Kicekikone_Podcast_S03E04_TheoFontenit

  • il y a 3 mois

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00:00Abbas édition présente
00:04Qui c'est qui connaît, le podcast par un média pour les médias sur les médias.
00:14Bonjour Théo. Bonjour Valérie. Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation pour ce nouvel épisode de Qui c'est qui connaît. Avec plaisir.
00:20Que l'on a décidé aujourd'hui de consacrer au cinéma. Tout à fait. Un très beau média.
00:24Mais avant d'enchaîner sur ce sujet, est-ce que vous pourriez nous dire quel est votre rôle précisément au sein du groupe Abbas et comment vous en êtes arrivé à ce poste ?
00:32Bien sûr. Alors aujourd'hui, je suis directeur adjoint de la cellule Autofoam chez Abbas Média.
00:37Et la cellule Autofoam, elle intègre donc tout ce qui est expertise affichage, affichage digital, affichage réglementiel, mais aussi le média cinéma qui est intégré dans ce pôle.
00:45Donc aujourd'hui, je chapeaute toute l'équipe sur ces sujets d'expertise affichage et cinéma.
00:52C'est un média que j'ai découvert pendant mes études, puisque j'ai fait une année de césure chez Warner Bros, le distributeur.
01:00Et donc, pendant un an, je me suis occupé au service marketing.
01:02En tout cas, j'ai collaboré à la sortie marketing des films en salle.
01:06Et c'est là que j'ai découvert vraiment ce très beau média qu'est le cinéma.
01:09Donc, vous accompagnez les marques aujourd'hui pour communiquer grâce à ce très beau média qu'est le cinéma.
01:15Mais alors, avant d'aborder le sujet du cinéma en tant que média pour les marques, est-ce qu'on pourrait faire un petit point sur la situation que connaît le cinéma aujourd'hui, notamment après les années Covid ?
01:24Ça a dû être difficile en particulier pour ce média.
01:27Tout à fait. C'est un média qui a énormément souffert.
01:29C'est le média qui a le plus souffert les années Covid, puisque tout s'est arrêté pour le cinéma.
01:33Les salles ont fermé et donc la fréquentation a chuté mécaniquement.
01:37La fréquentation a pris un peu de temps à revenir à la normale, puisqu'on n'a toujours pas atteint les taux de fréquentation pré-Covid,
01:43qui était autour de 220 millions d'entrées pour les années 2017 à 2019, qui étaient les années fast, les meilleures années en termes de fréquentation cinéma.
01:52Aujourd'hui, on est revenu à moins 13% à peu près, puisque en 2023, on était à 180 millions d'entrées.
01:56D'accord.
01:56Donc, on a une fréquentation qui revient progressivement, qui est plutôt quand même positive.
02:01Une très bonne année 2023.
02:02Un début 2024 qui est un peu plus compliqué, mais c'est très lié à la conjoncture des sorties cinéma,
02:08puisqu'on a une actualité cinéma sur le premier semestre, en tout cas sur le premier trimestre, qui a été plus faible que l'année dernière.
02:14Cette année, c'est lié à la programmation principalement et pas au fait que les gens ne veulent plus revenir en salles.
02:19D'accord.
02:19Mais c'est vraiment un média et en tout cas un univers qui est lié à la programmation et ce qui sort en salles.
02:24Et donc aujourd'hui, sur du janvier à avril 2024, on est à moins 17% versus 2023.
02:31D'accord.
02:32Principalement lié à la programmation.
02:33Et est-ce que cette programmation qui est un peu plus compliquée est liée notamment à la grève des scénaristes qu'ont connu les États-Unis plus spécifiquement ?
02:40Tout à fait, exactement.
02:42Alors, en fait, en plus du Covid qui a déjà bien freiné la production cinématographique, on a eu cette grève des scénaristes qui a eu lieu en sortie de crise Covid,
02:52qui a été ensuite suivie par une grève des acteurs aussi, qui ne voulaient plus faire la promotion des films.
02:57Et donc, les films ne sont pas sortis parce qu'on n'avait pas de promotion.
03:00Ce qui fait que le dynamisme des sorties en salles a été un peu freiné.
03:05Et là, on va avoir sur le second semestre de l'année, finalement, des films qui vont se bousculer au portillon puisqu'on a beaucoup de films qui vont sortir.
03:11Et donc, du coup, on est très optimiste sur les entrées sur le second semestre de France.
