Les informés de franceinfo du mardi 2 avril 2024

  • il y a 5 mois

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00:00 ...
00:06 -20h, 21h, France Info,
00:09 les informés, Bérangère Monte.
00:11 -Bonsoir aux informés.
00:13 Jusqu'à 21h, Israël se met-il de plus en plus
00:17 au banc des nations.
00:18 7 humanitaires de plusieurs nationalités
00:20 sont morts ce matin dans une frappe
00:23 alors qu'ils distribuaient de l'aide humanitaire.
00:25 Les humanitaires doivent être protégés à Gaza,
00:28 dit ce soir Joe Biden.
00:30 Sandrine Simon, la directrice santé plaidoyer
00:32 de Médecins du Monde, est en plateau avec nous.
00:35 A deux mois des Européennes,
00:37 Europe Écologie les verra traper par le cas Bayou.
00:40 Marine Tendelier lance une nouvelle enquête.
00:42 Le député de Paris lui claque la porte.
00:45 Question sur le boomerang du MeToo politique
00:48 qui se poursuit notamment à gauche.
00:50 Et puis, ça tangue dans la majorité
00:52 au sujet de la réforme de l'assurance-chômage.
00:55 Yael Braun-Pivet sur France Info n'en veut pas.
00:58 Il est pas seul.
00:59 Gabriel Attal tente d'éteindre l'incendie
01:01 avec une mission parlementaire.
01:03 On parle de tout ça avec nos informés.
01:05 Rosa Moussaoui, grand reporter à l'Humanité.
01:08 Vous étiez à Jérusalem et dans les territoires
01:11 juste après l'attaque du 7 octobre.
01:13 On en parlera.
01:14 Henri Vernet, journaliste spécialiste
01:16 des faits de société à France Télévisions.
01:19 - Non, c'est moi. - C'est une évolution.
01:21 - Quand on lit sa feuille, petite inversion.
01:24 Tout le monde aura compris.
01:26 - Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien.
01:29 Aujourd'hui, en France, bonsoir et bienvenue à tous.
01:32 Une ONG dévastée et un gouvernement,
01:36 celui d'Israël, qui crie à la frappe non intentionnelle
01:40 pour expliquer la mort de ses 7 travailleurs humanitaires,
01:43 de l'ONG américaine World Central Kitchen, tuée à Gaza,
01:46 alors qu'ils effectuaient ce matin
01:48 une distribution d'aide humanitaire.
01:51 Ils sont originaires d'Australie, de Pologne, du Royaume-Uni.
01:54 L'autre est américano-canadien, il y a aussi un palestinien.
01:58 On va rejoindre Thibault Lefebvre, correspondant de France Info,
02:01 à Jérusalem. Bonsoir, Thibault.
02:03 - Bonsoir, Bérengère.
02:05 - Dites-nous ce que l'on sait ce soir de ce qui s'est passé.
02:08 - Eh bien, les dernières informations,
02:10 c'est le quotidien Aretz, le quotidien israélien Aretz,
02:14 qui a enquêté aujourd'hui.
02:16 Ce qu'on sait, c'est que c'est trois frappes distinctes
02:20 d'un drone de type Hermès 450,
02:23 qui a donc tiré visiblement, intentionnellement,
02:27 la commande était intentionnelle,
02:29 ce que ne défend pas le Premier ministre Benyamin Netanyahou,
02:32 puisque les trois tirs ont été distincts
02:35 sur trois véhicules différents, à trois moments différents.
02:38 Entre la première et la troisième frappe,
02:41 les véhicules ont eu le temps de faire plus de 2 km.
02:43 Donc, ça a touché un convoi, un convoi humanitaire
02:46 sur la route côtière de Gaza.
02:49 Et c'est en quelque sorte, pardonnez-moi l'expression,
02:53 la "bonne route de l'humanitaire" actuellement dans l'enclave,
02:56 puisque de nombreux ONG en convoi,
02:59 donc sous protection israélienne, circulent sur cette zone
03:03 pour passer de leur centre de stockage
03:06 jusqu'au nord de Gaza pour acheminer de l'aide humanitaire.
03:10 Donc, c'était un convoi qui a été déclaré,
03:14 qui a été protégé.
03:15 Visiblement, ces frappes étaient intentionnelles,
03:18 parce qu'Israël, en tout cas, c'est ce que révèle le journaliste
03:21 dans cet article, Israël avait une cible
03:24 dans ce convoi humanitaire,
03:25 qui était à bord du camion qui a été escorté
03:28 par les trois véhicules de World Central Kitchen.
03:32 Et donc, se pose la question de savoir
03:35 si Israël a quelque part pris le risque
03:38 et choisi de tirer sur ce convoi.
03:41 C'est que finalement, il accepterait d'avoir des pertes,
03:45 ce qu'on appelle des "dommages collatéraux",
03:47 cette terrible expression, pour permettre d'atteindre ces cibles.
03:51 - Alors, information d'Aretz, du quotidien Aretz,
03:54 qu'on n'avait pas jusqu'ici.
03:56 Thibault Lefebvre, comment Benyamin Netanyahou
03:59 et peut-être l'armée israélienne justifient donc cette frappe,
04:02 eux disent, non intentionnelle ?
04:05 - Il y a une phrase qui fait beaucoup réagir du Premier ministre Netanyahou.
04:08 Il dit "ça arrive pendant une guerre",
04:10 donc il s'excuse auprès de l'ONG
04:15 et dit qu'en fait, une enquête est en cours.
04:19 Il a assuré que toutes les chancelleries concernées,
04:21 dont vous avez nommé la provenance des victimes,
04:26 la Pologne, la Grande-Bretagne notamment,
04:29 que toutes les chancelleries seront informées presque en temps réel
04:32 du résultat de cette enquête.
04:34 Donc on attend les conclusions,
04:36 parce que, encore une fois, la question qui se pose ce soir,
04:40 c'est l'intentionnalité de ces frappes.
04:42 Il est tout simplement impossible, par les airs comme ça,
04:46 de viser un convoi sans qu'il y ait eu un ordre qui ait été donné.
04:50 - Merci beaucoup Thibaut Lefebvre,
04:51 correspondante France Info à Jérusalem.
04:53 Et je salue Sandrine Simon,
04:54 directrice de Santé, plaidoyer de Médecins du Monde.
04:56 Bonsoir à vous, merci d'être en plateau avec nous.
04:58 On imagine évidemment votre émotion de voir des confrères
05:02 se faire tuer en tentant d'apporter de l'aide, de l'alimentation.
05:05 Pour vos équipes Médecins du Monde, c'est combien de personnes ?
05:08 - C'est une vingtaine de personnes dans la bande de Gaza aujourd'hui.
05:12 Nous avons eu aussi une personne qui a été tuée au début du conflit,
05:16 en novembre, dans le bombardement de son lieu de vie.
05:20 C'est aujourd'hui, mais au-delà des personnes,
05:23 c'est aujourd'hui plus de 360 personnels de santé
05:26 qui sont décédés depuis le début du conflit.
05:27 C'est quand même 417 attaques sur des structures de santé
05:30 depuis le début du conflit.
05:32 Donc tous ces chiffres aussi nous amènent à penser
05:35 que je ne suis pas là pour dire si c'était intentionnel ou non intentionnel.
05:39 Mais en tout cas, aujourd'hui, il y a un faisceau d'indices
05:42 qui montre que certaines structures de santé sont quand même ciblées.
05:47 Nous, notre bureau a été détruit il y a quelques semaines
05:50 et nous avions donné les coordonnées GPS à l'armée israélienne.
05:54 Donc voilà, et elle a été détruite après que notre personnel de santé
05:58 a été évacué par l'armée israélienne
06:00 dans des conditions assez dégradantes pour les personnes.
06:03 Donc tout à fait, c'est le fait, en tout cas ce fait-là,
06:06 et le fait de l'armée israélienne.
06:08 - C'est quoi le sentiment ? C'est de la colère, avant toute chose, j'imagine ?
06:12 - C'est de la peur, c'est du désespoir.
06:14 - Le vôtre, ce soir ?
06:16 - Le mien, c'est de la peur pour les équipes qui sont sur place.
06:20 C'est de l'inquiétude.
06:22 On a beaucoup de membres de nos équipes qui nous disent
06:24 que chaque nuit, ils ne savent pas s'ils vont se réveiller le lendemain.
06:26 C'est quand même le sentiment qui se dégage des équipes.
06:29 Donc oui, aujourd'hui, il faut arrêter.
06:30 - Alors, intentionnel ou non intentionnel ?
06:33 Vous voyez au chez de la tête quand Thibault Lefebvre
06:35 évoquait cette route, cette autoroute de l'humanitaire,
06:39 ils étaient sous escorte israélienne,
06:41 de la même façon que vous dites, on donne notre positionnement au GSPS.
06:43 Expliquez-nous comment ça s'organise un convoi ?
06:45 C'est très cadré, c'est très identifié.
06:49 Non identifié, c'est compliqué à entendre.
06:52 - En tout cas, ça demande tout un tas d'autorisations.
06:54 C'est très compliqué à organiser.
06:56 C'est effectivement escorté par l'armée israélienne
06:59 ou par les notions unies, parfois.
07:01 Nous avons deux collègues français qui sont rentrés
07:05 il y a quelques temps dans la bande de Gaza
07:08 de manière escortée pour pouvoir aller soutenir l'équipe
07:13 pendant trois jours.
