Les informes de franceinfo du 6 mai 2024

  • il y a 4 mois

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00:00Générique
00:0920h, 21h, France Info, les informés, Bérangère Monte.
00:15Bonsoir à tous au menu des informés, ce soir la journée d'équilibrisme d'Emmanuel Macron et de Xi Jinping, le président chinois à Paris,
00:23qui appelle à une trêve mondiale durant les JO, qui signe des contrats, tout le monde aura compris quand même que c'est compliqué sur les questions commerciales,
00:32on en parle avec notre expert Philippe Lecor, chercheur à la Harvard Kennedy School et prof à l'ESSEC, spécialiste donc de la Chine.
00:40Des scènes de joie et des tirs en l'air ce soir à Rafa, dans le sud de la bande de Gaza, où l'on redoutait plus que jamais une offensive israélienne,
00:49où l'on apprend que le Hamas aurait accepté, ou dit en tout cas, approuvé un cessez-le-feu.
00:54Quelle va être la réaction des Israéliens ? Nous serons avec Thibault Lefebvre en direct de Jérusalem vers 20h30.
01:00Et puis il avait fait de la télé une grande librairie érudite et populaire, Bernard Pivot s'en va après 724 apostrophes et 10 ans de bouillon de culture,
01:09la plume du romancier, du twitto, l'amateur de vin, de foot aussi, on demandera ce qu'ils en pensent et ce qu'ils en retiennent à nos informés.
01:17Les plumes du soir qui sont Lilian Allemagnia, rédacteur en chef adjoint du service France Libération, Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien, aujourd'hui en France.
01:27Et dans un instant, nous rejoindra Patricia Allemagnia qui a couvert tous les grands conflits pour TF1, auteure du livre « Au cœur du chaos » aux éditions Arto.
01:35Bonsoir et bienvenue.
01:36Bonsoir.
01:38Quand le président de la deuxième puissance économique mondiale débarque en France,
01:43cela donne donc une première journée riche d'échanges et à l'issue, ces mots d'Emmanuel Macron et ce ton qu'on va essayer de décrypter.
01:50Écoutez.
01:51Nous voulons être en capacité de protéger nos intérêts à l'égard de tous.
01:55Elle n'est pour autant dictée par aucune montée des tensions à l'international.
02:00C'est pourquoi ce que nous souhaitons, ce que nous voulons, c'est un cadre de concurrence loyal, réciproque, légitime.
02:08Et nous avons ainsi pu, sur l'ensemble des dossiers, clarifier les différents éléments pour assainir la relation économique et lui donner un nouvel élan lorsque,
02:18sur différents secteurs, des éléments de non-réciprocité apparaissaient.
02:24Voilà. Je salue Philippe Lecor.
02:27Bonsoir.
02:28Chercheur à la Harvard Kennedy School, prof à l'ESSEC.
02:31Je le disais, vous êtes notre expert sur cette partie chinoise parce qu'on a le sentiment quand même que ça a été un peu rugueux, disons-le,
02:37cette rencontre entre les trois, Emmanuel Macron, Ursula von der Leyen, c'est important, et Xi Jinping.
02:42Autant ils donnent l'impression d'avancer, notamment sur des questions comme l'Ukraine, autant personne ne cache de réelles tensions sur le commerce.
02:50Est-ce que c'est aussi votre sentiment ?
02:53Oui, je crois que les... Tout à l'heure, le président parlait des différents points.
02:58Il aurait pu parler aussi des différences qui, finalement, demeurent entre la Chine d'un côté, entre l'Union européenne et la France de l'autre.
03:06Je crois qu'à un moment important, ce matin, on a maté la présence de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,
03:14qui a ensuite sorti un communiqué de presse très clair mettant en exergue les différences, le manque d'accès au marché chinois pour les entreprises européennes,
03:26la question des aides d'État chinoises aux entreprises.
03:30Vous savez que les Chinois nous accusent souvent de protectionnisme, mais en même temps, en Chine même, il est très difficile pour les entreprises étrangères et européennes en particulier d'exister,
03:42de plus en plus difficile. Vous avez eu beaucoup de départs d'expatriés, y compris d'entreprises françaises.
03:48Et puis, il y a la question de ce qu'on appelle la chaîne de production, et en particulier le domaine des véhicules électriques dont on parle beaucoup en ce moment.
03:57Sur toutes ces questions, bien entendu, le Chinois a nié en bloc les accusations que l'Europe lui fait, sachant que, comme vous le savez,
04:08une enquête de la Commission européenne est en cours sur les subsides accordés par l'État chinois aux véhicules électriques.
04:19Et en mesure de rétorsion notamment, il y a une possible contre-sanction contre le cognac français.
04:29Et Emmanuel Macron, qui a d'ailleurs offert une bouteille de cognac à son hôte, laisse entendre…
04:35Alors, il y a évidemment une bonne part de com' aussi dans ces journées-là, mais laisse entendre que le président Xi, Xi Jinping, aurait accepté de temporiser, au moins temporairement. C'est ce qu'on comprend.
04:48Vous savez, le régime chinois sous M. Xi est devenu particulièrement transactionnel, comme on dit, c'est-à-dire que vous ne pouvez discuter de rien s'il n'y a pas un donnant-donnant.
05:01Vous savez, les Chinois parlent de win-win, nous on parle de donnant-donnant.
05:05Par exemple, la mesure qui a été annoncée sur les visas qui vont être favorisées pour les hommes d'affaires chinois et pour les touristes,
05:15c'est une réponse au fait que les Français, jusqu'en novembre prochain en tout cas, peuvent se rendre en Chine sans visa pendant 15 jours.
05:23Donc, évidemment, les Chinois ont dit « vous devez nous donner la même chose ».
05:27Et on doit s'attendre à d'autres annonces qui, finalement, faciliteront le dialogue du point de vue chinois,
05:35mais qui seront autant de concessions, en fait, que nous aurons face à une Chine intraitable.
05:41Et même si on a entendu que sur le chinois, la Chine a promis de ne pas vendre d'armes,
05:49on sait bien qu'entre le verbe et l'esprit du verbe de M. Xi, il y a une énorme différence.
05:55Il suffit d'en juger par ce qui se passe en mer de Chine du Sud ou dans le détroit de Taïwan, bien loin de la France,
06:02mais où les promesses de ne pas construire d'îlots artificiels ou de patrouiller en haute mer dans cette région sont restées lettres vaines.
06:13Henri Vernet, tout le monde a un peu essayé de montrer les muscles aujourd'hui.
06:17Quel regard vous avez sur cette première journée ?
06:20On parlera peut-être de diplomatie plus précisément après, mais même si c'est un ensemble de fêtes.
06:24Oui, montrer les muscles permet à s'adapter puisqu'on parle de guerre commerciale,
06:28même si officiellement, elle est niée, que ce soit du côté de l'Elysée ou même de la Commission européenne.
06:33On parle de protéger l'économie.
06:35Oui, bien sûr. Et les Chinois, eux, accusent l'Europe de protectionnisme.
06:39Et puis même, ça fait maintenant quelque temps, depuis son avènement, que cette Commission européenne,
06:44qui se veut une commission stratégique, a parlé à désigner la Chine comme un rival systémique.
06:49C'est aussi pour ça que Ursula von der Leyen, la patronne de cette commission, était là aujourd'hui.
06:54Ce qui avait déjà été le cas dans de précédents formats, pour bien montrer que face à un géant comme la Chine,
06:59de toute façon, pour essayer de peser, il faut que l'Europe soit au minimum unie,
07:03parce que ce n'est pas la France avec ses petits bras qui va y résister.
07:07Donc oui, chacun montre ses muscles.
07:09Néanmoins, il faut quand même bien reconnaître que la Chine arrive avec des longueurs et des longueurs d'avance qui sont énormes.
07:15Parce qu'en réalité, on a vu, et singulièrement pendant la crise du Covid, à quel point l'Europe,
07:20la France sont dépendantes de l'industrie chinoise.
07:25Les exemples ont abondé, des masques, un certain médicament, etc.
07:29Mais cette dépendance n'a pas disparu depuis la fin de la pandémie.
07:33Donc montrer ses muscles, oui, obtenir quelques rééquilibrages,
07:37parce qu'il y a aussi le fait que pendant des années, pendant très longtemps,
07:41les Européens ont pêché par naïveté, parce qu'au nom de la libre concurrence,
07:47ont vraiment accueilli à bras ouverts en quelque sorte les Chinois.
07:50Et là, l'exemple qui était évoqué par notre expert,
07:53quand il a parlé des véhicules électriques, là, c'est vraiment un domaine qui est crucial,
07:57parce qu'on voit bien qu'aujourd'hui, les grands constructeurs européens,
08:00d'ailleurs, il y a eu ces annonces ce matin même par la France, par le gouvernement,
08:05le salut en quelque sorte des grands constructeurs, il est dans le véhicule électrique.
