Les Informés du matin du 20 mai 2024

  • il y a 4 mois
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00:00Les informés du matin, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité sur France
00:07Info, tous les matins jusqu'à 9h30, nous revenons sur deux événements de l'actualité
00:11sur France Info Radio et France Info Télé, le canal 27 de l'ATNT.
00:15Bonjour Renaud Delis.
00:16Bonjour Jérôme.
00:17Et avec nous ce matin Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV, canal 27, l'interview
00:21politique, chaque matin 7h45.
00:24Bonjour Jérôme.
00:25Bonjour.
00:26François-Xavier Bourmeau, bonjour.
00:27Bonjour Jérôme.
00:29Et Étienne Monin de la rédaction internationale de Radio France pour parler de l'actualité
00:34la plus chaude.
00:35L'hélicoptère du président iranien s'est donc écrasé hier et on a la confirmation
00:39de la mort du président iranien Renaud Delis.
00:41Voilà, après de longues heures d'incertitude, elle a effectivement été officialisée ce
00:44matin, la mort du président Ebrahim Raisi qui se trouvait bien à bord de cet hélicoptère
00:49qui s'est écrasé hier dans le nord-ouest du pays.
00:52Le ministre des Affaires étrangères est lui aussi décédé, il était également dans
00:57l'appareil.
00:58Une présidentielle va désormais devoir avoir lieu d'ici une cinquantaine de jours en Iran
01:03pour désigner le successeur du président Raisi.
01:06Quelles sont les éventuelles conséquences politiques pour le régime de cette disparition
01:12du président ? Voici ce qu'en disait ce matin sur l'antenne de France Info Jonathan Piron
01:17qui est historien et politologue, spécialiste de l'Iran.
01:21Ça pose en fait beaucoup de questions sur comment les différentes factions ultraconservatrices
01:26qui maintenant dominent l'Iran vont entrer en lutte pour essayer de récupérer le poste
01:31de la présidence de la République.
01:32Et donc ici, on sait que les élections présidentielles qui vont être organisées ne vont pas être
01:36en jeu ouvert, dans lequel notamment des modérés pourraient être présents, mais ce sont les
01:40conservateurs et les radicaux qui vont en fait entrer encore en lutte pour occuper le
01:44pouvoir.
01:45Et ce qui se pose aussi maintenant, c'est un moyen terme, que va-t-il se passer pour
01:48la succession du guide Ramenei ? Voilà, Etienne Monin, beaucoup de questions à la suite de
01:56ce crash qui survient à un moment où toute la région est dans l'incertitude et notamment
02:02avec le conflit au Proche-Orient dans lequel l'Iran joue un rôle clé.
02:06Oui, dans le contexte, on est passé à deux doigts de l'explosion régionale il y a un
02:10peu plus d'un mois puisque l'Iran avait lancé des drones et des missiles contre Israël.
02:14L'Iran s'est retrouvé confronté face à une coalition menée par les Etats-Unis,
02:19donc la région est dans une forte période de tension, l'Iran est également impliqué
02:23dans la guerre en Ukraine puisqu'elle fournit de l'armement aux Russes, ça c'est le tableau.
02:28Et en interne, effectivement, la question va être de savoir, quid de la succession
02:32du guide suprême ? L'élection présidentielle se jouera sans doute dans le camp des Ultras,
02:38c'est une élection qui est verrouillée, les dernières élections législatives ont
02:41montré que le camp des Ultras avait la mainmise sur le pouvoir en interne, donc ça, ça semble
02:46jouer, mais Raisi était l'un des successeurs potentiels du guide suprême qui l'a fait
02:52monter dans sa carrière.
02:53Et dont on rappelle l'âge d'ailleurs ? 85 ans, le guide suprême, et peut-être dans
02:58une santé un petit peu fragile, donc l'enjeu derrière en interne, ça sera surtout ça,
03:03la succession du guide, il y avait deux candidats, l'un des fils du guide et puis Raisi, il
03:07y en a un des deux qui a disparu, donc la question va se poser de savoir qui sera mis
03:11sur la rampe de lancement pour la suite.
