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00:00 [Musique]
00:09 20h21, France Info, les informés, Bérangère Monte.
00:14 - Bonsoir à tous, le plan épervié est levé ce soir,
00:18 quelques heures après l'attaque de ce convoi pénitentiaire
00:20 qui a coûté la vie à deux agents et en a blessé grèvement trois autres ce matin dans l'oeuvre.
00:26 Les dernières infos de Pierre Decossette du service Polyjustice de France Info dans un instant
00:31 et les premières questions ce soir sur notamment la sécurisation de ces transferts de détenus.
00:37 Une grande page calédonienne également dans les informés,
00:40 pourquoi ce territoire français du Pacifique s'est-il embrasé la nuit dernière ?
00:45 Le vote est maintenu ce soir à l'Assemblée nationale sur la révision constitutionnelle
00:49 décriée par les indépendantistes et puis on persiste et on signe au-delà du monde du cinéma
00:54 en cette journée d'ouverture de Cannes des personnalités de MeToo politiques, médias, sports,
00:59 vignerons même j'ai vu et j'en passe, signe une tribune dans le monde
01:03 pour réclamer une loi intégrale contre les violences sexuelles.
01:08 On en parle avec François Herndonvain, éditorialiste politique au journal Réformes,
01:13 Elisabeth Pinault, correspondante à l'Élysée Hermatignon pour Reuters
01:17 et Patrick Roger, ancien journaliste du Monde et grand spécialiste de la Nouvelle-Calédonie,
01:22 auteur d'un livre qui va paraître dans quelques jours, Nouvelle-Calédonie,
01:25 la tragédie aux éditions du Serre. Bonsoir et bienvenue à tous.
01:29 Plan épervié est donc levé ce soir après l'attaque de ce convoi pénitentiaire
01:36 au péage d'un quart ville dans l'heure, deux agents tués, trois autres grièvement blessés.
01:42 Le député socialiste de la circonscription Philippe Brun qui était tout prêt pour une négération
01:47 s'est rendu sur place juste après et il décrit une scène terrible.
01:51 Ce matin justement à 11h j'étais à quelques centaines de mètres du péage d'un quart ville,
01:56 nous inaugurions une nouvelle ligne de production dans une usine
01:59 avec le ministre du commerce extérieur Franck Riester.
02:02 Je me suis rendu sur les lieux extrêmement rapidement,
02:05 quelques instants après l'arrivée des secours
02:09 et ce que j'ai constaté sur place c'est une scène d'une très grande barbarie,
02:14 une scène de guerre en vérité et ce que je veux là à cet instant
02:18 c'est avoir avant tout une pensée pour les deux personnes mortes,
02:22 pour celles qui sont blessées et rendre hommage aux agents pénitentiaires.
02:26 Quand on touche à un agent du service public, on touche à la république toute entière.
02:30 Pierre Decossette, bonsoir et merci d'être là pour les dernières infos du service police justice.
02:37 Il y a cette vidéo notamment qui tourne sur les réseaux sociaux et qui confirme
02:40 et qui nous aide aussi à comprendre ce qui s'est réellement passé en fait.
02:43 Oui c'est une vidéo qui montre ce qui s'est passé à 10h57 très précisément,
02:47 c'est l'horaire qui vient d'être donné, précisé par la procureure de Paris, 10h57.
02:51 On voit cette vidéo qui dure trois minutes.
02:54 D'abord une première voiture qui vient bloquer deux faces,
02:58 qui fait un demi-tour et qui vient bloquer deux faces le convoi de l'administration pénitentiaire
03:02 qui venait de passer la barrière de péage en réalité tout doucement
03:06 et un homme qui en sort, qui en surgit, armé, habillé de noix
03:11 et puis d'autres personnes qui arrivent derrière, des complices,
03:13 qui arrivaient vivamment de voiture derrière, au moins une voiture.
03:17 Ils font feu, ils extraient le principal détenu qu'ils cherchaient à faire évader,
03:24 Mohamed Amra, 30 ans, et ils repartent.
03:26 La scène dure trois minutes et laisse effectivement deux agents pénitentiaires décédés
03:30 et trois autres grievement blessés.
03:32 Alors une traque s'est engagée toute la journée.
03:36 Plan épervié, ça veut dire que c'est des forces supplémentaires
03:39 mais en réalité c'est les gendarmeries police de tout le pays
03:42 qui sont mobilisées.
03:44 L'idée c'est principalement de faire un contrôle des axes, un contrôle des flux
03:47 pour essayer éventuellement de retrouver la trace
03:50 dans un temps assez rapproché, dans un temps assez court.
03:53 Une fois qu'on s'est rendu compte que ça n'avait pas apporté ses fruits,
03:57 on rentre dans le temps long parce qu'on sait que des enquêtes...
04:00 C'est pour ça qu'on lève le plan épervié ce soir ?
04:01 Exactement, c'est pour ça et maintenant ça va être les policiers,
04:04 les enquêteurs de l'office central de l'Ume de lutte contre le crime organisé,
04:07 la direction de la police judiciaire,
04:09 qui prennent réellement le relais avec la brigade des fugitifs par exemple.
04:13 Alors on a entendu la forte émotion du garde des Sceaux,
04:16 notamment qui rappelait que c'est le premier décès,
04:21 on va dire, dans l'administration pénitentiaire depuis 92.
04:24 Il n'y a pas eu d'attaque de ce type.
04:26 Éric Dupont-Moretti qui promet de rendre justice
04:31 à ces deux agents de l'administration pénitentiaire.
04:34 Tout, je dis bien tout, sera mis en œuvre
04:42 pour retrouver les auteurs de ce crime ignoble.
04:49 Ce sont des gens pour qui la vie ne pèse rien.
04:54 Ils seront interpellés,
04:58 ils seront jugés,
05:02 ils seront châtiés à la hauteur du crime qu'ils ont commis.
05:09 Il y a beaucoup de questions, je ne suis pas sûre qu'on aura toutes les réponses
05:11 et on n'en voudra à personne de ne pas les avoir ce soir évidemment,
05:14 mais on peut commencer à se les poser, je ne sais pas lesquelles vous viennent les informer.
05:18 Moi j'en ai encore plein.
05:21 Elisabeth Pinault.
05:22 Bien sûr, ça pose la question d'où viennent ces armes lourdes,
05:26 d'où viennent ces hommes, le trafic de drogue bien sûr.
05:28 Jusqu'à présent, la plupart des incidents se passaient entre trafiquants.
05:32 49 morts quand même, 49 assassinats l'année dernière je crois à Marseille.
05:36 Et là, des agents qui sont assassinés, il n'y a pas d'autre mot.
05:40 Donc évidemment ça sidère le pays.
05:41 On voit bien aujourd'hui, il y a eu cet hommage d'Emmanuel Macron,
05:45 de Gabriel Attal qui a bouleversé son agenda.
05:47 Un hommage à l'Assemblée nationale,
05:50 et une grande émotion, une certaine sidération dans le pays.
05:53 Et évidemment ça apporte de l'eau au moulin de tous les politiques
05:56 qui parlent d'effondrement de l'autorité de l'État.
05:58 Ils avaient déjà dit ça lors des émeutes l'été dernier.
06:01 Et évidemment, maintenant on va suivre de très près la traque des malfaiteurs.
06:07 François Ernst Wein, ça vous pose quelques questions vous ?
06:09 François Ernst Wein. Ma première réaction,
06:11 je n'avais pas suivi ça de très près dans la journée.
06:13 C'est proprement horrible ce qu'on décrit là.
06:16 Mais moi ce qui me frappe, c'est l'état général de la société française.
06:20 Ça vient d'être évoqué quand même,
06:22 cet ensauvagement de la société française sur des terrains
06:26 habituellement plus paisibles est vraiment frappant.