07:14 Donc oui, c'est des convois qui sont tout à fait identifiés.
07:16 De toute manière, il n'y a pas beaucoup de routes
07:18 dans la bande de Gaza qui sont praticables aujourd'hui.
07:21 Et c'est un nombre de camions important.
07:24 Donc c'est tout à fait visible.
07:26 - On va passer le Fil-Info puisqu'il est 21h10.
07:28 Si on poursuit cet échange, Emmanuel Langlois.
07:32 - Et trois jours après la découverte d'ossements
07:34 du petit Émile, aucune piste n'est privilégiée,
07:36 affirme Jean-Luc Blachon, le procureur d'Aix-en-Provence,
07:39 qui annonce que des vêtements de l'enfant
07:41 ont été retrouvés près du lieu de la découverte de ces ossements.
07:45 La grève dans l'éducation, les syndicats appelaient
07:48 à une nouvelle journée de manifestation ce mardi.
07:50 Il réclame l'abandon des groupes de niveau au collège,
07:52 mais aussi davantage de moyens.
07:54 Par ailleurs, 12 villes de Seine-Saint-Denis
07:56 ont mis ce mardi, symboliquement, l'État en demeure
07:59 pour appliquer le plan d'urgence pour l'éducation
08:02 dans le département.
08:04 En Ukraine, Volodymyr Zelensky vient de signer
08:06 un projet de loi qui abaisse l'âge de la mobilisation militaire
08:09 de 27 à 25 ans, alors que les forces armées ukrainiennes
08:13 manquent cruellement d'hommes pour faire face à l'invasion russe.
08:15 Depuis plus de deux ans, le projet de loi
08:18 entre en vigueur dès demain, mercredi.
08:21 Et puis, c'est la première estimation
08:23 depuis le début de la guerre, il y a six mois,
08:25 au Proche-Orient, les opérations militaires israéliennes
08:27 dans la bande de Gaza ont entraîné
08:30 pour plus de 17 milliards d'euros de dégâts
08:33 sur les infrastructures critiques,
08:34 selon un rapport de la Banque mondiale.
08:37 Enfin, elle était prévue lundi prochain.
08:39 La répétition de la cérémonie d'ouverture
08:41 des JO de Paris 2024 est reportée.
08:44 En raison de la crue de la Seine, les organisateurs
08:46 souhaitent réaliser ce test dans des conditions
08:49 de navigation proches de celles prévues au mois de juillet.
08:53 ...
08:54 -France Info.
08:55 ...
08:57 -20h, 21h, France Info, les informés, Bérangère Bonte.
09:02 -Compagnie ce soir d'Henri Vernet, du Parisien Aujourd'hui en France,
09:05 Audrey Goutard de France Télévisions,
09:07 Rosa Moussaoui de l'Humanité,
09:09 Sandrine Simon de Médecins du Monde.
09:11 On parle de ces sept humanitaires
09:13 de plusieurs nationalités tués ce matin
09:15 dans une frappe, dans un convoi d'aides humanitaires
09:19 avec beaucoup de questions.
09:21 Rosa Moussaoui, qu'est-ce que ça vous inspire,
09:24 au-delà de la colère que j'imagine,
09:27 mais quand on parle notamment
09:29 de frappes intentionnelles et non intentionnelles ?
09:32 -On a du mal à croire à la version de la frappe
09:35 du bombardement non intentionnel.
09:37 Thibault Lefebvre l'a rappelé,
09:39 mais c'est trois tirs de drone distincts sur trois véhicules
09:43 dans un contexte où ce convoi a été signalé,
09:46 son déplacement notifié à l'armée israélienne.
09:49 Et puis, il faut aussi rappeler qu'il y a eu des précédents.
09:53 Il y a eu des attaques contre des humanitaires,
09:56 MSF, par exemple,
09:58 avec un mort à l'époque
10:00 quand un convoi de MSF avait été pris pour cible
10:04 alors qu'il sortait des personnes coincées à l'hôpital Al-Shifa.
10:07 On peut citer les 150 travailleurs de l'ONU
10:10 qui ont été tués dans des bombardements israéliens
10:12 depuis le 7 octobre à Gaza.
10:15 Vous avez rappelé les structures médicales
10:19 détruites,
10:20 30 des 36 hôpitaux de Gaza
10:23 qui sont complètement détruits ou endommagés.
10:26 Enfin, il y a une série de choses
10:28 qui font qu'il est manifeste qu'Israël piétine
10:32 toutes les bases du droit humanitaire international.
10:36 Il y a un droit de la guerre qui n'autorise pas
10:39 à prendre pour cible des civils, des travailleurs humanitaires,
10:42 des personnels de l'ONU.
10:44 Et ça, c'est complètement piétiné.
10:46 C'est important de voir que ça intervient à un moment
10:49 quelques jours après un arrêt de la Cour internationale de justice
10:53 qui ordonne à Israël de tout faire
10:56 pour faire en sorte qu'en urgence,
10:58 des vivres, de la nourriture, entrent à Gaza.
11:01 Et donc, il y a cet arrêt de la CIG, cette ONG.
11:05 Elle avait débarqué plusieurs tonnes de vivres
11:07 acheminées depuis Chypre,
11:09 avec un aménagement un peu précaire
11:13 pour pouvoir débarquer cette aide humanitaire.
11:15 -Henri Vernet, comment on peut comprendre
11:18 la stratégie des Israéliens,
11:20 face à toutes ces alertes,
11:23 la résolution de l'ONU, les appels des pays du monde entier ?
11:27 Est-ce qu'on peut imaginer une stratégie
11:30 d'avancer le plus possible, de faire le plus de dégâts possible
11:33 jusqu'à ce qu'ils soient freinés ?
11:35 -La stratégie de Netanyahou.
11:37 Je ne pense pas que tous les Israéliens
11:40 restent insensibles devant un tel drame et un tel désastre.
11:44 Et même au sein de l'armée, il peut y avoir des nuances,
11:48 y compris pourquoi pas...
11:50 Il faut vraiment en savoir davantage.
11:52 Et depuis ici, vous avouerez que c'est un peu difficile.
11:54 -Il y a eu l'ombardement des installations consulaires
11:57 iraniennes à Damas, l'hôpital Al-Shifa,
12:01 ces derniers jours...
12:03 -Oui, bien sûr. Franchement, l'Iran, revenons-y,
12:05 mais il faut le mettre à part, parce que là,
12:07 qu'Israël et l'Iran soient en guerre, qui ne dit pas son nom,
12:10 c'est une réalité, c'est pas nouveau, c'est pas d'aujourd'hui.
12:12 Et donc là, on est dans un acte qui est très frappant,
12:14 très spectaculaire, quand ils frappent à Damas,
12:16 ainsi le consulat, mais je veux dire que ça sort pas...
12:18 Peut-être qu'il y a une mystique
12:19 pour le droit international.
12:21 Au passage, le droit international
12:22 qui est quand même piétiné, certes, par Israël,
12:25 mais par beaucoup de pays désormais.
12:27 Je crois que le droit international, malheureusement,
12:29 c'est un petit peu une survivance de quelque chose
12:30 qui a existé jusqu'au début des années 2000,
12:32 mais qui, malheureusement, aujourd'hui,
12:35 est largement piétiné un peu partout.
12:36 Néanmoins, c'est vrai qu'Israël perd beaucoup,
12:39 perd énormément du crédit qui lui a été donné
12:42 après l'attaque horrible.
12:44 Il faut venir aussi de là,
12:45 il faut se rappeler de quoi on parle, quand même.
12:48 Mais perd énormément de ce crédit.
12:49 C'est vrai qu'il y a cette stratégie,
12:50 pour revenir à votre question sur Netanyahou,
12:52 lui, il cherche un écrasement.
12:54 Il cherche ce qu'il a dit, c'est-à-dire un écrasement du Hamas,
12:57 dont on voit bien qu'il a énormément de mal à l'obtenir.
13:00 Pour l'instant, le bilan, il est très maigre de ce côté-là.
13:02 Il y a quoi ? Il y a peut-être deux chefs, trois chefs du Hamas
13:04 qui ont été présentés, mais il y a en effet énormément,
13:07 là où on parle de ces humanitaires,
13:09 mais combien d'enfants sont morts dans ce désastre humanitaire
13:14 qu'est cet assaut contre Gassan depuis maintenant des mois.
13:16 Il ne craint pas, il ne craint rien, en fait.
13:19 Non, il ne craint rien.
13:20 Il le montre tous les jours, il fait un bras d'honneur
13:22 à la communauté internationale.
13:23 Ça, c'est Netanyahou, c'est sa façon d'être.
13:25 Il veut écraser, il veut démontrer que voilà,
13:27 vous en êtes prêts, des Israéliens,
13:28 voilà aujourd'hui le prix à payer quand on s'attaque à Israël.
13:32 Adoni Goutard ?
13:33 Oui, c'est vraiment, je suis complètement d'accord,
13:34 c'est quand même un désaveu par rapport à tout ce qui a été décidé.
13:38 Vous évoquiez justement la résolution du Conseil de l'ONU
13:41 où les États-Unis se sont abstenus.
