• il y a 7 mois

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00:00 (Générique)
00:05 20h21, France Info, les informés, Bérangère Monte.
00:10 Bonsoir à tous, situation toujours très tendue en Nouvelle-Calédonie.
00:14 Gabriel Attal annonce l'envoi de renforts, de ravitaillements aussi.
00:18 Une crise qui a démarré autour des listes électorales,
00:22 mais qui est aussi économique autour d'un secteur clé en Nouvelle-Calédonie, le nickel,
00:27 avec des concurrents chinois, indonésiens dont nous parlera notre expert Didier Julien,
00:31 président de Commodities and Resources, spécialiste des ressources naturelles.
00:38 Au menu des informés également l'angoisse des écologistes.
00:41 À quelques semaines des européennes, la liste Toussaint reste bloquée dans les sondages,
00:45 juste au-dessus des 5% d'éligibilité.
00:48 On essaiera de comprendre pourquoi.
00:49 Et puis on garde un œil évidemment sur la liste des champs.
00:52 C'est du foot, Julien Frémont, frément du service des sports,
00:56 de la direction des sports de Radio France, viendra nous éclairer à la fin des informés.
01:00 On parle de tout ça avec Nathalie Moret, journaliste politique au bureau parisien du groupe Ebra,
01:06 Jérôme Cordelier, rédacteur en chef du service France au Point,
01:10 et Bruno Cotteret, chercheur CNRS au Cévi-Pof, le centre de recherche de la vie politique.
01:14 Et enseignons à Sciences Po.
01:16 Bonsoir et bienvenue à tous les trois.
01:17 - Bonsoir.
01:19 - C'est la nuit à Noéméa, après une journée durant laquelle trois policiers ont encore été blessés par balle.
01:25 Le bilan de ces derniers jours est de cinq morts, plusieurs centaines de blessés.
01:29 Gabriel Attal annonce donc l'envoi d'un millier d'hommes en renfort en Nouvelle-Calédonie,
01:34 en plus des 1700 membres de forces de sécurité déjà sur place.
01:39 C'était à la mi-journée.
01:40 On va l'écouter à l'Élysée après un comité interministériel et un conseil de défense.
01:46 - Nous allons renforcer encore le pont aérien de rétablissement de l'ordre
01:50 qui a été mis en place pour déployer un millier d'effectifs de sécurité intérieure supplémentaire,
01:57 en plus des 1700 effectifs qui sont déjà sur place.
02:01 C'est un niveau de mobilisation qui est inédit et qui illustre la détermination du gouvernement,
02:07 du président de la République à rétablir l'ordre dans les plus brefs délais.
02:11 - Voilà, Gabriel Attal qui est dans son rôle à ce stade.
02:16 Rétablir l'ordre, c'est la priorité absolue pour Nocotrace.
02:20 D'autant plus venant de Gabriel Attal qui a fait de la question du respect de l'autorité de l'État
02:25 et de la question de l'ordre public vraiment un point cardinal de son action de Premier ministre.
02:31 Gabriel Attal, depuis qu'il a été nommé à Matignon,
02:33 on a cessé de dire qu'il fallait en France rétablir l'ordre.
02:37 Donc on imagine que dans cette situation complètement dramatique,
02:42 quasi insurrectionnelle en Nouvelle-Calédonie,
02:45 c'est encore plus là que Gabriel Attal doit affirmer cette dimension.
02:48 Et beaucoup d'acteurs qui connaissent bien la Nouvelle-Calédonie
02:53 disent qu'il faut quand même dans un premier temps rétablir l'ordre
02:55 si on veut pouvoir discuter, parce qu'on ne peut pas discuter tant que les gens s'entretuent ou brûlent.
03:00 - Alors effectivement, de discussion, il en avait été question éventuellement en visioconférence
03:05 à l'Élysée autour du président Macron.
03:08 Les différentes parties ne sont pas du tout d'accord pour l'instant pour se parler.
03:12 Mais c'est vrai qu'on ne peut pas s'empêcher de se dire qu'il va le plus vite possible,
03:18 il va falloir se pencher aussi sur ce sujet-là.
03:21 Est-ce qu'il n'y a pas un problème d'incarnation ?
03:24 Il y a aussi tous ceux qui réclament qu'un Premier ministre,
03:29 puisque c'était la tradition depuis Michel Rocard, s'en occupe.
03:31 - Alors, souvenez-vous, c'était au début du mois, il y a une dizaine de jours,
03:35 il y avait une tribune signée dans Le Monde par trois anciens Premiers ministres
03:38 qui pourtant n'ont pas tous les mêmes opinions politiques,
03:42 puisque c'était Manuel Valls, Édouard Philippe et Jean-Marc Ayrault,
03:46 qui disaient "Attention, on arrive sur cet épisode calédonien",
03:51 puisque vous savez qu'il y avait ce vote, c'était juste avant le vote à l'Assemblée nationale
03:57 sur la modification du scrutin en Nouvelle-Calédonie.
03:59 - Sur le dégel des listes électorales.
04:01 - "Attention, il faut y aller avec des pincettes", je résume un petit peu ce qu'ils disaient.
04:05 Et le plus important, c'est effectivement ce manque d'incarnation,
04:08 c'est-à-dire que ce dossier-là, depuis le départ d'Édouard Philippe, de Matignon,
04:12 est géré par le ministre de l'Intérieur.
04:15 Et je pense que c'est une des clés du problème,
04:18 parce qu'effectivement, la Nouvelle-Calédonie, je vous refais pas l'histoire,
04:22 mais c'est tellement inflammable que dès qu'une petite étincelle arrive,
04:26 ça prend des proportions terribles, regardez ce qui se passe.
04:28 Et effectivement, si cette réunion n'a pas pu avoir lieu aujourd'hui,
04:33 c'est que c'est tellement inflammable que les gens ne peuvent pas
04:38 physiquement se rendre dans les endroits où a lieu la visioconférence,
04:43 et puis parce qu'ils ne sont pas en état de se parler tellement c'est compliqué.
04:47 Donc, pour sortir de cette crise, il faudra, et on entend déjà,
04:53 c'est une petite musique montée là-dessus, il faudra une incarnation.
04:57 Qui ça peut être ? Est-ce que ça peut être justement un ancien Premier ministre
05:01 qui connaît très bien ce cas-là ?
05:04 Et pourquoi pas un des trois signateurs de la tribune ?
05:06 Pourquoi pas Lionel Jospin qui connaît très bien aussi le dossier ?
05:09 Bref, il faudra quelqu'un qui... - C'est au moment des accords de Nouméa, 88,
05:14 et Edouard Philippe dans sa période d'Amatignon.
05:17 - Il faudra quelqu'un qui représente l'autorité pour reprendre les termes de Bruno,
05:19 et qui soit incontestable, et qui ne soit pas le ministre en charge actuellement,
05:26 c'est-à-dire Gérald Darmanin, qui effectivement a des problèmes de communication
05:29 avec un certain nombre d'acteurs locaux.
05:31 - On va écouter une voix qu'on n'avait pas encore entendue jusque-là,
05:34 c'est Christiane Taubira, qui a des mots très durs pour la gestion
05:38 du dossier par la Macronie, qui selon elle a gâché tout ce que
05:43 Michel Rocard avait mis en place dans les années 80.
05:45 On écoute l'ancienne garde des Sceaux.
05:47 - C'est un processus qui était intelligent,
05:49 qui montrait une grande maturité politique, et quel bilan !
05:52 Que se passe-t-il ? Le gouvernement trouve que c'est génial d'avancer ce référendum,
05:57 de le fixer en 2021, de ne pas entendre la demande des indépendantistes.
06:02 Ou ils disent "après la crise du Covid, on a eu beaucoup de morts,
06:05 nous demandons que le référendum soit juste reporté de quelques mois",
06:09 et le gouvernement décide de faire preuve d'autorité.
06:12 Il maintient le référendum, et dans une démocratie,
06:14 il décide de ne pas lire politiquement plus de 56% d'abstention.
06:20 Donc il y a un jeu dangereux, il y a des schémas différents
06:23 de fin de l'Empire colonial.
06:26 Il faut de la loyauté dans les relations.
06:28 Quand c'est pas acceptable, c'est pas acceptable.
06:30 Quand c'est non, c'est vraiment non.
06:31 Mais on ne l'ouvoie pas.
06:33 Il y a eu de la précipitation ?
06:35 Quelle lecture vous avez de ce qui s'est passé à Jérôme Corbière ?
06:39 Il y a un manque de vision, mais comme souvent, malheureusement,
06:42 actuellement dans la politique et dans le pouvoir,
06:44 il y a un manque de vision à la fois rétrospective et de projection aussi.
06:49 C'est-à-dire de voir que c'est quand même une histoire
06:53 qui se joue sur des siècles, même avant Michel Rocard.
06:59 Donc il y a un dysfonctionnement politique.
07:02 Nathalie l'a bien dit, c'est-à-dire déjà le passage du Premier ministre
07:06 au ministre de l'Intérieur, c'est déjà descendre d'un cran.
07:10 Ça a été mal perçu, clairement.
07:12 Ça a été mal perçu.
07:13 Bon, ensuite, il y a des gens qui mettent de l'huile sur le feu, évidemment.
07:18 Donc ça manque aussi d'une...