03:16Donc ça, c'est plutôt une bonne nouvelle.
03:17Est-ce que la France en est mieux sortie que les États-Unis puisque eux n'avaient pas cette grève des scénaristes ou des acteurs ?
03:24Oui, tout à fait.
03:25La France se porte mieux et c'est assez criant, notamment si on regarde par rapport au marché européen,
03:29puisque en France, on l'a dit, on est à moins 17% en termes d'entrées.
03:33Sur le marché européen, on est plus autour des moins 70%.
03:35Ah oui, c'est énorme cet écart.
03:37C'est un écart énorme qui est lié à la spécificité du marché français, qui a sa production locale qui est très développée.
03:44C'est un pays qui pousse et qui investit fortement dans le cinéma.
03:48Donc, on a une production locale de films français qui est très dense, très diversifiée
03:53et qui, aujourd'hui, compte pour 50% des entrées en France.
03:56Donc, c'est approximativement 50% de films américains, 50% de films français.
04:01Quand on regarde les autres pays européens, on va plutôt être autour de 80-85% de films US pour seulement 15% de production locale.
04:08Et donc, quand vous avez des films aux États-Unis qui prennent du temps à sortir parce qu'on a des grèves,
04:12que ce soit des scénaristes ou des acteurs, évidemment, on n'a plus de films en salles.
04:16Et donc, du coup, les gens ne viennent plus au cinéma.
04:19Mais on est vraiment sur une crise qui est plutôt conjoncturelle en France et qui, grâce à sa production locale et au retour des films US,
04:28on est très optimiste par rapport au fait que, finalement, la fréquentation va revenir au niveau de ce qu'elle était avant le Covid.
04:35Et le Covid n'a pas détruit le cinéma, comme on pourrait le craindre et comme on peut parfois l'entendre.
04:40Il n'y a pas de crise structurelle du cinéma en France.
04:43Les gens continuent à aller au cinéma pour plusieurs raisons.
04:46Au-delà d'aller voir un film qui les intéresse, ils vont aussi rechercher quelque chose de différent par rapport à ce qu'ils peuvent vivre en visionnant des films chez eux, dans leur canapé.
04:55L'objectif du cinéma, c'est aussi de faire déplacer les gens pour qu'ils puissent vivre une expérience totalement différente en salle,
05:01totalement captivante, avec de l'émotion, avec l'envie de partager un moment assez exceptionnel.
05:07Et donc, pour pouvoir proposer cette expérience plus mémorable en cinéma, assister à un véritable spectacle,
05:14est-ce que le cinéma développe des nouvelles technologies, des nouveaux services pour pouvoir justement donner envie de venir en salle et de vivre un vrai spectacle ?
05:24Oui, tout à fait. Aujourd'hui, on a un vrai phénomène de prémiumisation des salles.
05:28C'est le cas principalement, on va le dire, dans les gros complexes cinématographiques en France.
05:32Juste un petit point sur comment se structure finalement le parc cinéma en France.
05:37Aujourd'hui, vous avez à peu près 2000 cinémas en France.
05:39Sur ces 2000 cinémas, vous avez plus ou moins 250 complexes cinéma, qui vont être les complexes UGC, Pathégo, Mons, LGR, Kinépolis.
05:49Et ces 250 complexes, ils vont générer plus de 60% des entrées.
05:53Et c'est ces complexes-là qui cherchent toujours à attirer davantage de spectateurs et qui vont donc innover pour aller proposer de nouvelles expériences à leurs spectateurs via la technologie.
06:04Et donc, on a des nouvelles salles qui apparaissent avec de la technologie 4DX.
06:09Donc, les sièges qui bougent, des odeurs, de la pluie, du vent, tout ce que vous voulez.
06:14Vraiment une expérience totalement immersive.
06:15Donc, 4DX, c'est ça ? Ça veut dire ?
06:17Ça, c'est la 4DX, oui.
06:18OK, on a le fauteuil qui peut bouger, j'imagine, en fonction de ce qui est projeté à l'écran ?
06:22Tout à fait, en fonction de ce qui est projeté à l'écran.
06:25On a les salles IMAX qui se développent déjà depuis quelques années, qui sont des écrans très, très grand format.
06:31On a les salles ICE qui sont des nouvelles salles immersives Cinema Experience qui proposent la meilleure technologie de diffuseurs, projecteurs de cinéma.
