BE SMART - Quelles sont les grandes tendances achats pour 2024 ?

  • il y a 7 mois
Inflation, diversification des approvisionnements, délaissement du made in France…
Dans la 15e édition de son traditionnel baromètre annuel des acheteurs, AgileBuyers analyse les grandes tendances et les priorités des départements achats en 2024. Cette année, un chiffre attire particulièrement l'attention : 56% des directions achats interrogées pensent faire face à des situations d’ententes illicites et de monopoles chez leurs fournisseurs.
Transcript
00:00 Mais donc c'est Olivier Vanstock qui commence avec nous.
00:07 Salut Olivier.
00:08 Bonjour Stéphane.
00:09 Agile Buyers, donc un directeur associé d'Agile Buyers, l'étude elle est annuelle.
00:12 870 directions achats, c'est ça qui ont répondu.
00:16 C'est ça et c'est notre 15e édition de l'étude tendance Agile Buyers Sénat.
00:23 Conseil, cabinet de conseil en achats opérationnels et évidemment en partenariat avec le Conseil
00:28 national des achats.
00:29 Bon on va y aller.
00:30 Le premier truc qui est très intéressant c'est entente illicite et situation de monopole
00:35 chez les fournisseurs.
00:36 Là tu m'as appris un truc.
00:37 Donc le chiffre toi tu le connais par cœur, je le donne.
00:40 56% des directions achats pensent faire face à des situations d'entente illicite et toi-même
00:47 tu as décidé de mettre ça à la une.
00:48 J'ai décidé de mettre ça à la une parce qu'en fait c'est quelque chose de silencieux.
00:51 C'est quelque chose qu'on ne voit pas.
00:53 Et puis même le mot cartel, le mot cartel il n'est pas toujours vu comme quelque chose
00:56 de négatif.
00:57 Je prends un exemple l'OPEP.
00:58 L'OPEP c'est le cartel légal, officiel.
01:01 Pourquoi ? Parce que c'est des pays qui s'entendent alors que si c'est des entreprises c'est illégal.
01:06 Sauf qu'il y a eu des condamnations absolument incroyables.
01:11 La dernière elle date de septembre.
01:12 Il y a eu une condamnation dans les travaux et le nucléaire en France.
01:16 Ils sont six acteurs à s'être mis d'accord et ils ont pris une amende de 32 millions d'euros.
01:21 Mais quand on regarde l'historique il y a un nombre de cartels qui se sont fait condamner.
01:26 C'est juste fou.
01:27 Je prends un exemple en 2019 et en 2020.
01:29 Il y a eu le cartel de la charcuterie.
01:32 On en a entendu parler de celui-là.
01:35 Celui du nucléaire il m'a échappé à 32 millions d'euros.
01:38 À 32 millions d'euros mais c'est en septembre dernier.
01:40 Et il y a eu aussi un cartel de la compote.
01:41 Alors pour ceux qui auraient mal entendu, pas du caviar, de la compote.
01:45 Il y avait une entente de tous les acteurs.
01:47 Ils ont été condamnés.
01:48 Mais ce qui est étonnant c'est qu'ils sont condamnés en général quasiment dix ans après
01:52 les faits.
01:53 Ça prend beaucoup de temps.
01:54 Vous savez il y a cette espèce d'effet "ça coûte quand même cher mais on ne sait pas
01:57 pourquoi".
01:58 Il y a quand même des fois où on peut se poser des questions.
02:00 Je ne vais pas cibler des gens ou d'autres mais il y a quand même quelque chose d'étonnant.
02:05 Il y a certaines usines de concurrents.
02:07 On a l'impression que leurs maintenances sont très simultanées, très organisées.
02:12 C'est important que les maintenances soient organisées parce que ça veut dire qu'il
02:17 y a toujours du volume mais il y a moins de volume et donc les prix restent plus élevés.
02:21 C'est exactement ce qu'ils se passent.
02:24 Tata je ne comprends pas.
02:25 Ils organisent à plusieurs la pénurie ?
02:26 On peut le penser oui.
02:29 Sauf qu'ils ne disent pas qu'ils font une pénurie, ils disent qu'ils font des maintenances.
02:32 Sauf que la maintenance est chez l'ensemble des fournisseurs du secteur.