03:13Et Alex Bouyagué, immédiatement d'ailleurs, le régime a fait savoir que cela n'aurait
03:18pas d'impact sur les institutions.
03:21Oui, parce que d'autant qu'il y a, je crois, 12 vices-premiers ministres, donc il y a de
03:25quoi remplacer en tout cas par intérim très largement, ce sera le premier vice-premier
03:29ministre qui va le faire tout de suite, à très court terme.
03:33Il n'y aura pas non plus, de mon point de vue, d'inflexion politique majeure, parce
03:38qu'en fait, le Ramenei, le guide suprême, c'est en quelque sorte lui qui décide de
03:44la politique à mener, et Raisi, le président, on peut le comparer à notre premier ministre,
03:49c'est plus le chef de l'exécutif, donc c'est celui qui exécute la politique dictée
03:54par le guide suprême, mais peut-être la petite inflexion, en tout cas, ce sera intéressant
03:59de voir ce qui va se passer, c'est au niveau des populations, on a vu qu'hier, il y a eu
04:03des feux d'artifices à Téhéran, il faut savoir que Raisi a été élu sur l'ordre,
04:10la restauration de l'ordre, l'autorité, beaucoup d'abstention au moment de son élection,
04:15et puis le retour de la police des mœurs dans les rues de Téhéran, notamment concernant
04:20les femmes voilées, d'où aujourd'hui le mouvement Femmes, Vies et Libertés qui a
04:25été réprimé, il y a eu au moins 350 morts, des condamnations à mort, des emprisonnements,
04:30qui ce soir, aujourd'hui, se réjouissent de la disparition de Raisi.
04:34On va continuer de parler de l'Iran, après les événements et la confirmation ce matin
04:38de la mort du président iranien, avec Renaud Dely et ses informés, ce sera juste après
04:43Le Fil Info, il est 9h10, Claire Chekhaghlini.
04:46Successeur du modéré Hassan Rouhani à la tête de l'Iran en 2021, Ebrahim Raisi est
04:52décédé hier, confirmation officielle ce matin, c'est donc le vice-président de la
04:57république islamique qui le remplace, une nouvelle élection sera organisée dans une
05:01cinquantaine de jours, la chambre de commerce et d'industrie de Nouvelle-Calédonie appelle
05:06à préserver le peu qui reste de l'économie de l'archipel, depuis le début des émeutes
05:10plus de 150 entreprises ont été pillées et incendiées dans la zone qui représente
05:15le poumon économique du caillou, mais selon le haut commissariat à Nouméa, la nuit dernière
05:20a été plus calme que les précédentes, semaine cruciale au procès de Donald Trump à New
05:25York dans l'affaire Stormy Daniels, le candidat républicain sera appelé à la barre pour
05:29témoigner mais il n'est pas sûr que l'ex-président accepte de parler, habitué de la croisette mais
05:35jamais reparti avec une palme, David Cronenberg présente aujourd'hui Les Linceuls, un film très
05:40personnel sur le deuil avec Vincent Cassel, le réalisateur canadien concourt pour la septième
05:46fois au Festival de Cannes.
05:47Et toujours avec Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV, François-Xavier
06:03Bourmont, journaliste politique à l'Obignon, Etienne Monin, je me retourne à nouveau vers
06:06vous rédaction internationale de Radio France puisqu'on parle avec vous depuis ce matin de la
06:11mort du président iranien dans ce crash d'hélicoptère, on en parlait à l'instant avec
06:14Alix, ce mouvement Femmes, Vies, Libertés très durement réprimé par ce président sous l'ordre
06:21évidemment de l'Ayatollah Khamenei, est-ce que ça peut avoir des conséquences sur ce mouvement,
06:25les événements de cette nuit ?
