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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ !
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TVTranscription
00:00 ♪ ♪ ♪
00:05 - C'est une nouvelle recrute que j'ai trouvé dans mon dernier casting,
00:08 qui s'appelle Laëtitia et qui est française.
00:09 Quel âge as-tu ?
00:10 - 15 ans.
00:11 ♪ ♪ ♪
00:18 - Wow !
00:19 ♪ ♪ ♪
00:22 - Si c'est ça, faire du cinéma, je veux faire du cinéma.
00:25 ♪ ♪ ♪
00:30 - Ça m'intéresse pas de devenir quelqu'un.
00:33 Ce que je veux, c'est apprendre des choses.
00:34 Ce qui est formidable, c'est d'être débutant dans la vie.
00:36 ♪ ♪ ♪
00:39 - Je vois pas pourquoi on doit choisir dans la vie.
00:42 On a toujours besoin de nous mettre dans des cases.
00:44 Moi, j'aime tout ce qui déborde.
00:46 J'aime tout mélanger.
00:47 ♪ ♪ ♪
00:51 - Va gâcher ta vie avec ce type.
00:52 ♪ ♪ ♪
00:54 - Reste incontente, on a 14 à peine.
00:55 Ils se servent de toi.
00:56 ♪ ♪ ♪
00:59 - Tu voulais faire quoi quand t'étais petite, toi ?
01:01 ♪ ♪ ♪
01:04 - On prend jamais le temps vraiment de regarder tout ce qu'on a fait
01:06 et d'avoir du recul et de se dire,
01:08 "Ah mais quand même, voilà, ils sont des passifs des choses."
01:11 ♪ ♪ ♪
01:16 - Je suis trop content.
01:17 ♪ ♪ ♪
01:18 Bienvenue, Laëtitia.
01:19 - Merci.
01:20 - Ça va bien ?
01:20 - Ouais, super.
01:21 - Première fois qu'on vous reçoit dans "Clique"
01:24 avec plein de questions.
01:25 Là, on a entendu une phrase qui résume bien
01:27 le fil de l'entretien que j'ai envie de mener ce soir,
01:29 c'est la notion d'apprentissage.
01:32 Laëtitia Casta, vous avez appris tout le temps des choses.
01:34 Vous avez appris en faisant
01:36 et on va en parler en racontant la carrière.
01:37 Mais tout de suite, on parle d'un film
01:39 qui sort cette semaine.
01:41 Comment ça s'appelle ?
01:42 - "Le bonheur est pour demain".
01:43 - De quoi ça parle ?
01:45 - D'amour.
01:45 - Oui.
01:46 - D'amour fou.
01:47 - Oui.
01:48 Et c'est...
01:49 En fait, le message du film, c'est celui-ci,
01:52 c'est sans amour, on n'est rien.
01:54 Et finalement, le reste n'est pas vraiment important
01:58 ou intéressant.
02:00 Et voilà, ce sont des êtres qui s'aiment très, très fort
02:03 au-delà des murs.
02:05 - C'est un film de Brigitte See.
02:06 Vous jouez le rôle de Sophie,
02:07 une jeune femme un peu perdue,
02:09 en couple avec un dealer
02:10 qui rencontre un jour un homme séduisant.
02:12 Cet homme lui redonne espoir,
02:14 sauf qu'il se retrouve condamné à une lourde peine de prison
02:16 pour avoir tué un homme lors d'un braquage.
02:18 Elle refuse de renoncer à cet amour.
02:20 Son bonheur sera pour demain.
02:23 Regarde la bande-annonce.
02:24 [Rire]
02:25 [Musique]
02:27 - Je te conseille de pas trop parler avec lui.
02:29 - Bah, tu peux te les garder tes conseils.
02:31 C'est quoi ton parfum ?
02:33 - T'aimes pas ?
02:33 - Si, si, j'aime beaucoup.
02:35 Tu connais même pas, qu'est-ce que t'imagines ?
02:37 - Qu'est-ce qui se passe ?
02:38 - Je te parle, alors t'arrêtes et tu me regardes, d'accord ?
02:42 - Je reviens, Marie.
02:45 Je reviens toujours.
02:47 - Vous vous en faites baver, Clopin ?
02:49 - Non, c'est mes fils qui en bavent avec moi.
02:52 Et toi, tu veux quoi ?
02:54 - Tu veux le revoir ?