02:36 Elle est très synchronisée.
02:37 Elle est adaptée pour qu'il y ait quand même des produits sur le marché.
02:41 Donc ça on peut peut-être que c'est par bienveillance sur le marché ou peut-être
02:45 qu'il y a des questions qui peuvent se poser.
02:47 Mais qu'est-ce qui explique 56% des directions à charge ? Je dois dire que je n'ai pas regardé
02:52 les chiffres précédents.
02:53 C'est la première fois que tu poses la question.
02:54 Ah c'est la première fois que tu poses la question.
02:56 En fait c'est la première fois parce qu'on s'est dit qu'il y a quand même quelque
02:58 chose d'étonnant.
02:59 Alors c'est ça.
03:00 Pourquoi est-ce qu'ils ont regardé ? Et pourquoi maintenant ?
03:02 D'abord les condamnations se multiplient.
03:05 Il y a eu un historique il y a 15 ans où c'était les constructeurs de camions lourds
03:11 qui se sont pris une amende d'entre 2 et 3 milliards d'euros pour entente.
03:14 Mais les choses elles se multiplient, on les voit arriver de plus en plus souvent.
03:18 Elles enfreignent très clairement la libre concurrence.
03:21 Pourquoi les directions à charge on regarde ça de plus près ? Parce que sur les trois
03:26 dernières années avec les situations de pénurie, avec les monopoles, on s'est dit
03:30 mais comment est-ce qu'on peut travailler sur les monopoles ? Sauf que le monopole
03:33 c'est visible, c'est très très très visible quand vous êtes en monopole.
03:37 Le cartel non.
03:38 Et le cartel peut être très ponctuel, il peut être très local.
03:42 Il peut être pour une situation où il peut être organisé sur un certain nombre de marchés
03:48 pendant longtemps.
03:49 Donc effectivement les cartels ça fait augmenter les prix des industriels et des particuliers.
03:54 Parce que je voyais ça en lien, donc là on ne va pas en parler puisqu'on en a déjà
03:57 énormément parlé mais l'inflation est toujours présente etc.
04:00 On va parler réduction de coût.
04:01 Mais l'inflation est effectivement pour certains acheteurs, la proportion est d'ailleurs
04:05 assez faible quand même, raisonnable.
04:07 Mais un certain nombre de leurs fournisseurs ont été opportunistes, on va dire ça comme
04:10 ça, et sans doute ont augmenté les prix au-delà de ce qu'imposait la seule inflation.
04:15 Donc ce serait lié à ça finalement, c'est-à-dire si je vais prendre un petit risque et être
04:20 un peu opportuniste avec l'inflation, c'est pas mal si je m'assure que mes concurrents
04:24 font la même chose et si on se met d'accord pour y aller discrètement ensemble finalement.
04:27 C'est un peu ce qu'on est en train de dire, Capleur y est.
04:30 Voilà c'est ça.
04:31 C'est ce qu'est Capleur y est.
04:32 Ça veut dire que c'est intéressant, ça veut dire qu'il y a en plus un aspect quasi
04:35 macroéconomique puisqu'on sait, on en a déjà beaucoup parlé, que la deuxième
04:39 phase d'inflation, on va dire ça comme ça, a été dénoncée par la Banque Centrale
04:43 Européenne comme une phase d'inflation assez largement opportuniste de la part des entreprises.
04:48 Bon, pas mal.
04:49 Alors, deuxième élément, la dépendance chinoise remise en cause.
04:52 Alors là, veut-pieu Olivier ?
04:55 Attention, on n'a pas dit qu'ils allaient sortir de la Chine.
04:59 Ils disent qu'ils s'allègent.
05:00 Parce qu'en fait, il n'y a pas besoin d'être un expert en géopolitique pour se dire qu'il
05:04 y a quand même un petit risque avec la Chine.
05:06 Donc l'idée, c'est de se dire, OK, comment est-ce qu'on s'allège ? Et d'ailleurs, on
05:10 explique comment est-ce qu'ils s'allègent par ce qu'on appelle le double sourcing.
05:12 Double sourcing, c'est dire, je vais prendre deux sources, d'accord ? Je vais être extrêmement
05:16 concret.
