• l’année dernière
Toutes les émissions de Clique sont à voir gratuitement et en intégralité sur myCANAL : https://can.al/CliquemyCANAL


Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

Category

📺
TV
Transcription
00:00 -From Hollywood, the heart of the entertainment world.
00:04 Musique douce
00:06 ...
00:08 -Qu'est-ce qui compte le plus pour vous dans la vie ?
00:11 -Mon fils.
00:12 ...
00:14 -Le seul moyen que j'ai trouvé, c'est de faire dans la vie
00:16 ce que mon père faisait à l'écran.
00:18 ...
00:21 -Tomber 7 fois, se relever 8.
00:23 ...
00:25 C'est un rêve d'enfant.
00:26 Je crois que tous les petits garçons,
00:28 ils veulent conduire des voitures rapides et des motos rapides.
00:31 -C'est de plus en plus surprenant.
00:34 ...
00:39 -15 ans pour finalement savoir qui j'étais
00:42 et pour pouvoir avoir la tête légère.
00:45 ...
00:48 -Papa, tu as mis trop de temps à le faire.
00:51 ...
00:53 -C'est comme ça, chez nous.
00:54 ...
00:57 ...
00:59 -Bonsoir, Anthony.
01:01 -Salut, Mouloud.
01:02 -Bienvenue dans "Le Clic". -Merci.
01:04 -C'est un plaisir. -Moi aussi.
01:06 -Alors déjà, il faut qu'on parle de "Entre chat et loup".
01:09 C'est un livre écrit par Anthony Delon
01:12 qui précise que c'est Anthony Delon et personne d'autre
01:15 qui l'a écrit de A à Z, de la première à la dernière lettre,
01:18 chaque virgule, chaque ponctuation, et ça se sent.
01:21 Ca ressort en réédition dans "Farmapoche".
01:23 Ca va être un best-seller.
01:25 C'est le livre qu'il faut lire pour toutes les familles.
01:28 C'est un livre qui parle de famille, de secrets de famille.
01:31 Ca se lit comme on lirait... -On a déjà fait le best-seller.
01:35 On a dépassé 50 000. -Ca va être un best de best de best.
01:38 -Ah oui, d'accord. -On va aller ailleurs.
01:40 Je suis très content qu'on se voie.
01:42 C'est pas la première fois.
01:44 La dernière fois, c'était il y a 10 ans au "Grand Journal".
01:47 On avait fait n'importe quoi.
01:49 -Je ne sais pas ce qui m'arrive ce soir.
01:51 Je te regarde pour la première fois.
01:54 -Ah !
01:55 -Pas de mots, toujours des mots,
01:58 les mêmes mots.
02:00 -T'es doué.
02:01 -Je sais pas comment te dire,
02:03 tu es comme cette belle histoire d'amour
02:05 que je ne cesserai jamais de lire.
02:07 -Des mots faciles, des mots fragiles,
02:10 c'était trop beau.
02:12 -Ne dis pas ça.
02:15 Que tu es belle.
02:17 Rires
02:19 -Voilà.
02:20 -J'avais oublié que c'était pendant une émission
02:23 que ça allait être diffusé pendant une émission de mon père.
02:26 Et ma petite sœur était là aussi.
02:28 -C'était extrêmement chelou, mais on a bien rigolé.
02:32 -Le livre s'appelle "Entre chiens et loups".
02:34 C'est réédité en forme à poche aux éditions Point.
02:38 Best seller, déjà, on tient à le dire.
02:40 C'est un livre qui rend hommage à trois personnes
02:43 qui sont importantes pour vous.
02:45 Votre parrain, Georges Beaume, votre nounou, Loulou,
02:48 et Mireille Dark.
02:49 -Ma mère aussi.
02:50 -Et votre mère.
02:52 Je le dis, c'est pas Anthony Delon qui parle d'Alain Delon,
02:55 c'est rien à voir avec tout ça.
02:57 Vraiment, je le dis, c'est un mi-chemin
03:00 entre une saga familiale type "Le parrain"
03:03 et un livre de développement personnel,
03:05 parce que dedans, on y apprend vos clés
03:07 pour avoir fait la paix avec vous-même.
03:09 Vous dites toutes vos erreurs sans phare, sans galère.
03:13 Vous racontez votre enfance, votre adolescence,
03:16 votre vie de papa aussi, on va en parler.
03:18 Vous êtes avant tout le papa d'eux, et pas le fils d'eux.