02:57 - Clop ! Je pense à toi !
03:01 - Alors, prends-toi.
03:03 - Toi !
03:04 - Qu'est-ce t'as dans la tête, toi ?
03:08 - Non, fais pas ce connerie.
03:11 - T'irais jusqu'où par amour, toi ?
03:17 - Ça s'appelle "Le bonheur est pour demain"
03:18 et je vous pose la question, Laetitia Casta.
03:20 Vous iriez jusqu'où par amour ?
03:23 - Je pense que sans la personne qu'on aime,
03:27 on peut pas vivre de toute manière,
03:28 donc on n'a pas le choix.
03:29 - Comment on sait qu'on aime ?
03:33 - Vous avez déjà regardé les fragments amoureux de Roland Barthes ?
03:37 - Je trouve que c'est pas mal comme mode d'emploi.
03:42 À la fois, c'est un gouffre et en même temps...
03:45 Oui, à la fois un gouffre et en même temps, on...
03:49 Comment dire ? On survole le sol.
03:52 - Est-ce que vous aimez toutes les personnes
03:53 que vous avez aimées dans votre vie ?
03:56 - C'est étrange comme question.
03:57 - Ouais.
03:59 Est-ce qu'on aime tout le monde
04:00 ou est-ce qu'un amour en remplace d'autres ?
04:04 - Moi, je pense qu'on n'est jamais la même personne.
04:07 Donc on aime d'une manière à un moment
04:09 et je pense que c'est sincère à ce moment-là,
04:11 mais on bouge et peut-être que la personne qu'on devient
04:15 ne pourrait plus aimer la personne qu'on a aimée.
04:18 - Il y a cette expression "tomber amoureux"
04:21 et vous utilisez le mot du gouffre.
04:23 - Ouais.
04:25 Pour moi, l'amour, c'est se remettre dans les mains de l'autre
04:27 sans parachute.
04:29 Il faut accepter.
04:31 - Donc il faut défier sa peur ?
04:33 - Oui.
04:34 - Vous aviez eu peur longtemps d'être amoureuse ?
04:36 - J'ai pas eu peur d'être amoureuse.
04:39 J'ai peut-être eu peur de ne jamais l'être.
04:44 - C'est fou, ça.
04:45 - Pourquoi ?
04:46 - Bah, je sais pas.
04:47 Parce qu'en général, les gens rêvent du grand amour.
04:50 - Oui, mais un jour, je me suis posé la question
04:54 comment on sait qu'on est amoureux ?
04:57 À quel moment on le sait ?
05:00 Et je crois qu'on est amoureux lorsqu'on souffre vraiment
05:08 de ne pas être avec l'autre.
05:10 Je crois que...
05:12 - Donc il y a une notion de dépendance ?
05:15 - Ouais, malgré... Oui.
05:18 - C'est pas très sain.
05:20 - Mais l'amour n'a jamais été quelque chose de...
05:24 Enfin, ça a jamais été déclaré comme ça, l'amour,
05:26 comme quelque chose de sain ou de...
05:28 L'amour, c'est fort, c'est puissant,
05:30 c'est à la fois doux, à la fois violent,
05:34 c'est exalté, c'est...
05:37 Ça déséquilibre et ça remet en place.
05:39 Enfin, c'est des tas de choses.
05:40 C'est pas une chose.
05:42 - Dans un instant, il y aura Oxmo Puccino à côté de nous.
05:45 - Oui.
05:45 - Artiste qui avait fait un album qui s'appelle "L'amour est mort".
05:49 - Comme ça, c'est dit.
05:53 - Et vous, vous dites "C'est mort sans amour".
05:55 - Ah bah oui.
05:56 - Ouais.
05:56 - Oui.
05:57 - On en parlera avec Oxmo.
05:59 Votre histoire, elle est incroyable.
06:00 Tout commence en Corse, sur une plage,
06:02 vous avez 15 ans,
06:04 et votre frère vous inscrit de force à un concours de Miss,
06:06 sans vous le dire.
06:07 - Pour faire plaisir à mon arrière-grand-mère, ouais.
06:09 - Ouais.
06:10 Donc, vous gagnez ce concours.
06:12 - Alors, c'est tous les jeunes du village qui étaient...
06:16 Qui faisaient partie du concours.
06:19 - Vous gagnez,
06:20 et vous invitez votre arrière-grand-mère à manger.
