L'Heure des Pros (Émission du 08/09/2023)

  • l’année dernière
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

Transcript
00:00:00 - Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin.
00:00:04 Le policier qui a tué Nahel le 27 juin dernier, ce policier Florian M,
00:00:10 est toujours en détention provisoire à la prison de la santé.
00:00:13 Hier soir, son avocat, Maître Liénard, était avec nous
00:00:17 et il rappelait que le juge d'instruction ne l'avait pas entendu depuis plus de deux mois.
00:00:22 Quel que soit le drame que constitue la mort du jeune Nahel,
00:00:26 quelle que soit la responsabilité de Florian M dans cet accident,
00:00:30 rien ne justifie qu'un policier aux états de service remarquable,
00:00:34 croupisse dans une prison de la République.
00:00:37 La détention provisoire répond à des critères précis.
00:00:40 Conserver des preuves, empêcher une pression sur les témoins,
00:00:43 garantir que le mis en examen reste à disposition de la justice.
00:00:47 Alors pourquoi reste-t-il incarcéré ?
00:00:50 Sans doute parce que la justice redoute que sa libération déclenche des nuits d'émeute
00:00:55 dans les quartiers de France et qu'au moment où la coupe du monde commence,
00:00:59 ce ne serait pas opportun.
00:01:01 Florian M est mis en examen pour homicide volontaire.
00:01:04 Une cour d'assises dira s'il est coupable ou non.
00:01:07 En attendant, sa place n'est pas derrière les barreaux.
00:01:10 Je pense à tous les policiers ce matin qui voient comment l'État traite de leurs collègues.
00:01:15 Je me dis une nouvelle fois, ils ont du mérite, du courage, de l'honneur
00:01:20 à poursuivre leur chemin de vie dans une carrière au cours de laquelle
00:01:23 ils reçoivent parfois si peu de considérations.
00:01:26 Sauf évidemment, quand ils sont dans une boîte rectangulaire
00:01:31 et qu'à titre posthume, sur un coussin de velours,
00:01:34 le président de la République les fait chevalier de la Légion d'honneur.
00:01:38 Il est 9h, félicité Kindeki.
00:01:42 À la une, le père d'une adolescente en Abaya, placé en garde à vue après avoir menacé de mort
00:01:49 le proviseur d'un établissement à Clermont-Ferrand.
00:01:52 L'adolescente s'est vue refuser l'entrée dans son lycée à deux reprises
00:01:55 parce qu'elle portait une Abaya.
00:01:57 C'est ce qui a provoqué la colère du père de famille.
00:01:59 C'est une situation très critique que décrit la SPA.
00:02:03 Près de 16 500 animaux abandonnés ont été recueillis par la SPA cet été.
00:02:07 Les 63 refuges font le même constat.
00:02:10 Les abandons sont en augmentation et les adoptions en baisse.
00:02:14 De nouveaux motifs d'abandon sont apparus comme l'inflation.
00:02:17 Et puis, coupe d'envoi de la Coupe du Monde, oui ce soir,
00:02:20 avec pour match d'ouverture France-Nouvelle-Zélande,
00:02:23 les Bleus accueillent les All Blacks au Stade de France.
00:02:26 Gérald Darmanin a annoncé une mobilisation sans précédent des forces de l'ordre pour la compétition.
00:02:30 Merci Félicier et félicité Kindequi.
00:02:35 Laetitia Strouch-Bonard sera avec nous dans une seconde.
00:02:38 Georges Fenech, Joseph Macéscaron, Nathan Devers, Nicolas Devilliers,
00:02:41 que je salue parce qu'hier soir il y avait un complément d'enquête à charge.
00:02:45 C'est normal, vous avez du succès.
00:02:48 Vous parlez de l'histoire, du roman national, de la culture française.
00:02:52 Les petits docteurs guillotins du service public détestent ça.
00:02:56 Donc c'est normal qu'ils vous attaquent.
00:02:59 C'est presque la rançon de la gloire.
00:03:02 Nous en sommes presque honorés en fait.
00:03:04 Mais bon, je rappelle quand même que le Puy du Fou a tous les records.
00:03:08 Absolument.
00:03:09 Un succès considérable.
00:03:10 C'est absolument magnifique.
00:03:11 Mais la vérité c'est que ça les ennuie.
00:03:13 Et en plus c'est Philippe Devilliers.
00:03:15 C'est la famille Devilliers.
00:03:17 Donc évidemment, en plus,
00:03:19 quelqu'un qui arrive de l'aristocratie française avant la République.
00:03:22 Donc ces gens-là n'ont pas le droit de citer.
00:03:24 Bonjour Brigitte.
00:03:28 Vous êtes là quelques secondes simplement.
00:03:30 Quelques secondes, oui.
00:03:31 Pourquoi vous êtes là ?
00:03:32 Pour parler du changement d'horaire de Bonjour Docteur Millot.
00:03:34 D'accord.
00:03:35 Ce ne sera plus le samedi à 10h, mais le samedi à 10h30.
00:03:38 D'accord.
00:03:39 Et puis...
00:03:40 Je gagne une minute.
00:03:41 Donc on se réveillera un peu plus tard.
00:03:43 Oui, il regarde tous les samedis, lui.
00:03:45 Contrairement à vous.
00:03:46 Parce qu'en fait, maintenant, il y a l'heure des pros tous les jours.
00:03:49 Voilà.
00:03:50 Donc demain, je ne pense pas que ce soit Eliott Deval d'ailleurs,
00:03:52 parce qu'Eliott a pris son week-end exceptionnellement,
00:03:55 mais il y a l'heure des pros tous les jours de 9h à 10h30,
00:03:57 matin et soir.
00:03:58 Vous êtes sain.
00:03:59 Donc, horizontal, gris horizontal.
00:04:01 Ce n'est pas de votre émission.
00:04:02 Et à 10h30, donc, vous arrivez.
00:04:04 Et à 10h30, on arrive.
00:04:05 Et demain, c'est quoi le programme ?
00:04:06 Alors demain, avec Sacha dans La Santé Explique à ma fille,
00:04:09 on va voir comment rebooster notre cerveau à la rentrée.
00:04:13 Et ensuite, on va parler du petit déjeuner.
00:04:15 Qu'il existe ou non un petit déjeuner idéal.
00:04:17 Oui, enfin.
00:04:18 Un petit déjeuner idéal, c'est de regarder l'heure des pros.
00:04:20 Voilà.
00:04:21 Et ensuite, on parlera aussi de l'anxiété scolaire.
00:04:23 Tous ces petits enfants qui sont anxieux à l'idée de retourner à l'école.
00:04:27 On leur donnera des conseils pour apaiser cette anxiété.
00:04:30 Merci, Brigitte.
00:04:31 C'est Florian Tardif, demain, qui présentera l'heure des pros entre 9h et 10h30.
00:04:35 On va parler évidemment des Lancourt.
00:04:37 On parlera évidemment avec vous du Puy du Fou.
00:04:39 Mais je parlais vraiment de ce policier, Florian M.
00:04:43 Il est en prison.
00:04:44 Il est possible d'ailleurs qu'il nous écoute.
00:04:46 Qu'il nous regarde.
00:04:47 Et on pense à lui.
00:04:49 Parce que c'est un policier, avec des états de service, je l'ai dit, remarquables,
00:04:52 qui est mis en examen.
00:04:54 Et là-dessus, il ne faut pas contester les faits.
00:04:56 Il sera peut-être jugé coupable, reconnu coupable.
00:05:00 Mais évidemment qu'il n'a pas sa place en détention provisoire.
00:05:04 Georges Fenech.
00:05:06 Oui, vous avez à juste titre énuméré les critères de la détention provisoire,
00:05:11 qui doit rester une mesure exceptionnelle, dit la loi.
00:05:13 Mais vous auriez pu rajouter dans ces critères, puisqu'on est en matière criminelle,
00:05:17 le critère effectivement de l'ordre public.
00:05:20 Et je pense que c'est ça au fond.
00:05:22 C'est ce que j'ai dit.
00:05:23 Oui, mais vous avez énuméré les critères préservation des preuves.
00:05:26 J'ai dit pourquoi il ne sort pas.
00:05:27 Vous savez pourquoi il ne sort pas ?
00:05:28 C'est prévu par la loi.
00:05:29 Vous savez pourquoi il ne sort pas ?
00:05:30 Oui.
00:05:31 Parce qu'il y a la Coupe du Monde.
00:05:33 On a peur des émeutes.
00:05:34 Il y a la Coupe du Monde.
00:05:35 Et que le monde entier regarde la France.
00:05:38 Et que, effectivement, s'il y avait des émeutes,
00:05:42 il y aurait des critères de la détention provisoire.
00:05:44 Mais je partage comme vous l'idée que ce policier
00:05:47 pourrait parfaitement être mis sous contrôle judiciaire.
00:05:50 Ça ne préjudicierait pas à l'enquête.
00:05:52 Bien sûr.
00:05:53 Et à la présomption d'innocence, surtout.
00:05:56 Je salue donc Laëtitia Stroot-Bonnard,
00:06:00 qui vient d'arriver, de rédactrice en chef de L'Express.
00:06:03 Il y a du problème ce matin, je crois, de circulation, exceptionnellement.
00:06:07 C'est Paris.
00:06:08 C'est le retour du cadre d'Aurélie Delgaux.
00:06:10 C'est en Paris.
00:06:12 Et puis ce message qui est donné aux policiers, aux forces de l'ordre,
00:06:16 c'est-à-dire qui va parler d'Elancourt dans une seconde,
00:06:20 ils ont été mis en garde à vue de la même manière.
00:06:22 Ça aurait pu être entendu en audition libre.
00:06:24 En audition libre, bien sûr.
00:06:25 Ils ne risquaient pas de s'enfuir.
00:06:27 Justement, Elancourt, je vous propose de faire le point
00:06:31 sur l'enquête avec Marine Sabourin.
00:06:34 L'adolescent est en état de mort cérébrale après sa réanimation.
00:06:39 Elle a perdu la vie, d'autres disent, quelques instants après cet accident.
00:06:42 Sa motocrosse et une voiture de police se sont percutées
00:06:45 après que le jeune a refusé de se soumettre au contrôle
00:06:48 d'une autre patrouille de police.
00:06:50 Lorsque les policiers l'ont vu, ils ont décidé de mettre le gyrophare
00:06:53 et de suivre cette moto de manière à prévenir les autres usagers de la route
00:06:57 qu'il y avait un danger potentiel puisqu'il avait failli renverser un piéton.
00:07:01 En prenant la fuite, il a pris tous les risques,
00:07:03 il est monté sur une voie piétonne.
00:07:05 Il a percuté une voiture qui sortait d'une résidence
00:07:10 et cette voiture, il se trouve que c'était un autre équipage de police.
00:07:14 Un temps placé en garde à vue, les deux policiers sont sortis libres
00:07:17 hier après-midi et sans poursuite.
00:07:19 Leur version des faits est contestée par l'avocat de la victime
00:07:22 qui déclare porter plainte pour tentative d'homicide volontaire.
00:07:25 Une plainte pour tentative d'homicide volontaire
00:07:27 qui pourrait malheureusement se transformer en homicide volontaire
00:07:30 sera déposée ce jour.
00:07:32 Selon plusieurs sources, c'est volontairement que le véhicule de police
00:07:35 a percuté le jeune CFA-S.
00:07:37 Il ne s'agirait pas d'une prise en charge à distance
00:07:39 mais bien d'une course-poursuite proche de la moto.
00:07:42 Selon nos informations, ce jeune roulait sans casque.
00:07:45 Il était déjà connu pour détention d'armes et harcèlement sur mineurs de 15 ans.
00:07:49 Deux enquêtes ont été ouvertes.
00:07:51 Une première confiée à l'IGPN pour homicide involontaire.
00:07:54 La seconde pour refus d'obtempérer
00:07:56 confiée à la Sûreté départementale des Yvelines.
00:07:59 Alors au-delà de cette enquête qui est en cours,
00:08:02 ce qu'on remarquera, c'est La France Insoumise
00:08:04 sur un dossier inflammable comme celui-là
00:08:06 qui jette de l'huile sur le feu.
00:08:08 Jean-Luc Mélenchon a écrit
00:08:10 "Encore un mineur tué pour refus d'obtempérer, disent-ils ?"
00:08:13 Donc il remet en cause la version des enquêteurs.
00:08:16 "Son scooter heurté par un véhicule de police dans une intersection.
00:08:19 Sa mort est annoncée par les médias avant que la famille le soit."
00:08:22 C'est le Parquet qui avait annoncé cela.
00:08:24 "Remède un escadron de gendarmerie envoyé sur place
00:08:27 dans le cas où telle est la France sous Macron à vomir."
00:08:30 a-t-il écrit.
00:08:31 Et Aurélien Taché de La France Insoumise également,
00:08:34 plus exactement qui est député Ecologie-Lévaire du Val-d'Oise,
00:08:37 a écrit encore une fois
00:08:39 "Les abus policiers risquent d'entraîner un nouveau mort."
00:08:41 L'enquête est en cours.
00:08:42 Vous avez des députés de la République.
00:08:44 L'enquête est en cours, qui se prononce déjà.
00:08:47 C'est invraisemblable.
00:08:48 - Parce qu'il a déjà jugé.
00:08:50 - Voilà, c'est pour M. Aurélien Taché,
00:08:52 qui est député de la République.
00:08:53 Il n'a donc pas foi en la justice de ce pays.
00:08:55 - J'aime beaucoup le mot qui revient souvent d'ailleurs
00:08:57 dans leur type de communiqué.
00:08:59 C'est l'incise "distil".
00:09:01 "Distil".
00:09:02 - Mais là...
00:09:03 - Pardonnez-moi de ce mauvais jamais,
00:09:04 mais en faisant ça, il distil la haine.
00:09:06 - Oui, mais...
00:09:07 - Distil, en permanence.
00:09:08 - Oui, à elle en cours, écrit M. Taché,
00:09:09 "Un jeune homme de 16 ans pourrait mourir
00:09:10 car ce gouvernement refuse de réformer la police
00:09:12 et de sanctionner les violences."
00:09:14 L'enquête à 24 heures.
00:09:16 L'enquête à 24 heures.
00:09:17 Député de la République.
00:09:18 Mais ces gens-là sont effectivement...
00:09:20 Ce qu'ils veulent, on le sait.
00:09:22 C'est le cas où.
00:09:24 - Réaction ?
00:09:25 - Pardon.
00:09:26 - Allez-y, allez-y.
00:09:27 - Je m'en prie.
00:09:28 - Laetitia.
00:09:29 - Oui, mais alors je...
00:09:30 Pour prendre un petit peu de hauteur aussi
00:09:32 par rapport aux événements,
00:09:33 on passe notre temps à tout commenter aussi.
00:09:35 C'est-à-dire qu'on a pris l'habitude,
00:09:37 et je dis "on", c'est la société dans son ensemble,
00:09:39 de commenter tout ce qui se passe.
00:09:41 Et comme on commente tout ce qui se passe,
00:09:42 on commente aussi tout ce qui concerne
00:09:44 la sécurité et la justice.
00:09:46 Alors que ce sont des choses
00:09:48 sur lesquelles on a peu d'éléments.
00:09:49 On n'est pas du tout partis au dossier,
00:09:52 on ne sait pas ce qu'il y a dedans,
00:09:54 on ne sait pas ce qui s'est passé.
00:09:55 Je pense qu'on devrait s'abstenir de tout commenter.
00:09:58 Mais ça vaut évidemment pour ces personnes,
00:10:01 mais ça vaut aussi pour tout le monde finalement.
00:10:04 - C'est-à-dire que ça vaut pour nous,
00:10:05 c'est ce que vous voulez dire ?
00:10:06 - Non, pas forcément.
00:10:07 - Mais vous avez le droit de penser ça.
00:10:08 On pourrait penser qu'on parle...
00:10:10 - Non, déjà je pense aux réseaux sociaux.
00:10:11 Je pense d'abord aux réseaux sociaux parce que...
00:10:13 - Parce qu'on pourrait ne pas parler du tout
00:10:14 des affaires en cours.
00:10:15 - Non, plutôt parce qu'un journal
00:10:17 ou une chaîne de télévision fait son travail
00:10:20 en informant le public.
00:10:23 Je pense plutôt aux réseaux sociaux
00:10:24 et au fait que maintenant,
00:10:25 dès qu'il se passe quelque chose en fait...
00:10:27 - Mais ce qui est choquant là, c'est la France qui l'use.
00:10:29 - Twitter devient l'endroit où on donne son avis
00:10:31 sans avoir des informations très précises.
00:10:33 - Oui, mais là il y a instrumentalisation politique
00:10:36 par une formation politique de ça.
00:10:38 - Juste une chose, je voudrais revenir
00:10:39 sur ce que dit Laetitia.
00:10:40 Elle a raison quand elle pointe
00:10:42 la responsabilité des réseaux sociaux.
00:10:44 Pourquoi ?
00:10:45 Parce que les réseaux sociaux terrorisent aujourd'hui.
00:10:48 Ils terrorisent les politiques,
00:10:49 ils terrorisent les médias
00:10:50 qui se sentent obligés parfois de...
00:10:52 - Oui, oui.
00:10:53 - Voilà, c'est ça.
00:10:54 Ils croient contrôler les réseaux sociaux,
00:10:56 ils croient être portés par les réseaux sociaux.
00:10:58 En fait, ils sont l'otage
00:10:59 et ils sont terrorisés par les réseaux sociaux.
00:11:02 Aujourd'hui, il y a une volonté des réseaux sociaux
00:11:06 de vouloir instituer une forme de tribunal de l'opinion.
00:11:10 Il y a une justice parallèle
00:11:11 qui est une justice que je dirais,
00:11:13 non pas une justice réelle,
00:11:15 mais une justice létale.
00:11:16 Létale au sens où c'est la mort sociale de l'individu
00:11:19 qui est demandée.
00:11:20 Et ça, ça se développe de plus en plus.
00:11:22 Et de toute façon,
00:11:23 pardon, Georges Fenech,
00:11:25 mais vous êtes de peu de poids
00:11:27 lorsqu'un jugement est rendu après.