06:30 Et si vous regardez les journaux télévisés, soir après soir,
06:33 c'est le récit de violences qui se déploient, d'armes qui circulent,
06:38 liées au trafic de drogue, vous l'évoquiez tout à l'heure,
06:41 mais aussi au grand banditisme.
06:43 C'est une ambiance assez délétère et assez inquiétante.
06:46 Et je pense que la société française, les Français dans leur ensemble,
06:50 la classe politique aussi, doivent se poser la question des réponses.
06:53 Parce qu'on est quand même dans une logique où le sécuritaire
06:56 n'arrête pas de monter en puissance, mais sans effet réel sur le terrain.
07:01 Et moi ce qui m'inquiète, c'est qu'on ajoute des dispositifs répressifs
07:06 pour essayer de contenir cette montée de la violence, sans grand résultat.
07:10 Je pense qu'il faut poser la question de la méthode.
07:13 Comment est-ce qu'on peut arrêter cet ensauvagement de la société française
07:17 qui est avéré, regardez les faits, ces dernières semaines,
07:21 ces derniers mois et même ces dernières années ?
07:24 – Alors il y a des questions sur le…
07:27 Là on a à faire, Pierre, un profil d'un détenu
07:32 qui n'était pas particulièrement surveillé, c'est comme si c'était le terme exact,
07:37 même si vous révéliez tout à l'heure sur l'antenne
07:39 qu'il a tenté de s'échapper la veille.
07:42 – Alors il a tenté de scier les barreaux de sa cellule la veille.
07:46 Pour autant, le rendez-vous qu'il avait ce matin chez le juge d'instruction,
07:50 donc la maison d'arrêté à Évreux, à Rouen, a été maintenu.
07:53 J'en discutais tout à l'heure avec quelqu'un du monde de la justice,
07:56 que ça ne surprenait pas outre mesure.
07:59 J'allais dire que le profil de cet homme qui a été déjà condamné à deux reprises,
08:04 plutôt pour des faits de violence, on le décrit comme quelqu'un d'assez violent,
08:08 qui est mis en examen pour des meurtres en bande organisée en particulier,
08:14 mais il n'y avait pas d'élément qui laissait penser
08:16 qu'il pouvait s'évader de manière imminente,
08:18 sans quoi évidemment les choses auraient été vues différemment.
08:21 Et donc on est resté sur ce qu'on appelle un niveau 3 dans le principe d'extraction,
08:27 c'est-à-dire avec cinq agents… – Qui en comptent quatre en tout, le maximum c'est quatre.
08:30 – Cinq agents de la pénitentiaire avec deux véhicules,
08:34 mais pas de force de sécurité intérieure,
08:35 c'est-à-dire pas de policiers ni de gendarmes, ça n'a pas été jugé nécessaire.
08:39 – Patrick Roger, qu'est-ce que…
08:40 – Ça répond à la première question que je voulais poser,
08:42 parce que je ne comprenais pas, enfin je ne sais pas comment ça fonctionne,
08:44 donc je ne comprenais pas pourquoi le fourgon n'était pas accompagné justement de force de police.
08:52 Ensuite comment, sur le modus operandi non plus,
08:56 je ne sais pas trop comment, ça paraît très très rapide,
08:59 comment ils font sauter la porte du fourgon, est-ce que c'est pas blindé ?
09:03 – C'est pas un fourgon blindé, il faut préciser.
09:05 – Non mais c'est justement en raison des questions de base.
09:07 – Mais surtout, si je peux compléter,
09:09 combien de personnes sont censées connaître le trajet, les horaires de ce genre d'extraction ?
09:13 Lui, le détenu, est prévenu longtemps à l'avance par exemple ?
09:17 – Alors, de toute façon, généralement les convocations chez un juge d'instruction,
09:20 c'est plusieurs jours à l'avance, 5 jours de mémoire, j'espère ne pas me tromper.
09:23 – Donc il peut transmettre l'information ?
09:24 – Son avocat est au courant, il peut y avoir…
09:28 l'enquête va justement essayer de montrer comment l'information a pu être diffusée,
09:33 est-ce qu'elle a pu avoir un téléphone en cellule,
09:36 est-ce qu'il y a pu… voilà, des complicités, des complicités extérieures,
09:39 des complicités pourquoi pas intérieures,
09:41 tout ça c'est la police judiciaire qui va tenter de le démontrer pour savoir,
09:44 effectivement, est-ce qu'il y a pu avoir des personnes au tribunal
09:47 pour guetter un éventuel départ du convoi de retour,
09:51 parce qu'effectivement on avait là affaire à des personnes très bien informées.
09:55 – Et l'enquête va se poursuivre et nous en parlerons évidemment
09:58 dans les prochaines heures et prochains jours.
10:00 Merci beaucoup Pierre de Cossette, on referme ce dossier,
10:02 on parle de la Nouvelle-Calédonie après le Fil info,
10:04 puisqu'il est 20h13, Sophie Echelle.
10:06 En Géorgie, des milliers de manifestants ont encore défilé
10:10 dans les rues de Tbilisi, la capitale, après le vote par le Parlement tout à l'heure
10:14 du projet de loi sur l'influence étrangère auxquelles s'opposent les militants pro-européens.
10:18 Les débats ont été perturbés par des scènes de bagarre entre députés.
10:22 Après l'adoption de cette loi, les États-Unis envisagent
10:25 de réévaluer leur relation avec la Géorgie.
10:28 Éric Dupond-Moretti rencontrera l'intersyndicale pénitentiaire demain,
10:32 au lendemain de la mort de deux agents tués lors de l'attaque
10:34 d'un fourgon pénitentiaire au sud de Rouen.
10:37 Le détenu qui était à l'intérieur, un homme connu pour trafic de stupéfiants,
10:40 s'est évadé à l'aide de plusieurs complices.
10:42 Un gros dispositif de sécurité est mobilisé pour les retrouver.
10:46 L'ancien maire de Toulon, Hubert Falco, condamné aujourd'hui en appel à 5 ans d'inéligibilité
10:51 pour recelle de détournement de fonds publics.
10:54 Une peine qui l'empêche donc de briguer un 5e mandat
10:56 lors des prochaines élections municipales en 2026.
11:00 Et puis du beau monde sur la croisette ce soir.
11:02 Meryl Streep, Quentin Dupieux, Léa Seydoux, Raphaël Kenard pour ne citer qu'eux.
11:06 C'est pour l'ouverture du 77e Festival de Cannes.
11:09 En compagnie ce soir de Patrick Roger, Nouvelle-Calédonie,
11:22 la tragédie aux éditions du CERF s'est à paraître le 23 mai.
11:25 Elisabeth Pinault est là pour Reuters, François Ernevin pour le journal Reform.
11:31 Et donc la Nouvelle-Calédonie.
11:33 D'abord cette main tendue cet après-midi par le Premier ministre,
11:36 appel au dialogue lancé dans l'hémicycle.
11:38 Écoutez, Gabriel Attal.
11:40 Le congrès ne sera pas convoqué immédiatement après l'issue des débats à l'Assemblée nationale.
11:45 Et dans l'intervalle, évidemment, j'invite les responsables politiques calédoniens
11:49 à saisir cette main tendue et à venir discuter à Paris dès les prochaines semaines.
11:56 L'important, c'est l'apaisement. L'important, c'est le dialogue.
12:01 Voilà, quand on parle de congrès, c'est que le vote a lieu ce soir sur cette réforme constitutionnelle
12:06 qui fâche tant les indépendantistes, et on en parlera.
12:09 Mais Patrick Roger, est-ce qu'il a des chances d'être entendu, Gabriel Attal ?
12:12 Alors, c'est Gabriel Attal qui parle, mais derrière c'est la voix d'Emmanuel Macron.
12:19 C'est quand même lui qui a pris l'initiative dimanche d'inviter l'ensemble des composantes calédoniennes à Paris
12:27 pour se retrouver autour d'une même table.
