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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ !
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TVTranscription
00:00 *musique*
00:12 - Ferme-moi bien, Brutti.
00:13 Si je suis dans cet état, c'est parce que je suis cap de tout, moi.
00:15 Alors maintenant, tu t'excuses.
00:16 *musique*
00:19 - J'ai pas peur.
00:20 *musique*
00:22 Et je regrette rien.
00:23 - Marion Cotillard.
00:24 *musique*
00:25 - Tu es super contente.
00:26 *musique*
00:33 - Si je donne quelque chose, je le donne entièrement.
00:35 *musique*
00:40 - Euh...
00:41 Mon Marion.
00:42 *musique*
00:52 - Vous savez bien que c'est un trésor national et une actrice fantastique.
00:56 - Elle apporte la grâce à tout ce qu'elle fait.
00:58 - Je pense qu'elle est l'une des plus grandes actrices au monde.
01:02 *musique*
01:05 - Tu peux danser, Jack ?
01:06 *musique*
01:10 - C'est venu comme si j'avais toujours été destinée à faire ce métier.
01:15 *musique*
01:19 - Extrêmement content.
01:20 *musique*
01:21 - Bienvenue dans Clique, Marion.
01:22 - Merci.
01:23 *musique*
01:24 - Marion Cotillard est dans Clique pour la première fois.
01:26 - À l'affiche du film "Little Girl Blue" de Mona Achash, ça sort demain au cinéma.
01:30 - Il faut le dire, le film, il nous a tous secoués.
01:33 - Moi en particulier.
01:35 - Je ne m'attendais pas à ça.
01:37 - C'est un film entre la fiction, le documentaire, le règlement de compte, la mise à l'amende.
01:43 - Il y a énormément de sentiments mélangés.
01:46 - C'est très dérangeant.
01:47 - Ça interpelle beaucoup, en tant qu'homme, sur ce que c'est que le métier de comédienne.
01:51 - Sur ce que c'est d'être une femme dans ce métier.
01:53 - Sur ce que c'est de trouver sa place dans la vie.
01:55 - On regarde la bande-annonce, on en parle juste après.
01:57 - OK.
01:58 - Ma mère m'a laissé une énigme.
02:01 - L'histoire de notre relation.
02:04 - Vous êtes en train de faire exactement ce qu'elle avait déjà fait ?
02:09 - Enquêter sur votre mère ?
02:11 - Ma grand-mère aussi avait écrit un livre sur sa propre mère.
02:17 - Ma grand-mère aussi avait écrit un livre sur sa propre mère.
02:19 - Ma grand-mère aussi avait écrit un livre sur sa propre mère.
02:23 - Je vais aller me faire un café.
02:26 - Je vais aller me faire un café.
02:54 - Quoi ?
02:55 - Qu'est-ce qu'on vient de voir ?
02:57 - Ça y est, on est revenus à l'heure.
02:59 - On est revenus, oui.
03:00 - On vient de voir un extrait du début du film.
03:03 - En fait, c'est un film assez particulier, effectivement.
03:06 - C'est une espèce d'objet hybride entre le documentaire et la fiction,
03:11 - basé sur un personnage, enfin une femme, qui a réellement existé.
03:16 - Et ça, c'est la transformation.
03:21 - J'arrive en moi.
03:23 - Et je me transforme à l'image en Carole Hachache,
03:29 - la femme dont on va raconter l'histoire.
03:32 - Donc c'est l'histoire de Mona Hachache qui veut raconter l'histoire de sa mère,
03:37 - qui prend une comédienne pour jouer sa mère.
03:40 - Et en fait, avant cette scène, il y a une scène qu'on ne peut pas montrer,
03:43 - qui dit tout de ce que c'est d'être une comédienne.
03:45 - C'est qu'il y a une scène où, littéralement, vous êtes face à la réalisatrice,
03:49 - et vous vous mettez à nu.
03:51 - Et en fait, on a l'impression que c'est ça ce métier quand même.
03:54 - Oui, un petit peu, oui.
03:55 - C'est toujours une mise à nu, c'est toujours une mise en danger,
03:57 - et là, c'est exposé de manière littérale.
