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00:00 *Musique*
00:07 20h21, France Info, les informés, Jean-François Ackilly.
00:13 Bonsoir Emmanuel Macron sur le terrain, acte 2 avec et sans casserole, vous le verrez un président qui se préfère chahuter
00:21 plutôt que planquer à la une des informés.
00:23 On a également une hausse de 100 à 230 euros net mensuel pour les profs, voire plus.
00:30 Le compte y est-il ?
00:32 Nous reviendrons sur la fin du retrait de points pour les excès de vitesse.
00:37 Le gouvernement en passe de ne vouloir plus emmerder, les français nous poseront la question.
00:42 Les informés avec Nathalie Moret, journaliste politique au bureau parisien du groupe Ebra,
00:49 les grands titres de la presse quotidienne régionale de l'Est de la France.
00:52 Je précise que le président Emmanuel Macron vous a accordé hier une interview exclusive dans l'avion qui le maniait en Alsace.
01:01 Mariam Pirzadeh, journaliste chroniqueuse à France 24, Charles Sapin, journaliste politique à l'hebdomadaire Le Point, bonsoir.
01:12 Et Jean-Sébastien Ferjou, fondateur et directeur d'Atlantico.
01:18 Ravi de vous recevoir tous les quatre ce soir, nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
01:21 Emmanuel Macron, deuxième jour sur le terrain après l'usine dans le Barin hier et son concert de Casserole.
01:30 Voici l'école aujourd'hui dans Leraud et un comité d'accueil de manifestants repoussé au loin
01:37 avant la visite présidentielle au collège Louise Michel dans la commune Sévenol de Gange
01:42 pour y annoncer des hausses de salaires pour les enseignants, nous les détaillerons tout à l'heure.
01:47 Des opposants donc maintenus à distance, ce qui a donné lieu à ce bref échange entre le chef de l'État
01:54 et le député La France insoumise du Cru Sébastien Romme. Regardez, écoutez bien, tendez l'oreille.
02:01 {— Effectivement, elle est un peu loin. On l'entend pas. Mais elle est là. — On ira la voir. — Mais on peut aller la voir, moi.
02:07 — Je sais pas ce qui vous attend, hein. — Moi, je me vois toujours devant, si les gens sont prêts à parler.
02:10 — Je sais pas ce qu'ils sont prêts à parler. — C'est pour juste les œufs et les casseroles. C'est pour faire la cuisine, chez moi.
02:16 — Non, non, non. Je pense que les gens sont prêts à parler. — Voilà. Donc le député La France insoumise qui dit
02:20 « La résistance est un peu loin. On l'entend pas. Elle est là. » Et le président qui répond « Nathalie Moret, les œufs, les casseroles,
02:26 c'est juste pour faire la cuisine chez moi ». Bref, circuler, j'ai pas envie de discuter avec ça, quoi, grosso modo, non ?
02:31 — Alors il l'a fait en partie hier en Alsace. Moi, quand je l'ai vu, donc il était sur le trajet pour partir en Alsace,
02:39 il savait déjà à l'heure où je lui parlais que des concerts de casseroles l'attendaient en Alsace. Et il était assez impatient,
02:48 j'allais dire, de se confronter aux Français, parce qu'il est dans une période où il dit que c'est à lui d'aller faire le job,
02:57 d'aller se confronter aux gens et d'aller leur expliquer pourquoi cette réforme est populaire.
03:00 — C'est ce qu'il vous a dit dans l'avion, hein. C'est ce qu'il vous a confié. 40 minutes, 45 minutes d'interview.
03:04 — Vous l'avez trouvé comment, le président de la République ? — Je l'ai trouvé très lucide sur la situation. J'insiste sur ce thème-là,
03:11 parce que c'était pas forcément l'avis que j'en avais personnellement avant de le rencontrer. Je l'ai trouvé très lucide, effectivement.
03:17 Il a détaillé l'état d'esprit des Français, etc., assez longuement. Je le retranscris dans l'interview. Je l'ai trouvé déterminé,
03:24 déterminé à continuer son projet et à effectivement tourner la page des retraites, et en tous les cas à aller de l'avant et à avancer.
03:31 Ça aussi, il le dit. Et je l'ai trouvé inquiet, dans une certaine mesure, sur les tensions du pays, parce que le fait d'être lucide,
03:39 ça va aussi avec une inquiétude, une inquiétude sur les tensions et qui lie aussi à un problème démocratique dans le pays.
03:45 — Jean-Sébastien Ferjou, les œufs, les casseroles, c'est pour faire la cuisine. Il y a le style Macron sur le terrain, hein.
03:51 Il fait de l'ironie, pratique l'ironie. — Oui. Je suis pas certain qu'il soit très habile politiquement.
03:58 On lui demande pas spécialement de le commenter. D'ailleurs, que peut-il faire ? Ça existe, c'est là.
04:05 Mais je trouve qu'il crée quelque chose de très personnel dans l'affrontement avec les Français, parce qu'en plus, il est souvent dans le jeu.
04:12 Il est dans le jeu. Il ne dit pas « nous ». Il ne dit pas « nous » avec la majorité, ou « le gouvernement et moi-même »,
04:17 ou avec la première ministre, ou... C'est sa réforme des retraites. C'est son courage, c'est son impopularité.
04:22 — C'est moi, président. — Oui, mais incidemment, comme il ne représente pas grand-chose politiquement, au sens où je veux dire
04:28 Nicolas Sarkozy ou François Hollande ont pu être confrontés à des mouvements de colère, d'exaspération, de détestation peut-être eux-mêmes,
04:34 mais ils incarnaient quelque chose politiquement, c'est-à-dire que si vous étiez un électeur de gauche, vous pouviez être exaspéré
04:39 par cet homme de droite qu'est Nicolas Sarkozy. Là, Emmanuel Macron, c'est juste que vous êtes exaspéré par Emmanuel Macron
04:44 et rien d'autre qu'Emmanuel Macron. Et il sur-accentue cet enjeu-là par l'emploi du jeu permanent et avec un petit côté bravache,
04:52 il faut bien le dire. Parfois, je pense qu'il aime l'adversité. Vous le disiez. Il était presque impatient d'aller se confronter.
04:57 On peut lui reconnaître effectivement un courage. Ça peut être une qualité. Mais je trouve que la manière, la mélodie sur laquelle
05:06 il le joue, en réalité, aggrave plus les choses qu'elle ne vise à les apaiser.
05:11 – Mariame Pirsadet, c'est le président qui veut casser l'image du chef de l'État emburé, qui va au contact avec peut-être le risque
05:19 d'avoir des œufs cassés. – Mais il le savait. C'est ce qu'il disait dans l'avion, notamment, qu'il s'attendait à ça.
05:25 Il ne s'attendait pas à autre chose. C'est un Emmanuel Macron qui revient sur le terrain local.
05:29 C'est vrai que ces derniers temps, il était très présent sur la scène internationale. Donc c'est se confronter à la France aussi,
05:35 qui n'est pas à Paris. On lui reproche beaucoup ça. Comme le disait Jean-Sébastien, c'est un président qui représente un peu…
05:44 Voilà, c'est pas péjoratif, mais une sorte de parisianisme dans sa tour d'ivoire, à l'Élysée, qui est complètement barricadé,
05:51 qui n'est pas conscient des réalités quotidiennes des Français. Et donc, effectivement, retourné sur le terrain,
05:56 il savait qu'il n'allait pas avoir un comité d'accueil favorable. Effectivement, il y a une forme de courage.
06:01 Et c'est montré que, voilà, il est là, il va être là jusqu'en 2027. Qu'il l'ait, il l'a répété de toute façon, hors de question de dimissionner.
06:09 Et voilà, c'est reprendre un petit peu des couleurs dans un territoire qu'on pouvait penser qu'il aurait pu… qu'il avait délaissé.
06:17 – Charles Sapin, il a intérêt à faire ça, Emmanuel Macron ?
06:21 – En tout cas, c'est une stratégie qu'il aime bien. Après une séquence où il a laissé sa première ministre en première ligne,
06:27 pendant toute cette séquence des retraites, là, il veut reprendre la main. Et pour ce faire, il fait quelque chose
06:33 qu'il a déjà fait à de maintes reprises durant son premier quinquennat, et qu'il reproche d'ailleurs à sa ministre
06:38 de ne pas avoir fait pendant les retraites, aller au contact. On s'en souvient, après les Gilets jaunes, c'est déjà ce qu'il avait fait.
06:46 Et il essaye de sortir de cette nasse en cassant cette image d'un pouvoir renfermé, bunkerisé à l'Élysée.
06:54 Ce qui est intéressant, c'est quand on écoute les différents confrères, et je parle sous le contrôle de Nathalie,
06:58 qui était présente lors de son déplacement, il y avait cette image d'un président qui n'essayait pas d'éviter la confrontation,
07:03 et qui, au contraire, allait vraiment au contact, quitte à assumer des images qui peuvent paraître terribles,
07:10 en termes de gens qui insultent, qui alpaguent le président. Mais il y a quelque chose que le président veut donner
07:16 comme image qui est plus importante que ces images négatives, c'est le côté "le président ne se laisse pas enfermer,
07:21 est en mouvement, pourquoi c'est capital pour lui ?" Parce qu'on s'en souvient, que ce soit en 2017 et d'une certaine manière en 2022,
07:27 le totem d'Emmanuel Macron, c'est la réforme. Et quand on voit son décrochage de popularité, il est dû évidemment
07:34 à un fort cortège d'opposition à sa réforme, mais aussi à une érosion de ses fidèles, qui ont vu qu'il était d'une certaine façon empêché,
07:42 et que certaines réformes étaient repoussées, et il fallait qu'il casse cette histoire-là.