13:43 Il y a eu ces déclarations du président américain
13:46 qui étaient extrêmement claires et qui disaient,
13:48 il y a encore quelques jours, début mars,
13:52 qu'il demandait aux dirigeants israéliens
13:55 l'aide humanitaire ne peut être une considération secondaire
13:59 ou un jeton de négociation.
14:00 Protéger et sauver des vies innocentes doit être une priorité.
14:04 C'était clairement dit par le président américain.
14:06 La résolution de l'ONU, là aussi, est venue surenchérir à ce niveau-là.
14:11 Et là, si cet acte est volontaire et non pas,
14:14 comme le dit pour l'instant le président Netanyahou,
14:17 une erreur, eh bien effectivement,
14:19 ce serait un sacré pied de nez à la communauté internationale.
14:22 On va écouter la réaction parmi les multiples condamnations,
14:25 celle de la France par la voix de ses fans ces journées.
14:28 C'était tout à l'heure en conférence de presse
14:29 aux côtés du secrétaire d'État américain, Anthony Blinken.
14:33 Permettez-moi d'abord d'exprimer notre condamnation ferme
14:37 à la frappe israélienne qui a conduit à la mort
14:41 de 7 humanitaires de l'ONG World War Central Kitchen.
14:45 La protection du personnel humanitaire
14:48 est un impératif moral et juridique
14:51 auquel tout le monde doit se tenir.
14:53 Voilà, Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères.
14:56 Sandrine Simon et tous les autres autour de la table,
15:00 est-ce que la France parle d'une voix suffisamment claire
15:03 contre Israël ?
15:05 -Elle utilise le terme "c'est le feu" depuis quelque temps.
15:08 Elle a mis longtemps avant de vraiment aller jusque-là.
15:12 En tout cas, nous, on demande à ce que la France
15:16 porte très fortement cette voix du "c'est le feu" immédiat
15:21 et durable, parce que c'est le seul moyen
15:23 que l'aide humanitaire arrive aux personnes dans la bande de Gaza
15:27 et aussi que l'on puisse acheminer l'aide humanitaire
15:30 effectivement et par tous les moyens.
15:32 -Quels sont les moyens de pression ?
15:34 Il y avait une tribune des écologistes ce week-end
15:37 dans Le Monde avec "sanctions économiques exigées
15:41 des enquêteurs de la Cour internationale de justice,
15:44 qu'ils aillent sur place et qu'ils relèvent des preuves".
15:48 Quels sont les moyens qui sont éventuellement
15:50 à la disposition de la communauté internationale
15:52 pour faire pression, Rosa Moussaoui ?
15:53 -Il me semble, Henri Vernet le disait,
15:55 que le droit international humanitaire est piétiné partout,
15:57 mais ailleurs, il y a des sanctions qui s'imposent.
15:59 Donc on peut tout à fait imaginer que, effectivement,
16:02 condamnés, déplorés...
16:04 Par exemple, les Etats-Unis pourraient cesser,
16:07 par exemple, de livrer à Israël les munitions
16:10 qui sont aujourd'hui utilisées à Gaza.
16:12 La France pourrait cesser de livrer le matériel
16:15 qui sert à monter des fusils d'assaut, par exemple.
16:17 -On en est loin.
16:18 -On dit qu'il y a cinq semaines,
16:19 que les Israéliens ont devant eux cinq semaines de munitions,
16:22 donc, effectivement, restreindre ou supprimer, en tout cas,
16:26 une partie de l'approvisionnement permettrait d'arriver au cessez-le-feu
16:30 qui est demandé par une grande partie
16:32 de la communauté internationale.
16:33 -Henri Vernet ?
16:34 -Oui, c'est là qu'il y a la vraie solution.
16:36 Parce que juste une nuance, quand même.
16:37 La France était le premier pays occidental
16:39 à demander le cessez-le-feu.
16:40 Vraiment, le premier pays occidental.
16:42 Elle a erré pendant quelques années
16:44 sur ce problème palestino-israélien,
16:47 mais là, justement, après le 7 octobre,
16:49 elle est revenue à une politique beaucoup plus traditionnelle.
16:52 Pas tout de suite, mais au bout de quelques semaines.
16:53 Et ce sont après les autres États occidentaux
16:55 qui ont embrayé sur le cessez-le-feu.
16:56 Aujourd'hui, tout le monde le demande.
16:57 -Juste un mot, vous voulez réagir, Sandrine Simon ?
16:59 Non ?
17:00 -Non, non, mais c'est vrai qu'on a attendu en tout cas quelques semaines.
17:03 Nous, on a demandé le départ.
17:05 -Quelques semaines, mais enfin, c'était début novembre, franchement.
17:07 Et donc, bon, voilà, il faut quand même mettre à son crédit
17:10 le peu qu'elle peut avoir son crédit,
17:11 sauf qu'elle fait ça avec ses petits bras.
17:13 C'est-à-dire qu'en effet, la France, qu'est-ce qu'elle peut faire ?
17:15 La France, c'est l'Europe. D'abord, l'Europe, elle n'est pas absolument unie
17:18 sur cette question-là, malgré tout, même si, là aussi,
17:21 des positions ont évolué de manière assez spectaculaire.
17:23 Des pays qui étaient totalement alliés derrière Israël,
17:26 aujourd'hui, en Europe, je parle,
17:27 sont aujourd'hui eux-mêmes beaucoup plus tarabustés,
17:30 beaucoup plus...
17:31 Comment dire ? Prêts un petit peu à faire évoluer leur ligne.
17:34 Les États-Unis eux-mêmes, en réalité, ceux qui ont vraiment des cartes,
17:37 ce sont les Américains, pour les raisons qu'a dites Rosa Moussaoui,
17:40 c'est-à-dire d'abord, en effet, la fourniture des armes et des munitions.
17:43 Israël est dans la main militaire des Américains,
17:46 c'est-à-dire que l'armement vient de là, les munitions viennent de là,
17:49 les subsides, ce sont des milliards et des milliards de dollars
17:51 qui arrivent chaque année.
17:53 Donc, le pays qui aurait les moyens réels de faire pression,
17:57 ce sont les États-Unis.
17:59 Pour l'instant, Biden n'en est pas encore là,
18:01 Blinken, le secrétaire d'État, on l'entendit tout à l'heure,
18:04 puisqu'il est à Paris, qu'il a rencontré son homologue
18:06 et qu'il a dû voir, maintenant, Emmanuel Macron à l'Élysée.
18:10 Et sa réaction, elle reste quand même assez mesurée,
18:14 c'est-à-dire qu'on demande certes une enquête,
18:16 alors eux aussi, désormais, demandent à cesser le feu,
18:18 mais eux aussi ont évolué.
18:20 Ce qui se passe en réalité dans les chancelleries,
18:22 c'est qu'aujourd'hui, quand vous parlez off avec les dirigeants,
18:25 ils en ont tous marre de Netanyahou.
18:27 C'est vrai que Netanyahou est dans une démarche jusqu'au bouddhiste.
18:29 Mais on dit ça depuis le 7 octobre.
18:30 Alors, pas depuis le 7 octobre, non, non.
18:33 Moi, je l'ai entendu ici autour de cette table très vite.
18:36 Au fil de l'offensive à Gaza, mais attention, le 7 octobre,
18:38 c'était quand même l'acte terroriste terrible, incroyable
18:42 qu'a perpétré l'action terroriste du Hamas contre Israël.
18:46 Donc, il s'est quand même passé un certain temps
18:48 avant que cette guerre et avant que Netanyahou, c'est vrai,
18:51 s'embarque vraiment dans cette aventure jusqu'au bouddhiste.
18:54 Et aujourd'hui, les Israéliens eux-mêmes en font une bonne partie en entassé.
18:58 Mais les Américains sont en train d'évoluer
19:00 de manière assez intéressante.
19:01 On poursuit après le Fil info, 20h22, Emmanuel Langlois.
19:05 Et neuf mois après la disparition du petit Emile
19:08 dans un hameau des Alpes-de-Haute-Provence,
19:10 le procureur d'Aix-en-Provence s'est exprimé tout à l'heure
19:13 lors d'une conférence de presse.
19:14 Jean-Luc Blachon qui a notamment révélé qu'à proximité du crâne
19:18 découvert samedi par une randonneuse il y a trois jours.
19:20 Donc, certains vêtements que portait Emile le jour de sa disparition
19:24 ont également été retrouvés.
19:26 Un migrant âgé d'une trentaine d'années est lui mort
19:29 après avoir été poignardé hier à Lounes-Plage
19:31 dans le département du Nord.
19:32 Les faits se sont produits dans un camp.
19:35 En fin d'après-midi, il a succombé à ses blessures
19:37 malgré l'intervention des sapeurs-pompiers.
19:40 Et puis la stupeur en Finlande où un jeune élève âgé de 12 ans
19:43 a ouvert le feu et tué un enfant de son école
19:46 dans le nord de la capitale Helsinki,
19:48 blessant gravement deux autres enfants.
19:50 Il a ensuite été arrêté.
19:53 Israël admet ce soir une frappe non intentionnelle
19:56 qui a tué dans la bande de Gaza
19:57 sept collaborateurs de l'ONG World Central Kitchen,
20:01 les humanitaires livrant alors de la nourriture
20:03 aux territoires palestiniens assiégés.
20:06 Et puis la première demi-finale de la Coupe de France de football.
20:09 Et Lyon qui reçoit l'équipe de Valenciennes,
20:11 mal en point en Ligue 2.