03:22 C'est important de le dire.
03:23 Il y a une question qui me taraude quand je le lis,
03:26 et ça me taraude beaucoup,
03:28 avec l'enfance que vous avez eue, à quel âge vous êtes devenu adulte ?
03:32 -Pour moi, à 10 ans.
03:34 Pour les autres, un peu avant.
03:37 -Qu'est-ce qui s'est passé à 10 ans pour que vous deveniez adulte ?
03:41 -La pension.
03:42 -Vous étiez en pension. -On m'a envoyé en pension.
03:45 -Il y a un moment où vous vous évadez de la pension.
03:48 -Oui. La deuxième année,
03:50 je me suis évadé parce qu'on m'avait puni de pique-nique.
03:55 Et que c'était injuste,
03:56 parce qu'on m'avait accusé de faire quelque chose que je n'avais pas fait.
04:00 Donc, je me suis évadé, et je suis rentré à Paris à pied.
04:04 -7 heures de marche. -Oui.
04:06 -Comment on fait quand on frappe à la porte après 7 heures de marche ?
04:10 -Déjà, je suis passé par un chantier,
04:12 je me suis arraché la peau ici avec une corde de chantier,
04:16 justement, pour saigner, pour avoir l'air blessé,
04:19 pour pas me faire trop engueuler,
04:21 parce que l'école avait appelé et tout le monde me cherchait.
04:24 Je me suis dit que si je suis blessé, ça passera mieux.
04:27 Et c'est Loulou qui m'a ouvert la porte et qui m'a fait un steak.
04:31 J'avais peur de ma mère, je vivais chez elle.
04:34 -Et tout s'est bien passé ? -Tout s'est bien passé.
04:37 -Il y a aussi plein de questions qu'on se pose.
04:40 La première, c'est le caractère universel de ce livre.
04:43 Parce que c'est pas un livre sur une famille de stars,
04:46 c'est sur une famille de tout court.
04:48 Est-ce que tout le monde devrait écrire sur sa famille ?
04:51 Vous conseillez à tout le monde de le faire ?
04:54 -Non, je le conseille pas, je me permettrai pas,
04:57 mais, si vous voulez, effectivement, c'est un livre universel,
05:00 c'est une question universelle.
05:02 "La solitude d'un enfant" est la même pour tout le monde.
05:05 D'ailleurs, c'est pas vraiment une autobiographie,
05:08 c'est plus un essai, en tout cas, c'est comme ça
05:11 qu'il a été qualifié par l'éditeur.
05:13 Et c'est un livre qui a plusieurs strates.
05:17 Il y a un hommage à des gens qui ont été très importants pour moi,
05:20 qui ont été mes murs porteurs.
05:22 Il y a un hommage à ma mère, aussi.
05:24 Je parle beaucoup de ma mère, de Mireille,
05:27 je parle naturellement aussi de mon père.
05:29 Comme vous dites, j'ai parlé de mon enfance,
05:32 mais je dis pas tout non plus.
05:33 En fait, j'utilise des moments clés pour expliquer,
05:36 et c'est pour ça que le livre a plu aux gens,
05:39 c'est pour ça qu'ils se sont identifiés
05:41 et qu'il a fonctionné.
05:42 "Aujourd'hui, j'ai du recul" est sorti il y a 18 mois.
05:45 C'est un mot essentiel, c'est le mot "paix".
05:48 - Le mot ? - "Paix".
05:49 Vous êtes en paix.
05:50 Avec qui vous êtes en paix, maintenant ?
05:52 Pas tous les jours.
05:53 Pas tous les jours, mais j'essaye, en tout cas.
05:56 Mais en tout cas, voilà, c'est un livre qui parle d'amour,
05:59 c'est un livre qui parle de résilience
06:01 et de comment, surtout, arriver à...
06:04 à penser ces blessures qui nous empêchent
06:07 d'être nous-mêmes.
06:09 C'est quoi, votre clé ?
06:11 Pour... Justement, pour être dans une paix intérieure,
06:15 pour aller mieux quand ça va pas très fort.
06:17 Ouais, non, mais j'ai pas ce secret-là de...
06:20 C'est pas ça. C'est que je... Comment dire ?
06:23 Il y a plusieurs...
06:24 Il y a eu plusieurs épreuves dans ma vie
06:27 qui m'ont obligé à me remettre en question
06:29 et à comprendre.