00:11:30 Parce que le jugement rendu après
00:11:32 a peu de poids par rapport
00:11:33 à ce que pensent les réseaux sociaux.
00:11:35 Parce qu'eux, ils font un procès sans fin.
00:11:37 - Mais là, pardonnez-moi,
00:11:38 on est sur la France insoumise.
00:11:40 Ce n'est pas, me semble-t-il, le même sujet.
00:11:42 - C'est leur canal.
00:11:43 - C'est le sujet.
00:11:44 C'est le canal.
00:11:45 - Ne vous trompez pas.
00:11:46 C'est le sujet.
00:11:47 - Ils l'auraient pu parler dans la presse
00:11:48 de la même manière.
00:11:49 - Est-ce que la presse, déjà,
00:11:50 aurait accepté ce message comme tel ?
00:11:52 Si vous parlez dans la presse, déjà, vous...
00:11:54 - Je pense que Jean-Luc Mélenchon,
00:11:56 il a une tribune, il aurait été invité.
00:11:58 Ce que je souligne, c'est, d'abord,
00:12:01 que des gens qui ont des responsabilités importantes
00:12:03 et des députés de la République,
00:12:05 alors que même que l'enquête commence,
00:12:07 ont un avis sur ce qui s'est passé.
00:12:09 C'est ça qui est effrayant.
00:12:11 Disons-le.
00:12:12 - Parce que vous avez un courant,
00:12:14 si on veut voir une vision un peu plus politique,
00:12:17 on a un courant qu'on pourrait qualifier d'ultra-gauche,
00:12:20 que vous trouvez, chez LFI,
00:12:22 que vous retrouvez dans la magistrature,
00:12:24 qui ont un a priori défavorable pour la police
00:12:28 et un a priori plutôt sympathique et favorable
00:12:31 pour le délinquant et pour le criminel.
00:12:33 Quand vous avez des formules comme "la police tue",
00:12:36 vous avez tout dit, en réalité.
00:12:38 Et donc, c'est cette inversion des valeurs
00:12:40 qui pourrit le climat, si vous voulez,
00:12:42 politique sur le terrain.
00:12:44 - Écoutons Maître Liénard une première fois.
00:12:46 Il est l'avocat des policiers
00:12:48 qui ont été mis en garde à vue.
00:12:50 Il nous parlait d'ailleurs hier de son confrère,
00:12:53 Maître Yassine Bousserou,
00:12:55 qui n'était pas présent, évidemment,
00:12:57 dans l'audition des policiers
00:12:59 et qui lui-même a un avis définitif
00:13:01 sur ce qui s'est passé.
00:13:03 Et il sera l'avocat de la famille de Cefa.
00:13:06 Ce jeune... C'est un drame, là aussi, hein ?
00:13:09 Jeune qui est mort, bien évidemment,
00:13:11 un drame pour sa famille.
00:13:13 Mais je vous propose d'écouter Maître Liénard.
00:13:15 - Eh bien, il faisait un rodéo,
00:13:17 donc il faisait des roues arrières
00:13:19 avec une motocross,
00:13:21 qu'il n'avait évidemment pas le droit de conduire
00:13:23 dans ces conditions-là, puisqu'elle n'est pas homologuée.
00:13:25 Il n'avait pas de casque.
00:13:27 Et lorsque les policiers l'ont vu,
00:13:29 ils ont décidé de mettre le gyrophare
00:13:31 et de suivre cette moto
00:13:33 de manière à prévenir les autres usagers de la route
00:13:36 qu'il y avait un danger potentiel,
00:13:38 puisqu'il avait failli renverser un piéton.
00:13:40 Lorsque le conducteur a vu les policiers,
00:13:44 il a pris la fuite.
00:13:46 En prenant la fuite, il a pris tous les risques.
00:13:48 Il est monté sur une voie piétonne.
00:13:50 Et de cette voie piétonne, il a percuté une voiture
00:13:52 qui venait... qui sortait d'une résidence.
00:13:54 Et cette voiture, il se trouve que c'était
00:13:57 un autre équipage de police.
00:13:59 Il l'a percutée à pleine vitesse.
00:14:01 - Et ce qui serait intéressant, c'est, dommage,
00:14:03 c'est que tout ça est validé par des vidéos.
00:14:05 Et ces vidéos, malheureusement,
00:14:07 elles ne sont pas montrées.
00:14:09 C'est dommage, parce que ça pourrait arrêter les choses.
00:14:11 Puisque ces deux policiers ne sont pas poursuivis
00:14:14 pour le moment.
00:14:16 Ils ont été mis en garde à vue,
00:14:18 mais ils ne sont pas mis en examen.
00:14:20 Et rien ne leur est reproché.
00:14:22 Donc on comprend qu'ils sont sortis
00:14:24 à une très faible allure,
00:14:26 10, 20, 30 à l'heure, peut-être, maximum,
00:14:28 et que la moto a percuté.
00:14:30 Ce n'est pas la voiture de police qui a percuté la moto,
00:14:33 c'est la moto qui a percuté la voiture.
00:14:35 Ce qui valide, manifestement, les vidéos.
00:14:37 Et je trouve dommage que ces vidéos,
00:14:39 qui sont des vidéos de la ville, sans doute,
00:14:41 le public ne les ai pas.
00:14:43 - Il y avait une tentative de légiférer, justement,
00:14:45 pour permettre, ça n'a pas abouti.
00:14:47 Mais on pourrait aussi souhaiter,
00:14:49 compte tenu du caractère sensible de ce genre d'affaires,
00:14:51 que le parquet puisse avoir une parole
00:14:53 et une communication publique,
00:14:55 en expliquant les éléments qui sont déjà
00:14:57 à la connaissance de la justice, disons.
00:14:59 - Vous avez parfaitement raison.
00:15:01 Puisqu'on était avec Maître Liénard hier,
00:15:03 et c'est à la fin de l'émission que je lui ai demandé
00:15:05 des nouvelles, justement, de Florian M.
00:15:07 - Absolument. - Ce policier qui a tué,
00:15:09 je le répète, le jeune Naël.
00:15:11 Et ce policier qui est toujours en prison,
00:15:14 on en a parlé tout à l'heure,
00:15:16 et qui n'a jamais été entendu par le juge d'instruction,
00:15:18 depuis deux mois et demi.
00:15:20 C'est-à-dire qu'il croupit véritablement dans une prison de la République.
00:15:22 Bon. Eh bien, je vous propose de l'écouter,
00:15:25 puisqu'il donnait des nouvelles de ce policier.
00:15:28 - Il est toujours en détention, il est toujours à l'isolement,
00:15:32 il ne parle à personne,
00:15:34 et ça fait trois mois maintenant presque que ça dure,
00:15:36 sans aucune justification,
00:15:38 véritablement aucune,
00:15:40 et il commence à être très en colère.
00:15:42 Il est impatient de pouvoir s'expliquer,
00:15:44 parce qu'il n'a même pas pu être entendu par le juge d'instruction
00:15:46 qu'il ne l'a pas convoqué.
00:15:48 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on l'a jeté en prison,
00:15:50 et on l'a oublié.
00:15:52 C'est vraiment insupportable pour lui.
00:15:54 - Ce que vous rapportez là,
00:15:56 en fait, c'est invraisemblable.
00:15:58 Disons-le. Le juge d'instruction ne l'a pas vu
00:16:00 depuis trois mois.
00:16:02 - Tout à fait.
00:16:04 - C'est le retour des lettres de cachet
00:16:06 de l'ancien régime.
00:16:08 C'est-à-dire, voilà,
00:16:10 il est en prison, jeté en prison,
00:16:12 comme son ancien régime, lettres de cachet,
00:16:14 et il ne voit pas de juge.
00:16:16 Pourquoi il ne voit pas de juge ?
00:16:18 Parce qu'on estime, évidemment, qu'on s'achète la paix sociale.
00:16:20 Ce faisant, c'est une forfaiture complète.
00:16:22 Pourquoi ?
00:16:24 Parce que, qu'est-ce que retiennent les personnes ?
00:16:26 Une partie de l'opinion.
00:16:28 L'opinion se dit, s'il est en prison,
00:16:30 c'est qu'il est coupable.
00:16:32 - Je ne peux pas reprendre à mon compte ce que vous venez de dire, Joseph.
00:16:34 - Je sais, le corporatisme oblige.
00:16:36 - Je suis très critique sur l'institution judiciaire,
00:16:38 vous savez,
00:16:40 mais vous ne pouvez pas parler de lettres de cachet,
00:16:42 en l'espèce.
00:16:44 - C'est une formule.
00:16:46 - C'est une formule, mais on sait à quoi on fait référence.
00:16:48 - Quand on jetait, arbitrairement.
00:16:50 - Arbitrairement.
00:16:52 Joseph, il y a eu des réquisitions du parquet,
00:16:54 il y a eu une décision d'instruction,
00:16:56 dans la chambre d'instruction qu'il nous dit en scolégial,
00:16:58 on ne peut pas parler, ça a été motivé.
00:17:00 - Non mais, la lettre de cachet,
00:17:02 ça veut dire, Georges, l'arbitraire.
00:17:04 Et là, vous reconnaissez que la situation
00:17:06 dans laquelle se trouve ce policier,
00:17:08 est une situation d'arbitraire.
00:17:10 - Autant, je peux dire, sur le bien fondé,
00:17:12 j'ai quand même des doutes sur cette décision de mise en détention,
00:17:14 plus que des doutes. Je regrette cette décision.
00:17:16 - Donc elle est arbitraire, vous êtes d'accord avec moi ?
00:17:18 - Non, elle est motivée.
00:17:20 - Non, mais écoutez, je vous l'ai dit tout à l'heure,
00:17:22 conserver les preuves...
00:17:24 - Oui, c'est un peu l'improvisoir.
00:17:26 - Conserver les preuves et indices matériels,
00:17:28 ça ne rentre pas dans ce cadre là.
00:17:30 - Ah non.
00:17:32 - Empêcher soit une pression sur l'étainment ou le victime,
00:17:34 soit une concertation frauduleuse entre personnes mises en cause,
00:17:36 ça n'entre pas là-dedans.
00:17:38 Protéger la personne mise en examen de garantir son maintien
00:17:40 à la disposition de la justice, ça n'entre pas non plus.
00:17:42 Mettre fin à l'infraction ou prévenir son renouvellement,
00:17:44 ça n'empêche toujours pas.
00:17:46 La seule chose, c'est mettre fin aux troubles exceptionnels
00:17:48 et persistant à l'ordre public provoqué par la gravité de l'infraction.
00:17:50 - Exactement, vous avez tout à fait raison.
00:17:52 Mais ça, on n'est pas capable ?
00:17:54 On a peur ? On a peur des émeutes ?
00:17:56 On a peur des réactions ?
00:17:58 Dans les quartiers ?
00:18:00 C'est ça la France d'aujourd'hui ?
00:18:02 Parce qu'il y a la Coupe du Monde ?
00:18:04 - Mais Pascal, pardonnez-moi,
00:18:06 c'est l'inverse qui se produit.
00:18:08 C'est l'inverse qui se produit.
00:18:10 C'est justement parce qu'il est en prison
00:18:12 qu'une partie de l'opinion, les gens qui vont en essaient,
00:18:14 l'estiment coupable.
00:18:16 - Oui, moi je ne crois pas d'ailleurs que les gens s'estiment coupables.
00:18:18 Les gens sont tout simplement scandalisés.
00:18:20 - Voilà, ils sont scandalisés.
00:18:22 - La détention provisoire est très souvent critiquée,
00:18:24 pas seulement dans ce cas-là.
00:18:26 On peut détacher ce cas particulier
00:18:28 d'un autre ensemble de cas
00:18:30 où on estime qu'il y a eu abus
00:18:32 dans l'utilisation de la détention provisoire.
00:18:34 Vous vous rappelez l'affaire Doutreau.
00:18:36 - Il y a 30% des détenus qui sont des détenus provisoires.
00:18:38 - L'affaire Doutreau a été aussi sujette
00:18:40 à ce genre de critiques.
00:18:42 Donc ça n'est pas pour minimiser ce que vous dites.
00:18:44 Mais là, on a en fait un cas
00:18:46 assez patent de déclaration
00:18:48 et assez patente d'équilibre
00:18:50 entre l'ordre public et la présomption d'innocence.
00:18:52 - On pourrait...
00:18:54 - Parce que normalement, en fait,
00:18:56 la détention provisoire laisse planer le doute
00:18:58 sur la culpabilité ou l'innocence de quelqu'un.
00:19:00 - On pourrait imaginer en l'espèce
00:19:02 une assignation à résidence
00:19:04 avec un bracelet électronique, par exemple.
00:19:06 - Mais le public, vous demandez...
00:19:08 - Non, mais je dis juste ce que dit ce que dit ce que dit le droit.
00:19:12 - Il y a de gens qui nous regardent.
00:19:14 Vous leur demandez
00:19:16 est-ce que la place de ce policier est en prison ?
00:19:18 - Je pense que non.
00:19:20 - Il y a 90% des gens qui vous répondront non.
00:19:22 - Je ne suis pas juriste, mais...
00:19:24 - C'est ce qu'avait dit le directeur général de la police nationale.
00:19:26 - Voilà. Ils vous répondront non.
00:19:28 Parce que c'est une question, j'allais dire, de bon sens.
00:19:30 - Je pense que oui.
00:19:32 Mais je reviens à ce que vous disiez tout à l'heure,
00:19:34 qui est que nous ne sommes pas partis au dossier.
00:19:36 Nous ne pouvons pas juger nous-mêmes
00:19:38 ou décider nous-mêmes de ce qui est juste ou ce qui n'est pas juste.
00:19:40 - Moi, ce qui me surprend, c'est que la place depuis deux mois,
00:19:42 elle n'est pas jugée.
00:19:44 - Mais pardonnez-moi, Laetitia, j'ai le droit d'avoir un avis.
00:19:46 - Bien sûr.
00:19:48 - Et elle aussi.
00:19:50 - J'ai le droit d'avoir un avis.
00:19:52 J'ai le droit de savoir comment les policiers travaillent sur le terrain.
00:19:54 J'ai le droit de penser à ces policiers
00:19:56 qui voient ce signe qui est envoyé à un lundi leur.
00:19:58 C'est tout ce que je dis.
00:20:00 - Je pense que vous me comprenez mal.
00:20:02 - Mais je comprends parfaitement votre position.
00:20:04 Mais moi, je pense aux policiers.
00:20:06 - Il faut qu'ils soient...
00:20:08 - Monsieur De Villiers, accusé.
00:20:10 - Oui, alors ?
00:20:12 - Levez-vous.
00:20:14 Alors, on va voir quand même la bande annonce.
00:20:16 Vous l'avez...
00:20:18 - C'est passé pas assez tard, hier.
00:20:20 - Vous dormiez, Pascal, peut-être.
00:20:22 Vous n'avez pas pu la voir.
00:20:24 - Mais non, mais en fait...
00:20:26 - Tant mieux, vous n'avez rien loupé.
00:20:28 - Mais je les connais par cœur.
00:20:30 Je les connais par cœur.
00:20:32 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:20:34 - Non, mais vous n'avez pas pu les louper.
00:20:36 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:20:38 - Non, mais vous n'avez pas pu les louper.
00:20:40 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:20:42 - Non, mais vous n'avez pas pu les louper.
00:20:44 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:20:46 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:20:48 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:20:50 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:20:52 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:20:54 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:20:56 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:20:58 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:21:00 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:21:02 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:21:04 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:21:06 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:21:08 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:21:10 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:21:12 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:21:14 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:21:16 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:21:18 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:21:20 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:21:22 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:21:24 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:21:26 - Vous n'avez pas pu les louper.
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00:21:30 - Vous n'avez pas pu les louper.
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00:21:40 - Vous n'avez pas pu les louper.
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00:22:00 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:02 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:04 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:06 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:08 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:10 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:12 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:14 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:16 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:18 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:20 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:22 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:24 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:26 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:28 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:30 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:32 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:34 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:36 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:38 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:40 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:42 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:44 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:46 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:48 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:50 - Vous n'avez pas pu les louper.
00:22:52 - Le Puy du Fou est né d'une association
00:22:54 dans laquelle nous sommes toujours bénévoles.
00:22:56 Est-ce que vous connaissez beaucoup de multinationales
00:22:58 françaises dont le siège est en France
00:23:00 avec des impôts payés en France
00:23:02 qui a réussi à garder l'esprit du bénévolat
00:23:04 quand bien même on a aussi
00:23:06 réussi à déployer le modèle à l'étranger
00:23:08 et à faire rayonner la France.
00:23:10 C'est ça notre fierté.
00:23:12 Les Puy Follet, c'est-à-dire les bénévoles
00:23:14 qui sont dans l'association de tête,
00:23:16 en effet, ils font le choix de venir
00:23:18 chaque soir de Ciné-Cény, 28 soirs par an,
00:23:20 donner de leur temps, de leur énergie,
00:23:22 de leur enthousiasme pour offrir
00:23:24 un très beau spectacle à un public
00:23:26 qui vient du monde entier.
00:23:28 C'est une initiative magnifique de chacun
00:23:30 des Puy Follet comme il y en a d'autres
00:23:32 en France pour les festivals,
00:23:34 pour les événements sportifs.
00:23:36 Et finalement, France Télévisions est un système
00:23:38 qui n'accepte pas le principe même
00:23:40 du bénévolat, le principe même
00:23:42 de l'artiste amateur et qui...
00:23:44 - Pardonnez-moi,
00:23:46 s'il y avait des bénévoles
00:23:48 sur...
00:23:50 - France Télévisions ?
00:23:52 - Ah ben ce serait probablement une révolution.
00:23:54 - Non mais s'il y avait des bénévoles, par exemple,
00:23:56 sur un spectacle consacré au Che Guevara,
00:23:58 alors là on soulignerait
00:24:00 combien ces bénévoles seraient
00:24:02 finalement formidables pour construire
00:24:04 une histoire du Che, rappeler
00:24:06 qui il a été, il coupait les mains, c'était
00:24:08 un horrible tortionnaire, mais peu importe,
00:24:10 parce que là on saluerait
00:24:12 au contraire l'engagement militant
00:24:14 de tous ces jeunes qui sont prêts
00:24:16 à venir sur leur temps
00:24:18 sans prendre le moins d'argent, mais évidemment,
00:24:20 c'est l'histoire de France.