06:24 - Ouais.
06:24 - Après, vous êtes repérée par un vrai, ce qu'on appelle un scout.
06:28 - Ouais.
06:28 - Qui vous propose de faire du mannequinat.
06:30 - Ouais.
06:31 - Comment ça se passe, à ce moment-là ?
06:32 - On sait pas.
06:34 Je pouvais pas projeter tout ce qui s'est produit.
06:37 Donc, c'est comme une blague, au départ.
06:43 - C'est un vrai métier pour vous, dans votre culture ?
06:47 - À ce moment-là, on parlait pas des mannequins comme aujourd'hui.
06:50 On voyait de temps en temps Clota Chiffard en couverture de Paris Match,
06:53 mais c'était pas du tout défini comme aujourd'hui, comme un vrai métier.
06:59 - Parce que vous êtes issue d'un milieu plutôt populaire.
07:01 - Oui.
07:01 - Noisil grand.
07:02 - Oui.
07:03 - Moi, je viens de Noisil sec.
07:04 On a un noisil en commun.
07:08 Comment on explique à ses parents,
07:10 qui font des métiers plutôt modestes, qu'on gagne de l'argent comme ça ?
07:14 - Alors, ce sont mes parents qui m'ont expliqué.
07:17 Ils m'ont dit, à ce moment-là,
07:19 "Alors, voilà, tu fais ça pour t'amuser,
07:20 mais ce qui compte, c'est l'école, et puis n'y crois pas trop,
07:23 parce qu'il va rien se passer."
07:25 - Et vous, vous y croyez quand même ?
07:27 - Moi, je crois à l'échapper.
07:32 L'échapper belle, quoi. Partir.
07:35 - Et quand vous reveniez ?
07:37 Parce qu'à un moment, quand vous revenez à votre vie d'adolescente, de 15, 16 ans,
07:43 quand vous prenez des avions,
07:44 quand vous fréquentez Yves Saint-Laurent, Jean-Paul Gaultier,
07:46 comment ça se passe quand on vient à Noisil grand ?
07:48 - Alors, ce que je vais découvrir, c'est un monde complètement fou,
07:51 où tout est possible,
07:53 et tout ce qui, justement, est excentrique,
07:59 où on parle ouvertement, c'est de la création.
08:04 C'est un monde incroyable qui s'ouvre à moi,
08:06 et c'est comme si, d'un coup, tout est possible.
08:10 Et ensuite, je revenais chez moi,
08:14 et c'était une vie tout à fait normale,
08:16 mais en même temps, ça m'a apporté beaucoup d'équilibre.
08:18 - Vous aviez les codes de ces milieux ?
08:20 - Pas du tout.
08:21 - Comment vous les avez appris ? Qui vous les a appris ?
08:24 - Alors, personne ne m'a appris quoi que ce soit.
08:27 C'est par les expériences, au fur et à mesure,
08:31 où j'ai appris à décoder ce qu'était la responsabilité d'un plateau,
08:36 d'un budget, des clients,
08:39 comment mettre en valeur un vêtement,
08:44 parfois confronter la difficulté du regard qu'on pose sur vous,
08:50 des remarques sur votre physique,
08:53 alors que vous n'avez jamais rien demandé,
08:55 dans les castings, puisqu'il y avait plein de filles qui étaient là,
08:59 et puis les gens vous regardent comme ça,
09:02 et on fait des commentaires, "ça va, ça va pas",
09:04 "est-ce que ça fonctionne, ça ne fonctionne pas ?"
09:06 C'est assez violent, finalement.
09:08 - C'est ça, c'est comment est-ce qu'on arrive à avoir une estime de soi
09:10 quand on est tout le temps jugé ? Tout le temps, tout le temps, tout le temps.
09:12 - Jugé, observé sur son physique ?
09:14 - Peut-être, j'avais pas...
09:16 J'ai jamais voulu déclencher ça.
09:18 Je voulais pas être spécialement mannequin.
09:22 Donc j'avais une sorte de...
09:24 Comme... Comment vous dire ?
09:26 Une sorte de fierté qui était là.
09:30 Comme dire, bon, bah...
09:32 Comme je ne vous ai rien demandé...
09:34 Je me souviens d'avoir fait une remarque à quelqu'un, une fois,
09:38 où la personne, donc c'était une femme,
09:40 elle avait fait des commentaires sur mon physique
09:42 et je lui avais répondu, "mais vous pensez que vous habillez qui dans la rue ?"