06:31 Mais en fait, je dirais que, dans un cadre familial,
06:35 et j'ai eu beaucoup de gens qui sont venus me voir
06:38 et je leur ai dit, vous savez, pour pardonner,
06:41 d'abord, il faut aimer.
06:43 Et il faut comprendre. Et pour comprendre, il faut aimer.
06:46 Et pour pardonner, il faut aimer aussi. Voilà.
06:49 A quel âge avez-vous compris votre père ?
06:51 Je l'ai toujours pas compris.
06:54 C'est intéressant.
06:55 Mais j'ai compris l'essentiel.
06:58 Et je le dis, d'ailleurs.
06:59 À la sortie de ce livre, on s'est beaucoup rapprochés
07:02 parce que je pense qu'il a compris aussi.
07:05 Parce que c'est pas un règlement de compte,
07:08 c'est un livre qui parle d'amour,
07:10 mais surtout, j'ai dit ce que, moi,
07:13 j'avais compris, et il y a beaucoup de similitudes
07:16 dans notre histoire.
07:18 Lui, il a des blessures, et en fait...
07:21 Il y a eu des moments durs, mais dans ces moments-là,
07:24 c'est pas lui, et c'est ce que j'ai expliqué,
07:27 et c'est pour ça que je l'ai pardonné,
07:29 parce que c'est pas lui qui parle.
07:31 C'est l'enfant qui est à l'intérieur de lui,
07:33 l'enfant qui est à l'intérieur de nous tous,
07:35 qui est blessé et qui crie,
07:37 et qui se débat et qui frappe,
07:40 ou qui hurle ou qui réagit.
07:42 Et cet enfant, c'est lui qui a mal,
07:44 et c'est cet enfant dont il faut prendre soin.
07:48 -Vous voyez votre père comme un enfant éternel ?
07:50 -Non, je dis qu'on a tous un enfant à l'intérieur de nous
07:53 et qu'il faut en prendre soin,
07:54 parce que c'est lui qui nous ouvre les yeux.
07:57 -Comment vous soignez le vôtre ?
07:59 -Je l'ai soigné de différentes manières,
08:04 mais j'ai eu la chance d'avoir ces deux personnes autour de moi
08:09 qui m'ont donné des repères, qui m'ont donné des valeurs,
08:12 mon parrain, Georges Beaume, ma marraine, que j'ai appelée Loulou.
08:15 Et ces gens-là étaient des gens d'une autre époque, d'un autre temps.
08:18 Et en fait, ils ont été mes meilleurs porteurs
08:20 et ils m'ont donné ces valeurs.
08:23 Et je pense qu'évidemment, sans avoir de guides autour de nous,
08:28 d'ailleurs, je les appelle mes guides, c'est beaucoup plus difficile.
08:31 Alors, il y a des combats qui ont été très âpres,
08:33 mais même quand je me suis perdu, il y avait toujours...
08:37 Vous savez, je cite cette phrase de Saint-Exupéry qui dit
08:40 "Un cerf-volant peut affronter n'importe quel temps
08:43 tant qu'il est bien amarré."
08:45 Et Loulou et parrain m'ont amarré.
08:46 -Nouvelle époque, nouvel équipage.
08:50 Vous êtes maintenant papa.
08:51 Vous avez des filles, trois filles.
08:54 Et là, on voit avec vos deux filles...
08:57 Maintenant que vous êtes papa,
08:58 qu'est-ce que vous avez à dire de cette époque
09:01 et du fait d'élever des enfants à cette époque ?
09:03 -Ça fait 27 ans que je suis père.
09:05 Élever des enfants à cette époque ?
09:09 -Sur le monde d'aujourd'hui, qu'est-ce que vous leur avez transmis
09:12 et qu'est-ce que vous leur avez donné que vous n'avez pas eu ?
09:15 -Je leur ai donné tout ce que je n'ai pas eu.
09:17 Et je leur ai donné aussi...
09:19 En tout cas, je leur ai donné ce dont j'ai manqué.
09:23 -C'est quoi ? -Et je leur ai aussi donné
09:24 ce que j'ai reçu de ces deux personnes,
09:27 qui a été plus fort que tout.
09:29 Donc, c'est l'écoute, c'est l'attention,
09:31 c'est l'amour inconditionnel, c'est la confiance,
09:35 c'est le dialogue, l'échange.
09:38 Euh...
09:39 Voilà, l'amour inconditionnel.