07:20 Christiane Taubira...
07:22 Elle n'a pas raison sur le constat.
07:24 Vous avez vu le communiqué qu'elle a fait ?
07:26 C'est-à-dire qu'elle a raison sur certains points,
07:30 mais elle met de l'huile sur le feu.
07:32 C'est-à-dire qu'elle prend partie quand même pour les indépendantistes
07:36 vis-à-vis de la métropole,
07:38 sachant qu'il y a eu quand même déjà trois référendums
07:40 qui se sont prononcés contre l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie.
07:46 Mais précisément, elle conteste les conditions dans lesquelles...
07:50 Oui, elle conteste les conditions, mais il y a eu quand même un référendum.
07:53 Donc il y a eu un processus.
07:55 C'est-à-dire que si on suit le raisonnement,
07:56 c'est-à-dire dire "ils n'ont pas entendu les 56% d'abstention".
07:59 Mais l'abstention, elle est partout dans tous les scrutins actuellement.
08:02 Donc ça voudrait dire que dans tous les scrutins,
08:04 il faut qu'on prenne en compte d'abord les abstentionnistes.
08:08 Non mais ça voudrait dire...
08:09 De la part d'une élue, dire ça, c'est quand même...
08:12 Ça veut dire que dans tous les scrutins,
08:13 alors après, aux prochaines européennes,
08:16 aux prochaines présidentielles,
08:18 il faudra prendre en compte l'abstention de ce qui est dit.
08:21 Évidemment qu'il faudra le prendre en compte,
08:22 mais il ne faut pas le prendre en compte comme un résultat électoral.
08:25 J'ajoute une chose quand même qui me semble importante
08:27 dans la Nouvelle-Calédonie.
08:28 C'est que j'ai regardé,
08:30 et ça m'a beaucoup intéressé par exemple,
08:32 au moment de Michel Rocard.
08:35 - Vous pourriez nous dire ça après le Fil-Info ?
08:37 - Bon d'accord.
08:37 - Jérôme, s'il vous plaît, Benjamin en recouvreur d'abord.
08:41 - Et la situation reste très tendue en Nouvelle-Calédonie ce soir.
08:47 Selon Gabriel Attal, le Premier ministre qui annonce
08:50 l'envoi de forces de sécurité supplémentaires
08:53 pour tenter de sortir l'archipel de la grave crise
08:56 dans laquelle il est plongé,
08:58 un millier d'effectifs sont donc attendus,
09:00 en plus des 1 700 policiers et gendarmes déjà mobilisés sur place.
09:04 En Métropole, 350 enquêteurs au total restent mobilisés
09:08 dans la traque du commando qui a attaqué à l'arme lourde
09:11 avant-hier dans l'heure un fourgon pénitentiaire.
09:14 Deux agents ont été tués.
09:17 Et cette attaque a permis aussi l'évasion d'un détenu multirécidiviste,
09:21 les agents pénitentiaires qui poursuivent par ailleurs
09:24 le blocage de plusieurs prisons comme à Lorient, à Mont-de-Marsan
09:28 ou encore à Caen.
09:28 Les syndicats appellent demain à une troisième journée
09:32 de blocage de ces prisons.
09:34 À l'étranger, Israël annonce que des troupes supplémentaires
09:37 vont participer au combat au sol à Rafah,
09:40 dans le sud de la bande de Gaza,
09:41 où les opérations militaires vont s'intensifier.
09:44 Selon l'État hébreu, les chancelleries internationales
09:47 s'alarment d'une opération terrestre d'ampleur dans la ville,
09:51 avec la frontière avec l'Égypte de Rafah ville surpeuplée.
09:54 Et puis, il y a un peu plus de deux mois,
09:56 des JO de Paris, maintenant, les autorités sanitaires
09:58 pointent une situation inédite avec un nombre record
10:01 de cas importés de dingue, à près de 1700 aujourd'hui,
10:06 en recense et en France métropolitaine
10:07 depuis le début de l'année.
10:09 Et les autorités qui appellent à redoubler de vigilance.
10:12
10:14 France Info.
10:15
10:16 20h, 21h, France Info, les informés.
10:20 Bérengère Bonte.
10:21 On parle de la Nouvelle-Calédonie avec Jérôme Cordelier-Dupoint,
10:24 Bruno Cotteres du Cevipof, Nathalie Moray du groupe Hébra.
10:29 Bruno Cotteres, sur ce que disait Christiane Taubira,
10:33 et sur l'attitude de la France, finalement,
10:34 vis-à-vis de ce territoire,
10:38 quand elle dit "on l'ouvre",
10:40 enfin, donc "on ne devrait pas", elle a raison ?
10:44 Là où elle a raison, c'est effectivement la lecture,
10:47 au fond, d'un référendum avec autant d'abstentions.
10:51 Je comprends ce qui a été dit tout à l'heure,
10:54 c'est vrai qu'on ne peut pas sans cesse remettre en cause
10:56 les résultats d'une votation, compte tenu du taux de participation.
11:00 Mais là, quand même, les résultats du troisième référendum,
11:03 c'est tellement, tellement différent des deux premiers,
11:06 puisqu'au troisième, on doit être à 97%
11:09 en faveur du maintien dans la République,
11:11 et les deux premiers, on est autour d'un peu plus de 50%.
11:14 Donc ça veut dire qu'il y a quand même quelque chose
11:16 qui se passe pour ce troisième référendum,
11:18 et qu'on ne peut pas complètement le lire,
11:20 sans doute comme les deux premiers.
11:21 Et puis c'est surtout quand on regarde
11:23 effectivement la situation socio-économique
11:26 très particulière quand même de la Nouvelle-Calédonie,
11:29 même si dans l'ensemble des Outre-mer,
11:31 il y a bien sûr des sujets socio-économiques partout,
11:35 mais quand même, là, il y a quand même un certain nombre de données.
11:38 Il y a un habitant sur trois qui a moins de 20 ans,
11:41 il y a un taux de sans diplôme
11:43 qui est plus important que dans la métropole,
11:45 le nombre de catégories sociales
11:50 qui sont un peu en précarité, en difficulté,
11:52 est plus important aussi que dans la métropole,
11:56 il y a la moitié des emplois qui sont concentrés sur Nouméa.
11:59 Donc voilà, il y a quand même un certain nombre de paramètres
12:01 socio-économiques qui sans doute aussi expliquent,
12:04 en dehors des données historiques, elles aussi très lourdes,
12:07 qui expliquent la situation dans laquelle on est.
12:09 - On a aussi le sentiment qu'on ne sait pas bien
12:12 qui va pouvoir renouer le dialogue,
12:14 à la fois parce que les forces sur place sont très divisées
12:17 et que toute cette jeunesse dont on parle beaucoup
12:21 n'écoute pas les différents leaders,
12:26 même les indépendantistes d'ailleurs,
12:27 et puis ici, côté métropole,
12:30 on se demande bien qui va pouvoir reprendre les discussions,
12:32 parce que Gabriel Attal y repart quasiment de zéro.
12:35 C'est qui ? C'est Lionel Jospin ?
12:37 - Il ne s'est pas occupé du tout de ce dossier,
12:39 c'est un dossier sans vouloir lui faire offense,
12:42 et qu'il connaissait mal, ou très peu.
12:44 Donc effectivement, pour sortir de cette crise,
12:47 il y a deux solutions.
12:48 Un, déjà, que le calme revienne, ça c'est la priorité,
12:52 et ensuite, trouver la personnalité adéquate
12:55 qui fera autorité au sens où qui sera acceptée par tous les partis,
12:59 justement pour voir comment on peut sortir de cette crise
13:03 qui va laisser des traces, très clairement.
13:05 - Dans ceux qui se sont considérés comme légitimes là-bas,
13:07 donc les deux noms qu'on a donnés,
13:08 est-ce qu'on imagine un Emmanuel Macron
13:10 en voyant Edouard Philippe dans le contexte politique actuel ?
13:13 Est-ce que ça vous semble imaginable, Jérôme Cordoui ?
13:15 - D'abord, il faudrait qu'Edouard Philippe accepte.
13:17 - Absolument, mais je veux dire,
13:19 moi ce que j'ai compris aussi,
13:20 c'est que les interlocuteurs indépendantistes et le loyaliste,
13:23 c'est vraiment le nom visiblement sur lequel ils s'entendent.
13:25 Mais Emmanuel Macron, non.
13:26 - Il y a une chose, historiquement, qui me semble intéressante,
13:30 c'est qu'il y a une chose qu'on néglige,
13:32 mais comme souvent actuellement en politique,
13:33 c'est la dimension spirituelle du dossier.
13:35 Donc c'est vrai que ce sont des questions qui m'intéressent,
13:37 mais au moment de la mission Rocart,
13:39 ce qu'on avait appelé la mission Rocart,
13:41 qui était juste après,
13:42 vous vous souvenez de l'émotion au moment du massacre de la grotte d'Ouvert,
13:45 eh bien il y avait Jean-Marie Djibaoui,
13:48 il a été prêtre catholique,
13:49 c'est comme ça qu'il est venu à la politique.
13:51 Il a fait son novicia, enfin...
13:53 Donc il y avait cette dimension déjà du côté indépendantiste,
13:56 et de l'autre côté, il y avait le pasteur Stewart, protestant,
13:59 Michel Rocart, protestant,
14:01 Christian Blanc, protestant.
