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00:00Générique
00:0920h, 21h, France Info, les informés, Victor Mathais.
00:15Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue aux informés sur France Info, à la radio et à la télé.
00:19Canal 27 de la TNT.
00:21A la une ce soir, l'opération de gendarmerie en Nouvelle-Calédonie.
00:25Réponse sécuritaire avant une réponse politique.
00:27Comment faire revenir la paix sur le long terme ?
00:30Les combats à Gaza et l'ultimatum de Benny Gantz au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
00:36Quelle issue politique ? Et sur le terrain, nous en débattrons.
00:39Et puis la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui annonce la présence d'un responsable enfant sur les tournages à l'avenir.
00:45Réaction sur France Info de Judith Godrej.
00:48Nous l'entendrons, quelle mesure face aux violences sexuelles et sexistes ?
00:52Pour en parler ce soir, nos informés Clémence Delabaume.
00:55Bonsoir.
00:56Bonsoir.
00:57Journaliste économique à France Info Télé.
00:58A vos côtés, Gauthier Vaillant.
00:59Bonsoir.
01:00Bonsoir.
01:01Chef adjoint du service France, du journal La Croix et Raphaël Kahn.
01:04Bonsoir Raphaël.
01:05Bonsoir Victor.
01:06Journaliste à France 24, votre émission Le Monde.
01:08Dans tous ces états, c'est parti pour une heure de débat.
01:12L'État déterminé à agir en Nouvelle-Calédonie.
01:15Près d'une semaine maintenant après les premières violences sur l'île, une grande opération a été lancée.
01:20Hier soir, plus de 600 gendarmes, dont une centaine du GIGN, mobilisés pour reprendre
01:25le contrôle de la route principale entre Nouméa et l'aéroport.
01:28Des actions menées sur ordre du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:32et du haut-commissaire de la République sur place, Louis Lefranc.
01:35Ce dernier s'est exprimé ce matin mettant en garde les émeutiers.
01:38S'ils veulent utiliser leurs armes, ils prennent tous les risques.
01:42On est dans une logique où le rapport de forces va s'inverser très vite sur la ville de Nouméa,
01:50sur les communes périphériques.
01:52Avec les forces dont je dispose désormais, on va pouvoir rétablir l'ordre républicain
01:57dans l'ensemble de l'agglomération Nouméa et on va le faire dans les jours qui viennent.
02:00Je conclurai juste par quelque chose, pour qu'ils comprennent bien les émeutiers.
02:04L'ordre républicain ici sera rétabli quoi qu'il en coûte.
02:08L'ordre républicain sera rétabli quoi qu'il en coûte.
02:11Ils sont très forts ces mots, Raphaël Kahn.
02:13Oui, on a compris que ça rigolait pas.
02:15Il y a effectivement urgence à intervenir parce que depuis lundi,
02:18on a une île qui est livrée véritablement aux émeutes.
02:21C'est une situation insurrectionnelle avec des barrages qui sont mis en route.
02:25L'État a déployé 2700 gendarmes et policiers.
02:28Alors 600 sont affairés à essayer d'ouvrir la route entre Nouméa et l'aéroport
02:35pour permettre notamment l'acheminement d'un pont humanitaire.
02:39Parce que l'un des gros problèmes aujourd'hui de la population nouvelle calédonienne,
02:43c'est l'accès au ravitaillement.
02:45La plupart des denrées sont périmées.
02:47Il est extrêmement difficile d'avoir accès aux biens de première nécessité.
02:50Et donc au-delà de l'insécurité qui règne,
02:53déjà six morts on l'a dit dans deux gendarmes,
02:55il y a aussi un véritable problème aujourd'hui de conditions de vie
02:58et d'une crise qui aggrave à la crise.
03:00Parce que l'une des raisons de la situation à laquelle font face aujourd'hui les Calédoniens,
03:05c'est aussi l'extrême pauvreté, la relégation de ce territoire
03:08pour une grande partie de sa population.
03:11Les Kanaks qui pèsent à peu près 40-41%, mais pas que.
03:14Et donc cela explique aussi en grande partie la radicalisation d'une frange du FLNKS
03:19qui aujourd'hui est dans la rue.
03:21Le Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste.
03:24Le Front de Libération Nationale de la Kanaki Socialiste.
03:29Et cette branche notamment à le CCAT, la cellule de coordination de terrain,
03:34qui dans les faits a provoqué une radicalisation du mouvement
03:37à travers notamment des éléments extrêmement jeunes.
03:39On n'est pas sur le quoi qu'il en coûte économique
03:42quand on entend le haut représentant de l'État, Gautier Vaillant,
03:46le quoi qu'il en coûte économique bien sûr de la crise du Covid.
03:50On est dans le registre cette fois de la menace,
03:52peut-être même de la surenchère. Est-ce que c'est la bonne stratégie ?
03:55– Ce qui est certain c'est que pour l'État, évidemment, il y a une nécessité,
04:00comme dans toute situation, d'émeute de violences urbaines très graves,
04:04de rétablir l'ordre parce que…
04:08– Il y a le symbole fort d'ailleurs du GUE.
04:10– Oui absolument, mais en fait il y a des renforts qui ont dû arriver progressivement
04:14parce que la surenchère, comme vous dites, dans les termes,
04:17elle vient aussi, c'est un retour de surcompensation sans doute
04:20du fait que l'État n'avait absolument pas anticipé ce mouvement,
04:24ces émeutes et leur gravité.
04:26Je crois que ce sont nos confrères du Monde qui citent, qui rappellent que début mars,
04:30ils avaient interrogé Louis Lefranc sur une possible mobilisation autour de ce texte
04:35et lui avait répondu, je ne vais pas organiser un dispositif
04:37pour des manifestations qui n'auront pas lieu.
04:39Donc il y a quand même un problème d'anticipation,
04:41on est dans un moment de compensation extrêmement fort et de toute façon…
04:45– Il y a eu clairement une erreur d'analyse pour vous ?
04:49– Les informations que je lis, qu'on entend,
04:54nous aussi, qu'entendent nos reporters et nos journalistes depuis une semaine,
04:58oui, on a l'air plutôt d'aller dans ce sens-là
05:00et manifestement l'état de débordement au début des émeutes
05:04des forces de sécurité sur place tend à le montrer.
05:09Par ailleurs, il n'y a de toute façon pas de discussion possible
05:12sur le fond de ce débat sans un retour préalable à l'ordre.
05:15– Comment est-ce que vous analysez cette réponse sécuritaire, Clémence Delabomme ?
05:18– Moi je suis d'accord, il ne peut pas y avoir de dialogue
05:22tant que le calme, tant que l'ordre n'est pas rétabli sur place.
05:25Donc je rejoins l'action du gouvernement
05:30et je partage ce qu'a dit le haut-commissaire de la République
05:36dont le nom m'échappe sur place, Louis Lefranc, merci.
05:40Il a eu ses mots forts, Louis Lefranc, il a dit
05:43je veux dire aux émeutiers, stop, retour au calme, rendez vos armes.
05:49C'est vrai que la situation n'est absolument pas stabilisée sur place,
05:54les tensions sont encore extrêmement, extrêmement vives.
05:59Louis Lefranc parle également de situations très insurrectionnelles,
06:02de gens qui se disent prêts à aller jusqu'au bout,
06:05de gens jusqu'auboutistes qui n'écoutent pas d'ailleurs forcément leur hiérarchie
06:10et notamment la CCAT, la cellule de coordination des actions de terrain.
06:16Il y avait un témoignage ce matin, une militante de la CCAT,
06:19ce matin sur votre antenne, qui disait que la CCAT n'était pas responsable
06:24des violences qu'on observe aujourd'hui.
06:26– Et qu'elle était elle-même dépassée en quelque sorte.
06:28– Et oui, et qu'elle est même dépassée.
06:29Donc je pense que ça va être très difficile pour les forces de l'ordre
06:33de rétablir le calme sur place.
06:35– Gautier Vaillant.
06:36– Pour compléter la difficulté de la situation,
06:39il faut indiquer qu'il y a une petite difficulté diplomatique
06:43qui s'est rajoutée ces derniers jours, c'est que les États d'Australie
06:46et de Nouvelle-Zélande ont demandé à la France de pouvoir rapatrier
06:50leurs ressortissants en Nouvelle-Calédonie, ce qui rend d'autant plus urgent
06:53la nécessité de libérer l'accès à l'aéroport pour que ces deux pays
06:58puissent poser des avions.
06:59C'est sans doute aussi, ça fait partie des éléments qui expliquent
07:02la force des avertissements lancés par Louis Lefranc.
07:06– Cette situation extrêmement tendue en Nouvelle-Calédonie,
07:08on va continuer à en parler, le temps du Fil info, 20h10, Emmanuel Langlois.
07:14– Emmanuel Macron rendra mercredi à Caen un hommage national
07:18aux deux surveillants pénitentiaires tués mardi dernier
07:20dans un guet-apens meurtrier.
07:22C'était à un quart-ville dans l'heure pour faire évader un détenu.
07:25Le fugitif et ses complices sont depuis recherchés
07:28dans tout le pays par 350 enquêteurs.