20:12 Le match à partir de 20h45 ce soir.
20:15 En attendant demain, le Paris-Saint-Germain contre Rennes.
20:18 (Générique)
20:20 -France Info.
20:21 (Générique)
20:23 -20h21, France Info, les informés, Bérangère Bonte.
20:28 -Panini ce soir d'Henri Bernet de Buh,
20:30 Parisien aujourd'hui en France, Audrey Goutard, France Télévisions,
20:32 Rosamou Saoui, l'Humanité et Sandrine Simon,
20:35 responsable santé pré-doyée chez Médecins du Monde.
20:39 On parlait des réactions et de la menace de la France
20:44 vis-à-vis d'Israël et des autres pays,
20:47 évidemment, des différentes institutions.
20:50 On parlait pendant la pause là des livraisons d'armes.
20:53 On a parlé des Américains, mais des Français.
20:56 Rosamou Saoui, quand est-il...
20:58 La France, je vais y arriver, que livre la France aux Israéliens ?
21:02 -Nos confrères et consoeurs de Disclose ont révélé
21:04 qu'une autorisation avait été donnée pour livrer des pièces
21:08 servant à fabriquer des fusils d'assaut.
21:10 Il y a aussi des entreprises françaises
21:12 qui sont impliquées dans la livraison de systèmes de guidage,
21:15 par exemple pour des missiles.
21:16 Il y a une instruction judiciaire en cours en ce moment.
21:18 -C'est conséquent ? -Là-dessus,
21:20 ce n'est pas aussi conséquent que les livraisons d'armes américaines,
21:23 mais symboliquement, c'est quand même extrêmement important.
21:26 Et faire cesser ces livraisons-là serait un geste politique important
21:31 pour justement mettre sur Netanyahou une pression
21:35 d'une toute autre nature que celle qui est aujourd'hui exercée.
21:39 Il est dans une logique de fuite en avant.
21:41 Il est prêt à créer un embrasement de toute la région
21:46 pour sauver son avenir politique.
21:49 On est dans ce qui se passe à Gaza.
21:52 C'est la Cour internationale de justice qui le dit sur un risque.
21:56 C'est un risque sérieux de génocide
21:58 avec des mécaniques de nettoyage ethnique qui sont documentées.
22:01 Il faut qu'il y ait cette pression internationale très forte.
22:04 Il est intéressant de relever ce qui se passe à l'intérieur d'Israël,
22:07 où il était extrêmement difficile d'exprimer son opposition à la guerre
22:11 au lendemain du 7 octobre.
22:12 -Et ça, ça bouge. -Et ça bouge.
22:14 Il y a des milliers d'Israéliens qui descendent dans les rues,
22:17 qui demandent la démission du gouvernement,
22:19 qui exigent la démission de Netanyahou et la tenue de nouvelles élections.
22:22 Il y a aussi un phénomène assez intéressant.
22:24 C'est le nombre de jeunes objecteurs de conscience
22:27 qui refusent des jeunes gens qui ont 18 ans,
22:29 qui refusent d'aller faire la guerre à Gaza,
22:32 qui le disent publiquement, qui sont jetés en prison pour ça.
22:35 Et ça, c'est un phénomène qui existait avant,
22:38 mais qui s'était un peu tué au lendemain du 7 octobre
22:43 et qui reprend.
22:44 Et cette jeunesse israélienne, là, elle dit quelque chose de très clair.
22:49 Elle dit que ce n'est pas par la guerre
22:50 que nous allons à long terme assurer la sécurité d'Israël.
22:54 Et c'est vrai que si on regarde le profil des assaillants
22:57 du 7 octobre venus de Gaza,
22:59 ils étaient enfants sous les bombes
23:02 au moment des précédentes opérations militaires israéliennes à Gaza.
23:05 Bordures protectrices, piliers de défense, plans de jursis.
23:08 Ils ont été enfants sous les bombes.
23:11 Et il n'y a pas meilleur moyen de fabriquer de nouveaux ennemis
23:16 et de nouvelles phases de violence.
23:18 Il y a d'autres actes violents.
23:22 - Demain, Sandrine Simon, la solution, elle peut venir d'Israël ?
23:26 - Je ne suis pas en capacité de le dire,
23:28 mais aujourd'hui, ce qu'on sait, c'est que la population palestinienne
23:31 qui vit à Gaza est affamée.
23:35 Aujourd'hui, par exemple, les chiffres nous montrent
23:38 que 90 % des enfants sont malades chaque semaine.
23:41 C'est un signe de malnutrition extrêmement important.
23:45 Le cluster nutrition dit qu'on est vraiment dans une phase
23:48 de critique extrême en termes de malnutrition.
23:50 Donc le risque que les gens commencent,
23:52 et il y a déjà des enfants qui sont morts de malnutrition,
23:55 mais que les gens commencent à mourir de manière importante
23:58 de malnutrition, il est réellement important dans la bande de Gaza.
24:01 Au-delà de tous les blessés, au-delà de toutes les autres pathologies
24:04 qui existent et qu'on a du mal à soigner.
24:06 Même si, par exemple, nous, médecins du monde, on intervient
24:08 et on essaye de soigner au mieux les personnes qu'on reçoive
24:11 à la fois du point de vue physique et du point de vue psychique
24:13 par rapport à ce que vous disiez juste avant.
24:16 Mais les moyens sont extrêmement limités.
24:18 Vous, médecins du monde, vous vous posez la question de rester ou partir ?
24:22 On ne se la pose pas réellement parce que les personnes qui travaillent
24:24 pour nous sont des habitants de Gaza.
24:27 Et notre premier enjeu aujourd'hui est d'assurer au maximum
24:31 de ce qu'on peut leur soutien, leur sécurité et de faire en sorte
24:35 qu'ils puissent poursuivre les activités, qui est aussi pour eux
24:38 une manière de pouvoir apporter leur aide à la population,
24:42 enfin, à la population gazaouie.
24:44 Et dans un contexte comme celui-ci, tout aussi dramatique
24:47 du côté de la population et violent du côté de l'armée israélienne,
24:51 quid des otages ?
24:53 C'est-à-dire qu'il y a encore cet enjeu, c'est-à-dire,
24:54 on se retrouve dans une situation de négociation
24:58 avec l'État israélien, enfin, avec M. Netanyahou essentiellement,
25:01 pour essayer de trouver une sortie,
25:04 mais une sortie aussi avec des otages vivants.
25:07 Et cet enjeu-là, il existe évidemment aussi,
25:10 et la possibilité, maintenir la possibilité pour l'Israélien
25:14 de se défendre aussi.
25:15 C'est-à-dire que tout est extrêmement compliqué.
25:18 Ne pas supprimer les armes, la fourniture d'armes aux Israéliens,
25:22 c'est aussi exposer la population israélienne à des dangers,
25:26 et affamer le peuple de Gaza, c'est exposer les otages
25:30 qui sont actuellement entre les mains du Hamas.
25:32 Henri Vernet, tout ce qu'on a évoqué là, ce soir,
25:36 et la mort de ces sept humanitaires,
25:38 est-ce que ça peut être un tournant ?
25:41 On se pose souvent cette question-là,
25:42 mais là, la communauté internationale...
25:45 – On sent quand même que, déjà, la communauté internationale,
25:48 c'est un mot un peu valise,
25:50 et en réalité on voit bien qu'elle a du mal à se mettre...
25:53 D'ailleurs, si justement, si on prend ce dossier-là,
25:55 cette question-là, on voit à quel point elle est fracturée,
25:58 cette communauté, parce que par exemple,
26:00 il se trouve que j'étais avec le président Macron,
26:03 qui était en visite au Brésil la semaine dernière,
26:06 et il était avec Lula.
26:07 Eh bien, entre Lula et Macron, on voit bien justement
26:09 qu'il y a deux attitudes très différentes
26:11 par rapport à ce conflit, où justement,
26:13 les gens comme Lula, c'est-à-dire qui représente
26:14 ce qu'on appelle de manière un peu rapide, là aussi,
26:17 le Sud global, qui parle aussi au nom de ces pays émergents,
26:22 eh bien, eux sont frappés par ce qu'ils appellent
26:23 le deux poids, deux mesures des pays comme le nôtre,
26:26 donc de l'Occident, pour simplifier,
26:27 la France, les États-Unis, qui en gros, c'est vrai,
26:30 n'ont pas la même sévérité envers Israël
26:32 qu'envers un Poutine pour son action en Ukraine.
26:36 Donc la communauté internationale,
26:37 encore faudrait-il qu'elle soit réellement utile
26:38 pour pouvoir peser un maximum.
26:40 Cela dit, c'est vrai que les puissances
26:41 qui peuvent compter dans la région,
26:43 on en a parlé, donc c'est au premier chef
26:44 des États-Unis, d'accord avec vous, bien sûr,
26:46 qu'ils ne vont pas arrêter du jour au lendemain.
26:47 D'abord, chez eux, c'est consubstantiel,
26:50 comment dire, au fait américain de la politique américaine,
26:53 d'avoir ce soutien institué à Israël.
26:56 Donc, elle ne va pas y renoncer du jour au lendemain.
27:00 Mais c'est vrai qu'en revanche, ils ont les moyens,
27:02 oui, quand même, d'accentuer la pression.
27:04 La France, malgré tout, elle a une parole
27:07 qui porte encore dans cette région,
27:09 parce que la France, c'est l'Europe.