14:02 Donc c'était une mission qui était habitée par une dimension spirituelle.
14:06 Et je pense que dans ce genre de dossier...
14:07 - Pour rajouter des chefs de tribu, je ne sais pas comment il faut les appeler,
14:10 mais pour aller un peu dans votre sens...
14:12 - Je trouve que c'est important dans ces dossiers
14:15 qui mêlent beaucoup d'humains et de politiques,
14:18 et une incandescence politique sur des siècles,
14:23 eh bien c'est important qu'il y ait des hommes
14:25 qui soient à la fois des hommes de bonne volonté,
14:27 des pacificateurs si on peut dire,
14:29 mais qui soient avec aussi cette dimension spirituelle
14:32 qui permet d'appréhender le dossier
14:34 dans une dimension qui n'est pas seulement politique,
14:38 technique et donc forcément inflammable.
14:41 - Est-ce que ces responsables-là ont encore l'oreille de cette genèse ?
14:46 C'est pas du tout évident.
14:47 - C'est pas évident, parce qu'effectivement,
14:49 quand un certain nombre d'étapes de violence en particulier sont franchies,
14:53 il devient toujours beaucoup plus difficile,
14:54 beaucoup plus coûteux pour tout le monde
14:56 de se réassoir autour de la table.
14:59 Ce que disait Nathalie Moret tout à l'heure,
15:00 c'est-à-dire qu'effectivement,
15:02 une partie des acteurs ne sont pas en situation émotionnelle,
15:04 sans doute, de s'asseoir autour de la table,
15:06 mais il faudra effectivement qu'il y ait une personnalité
15:09 ou un groupe de personnalités qui d'abord donne le sentiment
15:12 d'écouter, de comprendre, d'analyser,
15:15 de prendre en charge la complexité du dossier.
15:19 Et donc de ce point de vue-là,
15:20 c'est vrai qu'il faut des personnalités qui arrivent à parler
15:24 à ces différentes communautés, ethnies et acteurs.
15:29 Et c'est vrai que ces personnalités ne courent pas forcément les rues.
15:32 Alors du côté des anciens premiers ministres,
15:35 si le nom d'Edouard Philippe revient beaucoup,
15:40 c'est vrai que pour lui, il y a un autre enjeu
15:42 qui est un enjeu très important
15:44 par rapport à ses propres préoccupations politiques à lui.
15:48 Parce que si on lui confiait cette mission,
15:49 s'il l'acceptait,
15:51 évidemment, c'est un peu un coup de pile ou face pour lui.
15:53 S'il réussit, bingo.
15:56 S'il est en échec sur cette mission,
15:58 ça devient plus compliqué pour lui
16:00 du point de vue de son propre calendrier politique.
16:02 Donc ça ne va pas être évident de trouver la personne
16:04 qui à la fois incarne,
16:06 donne le sentiment de bien connaître le dossier,
16:08 d'être dans le respect des différentes paroles,
16:11 et en même temps de ne pas avoir d'enjeu trop politique
16:14 et trop important pour lui.
16:15 - Je ne suis pas du tout porte-parole d'Edouard Philippe.
16:16 En revanche, je constate qu'il a toujours été très attentif à ce dossier,
16:19 qu'il y était il y a juste deux mois
16:21 et qu'il n'a cessé de s'intéresser.
16:22 - Trois semaines, moins cinq.
16:24 - Trois semaines, effectivement.
16:25 Et voilà, donc, fermeture de la parenthèse.
16:29 Je salue Didier Julienne.
16:34 - Bonjour.
16:34 - Bonjour.
16:35 Vous êtes économiste, vous êtes spécialiste des ressources naturelles,
16:38 président de Communities and Resources,
16:40 et vraiment, on tenait à vous avoir
16:42 parce qu'il y a un mot qui revient depuis trois jours
16:44 à chaque fois qu'on parle de la Nouvelle-Calédonie,
16:46 c'est le nickel.
16:47 Et c'est cette crise économique
16:49 qu'on a vraiment besoin de comprendre,
16:51 y compris les enjeux, on va dire, d'influence étrangère
16:54 qui sont au cœur aussi de tout ça.
16:57 C'est une crise, la crise du nickel,
16:59 qui précède, il faut bien le rappeler,
17:01 cette crise sur le scrutin
17:04 et l'élargissement des listes électorales.
17:07 Pour quelle raison ?
17:10 - Parce que la Nouvelle-Calédonie,
17:13 il y a une partie des réserves nickels mondiales,
17:17 réserves qui sont indiquées à environ 20% par certains,
17:21 mais la réalité est que ces réserves sont statistiquement
17:25 beaucoup moins importantes lorsque le dernier sondage,
17:30 ou plutôt les derniers chiffres officiels,
17:31 nous indiquent que les réserves de nickel en Nouvelle-Calédonie
17:34 sont environ uniquement 7% des réserves mondiales.
17:38 Eh bien, ces réserves sont exploitées par trois usines
17:40 et les trois usines sont en déficit depuis plusieurs années.
17:44 C'est-à-dire qu'aucune des trois ne fait de bénéfice
17:47 et elles sont toutes acculées au spectre de la faillite
17:52 à tel point que les trois groupes mondiaux
17:55 qui gèrent ces trois usines,
17:56 ça figura un trader suisse,
17:58 Keramet, une société française,
18:00 Glencore, une société minière suisse,
18:02 ont tous les trois dit "on veut se retirer de la Nouvelle-Calédonie
18:06 car nos mines et nos usines ne sont pas rentables
18:10 actuellement au cours du nickel que nous connaissons".
18:13 Cours du nickel qui subit des variations,
18:17 mais qui ne sont actuellement pas plus exceptionnels que par le passé,
18:20 et cours du nickel qui ne permettent donc pas à la Calédonie d'être rentable,
18:24 mais qui permettent aux pays d'être succédent
18:27 pour qu'ils accroissent leur production de nickel.
18:30 Et donc, vous avez là un terreau industriel
18:33 qui emploie 16 000 personnes,
18:36 environ 100 000 emplois en Nouvelle-Calédonie,
18:38 qui est la seule industrie de l'île
18:40 et qui est en ce moment en danger.
18:44 Pour rester avec nous, on poursuit cet échange
18:47 juste après le Fil info d'Emmanuel Longlove, 20h21.
18:51 - Le Premier ministre Gabriel Attal
18:54 présidera demain matin à Beauvau
18:55 une nouvelle cellule interministérielle de crise
18:58 consacrée à la situation Nouvelle-Calédonie
19:00 après l'annulation aujourd'hui d'une visioconférence
19:03 proposée aux élus calédoniens par Emmanuel Macron.
19:06 Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin
19:08 lui accuse l'Azerbaïdjan d'ingérence dans le territoire
19:11 dans cette affaire alors que l'archipel
19:13 est en proie à des émeutes inédites.
19:14 Depuis 1988, Bakou dénonce des accusations infondées.
19:19 En métropole, le trafic sera fortement perturbé
19:22 mardi prochain en Ile-de-France
19:24 sur les trains de banlieue et les RER
19:26 en raison d'une grève des cheminots.
19:27 Les salariés de la SNCF appelaient à cesser le travail.
19:30 Ils entendent mettre la pression sur la direction
19:33 avant les négociations sur les primes
19:35 qui seront versées à l'occasion des Jeux Olympiques de Paris cet été.
19:39 A l'étranger, l'Ukraine accuse la Russie
19:42 d'utiliser une quarantaine de civils comme boucliers humains
19:44 pour protéger un quartier général militaire
19:48 de la ville de Vovchchansk.
19:49 Des frappes ukrainiennes ont par ailleurs
19:51 fait quatre morts à Donetsk,
19:53 autre ville occupée par les Russes.
19:56 Et puis c'est une véritable renaissance
19:58 pour le coureur français.
19:59 Après des mois de doutes, de chutes et de blessures,
20:01 Julien Alaphilippe remporte sur les bords de l'Adriatique
20:04 la douzième étape du Tour d'Italie.
20:07 Cycliste après avoir lâché l'italien Mirko Maestri
20:10 à 10 km de l'arrivée.
20:13 France Info.
20:15 20h21, France Info, les informés, Bérangère Bonte.
20:21 En compagnie ce soir de Bruno Cotteres du Cevipov,
20:23 Jérôme Cordelier du Point,
20:25 Nathalie Moret du groupe Ebrail.
20:27 On est avec Didier Julienne, l'économiste spécialiste
20:29 des ressources naturelles.
20:30 On parle de ce nickel et on essaie de comprendre cette...
20:34 On peut parler de bataille d'influence
20:37 parce qu'évidemment, la demande de nickel
20:40 ne s'effondre pas loin de là.
20:41 C'est central, on ne l'a pas dit,
20:42 mais c'est les batteries notamment de voitures,
20:45 essentiellement ça d'ailleurs ?
20:47 Le nickel ?
20:48 Oui, je ne vous ai pas bien entendu mais je comprends.
20:52 Il faut bien comprendre une chose.
20:54 Le nickel a été utilisé depuis une dizaine d'années
20:57 dans les batteries de voitures électriques.