09:42 -Vous parlez de quoi avec vos filles ?
09:43 -On parle de tout. -Ouais.
09:45 -Presque tout. -Genre, c'est quoi, lui ?
09:49 C'est le "presque" qui est intéressant.
09:50 Qu'est-ce que vous ne voulez pas savoir ?
09:52 -Rien que je ne veux pas savoir.
09:55 Elles me disent ce qu'elles ont envie de me dire,
09:56 mais comme il y a des échanges très riches
09:58 et comme je leur dis beaucoup de choses...
09:59 Et évidemment, je me suis adapté avec le temps,
10:02 parce qu'il y en a une qui a 27 ans et l'autre qui en a 22.
10:06 Après, j'ai une grande fille aussi, mais elle, elle vit...
10:08 Elle vit en Californie, elle vit ailleurs,
10:10 donc on s'est très peu vus.
10:12 Mais ces deux-là, je les ai élevés.
10:13 -On a demandé à Anthony Delon sa Madeleine de clic,
10:19 une image qui vous a marqué.
10:20 On va la regarder ensemble, c'est la Madeleine de clic,
10:22 et on en parle juste après.
10:23 Vous avez choisi un générique mythique de la télévision,
10:31 c'est celui d'Amicalement Votre.
10:33 Musique de l'ambiance
10:35 ...
10:55 -Donc, c'est l'histoire de deux destins croisés,
10:58 quelqu'un qui va plutôt vers le bien
10:59 et l'autre qui va plutôt vers le mal.
11:02 On peut le résumer comme ça, Amicalement Votre,
11:04 pour ceux qui n'ont jamais vu.
11:06 -Non, c'est pas que ça, parce qu'ils travaillent ensemble.
11:09 Mais en fait, ces deux destins...
11:12 Regarde, ils ont la Ferrari et l'autre,
11:14 je sais plus ce que c'est, deux Ferraris, d'ailleurs,
11:16 mais en fait, c'est deux parcours qui se rejoignent.
11:18 Il y a celui qui vient des bas-fonds de Londres, sans doute,
11:22 et celui qui vient de la haute société.
11:23 -Moi, j'ai l'impression que ces deux destins,
11:24 ils sont dans vous.
11:26 Vous avez les deux en même temps.
11:27 -C'est possible, c'est pas bête, ce que vous dites.
11:29 -Quand on voit l'enfance d'Anthony Delon,
11:33 les gens que vous avez côtoyés aussi,
11:35 vous avez été à un moment très proche aussi
11:38 de grandes figures du milieu,
11:39 avec des valeurs qui ont...
11:41 C'est aussi une sorte de famille.
11:43 -Des valeurs qui ont foutu le camp aujourd'hui.
11:45 -Ouais, qui ont foutu le camp.
11:46 Les voyous, c'est plus pareil ? -Non.
11:48 -Qu'est-ce qui a changé ?
11:50 -Je sais pas.
11:51 Je sais pas, à l'époque...
11:53 Je sais pas.
11:54 L'éducation...
11:56 L'éducation des...
11:59 Pfff...
12:00 Les réseaux sociaux, l'éducation des parents aussi,
12:03 je pense.
12:05 Le milieu social, je ne sais pas pourquoi ça a changé comme ça.
12:08 Peut-être la drogue, le...
12:11 Je sais pas.
12:13 -Vous, vous avez fait un séjour à Bois-d'Arcy.
12:16 On vous a retrouvé possédant une arme
12:19 qui a appartenu à quelqu'un
12:21 qu'on surnommait le gentleman cambrioleur,
12:23 qui était l'ennemi public numéro un à l'époque.
12:27 -Oui, c'était un braqueur.
12:28 -Est-ce que vous pouvez raconter cette histoire ?
12:31 -Est-ce que quoi ?
12:32 -Est-ce que vous pouvez raconter qui c'était ?
12:35 -Bruno Sulak ? -Ouais.
12:36 -C'était un braqueur qui était...
12:40 Ça fait longtemps que j'en ai pas parlé.
12:42 Il était dans la Légion...
12:44 Il détenait le record du monde de son chute libre.
12:47 Il était dans la Légion étrangère.
12:49 Et suite à une injustice,
12:51 il s'est échappé
12:54 et il a commencé à faire des braquages.
12:57 Et voilà.
12:58 Et il est mort dans des conditions très troubles,
13:01 puisqu'il est soi-disant tombé...