08:09Or, les Chinois, à grand coup de subventions d'État,
08:12qui ne disent pas leur nom, mais qui en sont, donc de concurrence déloyale,
08:15ont vraiment, ils sont passés, je crois, en quelques années,
08:18de 0 à 12 millions de véhicules apportés par les Européens.
08:22Donc, c'est énorme et surtout, ça pourrait tuer dans l'œuf,
08:25enfin, j'exagère un peu, mais néanmoins vraiment considérablement handicaper
08:29les efforts européens en la matière, comme ça a été le cas pour des industries
08:32aussi stratégiques qu'aujourd'hui, comme le photovoltaïque, l'éolien, etc.
08:35Ou par les mêmes méthodes, les Chinois ont pris cet avantage.
08:37Donc, montrer ses muscles, oui, c'est surtout essayer de rééquilibrer,
08:40mais on part de très, très loin.
08:41Et après des années, j'ai retenu le mot naïveté,
08:43on va faire réagir Lilian Allemagna et puis notre expert,
08:46juste après le fil info, puisqu'il est 20h11, Stéphane Milhomme.
08:51Des avancées entre la France et la Chine au deuxième jour de la visite de Xi Jinping à Paris.
08:55Emmanuel Macron salue les engagements chinois à s'abstenir de vendre toute arme à Moscou
09:00dans le conflit ukrainien.
09:01Le numéro 1 chinois assure qu'il joue déjà un rôle positif
09:04pour trouver une solution pacifique à la guerre.
09:06Il appelle à ne pas salir la Chine dans ce dossier ukrainien.
09:10Des scènes de joie et des tirs en l'air à Rafah assiégés après le oui du Hamas.
09:14Un cessez-le-feu, le mouvement terroriste palestinien dit accepter l'offre de trêve
09:19présentée par le Qatar et l'Egypte,
09:20mais pas de réponse officielle pour l'instant de la part d'Israël.
09:24L'hommage de Patrice Duhamel après le décès de Bernard Pivot,
09:27pour l'ancien directeur général de France Télévisions,
09:29le présentateur d'Apostrophes puis de Bouillon de Culture,
09:32avait un incroyable appétit culturel, littéraire, mais aussi un appétit de la vie.
09:36Bernard Pivot, avec 89 ans, c'est amoureux des livres, a présidé un temps l'Académie Goncourt.
09:41Ultime match de la 32ème journée de Ligue 1, c'est à partir de 21h,
09:45Lille face à Lyon, le los que peut prétendre à une 3ème place.
09:48Les Lyonnais auront peut-être un avenir européen.
10:01On est ce soir en compagnie de Lyon, Allemagne, Admiration, Henri Vernet,
10:04du Parisien Aujourd'hui en France, et notre expert Philippe Lecor,
10:07chercheur à la Harvard Kennedy School, et Patricia Allemonière,
10:10qui s'installe également, grand reporter spécialiste des questions internationales.
10:14Juste un mot sur la naïveté et sur la photographie qu'on n'a peut-être pas faite,
10:19Philippe Lecor, le déficit commercial de la France vis-à-vis de la Chine,
10:24il est très clair, 46 milliards.
10:26Aujourd'hui, la France importe vraiment beaucoup plus qu'elle n'exporte.
10:31Oui, et ce gouffre n'a fait que se multiplier, puisque depuis 2019,
10:38notamment en parlant des années Covid, en fait, la dépendance à l'égard
10:42des chaînes de production chinoise est plus importante.
10:47Je pense qu'on peut revenir sur cette question de la naïveté,
10:50mais justement, il y a cinq ans, lorsque le président de la République
10:54était à Paris, et Emmanuel Macron l'avait reçu à l'époque
10:58avec Angela Merkel et Jean-Claude Juncker, l'Europe avait justement
11:04commencé la fin de la naïveté en appelant la Chine un partenaire,
11:08un concurrent et un rival systémique.
11:11Alors, cette appellation n'a pas été très appréciée à quelqu'un,
11:14mais elle répondait à un changement d'opposition de la part de l'Europe.
11:20Et il est très important que la dimension européenne soit mise en exergue ici,
11:25parce que, comme le disait Henri Vernet, la France seule ne peut pas
11:29obtenir grand-chose, sur le plan commercial en tout cas.
11:32Rappelons que le but principal de l'Union Européenne, c'est d'être
11:36un bloc commercial, c'est aussi un bloc qui adopte des défenses,
11:41des mesures de défense commerciales, et le filtrage des investissements.
11:47En revanche, sur le plan diplomatique, sur le plan politique, il est clair
11:51que la France peut jouer un rôle à elle seule.
11:54Mais en tout cas, sur le plan économique, l'heure ne doit pas être non seulement
12:00à la naïveté et non pas au compromis, parce que nous avons un marché
12:04de 450 millions de consommateurs.
12:06Les Chinois ont décidé d'investir dans des technologies, notamment numériques,
12:12et dans tout ce qui est vert, tout ce qui est photovoltaïque,
12:15tout ce qui est panneaux solaires, technologies vertes.
12:20Ce sont des technologies qui sont très importantes pour l'avenir de l'Europe.
12:25Et c'est pour ça…
12:26Sur lesquelles les Chinois ont une avance conséquente ?
12:29Pardon ?
12:30Pardon, je vous ai interrompu, mais sur lesquelles toutes ces technologies
12:34vertes dont vous parlez, sur lesquelles les Chinois ont une avance conséquente ?
12:38Ils ont une avance, et notamment en concernant les panneaux solaires,
12:43parce qu'il y avait eu une décision de l'Allemagne il y a dix ans
12:46de favoriser les produits chinois.
12:49Et là, nous avons un problème, c'est-à-dire qu'il y a une sorte de divergence
12:54d'approche entre l'Allemagne et la France.
12:57D'un côté, vous avez l'industrie allemande qui dépend en grande partie,
13:01notamment l'industrie automobile, qui dépend en grande partie du marché chinois.
13:05Et de l'autre, vous avez la France, dont le déficit se creuse
13:08et dont l'industrie automobile n'a pas réussi à percer sur le marché chinois.
13:13Lilian Alimania, elle se fait vraiment mieux respecter la France
13:17quand elle arrive en Européenne, comme ça, armée, si je puis dire,
13:20d'Ursula von der Leyen ?
13:22C'est sûr qu'aujourd'hui, elle n'a plus le choix.
13:24Elle est obligée, et Philippe Lecorgne l'a dit,
13:26on est un bloc économique qui ne peut pas le faire tout seul.
13:29D'ailleurs, avant, il s'est entretenu…
13:31Mais ça veut dire qu'il y a un bloc économique européen ?
13:33Il tente.
13:34On peut évoquer les petites divergences avec l'Allemagne, notamment.
13:37Mais le problème, c'est que la naïveté dont on parlait,
13:39elle date d'il y a très longtemps.
13:41Je me souviens d'avoir suivi Arnaud Montebourg,
13:44en 2011, dans la campagne pour la primaire socialiste.
13:48Et déjà, lui parlait de l'Europe comme les idiots du village mondial.
13:55Les idiots du village mondial, en disant,
13:57mais on est trop naïfs par rapport à la Chine,
14:00dans cette démondialisation qu'il portait à l'époque.
14:05Et on avait une classe politique qui était beaucoup moins sur la souveraineté
14:09comme on l'est aujourd'hui, y compris avec Emmanuel Macron.
14:13Donc il y a un retard réaliste qui a été pris sur la question
14:19de la protection aussi des entreprises françaises, du marché français.
14:23Et c'est toute la difficulté aujourd'hui de jouer du protectionnisme d'un côté,
14:27et en même temps d'avoir besoin de commerce international et mondial
14:31pour pouvoir trouver des débouchés industriels
14:33et faire en sorte qu'une croissance durable puisse exister.
14:37Alors ce qui est frappant, Patricia Lemoynières, c'est que
14:39Xi Jinping dit, tout ça ne l'empêche pas de dire que
14:43le soi-disant problème de surcapacité de la Chine n'existe pas.
14:47On demandera à notre expert ce qu'il en est,
14:49mais les Européens disent ce qu'ils ont à dire, mais alors le Chinois aussi.
14:53Non mais le président chinois dit qu'en gros,
14:56comme il a beaucoup de surcapacité, ça va faire baisser l'inflation,
14:59parce que les prix vont baisser par l'influx de produits,
15:03puisqu'on sait que l'inflation, c'est la demande qui crée l'inflation.