07:47 – Jean-Sébastien Ferjou ?
07:48 – Après on en revient toujours à la question, il continue à nier le fait qu'il y ait une crise démocratique.
07:53 Et toute la question c'est, sommes-nous dans un conflit social comme nous avons pu en connaître,
07:57 parce que c'est une grande spécialité française, et notamment sur des réformes des retraites, ou le CPE, la loi travail,
08:03 où on en a connu beaucoup, ou autre chose, autre chose de plus fondamentale.
08:07 Est-ce que là on est dans quelque chose, et on le voit bien, parmi les gens qui étaient face au président de la République,
08:12 certains lui parlaient de déni de démocratie, lui disaient hier en Alsace que l'ambiance était délétère,
08:17 lui disaient "mais est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous êtes en train de faire à notre système politique ?"
08:22 Lui-même c'est autre chose que de penser qu'une réforme est injuste, ou qu'elle est inefficace d'ailleurs,
08:26 parce que là il cumule un peu ses doubles peines sur la réforme des retraites.
08:31 Et cette question-là, elle reste entière, et on va bien voir si dans les semaines et les mois qui viennent,
08:36 il n'y a pas quelque chose de beaucoup plus fondamental.
08:38 Moi je pense effectivement qu'il y a quelque chose qui se joue plus sur le terrain de la crise démocratique.
08:42 Allez, 20h et presque 12 minutes sur France Info, le Fil Info, c'est avec vous Sophie Echelle.
08:49 Emmanuel Macron poursuivait cet après-midi son déplacement dans l'Hérault, lors d'échanges avec des collégiens et des professeurs à Gange.
08:56 Le chef de l'État a annoncé une hausse des salaires pour tous les enseignants, sans condition dès la rentrée prochaine,
09:02 augmentation de 100 à 230 euros net par mois.
09:05 Emmanuel Macron a ensuite fait une étape surprise dans la petite commune de Pérolle, toujours dans l'Hérault.
09:10 Lors d'un bain de foule, il a assuré qu'il n'allait pas démissionner, qu'il faudrait attendre 2027 pour cela.
09:16 Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, appelle à trois jours de trêve, au moins au Soudan, pour la fin du Ramadan,
09:22 alors que les combats entre militaires et paramilitaires durent depuis plus de six jours maintenant,
09:27 plus de 330 morts selon l'Organisation mondiale de la santé, et des milliers de blessés.
09:32 La réclusion criminelle à perpétuité requise, contrat San Diab unique accusé au procès de l'attentat de la rue Copernic à Paris en 1980,
09:40 quatre morts et une cinquantaine de blessés devant la synagogue.
09:43 Le Libano-Canadien de 69 ans, absent à l'audience, a toujours clamé son innocence.
09:48 Le verdict est attendu demain, en fin de journée.
09:51 Du décollage réussi, mais explosion en vol, c'est un demi-succès pour la fusée Starship,
09:55 la plus grande du monde avec ses 120 mètres de haut, qui a décollé tout à l'heure du Texas avant d'exploser.
10:01 Le patron de SpaceX, Elon Musk, félicite ses équipes et promet un nouvel essai dans les prochains mois.
10:16 Autre extrait à Gange, dans l'héros sur le terrain, Emmanuel Macron interpellé durement sur les retraites, répond avec l'éducation.
10:26 C'est normal que la colère s'exprime, il faut continuer à avancer.
10:30 Là on va aussi continuer à avancer sur les projets d'école et tenir les engagements.
10:34 Je pense que c'est important aussi de montrer qu'on réinvestit très fortement dans notre école, dans nos enseignants.
10:39 On va faire des avancées, des investissements qui sont historiques.
10:43 On peut les faire aussi parce qu'on prend des décisions qui sont courageuses à côté.
10:46 Et on ne peut pas faire ces choses-là si on ne prend aucune décision dans la vie.
10:50 Nathalie Moré, pour répondre à ce qui a été évoqué précédemment sur ce plateau,
10:54 il est conscient, le président Emmanuel Macron, du climat délétère, de cette espèce de fracture avec l'opinion publique ?
11:00 Absolument. C'est une des premières questions que je lui ai posées.
11:04 Et il dit "Oui, je vis dans ce pays, je le connais, je me bats pour lui, j'ai effectivement conscience de ce qui se passe".
11:11 C'est là où je vous disais qu'il était extrêmement lucide.
11:14 Lui, il en fait une lecture qui peut être sujet à caution,
11:20 mais il a tout à fait conscience que la réforme des retraites n'est pas ou mal acceptée.
11:26 Mais lui, il est là, il revient hier pour parler d'industrialisation et aujourd'hui pour parler d'éducation,
11:34 en disant "Mais regardez, c'est la clé des réformes, c'est en travaillant plus et en produisant des richesses
11:40 qu'on va faire en sorte qu'il y ait le plus de richesses, qu'on ne réindustrialise notamment dans l'Est de la France,
11:47 qu'on va plus payer les profs, qu'il va y avoir plus de moyens pour l'hôpital".
11:51 C'est tout ça qu'il essaye de décliner. Il l'a fait dans l'Est, il l'a fait dans le Sud.
11:55 Je pense que la semaine prochaine, il le fera dans d'autres régions de France.
11:58 C'est ce qu'il essaye de porter. Et quand on lui dit "Mais quand même, c'est difficile", etc.,
12:04 il dit "Mais oui, mais j'ai bien conscience aussi que les Français veulent être plus associés".
12:08 Et c'est aussi pour ça qu'il justifie le fait qu'il rentre dans l'arène.
12:11 Parce que la question qui est posée, c'est "Est-il à l'écoute ? Oui, Jean-Sébastien Ferjou".
12:14 Le problème, c'est que oui, le raisonnement, on peut le valider, bien sûr.
12:17 On peut dire "Oui, il faut savoir prendre des décisions courageuses pour se donner des marges de manœuvre budgétaires ailleurs".
12:21 Sauf que là, un calcul très simple permet de voir que ça ne tient pas.
12:24 Parce qu'admettons même que cette réforme permette d'économiser 10, 12, peut-être même 15 milliards.
12:29 Soyons fous, moi je ne crois pas que ce sera le cas.
12:31 Bref, admettons, le déficit public de l'État, c'était 165 milliards, plus 22 milliards, me semble-t-il,
12:40 sur les dépenses de fonctionnement courants.
12:42 Donc moi, je suis absolument pour le fait d'investir dans l'école en France.
12:45 Je pense que les enseignants sont très mal payés depuis très longtemps.
12:48 Mais nous ne nous sommes pas donné les marges budgétaires pour le faire.
12:51 Ce n'est pas parce que le pays est à feu et à sang à cause de cette réforme de retraite
12:54 que nous avons retrouvé des marges budgétaires.
12:57 Et d'ailleurs, on va bien voir la note, parce que ce serait quand même la grande ironie de l'histoire.
13:00 Moudiz doit se prononcer demain sur, vous savez, abaisser ou pas la note de la France.
13:06 La grande ironie serait que finalement, malgré la réforme des retraites, la note de la France soit abaissée.
13:11 Est-il à l'écoute, le Président de la République ?
13:13 On va rester sur les questions budgétaires, vous avez raison de les soulever, Jean-Sébastien Ferjou.
13:17 Est-il à l'écoute, Mariam Pirzadeh, ou ce qu'on disait ce matin, c'était sur France Inter,
13:22 Laurent Berger, le secrétaire national de la CFDT ?
13:25 Quand on entend, il faut écouter. Et encore, je crois qu'hier, le Président de la République a eu l'occasion d'entendre.
13:31 Mais il n'a pas écouté. Il a dit que ce n'est pas les casseroles qui gouvernent.
13:34 Mais c'est arrêter la provocation. Donc non, ce n'est pas fini. Il y a un 1er mai qu'on veut massif, qu'on veut international.
13:40 Pourquoi c'est une provocation, cette phrase ? Ce n'est pas les casseroles qui gouvernent ?
13:43 Non, ce n'est pas avec des bruits de casserole. Parce que ce qui s'exprime derrière le bruit de casserole, c'est la réalité du monde du travail.
13:47 C'est comme derrière une manifestation. Ce n'est pas un chiffre, la manifestation.
13:50 C'est de l'incarnation de la réalité du monde du travail des gens qui, aujourd'hui, ont des conditions de travail qui ne permettent pas d'aller jusqu'à 64 ans, ont des salaires trop faibles, etc.
13:59 M.Pierre Zadé, est-ce qu'il écoute, est-ce qu'il entend ? C'est la question qui est posée.
14:02 Et ce que vous disiez, Nathalie Mauret, c'est qu'il est conscient, le chef de l'État, de ce qui se passe dans le pays. C'est une espèce de malentendu.