09:44 Et j'avais 15 ans à ce moment-là.
09:46 Et je me permettais de dire des choses
09:48 parce que j'avais...
09:52 certaines valeurs.
09:54 - Hum.
09:56 - Des choses qu'on...
09:58 Par le monde d'éducation qu'on m'avait donné.
10:00 - J'aimerais qu'on regarde un extrait d'un reportage où vous aviez 18 ans.
10:02 - Tu sais ce qu'elle fait, là ?
10:06 - Qu'est-ce qu'elle fait ?
10:08 - Elle fait des photos.
10:10 - A 18 ans à peine, Laetitia a fait des dizaines de couvertures de grands magazines.
10:14 Mais elle n'est pas encore tout à fait une star.
10:16 - Tu vois la photo ?
10:18 C'est qui ? - Ma soeur.
10:22 - Dans la famille, elle est strictement traitée comme les autres.
10:26 Elle demande l'argent de poche qu'elle a besoin pour aller au cinéma,
10:29 en dehors des besoins qu'elle a professionnels, qu'elle doit...
10:32 Le reste ne pose pas problème.
10:34 Elle ne l'utilise pas.
10:36 Elle n'a pas d'envie particulière.
10:38 Elle s'habille au supermarché du coin,
10:40 comme toutes les filles de son âge.
10:42 Voilà.
10:44 - C'était qui Laetitia Casta à cette époque ?
10:48 Quand vous la voyez comme ça ?
10:50 - J'ai presque envie de vous dire...
10:54 Toujours la même personne.
10:56 - Ça se voit que ça n'a pas bougé ?
11:00 - Un petit peu, quand même.
11:02 - Non, mais...
11:04 - Vous êtes toujours la même.
11:06 - Oui, je me suis toujours dit que ce seraient les gens autour de moi
11:09 qui changeraient, mais pas moi.
11:11 - La définition ?
11:13 Des gens qui s'en sortent.
11:15 - Des gens qui s'en sortent ?
11:17 - Oui.
11:19 - Il y a plein de gens qui disent que le succès change les gens autour,
11:22 mais pas nous.
11:24 - Oui, mais c'est vrai.
11:26 - Comment on garde les bonnes personnes autour de soi ?
11:29 - C'est compliqué, parce qu'ayant commencé à 14 ans et demi,
11:32 j'ai pas mal déménagé.
11:34 Finalement, c'est en étant adulte
11:39 que j'ai rencontré les personnes qui, aujourd'hui, m'entourent.
11:43 C'est particulier.
11:45 - Le métier de mannequin, aujourd'hui, il a changé
11:48 par rapport à l'époque, dans l'extrait dont on vient de voir.
11:51 Les réseaux sociaux sont arrivés.
11:53 Il y a plein de confusion entre ce métier-là
11:56 et celui d'influenceur ou d'influenceuse.
11:58 On en parle juste après le sujet.
12:00 Des top modèles élevés au rang de déesses,
12:02 adulés par les foules et traqués par les paparazzi.
12:05 Ça, c'était l'âge d'or du mannequinat.
12:07 Pendant des années, ces supermodèles ont régné sur l'industrie de la mode
12:10 et foulé les catwalks des plus grands créateurs.
12:13 Mais depuis, les choses ont un peu changé,
12:22 notamment depuis l'apparition des réseaux sociaux
12:24 qui ont fait émerger un nouveau type de métier.
12:27 Créatrices de contenus, influenceuses,
12:29 appelez-les comme vous voulez,
12:30 elles ont rebattu les cartes du jeu.
12:32 Et même s'il y a toujours des mannequins pour défiler,
12:34 ces hit girls font désormais le show en dehors des podiums.
12:36 - Bonjour, je m'appelle Lena Situation.
12:38 Je vous fais la bise.
12:40 Et nous sommes au défilé Dior.
12:44 - Les réseaux ont aussi permis de créer un sentiment de proximité
12:47 avec les stars et accentuer le phénomène de communauté en ligne.
12:50 Et ça, on le sait, c'est le graal pour générer des revenus
12:52 et créer des empires.
12:53 - Si vous aviez un business que vous étiez passionné,
12:56 vous sauriez ce qu'il vous faut pour faire un business,
12:59 mais vous ne le faites pas.