15:08Non mais ce que je crois, c'est que les Chinois, vous l'avez peut-être évoqué,
15:13ont tout intérêt de venir avec la France,
15:17parce que la France, elle a cette position vis-à-vis des Etats-Unis,
15:21elle veut cette autonomie stratégique, elle veut tout ça,
15:23donc elle veut avoir cette position à part.
15:25Et ça plaît beaucoup aux Chinois par rapport aux autres pays,
15:27d'avoir cette France qui peut paraître un peu comme une porte d'entrée, un peu à part.
15:31Pourquoi ? C'est plus simple pour eux ? Un interlocuteur ?
15:34Non, parce que pour eux, c'est un interlocuteur qui n'est pas aligné à 100%
15:39avec les Etats-Unis comme est l'Allemagne par exemple.
15:42Donc avec l'Allemagne, on fait du business,
15:44mais avec la France, on peut faire un peu de politique internationale,
15:46parce qu'elle a une position particulière depuis d'ailleurs le général de Gaulle.
15:50Donc ça les intéresse, mais je crois qu'ils sont un peu naïfs de croire ça,
15:54parce qu'à la fin de la journée, la France retourne malgré tout dans un giron américain,
16:01en quelque sorte, sous ce parapluie-là en tout cas.
16:04Mais pour eux, dans leur politique, ça leur plaît.
16:08Mais il ne faut pas être totalement non plus naïf sur un plan international en fait,
16:12parce que la Chine veut faire du business avec nous,
16:17mais elle ne nous considère comme globalement quantité négligeable.
16:21Vous dites nous, là on revient à l'Europe.
16:23Je reviens à l'Europe et à la France en particulier aussi,
16:26parce que dans sa lutte globale, tous les propos du président Xi,
16:32c'est une détestation quand même de toutes les valeurs qu'on représente
16:37et pour lesquelles on veut se défendre.
16:39Il suffit de lire ces six ou sept commandements antérieurs
16:44qui étaient parus en 2017 ou 2018,
16:47pour voir à quel point nos sociétés sont très éloignées.
16:50Vous êtes d'accord avec ça Henri Vernet ?
16:51Oui, globalement oui, sauf que sur la quantité négligeable, oui et non,
16:54parce que quand même l'Europe est un marché qui s'affirme.
16:56Ce que je dis, sauf pour l'économie.
16:57Parce que ça, quand même, ça pèse et c'est un argument.
17:00Et là-dessus, il y a quand même des messages qui sont passés.
17:03D'abord, les enquêtes qui sont menées, ce qu'on appelle le de-risking,
17:06cette façon un petit peu de répondre...
17:07On va voir.
17:08Non mais ça reste quand même...
17:09Attends, il faut expliquer dé-risking.
17:10C'est assez nouveau.
17:11C'est-à-dire aller voir d'abord, essayer de diminuer la dépendance européenne
17:15vis-à-vis de certaines zones, donc à commencer par la Chine,
17:18cette espèce de monoconcurrence qui était au bénéfice des entreprises,
17:23c'est vrai, des surproductions chinoises.
17:27Donc c'est se débarrasser un petit peu de ça et surtout d'aller vraiment regarder
17:30ce qu'il y a derrière les conditions de production en Chine,
17:33donc non seulement les subventions, mais également,
17:35écoutez, les Chinois, bien souvent, se balancent et perdent du monde
17:38des normes que nous, nous respectons en termes environnementaux, hygiène, etc.
17:43Donc il y a vraiment maintenant une espèce de recherche d'égalité,
17:46alors sinon parfaite, en tout cas de rechercher un petit peu ça,
17:49pour que la concurrence ne soit pas vraiment sauvage.
17:51Et je reviens à cette idée, c'est quand même qu'au moment
17:54où ils sont en confrontation quasiment directe avec les États-Unis,
17:57les Chinois ont quand même besoin du marché mondial européen,
18:01même s'il y en a bien d'autres, il y a toute l'Asie qui est extrêmement puissante aussi
18:04et d'autres qui se développent.
18:05Mais ça, c'est quand même une arme qui est importante.
18:07Oui, mais ils nous prennent comme un marché mondial
18:10que pour, en fait, vendre leurs produits.
18:12Mais le jour où on va mettre des taxes très fortes,
18:15vous verrez les rétorsions qui seront sur le marché français.
18:18Là, on a des gros risques parce qu'on est dépendants.
18:21Alors, on va revenir vers vous, Philippe Lecorre, pour avoir votre avis sur tout ça.
18:25D'abord, Le Fil Info, 20h21, Stéphane Milhomme.
18:29Et pour l'instant, Israël n'a pas répondu, mais le Hamas le fait savoir ce soir.
18:32Il accepte le plan de cesser le feu, présenté par les médiateurs égyptiens et catariens
18:377 mois après le début du conflit.
18:39Et la réplique d'Israël dans la bande de Gaza.
18:41Israël qui évacue toujours des populations de Rafah pour mener à bien son offensive.
18:45La Russie dénonce la politique provocatrice de la France
18:49pour justifier la convocation de l'ambassadeur de France à Moscou.
18:52Et face au conflit ukrainien, le ministère français des Affaires étrangères
18:56dément une nouvelle fois avoir envoyé des troupes en Ukraine.
19:00À Metz, deux personnes sont en garde à vue, soupçonnées d'avoir tagué la vitre qui protégeait le tableau.
19:05L'origine du monde de Gustave Courbet, c'était au centre Pompidou de Metz.
19:09Les mots « Me too » ont été inscrits sur la vitre qui protège ce tableau.
19:12Au total, cinq œuvres ont été prises pour cibles.
19:15Demain, la carte de France sera en rouge dans le sens des départs.
19:18Bise enfûtée redoute une circulation très difficile.
19:20Avant le week-end prolongé du 8 mai, 26 autoroutes attendent du monde
19:24à la sortie de l'île de France, puis dans la vallée du Rhône.
19:28France Info
19:3220h21, France Info, les informés, Bérangère Bonte.
19:37Henri Bernay est là pour le Parisien.
19:38Aujourd'hui en France, Lilian Allemagnat pour Libération.
19:41Patricia Allemagnat, spécialiste des questions internationales.
19:43Et Philippe Lecor, chercheur à la Harvard Kennedy School.
19:46On va écouter Xi Jinping, qui ne répondait pas directement dans la conférence de presse
19:51sur les aspects économiques, même s'il les a évoqués,
19:53mais qui donne une réponse attendue par la France, l'idée d'une trêve olympique.
19:58Mesdames et messieurs, le monde d'aujourd'hui est loin d'être tranquille.
20:06En tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies
20:13et grand pays responsable, la Chine appelle avec la France
20:19à une trêve dans le monde entier à l'occasion des Jeux olympiques de Paris.
20:30Philippe Lecor, sans oublier ce qu'on s'est dit sur la partie économique,
20:35comment vous comprenez cette concession que fait Xi Jinping à la France, à l'Europe ?
20:42Aidez-nous à décrypter ça.
20:46D'abord, je suis d'accord avec ce qui a été dit sur le fait
20:49que nous ne partageons pas beaucoup de valeurs avec le régime chinois.
20:52Le document numéro 9, qui avait été publié en 2012,
20:56qui indique que tout ce qui vient de la démocratie occidentale est à jeter aux oubliettes,
21:02est une preuve éloquente de cette différence,
21:05qui depuis n'a fait qu'être soulignée par les actes et par les paroles de ce régime.
21:10Maintenant, concernant la France et ce que vient d'annoncer le président Xi,
21:16il est vrai que la France peut jouer un rôle en tant que membre permanent du Conseil de sécurité
21:22entre d'un côté la Chine et de l'autre les États-Unis,
21:25parce que nous sommes dans une situation extrêmement tendue sur le plan géopolitique,
21:29avec d'un côté le conflit en Ukraine, de l'autre le conflit au Moyen-Orient,
21:33et énormément de tensions en Asie, en Indo-Pacifique,
21:36et en particulier dans le détroit de Taïwan et en mer de Chine du Sud.
21:40Alors ces sujets-là, bien entendu, n'ont pas été abordés,
21:42parce que la Chine ne veut pas les aborder,
21:45mais concernant le conflit ukrainien, qui concerne évidemment l'Union européenne au premier chef,
21:52le président Macron pourra se féliciter du fait que son idée de proposer une trêve olympique à Xi Jinping
22:03a été plutôt acceptée.
22:06Donc ça, c'est plutôt une bonne nouvelle, en tout cas pour la France, c'est plutôt un succès.
22:11Maintenant, si vous voulez, comme je l'indiquais tout à l'heure,
22:14je pense hélas que la Chine ne traduit pas toujours en acte ses paroles,
22:20et que la visite pour le 60e anniversaire des relations diplomatiques, c'est une chose.