06:41La meilleure technologie de son avec le son Dolby Digital.
06:44Une expérience très premium au sein des salles, la possibilité d'avoir une extension de l'image sur les côtés.
06:51Ça, c'est notamment les salles Screen X qui se développent à ce sujet-là avec vraiment un écran qui va être presque 360.
06:59On va avoir encore plus d'expériences immersives au cinéma.
07:03Et donc, au-delà déjà des salles qui se dynamisent via la technologie,
07:09on a aussi les complexes qui se premiumisent dans l'expérience qu'ils proposent aux spectateurs avant l'expérience cinéma.
07:16C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les salles font venir les gens pour qu'ils puissent profiter en amont une pause détente dans le cinéma.
07:23On n'a plus des files d'attente devant les salles.
07:25On peut se poser, prendre un café.
07:27On peut commander ses places à l'avance avec le e-ticketing et donc sélectionner sa place la veille, deux jours avant ou une heure avant.
07:36Être tranquille, savoir qu'on va pouvoir assister à notre séance.
07:39Donc, il y a beaucoup de choses qui sont mises en place pour simplifier le parcours et pour amplifier l'expérience en salle.
07:46Et je crois avoir même entendu qu'on pouvait commander du popcorn et se faire livrer dans la salle.
07:51Tout à fait. Certaines salles aujourd'hui le proposent.
07:53On va vraiment jusqu'au service ultime, finalement, d'être quasiment au restaurant, au cinéma, c'est-à-dire que l'on commande ce qu'on veut.
08:01On se fait livrer pendant le film, comme on peut se faire livrer parfois des frites dans un stade.
08:06Je ne sais pas. Là, il faudra veiller à ce que ça ne dérange pas les voisins, les spectateurs.
08:12Mais donc, un vrai développement, une vraie volonté d'innovation de la part des cinémas pour vivre et magnifier cette expérience.
08:19C'est vrai qu'être immergé dans une salle obscure et vivre un film de manière totalement mémorable, c'est vrai que c'est quand même particulier.
08:28C'est tout le challenge aujourd'hui du cinéma.
08:30On est dans un contexte où on a le développement des plateformes.
08:34Les Netflix, les Amazon Prime, les Disney+, les Apple TV, énormément de choses, de plateformes qui se développent.
08:41Et le risque pour le cinéma, c'est de ne pas réussir à faire de la rétention d'audience.
08:46Et que les spectateurs cinéma habituels se détournent du cinéma pour aller vivre une expérience plus facile, entre guillemets, chez soi, dans son canapé,
08:56et accéder à du contenu, pas gratuitement, parce qu'on a des abonnements, mais qui va être évidemment plus accessible en termes de prix que le cinéma.
09:04Et donc, aujourd'hui, l'enjeu majeur, c'est comment les salles de cinéma, quand les distributeurs arrivent à contrer les plateformes, entre guillemets,
09:12pour faire venir les gens dans les salles, créer une expérience différenciante, les inciter à aller vivre un vrai moment d'émotion dans les salles.
09:20Et alors, justement, ce qui est vrai, on considère souvent que ces nouvelles plateformes sont des concurrents du cinéma.
09:25Mais on peut aussi se rendre compte que ces plateformes utilisent le cinéma comme média pour communiquer sur leurs propres plateformes et leurs propres programmations.
09:33Donc, c'est bien qu'elles se rendent compte elles-mêmes que le cinéma apporte une dimension supplémentaire.
09:37Tout à fait. Et j'ai envie de dire inversement, les cinémas acceptent aussi que ces plateformes viennent communiquer et promouvoir leurs offres, en tout cas leur contenu au cinéma.
09:47Parce que finalement, les spectateurs cinéma, aujourd'hui, sont aussi les spectateurs plateformes.
09:52On a 80 % des gens qui sont abonnés aux plateformes qui vont au cinéma.
09:57Donc, c'est des audiences qui sont totalement complémentaires.
09:59Qui est très liée au centre d'intérêt, finalement.
10:00Quelqu'un qui adore le cinéma va vouloir voir ce contenu, quelle que soit la plateforme, à partir du moment où c'est du contenu de qualité qui correspond à ses centres d'intérêt.
10:09Donc, on joue plus finalement sur le profil et la réelle passion des consommateurs, des téléspectateurs, quelle que soit la plateforme.
10:16Donc, vous avez raison, c'est finalement très complémentaire.