13:00 - Bref, de véritables businesswomen qui multiplient les casquettes.
13:03 Et récemment, ça va encore plus loin.
13:06 Des agences qui, grâce à l'utilisation de l'intelligence artificielle,
13:08 ont créé des influenceuses.
13:10 Oui, oui, vous avez bien entendu,
13:12 des avatars qui ne risquent pas de faire de burn-out,
13:14 prendre des kilos ou demander une augmentation salariale.
13:17 - Ne vous en faites pas sur le résultat final.
13:19 Appréciez le processus de ce que vous devenez au cours du processus.
13:23 - Bon, on n'en est pas encore là, mais on se demande quand même,
13:25 est-ce que les top modèles ont été remplacés par les influenceurs?
13:28 Laetitia Costa.
13:29 - Ça me fait rire parce que j'ai eu l'impression
13:33 que je suis peut-être un vieux dinosaure,
13:35 mais j'ai traversé pas mal de choses.
13:37 Je me souviens quand on disait que lorsqu'on faisait de la télévision,
13:40 on ne pouvait pas faire du cinéma, ça a bien changé.
13:42 Ou lorsque les actrices ne faisaient pas encore de mode,
13:48 on trouvait que ce n'était pas bien de faire de la publicité.
13:50 Et j'ai traversé des mouvements comme ça,
13:52 qui perpétuellement se renouvellent, se remettent,
13:56 ça s'inverse de nouveau.
13:58 Il y a déjà des nouveaux métiers qu'on ne connaît pas encore qui vont arriver.
14:04 - Vous, vous avez fait un chemin différent.
14:06 Là, on voit aujourd'hui plein de modèles qui deviennent influenceuses
14:10 avec comme valeur cardinale l'argent ou l'entrepreneuriat.
14:13 Vous, vous avez fait un chemin pour vous affirmer en tant qu'artiste.
14:16 Quand on prend la Laetitia Castad aujourd'hui,
14:18 c'est quelqu'un qui joue dans des films,
14:21 qui est reconnue en tant que grande comédienne.
14:23 C'est très, très loin de vous, maintenant, tout ça.
14:26 On n'est pas face à la même personne, vous ne pouvez pas me dire ça.
14:28 Ce n'est plus la même industrie, ce n'est plus votre...
14:31 - Alors, les motivations, effectivement, c'est le business.
14:35 C'est-à-dire que ce sont des filles qui ont la tête sur les épaules
14:37 et qui construisent quelque chose, pourquoi pas ?
14:39 - C'est très bien réussi.
14:41 - Elles sont moins bêtes bêtes.
14:42 - Je parle de vous.
14:43 - De moi ? Moi, c'est parce que j'ai tout simplement voulu répondre
14:49 à un désir et à un rêve qui était l'amour que j'avais pour le cinéma.
14:53 Et au-delà du fait de l'argent,
14:57 oui, effectivement, j'aurais pu aller dans cette direction-là,
15:00 mais ça ne m'a pas vraiment intéressée.
15:02 Je ne voulais pas être une entrepreneuse.
15:03 - Les réseaux sociaux ont porté un petit film dans lequel vous avez joué,
15:07 qui est "Le consentement", adapté du roman de Vanessa Springora.
15:09 Ça commence en tout petit film, dans très peu de salles.
15:12 Et les réseaux sociaux, notamment TikTok,
15:14 avec des adolescents qui se filment avec le hashtag #Consentement,
15:17 qui filment leur réaction en voyant le film, sont bouleversés par le sujet.
15:21 Et ça fait monter, monter, monter les entrées,
15:23 alors que c'était un film plutôt confidentiel.
15:25 J'aimerais qu'on regarde un extrait de ce film.
15:27 - C'est un pédophile.
15:29 - Tu n'es pas au courant ?
15:31 - Mais enfin, tout le monde le sait.
15:35 - Et donc, toi, tu le savais quand tu lui as proposé de le raccompagner ?
15:40 - Je te préviens, Vanessa, si tu le revois, je t'en dois attention.
15:42 - T'as pas le droit.
15:44 Je l'aime.
15:47 - Je suis ta mère, j'ai tous les droits.
15:49 Tu m'entends ?
15:51 Tu es sous ma responsabilité.
15:53 - Ta responsabilité ?
15:55 Ta fille à l'arrière d'une voiture avec un pédophile ?