22:25Sur le terrain, il se passe d'autres choses, entre les entreprises chinoises et les entreprises russes,
22:31entre la marine chinoise et les pêcheurs philippins,
22:36et dans le détroit de Taïwan, où les avions chinois ne cessent de s'approcher des côtes taïwanaises.
22:43Trèves, c'est vrai que ça suppose qu'il aille, par exemple, dire à Vladimir Poutine, son allié, stop.
22:51Est-ce que vous allez…
22:53Poutine, il se trouve que ça tombe bien, parce que Poutine est censé aller bientôt en Chine, à Pékin,
22:57a priori dans les quinze jours.
22:59Et puis là, à peine aura-t-il quitté la France, Xi Jinping lui-même ira chez des alliés,
23:04enfin des alliés, en tout cas des amis, des admirateurs de Poutine, que sont la Hongrie, l'Orban et la Serbie.
23:10Absolument, il fait deux escales en Pékin.
23:13Vous partagez les doutes sur les suites ? Il est urgent d'attendre, de se réjouir ?
23:18Complètement, il a tout à fait raison, Philippe Lecorgne, mais ça, sur tous les plans.
23:21Non seulement sur les suites qu'aura cette initiative concernant la trêve olympique,
23:25parce qu'à la fin des fins, c'est Poutine tout seul qui décidera.
23:28Et que son « ami » Xi Jinping le lui demande ou pas, c'est vraiment lui qui aura la main sur le curseur.
23:36Mais également, une autre chose importante qu'elle dit ce matin, c'est-à-dire que Xi Jinping s'est engagé,
23:41sur la frontière de la Yann et Emmanuel Macron, à en gros veiller à ce que réellement son pays,
23:46donc les entreprises chinoises, n'exportent pas, sinon des armements directs,
23:51parce que ça a priori, ce n'est pas le cas, vers la Russie.
23:54Mais en tout cas, il y a des composantes, il y a des matériaux qui sont à double usage, civils et militaires.
24:00Bref, tout ça, c'est quand même assez poreux. Il peut se passer des choses.
24:03Les Américains, d'ailleurs, ont de très fortes soupçons sur une contribution vraiment importante de la Chine
24:07à l'effort de guerre des Russes. Et là, Xi Jinping s'est engagé à veiller à cela, à ce que ça s'arrête.
24:13Et ça, c'est quand même la première fois. Maintenant, encore une fois, faudra-t-il que les actes suivent les paroles.
24:18– Qu'est-ce que l'Europe et la France peuvent raisonnablement espérer de la part de Xi Jinping, liant l'Allemagne ?
24:25Il va vraiment aller tendre le bras de Vladimir Poutine ?
24:29– Non, surtout que la Russie est devenue un partenaire commercial très important.
24:32– Qu'est-ce qui peut évoluer ?
24:34– C'est-à-dire que le marché russe, c'est aussi avec la guerre, c'est détourné de l'Europe, vers la Chine.
24:39Donc, il y a plus de 25% des échanges commerciaux entre les deux pays depuis le début de la guerre.
24:45Donc, c'est très important.
24:48Maintenant, pour que le commerce international fonctionne,
24:52puisque l'économie chinoise fonctionne aussi sur le commerce international,
24:55il ne faut pas que les conflits s'internationalisent.
24:58Au-delà, s'ils sont régionaux, à la limite, ça affaiblit l'Europe ou les États-Unis de l'autre côté,
25:06et ça fait les affaires de la Chine.
25:08En revanche, si ça s'internationalise,
25:10là, si les échanges internationaux se bloquent et ça empêche les exportations chinoises,
25:17c'est un problème aussi pour le président chinois.
25:22Maintenant, moi je voulais aussi juste redire…
25:25– Très rapidement, parce que je dirais qu'on parle de l'enjeu politique aussi, côté français.
25:28– On ne parle plus des enjeux même de droits humains.
25:31C'est-à-dire que c'est une visite où on ne parle plus des huivres,
25:34on ne parle plus des droits de la presse.
25:40– On parle du génocide, on prononce le mot de génocide des Ouïghours,
25:43ce qui n'a pas été validé en plus par aucune juridiction internationale.
25:46– C'est la seule, et même nous, de manière médiatique,
25:49on ne débat plus de ces sujets-là à la visite d'un président chinois.
25:53– Mais le président peut évoquer le sujet dans une aparté,
25:57mais ce n'est pas ce qui fera changer, il ne faut pas se leurrer, on a trop d'enjeux.
26:02Et ce qui est intéressant dans cette… – La réelle politique pure et dure.
26:06– Voilà, la réelle politique pure et dure, dans cette acceptation par le président chinois
26:10de la trêve olympique, c'est que c'est conforme à la politique chinoise.
26:14La politique chinoise, c'est de ne pas s'impliquer,
26:17d'avoir une position médiane entre tout le monde, c'est ça.
26:20Même si en interne, le discours qui est porté par rapport à la population
26:25est un discours qui reprend le verbatim russe.
26:27Mais sur le plan international, la Chine est toujours, pour l'appel à la calmeur,
26:32pour des raisons économiques… – C'est une vitrine et une façade.
26:34– Mais c'est une vitrine et une façade, et qui compte aujourd'hui,
26:37et que simplement cette trêve en est une illustration.
26:39– Henri Vernet, deux mots sur l'enjeu politique pour Emmanuel Macron,
26:41et pour Ursula von der Leyen, on a quand même des européennes dans ce monde.
26:44– Mais bien sûr, voilà, or la Chine c'est sulfureux,
26:46c'est en effet quelqu'un qui piétine tous les matins les droits humains,
26:50qui déporte et qui, comment dire, massacre, réprime les Ouïghours, les Tibétains, bref…
26:56C'est un régime respectable, et on voit bien d'ailleurs, par exemple avec Luxman,
26:59on s'en est saisi en parlant d'une visite, d'un accueil tapis rouge à un dictateur,
27:03il a parlé d'obséquiosité.
27:05Donc Valérie, moi je serais vraiment curieux de savoir comment a réagi le Président
27:09quand il a entendu ça, parce qu'elle a prononcé ses mots…
27:11– Est-ce qu'elle a eu un début semblant de feu vert ?
27:13Parce que comment elle peut prononcer des mots pareils ?
27:15– Alors c'est vrai que ça équilibre un peu, parce que malgré tout,
27:17il y a un petit équilibre, parce qu'elle est en campagne,
27:19et que l'intérêt du Président…
27:21– Et elle a besoin de ne pas perdre de voix au profit de Rebecca Luxman,
27:24qui se spécialise du génocide des Ouïghours.
27:27– Merci beaucoup, on va clore ce débat, je remercie Philippe Lecor,
27:31merci beaucoup pour vos lumières sur tout ça,
27:33chercheur à la Harvard Kennedy School et prof à l'ESSEC,
27:36merci d'avoir été en direct dans les informes,
27:38et on parle de Rapha et de cette trêve de ce cesser le feu
27:42qui aurait été accepté par le Hamas juste après.
27:44Le point sur l'info, puisqu'il est 20h30.
27:46Générique
27:52Et bonsoir Valentine Lhottes.
27:54– Bonsoir.
27:55Israël maintient son appel à évacuer les quartiers Est de Rapha,
27:59en vue, je cite, d'une offensive terrestre,
28:02mais pas de réponse pour l'instant à l'offre de cesser le feu
28:05accepté ce soir par le Hamas, le mouvement islamiste palestinien.
28:08Depuis la France, c'est le Président chinois
28:10qui appelle à respecter une trêve mondiale pendant les Jeux de Paris,
28:14une demande formulée par Emmanuel Macron,
28:16son homologue chinois Xi Jinping y répond donc,
28:19mais appelle aussi à ne pas salir son pays sur le dossier ukrainien.
28:23Le Président chinois est en France jusqu'à demain.
28:2658 cas de choléra à Mayotte, annonce l'agence régionale de santé,
28:31soit le double de malades en une seule semaine.
28:34Cette maladie se propage sur l'archipel français
28:37à cause de problèmes d'assainissement d'eau,
28:39un tiers des habitants de Mayotte n'ont pas accès à l'eau potable.
28:43Plus d'hommages pour Bernard Pivot,
28:45le présentateur mythique de l'émission Apostrophe et Bouillon de Culture,
28:49est décédé à 89 ans.
28:51La ministre de la Culture Rachida Dati rend notamment hommage
28:54à un très grand ambassadeur du livre,
28:57un militant de la culture pour tous.
28:59L'origine du monde de Gustave Courbet,
29:02aspergée de peinture rouge,
29:04cette représentation du sexe féminin,
29:06traditionnellement exposée au musée d'Orsay,
29:08est prêtée en ce moment au centre Pompidou de Metz.
29:11D'après les autorités, l'oeuvre est protégée par une vitre
29:14et donc à priori intacte.