12:29 Quand je dis l'ensemble des composantes, c'est que depuis trois ans, en réalité,
12:35 il y a des discussions sur la sortie de l'accord de Nouméa.
12:40 Mais jamais on arrive à avoir toutes les composantes autour de la table.
12:47 Les formations calédoniennes indépendantistes et loyalistes sont tellement divisées entre elles et en leur sein
12:54 que quand les uns acceptent de discuter, les autres refusent de s'asseoir à la même table et ainsi de suite.
13:02 Et ça pendant les trois années qui viennent de s'écouler, c'était ça tout le temps ?
13:05 Absolument, absolument. Et là, donc des discussions il y a eu, mais elles ont toutes avorté.
13:15 Donc là maintenant, on arrive à un stade final de la discussion du projet de loi
13:19 qui va être voté ce soir à l'Assemblée. Ensuite, il doit y avoir le Congrès.
13:24 On rappelle en deux mots quand même ce texte de loi, pour ceux qui n'ont pas forcément très clairement en tête les choses,
13:30 réforme constitutionnelle pour ouvrir les élections locales en fait aux métropolitains et aux résidents qui sont là depuis plus de dix ans.
13:38 Au moins dix ans, effectivement, parce que depuis 2007, depuis une précédente révision constitutionnelle
13:45 qui avait été lancée par Jacques Chirac à la fin de son mandat, ce corps électoral,
13:51 cette liste électorale pour les élections provinciales avait été gelée, n'était ouverte qu'à ceux qui étaient arrivés,
14:01 enfin qui résidaient en Nouvelle-Calédonie avant 1998. Voilà. Donc ça fait maintenant 26 ans.
14:08 - Pardon, mais quand on intègre, pour bien comprendre, quand on intègre ces résidents depuis plus de dix ans,
14:15 ça modifie singulièrement la sociologie électorale ? Ça modifie vraiment l'électorat, donc le résultat potentiel ?
14:21 - Pour être clair, la Nouvelle-Calédonie, c'est 270 000 habitants, 220 000 électeurs environ,
14:31 qui pourraient voter aux élections nationales. Mais pour les élections provinciales,
14:39 45 000 électeurs aux élections nationales ne peuvent pas voter aux élections provinciales
14:50 parce qu'ils ne remplissent pas les conditions qui ne sont pas arrivées avant 1998.
14:56 - 45 000 sur les 220 000 ? - C'est-à-dire 20 %.
14:59 - Un électeur sur cinq, en fait. - Un électeur sur cinq, effectivement, ne peut pas voter.
15:05 - Mais c'est un électorat qui ferait évoluer le résultat de quelle façon ?
15:13 Est-ce qu'on a une idée un peu fine de la composition de ces 45 000 ?
15:19 - Je ne veux pas être trop complexe. - Non, mais c'est ça qui est intéressant.
15:24 - D'abord, le fait d'élargir cette liste électorale aux résidents depuis au moins dix ans ferait entrer...
15:33 Alors, ce ne sont pas seulement des résidents depuis au moins dix ans, c'est aussi ceux qui sont nés en Nouvelle-Calédonie
15:40 parce que, paradoxalement, les natifs, mais dont les parents n'étaient pas électeurs,
15:47 ne peuvent pas non plus voter.
15:53 Donc, ça fait... ça réintègre environ 25 000 personnes sur les listes électorales, dont 12 000 natifs.
16:01 Mais vous imaginez des natifs, des gens qui sont nés en Nouvelle-Calédonie,
16:05 mais qui ne peuvent pas voter pour les élections locales.
16:09 - On a l'impression que ça dessert quand même les indépendantistes puisque ce sont eux qui s'opposent.
16:15 - Sur les natifs qui vont être réintégrés parce qu'il y a même des natifs canaques qui ne peuvent pas voter.
16:22 Donc, bon, c'est une aberration.
16:25 Donc, sur les natifs, il y a à peu près autant de natifs canaques que de natifs non canaques qui seraient réintégrés.
16:33 Donc, ça ne change rien.
16:34 Ensuite, sur les résidents, là, évidemment, ça fait environ 13 000 résidents qui sont réintégrés.
16:45 En majorité, mais pas uniquement des Européens qui se sont installés là-bas.
16:52 Et on a une difficulté supplémentaire, c'est sur la mise à jour des listes électorales.
16:58 Parce que là, le gouvernement et le Conseil d'État ont fourni ces chiffres-là,
17:04 disant voilà, c'est le delta, la différence entre ceux qui sont inscrits sur la liste générale
17:10 et ceux qui devraient pouvoir voter aux élections provinciales.
17:15 Mais on ne sait pas si en fait ces résidents, ces électeurs inscrits depuis 10 ans, sont toujours résidents.
17:23 C'est la complexité.
17:24 - Il y a même un doute là-dessus.
17:26 - Il y en a énormément. Mais donc, globalement, effectivement, ça introduirait de nouveaux électeurs européens.
17:35 Donc, c'est pour ça que les indépendantistes, effectivement, freinent des quatre fers.
17:41 - On les entendra juste après le Fil info 20h20.
17:44 Sophie Echene.
17:45 - Un déblocage dans plusieurs établissements pénitentiaires, demain, partout en France,
17:51 après l'attaque ce matin d'un fourgon qui transportait un détenu vers Rouen.
17:55 Un âgé de 30 ans, connu pour trafic de drogue, s'est échappé à l'aide de complices lourdement armés.
18:00 Deux agents de la pénitentiaire ont été tués, trois autres sont grièvement blessés.
18:04 Volodymyr Zelensky appelle une nouvelle fois l'Occident à accélérer les livraisons d'armes
18:08 face à la dernière offensive russe dans la région de Kharkiv, où les combats s'intensifient.
18:13 Les Etats-Unis assurent que l'aide américaine est en route.
18:16 La France, de son côté, va livrer à l'Ukraine un deuxième lot de missiles Sol-Air.
18:20 C'est le ministre des Armées Sébastien Lecornu qui l'annonce.
18:23 Limoges s'inspire de Nice et de Béziers.
18:26 La ville vient de prendre un arrêté qui impose un couvre-feu aux mineurs de 13 ans et moins.
18:30 Cette interdiction de sortie s'appliquera pendant les vacances d'été du 6 juillet au 2 septembre.
18:35 Et puis, l'adieu cet après-midi à Bernard Pivot.
18:38 L'homme de lettres et journaliste s'est éteint la semaine dernière à 89 ans.
18:41 Ses obsèques se sont déroulés à Quincier en Beaujolais, son fief familial au nord de Lyon.
18:47 France Info
18:49 20h21, France Info, les informés, Bérangère Bonte.
18:56 Elisabeth Pinault est là pour Reuters.
18:58 Patrick Roger, ancien journaliste du Monde et spécialiste de la Nouvelle-Calédonie.
19:01 François Hernande de Réforme.
19:03 On va essayer de comprendre, on essaie de comprendre ces violences
19:07 autour d'une réforme constitutionnelle qui doit normalement être votée ce soir à l'Assemblée Nationale.
19:14 Et on va écouter Victor Tutugoro.
19:16 Il préside le parti Union Progressiste en Mélanésie.
19:19 Donc c'est l'un des deux acteurs majeurs, vous me disiez, Patrick Roger, c'est ça ?
19:23 C'est une des composantes du Front National de Libération Canaque et Socialiste.
19:28 Voilà, il est vice-président également de la collectivité Province Nord.
19:32 Il a signé l'accord de Nouméa.
19:35 Et il est co-responsable de la cellule de négociation pour le FLNKS.
19:40 Pour lui, il faut chercher les raisons dans un certain ressentiment vis-à-vis de la France, notamment dans la jeunesse.
19:46 Écoutez.
19:47 La jeunesse canaque, elle vit mal, cette colonisation.
19:51 Je veux dire, il ne faut pas oublier que la colonisation, même si elle remonte à plus de 100 ans,
19:57 elle a été violente, il y a eu des spoliations foncières, il y a eu des meurtres, etc.