27:10 Sans l'Europe, elle n'est rien, avec ses faibles moyens.
27:14 Mais c'est quand même une parole qui peut porter,
27:18 qui doit être écoutée, et surtout, c'est cette...
27:20 Et Rosamou Saoui a très bien parlé
27:22 de la société israélienne elle-même,
27:25 qui commence quand même à mettre en question ce qui se passe.
27:29 Il y a également le problème, vous savez,
27:30 il y a beaucoup d'antagonismes aujourd'hui
27:31 entre les jeunes religieux qui étaient exemptés jusqu'ici
27:34 de services nationaux, de services militaires,
27:36 et qui, eux, ne vont... Alors qu'ils sont
27:37 les principaux fauteurs de guerre,
27:39 mais qui se gardent bien d'aller mourir à Gaza,
27:41 comme beaucoup de leurs camarades.
27:43 Bref, il y a une société qui est quand même en ébullition.
27:45 Donc tout cela mis ensemble,
27:47 oui, ça peut faire bouger les choses.
27:48 Là, c'est vrai qu'un cran, visiblement, a été franchi,
27:52 et que donc, ça peut...
27:54 Il faut que cette guerre s'arrête,
27:55 je pense que tout le monde est à peu près conscient.
27:56 Mais simplement, maintenant, il faudra travailler au jour d'après.
27:58 Qu'est-ce qui va se passer après ? La solution politique.
28:01 Il n'y en a qu'une seule, c'est celle des deux États.
28:02 Et ça, vous demandiez,
28:03 est-ce que la solution peut venir d'Israël ?
28:05 Mais bien sûr, la solution ne peut venir que d'Israël
28:08 et des Palestiniens.
28:09 C'est eux qui ont la carte en bas.
28:12 On y reviendra, évidemment, très vite.
28:14 Merci beaucoup, Sandrine Simon,
28:15 directrice santé plaidoyée à Médecins du Monde.
28:17 Et beaucoup de courage, j'ai envie de dire,
28:20 aux équipes, à vos équipes qui sont là-bas.
28:24 On va s'arrêter pour faire le point sur l'info.
28:25 Et puis, on évoque l'affaire Bayouf et Europe Écologie.
28:28 Il est vers 20h31.
28:30 Et bonsoir, Edouard Marguier.
28:38 Bonsoir, Bérangère. Bonsoir à tous.
28:39 Une mise au point de la part des États-Unis.
28:41 La Maison-Blanche assure que l'armée américaine
28:44 n'a rien à voir avec la frappe sur le consulat d'Iran à Damas, en Syrie.
28:48 Le bilan est d'au moins 13 morts,
28:50 dont 7 Iraniens, selon la télévision d'État iranienne.
28:53 A Téhéran, l'ayatollah Irameneï promet des représailles contre Israël.
28:57 L'Union européenne appelle à la retenue.
29:00 Après la mort de 7 humanitaires dans la bande de Gaza,
29:03 Joe Biden estime que ces travailleurs
29:05 doivent être protégés dans l'enclave palestinienne.
29:08 7 collaborateurs de l'ONG américaine World Central Kitchen
29:12 ont été tués par une frappe israélienne.
29:14 Le Premier ministre Benjamin Netanyahou
29:16 admet une frappe non intentionnelle de la part de ces soldats.
29:20 En Ukraine, des militaires plus jeunes seront envoyés au front
29:24 pour lutter contre la Russie.
29:25 Volodymyr Zelensky signe la loi qui prévoit l'abaissement
29:28 de l'âge de la mobilisation militaire de 27 à 25 ans.
29:32 Les forces de Kiev manquent d'hommes
29:34 pour faire face à l'invasion russe.
29:37 Projet de loi voté il y a un an par les députés ukrainiens,
29:40 il entre donc en vigueur demain.
29:42 Le crâne du petit Émile est maintenant des vêtements retrouvés.
29:45 Le procureur de la République a fait un point sur l'enquête,
29:48 sur les dernières découvertes.
29:50 Près du Vernet, dans les Alpes de Haute-Provence,
29:53 où le petit garçon a disparu l'été dernier.
29:56 Accident, meurtre, aucune piste ne peut être privilégiée
29:59 pour expliquer la mort de l'enfant, selon, là encore, le procureur.
30:04 Dans un quart d'heure, le début de la 1re demi-finale
30:07 de la Coupe de France de football.
30:08 Lyon reçoit Valenciennes, seule équipe de Ligue 2
30:11 dans le dernier carré. Coup d'envoi, donc, 20h45.
30:15 ...
30:16 -France Info.
30:17 -20h, 21h, France Info, les informés.
30:22 Bérengermont.
30:23 -En compagnie, ce soir, d'Audrey Goutard, France Télévisions,
30:26 Rosa Moussaoui, Humanité, Henri Vernet, Le Parisien.
30:29 En France, à 2 mois, des Européennes, Europe Ecologie,
30:32 à nouveau, autour de l'affaire Bayou, qui fait l'objet,
30:35 vous le savez sans doute, d'une plainte de son ex-compagne
30:39 pour harcèlement moral et abus de faiblesse,
30:41 plainte déposée début mars.
30:43 Le député de Paris qui claque la porte du parti
30:45 et du groupe à l'Assemblée, aujourd'hui,
30:48 après la décision de Marine Tendelier,
30:50 la patronne du mouvement,
30:52 de lancer une nouvelle enquête externe, cette fois, contre lui.
30:55 Si on reprend la chronologie, tout démarre il y a 2 ans.
30:58 Quand l'affaire éclate, il y a une enquête interne.
31:01 Elle est réintégrée.
31:02 Suite à la plainte d'il y a quelques jours,
31:05 le bureau exécutif du parti unanime le suspend,
31:07 à titre conservatoire.
31:09 Le groupe parlementaire, lui, vote, mais le maintient.
31:12 Colère des jeunes écologistes, des militants.
31:15 Hier, Marine Tendelier lance cette nouvelle enquête externe.
31:19 Pour quelles raisons ? La réponse, c'était ce soir,
31:22 sur France Info. Elle était l'invité politique du 18h20.
31:25 -Ce que j'ai toujours dit, c'est que pour traiter
31:28 cette affaire avec la sérénité
31:30 dont elle avait besoin, et notamment dont des femmes ont besoin
31:33 pour parler, et dont Julien Bayou a besoin aussi
31:36 pour répondre aux faits qui lui seront reprochés,
31:39 pour faire ça sereinement, ça ne se passe pas dans les médias.
31:42 Quand j'ai des informations, je demande à cette enquête externe.
31:46 C'est un choix de la Direction d'Europe écologique et verte.
31:49 Si nous le faisons, c'est que nous avons des raisons
31:52 de le faire. Que ça se traduise par une démission précipitée
31:56 est un peu étonnant ou peut-être est-ce révélateur.
31:59 C'est une procédure d'exclusion de Julien Bayou,
32:01 d'aller jusqu'au bout, comme ont décidé les militants
32:04 d'Ile-de-France.
32:06 -Pourquoi cette enquête externe, à nouveau,
32:08 devant ses pairs la semaine dernière
32:10 et dans un message interne ces dernières heures,
32:13 elle a évoqué plusieurs nouveaux témoignages
32:16 sur des comportements inadaptés ?
32:18 Ca va au-delà du cas de l'ex-compagne.
32:20 -Oui, elle n'en dit pas plus.
32:22 En même temps, je pense que cette affaire
32:24 pose la question des procédures
32:27 qui doivent être mises en place.
32:29 Cette révolution #MeToo,
32:30 elle a conduit à ce qu'il n'y ait plus de tolérance sociale
32:34 vis-à-vis de comportements violents, inadaptés,
32:37 de harcèlement, etc.
32:39 Et en même temps, on est un peu démuni
32:42 parce qu'on n'a pas forcément les outils nécessaires
32:45 pour pouvoir y faire face, gérer les situations.
32:48 Il faut dire qu'à gauche, il y a une tentative,
32:50 une recherche de mettre en place des cellules
32:53 qui recueillent la parole des victimes,
32:56 qui entendent les présumer coupables.
32:59 Ca ne marche pas toujours forcément bien,
33:02 d'où peut-être le recours à un acteur extérieur
33:05 pour pouvoir, disons, gérer ce genre de situation.
33:09 Je crois qu'on est dans un moment aussi d'invention,
33:13 ou pas seulement les partis politiques,
33:16 toutes les organisations sociales, les entreprises, les médias
33:20 cherchent à se doter d'outils, de procédures
33:24 pour faire en sorte que l'égalité devienne une réalité,
33:28 que les violences cessent,
33:30 qu'elles soient des violences physiques ou morales.
33:33 C'est plutôt une bonne chose,
33:35 cette recherche d'invention sur ce terrain-là.
33:38 -C'est vrai qu'on sent les partis un peu démunis.
33:41 Cette enquête interne, on en avait beaucoup parlé,
33:44 elle a manifestement suscité beaucoup de nouveaux témoignages,
33:48 cette fameuse libération de la parole,
33:50 mais qu'en fait-on ?
33:51 -La grande problématique, c'est que le temps de la justice
33:55 n'est pas le temps de l'entreprise
33:57 ou de la volonté d'un parti politique
33:59 à réagir par rapport à des suspicions
34:03 de faits tels que ceux-là.