07:31Les présidents des régions Réunion, Guadeloupe, Martinique
07:35et de la collectivité Guyane demandent le retrait immédiat
07:38de la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie.
07:41C'est la principale revendication des indépendantistes
07:44et à l'origine des violences dans l'archipel.
07:46L'État est passé à l'offensive ce dimanche dans l'archipel
07:50pour tenter de rétablir l'ordre républicain sur le territoire.
07:54Les gendarmes ont mené notamment une opération d'envergure
07:57sur la route entre Nouméa et l'aéroport international
08:00après un six-morts en six jours des meutes sur place.
08:03A l'étranger, la confusion ce soir en Iran
08:05où l'hélicoptère du président iranien a été impliqué
08:08dans un accident dans le nord-ouest du pays.
08:11L'incertitude demeure sur le sort d'Ebrahim Raisi
08:14qui ferait partie des passagers.
08:16L'appareil n'a toujours pas été retrouvé.
08:18Des opérations sont en cours pour tenter de le localiser.
08:21L'ayatollah Khamenei appelle ce soir les Iraniens
08:23à ne pas s'inquiéter pour le pays.
08:25L'Union Européenne, de son côté actif,
08:27son service de cartographie pour aider l'Iran
08:30à retrouver l'hélicoptère accidenté.
08:33Au Proche-Orient, l'armée israélienne
08:35intensifie ses frappes sur la bande de Gaza.
08:37L'une de ses attaques a coûté la vie à une trentaine de Palestiniens
08:40dans un bâtiment résidentiel.
08:42Au huitième mois du conflit entre Israël et le Hamas,
08:45le président américain Joe Biden appelle lui de nouveau
08:48à un cessez-le-feu dans l'enclave palestinienne
08:50et à une solution à deux États.
08:58La situation en Nouvelle-Calédonie,
09:00on continue d'en parler avec notamment
09:02cette question, Raphaël Kahn,
09:04qui doit aujourd'hui discuter avec qui.
09:06Beaucoup disent que le ministre de l'Intérieur,
09:08Gérald Darmanin, est discrédité.
09:10Doit-il se retirer pour vous du dossier ?
09:12Est-ce que ça calmerait les choses ?
09:14Comme on l'a dit, il y a une urgence
09:16aujourd'hui qui est de rétablir l'ordre
09:18en Nouvelle-Calédonie, d'où d'ailleurs
09:20ces douze jours d'état d'urgence
09:22qui ont été décrétés.
09:24On imagine mal, voire pas du tout,
09:26d'ailleurs, que le ministre de l'Intérieur
09:28puisse démissionner dans ces circonstances
09:30ni même s'aider la main.
09:32Beaucoup attendent effectivement que Matignon
09:34prenne le dossier à bras-le-corps,
09:36comme ça a été le cas dans le passé,
09:38s'agissant de la Nouvelle-Calédonie.
09:40C'est traditionnellement un dossier
09:42qui incombe à Matignon.
09:44Depuis, on s'en souvient à Michel Rocard,
09:46même si c'est Edgar Pisani qui avait
09:48travaillé directement sur le terrain
09:50avec les parties prenantes,
09:52mais c'était effectivement sous l'égide
09:54que peut-être qu'effectivement
09:56Gabriel Attal va intervenir en première ligne
09:58sur ce dossier. La vérité, c'est qu'Emmanuel Macron
10:00lui-même, cette semaine, a essayé
10:02de réunir les partenaires
10:04par visioconférence.
10:06Il a essuyé un refus
10:08assez net. Le président de la République,
10:10il essaye de temporiser en indiquant
10:12qu'il prendra son temps avant de convoquer
10:14le Congrès pour faire
10:16adopter au 3-5ème
10:18cette réforme constitutionnelle.
10:20Mais toujours est-il qu'aujourd'hui, on est face
10:22à deux logiques qui s'affrontent. Une logique
10:24qui est une logique de décolonisation, parce que, qu'on le veuille ou non,
10:26les accords Matignon de
10:281988, puis l'accord de Nouméa de
10:301998,
10:32s'insèrent dans
10:34une logique
10:36de temps long qui est une logique
10:38de décolonisation.
10:40L'ONU considère que la Nouvelle-Calédonie fait partie
10:42de ces 17 territoires aujourd'hui encore non-autonomes
10:44et qui ont vocation à le devenir. C'est dans cette
10:46logique que s'est inscrite la France.
10:48Mais en même temps, il y a cette difficulté
10:50aujourd'hui de reconnaître
10:52une équité démocratique
10:54à l'ensemble des citoyens
10:56qui résident en Nouvelle-Calédonie et dont
10:58beaucoup aujourd'hui ne peuvent pas prendre part au vote
11:00et c'est d'ailleurs le sens de
11:02cette réforme, précisément le dégel
11:04du corps électoral.
11:06Qui est à l'origine de ces violences.
11:08Exactement, pour y inclure à peu près 25 000
11:10personnes qui résident
11:12habituellement en Nouvelle-Calédonie, qui payent leurs
11:14impôts et qui ont donc vocation aussi à exprimer
11:16leur voix. Mais ce faisant, il y a le
11:18risque de raviver cette crainte,
11:20ce spectre de faire de la Nouvelle-Calédonie
11:22finalement ce qu'elle était depuis le début pour la
11:24France au milieu
11:26du XIXe siècle, c'est-à-dire une colonie de peuplement.
11:28Clémence Delabomme. Je pense effectivement
11:30que Gérald Darmanin ne peut
11:32pas reprendre le dossier, il est totalement
11:34discrédité, il n'est absolument pas
11:36reconnu de la part
11:38des Calédoniens,
11:40suite à une succession d'erreurs dont parlait Gauthier
11:42faites par le gouvernement
11:44actuel. Il y a plusieurs noms qui circulent
11:46aujourd'hui pour reprendre
11:48le dossier en main, dont celui de
11:50l'ancien Premier ministre Edouard
11:52Philippe, qui
11:54connaît bien d'abord le dossier calédonien
11:56et qui a déjeuné en tête-à-tête avec
11:58Gabriel Attal
12:00vendredi dernier et
12:02dont le nom est cité par
12:04plusieurs responsables, notamment le
12:06responsable
12:08de l'ACCAT dont je parlais tout à l'heure,
12:10la cellule de coordination des actions
12:12de terrain qui regroupe les formations
12:14indépendantistes. L'autre
12:16hypothèse c'est de faire appel à un duo
12:18d'ancien Premier ministre, donc Edouard Philippe
12:20en l'occurrence et Bernard Cazeneuve,
12:22un duo
12:24de gauche et de droite pour
12:26le consensus politique
12:28et sinon c'est vrai qu'il y a encore les noms
12:30des deux présidents des assemblées
12:32Qui pourraient jouer un rôle de médiateur
12:34Absolument, qui pourraient jouer un rôle de médiateur dans le dossier
12:36calédonien, à savoir Yael Brune-Pivet
12:38pour l'Assemblée Nationale et Gérard Lachet
12:40pour le Sénat. Ce qui est certain c'est
12:42qu'il faut qu'il y ait quelqu'un qui connaisse
12:44le dossier, qui soit reconnu
12:46par les deux camps, à la fois par les loyalistes
12:48et les indépendantistes, qui ait une forme
12:50d'autorité naturelle et qui
12:52fasse preuve de neutralité
12:54dans le débat, ce qui n'a pas été
12:56le cas
12:58jusqu'à présent. On a beaucoup évoqué ce soir cette
13:00fameuse CCAT, cette cellule de
13:02coordination des actions de terrain. Elle est dans le viseur
13:04du gouvernement, c'est elle qui organise
13:06les grandes manifestations depuis
13:08des mois. Gérald Darmanin la qualifie
13:10d'organisation mafieuse des propos largement
13:12critiqués sur France Info tout à l'heure,
13:14par Benoît Trépied, anthropologue au CNRS
13:16et spécialiste de la Nouvelle-Calédonie. On l'écoute.
13:18C'est une erreur et ce sont
13:20des propos tout à fait fallacieux et inexacts.
13:22Je vous rappelle que dans les années
13:2480, au moment de
13:26cette guerre civile qu'on appelle les événements,
13:28les militants du FNKS
13:30qui faisaient des barrages étaient qualifiés
13:32par Bernard Hans, ministre de l'Outre-mer de l'époque
13:34de terroristes. C'est exactement
13:36le même discours. Il y a eu
13:38du vandalisme, etc.,
13:40ce qui relève de questions
13:42de violences urbaines liées à la violence
13:44sociale à Nouméa. Mais il ne faut pas
13:46confondre ça avec l'action politique
13:48que mène le CCAT qui n'a
13:50jamais appelé à brûler et à
13:52mettre le feu à la ville, qui a dit on fait des barrages
13:54filtrants pour montrer notre
13:56opposition
13:58résolue au passage en force de
14:00l'État sur la loi du corps électoral. J'ajoute que
14:02sur ces barrages, on laisse passer les ambulances,
14:04on s'organise pour les vivre et que
14:06si vous voulez montrer les gros bras pour dire
14:08on va mater tout ça, attention
14:10nous on sait utiliser nos armes, c'est
14:12complètement contre-productif. Vous partagez
14:14cette analyse, Gauthier Bayan ?