06:28Ce qui est sûr c'est que ce mouvement était en recherche d'espoir, de souffle, en gros d'air un peu
06:32parce que la répression a été très forte et tout s'assimute donc ça peut peut-être créer une bouffée
06:38d'air, la contrepartie à ça c'est que les élections vont arriver très rapidement en 50 jours, c'est
06:43moins de deux mois, c'est très rapide, que les élections sont verrouillées puisque les candidats
06:48sont filtrés, il n'y aura pas cette bataille pour essayer d'avoir un candidat qui puisse porter un
06:54espoir et on peut imaginer que le régime va quand même essayer de tenir la barque. Alors
06:58maintenant quels sont les soutiens, qui peut aider en sous-main l'opposition, est-ce que les
07:03Etats-Unis qui sont très présents dans la région vont essayer de mettre une pièce dans la machine,
07:07c'est envisageable mais les choses vont aller vite, les ultras ont la main et sans doute qu'ils
07:12vont être très concentrés sur cette élection pour mettre en gros un clone ou même peut-être
07:15quelqu'un d'encore un peu plus dur que le président Raisi jusqu'à présent. Renaud Dely.
07:20Oui c'est ce qui est frappant d'ailleurs c'est que dans l'évolution du régime pendant de longues
07:25années on évoquait un certain nombre de sensibilités internes au régime, on parlait de modérés
07:29effectivement qui s'opposent aux conservateurs, Raisi lui-même a succédé en juin 2021 à un
07:34président qui était supposé être plus modéré justement qu'était Rohani et rappelons d'ailleurs
07:39que Raisi avait été battu lui-même lorsqu'il avait été candidat une première fois en 2017
07:43et visiblement c'est plus le cas aujourd'hui, c'est-à-dire que les batailles internes,
07:49les rivalités internes ne se font qu'entre ultraconservateurs, contre ultraconservateurs,
07:53le régime s'est aussi durci à mesure qu'il a réprimé de façon terrible le mouvement de
07:58contestation qui dure depuis maintenant près de deux ans et c'est vrai que la succession ne
08:05donnera pas a priori lieu à une quelconque inflexion quant au caractère sanguinaire et
08:13tyrannique de ce régime mais pour autant la société iranienne continue d'être bouillonnante
08:21et le mouvement n'est pas totalement éteint et on l'a vu d'ailleurs y compris avec certaines
08:25réactions qu'on évoquait tout à l'heure hier du côté de Téhéran.
08:28J'allais vous poser la question avec Yann Monin avant de passer à notre deuxième thème,
08:32il y a le régime qui verrouille tout, vous nous l'avez dit, et puis il y a cette
08:36population qui continue d'avoir soif de liberté.
08:39Et peut-être ce qui peut symboliser ça, c'est le taux d'abstention, c'est-à-dire que sur les
08:43dernières élections en fait la société on va dire progressiste a arrêté de croire au système
08:48électoral iranien donc on laisse les ultras gérer les institutions et puis on attend l'heure
08:55et le moment, l'espoir. Voilà un peu comment les choses se caractérisent et je pense que ça résume
09:01assez bien où on en est. Alors qu'est-ce qui permettra de revenir dans le jeu ? Sans doute
09:05pas la prochaine élection présidentielle puisque les candidats sont filtrés, c'est-à-dire que ça
09:08se joue en amont. Etienne Monin de la rédaction internationale de Radio France. On passe maintenant
09:13au deuxième thème d'actualité Renaud Dely, la Nouvelle Calédonie bien sûr. On se pose la
09:19question d'un retour au calme parce que chaque nuit depuis maintenant trois jours est un peu
09:24plus calme que la précédente mais pour autant il y a encore des troubles. Effectivement après
09:29six jours d'émeute, un bilan de rappelons-le de six morts dont deux gendarmes, la situation semble
09:34peu à peu s'apaiser au fil des nuits en Nouvelle-Calédonie. Rappelons que l'archipel est placé
09:40sous état d'urgence, le déploiement de forces est impressionnant. 600 gendarmes ont d'ailleurs
09:45mené hier une opération de grande ampleur pour dégager, pour reprendre le contrôle de la route
09:48qui relie Nouméa à l'aéroport international distant d'une cinquantaine de kilomètres. Gérald
09:53Armanin s'est félicité d'ailleurs d'un succès avec 76 barrages détruits. Le haut-commissaire de
09:59la République, Louis Lefranc, indiquait lui que 230 émeutiers avaient été interpellés. Mais la
10:05situation est-elle vraiment revenue à la normale en Nouvelle-Calédonie ? Pas vraiment. A écouter la
10:11maire de Nouméa, Sonia Lagarde, qui était l'invité de France Info ce matin.