04:00 - Oui, c'était quand j'ai lu le scénario, donc tout ça a été écrit,
04:05 - parce qu'il y a d'autres choses dans le film sur le travail de l'acteur
04:09 - qui n'étaient pas écrits au scénario,
04:12 - qui a été amené par le fait qu'il y avait une difficulté technique
04:16 - qui a été un petit peu difficile pour moi à surmonter.
04:19 - Et j'ai beaucoup trébuché, comme dirait Mona.
04:24 - Et donc, il y a toute une partie du film,
04:29 - donc c'est vraiment un film sur un dialogue entre Mona et sa mère,
04:34 - sa mère qui est morte en 2016,
04:36 - et qui avait laissé plein de caisses, plein de matériel,
04:40 - et dans ces caisses, il y avait des photos, il y avait des vidéos,
04:43 - et il y avait un dictaphone sur lequel elle avait enregistré des conversations,
04:47 - elle avait enregistré même presque des interviews de gens qu'elle a interrogé
04:53 - quand elle-même, donc Carole, la mère de Mona, a écrit un livre sur Monique,
04:59 - HH, sa mère, donc la grand-mère de Mona, il faut suivre.
05:04 - Et en fait, elle voulait, Mona, elle voulait qu'il y ait la voix de Carole,
05:10 - cette voix qui est magnifique,
05:14 - qui est magnifique parce qu'elle raconte beaucoup de choses de sa vie,
05:18 - et notamment tout son traumatisme, son agression,
05:22 - quand elle avait entre 11 et 13 ans,
05:26 - par des hommes dont Jean jeûnait,
05:30 - et c'était important en fait qu'il y ait cette voix dans le film,
05:34 - parce que c'est une femme qui s'est exprimée, qui a exprimé tout ça,
05:37 - mais qui n'a pas été entendue à l'époque,
05:41 - et donc c'était important qu'il y ait sa voix.
05:45 - Et donc moi j'ai fait un playback sur cette voix, et c'était vraiment dur en fait.
05:51 - On s'interroge aussi sur le choix du film,
05:53 - c'est-à-dire de choisir des films où on se met en danger comme ça,
05:57 - où c'est pas des scénarios évidents, où c'est pas des histoires évidentes,
06:00 - où c'est pas un film classique.
06:04 - Non.
06:05 - Je veux dire, quand on est Marion Cotillard, j'imagine qu'on a tous les projets de la Terre en face,
06:09 - quand on se dit "ben voilà, je vais investir dans cette histoire",
06:12 - moi je le prends comme une volonté de transmission, aux autres femmes, aux plus jeunes,
06:16 - mais aussi aux actrices qui démarrent.
06:19 - Il y a énormément de messages que je perçois dans ce choix en fait.
06:23 - J'avais surtout envie d'accompagner Mona, j'ai lu le scénario, je l'ai trouvé sublime,
06:29 - ça résonnait à plein d'endroits dans mon histoire,
06:33 - dans le fait de faire face à son histoire et de se mettre sur un chemin qui va peut-être éventuellement aller vers la guérison,
06:43 - ce qui est vraiment une des motivations, c'est peut-être pas le bon mot, mais une des raisons,
06:53 - je sais pas si c'est le bon mot non plus, qui a poussé Mona à faire ce film,
06:57 - de comprendre sa mère, de comprendre la relation qu'elle avait avec elle, qui était très destructrice.
07:03 - Et vous, votre métier, est-ce qu'il vous guérit de quelque chose ?
07:06 - C'est une bonne question. Je sais pas trop si je suis capable de répondre à cette question.
07:16 - En tout cas, il m'ouvre l'esprit, il me permet de voyager à l'intérieur d'êtres humains,
07:23 - et peut-être de comprendre des choses sur moi et sur l'être humain en général.
07:30 - Qu'est-ce que vous avez appris que vous pouvez nous transmettre en tant d'années de carrière ?
07:35 - Sur l'être humain.