34:06 Le problème, c'est qu'en bien même il y aurait des plaintes,
34:09 il faut un an, deux ans pour que la justice instruise
34:13 et donne une réponse.
34:14 Le parti politique ne peut pas attendre deux ans
34:17 pour avoir une réponse,
34:18 il faut une réponse beaucoup plus rapide,
34:21 et cette réponse, vous le disiez,
34:23 on est en train d'inventer les outils
34:25 qui permettent de la donner,
34:27 en tout cas, ne serait-ce que pour l'exemplarité,
34:31 c'est-à-dire ne pas se permettre d'avoir,
34:33 au sein de son entreprise, d'un parti politique,
34:36 d'un mouvement ou d'une association,
34:38 des gens soupçonnés de...
34:41 Et qui choquent en tout cas une grande partie,
34:45 là, en l'occurrence, des militantes,
34:47 ou des militants, surtout d'une génération.
34:50 On se rend compte qu'il y a une génération
34:52 qui n'accepte absolument pas,
34:54 quand il s'agit d'une suspicion,
34:56 qu'il n'accepte pas qu'il y ait la moindre doute,
34:59 le moindre doute sur une personnalité publique.
35:02 - C'est vrai que la lenteur de la justice, Henri Vernet,
35:05 si on pense à l'affaire Katniss,
35:07 elle a été jugée et réintégrée.
35:09 Là, c'est compliqué, cette affaire qui n'avance pas.
35:13 - Oui, de manière interne, elle avance,
35:15 mais de manière un peu chaotique.
35:18 Vous parliez de tâtonnement...
35:20 - Vous parliez de l'enquête au sein du mouvement.
35:23 - C'est ça qui a provoqué sa démission,
35:25 parce qu'après tout, les procédures du parti
35:28 auraient pu se dérouler tel que prévu.
35:30 - Le fait est que le processus avait fonctionné,
35:34 il y avait eu l'enquête, il a été réintégré.
35:37 - Là, il y aurait une nouvelle...
35:39 - La Compagne n'avait pas à l'époque souhaité porter plainte
35:42 et s'exprimer, et elle le fait désormais.
35:45 - Oui, et peut-être d'autres...
35:47 - C'est ça qui a provoqué cette démission.
35:49 Il se trouve que dans l'article qui paraît ce soir sur le site
35:53 et demain dans le journal imprimé du Parisien,
35:55 on décrit du matin,
35:57 on décrit un petit peu les raisons qui ont poussé Bayou,
36:00 et notamment, il y a un mail qu'il a adressé à sa direction,
36:04 dans le D-mail, il lui reproche notamment
36:08 d'avoir en quelque sorte sollicité des témoignages par milliers
36:12 en adressant, donc la direction des Verts,
36:15 un mail à ses dizaines de milliers d'adhérents,
36:18 de militants, en tout cas, à ses milliers,
36:20 en les encourageant à donner des témoignages.
36:24 Et c'est ça, visiblement, qui a poussé Bayou,
36:28 ulcéré un peu par la procédure.
36:30 Je ne porte vraiment aucun jugement sur ce qu'il a fait.
36:33 Mais ulcéré par cette façon de le squeezer,
36:36 de s'en remettre d'une part à cet appel direct aux militants,
36:39 en disant, voilà, si vous avez des comportements à dénoncer,
36:43 faites-le maintenant.
36:44 Lui, il voit ça comme presque une sollicitation à le faire.
36:47 Plus, en effet, cette enquête confiée à un cabinet extérieur
36:51 n'était pas le cas.
36:52 Ça peut être justifié par le fait que, oui,
36:54 la compagne elle-même n'avait pas osé, il y a deux ans,
36:57 franchir certaines étapes.
37:00 Peut-être que d'autres, dans son cas, n'ont pas osé non plus le faire,
37:04 parce que, tout simplement, par des raisons de proximité,
37:06 ça peut être des proximités dans les réunions du parti.
37:11 Peut-être que certaines, ou certains depuis,
37:13 ont quitté le parti des Verts,
37:15 et donc seraient plus enclins à parler à un cabinet extérieur.
37:19 Bref, il y a toute cette machine qui se met en branle
37:22 et qui provoque cette démission
37:25 qui concourt un peu à la procédure de la part de Julien Bayou.
37:28 – Et tout ça survient à deux mois des européennes.
37:31 Je vous dirai juste après le fil info quel lien ça peut avoir.
37:33 – La meilleure carte postale pour la campagne, oui.
37:35 – 20h40, Emmanuel Langlois.
37:37 [Musique]
37:39 – Et trois jours maintenant après la découverte d'ossements
37:42 appartenant à petite Émile, près du hameau du Auvergné,
37:44 dans les Alpes de Haute-Provence,
37:46 des vêtements de l'enfant étaient retrouvés hier à proximité du crâne,
37:50 découverts donc par une randonneuse samedi dernier,
37:53 neuf mois après sa disparition.
37:55 La cause du décès du garçonné reste expliquée en tout cas,
37:58 selon le procureur d'Aix-en-Provence,
38:00 qui a pris la parole devant la presse tout à l'heure.
38:03 Attention aux crues après l'aube et la Côte d'Or,
38:06 la météo France place à son tour la Haute-Marne en vigilance orange,
38:10 l'onde de crues qui se déplace en Bourgogne,
38:12 où Lyon et la Saône-et-Loire restent en vigilance rouge,
38:16 face au niveau exceptionnel de certaines rivières,
38:18 avec de nouveaux pics attendus localement dans la soirée.
38:22 À l'étranger, l'Iran promet de riposter au raid meurtrier d'hier
38:26 contre son consulat à Damas en Syrie, imputé à Israël.
38:29 En pleine guerre à Gaza, plusieurs pays condamnent cette attaque inédite
38:33 qui accroît les tensions au Moyen-Orient.
38:35 Ce raid a fait 13 morts, 6 Syriens et 7 Iraniens,
38:38 d'après la télévision d'État.
38:40 L'Union Européenne appelle ce soir à la retenue.
38:43 Et puis à mode rugby, Saïm Ouaitlok raccroche les crampons.
38:46 Le deuxième double champion du monde avec les All Blacks
38:49 prendra sa retraite sportive à la fin de la saison,
38:52 qu'il dispute d'ailleurs en France avec l'équipe de Pau.
38:55 ...
39:04 -En compagnie d'André Vernet, rédacteur en chef adjoint
39:07 aux Parisiens Aujourd'hui en France, Audrey Goutard,
39:09 spécialiste des faits de société à France Télévisions,
39:12 Rosa Moussaoui, grand reporter à l'Humanité.
39:14 On parle de cette affaire Bayou et globalement de ce mito
39:17 en politique qui n'en finit plus de...
39:20 Voilà, qu'il faut gérer, à droite comme à gauche, d'ailleurs.
39:23 Il y a des affaires également à droite.
39:27 Alors, Julien Bayou, à ce stade,
39:30 donc claque la porte et menace de poursuite le parti.
39:34 La question aussi, c'est de savoir si une enquête peut avoir lieu
39:37 maintenant qu'il n'est même plus dedans, Rosa Moussaoui.
39:40 -En tout cas, il a annoncé son intention de porter plainte
39:42 contre Marine Tondelier.
39:44 -Ce serait des formes... -Elle me dit ce soir
39:46 qu'elle continue, que l'enquête aura bien lieu.
39:48 -Ce seraient des formes de judiciarisation
39:50 de la vie interne d'un parti
39:52 qui serait quand même assez surprenante.
39:55 Est-ce que cette menace va aboutir ou pas ?
39:59 Pas sûr. Du côté de Marine Tondelier,
40:02 il y avait surtout la volonté, justement,
40:04 de remettre les choses en marche à la veille des Européennes.
40:07 Elle était menacée par une grève des militants
40:09 au moment où la campagne des Européennes patine complètement.
40:12 Donc, il y avait peut-être aussi cette volonté
40:15 de sortir de cette crise larvée
40:19 que suscitait le cabayou.
40:21 -Elle semble assez surprise de la réaction de Julien Bayou,
40:25 mais c'est vrai qu'il y avait mieux pour calmer les esprits.
40:29 Non, Audrey Goutard ?
40:30 -A partir du moment où l'ex-compagne de Julien Bayou
40:34 veut porter plainte et annonce qu'elle va porter plainte,
40:36 c'est compliqué de ne pas réagir aussi en interne
40:40 en lançant cette procédure en interne,
40:43 et notamment faire appel à un cabinet privé.
40:46 Ca se fait de plus en plus.
40:48 Ca veut dire délocaliser la problématique
40:51 et la laisser gérer par quelqu'un d'extérieur.
40:53 Et c'est vrai que si le parti n'avait rien fait,
40:59 alors que la plainte était déposée,
41:02 de toute façon, l'affaire se relançait.
41:04 Donc, c'est une façon aussi pour le parti de dire,
41:07 "Vous voyez, nous, on fait les choses,
41:09 "la plainte est déposée, mais on ne reste pas...
41:13 "sans rien faire, si vous voulez."
41:15 Donc, c'est une stratégie qui s'entend aussi.
41:19 -Quel lien vous faites, Henri Vernier,
41:20 avec la campagne des écologistes ?
41:23 Marie Toussaint est à 7 %.
41:25 C'est compliqué, cette campagne.