05:17 Ce qui vient de se passer il y a quelques jours en mer Rouge ou ailleurs avec des bateaux,
05:21 où il y a eu des problèmes d'approvisionnement, les Tesla, les Kia.
05:24 Mais je suis persuadé qu'il y a beaucoup plus de gens qui auraient été impactés
05:28 s'ils n'avaient pas créé des doubles sourcings.
05:29 C'est évident qu'il y a eu cette situation.
05:32 Donc c'est ce qu'on a appelé à un moment Chine +1.
05:34 Je crois que c'est Apple d'ailleurs le premier qui a employé ce terme-là.
05:37 En l'occurrence, Apple a été explicite sur le fait que c'est ce qu'ils voulaient faire.
05:41 Exactement.
05:42 Et ils choisissent l'Inde et le Vietnam d'ailleurs, en partie comme alternative.
05:45 Donc en tout cas, c'est la logique.
05:47 Et c'est logique de se dire, on va se prendre une deuxième source.
05:50 Le problème, c'est qu'effectivement, on sait que ça coûte plus cher.
05:53 Mais oui.
05:54 Mais évidemment...
05:55 Et puis t'as une imbrication de chaîne de valeur sur tout ce qui est, on ne va pas
05:59 la prendre à notre audience, sur tout ce qui est électronique en public, etc.
06:03 Mais enfin, tu ne peux pas finalement...
06:05 C'est pour ça que tu ne peux pas le faire sur tout.
06:09 Par contre, tu allèges ta dominance.
06:11 On n'a pas dit, on n'a jamais dit qu'ils allaient sortir.
06:13 On a dit qu'on allège.
06:15 Et puis quand on voit tous les problèmes qu'il y a pu avoir, qu'on a certains n'ont
06:19 pas été anticipés, la gestion du risque, on en parle bien dans l'étude, les directions
06:23 achats, tu vas sans doute parler des réductions de coût, mais la gestion du risque, c'est
06:27 une obsession.
06:28 Parce que ça ne sert à rien d'avoir un produit moins cher s'il n'est pas livré et qu'il
06:31 arrête une usine.
06:32 Effectivement, la gestion du risque, c'est fou.
06:34 Tiens, juste sur la gestion du risque, je m'arrête deux secondes.
06:37 Vas-y, vas-y, je t'en prie.
06:38 J'ai une question pour toi.
06:39 Pour une fois, c'est moi qui la pose.
06:40 Allons bon.
06:41 A ton avis, quel est le fournisseur de l'informatique des JO 2024 ?
06:47 Atos, malheureusement.
06:50 Voilà.
06:51 Oui, mais je crois que c'est sécurisé, ce contrat là.
06:54 J'entends bien.
06:55 Je prends cet exemple pour dire que...
06:57 Et Atos est historiquement un fournisseur.
06:59 Tout à fait.
07:00 Tout à fait.
07:01 Pour dire que la gestion des risques, c'est des choses qui peuvent être, même si elles
07:03 sont très organisées, qui vont se gérer au jour le jour.
07:05 C'est sans doute sécurisé.
07:07 Je n'ai aucun doute qu'il y en a qui en est sur froid en ce moment.
07:10 Tu as raison.
07:11 Alors, ce n'est pas notre sujet, mais je n'y pensais pas.
07:13 Et ça donne la mesure de la rapidité avec laquelle une situation peut se détériorer
07:20 et une boîte de la taille d'Atos s'effondrer.
07:22 Parce que s'il y avait eu le moindre doute il y a, je n'en sais rien, 4 ou 5 ans, quand
07:26 ils ont passé le contrat, le comité des Jeux Olympiques ne l'aurait pas passé, évidemment,
07:31 ce contrat.
07:32 Donc, tu as raison, c'est intéressant.
07:33 Et c'est vrai qu'on voit aujourd'hui des coups de boutoir, on va dire ça comme ça,
07:38 qui sont...
07:39 Bon, mais attends.
07:40 Parce que ce qui m'intéresse...
07:41 Donc, effectivement, géopolitique et stratégie HA, là aussi, j'ai décidé de faire un peu
07:44 l'impasse là-dessus.
07:45 On en parlait beaucoup l'année dernière.
07:46 C'est très présent, tu le dis.