07:38 - Sur l'être humain. Ce qu'il est beau, c'est qu'on est un animal fascinant,
07:45 - et qu'on a encore beaucoup de chemin à faire pour s'accepter, pour trouver son amour,
07:55 - l'amour qu'on a pour soi. Mais que oui, qu'on est merveilleux.
08:06 - Si on veut bien accepter nos différences, si on veut bien réussir à se donner de l'amour.
08:16 - Comment est-ce qu'on arrive à tenir cette ligne, vu l'époque qu'on traverse ?
08:21 - Justement, aller vers ça, vers l'amour qu'on a.
08:33 - Moi, je sais que la seule manière que j'ai eu d'aimer vraiment les autres,
08:38 - c'est d'essayer de m'aimer un peu moi et de réussir à certains endroits.
08:45 - Ados, c'était plus compliqué pour vous ?
08:49 - Oui, c'était très compliqué. Je me demandais vraiment comment j'allais réussir à passer toute ma vie avec moi-même.
08:56 - C'était tumultueux, c'était douloureux.
09:00 - Il y a plein d'ados qui passent par ces phases compliquées.
09:05 - C'était quoi les vôtres, les phases compliquées ?
09:08 - Je ne sais pas si je peux raconter ça.
09:14 - Mais voilà, j'ai rencontré sur ma route, il y a des gens qui m'ont fait du mal.
09:20 - Et du coup, ça donne une image de soi pas aimable, quelque part.
09:29 - Et à partir du moment où j'ai eu le courage, je pense qu'on peut employer ce mot,
09:38 - d'aller voir les gens qui m'avaient fait du mal, avec beaucoup de bienveillance et beaucoup d'amour,
09:46 - parce que j'avais fait mon chemin, et de leur dire "voilà, je te rends ça, ça m'a fait trop mal pendant trop longtemps, j'espère que ça te servira".
09:54 - Et à partir de ce moment-là, je me suis dit "ouah, t'as fait un truc pour toi", qui était un acte d'amour,
10:01 - de déjà commencer à me dire "peut-être que si j'ouvre la porte de la guérison, je vais peut-être m'aimer un peu".
10:13 - Est-ce que le pardon, ça libère ?
10:15 - Le pardon ? Ouais.
10:18 - Oui, le pardon, ça libère parce que ça ouvre.
10:24 - C'est un long chemin, mais ça atténue la colère.
10:31 - Et la colère, ça nous empêche de voir clairement les choses, en fait.
10:39 - Mais parfois, la colère, elle est nécessaire.
10:42 - Mais il y a un moment où, quand on arrive à juste l'apaiser un peu, et puis il y a plein de moyens pour ça, mais ça ouvre le cœur.
10:54 - Moi, ce que je trouve beau avec ce film, c'est d'expliquer qu'il y a des patterns qui se transmettent de génération en génération.
11:03 - Vous vous dites que vous admirez vos parents parce qu'ils ont fait le travail, parce qu'ils se sont soignés,
11:09 parce qu'il y a des choses qui ne vous ont pas transmises.
11:12 Je ne savais pas que votre mère était d'origine cabile ?
11:14 - Elle n'est pas du tout d'origine cabile.
11:16 - Alors, c'est quoi cette histoire ?
11:17 - Fake news, je ne sais pas.
11:18 - Qui dit ça ?
11:19 - Je ne sais pas.
11:20 - C'est des cabiles qui ont fait votre Wikipédia ?
11:21 - Oui, voilà.
11:22 - Ils vont sur tous les Wikipédias, les cabiles, ils font ça.
11:24 - Non, pas du tout.
11:25 - Qu'est-ce qu'ils vous ont transmis et qu'est-ce que vous, à votre tour, vous transmettez ?
11:30 - Alors, déjà, ils m'ont transmis la confiance.
11:33 Et même s'il y a plein d'endroits où je n'ai pas confiance en moi aujourd'hui, mes parents, ils ont toujours eu confiance en mes frères et moi.
11:40 Je pense que c'est une base hyper solide.
11:43 J'ai beaucoup d'amour dans ma famille et ils nous ont toujours regardés comme des êtres à part entière, en fait.