29:16Deux interpellations ce soir.
29:18Et puis c'est la 35ème nuit des Molières,
29:20les récompenses des meilleurs spectacles et interprètes au théâtre
29:23remises cette année au Folies Bergère à Paris.
29:35En compagnie ce soir d'Henri Vernet,
29:37rédacteur en chef adjoint au Parisien Aujourd'hui en France,
29:39Lilian Allemagnat, rédacteur en chef adjoint du Service France à Libération
29:42et Patricia Allemagnat, spécialiste des questions internationales.
29:46Je rappelle le titre de votre livre, Patricia,
29:48le dernier au cœur du chaos aux éditions.
29:50Artaud, des scènes de joie et des tirs en l'air,
29:54ça c'est l'image de ce soir.
29:55A Rafa, au sud de la bande de Gaza,
29:57on redoutait plus que jamais cette offensive israélienne
30:01et on a donc appris un peu après 19h
30:03que l'AMAS avait accepté une proposition de cesser le feu.
30:06La question c'est quelle va être la réaction des Israéliens
30:09On va aller saluer Thibaut Lefebvre
30:11qui est en direct de Jérusalem.
30:13Bonsoir Thibaut.
30:15Bonsoir Mme Rangère et bonsoir à tous.
30:17Correspondant de France Info,
30:19dans une manifestation spontanée,
30:21si j'ai bien compris,
30:23qu'est-ce que c'est-on de cette proposition
30:26et surtout de la réaction officielle et de la rue en Israël ?
30:30Alors oui, réaction spontanée,
30:32je suis au cœur de Jérusalem,
30:34juste à côté de la grande synagogue
30:36et surtout à côté de la résidence du Premier ministre Benyamin Netanyahou
30:40qui depuis à peu près une demi-heure maintenant
30:42entend les slogans,
30:44entend le son des casseroles
30:46avec des dizaines,
30:48il y en a peut-être 300 ou 400 sur la place de Paris,
30:52des dizaines de manifestants
30:54qui lui demandent de valider cette proposition,
30:58en tout cas cet accord validé par l'AMAS un peu plus tôt.
31:02Manifestations spontanées, vous l'avez dit,
31:04qui font écho aussi aux manifestations de joie,
31:07un peu plus tôt à Rafa
31:09où plusieurs contacts sur place
31:11m'ont raconté que la foule tirait en l'air
31:14et finalement la crainte ici dans cette manifestation israélienne,
31:20c'est finalement que ce soit la douche froide
31:22parce que ces manifestants connaissent leur Premier ministre,
31:26ils connaissent la coalition d'extrême droite
31:29dont ils dépendent pour se maintenir au pouvoir
31:32et il est clair que depuis plusieurs mois,
31:35le discours du Premier ministre de Benjamin Netanyahou
31:37est assez cohérent puisqu'il dit,
31:40à qui veut bien l'entendre,
31:41qu'il envahira Rafa, qu'il ira au bout,
31:44qu'il y a encore quatre bataillons du AMAS
31:46qu'il faut anéantir sur place,
31:49qu'il arrivera à récupérer les otages par la force
31:52et ça passe par, en tout cas ce qu'on constate sur le terrain,
31:56ça passe par la destruction de la bande de Gaza.
31:59Donc ici c'est plus de la colère que de la joie,
32:02il n'y a pas beaucoup de tentes
32:04et quand on voit le déroulement de ces négociations,
32:08la balle est dans le camp du Premier ministre de Benjamin Netanyahou
32:12qui devrait répondre dans les prochaines heures,
32:14peut-être dans les prochains jours,
32:15à la nouvelle proposition du AMAS.
32:17Ce qu'on ne sait pas ce soir, ce sont les termes de l'accord
32:21et puis savoir si finalement il peut se dédier,
32:25c'est fortement improbable.
32:27Si vous écoutez les manifestations ici ce soir.
32:29Merci beaucoup Thibault Lefebvre,
32:31correspondant de France Info à Jérusalem.
32:32Les Etats-Unis disent examiner la réponse du AMAS
32:35à cette proposition de trêve.
32:37Alors toute petite précision,
32:38le AMAS dit que la proposition comprend trois phases
32:40avec l'objectif d'un cessez-feu permanent.
32:43Patricia Ellemonnière,
32:45évidemment il faut rappeler le contexte,
32:48c'est-à-dire que ça faisait quelques heures
32:49qu'Israël avait demandé d'évacuer Rafa
32:52et que l'opération semblait de plus en plus imminente.
32:57Il y a plusieurs façons de voir ce qui vient de se passer.
33:01Il reste toujours ce mot tabou pour Benhamin Netanyahou
33:05qui est un cessez-le-feu permanent.
33:07Après tout dépend des pressions
33:12et comment le cessez-le-feu permanent
33:14peut être compris par l'autre par un cessez-le-feu temporaire.
33:17Parce que le gouvernement israélien
33:20veut un cessez-le-feu temporaire de 40 jours à peu près,
33:23alors que le AMAS réclamait toujours son cessez-le-feu permanent.
33:26Donc je pense que là-dessus,
33:28il faut avoir les détails de cet accord.
33:31Ce qui est important, c'est que là effectivement,
33:33le AMAS dit accepter la proposition
33:37qu'il était offerte,
33:39le bureau politique en a discuté, etc.
33:41Sous pression forcément des Qataris,
33:43des Égyptiens, des Américains et du monde arabe.
33:47Maintenant reste à voir.
33:49Les problèmes se logent dans le détail.
33:52Donc maintenant,
33:54même si Benhamin Netanyahou répondait par le positif,
33:58en disant oui, d'accord, c'est ce qu'on avait proposé,
34:01donc on y va,
34:02après il faut tout renégocier.
34:04Comment les otages sortent,
34:06le rythme, on le connaît,
34:08mais tout ça peut achoper,
34:10on avait bien vu la dernière fois,
34:11parfois ça achopait sur un détail.
34:13Donc effectivement, de chaque côté,
34:16les familles d'otages sont heureuses.
34:18Les Palestiniens, on le comprend pourquoi,
34:21ils sont heureux.
34:23Quant à la menace du gouvernement israélien
34:26d'exploser si Benhamin Netanyahou
34:29acceptait cet accord,
34:31ce n'est pas du tout évident.
34:33Un, parce que lui,
34:35s'il le sait, c'est le feu est temporaire,
34:37au bout de 40 jours, il peut très bien dire on y va.
34:39Et deux, quand même,
34:41quitter le gouvernement
34:43pour les ministres
34:45que l'on classe ici d'extrême droite,
34:47c'est aussi perdre
34:49la possibilité de gouverner Israël,
34:51de perdre toute son influence.
34:53Donc ils ont fait du chantage,
34:55mais est-ce qu'ils vont aller jusqu'au bout du chantage
34:57si Benhamin Netanyahou se lance
34:59dans ce nouvel accord ?
35:02Très vous le savez, c'est le feu permanent.
35:04Ça, là-dessus, je ne me prononcerai pas,
35:06parce que c'est là-dessus que ça peut encore échouer.
35:07On est vraiment dans les détails,
35:08comme vous le dites très clairement.
35:10Alors, pas de réaction, pour l'instant,
35:12de Benhamin Netanyahou.
35:13La seule réaction israélienne qu'on ait,
35:15c'est celle du porte-parole de l'armée israélienne,
35:17Daniel Hagary,
35:19qui précise que l'armée réitère ce soir
35:21son appel aux habitants des quartiers est de Rafah
35:23à évacuer la zone, en prélude
35:25à une opération terrestre.
35:27C'est pas la réaction
35:29de Benhamin Netanyahou,
35:31mais c'est assez clair l'idée en Allemagne.
35:33Oui, et ça va être difficile, même pour Israël,
35:35au niveau international,
35:37d'envahir
35:39le sud de la bande de Gaza
35:41et Rafah,
35:43alors qu'il y avait un cessez-le-feu
35:45accepté par le Hamas.
35:47Mais un cessez-le-feu qui n'est pas dans les termes
35:49qu'ils attendaient.
35:50Exactement, sauf que pour la communauté internationale
35:52ou pour les opinions internationales,
35:54et aujourd'hui on le voit sur certains campus,
35:56Israël risque de passer
35:58pour le pays
36:00qui ne veut pas
36:02se cesser le feu, aujourd'hui,
36:04alors qu'il y a des massacres
36:06qui sont aussi
36:08avec les bombardements
36:10sur la bande de Gaza.
36:12Donc ça va être une position
36:15internationale vis-à-vis
36:17de l'opinion internationale,
36:19difficile aussi
36:21à faire passer.
36:23Or, ils peuvent refuser, les Israéliens.