10:16Ça continue à brûler, même si les forces de l'or sont actives. On a quand même des gens qui continuent à mettre le
10:22feu. Cette nuit, dans Nouméa, il y a quand même une station-service qui a brûlé. Il y a la brigade
10:28anti-criminalité là-bas qui a reçu des coups de feu alors qu'ils intervenaient sur un quartier sud.
10:34Là, en ce moment, au moment où je vous parle, il y a des DOC qui partent en fumée dans les quartiers nord.
10:40Et donc les violences qui continuent en Nouvelle-Calédonie. La question qui a commencé à se
10:46poser, c'est celle de l'éventuelle prolongation de l'état d'urgence. Rappelons que l'état d'urgence
10:50a été décrété pour 12 jours, donc soit jusqu'à lundi prochain, mais que si l'exécutif veut le
10:57prolonger, il devra passer par un vote au Parlement, à l'Assemblée nationale, pour faire valider cette
11:03éventuelle prolongation. Est-ce que la question peut se poser dans les jours qui viennent au regard
11:08des incidents qui continuent en Nouvelle-Calédonie ?
11:11Et c'est l'une des questions qui sera posée au conseil de défense de ce soir autour d'Emmanuel Macron à 18h30 à l'exilé.
11:17Ce n'est pas la seule, François-Xavier Bourmaud, l'opinion ?
11:19Non, non, parce que le calme n'est pas du tout revenu à Nouméa, ça s'est apaisé un peu, il n'y a plus les pillages et les viols,
11:25enfin ça tire encore à balles réelles autour des barrages. Là, il y a deux heures, les loyalistes voulaient organiser
11:30une conférence de presse pour exposer leurs revendications, elle a dû être annulée parce que c'était impossible de
11:37circuler dans Nouméa. Les loyalistes voulaient demander deux choses, que les émeutiers et les responsables du
11:43CCAT soient traduits devant la justice d'abord, et ensuite le maintien du congrès qui doit enterriner le nouveau statut de la Nouvelle-Calédonie.
11:51Ça, ce sera pour plus tard, parce que pour l'instant, la solution politique n'est pas encore à portée de main.
11:56Une solution politique, ça suppose de négocier, mais négocier avec qui ? Parce que les indépendantistes, quand on regarde,
12:03il y a le FLNKS qui est divisé en deux branches, une des branches c'est l'Union Calédonienne qui est dirigée par
12:10le président du congrès, dont on entend parler de branches armées de l'Union Calédonienne, le mot est un peu fort,
12:19c'est un groupe qui s'organise pour faire des actions de terrain, mais effectivement c'est eux, visiblement, qui ont soufflé sur les braises,
12:27ou en tout cas organisé les émeutes et les barrages. Donc il y a cette branche-là au sein du FLNKS, et puis il y a une autre branche
12:34qui s'est désolidarisée très vite des émeutiers, mais qui n'est pas en position de force au sein du FLNKS pour discuter.
12:43Donc il y a la question de l'état d'urgence, et il y a la question également, Alix Bouillaguet, du report ou de l'annulation du vote du congrès
12:53sur la fameuse réforme électorale qu'a mis le feu aux poudres.
12:55En fait, Emmanuel Macron aujourd'hui, il a deux questions à se poser ou à résoudre pour une sortie de crise.
13:01La première, c'est effectivement repousser ou pas ce congrès. Alors on peut se dire qu'à l'aune de ce processus qui dure depuis 1988,
13:11après tout, qu'elle est d'urgence, pourquoi fixer un ultimatum, d'autant qu'on sait que le Conseil d'État peut repousser les élections provinciales
13:18de décembre en Nouvelle-Calédonie à 18 mois plus tard, ce qui veut dire que le congrès n'a pas d'obligation à être fixé fin juin,
13:25comme l'a annoncé Emmanuel Macron. Pourquoi se contraindre dans un calendrier ? Il faut aussi, ce n'est pas anodin,
13:32il y a aujourd'hui quatre présidents de régions d'outre-mer, à la Réunion, à la Martinique, en Guyane et à la Guadeloupe,
13:40qui disent qu'il faut absolument repousser ce congrès, donc je pense qu'il faudrait qu'Emmanuel Macron écoute ça.