20:05 Et la mémoire canaque a continué à relater ces faits jusqu'à aujourd'hui.
20:11 Elles font partie de la culture même.
20:14 Et donc la jeunesse et même l'ensemble de ceux qui ont épousé la cause canaque aujourd'hui
20:21 vit mal à partir du moment où l'immigration continue.
20:27 Alors, la jeunesse vit mal, la colonisation, on en est toujours là en Nouvelle-Calédonie.
20:34 Le sentiment-là est toujours là, très présent.
20:36 - Une ambiguïté à élever. La colonisation de la Nouvelle-Calédonie, qui a commencé en 1853,
20:43 a été une période douloureuse, violente.
20:47 C'est une histoire profondément ancrée dans la mémoire calédonienne,
20:55 dans la mémoire mélanésienne de manière générale.
20:58 - Elle s'opère comment, sans forcément entrer vraiment dans les détails, mais au départ, cette population, 18 ans 53 ?
21:05 - Quand les premiers colons arrivent en 1853,
21:14 l'objectif premier est de faire de la Nouvelle-Calédonie un bagne, tout simplement.
21:20 La Guyane, ça ne fonctionnait pas trop, les bagnes en métropolitain étaient complets.
21:28 On s'empare, on prend possession de la Nouvelle-Calédonie.
21:33 En même temps, ça permet de faire un peu la nique aux Anglais, qui eux, s'étaient appropriés la Nouvelle-Zélande avant.
21:39 Et puis, on installe un bagne.
21:41 Il y a 30 000 déportés, transportés, qui vont être enfermés là-bas.
21:49 Donc, beaucoup, même quand ils auront fini leur peine, ne pourront pas, sont interdits de rentrer en métropole.
21:58 Donc, ils doivent rester là-bas.
22:00 - Et s'établissent ?
22:02 - S'établissent, donc, la population de la Nouvelle-Calédonie, c'est à la fois des descendants des Kanaks,
22:11 dont une partie de la population a été exterminée par les maladies, par l'alcool, parce qu'ils ont été chassés de leurs terres.
22:22 L'administration coloniale a récupéré 90% des terres de la Nouvelle-Calédonie pour installer les bagnes,
22:30 et ensuite pour les distribuer aux colons, etc.
22:32 Donc, c'est une histoire d'une violence marquée depuis 1853 jusqu'aux années 80, par des affrontements terribles.
22:44 Et ça, c'est profondément ancré dans la mémoire calédonienne.
22:48 - C'est propre à la Nouvelle-Calédonie, ça, François-Hermann, manifestement.
22:51 Ce mot "colonisation", on l'entend parfois dans les pics de tension dans d'autres territoires, d'autres maires, on va dire, mais là, c'est très fort.
23:01 - Non, c'est effectivement très puissant. Je ne suis jamais allé en Nouvelle-Calédonie,
23:05 mais j'ai recueilli des témoignages qui racontent quand même la stratification sociale en Calédonie.
23:11 Les Kanaks se sont battus très longtemps pour accéder aux mines de l'Ikel et les contrôler,
23:18 parce que jusqu'à présent, elles étaient exploitées par les Kaldochs, etc.
23:24 Il y a toute cette bagarre autour des matières premières, et puis il y a le ressentiment social,
23:30 enfin, le sentiment de clivage social très fort entre les Kaldochs et les Kanaks.
23:35 Tout n'est pas une affaire de mémoire, c'est aussi l'affaire de la crise économique que traverse aujourd'hui la Nouvelle-Calédonie,
23:43 qui est quand même le socle, sans doute, de la révolte actuellement.
23:48 Elle se cristallise sur la question de la révision constitutionnelle, de la modification du corps électoral,
23:55 mais le socle n'est pas exactement celui-là.
23:59 Ça, c'est l'étincelle qui a mis le feu aux poudres, mais sur le sol calédonien,
24:05 il y a des contradictions, des violences qui demeurent très fortes.
24:09 - Avec cette crise économique qui, pour vous, est cette crise du nickel, disons-le, Patrick Roger,
24:13 c'est ça qui est le terreau, un des terreaux essentiels pour comprendre ce qui se passe ?
24:18 - Oui, bien, alors, c'est pour ça que je parlais tout à l'heure d'ambiguïté.
24:22 Donc, l'histoire coloniale, elle est escalée, hein, violentée.
24:27 Mais, aujourd'hui, la question, est-ce qu'on peut considérer que la Nouvelle-Calédonie, encore, est une colonie ?
24:36 - Réponse ?
24:40 - Je veux dire, on n'est plus une puissance coloniale comme on l'a été pendant des décennies, voire des siècles.
24:49 La Nouvelle-Calédonie, aujourd'hui, dispose d'une autonomie,
24:54 alors c'est une anomalie totale dans la constitution française, hein,
24:58 mais, voilà, d'un statut d'autonomie extrêmement large,
25:03 hormis les compétences régaliennes, avec des institutions qui lui sont propres,
25:08 et depuis 1888, les accords de Matignon, après des années de guerre civile,
25:15 qu'a connues la Nouvelle-Calédonie à ce moment-là,
25:20 et l'accord de Nouméa de 1898, d'énorme progrès ont été effectués.
25:27 Insuffisants, parce que les inégalités, parce que, encore une fois,
25:33 la jeunesse calédonienne est exclue de toute une série de fonctions, d'emplois, etc.
25:40 Mais la société calédonienne d'aujourd'hui n'est plus celle des années 1980,
25:47 où c'était Nouméa-la-Blanche contre le reste du territoire,
25:54 et un chiffre quand même important,
25:59 aujourd'hui, il y a environ 15% de mariages mixtes en Nouvelle-Calédonie.
26:05 On n'est plus dans une société qui est totalement cloisonnée.
26:09 On a une jeunesse aussi qui évolue ensemble, qui vit ensemble.
26:14 - Et on a un pays, un territoire, qui a voté 3 fois non à l'indépendance, Elisabeth Pinault, c'est ça ?
26:20 - Oui, c'est vrai. Là, aujourd'hui, on arrive à cet embrasement, et c'est aussi ça qui questionne.
26:24 - Oui, et il ne faut pas sous-estimer aussi les violences, quand même, de ces derniers jours,
26:27 enfin, de la nuit dernière, et là, c'est le matin.
26:31 - Non, mais dans un territoire qui a voté 3 fois non.
26:33 - Absolument, qui veut rester dans la France, et c'est vraiment un défi pour les politiques français, évidemment.
26:38 On voit bien, Emmanuel Macron a réagi dès dimanche, avant les violences.
26:42 Il savait à quel point c'était délicat, et il se doutait que les choses allaient dégénérer.
26:46 - Il y a un texte arrivé pour sa phase finale à l'Assemblée, que ce serait compliqué.
26:50 On continue d'en parler, on pourra revenir sur les 3 référendums avec Patrick Roger, avec les informés,
26:56 juste après le point sur l'info, puisqu'il est 20h30.
26:58 - Et bonsoir, Valentine Lhottès.
27:07 - Bonsoir à tous. Deuxième nuit de violence en Nouvelle-Calédonie, malgré le couvre-feu.
27:12 Des manifestants ont à nouveau affronté les forces de l'ordre cette nuit, conséquence d'une réforme débattue en ce moment même à l'Assemblée.
27:19 Le texte prévoit d'élargir le corps électoral sur l'archipel aux élections provinciales.
27:24 Aujourd'hui, seuls les natifs et les habitants de Nouvelle-Calédonie installés avant 1998 ont le droit d'y voter.
27:31 Limiter au maximum les transferts de détenus et pouvoir leur imposer la vision-conférence,
27:37 c'est l'appel du secrétaire général de FO Justice.
27:40 Après l'attaque d'un fourgon pénitentiaire ce matin sur le péage d'un quart-ville dans l'heure,
27:45 deux agents ont été tués, trois autres sont blessés et les auteurs sont toujours en fuite.