07:47 Mais, ce qui est surprenant, et on va le voir sur l'un des graphes que je voulais présenter,
07:56 des T-graphes que je voulais présenter, c'est sur le Made in France.
07:58 Ce qui est surprenant, c'est que ça ne veut pas dire relocalisation ou insister sur une
08:04 stratégie Made in France.
08:05 Alors, sur le Made in France, c'est intéressant.
08:08 C'est un peu complexe.
08:09 Il faut qu'on le voit.
08:10 On le verra.
08:11 On le voit le graphe là, parce que c'est une rechute, quand même.
08:12 Donc, voilà.
08:13 Qu'est-ce qu'on dit ? On dit qu'il y a un désintérêt, pour la première fois depuis
08:15 longtemps, pour le Made in France.
08:17 Je vais vous l'expliquer d'une façon extrêmement simple.
08:19 Vas-y.
08:20 Le Made in France, ça a été une valeur refuge en cas de pénurie.
08:24 On achetait français parce qu'il y avait de la pénurie.
08:27 On disait on va acheter local.
08:28 Comme ça, ça nous permet d'avoir les produits.
08:30 Et donc, cet intérêt pour le Made in France, qui était conjoncturel, a eu lieu pendant
08:35 deux ou trois ans.
08:36 Donc, la retombée qu'on a est liée à la valeur sécurisation du Made in France.
08:40 Ce n'est pas qu'il y a un désintérêt structurel.
08:42 Mais…
08:43 Attends, attends, attends.
08:44 Moi, j'ai lu l'étude…
08:45 Est-ce que tu as lu ta carte ?
08:46 Attends, j'ai lu l'étude Agile Buyers, que tu connais un peu.
08:49 Tu as eu raison.
08:50 Tu as eu raison.
08:51 Question.
08:52 Très bonne question.
08:53 Est-ce que les politiques volontaristes sur les aspects de relocalisation en France ?
08:58 71% répondent non.
09:01 Oui, c'est sur le volontariste.
09:04 Oui, mais tu es obligé d'être volontariste.
09:07 Si tu veux relocaliser ou travailler, on va dire ça comme ça, faire du sourcing en
09:12 France, tu es obligé d'être volontariste, Olivier.
09:14 Il y a des endroits où ça peut être intéressant parce qu'il y a des marchés.
09:17 Non, mais même tu es obligé de tordre les appels d'offres.
09:19 Au niveau des règles, et ça tu le sais mieux que moi, même au niveau des règles
09:22 aujourd'hui des appels d'offres, c'est compliqué de privilégier le Made in France.
09:25 Donc, tu es obligé d'être volontariste.
09:26 Oui et non.
09:27 Si tu es dans le bitoussi, comme la valeur pour le client final, pour la consommatrice,
09:32 ça a une valeur, tu es prêt à payer plus cher.
09:35 Si c'est de valeur, tu peux la remettre en aval.
09:37 Ça fait du sens.
09:38 Sauf que, surtout ce qu'on dit là, c'est que c'est la première fois où le Made in
09:42 France est considéré comme étant aussi cher.
09:44 Il y a cinq ans, on disait que le Made in France n'était pas considéré comme cher.
09:47 Tout le monde disait que ce n'était pas possible.
09:48 C'était le cas.
09:49 Et l'autre point, c'est qu'il y a beaucoup de contraintes à acheter Made in France.
09:53 Il y a de plus en plus de contraintes à acheter Made in France.
09:56 Et on va en reparler sans doute de la partie RSE, mais plus on a des contraintes RSE en
10:02 France, que les autres n'ont pas, plus il y a un coût associé.
10:04 Je ne suis pas en train de dire que la RSE c'est mauvais.
10:06 Je veux dire qu'il y a un coût associé.
10:07 Ce qui fait qu'effectivement, le coût et les contraintes peuvent devenir plus importants
10:11 sur le Made in France.
10:12 Alors, on n'a pas donné le chiffre sur la Chine, je m'en excuse, mais en fait, c'est
10:17 plus de la moitié des directions HA interrogées, donc 51% veulent réduire leur dépendance
10:23 à la Chine.
10:24 Enfin, réduire la dépendance à la Chine est un de leurs axes stratégiques pour 2024.