13:45Et puis il y a le deuxième volet politique, là aussi, il va falloir qu'il intervienne assez vite, parce qu'il y a une forme d'unanimité politique,
13:52ce qui est quand même assez rare, c'est de nommer au plus vite un médiateur, c'est-à-dire reprendre un peu le fil de ce qu'avait fait
13:59Michel Rocard en son temps en 88, c'est-à-dire réouvrir des dialogues, quitte à enfermer les gens à Matignon, quitte à prendre le temps qu'il faut,
14:06il y a des noms qui circulent, d'ailleurs il y en a un qui est Édouard Philippe, c'est assez amusant, parce que je le refais ce matin à Manuel Bonpart,
14:12qui plébiscite presque Édouard Philippe, ce qui est quand même assez étonnant.
14:15La France Insoumise, oui, qui en appelle à Édouard Philippe.
14:19Exactement, il y a d'autres noms, Bernard Cazeneuve, ça pourrait être un couple avec des sensibilités différentes,
14:25mais effectivement les indépendantistes plaident aussi pour Édouard Philippe.
14:28On va vous retrouver dans un instant et continuer de parler de cette situation en Nouvelle-Calédonie,
14:32des nombreuses questions politiques qui se posent avec Renaud Delis, c'est informé, c'est juste après le Fil Info, 9h20, Claire Chekaglini.
14:41Les dépouillés de gendarmes tués en Nouvelle-Calédonie, justement, ont été ramenés en métropole ce matin.
14:48Le ministre de l'Intérieur est à Istres, dans les Bouches-du-Rhône, aux côtés de leur famille.
14:52Direction ensuite Rouen pour Gérald Darmanin.
14:54Il décorera policiers et pompiers qui sont intervenus lors de la tentative d'incendie de la synagogue vendredi.
15:01La Russie estime avoir perdu de véritables amis après la mort du président iranien et de son ministre des Affaires étrangères.
15:07La Turquie se dit profondément attristée.
15:09Solidarité exprimée aussi par la Syrie.
15:11L'Union européenne a fait part de ses sincères condoléances.
15:15Une marée de pèlerins traditionnalistes attendus devant la cathédrale de Chartres en début d'après-midi.
15:20Ce grand rendez-vous, mi-spirituel, mi-politique, émane d'une frange de l'extrême droite.
15:24Les organisateurs annoncent une fréquentation en hausse avec 18 000 participants.
15:29Fin du week-end de Pentecôte, d'où d'importantes difficultés sur les routes.
15:33Bison Futé hisse le drapeau orange dans le sens des retours.
15:36Ce sera compliqué aussi sur les rails.
15:38Demain, en région parisienne, un train sur cinq, aux heures de pointe seulement sur le RER D et la ligne R du Transilien.
15:45Les cheminots seront en grève à la veille d'une négociation sur la prime des JO.
16:03Et François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion,
16:05Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV.
16:07Vous nous parliez, Alix, juste avant le Fil Info, de cette médiation et de ces noms que les uns et les autres aigrènent.
16:15Renaud Dely, cette médiation, elle peut voir le jour bientôt ?
16:18En tout cas, la question se pose très clairement.
16:20Alors, tant que l'ordre n'est pas totalement rétabli, c'est peut-être un petit peu tôt en termes de jour,
16:25mais évidemment, l'exécutif est contraint d'ouvrir cette perspective.
16:28Et le problème auquel se heurtent aujourd'hui le chef de l'État et le gouvernement,
16:32c'est qu'ils sont apparus aux yeux de certains interlocuteurs, en l'occurrence les indépendantistes,
16:37comme étant partisans dans ce dossier.
16:39Donc, on voit bien qu'Emmanuel Macron lui-même ou le Premier ministre Gabriel Attal,
16:44qui d'ailleurs ne semble pas manifester une grande envie de s'emparer du dossier,
16:47ne sont pas forcément les mieux placés aujourd'hui pour renouer les fils du dialogue
16:53et accoucher d'une solution politique à plus long terme.