10:18Tout à fait. Et finalement, au cinéma, quand l'offre est qualitative, le public va suivre.
10:23On a envie d'aller voir les films au cinéma parce qu'ils nous proposent quelque chose de différent de ce qu'on peut vivre chez soi.
10:29Et les salles l'ont bien compris, elles mettent vraiment l'accent sur ce point-là.
10:33Et alors, est-ce que le prix d'une place de cinéma est un frein ou absolument pas par rapport à tout ce qui peut être proposé ?
10:39Alors, ça peut l'être, mais pas tant que ça, finalement.
10:41Parce qu'aujourd'hui, si on vit dans le microcosme parisien, on peut se dire qu'aller au cinéma, ça coûte cher.
10:46Ce qui est vrai parce qu'on a des places à 11, 12, 13, 14 euros.
10:50Mais aujourd'hui, le prix moyen d'une place de cinéma en France, c'est 7,2 euros.
10:54Pourquoi ? Parce qu'il y a beaucoup de choses qui sont mises en place pour faire baisser le prix de la place de cinéma.
10:58Déjà, les abonnements qui fonctionnent très bien, comme un abonnement à une plateforme.
11:02Si on s'abonne à une plateforme aujourd'hui, les abonnements Netflix sont autour de 10, 15 euros.
11:07Un abonnement canal va être autour de 25, 30 euros.
11:10Un abonnement MédiaVision ou IGC, on va être à 25, 30 euros pour aller visionner autant de films qu'on veut par mois.
11:17Donc, il y a les offres d'abonnement, il y a les offres des comités d'entreprise, il y a les offres pour les étudiants, les offres pour les inactifs.
11:25Il y a beaucoup d'offres qui sont mises en place pour que le cinéma reste accessible à tous.
11:29Et finalement, quand on va au cinéma, soit on est vraiment quelqu'un de passionné et on s'abonne et ça ne coûte pas très cher.
11:36Soit on y va pour voir un film dont on a très envie de le voir et on est aussi prêt à payer le prix de cette expérience.
11:42Et alors, quel est justement le profil des spectateurs cinéma en France ?
11:46Alors aujourd'hui, c'est un univers qui surprenait très fortement les jeunes.
11:51Les 15-24, 15-34, qui aujourd'hui, alors les 15-24, c'est 20% de l'audience.
11:56Le regard de leur part dans la population, c'est très élevé.
11:59Ils sont fortement sur-indicés par rapport à la population française.
12:04Donc très jeunes, plutôt CSP+, quand même.
12:06C'est un média qui reste de part aussi la diversité des films.
12:11Ça fait qu'on va avoir des films très grand public, mais on a aussi une offre à réessai qui va être importante, qui va drainer peut-être plus des profils CSP+.
12:20Et puis, c'est aussi un cinéma qui touche des audiences plus âgées, puisque 20% de l'audience a plus de 60 ans.
12:26Des gens qui ont le temps, finalement, d'aller au cinéma, mais qui sont sous-représentés par rapport à leur population globale.
12:31Alors un média, finalement, le cinéma qui crée de l'émotion.
12:35Et donc ça, c'est un bel écran pour des marques.
12:37Quel est l'écosystème ?
12:39Quels sont les acteurs aujourd'hui, pour qu'on comprenne un petit peu comment s'organise le cinéma en tant que média pour des marques ?
12:45Quels sont les grands acteurs à considérer, les grandes régies publicitaires que l'on doit prendre en compte quand on veut faire une campagne pour une marque ?
12:52On a trois grandes régies publicitaires aujourd'hui.
12:54Le leader, Mediavision, tout le monde le connaît, c'est le petit générique avec Jean Mineur qui lance sa pioche dans la cible.
13:01Donc Mediavision aujourd'hui, c'est l'intégralité des cinémas Pathé-Gaumont, CGR, Kinépolis, Mégarama, Cinéville.
13:08Donc c'est à peu près entre 75 et 80% de l'offre publicitaire cinéma.
13:13La deuxième régie qui est complémentaire, c'est Canal+, qui ont le parc UGC, 100% des UGC en France, plus le cinéma Le Grand Rex à Paris, qui est un cinéma quand même très iconique.
13:24Et enfin, il y a une troisième régie qui est Sensible Publici Next, qui est une régie adossée à plutôt des cinémas indépendants,
13:31et qui est une régie complémentaire à Mediavision et Canal+, et qui est plutôt intégrée localement dans les territoires.