14:16Effectivement, déjà
14:18ça a été très bien dit tout à l'heure, le CCAT
14:20aujourd'hui a l'air
14:22largement débordé par les violences
14:24auxquelles il n'a pas appelé et
14:26les témoignages qui arrivent
14:28sur place permettent
14:30de voir qu'il y a un certain
14:32nombre d'éléments, ces très jeunes canaks dont on parlait tout
14:34à l'heure, qui font partie
14:36des émeutiers les plus déterminés
14:38qui disent eux-mêmes que la politique
14:40et le CCAT ne les intéressent
14:42pas, on parle effectivement
14:44d'une partie de la population
14:46qui se sent reléguée, qui vit dans une
14:48grande pauvreté et qui d'une certaine manière
14:50se comporte ainsi
14:52avec la violence de ceux qui considèrent
14:54qu'ils n'ont plus rien à perdre. Le CCAT
14:56a organisé une mobilisation
14:58ces derniers mois qui a
15:00jusqu'à ces derniers jours pris
15:02la forme effectivement de manifestations relativement
15:04pacifiques, de barrages filtrants sur lesquels étaient
15:06présentes des femmes, des enfants avec une dimension
15:08familiale, donc il y avait de la détermination
15:10sur le fond, mais
15:12pas du tout
15:14sur la forme
15:16ce type de violence.
15:18Maintenant, effectivement, il y a un certain nombre d'alertes
15:20qui ont été lancées, y compris par des responsables du CCAT
15:22à l'attention du gouvernement, en disant attention, si vous avancez
15:24sur ce projet de loi, voilà ce qui peut se passer.
15:26Est-ce que ça suffit à rendre le CCAT responsable
15:28de ce qui s'est effectivement passé ?
15:30J'en suis pas certain,
15:32mais oui, effectivement,
15:34là, on est sans doute dans un moment
15:36de surenchère
15:38de la part du gouvernement
15:40qui a besoin aussi pour se
15:42relégitimer et se recrédibiliser
15:44de discréditer autant que possible
15:46la partie adverse.
15:48Et là aussi, en utilisant ces termes-là,
15:50on retrouve un problème
15:52qui existe depuis plusieurs mois,
15:54qui est que le gouvernement actuel, en tout cas Gérald Darmanin
15:56et Emmanuel Macron
15:58ont rompu
16:00cette tradition d'impartialité de l'État
16:02dans leur positionnement
16:04sur le dossier néo-calédonien.
16:06Clémence Delaval.
16:08Si la CCAT
16:10semble totalement débordée
16:12par ce qui se passe aujourd'hui en Nouvelle-Calédonie,
16:14c'est aussi
16:16que la crise
16:18qu'on connaît aujourd'hui est due
16:20au-delà de la crise politique,
16:22du dégel,
16:24du corps électoral, etc.
16:26C'est dû à cette crise économique et sociale
16:28extrêmement importante en Nouvelle-Calédonie.
16:30Tout ça sur fond
16:32de sociétés extrêmement inégalitaires.
16:34Vous avez commencé à en parler...
16:36Absolument. Il faut savoir que sur le front de l'emploi,
16:38par exemple,
16:40le taux de chômage des canaques est très supérieur
16:42à celui des autres communautés sur l'île
16:44puisqu'il atteint 15,3%
16:46de la population en 2022
16:48contre 8,3%
16:50pour les non-canaques. Et quand ils travaillent,
16:52les canaques occupent des postes
16:54beaucoup plus précaires ou à moindre responsabilité.
16:563%
16:58des canaques du secteur privé
17:00sont cadres contre 13%
17:02pour les non-canaques.
17:04Et c'est ces inégalités profondes
17:06qui fracturent la société calédonienne.
17:08Je pense qu'elles nourrissent
17:10aussi
17:12l'action violente des jeunes
17:14aujourd'hui en Nouvelle-Calédonie.
17:16Un dernier mot sur le sujet, Raphaël Kahn,
17:18qu'est l'issue politique après tout ce qu'on s'est dit ce soir ?
17:20Je pense que c'est extrêmement compliqué.
17:22Tout le monde se fera sans le retour, alors,
17:24ne serait-ce que pour les populations, y compris
17:26dans les quartiers déshérités qui subissent...
17:28Il y a ce congrès qui est prévu mi-juin, la réunion du congrès
17:30du Parlement. Ça paraît intenable aujourd'hui.
17:32Ça paraît intenable et très lointain pour des familles
17:34qui, aujourd'hui, doivent immédiatement avoir accès aux biens de première nécessité.
17:36Encore une fois, aujourd'hui, on a du lait périmé pour nous vonner,
17:38par exemple. Donc ça semble totalement
17:40invraisemblable dans ces conditions-là.
17:42Le problème, et ça, Gauthier l'a dit,
17:44c'est qu'on a un État qui a une image, aujourd'hui,
17:46qui n'est pas vue comme impartiale par, en gros,
17:48la partie des négociateurs, c'est-à-dire les partisans,
17:50effectivement, des Canaques.
17:52La désignation, par la majorité
17:54du député calédonien, Nicolas
17:56Metzdorf, comme rapporteur du projet
17:58de loi constitutionnelle, a déjà semé le doute
18:00sur cette impartialité.
18:02Il y avait, préalablement, la désignation,
18:04comme secrétaire d'État à la Citoyenneté,
18:06de la présidente de la province du Sud, qui est perçue
18:08comme très anti-indépendantiste, Sonia Baquez.
18:10Donc, l'État, dans ces conditions, n'est pas
18:12perçue comme impartiale. Et puis, également, bien sûr,
18:14le troisième référendum, celui 2021,
18:16en plein Covid, dont ne voulaient pas, à l'époque,
18:18les Canaques, mais qui a servi aussi de motif
18:20au gouvernement pour dire que les trois référendums
18:22ayant été tenus, aujourd'hui, il faut discuter
18:24effectivement du statut, d'où la réforme constitutionnelle.
18:26– Dernier référendum auquel
18:28les indépendantistes, effectivement, n'avaient pas
18:30participé. On marque une nouvelle pause.
18:3220h21, l'Essentiel avec vous,
18:34Emmanuel Langlois.
18:36– Il y a plusieurs pays comme l'Irak, la Turquie
18:38ou encore l'Arabie Saoudite et l'Azerbaïdjan
18:40proposent ce soir leur aide à l'Iran
18:42pour tenter de retrouver, de localiser
18:44l'hélicoptère accidenté du président iranien
18:46Ebrahim Raisi,
18:48qui ferait partie des passagers.
18:50L'ayatollah Ramenei appelle ce soir les Iraniens
18:52à ne pas s'inquiéter pour le pays.
18:54En France, l'homme de 49 ans
18:56soupçonné d'être l'auteur de la fusillade
18:58qui avait fait deux morts au début du mois
19:00à Sevran, en Seine-Saint-Denis, a été mis
19:02en examen ce dimanche. Il a été également
19:04placé en détention provisoire.
19:06Seul le département de la Moselle
19:08reste en vigilance orange ce soir
19:10pour des risques de crudes. Après le dernier bulletin
19:12de Météo France, l'alerte est en revanche
19:14levée pour le Barin.
19:16Et puis des perturbations ont vu
19:18après-demain mardi sur le réseau SNCF
19:20en Ile-de-France. Les agents
19:22sont appelés à la grève. Ils réclament
19:24une revalorisation de la prime pour
19:26les Jeux Olympiques. Pour l'instant, elle est établie
19:28à 50 euros par jour et ça ne suffit pas,
19:30disait le syndicat. Les prévisions
19:32de trafic sont tombées en début de soirée
19:34comptées avec entre 1 train sur 2
19:36et 1 train sur 5 seulement
19:38en circulation sur les RER
19:40et les Transiliens. Et puis à l'étranger
19:42en Slovaquie, Robert Fico n'est plus
19:44en danger de mort dans l'immédiat mais
19:46le Premier ministre slovac reste
19:48dans un état grave, d'après son
19:50adjoint, 4 jours après une tentative
19:52d'assassinat qui a provoqué une onde
19:54de choc à travers toute l'Europe.
19:56Le sport et le cyclisme,
19:58Tadej Pogacar écrasent définitivement
20:00la concurrence sur le Tour d'Italie.
20:02Le Slovain ne reprend plus de 3 minutes
20:04à ses rivaux au terme de
20:06l'étape montagneuse du jour.
20:08Enfin, un tour sur la croisette.
20:10Kevin Costner, star des Marches
20:12ce soir, le réalisateur vient présenter
20:14lors du Festival de Cannes
20:16son film Horizon en American Saga
20:18premier volet d'une série
20:20de 4 westerns.
20:22France Info
20:2620h, 21h
20:28Les informés
20:30Victor Mathey.
20:32Parlons à présent de l'actualité au Proche-Orient
20:34alors que des combats et des bombardements
20:36d'une extrême violence se déroulent
20:38toujours à Gaza. La crise politique
20:40prend de l'ampleur en Israël.