27:50 A Paris, la grève des éboueurs a commencé. Leur préavis menace toute la période des Jeux Olympiques.
27:56 Difficile pour l'heure d'évaluer l'ampleur du mouvement.
27:59 Selon la mairie, un éboueur sur six a fait grève aujourd'hui.
28:02 D'après les syndicats, les taux de mobilisation sont plutôt proches des 70 à 90% selon les arrondissements.
28:09 Au moins 20 blessés en Ukraine, dans la région de Kharkiv, à cause d'une frappe aérienne de l'armée russe.
28:14 La bombe a touché un immeuble et un magasin de jouets.
28:17 Pour le maire de Kharkiv, pas de doute, cette pression a pour but de pousser les gens à partir.
28:22 Acheter des cigarettes, mais à partir de 21 ans, l'Irlande veut augmenter l'âge légal pour acheter du tabac.
28:29 Actuellement fixé à 18 ans, comme en France.
28:32 Si la proposition de loi passe, l'Irlande sera le tout premier pays de l'Union Européenne à prendre une telle décision.
28:48 - Une conversation sur cette situation néo-calédonienne et on continue d'en parler avec François Hernandvin, éditorialiste politique au journal Reform,
28:54 Elisabeth Pinault, correspondante à l'Élysée, et Mattignon pour Reuters.
28:57 Et Patrick Roger, ancien journaliste au Monde et auteur de "Nouvelle Calédonie",
29:02 la tragédie aux éditions du Cerf qui paraîtra le 23 mai.
29:05 C'est trois référendums qui étaient prévus dans les accords de Nouéa, Patrick Roger.
29:10 Il fallait bien les effectuer, les mettre en place.
29:15 Et pourtant, vous vous dites, c'est sans doute ça qui a tendu, qui a ravivé les clivages.
29:22 - L'accord de Nouéa, effectivement, prévoyait au terme d'une période de 15 à 20 ans,
29:30 la tenue d'un référendum d'autodétermination.
29:36 Alors si la Nouvelle-Calédonie, les électeurs voulaient rester dans la République ou accéder à l'indépendance.
29:46 Mais dès les années 2015, un certain nombre de missions ont été envoyées là-bas pour voir que pourrait être la Nouvelle-Calédonie
30:03 après, à la sortie de l'accord de Nouéa.
30:06 Il y a différentes possibilités, un État associé, un État indépendant.
30:12 L'indépendance, c'était une possibilité, mais il n'y avait pas qu'une.
30:17 Indépendance ou non.
30:20 Et malheureusement, ces rapports, ces commissions, ces missions, sont restées lettres mortes.
30:28 Sous le quinquennat précédent, le quinquennat de François Hollande,
30:34 aucune initiative n'a été prise pour envisager cet après-Nouéa.
30:40 Une initiative politique, parce qu'il y a eu des missions et des rapports.
30:44 Et donc on est arrivé en 2018, avec l'échéance.
30:48 Bon, maintenant c'est le dernier moment.
30:52 Il faut passer à ce référendum, où là, la question c'était,
30:56 souhaitez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?
31:03 Il y en a un qui s'en est quand même beaucoup occupé, c'est Edouard Philippe, il faut lui rendre ça.
31:07 C'est lui qui a récupéré...
31:08 Et qui depuis toujours d'ailleurs, qui était passionné de cette époque-là,
31:11 quand il était étudiant, à l'époque de Rocart, et qui s'est beaucoup impliqué là-dessus.
31:15 Et lui, Premier ministre...
31:16 Alors lui, il n'a pas envisagé la suite ?
31:19 Il n'a pas initié des discussions ?
31:21 Je veux dire, quand il a réuni... Il a récupéré le dossier calédonien.
31:26 Il s'en est emparé véritablement, et il a fait le job, comme on dit, mais mieux que ça encore.
31:34 C'est-à-dire, il a dialogué ?
31:36 Quand il a réuni ce qu'on appelle le comité des signataires,
31:40 bon, ce sont les différents partis calédoniens.
31:44 Il les a réunis à Matignon.
31:46 Mais à ce moment-là, la question qui était posée, c'était justement,
31:53 quelles questions allaient être posées, et qui allait pouvoir voter.
31:58 Ça a duré des heures et des heures à Matignon,
32:02 simplement pour déterminer quelles questions allaient être posées.
32:05 Et donc, on n'était plus au stade où on discutait de la prénumére.
32:10 On discutait simplement du référendum, de la question qui allait être posée.
32:14 Il a tout fait. Il est venu à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie.
32:19 C'est lui le premier qui a utilisé dans l'hémicycle du congrès calédonien,
32:24 l'expression de "peuple calédonien".
32:27 Ça a choqué un certain nombre de loyalistes.
32:30 Et il a mis en place un comité des sages, une mission,
32:38 pour faire en sorte que loyalistes et indépendantistes puissent discuter ensemble,
32:45 justement, commencer à discuter ensemble de la prénumére.
32:48 Et c'est là que, ensuite, les uns claquent la porte, disent "on ne veut plus discuter", etc.
32:55 On attribue beaucoup de responsabilités à l'État et au gouvernement.
33:01 Il y a quand même une responsabilité, ou plutôt, je dirais parfois,
33:04 une sorte d'irresponsabilité des formations calédoniennes,
33:09 qui sont dans une surenchère constante, etc.
33:12 Alors qu'on est, vous en parliez tout à l'heure, dans une crise économique et sociale
33:17 qui est absolument dramatique.
33:19 Dramatique. Et comment, dans cette situation-là, peut-on continuer à...
33:24 Bon, c'est Chicaïa permanente, mais la Nouvelle-Calédonie, c'est un tout petit...
33:30 C'est 270 000 habitants, je disais. Mais c'est un petit monde, un petit microcosme politique.
33:35 Tous se connaissent, mais tous se détestent. Enfin, c'est incroyable.
33:39 - Élisabeth Pinault, aujourd'hui, c'est le ministre de l'Intérieur qui est en charge.
33:42 Ça n'est plus le Premier ministre. Ça aussi, c'est quelque chose qui est mal perçu.
33:48 Je ne connais pas suffisamment le dossier pour répondre à cette question.
33:52 - Alors, Patrick Rongel, est-ce que c'est mal perçu par les Calédoniens ?
33:54 - Il y a une sorte de, encore une fois...
33:56 - Comme une forme de dégradation ?
33:58 - Non, mais il y a le... - Le manque de reconnaissance ?
34:00 - Comment dire ? Pas le fantasme, mais on est... La mentalité calédonienne, c'est un peu ça aussi.
34:07 On reste arrêté sur des images, sur... Et bon, 1988, c'est Rocard, c'est les accords de Matignon, etc.
34:16 Alors, c'était un moment... Et puis, c'est la poignée de main entre Djibahou et Lafleur.
34:22 Moi, j'aimerais bien, aujourd'hui, qu'il y ait des Djibahou et des Lafleur en Nouvelle-Calédonie.
34:25 - Ils existent. - Justement.
34:27 - C'est plus gros, là. - Cela, on les cherche.
34:29 Cela, on les cherche. Qui, aujourd'hui, est à la hauteur de ces dirigeants ?
34:33 - On se rend en ligne.
34:35 - Moi, ce qui me frappe dans le débat, pour essayer de comprendre un peu ce qui se joue,
34:39 est-ce qu'on peut dire que la France veut absolument conserver la Calédonie
34:44 et qu'elle joue une partition qui aboutit à ses résultats ?
34:48 Et à l'inverse, on peut poser la question, est-ce que tous les canaques, fiers de leur terre
34:54 et désireux de la voir prospérer, souhaitent véritablement une indépendance ?
34:59 Et le nœud des contradictions se trouve là.
35:02 Il n'y a pas d'homogénéité ni de clarté des positions des uns et des autres.