36:25C'est vrai que Netanyahou a montré déjà à moult reprises
36:27qu'il est assez imperméable aux pressions
36:29de l'opinion internationale, même des gouvernements,
36:31y compris les plus puissants internationaux.
36:33Et d'un autre côté, il montre bien
36:35en effet qu'il est plus ou moins,
36:37qu'il est très déterminé à en finir
36:39avec ce qu'il appelle les derniers bataillons
36:41du Hamas, et donc
36:43à mener son opération à la fin.
36:45– Avec le risque que les otages soient tués.
36:47– Bien sûr, oui, mais les otages, ça, depuis le début,
36:49on a vu que c'est pas la première préoccupation
36:51de Netanyahou et de l'aile
36:53extrême droite de son gouvernement.
36:55Parce que d'abord, c'est pas exactement le même bord politique,
36:57c'est pas la filiation,
36:59en quelque sorte, et donc lui, c'est d'abord
37:01la sécurité globale d'Israël qu'il a mise en avant,
37:03à tort ou à raison, mais en tout cas c'est ça
37:05qu'il a vendu à ses électeurs,
37:07ou à ce qu'il lui reste d'électeurs, parce qu'en réalité,
37:09ce que joue Netanyahou, c'est sa survie politique.
37:11Ça, maintenant, ça fait des semaines,
37:13voire des mois qu'il est là-dessus,
37:15et donc lui, il est persuadé que c'est en
37:17continuant cette guerre,
37:19qui est insupportable aux yeux de tout le monde,
37:21je veux dire que les décombres fumantes
37:23de Gaza, on a compris,
37:25c'est quelque chose qui est quand même,
37:27qui fait mal, et puis on voit vraiment
37:29les mouvements se durcir,
37:31y compris dans la plupart des pays,
37:33on voit ce qu'il se passe sur les différents campus.
37:35Juste pour finir, moi je pense que vraiment,
37:37maintenant, la main, vous dites à Netanyahou,
37:39je pense qu'elle est vraiment aussi aux Américains,
37:41à Washington, qui en réalité est le seul à pouvoir peser
37:43dans un sens. On va regarder de quelle façon.
37:45Après, elle file l'info. 20h40, Stéphane Milhomme.
37:47Et les Etats-Unis
37:49examinent la réponse du Hamas
37:51à la proposition de Trèves. Le mouvement
37:53terroriste palestinien se dit prêt
37:55à accepter l'offre de cesser le feu
37:57des négociateurs catariens-égyptiens.
37:59Pour l'instant, Israël ne donne pas
38:01de réponse, et envisage toujours
38:03une offensive à Rafah, après bientôt
38:05sept mois de conflit dans la bande de Gaza.
38:07Xi Jinping appelle à ne pas
38:09salir la Chine sur le dossier ukrainien.
38:11Depuis Paris, le n°1 chinois
38:13a surjoué un rôle positif pour trouver
38:15une solution pacifique à ce conflit.
38:17Emmanuel Macron salue, lui, les
38:19engagements chinois à s'abstenir de
38:21vendre toute arme à Moscou.
38:23A Reims, un adolescent de 16 ans gravement
38:25blessé après avoir été enlevé et séquestré
38:27hier. Le Parquet précise que cet enlèvement
38:29est en lien avec une relation intime
38:31avec une jeune femme. Aucune interpellation
38:33pour l'instant. Et puis Bernard Pivot
38:35manquera énormément les mots du Premier
38:37ministre Gabriel Attal. Avant lui,
38:39l'écrivain Pierre Hassouline rendait hommage
38:41sur France Info à son humour, son
38:43ironie, son indépendance. Ils étaient
38:45tous deux membres du Goncourt.
38:47Bernard Pivot disparaît à 89 ans, présentateur
38:49d'Apostrophe puis de Bouillante Culture.
38:51C'était le vendredi soir sur France 2.
39:05Finalement, du Parisien aujourd'hui en France, Lillian
39:07Alemannia de libération. On évoque donc ce
39:09cessez-le-feu qui a été accepté
39:11dans des conditions qui restent à déterminer
39:13et c'est toute la question, par le
39:15Hamas et on attend la réélection
39:17de Benjamin Netanyahou.
39:21Vous disiez, Patricia Alemannia,
39:23la priorité c'est pas les
39:25otages, c'est même le contraire. C'est quoi
39:27la priorité de Benjamin Netanyahou
39:29aujourd'hui, après tous ces mois
39:31de bombardement
39:33et la situation humanitaire qu'on connaît
39:35terrible à Gaza, aujourd'hui ?
39:37Je crois que Benjamin Netanyahou
39:39est dans sa logique.
39:41Sa logique n'a pas changé
39:43pour l'instant et il l'a dit très clairement.
39:45Lui, il est là pour assurer
39:47la sécurité et la
39:49défense d'Israël et grosso
39:51modo, toutes les pressions que vous
39:53ferez sur moi ne marcheront pas.
39:55Ma priorité, c'est la sécurité.
39:57Et pour lui, la sécurité, ça reste
39:59toujours l'éradication
40:01ou la destruction, tout ce que vous voulez,
40:03des fameuses brigades, des dernières brigades
40:05ou des combattants du Hamas,
40:07qui sont toujours là-bas, puisqu'aujourd'hui, il y a eu encore
40:09des tirs de requêtes
40:11sur Israël
40:13et avec des soldats qui ont été
40:15tués lors de ces tirs.
40:17Il sait néanmoins, pardon Patricia, mais qu'il ne peut pas
40:19se fâcher complètement avec les Américains.
40:21Il a besoin aussi.
40:23Notamment du soutien.
40:25Je trouve que moi, les gros perdants dans cette affaire,
40:27Israël, on peut dire, est isolée, mais l'Amérique
40:29est très décrédibilisée.
40:31Par rapport sur un plan international,
40:33on dit que l'Amérique a
40:35tous les moyens. Pour l'instant, l'Amérique
40:37n'a pas les moyens.
40:39Elle a bien arrêté...
40:41Elle a bien arrêté les missiles
40:43iraniens et les requêtes
40:45grâce au dôme
40:47de fer et aux avions qui étaient
40:49dans l'air. Pour l'instant,
40:51l'Amérique est très prisonnière
40:53d'une absence
40:55de vision, je crois, ancienne
40:57sur le Proche-Orient
40:59et tout camp confondu.
41:01Donc, la seule
41:03chose sur laquelle ils peuvent jouer
41:05pour faire réellement pression, et ce n'est pas sûr
41:07que ça marche, ce serait couper le robinet
41:09des armes. Mais je dis, et ce n'est même pas sûr
41:11que ça marche, vu l'entêtement
41:13de Benjamin Netanyahou, mais c'est la seule arme qu'ils ont.
41:15Et si Joe Biden
41:17l'utilisait, alors là, ça serait
41:19l'effondrement d'une partie de son camp,
41:21les républicains,
41:23tout le monde debout...
41:25C'est, pour lui,
41:27très difficile à envisager.
41:29Le camp démocrate qui est déjà
41:31ébranlé parce qu'il s'est passé
41:33cette semaine, notamment sur les campus
41:35américains qui sont en train de lâcher
41:37Joe Biden.
41:39Ce phénomène-là, il est nouveau aux Etats-Unis.
41:41Ce contexte de campagne, il est central dans cette histoire.
41:43Bien sûr, cela dit, on voit que ça
41:45joue aussi beaucoup dans nos propres élections européennes
41:47qui, pourtant, n'ont pas grand-chose à voir. Donc, c'est central
41:49pour beaucoup de monde et c'est normal.
41:51Ça occupe les écrans et c'est un drame
41:53qui se joue sous nos yeux, de même que l'Ukraine.
41:55Enfin, celui-là est peut-être plus sensible.
41:57Les répercussions
41:59sont plus fortes dans nos sociétés.
42:01Et oui, bien sûr que ça
42:03joue énormément. C'est une nouveauté
42:05avec laquelle Biden doit tenir compte
42:07et c'est vrai qu'il joue sa réélection.
42:09Or, cet électorat-là, il en a besoin
42:11et donc c'est peut-être ce qui peut le pousser
42:13à être un peu plus ferme. Là où j'ai une nuance par rapport à vous,
42:15Patricia, c'est que, oui, vous avez raison,
42:17c'est plus le deus ex machina dans la région,
42:19les Etats-Unis, comme d'ailleurs, plus nulle part
42:21dans le monde, parce que tout simplement,
42:23le monde a extrêmement changé et qu'il est aujourd'hui multipolaire
42:25avec énormément de puissance émergente.
42:27Néanmoins, on peut penser que s'il
42:29coupait, alors c'est vrai que je suis tout à fait d'accord
42:31avec vous, c'est totalement hypothétique, mais si
42:33réellement il tapait du poing sur la table
42:35et qu'il coupait
42:37l'approvisionnement en armes,
42:39c'est eux, quoi.