11:49 Et ils ont toujours considéré qu'on était là pour leur apprendre beaucoup de choses,
11:56 qu'ils n'étaient pas les seuls dans ce processus de partage, de transmission et de nous apprendre quelque chose.
12:06 Ma mère, elle disait toujours « Les enfants sont mes maîtres ».
12:10 Et en fait, je pense que ça, c'est cette confiance, le fait qu'aussi, quand on se cassait la gueule, ils étaient là pour nous accompagner,
12:19 mais jamais pour nous éviter d'avoir nos propres expériences.
12:24 Et par contre, ils étaient là pour nous consoler, ils étaient là pour avoir un regard sur nous et respecter notre parcours.
12:35 Et ils se sont toujours dit « Ils s'en sortiront ».
12:39 - Est-ce que maintenant que vous êtes parent, cette phrase « Mes enfants sont mes maîtres », elle résonne encore plus ou elle prend plus de sens ?
12:45 - Oui, bien sûr. Oui, oui.
12:48 Oui, parce qu'en fait, les enfants, ils ont une connexion, notamment quand ils sont petits, c'est nous qui les protégeons.
13:01 Alors bon, évidemment, moi, j'ai été dans une famille aimante et qui me respectait.
13:09 On n'est pas tous égaux devant ça.
13:13 Et il y a des enfants qui très tôt doivent se protéger contre un monde violent.
13:20 Mais je pense que les enfants, ils comprennent tout et qu'ils sont dans le moment présent.
13:29 Donc si toi, tu n'étais pas dans ce moment présent, alors ils auront une manière de te rappeler à ce moment présent.
13:43 - Et quand on est dans une vie qui peut être des fois à 10 000 à l'heure et qu'on a ce réel qui nous rattrape avec les choses du quotidien,
13:52 comment est-ce qu'on gère en fait ? Est-ce que ça raccroche les wagons ?
13:56 - Ah bah oui ! Moi, j'ai envie d'être très présente pour mes enfants. J'ai besoin même.
14:04 Et eux, ils ont leur propre chemin. Et je pense que c'est ça qui était beau dans la démarche de mes parents et notamment de ma mère,
14:14 qui a eu une enfance très compliquée, de se dire "Voilà, j'ai envie de guérir mes plaies pour pas les transmettre à mes enfants".
14:27 Parce que les traumatismes, ça va créer des peurs. Et la peur, quand elle t'habite, elle envahit tout en fait.
14:35 Elle envahit même la façon dont tu as élevé tes enfants. Et le fait qu'elle ait envie de faire face à...
14:42 Et qu'elle ait besoin, encore une fois, c'est plus un besoin qu'une envie.
14:46 Et c'est ça qui est beau, de faire face à ses peurs pour pas les transmettre.
14:51 Et pour pas que son éducation soit entachée quelque part de ses peurs.
14:59 Et elle m'a vraiment transmis ça, le fait de vouloir moi aussi nettoyer, guérir des choses pour...
15:10 Je sais pas, être le plus présente possible et qu'il n'y ait pas des choses dans ma tête qui font que j'arrive pas à être totalement moi-même.
15:22 Il y a quelque chose que Marion Cotillard transmet aux nouvelles générations, c'est son engagement pour la planète.
15:27 Ici, il y a plein de jeunes, moi, il faut savoir que je suis vieux.
15:31 Et quand on dit à Marion Cotillard, le premier truc qui revient, c'est "super, quelqu'un qui s'engage réellement pour la planète".
15:38 On en parle juste après ça.
15:40 On le sait depuis longtemps maintenant, notre maison brûle.
15:43 Et ce qui semblait être auparavant un horizon lointain est désormais une réalité.
15:46 Et pas forcément à l'autre bout du monde.
15:48 Alerte rouge pour rue dans le Pas-de-Calais.
15:50 Cette fois, c'est la montée des cours d'eau qui inondent les routes, les champs et les centres-villes.
15:55 Les habitants ont dû quitter leur maison précipitamment.
15:58 Et pourtant, on nous alerte depuis des décennies sur l'avenir de la planète.