15:57 C'est ça ?
15:59 - C'est pas moi, hein ?
16:04 - C'est un personnage.
16:05 - C'est un personnage, évidemment.
16:09 - Qu'est-ce que vous avez retiré de l'expérience de ce film ?
16:11 Des retours, des témoignages qu'il y a pu y avoir ?
16:13 - D'abord, lorsque je l'ai vu, le film, moi, j'ai été complètement bouleversée.
16:20 J'ai eu l'impression de passer dans une machine à laver.
16:23 Ça fait remonter énormément de choses.
16:27 Puis aussi, il y avait la présence de Vanessa Spingora.
16:31 Tout ça a été quand même très, très fort.
16:34 Et puis après, de parler du film aux journalistes, c'est assez compliqué.
16:41 C'est un exercice qui n'est pas simple.
16:44 C'est un sujet qui est très fort.
16:48 Et le fait que la jeunesse en empare, c'est extraordinaire.
16:52 - Est-ce que vous, vous avez été confrontée à des prédateurs
16:55 quand vous étiez mannequin ou plus jeune ?
16:57 Parce que vous avez commencé très jeune.
16:58 - Oui, j'ai commencé très jeune.
17:00 Mais bien avant le métier de mannequin, j'ai été confrontée à des prédateurs.
17:05 À la sortie de l'école.
17:07 Petite fille, petit garçon.
17:12 C'est tout le monde.
17:14 - Les chiffres, ils sont à Follor 1 sur 5.
17:17 - C'est énorme.
17:18 - Oui.
17:19 - Et on a la chance, du fait du mouvement #MeToo,
17:22 qu'on puisse parler de tout ça et que ça sort.
17:27 Que tout ça sort et que ça puisse changer les choses définitivement.
17:32 - Cet hiver, le sujet qui divisait les familles françaises, c'était Gérard Depardieu.
17:36 Vous, vous avez tourné ensemble dans Astérix.
17:39 Comment ça s'était passé ?
17:40 - Il n'y a pas de discussion à avoir là-dessus.
17:43 Ce qui est mal est mal.
17:46 Mais je ne suis ni juge,
17:54 ni personne qui va me permettre de donner mon avis là-dessus.
17:59 La seule chose que je peux vous dire, c'est qu'on n'abuse pas d'une personne plus faible que vous.
18:05 Même de harcèlement, de se moquer ou d'humilier, on ne fait pas ça de toute manière.
18:12 À tous les niveaux.
18:14 Et là, on est au-dessus de tout ça.
18:19 En ayant eu 14 ans et demi, j'ai pu traverser 25 ans de souffrance masculine.
18:27 Que ce soit dans la misogynie,
18:30 de vous rendre objet du désir ou objet tout simplement.
18:36 Ou même de traverser de l'étape d'être mannequin à actrice.
18:40 Toutes les preuves, tous les combats, tout ce qu'il a fallu que je mène en tant que femme
18:48 pour être tout simplement ce que je suis.
18:50 Lorsque vous me dites "vous êtes artiste, vous êtes dans le cinéma",
18:54 mais ça a été un tel combat qu'un jour je me suis dit "est-ce que je vais pouvoir poser les armes ?"
19:02 Et avant d'arriver à dire non, ça a mis pas mal d'années.
19:07 Le cheminement, il est...
19:10 Il est long.
19:16 Mais la chance que j'ai eue, c'est de toujours savoir ce qui était injuste.
19:21 Pas net, pas clair, sombre.
19:24 Il y a comme une alarme comme ça qui se mettait en route.
19:27 En tout cas, vous pouvez être très très fière.
19:30 Fière ?
19:32 Ouais, du parcours, c'est beau.
19:33 Oui.
19:34 C'est beau.
19:35 Mais je suis très fière surtout de ce qui se passe aujourd'hui pour la nouvelle génération.
19:40 Ils n'auront plus à... où tout va devenir évident.
19:44 Et ces gens qui pensent à l'ancienne comme avant, il faut qu'ils s'en aillent.
19:49 Nous, on allait faire un tour dans le présent sur les réseaux de Laetitia Casta.
19:54 On a fouillé comme ça, on a regardé. C'est le clic sûr.
19:57 On a cliqué sur vous Laetitia Casta.
20:04 Et sur votre Instagram, on a scruté votre carrière de mannequin qui porte des tenues.