20:59 Mais cette consommation ne va pas être la promesse
21:04 qui nous a été indiquée depuis une dizaine d'années
21:07 parce que 70% des voitures électriques
21:11 qui sortent de l'usine chinoise
21:13 n'ont plus du tout de batteries au nickel.
21:17 70%.
21:18 Seuls les plus gros modèles, c'est-à-dire les grosses berlines
21:21 qui doivent avoir une autonomie plus importante que d'autres,
21:26 ont encore des batteries avec du nickel.
21:28 Donc, la consommation de nickel
21:32 aux batteries qui représente environ 15%
21:35 de la demande mondiale
21:37 devrait peut-être augmenter,
21:38 mais certainement pas exploser
21:40 comme cela nous a été indiqué dans les années précédentes.
21:43 En deux mois ?
21:44 C'est pour cela que j'ai déjà suffisamment communiqué sur ce sujet.
21:49 Le nickel ne connaîtra pas un âge d'or
21:52 à cause de la voiture électrique.
21:55 Au contraire, le nickel doit continuer à être utilisé
21:59 dans l'acier inoxydable.
22:01 Et c'est l'une des raisons qui expliquent que la Chine
22:05 se soit autant attirée au nickel et notamment à l'Indonésie
22:08 parce qu'elle a vu, il y a 5 à 10 ans,
22:11 qu'elle aurait besoin de ce nickel pour les voitures électriques.
22:14 Mais aujourd'hui, elle est en train, petit à petit,
22:16 de reculer, si je puis dire,
22:19 en favorisant l'industrie d'acier inox
22:25 plutôt que d'aller à pleine vitesse
22:28 dans une utilisation de nickel pour les batteries de voiture électrique.
22:32 Vous avez donc un effet ciseau côté demande
22:36 qui fait que le nickel aujourd'hui, qui est à 19 000 $ par tonne,
22:40 est à un niveau d'équilibre aussi bien acceptable pour la Chine
22:45 que pour l'Indonésie, qui est le premier producteur mondial
22:48 avec environ 52 % de la production mondiale.
22:51 Donc ces deux-là s'entendent, si je puis dire.
22:55 Le producteur et le premier consommateur.
22:58 À 19 000 $, les deux sont contents.
23:01 Ce qui fait que les autres pays producteurs
23:03 qui ont des coûts qui sont plus élevés
23:04 et qui donc ont besoin d'avoir un prix plus élevé,
23:08 sont dans une situation gravissime.
23:11 Et c'est la raison pour laquelle il y a des mines et des usines
23:15 qui ont décidé de fermer aussi bien en Colombie,
23:20 au Brésil, en Australie, dans les Caraïbes,
23:24 que peut-être en Nouvelle-Calédonie.
23:27 Et donc on est dans ce problème-là.
23:29 Le nickel calédonien est en ce moment en train de souffrir
23:34 parce que le marché du nickel lui-même est en révolution
23:39 à cause de ce lien très, très fort
23:42 entre le premier producteur mondial qui est l'Indonésie
23:45 et le premier consommateur mondial qui est la Chine.
23:47 Pour vous, l'exploitation du nickel est menacée,
23:54 si je puis dire, en Nouvelle-Calédonie, et à quelle échéance ?
23:58 L'exploitation du nickel en Nouvelle-Calédonie est clairement menacée
24:03 puisque les deux principales usines, au nord et au sud,
24:10 voient leur actionnaire principal dire "nous voulons sortir".
24:15 Donc s'ils sortent d'ici deux à trois mois,
24:18 à partir du moment où il n'y a pas d'autres repreneurs,
24:22 d'autres sociétés minières qui souhaiteraient y investir,
24:26 à ce moment-là, elles n'ont pas beaucoup d'autres issues que de fermer.
24:30 Et ça signifie donc qu'une grosse partie des emplois
24:33 qui sont logés dans ces sociétés disparaîtront.
24:38 Vous disiez 16 000 emplois, mais c'est des emplois induits également.
24:44 Comment on peut décrire la catastrophe économique
24:46 que ça représenterait pour l'archipel ?
24:48 En général, lorsque un emploi direct dans une mine
24:54 réussit à engendrer trois emplois indirects.
24:58 Donc 15 000 emplois dans le nickel,
25:01 vous voyez que si on prend un facteur 2, c'est 30 000,
25:04 si on prend un facteur 3, 45 000 emplois,
25:09 qui seront susceptibles d'être menacés.
25:11 Quand on parle d'influence chinoise, russe,
25:15 qui casse le marché, qui casse l'économie néo-calédonienne,
25:18 qu'est-ce qu'il faut comprendre, Didier Julien ?
25:21 Alors ça, c'est une rumeur qui est totalement infondée.
25:23 Elle est fausse.
25:25 Les Chinois ne cherchent pas à casser l'économie calédonienne.
25:28 C'est une rumeur parisienne qui n'a aucun fondement.
25:32 Qui vient d'où ? Qui s'explique comment ?
25:34 Enfin, quelle est leur présence ?
25:37 Non, les Chinois ont un objectif,
25:40 ils consomment 60% du nickel mondial, mais n'en produisent que 3%.
25:46 Tout le nickel qui arrive en Chine et qui est consommé en Chine
25:50 vient principalement de la France.
25:52 Et les Chinois ont fixé avec les Indonésiens une règle claire,
25:56 ils veulent prendre du nickel indonésien,
25:58 mais ils veulent que ce nickel ne soit pas cher.
26:00 Donc, vous avez là une stratégie d'acheteurs et de vendeurs,
26:03 stratégie commerciale d'achat et de vente,
26:06 qui fixe un prix du nickel à un niveau qui soit acceptable
26:08 pour les deux leaders du marché.
26:10 En dessous, vous avez d'autres producteurs,
26:13 tels que la Nouvelle-Calédonie,
26:15 qui ne sont pas dans ce A2, dans ce duo,
26:20 et qui donc doivent jouer avec le marché
26:23 qui leur est imposé par ces deux leaders.
26:25 Malheureusement, la Nouvelle-Calédonie a des coûts trop élevés.
26:28 Donc, ce n'est pas une influence chinoise contre la Nouvelle-Calédonie,
26:32 c'est une influence chinoise et indonésienne sur le marché
26:35 qui a un impact sur tous les producteurs,
26:37 qu'ils soient à Dakar, en Amérique du Sud,
26:40 en Nouvelle-Calédonie, au Canada ou en Russie.
26:42 En revanche, l'ingérence dont vous parliez tout à l'heure
26:45 et qui est très clairement perçue en Nouvelle-Calédonie,
26:48 puisque je suis en relation avec la Nouvelle-Calédonie
26:50 de manière très régulière,
26:52 c'est l'ingérence de la Zériba et de Jean.
26:54 Et on peut déceler plusieurs choses.
26:57 Premièrement, les insurgés se sont attaqués
27:00 dans la banlieue nord du Nouméa à l'activité économique,
27:04 pas encore, et fort heureusement aux habitants.
27:09 Et deuxièmement, ces attaques sont...
27:12 Il y a réellement une stratégie,
27:13 je parlais encore ce matin avec un Nouméen qui me disait,
27:18 et bien entendu certains des insurgés,
27:20 qui ont dit "Aujourd'hui, on met le cap sur un supermarché",
27:23 une université, je ne le citerai pas à la télévision,
27:26 en disant "On met le cap sur ce supermarché
27:28 qui n'a pas encore marché, il faut absolument le détruire".
27:31 Et ça pour le coup, ce n'est pas une rumeur parisienne,
27:33 comme vous disiez tout à l'heure.
27:34 Merci beaucoup Didier Julien,
27:37 merci pour vos lumières sur tout ça,
27:39 président de Commodities and Resources
27:41 et spécialiste des ressources naturelles.
27:43 On referme cette grande page néo-calédonienne,
27:45 on parle des écologistes après le point sur l'info,
27:47 puisqu'il est 20h30.
27:48 Et bonsoir Benjamin Recouvreur.
27:56 Bonsoir Bérengère, bonsoir à tous.
27:58 Israël veut intensifier son offensive à Arafat,
28:01 tout au sud de la bande de Gaza.
28:03 C'est une bataille décisive,
28:04 dit le Premier ministre Benyamin Netanyahou,
28:06 alors que son ministre de la Défense
28:08 assure que plus de troupes vont y rentrer.
28:11 Ce soir, l'armée israélienne affirme par ailleurs
28:13 que deux Thaïlandais retenus en otage à Gaza sont morts.
28:16 La Russie n'a pas les forces suffisantes
28:19 pour une percée majeure en Ukraine.
28:20 Là, c'est un haut responsable de l'OTAN qui parle ce soir.
28:23 Moscou qui mène depuis près d'une semaine
28:25 une offensive dans le nord-est du pays,
28:27 notamment dans la région de Kharkiv.
28:29 Kiev accuse de son côté la Russie
28:31 d'utiliser une quarantaine de civils comme boucliers humains
28:34 dans la ville de Vovchansk, proche de Kharkiv.
28:38 Une nouvelle cellule interministérielle de crise
28:40 aura lieu demain matin sur la situation en Nouvelle-Calédonie.
28:43 Situation qui reste très tendue selon les mots du Premier ministre,
28:46 Gabriel Attal.
28:47 Les dégâts des émeutes depuis trois jours
28:49 sont estimés par ailleurs à 200 millions d'euros
28:52 selon la Chambre de commerce et d'industrie de l'Archipel.