00:24:22 - Tout le reportage est construit
00:24:24 sur le conditionnel,
00:24:26 c'est-à-dire qu'en fait, vous avez des journalistes
00:24:28 et vous savez ce que ça veut dire,
00:24:30 qui sont censés être sérieux, qui sont payés avec nos impôts
00:24:32 et qui disent
00:24:34 "la famille Villiers aurait
00:24:36 fait ceci, aurait fait cela",
00:24:38 mais jamais il n'y a une affirmation, on est toujours au conditionnel.
00:24:40 - Ce qui n'est pas un temps du journaliste,
00:24:42 le conditionnel.
00:24:44 - Normalement, pas un temps du journaliste.
00:24:46 - Mais vous pouvez attaquer qu'il y a des choses, par exemple, qui tombent sous le coup de la diffamation ?
00:24:48 - Alors ça, nos avocats sont en train
00:24:50 d'étudier la chose, pour voir si
00:24:52 on peut attaquer en diffamation,
00:24:54 mais là où ils sont assez rusés,
00:24:56 c'est qu'ils ont
00:24:58 retiré du montage
00:25:00 que moi j'avais vu juste avant,
00:25:02 je leur ai dit "attention, vous avez des points que j'attaquerai
00:25:04 en diffamation". Ils ont retiré du montage
00:25:06 juste avant, sans nous le dire,
00:25:08 pour qu'hier soir on découvre que les points
00:25:10 les plus attaquables étaient enlevés
00:25:12 et ils ont tout mis au conditionnel.
00:25:14 De sorte que si je dis "Pascal Proulx
00:25:16 aurait piqué dans la caisse",
00:25:18 vous ne pouvez pas m'attaquer en diffamation,
00:25:20 mais il n'y a aucune preuve de ce que j'avance,
00:25:22 simplement, vous allez malgré tout
00:25:24 être sali. - Mais vous savez, je pense qu'en fait,
00:25:26 les faits peuvent être contraires
00:25:28 à ce qui est voulu par cette émission
00:25:30 documentaire, parce que quand vous dites beaucoup de mal
00:25:32 de quelque chose et que ça semble injuste,
00:25:34 les gens prennent plutôt parti pour les choses attaquées,
00:25:36 ça peut plutôt faire de la bonne publicité
00:25:38 au prix du coup. - C'est vrai, je peux vous en parler.
00:25:40 - Non mais vous avez raison. - Non mais c'est très intéressant,
00:25:42 et d'ailleurs, pour parler du Puy du Fou plus généralement,
00:25:44 moi je connais beaucoup de gens qui vont au Puy du Fou
00:25:46 sans porter aucune attention à l'aspect prétendument idéologique.
00:25:48 C'est-à-dire qu'on ne se rend absolument pas compte
00:25:50 - Il n'y a pas d'idéologie, c'est quoi ce que je veux dire ?
00:25:52 - La plupart des gens qui vont, là en ce moment,
00:25:54 - C'est ce qu'on appelle le roman national.
00:25:56 - C'est prendre nos spectateurs, nos visiteurs
00:25:58 qui sont 2,5 millions par an pour des gogos complets,
00:26:00 qui n'auraient pas de jugement,
00:26:02 qui n'auraient pas de libre-arbitre,
00:26:04 qui n'auraient pas de liberté d'expression,
00:26:06 qui n'auraient pas de discernement,
00:26:08 mais il faut arrêter.
00:26:10 Quand vous allez voir un film américain
00:26:12 qui s'inspire de l'histoire de tel ou tel pays,
00:26:14 et bien vous ne vous dites pas
00:26:16 c'est l'histoire universitaire,
00:26:18 c'est une histoire fictionnée,
00:26:20 comme l'ensemble de spectacles.
00:26:22 - Le Puy du Fou a envie de glorifier
00:26:24 les grandes figures de l'histoire de France.
00:26:26 - Le Puy du Fou, il a un défaut,
00:26:28 c'est qu'il aime la France.
00:26:30 Le Puy du Fou, il pense que la France
00:26:32 a de belles choses à offrir au monde,
00:26:34 et que la France a un patrimoine magnifique
00:26:36 qu'il faut fayonner, qu'il faut célébrer.
00:26:38 Le Puy du Fou, il pense qu'il n'y a pas
00:26:40 de grande nation qui se dessine un avenir
00:26:42 sans avoir d'abord appris à aimer,
00:26:44 à embrasser son passé.
00:26:46 Avec ses défauts, mais avec ses grandeurs.
00:26:48 - On va marquer une pause.
00:26:50 D'ailleurs, Emmanuel Macron était un fidèle
00:26:52 du Puy du Fou, jadis.
00:26:54 Peut-être l'est-il moins maintenant,
00:26:56 mais il était allé plusieurs fois.
00:26:58 Et puis, j'ai envie de dire,
00:27:00 les écoliers que nous étions
00:27:02 jusqu'aux années 80,
00:27:04 nous glorifions
00:27:06 - la pause, la pause -
00:27:08 nous glorifions le passé,
00:27:10 ce qui est moins le cas aujourd'hui.
00:27:12 - Le premier discours politique d'Emmanuel Macron
00:27:14 a été pour la fête de Jeanne d'Arc.
00:27:16 - La pause à tout de suite.
00:27:18 Nathan Devers nous a rejoint,
00:27:22 et vous avez compris que ce matin,
00:27:24 c'est difficile d'arriver
00:27:26 dans le 15e arrondissement.
00:27:28 - Je n'ai eu que des problèmes.
00:27:30 - Ah bah oui.
00:27:32 - C'était le grand tour, là, ce matin.
00:27:34 - Bah écoutez, ça arrive.
00:27:36 - J'ai fait trois marchés de suite.
00:27:38 Trois embouteillages dus à des marchés.
00:27:40 C'était un périple, c'est pas passionnant.
00:27:42 - Mais si, c'est passionnant,
00:27:44 mais achetez une trottinette, bon sang de bois !
00:27:46 - Je vais le faire.
00:27:48 - Achetez un vélo !
00:27:50 Vous êtes un pollueur qui vient en voiture.
00:27:52 Félicités, Kindeki.
00:27:54 - En Savoie, l'autoroute A43 fermée
00:27:58 depuis le 27 août dernier en Valais-de-Maurienne.
00:28:00 Après, souvenez-vous, un éboulement spectaculaire
00:28:02 rouvrira ce week-end,
00:28:04 et sans doute dès demain,
00:28:06 selon le ministre des Transports Clément Beaune.
00:28:08 14 départements d'Ile-de-France
00:28:10 et du centre Val-de-Loire sont placés
00:28:12 en vigilance orange canicule,
00:28:14 selon Météo-France.
00:28:16 C'est une première pour un mois de septembre.
00:28:18 On attend jusqu'à 35-36 degrés en Touraine,
00:28:20 ou encore vers le bassin parisien.
00:28:22 Des températures en moyenne de 10 à 12 degrés
00:28:24 au-dessus des normales de saison.
00:28:26 Le week-end s'annonce donc extrêmement chaud.
00:28:28 Et puis, il y a un an, jour pour jour,
00:28:30 la reine Elisabeth II s'est éteignée
00:28:32 à l'âge de 96 ans.
00:28:34 Aucune célébration officielle n'est prévue
00:28:36 pour commémorer ce premier anniversaire.
00:28:38 Les hommages se veulent discrets.
00:28:40 En ce vendredi 8 septembre,
00:28:42 le roi Charles n'apparaîtra pas en public,
00:28:44 a fait savoir le porte-parole,
00:28:46 mais sera célébré en privé
00:28:48 au château de Balmoral,
00:28:50 ou en Écosse, où la reine s'est éteinte.
00:28:52 - Nicolas De Villiers est avec nous ce matin
00:28:54 parce qu'il y avait un documentaire
00:28:56 hier plutôt à charge sur le Puy du Fou,
00:28:58 ce qui n'étonnera évidemment personne,
00:29:00 d'abord parce que c'est une réussite totale,
00:29:02 donc ça ennuie ceux qui,
00:29:04 effectivement, n'aimeraient que ça ne marche pas.
00:29:06 Et d'autant que les chiffres sont formidables cette année,
00:29:08 je crois que vous avez battu tous les records.
00:29:10 - On a battu tous les records, on a accueilli 2,5 millions de visiteurs
00:29:12 contre 2,3 millions l'an dernier, en 2022,
00:29:14 qui était notre meilleur an.
00:29:16 Donc c'est une joie de voir que les Français
00:29:18 viennent de plus en plus nombreux, et les étrangers aussi d'ailleurs,
00:29:20 qui confortent notre envie,
00:29:22 notre envie finalement de faire rayonner la France
00:29:24 d'une belle façon, avec des spectacles magnifiques
00:29:26 qui sont de niveau mondial,
00:29:28 en tout cas c'est notre objectif.
00:29:30 - Je vous rappelle que sans les bénévoles, il n'y aurait pas de sport amateur en France.
00:29:32 - Absolument.
00:29:34 - Il n'y en aurait pas.
00:29:36 - Absolument, mais vous savez que sans les bénévoles,
00:29:38 le Puy du Fou pourrait vivre sans aucun problème économiquement.
00:29:40 Il serait simplement mort sur le plan spirituel,
00:29:42 c'est-à-dire qu'il perdrait son âme.
00:29:44 C'est ça, et c'est la raison pour laquelle
00:29:46 au Puy du Fou, nous gardons le principe
00:29:48 du bénévolat à la tête, mais c'est
00:29:50 une infime partie
00:29:52 de notre chiffre d'affaires, c'est vraiment
00:29:54 une richesse qui est symbolique, celle créée
00:29:56 par le bénévolat, mais si on l'enlève
00:29:58 au Puy du Fou, eh bien ça veut dire qu'on remet
00:30:00 en cause tout le bénévolat, par exemple dans le sport,
00:30:02 aussi le bénévolat public. Les missions
00:30:04 nous attaquent là-dessus, toutes les mairies de France,
00:30:06 dans les petites communes de France, font appel à des bénévoles
00:30:08 pour entretenir les sentiers,
00:30:10 les chemins de forêt, les cimetières,
00:30:12 les calvaires, etc. - On voit bien le sous-texte.
00:30:14 - Et donc si on dit au Puy du Fou,
00:30:16 il faut arrêter le bénévolat parce que vous êtes
00:30:18 en train d'essayer de faire de l'argent avec du bénévolat, mais c'est dérisoire,
00:30:20 c'est ridicule. On n'a absolument
00:30:22 pas besoin du bénévolat
00:30:24 pour que le Puy du Fou se développe mondialement
00:30:26 comme il est en train de le faire. - Et vous savez,
00:30:28 les critiques qu'on vous fait aussi sur le
00:30:30 bénévolat sont contradictoires parce que
00:30:32 les gens qui vous critiquent à cause de cela sont aussi
00:30:34 des gens qui vous disent qu'aujourd'hui tout est
00:30:36 matérialiste, qu'on ne pense qu'à l'argent, qu'on ne pense
00:30:38 qu'au profit. - Exactement.
00:30:40 - On ne peut pas avoir les deux en même temps. - En fait, c'est ça,
00:30:42 ce sont des gens qui voudraient monétariser
00:30:44 toutes les relations humaines. Je ne peux plus demander à mon voisin de m'aider.
00:30:46 - Autant critiquant cette monétarisation. - Honnêtement, je ne crois pas
00:30:48 que ce soit ça. On voit bien le sous-texte. Ils vous disent
00:30:50 que vous exploitez des gens que vous ne payez pas.
00:30:52 Voilà, ils attaquent là-dessus.
00:30:54 C'est ça qu'ils veulent vous dire. C'est ça le sous-texte.
00:30:56 - Comme s'il y avait une communauté humaine
00:30:58 hypnotisée. - Voilà.
00:31:00 - C'est ça qu'ils vous disent. - Sous drogue.
00:31:02 - Et comme le mot bénévole, effectivement, celui qui reçoit
00:31:04 l'info, ils disent "Tiens, les bénévoles, ils ne sont pas payés
00:31:06 par...". Ça, c'est curieux quand même.
00:31:08 - C'est ça le sous-texte.
00:31:10 C'est de mauvaise foi, ça demande
00:31:12 de la pédagogie et de l'explication.
00:31:14 - Ils ont bien compris que c'est une démarche spirituelle,
00:31:16 mais il y a une bonne et une mauvaise spiritualité.
00:31:18 - Ils ne sont pas idiots.
00:31:20 - C'est à charge.
00:31:22 - C'est que nous-mêmes,
00:31:24 à commencer par le fondateur du Puy du Fou,
00:31:26 mon père, Philippe de Villiers, est bénévole
00:31:28 depuis le départ. Il n'a jamais touché
00:31:30 un euro. Quand vous venez au Puy du Fou,
00:31:32 vous n'enrichissez pas M. Philippe de Villiers,
00:31:34 qui est le fondateur du Puy du Fou, parce qu'il ne touche pas
00:31:36 un euro depuis 45 ans, depuis qu'il a
00:31:38 créé cette oeuvre.
00:31:40 C'est là où... Parce qu'en plus, comme
00:31:42 auteur, lui-même
00:31:44 ou moi-même, nous nous sommes défaits de nos droits d'auteur
00:31:46 pour les mettre dans une association dédiée.
00:31:48 Et ça, c'est un modèle unique.
00:31:50 Donc oui, le Puy du Fou a inventé peut-être
00:31:52 une nouvelle forme de capitalisme, mais un
00:31:54 capitalisme verteux qui ne
00:31:56 ne repose pas sur le principe de l'argent.
00:31:58 - Alors, Michael Chahut est allé faire un petit tour
00:32:00 au Puy du Fou. Allez-y, parce que c'est tout à fait
00:32:02 exceptionnel. Notre ami
00:32:04 Sonia Mabrouk, qui y était il y a quelques jours,
00:32:06 elle m'a dit "mais c'est somptueux".
00:32:08 Moi, je n'y suis plus allé depuis
00:32:10 bien longtemps et Philippe de Villiers me dit
00:32:12 à chaque fois qu'il faut que j'y retourne parce que... - Nous vous y
00:32:14 attendons. - J'y suis allé dans les
00:32:16 années 90, au moment où ça a été
00:32:18 ouvert, le Puy du Fou.
00:32:20 C'est 89, je crois. - Oui, oui, c'était le
00:32:22 tout des bans. - Et je vous propose de voir le sujet
00:32:24 de Michael Chahut.
00:32:26 * Extrait de Michael Chahut *
00:32:28 - Les vacances d'été
00:32:30 sont terminées, mais les gradins du Puy
00:32:32 du Fou affichent complet
00:32:34 en milieu de semaine. De quoi
00:32:36 enchanter Merlin. - Tu seras
00:32:38 le roi. - Certains spectateurs
00:32:40 viennent de loin, comme ce couple
00:32:42 qui a rallié la Vendée depuis le Gard.
00:32:44 C'est sa première fois à la table
00:32:46 du roi Arthur. - Il y a une belle
00:32:48 scénographie. - Qu'est-ce qui vous a
00:32:50 amené ici ? - Le bouche-à-oreille.
00:32:52 - Oui, c'est le bouche-à-oreille, en fait.
00:32:54 - Le décor,
00:32:56 les effets
00:32:58 spéciaux, enfin, c'est magnifique.
00:33:00 - La créativité est la clé du succès
00:33:02 ici. Des spectacles nouveaux
00:33:04 et des gros moyens. Tous les bénéfices
00:33:06 sont réinvestis dans les parcs
00:33:08 depuis sa création, il y a 45 ans.
00:33:10 - Le taux de revisite est très important.
00:33:12 74% de taux de revisite, c'est
00:33:14 énorme pour un site touristique français.
00:33:16 Nous créons des grosses nouveautés
00:33:18 tous les deux ans, pratiquement.
00:33:20 Ici, au Puy du Fou, si vous venez pas au bout de 3-4 ans,
00:33:22 vous découvrez 3-4 nouveaux spectacles
00:33:24 dans le panorama. - La direction
00:33:26 insiste aussi sur les tarifs très raisonnables
00:33:28 à pratiquer. 132 euros
00:33:30 pour la journée d'une famille de 4 personnes.
00:33:32 Une communauté de fans s'est créée
00:33:34 sur les réseaux sociaux. Dorian
00:33:36 est venu 18 fois cette saison.
00:33:38 Il habite près de Nantes, à 1h
00:33:40 du Puy du Fou. - Ça, c'est mon passe-à-Noël.
00:33:42 - Toute l'année, vous pouvez aller au Puy du Fou ?
00:33:44 - Toute l'année. Là, j'ai le passe-à-Noël prémium,
00:33:46 donc je suis en illimité. Ça permet vraiment de se couper
00:33:48 du temps. Juste aller au Puy du Fou
00:33:50 sur la journée, ça fait
00:33:52 vraiment une coupure. On a l'impression d'avoir passé une semaine de vacances
00:33:54 alors qu'on a passé une journée au Puy du Fou.
00:33:56 - 1,5 million de visiteurs,
00:33:58 un succès qui pousse au développement.
00:34:00 L'extension permanente des installations
00:34:02 commence d'ailleurs à créer
00:34:04 des oppositions locales.
00:34:06 - Je, madame Ernotte, commande
00:34:10 un complément d'enquête sur France Télévisions
00:34:12 et sa propre gestion.
00:34:14 Ça nous intéresserait beaucoup
00:34:16 plutôt qu'attaquer quelque chose qui marche.
00:34:18 Allez attaquer le Puy du Fou.
00:34:20 2,5 millions de visiteurs
00:34:22 cette année. Une entreprise qui marche parfaitement.
00:34:24 Aucun problème juridique,
00:34:26 judiciaire ? - Eh bien non.
00:34:28 - Rien ? Mais boum !
00:34:30 Service public, votre argent, on tape sur le Puy du Fou.