13:04 Je crois que c'était Fleury Mérogis, du mur...
13:07 Du haut du mur de Fleury, il s'est éclaté la rate.
13:10 Il est mort deux jours après.
13:11 Et en fait, il est tombé inconscient.
13:13 Donc il a été assommé avant, parce qu'il pouvait pas se tuer.
13:16 C'était un parachutiste.
13:18 Et voilà. Et c'était un personnage hors du commun.
13:21 -Et vous, comment vous l'avez connu, en fait ?
13:25 -Je l'ai pas connu. -Vous l'avez pas connu ?
13:27 -Non.
13:28 -On dira rien. -Je l'ai pas connu.
13:30 -On dira rien. -J'aurais bien aimé.
13:32 Il parle de moi dans son livre, mais on s'est jamais rencontrés.
13:35 -On dira rien.
13:36 -On dit jamais rien. -On dit jamais rien.
13:38 -La teste sur le bio. -Exactement.
13:40 Est-ce que je peux vous recommander quelque chose ?
13:43 Ici, on adore conseiller des choses, des choses sur lesquelles cliquer.
13:47 C'est le conseil de clic. Allez, c'est parti.
13:49 -Je n'ai confiance qu'en ma clique.
13:52 -Clique.
13:53 -C'est bon, vous faites confiance à clique ?
13:55 Je vous conseille une série incroyable,
13:57 "The Offer". C'est disponible sur Paramount via MyKanal.
14:01 Ça raconte les coulisses de la création du parrain.
14:04 Pourquoi je vous conseille cette série ?
14:06 Parce que ça me fait penser à votre livre.
14:08 On va regarder un extrait ensemble où Mario Puzo,
14:11 l'homme qui a écrit "Le Parrain", avant que Francis Coppola ne l'adapte,
14:15 explique pourquoi "Le Parrain" n'est pas un film de mafia.
14:18 -C'est fantastique.
14:20 -Tu veux que j'écrive un livre sur la mafia ?
14:22 Qu'est-ce qu'il reste à dire sur le sujet ?
14:24 -T'es fait et refait.
14:26 Tout le monde sait que les mafieux volent de l'argent,
14:29 qu'ils gèrent les maisons de jeux,
14:31 contrôlent les syndicats.
14:32 -La mafia, c'est que le décor, c'est pas le sujet.
14:35 -Quoi ? Comment ça ?
14:36 -Eh ben, les gars de ton quartier,
14:38 ils ont pas eu une enfance si différente.
14:40 C'est des fils d'immigrants.
14:42 Ils mangent, ils picolent, ils aiment, ils pleurent.
14:45 Ils pensent à l'avenir de leurs enfants, exactement comme nous.
14:49 -Et ils tuent.
14:54 -D'accord, on ne s'amuse pas à tuer des gens, nous.
14:56 Mais peut-être que ce roman
15:00 explorerait les raisons qui nous pousseraient à le faire.
15:03 -Est-ce que ça vous parle ?
15:05 -Oui.
15:09 -Est-ce que quand on lit le livre sur le clan que vous écrivez,
15:13 on a envie que ce soit une série qui est un film ?
15:15 -Ça va être une série, j'espère.
15:18 Les droits ont été pris par mon voisin et...
15:22 et Media One.
15:24 -D'accord.
15:25 Vous avez vu la série sur tapis ?
15:26 -Non, pas encore.
15:28 -Qui pourrait jouer Anthony Delon ?
15:31 Qui pourrez-vous jouer ?
15:33 -Il y a toute la famille.
15:34 Il y a mon père, ma mère, Mireille, tout le monde, nous tous.
15:38 Je pense pas qu'ils vont prendre des acteurs...
15:41 D'abord, la série va être en anglais.
15:43 Il va y avoir un show runner anglais, apparemment.
15:46 C'est ce qu'ils veulent.
15:47 Et...
15:49 Et ils vont certainement prendre des acteurs
15:51 qui ne nous ressemblent pas.
15:53 Je vous invite à lire le livre d'Anthony Delon.
15:56 Quand on lit, on est déjà plongé dans la série.
15:58 On a juste fait un petit tour dans les archives de la famille.
16:02 J'aimerais qu'on regarde un extrait d'un personnage
16:05 dont on parle très peu.
16:06 C'est votre mère.
16:07 Vous regardez l'archive et on en parle.
16:10 -Je ne peux pas ouvrir un tiroir sans trouver des armes.