28:55 Après 17 ans d'un chantier qui semblait interminable,
28:58 le réacteur de l'EPR de Flamanville en Normandie
29:00 vient être chargé en uranium.
29:02 Une ultime étape avant la mise en service progressive
29:05 de ce réacteur le plus puissant en France.
29:08 Elle devrait intervenir au milieu de l'été.
29:10 Les députés ont approuvé aujourd'hui le principe de l'aide à mourir
29:14 dans le cadre de l'examen du projet de loi sur la fin de vie,
29:16 en commission à l'Assemblée nationale.
29:18 Et ce malgré des oppositions à droite et à gauche.
29:21 C'est la mesure centrale de ce texte qui permet à une personne
29:24 qui en fait la demande de recourir à une substance létale
29:27 sous condition des conditions qui restent encore à préciser.
29:31 Et puis Didier Deschamps révèle en ce moment même
29:34 la liste des 26 joueurs sélectionnés pour l'Euro de football en Allemagne.
29:38 Ce sera cet été.
29:39 Le jeune Bradley Barcola, notamment 21 ans,
29:42 star montante du PSG, est appelé pour la première fois.
29:45 A noter aussi le retour surprise d'Engolo Kanté.
29:48 25 joueurs ont été retenus.
29:50 Nathalie Moret, la journaliste politique au bureau parisien du groupe Ebra.
30:02 Jérôme Cordelier, rédacteur en chef du service France au Point.
30:06 Et Bruno Cotteres, chercheur CNRS au Cevipof et prof à Sciences Po.
30:10 Alors qu'arrive-t-il aux écologistes ?
30:12 À trois semaines des européennes, la liste de Marie Toussaint
30:14 reste engluée juste au-dessus de la limite d'éligibilité.
30:18 6,5% dans le tout dernier sondage Ipsos pour Radio France et le Parisien.
30:24 Elle perd 0,5% par rapport à la dernière vague il y a un mois.
30:28 On est loin en tout cas, 6,5%.
30:29 On est très loin des 13,4% de Yannick Jadot de 2019.
30:33 Il avait fini en tête de la gauche, loin devant LFI et le PS.
30:37 Il avait fini troisième d'ailleurs derrière l'URN et Renaissance.
30:42 Pourquoi est-elle si bas ?
30:43 Avant de vous faire écouter sa réponse à elle, à Marie Toussaint,
30:46 qui date de ce matin, je voudrais votre avis assez brièvement.
30:50 Mais la raison principale pour vous, on commence par...
30:54 Allez, Jérôme Cordelier.
30:56 Moi, je dirais le problème d'incarnation.
31:00 Ensuite, le sectarisme, évidemment, c'est-à-dire de gens qui sont enfermés
31:05 dans leur positionnement politique et qui n'arrivent pas à ouvrir
31:09 alors que l'écologie est à la mode.
31:11 Ils n'arrivent pas à rassembler les gens qui pourraient...
31:15 Voilà, un problème de charisme manifeste.
31:18 Et puis ensuite, le siphonnage d'une partie des électeurs par Raphaël Glucksmann.
31:23 - Bruno Cotteres ?
31:24 - Oui, la très forte concurrence à gauche sur la question de l'écologie
31:27 qui ne date pas au fond de ces européennes,
31:29 qui s'étaient déjà traduites dans des scrutins précédents,
31:32 par exemple à la présidentielle.
31:34 Et il est devenu beaucoup plus difficile pour les écologistes
31:37 de montrer que ce sont eux qui sont les porteurs principaux
31:41 de la question de l'écologie.
31:43 Incroyable paradoxe dans un pays où la préoccupation pour la question du climat
31:47 est très présente dans l'opinion.
31:49 - C'est d'ailleurs pas... Il n'y a pas qu'en France qu'on le constate
31:52 et on parlera aussi de quelques autres exemples européens.
31:54 Nathalie Moré ?
31:55 - Je vois trois raisons très rapidement.
31:57 La première, le manque de notoriété de Marie Toussaint.
32:00 La deuxième, le manque de mesures politiques fortes,
32:04 parce qu'elle a d'excellentes mesures,
32:05 mais qui sont très techniques et difficiles à expliquer.
32:07 Et la troisième raison, c'est...
32:11 À gauche, il y a une volonté de vote utile très très forte,
32:13 beaucoup plus qu'à droite.
32:15 Et là, en ce moment, elle profite plus à Raphaël Luxman.
32:18 - Alors, pourquoi est-elle à 6,5 alors qu'Énigiado a fini à plus de 13 ?
32:21 Sa réponse ce matin sur Sud Radio.
32:24 - Il y a cinq ans, on avait des grandes mobilisations citoyennes
32:26 qui se sont transformées en votes.
32:28 Mais qu'est-ce qui se passe quand les défenseurs de l'environnement avancent ?
32:31 Eh bien, les lobbies se réorganisent.
32:33 Et les lobbies diffusent toujours, en permanence,
32:36 les mêmes poncifs éculés pour continuer à détruire l'environnement.
32:40 C'est de dire que la protection de l'environnement,
32:42 ça porte atteinte à l'emploi.
32:43 Que ce serait la protection de l'environnement
32:45 qui serait responsable du décrochage économique.
32:47 Que ce serait la protection de l'environnement
32:50 qui serait responsable du malaise agricole.
32:51 C'est quand même dingue !
32:52 - Ça s'entend ?
32:54 Pour Neucotterest, comme une contre-offensive des lobbies,
32:58 dans plein de secteurs d'ailleurs.
33:00 - Non, ce n'est pas nécessairement le meilleur argument de campagne
33:03 de dire que c'est la faute aux autres si on n'est pas entendu.
33:06 Ce n'est pas le meilleur argument de campagne.
33:08 Évidemment que ça existe, ce que Marie Toussaint dit existe dans la réalité.
33:12 Mais ce n'est pas ça le problème fondamental
33:15 des difficultés pour une campagne électorale de s'emballer
33:18 et de répliquer ce qu'avait été un petit exploit de Yannick Jadot en 2019.
33:23 Effectivement, là, le contexte est quand même très...
33:26 - Ce qui n'était pas inédit, vous l'avez dit.
33:28 - Non, non, ce n'était pas inédit.
33:29 - Vous souviens des 16% de Bloom-Bendit ?
33:30 - Non, non, bien sûr, on avait eu Danny Kloon-Bendit avant.
33:32 - En 2009, aux européennes, on trouve les scores assez importants.
33:34 - Effectivement, mais la situation aussi interne de la gauche
33:36 s'est pas mal transformée depuis les européennes de 2019.
33:40 En 2019, la France insoumise n'avait que même pas trois ans d'existence.
33:45 La situation de la gauche était très différente.
33:47 Il n'y avait pas eu la présidentielle de 2022
33:50 et au fond, le double échec côté Yannick Jadot, côté Anne Hidalgo
33:54 et le score réalisé par Jean-Luc Mélenchon.
33:56 Donc la situation était très, très, très différente quand même en 2019.
34:00 Et aujourd'hui, effectivement, il y a cette logique de vote utile
34:03 qui, je pense, compte beaucoup pour un électorat de gauche
34:07 qui a le sentiment qu'il faut quand même qu'il y ait un candidat
34:09 qui fasse un bon score.
34:10 - Sur les lobbies, Nathalie Moret ?
34:14 - Elle a raison, elle a raison.
34:15 Il y a vraiment, et ça, beaucoup de gens de gauche le disent,
34:19 qu'effectivement, il y a des lobbies très importants
34:23 sur la thématique que défend Manon Aubry.
34:25 Mais Manon Aubry, pardon,
34:27 Manon Aubry en parle aussi beaucoup et Marie Toussaint.
34:31 Mais je pense que là, ce n'est pas vraiment le...
34:32 Ce qui se passe aussi, c'est l'histoire d'une dynamique
34:35 et l'histoire d'une mayonnaise qui prend ou qui ne prend pas.
34:39 La campagne de Marie Toussaint, elle a député début décembre
34:43 avec un immense meeting qui a duré trois heures et demie,
34:47 pendant lesquelles on a retenu non pas une mesure forte
34:51 ou un slogan fort, mais le fait qu'il y ait eu un cours de twerk
34:57 lors de ce meeting.
34:58 - On va le voir et on va même l'entendre pour ceux qui nous suivent sur la cannelle 27.
35:02 - Et c'est effectivement, c'est ça qu'on a retenu.
35:05 On n'a pas retenu un slogan, on n'a pas retenu une mesure forte.
35:07 Donc à partir du moment où ce moment-là,
35:10 qui était un moment qui était censé porter le féminisme
35:13 et qui avait une résonance forte...
35:17 - Voilà, donc, en plein, il y avait eu un discours très sérieux.
35:20 Il y a trois danseuses qui ont surgi.
35:22 - Et effectivement, on retient... - Du groupe Bouti Thérapie.
35:24 - On retient la forme et non pas le fond.
35:27 - Laissez vos fessiers s'envoler, je vous donne les paroles.
35:30 - Que finalement, les verres n'ont pas changé
35:32 et que c'est toujours un parti d'adolescent qui ne se prend pas au sérieux,
35:37 ce qui est absolument faux d'ailleurs.
35:39 Mais c'est l'image que ça a renvoyée.