14:09 Est-ce qu'il écoute la colère de la rue ? Sûrement. Est-ce qu'il l'entend ? Oui, effectivement, non.
14:17 Et lui, il a voulu aller jusqu'au bout de sa réforme. Il la sait, elle est extrêmement impopulaire.
14:22 Selon les sondages, plus de 60% des Français sont contre cette réforme. Voilà ce qui est mal passé.
14:28 Mais ça va au-delà de la réforme des retraites, en fait. Je pense que, déjà, il y a un problème sur sa personne.
14:33 Il est assez impopulaire. J'ai l'impression que plus ça va et plus c'est lui, en fait, qui est visé.
14:40 Donc, bien sûr que non, il ne l'entend pas. Mais au-delà de cette réforme, il y a la valeur du travail, il y a l'inflation, il y a les soucis quotidiens des Français.
14:46 Et ça, on peut peut-être le reprocher de ne pas avoir entendu ce désespoir qu'il y a de plus en plus de familles en France.
14:55 Oui, là-dessus, Charles Sapin, sur le malentendu, j'insiste sur ce mot, c'est finalement un dialogue de sourds.
15:02 Le président dit qu'il l'entend, qu'il y va sur le terrain pour expliquer qu'il faut réformer. Et le pays lui dit stop, retire ta loi, en fait.
15:09 Et c'est un dialogue de sourds entre une partie de la population et le chef de l'État.
15:14 Oui. On n'en sort pas. On n'en sort pas. On n'en sort pas. Et puis même, on n'en sort pas depuis plus longtemps que cette réforme des retraites,
15:22 puisque finalement, les Français et la colère qui est exprimée ne se cristallisent pas uniquement sur le report de l'âge à 64 ans.
15:31 On voit bien que derrière cette réforme, on voit une crise beaucoup plus large de personnes qui voient les charges augmenter,
15:40 le pouvoir d'achat baisser, des services publics dégringolés, un président qui s'était présenté comme réformateur dépassant les clivages droite-gauche pour apporter des solutions.
15:50 Et on voit que la situation, à 6 ans après sa première élection, n'avance pas.
15:54 En fait, le problème, même social, est beaucoup plus large que la réforme des retraites. Et les étincelles qui ont produit les Gilets jaunes sont encore là.
16:07 – Là-dessus, Nathalie Moret, je reviens avec vous, avec l'interview qu'il vous a accordée.
16:12 Vous dites qu'il y a une prise de conscience d'Emmanuel Macron sur l'état de l'opinion publique, sur la colère des Français.
16:21 Et pourtant, il met la marche avant et il ne veut pas revenir sur quoi que ce soit.
16:27 Pour lui, il est intimement convaincu, persuadé que la solution se situe ailleurs.
16:32 – En fait, c'est même un terme qui, dans l'interview, il le répète de nombreuses reprises.
16:37 Il dit "il faut avancer, il faut absolument avancer".
16:40 Lui, il est convaincu, dit-il, que le désespoir qu'il constate chez une certaine partie de la population
16:47 est nourri par la désindustrialisation, par les problèmes de pouvoir d'achat, par tout ça.
16:54 Et il dit "c'est ça qu'on est en train de régler".
16:56 Alors, il recontextualise, effectivement, dans l'interview, qui est assez dense, tout ce qu'il est en train de faire.
17:01 Et c'est effectivement très, comment j'allais dire, très clair dans son esprit.
17:07 Après, le problème d'Emmanuel Macron, c'est qu'il est absolument certain d'avoir raison.
17:13 Donc, quand on est certain d'avoir raison, c'est forcément difficile.
17:18 C'est comme s'il dit "de toute façon, j'ai raison, donc je vais sur le terrain
17:22 et je vais expliquer moi-même, personnellement, ce que vous n'avez pas compris".
17:26 – Qu'est-ce qui coince, alors ?
17:27 – Alors, effectivement, il y a un certain nombre de gens chez qui ça fonctionne.
17:31 Et le but, c'est de récupérer une partie de l'électorat,
17:34 notamment de droite modérée, qui pour l'instant, est un peu perdue.
17:36 – Jean-Sébastien Ferjou.
17:38 – C'est là où on est face à une question démocratique fondamentale.
17:41 Admettons qu'une majorité de Français soient tous un ramassis d'ignares
17:45 qui ne comprennent rien à leur propre avenir.
17:47 Admettons, si vous avez une majorité de gens qui même souhaitent l'immobilisme,
17:50 est-ce que la démocratie, c'est de respecter la loi de la majorité,
17:54 ou c'est de dire "je fais votre bien malgré vous et nous avançons en marche française" ?
17:57 – Quelle est la réponse, Jean-Sébastien Ferjou ?
18:00 – Moi, je crois que la loi de la majorité, elle est très claire en démocratie.
18:03 Et là, pour le coup, autant je fais partie de ceux qui disent
18:05 "il faut absolument respecter la légitimité de l'élection d'Emmanuel Macron"
18:08 et ceux qui ont voté pour lui, ont voté pour lui,
18:10 quand bien même c'était pour éviter Marine Le Pen.
18:12 À un moment, il faut assumer ses choix et ne pas être dans l'immaturité.
18:15 Si on préfère Emmanuel Macron au risque que représente Marine Le Pen,
18:17 alors on choisit Emmanuel Macron et tout ce qui va avec.
18:19 En revanche, je pense que lui ignore ce truc fondamental,
18:22 mais parce que le macroniste, tout simplement, c'est un syncymoniste.
18:25 C'est cette notion d'experts qui savent mieux que les autres
18:28 et qui prétendent, parce que c'est le modèle technocratique français,
18:31 faire le bien des gens malgré eux.
18:33 Mais ça, ça marche peut-être quand vous avez un bilan qui est extraordinaire,
18:36 mais vous y faisiez référence tout à l'heure, l'hôpital ça marche pas,
18:39 les français vont à l'hôpital, ils voient bien que ça ne marche pas,
18:41 l'école ça ne marche pas, l'industrie ça ne marche pas,
18:44 on n'est pas en train de réindustrialiser le pays.
18:46 Quand vous voyez l'état de l'énergie lié à des décisions qui ont été prises,
18:50 c'est pas que la guerre en Ukraine, c'est vraiment le mécanisme
18:52 de formation des prix qu'on a choisi.
18:54 Ça ne fonctionne pas.
18:55 Donc arriver en disant "je sais mieux que vous ce qui est bon pour vous"
18:58 avec en plus des hypothèses budgétaires absurdes,
19:00 parce que l'intelligence artificielle, je vais vous dire,
19:02 les hypothèses budgétaires sur la productivité à 15 ans,
19:04 c'est complètement idiot.
19:06 Oui, c'est impossible à réaliser.
19:07 Parce que c'est ça qui est au cœur de la mécanique intellectuelle
19:10 sur l'équilibre ou non du régime des retraites.
19:12 Nous restons sur cette visite dans l'héros avec une autre séquence à venir.
19:15 20h20, deux minutes sur France Info.
19:17 Tout d'abord, retour du Fin Info avec vous, Sophie Echelle.
19:20 En déplacement dans l'héros, aujourd'hui, Emmanuel Macron a annoncé
19:24 une augmentation des salaires pour tous les enseignants,
19:27 sans condition, dès la rentrée prochaine,
19:29 une hausse de 100 à 230 euros net mensuel.
19:32 Le président de la République qui a été accueilli
19:34 par un millier d'opposants à la réforme des retraites,
19:37 des manifestants tenus à l'écart par les forces de l'ordre,
19:40 manifestants qui, cette fois, n'étaient pas munis de casserole,
19:43 un arrêté préfectoral interdisait les dispositifs sonores portatifs.
19:47 En parallèle de ce déplacement, plusieurs actions coup de poing,
19:50 aujourd'hui, des opposants à la réforme des retraites,
19:53 des barrages filtrants, des occupations de voies de chemin de fer
19:56 ou encore des manifestations.
19:57 Ils étaient plusieurs milliers à Rennes, par exemple.
19:59 Les principaux syndicats de la SNCF avaient notamment appelé
20:02 à une journée de la colère cheminote avec des perturbations limitées.
20:06 Par ailleurs, depuis le début des manifestations
20:08 contre la réforme des retraites, l'IGPN a engagé 59 enquêtes judiciaires
20:12 Sur France Info, sa chef précise que des sanctions vont être proposées
20:16 aux préfets de police contre l'unité de la Bravem, la brigade motorisée,
20:20 après les insultes et les menaces de plusieurs de ses agents
20:23 contre des manifestants.
20:24 Face à la pollution de l'eau, l'ANSES interdit désormais
20:27 les principaux usages du S-méthylachlor, un puissant herbicide agricole.
20:32 Des dérivés chimiques ont été détectés au-delà des limites
20:35 autorisées dans les eaux souterraines.
20:36 La FNSEA avait réclamé son maintien faute d'alternative.
20:41 France Info
20:43 20h, 21h, les informés, Jean-François Aquiline.
20:49 Et puis il y a eu aujourd'hui la visite surprise, l'anti-séquence casserole.
