• il y a 8 mois
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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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Transcription
00:00 -Zao, bonsoir Mouloud, bonsoir à tous.
00:01 Notre tête à clics du jour, Zao, c'est la championne de tennis,
00:04 Pauline Desrouledes.
00:05 En 2018, elle est fauchée par une voiture
00:08 et elle perd sa jambe gauche.
00:09 Elle décide alors de se battre et elle se met au tennis-fauteuil.
00:11 Trois fois championne de France, elle est 13e mondiale.
00:14 Elle a aussi participé à plusieurs grands chelèmes
00:16 comme Roland-Garros ou l'US Open.
00:18 Mais son plus grand rêve, ça reste les Jeux paralympiques à Paris en 2024.
00:27 Animée par la volonté de vivre, de dépasser les limites qui m'étaient imposées.
00:31 Je me suis reconstruite, je me suis adaptée.
00:35 J'ai répété sans cesse chaque nouveau mouvement,
00:38 en m'inspirant de ceux qui n'abandonnent jamais.
00:41 Pour que Paris reste le terrain de jeu de ma passion.
00:44 -Bonsoir Pauline Desrouledes, merci beaucoup d'être sur le plateau de clics.
00:50 -Bonsoir. -Ravie de t'avoir vu.
00:52 -Zao de sa gazon.
00:53 -Ouais, ça va me porter chance pour la victoire au jeu, j'espère.
00:57 -Je suis heureuse aussi bien que toi.
00:58 -Ça c'est les phrases de grands champions.
01:01 Il n'y a pas d'autre option à part la victoire.
01:03 -Ah non, c'est vrai.
01:04 -Pauline, vous avez 33 ans, vous êtes née à Paris.
01:07 Et avant, vous avez travaillé 8 ans comme assistance réalisatrice en télé.
01:10 Le 27 octobre 2018, à 27 ans, vous êtes victime d'un accident.
01:14 Qu'est-ce qui s'est passé ?
01:16 -Ouais, j'étais au mauvais endroit, au mauvais moment.
01:18 Je me suis fait faucher sur un trottoir parisien
01:21 par un monsieur très âgé qui a perdu le contrôle de sa voiture.
01:24 Et c'est vrai qu'à ce moment-là, tout bascule.
01:26 J'étais très heureuse, très épanouie.
01:28 J'étais jusque-là privilégiée, jamais de bobos,
01:31 peur de tout, peur du sang, de l'hôpital.
01:33 Et là, je bascule dans un monde, un enfer, c'est un cauchemar.
01:36 Je vois tout de suite que ma jambe n'est plus là.
01:39 Et je comprends que je vais devoir...
01:41 Je suis encore en vie, mais que je vais devoir rebondir.
01:43 Et j'ai tout de suite identifié le sport et au plus haut niveau
01:46 comme cet outil de reconstruction.
01:48 C'est pour ça que quelques heures après l'accident,
01:50 j'ai effectivement dit à mes proches,
01:52 "Ne vous inquiétez pas, je vais faire les Jeux paralympiques de Paris en 2024."
01:55 -C'est venu comme un réflexe de survie ?
01:57 -Ouais, je pense que c'est l'instinct de survie
01:59 qui, dans ces moments-là, est plus fort que tout.
02:01 Et moi, je savais que ça allait être ça, mon truc.
02:03 Parfois, c'est la musique, ça peut être autre chose.
02:05 Moi, c'était le sport.
02:07 Et à outrance, finalement, pour survivre et me guérir de ce drame.
02:10 -Il y a un long chemin, quand même,
02:12 entre le fait de perdre sa jambe, de se retrouver championne.
02:14 C'est pas juste du sport, c'est du sport à très haut niveau.
02:16 Comment on atteint un tel niveau si vite ?
02:18 -Je sais pas. Moi, j'ai jamais eu le choix.
02:20 En tout cas, c'est toujours ce que je me suis dit.
02:22 Donc j'ai voulu aller très vite, mais ça m'a servi.
02:25 Et effectivement, même pas un an après,
02:27 je fais les bonnes rencontres,
02:29 je suis détectée par la Fédération française de tennis,
02:31 et je suis entre deux bonnes mains.
02:33 J'ai une super équipe, on en a parlé,
02:35 je pense que c'est vraiment hyper important.
02:37 Du début jusqu'à aujourd'hui, j'ai eu le meilleur entourage qui soit,
02:40 et des gens qui ont cru en moi.
02:42 Et après, j'ai essayé de bien jouer au tennis.
02:44 Déjà, j'ai essayé d'apprendre à jouer en fauteuil,
02:46 parce que c'est quand même particulier, je jouais debout avant.
02:48 Mais en fauteuil, c'est quand même d'autres réflexes.
02:50 Et puis aussi, l'amour du sport et de la victoire,
02:54 parce que c'est des émotions qu'on a envie de vivre et encore revivre.
02:57 - Et vous avez votre compagne qui est très présente depuis le début,
02:59 Tiffen, votre petite fille aujourd'hui, Ava,
03:01 qu'on a vue dans les coulisses aussi, qui est magnifique.
03:03 Qu'est-ce qu'elle vous dit le jour de votre accident ?
03:05 Je crois que ça a tout changé. Ça aussi, ça a été déterminant.
03:08 - Oui, Tiffen, c'est la femme de ma vie, c'est ma team.
03:12 Maintenant, ma petite fille Ava en fait partie.
03:14 - Ma team.
03:16 - Et Tiffen, oui, elle fait partie des repères,
03:19 puisque quand j'étais au sol, ça a été le seul visage rassurant
03:22 qui était là pour moi.
03:25 Et c'est comme si elle avait lu "La détresse"
03:27 ou toutes les questions que je me posais dans mes yeux.
03:29 Et en un instant, elle a balayé ça avec une phrase
03:31 qui est celle de la plus belle déclaration d'amour,
03:33 "T'inquiète pas, je vais t'aimer toute ma vie".
03:35 Et voilà, c'est vrai que c'est des moments forts.
03:38 On est liés par ce drame et aujourd'hui par la vie qui reprend le dessus,
03:42 avec la naissance d'une petite fille qui fait de plus grands bonheurs.
03:45 Et voilà, moi, j'essaie de...
03:48 Partout où je passe, d'essayer de dire aux gens
03:51 qu'on peut tous vivre des drames à différents niveaux,
03:53 mais qu'à partir du moment où ça nous touche,
03:55 c'est une épreuve à traverser,
03:57 mais on se relève au sens propre et au sens figuré.
03:59 Et que oui, la vie finit toujours par reprendre le dessus, je pense.
04:02 - Après une compagne géniale,
04:04 les JO qui arrivent bientôt, une petite fille,
04:06 qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter maintenant ?
04:08 - Une médaille d'or. - Qu'est-ce qu'il y a encore de plus ?
04:10 - Une médaille d'or, maintenant que je les ai vues en plus.
04:12 Je sais que Tony est venu sur votre plateau.
04:15 C'est vrai que ça donne envie.
04:17 Ça donne envie de remporter cette médaille.
04:19 Elle est magnifique, à la maison.
04:21 Donc c'est mon rêve ultime.
04:24 Et puis, voilà, la revanche sera prise, je pense, sur la vie.
04:27 Et j'ai envie que cette médaille,
04:29 ce ne soit pas uniquement la mienne,
04:31 mais celle de toute ma petite armée,
04:33 celle que j'aime appeler comme ça,
04:35 qui a été derrière moi dans ma reconstruction.
04:37 - Merci, Pauline. - On clique fort sur vous.
04:39 - Bien sûr. - Merci.
04:41 [SILENCE]

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