20:08 Bon, nous si on les porte, on a l'air ridicule, mais vous, ça passe.
20:10 D'ailleurs, tous vos looks sont ultra scrutés par toute la presse.
20:13 Mais promis, on ne parlera pas de vos mensurations.
20:15 C'est arrivé plein de fois de casser les... vous savez, les petits enregistreurs des interviewers,
20:20 dès qu'on me parlait de mensuration.
20:22 Mais aussi votre carrière d'actrice, avec des rôles allant de Falbala à Brigitte Bardot,
20:25 en passant par la mère de Vanessa Springora.
20:27 Mais aussi Lila, une jeune femme avec... ouais, pas mal de soucis.
20:30 Une petite coupe de champagne.
20:31 Non, non, j'ai arrêté à l'alcool.
20:34 Un petit jus de fruits alors.
20:35 Non, je peux pas, je fais du diabète.
20:36 De l'eau pétillante.
20:38 Ça me fait péter.
20:39 Vous êtes hyper rodé en interview.
20:40 Et on apprend des choses surprenantes, hein.
20:42 Que vous avez des talents de guérisseuse.
20:43 D'ailleurs, ça tombe bien, je me sens un peu patraque en ce moment.
20:45 Sur le bateau, tu m'as fait des points de pression extraordinaires.
20:47 Ah voilà, t'es un don de guérisseuse.
20:49 Que vous répondez de façon hyper naturelle aux interviews posées contre un mur.
20:53 Et j'assume entièrement cette position-là.
20:56 Mais vous interviewer, c'est aussi une épreuve pour les journalistes,
20:58 qui perdent un peu leurs moyens et qui galèrent sur les infos qu'ils vous soumettent.
21:01 Il paraît que vous avez travaillé comme une folle après, hein.
21:03 Pour être à la hauteur.
21:04 Non, j'ai pas eu l'impression de travailler comme une folle.
21:06 Vous êtes allée rencontrer Brigitte Bardot, c'est ça directement ?
21:09 Alors, j'ai pas vu cette chance-là.
21:11 Et il l'a appréciée finalement, il l'a intégrée.
21:13 Pas tout de suite.
21:14 Laëtitia, vous êtes la personne aussi à l'aise pour répondre à des magazines de mode qu'à Charente Libre.
21:19 Et je trouve que la vie est nuancée et complexe.
21:21 Mais c'est quand même sur Vogue que l'on vous a le plus vu.
21:23 Sur le Vogue français, le Vogue russe.
21:25 Mais notre préféré reste le Vogue turc,
21:27 qui a immortalisé un shooting avec un chimpanzé.
21:30 Eh ben, on attend avec impatience le prochain shooting.
21:33 Laëtitia Casta, on va vous mettre plein de questions de la télévision française.
21:38 C'est la foire aux questions.
21:40 Pourquoi la Normandie et Tony Parker vont accueillir Taylor Swift ?
21:45 Avec un pesto maison.
21:46 Quel signal ça donne.
21:47 Allez, on envoie la première question.
21:51 Pourquoi les filles, elles aiment bien les mauvais garçons ?
21:54 C'est quand elles se dévalorisent.
21:57 Comment ?
21:59 Quand elles se dévalorisent.
22:00 Elles se dévalorisent, elles n'ont pas confiance en elles.
22:03 Et du coup, elles vont choisir quelqu'un qui leur renvoie ça.
22:08 Deuxième question.
22:10 Consommation occasionnelle de stupéfiants ?
22:12 De quoi ?
22:14 Consommation occasionnelle de stupéfiants ?
22:16 C'est la question, vos papiers s'il vous plaît.
22:18 Ah d'accord.
22:19 Et je vous réponds de quoi ça ?
22:21 Est-ce que j'en ai déjà pris ou pas ?
22:22 Occasionnelle.
22:23 On passe à la question, les yeux dans les yeux.
22:28 Si vous aviez le président de la République en face de vous,
22:30 quelles questions lui poseriez-vous ?
22:31 Et plus globalement, qu'est-ce que vous attendez de cette conférence de presse ?
22:34 Est-ce que, en tant que président,
22:43 parfois on arrive à mettre ça de côté ?
22:45 On arrive à laisser vraiment ses vrais sentiments
22:50 mettre son âme et ses vrais sentiments d'homme d'abord ?
22:57 On lui enverra la question.
22:58 [SILENCE]