35:41 Et à partir de là, c'est très difficile de renverser une image,
35:45 surtout, là je reviens à la tête de liste, c'est Marie Toussaint,
35:49 une juriste formidable, compétente et absolument...
35:54 Je n'ai pas de problème avec elle, sauf qu'elle a un manque de notoriété
35:58 qui fait que c'est plus dur pour elle.
35:59 - Mais c'est quoi, elle est mal conseillée ?
36:00 Parce qu'en même temps, on leur reproche de plomber l'ambiance
36:03 avec des sujets noirs, avec du glyphosate, l'arrivée des cancers...
36:08 - Il y a eu un certain nombre de parties de problèmes dans cette partie.
36:10 - Et dès qu'elle met quelque chose d'un peu léger, ça ne va pas non plus en fait.
36:14 - Il n'y a pas que ça.
36:16 - C'est pathétique. Les écolos, ça fait des années que ça dure,
36:20 ils ont tué leur meilleur candidat.
36:21 Ils ont d'abord tué Daniel Cohn-Bendit, maintenant ils ont tué après Yannick Jadot.
36:25 Bon ben voilà, ça c'était des gens qui avaient de l'incarnation, du charisme
36:28 et qui avaient du rayonnement, du positionnement médiatique.
36:31 - Quand vous dites tuer, c'est-à-dire ?
36:32 - La façon même dont on l'entend sur Sud Radio.
36:34 - Quand vous dites tuer Jadot, c'était quoi ?
36:37 - Yannick Jadot était un leader comme ça et puis après ils ont voulu s'en débarrasser.
36:41 - Comment ils s'y sont pris ? Qu'est-ce que ça veut dire, ils ont tué Jadot ?
36:44 - Toujours, par des espèces de petites manœuvres de boutiquiers, ce qui tue la politique.
36:48 C'est-à-dire des gens dans des bureaux qui font des motions, des machins, des trucs
36:51 et qui choisissent des candidats qui leur représentent eux
36:56 mais qui n'impriment pas dans l'opinion.
37:00 - Est-ce que Yannick Jadot représentait les écologistes pour vous ?
37:03 Parce que c'est lui qui a gagné la primaire en 2022.
37:06 - Bon moi je ne sais pas, mais ce que je veux dire c'est qu'il avait quand même un positionnement de leader.
37:11 Il avait du charisme de leader qui permettait, c'était un leader politique.
37:15 Il imprimait dans l'opinion, il imprimait quelque chose.
37:18 Et donc si on choisit toujours le dénominateur commun,
37:21 c'est-à-dire, les socialistes ont eu la même chose avec Benoît Hamon par exemple.
37:25 Si on choisit toujours la personne, le collègue de bureau qui est hyper sympa à la cafette
37:31 et qui s'associe avec tout le monde du bureau,
37:35 non, il faut choisir celui qui est susceptible le mieux de parler à l'extérieur.
37:40 - Nathalie Moray ils ont tué Yannick Jadot ?
37:42 - Ce qui tombe mal, si vous voulez, pour la candidature des écologistes,
37:47 sans vouloir refaire l'histoire des verts,
37:49 c'est que Marine Tendelier qui a pris la tête de ce parti,
37:51 elle avait un projet extrêmement ambitieux justement pour attirer à elle de nouveaux militants
37:57 qui ne soient pas forcément encartés au sein de leur parti,
37:59 mais pour créer une grande force écologiste qui va au-delà de son parti.
38:03 Et si son parti réalise un faible score le 9 juin prochain,
38:07 tout cet élan et tout le travail qu'elle a mené pendant des mois et des mois sur le terrain
38:14 risque d'être mis à mal.
38:16 Donc vraiment pour eux, le parti est à un moment très très délicat.
38:19 - Celui qui en profitera c'est Raphaël Luxman ?
38:21 Cette force de gauche c'est Raphaël Luxman qui est en train de la...
38:24 - Alors c'est l'œuf ou la poule et on va se demander d'où ça vient en fait,
38:27 où ça se passe.
38:28 D'abord 20h41 c'est le Fil-Info, Emmanuel Langlois.
38:31 [Musique]
38:32 - Un millier de policiers et gendarmes supplémentaires sont en train d'être déployés en Nouvelle-Calédonie
38:36 où la situation reste très tendue selon Gabriel Attal
38:39 qui s'exprimait à l'issue d'une réunion d'un nouveau conseil de défense à l'Elysée.
38:44 Les surveillants de prison sont invités eux par leur syndicat
38:48 à une troisième journée de mobilisation demain
38:51 après l'attaque aventure d'un fourgon et la mort de deux agents.
38:54 Trois ministres ont participé aujourd'hui à Uncarville, dans l'heure,
38:58 la commune où a eu lieu la fusillade de mardi,
39:00 à une cérémonie d'hommage, une minute de silence a été observée.
39:05 Plusieurs dizaines d'agriculteurs en colère ont organisé un barrage filtrant ce jeudi
39:10 à une barrière de péage de Perpignan.
39:12 A l'appel de leur syndicat, FDSEA et Jeunes agriculteurs,
39:15 ils protestaient contre les importations de tomates marocaines.
39:20 C'était le dernier journal gratuit distribué en France.
39:23 Le quotidien 20 minutes va arrêter, sa formule papier en septembre,
39:28 pour se concentrer sur le numérique, confirme ce soir la direction.
39:32 Quel bleu pour l'Allemagne ? Réponse ce soir avec Didier Deschamps
39:35 qui a divulgué il y a quelques minutes sur TF1 la liste pour l'Euro 2024 de football
39:40 avec le retour surprise de N'Golo Kanté, le cadre historique des bleus
39:44 qui évolue aujourd'hui dans le championnat saoudien
39:46 et la présence du jeune attaquant du Paris Saint-Germain, Bradley Barcolart.
39:50 20h21, France Info, les informés, Bérangère Bond.
40:00 - Les cadres des écologistes à trois mois des européennes,
40:03 Nathalie Moray est là pour le groupe Ébra, Jérôme Cordelier pour le Point,
40:06 Bruno Cotteres pour le Cévi-Poff.
40:08 Les cadres écologistes, ils ont un argument aussi, c'est de dire qu'il y a cinq ans,
40:11 la liste Jadot à ce stade était au même score.
40:14 Je suis donc allée voir, je ne sais pas si vous avez en tête ce qui se passait à l'époque.
40:18 C'est vrai, mais trois semaines avant le scrutin, la liste Jadot était à 7,8.
40:23 Une semaine avant, elle était à 6,5.
40:25 Donc c'est exactement le score du sondage d'aujourd'hui.
40:28 - 6,5, mais la liste Guzman était à 6, et ça change tout en fait.
40:32 Aujourd'hui, la liste Guzman est à 16.
40:34 - Oui, le contexte n'est pas du tout le même, effectivement, ça, ça change tout.
40:38 C'est-à-dire que dans une campagne électorale,
40:40 quand vous avez un acteur à l'intérieur de votre camp politique,
40:43 sur le même segment d'électorat globalement,
40:46 ou à peu de choses près sur un segment très concurrentiel,
40:51 ça devient très difficile.
40:53 Et notamment, ce qu'on voit quand on regarde de près les enquêtes de Pignon,
40:57 et il y a un indicateur qui est toujours très intéressant à suivre,
40:59 c'est celui de la certitude du choix de vote.
41:01 Et on voit que du point de vue de la certitude du choix de vote,
41:04 progressivement, c'est en train de s'affirmer chez Glucksmann.
41:08 Il a encore une marge de progression de ce point de vue-là,
41:11 c'est un peu plus faible chez Marie Toussaint et les écologistes.
41:15 Et ça, on voit que de ce point de vue-là, ça va devenir de plus en plus difficile
41:19 de réaliser le même exploit qu'en 2019,
41:21 c'est-à-dire une sorte de surgissement de dernière seconde.
41:28 Donc effectivement, le contexte de ce point de vue-là n'est pas du tout le même.
41:30 Je voudrais s'y rebondir.
41:31 Je vais juste corriger parce que je dis 16, Glucksmann 16, c'est Valérie Ayé,
41:34 lui il est à 14 et demi, c'est l'ordre de grandeur.
41:37 Si on applique les marges d'erreur, ils sont pratiquement à égalité d'une certaine manière.
41:42 Par rapport à la discussion de tout à l'heure,
41:44 c'est vrai que c'est toujours difficile de créer un phénomène de leadership ex nihilo,
41:49 mais à un moment donné, il faut savoir ce qu'on veut.
41:52 Si on a envie que la vie politique se renouvelle,
41:54 et c'est vrai que ces élections européennes,
41:56 elles permettent aussi à ce qu'on peut appeler des nouveaux talents de la vie politique de se révéler.
42:01 Marie Toussaint en fait partie, le jeune candidat communiste, Léon Desfontaines,
42:06 lui également, ils sont très jeunes, tous les deux,
42:08 ils ne sont pas beaucoup connus dans l'espace médiatique, c'est certain,
42:11 mais au fond, il y a 5 ans, Raphaël Glucksmann, la même chose,
42:17 et d'une certaine manière, c'est bien aussi que les élections
42:20 servent aussi à faire émerger des nouveaux talents, des nouvelles générations,
42:24 et c'est très difficile de créer ex nihilo un phénomène de leadership.