35:07 La proclamation de la France consiste à dire qu'on met en place un processus
35:11 en ayant derrière la tête l'idée qu'il faut surtout que la Calédonie reste française
35:16 au nom de la France puissante, indo-pacifique, etc.
35:20 Et d'un autre côté, les canaques eux-mêmes vivent des contradictions
35:26 entre la fierté canaque, je dirais, et les réalités économiques
35:31 qui imposent quand même le soutien d'une puissance comme la France.
35:34 En tout cas, du côté du gouvernement, Gabriel Attal a repris la main aujourd'hui.
35:39 Il a fait un long communiqué, il est intervenu à l'Assemblée nationale
35:42 et c'est bien lui qui reprend le dossier et qui va animer les discussions
35:48 si toutes les parties veulent bien répondre à l'appel d'Emmanuel Macron
35:52 de venir à Paris pour discuter une nouvelle fois.
35:54 Ça a été plus qu'animé, cet après-midi à l'Assemblée,
35:58 avec une gauche très très offensive, très très opposée à l'exécutif.
36:02 Oui, on sent qu'on est reparti là pour...
36:05 Si je peux risquer une toute petite pointe sur le fond du dossier électoral,
36:10 moi il me semble que cette réforme, sur le plan démocratique, est incontestable.
36:14 Je ne vois pas pourquoi un électeur sur cinq en Calédonie
36:19 serait privé du vote à des élections locales.
36:22 Et je veux rajouter une chose qui est malheureusement rarement évoquée,
36:26 y compris de la part de la gauche aujourd'hui,
36:31 qui oublie systématiquement de rappeler que les accords de Matignon,
36:36 c'était 10 ans de résidence pour pouvoir voter au prochain référendum
36:41 qui devait avoir lieu en 1998.
36:45 Bon, qui n'a pas eu lieu, puisqu'il y a eu l'accord de Nouméa,
36:49 mais l'accord de Nouméa, avec le nouveau statut de la Nouvelle-Calédonie,
36:55 prévoyait 10 ans de résidence pour voter aux élections provinciales.
37:00 Ce n'est qu'après, donc en 2007,
37:05 que Jacques Chirac a introduit une révision constitutionnelle
37:09 pour figer de nouveau ce camp électoral à la demande des indépendantistes.
37:14 - Bon, on n'est pas Madame Soleil, mais en gros, le scénario maintenant,
37:19 c'est ce soir le texte va être voté, Elisabeth Pinot.
37:22 - Normalement, ça devrait passer, oui.
37:24 - Gabriel Attal dit "on va reporter le congrès".
37:26 - Emmanuel Macron a dit "je ne convoquerai pas le congrès dans la foulée".
37:32 Donc on va attendre quelques semaines, peut-être quelques mois.
37:35 En tout cas, il faut prendre le sujet avec des pincettes.
37:37 - Ça ressemble un peu au voté sans promulguer.
37:39 - C'est un enterrement de première classe pour le texte ?
37:42 - Non, le congrès pourrait avoir lieu fin juin.
37:49 - Parce que l'entrée en vigueur, c'est le 1er juillet.
37:53 - Oui, l'entrée en vigueur, c'est ça, c'est le 1er juillet.
38:00 Donc le congrès, il peut avoir lieu.
38:03 Maintenant, il y avait dans ce projet de loi un deuxième article
38:11 qui dit "si un accord s'ébauche entre les différentes parties
38:19 avant le 1er juillet, à ce moment-là, les élections pourraient être reportées".
38:26 Mais il y a un "si", c'est que les parties se mettent d'accord.
38:31 Jusqu'à présent, elles n'ont pas réussi.
38:33 Emmanuel Macron les invite à Paris et demande au gouvernement
38:38 et au Premier ministre, en l'occurrence, de réunir toutes les composantes.
38:43 L'interrogation principale aujourd'hui, elle est "est-ce que ces composantes
38:47 viendront à Paris, toutes d'abord, et est-ce qu'elles parviendront
38:52 à se mettre d'accord, au moins, au minimum, sur une feuille de route ?
38:56 Je ne dis pas sur un accord global, au minimum sur une feuille de route
38:59 qui permette de dessiner une perspective.
39:01 Vous êtes inquiet, Patrick Rouget ?
39:03 Oui, absolument.
39:04 Vous avez l'air d'en douter.
39:05 Oui, absolument, parce qu'encore une fois, on oublie trop ce que vous rappeliez.
39:11 C'est à côté de ça, de cette crise politique, cette crise économique et sociale gravissime.
39:18 Toute la filière nickel est en train de s'effondrer,
39:21 ce sur quoi la Nouvelle-Calédonie avait bâti sa richesse.
39:26 Aujourd'hui, le marché est dominé par la Chine et l'Indonésie.
39:30 Les trois usines sont pratiquement à l'arrêt.
39:35 Et ça va être 70 000 personnes qui vont se retrouver à la rue.
39:39 Vous imaginez, c'est une population de 270 000 habitants.
39:42 C'est intenable.
39:44 Et il est temps que les responsables politiques, aujourd'hui, arrêtent de...
39:50 De... Au final, la phrase... De tergiverser.
39:56 Non, mais de tergiverser.
39:57 Allez, on referme cette grande page, c'était passionnant,
40:00 cette page calédonienne, on parle de demi-tout
40:03 et de cette loi globale, peut-être, sur les violences sexuelles.
40:07 Après le Fil info de 20h43, Sophie Echene.
40:10 Plus de 200 gendarmes et membres du GIGN sont toujours mobilisés
40:14 pour tenter de retrouver le détenu qui s'est évadé en fin de matinée au sud de Rouen
40:18 et ses complices qui l'ont aidé.
40:20 Les faits d'une rare violence se sont produits au péage d'un quart-ville.
40:23 Dans l'heure, le fourgon qui transportait le prisonnier a été attaqué.
40:26 Deux agents de la pénitentiaire ont été tués.
40:29 Trois autres sont gravement blessés.
40:31 Selon le Qatar, l'opération militaire d'Israël à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza,
40:35 fait reculer les négociations avec le Hamas en vue d'une trêve.
40:38 Le Qatar médiateur dans les discussions entre les deux camps.
40:41 D'après son Premier ministre, à l'heure actuelle,
40:43 les pourparlers sont presque dans une impasse.
40:45 Roman Polanski, relaxé aujourd'hui par le tribunal judiciaire de Paris,
40:49 il était poursuivi en diffamation par Charlotte Lewis.
40:52 Le réalisateur avait qualifié d'odieux mensonges les accusations de viol portées contre lui
40:57 par l'actrice britannique.
40:59 Et puis après l'assez mi-lance, c'est au Los Angeles FC qu'Olivier Giroud va poursuivre sa carrière.
41:04 Il retrouvera là-bas son ancien coéquipier chez les Bleus, Hugo Lloris.
41:08 France Info
41:10 20h21, France Info, les informés, Bérangère Bond.
41:17 En compagnie de ce soir d'Elisabeth Pinault, de Reuters, François Hernand-Wijn de Reform,
41:21 Patrick Roger, ancien journaliste au Monde.
41:25 Et on va filer, avant d'évoquer cette tribune et cette loi intégrale
41:29 contre les violences sexuelles que réclament les 147 signatures de la tribune,
41:33 on va filer à Cannes, Matteo Maestraci, bonsoir à vous.
41:37 Bonsoir à tous.
41:39 Vous avez la tenue, le nœud pape, pour l'ouverture de ce festival cérémonique qui s'est achevé,
41:45 avec des allusions à ce contexte #MeToo.
41:49 Oui, bonsoir à tous, bonsoir Bérangère.
41:53 Et ce qui nous a vraiment frappé, on ne s'en est pas rendu compte tout de suite,
41:57 cette cérémonie d'ouverture a duré 50 minutes à peu près.