20:53 Après avoir quitté Gange, Emmanuel Macron s'arrête, sans prévenir,
20:57 cet après-midi dans les rues de Pérols.
20:59 Et là, le bain de foule retrouve des marques plus classiques
21:02 que le président commente lui-même.
21:05 Regardez comment sont les gens. Certains sont d'accord, d'autres pas d'accord.
21:09 Mais le pays, il est plutôt à l'image de ce que vous voyez dans ce village.
21:12 J'étais pas prévu, j'arrive, ben voilà, il y a des gens qui sont contents,
21:16 il y a des gens qui sont pas contents. Vous allez au contact.
21:19 Merci madame. Eh ben voilà, madame, elle est pas contente.
21:23 Mais voilà, mais elle le dit avec le sourire, c'est déjà plus sympa.
21:28 Je vais pas démissionner, je vous rassure.
21:30 Mais je vous rassure, ça n'arrivera pas. Il faudra attendre 2027.
21:32 Je ne vais pas démissionner, précise Emmanuel Macron à Pérols, face à la population.
21:37 Charles Sapin, c'est comme pour dire, voyez, quand je me promène librement,
21:41 sans comité d'accueil de la CGT ou autre opposant, je peux parler normalement.
21:45 C'est le pays réel, c'est ce que c'est de démontrer le président de la République ?
21:49 Oui, tout à fait, et avec toujours cette idée d'aller au contact.
21:53 Ce qui est intéressant, c'est cette phrase "je ne démissionnerai pas".
21:56 C'est vrai qu'en sortant de cette séquence,
21:59 en fait Emmanuel Macron avait pas 200 cartes dans les mains.
22:03 C'est vrai que la démission n'a jamais été une carte, à mon avis, qu'il a envisagée.
22:08 Ce n'est pas dans son caractère et on ne voit pas très bien ce qui justifierait une démission du président de la République.
22:13 Mais c'est pour ne pas parler des autres cartes qu'il ne peut pas abattre sur la table.
22:17 La dissolution, vous avez vu tous les différents sondages qui montrent que ce serait un désastre pour la majorité.
22:23 Donc, manque de bol, la dissolution, pas possible.
22:26 Il y a évidemment le remaniement avec le changement de Premier ministre.
22:28 Mais là aussi, c'est compliqué. Il n'y a personne sur le banc de touche.
22:31 Et la gauche de la majorité plus les alliés, on pense aux déclarations de François Bayrou,
22:36 sont montées au front pour défendre Elisabeth Borne,
22:39 malgré les nombreuses incompréhensions entre Emmanuel Macron et la Première ministre,
22:44 et les différences de stratégie.
22:45 Donc, finalement, il dit ça, il dit "je ne démissionnerai pas" pour ne pas dire qu'il n'a pas beaucoup de cartes dans les mains,
22:52 à part le statu quo, et essayer d'attendre que tout ça se tasse.
22:57 Parmi les réactions à ces déplacements présidentiels, sont-ils courageux ?
23:02 Question posée ce matin au député RN de la Somme, Rassemblement National, Jean-Philippe Tanguy,
23:08 qui était l'invité politique de France Info.
23:11 Non, mais ce n'est pas courageux d'aller voir les électeurs.
23:14 Ce qui est courageux, c'est de prendre des bonnes décisions pour le pays,
23:17 y compris quand elles vont contre son idéologie, y compris quand elles vont contre les intérêts de ceux qui l'ont porté au pouvoir.
23:23 Donc, ce qui serait courageux pour M. Macron, c'est qu'une fois dans sa vie,
23:25 il dise "je me suis trompé", non seulement pas qu'il le dise, qu'il le pense et qu'il le fasse.
23:30 Nathalie Moré, ce n'est pas au menu ça, "je me suis trompé". Non, ce n'est pas dans l'ADN du président de la République.
23:35 D'abord, ce n'est pas dans l'ADN, mais dans l'interview, il dit qu'il corrige des choses.
23:40 Il dit à plusieurs reprises qu'il a corrigé, notamment sur cette réforme des retraites,
23:44 parce que je vous rappelle qu'elle était prévue à 65 ans, et que c'est justement en allant sur le terrain l'an dernier à Denain,
23:51 où il était ressorti en disant "bah non, c'est 64 ans, parce que 65 ans, ça ne passe pas".
23:55 Il dit aussi qu'il a changé et évolué sur la façon de faire vivre la démocratie dans notre pays,
24:02 en prenant l'exemple des conventions citoyennes sur le climat.
24:06 Il dit, pour la convention citoyenne sur la fin de vie, on a changé de méthode et ça fonctionne mieux.
24:10 Et il dit "oui, je revendique parfois d'essayer de me tromper, mais je repars parce qu'il faut avancer".
24:15 C'est toujours cette problématique-là, et c'est là, on repart, on avance, etc.
24:19 Et sur la réforme des retraites, il revendique d'avoir la bonne solution, après avoir échangé et avoir entendu, dit-il.
24:25 Alors ce qui se produit aujourd'hui, c'est que les ministres eux-mêmes ne sont pas épargnés.
24:30 Le village du service national universel, le SNU, qui devait se tenir à Nantes hier, a dû fermer ses portes,
24:37 une heure après son ouverture, du fait d'une manifestation,
24:41 ce qui a provoqué forcément la colère de Sarah El Haïry, la secrétaire d'État en charge de la Jeunesse,
24:48 invitée ce matin de Cyril Viguier dans le territoire d'info sur TV5 Monde.
24:52 Vous savez, moi je suis très très en colère pour ce qui s'est passé hier à Nantes.
24:56 En colère parce que la démocratie, ce n'est pas ça.
24:59 C'est le respect du débat, de l'échange, et dans le fond, ce village et SNU, c'est la 9ème ville de France qui le fait.
25:07 Ils s'arrêtent tous les mercredis et tous les samedis dans nos villes et dans nos villages, dans nos centres-bourgs,
25:12 pour présenter cette jolie opportunité qu'est le service national universel, qui est d'abord un service civil.
25:17 Mais c'est la première fois qu'il doit fermer, non pas parce qu'il y a une manifestation en face, c'est légitime.
25:23 C'est légitime de manifester, c'est légitime de ne pas être en accord ou en phase, mais c'est illégitime de casser, de violenter ou d'intimider.
25:32 – Là-dessus, Jean-Sébastien Sferjou, est-ce que vous diriez qu'aujourd'hui,
25:35 le pays est empêché, du moins dans la façon de gouverner, dans sa marche normale, dans l'exercice de la démocratie ?
25:45 – Moi je pense qu'il n'y a pas de démocratie directe, qu'il n'y a qu'une démocratie représentative et donc des corps intermédiaires.
25:54 Mais c'est un défi collectif, parce qu'on ne peut pas être dans une logique de happening et d'interpellation permanente.
25:58 Regardez la jeune femme qui a interpellé Elisabeth Borne hier, elle a le droit de donner son avis, c'est pas la question.
26:03 Tout le monde se sent détenteur de la vérité, tout le monde parle au nom du peuple, des jeunes, de je ne sais pas qui.
26:08 Non, il faut bien faire la distinction entre les jeunes et des jeunes, si on parle de ça.
26:13 Et cette logique de happening permanent, elle est en train de nous entraîner vers le fond.
26:17 Et c'est là où peut-être il y a une responsabilité particulière de tout le monde, mais d'Emmanuel Macron,
26:21 parce que lui, il est le garant des institutions. Donc lui devrait prendre en compte cet état du pays.
26:26 C'est une réalité, le pays est dans cet état-là, regardez, on en a partout contesté.
26:30 – Mais quand vous dites prendre en compte, c'est-à-dire concrètement, qu'est-ce qu'il doit faire à vos yeux ?
26:34 – Je pense qu'il faut plus d'apaisement, on ne peut pas juste dire "j'ai raison".
26:38 À un moment, peut-être a-t-il raison intellectuellement, la réalité politique, elle est autre.
26:43 Ça ne veut pas dire non plus qu'il faille renoncer à faire toutes les réformes.
26:47 Ça veut dire qu'on est obligé, il y a des conversations, vous savez, c'est comme dans une famille ou dans un couple,
26:50 il y a des conversations, il ne vaut mieux pas les avoir, parce qu'une fois que vous les avez eues,
26:53 vous ne pouvez pas retirer ce qui a été dit. Et là, il y a des choses qui sont en train de se déverser en France,
26:57 sur nos institutions, sur la légitimité de X ou X institutions, du conseil constitutionnel, etc.
27:02 Toutes ces conversations qu'on est en train d'avoir à ciel ouvert, je pense que ce sont des conversations
27:06 qui nous fragilisent collectivement et qui nous fragilisent d'autant plus qu'il n'y a pas de majorité alternative,
27:11 comme je vous le disais, et que personne n'a pas été capable de reconstruire des corps intermédiaires.
27:15 Et Emmanuel Macron y a largement contribué. Il n'est pas responsable de l'état des partis ni des syndicats,
27:19 mais il est responsable de n'avoir rien fait pour leur permettre de se reconstruire.
27:23 – Allez, dans la deuxième partie des "Informer" de France Info, nous resterons sur cette contestation
27:28 contre la loi retraite qui va se poursuivre, les hausses de salaire pour les enseignants,
27:34 nous entrerons dans le détail. Il est 20h30 sur France Info.