16:15 Là, il y a une faible quantité de tout ce que...
16:18 Voilà.
16:19 Voilà.
16:20 C'est comme ça.
16:21 -Ca l'est souvent, avec, ici.
16:23 -On s'entraîne. Tous les voisins font une pétition
16:26 parce que c'est impossible de passer le week-end tranquillement.
16:29 A 9h du matin, quand on profite pour dormir,
16:32 les enfants sont réveillés par des coups de revolver
16:35 et puis ils sont à la table.
16:37 -Vous, ça vous fait rire de voir votre mère avec des guns ?
16:40 -Oui, mais ce qui me fait rire, c'est quand elle dit...
16:43 "T'ouvres un tiroir, il y a un gun."
16:47 Et ça, c'était il y a 58 ans.
16:51 Et rien n'a changé.
16:52 Pratiquement.
16:54 -Vous avez des armes, chez vous ? -Pratiquement.
16:57 Chez moi, non.
16:58 Mais voilà, c'est comme ça. C'est la manière dont elle le dit.
17:02 En fait, ma mère n'avait peur de rien.
17:04 -Non, parce que...
17:05 J'ai envie de comprendre, quand on est enfant,
17:08 qu'on voit des armes comme ça chez soi.
17:10 -Ah oui.
17:11 -Comment vous, vous vous construisez ?
17:13 -J'en voyais partout, chez moi, au cinéma.
17:16 -Vous faisiez la différence ?
17:18 -Oui, quand même. -Oui.
17:20 -Mais...
17:21 Voilà, c'est vrai que j'ai beaucoup aimé ça,
17:23 quand j'étais beaucoup plus jeune, enfin, très jeune.
17:26 Et puis après, ça m'a passé. Je m'en fiche un peu, aujourd'hui.
17:30 -Même vos embrouilles, elles sont pas comme les autres.
17:33 -C'est vrai. -C'est-à-dire ?
17:35 -Vous êtes embrouillé avec Frank Sinatra.
17:37 -Il n'y a pas que lui.
17:38 -Je veux que vous me racontiez cette histoire.
17:41 Personne peut dire ça au monde. -Non.
17:43 C'est parce qu'il était le parrain de la princesse Stéphanie,
17:47 à l'époque, et... -De Monaco ?
17:50 -Voilà.
17:51 Et donc, on a eu une histoire ensemble,
17:53 et moi, c'était une période un petit peu mouvementée.
17:57 Et voilà.
17:58 Et le père de Stéphanie a dit "Oh là là, qu'est-ce qui va se passer ?
18:03 "J'avais eu un accident à un poste frontière,
18:05 "où j'avais pulvérisé une voiture.
18:07 "La pauvre avait déjà eu un problème avec sa mère."
18:10 Donc il a demandé à Sinatra de venir me parler.
18:13 -Qu'est-ce qu'il vous a dit ?
18:14 -Il m'a dit...
18:17 Dans une boîte de nuit, il arrivait avec un garde du corps
18:20 qui devait faire 2 m de haut comme de large,
18:22 et il y avait une cabine téléphonique.
18:24 Il m'a fait appeler, je suis venu.
18:26 Le directeur de salle m'a dit "Tu veux partir ?"
18:29 Je dis "Non, je vais y aller, c'est Sinatra."
18:31 Et rien... Il est venu contre moi, l'autre était derrière,
18:35 et puis il m'a juste...
18:37 Il m'a dit "Do you know who I am ?"
18:39 Donc là, je lui ai pas répondu.
18:41 Il m'a dit "Do you know who I am ?"
18:43 Je lui ai toujours pas répondu.
18:46 Et donc il m'a fait comme ça, là.
18:48 Il m'a dit "Stay away from Stéphanie."
18:50 -Waouh !
18:51 -Une heure après, on était en voiture,
18:54 on faisait les cons sur la...
18:55 Rien à foutre, à l'époque.
18:57 -On embrasse Stéphanie. -Hein ?
18:58 -On embrasse Stéphanie. -Voilà.
19:00 -On aime bien faire un tour sur les réseaux de nos invités.
19:03 Vous êtes chez Clic.
19:05 On a cliqué sur les réseaux d'Anthony Delon.
19:07 C'est le clic sûr.
19:08 ...
19:12 -On a cliqué sur vous, Anthony Delon.
19:15 Enfin, devrais-je dire, "The Real Anthony Delon".
19:18 -Ah oui, ça en jette.