00:34:32 C'est fascinant en fait.
00:34:34 Ces gens sont fascinants.
00:34:36 - Mais en fait, malheureusement pour le complément
00:34:38 d'enquête, ils n'ont pas fait recette
00:34:40 puisqu'ils n'ont rien trouvé parce que
00:34:42 justement on leur a ouvert toutes les portes.
00:34:44 Et d'ailleurs au passage, je précise que tous nos comptes sont
00:34:46 publiés. Vous voyez, il y a des entreprises qui payent
00:34:48 des taxes pour ne pas les publier. Nous, on les publie.
00:34:50 Et donc quand ils sont là, en créant du mystère,
00:34:52 en expliquant qu'on se demande où va l'argent,
00:34:54 je réponds "mais attendez, tous nos comptes sont publiés
00:34:56 donc il n'y a aucun mystère".
00:34:58 Tout ça est très transparent.
00:35:00 - Merci en tout cas d'avoir été avec nous ce matin.
00:35:02 L'information,
00:35:04 elle est parfois plus lourde
00:35:06 et nous allons enchaîner
00:35:08 avec ce qui se passe à Cherbourg
00:35:10 et cette
00:35:12 jeune fille qui s'est sortie du
00:35:14 coma, qui s'appelle Mégane.
00:35:16 Je propose de voir le sujet de
00:35:18 Mickael Dos Santos.
00:35:20 - Il suffit d'évoquer
00:35:22 le nom d'où marque pour que les langues se délient.
00:35:24 Rares sont les habitants
00:35:26 du quartier d'Octeville qui n'ont pas croisé
00:35:28 la route du présumé violeur de Cherbourg.
00:35:30 - Il avait une façon de dévisager
00:35:32 les femmes qui
00:35:34 étaient sournois,
00:35:36 un petit peu comme si on était
00:35:38 de la viande. - Mes voisines
00:35:40 se faisaient siffler en bas de l'immeuble.
00:35:42 Surtout une en particulier,
00:35:44 celle-là, elle a appelé les gendarmes.
00:35:46 - Beaucoup de ces habitants
00:35:48 ont toujours un sentiment en mémoire des épisodes
00:35:50 de violences. Incendie, agression,
00:35:52 dégradation, l'homme de 18 ans
00:35:54 était souvent hors de contrôle.
00:35:56 - Sa copine, elle a été retrouvée baïonnée
00:35:58 dans l'appartement aussi.
00:36:00 Et il lui tapait dessus aussi,
00:36:02 il tapait sur sa mère. - Ils avaient leur besoin
00:36:04 dans les escaliers. Il y avait même une gamine
00:36:06 qui s'est explosée le coude, qui s'est cassée le bras,
00:36:08 je crois, en glissant
00:36:10 dans une flèche d'urine.
00:36:12 - Des comportements qui ont poussé certains
00:36:14 à déménager de ce quartier déjà réputé
00:36:16 comme sensible. - Il y en a une déjà qui est partie.
00:36:18 Une deuxième qui a deux enfants
00:36:20 en bas d'âge, qui veut partir,
00:36:22 qui demande à partir.
00:36:24 Et à moins de ce que j'ai entendu,
00:36:26 ils sont quatre familles
00:36:28 à vouloir partir. - Tagué sur les murs
00:36:30 du quartier, des menaces de mort
00:36:32 indiquent qu'Houmar n'est plus le bienvenu.
00:36:34 Un sentiment partagé de manière
00:36:36 unanime par les habitants du quartier.
00:36:38 - Il n'y a hélas pas grand-chose
00:36:40 à dire de nouveau sur cette affaire.
00:36:42 Simplement, nous voulions vous en parler
00:36:44 et le seul média à parler
00:36:46 de ce viol abominable.
00:36:48 Abominable.
00:36:50 Et qui a plongé la famille de Mégane
00:36:52 qui a pris la parole, d'ailleurs, via son père
00:36:54 hier. C'est quelque chose qu'on dit
00:36:56 souvent ici, il y a des victimes dont on parle
00:36:58 et puis il y a des victimes dont on ne parle pas.
00:37:00 - Il y a les bonnes et les mauvaises victimes.
00:37:02 De toute façon.
00:37:04 Et la compréhension, j'ai vu le reportage,
00:37:06 la compréhension aussi des habitants
00:37:08 aussi bien d'Octeville que de Cherbourg,
00:37:10 lorsqu'ils dépeignent
00:37:12 les agissements de la personne, c'est pourquoi
00:37:14 c'est ce qu'ils disent, ce n'est pas mon
00:37:16 point de vue, mais en permanence, revient la question
00:37:18 pourquoi la justice n'est jamais intervenue.
00:37:20 - C'est-à-dire jamais intervenue ?
00:37:22 - C'est ce qu'ils disent, en tout cas.
00:37:24 Pourquoi ? C'est ce qu'ils disent,
00:37:26 c'est leur interrogation. C'est pas mon interrogation,
00:37:28 c'est pourquoi la justice n'intervient pas.
00:37:30 Alors il faut certainement leur expliquer
00:37:32 qu'il faut des cas,
00:37:34 il faut des preuves, il faut ceci et cela, mais
00:37:36 tous les éléments qu'eux donnent, c'est-à-dire quelqu'un
00:37:38 qui terrorise un quartier, qui en permanence
00:37:40 pète des plombs, qui jette
00:37:42 tout son mobilier par la fenêtre,
00:37:44 etc.
00:37:46 Qui a un regard de prédateur,
00:37:48 qui considère les femmes,
00:37:50 comme de la viande.
00:37:52 C'est souvent d'ailleurs ce qui revient,
00:37:54 les femmes disent "ils nous considéraient comme de la viande".
00:37:56 Et ça,
00:37:58 ils ne comprennent pas
00:38:00 pourquoi ils ont été abandonnés
00:38:02 par la justice de leur pays.
00:38:04 - Et vous étiez hier
00:38:06 dans un quartier de France et
00:38:08 Marc Modrandi d'ailleurs fera un débrief
00:38:10 de ce qui s'est passé hier et vous nous
00:38:12 rapportiez hier soir. - Vous avez tout le monde
00:38:14 à y aller, c'est pas le puits du fou.
00:38:16 - Combien ce que vous avez
00:38:18 vécu hier est saisissant ?
00:38:20 - Une tour à Melun,
00:38:22 où les habitants sont pris en otage par des dealers
00:38:24 qui agissent à visage découvert.
00:38:26 Il faut aller le voir pour vraiment
00:38:28 réaliser ce que ça veut dire.
00:38:30 - La Baïa,
00:38:32 puisque les sages ont rendu leur verdict,
00:38:34 le Conseil d'État a validé hier l'interdiction
00:38:36 des portes de la Baïa à l'école, rejetant ainsi le record
00:38:38 d'une association qui demandait sa suspension.
00:38:40 Bon, c'est pas une surprise.
00:38:42 Parce qu'il arrive
00:38:44 au Conseil d'État de faire peut-être de la politique.
00:38:46 Et vous imaginez si
00:38:48 cette décision avait été contraire
00:38:50 à la position du gouvernement dans l'État
00:38:52 dans lequel nous serions ce matin.
00:38:54 Et moi je remarque que sur le Covid,
00:38:56 le Conseil d'État avait
00:38:58 tout validé de la même manière.
00:39:00 Sur la Baïa,
00:39:02 il valide tout.
00:39:04 La rendez-spèce, à juste titre,
00:39:06 bien évidemment.
00:39:08 Donc vous avez M. Attal
00:39:10 qui a donné son
00:39:12 sentiment par une décision claire.
00:39:14 Le Conseil d'État a rejeté la demande de suspension de ma décision
00:39:16 sur la laïcité et le port de la Baïa
00:39:18 et du camis en milieu scolaire.
00:39:20 Il s'agit d'une décision importante pour l'école de la République.
00:39:22 Vous avez Bruno Retailleau.
00:39:24 La décision du Conseil d'État qui valide l'interdiction de la Baïa
00:39:26 est une bonne nouvelle.
00:39:28 À l'heure où des femmes se battent pour retirer leur voile en Iran,
00:39:30 la France ne peut pas céder
00:39:32 à la pression de l'antrisme islamiste à l'école.
00:39:34 Notre école doit rester un sanctuaire.
00:39:36 Quel est votre avis
00:39:38 sur cette décision ?
00:39:40 Nathan Devers, est-ce qu'elle vous étonne ?
00:39:42 - Elle m'étonne un petit peu
00:39:44 parce que je pense qu'il y a quand même derrière
00:39:46 un vrai sujet juridique.
00:39:48 Mais comme vous le disiez, le Conseil d'État n'a pas
00:39:50 toujours été présent pendant la politique
00:39:52 sanitaire, on s'en souvient.
00:39:54 Là, si on est très très concret,
00:39:56 vous prenez deux élèves qui vont
00:39:58 venir à l'école avec la même robe.
00:40:00 L'une achetée dans une marque américaine,
00:40:02 voire une marque de luxe,
00:40:04 qui sera une robe longue,
00:40:06 l'autre qui sera la même robe
00:40:08 mais qui sera une à Baïa.
00:40:10 Vous avez deux personnes qui rentrent à l'école.
00:40:12 Déjà, comment vous les contrôlez ?
00:40:14 Est-ce que vous les contrôlez
00:40:16 en fonction de la religion que vous leur prêtez,
00:40:18 la religion que vous leur assignez,
00:40:20 la religion que vous imaginez qu'elles ont,
00:40:22 déjà premièrement. Deuxièmement, un même fait,
00:40:24 donc le fait de mettre littéralement
00:40:26 le même bout de tissu, selon qu'il y aura
00:40:28 ou non une intention religieuse,
00:40:30 sera considéré comme
00:40:32 autorisé ou pas autorisé.
00:40:34 Déjà, c'est un problème juridique et je pense que...
00:40:36 On sait reconnaître, a priori,
00:40:38 il peut y avoir, et on l'a vu,
00:40:40 des cas où une à Baïa
00:40:42 et une robe longue
00:40:44 peuvent apparaître semblables.
00:40:46 Mais a priori, une à Baïa
00:40:48 se distingue. D'abord, une à Baïa, c'est par-dessus.
00:40:50 Oui. C'est par-dessus
00:40:52 les vêtements. Donc c'est quand même...
00:40:54 C'est-à-dire que si vous faites enlever la robe longue,
00:40:56 une vraie robe longue, qu'il n'y ait rien en dessous,
00:40:58 là, si vous voulez,
00:41:00 c'est assez évident. Si la Baïa se met
00:41:02 par-dessus un autre vêtement, vous pouvez
00:41:04 l'ôter. Vous vous décrivez d'Europe
00:41:06 qui serait pareil, pas exactement. Je pense
00:41:08 que de toutes les manières, ce sera contourné,
00:41:10 qu'il y ait un vide juridique,
00:41:12 qu'il y ait un problème juridique autour de ça.
00:41:14 Et je pense que c'était vraiment une erreur
00:41:16 de rentrer dans cette logique, d'abord, de traquer
00:41:18 des signes extérieurs de religion. Moi, je fais vraiment la distinction...
00:41:20 Depuis 2004 ?
00:41:22 Depuis 2004, je pense que c'est une...
00:41:24 Je rentre dans une mauvaise direction,
00:41:26 qui est de ne pas faire la distinction
00:41:28 entre deux types d'atteintes à la laïcité.
00:41:30 Il y a des gens, quand des élèves
00:41:32 empêchent qu'on fasse un cours qui critique la religion
00:41:34 en philosophie, ça c'est gravissime. Que des gens
00:41:36 viennent avec des signes extérieurs de religion, ça n'a rien
00:41:38 à voir. C'est pas le même type d'atteinte à la laïcité.
00:41:40 Et la meilleure preuve, c'est qu'à l'université,
00:41:42 on ne se pose pas cette question des signes extérieurs.
00:41:44 - Oui, mais justement, l'école n'est pas
00:41:46 l'université. On considère que
00:41:48 à l'école, les enfants,
00:41:50 souvent les jeunes, sont plus jeunes
00:41:52 et n'ont pas leur complète...
00:41:54 la complète latitude
00:41:56 de pouvoir décider
00:41:58 eux-mêmes de ce qu'ils peuvent faire, ça c'est la première chose.
00:42:00 La deuxième chose, c'est que
00:42:02 l'école est publique,
00:42:04 l'université est publique aussi, mais tout le monde
00:42:06 ne va pas à l'université.
00:42:08 C'est l'âge adulte. A l'école,
00:42:10 on considère que c'est un service
00:42:12 public. Et la laïcité,
00:42:14 et je pense qu'on oublie aussi quelque chose, c'est que la laïcité
00:42:16 ne concerne pas
00:42:18 d'abord l'espace public. La laïcité,
00:42:20 c'est d'abord ce qui se passe
00:42:22 dans l'État et dans les services publics.
00:42:24 Et c'est une certaine façon de considérer
00:42:26 le service public,
00:42:28 qui est très, très différent
00:42:30 de ce que font les anglo-saxons, par exemple.
00:42:32 - Je suis d'accord avec vous, mais est-ce qu'on est d'accord pour dire que l'université
00:42:34 est laïque ? Ou est-ce que l'université est
00:42:36 théocratique ? Elle est laïque et il y a des étudiantes
00:42:38 qui viennent voiler, on peut venir en kippa à l'université,
00:42:40 on peut venir comme on... - Oui, mais c'est une question...
00:42:42 - Chez un adulte, on l'expresse. - C'est une question d'âge.
00:42:44 - C'est une question d'âge. - On considère,
00:42:46 on considère qu'il n'y a pas le discernement
00:42:48 chez les lycéens et collégiens,
00:42:50 alors qu'il l'est chez les... - Dans
00:42:52 l'Express, parce que j'ai une excellente lecture,
00:42:54 donc dans l'Express,
00:42:56 Anne Rosancher, que vous connaissez bien,
00:42:58 Anne Rosancher a cette formule qui me
00:43:00 chie particulièrement, c'est qu'elle dit que, justement,
00:43:02 la question à l'école, c'est que
00:43:04 ce n'est pas l'expression de la différence,
00:43:06 c'est la possibilité d'être différent
00:43:08 de ces différences,
00:43:10 justement, c'est-à-dire d'avoir une prise
00:43:12 de distance. - Son express. - C'est ça ce que l'on a pensé,
00:43:14 c'est pouvoir s'en extraire. Si on ne comprend
00:43:16 pas ça, c'est la différence fondamentale
00:43:18 entre l'école, pour le coup, et l'université.
00:43:20 L'université, vous avez votre plein entendement
00:43:22 en philosophie. - Moi, je le partage à Nathan.
00:43:24 - C'est pas l'opinion de Nathan, si me le permet.
00:43:26 Son opinion,
00:43:28 telle qu'il vient de l'exposer, c'est vraiment
00:43:30 une remise en cause totale de la loi de 2004.
00:43:32 Et si t'aimais, par contre,
00:43:34 ce que je note, c'est que les jeunes,
00:43:36 majoritairement,
00:43:38 aujourd'hui, sont de ce point de vue-là.
00:43:40 - Bien sûr. - Et qu'il y a une vraie menace
00:43:42 pour la loi de 2004,
00:43:44 la loi de 1905,
00:43:46 aujourd'hui, parmi les jeunes générations.
00:43:48 - Alors, ça dépend des jeunes, c'est ce que
00:43:50 j'ai dit à Philippe Guébertière. Franchement,
00:43:52 ça dépend des jeunes.
00:43:54 Ça dépend des jeunes, comme toujours.
00:43:56 Mais ce qui est vrai, globalement,
00:43:58 mais c'est aussi l'américanisation de la société,
00:44:00 c'est que viens comme tu es.
00:44:02 Voilà, ils ont un rapport
00:44:04 qui est... Certains, en tout cas,
00:44:06 en fait, ils s'en fichent. - Et c'est un rapport particulier
00:44:08 à la liberté individuelle. - Ils s'en fichent.
00:44:10 - Ils ne voient pas le danger que nous,
00:44:12 nous voyons. - Derrière, il y a un message
00:44:14 idéologique. - La liberté individuelle prime
00:44:16 le collectif.
00:44:18 C'est une mauvaise compréhension de ce qu'est la liberté.
00:44:20 La liberté, ce n'est pas faire ce qu'on veut.
00:44:22 La liberté... - Oui, mais ils ne voient pas
00:44:24 le danger. Nous, d'abord...
00:44:26 - ... est quelque chose qu'on peut cadrer
00:44:28 et qui doit respecter la liberté des autres,
00:44:30 mais qui dépend aussi... Je crois qu'on oublie
00:44:32 complètement que la liberté à l'occidental, elle vient
00:44:34 d'une certaine histoire, d'un certain passé,
00:44:36 d'un ensemble de mœurs, d'une culture,
00:44:38 en fait, et que si
00:44:40 vous vous comportez d'une façon qui est en
00:44:42 contradiction avec cette culture,
00:44:44 eh bien, vous n'êtes pas
00:44:46 libre, finalement. - Oui, alors...
00:44:48 - Mais tous ces gens-là croient s'acheter...
00:44:50 Tous ces gens-là, pardonnez-moi,
00:44:52 je dis "les gens-là", pardonnez-moi, mais ils croient s'acheter
00:44:54 une identité, alors que
00:44:56 il n'y a pas d'identité.
00:44:58 C'est là la véritable question. - Bah si, il y a une identité.
00:45:00 - C'est une identité au rabais. - Il y a une identité différente.
00:45:02 - C'est une identité au rabais, c'est bien une identité factice.
00:45:04 C'est une identité, en fait. - Non, de votre point de vue, pas du leur.
00:45:06 - Mais c'est une autre identité, c'est bien le problème.
00:45:08 - Mais parce que... - Ils ne se reconnaissent
00:45:10 pas dans la culture française.
00:45:12 Point. - Bah, parce que vous pensez...
00:45:14 - Et de la tradition française. Ils se sentent
00:45:16 plus proches d'une autre culture. - Question,
00:45:18 parce que vous pensez que nos élites,
00:45:20 en règle générale, défendent l'identité française ?