10:29 Et donc, ça nous amène à ce qui est pour moi le plus intéressant finalement.
10:33 Enfin, avec effectivement l'histoire des cartels, mais on attendra d'avoir un petit
10:37 peu de...
10:38 Je ne savais pas que c'était la première fois que tu posais la question.
10:39 Donc, on va attendre d'avoir un peu de retour de track record.
10:43 C'est l'augmentation des objectifs de réduction de coût.
10:47 Donc, là aussi, c'est le deuxième graph, le deuxième slide que je voulais montrer.
10:53 Comment votre direction évalue-t-elle en priorité la performance achat ?
11:00 Économie réalisée, boum, pulvériste tout.
11:03 Vous voyez, c'est la grande barre bleue, donc c'est 59%.
11:08 Et derrière, c'est des miettes.
11:10 Donc, gestion de la relation fournisseur quand même.
11:12 Il y a encore un élément à deux chiffres et puis ensuite, risque contractuel, contribution
11:18 au chiffre d'affaires, qualité des fournisseurs.
11:21 Et donc, on arrive à 4% pour l'ARS.
11:25 Stéphane, il ne faudrait pas nous la faire à l'envers.
11:28 Moi, qu'est-ce que tu fais toujours sur ce sujet ?
11:31 Ça fait deux ans que les prix augmentent d'une façon incroyable.
11:35 Il y a une inflation qui est insupportable pour tout le monde.
11:38 Là, on est en train de dire que les directions achats vont essayer de minimiser le coût.
11:43 Alors qu'en même temps, on a un PIB qui ne progresse plus trop.
11:47 Donc, le fait que les entreprises veuillent restaurer leurs marges, c'est normal et c'est même sain.
11:52 Et on est dans un environnement où il y a toujours les prix qui augmentent.
11:56 Donc, effectivement, faire attention à l'évolution du prix, c'est important.
11:59 Ce qui est intéressant aussi et que l'on aurait pu montrer, c'est comment est-ce qu'ils réduisent les coûts.
12:04 Il y a, certes, la négociation, mais il y a de plus en plus de leviers intelligents de réduction de coût.
12:08 Par exemple, une meilleure gestion de panel.
12:11 Une meilleure gestion de panel, ça veut dire qu'il y a un endroit où on a trois fournisseurs.
12:13 Et bien, on passe à deux fournisseurs.
12:15 Ça veut dire que ces deux fournisseurs en donnent plus de volume et donc, ils peuvent baisser les prix.
12:19 Après, on n'ira pas pleurer sur les cartels si on a cette logique-là.
12:23 Je referme la parenthèse. Vas-y, vas-y.
12:26 Et donc, il y a plein d'outils intelligents pour réduire les coûts.
12:31 Le travail sur les spécifications. Je ne sais pas si tu te souviens.
12:34 Non, mais on est d'accord, Olivier. Ma question, on n'est plus dans les équipementiers automobiles des années 2000.
12:41 Ok, là-dessus, je n'ai aucun problème.
12:43 Non, c'est juste qu'il y a quand même une harlaysienne qui raisonne depuis deux, trois ans sur les critères RSE au sein, aujourd'hui, de la performance achat.
12:58 On va dire que les choses ne bougent pas beaucoup, pour être raisonnable.
13:02 Je ne sais pas pourquoi, naturellement, tu veux opposer systématiquement l'RSE avec les critères de réduction de coûts.
13:08 Il y a des fois où ça va très, très bien.
13:10 Non, Olivier, ce n'est pas vrai.
13:12 Je suis désolé. Je pense que ça n'est pas vrai.
13:16 C'est comme la croissance verte. Je pense que c'est des mythes qu'on se raconte, toutes ces histoires-là.
13:21 Non, ça coûte plus cher. Ça coûte forcément plus cher.
13:24 Je prends un exemple. Réduire les matières. Réduire les matières plastiques.
13:28 Ça, c'est typiquement un critère qui fait que ça coûte moins cher.
13:33 Mais pourquoi tu les remplaces si tu réduis les matières plastiques ?
13:35 L'épaisseur dans les produits, classiquement.
13:38 Mais sinon, tout ce qui est massif.
13:42 Arcelor, on vient d'annoncer un plan de décarbonation de l'acier d'Arcelor à combien ? 3, 4 milliards d'euros, là ?