27:38 [Générique]
27:45 – Et l'Info, c'est avec vous, bonsoir Édouard Marguier.
27:47 – Bonsoir Jean-François, bonsoir à tous.
27:49 Dans une cour de récréation, Emmanuel Macron annonce une augmentation de salaire pour les enseignants,
27:55 une hausse inconditionnelle de 100 à 230 euros nets mensuels à tous les niveaux de carrière.
28:01 Et dès la rentrée, cette augmentation peut atteindre 500 euros
28:05 si les professeurs s'engagent dans des missions complémentaires à l'extérieur,
28:09 car l'électricité avait été coupée à l'intérieur.
28:12 Action revendiquée par la CGT, des centaines de manifestants anti-réforme des retraites
28:17 ont également été tenus à distance, à Gange, dans les Rouffes.
28:21 Une mesure contre la pollution de l'eau, l'ANSES interdit un désherbant agricole très courant.
28:27 Les principaux usages du S-Metolacor deviennent prohibés,
28:32 car des dérivés ont été détectés au-delà des limites autorisées dans des eaux souterraines.
28:38 L'Agence de sécurité sanitaire prend cette décision contre l'avis du gouvernement.
28:43 La perpétuité requise contre l'unique accusé de l'attentat de la rue Copernic,
28:48 c'était en 1980 contre une synagogue.
28:51 Et le procès a lieu en ce moment, 43 ans après.
28:54 La hausse du chèque de retraite est une scène maximale.
28:57 La réclusion criminelle à perpétuité est donc requise contre le Libano-Canadien Hassan Diab,
29:03 qui n'est pas présent à l'audience, qui clame son innocence depuis le Canada.
29:07 Le procureur le dit très clairement, il est sans aucun doute possible l'auteur de cet odieux attentat.
29:14 Verdict demain.
29:15 L'archevêque de Strasbourg démissionne.
29:17 Luc Ravel l'annonce après une inspection du Vatican.
29:20 Ce retrait laisse entendre que son éviction est liée à la gestion des dossiers liés aux abus sexuels dans l'église.
29:27 Après l'explosion de Starship, Elon Musk, le patron de SpaceX, promet un nouveau test dans quelques mois.
29:33 La plus grande fusée du monde de 120 mètres a explosé en vol peu de temps après son décollage.
29:39 Julien Alaphilippe sera bien au départ du prochain monument du cyclisme.
29:43 Le français sera bien sur Liège-Bastogne.
29:45 Niveau Liège, dimanche, l'ancien double champion du monde était forfait pour l'Amstel Gold Race et la Flèche Wallonne.
29:51 Dans une demi-heure, la dernière chance française en Coupe d'Europe de football.
29:55 Nice joue son quart de finale, retour de Ligue Europe à conférence.
29:59 Les niçois reçoivent balle.
30:00 À 21h, à l'aller, il y avait eu deux partout.
30:13 Dans un instant, est-ce que ça va continuer la mobilisation ? Bien évidemment, les hausses de salaire des profs.
30:20 Et nous reviendrons enfin des informés sur la fin du retrait de points pour les excès de vitesse.
30:27 Le gouvernement qui ne veut plus vraisemblablement emmerder les français.
30:31 Les informés avec Nathalie Moré, journaliste politique au bureau parisien du groupe Ebra.
30:37 Mariam Pirzadeh, journaliste chroniqueuse à France 24.
30:41 Charles Sapin, journaliste politique à l'hebdomadaire Le Point.
30:44 Et Jean-Sébastien Ferjou, fondateur et directeur d'Atlantico.
30:49 Est-ce que ça va continuer ? Est-ce que la mobilisation va se poursuivre ?
30:53 Il y a la perspective de ce 1er mai.
30:56 Voici ce qu'en a dit Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT
31:02 qui était en déplacement à Gardanne, près de Marseille, dans les Bouges du Rhône.
31:07 Le gouvernement, le pouvoir fait comme si on pouvait tourner la page tout simplement et passer à autre chose.
31:13 Non, ça n'est pas possible.
31:15 La preuve, on l'a vu avec le déplacement d'Emmanuel Macron hier en Alsace, à Celesta,
31:20 où il a été accueilli déjà par nos camarades de l'énergie qui lui ont fait une petite action de sobriété énergétique.
31:27 Parce que la sobriété énergétique, c'est bien d'en parler, c'est mieux de la pratiquer.
31:30 Donc là, on lui a montré ce que c'était.
31:33 Et puis, qui a été accueilli aussi par plein de personnes, pas d'ailleurs que des militants et militantes de la CGT,
31:41 je tiens à le souligner, parce que la colère, elle dépasse très largement la colère des simples organisations syndicales.
31:46 Mariam Pirzadeh, c'est la question que chacun se pose.
31:49 Est-ce que cette mobilisation va se poursuivre, d'ailleurs, au-delà du 1er mai ?
31:54 Parce que le 1er mai est acquis.
31:56 Oui, bien sûr, parce que j'ai l'impression qu'à chaque fois, il y a des échanges.
31:59 Effectivement, c'est le 1er mai.
32:01 On voit bien que dans les cortèges, à chaque nouvelle journée, on est quand même à 12 journées de mobilisation.
32:05 Donc, ça sera la 13e journée de mobilisation.
32:08 Les cortèges sont un peu plus essaimés.
32:10 Est-ce qu'il va y avoir aussi une lassitude des Français ?
32:13 On voit que les transports, maintenant, fonctionnent, qu'il y a moins de grèves dans les écoles ou dans les crèches.
32:19 Donc, est-ce que, finalement, les Français vont dire "Voilà, c'est passé, on va devoir faire avec".
32:22 Et finalement, une intersyndicale qui essaye de maintenir à bout de souffle, voilà, ce combat est remobilisé.
32:28 C'est vraiment leur terme à chaque fois, "remobiliser les foules".
32:31 Sachant que Laurent Berger part en juin, qu'il avait dit que c'est le Conseil constitutionnel qui validait la réforme, une sorte d'intersyndicale.
32:38 Visiblement, il est encore sur le ring.
32:40 Donc, voilà, il y a encore... J'ai l'impression que c'est les syndicats et une certaine partie des députés qui appellent à ne pas lâcher le morceau.
32:47 Mais il y a les Français en face et ça commence aussi à peser dans leur porte-monnaie de faire grève.
32:51 Oui, ça dure. Nathalie Moré, ça va continuer.
32:55 Je ne sais pas s'il vous l'a évoqué, le président Emmanuel Macron, dans votre interview...
32:59 Il a dit que ça allait durer. Dans l'interview, il dit très spontanément, il dit "c'est vrai que je sais qu'il va y avoir des concerts de casserole et que ça va durer un moment".
33:08 Oui, parce que le calendrier sert aussi les casseroleurs, pardonnez-moi de ce terme.
33:13 Casseroleurs.
33:15 Il y a l'échéance du 1er mai, donc on sait déjà que ça va être un 1er mai très important, sans doute, où les cortèges seront très fournis.
33:24 Ensuite, il y a plusieurs petits éléments de calendrier qui font que peut-être cette contestation peut durer.
33:30 Par exemple, il y a le 2e RIP, le référendum d'initiative.
33:35 La décision du conseil du 3 mai.
33:38 Si jamais, effectivement, le 3 mai, le conseil constitutionnel dit "oui, c'est bon".
33:43 Je vous rappelle que dans l'interview, Emmanuel Macron dit qu'il soutient l'initiative, enfin le principe d'un RIP en règle générale.
33:50 Donc ça relancera la contestation.
33:52 Et puis il y a aussi le 8 juin, c'est un petit peu plus loin, mais il y a la proposition de loi du groupe Lyot qui arrivera dans l'hémicycle,
34:00 justement pour abroger le fameux article 7, celui qui décale l'âge de la retraite de 62 à 64 ans.
34:07 Donc il y a dans les semaines à venir...
34:09 Des rendez-vous, des balises en quelque sorte.
34:11 Voilà, qui peut nourrir aussi les casseroleurs.
34:13 – Oui, là-dessus, il y a une sorte de mouvement qui va se poursuivre vraisemblablement avec chaque fois des échéances qui arrivent.
34:20 – En tout cas, moi je trouve ça très bien qu'il y ait l'échéance du 8 juin,
34:23 parce que c'est une échéance politique et qu'il faut bien sortir par la politique des crises qu'on vit.
34:29 On ne peut pas rester à l'infini dans un bras de fer, dans les rues, et encore moins,
34:33 parce que j'étais un peu choqué quand même, quand on est libéral,
34:36 on prête un peu attention à la liberté publique par l'interdiction des dispositifs sonores portatifs
34:40 qui avaient été dictées aujourd'hui dans les Rôdes,
34:43 donc dit autrement, les casseroles, enfin pas seulement les casseroles,
34:45 mais dans l'absolu, ça peut être tout, parce qu'une bouche me paraît pouvoir correspondre à la définition.
34:50 – Ça, ces interdictions-là vous choquent, vous ?
34:53 – Oui, parce que autant, bien sûr, il faut assurer la sécurité physique du président de la République,
34:58 autant la liberté de manifestation ne doit pas être entravée.