16:01 Comme Greenpeace, dont les militants sont parmi les premiers à avoir bravé les mers pour sensibiliser l'opinion publique.
16:06 S'il le faut, ils s'interposeront eux-mêmes entre le harpon et l'animal.
16:11 Des consciences qui se sont aussi éveillées grâce au cinéma.
16:13 Que ce soit à travers des documentaires chocs ou à travers la poésie d'un film comme Avatar.
16:17 Le peuple dit que nous vivons en Iowa.
16:19 Mais que Iowa vit en nous.
16:23 Ou même encore à travers l'humour grinçant d'un don de look-up.
16:26 La destruction de l'intégralité de notre planète, c'est pas censé être fun.
16:31 Peut-être même que c'est une information plutôt terrifiante.
16:35 Les choses ont bougé, alors peut-être pas assez vite, peut-être pas assez loin, mais les mentalités ont changé.
16:39 Et on le doit aussi à des experts qui n'ont eu de cesse de continuer à nous informer sur les effets du réchauffement climatique.
16:44 L'action est toujours possible, mais que nous sommes au pied du mur, c'est ça.
16:47 Juste disons pour résumer ce rapport du GIEC, il y a vraiment eu urgence.
16:50 Et depuis quelques temps, on a vu aussi émerger des actions coup de poing pour plaider la cause.
16:54 Des nouvelles méthodes parfois contestées, mais souvent percutantes.
16:57 Alors entre le choc des images et le poids des mots, quelle est la forme d'action la plus efficace pour préserver la planète ?
17:05 Marion Cotillard, vous êtes je pense l'actrice la plus engagée sur le sujet.
17:10 À un moment, vous vous êtes même dit "je vais peut-être arrêter ce métier d'actrice pour aller chez Greenpeace, pour être militante écolo".
17:15 Moi, j'ai toujours pris vos prises de position comme des actes extrêmement sincères, parfois risqués.
17:22 Vous vous êtes mis en danger, vous vous êtes prise ce qu'on s'appelle "des sauces".
17:26 Oui, ça, ce n'est pas vraiment le bon léger.
17:28 Mais la vraie question, c'est comment est-ce qu'on peut alerter efficacement ?
17:32 Parce que à chaque fois que même des gens avec une aura comme la vôtre prennent la parole, qu'il y a des films, qu'il y a des actions qui se font,
17:39 on a toujours une horde de gens qui disent "non, non, non" et qui retardent, qui retardent, qui retardent.
17:44 Comment on fait ?
17:46 Évidemment, il y a tous les gestes aujourd'hui qui devraient être obligatoires.
17:53 Il y a l'éducation.
17:55 Mais je pense, en définitive, que la chose la plus importante, c'est un peu ce que j'ai dit tout à l'heure, c'est prendre soin de soi.
18:04 Je pense qu'à partir du moment où on prend soin de soi, de sa santé physique, de sa santé mentale, qu'on se connecte vraiment à soi,
18:12 alors on trouve cet amour et l'amour qu'on porte aux autres est différent et la manière dont on va prendre soin des autres et de son environnement va être différente.
18:27 Évidemment, il y a beaucoup de choses à faire dans la manière dont on consomme.
18:34 Déjà, d'écouter les experts qui tiennent la sonnette d'alarme depuis longtemps et qu'on n'écoute pas assez.
18:42 Pourquoi on ne les écoute pas assez alors que les travaux sont là, ils sont clairs ?
18:45 Parce que ce n'est pas à l'argent.
18:47 On est quand même dans un monde où l'économie est plus importante que l'humain, toujours.
18:54 Donc, ça n'arrange personne, enfin, pas personne, mais ça n'arrange pas les gens qui sont en charge d'écouter les experts.
19:02 Ça n'arrange pas les lobbies, ça n'arrange pas les multinationales.
19:06 Mais peut-être que je parle encore d'amour, même si c'est assez frappant.
19:17 Franchement, on en a besoin en ce moment.
19:18 Oui, mais c'est assez frappant aujourd'hui.
19:19 Quand tu parles d'amour, c'est comme si ce n'était pas sérieux.