20:42Le principal rival du Premier ministre
20:44Benjamin Netanyahou, Benny Gantz
20:46fixe un ultimatum à son rival
20:48et menace même de démissionner
20:50du cabinet de guerre mis en place
20:52après l'attaque du Hamas le 7 octobre.
20:56Pour que nous puissions
20:58nous battre côte à côte,
21:00le cabinet de guerre doit formuler
21:02et approuver d'ici le 8 juin
21:04un plan d'action qui conduira
21:06à la réalisation de 6 objectifs stratégiques
21:08d'importance nationale.
21:12Si vous, Benjamin Netanyahou,
21:14préférez le national au personnel
21:16et choisissez de suivre les traces
21:18de Herzl, Ben Gurion, Béjine et Rabine
21:20vous nous trouverez comme partenaires
21:22dans la lutte. Mais si vous choisissez
21:24de suivre la voie des fanatiques
21:26et de conduire la nation entière dans l'abysse
21:28nous serons contraints de démissionner
21:30du gouvernement.
21:32La menace donc de démissionner dans 3 semaines
21:34pour dénoncer en clair le refus de Netanyahou
21:36de penser l'après-guerre
21:38avec le Hamas, c'est ce que dit aussi sur France Info
21:40Asni Abidi, directeur du centre
21:42de recherche sur le monde arabe à Genève.
21:44Benjamin Netanyahou refuse
21:46de discuter sur le jour
21:48d'après, où il veut être
21:50le premier artisan
21:52de ce qu'on appelle l'après-guerre
21:54et on sait que Benny Gantz a d'autres avis
21:56et si cette question,
21:58c'est-à-dire le manque d'une stratégie
22:00après Gaza, aussi la
22:02non-libération des otages
22:04israéliens qui fait
22:06sortir Benny Gantz
22:08d'une certaine retenue, d'une certaine
22:10réserve, même s'il n'a pas caché
22:12son désaccord avec Benjamin Netanyahou,
22:14il traduit, si vous avez remarqué,
22:16les mêmes préoccupations
22:18que les Etats-Unis, que Washington.
22:20Washington et Benny Gantz sont sur la même longueur d'ombre.
22:22Voilà, beaucoup de choses intéressantes
22:24dans ce que l'on vient d'entendre, Raphaël Kahn, dans cette
22:26analyse. Benny Gantz, l'ancien ministre
22:28de la Défense, c'est quoi ? Il dit désormais
22:30tout haut ce qu'il pensait jusque-là, tout bas ?
22:32Oui, alors, il...
22:34On est en Israël, donc, qui se norgueillit
22:36à juste titre d'être la seule démocratie
22:38de la région, mais avec aussi
22:40ses travers, c'est-à-dire qu'il ne faut
22:42jamais exclure les arrières-pensées politiques
22:44de ce type de déclaration. De ce point de vue-là,
22:46on imagine bien que Benny Gantz, s'il allait sur les
22:48sondages, il voit aujourd'hui qu'il est donné entre
22:5015 et 17 points d'avance sur
22:52Benjamin Netanyahou si des élections avaient lieu
22:54demain. Il faut se méfier des sondages en Israël
22:56parce qu'à plusieurs reprises dans le passé,
22:58Benjamin Netanyahou a été donné perdant.
23:00Il a toujours réussi à se maintenir. Cela étant dit,
23:02effectivement, Benny Gantz, aujourd'hui, entrevoit la
23:04possibilité d'accéder au pouvoir.
23:06Et il voit bien le jeu
23:08de Benjamin Netanyahou qui
23:10lie son sort à celui de cette guerre
23:12et qui, donc, reste volontairement flou
23:14sur les buts de guerre, dans le but de
23:16retarder au calendre grec un éventuel
23:18départ. Parce qu'il sait bien que le jour où
23:20il pourra dire « Mission accomplished », pour
23:22paraphraser George Bush, après la guerre
23:24grecque, on se posera
23:26évidemment la question du départ de Benjamin Netanyahou
23:28qu'un certain nombre d'Israéliens...
23:30Il lui répond, d'ailleurs, Benjamin Netanyahou à Benny Gantz.
23:32Il lui dit « Vous voulez, en gros, la fin de la guerre
23:34et donc la défaite d'Israël. »
23:36Benjamin Netanyahou a beau jeu
23:38de se poser en défenseur d'Israël
23:40en disant que tous ceux qui veulent précipiter, effectivement,
23:42aujourd'hui la fin de l'opération
23:44seraient les faussoyeurs du rêve
23:46israélien, en tout cas, de la défense
23:48de ce qu'a été le sort
23:50des otages et des victimes du 7 octobre.
23:52Donc, aujourd'hui, il reste volontairement flou.
23:54Maintenant, il n'y a pas que
23:56Benny Gantz, aujourd'hui, qui appelle
23:58Benjamin Netanyahou à préciser les objectifs de guerre.
24:00Yoav Galant, le ministre de la Défense, aussi.
24:02Alors, lui ne dit pas qu'il va sortir du
24:04gouvernement ou qu'il va faire
24:06imploser la majorité, mais on voit bien aujourd'hui
24:08que beaucoup s'impatientent en Israël parce que
24:10on sent que l'objectif
24:12de la guerre est flou,
24:14que la destruction du Hamas, ou en tout cas
24:16son éradication, semble inatteignable
24:18aujourd'hui, quand bien même
24:20l'offensive terrestre aurait lieu sur AFA
24:22et donc que va se poser à un moment ou à un autre
24:24la question du retrait.
24:26Votre regard sur tout cela, Clément Calabreau ?
24:28La question, c'est de savoir maintenant si
24:30Benjamin Netanyahou peut rester à la barre
24:32s'il y a démission de Benny Gantz
24:34le 8 juin prochain.
24:36D'un point de vue mathématique,
24:38avec ses alliés d'extrême droite et les religieux
24:40orthodoxes,
24:42Benjamin Netanyahou
24:44conserverait 64 sièges sur 120.
24:46Donc, il resterait majoritaire
24:48après une éventuelle défection
24:50de Benny Gantz.
24:52Mais, dans ce cas, ça veut dire que sa coalition
24:54viendrait encore plus
24:56à droite, alors même qu'elle est
24:58considérée aujourd'hui comme la coalition
25:00la plus à droite
25:02de l'histoire d'Israël.
25:04Ce qui contribuerait,
25:06à mon sens, à isoler encore plus
25:08Israël sur la scène internationale
25:10quand on sait qu'aujourd'hui,
25:12voilà, Benjamin Netanyahou est de plus en plus
25:14isolé
25:16et notamment
25:18lâché, entre guillemets, par les Etats-Unis.
25:20Justement, c'était le cas avant
25:22le 7 octobre et que Benny Gantz ne rejoigne
25:24le cabinet de guerre. On avait déjà la majorité
25:26la plus à droite de l'histoire d'Israël.
25:28Il n'y avait pas, effectivement, à l'époque,
25:30Bleu-Blanc qui était donc la coalition
25:32de Benny Gantz
25:34qui avait rejoint. Et on savait qu'on avait
25:36déjà un gouvernement très à l'extrême droite. Ça ne l'empêchait pas
25:38de négocier déjà avec l'Arabie saoudite
25:40un éventuel élargissement des accords d'Abraham.
25:42Et on va poursuivre la discussion dans un instant.
25:44Ici, Désinformés, à tout de suite.
25:56Madame, Monsieur, bonsoir. Malgré la décrue
25:58qui s'est amorcée, les cours d'eau
26:00du côté de la Moselle et du Barin
26:02restent à un niveau élevé. Et dans
26:04un même temps, nous avons de nouveaux
26:06orages qui vont se décaler dans le courant
26:08de la soirée du côté de la région
26:10Midi-Pyrénées. Ailleurs,
26:12aussi, c'est de l'instabilité localement
26:14orageuse avec du grésil qui pourrait tomber
26:16localement à l'écart le littoral
26:18de la Manche et le littoral méditerranéen.
26:20Voici donc les
26:22températures attendues pour cette première partie
26:24de soirée. Prévoyez 11 degrés
26:26à Aurillac comme à Cherbourg, 16 à Paris
26:2813 à Brest, 14 à
26:30Biarritz et jusqu'à 19 degrés
26:32pour Ajaccio. Voici la couleur du ciel
26:34pour demain où nos orages vont gagner du
26:36terrain en remontant vers la région
26:38Pays de la Loire. En matinée, un temps calme
26:40sec et lumineux. Si on se
26:42dirige vers les régions de l'Est, dans le
26:44courant de l'après-midi, l'activité
26:46orageuse va reprendre
26:48et notamment, elle sera plus marquée du
26:50littoral atlantique en se dirigeant
26:52vers la région du Massif central.
26:54Ailleurs, là aussi, toujours
26:56de l'instabilité localement orageuse
26:58de l'instabilité également à prévoir
27:00en Corse. Quant aux températures
27:02pour demain matin, prévoyez 8 degrés
27:04au réveil à Reims, 16
27:06en Corse et dans le courant de l'après-midi
27:08on va retrouver des valeurs stationnaires
27:10par rapport à la veille, peut-être un petit peu
27:12plus déficitaire sur le centre-ouest
27:14du territoire en raison des orages.
27:16Très belle soirée à tous.