00:45:22 - Bah, j'aimerais qu'ils le défendent, certains...
00:45:24 - Est-ce que vous pensez... Comment voulez-vous
00:45:26 que ces jeunes, par exemple, s'ils regardent
00:45:28 en haut, qu'est-ce qu'ils voient ?
00:45:30 C'est quoi le modèle qui est proposé ?
00:45:32 C'est quoi ?
00:45:34 - Complément d'enquête,
00:45:36 attaque, l'identité,
00:45:38 le roman national,
00:45:40 l'histoire française,
00:45:42 et complément d'enquête, ne ferait pas la même chose
00:45:44 sur la Baïa, parce que
00:45:46 c'est l'inversion des valeurs.
00:45:48 Qu'est-ce que vous voulez que je dise ? On est
00:45:50 dans cette séquence où
00:45:52 les mêmes journalistes, s'ils enquêtaient sur
00:45:54 la Baïa, prendraient, évidemment,
00:45:56 des pincettes
00:45:58 pour traiter ce sujet,
00:46:00 pour ne pas apparaître, surtout à leurs yeux,
00:46:02 islamophobes, qui seraient
00:46:04 le mot, si tu veux, qui
00:46:06 les excluraient de leur
00:46:08 petite communauté de journalistes.
00:46:10 En revanche, taper sur Philippe Devilliers,
00:46:12 taper sur l'histoire de France, taper sur
00:46:14 Jeanne d'Arc, taper sur Napoléon, taper sur
00:46:16 Louis XIV, avec des lunettes de
00:46:18 2023, ça, il n'y a aucun souci.
00:46:20 - Quand on défend pas... - Il n'y a aucun souci.
00:46:22 - Quand on attaque la communauté, on fait le
00:46:24 jeu du communautarisme. - Bon.
00:46:26 - Quand on attaque l'identité, on fait le jeu du
00:46:28 l'identitarisme. C'est là où on est aujourd'hui.
00:46:30 Moi, au contraire, je remarque qu'il y a quand même eu un
00:46:32 consensus de la classe politique, quasiment
00:46:34 de tout le monde, même Lionel Jospin
00:46:36 a dit qu'il était favorable à l'interdiction
00:46:38 de cette abattir. - Il est bien temps,
00:46:40 mais vous avez parfaitement... - Je trouve ça
00:46:42 vraiment doublement... D'abord, c'était
00:46:44 tout ce temps d'antenne qui a été consacré, et dans
00:46:46 toutes les télés, toutes les radios, toutes les pages de journaux
00:46:48 consacrées à la Baïa, c'est du temps en moins
00:46:50 pour mener d'autres combats sur l'éducation nationale.
00:46:52 La défense, et c'est là que, franchement,
00:46:54 moi, là où j'entends bien la droite, c'est que là où elle aurait des combats
00:46:56 intéressants à mener sur l'éducation nationale, c'est la défense des langues mortes,
00:46:59 c'est défendre le niveau. - Ça aussi, oui.
00:47:01 - Et si vous voulez, tout ce temps perdu à discuter de choses
00:47:03 qui sont littéralement épi-phénoménales,
00:47:05 puisqu'il s'agit de phénomènes... - Mais vous voyez pas le danger.
00:47:08 - C'est pas du temps à parler... - Mais Nathan,
00:47:10 vous ne voyez pas le danger,
00:47:12 pardonnez-moi de le dire
00:47:14 comme ça, vous ne voyez pas, et je reprends
00:47:16 les mots de Gabriel Attal,
00:47:18 qu'on nous teste.
00:47:20 On nous teste, vous ne pensez pas
00:47:22 à ça. Vous ne pensez pas que la France,
00:47:24 dans 30 ans, puisse être
00:47:26 couverte d'abaya, des pieds jusqu'à la tête,
00:47:28 et que toutes les jeunes femmes soient voilées.
00:47:30 Au fond, vous ne pensez pas que c'est possible.
00:47:32 - Au fond, je pense que la politique, c'est toujours hiérarchisé.
00:47:34 - C'est une autre chose.
00:47:36 - Moi, je ne vais pas porter l'abaya, en fait.
00:47:38 - Mais vous ne pensez pas que ce soit possible.
00:47:41 Vous n'en savez rien, Laetitia.
00:47:43 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:47:45 Vous n'en savez rien.
00:47:47 Vous n'en savez rien de ce qui se passera dans 30 ans.
00:47:49 Et moi non plus. - Oui, ben voilà.
00:47:51 - Vous n'en savez rien. - Il y a beaucoup de choses.
00:47:53 - Mais le danger peut exister.
00:47:55 - Juste une toute petite question.
00:47:57 - Mais là, je pense que c'est un autre sujet.
00:47:59 - Non, parce que... Après. Ça va être la pub.
00:48:01 Je remercie donc Nicolas Devilliers. - Merci à vous.
00:48:03 - Rentrez au Puy du Fou.
00:48:05 Et allez voir les 21.
00:48:07 La Vendée.
00:48:09 - Et nous vous attendons au Puy du Fou, bien sûr.
00:48:11 - Bien sûr. Mais la Vendée, qui est quand même
00:48:13 peut citer Bretignolles-sur-mer, les grandes villes de Vendée.
00:48:15 La Sauzay. - Je sens que vous avez des racines.
00:48:17 - La plage de la Parée.
00:48:19 - Proche, absolument. - Bien évidemment.
00:48:21 - Bon, écoutez, salut les Vendéens.
00:48:23 Et c'est un territoire magnifique, la Vendée.
00:48:25 Les chefs d'entreprise en Vendée,
00:48:27 exceptionnels. - Exceptionnels.
00:48:29 - Le niveau de la Vendée, le niveau économique.
00:48:31 - La Vendée, c'est le village le plus bas de France.
00:48:33 - Bien sûr. - Incroyable, hein. Il y a un dynamisme incroyable.
00:48:35 - Bien sûr. Les Sables d'Olonne.
00:48:37 Où parfois des gens très... sont nés.
00:48:39 - Ouais, tellement d'enquêtes, ça.
00:48:41 - Les Sables d'Olonne. Je les salue.
00:48:43 Bon, à tout de suite.
00:48:45 Si ce week-end, vous ne savez pas quoi faire,
00:48:49 lisez ça.
00:48:51 C'est exceptionnel.
00:48:53 Vraiment, de tout ce que vous avez fait...
00:48:55 Alors, moi, j'adore les journaux intimes.
00:48:57 Bonjour Yann Moix.
00:48:59 - Bonjour Pascal Labouvé.
00:49:01 - Bonjour. C'est formidable.
00:49:03 - Merci.
00:49:05 - C'est formidable parce que c'est incroyablement intelligent,
00:49:07 ce qui ne m'étonnera pas.
00:49:09 Drôle, cruel parfois.
00:49:11 Libre.
00:49:13 Libre.
00:49:15 Vous dites des choses au plus près de ce que vous pensez.
00:49:17 Alors, ça déménage.
00:49:19 Un journal intime, c'est pas fait pour être publié.
00:49:21 C'est pour ça que je le fais.
00:49:23 Mais c'est formidable.
00:49:25 - Alors, pour donner...
00:49:27 - Je ne dis que ça maintenant, d'ailleurs, des journaux intimes.
00:49:29 - Ah, mais je pense que, par exemple, de Nicolas Sarkozy,
00:49:31 le 31 juillet 2010,
00:49:33 à l'Élysée. "Les élites me détestent.
00:49:35 Il est là, mon problème. Et d'ailleurs, c'est pas mon problème,
00:49:37 c'est le leur. Vous trouvez ça normal qu'ils me détestent
00:49:39 à ce point ? On n'a jamais vu ça.
00:49:41 De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac
00:49:43 ont pris des coups, des sérieux, mais des comme...
00:49:45 Je prends de la part des élites
00:49:47 et de l'intelligentsia, jamais à ce point.
00:49:49 Je suis l'homme à abattre. Je suis l'ennemi
00:49:51 de ces gens-là. Je les dérange. Il y a une forme de racisme
00:49:53 social là-dedans. J'ai pas fait l'ENA, Mitterrand non plus,
00:49:55 mais ils vous diront que Mitterrand, c'est Mitterrand."
00:49:57 - Donc, vous rapportez des choses que vous avez vécues.
00:49:59 - En plus, Nicolas Sarkozy, honnêtement,
00:50:01 il est irrésistible. Il est irrésistible.
00:50:03 Qu'on n'épouse ou pas
00:50:05 ses idées, c'est un personnage
00:50:07 hors normes. Et donc, pour un journal
00:50:09 intime, il n'y a plus qu'à retranscrire,
00:50:11 sachant que les dialogues, Nathan le sait, c'est toujours difficile à retranscrire.
00:50:13 Donc, pour les rendre vrais, il faut les trafiquer
00:50:15 un tout petit peu pour les restituer
00:50:17 dans leur vérité. - Mais vous avez pris des notes au fil du temps.
00:50:19 - Oui, oui. Enfin, quand je rentre
00:50:21 chez moi, je prends toutes les notes. Quand je vois des gens aussi
00:50:23 importants, je prends des notes le soir.
00:50:25 Et puis après, je les remets au propre le lendemain.
00:50:27 Pour pas oublier. - Vous lui demandez pas son avis.
00:50:29 - Non, mais je vais le connaître bientôt.
00:50:31 - Parce que peut-être qu'il n'est pas content.
00:50:33 - Le portrait est quand même pas méchant.
00:50:35 - Non. Ah oui, je suis d'accord.
00:50:37 Félicité Kindecky, nous rappelle les titres.
00:50:39 Il est 10h.
00:50:41 - Aïlancourt,
00:50:43 l'adolescent de 16 ans qui a percuté
00:50:45 une voiture de police dans un refus d'obtempérer
00:50:47 est toujours en état de mort cérébrale.
00:50:49 La garde à vue des deux policiers a quant à elle
00:50:51 été levée. L'enquête se poursuit
00:50:53 pour comprendre ce qui est arrivé. En attendant,
00:50:55 dans le quartier, même si le calme est revenu,
00:50:57 la CRS 8 a été déployée.
00:50:59 Dans l'actualité internationale,
00:51:01 Eric Adams, le maire
00:51:03 démocrate de la ville, dit que
00:51:05 la crise migratoire va
00:51:07 détruire New York. La ville
00:51:09 reçoit plus de 10 000 nouveaux migrants et demandeurs
00:51:11 d'asile par mois. Les mots du maire démocrate
00:51:13 font beaucoup réagir.
00:51:15 La Corée du Nord dévoile un nouveau sous-marin nucléaire
00:51:17 d'attaque qui aurait été inauguré lors d'une cérémonie
00:51:19 présidée par le dirigeant Kim Jong-un.
00:51:21 Une annonce qui soulève
00:51:23 de nombreuses questions sur les capacités opérationnelles
00:51:25 de ce navire submergeant.
00:51:27 - La crise migratoire va détruire New York.
00:51:29 C'est une phrase
00:51:31 sur laquelle on peut réagir,
00:51:33 bien évidemment. Noémie Schultz est avec nous.
00:51:35 Elle est au procès de Redouane Faïd.
00:51:37 Et je la salue.
00:51:39 Bonjour,
00:51:41 Noémie. Il y a quelques secondes,
00:51:43 vous étiez à l'intérieur
00:51:45 de la salle d'audience.
00:51:47 Redouane Faïd a pris la parole.
00:51:49 Vous souhaitiez intervenir
00:51:51 parce que ce qu'il a dit interpelle.
00:51:53 - Oui, ce matin, l'audience
00:51:59 est consacrée à l'examen de la personnalité de Redouane Faïd.
00:52:01 Il est interrogé là-dessus, pas sur les faits
00:52:03 qui lui sont reprochés.
00:52:05 Redouane Faïd s'est levé il y a quelques minutes
00:52:07 et il a dit à la présidente
00:52:09 "je voudrais faire d'abord une petite déclaration
00:52:11 comme un propos liminaire. Je voudrais demander
00:52:13 pardon à mon frère Rachid. Rachid, c'est ce grand frère
00:52:15 qui est dans le box détenu lui aussi
00:52:17 pour l'avoir aidé
00:52:19 à s'enfuir. Il était dans l'hélicoptère
00:52:21 qui s'est posé au-dessus
00:52:23 de la cour
00:52:25 du centre pénitentiaire de Réau.
00:52:27 Je voudrais demander pardon aux membres de ma famille
00:52:29 pour les dégâts que cet appel de la liberté
00:52:31 a eu. Je sais que ça a fait souffrir
00:52:33 beaucoup de gens. Je suis un drogué de la liberté
00:52:35 c'est une addiction qui me consomme et dont je n'arrive pas
00:52:37 à guérir. Je prendrai
00:52:39 mes responsabilités de A à Z
00:52:41 concernant cette affaire-là.
00:52:43 Ça m'interroge, ça interpelle ma conscience
00:52:45 mais je suis dans un chaos éternel
00:52:47 systémisé où ma priorité
00:52:49 est de rester debout. Ce besoin
00:52:51 de survie, il éclabousse beaucoup de gens.
00:52:53 J'ai une culpabilité profonde, je m'en veux
00:52:55 énormément. Voilà pour les
00:52:57 premières déclarations de Redouane
00:52:59 Fahyde qui s'explique, qui raconte maintenant
00:53:01 ce qu'a été sa vie,
00:53:03 cette enfance. Il a perdu sa mère très jeune
00:53:05 et il a été notamment élevé
00:53:07 par ce grand frère, Jahid Rachid.
00:53:09 Je l'aime comme un père.
00:53:11 Il avait la voix qui s'est nouée.
00:53:13 Hier, la journée d'hier a été consacrée
00:53:15 justement aux auditions de
00:53:17 ses deux frères qui sont également
00:53:19 jugés. Et on a compris
00:53:21 ce qu'était le clan Redouane Fahyde
00:53:23 avec des frères qui n'avaient jamais
00:53:25 rien fait ou quasiment rien fait d'illégal
00:53:27 de leur vie et qui ont été prêts à tout
00:53:29 remettre en jeu pour aider
00:53:31 ce petit frère qui était incarcéré.
00:53:33 - Merci
00:53:35 Noémie Schultz, merci pour
00:53:37 ces précisions. Je vous vois
00:53:39 sourire, Nathan Devers.
00:53:41 - Non, je souris en pensant au journal
00:53:43 de Yann Moix.
00:53:45 Peut-être on en parlera tout à l'heure,
00:53:47 non ? - Non, je vous en prie.
00:53:49 - J'ai commencé à le lire
00:53:51 il y a quelques jours, à minuit,
00:53:53 et j'ai lu jusqu'à 6h du matin.
00:53:55 Vous avez dit "exceptionnel",
00:53:57 "extraordinaire" ce texte, pour une
00:53:59 raison très simple. C'est que normalement, un journal,
00:54:01 il y a un problème de temporalité.
00:54:03 C'est-à-dire que comme c'est la temporalité
00:54:05 du quotidien qui dicte celle de l'écriture,
00:54:07 ça fonctionne par saccade,
00:54:09 ça change, ça passe littéralement tout le temps
00:54:11 du coq à l'âne. Et ce que fait Yann Moix,
00:54:13 c'est que ce journal est une sorte
00:54:15 de tresse avec plusieurs fils.
00:54:17 Il y a un fil qui est, vous l'avez dit, les portraits,
00:54:19 des rencontres. Il y a un fil qui est la télévision,
00:54:21 par exemple,
00:54:23 qui est une phénoménologie de la télévision
00:54:25 qui est extraordinaire. Il y a un fil qui est la littérature,
00:54:27 il y a un fil qui est la révolution française,
00:54:29 Yann Moix raconte, qui lit et qui travaille
00:54:31 précisément sur l'évolution historique
00:54:33 de la révolution française. Il y a un fil qui est le judaïsme.
00:54:35 Bref, il y a plein de fils qui sont
00:54:37 tressés. Ce qui fait que vous avez
00:54:39 plusieurs romans qui sont superposés les uns
00:54:41 dans les autres, et que ce journal,
00:54:43 "n'en est pas tout à fait un", dans la mesure
00:54:45 où il est presque plus romanesque
00:54:47 qu'un simple journal. Et c'est ça qui en fait un texte
00:54:49 que j'ai trouvé vraiment extraordinaire.
00:54:51 - Vous avez bien fait de le dire. - Il y a encore des gens qui savent lire,
00:54:53 en fait. - Vous avez bien fait de le dire.
00:54:55 Non, mais ce qui est intéressant,
00:54:57 c'est vous. C'est pour ça que même le roman,
00:54:59 je trouve que...
00:55:01 c'est peut-être passé, au fond. Ce qui est intéressant, c'est ce que
00:55:03 vous dites vous. Ce que vous pensez
00:55:05 vous. Ce que vous articulez vous.
00:55:07 - C'est vrai que... Je ne sais pas si c'est
00:55:09 l'âge qui fait ça, mais avec le temps,
00:55:11 je m'aperçois que je lis de moins en moins de romans
00:55:13 et de plus en plus de correspondances ou de
00:55:15 journaux intimes. C'est vrai.
00:55:17 C'est vrai qu'il y a quelque chose de jouissif.
00:55:19 D'être dans la personne.
00:55:21 À l'intérieur du cockpit de l'écrivain
00:55:23 qu'on est en train de lire.
00:55:25 - Mais quand on a l'intelligence qui est la vôtre,
00:55:27 on a envie tout simplement de vous écouter,
00:55:29 mais surtout parce qu'on sait que tout ce
00:55:31 que vous allez dire, sur le rugby,
00:55:33 sur les gens, ça va
00:55:35 nous intéresser. - Y compris les bêtises.
00:55:37 - Et y compris... - Oui, c'est ça. Non, mais c'est ça qui est bien dans ce journal intime,
00:55:39 c'est qu'on peut aussi se contredire en disant
00:55:41 "j'avais tort avant-hier". Moi, je ne le triche pas.
00:55:43 C'est-à-dire que quand je pense, par exemple,
00:55:45 il y a des gens qui ont été désagréables avec moi depuis le journal,
00:55:47 j'ai quand même laissé les passages gentils
00:55:49 à leur endroit, par honnêteté intellectuelle.