19:23 On est sur des sujets sérieux, tu ne vas pas parler d'amour.
19:26 En fait, ça devient presque naïf, débile.
19:31 Et c'est hyper dur d'être confronté au fait de passer pour quelqu'un de niais quand tu parles d'amour.
19:39 Mais je pense qu'en fait, il n'y a que ça qui va...
19:43 Et l'amour pour soi, le premier.
19:46 Parce que c'est avec ce véritable amour que tu découvres pour toi que tu vas avoir une vision différente des choses.
19:53 Et dès que tu commences à prendre soin de toi, tu prends soin de ce qui t'entoure.
19:58 Moi, j'ai le souvenir d'un type sympa qui est passé sur Terre, qui a dit juste "Aimez-vous les uns les autres".
20:03 C'est pas mal comme message.
20:04 C'est pas mal comme message.
20:05 On n'a pas trop capté.
20:08 Dernièrement, c'est chaud.
20:10 On n'a pas trop écouté.
20:11 J'aimerais partager un souvenir.
20:13 Hollywood !
20:14 Hollywood !
20:15 L'Amérique !
20:16 Il y a quelques années, au Grand Journal, on recevait Leonardo DiCaprio, Martin Scorsese.
20:22 On devait faire une séquence où Guillaume Quenet interpellait DiCaprio.
20:27 Je viens tourner la séquence et je vois derrière la caméra Marion Gauthier, qui était là,
20:33 et qui dirigeait le truc alors qu'on était venus faire un machin.
20:37 Et j'aimerais juste qu'on revoie la séquence avec Leonardo DiCaprio qui dit des choses assez incroyables sur toi.
20:45 Tu sais, tu as filmé ce film avec Marion Inception.
20:48 Et depuis qu'elle t'a fait le film, elle te parle de tout le temps.
20:52 "Oh mon Dieu, j'adore Léo. Il est tellement drôle. Il est un super gars. Il est incroyable.
20:59 Et il est tellement intense. Il est un génie. Il est un super acteur.
21:03 Tu m'as foutu de ma femme ?"
21:05 "Dis-moi, tu m'as foutu de ma femme ?"
21:13 C'est plus sérieusement, Marion est vraiment merveilleuse.
21:17 Elle s'inscrit dans cet héritage des grandes actrices qu'on ne voit plus beaucoup.
21:25 Elle est parfaite. Dans la vie, comme elle est grande, elle travaille à 100%.
21:31 Il y a des gens qui sont vraiment très concentrés sur ce qu'ils font lorsqu'ils sont devant la caméra.
21:37 Mais elle, elle donne toute son énergie, toute son intensité, toute son émotion.
21:41 Et même quand c'est moi qui suis devant la caméra, elle est extrêmement talentueuse.
21:46 "What more can I say ?"
21:49 "Nothing. Nothing to add."
21:54 "Nothing to add ? Everything is said by Léo DiCaprio."
21:58 "C'est très gentil, mais lui c'est un immense acteur surtout."
22:01 "Faut me raconter en quoi c'est un immense acteur."
22:08 Déjà, il travaille énormément. Chaque rôle, il travaille énormément.
22:13 Et puis, qu'est-ce qui fait un grand acteur ?
22:15 Je ne sais pas, la manière dont il s'abandonne au personnage,
22:18 la manière dont il trouve l'authenticité, la justesse à chaque fois, la fantaisie.
22:23 C'est quelqu'un qui est assez unique, dont on peut reconnaître le jeu.
22:31 L'aventure américaine, elle a commencé avec Tim Burton.
22:38 À cette époque-là, j'aimerais juste comprendre, si on remonte dans le temps,
22:43 c'était 2003, je crois, un truc comme ça.
22:45 Quand on apprend qu'on va faire un Tim Burton,
22:49 dire "OK, là, il se passe un truc, je vais tourner à Hollywood."
22:53 Qu'est-ce qui change dans la vie ?
22:55 Tim Burton, c'était dans les films qui m'ont vraiment donné envie de faire ce métier,
23:01 enfin, qui ont confirmé que j'avais vraiment envie de faire ce métier.