19:19 Sur les réseaux, vous êtes un peu le pote... ragaçant.
19:22 -Pour moi, ici, c'est le rêve.
19:23 -C'est mieux de se réveiller ici qu'à Paris.
19:26 -On est jaloux de vous.
19:27 Vous portez le mieux le perfecto depuis Tom Cruise dans "Top Gun".
19:31 Vous êtes l'homme parfait, qui fait du surf,
19:33 de la moto, de la course à pied,
19:35 qui est trop mignon avec son chaton.
19:37 Et philosophe. -Le bonheur,
19:39 c'est la plus grande des conquêtes.
19:41 -En cliquant sur vous, on a pu constater
19:44 que vous êtes pour les sports mécaniques.
19:46 Plus précisément, les sports automobiles.
19:48 -Voilà la voiture, le bijou.
19:50 Ce soir, on va au lancement de la nouvelle Jaguar.
19:53 Il... Comment ?
19:55 Il paye.
19:56 -En vacances, c'est pareil.
19:58 Vous êtes l'intrépide,
19:59 mais vous savez, celui qui veut toujours faire des activités extrêmes.
20:03 -Ca filme, là ? OK.
20:04 Ca, c'est une machine qui fait 270 chevaux de cylindrée.
20:07 70 miles, 120 km/h.
20:09 -Mais vous savez aussi vous émerveiller
20:12 des petites choses du quotidien.
20:14 -Incroyable.
20:15 -Oui, c'est une forêt.
20:16 Quand il y a de la neige autour de vous, vous dites quoi ?
20:19 -C'est un peu frais, ici.
20:21 -Vous avez tous les talents. Acteur, écrivain, pilote, chanteur.
20:25 -C'est comme cette belle histoire d'amour
20:27 que je ne cesserai jamais de lire.
20:29 -Des mots faciles, des mots fragiles.
20:32 -L'émotion... Même votre père est choqué.
20:35 Allez, vous avez quand même un défaut.
20:37 -Ne dis pas ça.
20:38 -Quand on clique sur votre Instagram,
20:41 on clique aussi sur cette vidéo. On regarde.
20:44 -Regarde-moi.
20:45 Quand tu me regardes, qu'est-ce que tu vois ?
20:50 -Qu'est-ce que tu vois ?
20:52 -Je vois un dolon.
20:53 -Ha !
20:55 Ha ! Ha ! Ha !
20:57 C'est tout.
20:58 -C'est beaucoup, hein ?
20:59 -Ha ! Ha ! Ha !
21:01 -C'est fort, ce qu'il vous dit.
21:02 "Je vois un dolon et c'est beaucoup."
21:04 Et vous, vous voyez quoi ?
21:06 -Un dolon.
21:09 Je le vois sourire, ça me plaît bien.
21:12 -En juillet, avec votre soeur Anoushka
21:19 et votre frère Alain-Fabien Delon,
21:21 vous avez porté plainte pour harcèlement moral
21:24 et détournement de correspondance contre la dame de compagnie.
21:27 Vous suspectez cette femme d'abus de faiblesse.
21:30 Une enquête a été ouverte par le parquet de Montargis.
21:33 L'enquête est en cours. Comment va votre père ?
21:36 Comment va Alain Delon ?
21:37 -Abus de faiblesse, harcèlement moral,
21:40 violence sur personnes vulnérables
21:41 et surtout violence sur animal.
21:43 Enfin, "surtout", non, mais violence sur animal aussi.
21:47 Donc, il y a quand même, voilà, quatre...
21:49 Quatre, comment dire, plaintes.
21:52 Deux plaintes séparées, puisqu'il y a la mienne
21:55 et celle du reste de la famille,
21:57 que j'ai signée par solidarité.
22:00 Mais voilà, moi, je...
22:02 J'ai établi cette plainte...
22:04 Enfin, c'est... Comment dire ?
22:06 Oui, c'est plainte sur deux ans.
22:08 C'est-à-dire qu'il y a deux ans,
22:10 j'ai été un jour... Enfin, j'ai été témoin de quelque chose.
22:14 J'ai été témoin d'un...
22:17 Mon père a eu un accident, il est tombé.
22:19 Et cette femme n'a appelé personne.
22:22 Ni ma soeur, ni mon frère, ni moi.
22:24 Et on l'a appris le lendemain à midi.
22:27 Il est sous anticoagulant, il a fait un AVC,
22:29 et en fait, il a eu sept points de suture.