27:24Merci de nous rejoindre sur
27:26France Info. Dans l'actualité ce soir, on est toujours
27:28sans nouvelles du président iranien
27:30Ebrahim Raisi. L'hélicoptère qui le transportait
27:32a eu un accident près de la
27:34frontière entre l'Iran et l'Azerbaïdjan
27:36où il était en déplacement officiel. Les secours ont
27:38du mal à accéder à la zone de la
27:40disparition en raison de mauvaises conditions météo.
27:42A l'instant, l'ayatollah Ramenei appelle
27:44les Iraniens à ne pas s'inquiéter
27:46pour l'avenir du pays. Pierre Leduf.
27:48Dans un épais brouillard,
27:50les équipes du croissant rouge iranien
27:52sont à la recherche de l'hélicoptère à bord
27:54duquel se trouvait Ebrahim Raisi.
27:58La région est un peu compliquée et c'est
28:00difficile de communiquer. Nous
28:02attendons que les équipes de secours atteignent
28:04le site d'atterrissage et puissent
28:06nous donner plus d'informations.
28:10Dans la ville natale
28:12du président, à Machat, des centaines
28:14de fidèles prient pour l'ayatollah de 63 ans.
28:18Le président iranien revenait d'une visite dans
28:20l'extrême nord du pays. Il y avait rencontré
28:22le président azerbaïdjanaï Lamaliyev.
28:24Ensemble, il venait d'inaugurer
28:26un barrage. Selon les médias iraniens,
28:28l'hélicoptère qui transportait
28:30Ebrahim Raisi a atterri en urgence
28:32dans la forêt de Dizmar, près de la ville
28:34de Varzagan. Deux des trois
28:36hélicoptères du convoi sont arrivés sans
28:38encombre à Tabriz, la grande ville voisine.
28:40La seule chose qu'on sait
28:42pour l'instant, c'est qu'effectivement
28:44pour le moment, ils ne communiquent
28:46pas. Soit c'est la pagaille déjà
28:48ce qui arrive très souvent
28:50là-bas au sein des services,
28:52divers services, soit c'est parce
28:54qu'ils ne veulent pas pour l'instant donner d'informations
28:56et qu'effectivement
28:58les recherches se poursuivent.
29:00A bord de l'appareil disparu, avec
29:02le président iranien se trouvait le ministre
29:04des Affaires étrangères, le gouverneur
29:06de la province et le principal imam
29:08de la région. Ebrahim Raisi
29:10a succédé au président plus modéré
29:12Hassan Rouhani en 2021.
29:14Comme de nombreux responsables iraniens,
29:16il figure sur la liste noire américaine
29:18des dignitaires du régime,
29:20sanctionné pour violation des droits humains.
29:26Rétablir l'ordre,
29:28qu'il en coûte, c'est le message de l'exécutif
29:30pour la Nouvelle-Calédonie. Une vaste opération
29:32a été lancée ce matin pour dégager la route stratégique
29:34entre Nouméa et l'aéroport,
29:36avec 600 gendarmes, dont une centaine
29:38de membres du GIGN. On écoute
29:40le haut-commissaire pour la République.
29:42Je ne vais pas vous dire que
29:44la circulation peut être
29:46rétablie, parce que nous n'en sommes pas là.
29:48Il y a beaucoup de déchets qui traînent
29:50encore. Il y a une quarantaine de barrages
29:52pour lesquels l'enlèvement des déchets n'a pas été réalisé.
29:54C'est une opération qu'on va conduire demain,
29:56peut-être encore après-demain,
29:58sur la soixantaine de barrages,
30:00qu'un seulement a pu faire l'objet de cette opération d'enlèvement.
30:02Au chapitre intempéries,
30:04le plus dur est passé dans l'Est
30:06du pays. Vous le voyez sur cette carte.
30:08Fin de la vigilance rouge pour la
30:10Moselle et la Meurthe-et-Moselle.
30:12La décrue est amorcée.
30:14Elle se poursuit dans les communes touchées.
30:16Les opérations de nettoyage, vous le voyez,
30:18ont débuté. Elles s'annoncent
30:20longues et coûteuses.
30:22Une dernière image
30:24pour vous dire que la flamme olympique
30:26poursuit son périple dans le sud-ouest.
30:28Vous le voyez dans les cimes
30:30pyrénéennes aujourd'hui.
30:32Et un porteur prestigieux
30:34aujourd'hui, le quintuple vainqueur
30:36du Tour de France, Bernard Rinault.
30:38La flamme olympique poursuit
30:40son périple dans le
30:42sud-ouest.
30:44Voilà pour l'essentiel
30:46de l'actualité. Vous restez
30:48avec nous à suivre
30:50les informés. Je vous souhaite
30:52une excellente fin de week-end sur France Info.
31:20Les informés ce soir
31:22dans le studio de France Info.
31:24Clémence Delabaume, journaliste économique
31:26à France Info-Télé, Gautier Vaillant,
31:28chef adjoint du service France, du journal
31:30La Croix et Raphaël Kahn.
31:32France 24, présentateur de l'émission
31:34Le Monde dans tous ses états.
31:36Nous continuons à évoquer la situation
31:38en Israël et cette menace
31:40de démission de l'opposant
31:42numéro un à Benjamin Netanyahou.
31:44Benny Gantz,
31:46Gautier Vaillant ne vous a pas encore entendu sur le sujet.
31:48Est-ce qu'on peut parler de crise politique
31:50peut-être la plus importante depuis l'attaque
31:52du Hamas le 7 octobre ?
31:54Sans doute. Moi, ce qui me frappe dans cette situation,
31:56c'est le fait qu'en réalité, elle est présente
31:58en germe depuis quasiment
32:00le 7 octobre, puisque je crois que
32:02avant même le début des opérations terrestres
32:04dans la bande de Gaza, l'armée israélienne
32:06en coulisses
32:08demandait déjà
32:10au Premier ministre Netanyahou
32:12de préparer
32:14et de réfléchir
32:16à l'après-guerre, ce qu'effectivement
32:18Benjamin Netanyahou a toujours
32:20refusé de faire et donc le fait que
32:22cette demande n'ait jamais été
32:24satisfaite fait qu'il y a
32:26une grogne qui monte dans
32:28l'armée depuis un certain nombre
32:30de jours,
32:32de semaines maintenant.
32:34Elle est passée par des officiers,
32:36elle est passée en coulisses et aujourd'hui,
32:38Benny Gantz lui donne une forme,
32:40on va dire, plus brutale
32:42et effectivement sans doute pas dénuée
32:44dans la politique par ailleurs, mais sur le fond
32:46la crise couvre depuis
32:48vraiment le tout début du conflit en réalité.
32:50On parlait tout à l'heure de Benjamin Netanyahou,
32:52de la fin de cette guerre aussi avec
32:54le Hamas, Clémence Delabaume, est-ce que le Premier ministre
32:56aujourd'hui selon vous est le seul finalement
32:58à ne pas vouloir la fin de cette guerre ?
33:00On sait que son avenir y est très lié.
33:02Non, il n'est pas
33:04le seul, il y a évidemment ses alliés
33:06d'extrême droite qui
33:08le poussent à ne pas accepter
33:10un cessez-le-feu et c'est la raison pour laquelle
33:12il continue
33:14de s'engager
33:16dans cette guerre malgré
33:18les avertissements de la communauté
33:20internationale et notamment
33:22l'avertissement des Etats-Unis qui
33:24ont même menacé
33:26de restreindre leur livraison,
33:28leur aide, leur livraison
33:30d'armes. La vérité c'est que
33:32Benjamin Netanyahou
33:34joue son avenir politique.
33:36C'est-à-dire que si
33:38il n'accède pas
33:40aux volontés de ses alliés d'extrême
33:42droite, il est terminé.
33:44Il sera acculé à
33:46partir de la scène politique.
33:48Extrêmement cynique cette
33:50situation, Raphaël Kahn. Il faut ajouter
33:52qu'il est aujourd'hui
33:54sous le coup de procédures judiciaires.
33:56Au-delà même de son avenir politique,
33:58c'est son avenir tout court en tant que citoyen libre
34:00d'Israël qui pourrait demain
34:02être mis en cause. On sait qu'en Israël, on n'hésite pas
34:04à condamner
34:06d'anciens premiers ministres.
34:08Benjamin Netanyahou sait
34:10qu'aujourd'hui, il y a une épée de Damoclès
34:12le jour où il quittera le pouvoir et qu'il n'aura
34:14plus cette mainmise sur les textes de loi
34:16comme il a pu le faire par exemple
34:18en affaiblissant le Conseil constitutionnel israélien.
34:20Ça lui a valu, ça lui vaut encore
34:22des manifestations monstres en Israël.
34:24C'est dire le degré du mécontentement.
34:26Mais il ne faut pas non plus exclure le fait aussi qu'une partie
34:28de la population israélienne est traumatisée
34:30par le 7 octobre et veut des garanties
34:32que demain le Hamas
34:34ne sera plus en état. Le Hamas et le djihad islamique
34:36ne seront plus en état de perpétrer
34:38des actions terroristes sur son sol.
34:40Et c'est toute la difficulté, c'est d'apporter la preuve de ça.