41:26 -C'est pour ça que je parlais de la meilleure carte postale
41:29 envoyée actuellement, parce que ça donne quand même
41:31 une image d'un parti qui est dans une espèce de...
41:35 Oui, de chaos interne qui se cherche.
41:38 En même temps, c'est vrai que brûler ses dirigeants,
41:41 brûler ses idoles, en quelque sorte,
41:42 c'est un sport que les Verts adorent pratiquer.
41:45 Et qu'ils ont énormément pratiqué,
41:48 je veux dire, dans leur candidat à la présidentielle,
41:52 comme Éval Joly, la manière dont avait été balayé
41:55 un Nicolas Hulot en interne, etc.
41:57 C'est vraiment, ça, c'est un petit peu,
41:58 dans leur pratique, cette espèce de happening permanence.
42:01 -En même temps, ce qu'ils ne pouvaient rien faire
42:03 avec un électorat, et notamment les jeunes écologistes,
42:06 le mouvement des jeunes écologistes,
42:07 les jeunes méditants, qui sont très attachés à ce combat.
42:11 -Ce sujet-là, il est parfaitement légitime
42:13 et il est parfaitement normal et sain d'en traiter
42:16 et vraiment de le prendre à bras-le-corps, si je puis dire.
42:19 Non, là, ce que je décrivais,
42:20 c'est un petit peu la manière dont c'est fait.
42:22 Bayou, pourquoi il démissionne ?
42:23 Parce qu'il soupçonne son parti,
42:26 maintenant son ex-parti, d'une certaine déloyauté.
42:28 C'est ça dont je parlais, cette histoire de...
42:31 Il est ulcéré par cette façon d'avoir, en quelque sorte,
42:34 suscité des milliers et des milliers de témoignages
42:36 sans l'en avoir averti, c'est-à-dire qu'il a eu l'impression
42:39 d'être considéré, d'être jugé coupable immédiatement,
42:41 sans possibilité d'équité à son égard.
42:43 C'est ça qu'il reproche, d'où sa démission.
42:45 Néanmoins, il prend quand même la précaution,
42:47 et ça, on verra bien ce que ça pourra donner.
42:48 Est-ce que c'est étonnant pour pas
42:49 de ne pas démissionner de son siège de député ?
42:51 Ça, c'est d'ailleurs une autre question
42:52 qui va forcément se poser.
42:54 -À ce stade, il n'y a aucune raison de quitter l'Assemblée.
42:57 -Bien sûr que non.
42:58 -Il sera soit dans un autre groupe, soit chez les non-inscrits ?
43:00 -Oui, il se met en parenthèse le temps de l'enquête judiciaire.
43:04 -Mais... -Qui peut... Voilà.
43:06 -Rosamund Saoui. -Adrien Quatennens l'a pas fait.
43:08 On voit mal Julien Bayou le faire.
43:11 Après, ce que je trouve intéressant...
43:13 -Adrien Quatennens avait été sorti.
43:15 -Oui, mais il n'avait pas démissionné de son poste de député.
43:18 -Non, mais il ne siégeait plus pendant un temps.
43:20 -En tout cas, il n'a pas donné sa démission.
43:23 Ce qui est intéressant, on se rappelle du côté des Verts
43:25 de l'affaire Bopin, qui a été une des premières grandes affaires
43:29 du MeToo politique.
43:31 Et bon, ça crée une forme de stigmatisation en disant
43:36 qu'ils brûlent leurs idoles, il y a des crises internes,
43:38 ça suscite des problèmes internes.
43:42 Et en même temps, c'est aussi à gauche
43:45 que les femmes se sentent le plus à l'aise
43:47 pour pouvoir dénoncer un certain nombre
43:49 de comportements inappropriés, de violences.
43:52 Donc, ça ouvre comme ça des crises.
43:54 -Vous dites ça parce qu'on en entend moins à droite ?
43:57 -Il me semble qu'à droite, ce type d'affaires,
44:01 c'est moins posé qu'à gauche.
44:03 -C'est pas là, j'allais venir à...
44:05 -En tout cas, les partis ne le traitent pas
44:07 de la même façon.
44:10 C'est pas du tout géré de la même façon.
44:13 Et donc, voilà, il y a quand même cet encouragement fait
44:15 aux femmes qui sont potentiellement les cibles
44:18 de violences, de harcèlement,
44:20 à pouvoir exprimer une parole là-dessus
44:23 et à pouvoir poser publiquement le problème.
44:27 -Allez, chacun ses incendies.
44:30 Ça, c'était pour Europe Écologie, les Verts,
44:32 dans un tout autre registre,
44:34 pour cette transition.
44:35 Gabriel Attal a joué les pompiers ce matin, lui,
44:37 devant les députés Renaissance,
44:38 parce que la grogne monte dans ses rangs
44:41 au sujet des déficits
44:43 et de la mauvaise répartition de l'effort,
44:45 on va dire ça comme ça, pour les résorber.
44:47 Il annonce la mise en place d'une mission
44:49 pour taxer les rentes,
44:50 avec des propositions, c'est sûr, d'ici juin, dit-il.
44:54 Là où ça grogne le plus, c'est sur le projet de réforme
44:56 de l'assurance chômage,
44:58 notamment par la voix de la présidente
45:00 de l'Assemblée nationale, Yael Braun-Pivet,
45:02 qui est l'invitée de France Info, ce matin.
45:05 Nous l'avons réformée en 2019,
45:07 nous l'avons réformée en 2022 et en 2023,
45:10 nous avons déjà réduit la durée d'indemnisation.
45:13 Il me semble qu'il n'est pas forcément de bonne méthode
45:17 de réformer aussi rapidement à nouveau un point majeur,
45:23 sans qu'on ait pu regarder ni les effets
45:25 produits par la précédente réforme,
45:28 ni qu'on ait pu l'évaluer.
45:31 - On entend des réserves. - Je pense qu'il ne faut pas
45:33 toucher des paramètres aussi importants aussi rapidement,
45:36 sans avoir évalué la réforme précédente.
45:38 On ne touche pas à la durée, à la stabilité
45:40 de notre législation et de nos règles.
45:42 Je pense que c'est important.
45:43 - Les réserves, c'est sans doute un peu plus que ça.
45:45 Sacha Houllier lui dit aussi,
45:47 réduire la durée d'indemnisation, ce n'est pas la bonne voie.
45:52 Comment vous entendez cette grogne qui monte, Audrey Gouthard ?
45:57 - L'accumulation, effectivement, de réformes est parlante.
46:00 Donc on entend cette idée qu'à quoi bon faire une énième réforme,
46:09 dont l'objectif, finalement, ce serait de participer
46:13 à la réduction du déficit public,
46:15 parce que le fond de l'histoire, il est là.
46:17 On peut dire que c'est parce qu'on veut remettre les gens au travail,
46:20 mais cet épisode intervient juste après celui du déficit public.
46:25 D'ailleurs, ce que disait Gabriel Attal,
46:28 c'est que nous aurions des recettes fiscales et sociales plus importantes
46:31 si, effectivement, par exemple, on faisait comme nos voisins allemands
46:36 et si nous avions la possibilité de réduire, par exemple,
46:42 le temps d'indemnisation des chômeurs.
46:49 Donc on est en fait dans une période
46:52 où on a l'impression que le gouvernement
46:54 cherche à récupérer de l'argent partout,
46:56 ou alors peut-être qu'effectivement, il y a une certaine honnêteté
46:59 et que c'est une vraie idéologie
47:01 que de vouloir remettre tout le monde au travail et faire plaisir ainsi.
47:04 C'est un discours qui fait plaisir et c'est l'objectif aux classes moyennes.
47:08 - Est-ce que Gabriel Attal a raison de s'inquiéter de l'état de sa majorité ?
47:12 Je vous laisse une minute pour y réfléchir.
47:14 20h50, Philinfo et Emmanuel Langlois.
47:16 - C'est la Maison Blanche qui se dit ce soir indignée
47:20 après la mort de sept collaborateurs de l'ONG World Central Kitchen.
47:23 Le président Joe Biden s'est entretenu
47:26 avec le fondateur de l'association humanitaire américaine.
47:29 Le gouvernement polonais, lui, souhaite qu'Israël désigne les responsables
47:33 et indemnise les familles des sept humanitaires tués.
47:37 Nos forces ont frappé involontairement des innocents à Gaza.
47:40 On connaît ce soir Benjamin Netanyahou,
47:42 le premier ministre israélien, qui évoque une frappe non intentionnelle.
47:46 Le président d'Israël, lui, présente ses excuses aux familles des victimes.
47:51 Six personnes ont été placées en garde à vue
47:53 et des procédures pour usage de stupéfiants ont notamment été réalisées
47:57 au cours de la répartie organisée durant ce week-end de Pâques
48:00 sur le site de l'aéroport de Quimper.
48:03 8000 personnes ont pris part à ce rassemblement interdit,
48:06 selon la préfecture.
48:08 Emmanuel Macron rend hommage à l'écrivaine Marie Skondé,
48:11 décédée la nuit dernière à l'âge de 90 ans.
48:14 "J'ai honte des lettres, elle a su peindre les chagrins et les espoirs
48:17 de la Guadeloupe à l'Afrique, de la Caraïbe à la Provence",
48:20 écrit le chef de l'État sur le réseau X.
48:23 Et puis, elle était prévue lundi prochain, la répétition de la cérémonie
48:26 d'ouverture des J-Hautes Paris 2024 est reportée
48:29 en raison de la crue de la Seine.