16:55Donc, la question d'une médiation indépendante, en tout cas de l'exécutif,
16:59du chef de l'État et du gouvernement, se pose indéniablement.
17:02Ça s'est déjà produit par le passé, effectivement, dans les années 80.
17:05C'est comme ça que la paix avait été finalement rétablie à la fin des années 80.
17:08Les noms évoqués par Alex Bouillaguet, effectivement, ils reviennent en boucle,
17:12en particulier celui d'Edouard Philippe, peut-être associé à Bernard Cazeneuve.
17:15Après, la question qui se pose aussi, c'est de savoir si Emmanuel Macron a vraiment envie
17:19de nommer Edouard Philippe comme médiateur, ce qui, si jamais il s'acquittait de cette tâche,
17:25qui était une tâche risquée, difficile bien sûr, mais s'il y parvenait,
17:28ça donnerait encore peut-être une autre stature supplémentaire à Edouard Philippe,
17:32qui apparaîtrait peut-être comme le pacificateur de ce dossier.
17:36Et on sait, par le passé justement, on a en mémoire le souvenir des années 80,
17:40les accords de Matignon de 88 avaient justement porté Michel Rocard à l'époque.
17:47Il y a cette première question.
17:49Et puis il y a la question, évidemment, vous avez raison, du report du Congrès,
17:52qui là aussi est une solution, une piste qui semble peu à peu progresser,
17:58y compris au sein de la majorité, la mère de Nouméa et Renaissance,
18:01on l'a entendu tout à l'heure, Yael Brown-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale,
18:04semble elle aussi plutôt favorable, on va dire, à une pause.
18:07Et c'est vrai que c'est une solution qui peut apparaître plus sage
18:10que de répéter que le Congrès se réunirait le 30 juin ou le 1er juillet.
18:15Mais évidemment, un report du Congrès, ça ouvrirait d'une part la voie
18:19à un certain nombre de critiques peut-être d'une frange de l'opposition,
18:22notamment de droite et d'extrême droite, évidemment.
18:25Et puis d'autre part, ça passerait aussi, ça serait interprété aussi,
18:29évidemment, comme une forme de constat d'échec sur la méthode suivie par le gouvernement jusqu'à présent.
18:33– Juste un mot, Edouard Philippe, tout le monde en parle, mais on sait s'il en a envie ?
18:37– Il pourrait, oui, pourquoi pas ? Pourquoi pas ?
18:40Et ce qui est intéressant, c'est que les interventantistes eux-mêmes
18:43le désignent comme éventuel, parce que fin connaisseur du dossier.
18:47Je voulais juste rebondir sur ce que Renaud vient de dire concernant le Congrès.
18:51Moi, il me semble quand même qu'il y a un début, mis à part François-Xavier Bellamy,
18:55qui lui, reste pour la République indivisible, pour le calendrier,
18:59eh bien, le Rassemblement national, il y a un énorme inflexion.
19:02Donc, ça veut dire qu'il y a des conséquences de ce qui est en train de se passer là-bas
19:06sur la vision du RN.
19:09Jusqu'à présent, le Rassemblement national, c'était la Nouvelle-Calédonie française.
19:15Aujourd'hui, que disent-ils ? Que dit Marine Le Pen ?
19:17Elle en appelle à un quatrième référendum.
19:20– Dans 40 ans. – Oui, que dit-elle ?
19:22– Oui, mais peu importe, les accords prévoyaient trois référendums,
19:26maintenant, elle en veut un quatrième.
19:28Deuxième point, les listes électorales, l'élargissement de la liste électorale.
19:31Aujourd'hui, on dit que le calendrier n'était pas génial.
19:33Il y a une semaine, ils l'ont voté.
19:35Ça veut dire que je ne pense pas que le RN s'opposerait clairement
19:39à un recul du Congrès, puisqu'il voulait, eux-mêmes,
19:41reculer les listes électorales après les JO des Olympiques.
19:45– Là où je vous rejoins totalement, vous le rappelez, il y a quelques jours,
19:47ils ont voté, comme un seul homme, le dégel du corps électoral.