34:42Juste une dernière chose, je trouve
34:44ce qui est intéressant au-delà effectivement de l'aspect
34:46purement politicien, entre guillemets,
34:48de ces prises de position de Benny Gantz ou d'autres,
34:50c'est de voir à quel point Israël
34:52en réalité ne veut pas demain administrer Gaza
34:54parce que toutes ces personnalités
34:56qui s'expriment, c'est pour dire à Benjamin Netanyahou
34:58vous ne voulez pas de la solution à deux états,
35:00certes, mais pour autant nous ne voulons pas
35:02revenir dans Gaza dont on s'en souvient.
35:04Ariel Sharon est parti de manière unilatérale.
35:06Et il y a cette proposition justement de Benny Gantz
35:08qui lui plaide pour, alors je vais le citer,
35:10la mise en place d'une administration
35:12américano-européano-arabo-palestinienne
35:14sans Mahmoud Abbas.
35:16Sans Mahmoud Abbas, sans l'autorité palestinienne
35:18ni le Hamas.
35:20Qui gérera les affaires civiles, c'est réalisable ça ?
35:22Non, c'est un peu du wishful thinking, c'est ce que voudraient
35:24effectivement les Israéliens, c'est-à-dire voir émerger
35:26une génération de dirigeants palestiniens
35:28qui ne seraient pas hostiles à Israël.
35:30Le problème c'est que là on sort de six mois de guerre
35:32et au contraire on contribue à radicaliser considérablement
35:34une partie de la population palestinienne
35:36notamment, et on en parle en Cisjordanie,
35:38où lorsque des enquêtes sont menées
35:40pour peu qu'elles soient fiables, montrent qu'aujourd'hui
35:42le Hamas n'a jamais été aussi populaire.
35:44Sans doute que la défiance à Gaza
35:46s'est considérablement accentuée
35:48vis-à-vis du Hamas qui a maintenu
35:50cette population dans l'indigence
35:52et aujourd'hui qui la maintient dans la guerre.
35:54Mais en revanche en Cisjordanie, on voit clairement
35:56que la défiance vis-à-vis de l'autorité palestinienne
35:58de Mahmoud Abbas vieillissant
36:00crée un boulevard aujourd'hui
36:02pour des organisations comme le Hamas,
36:04voire même des milices jeunes
36:06très radicales qui s'expriment
36:08déjà depuis des mois sur le terrain.
36:10Et on s'éloigne encore plus, Gauthier Vaillant, d'une solution à deux États
36:12un jour peut-être, mais alors là on n'y est vraiment pas.
36:14Oui et pourtant il y a énormément de monde
36:16qui pousse dans cette direction.
36:18Joe Biden, ça a été rappelé tout à l'heure.
36:20143 pays, je crois,
36:22à l'ONU qui soutiennent
36:24cette solution. Maintenant la difficulté c'est aussi
36:26que pour envisager un avenir
36:28une administration de Gaza
36:30sans le Hamas, encore faudrait-il que le
36:32Hamas soit réellement l'objectif,
36:34le seul objectif clair affiché par
36:36Netanyahou soit réalisable.
36:38Or ces derniers jours, pendant
36:40que l'offensive à Rafah s'est
36:42intensifiée, des combats sont aussi repartis
36:44dans le nord de la bande de Gaza.
36:46Ce qui montre bien qu'en fait
36:48le Hamas est extrêmement
36:50difficile, voire impossible à défaire
36:52totalement. On parle là des combattants,
36:54je ne parle même pas des dirigeants.
36:56Donc l'hypothèse
36:58que fait Benny Gantz aujourd'hui
37:00d'un nouveau gouvernement
37:02d'une administration de Gaza sans le Hamas
37:04est d'autant plus compliquée que la défaite
37:06militaire du Hamas n'est absolument pas acquise.
37:08La destruction du Hamas qui reste l'objectif
37:10principal officiel numéro 1
37:12de Benyamin Netanyahou et
37:14d'Israël. 20h40 sur France Info,
37:16le fil info, l'essentiel. Emmanuel Langlois.
37:18C'est l'incertitude
37:20qui persiste ce soir autour
37:22du sort du président iranien Ebrahim Raisi
37:24après un accident
37:26de l'hélicoptère à bord duquel il se trouvait
37:28d'intenses recherches
37:30se poursuivent alors qu'il est dans le nord-ouest
37:32de l'Iran, lieu prévu
37:34là où se serait craché l'hélicoptère
37:36pour tenter de retrouver cet appareil.
37:38Plusieurs pays comme la Turquie ou encore
37:40l'Arabie Saoudite offrent ce soir
37:42leur aide à l'Iran.
37:44En France, galère en vue pour les
37:46Franciliens. Près demain mardi, la SNCF a communiqué
37:48tout à l'heure les prévisions
37:50de trafic pour cette journée
37:52et la mobilisation des cheminots qui réclament
37:54une prime pour les JO plus importante
37:56que celle qu'ils ont obtenue.
37:58Comptez au mieux avec un RER sur deux
38:00sur les lignes A et B et pas plus
38:02d'un train sur cinq sur certaines
38:04lignes d'Ile-de-France.
38:06Le football est la dernière journée de Ligue 1.
38:08Neuf matchs tous
38:10à partir de 21h sont au programme.
38:12Parmi les enjeux de la soirée, Lille et Brest
38:14se disputeront à distance.
38:16Le dernier billet directement qualificatif
38:18pour la Ligue des Champions. La sixième place
38:20qualificative, elle, pour la Ligue
38:22Europa Conference a encore trois prétendants.
38:24Lens et Lyon, grands favoris
38:26mais aussi Marseille et puis Metz et Lorient
38:28sont, eux, à la lutte pour le
38:30maintien parmi l'élite.
38:32Cette nouvelle victoire pour Max Verstappen
38:34sur le circuit d'Imola
38:36en Émilie-Romagne, en Italie.
38:38L'insubmersible pilote néerlandais
38:40s'impose devant Lando Norris
38:42et Charles Leclerc qui complètent
38:44le podium. Enfin,
38:46et près de deux ans après le dernier vol de l'entreprise
38:48américaine avec équipage, un entrepreneur français
38:50originaire de Savoie, passionné
38:52d'aviation, s'est rendu ce dimanche
38:54dans l'espace à bord d'une fusée de
38:56Blue Origin. La société de Jeff Bezos
38:58le vol a duré une dizaine de minutes
39:00à une centaine de kilomètres d'altitude.
39:12Notre dernier thème ce soir dans Les Informés
39:14en lien avec le mouvement MeToo,
39:16le présent cette année au Festival
39:18de Cannes et cette annonce de la Ministre
39:20de la Culture. Hier, Rachida Dati, dès cet
39:22été, la présence d'un responsable
39:24enfant sera obligatoire sur
39:26chaque tournage en France employant
39:28des mineurs. Une mesure réclamée par
39:30Judith Gaudrech figure désormais de la lutte
39:32contre les violences sexuelles et sexistes
39:34dans le milieu du cinéma, l'actrice et réalisatrice
39:36qui réserve un accueil mitigé
39:38à cette annonce de la Ministre de la Culture.
39:40Elle était à la mi-journée l'invitée
39:42de France Info.
39:44On bosse sur une charte
39:46encadrement enfant depuis longtemps et de manière
39:48officielle. La ministre devrait
39:50être au courant et
39:52ses associations sont un peu étonnées
39:54de ne pas avoir été consultée.
39:56Je suis en contact avec nombreuses associations
39:58dont le 50-50 et plein
40:00d'autres. Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup
40:02de choses qui doivent être mises en oeuvre
40:04et de conversations à avoir.
40:06Ce référent, est-ce qu'il est formé ?
40:08Quelle formation ?
40:10C'est vraiment des conversations
40:12qui prennent du temps.
40:14J'aimerais bien savoir en fait avec qui
40:16elle en a discuté et puis surtout
40:18on espère que ce n'est pas opportuniste
40:20et que ce n'est pas une annonce qui est faite pour calmer
40:22les esprits suite aux manifestations
40:24contre Dominique Boutonnat.
40:26Dominique Boutonnat dont parle Judith Godrej
40:28qui est le président, on le rappelle, du CNC, le Centre National
40:30du Cinéma et qui sera jugé
40:32en juin pour agression sexuelle.
40:34Clémence Delabomme, vous partagez
40:36les réticences ou les questionnements de Judith Godrej ?
40:38Oui, elle a tout à fait
40:40raison, Judith Godrej,
40:42en même temps,
40:44on voyait mal Rachida Dati
40:46arriver au Festival de Cannes
40:48sans aucune
40:50annonce dans sa besace, dans la mesure
40:52où l'ombre de MeToo plane
40:54sur le Festival de Cannes depuis
40:56le début du festival et même
40:58avant avec cette fameuse liste
41:00de personnalités impliquées,
41:02soi-disant impliquées.
41:04Une rumeur d'une liste noire
41:06qui n'est finalement jamais sortie.
41:08Elle était acculée à arriver
41:10avec quelque chose,
41:12Rachida Dati. Après, effectivement,
41:14un responsable
41:16enfant pendant les tournages à partir de cet été,
41:18c'est très bien, mais qui on nomme responsable
41:20enfant sur les tournages ?