42:41Ça provoquerait quand même des remonts
42:43également encore plus forts en Israël
42:45même, c'est-à-dire que
42:47ces gens, on le voit, votre correspondant
42:49a cité, ceux qui sont en train de manifester,
42:51ils ne sont peut-être pas majoritaires, mais ça faisait
42:53déjà un moment, avant même
42:55le 7 octobre, que Netanyahou a composé
42:57avec une part très importante
42:59de la société israélienne, qui en a
43:01marre de lui, qui en a marre dans la manière
43:03dont il s'éloigne quand même peu à peu
43:05des canons de la démocratie que
43:07jusqu'à présent représentaient Israël,
43:09et notamment dans cette région. Bref, il y a
43:11vraiment cette société israélienne qui pourrait,
43:13enfin, en tout cas, tous ces pans de la société
43:15qui, bien qu'étant avide,
43:17ait aussi de sécurité, néanmoins,
43:19on le voit, malgré tout,
43:21on commence à en avoir un petit peu assez
43:23de cette guerre. Et donc, le
43:25côté outrancier, si les Américains
43:27s'en mêlaient, ça provoquerait un vrai débat
43:29qui pourrait peut-être faire bouger les choses.
43:31Je reviens au chinois, pardon de l'appeler comme ça,
43:33mais dont on parlait tout à l'heure, parce qu'on n'a pas évoqué le Proche-Orient.
43:35Quel peut être
43:37son rôle ? Parce que là aussi,
43:39et ce sera l'objet sans doute
43:41de la suite du déplacement, puisque la visite
43:43officielle se poursuit demain,
43:45et d'autres échanges avec Emmanuel Macron,
43:47mais la Chine, elle a un rôle
43:49alors un petit peu différent, mais notamment sur les
43:51négociations, dont on a
43:53beaucoup parlé, qui se sont déroulées
43:55au Qatar ces dernières semaines.
43:57Elle les a reçues à Pékin aussi.
43:59Est-ce qu'on peut essayer
44:01d'éclairer un peu ça,
44:03Patricia Lemaillard ?
44:05D'abord, la Chine fait beaucoup de commerce avec Israël,
44:07donc elle a des intérêts économiques
44:09importants dans la région. Elle fait aussi beaucoup
44:11de commerce avec l'Arabie Saoudite.
44:13La Chine veut la paix dans la région.
44:15Xi Jinping parle à Benjamin Netanyahou ?
44:17Non, il se parle
44:19par intermédiaire, mais il veut
44:21la paix. Mais ce qui est intéressant,
44:23c'est que la semaine dernière,
44:25ou il y a une dizaine de jours,
44:27les Chinois ont reçu à Pékin
44:29des membres du Hamas,
44:31quand même,
44:33et des membres de
44:35l'autorité palestinienne,
44:37en disant, écoutez,
44:39il faut que vous vous mettiez d'accord, il faut que vous
44:41vous concertiez, et tout ça dans le but
44:43de l'après, de l'État
44:45qui pourrait voir le jour, ou de la reconstruction
44:47de Gaza, ou etc. Comment
44:49ces deux, qui sont finalement aussi
44:51ennemis que les autres,
44:53peuvent s'entendre ?
44:55Il travaille sur une réconciliation
44:57entre le Hamas et l'autorité
44:59palestinienne pour le jour
45:01d'après, et il travaille aussi
45:03sur les pays arabes,
45:05en ayant des consultations avec
45:07bon nombre de responsables de la zone.
45:09On parle de la responsabilité américaine
45:11dans ce conflit, mais on oublie complètement
45:13l'énorme responsabilité
45:15des leaders arabes de toute la région,
45:17qui n'ont jamais rien fait, et qui aujourd'hui
45:19pourraient faire des choses, mais qui ne font rien.
45:21Dès qu'il y a une manifestation, ils mettent en prison
45:23les gens qui manifestent pour Gaza,
45:25tout comme les Américains le font,
45:27et finalement, ils veulent la tranquillité
45:29aussi, parce qu'ils feraient bien du business
45:31avec Israël aussi.
45:33Dépêche de l'agence France Presse, qui nous annonce d'intenses bombardements
45:35israéliens sur l'est de la ville de Rafah.
45:37La pression, c'est la réponse israélienne.
45:39Oui, c'est ça, c'est la détermination
45:41de Netanyahou, décidément.
45:43Juste un mot sur la Chine,
45:45c'est intéressant de voir à quel point
45:47elle, qui pendant très longtemps était sur son
45:49compte à soi, le fameux cliché
45:51de l'empire du milieu, et qui vraiment mène
45:53un activisme diplomatique, alors certes
45:55avec des fins commerciales
45:57et économiques derrière la plupart du temps,
45:59mais néanmoins qui existent, on l'a vu dans le rapprochement
46:01entre l'Iran et l'Arabie Saoudite il y a quelque temps.
46:03Ils ont une nouvelle présence
46:05sur la scène internationale, et donc au Moyen-Orient
46:07comme ailleurs, qui est intéressante.
46:09On referme cette page Proche-Orient
46:11et on parle de
46:13quelqu'un qui va
46:15manquer à beaucoup de gens, qui a marqué énormément
46:17d'esprit. C'est Bernard Pivot, après le fil
46:19info, 20h49, presque 50.
46:21Stéphane Milhomme.
46:23Deux personnes d'ores et déjà interrogées
46:25après les tags MeToo inscrits
46:27à la peinture rouge sur l'œuvre de Gustave Courbet,
46:29en tout cas sur la vitre,
46:31l'origine du monde. En tout, cinq tableaux
46:33ont été visés cet après-midi lors de cette action
46:35au centre Pompidou de Metz.
46:37Un tableau prêté dans le cadre de l'exposition
46:39consacrée à Jacques Lacan.
46:41La Chine appelle à une trêve olympique
46:43durant les Jeux de Paris cet été.
46:45Le président Xi Jinping le déclare
46:47aux côtés d'Emmanuel Macron, deuxième jour de sa
46:49visite en France. Le chef de l'État
46:51lui a offert une bouteille de cognac pour
46:53le remercier de ne pas appliquer des mesures douanières
46:55visant le cognac français.
46:57Plus de 300 000 contribuables
46:59ont déjà effectué leur déclaration
47:01de revenus sur smartphone.
47:03La directrice générale des finances publiques
47:05salue le succès de cette nouvelle
47:07application. En marche depuis cette année,
47:09les déclarations sont également disponibles
47:11toujours sur impot.gouv.fr.
47:13Le début dans dix minutes
47:15du dernier match de la 32e journée
47:17de Ligue 1 de football. Lille reçoit
47:19l'Olympique lyonnais. En cas de victoire,
47:21le LOSC grimpera à la troisième place
47:23et en gagnant, les Lyonnais arriveraient
47:25à la septième place avec peut-être là aussi
47:27une place pour un championnat
47:29européen à la clé.
47:31France Info
47:41Ce soir, dixième numéro
47:43d'apostrophe, qu'est-ce que l'esprit
47:45militaire ?
47:59Ah ce générique !
48:01Et ce concerto
48:03pour piano de
48:05Rachmaninov,
48:07qui l'aura sans doute fait découvrir
48:09comme beaucoup de livres au passage.
48:11Il était né un 5 mai,
48:1389 ans hier, donc 5 mai 35,
48:15jour d'élection municipale à Lyon,
48:17a toujours appelé son grand-père. Dimanche de victoire
48:19de Coupe de France pour l'OM,
48:21contre le Stade Rennais aussi, c'est ce qu'il disait
48:23lui parmi les innombrables messages
48:25à Bernard Pivot, entendu sur l'antenne de
48:27France Info aujourd'hui. Il y a le journaliste
48:29et écrivain, réalisateur Philippe Lambroux.
48:31Non seulement je perds
48:33un ami, mais les Français perdent un ami
48:35et ils perdent le plus grand prof de lettres qu'on ait
48:37jamais eu. Bernard a fait pour nous
48:39écrivains, et pour la littérature
48:41d'une manière générale, un travail
48:43extraordinaire.
48:45Petit à petit, vous allez voir, quand tous
48:47les hommages vont déferler,
48:49on va se rendre compte à quel point
48:51Bernard a joué un rôle majeur
48:53dans la défense du livre, dans l'illustration
48:55du livre, dans la découverte
48:57de certains auteurs, de certains bouquins.
48:59C'est une des figures, je pèse
49:01mes mots, les plus importantes
49:03de la vie culturelle française depuis
49:0530 à 40 ans.
49:07Les informés, Léon Allemagnat, Henri Vernier, Patricia Allemagnat,
49:09est-ce que l'un de vous trois
49:11dirait qu'il a aimé lire grâce
49:13à Pivot, honnêtement ?