13:39D'accord. Et donc, quels sont les atouts du cinéma pour une marque ?
13:42Pourquoi est-ce qu'une marque aurait un certain intérêt à aller communiquer au cinéma ?
13:47Alors déjà, c'est le média de l'émotion et de l'émotion positive.
13:51Par excellence.
13:52On a des études aujourd'hui, qui ont été faites par Effets Ciné et l'Observatoire de la Satisfaction,
13:58qui nous montrent que la perception positive au cinéma, elle est très importante, elle est beaucoup plus importante que sur les autres médias.
14:05Sur la perception positive, on est à plus de 55% perception positive en moyenne,
14:10quand sur la télé ou la radio, on va être à 40%, sur le digital, on est à moins de 20%.
14:15Et ça, comment on l'explique ?
14:17De base, en fait, les médias télé ou radio sont des médias qu'on va considérer des médias d'interruption.
14:23On visionne un contenu, on est interrompu par une publicité.
14:27On scrolle un article sur le digital, et on va voir un manquard publicitaire qui vient de couper notre lecture.
14:33Au regard du cinéma, qui est plutôt un média de l'attention finalement, parce que les gens sont là, ils attendent leur film,
14:38ils n'ont rien d'autre à faire que de regarder la publicité avant le film.
14:41Et donc, on a un taux de perception positive et d'attention, mécaniquement, qui va être très élevé.
14:47Puisque l'attention, aujourd'hui, il y a une étude qui a été faite par l'Humaine,
14:50qui est le spécialiste de la mesure de l'attention sur tous les médias,
14:52et qui montre que le cinéma, sur un spot de 30 secondes, on va avoir 23 secondes d'attention.
14:57Ce qui est bien, parce qu'on sait que notre capacité d'attention est plutôt en baisse.
15:01Voilà, exactement.
15:03Et au regard de la télévision, qui va plutôt être à 14 secondes, et du digital qui va être entre 1 et 2 secondes.
15:08Oui, l'écart est vraiment important.
15:09Donc l'écart est abyssal, et donc c'est vraiment un atout très important pour le cinéma.
15:15Et donc, si on combine cette émotion, cette perception positive avec cette attention,
15:19évidemment, on va avoir un taux de mémorisation qui va être très élevé.
15:22Et encore une fois, les études le montrent, on est à plus de 78% de taux de mémorisation sur les campagnes cinéma.
15:29Donc c'est un média vraiment hyper impactant, générateur d'émotions positives et dont les gens se souviennent.
15:35Et ça, ça prouve vraiment son efficacité au regard des autres médias.
15:40Et alors, quelles sont les différentes typologies d'achat pour une marque ?
15:43Parce que vous avez raison, c'est vraiment très important pour une marque de susciter autant d'émotions positives,
15:48d'avoir un taux de mémorisation aussi élevé.
15:50Comment est-ce qu'une marque peut aujourd'hui mettre en place une campagne ?
15:53Est-ce qu'il y a différentes façons de le faire en fonction des différents complexes, des salles, des films qui sortent ?
15:59Oui, alors il y a trois grandes typologies d'achat au cinéma.
16:02La plus classique, c'est l'achat de réseaux de cinéma.
16:04Donc on va acheter un réseau national ou un réseau sur une zone géographique
16:08qui va nous permettre de toucher l'ensemble de la population sur tous les films.
16:12Donc on a des réseaux nationaux, mais aussi des réseaux de ciblage
16:15qui ont été marketés par Mediavision parce qu'ils ont un parc de cinéma qui est très important,
16:21où on peut aller chercher uniquement les gros complexes,
16:24où on peut aller chercher uniquement les cinémas qui sont dans les centres commerciaux,
16:26où on peut aller chercher les cinémas qui vont se surpondérer sur les CFP+,
16:29avec une sélection de cinéma arrêt-essai par exemple.
16:32Donc on peut faire du ciblage sur des réseaux nationaux.
16:36La deuxième possibilité d'achat, c'est le suivi de film,
16:39qui est de plus en plus utilisé parce qu'en fait, c'est aussi un des atouts principales du média,
16:45c'est-à-dire qu'on a cette capacité de ciblage qui est assez importante,
16:49et donc on peut aller cibler les contenus et s'adosser à des contenus très spécifiques.