19:51Ils peuvent, effectivement, à quelques jours d'intervalle,
19:53le RN dire tout et son contraire.
19:55– Français et bourgmands. – Et faire l'inverse.
19:56– Oui, la nouvelle Calédonie, c'était un dossier, un processus de temps long,
20:00et Emmanuel Macron pensait être arrivé au bout du temps long
20:02et pouvoir régler l'histoire calédonienne dans le temps court.
20:06Là, il doit renouer avec le temps long, en réalité.
20:08C'est-à-dire, c'est le retour aux palabres et, effectivement,
20:10avec ce médiateur, on évoque le nom d'Edouard Philippe,
20:14mais ça peut aussi être un pool de médiateurs,
20:16parce que l'État a donné l'impression de prendre parti, en fait, dans cette histoire.
20:23Historiquement, la nouvelle Calédonie, c'est un dossier de matignon,
20:25lancé par Michel Rocard.
20:27Il y a aussi l'idée qui circule de nommer un pool d'anciens premiers ministres
20:31transpartisans pour renouer le dialogue sur place et repartir dans le temps long.
20:36Si on renoue avec cette idée-là, effectivement, le report du Congrès,
20:40ça ne pose plus beaucoup de problèmes, d'autant moins qu'effectivement,
20:43à l'Assemblée nationale, il y a de plus en plus de partisans d'un report
20:47disant que ce n'est pas l'urgence, qu'il faut avant tout apaiser la situation
20:51et donc prendre le temps du report, du dialogue,
20:54pour apaiser et calmer déjà ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie.
20:57Il y en a un qui est très critiqué dans cette affaire, c'est Gérald Darmanin.
21:00Oui, effectivement, Gérald Darmanin, il a pourtant multiplié 7 voyages,
21:057 déplacements en Nouvelle-Calédonie ces dernières années.
21:07Il s'est emparé du dossier, il a essayé de le gérer du début à la fin.
21:12En quelque sorte, aujourd'hui, il est très affaibli politiquement
21:14parce qu'il apparaît, encore une fois, aux yeux d'une des deux parties
21:17comme étant partisan.
21:19De surcroît, c'est vrai qu'il y a un certain nombre de choix.
21:22Par exemple, le fait de désigner un député Renaissance lui-même,
21:28député Nouvelle-Calédonie lui-même, du camp dit loyaliste,
21:32comme rapporteur du texte, évidemment, ça a divisé un peu ça.
21:34Sonia Bakes qui a été membre du gouvernement, voilà.
21:37Donc tout ça a contribué à affaiblir, effectivement, Gérald Darmanin.
21:39Gérald Darmanin n'est pas le seul à être critiqué.
21:42Il y a aussi Sébastien Lecornu qui est très critiqué sur place.
21:44Il y a aussi Gabriel Attal, le Premier ministre,
21:46pour ne pas s'être emparé du dossier.
21:48Et puis, un peu plus loin encore, il y a Emmanuel Macron
21:50qui, lui aussi, est suspecté d'être partisan dans l'histoire.
21:53Vous remarquerez que ses quatre personnalités sont quatre personnalités jeunes.
21:57Pour discuter avec les indépendantistes canaques,
21:59ils préfèrent avoir face à eux des vieux sages.
22:02Des vieux sages qui connaissent le pays, qui prennent le temps de la réflexion.
22:05À noter quand même que le principal responsable, c'est quand même Emmanuel Macron.
22:09C'est lui qui a voulu, peut-être, qui n'a pas assez écouté.
22:15Et notamment ce troisième référendum,
22:17parce que c'est celui-là sur lequel les indépendantistes s'appuient.
22:20Ils estiment qu'il n'aurait pas dû avoir lieu.
22:22Il était sous Covid.
22:23C'est vrai qu'il a été maintenu,
22:24alors que le deuxième tour des municipales en métropole a été repoussé.
22:28Merci beaucoup, Alix Bouillaguet, France Info TV, François-Xavier Bourmeau,
22:33journaliste politique à l'Opinion et Renaud Delis.
22:35Merci beaucoup, les informés.
22:37Et ils seront de retour, les informés, ce soir à 20h avec Bérangère Monte.

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