49:15Est-ce qu'il y a eu des déclics ?
49:17Vous avez le droit de dire non. Non, moi j'ai pas
49:19aimé lire grâce à Pivot.
49:21Je lisais avant de regarder, je pense,
49:23Pivot, et d'être autorisée
49:25à le regarder. Apostrophe, c'est 75-90,
49:27j'ai pas donné les dates, Bouillon de Culture,
49:29c'est 91-2001.
49:31Mais
49:33c'était surtout une bête
49:35de scène, je veux dire, en même temps.
49:37C'est-à-dire, c'est quelqu'un qui savait créer
49:39une ambiance, moi dans mes souvenirs
49:41que j'ai, c'est quelqu'un qui savait créer une ambiance
49:43en plateau,
49:45et qui a créé une ambiance
49:47avec, comme des acteurs
49:49autour de lui, en fait c'est des acteurs qui étaient
49:51des écrivains, et lui était le chef
49:53d'orchestre de tout ça.
49:55Il créait quelque chose d'incroyable,
49:57une simplicité, et une ambiance
49:59qu'on n'avait pas l'habitude de voir pour parler
50:01des livres. Simplicité avec des Sol Génicides,
50:03des Marguerites Duras,
50:05c'est ça qui est très particulier.
50:07Pour moi c'est des images d'archives, parce que j'ai commencé
50:09à lire au moment où Apostrophe
50:11s'est arrêtée.
50:13Non, en revanche,
50:15je fais partie d'une génération, alors qu'il n'y a pas vu
50:17Apostrophe, mais qui a regardé
50:19des émissions qui sont inspirées
50:21beaucoup d'Apostrophe.
50:23Et d'une génération aussi
50:25où il se trouve qu'à
50:27je ne sais pas si on s'en souvient, mais à l'école primaire
50:29et au collège,
50:31je crois qu'il y avait une espèce
50:33de concours qui s'appelait les Dicodores, et qui
50:35était présidée par Bernard Pivot, et c'était
50:37une dictée qui était faite dans toutes les classes
50:39partenaires pour
50:41donner aussi l'importance
50:43de l'orthographe,
50:45de la grammaire, et de savoir bien écrire.
50:47Donc moi, pour ma génération,
50:49c'est plus...
50:51C'est ça que ça m'a apporté,
50:53au-delà du personnage
50:55public qu'il était, et que
50:57après, j'ai apprécié
50:59regarder et écouter.
51:01Henri Vernet, cette jonction entre
51:03public populaire et
51:05très érudit, quand même.
51:07Oui, c'est vrai que c'était assez frappant. Alors moi aussi, comme
51:09Patricia, j'ai appris à lire avant
51:11de connaître Apostrophe. Néanmoins,
51:13ça m'a appris à aimer les émissions littéraires. Il y a eu très
51:15peu d'émissions que je regardais comme ça régulièrement,
51:17et celles-là en faisaient partie, parce qu'à chaque
51:19fois, c'était du théâtre.
51:21Il y avait beaucoup d'esprit. Quand vous parlez justement
51:23de populaire et de plus érudit,
51:25par exemple, je me souviens, en effet, de l'émission,
51:27des émissions, d'ailleurs, avec Sol Yannitine,
51:29parce que c'était des monuments, on apprenait vraiment des choses.
51:31Et puis, c'était impressionnant
51:33d'entendre ce témoignage de quelqu'un, quand même,
51:35qui avait été reclus dans le silence pendant
51:37très longtemps. Et Pivot, ça avait
51:39amené ce genre de témoignage avec une grande
51:41simplicité. Il y avait aussi,
51:43quand on parlait de show, il y avait des joutes
51:45d'esprit qui étaient formidables. Moi, je
51:47me souviens très bien. Par exemple, il y a des gens dont j'apprécie pas,
51:49spécialement les livres, ou dont les livres me laissent
51:51indifférents. Dormesson, par exemple, je confesse.
51:53Mais j'adorais le personnage, j'adorais
51:55écouter Dormesson, et notamment
51:57son esprit.
51:59Notamment, une fois, avec François Sagan, aussi,
52:01où c'était génial,
52:03quand on les entendit, il savait leur donner de l'esprit.
52:05Parfois aussi, moi, c'est quelqu'un qui m'a
52:07énervé. J'avais assisté à une émission dont
52:09on a un peu parlé depuis,
52:11qui a fait polémique, mais dix ans, quinze
52:13ans après, qui était celle avec Gabriel Maznav.
52:15Je me souviens, moi, j'étais étudiant à l'époque.
52:17C'est une affaire qui l'a d'ailleurs beaucoup ébranlé.
52:19Après coup, parce qu'il a été
52:21soutenu de pédocriminalité.
52:23Ça m'a étonné que ce soit après coup, parce que sincèrement,
52:25moi, ça m'avait...
52:27Je n'étais pas le seul.
52:29On est en 90. Oui, en 90, mais vraiment, moi, ça avait fait
52:31bouillère, cette émission.
52:33Trop complaisant. Oui, complaisant.
52:35Mais pas que lui, d'ailleurs. Parfois, ceux qui étaient sur le plateau, aussi.
52:37Les auteurs invitaient.
52:39Mais parce que beaucoup de gens n'ont pas forcément
52:41relevé à l'époque, pour être honnête.
52:43Oui, enfin, il y avait quand même la fameuse
52:45Bromparadis qui était là. Mais bref, tout ça
52:47pour dire que c'était vraiment des
52:49morceaux de théâtre.
52:51Et c'était un plaisir, quoi.
52:53On goûtait le plaisir, en effet,
52:55de lire, de les écouter.
52:57Et puis, lui-même, franchement, son appétit
52:59de lecture, c'était formidable. Ce qui est très étonnant,
53:01moi, si je peux raconter juste un souvenir personnel
53:03que j'ai reçu sur une autre antenne,
53:05en 2012. Il tweetait
53:07déjà énormément.
53:09Et le romancier, la plume incroyable
53:11qui recevait tous ses grands auteurs,
53:13m'expliquait à quel point
53:15les 140 caractères, c'était un exercice
53:17vraiment qu'il amusait. Vous savez,
53:19la fameuse... de la contrainte
53:21naît la créativité. Et c'était...
53:23Voilà, c'est ça aussi. Il n'opposait pas les deux.
53:25Il n'opposait pas le classique
53:27et le moderne, y compris
53:29sur ces nouvelles technologies
53:31qui réinventent aussi une partie
53:33de l'écriture et de la lecture.
53:35On sentait,
53:37à travers ses émissions
53:39et même à travers ses interviews,
53:41le plaisir du mot.
53:43C'est-à-dire qu'il
53:45savait nous communiquer. C'est ça qui est
53:47le plus fort. Cette gourmandise
53:49vis-à-vis de la littérature.
53:51Et on était embarqués,
53:53même à écouter des auteurs
53:55effectivement qu'on n'appréciait pas
53:57ou d'autres qu'on découvrait. Mais on était embarqués
53:59dans un espèce de...
54:01Comme si c'était un bon dessert
54:03en fin de repas qu'on appréciait
54:05et on l'écoutait.
54:07La bonne bouffe.
54:09Il créait
54:11avec nous quelque chose
54:13qui était assez magique
54:15à son époque en plus.
54:17J'ai appris aussi en disant diverses choses cet après-midi
54:19que quand il postule au Figaro littéraire en 1958,
54:21il ne brille pas tellement
54:23sur Aragon et autres,
54:25mais sur le Beaujolais et le Caquillon.
54:27J'ai appris ce qu'était le Caquillon.
54:29Il a donné la bonne réponse.
54:31C'est un tonneau de 10 litres.
54:33C'est amusant à quel point
54:35ce début de carrière démarre.
54:37C'est un gourmand de la vie dans tous ses aspects.
54:39Quand on parle de produits,
54:41j'aimais bien Nabokov.
54:43J'avais suivi l'émission avec lui.
54:45J'avais appris bien après qu'en effet,
54:47le fameux thé qui se faisait servir, c'était du whisky.
54:49J'avais bouillé sur le coup.
54:51Lille en Allemagne,
54:53est-ce que c'est la une de Libé demain ?
54:55Oui, épilogue.
54:57Et le Parisien ?
54:59C'est également Bernard Pivot,
55:01l'homme qui a fait aimer les livres.
55:03Et le livre à propos, celui de Patricia Lémonière,
55:05je vous le redonne au cœur du chaos aux éditions.
55:07Arthaud, merci beaucoup à tous les trois.
55:09Demain, les informés,
55:11c'est à 9h le matin avec Célia Brachlia et Renaud Deslis.
55:13Nous, on sera là dès 20h.
55:15Bonne soirée.