23:04 Il y avait "Beetlejuice", je pense que je devais avoir à peu près le même âge que Winona Ryder.
23:11 J'étais un peu plus jeune.
23:13 Et c'est vrai, quand on voit des films avec des filles qui ont à peu près le même âge que nous,
23:18 ça me faisait complètement rêver.
23:22 Donc, j'adorais ce cinéaste.
23:24 Et c'était un moment en plus où je n'étais plus très sûre de vouloir continuer ce métier.
23:31 J'en avais marre d'attendre, j'en avais marre qu'il ne se passe pas ce que j'avais envie qu'il se passe.
23:36 Et au moment où je me suis dit "peut-être que tu vas faire autre chose",
23:40 c'est là que j'ai rencontré Burton et que j'ai décroché ce film.
23:43 Donc, c'est arrivé dos au mur, en fait.
23:46 Oui, je pense que je n'aurais pas abandonné le métier pour toujours,
23:51 mais c'était juste un temps où c'était un peu difficile.
23:54 C'est difficile les débuts, en fait.
23:58 Et puis, il y avait plus de déceptions que de choses qui me rendaient heureuse dans ce métier.
24:02 Et comme c'était ma passion, je n'avais pas envie d'entacher cette passion avec Adlai Greur,
24:07 ou des trucs qui te plombent, en fait.
24:13 De garder le kiff, en fait.
24:14 Oui.
24:15 Et donc, j'ai eu un gros retour de kiff avec lui.
24:20 Même si je ne comprenais rien du tout sur le tournage.
24:23 Je ne parlais pas trop bien anglais à cette époque.
24:25 Mais comment on fait alors quand on ne comprend pas ?
24:28 On fait de la merde.
24:29 Parce que dans ce film, je ne m'étais pas trouvée très bonne, honnêtement.
24:34 Et à chaque fois, je me disais que j'allais vraiment garder les bons moments
24:39 pour quand le plan sera sur moi.
24:41 Et en fait, je ne comprenais rien.
24:43 Je faisais un peu de la merde, j'étais un peu stressée.
24:47 J'ai pris 6 kilos sur le film parce que je voulais une femme enceinte.
24:51 C'était ma première fois longtemps aux États-Unis
24:53 et que le niveau de sucre n'était pas le même.
24:55 Mais ça reste une expérience géniale.
24:59 Et puis le film, il est hyper beau.
25:01 Magnifique.
25:02 On allait faire un tour sur le réseau de Marion Cotillard
25:04 et on les a fouillées, stalkées.
25:06 C'est le clic sur.
25:07 On a cliqué sur vous, Marion Cotillard.
25:14 Je m'appelle Marion Cotillard et je suis comédienne.
25:17 Comédienne qui a une page Wikipédia à ras-longe.
25:19 On a carrément dû poser une demi-journée pour la lire.
25:21 Une filmographie bien remplie qui vous a valu 2 Césars,
25:24 un Oscar et un BAFTA.
25:26 J'hallucine carrément.
25:27 Alors forcément, ça peut monter à la tête.
25:29 Et hop, on parle de soi la troisième personne.
25:31 Marion Cotillard a besoin de faire des siestes.
25:33 Quand on clique sur vous, on voit votre aisance naturelle en interview.
25:35 Et ce, dès le début.
25:36 Pardon, pardon, excusez-moi, deux secondes.
25:39 Allô ?
25:40 Allô ?
25:42 Bon bah voilà, super.
25:44 Une aisance que vous avez perdue avec l'arrivée des réseaux sociaux.
25:47 Sur lesquels vous êtes aussi à l'aise que les représentants français à l'Eurovision.
25:51 Alors attends, ok.
25:53 Ah oui, mais en fait, tu peux pas aller.
25:56 Allez, c'est parti.
25:57 Mais, on va dire que ça va être comme je suis douée.
26:00 Car vous êtes comme nous, Marion.
26:02 Vous passez des vacances normales.
26:04 En cliquant sur vous, on a vu que vous aviez tous les talents.
26:06 L'humour.