35:01 On n'a pas vu des gens qui avaient pour le coup, je ne sais pas quoi,
35:04 cassé des vitrines avec des casseroles en l'état.
35:06 Donc cette interdiction-là, elle me paraît quand même un peu excessive.
35:09 Il faut savoir adapter les restrictions des libertés publiques aux nécessités.
35:12 Mais bref, sur la question que vous posiez, le 8 juin, on verra bien si justement,
35:16 y a-t-il une majorité ou non à l'Assemblée nationale
35:18 pour se mettre d'accord contre la réforme des retraites.
35:21 Ça ne s'est pas passé au moment où le gouvernement a fait passer cette réforme par 49-3,
35:26 il n'y a pas eu de majorité pour voter une motion de censure.
35:29 Est-ce qu'à ce moment-là, cette fameuse proposition de loi sera votée ?
35:32 Y a-t-il une majorité ? Parce que s'il n'y a pas de majorité,
35:35 la légitimité des opposants à la réforme, pour le coup, elle va s'effilocher,
35:38 parce que d'un point de vue démocratique, non, ils n'auront pas fait la preuve
35:41 que cette fois-ci, ils étaient capables de renverser la table.
35:45 Allez, en attendant, Emmanuel Macron, nous allons en parler comme prévu,
35:49 lors de ce déplacement dont l'héros a souhaité mieux reconnaître
35:53 et mieux payer les professeurs, a annoncé une hausse de salaire
35:56 entre 100 et 230 euros net en plus par mois
35:59 pour tous dès la rentrée du mois de septembre, le président Emmanuel Macron.
36:05 Toutes les missions que vous voulez faire en plus, pour qu'elles soient pérennisées,
36:08 il faut que le système les reconnaisse et les paie mieux.
36:11 Et donc là, en plus de cette augmentation du socle, entre 100 et 230 euros par mois,
36:15 selon les moments de la carrière, il y aura justement quelque chose
36:19 qui sera fait en plus, et c'est défini avec le chef d'établissement,
36:22 sur une base totalement volontaire, et qui va permettre de payer
36:25 encore plus par mois, ce qui permettra à des enseignants
36:28 de toucher jusqu'à 500 euros par mois en plus.
36:31 Voilà donc, Charles Sapin, des hausses de salaire pour les enseignants,
36:34 c'était prévu dans les propositions du candidat Emmanuel Macron ?
36:38 Alors, pas exactement.
36:40 Pas tout à fait.
36:41 En fait, il était mieux 10 ans en campagne, c'est bizarre d'ailleurs.
36:44 Non, mais écoutez, là dans la séquence, le fait de dégainer ça,
36:48 évidemment, ça donne un peu l'impression d'un pouvoir qui sort le dessert après le salé.
36:54 On sort la lance à incendie, le problème c'est qu'on a un déficit tel,
37:01 une dette tellement immense, que forcément il manque un peu de pression dans le tuyau.
37:06 Et au lieu de la promesse initiale d'Emmanuel Macron, c'est-à-dire de revaloriser
37:11 de 10% le salaire des professeurs sans condition, on arrive à cette mesure
37:17 qui coûte à peu près, je crois un peu plus de la moitié,
37:21 qui est une revalorisation de 100 euros à 230 euros.
37:25 Avec un budget, une facture finale, enfin pas une facture,
37:28 mais un montant final de 3 milliards d'euros pour ces hausses de salaire.
37:33 Oui, c'est ça.
37:34 Pour le budget de l'État.
37:35 Exactement.
37:36 On va en parler dans un instant de ce qui a été annoncé aujourd'hui.
37:39 Vous entendrez également la réaction de Sophie Vénétité,
37:44 qui justement évoque ce compte qui n'y est pas tout à fait à ses yeux.
37:51 On verra 20h41 sur France Info.
37:54 Tout d'abord, c'est le Fil Info avec vous, Sophie et Shane.
37:58 Je ne vais pas démissionner.
38:00 Les mots d'Emmanuel Macron cet après-midi dans l'Hérault,
38:02 où il était en déplacement aujourd'hui, en visite dans un collège de Gange.
38:06 Il a annoncé une hausse des salaires pour tous les enseignants à partir de septembre.
38:10 Hausse de 100 à 230 euros par mois sans condition.
38:14 Des soldats américains envoyés en renfort au Soudan dans l'hypothèse
38:17 d'une évacuation de l'ambassade selon le Pentagone,
38:20 alors que les combats se poursuivent pour le sixième jour consécutif
38:24 armés et paramilitaires.
38:25 Selon l'ONU, entre 10 et 20 000 personnes ont fui vers le Tchad, pays voisin.
38:30 Presque deux mois après le tragique accident de train
38:33 qui a fait une soixantaine de morts en Grèce, près de l'Arissa,
38:36 le ministère grec des Transports estime aujourd'hui dans un rapport
38:39 que l'accident est dû à une série de problèmes techniques
38:42 et de gestion des chemins de fer.
38:43 Le drame avait engendré de nombreuses manifestations de colère
38:46 contre le gouvernement.
38:48 L'incendie qui a brûlé près de 1000 hectares de végétation
38:50 entre les Pyrénées-Orientales et l'Espagne était un ce soir.
38:53 Il avait démarré dimanche dernier entre Cerbère et Bagnoules.
38:56 Un demi-millier de pompiers ont été mobilisés pour venir à bout
38:59 de ce premier grand feu de l'année.
39:01 Et puis la fusée Starship, la plus grande du monde, a explosé en vol,
39:05 peu de temps après son décollage tout à l'heure dans le ciel du Texas.
39:08 Elon Musk, le patron de SpaceX, promet un nouveau vol test dans quelques mois.
39:22 - Allez, les syndicats se sont montrés mitigés après ces annonces
39:25 du président Emmanuel Macron sur les hausses de salaire des enseignants.
39:29 La secrétaire générale du SNES s'est faite sur le premier syndicat du secondaire,
39:34 Sophie Vénétité.
39:36 - On s'aperçoit qu'Emmanuel Macron ne tient pas à les promesses
39:39 qu'il avait faites pendant la campagne électorale,
39:41 puisqu'il avait promis 10% d'augmentation pour tous les enseignants
39:45 sans contrepartie.
39:46 Là, il annonce des chiffres de 100 à 230 euros par mois,
39:50 ce qui correspond à 1,9 milliard.
39:53 Or, pour augmenter tous les professeurs de 10% sans nouvelle mission,
39:57 il fallait mettre 3,6 milliards sur la table.
40:00 Donc on est quand même très loin des promesses.
40:02 Il avance quelques sommes, qu'on va prendre bien évidemment,
40:05 mais ça ne rattrape même pas ce qu'on a perdu.
40:08 Et surtout, ça ne prend pas la mesure de la grave crise de recrutement
40:11 que nous connaissons.
40:13 - Nathalie Boré, des hausses de salaire qui sont sans précédent tout de même,
40:17 mais qui laissent les syndicats de l'éducation nationale un petit peu sur leur fin.
40:21 Ça ne va pas régler le déclassement salarial depuis 15 ans, disent les uns.
40:25 Ça ne rattrapera pas les retards de pouvoir d'achat
40:27 pris sous les coups de l'inflation, disent les autres.
40:30 Est-ce que ce sont des hausses de salaire,
40:32 à même de satisfaire tout de même les enseignants ?
40:35 - Je pense qu'ils vont les prendre, évidemment.
40:38 Ce qui est intéressant, c'est que la tentative du gouvernement,
40:42 en faisant ces hausses de salaire qui sont quand même assez conséquentes,
40:46 c'est de sortir les enseignants, et notamment les enseignants qui débutent,
40:52 de la zone grise des 1 500 euros.
40:55 Clairement, dans l'interview qu'il nous a donnée, il insiste beaucoup
41:00 sur les classes moyennes et sur les gens qui sont dans la tranche
41:03 entre 1 500 et 2 000 euros, qui effectivement ont des difficultés
41:07 pour se loger, qui n'ont pas d'aide, qui n'ont pas la prime d'activité,
41:11 et qui en plus ont souvent un logement hors des villes-centres,
41:15 et donc qui doivent beaucoup utiliser la voiture.
41:17 C'est exactement le cas des enseignants, notamment les enseignants qui sont débutants.
41:23 Donc, quand j'ai entendu dire, le président, cet après-midi,
41:26 quand il a dit "il ne faut plus qu'il y ait un enseignant, même débutant,
41:29 qui soit en dessous de 2 000 euros", ça a résonné chez moi comme ça,
41:32 parce qu'on voit bien que les enseignants, qui sont, tout le monde le sait,
41:36 beaucoup moins bien payés qu'ailleurs dans les autres pays de l'OCDE,
41:40 il y a une tentative de rattrapage, qui n'est certes pas nécessaire,
41:44 mais c'est aussi une façon de rendre cette profession plus attractive,
41:49 puisqu'il y a un choc démographique dans les prochaines années,
41:52 et c'est une pierre à l'édifice, mais il est loin d'être bâti jusqu'au bout.