42:30 Ce n'est pas donné à tout le monde.
42:31 - Jordan Bardella était inconnu.
42:33 - Mais des phénomènes à la Macron ou à la Bardella, c'est plutôt relativement rare.
42:41 D'une certaine manière, on a beaucoup plus un modèle d'apprentissage,
42:44 du rôle de conduire une campagne électorale,
42:48 et de connaissance par les électeurs des nouveaux visages de la politique.
42:55 C'est compliqué quand même, le processus.
42:58 - Juste, si on rentre dans la mécanique vraiment électorale,
43:01 que vous connaissez par cœur, Bruno Cotteres,
43:04 on parle souvent d'une espèce de vote flottant
43:07 qui a d'ailleurs profité aux écologistes il y a 5 ans.
43:11 Yannick Jadot a récupéré sur la fin, vraiment sur la fin,
43:14 parce qu'une semaine avant, il était effectivement à 7-8,
43:16 donc il se retrouve à 13.
43:18 Là, est-ce qu'on peut avoir ce même phénomène ?
43:20 Est-ce que les écologistes peuvent attendre ou est-ce que le vote flottant,
43:22 il est déjà chez Glucksmann et puis l'histoire est finie ?
43:26 - On peut, effectivement, il faut être toujours très prudent.
43:29 3-4 semaines avant une élection, c'est un peu long.
43:32 Donc effectivement, il faut être assez prudent.
43:35 C'est pour ça que j'encourageais à regarder pas seulement les intentions de vote,
43:38 mais aussi la certitude de vote,
43:41 mais aussi le suivi de la campagne dans ses différents électorats
43:45 pour voir s'il y a une marge de manœuvre pour tous les candidats, pour toutes les listes.
43:49 Et donc là, ça semble quand même un peu plus compliqué,
43:52 parce que la certitude de vote est en train progressivement de se cristalliser.
43:55 Et on voit que dans certains électorats, elle est aujourd'hui pratiquement au maximum,
43:59 du côté du Rassemblement National et de Jordan Bardella,
44:02 où le taux de certitude de vote est très élevé,
44:05 il est pratiquement de l'ordre de 85%.
44:07 Chez les écologistes, on voit qu'il est beaucoup plus bas,
44:10 beaucoup beaucoup plus bas.
44:11 Et donc de ce point de vue-là, ils peuvent essayer d'espérer,
44:14 mais comme les autres candidats sont en train aussi d'affirmer leur certitude de vote,
44:17 ça devient beaucoup plus compliqué d'aller capter des électeurs
44:20 qui seraient un peu indécis aujourd'hui pour eux.
44:22 - Est-ce qu'elle se trompe pas aussi parfois de sujet,
44:25 quand elle arrive là, il y a deux jours, avec les cancers pédiatriques,
44:28 qui sont certes un vrai problème,
44:31 mais est-ce que c'est avec des sujets comme ça
44:33 qu'elle va rassembler l'électorat écologiste, Nathalie Moret ?
44:38 Est-ce qu'elle a raison de tenter ou est-ce qu'elle est à côté ?
44:41 - Elle tente des choses, moi je la trouve courageuse,
44:43 elle a des propositions encore une fois fortes, mais souvent techniques.
44:48 Donc le problème des propositions fortes et techniques,
44:52 c'est qu'il faut du temps pour les expliquer.
44:54 Et c'est quand même beaucoup plus difficile d'imposer quelque chose de technique
44:59 dans la bande pincante médiatique, que de faire passer des slogans
45:04 comme ça, qui sont parfois réducteurs.
45:07 Donc elle tente des choses, c'est vrai qu'elle va chercher vers des niches
45:11 qui pourraient attirer vers elle des segments d'électorat.
45:15 C'est compliqué.
45:17 - Alors il y a aussi un contexte européen, disons-en un mot quand même aussi,
45:20 parce que chaque pays est différent, l'Allemagne, les Grünen,
45:24 sont dans une coalition qui leur coûte sans doute aussi
45:28 le bonheur qu'autres aient.
45:30 - Oui, la situation n'est pas comparable effectivement.
45:33 - Ils ont fait 20% en 2019, ils sont à 14% aujourd'hui.
45:35 - C'est vrai que de toute façon ces élections européennes de 2024
45:40 sont dans un contexte qui est quand même un contexte où on a dans de nombreux pays
45:44 une progression potentielle de formation des partis nationaux populistes, globalement.
45:51 - Qui prennent aussi chez les écologistes ?
45:54 - Non, je voulais dire, voilà, de contexte un petit peu général,
45:57 c'est pas du tout le même contexte de ce point de vue-là que 2019.
46:01 Il y a eu le changement climatique est là,
46:05 et il y a eu une prise de conscience dans les opinions,
46:08 et c'est pour ça que je parlais d'un incroyable paradoxe tout à l'heure,
46:11 qui est que la prise de conscience à la fois de la réalité du changement climatique
46:15 augmente dans l'opinion,
46:17 la contestation que ce changement climatique soit due à l'activité humaine
46:21 est toujours là dans certains segments de l'opinion,
46:23 mais dans de nombreux segments de l'opinion,
46:25 on dit "bah oui, c'est effectivement un produit des différentes formes
46:28 de l'activité humaine sur la planète",
46:31 et donc il y a un peu un paradoxe,
46:33 et c'est pour ça que je pense que l'une des explications
46:35 pour la situation en France,
46:37 c'est la situation de grande concurrence sur cette thématique à l'intérieur de la gauche.
46:41 D'une certaine manière, les écologistes peuvent se féliciter du travail qu'ils ont fait,
46:45 ils ont fait prendre conscience à l'ensemble des formations politiques de gauche
46:49 des questions écologiques, mais du coup, forcément,
46:51 ils ne sont plus les uniques porteurs de ces questions,
46:54 étant du côté des insoumis, des socialistes ou des communistes,
46:59 on en parle aussi beaucoup aujourd'hui,
47:01 donc d'une certaine manière, c'est un succès
47:04 qui leur coûte aussi, quelque part, d'avoir fait progresser cette thématique.
47:08 - Allez, on ferme cette page écolo et on parle de foot.
47:11 Après le Fil info de 20h50, Emmanuel Langlois.
47:14 - Théa Poitier, un jeune homme de 19 ans,
47:17 s'est présenté de lui-même au commissariat ce matin d'appel parquet.
47:20 Il est soupçonné d'avoir porté des coups de couteau mortels
47:23 à un mineur de 17 ans, c'était lors d'une rixe entre deux groupes rivaux
47:27 dans la nuit de mardi à mercredi à la fête foraine de Poitier.
47:30 1800 pompiers ont manifesté ce jeudi dans les rues de Paris,
47:34 selon la préfecture de police, ils étaient 3000 à 3500 d'après leur syndicat,
47:39 les soldats du feu qui réclament une prime pour les Jeux Olympiques
47:42 à l'instar des policiers et des gendarmes selon la CGT.
47:46 Trois offres de reprise désormais sur la table pour racheter tout ou partie de NafNaf,
47:51 la célèbre enseigne de prêt-à-porter féminin emploie près de 700 salariés
47:56 et compte 170 boutiques en France.
47:58 Elle est en redressement judiciaire depuis septembre dernier.
48:01 Ces trois offres seront étudiées à la fin du mois par la justice.
48:05 Et puis à l'étranger, l'homme suspecté d'avoir ouvert le feu hier sur le Premier ministre Slovak,
48:10 présenté comme un écrivain scepto-ingénieur et un loup solitaire,
48:13 a été mis en examen aujourd'hui.
48:15 Quant au chef du gouvernement slovak,
48:17 il se trouve lui dans un état stable mais toujours très grave à l'hôpital.
48:21 L'effectif des informés ce soir, Bruno Cotteres du Célipe,
48:34 Jérôme Cordelier du Point, Nathalie Moré à l'attaque pour le groupe Hébra.
48:39 Et voici Julien Froment, bonsoir à vous.
48:41 - Bonsoir.
48:42 - Service des sports de Radio France qui part en Allemagne, je pense.
48:45 La question c'est qui, à part vous et Didier Deschamps.
48:49 - Ils sont 25.
48:51 - Ils sont 25, ça fait 26 avec vous et 27 avec Xavier Monferrand.
48:54 Didier Deschamps vient de divulguer la liste de joueurs qu'il emmène à l'Euro au mois de juin,
48:59 ça démarre le 14 et donc le retour d'N'Golo Kanté.
49:03 - C'est la surprise du chef.
49:04 Vraiment, le nom n'avait pas filtré ces derniers jours, il y en avait d'autres.
49:08 On avait appris notamment que Bradley Barcola allait faire ses grands débuts.
49:11 Alors N'Golo Kanté, le secret a été gardé vraiment jusqu'au bout.
49:14 Ça a fuité il y a une demi-heure à peu près, les premières rumeurs.
49:18 Donc N'Golo Kanté, 33 ans, 2 ans d'absence, ça faisait depuis juin 2022 qu'il n'avait pas joué avec l'équipe de France.
49:25 Et bien il est rappelé pour disputer cet Euro.
49:27 - Et voici comment le sélectionneur Didier Deschamps justifie ce choix.