13:49 Formidable, bravo. À quel prix va sortir l'acier ?
13:51 Forcément plus cher. Obligatoirement plus cher.
13:55 Dans ce cas-là, on est d'accord. Mais je suis en train de dire que ce n'est pas systématique.
14:00 En tout cas, le sujet réduction de coûts économiques... Non, non, mais parce qu'on parle aussi aux acheteurs.
14:06 Le post-achat, il prend de la valeur pour les directions générales à partir du moment où, j'ai presque envie de dire, il fait son boulot.
14:13 C'est-à-dire qu'il achète au meilleur coût.
14:14 En ce moment. En ce moment, c'est son sujet.
14:16 Et ça dépend de...
14:18 Mais non, en phase de croissance...
14:20 Tu as raison, je suis d'accord avec toi. Ils ont le droit d'être intelligents, mais c'est toujours le sujet.
14:23 Non, c'est pas toujours le sujet. Ça change.
14:25 Et il n'y a pas de honte à dire qu'ils peuvent réduire les coûts en ce moment.
14:27 Mais franchement, là vraiment, ça ne va pas m'arracher une larme quand on voit les hausses qu'on s'est prises.
14:33 Les hausses qui sont répercutées.
14:35 Le fait qu'il y ait eu tellement de hausses que le fait qu'ils veuillent réduire un petit peu...
14:40 Si il y a une année où tu ne peux pas me dire ça, Stéphane, c'est cette année.
14:44 Après les hausses qu'on s'est prises.
14:45 Bon...
14:48 Ah oui, je me disais...
14:50 Non, c'était sur cette histoire RSE.
14:52 C'est un sujet qui revient assez régulièrement de la part des directeurs RSE, en fait, dans cette discussion au cœur de l'entreprise.
14:58 Et il n'est absolument pas question de caricaturer tout ça.
15:01 C'est une discussion passionnante.
15:02 Ce sont des entreprises qui, quasiment toutes, de toute façon contraintes, ou choisissant de le faire, se sont engagées dans une forme de décarbonation.
15:10 Et le sujet, c'est le sujet de la formation des acheteurs.
15:13 Et j'aimerais bien que l'année prochaine tu soumettras le truc au Conseil National des Achats, s'ils sont d'accord.
15:20 Mais...
15:22 Est-ce que les acheteurs passent, j'en sais rien, à moins 5, 10, 15, 20 heures à se former ?
15:27 Jean Covizzi dit qu'il faut 30 heures.
15:29 Sur le sujet carbone, tu vois ? Sur le sujet réchauffement.
15:34 Effectivement, ça arrive et ça va ensemble.
15:36 On a de la chance, je parle de la France spécifiquement, on a beaucoup de très bonnes écoles d'achat qui existent depuis longtemps.
15:41 Les premières écoles d'achat se sont créées il y a à peu près 45 ans, ce qui est assez étonnant.
15:46 Où l'ARSE est étudiée d'une façon extrêmement extensive.
15:51 Bon, super.
15:52 Bon, ben merci pour tout ça.
15:55 On a fait le tour, donc...
15:58 Alors oui, on n'a pas le temps, mais digital, intelligent, artificiel...
16:02 De toute façon, la question que tu poses, c'est...
16:05 On va voir.
16:06 C'est un peu ça la réponse.
16:07 Oui, mais ça commence.
16:08 Ça commence d'une façon un peu significative.
16:10 Mais effectivement, ça commence...
16:12 Ça commence.
16:13 Ce sera la grande thématique de l'année prochaine ?
16:15 Ça peut.
16:16 Bon, on se retrouvera l'année prochaine pour parler...
16:18 Avec plaisir.
16:19 Merci Olivier !
16:20 Évidemment, on peut retrouver l'étude sur le site Agile Bayeur.
16:22 Sur le site Agile Bayeur et j'imagine Conseil National des Achats aussi ?
16:26 Sans doute.
16:27 Sans doute, oui.
16:28 Mais c'est pas ton sujet.
16:29 Ton sujet, c'est Agile Bayeur.
16:30 Olivier Renstock, donc, qui est tête avec nous.
16:32 Et on continue cette session de Bismarck.

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