41:56 – Jean-Sébastien Fergevou, c'est comme pour le Ségur de la santé,
41:59 des hausses de salaire attendues par les personnels des hôpitaux notamment,
42:03 mais qui n'ont jamais réglé les problèmes de l'hôpital, les urgences en général,
42:06 là, on parle de hausses de salaire, mais peut-être sans forcément régler
42:10 les problèmes dans les établissements et de l'éducation nationale.
42:13 – Bien sûr, puisqu'il vaut mieux des hausses de salaire pour les enseignants
42:17 que pas de hausses, mais ça ne réglera rien à la crise de recrutement que vous évoquiez,
42:21 à la crise de sens que connaît cette profession,
42:24 parce qu'on a tellement distendu le principe d'autorité même,
42:28 que c'est devenu quasiment impossible de transmettre un savoir,
42:31 puisqu'on place un peu tout le monde au même niveau,
42:34 et que cette question-là, elle reste entièrement devant nous.
42:39 Il n'y a pas en l'État, dans ce que dit Emmanuel Macron,
42:42 de véritable vision sur le management de l'éducation nationale,
42:45 parce que si on prend la question d'un point de vue macro-économique,
42:48 pour le coup, et que vous regardez les chiffres au niveau du budget de l'État,
42:51 tous les ans, vous voyez que la masse salariale de l'éducation nationale augmente,
42:55 et tous les ans, à chaque rentrée, il y a moins d'enseignants devant les élèves.
42:59 Donc il y a un sujet vertigineux, ça veut dire qu'il y a dans les rangs
43:02 de l'éducation nationale des gens qui ne sont pas en train d'enseigner.
43:05 Pourquoi ? Parce qu'il y a énormément de souffrance au travail,
43:08 parce que précisément, on n'a pas géré, et on pourrait décliner ça à l'hôpital,
43:12 on pourrait le décliner dans la police, c'est un peu vrai,
43:14 partout, malheureusement, dans les rangs de l'appareil d'État
43:17 ou de la fonction publique au sens large.
43:20 Ce sujet-là, il est majeur, et nous ne réglerons pas, je pense,
43:23 la crise du recrutement dans ce métier-là, et certainement pas
43:25 dans les professions scientifiques, uniquement avec ces hausses de salaire,
43:28 même s'il vaut mieux, évidemment, les faire que de ne pas les faire.
43:30 Alors la question qui est posée, c'est ces hausses de salaire nécessaires.
43:35 Il faut les financer. Nous savons bien que les caisses de l'État sont vides
43:40 et qu'il y a désormais une dette qui s'élève à 3 000 milliards d'euros.
43:47 Question posée, où se trouvent donc ces déficits ?
43:51 Nous avons posé la question tout à l'heure à Céline Calvez,
43:55 la députée Renaissance des Hauts-de-Seine et spécialiste des questions de l'éducation.
43:59 Je vais faire une parenthèse avec vous tout d'abord, Charles Sapin,
44:02 sur la une du point cette semaine.
44:06 "Où passe notre argent ?"
44:09 Oui, c'est le thème.
44:11 Exactement. C'est une très belle enquête et très fouillée de Pierre-Antoine Delenay,
44:15 qui reprend toutes les dépenses publiques, qui sont immenses.
44:22 On est les champions du monde, ça atteint 58 % du PIB,
44:27 et qui démontre que l'État dépense énormément, mais surtout dépense très mal.
44:33 Ce qui explique cet État des services publics qu'on voit dramatiquement chuter depuis plusieurs années.
44:40 Que ce soit une politique un peu erratique de l'aide au logement,
44:44 que l'on voit par exemple, vous parliez de la crise à l'hôpital,
44:48 34 % des emplois publics à l'hôpital sont des non-soignants.
44:53 C'est quelque chose qui est avec des écarts ahurissants par rapport à nos pays voisins.
44:58 Ce qui est intéressant, c'est que le résultat de cette mauvaise gestion des données publiques,
45:03 malgré le fait qu'on ponctionne énormément les Français,
45:07 c'est que nous n'avons plus les marges de manœuvre financière justement pour donner des coups de pouce
45:12 et rattraper les manques de salaire qui sont nécessaires, notamment chez les enseignants.
45:18 Vous l'avez d'ailleurs très bien rappelé, des salaires qui sont beaucoup plus bas que nos voisins.
45:22 Aujourd'hui, ils sont en moyenne à 1,2 SMIC alors que dans les années 80 c'était 2,2 SMIC.
45:28 Ce qui suscite une crise de vocation et ce qui donne des problèmes en chaîne.
45:34 Et en fait, c'est le résultat, et ce que cette enquête démontre très bien,
45:38 d'une très mauvaise utilisation des données publiques.
45:40 Allez, Céline Calves, la députée Renaissance des Hauts-de-Seine, spécialiste des questions d'éducation,
45:45 invitée tout à l'heure du 18-20 France Info.
45:48 Des salaires qui ont déjà commencé avant, c'est-à-dire qu'entre 2017 et 2022,
45:52 on a déjà consacré 2,7 milliards d'euros à la hausse des salaires de rémunération,
45:58 notamment pour ceux qui entraient dans la carrière.
46:01 Il va falloir faire des économies ailleurs, c'est ma question.
46:03 Mais en fait, un budget, oui on fait des économies ailleurs bien sûr,
46:06 mais en fait on choisit nos priorités, on choisit les priorités.
46:09 Le président de la République l'a redit, en fait dans les chantiers prioritaires de l'ordre du progrès,
46:13 on a non seulement la santé et on a l'éducation.
46:15 Alors oui, les budgets, il n'y a pas de l'argent magique, on le sait,
46:19 par contre on fait des choix.
46:20 Et quand on décide de faire que le premier budget de l'État, on le rehausse comme jamais,
46:25 ça veut dire qu'on consacre l'éducation comme étant un moyen de pouvoir, pour nous,
46:30 faire plus de cohésion dans la société, mais aussi remonter le niveau de chaque élève et des futurs citoyens.
46:36 - Marie-Ève Pierzadet, on fait des choix, dit Céline Calves,
46:39 c'est toujours très difficile de savoir, attention je précise,
46:42 ces hausses de salaires sont nécessaires pour les enseignants, mais où trouver les ressources ?
46:47 - Oui, ça veut dire quoi ? Il faut déshabiller Paul pour habiller Jacques ?
46:50 Enfin, je veux dire, les services publics sont en grande souffrance en France.
46:53 Et effectivement, les pays du monde entier, je pense notamment aux Etats-Unis,
46:58 nous envient deux choses, c'est notre école et notre système de santé,
47:02 et c'est deux systèmes qui périclent totalement.
47:04 Quand on regarde, effectivement, on a évoqué un petit peu,
47:07 on a comparé avec les autres pays de l'OCDE,
47:09 les enseignants français sont ceux qui travaillent parmi les plus,
47:13 notamment par rapport à un enseignant allemand ou à un enseignant danois,
47:17 et ceux qui sont payés, alors ils sont payés à peu près à la moitié.
47:20 On parle de 60 000 euros par an en Allemagne, contre 30 000 en moyenne en France,
47:26 et ils se trouvent aussi devant des classes qui sont de plus en plus surchargées.
47:30 Alors oui, ces hausses, il faut les saluer,
47:32 elles sont dans un contexte d'inflation et de baisse du pouvoir d'achat,
47:36 mais donner aussi des moyens à l'école, recruter,
47:39 enfin, la dernière rentrée, le ministère de l'Éducation nationale
47:42 est parti recruter des personnes qui n'étaient pas enseignantes,
47:46 il avait fait un appel d'offres, on se rappelle,
47:48 je ne sais plus le terme qu'ils avaient utilisé pour des cas, des fonctionnaires,
47:51 – Il y avait du speed dating.
47:53 – Voilà, pour recruter ceux qui allaient enseigner à l'école de la République.
47:59 Donc bien sûr, en fait, ça arrive peut-être trop tard,
48:04 c'est bien encore, il faut le saluer,
48:06 mais je pense que la souffrance des enseignants, elle est bien plus profonde.
48:10 – 20h51 sur France Info, Le Fil Info, Sophie Echaïne.
48:15 [Musique]
48:17 – Le secrétaire général de l'ONU appelle à un cessez-le-feu
48:19 d'au moins trois jours au Soudan à l'occasion des fêtes de l'Aïd
48:22 qui marquent la fin du Ramadan.
48:24 Les violents affrontements se poursuivent entre l'armée et les paramilitaires
48:27 depuis plus de six jours maintenant.
48:29 L'Organisation mondiale de la santé déplore au moins 330 morts.
48:33 Emmanuel Macron était dans les rots aujourd'hui.
48:35 Il a annoncé une hausse des salaires pour tous les enseignants,
48:37 sans condition dès la rentrée prochaine.
48:39 Une hausse de 100 à 230 euros net par mois.
48:42 Un comité d'accueil attendait le président.
48:44 Plusieurs centaines d'opposants à la réforme des retraites
48:47 tenus à l'écart par les forces de l'ordre.
48:49 Le parquet national antiterroriste requiert la réclusion criminelle à perpétuité
48:53 contre Hassan Diab, seul accusé au procès de l'attentat
48:56 contre la synagogue de la rue Copernic.
48:58 Quatre morts et une cinquantaine de blessés, c'était-il, à 43 ans.
