 Il parle d'éco-citoyenneté.
52:07 Il faudrait peut-être former les parents aussi.
52:10 Les enfants, ils trient beaucoup depuis la maternelle, souvent.
52:13 J'avoue qu'on a tellement d'annonces qui se vivent.
52:17 Je saurais pas vous dire vraiment si c'est suffisant.
52:20 -Le ministre qui était interrogé sur ces vêtements,
52:23 qui a été interrogé par certaines lycéennes et collégiennes,
52:26 est-ce que le renforcement de l'enseignement moral et civique
52:30 qui aborde les questions de laïcité,
52:32 est-ce que c'est une réponse suffisante ?
52:35 Pardon, excusez-moi, Charles Sapin du Point, aucun souci.
52:38 -Une réponse suffisante,
52:40 je sais même pas si c'est une véritable réponse.
52:43 Il y a un chiffre qui est sorti l'année dernière
52:46 qui était intéressant.
52:47 En 2022, ils avaient calculé que 522 heures de français
52:52 avaient été enlevées du programme par rapport au programme de 1968.
52:56 C'est l'équivalent de deux ans de formation.
52:59 Pourquoi je dis ça ?
53:00 Si vous voulez, on oublie les fondamentaux,
53:03 alors que ce sont les fondamentaux
53:05 qui permettent justement d'apprendre les valeurs de la République.
53:08 -Jean-Luc Mélenchon a dit que la laïcité,
53:11 c'est le manque de professeurs.
53:13 -Oui, mais il a tout à fait raison.
53:15 Si vous voulez, je comprends le côté...
53:18 On a un problème, le chef de l'Etat,
53:20 qui a parlé de décivilisation,
53:22 citant une note de Jérôme Fourquet,
53:24 qui avait ce problème-là.
53:26 On augmente les cours de droit civique,
53:28 de sensibilité à la laïcité, à l'écologie,
53:31 mais c'est pas le problème.
53:32 Moi, ça me donne l'impression...
53:34 C'est comme si vous appreniez un bébé à faire ses lacets
53:37 dans l'espoir qu'il marche plus vite.
53:40 On renverse la priorité des choses.
53:42 Si vous avez une langue riche,
53:44 vous comprenez les différentes nuances de français,
53:47 vous allez pouvoir, après,
53:49 aborder la philosophie, l'histoire différemment.
53:51 Par la philosophie et l'histoire,
53:53 vous allez comprendre les valeurs de la République,
53:56 la laïcité, et de la même façon,
53:58 pour ce qui est du péril climatique et environnemental.
54:01 Vous êtes fort en maths, vous allez découvrir la science,
54:05 la biologie, la chimie,
54:06 qui va vous permettre de comprendre
54:08 l'innovation nécessaire pour répondre à ces crises.
54:11 C'est pas sur des PowerPoints
54:13 où on apprend le nombre de députés et de sénateurs.
54:16 -Bruno Cotteres, ça vous intéresse ?
54:18 -Je partage ce qui vient d'être dit
54:20 par Claire Planchard et Charles Sapin.
54:22 Effectivement, je rebondis sur un point.
54:25 Oui, il y a aussi la question de l'éducation des parents.
54:28 Il y a un point aveugle
54:29 de toutes les tentatives d'instruction civique.
54:32 Il n'y a pas d'instruction civique tout au long de la vie.
54:35 On a le sentiment que c'est à l'école,
54:38 et puis, après, débrouille-toi.
54:40 Or, il y a beaucoup de méconnaissances
54:42 des institutions chez les adultes.
54:44 Les enquêtes qui sont à notre disposition
54:47 où on mesure les degrés de connaissances politiques
54:50 montrent que la connaissance factuelle
54:52 est souvent approximative.
54:54 On peut connaître la politique sans la Constitution par coeur,
54:57 mais l'instruction civique tout au long de la vie
55:00 devrait être aussi peut-être un objectif
55:02 qui ne se limite pas à l'école.
55:04 Et puis, il y a effectivement la question
55:07 des apprentissages fondamentaux.
55:09 Évidemment, quand on connaît bien le français et les maths,
55:12 plein de choses magnifiques vont vous arriver dans la vie.
55:16 Je suis quand même sensible à l'idée d'accroître le nombre d'heures,
55:19 notamment sur la question de l'instruction civique.
55:23 - Merci beaucoup, Bruno Cotteret.
55:25 Vous êtes chercheur CNRS au Cévipof,
55:27 le centre d'études de la vie politique française.
55:30 Victoria Cousset, journaliste au service politique de France Info.
55:33 Claire Planchard, rédactrice en chef,
55:36 Information générale du groupe de presse quotidienne ÉBRA.
55:39 Charles Sapin, journaliste politique au magazine Le Point.
55:42 - La une, c'est ce moment de vérité en Ukraine,
55:45 c'est un dossier très offensif.
55:47 - Effectivement. Merci beaucoup à tous les quatre.
55:50 C'est fini ce soir, ils reviennent demain matin
55:53 après l'interview du chef de l'Etat.
55:55 8h30, invité exceptionnel Emmanuel Macron sur France Info.
55:59 ♪ ♪ ♪

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