16:54Et ça, via le suivi de film, c'est des choses que les marques aiment beaucoup,
16:57s'adosser à un film événement, s'adosser à une typologie de film particulière.
17:03Qui va véhiculer peut-être des valeurs communes avec la marque.
17:05Exactement. Et donc c'est un mode d'achat qui est très utilisé, qui est un peu plus cher,
17:09évidemment que l'achat en réseau, puisqu'on est sur du ciblage,
17:12mais qui reste tout à fait accessible.
17:14Et enfin, la troisième possibilité d'achat, c'est en fait l'achat à la carte.
17:17Je veux aller acheter uniquement le cinéma à côté de mon magasin.
17:21Sélectionner uniquement les cinémas qui vont être à moins de 500 mètres d'une enseigne.
17:25Donc là, il y a une dimension drive-to-store, finalement.
17:27Une dimension drive-to-store, très locale aussi, parce que c'est aussi un média local, finalement.
17:32Ça veut dire qu'il est de plus en plus flexible, qui s'ouvre la flexibilité,
17:36et qui permet d'aller travailler de plus en plus des plans médias dans la dentelle,
17:41pour être le plus efficace possible, que ce soit sur tous les leviers qu'on a vus auparavant,
17:46sur le travail de l'image, de la notoriété, de la perception de la marque,
17:50mais aussi sur des leviers plus business, pour travailler, en effet, des logiques de drive-to-store.
17:54Quels sont les différents critères que l'on peut prendre en considération
17:58pour mesurer l'efficacité par rapport à un objectif donné pour une marque,
18:01des campagnes qui seraient mises en place ?
18:03Alors, le critère de base, c'est le nombre d'entrées.
18:06Aujourd'hui, un plan média, on le travaille, au cinéma, on travaille en entrées garanties, principalement.
18:11Et donc, on achète au CPM, coût pour 1000 entrées,
18:14et donc, on achète un nombre d'entrées sur une période donnée.
18:18Et l'avantage du média, c'est que si on est sur des projections,
18:21une annonce, qu'on n'est pas devant, on ne sait pas exactement combien de personnes vont aller voir un film,
18:25si on n'atteint pas les entrées qui nous ont été garanties par la régie,
18:29on va automatiquement prolonger la campagne jusqu'à ce qu'on atteigne le niveau d'entrée attendu.
18:34Ah oui, donc c'est assez sécurisant pour les marques.
18:36C'est très sécurisant. Et inversement, là où les marques sont 100% gagnantes,
18:41c'est que si notre sélection de films ou de cinéma surperforme
18:45et on fait beaucoup plus d'entrées que ce qui était prévu,
18:47on ne va pas payer plus cher. Il n'y a pas de mise au réel au cinéma.
18:51C'est tout bénef pour l'annonceur. S'il y a plus d'entrées, tant mieux.
18:54D'accord. Et alors, est-ce que le placement de produits au cinéma dans des films,
18:57ça s'apparente et ça peut être considéré aussi comme une autre façon d'acheter le média ou c'est encore autre chose ?
19:02C'est encore autre chose parce que c'est quelque chose qui se travaille bien en amont.
19:06Avec la production même, alors ?
19:07Avec la production, avec le producteur, le réalisateur.
19:10Et donc, ça, c'est des choses qui se travaillent bien en amont de l'achat média cinéma.
19:15En revanche, il y a des logiques d'événementialisation du média cinéma.
19:18Il n'y a pas que de l'achat de spots classiques.
19:20Il y a des choses qui sont proposées par la régie,
19:22comme l'événementialisation de l'encart de présentation de la boucle publicitaire.
19:27Donc, quand vous avez, par exemple, le petit mineur qui lance sa pioche,
19:30ça, on peut tout à fait l'événementialiser, le mettre aux couleurs de la marque.
19:32Ça a déjà été fait par plusieurs marques, comme McDo, par exemple,
19:36qui a fait venir le petit mineur dans ses restaurants, des choses comme ça.
19:39On peut imaginer plein de choses sur l'événementialisation de la bande publicitaire.
19:45Aujourd'hui, on a cette réflexion de se dire, on se fait un spot, 30 secondes,
19:47on a un beau film télé et on va le diffuser en cinéma.
19:51Mais on peut aussi tout à fait se dire, je vais aller découper ma présence dans la bande publicitaire,
19:56faire deux spots, trois spots de 10 secondes, raconter des choses différentes,
19:59faire un teasing en début de bande publicitaire et puis faire un reveal à la fin.