42:00 On s'est rendu compte à la fin qu'en fait, toutes les personnes,
42:03 à part les membres masculins du jury de ce 77e festival de Cannes,
42:08 toutes les personnes qui ont pris la parole sur scène ce soir, étaient des femmes.
42:12 Je ne sais pas si c'était voulu de la part des organisateurs,
42:16 pour quelque chose de symbolique et sans doute au-delà, pas que symbolique,
42:19 ou si c'était le hasard, mais il n'y avait que des femmes qui ont pris la parole.
42:23 Il y avait Greta Gerwig, la présidente du jury, la maîtresse de cérémonie Camille Cotin,
42:28 Juliette Binoche, qui a remis évidemment cette palme d'or d'honneur à Meryl Streep.
42:33 Il y a eu des moments d'émotion, des moments de solidarité entre elles,
42:37 aussi avec la chanteuse Zaho Sagazan.
42:40 Et donc pour vous répondre, oui, il y a eu des allusions.
42:43 Il y en a eu une directe en tout cas, au départ, dans le discours d'introduction
42:46 de la maîtresse de cérémonie Camille Cotin.
42:49 Elle a évoqué une loi #MeToo, désormais à l'œuvre à Cannes,
42:53 qui, je cite de mémoire, empêcherait des jeunes actrices ou des jeunes femmes
42:57 d'aller dans des chambres d'hôtel avec des messieurs plus âgés,
43:01 ce qui était une référence sans doute notamment aux fameux crimes
43:05 qui sont reprochés aux producteurs américains Harvey Weinstein,
43:08 qui a fait régner la terreur dans cette idée-là, ici à Cannes, pendant de longues années.
43:15 Donc il y a eu cette allusion directe sur le ton de l'humour, mais pas complètement,
43:19 vous l'avez compris.
43:20 Et puis ensuite, on a senti entre les lignes, notamment dans l'hommage donné
43:24 par Juliette Binoche à Meryl Streep, quand elle a rendu hommage à cette actrice
43:28 qui a traversé les époques, qui a dépassé les a priori sur les actrices d'après 40 ans,
43:34 disons, femme forte, construite toute seule, forte personnalité.
43:37 On a senti qu'il y avait vraiment quelque chose de l'ordre d'une sororité
43:41 qui faisait écho évidemment au climat lourd dans lequel se tient ce festival de Cannes
43:46 après les nombreuses révélations et accusations sur des acteurs, cinéastes, producteurs
43:51 ces derniers mois dans le cinéma français.
43:53 Je ne sais pas si vous avez une réponse à cette question,
43:55 mais est-ce que vous sentez que tout le monde se prépare à une édition particulière
43:59 de ce festival de Cannes où le cinéma, sauf énormes révélations au cours,
44:05 le cinéma va reprendre le dessus ?
44:08 J'ai trouvé assez sain, pour être tout à fait honnête, que toute la présentation
44:13 qui a été faite de ce festival, parce que même si le cinéma est une caisse de résonance du monde,
44:18 il ne faut pas oublier justement le bruit du monde et il ne faut pas oublier les choses graves
44:22 qui peuvent se passer dans la société.
44:24 Ça a été un peu balayé en conférence de presse hier par le délégué général du festival Thierry Frémault
44:29 qui a dit, je cite, "on veut un festival sans polémiques, sans que ces choses-là puissent malheureusement se commander".
44:35 Il y a un climat lourd, il y a de nombreuses affaires, des plaintes qui se sont produites ces derniers mois,
44:41 Depardieu, Benoît Jacot, entre autres, et donc le climat il existe.
44:45 Et ces affaires-là, ces plaintes, ces victimes-là, elles existent.
44:48 On ne peut pas faire, on ne peut pas regarder de côté et faire comme si ça n'existait pas.
44:52 Donc on promettait un festival tendu de ce côté-là.
44:56 Il y a cette fameuse tribune dont vous allez parler, publiée ce matin par Le Monde.
45:00 Mediapart a fait un long éditorial hier pour dire, on publie nous des enquêtes,
45:07 parce que tout le monde pensait qu'ils allaient éventuellement apporter des révélations.
45:12 Donc j'ai l'impression que peut-être que ce climat-là est un peu derrière nous concernant vraiment cette édition, je le précise.
45:19 Et que peut-être, comme le souhaite Thierry Frémaud, qu'on va commencer à pouvoir parler de cinéma,
45:24 et strictement de cinéma, à partir de demain avec le début de la compétition.
45:27 J'aime, je retiens votre expression qui est très évocatrice, très claire, "ne pas oublier le bruit du monde".
45:33 C'est peut-être ça qu'on va guetter pendant ce festival.
45:36 Merci beaucoup Matteo Maestraci et merci à Ajit Galinaro pour les moyens techniques.
45:41 Bon festival à vous. Messieurs, dames autour de la table, ne pas oublier le bruit du monde, ça vous parle ?
45:47 C'est ça le... Patrick Roger.
45:49 - Non, c'est le monde qui fait du bruit. Mais bon, non...
45:53 - Oui, c'est ça, ne pas s'isoler. Finalement, le cinéma est cette fenêtre-là.
45:59 - Les films parlent du monde.
46:01 - Oui, le cinéma est censé s'emparer du sujet de Patrick Roger, de la société.
46:07 - Après l'ensemble des révélations qu'il y a pu y avoir depuis le premier "Me Too",
46:13 ensuite à dire que c'est impossible de se poser là et de laisser...
46:24 Bon, ce qui est intéressant dans cette tribune, c'est que là, on parle du milieu du cinéma,
46:32 mais on voit... Enfin, on voit... On découvre pas quand même totalement que tous les milieux sont concernés,
46:42 tous les milieux socio-professionnels sont concernés par les abus, les violences sexuelles, verbales ou physiques.
46:54 Et donc maintenant, il y a quand même une prise de conscience généralisée.
47:00 Enfin, généralisée, peut-être que le terme est un peu trop optimiste,
47:05 mais voilà, dans l'ensemble des secteurs socio-professionnels, aujourd'hui, une nouvelle page est ouverte.
47:13 - Sauf que ce que disent les signataires, c'est que les procédures à ce stade n'aboutissent pas,
47:17 que les condamnations sont trop rares, et c'est ça l'objet de la tribune.
47:21 - Oui, à mon avis, elle est parfaitement utile, il faut reposer ces questions-là.
47:26 Mais Camille Cotin a dit quelque chose de très intéressant, je sais pas si c'est dans la cérémonie,
47:31 où elle était maîtresse de cérémonie, mais j'ai lu des déclarations de sa part,
47:36 qui expliquaient qu'il n'y a pas d'un côté le cinéma et les questions posées par la tribune.
47:43 À Cannes, c'est un tout, comme Cannes et le Strasse et les Paillettes, la partie que je trouve la moins sympathique,
47:50 mais c'est aussi les films et le bruit du monde que vous évoquiez tout à l'heure.
47:55 Ce qui est en train de se terminer, c'est un festival de Cannes suspendu dans le vide.
48:02 Aujourd'hui, Cannes, à travers les films, Cannes à travers l'expression des femmes sur les violences dans le milieu du cinéma,
48:11 est en train de se transformer profondément.
48:13 Et pour moi, c'est une très bonne nouvelle. J'espère que cet approfondissement à Cannes gommera un peu le côté Strasse et Paillettes,
48:22 qui est par ailleurs assez formidablement désagréable, où chacun cherche sa place dans ce dispositif d'influenceurs et de vedettes.
48:33 Alors à quoi pourrait ressembler cette loi intégrale que les signataires appellent de leur vue ?
48:37 On voit ça après le Fil info de 20h51. Sophie Echene.
48:42 La CGT pénitentiaire réclame plus de moyens pour prévenir l'insécurité en prison.
48:46 L'intersyndicale du secteur appelle à un blocage de tous les établissements.
48:50 Demain, après l'attaque très violente tout à l'heure d'un fourgon pénitentiaire près de Rouen,
48:54 le détenu qui se trouvait à l'intérieur s'est échappé grâce à ses complices.