49:02 On connaîtra le verdict demain, en fin de journée.
49:05 L'archevêque de Strasbourg, Luc Ravel, démissionne.
49:08 Il avait été visé par une inspection du Vatican,
49:11 après des critiques sur sa gouvernance,
49:13 notamment à propos de dossiers liés à de possibles abus sexuels dans l'église.
49:17 Et puis en football, c'est le dernier club français encore en liste
49:20 dans une compétition européenne.
49:21 L'OGC Nice reçoit balle ce soir en quart de finale retour
49:24 de la Ligue Europa-Conférence.
49:26 Le match commence dans moins de dix minutes.
49:29 France Info.
49:31 20h, 21h, les informés.
49:35 Jean-François Ackyline.
49:37 Nathalie Moré, vous évoquiez au travers de l'interview
49:39 que vous a accordée le président de la République
49:41 en allant en Alsace irre dans l'avion,
49:43 cette volonté de faire, de commettre toute une série de gestes
49:47 envers les Français.
49:48 Je voudrais revenir sur, nous l'avons largement évoqué hier soir
49:51 en ouverture des informés, cette annonce de Gérald Darmanin
49:54 sur les petits excès de vitesse, opérations, séduction, stratégie
50:00 pour ne plus, pardonnez-moi le verbe, emmerder les Français,
50:03 ce qu'en a dit le ministre de l'Intérieur ce matin.
50:06 C'est une mesure de bon sens.
50:08 Bien sûr, il reste toujours l'amende.
50:10 Et quand vous gagnez 1 500, 2 000 euros payés,
50:12 des amendes qui sont entre 60 et 135 euros,
50:15 c'est quand même évidemment déjà une sanction extrêmement forte
50:18 qu'il ne faut pas sous-estimer.
50:19 J'ai eu l'occasion de dire que j'étais pour le durcissement
50:21 extrêmement fort des sanctions envers ceux notamment
50:24 qui consommaient de la drogue au volant,
50:26 qui sont responsables de plus en plus d'accidents mortels
50:28 et d'accidents graves.
50:30 Et cette politique de fermeté vis-à-vis des délinquants de la route,
50:33 il n'y a pas d'autre mot, doit s'accompagner d'une politique
50:36 de la vie quotidienne de ceux qui prennent la route,
50:38 qui ne peuvent pas être sanctionnés par une mesure technocratique,
50:41 administrative et qui n'a rien à voir avec le bon sens populaire.
50:43 Nathalie Moret, le jour d'après cette annonce,
50:46 c'était hier soir donc, en fin d'après-midi,
50:48 vous diriez quoi ?
50:50 C'est fait pour apaiser les Français ?
50:54 C'est fait pour parler à l'opinion publique ?
50:58 C'est fait exactement pour calmer la colère
51:04 de toutes ces classes moyennes qui sont obligées
51:07 de prendre leur voiture pour aller travailler,
51:10 pour aller faire les courses,
51:13 pour aller amener les enfants à leurs activités scolaires.
51:16 Ces gens qui payent en plus l'essence plein pot
51:20 parce que l'essence actuellement c'est cher
51:22 et qui effectivement sur des trajets du quotidien
51:25 sont pris en excès de vitesse de moins de 5 km/h.
51:29 Ce sont ces gens-là, ce ne sont pas les gens qui vont en vacances
51:33 qui majoritairement font des petits excès de vitesse là,
51:37 ils ont vraiment lieu à 58%.
51:42 C'est effectivement une façon de calmer cette colère-là.
51:46 On n'aura plus de points en moins,
51:48 mais il y aura quand même l'amende de 68 ou 135 euros
51:51 en fonction de là où vous voulez.
51:53 Mais oui, c'est fait pour faire une politique
51:57 en direction de tous ces gens-là
51:59 qui avaient beaucoup fourni les Gilets jaunes
52:02 au début du mouvement.
52:04 C'est exactement ça.
52:06 Charles Sapin vous confirmait, tout est bon
52:08 pour apaiser les Français aujourd'hui.
52:10 Oui, après la loi retraite.
52:12 Exactement, on est dans cette logique lance un incendie,
52:15 surtout que je pense que le gouvernement a bien vu ce climat.
52:19 On parlait des Gilets jaunes.
52:21 Qu'est-ce qui a lancé les Gilets jaunes ?
52:23 C'est cette taxe supplémentaire sur l'essence.
52:26 Il y a évidemment ce climat qui était éruptif
52:29 après cette baisse, diminution de la vitesse sur les routes
52:32 à 80 km/h.
52:34 On touche les automobilistes,
52:36 on touche évidemment ces classes moyennes.
52:38 Ce n'est pas de dire que c'est les gens avec leur voiture.
52:41 Ils ont besoin de leur voiture pour aller travailler,
52:44 pour avoir accès à des services publics.
52:46 C'est tous les Français qui ne sont pas dans des grandes métropoles.
52:49 Donc oui, en effet, c'est une mesure qui sert à apaiser.
52:52 Après, à voir si elle réussira à elle seule
52:58 à avoir les résultats et se compter.
53:01 Jean-Sébastien Ferrier.
53:03 Ça fait un peu confiance publique en solde.
53:05 Je t'achète à -70%.
53:07 On peut discuter de bien fonder de la mesure ou pas.
53:10 Mais je ne pense pas que les Français soient fondamentalement dupes,
53:12 même dans l'équation à l'échelle de leur vie,
53:14 pour ceux, en tout cas d'entre eux,
53:16 qui considèrent que c'est une mesure injuste,
53:18 travailler deux ans de plus et éventuellement ne plus avoir de points.
53:21 Je ne sous-estime pas l'impact que ça a sur les gens.
53:24 58% des retraits de points en France,
53:27 ce sont ces petits excès de vitesse.
53:29 La mente demeure tout de même.
53:31 Oui, mais malgré tout, les stages pour retrouver les points,
53:34 ça coûte aussi très cher.
53:37 Mais il y a quand même une dimension profondément démagogique dans la mesure,
53:40 en tout cas dans le fait, à ce moment-là.
53:42 Il y a deux jours, il y avait Bruno Le Maire qui, d'un seul coup, se réveillait,
53:45 voulait aller traquer la fraude au Maghreb ou ailleurs.
53:48 Quand même, n'insultons pas trop,
53:51 ou n'insultez pas trop notre intelligence. On le voit.
53:53 Vous devez avoir tous vos points sur votre permis.
53:55 Oui, mais je ne vous parle pas de la mesure en elle-même,
53:59 je vous parle du moment où elle est annoncée.
54:01 Allez, Mariame Pires, aidez le mot de la fin là-dessus.
54:03 Non, mais est-ce que c'était vraiment nécessaire dans un contexte de crise ?
54:06 C'est apaisé ? Oui, oui, apaisé.
54:09 On parle de 5 km/h apparemment.
54:11 C'est un peu ficelle, c'est ça ?
54:13 Oui, c'est un bout de ficelle.
54:15 Moi, quand j'ai vu ça hier, j'ai tout de suite pensé au Gilet jaune
54:17 parce que c'était partie de la route.
54:19 Mais bon, est-ce que ça va calmer la colère des Français ?
54:22 Ça va les aider dans leur vie quotidienne ?
54:24 Franchement, c'est une mesurette.
54:26 Qu'est-ce que tu crois qui énerve Mme Michu ?
54:28 On va essayer de faire une liste et puis on va faire les trois points qui étaient en haut de la liste.
54:31 Il y a peut-être d'autres priorités.
54:35 Allez, les temps de conclure.
54:37 Nathalie Moret, la une de main des journaux du groupe Ebra.
54:40 Emmanuel Macron, cette fois-ci avec le Sud de la France à Gange.
54:44 Et on va revenir sur l'éducation.
54:46 Allez, sur l'éducation, à la une, rappel avec vous, Charles Sapin.
54:50 C'est une passionnante, c'est un très beau dossier.
54:53 Ce qu'ils font avec notre argent, avec cette grande enquête dont nous avons parlé de Pierre-Antoine Delonay.
54:59 Ce qu'ils font avec notre argent.
55:01 Que propose Atlantico ?
55:03 Jean-Sébastien Farjou.
55:04 Pire que l'inflation sur les prix alimentaires.
55:06 Maintenant, on en arrive à l'impact sur l'immobilier, sur la capacité d'endettement des Français.
55:10 Parce que quand même, au cœur du pouvoir d'achat des Français, il y a cette question du logement.
55:14 Et c'est quand même très étonnant, pour le coup, que politiquement, personne ne s'en saisisse.
55:17 Parce qu'on ne peut pas faire grand-chose contre l'inflation.
55:19 En revanche, on pourrait faire des choses sur le fond du logement.
55:21 Notre premier poste de dépenses.
55:23 Merci à vous.
55:24 Merci également à Marianne Pires-Aldé de France 24.
55:26 Merci à tous les quatre.
55:27 C'est la fin de ces infos.
55:29 Mais ils reviennent demain matin sur France Info.
55:31 Avec Marc Fauvel et Renaud Dely, demain à 9h.
55:34 Pour leur rester avec nous, sur France Info, bien évidemment.
55:37 Bonne soirée.

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