41:22Est-ce que...
41:24Une formation, comme disait Judith Godrej ?
41:26Voilà, quelle formation ? Où est-on formé
41:28sur ce genre de sujet ?
41:30Et puis, il faut absolument que ce référent, effectivement,
41:32soit neutre et donc pas
41:34financé par les productions
41:36cinématographiques.
41:38Donc, ça pose plusieurs questions
41:40et puis,
41:42clairement, ce n'est pas suffisant.
41:44Il faut aller plus loin.
41:46Il y a cette suspicion d'opportunisme, comme dit Judith Godrej,
41:48de la part du gouvernement de Rachida Dati.
41:50Il fallait donner une annonce, c'est le moment de le faire ?
41:52Oui, en même temps, on est bien en France parce qu'on n'est jamais contents.
41:54C'est-à-dire que si le gouvernement n'avait rien fait,
41:56on leur reprochait de ne pas entendre
41:58l'urgence de la question.
42:00Je pense qu'il faut plutôt, effectivement, se réjouir
42:02que cette décision ait été prise
42:04et puis s'inquiéter parce que ça montre aussi, quand même,
42:06le contexte et l'époque dans laquelle nous vivons.
42:08C'est-à-dire imaginer qu'aujourd'hui, il faille, effectivement,
42:10un référent enfant sur chaque tournage
42:12dans lequel sera présent un mineur.
42:14C'est nécessaire, évidemment,
42:16mais ça montre l'ampleur
42:18qu'a pris le problème ces dernières années.
42:20C'est vrai que la révélation de Judith Godrej des agressions sexuelles
42:22dont elle avait été victime, des viols même,
42:24de la part, en tout cas, qu'elle dénonce,
42:26elle, qui n'ont pas été jugées,
42:28donc présomption de viols
42:30de la part de réalisateurs
42:32qui sont Jacques Doyon et Benoît Jacot,
42:34montre qu'effectivement, il est nécessaire,
42:36malheureusement aujourd'hui,
42:38que des yeux soient présents dans les chambres à coucher des tournages.
42:40Ce qui, jusqu'à présent,
42:42était, disons, considéré
42:44comme un univers
42:46relativement protégé, en fait.
42:48Il s'avère que ça ne l'est pas.
42:50Les associations qui réclament plus de moyens,
42:52le chiffre d'un milliard d'euros par an revient régulièrement
42:54dans le débat.
42:56Le problème, il est quoi ? Il est financier ? Il est politique,
42:58aujourd'hui, Gautier Vaillant ?
43:00Il est politique,
43:02on peut considérer qu'il est politique.
43:04En tout cas, effectivement,
43:06le fait que le gouvernement
43:08porte des annonces et prenne des décisions,
43:10impose un certain nombre de choses,
43:12peut être nécessaire.
43:14Maintenant,
43:16ce n'est pas parce que la situation fait
43:18que la ministre de la Culture est obligée d'arriver avec quelque chose,
43:20qu'elle est obligée d'arriver avec une mesure
43:22imprécise, comme ça, un peu
43:24malficelée,
43:26si je puis dire.
43:28Donc, effectivement, le politique
43:30a quelque chose à
43:32impulser. Il y a des questions de droit,
43:34des questions de justice,
43:36qui doivent suivre
43:38aussi derrière.
43:40Moi, je pense que
43:42la présence d'un référent mineur,
43:44en tout cas d'un dispositif pour encadrer
43:46bien davantage la présence des mineurs sur les tournages,
43:48que ce n'était le cas par le passé, c'est évidemment nécessaire.
43:50Et moi, je ne pense pas
43:52qu'auparavant,
43:54le monde du cinéma ait été un monde protégé pour les mineurs.
43:56Il y a un certain nombre de choses qui avaient lieu,
43:58qui avaient cours, et
44:00on ne le savait pas. Ou alors,
44:02on considérait qu'il y avait un certain nombre de pratiques
44:04dont il ne fallait
44:06pas s'émouvoir,
44:08parce qu'il y avait une carrière à protéger,
44:10une réputation à protéger,
44:12et que ça pouvait être préjudiciable
44:14pour l'agresseur, et même
44:16pour la carrière de la victime,
44:18de porter plainte
44:20pour des agressions
44:22ou pour des viols.
44:24Est-ce que tu parles souvent dans le discours des victimes,
44:26en disant, ne parle pas, parce que, effectivement,
44:28ce sera préjudiciable pour ta carrière ?
44:30Voilà, absolument. Maintenant,
44:32l'encadrement, il est sans doute nécessaire.
44:34Il y a quand même des progrès qui sont faits,
44:36ça c'est vrai, et je pense à
44:38un métier sur les tournages
44:40qui se répand depuis plusieurs années,
44:42qui arrive des Etats-Unis, c'est le coordinateur d'intimité.
44:44Donc là, on ne parle pas des mineurs, on parle des personnes
44:46qui sont là pour prendre en charge et accompagner les acteurs
44:48qui ont des scènes intimes à tourner.
44:50Voilà, ça fait partie
44:52des évolutions du monde du cinéma
44:54qui prennent en compte des choses
44:56pour lesquelles, avant, on n'avait aucune
44:58considération, à savoir, est-ce que les acteurs, les actrices
45:00en particulier, sont à l'aise avec ce qu'on leur demande de faire ?
45:02Et est-ce que les besoins du film ou la vision
45:04du réalisateur suffit
45:06et la seule loi, on va dire,
45:08qui doit primer sur le plateau ?
45:10Une mesure régulièrement saluée par les actrices
45:12et les acteurs. Le mouvement Me Too, on s'en souvient,
45:14avait commencé dans le milieu du cinéma,
45:16avec l'affaire Weinstein, en 2017.
45:18On parle à nouveau beaucoup de ce milieu-là
45:20parce que ce sont des stars
45:22aussi, des personnages célèbres.
45:24Est-ce que, Clémence Delabaume, cela pourra permettre de faire
45:26avancer les choses pour tout le monde,
45:28on va dire, les anonymes, les inconnus ?
45:30Oui, sans doute. D'ailleurs, on le voit bien,
45:32depuis l'affaire Weinstein,
45:34la libération de la parole
45:36est en marche, et pas seulement
45:38d'ailleurs dans le milieu du cinéma.
45:40On a parlé très récemment du milieu hospitalier,
45:42mais la politique
45:44aussi est concernée, le monde de l'entreprise,
45:46les armées, effectivement.
45:48Donc, voilà, la libération
45:50de la parole est générale.
45:52Sur ce qui est du cinéma,
45:54je voudrais rappeler qu'il y a une commission
45:56d'enquête sur les violences sexuelles
45:58qui a été mise en place
46:00au début du mois de mai, grâce à Judith,
46:02la comédienne Judith Godrech,
46:04d'ailleurs, et que
46:06elle est
46:08justement censée faire des propositions
46:10et aller beaucoup plus loin que ses simples référents
46:12enfants sur les tournages,
46:14notamment travailler sur
46:16le droit du travail
46:18dans le monde du cinéma,
46:20et puis sur la réponse
46:22pénale. Alors, pour le président
46:24de la commission...
46:26Il y a eu cette tribu, d'ailleurs, dans le journal Le Monde, au début de semaine, qui réclamait une loi globale.
46:28Absolument, bien que le président
46:30de la commission d'enquête estime
46:32que la réponse pénale, telle qu'elle est
46:34ficelée aujourd'hui, elle est suffisante.
46:36Mais voilà, à mon avis, il ne faut rien exclure
46:38dans le cadre
46:40du début de cette réflexion globale.
46:42Il y a aussi un élément dont je crois
46:44qu'il peut faire évoluer les choses positivement, c'est tout
46:46simplement un effet de génération.
46:48Il y a une coordonnatrice d'intimité qu'on a interrogée
46:50dans l'Accro à l'hebdo cette semaine
46:52qui nous dit que les jeunes comédiens, aujourd'hui, sont
46:54très vigilants sur la question du consentement.
46:56Je pense que les événements qui se passent aujourd'hui
46:58font que des nouvelles générations d'acteurs et d'actrices
47:00arrivent en ayant conscience
47:02bien davantage qu'avant
47:04de leur droit, du fait qu'ils peuvent
47:06refuser certaines choses par rapport
47:08à des générations précédentes.
47:10On disait que ça peut arriver.
47:12En gros, il faut laisser passer
47:14parce qu'on ne peut pas faire autrement.
47:16On peut espérer
47:18qu'il arrive une nouvelle génération,
47:20des nouvelles générations de gens qui sachent
47:22davantage se défendre.
47:24On poursuit la discussion dans un instant.
47:26Le Fil info, 20h50, Emmanuel Langlois.
47:28C'est la principale revendication
47:30des indépendantistes et à l'origine
47:32de violences dans l'archipel. Les présidents
47:34des régions Réunion, Guadeloupe, Martinique
47:36et de la collectivité de Guyane demandent
47:38le retrait immédiat de la réforme
47:40du corps électoral en Nouvelle-Calédonie.