48:58 Deux agents ont été tués et trois autres sont gravement blessés.
49:02 Selon l'ONU, près de 60% des Palestiniens tués dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre sont des femmes et des enfants.
49:08 Ce soir, le chef des Nations Unies, Antonio Guterres, se dit atterré par l'intensification des opérations israéliennes dans le secteur de Rafah.
49:15 Il appelle une nouvelle fois à la protection des civils partout dans le territoire.
49:19 Des perquisitions aujourd'hui sur trois sites européens de Goodyear, le géant américain du pneu, en Belgique, au Luxembourg et en France,
49:27 dans le cadre d'enquêtes pour homicides involontaires ouvertes après l'éclatement de pneus de poids lourd qui avaient provoqué des accidents mortels.
49:33 On a appris la mort d'Alice Munro, spécialiste de la nouvelle. Elle avait reçu le prix Nobel de littérature en 2023.
49:40 L'autrice canadienne s'est éteinte à l'âge de 92 ans.
49:43 Avec Patrick Roger, avec Elisabeth Pinault de Reuters et avec François Ernst Wein de Reformes,
49:57 on va écouter la cofondatrice de MeToo Media, qui était une des initiatrices de cette tribune dans le monde, Muriel Reus,
50:05 avec les premières pistes peut-être de ce que pourrait être une loi intégrale contre les violences sexistes et sexuelles.
50:11 Nous voudrions une clarification de la définition du viol. Le président a annoncé qu'il demanderait à ce que le consentement rentre dans la loi.
50:19 On pense que c'est une première mesure, mais ça n'est pas suffisant.
50:23 On veut améliorer l'ensemble du parcours judiciaire des victimes, de la plainte à la restauration,
50:27 parce que ça c'est encore un parcours du combattant.
50:30 On aimerait enfin instaurer une prescription glissante dans les cas de viols en série.
50:34 Ça permettrait de rentrer dans l'enquête des viols, comme ça a été fait pour les mineurs.
50:38 Ça permettrait de rentrer dans l'enquête des viols précédents et hors prescription.
50:42 Il faut peut-être expliquer "prescription glissante".
50:44 L'idée c'est qu'après 30-40 cas prescrits, si un cas ne l'est pas, faire en sorte que la loi puisse permettre d'aller récupérer,
50:55 rechercher tous ces cas prescrits et de les réintégrer dans la procédure.
50:59 Ce que demande vraiment cette tribune, c'est une clarification du système judiciaire,
51:04 avec tout ce qui se passe depuis des mois et maintenant des années avec MeToo.
51:08 C'est une espèce de "melting pot" et on sait combien le parcours judiciaire est difficile dans ces cas.
51:15 Et puis il y a beaucoup de questions sans réponses,
51:17 que doit faire un employeur quand il y a un soupçon sur l'un de ses employés ?
51:22 Comment procéder ? Comment encourager les victimes à porter plainte et aller au bout de la procédure ?
51:30 On sait qu'une grande partie des procédures ne vont pas à leur terme ou finissent par un non-lieu,
51:37 parce qu'il n'y a pas assez de preuves.
51:39 Tout en évitant l'air du soupçon généralisé, évidemment, on a vu ce qui s'est passé ces derniers jours
51:48 avec cette fausse liste sur les réseaux sociaux.
51:51 Ça peut arriver dans n'importe quel milieu, à n'importe quel moment, à n'importe qui.
51:55 Donc évidemment, il faut un juste milieu.
51:57 Mais c'est vrai qu'on parle de viol, qu'est-ce que le viol ?
52:01 Qu'est-ce que le consentement ? Qu'est-ce que la prescription ? Dans quel cas ?
52:05 Il y a quand même encore beaucoup de flou.
52:08 Et je pense qu'en effet, c'est un peu dommage qu'Emmanuel Macron n'ait pas pu répondre à cette tribune.
52:14 Rien ne l'empêche.
52:16 Vous voulez dire que c'est une table dans L qui précède ?
52:19 Dans L, la semaine dernière, avant cette tribune.
52:22 Déjà, il est un peu revenu sur la polémique de Pardieu sans prononcer son nom,
52:28 en disant qu'il était du côté des victimes de toutes les façons.
52:31 Et voilà, il avait voulu remettre un peu les pendules à l'heure en ce qui le concerne sur ce dossier.
52:35 Patrick Roger, je ne vais pas vous demander ce que serait une loi intégrale.
52:40 Peut-être, ça m'intéresse aussi qu'on se demande, est-ce qu'on a une idée de qui pourrait porter ce...
52:45 qui à un moment, politiquement, pourrait s'emparer de ça ?
52:50 Il serait bien que ce soit un homme.
52:52 Les hommes qui sont entrés aussi dans le débat.
52:55 Cette tribune est essentiellement signée par des femmes, quelques hommes.
52:58 Mais il y a une tribune de 100 hommes, d'une centaine d'hommes, dans L, justement, hier.
53:03 Patrick Roger.
53:05 Non mais je cherche, y compris dans le personnel politique,
53:13 aujourd'hui, qui aurait un petit peu, pas l'autorité, mais l'aura nécessaire pour porter une loi de ce genre.
53:26 Je vais la poser dans l'autre sens. Qu'est-ce qui reste comme frein ?
53:30 Pourquoi ? Parce qu'après tout, si on leur fait lire la tribune, ils vont dire "mais oui, on y va".
53:39 Pourquoi ça n'est pas encore fait ?
53:41 Oui mais c'est une question qu'on ne s'est pas vraiment posée comme ça jusqu'à présent.
53:43 Jusqu'à présent, on disait "bon là, il y a la loi qui existe, on va appliquer la loi".
53:46 Là, je quand même, c'est apporte une idée nouvelle.
53:48 Je pense que... Est-ce qu'on s'est vraiment posé la question avant cette tribune ? Pas forcément.
53:52 La loi était là, elle essaie d'être améliorée.
53:55 Vous voyez, créer des brigades spécialisées, faciliter les auditions dans les gendarmeries, il y a déjà eu des choses, coup par coup.
54:03 Si on considère que c'est un sujet majeur dans la société française notamment, ça ne concerne pas que la France, on le sait bien,
54:09 mais je ne vois pas qui d'autre que le président de la République, à partir de son autorité, entre dans ce débat et le prenne vraiment à bras-le-corps.
54:18 Il traite des tas de questions secondaires en étant particulièrement proactif.
54:23 Je le verrais bien proactif sur ce sujet, ça serait intéressant.
54:26 N'oublions pas le revers de la médaille, il y a toujours autant de féminicides, c'est sûr.
54:31 Et puis, il y a la sphère malculiniste qui croit.
54:36 Il y a quand même le revers de la médaille de ce mouvement #MeToo.
54:39 Il ne faut pas oublier que...
54:42 Toute dynamique de changement, tout progrès trouve toujours des contestations en général assez illégitimes.
54:49 C'est le mot de la fin ? On jette un oeil sur les "une-si" ?
54:54 La "une" de réforme met l'accent sur l'alerte nécessaire sur le pillage des données personnelles.
55:02 C'est catastrophique ce qui se passe dans le monde entier et l'usage qui est fait de tes données personnelles, de vos données personnelles.
55:10 On lira ça avec attention.
55:12 Je rappelle le livre de Patrick Roger, "Apparaître le 23 mai, Nouvelle Calédonie, la tragédie", aux éditions du CERF.
55:20 Ça remonte à 1853.
55:22 Absolument.
55:23 On saura tout.
55:24 Et c'était passionnant.
55:25 Merci à tous les trois.
55:26 Merci Elisabeth Pinault, également l'agence Reuters.
55:29 Demain, Les Informer, c'est à 9h avec Célia Bracklia et Renaud Delis.
55:32 Nous, on sera là dès 20h.
55:33 Bonne soirée.
55:34 ♪ ♪ ♪

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