20:03Autre possibilité de le faire, c'est Média Vision qui a lancé un nouveau format,
20:07qui est le CinéShort, qui est finalement le premier format de répétition au cinéma.
20:11Ce qu'ils disent, c'est qu'aujourd'hui, on vous propose, sur toutes les séances de tous les films,
20:16d'avoir un spot entre 5 et 10 secondes maximum.
20:18Vous mettez ce que vous voulez.
20:20Mais du coup, on vous fait un tarif très très préférenciable
20:23et vous allez être diffusé sur toutes les séances et tous les films,
20:26et donc vous allez travailler la répétition dans le temps.
20:29Puisque c'est un des freins majeurs du média, c'est que ce n'est pas un média de répétition.
20:33Les habitués cinéma aujourd'hui qui représentent 15 à 20% de l'audience,
20:38c'est entre 2 et 3 fois par mois.
20:41Mais la majorité de l'audience, c'est une à deux fois par an.
20:44Pour travailler la répétition, c'est compliqué.
20:46Quand on a une campagne de trois mois, on va toucher les gens une seule fois finalement.
20:50Donc l'objectif, c'est d'essayer de trouver de nouveaux formats
20:53pour aussi booster les performances du média.
20:56D'accord, donc ça peut répondre ce média finalement à pas mal de problématiques aujourd'hui d'une marque,
21:00aussi bien images que business, en tout cas le cinéma, œuvres en ce sens.
21:05Tout à fait.
21:06Et c'est un média qui, comme on l'a dit précédemment, surprendra vraiment les jeunes.
21:09Ça, c'est intéressant.
21:10C'est une cible très difficile à toucher en média de plus en plus avec l'éclatement de l'audience en télévision,
21:15l'éclatement aussi sur le digital où on doit investir sur beaucoup de plateformes pour toucher notre cible.
21:22Et on n'est pas sûr qu'elles voient notre publicité.
21:24Alors qu'au cinéma, là, les jeunes viennent, ils viennent partager une expérience entre amis.
21:30Et on a ce média qui est là pour les toucher de manière efficace
21:34et travailler vraiment l'image, la perception positive, la notoriété sur une marque.
21:39Est-ce que ces jeunes, justement, ont des thématiques au cinéma de prédilection plus que d'autres cibles ?
21:44Oui, alors ils sont, on va dire, très friands de tout ce qui va être film, thématique, épouvante, horreur.
21:52Alors, ça peut faire peur à certains annonceurs, c'est le cas de le dire.
21:56Mais finalement, là, on peut vraiment travailler la répétition pour les jeunes,
22:01puisque un film d'horreur, il ne va pas faire énormément d'entrées,
22:04mais on sait que 90% des entrées vont être sur une cible 15-24, 15-34.
22:09Donc, il n'y a pas de déperdition.
22:10On fait un suivi de film, un suivi de film sur un film d'horreur.
22:13Si on peut toucher jusqu'à 500 000, 1 million d'entrées, ça va nous coûter 25 000 euros, 30 000 euros.
22:19Donc, on peut le faire 4-5 fois dans l'année.
22:21Et au prix d'une campagne télé, on va avoir un bon taux de répétition et surtout un taux de mémorisation très important.
22:27Donc, finalement, un média pour les jeunes, sur cette cible en particulier, qui est très performant,
22:32plus que le digital, on peut dire, ou pas tout à fait ?
22:35En tout cas, peut-être plus économique que le digital.
22:39Et ça, c'est difficile à faire entendre aujourd'hui.
22:43Les annonceurs ont une perception du média, c'est un média écrin,
22:46et c'est un média qui est cher, parce qu'on a des CPM qui peuvent paraître chers.
22:51Mais si on les rapporte à la qualité de l'audience touchée, à la qualité de la mémorisation, à la qualité de l'attention,
22:59et si on délivre un nouveau KPI qui va être un CPM attention,
23:02mécaniquement, on va avoir des CPM qui vont être beaucoup plus faibles que le digital.
23:06Et alors, est-ce qu'il y a des films, je pense aux Trois Mousquetaires, qui est un film qui a connu un grand succès.
23:12Est-ce que ces films-là sont plus convoités que les autres par les marques ?
23:15Justement, quand on s'attend, même comme vous disiez, on ne peut pas anticiper et être certain du succès d'un film.