22:32 Et elle a appelé les urgences,
22:33 elle croyait qu'il allait mourir.
22:36 Ils l'ont emmené à l'hôpital, il a passé la nuit là.
22:39 Et le lendemain à midi, par hasard, ma soeur appelle
22:42 et lui dit "je suis à l'hôpital".
22:44 Il lui explique.
22:45 J'ai compris qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas.
22:48 Et à partir de là, voilà, j'ai construit...
22:51 ces plaintes avec la police.
22:55 Et en fait, j'ai raconté tout ce qui s'est passé,
22:58 j'ai consigné.
22:59 Et eux m'ont dit "ça, monsieur, c'est du harcèlement moral,
23:02 "ça, c'est de la buféblesse, ça, c'est de la séquestration."
23:06 "Ça, c'est de la violence sur personne vulnérable."
23:08 Pour le chien, je savais ce que c'était.
23:10 -Vous lui avez parlé à votre père ?
23:12 -Quand ? -Je sais pas.
23:15 Depuis, non, rien. -On s'est vus hier.
23:17 -D'accord. Qu'est-ce qu'il vous dit ?
23:19 -On n'en parle plus de cette histoire.
23:21 -Et lui, comment il va ? -Plutôt pas mal.
23:23 -Vous rigolez un peu à nouveau ?
23:25 -Bah, écoutez, euh...
23:28 Ouais... Hier, oui, un peu, ouais.
23:30 -C'était quoi, le sujet de rigolade ?
23:32 -Je sais plus pourquoi.
23:34 Quand il se pince, en général. Mais là...
23:37 Pourquoi il s'est marré ?
23:40 Oui, c'est ça.
23:41 Sur le chemin pour venir,
23:43 je me suis arrêté à Courtenay pour acheter des pizzas.
23:46 Alors, j'ai amené les pizzas,
23:48 je lui ai dit "tu veux de la pizza ?"
23:50 Il dit "je sais pas, on en était plusieurs à table,
23:53 "j'en mangerai peut-être plus tard."
23:55 Et puis, il me dit "tu dors là, ce soir ?"
23:57 Je lui ai dit "je suis juste venu pour t'amener les pizzas,
24:00 "je repars après."
24:01 -Vous pensez qu'il nous regarde ?
24:04 -Non. -Non ?
24:05 -Il regarde pas la télé. -Non.
24:06 -Vous regardez encore ses films ? -Non.
24:09 -Non. -Tout de suite.
24:10 -Qu'est-ce que vous avez envie, juste,
24:12 qu'on retienne de votre relation ?
24:14 -Vous voulez dire quand il sera parti ?
24:20 -Non, maintenant. -Aujourd'hui ?
24:22 -Dans l'absolu.
24:24 -Bah...
24:26 Je sais pas.
24:28 -Parce que moi, c'est ce qui me...
24:30 -Qu'est-ce que vous retenez, vous, du livre, par exemple ?
24:33 -Parce que moi, franchement, je...
24:35 Y a rien...
24:36 -Ce que je retiens du livre par rapport à votre père,
24:39 c'est que le pardon va dans les deux sens.
24:42 -Normalement. -Oui.
24:43 -Aujourd'hui, oui. -On s'aime, donc on se pardonne.
24:46 Tant qu'y a pas de trahison, quand y a de mort d'homme.
24:49 -Oui, je pense que, sur le fond, y a de l'amour.
24:52 -Oui.
24:53 En tout cas, Anthony Delon, merci d'être venu dans "Clique".
24:56 Ca s'appelle "Entre chien et loup".
24:58 Il faut absolument voir la série quand elle va arriver,
25:01 j'espère que vous reviendrez.
25:03 C'est toujours un bonheur de vous avoir.
25:05 Si y a un livre sur un clan, ça va être génial. Lisez-le.
25:08 Nous, on se retrouve demain sur Canal+,
25:10 mais pas avec nous, avec du foot,
25:12 PSG, Dortmund, Champions League.
25:14 Et ce soir, la nouvelle série avec Ali Cizaz
25:17 est de suite en aparté avec Nathalie,
25:19 passez une excellente soirée sur Canal+
25:21 et embrassez votre famille.
25:23 Un livre sur la famille est sorti, "Entre chien et loup".
25:26 Merci beaucoup, Anthony. -Merci, mon amour.
25:28 [SILENCE]

Recommandations