00:55:51 - Bon, Ségolène Royal, par exemple,
00:55:53 ce que vous dites, c'est drôle, parce que
00:55:55 personne ne parlerait d'elle comme ça.
00:55:57 En plus, beaucoup de gens peuvent penser,
00:55:59 peut-être, ce que vous écrivez.
00:56:01 "Elle est plus scolaire que solaire,
00:56:03 très premier degré. Sa langue de bois
00:56:05 ne semble pas connaître de limite,
00:56:07 ce en quoi elle n'est pas la seule. Elle est anguleuse,
00:56:09 elle est rêche, je doute
00:56:11 qu'elle soit gentille, une tueuse
00:56:13 à vrai dire, avec très étrangement
00:56:15 quelque chose qui relève de
00:56:17 l'amateurisme, surtout une faramineuse
00:56:19 vacuité, une vie intérieure
00:56:21 qui semble d'une extrême pauvreté."
00:56:23 Vous ne savez rien. - Je n'en sais rien.
00:56:25 - Elle ne s'intéresse qu'à la politique.
00:56:27 - D'ailleurs, je ne pense plus. - Elle ne s'intéresse
00:56:29 qu'à la politique et plus exactement qu'au pouvoir.
00:56:31 Elle exprime beaucoup de mépris pour ses adversaires.
00:56:33 Elle est intolérante ou plutôt non, elle est
00:56:35 sectaire. Quand est-ce que vous avez écrit ça ?
00:56:37 - En 2016, mais je ne le pense plus,
00:56:39 figurez-vous. Non, mais c'est ça
00:56:41 qui est bien dans un journal. Je la connais
00:56:43 un peu mieux maintenant, on se croise de temps en temps
00:56:45 et je ne pense plus ça d'elle.
00:56:47 - Mais vous connaissez cette phrase célèbre que j'ai citée
00:56:49 12 millions de fois ici.
00:56:51 Un ennemi, c'est quelqu'un avec qui on n'a pas déjeuné.
00:56:53 - Bien sûr, mais je n'ai pas déjeuné avec elle, mais je n'ai pas eu besoin
00:56:55 de déjeuner pour
00:56:57 corriger mon point de vue. - Mais quand tu connais
00:56:59 quelqu'un, effectivement, tu lui trouves
00:57:01 des circonstances à tes dents. - Alors que quand on dîne,
00:57:03 ça peut être l'inverse.
00:57:05 Tant qu'on n'a pas dîné
00:57:07 avec quelqu'un, on ne peut pas en faire un ennemi.
00:57:09 - Bon, on parlera également
00:57:11 de ce que vous dites
00:57:13 sur Drucker, parce qu'il y a
00:57:15 beaucoup, beaucoup de choses.
00:57:17 Moi, je trouve que c'est absolument formidable.
00:57:19 - Je dis quelque chose que je pense vraiment, je dis qu'il ne fait pas de sport.
00:57:21 Il faillote avec son corps, ce n'est pas la même chose.
00:57:23 C'est-à-dire que si son corps lui garantissait
00:57:25 qu'il ne tomberait pas malade, Drucker
00:57:27 ne ferait pas de sport. Il fait du sport
00:57:29 uniquement pour être sûr de ne pas avoir une maladie.
00:57:31 C'est l'approche que j'en ai, parce que j'aime beaucoup,
00:57:33 comme vous le savez, mais c'est un vrai hypochondriac.
00:57:35 Et comme je partageais à l'époque cette tare
00:57:37 avec lui, je connais bien le problème. - Pourquoi à l'époque ?
00:57:39 - Je ne le sais plus, j'ai arrêté.
00:57:41 J'ai arrêté l'hypochondrie le 23 avril 2019.
00:57:45 Vraiment, j'ai arrêté, net.
00:57:47 J'en ai eu marre. - Là, par exemple,
00:57:49 ce matin, vous avez fait natation ?
00:57:51 - Non, là, j'y vais juste après, Pascal.
00:57:53 - Tous les jours, vous faites... - 3,5 km
00:57:55 de crôle tous les jours.
00:57:57 Depuis avril 2003.
00:57:59 - C'est beaucoup, 3,5 km.
00:58:01 C'est combien de temps ? - Ça fait 100 longueurs
00:58:03 de 33 à... - Et vous faites ça en combien de temps ?
00:58:06 - Une heure dix. - Oui, c'est...
00:58:08 Tous les jours ? - Tous les jours.
00:58:10 Je fais comme si j'avais un flingue sur la tempe
00:58:12 et qu'un type me dit "bon, maintenant, t'y vas".
00:58:14 Je lui dis "mais non, je peux pas, j'ai du travail, tu y vas".
00:58:16 "Mais j'ai du travail, je ne peux pas aller nager".
00:58:18 Et le type invisible dit "je vais tirer".
00:58:20 Donc je lève les mains en l'air et je vais nager.
00:58:22 Il faut faire, ça je le dis pour vos...
00:58:24 vos auditeurs, enfin, vos...
00:58:26 téléspectateurs.
00:58:28 Il faut considérer
00:58:30 que l'heure de sport est la chose
00:58:32 la plus intelligente à faire, la plus importante
00:58:34 de la journée. Il n'y a rien de moins important
00:58:36 que de faire du sport.
00:58:38 Rien de plus important, par contre, que de faire du sport.
00:58:40 C'est le seul rendez-vous vital
00:58:42 de la journée. - Même l'amour ?
00:58:44 - C'est moins intéressant que le crawl.
00:58:46 Non mais je veux dire, la pratique...
00:58:48 Non mais attendez, être amoureux...
00:58:50 Les bas sexuels, quand on est amoureux,
00:58:52 il n'a pas d'équivalent sur la Terre.
00:58:54 En revanche, si on n'est pas amoureux, il vaut mieux
00:58:56 aller faire une heure de crawl qu'une heure de guillepette.
00:58:58 - Et vous êtes amoureux en ce moment ?
00:59:00 - Il est possible que ce soit le cas, oui.
00:59:02 Je ne m'interdis pas de penser que je le suis.
00:59:04 - Mais comment on sait si on est amoureux ?
00:59:06 - C'est très simple. Je ne sais pas
00:59:08 ce qu'en pense Nathan, ça m'intéresserait de qu'on discute de ça.
00:59:10 Je le vois ce soir, de toute façon.
00:59:12 Je sais que je suis amoureux quand je préfère la présence
00:59:14 de sa personne à sa compagnie.
00:59:16 Vous savez, dans "Albertine disparue",
00:59:18 à un moment donné, le narrateur... - De Proust ?
00:59:20 - Oui, de Proust, il entend Albertine monter les escaliers
00:59:22 et il se dit "Zut !
00:59:24 Sa présence, elle arrive,
00:59:26 et donc sa présence physique va m'empêcher
00:59:28 de penser à elle comme je le souhaiterais."
00:59:30 Et je reconnais le fait que je suis amoureux
00:59:32 quand je préfère la présence de la personne à sa compagnie.
00:59:34 Je préfère la savoir ailleurs
00:59:36 et la voir dans ma tête
00:59:38 qu'à côté de moi.
00:59:40 Ça, c'est le signe pour moi du sentiment
00:59:42 amoureux le plus puissant. - J'imagine
00:59:44 ceux qui nous écoutent et qui ne sont pas forcément littéraires,
00:59:46 qui sont peut-être plus pragmatiques
00:59:48 ou moins poètes que vous et qui vous écoutent.
00:59:50 Et je sais parfois qu'ils disent
00:59:52 qu'ils ne vous croient pas,
00:59:54 au fond. Ils pensent qu'il y a
00:59:56 une forme de posture dans ce que vous dites, etc.
00:59:58 Souvent, j'ai entendu cela.
01:00:00 C'est ce qu'on dit des intellectuels, parfois.
01:00:02 Je ne sais pas d'ailleurs si vous vous considérez comme un intellectuel.
01:00:04 - Non, non, comme un écrivain seulement.
01:00:06 - Donc... - C'est déjà pas mal.
01:00:08 Oui, j'ai une posture qui est la mienne.
01:00:10 Je suis le seul sur Terre à avoir cette posture-là.
01:00:12 Et c'est peut-être une imposture,
01:00:14 mais en tout cas, c'est la mienne. Je ne peux pas faire autrement
01:00:16 que d'être l'imposteur que je suis.
01:00:18 J'ai trouvé ma place et cette place est forcément une posture
01:00:20 puisque je me poste à cet endroit.
01:00:22 - Je disais hier que
01:00:24 il y a quelque chose chez vous qui est vrai,
01:00:26 que j'ai mesuré, c'est votre générosité.
01:00:28 Et c'est quoi la générosité ?
01:00:30 C'est être capable tout simplement d'écouter l'autre.
01:00:32 - Le dialogue.
01:00:34 - Oui.
01:00:36 Parfois, les écrivains, sans doute d'ailleurs,
01:00:38 vous êtes retourné sur vous-même,
01:00:40 vous écrivez des heures entières,
01:00:42 vous ne voyez personne pendant quelque temps.
01:00:44 Vous êtes allé, je crois, chez votre grand-mère écrire il y a peu de temps.
01:00:46 - Oui, parce que j'aime bien ma grand-mère.
01:00:48 Elle a 97 ans et demi, elle est en pleine foule.
01:00:50 - Oui, mais là, vous voyez bien. - Et elle vous regarde.
01:00:52 - On la salue. Elisabeth, comment ?
01:00:54 - Simone. Elle est née en 1926.
01:00:56 - Ah oui, c'est sûr.
01:00:58 - Je n'ai même pas dit que je passais.
01:01:00 Statistiquement, elle va me voir arriver.
01:01:02 - Bon, Simone. Mais c'est vrai qu'il y a,
01:01:04 parfois chez les artistes, bien sûr,
01:01:06 qu'ils sont retournés sur eux-mêmes.
01:01:08 C'est la phrase de Proust.
01:01:10 Pour un artiste, il n'y a qu'un choix, ou la vie, ou son art.
01:01:12 Je ne sais pas ce que vous avez choisi, vous, d'abord.
01:01:14 - Les deux. C'est la même chose.
01:01:16 Mais en fait...
01:01:18 - Ah oui, mais Proust a dit, il faut choisir.
01:01:20 C'est ou l'art ou la vie.
01:01:22 - Je considère que Proust a une vie extraordinaire.
01:01:24 Il a une vie intérieure qu'aucun voyageur,
01:01:26 qu'aucun reporter de guerre n'a eue.
01:01:28 La vie intérieure de Proust est bien plus impressionnante
01:01:30 que toutes les guerres du Liban réunies,
01:01:32 que toutes les catastrophes réunies.
01:01:34 Ce qui s'est passé à l'intérieur de cet homme
01:01:36 qui est capable de refaire le monde
01:01:38 pendant que Charlize écrase un morceau de beurre
01:01:40 ou de marmelade dans de la chantilly
01:01:42 est plus impressionnant que toutes les sagas
01:01:44 qu'on peut imaginer dans toutes les séries télévisées.
01:01:46 Et ce que je voulais vous dire par rapport à ça,
01:01:48 et je sais que Nathan a dû lire Nietzsche,
01:01:50 c'est que la vie intérieure de Proust,
01:01:52 et je sais que Nathan a dû lire Nietzsche,
01:01:54 ce qui me caractérise surtout, c'est l'absence d'esprit de sérieux.
01:01:56 Je n'aime pas les gens et je n'aime pas les écrivains
01:01:58 qui sacralisent la littérature.
01:02:00 Dès qu'un type sacralise la littérature,
01:02:02 je sais que ce n'est pas un écrivain.
01:02:04 Ce qui est consubstantiel à la littérature,
01:02:06 c'est l'humour. Et l'humour, c'est la légèreté.
01:02:08 Et donc, c'est un état d'apesanteur.
01:02:10 On s'arrache à la gravité, au sens étymologique du terme.
01:02:12 La gravité, c'est ce qui nous retient au sol.
01:02:14 On va tous mourir.
01:02:16 Essayons de nous amuser aussi un petit peu.
01:02:18 - Et aujourd'hui, l'esprit de compréhension et de gravité
01:02:20 est présent notamment dans les milieux littéraires.
01:02:22 - Il a toujours été.
01:02:24 Moi, je n'aime pas le littéraire.
01:02:26 J'aime la littérature et le littéraire.
01:02:28 Un jour, j'écoutais un chanteur
01:02:30 que j'aime bien par ailleurs qui s'appelle Dominique A.
01:02:32 C'était sur France Culture.
01:02:34 Et il racontait que pendant des années,
01:02:36 dès qu'un passage dans un livre
01:02:38 le faisait rire, il refermait parce qu'il disait
01:02:40 qu'il devait y avoir un problème,
01:02:42 c'est que ça ne doit pas être de la littérature.
01:02:44 Et je pense, le symétrique opposé de ça.
01:02:46 Quand un livre ne me fait pas rire, je sais que le type n'est pas un écrivain.
01:02:48 - Les Proust, c'est drôle, mais les gens ne comprennent pas que c'est drôle.
01:02:50 - Parce qu'ils ne le lisent pas.
01:02:52 - Oui, alors ce n'est pas facile non plus à lire.
01:02:54 Ceux qui ne l'ont jamais lu,
01:02:56 rencontrer Proust,
01:02:58 c'est compliqué, disons-le,
01:03:00 même techniquement.
01:03:02 Les phrases sont longues, ce n'est pas facile.
01:03:04 Mais c'est drôle, et c'est même très drôle.
01:03:06 - Joseph le sait, il écrit des romans policiers maintenant.
01:03:08 Proust était très malin et il s'arrangeait quand même,
01:03:10 mine de rien, pour qu'il y ait des petits suspens
01:03:12 dans ses pages.
01:03:14 C'est très bien fait d'ailleurs.
01:03:16 Il est très fort parce qu'il commence par
01:03:18 l'enfant qui attend
01:03:20 que sa mère vienne l'embrasser le soir.
01:03:22 Tout le monde a vécu ça, donc il savait très bien ce qu'il faisait.
01:03:24 C'est beaucoup plus scénarisé que ce qu'on pense.
01:03:26 - On lira des passages tout à l'heure.
01:03:28 L'actualité, vous savez qu'on aime ces allers-retours
01:03:30 entre l'actualité et nos invités
01:03:32 que nous recevons tous les jours à partir de 10h.
01:03:34 Je voulais quand même vous parler de la polémique de Mahmoud Abbas.
01:03:36 Puisque l'Union européenne a condamné
01:03:38 hier les propos du président palestinien
01:03:40 qui alimente l'antisémitisme
01:03:42 et qui maintenant régulièrement, tous les jours
01:03:44 quasiment, parle
01:03:46 à une sortie antisémite.
01:03:48 Fin août, il avait
01:03:50 prononcé un discours en Syrie, Georges Dany occupé,
01:03:52 dans lequel il avait notamment affirmé qu'Hitler n'a pas
01:03:54 tué les Juifs parce qu'ils étaient Juifs.
01:03:56 Adolf Hitler a dit
01:03:58 qu'il combattait les Juifs parce qu'ils étaient usuriers
01:04:00 et liés à l'argent.
01:04:02 Et ces propos, selon l'Union européenne,
01:04:04 bien sûr, banalisent la Shoah,
01:04:06 alimentent ainsi l'antisémitisme et constituent une insulte
01:04:08 aux millions de victimes de la Shoah.
01:04:10 L'ambassadeur d'Israël à l'ONU appelle
01:04:12 la communauté internationale à condamner la haine
01:04:14 dangereuse et les mensonges. Mais ce qui peut
01:04:16 nous intéresser, c'est parce
01:04:18 qu'il avait reçu la médaille
01:04:20 de Paris et qu'elle
01:04:22 lui a été retirée.
01:04:24 Eh bien, écoutez,
01:04:26 c'est la première fois qu'on veut dire du bien d'Anne Hidalgo.
01:04:28 Donc,
01:04:30 Anne Hidalgo a écrit
01:04:32 "Vous avez récemment justifié l'extermination
01:04:34 des Juifs d'Europe pendant la Seconde Guerre mondiale
01:04:36 avec une volonté manifeste de nier
01:04:38 le génocide dont les
01:04:40 populations juives d'Europe ont été
01:04:42 victimes de la part du régime nazi et de ses alliés.
01:04:44 La Shoah fait partie de l'histoire de Paris.
01:04:46 Dans notre ville, durant la Seconde Guerre mondiale,
01:04:48 des dizaines de milliers d'enfants, de femmes et d'hommes
01:04:50 de confession juive ont été
01:04:52 raflés, déportés, puis exterminés.
01:04:54 Et c'était Francis Spiner
01:04:56 qui avait alerté le maire
01:04:58 du 16e arrondissement, qui avait dit, après les
01:05:00 déclarations intolérables de Mahmoud Abbas,
01:05:02 "Nous avons décidé avec Rachida Dati
01:05:04 de déposer un vœu au prochain
01:05:06 conseil de Paris afin que lui soit
01:05:08 retirée la médaille Grand Vermeil
01:05:10 de la ville de Paris qui lui avait été attribuée
01:05:12 par Anne Hidalgo."
01:05:14 Donc, visiblement, ça va se faire
01:05:16 ou ça s'est fait ou c'est fait. - Ça s'est fait, manifestement.
01:05:18 - Ça s'est fait, c'est...
01:05:20 - Ça va plus loin que ça parce que quand on lit la biographie
01:05:22 de Hitler par Jan Kershaw,
01:05:24 il a une thèse exceptionnelle. Il dit
01:05:26 que le seul moyen de se débarrasser des Juifs
01:05:28 c'était précisément de déclencher la Seconde Guerre mondiale.
01:05:30 C'est-à-dire que la Seconde Guerre mondiale
01:05:32 est un moyen d'arriver
01:05:34 à ses fins et non pas
01:05:36 une sorte de combat parallèle
01:05:38 dont il aurait profité, si vous voulez, pour exterminer
01:05:40 les Juifs. L'extermination précède
01:05:42 si vous voulez, la volonté de faire la guerre.
01:05:44 - Ce que montrent
01:05:46 les propos d'Abbas, c'est que le pire ennemi des
01:05:48 Palestiniens, ce sont les dirigeants.