23:21Néanmoins, on pouvait s'attendre à ce que cette super production marche très, très bien.
23:26Est-ce qu'elles sont particulièrement convoitées par les marques ?
23:28Oui, évidemment, dès qu'on a une grosse affiche au cinéma,
23:32il faut plutôt anticiper sa prise de parole, parce que c'est le cas sur les grosses sorties françaises,
23:36mais aussi sur les gros blockbusters américains, finalement.
23:38On a connu la pénurie, et ça arrive de temps en temps d'avoir de la pénurie de disponibilité en cinéma,
23:45sur des gros carrefours d'audience comme les Trois Mousquetaires, comme Avatar.
23:50Cette année, en fin d'année, on va avoir Gladiator 2,
23:53on va avoir les Disney, un nouveau Royon qui va sortir, un nouveau Viyana qui va sortir.
23:59Donc, on sait que sur ces périodes-là, il faut anticiper si on va avoir de la disponibilité,
24:04et d'autant plus si on veut avoir des emplacements préférentiels,
24:07parce qu'au cinéma, il y a aussi des emplacements préférentiels en début de bande ou en fin de bande
24:11et qui vont être fortement publicités par les marques.
24:13Et donc, plus on anticipe et plus on est sûr d'avoir la meilleure position dans la bande publicitaire.
24:18Alors, si vous aviez un message, Théo, à adresser aux annonceurs qui hésiteraient à communiquer sur ce média cinéma,
24:25quel serait ce message pour les rassurer et pour leur dire qu'ils ont tout intérêt à communiquer au Cinémax ?
24:31Ce n'est pas cher, que ces frais techniques ne sont plus un problème.
24:35Non, c'est vrai, avec la digitalisation du média, on n'a pas parlé, mais c'est vrai que les frais techniques sont devenus beaucoup moins chers.
24:41Donc, c'est un média qui est accessible, mais avant tout, au-delà d'être un média qui a de très grandes qualités,
24:46d'être un média d'images, d'émotions, d'événementiel,
24:50c'est un média qui a de nombreux atouts, que ce soit sur la partie aussi plus business, drive-thru,
24:57c'est le média de l'expérience, l'expérience partagée, collective, qui a des atouts formidables sur la mémorisation, l'attention.
25:06Donc, il y a de fait une place qui est aujourd'hui un peu trop limitée dans les stratégies des marques,
25:11parce que ce n'est pas un média qui rentre dans les stratégies, c'est plutôt un média cherry on the cake.
25:15Mais c'est aussi à nous, agences et experts du média, de démontrer qu'au-delà d'être un média qui est le dernier média qu'on va utiliser,
25:26mais pour se faire plaisir, c'est un média qui a toute sa place dans les stratégies,
25:29parce qu'on peut le travailler de manière très spécifique, faire du ciblage, développer de la créativité aussi dans les contenus.
25:37Et alors, chez Avas, vous accompagnez beaucoup de marques sur ce média cinéma ?
25:40Oui, alors évidemment, on essaye de développer avec le maximum de marques et en tout cas d'essayer de faire passer ce message-là sur ce média.
25:49On a des marques historiques qui viennent depuis plusieurs années sur le média et qui ont compris l'intérêt du média et qui le travaillent vraiment en tant que tel.
25:56On a d'autres marques qui viennent beaucoup plus ponctuellement, justement parce qu'elles ont un film très spécifique
26:01et elles veulent se faire plaisir en le mettant en avant dans un univers très écrin.
26:06Ce qui fait qu'on a finalement un turnover de marques assez important, c'est très spécifique au cinéma.
26:11Je vais avoir entre 70 et 80% d'annonceurs qui vont changer d'une année sur l'autre.
26:15Et aujourd'hui, il y a peu de marques finalement qui ont vraiment compris que le média pouvait s'utiliser comme un média très stratégique
26:25pour aller cibler des audiences spécifiques et notamment les jeunes.
26:27Et donc, c'est tout le travail qu'on essaie de faire ici chez Avas pour donner envie aux marques de travailler le média différemment
26:34et les faire venir dans les salles.
26:37Merci beaucoup, Théo, pour toutes tes informations sur le cinéma.
26:40Un très beau média, décidément, aux multiples vertus.
26:43Merci beaucoup.
26:44Merci.
26:47C'était Qui sait qui connaît, le podcast par un média pour les médias sur le média.
26:55Bye Avas.