47:42L'État est passé à l'offensive
47:44ce dimanche pour tenter de rétablir
47:46l'ordre républicain sur l'archipel
47:48en commençant par une opération d'envergure
47:50sur la route entre Nouméa
47:52et son aéroport menée
47:54par des gendarmes arrivés de Métropole.
47:56Une femme de 33 ans
47:58est décédée à l'hôpital après avoir été
48:00volontairement percutée hier soir par la
48:02voiture conduite par son ex-compagnon.
48:04Ça s'est passé dans le Haut-Rhin
48:06à Paris de Chaïm. Le suspect avait été
48:08arrêté peu après les faits en état
48:10d'ébriété. Il a été mis en examen
48:12pour meurtre sur conjoint. Le parquet
48:14a requis son placement en détention
48:16provisoire. À l'étranger,
48:18la confusion et des informations contradictoires
48:20ce soir en Iran après l'accident
48:22de l'hélicoptère du président iranien
48:24Ebrahim Raisi. Des opérations
48:26sont en cours pour tenter de localiser
48:28l'appareil. L'ayatollah Ramenei
48:30appelle les Iraniens à ne pas s'inquiéter
48:32pour le pays. L'Union Européenne
48:34active son service de cartographie
48:36pour aider l'Iran à trouver
48:38l'appareil accidenté.
48:40Le gouvernement espagnol lui annonce le rappel
48:42de son ambassadrice d'Espagne
48:44en Argentine. Madrid accuse en effet
48:46le président argentin Javier
48:48Milley d'avoir insulté l'Espagne
48:50et son premier ministre Pedro Sanchez.
48:52C'était lors d'un discours à Madrid. Aujourd'hui
48:54dans un congrès organisé par un parti
48:56d'extrême droite, le président argentin
48:58qui a comparé le socialisme espagnol
49:00à un cancer.
49:02Une semaine de Roland-Garros maintenant.
49:04Alexander Zverev tourne enfin la page
49:06de sa grave blessure sur la terre battue parisienne.
49:08C'était il y a deux ans.
49:10L'Allemand remporte ce dimanche
49:12le Masters Mille de Rome. Il a battu en finale tout à l'heure
49:14le Chilien Nicolas Sejari
49:16en 2-7-6-4-7-5.
49:20France Info
49:2220h, 21h
49:24Les informés
49:26Victor Mathey.
49:28Le mouvement MeToo dans le cinéma
49:30et notamment en ce moment cette annonce de la ministre
49:32de la Culture Rachida Dati
49:34qui a proposé hier que dès cet été
49:36la présence d'un responsable enfant soit obligatoire
49:38sur chaque tournage
49:40employant des mineurs. Je voulais vous citer
49:42cette citation d'une professeure
49:44en cinéma et militante féministe
49:46Geneviève Seulier qui disait récemment
49:48l'étape qui manque pour que le mouvement MeToo
49:50en France soit irréversible et bien que c'est
49:52la solidarité des hommes. Est-ce que vous partagez
49:54cette analyse Raphaël Kahn ?
49:56Oui mais en fait c'est présupposé
49:58qu'elle n'existe pas. Or je crois
50:00que tout prouve le contraire.
50:02Le fils de Mia Farrow
50:04est celui qui a révélé l'affaire
50:06Weinstein au monde. Donc je ne vois pas
50:08pourquoi on présupposerait que
50:10les hommes ne sont pas
50:12sensibles à cette cause.
50:14Clémence Delabrome.
50:16J'ajouterais que certains
50:18hommes y sont sensibles mais
50:20on entend encore cette petite musique
50:22je sais pas autour de nous
50:24qui disent cette libération
50:26de la parole. Finalement
50:28c'est un peu exagéré.
50:30Maintenant on ne peut plus rien faire.
50:32On ne peut plus rien dire à une femme
50:34sans être accusée
50:36d'être un violeur
50:38ou un agresseur.
50:40Mais ça des femmes le disent. Pardonnez-moi mais la pétition
50:42qui avait été signée il y a deux ans par Catherine Deneuve
50:44entre autres qui parlait de drague
50:46des femmes le disent.
50:48Ce ne sont pas des hommes forcément.
50:50Il n'y a pas de notion de genre dans le positionnement
50:52par rapport à MeToo.
50:54Ce que je dis juste c'est que la solidarité des hommes
50:56n'est pas totale.
50:58De la même manière que la solidarité des femmes n'est pas totalement acquise.
51:00Edouard Baer l'acteur cette semaine
51:02interviewé sur France 2 disait par exemple
51:04qu'on n'avait pas entendu les femmes pendant des années
51:06qu'on ne les écoutait pas et que maintenant
51:08il devait y avoir une sorte de rééquilibrage
51:10et beaucoup de femmes
51:12de féministes lui sont tombées dessus après
51:14ces propos Gautier Vaillant.
51:16Moi je pense que pour reprendre l'exemple
51:18sur l'exemple de Catherine Deneuve je pense que quand même
51:20Catherine Deneuve a été justement beaucoup
51:22cette pétition
51:24a beaucoup servi à dire
51:26vous voyez ce n'est pas une question de genre.
51:28Ça rejoint ce que vous disiez sur la fracture des générations.
51:30Moi je crois que Catherine Deneuve a été
51:32oui alors je pense quand même que même dans sa génération Catherine Deneuve
51:34n'est pas forcément
51:36majoritaire et que sa parole
51:38cette position là a été
51:40en tout cas dans le débat cette position là
51:42a été beaucoup
51:44utilisée. D'ailleurs
51:46le fait même que cet exemple
51:48ressorte aujourd'hui alors que c'était il y a deux ans
51:50quand même qu'il n'y a pas eu non plus
51:52une pléthore de prises de position
51:54féminine pour
51:56aller contre
51:58le sens de mitou je crois que la question
52:00du consentement dans notre société
52:02dans le milieu du cinéma
52:04et évidemment dans
52:06tous les autres domaines qui
52:08la composent et qui la structurent.
52:10La question du consentement est une question sur laquelle
52:12on réfléchit depuis peu
52:14et cette question
52:16le défaut de
52:18consentement, le défaut de
52:20conscience ou de respect de la notion
52:22de consentement dans une société humaine
52:24ce sont de fait les femmes
52:26qui en pâtissent. Pardon mais ce n'est pas non
52:28il y a aussi des... alors non pas du tout je suis
52:30absolument pas d'accord Kevin Spacey a été
52:32condamné pour des faits commis sur
52:34des hommes. On parlait du CNC
52:36Dominique Boutonna lui-même est accusé
52:38par son filleul et pas sa filleul
52:40on peut pas uniquement
52:42réduire les victimes
52:44à leur genre en l'occurrence à la... Non je pense pas qu'il s'agisse
52:46de réduire les victimes mais je pense que
52:48les victimes de violences
52:50sexuelles ce sont très majoritairement des femmes
52:52Raphaël Kahn
52:54On vous réconciliera pas sur
52:56ce point là. Clémence Delabaume est-ce que vous
52:58vouliez ajouter quelque chose sur le sujet ?
53:00Non je suis assez
53:02d'accord avec
53:04avec
53:06Gauthier enfin je pense que
53:08enfin quand même l'immense
53:10majorité des victimes en tout
53:12cas qui osent ouvrir la voie sont
53:14quand même des femmes. Bien sûr mais on peut pas exclure que des
53:16garçons, des hommes soient aussi victimes
53:18et de ce point de vue là il me semble dangereux
53:20de réduire ça à une affaire de genre
53:22c'est à dire il y aurait un manque de solidarité
53:24en général des hommes sur cette question
53:26et au contraire une unicité
53:28de la parole féminine. Il y a eu effectivement
53:30des défections célèbres
53:32malheureusement de la part
53:34de certaines femmes et de la même manière il me semble que
53:36beaucoup d'hommes ont fait montre
53:38de sensibilité sur cette question
53:40et heureusement d'ailleurs.
53:42Effectivement on s'est un petit peu éloigné dans le fil
53:44de discussion de la formulation
53:46initiale de votre question Victor mais
53:48oui là pour le coup je vous rejoins
53:50sur le fait qu'il y a effectivement des hommes
53:52et sans doute une majorité d'hommes
53:54qui partagent le fond
53:56de
53:58des dénonciations, de l'indignation, de l'effroi
54:00qu'on ressent souvent en
54:02découvrant certains faits, certains
54:04témoignages. Maintenant effectivement
54:06qu'il puisse y avoir même si c'est
54:08statistiquement peut-être discutable
54:10le fait qu'il y ait des appels renouvelés à ce que les hommes
54:12s'engagent pleinement, les hommes qui ont
54:14une parole médiatique possible, s'engagent
54:16pleinement dans le soutien
54:18à cette évolution
54:20à ces changements me semble
54:22disons de bonne guerre. Voilà ce sera le mot
54:24de la fin, on continuera le débat hors antenne
54:26en dehors du plateau
54:28c'est déjà la fin des informés. Merci à tous les trois
54:30d'être venus Raphaël Kahn, Gautier Vaillant
54:32et Clémence de Labaume, c'était votre
54:34première, vous reviendrez Clémence ?
54:36Si vous m'invitez. Mais on vous invitera bien évidemment
54:38les informés reviennent demain matin, très bonne
54:40soirée à tous.