01:05:50 Parce qu'ils ont eu Arafat,
01:05:52 ils ont maintenant quelqu'un qui a 88 ans,
01:05:54 qui ne peut...
01:05:56 Vous savez, il ne fait pas sous lui,
01:05:58 mais il pense sous lui, Abbas.
01:06:00 Depuis 12 ans,
01:06:02 il n'a jamais été confronté au suffrage.
01:06:04 Évidemment, il est
01:06:06 personna non grata à Gaza, il est personna non grata
01:06:08 dans un certain nombre de pays
01:06:10 musulmans, de plus en plus.
01:06:12 Donc le pire ennemi des Palestiniens aujourd'hui,
01:06:14 avant de s'occuper d'Israël,
01:06:16 ce sont les dirigeants palestiniens eux-mêmes.
01:06:18 - Oui, deux petites remarques.
01:06:20 La première, c'est que, donc là,
01:06:22 vous avez le président de l'autorité palestinienne
01:06:24 qui est le premier négationniste
01:06:26 du monde, celui qui a
01:06:28 la plus grande audience. Là où c'est majeur,
01:06:30 c'est que ces derniers temps, il y a beaucoup d'attentats
01:06:32 en Israël contre des civils,
01:06:34 et qu'il y a une partie des analystes
01:06:36 à l'international qui s'en viennent
01:06:38 nous dire que ce n'est pas de l'antisémitisme, mais que
01:06:40 c'est des attentats politiques. Un peu comme
01:06:42 il pouvait y avoir pendant la guerre d'Algérie,
01:06:44 quand il y a des attentats sur des rabbins,
01:06:46 sur des enfants dans des synagogues, etc.
01:06:48 Donc là, vous avez le président de l'autorité palestinienne
01:06:50 qui a des propos viscéralement antisémites
01:06:52 sur quelque chose qui précède la création
01:06:54 d'Israël. Donc, ça devient la démonstration
01:06:56 qu'il y a un problème d'antisémitisme
01:06:58 chez les dirigeants palestiniens
01:07:00 et chez une partie de la population.
01:07:02 Et la deuxième chose, je suis parfaitement d'accord
01:07:04 avec vous, c'est que ça fait une peine folle pour le peuple
01:07:06 palestinien. Dans son histoire, le peuple palestinien
01:07:08 n'a jamais été aussi seul qu'aujourd'hui,
01:07:10 avec la colonisation qui s'est intensifiée
01:07:12 en Cisjordanie, avec les pays sunnites
01:07:14 qui les ont lâchés, et avec des dirigeants
01:07:16 qui ne trouvent rien de mieux à faire pour les défendre
01:07:18 sur la scène internationale que de tenir
01:07:20 des propos aussi abominables.
01:07:22 Donc, si vous voulez, ces deux aspects-là doivent, à mon avis,
01:07:24 être pris en considération.
01:07:26 - Avec autre chose, Pascal, ce qu'il dit, Hitler n'a pas
01:07:28 détruit les juifs parce qu'ils étaient juifs, mais parce qu'ils étaient usuriers.
01:07:30 Mais précisément, le fait de définir le juif
01:07:32 comme usurier est la base même de l'antisémitisme.
01:07:34 - Exactement. - Donc, c'est vraiment un raisonnement qui tourne en rond.
01:07:36 - Exactement. On va être dans
01:07:38 quelques instants avec Jacques Vendreau,
01:07:40 puisque c'est vendredi, Vendreau,
01:07:42 et il sera quelque part, et on
01:07:44 découvrira où il est. Ce soir, c'est
01:07:46 la Coupe du monde de rugby. Donc, j'imagine
01:07:48 que ça aura peut-être un rapport avec le rugby.
01:07:50 Je ne sais pas si vous allez regarder ou pas.
01:07:52 - Je vais regarder. - Ce soir, ça va être intéressant de voir
01:07:54 d'ailleurs le nombre de téléspectateurs.
01:07:56 - On va se gagner, bien sûr.
01:07:58 - Ça va être le nombre de téléspectateurs. - On l'a gagné deux fois,
01:08:00 je crois, contre eux.
01:08:02 - Oui, mais ce n'est pas la meilleure équipe des All Blacks, nous disait
01:08:04 Gérard Rolls hier.
01:08:06 Donc, on va se connecter avec
01:08:08 l'ami Jacques Vendreau. Mais on est
01:08:10 avec Yann Moix ce matin, qui a parlé
01:08:12 de Michel Drucker dans ce...
01:08:14 D'ailleurs, il y a combien de pages ?
01:08:16 Il y a 1200 pages.
01:08:18 Alors, Drucker n'habite pas
01:08:20 le 21e siècle.
01:08:22 Il est resté bien au
01:08:24 chaud dans le 20e.
01:08:26 Celui de ses débuts, puis de sa gloire.
01:08:28 C'est ça qui est génial. Parce qu'on se dit,
01:08:30 le talent, l'inspiration,
01:08:32 comment ça arrive dans un cerveau pour dire
01:08:34 cette phrase "Drucker n'habite pas le 21e
01:08:36 siècle, il est bien resté au chaud dans le 20e".
01:08:38 C'est le talent, ça. - C'est vrai.
01:08:40 - Oui, mais c'est vrai, c'est formidable.
01:08:42 - Je le vois, c'est ce que je ressens. - Oui.
01:08:44 Mais vous voyez ce que je veux dire ?
01:08:46 L'inspiration de cette phrase...
01:08:48 C'est les fulgrances de style.
01:08:50 - C'est évident,
01:08:52 quand on connaît bien Michel, ça saute aux yeux.
01:08:54 - Oui, mais il faut trouver.
01:08:56 Je ne sais pas ce qu'en pense Laetitia, parce qu'on essaye tous
01:08:58 d'écrire un peu et de trouver des formules.
01:09:00 Et puis, parfois, on est content, et puis, parfois,
01:09:02 on n'est pas content. Et puis, parfois, on trouve que c'est médiocre.
01:09:04 Et puis, au contraire, parfois, on dit "Ah, j'ai trouvé ça".
01:09:06 - Il ne faut pas trop réfléchir. Il faut écrire la mitraillette.
01:09:08 - Ce qui est fabuleux aussi dans la
01:09:10 littérature, c'est que les formules
01:09:12 nous semblent évidentes une fois qu'on les allume.
01:09:14 - On ne les aurait jamais trouvées soi-même.
01:09:16 Et c'est ça qui est magnifique dans le métier de l'écrivain.
01:09:18 - Moi, si je ne les écrivais pas,
01:09:20 je ne les aurais jamais trouvées moi-même.
01:09:22 - C'est en les écrivant que vous trouvez...
01:09:24 - Je veux dire par là qu'il n'y a qu'en écrivant qu'on peut les trouver.
01:09:26 - Je trouve que vous êtes de plus en plus drôle, en fait.
01:09:28 - Je vais vous dire...
01:09:30 - Je l'ai toujours été, mais on ne se connaissait pas.
01:09:32 - Ah non, mais attendez, je vous voyais
01:09:34 chez Ruquier, vous étiez moins drôle que ça.
01:09:36 - Quand vous avez en face de vous Jean Cazeneuve
01:09:38 et de Miguel Villepin, ce n'est pas évident d'éclater de rire.
01:09:40 - Oui, mais je trouve que vous êtes de plus en plus rigolo.
01:09:42 - Oui, mais...
01:09:44 - Il faut du temps pour être un enfant, paraît-il.
01:09:48 - Oui, mais c'est parce qu'on ne se connaissait pas bien.
01:09:50 - Peut-être.
01:09:52 Donc, Ruquier n'habite pas le XXIe siècle.
01:09:54 Il est resté bien au chaud au XXe,
01:09:56 celui de ses débuts, puis de sa gloire.
01:09:58 Il est toujours là, sa gloire.
01:10:00 Tout le monde est passé chez lui. Il est présent dans le paysage,
01:10:02 ainsi que le soleil, les arbres ou la pluie.
01:10:04 Il vieillit, mais fait vieillir tout le monde en même temps que lui.
01:10:06 Tel est son tour de passe-passe
01:10:08 pour nous amener aux abords du tombeau,
01:10:10 sans que nous nous en apercevions.
01:10:12 Lorsque j'avais trois ans, son visage apparaissait le dimanche après-midi
01:10:14 sur les écrans de télévision. Je viens d'en avoir 48
01:10:16 et il est toujours là. Il nous parle de Johnny
01:10:18 ou Eddie, comme s'ils venaient de sortir
01:10:20 leur premier album, surtout dans sa galaxie
01:10:22 congelée. Nul ne semble
01:10:24 plus primordial que ça, nous.
01:10:26 Son pendant culturel est Bernard Pivot,
01:10:28 dont le Johnny est Jean Dorme, son
01:10:30 homme du XXe siècle. Ruquier a choisi de rester
01:10:32 dedans, ainsi que dans un bunker,
01:10:34 etc. C'est formidable.
01:10:36 Vous écrivez ça d'une traite ? Je suis obligé,
01:10:38 parce que... Vous ne corrigez pas ?
01:10:40 Non, jamais.
01:10:42 Arrêtez. Non, jamais. Vous êtes un génie.
01:10:44 Non, mais ce n'est pas ça.
01:10:46 On n'écrit pas la même chose quand on écrit à toute vitesse
01:10:48 que si on écrit lentement. C'est-à-dire
01:10:50 pour le meilleur et pour le pire. Il y a des idées
01:10:52 qu'on ne peut pas avoir si on fait attention.
01:10:54 Il faut y aller à la mitraillette, surtout pour un journal.
01:10:56 C'est le but du jeu,
01:10:58 c'est de ne pas réfléchir en écrivant.
01:11:00 Dans un roman, c'est différent
01:11:02 parce qu'il faut relire les épreuves, etc.
01:11:04 Là, j'ai vraiment
01:11:06 une seule coulée.
01:11:08 Pour le meilleur et pour le pire.
01:11:10 Je peux prendre n'importe quelle page
01:11:12 tellement...
01:11:14 Vraiment, parce qu'on lit aussi comme ça.
01:11:16 Je tombe là, page 626.
01:11:18 "Tous les livres lus que les terroristes
01:11:20 tuent quand ils tirent dans le tas
01:11:22 et que de théorèmes assimilés,
01:11:24 démontrés, que de films décortiqués, de poèmes
01:11:26 appris, que de mots lus, un auto-dafé
01:11:28 d'explications, d'éclaircissements, de nuances,
01:11:30 de ratires, tous les livres ne n'ont encore
01:11:32 lu que les terroristes tuent
01:11:34 quand ils tirent."
01:11:36 Oui, quand un terroriste
01:11:38 tue quelqu'un, il tue quelqu'un qui aurait
01:11:40 pu lire Marcel Proust et qui ne le lira jamais à cause
01:11:42 du terroriste. - Oui, j'ai compris.
01:11:44 - Non mais ça m'a frappé.
01:11:46 Et pire,
01:11:48 il peut tuer aussi quelqu'un qui aurait écrit
01:11:50 un chef-d'oeuvre. - Dieu est humble.
01:11:52 Dieu est humble, il respecte les hommes
01:11:54 mais il entend conserver sa part de divinité.
01:11:56 Il y a coupure entre le monde divin
01:11:58 et le monde humain.
01:12:00 C'est intéressant.
01:12:02 Vous avez trois heures.
01:12:04 - Ah oui ? - Cinq, mieux.
01:12:06 - Bon, Jacques Vandrouw est avec nous, vendredi, Vandrouw.
01:12:08 ...
01:12:10 ...
01:12:12 ...
01:12:14 ...
01:12:16 ...
01:12:18 ...
01:12:20 ...
01:12:22 ...
01:12:24 ...
01:12:26 ...
01:12:28 ...
01:12:30 ...
01:12:32 - Le grand retour de Vendredi Vandrouw.
01:12:34 ...
01:12:36 - Cher Jacques, cher Jacques.
01:12:38 - Comment ça va ? - Où êtes-vous ?
01:12:40 Avec qui êtes-vous ?
01:12:42 - Alors je suis avec la personne
01:12:44 la plus importante
01:12:46 au monde.
01:12:48 Vous avez bien saisi.
01:12:50 C'est le président de la Fédération
01:12:52 Française de Rugby.
01:12:54 Donc si vous voulez des places,
01:12:56 c'est maintenant, jamais qu'on s'assoit.
01:12:58 Je vous le dis tout de suite, il en a plein.
01:13:00 Florian Grille a accepté de me recevoir
01:13:02 dans ses bureaux. J'ai simplement
01:13:04 rappelé que la Coupe du Monde,
01:13:06 vous l'avez dit, ça commence ce soir avec France-Nouvelle-Zélande.
01:13:08 Il y a 20 équipes qui sont qualifiées.
01:13:10 Il y a 4 favoris, la France,
01:13:12 l'Afrique du Sud, l'Italie, les Blacks.
01:13:14 Il y a 4 poules. La finale,
01:13:16 c'est le 28 octobre au Stade de France
01:13:18 et la France va jouer après contre la Namibie,
01:13:20 le Uruguay et l'Italie.
01:13:22 Voilà, 48 matchs. Florian Grille
01:13:24 est avec nous. Pascal,
01:13:26 je sais que vous ne pouvez pas aller au stade ce soir
01:13:28 et le président de la Fédération
01:13:30 Française de Rugby est bouleversé
01:13:32 car vous avez préféré
01:13:34 aller dîner avec Orlando.
01:13:36 Donc on est un peu surpris, si c'est vrai,
01:13:38 avec le président parce qu'il voulait vous inviter
01:13:40 en début de week-end et que vous êtes dans la réplique.
01:13:42 Mais vous m'avez dit hier, non,
01:13:44 je ne peux pas y aller parce que je préfère dîner
01:13:46 avec Orlando. On est un peu étonnés.
01:13:48 Donc le président est à votre disposition.
01:13:50 Mais non, mais d'abord, je salue Florian Grille
01:13:52 mais c'est vrai que j'imagine,
01:13:54 Florian, que vous devez avoir beaucoup d'amis
01:13:56 depuis des jours
01:13:58 parce que tout le monde doit vous demander
01:14:00 une place et des gens peut-être,
01:14:02 vous savez, que vous n'avez pas vu depuis très longtemps
01:14:04 qui prennent de vos nouvelles et puis au bout de
01:14:06 3, 4, 5 minutes,
01:14:08 ils se disent "Quand est-ce que je vais quand même
01:14:10 lui demander quelque chose ?" J'imagine que c'est ça
01:14:12 votre quotidien
01:14:14 et des places, tout le monde, va être
01:14:16 ce soir, évidemment, pour ce match
01:14:18 extraordinaire.
01:14:20 Oui, c'est effectivement
01:14:22 le quotidien mais je le dis, il n'y a pas de place,
01:14:24 il n'y a plus de place disponible. On aurait pu faire
01:14:26 un stade de 800 000 places ou même plus
01:14:28 pour ce match mythique et ça va être
01:14:30 un moment énorme. J'espère que ça va donner le sourire
01:14:32 au pays. - Bon, est-ce que le président
01:14:34 de la République sera présent ?
01:14:36 - Bien sûr, bien sûr, il sera là,
01:14:38 il sera là également pour le match à Lille
01:14:40 et je crois qu'il a prévu d'être là pour le quart,
01:14:42 demi et final et j'espère avec les... - Le quart
01:14:44 de final, si j'ai bien compris, c'est ça qui m'inquiète,
01:14:46 on jouerait contre l'Irlande si on sort
01:14:48 de la poule ? - Alors ça dépend,
01:14:50 ça peut être l'Irlande, ça peut être l'Afrique du Sud
01:14:52 mais il faut se méfier des Écossais donc
01:14:54 voilà, c'est... - Oui mais a priori, c'est
01:14:56 l'Irlande et l'Afrique du Sud, c'est...
01:14:58 ce sont les deux équipes les plus
01:15:00 fortes donc c'est dommage
01:15:02 peut-être et piégeux surtout
01:15:04 en quart de final de tomber sur
01:15:06 l'Irlande ou... parce qu'on va sans doute
01:15:08 sortir quand même de la poule
01:15:10 mais après en quart de final tomber
01:15:12 sur l'Irlande qui est a priori la meilleure équipe du monde
01:15:14 aujourd'hui, c'est pas simple.
01:15:16 - Oui, il y a quatre équipes qui sont
01:15:18 dans un mouchoir de poche et qui sont au top du classement
01:15:20 mondial, il y a l'Afrique du Sud, l'Irlande,
01:15:22 les Blacks et la France.
01:15:24 Nous on est troisième nation mondiale aujourd'hui
01:15:26 donc il y aura match, mais il y aura match mais on aura
01:15:28 les supporters avec nous et puis les
01:15:30 1950 Club de France qui poussent derrière
01:15:32 aussi et tous les bénévoles qui poussent derrière
01:15:34 et ça, il se passe quelque chose quand même
01:15:36 dans le pays, hein. - Ah bah oui, non mais ça je suis
01:15:38 d'accord avec vous. - On a l'impression d'être en
01:15:40 98, voilà, on est en train de vivre
01:15:42 un moment incroyable. - Bon,
01:15:44 on en a besoin en plus. - Ce matin,
01:15:46 j'étais avec Serge Blanco qui est le consultant
01:15:48 d'Europe 1, il a l'impression qu'il va jouer
01:15:50 tout à l'heure tellement tout le monde est
01:15:52 imprégné par ce match de ce soir
01:15:54 qui est l'équivalent
01:15:56 je veux dire d'un France-Brésil en football
01:15:58 au début du monde de football,
01:16:00 c'est un peu l'équivalent et c'est pour ça
01:16:02 que tout le monde est très
01:16:04 agité, il y aura 660
01:16:06 joueurs qui vont participer
01:16:08 à cette Coupe du Monde, mais vraiment,
01:16:10 vous voyez, par exemple, en place de la Concorde, il y a une fin de zone
01:16:12 qui va être extraordinaire, mais c'est fabuleux
01:16:14 que tout ça, c'est en partie grâce
01:16:16 à vous Président, mais dites bien Pascal
01:16:18 qu'il n'y a pas de place, vous n'êtes pas capable d'annoncer ton défi.