26:07 Et dans quelques jours, je vais interpréter Jeanne d'Arc.
26:09 Dans Jeanne d'Arc au lycée.
26:11 Et ça va être le feu.
26:12 Oh putain !
26:13 Jean Laga !
26:14 Héroïste !
26:15 Mais non !
26:16 Mais surtout la musique.
26:17 Avec une spécialité pour le rap.
26:21 Non y'a pas que les vêtements, je ne pense pas que l'âge de grand me corresponde honnêtement.
26:25 Je me régale !
26:26 Dans le rap game, il y a eu un avant et un après, Cotillard.
26:30 Je ne fous pas de votre gueule, je vous assure.
26:32 C'est donc tout naturellement que vous allez incarner...
26:35 Je ne mentirai plus jamais, libérée, délivrée.
26:41 Bon en vrai, peu de chance que vous chantiez cette chanson.
26:43 Mais au moins vous l'aurez eu en tête pendant une petite semaine.
26:45 Allez au plaisir.
26:46 Mais moi je l'aime bien cette chanson.
26:49 A chaque fois que je vois le film, je pleure.
26:51 Je ne sais pas, ça me...
26:53 Sur l'Arène des Neiges ?
26:54 Ouais.
26:55 Le 1, pas le 2.
26:56 Mais t'as vu j'ai fait un comme ça.
26:58 Mais ouais c'est bien.
26:59 Le 1, le 2.
27:00 Mais j'adore cette chanson.
27:01 Marion, il nous reste très peu de temps.
27:03 On va faire un petit jeu.
27:04 Une minute trente.
27:05 Un maximum de questions pour un maximum de réponses.
27:07 Ça c'est mon stress total.
27:08 Mais non, bon tarbour.
27:09 Allez c'est parti, tout va bien.
27:10 Je vais essayer de parler hyper vite, ce qui n'est pas mon fort.
27:13 Qu'est-ce qu'il faut surtout ?
27:14 Qu'est-ce qu'il ne faut surtout pas vous donner après minuit ?
27:17 Une claque.
27:19 Vous êtes élue à la tête du pays, c'est quoi la première mesure ?
27:22 Mettre des news positives dans les news.
27:27 C'est quoi le bruit qui t'agace le plus ?
27:28 Ce ne serait peut-être pas la première, mais attends je vais me détendre un peu.
27:31 Le bruit qui m'agace le plus ?
27:33 Les bips strident.
27:36 Ce truc, ceinture de sécurité.
27:38 Toutes les bips, ouais.
27:42 Qu'est-ce qui te séduit immédiatement chez quelqu'un ?
27:44 Sa présence.
27:47 La star dont tu étais amoureux à dos.
27:50 J'étais amoureuse de Félix, le gars qui chantait avec Madonna.
27:58 Je ne sais pas si vous vous souvenez.
27:59 Très bien.
28:00 Est-ce qu'il y a un cauchemar dont tu te souviens tout le temps ?
28:02 Dont je me souviens tout le temps ?
28:04 Non, j'ai eu un cauchemar un jour où dans mon rêve,
28:07 j'étais poursuivie par un mec horrible avec une fourchette.
28:10 Et dans mon rêve, je me disais "tu es dans un rêve,
28:12 donc tu peux avoir une action dessus,
28:15 genre tu vas te retourner et le mec il est hyper beau et tu vas tomber amoureuse".
28:19 Et quand je me suis retournée, il avait un énorme couteau
28:21 avec des trucs dans les yeux qui tournaient.
28:23 Ça n'avait pas du tout fonctionné.
28:25 Ça va mieux ?
28:27 Ouais, ça va très bien.
28:28 Si tu pouvais remonter dans le temps, tu iries où pour faire quoi ?
28:32 Non, je ne remonterais pas dans le temps.
28:37 Est-ce que tu sais imiter une personnalité ou un animal ?
28:40 Ouais, je faisais hyper bien la vache, mais je me suis rendue au pied.
28:43 Ah, merci ! Merci !
28:47 Ah, merci ! Merci !
28:49 *rire*
28:51 [SILENCE]