49:30 - Je peux comprendre que les supporters de l'équipe de France n'ont pas forcément suivi le parcours d'N'Golo Kanté
49:38 d'une saison 2022-2023 où il a très très peu joué, avec une grave baissure.
49:44 Si ça n'avait pas été le cas, il aurait été très certainement fait partie de la liste pour la Coupe du Monde à Doha.
49:51 Il a fait une saison complète, sept, pas dans un championnat européen, puisqu'il est en Arabie Saoudite
49:58 où il a retrouvé toutes ses capacités physiques et de part son vécu, son expérience,
50:05 je suis convaincu que l'équipe de France sera plus forte avec N'Golo Kanté.
50:10 - Et je peux vous dire que ça réjouit notamment Nathalie Moret, n'est-ce pas ?
50:14 - Exact. - Exact, je l'avoue.
50:16 - Il joue en Arabie Saoudite ? - À la Tiyad.
50:18 Une quarantaine de matchs il a joué cette saison.
50:20 C'est vrai que c'est un championnat qui est un peu considéré comme exotique,
50:24 où certes ils ont englobé énormément de stars, notamment Cristiano Ronaldo, Karim Benzema,
50:28 mais le niveau global est bien inférieur à celui des grands championnats européens.
50:32 - Comment, je ne sais pas, autour de la table, N'Golo Kanté, ça vous parle ?
50:36 - Oui. - On n'a pas les grands fauteux, disons-le,
50:38 mais on a tous le droit d'avoir sa petite connaissance de...
50:41 - Oui, tout à fait. Non, c'est une très bonne nouvelle qu'il soit sélectionné.
50:44 Après, je ne vais pas jouer au sélectionneur, évidemment,
50:47 mais c'est plutôt globalement une très bonne nouvelle.
50:50 Alors, je ne sais pas bien, je demande au spécialiste, quel est son comportement dans le groupe.
50:54 Est-ce que c'est une personnalité qui amène quelque chose qui est toujours très important dans un groupe ?
50:59 - C'est quelqu'un de discret, qui ne fait pas de vagues, mais qui est aussi important,
51:02 de par son expérience, il a 33 ans, c'est le seul trentenaire du milieu de terrain en équipe de France,
51:06 sinon c'est un peu la classe biberon, comme a dit Echan, avec Léaurelien Tchouameni,
51:09 le jeune Warren Zahieri, qui a 18 ans, qui va passer son bac dans quelques jours.
51:15 Donc, voilà, N'Golo Kanté, c'est un peu la caution expérience.
51:18 - C'est parce que l'ancien, quoi. Il faut rappeler qu'il va falloir se passer des Varane,
51:21 des Goloris, qui ont pris leur retraite après la Coupe du Monde, souvenez-vous, en 2022.
51:25 - Des Pogba, aussi. - Pogba, également.
51:28 C'est tout d'un coup prise de responsabilité pour ces jeunes vieux, enfin ces vieux jeunes.
51:34 - Oui, c'est une nouvelle génération. Après, ce sont des joueurs qui sont jeunes,
51:36 mais qui ont de l'expérience. Soreyn N'Tchouameni, par exemple, est devenu par la force des choses
51:39 un des tauliers du milieu de terrain. Il y a Adrien Rabieux aussi,
51:42 qui est un joueur très important pour Didier Deschamps, mais c'est vrai que ça manque un peu de...
51:46 On avait l'habitude d'avoir des joueurs un petit peu plus anciens, entre guillemets, dans l'entre-jeux.
51:50 C'est ce que va apporter, en tout cas, N'Golo Kanté. Après, c'est vrai que ce sont des joueurs,
51:53 globalement, assez jeunes. - Parlez-nous de Bradley Barcola.
51:56 - Ah ben ça, c'est l'autre surprise. - Autre surprise.
51:58 - Tout à fait. Alors lui, il n'a toujours pas eu de sélection, encore, avec les Bleus.
52:02 Donc là, il va faire ses grands débuts, juste avant l'Euro, avec les deux matchs de préparation
52:06 face au Luxembourg et au Canada. Ce sera tout début juin.
52:09 Il joue au Paris Saint-Germain. Il a 21 ans. Formé à l'Olympique lyonnais.
52:12 Et Didier Deschamps le regardait avec son staff depuis quand même pas mal de mois.
52:16 Il hésitait un peu encore à l'appeler. Au mois de mars, ça ne l'a pas fait
52:20 pour le dernier rassemblement avant la liste. Et puis là, finalement, il a été convaincu
52:23 par les très bonnes performances du joueur, notamment avec le PSG en Ligue des Champions.
52:27 - Des joueurs comme ça qui débarquent. Vous avez en tête des vraies révélations ?
52:31 - Je vais vous en donner deux. Il y avait un certain Raymond Domenech,
52:35 qui était un grand spécialiste. - Je ne vois pas du tout de qui vous parlez.
52:37 - Franck Ribéry, en 2006, qui est appelé pour la Coupe du Monde,
52:40 qui n'avait pas été appelé précédemment. Ça lui a réussi parce qu'il avait fait
52:43 une excellente Coupe du Monde en Allemagne, justement, avec les Bleus.
52:47 Les Bleus qui avaient perdu en finale face à l'Italie, on s'en souvient.
52:49 Et cette même année, il y a Pascal Schibonda aussi qui a été appelé,
52:52 mais lui qui n'a pas du tout joué. - C'est ça, on s'en souvient.
52:55 - C'est un peu les extrêmes. - Il n'a pas marqué les extrêmes.
52:57 Et Bapé, en 2018 ? - Bapé a joué avant, a été appelé un petit peu avant.
53:01 - Il avait joué avant. Globalement, sur cette liste, c'est une liste élargie.
53:05 - Oui. - Plus pour concrétiser en même temps.
53:07 - Parce qu'habituellement, c'est 23, mais là, l'UEFA sent aussi que les calendriers
53:11 sont interminables. Il y a énormément de matchs pour les joueurs de foot
53:15 ces derniers mois, ces dernières saisons. Donc la liste a été élargie jusqu'à 26 joueurs.
53:19 Didier Deschamps a opté pour une liste de 25 joueurs. Il n'en est pas fan à la base.
53:23 Ce n'est pas vraiment sa manière de fonctionner. Il aime bien avoir un groupe resserré de 23.
53:27 Mais compte tenu des formes de certains joueurs, notamment on parle d'Aurelien Chouameni,
53:31 de Kingsley Coman, qui a été sélectionné, mais qui est de retour de blessure.
53:35 Deschamps a préféré jouer la sécurité et prendre plus de joueurs que d'habitude
53:41 en cas de pépins. - Bon, ça nous amène à espérer
53:45 quel genre d'issue... Allez, il faut vous mouiller maintenant.
53:50 - Le dernier carré. C'est le minimum syndical pour l'équipe de France.
53:54 Il y a d'autres sélections, l'Angleterre, le Portugal, l'Espagne, l'Allemagne,
53:58 bien évidemment, qui sera à domicile. Mais l'équipe de France doit viser
54:02 à minimal le dernier carré, si ce n'est le titre. - C'est dit, le dernier carré.
54:06 On n'a pas fait de pronostic tout à l'heure sur les européennes, mais après tout...
54:10 - Effectivement, je retiens l'expression, c'est le minimum syndical pour l'équipe de France.
54:14 On vise au moins ça, voire plus haut. - Ce sera en tout cas une semaine après
54:19 les européennes, précisément, du 9 juin. On ne va pas se prononcer non plus
54:24 sur la participation, mais on va imaginer que l'enthousiasme général sera peut-être
54:29 le plus important, je ne sais pas, pour nos Cotraises. - Il faut souhaiter
54:32 qu'il y ait de l'enthousiasme des deux côtés, on va dire. Les choses comme ça,
54:35 c'est vrai que les élections européennes, pour le moment, l'enthousiasme...
54:38 Le mot serait peut-être un peu exagéré. - Jérôme Cordelier, vous votez pour cette équipe ?
54:43 - Moi, je n'y connais rien. Si je peux appeler mon fils...
54:46 - Vous avez écouté Jérôme Fromand, Julien Fremand.
54:49 - Je buvais les paroles de notre frère. - Moi, je vote N'Golo Kanté.
54:54 - C'est parfait, moi je vote Julien Fremand, Xavier Montferrand,
54:58 ce sera sur France Info, évidemment. A partir du 14 juin, on regarde la une
55:04 du point de cette semaine, Jérôme. - Oui, c'est l'heure fatidique en Ukraine,
55:08 avec les reportages de nos envois spéciaux à Cargif. Et puis aussi,
55:12 il y a le journal européen de Sylvain Tesson. Vous savez qu'on a régulièrement
55:16 un journal de Sylvain Tesson, qui est toujours iconoclaste, différent,
55:20 et donc c'est très intéressant à lire. - Voilà, petit suspense encore sur
55:23 les groupes Hébras, des journaux de l'Est de la France.
55:26 - Et on parlera, sans doute, de N'Golo Kanté. - J'imagine, c'est à peu près certain.
55:30 Je sais que Nathalie va pousser pour ça. Merci à tous, merci aussi à Bruno Cottrez,
55:33 merci à Julien Fremand, demain les informés, c'est à 9h, Jean-Rémi Baudot
55:36 et Renaud Delis, et nous, on sera là à 20h. Bonne soirée.
55:39 [Musique]

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