01:16:20 Je vais te dire, finalement, que j'aime venir.
01:16:22 Il n'y a pas de place pour le match, mais il y a plein de places
01:16:24 dans les écoles de rugby.
01:16:26 On peut envoyer les enfants dans les écoles
01:16:28 de rugby parce qu'on aide à construire
01:16:30 des parcours de vie, le rugby est une dimension
01:16:32 sportive, mais il est aussi éducatif
01:16:34 et je pense qu'on apprend le respect,
01:16:36 c'est pas mal dans la société. Non mais je suis d'accord avec vous
01:16:38 et moi c'est un de nos chevaux de bataille ici, de dire
01:16:40 aux enfants, faites du sport, faites du sport,
01:16:42 faites du sport, faites du sport. Bon Jacques, il fait
01:16:44 tout petit à côté de vous, vraiment,
01:16:46 il fait tout. Le Président de la Fédération
01:16:48 Française de Rugby, il jure quand même
01:16:50 1m98.
01:16:52 Non, un peu moins, mais c'est bon.
01:16:54 En tout cas, c'était un plaisir
01:16:56 de vous avoir. Merci cher Jacques,
01:16:58 très vite, très vite.
01:17:00 Demain,
01:17:02 demain, la Ciotat,
01:17:04 l'association Maris pour la vie,
01:17:06 organisée par Michel Platini, qui sera
01:17:08 au Stade de France ce soir pour la première
01:17:10 fois depuis 20 ans,
01:17:12 invité par son ami Serge Blanco.
01:17:14 Le Variété Club de France jouera à 16h30.
01:17:16 16h30 de Variété, demain,
01:17:18 évidemment, ça n'aurait pas été complet si vous ne nous aviez
01:17:20 pas donné le match du
01:17:22 Variété que tout le monde attend. Merci cher Jacques,
01:17:24 Président, allez
01:17:26 France, allez petits, allez bleus.
01:17:28 On est
01:17:30 avec l'ami Yann Moix,
01:17:32 Philippe Labreau,
01:17:34 pour qui tous les deux nous avons une tendresse,
01:17:36 vous le rencontrez, et
01:17:38 il écrit "Je ne t'aiderai pas, Coco,
01:17:40 tu vas te démerder,
01:17:42 et je te suivrai de loin."
01:17:44 Écrit partout, dans les revues, les magazines,
01:17:46 les quotidiens, fait des beaux livres,
01:17:48 part en reportage, sois curieux, va voir ce qui
01:17:50 se passe là où ça se passe, fais du cinéma.
01:17:52 - Quand j'avais 24 ans, je l'avais rencontré.
01:17:54 - Bien sûr, vous le rencontrez en
01:17:56 90, c'est ça, donc il...
01:17:58 Fais tout, tel est la Labreau
01:18:00 University. Si tu veux en être
01:18:02 diplômé, obtiens le diplôme
01:18:04 par toi-même. Moi, je ne bougerai pas
01:18:06 le petit doigt. Tu crois que parce que
01:18:08 tu forces les portes de mon bureau au culot
01:18:10 et que tu m'arraches un rendez-vous que je n'avais pas
01:18:12 vraiment envie de t'accorder, je vais te mâcher le travail,
01:18:14 que tout va te tomber droit dans le bec.
01:18:16 Tu plaisantes, j'espère.
01:18:18 Ça, c'est une phrase à la Labreau.
01:18:20 Tu plaisantes, j'espère.
01:18:22 Mais il a raison sur nous.
01:18:24 Vous avez suivi son conseil ? - De toute façon, il ne m'a pas aidé,
01:18:26 donc je ne pouvais pas faire autrement que de suivre.
01:18:28 Le mec, il me fout à la porte, donc j'ai suivi
01:18:30 son conseil. - Oui, mais c'est pour votre bien.
01:18:32 - Étant donné que son conseil, c'était de rien faire pour moi, j'ai suivi
01:18:34 son conseil. - Non, mais...
01:18:36 - Ah oui, d'accord, mais sur le coup, j'avais
01:18:38 pas bien compris que... Mais qu'est-ce
01:18:40 que vous dites, jeune qui vient vous voir ?
01:18:42 - Ah ben, je suis très ouvert.
01:18:44 Vous pouvez demander à Nathan, d'ailleurs. - Oui.
01:18:46 - Il était venu me voir un jour après
01:18:48 un débat que j'ai fait avec Bernard-Henri Lévy,
01:18:50 et je ne l'avais pas foutu à la porte. - Non.
01:18:52 - Non, non.
01:18:54 Il est 10h30.
01:18:56 Donc, félicité
01:18:58 à Kindeki, il va nous rappeler
01:19:00 les titres. Et puis,
01:19:02 ensuite, je voulais vous parler
01:19:04 des animaux également qui ont été abandonnés.
01:19:06 On avait un sujet à vous proposer. Je ne sais pas si on aura
01:19:08 le temps de le voir, ce sujet. On peut peut-être
01:19:10 le voir, d'ailleurs, à l'instant,
01:19:12 parce que c'est extrêmement important.
01:19:14 Mais d'abord, effectivement,
01:19:16 elle est avec nous, félicité.
01:19:18 Donc, elle nous rappelle les titres.
01:19:20 - Elle a eu le père
01:19:22 d'une lycéenne en abaya, placée en
01:19:24 garde à vue après avoir menacé de mort
01:19:26 le proviseur de l'établissement
01:19:28 à Clermont-Ferrand. C'est une information
01:19:30 de nos confrères de la montagne. L'adolescente
01:19:32 s'est vue refuser l'entrée dans son lycée
01:19:34 à deux reprises parce qu'elle portait une abaya.
01:19:36 C'est ce qui a provoqué la colère du père de famille.
01:19:38 Il y a un mois,
01:19:40 une jeune femme de 29 ans était victime d'un viol
01:19:42 particulièrement barbare à Cherbourg.
01:19:44 On vous en parlait encore hier.
01:19:46 Mégane a été sortie du coma artificiel.
01:19:48 Le principal suspect,
01:19:50 Oumar N., 18 ans, est toujours
01:19:52 en détention provisoire. Il était déjà
01:19:54 bien connu des services de police, mais l'homme
01:19:56 semait également la terreur dans son quartier,
01:19:58 le quartier d'Octeville.
01:20:00 Et pour finir, regardez cette image émouvante.
01:20:02 Sana et Sarabi, les deux
01:20:04 petites lionnes du zoo de Thoiry, dans
01:20:06 les Yvelines, font leur première sortie en public.
01:20:08 Elles sont nées le 22 juin dernier.
01:20:10 - Je rêverais
01:20:12 qu'on fasse passer un examen
01:20:14 de culture générale à la plupart des
01:20:16 ministres, écrivez-vous. Il y aurait de quoi se
01:20:18 faire peur. Mieux encore, plus sadique,
01:20:20 une dictée. Ce serait l'hécatombe.
01:20:22 Nous nous vantons à juste titre de nos médailles
01:20:24 Fields et de la magnificence de l'ENS,
01:20:26 mais il faudrait parallèlement souligner que les
01:20:28 résultats des jeunes Français sont en
01:20:30 mathématiques les pires de l'Union
01:20:32 Européenne. La culture générale
01:20:34 de ceux qui nous gouvernent vous inquiète.
01:20:36 - Oui. Et pire que ça, je trouve que s'ils
01:20:38 prenaient comme François Mitterrand le temps de
01:20:40 lire 15 minutes de Stendhal par jour,
01:20:42 tout seul, sans conseiller,
01:20:44 ils y gagneraient. En
01:20:46 puissance de feu intellectuel, en nuance,
01:20:48 en temps de repos, en temps de
01:20:50 gratuité artistique. Et je crois
01:20:52 que c'est...
01:20:54 La littérature notamment n'a pas été inventée
01:20:56 pour se cultiver. Elle a été inventée
01:20:58 pour penser, pour
01:21:00 savoir qui on est, pour se trouver. Et
01:21:02 peut-être pour opérer des forages
01:21:04 dans une brutalité quotidienne
01:21:06 qui n'a aucun sens si on n'a pas quelques
01:21:08 balises, si on n'a pas quelques points de repère
01:21:10 qui sont les grands écrivains qui ont pensé
01:21:12 pour nous et qui pensent souvent la même chose
01:21:14 que nous en mieux et qui nous permettent
01:21:16 de calculer à l'avance quelques coûts et
01:21:18 qui nous empêchent de faire à chaque fois de la
01:21:20 politique à vue.
01:21:22 - Georges Fenech, qui est d'une autre génération d'hommes
01:21:24 politiques, ceux avec qui vous avez grandi
01:21:26 étaient plus cultivés qu'ils ne
01:21:28 sont aujourd'hui ? - J'ai l'avènement qu'il récitait du latin
01:21:30 quand il est sorti du coma.
01:21:32 Il finit ce temps-là. - Non, je crois qu'il y a
01:21:34 une baisse du niveau intellectuel
01:21:36 du niveau général, de culture
01:21:38 générale dans la classe politique. Ça c'est
01:21:40 évident. Ce que vous dites
01:21:42 des chefs de l'État,
01:21:44 je peux le dire des députés, de manière générale,
01:21:46 la classe politique. On ne prend plus le temps de lire
01:21:48 d'ailleurs. On est face à une
01:21:50 actualité qui chasse l'autre
01:21:52 et on devrait effectivement forer, comme
01:21:54 vous dites, et puis prendre le temps de relire.
01:21:56 - Il semble que ce n'est pas le cas d'Emmanuel Macron qui continue
01:21:58 à lire beaucoup de philo. - Il est au-dessus, oui.
01:22:00 - Il est quand même au-dessus de la mêlée.
01:22:02 - La politique,
01:22:04 justement, je n'aime pas la politique,
01:22:06 jamais je n'y ai cru. Une seule seconde au dévouement
01:22:08 pour la chose publique, je ne
01:22:10 vois là qu'une compétition maniaque
01:22:12 des égaux, une jungle à pouvoir,
01:22:14 une obsession du destin. Entrer
01:22:16 dans l'histoire n'est permis qu'un seul
01:22:18 de temps en temps. On s'écharpe
01:22:20 pour la postérité. Vous ne pensez pas que
01:22:22 c'est la même chose pour les artistes ? - Oui, ce n'est pas très grave
01:22:24 ce que je dis là, parce qu'en fait, il y a une ruse
01:22:26 de la raison politique qui fait que c'est grâce aux ambitions
01:22:28 personnelles et aux égaux que les choses se font.
01:22:30 Donc, ce n'est pas très grave. Non mais c'est d'une banalité.
01:22:32 Vous voyez, parfois on peut aussi dire des choses d'une banalité.
01:22:34 - C'est vrai aussi pour les artistes. - Pourtant, c'est-à-dire que l'égo est un moteur.
01:22:36 Vouloir laisser sa place dans l'histoire,
01:22:38 quitte à contrarier ses propres idées,
01:22:40 comme l'a fait Mitterrand, ce n'est pas grave.
01:22:42 C'est un moteur.
01:22:44 C'est le carburant.
01:22:46 Non mais c'est le carburant des hommes politiques.
01:22:48 Sans cette ambition
01:22:50 corseautée aux gènes,
01:22:52 on ne peut pas devenir chef d'État.
01:22:54 Et sans ce moteur-là,
01:22:56 on ne peut pas changer la société.
01:22:58 Même quitte à bifurquer,
01:23:00 quitte à trahir ses propres
01:23:02 pulsions et impulsions premières,
01:23:04 Mitterrand s'est transformé en homme de gauche
01:23:06 pour arriver au pouvoir. Il n'avait absolument rien
01:23:08 balistiquement parlant sur la rampe
01:23:10 de lancement originelle. Il n'était pas fait
01:23:12 pour allunir dans le parti socialiste.
01:23:14 - Oui, mais il y a parfois des gens qui ont la grâce, regardez Nathan.
01:23:16 Nathan, il a la grâce.
01:23:18 Et Nathan a une particularité.
01:23:20 Pour moi, c'est un écrivain et un futur grand écrivain.
01:23:22 - Il n'a pas un ego, il n'a pas cherché la lumière.
01:23:24 Il est venu par hasard.
01:23:26 - Nathan Devers n'est pas un homme politique.
01:23:28 Il a eu l'intelligence de ne pas choisir cela.
01:23:30 Et ce que j'aime particulièrement
01:23:32 chez Nathan, c'est que
01:23:34 dans l'ancienne génération, les personnes
01:23:36 qui avaient son talent étaient hautaines.
01:23:38 Et ce qui est particulièrement agréable
01:23:40 avec Nathan, c'est qu'il a sa puissance de feu intellectuel
01:23:42 qu'on connaît, sa jeunesse
01:23:44 et l'humilité. Ce n'est pas quelqu'un
01:23:46 qui la ramène. Et je crois que ça,
01:23:48 c'est quand même assez exceptionnel pour avoir à le saluer.
01:23:50 C'est tout. Ce qui fait un homme très agréable.
01:23:52 - Ce que je traduis en disant la grâce.
01:23:54 - Il est très agréable à vivre.
01:23:56 Nathan est très agréable à vivre.
01:23:58 - Et vous ? - Moi, je suis facile
01:24:00 à vivre, mais pas agréable.
01:24:02 - Vous êtes facile, mais vous
01:24:04 vivez tout seul. - Oui, c'est pour ça
01:24:06 que je suis facile.
01:24:08 - Vous n'avez pas d'enfant ? - Non, mais j'ai deux chats.
01:24:10 - Vous n'avez pas d'enfant ? - Non.
01:24:12 Je ne suis pas pédophobe, mais je n'ai pas
01:24:14 d'enfant. Non, je veux dire, la pédophobie,
01:24:16 c'est détester les enfants. J'aime les enfants
01:24:18 à condition qu'ils ne soient pas de moi.
01:24:20 - Mais vous avez...
01:24:22 - J'adore les enfants des autres. - Vous n'avez pas d'enfant
01:24:24 parce que vous n'en voulez pas ou parce
01:24:26 que la vie a ainsi fait ? - Sacha Guitry a dit
01:24:28 "tant que je n'aurai pas d'enfant, je serai toujours un fils".
01:24:30 Moi, ce n'est pas ça. C'est que tant que je n'aurai pas d'enfant,
01:24:32 j'en serai toujours un.
01:24:34 Non, je n'ai pas pensé à me reproduire.
01:24:36 Je n'ai pas eu le temps ou je n'ai pas pensé.
01:24:38 Ça m'a échappé. Je n'ai pas vu le moment où j'aurais dû le faire.
01:24:40 - Mais c'est possible. - Tout est possible.
01:24:42 On sait que la qualité
01:24:44 du sperme chez les hommes
01:24:46 est la même de 12 ans et demi à 99 ans.
01:24:48 - Donc vous n'excluez pas ?
01:24:50 - Ah non, on n'exclue jamais rien.
01:24:52 - C'est une jeune femme parce que je sais que c'est plutôt
01:24:54 votre attirance. Si une jeune femme
01:24:56 vous demande un jour un enfant, vous lui diriez
01:24:58 peut-être oui ? - Pour l'instant, j'ai toujours dit non.
01:25:00 C'est pour ça qu'à chaque fois, j'ai changé de jeune femme.
01:25:02 Mais un jour, je dirais peut-être oui.
01:25:04 - Laetitia,
01:25:06 écoute...
01:25:08 - Non, non.
01:25:10 Sans commentaire, Laetitia.
01:25:12 - J'aime. Il est libre.
01:25:16 Il est libre. - Oui. Non, non. Mais je pensais...
01:25:18 - Je dis au revoir
01:25:20 à Jacques Vendredi. C'est fini, paraît-il.
01:25:22 Jacques, il est là ?
01:25:24 Au revoir, Jacques.
01:25:26 - À tout à l'heure sur Europe. - Comment ?
01:25:28 - À tout à l'heure sur Europe.
01:25:30 - À tout à l'heure sur Europe. - Hyper Paul Nord.
01:25:32 - Bien sûr, Hyper Paul Nord. 20h ce soir.
01:25:34 Merci Jacques Vendredi.
01:25:36 C'est bien.
01:25:38 Florian Doré
01:25:40 était avec nous. Avec Audrey Misiraca,
01:25:42 avec Alice Mallet et avec
01:25:44 au son, il y avait Guillaume.
01:25:46 Je dois vous rappeler, docteur
01:25:48 Millot, elle était là en début d'émission
01:25:50 et c'est à 10h30
01:25:52 demain, nouvel horaire, puisqu'il y a
01:25:54 l'heure des pros de 9h à 10h30
01:25:56 et donc à 10h30, ce sera Brigitte Millot.
01:25:58 Donc, je crois que j'ai été
01:26:00 complet. Et je remercie donc
01:26:02 pour terminer Marine Lançon.
01:26:04 Il n'y a plus rien à dire Marine ?
01:26:06 Non, me dit-elle. Bah écoutez, c'est parfait.
01:26:08 À part...
01:26:10 On fait Sutom.
01:26:12 Vous savez ce que c'est Sutom ? C'est un petit jeu
01:26:14 Sutom qui existe.
01:26:16 Yann Moix, Hors de moi,
01:26:18 journal
01:26:20 Chez Grasset, collection bouquins.
01:26:22 - Chez Bouquins et Grasset, une coédition.
01:26:24 - Chez Bouquins, c'était Guy Cholère
01:26:26 qui avait créé... - Là, c'est Jean-Luc Barret
01:26:28 maintenant qui dirige ça. - Exactement. Formidable.
01:26:30 - Merci de votre invitation. - Vraiment formidable. Faut que vous reveniez.
01:26:32 Mais avant, vous veniez toutes les semaines.
01:26:34 - C'était très tôt le matin. - Oui, bah écoutez...
01:26:36 - C'est un problème d'horaire. - Il faut vraiment que vous veniez.
01:26:38 - Parce que c'était formidable. - D'accord, mais changez les horaires.
01:26:40 [Rires]
01:26:42 Jean-Marc Morandini
01:26:44 dans une seconde.
01:26:46 Merci.

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