48:31 Les organisateurs souhaitent en effet réaliser ce test
48:34 dans des conditions de navigation proches de celles prévues fin juillet.
48:38 (Générique)
48:40 -France Info.
48:41 (Générique)
48:42 -20h21, France Info, les informés, Bérangère Bonte.
48:47 -Rosa Moussaoui, pour l'Humanité, Henri Vernet pour le Parisien,
48:50 Audrey Goutard pour France Télévisions.
48:53 Je vous repose ma question.
48:54 Est-ce que Gabriella Tall a raison de s'inquiéter
48:57 de l'état de cette majorité ?
48:59 -En tout cas, cette majorité réagit au fait que cette réforme annoncée
49:03 de l'assurance chômage est extrêmement impopulaire.
49:07 On voit bien que ce n'est pas une réforme contre le chômage,
49:10 mais contre les chômeurs.
49:11 Un gouvernement qui ne va pas chercher des recettes supplémentaires
49:14 exclut le fait de taxer davantage les plus riches,
49:18 exclut de taxer les superprofits au moment où le CAC 40
49:22 engrange 140 milliards de bénéfices,
49:24 dont l'essentiel part dans les poches des actionnaires
49:27 en dividende. -Impopulaire ou infondé ?
49:29 -Les deux, impopulaire et infondé.
49:31 Et qui prétend aller faire la poche des chômeurs
49:34 à un moment donné où la réduction des droits des chômeurs
49:38 a déjà été testée comme politique
49:41 et n'a aucun effet positif sur l'emploi.
49:44 Yael Broun-Pivet dit qu'il faut tirer le bilan
49:47 des précédentes réformes.
49:49 La durée d'indemnisation a déjà été réduite de 25 %
49:53 par une précédente réforme, sans effet sur l'emploi.
49:56 -Il s'inquiète Henri Vernet,
49:58 c'est la majorité quand il rentre en circonscription.
50:01 -Il a raison de s'en inquiéter, de s'en préoccuper,
50:04 parce que cette majorité a déjà fait preuve de fronde,
50:08 un petit peu, même, d'une petite rébellion
50:11 il y a à peine trois mois, au moment du vote du texte
50:13 sur l'immigration.
50:14 -Ca, c'est toujours en germe.
50:17 -C'est quelque chose qui a laissé les traces.
50:19 -C'est ce qu'on appelle, parfois, l'aile gauche de la Macronie,
50:25 en tout cas, une aile peut-être plus sociale,
50:27 plus sensible sur ces thèmes,
50:29 qui a donc déjà avalé d'énormes couleuvres en décembre
50:32 sur l'immigration, qui aujourd'hui voit, en effet,
50:35 cette réforme arriver, peut-être davantage,
50:37 pour des raisons d'équilibre de compte public,
50:40 ça répond beaucoup aux préoccupations
50:42 d'un Bruno Le Maire qui brandit sans cesse
50:45 les agences de notation qui pourraient dégrader
50:47 la note de la France en raison de ces déficits,
50:50 là, pour fin avril. Donc, on voit tout ça s'accumuler.
50:53 Et puis, cette partie de la majorité présidentielle,
50:55 elle en veut, comment dire, à un aspect social
50:58 qui semble un peu oublié, parce que, par exemple,
51:01 l'autre débat qui agite cette majorité,
51:03 les parlementaires, de manière générale,
51:05 face à l'exécutif, mais singulièrement,
51:08 la majorité présidentielle, c'est celui des finances publiques.
51:11 Est-ce qu'il faut briser le tabou de pas d'hausses d'impôts ?
51:15 C'est ce qu'on voit au sein du gouvernement.
51:17 On voit bien qu'il y a plusieurs thèmes, là,
51:19 qui sont des ferments de front,
51:21 de début de... En tout cas, d'une fronte bien timide,
51:24 parce qu'on les a vus jusqu'à présent,
51:26 et quand il y a eu des fronteurs, ils sont rentrés dans les rangs.
51:30 -Ca, c'est pas une crainte que le gouvernement...
51:33 -D'abord, là, quand on entend Yael Brown piver,
51:35 elle fait entendre sa petite musique.
51:38 -Elle est présidente de l'Assemblée nationale.
51:40 -Elle a peut-être aussi certaines arrières-pensées.
51:43 -On l'entend sur les impôts. -Exactement.
51:46 Elle fait entendre sa différence sur bien des thèmes.
51:49 -C'est quoi, d'après vous ? -Peut-être Yael Brown piver.
51:52 -Qu'ils ont mis en personnel ? -Pourquoi pas ?
51:54 Ca pourrait être légitime, après tout.
51:57 Là, pour l'instant, on est un peu face à une espèce
51:59 d'émulation des uns et des autres,
52:02 à Bruno Le Maire, à Gabriel Attal, à Benjamin Pauvre.
52:05 Et pourquoi pas, en effet, une Yael Brown piver
52:07 et bien d'autres.
52:09 Donc, c'est à chacun, en effet, de poser ses marques.
52:13 Et puis, c'est vrai d'avoir peut-être un projet,
52:16 en tout cas, des pistes de réforme
52:18 qui soient peut-être davantage cohérentes, équilibrées.
52:21 -C'est vrai que, objectivement,
52:23 par rapport à nos voisins européens,
52:25 on a un taux de chômage qui reste quand même élevé.
52:28 Donc, effectivement, il y a aussi...
52:30 Si on imaginait que cette réforme était une réforme volontariste
52:34 avec un objectif concret,
52:36 il y a peut-être, pense le gouvernement,
52:39 une marge à faire pour obtenir des résultats
52:42 aussi... Enfin, moins mauvais que nos voisins européens.
52:46 -En tout cas, je sais pas si vous avez vu,
52:49 les Républicains ont bien senti la grogne qui monte
52:51 et savent appuyer là où ça fait mal.
52:54 Les députés annoncent une commission d'enquête
52:56 sur la forte croissance de la dette sous la présidence Macron.
53:00 Rosa, vous serviez. -Oui.
53:01 En fait, cette...
53:03 La séquence dans laquelle on est,
53:06 elle révèle vraiment l'échec de la politique économique
53:10 de ce gouvernement.
53:11 Et le taux de chômage plus haut que chez nos voisins
53:14 dont vous parlez, il est vraiment le symptôme de ça,
53:17 de l'échec d'une politique économique.
53:19 -Il a plutôt baissé, globalement, le chômage.
53:22 -Il est au-dessus, en tout cas...
53:24 -Depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron.
53:26 -Il est aujourd'hui autour de cette cimple.
53:28 Il y a une reprise du chômage qui n'est pas du tout liée
53:32 à cette logique absurde selon laquelle
53:34 les chômeurs ne voudraient pas travailler.
53:36 Il est lié au fait qu'on a un problème sur le taux d'emploi.
53:40 Et ça, on sait très bien que la réduction
53:43 des indemnités chômage, de la durée d'indemnisation
53:46 ne jouera pas du tout là-dessus.
53:48 -C'est pas pour ça que les Républicains se bougent eux-mêmes.
53:51 -Non, non. Ils se bougent...
53:53 -C'est pas avec ces arguments-là.
53:55 -D'abord, c'est une occasion de se redorer la pilule.
53:58 -Parce qu'eux aussi, ça va pas très fort.
54:00 -Ca va même très mal.
54:02 Est-ce qu'ils iraient jusqu'à voter une motion de censure ?
54:05 Si jamais il y avait un débat sur une loi de finances rectificative,
54:09 ils seraient des grands perdants d'une élection
54:11 suite à une dissolution.
54:13 Néanmoins, ils veulent montrer qu'ils existent,
54:15 qu'ils s'opposent. Il y a eu un fiasco
54:18 au moment de l'immigration pour eux aussi.
54:20 Ils veulent montrer qu'ils ont une différence.
54:23 C'est ce qui a été rappelé à l'instant.
54:25 C'est assez opportun et habile de leur part
54:28 de cogner sur le gouvernement sur un thème
54:30 qui était plutôt au crédit de l'équipe Macron
54:33 d'avoir des capacités plutôt de bons gestionnaires,
54:36 d'être tout à fait capables en finances.
54:39 Là, on voit qu'en effet, la France a un déficit
54:42 qui devient vraiment gravissime.
54:44 Je ne suis pas sûr que les Français se lèvent tous les matins
54:48 en se disant que le déficit de commande est à 5,5 %, etc.
54:52 Mais bon, c'est un thème qui parle.
54:54 -C'est vrai.
54:55 La une, demain, du Parisien ?
54:57 -C'est autour des mystères de la mort du petit Emile.
55:01 -Et Rosa Moussaoui, pour l'Humanité ?
55:03 -C'est l'école privée sous contrat,
55:06 mais hors de contrôle.
55:07 On s'intéresse à un rapport parlementaire
55:10 sur le financement public des écoles privées
55:12 et sur le manque de contrôle de ces établissements.
55:15 -Merci à Audrey Goutard.
55:17 Demain, pas d'informés le matin,
55:19 puisque vous avez rendez-vous avec "Demain, l'Europe",
55:22 avec les têtes de liste aux Européennes.
55:25 Manon Aubry pour La France insoumise.
55:27 Les informés du soir avec nous.
55:29 Bonne soirée.
55:30 ♪ ♪ ♪

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