90 Minutes Info du 14/04/2023

  • l’année dernière
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour cette toute dernière édition de la semaine.
00:00:04 Je vous présente les thèmes de débat, le programme et les invités juste après.
00:00:08 Le rappel des titres avec Somaïa Labidi aujourd'hui.
00:00:10 Nouveau rebondissement dans l'affaire du double meurtre de Leslie et Kevin,
00:00:16 ce couple des deux sèvres dont les corps ont été retrouvés à Prahaek en mars dernier.
00:00:21 Deux individus ont été interpellés ce mercredi.
00:00:24 Ils ont été placés en garde à vue par les gendarmes de la section de recherche de Poitiers.
00:00:29 Le président en visite sur le chantier de Notre-Dame,
00:00:32 quatre ans après l'incendie qui a ravagé la cathédrale
00:00:35 et quelques heures avant la décision du Conseil constitutionnel sur sa réforme des retraites.
00:00:40 Tenir le cap, c'est ma devise, a déclaré Emmanuel Macron,
00:00:43 qui s'était donné cinq ans pour reconstruire l'édifice.
00:00:46 La réouverture officielle du site est prévue fin 2024.
00:00:50 Et puis, Kylian Mbappé dans le classement du magazine Time.
00:00:55 L'attaquant du PSG fait partie des 100 personnalités les plus influentes du monde en 2023.
00:01:00 Le nouveau capitaine de l'équipe de France est le seul Français à rejoindre ce prestigieux classement annuel.
00:01:07 Et le sommaire du jour, c'est le jour J.
00:01:09 Donc la France suspendue encore quelques heures à la décision du Conseil constitutionnel sur le texte retraite.
00:01:15 Et après ? Après c'est l'inconnu car la détermination des contestataires reste entière.
00:01:20 On va continuer la mobilisation. Que la réforme soit validée par le Conseil constitutionnel, ça ne change rien dans l'état d'esprit.
00:01:28 Quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel, nous continuerons à nous battre jusqu'au retrait de ce texte contre la retraite à 64 ans.
00:01:38 Nous parlerons aussi de la violence qui s'exprime en marge de chaque cortège et qui monte d'un cran.
00:01:43 Les actions anticapitalistes se multiplient également ces dernières semaines.
00:01:47 Je travaille, j'habite à l'étranger où on travaille jusqu'à 67 ans et personne ne râle.
00:01:53 Et là, pour s'amuser, ils brûlent des voitures. Moi j'ai 200 km à faire pour rentrer chez moi.
00:01:58 Il y a un manifestant avec une raquette. En fait c'est pour lancer des projectiles plus fort, plus vite.
00:02:03 C'est-à-dire qu'au lieu de prendre une balle de tennis, vous prenez une pierre et vous la tapez avec la raquette.
00:02:08 Imaginez un peu la vitesse quand ça vous arrive dessus, sur le casque, le bouclier ou dans les jambes.
00:02:12 Et pour m'accompagner cet après-midi, j'ai plaisir à recevoir Céline Pina à nouveau.
00:02:17 Bonjour Céline, vous allez bien aujourd'hui ?
00:02:19 Très bien.
00:02:20 Je rappelle que vous êtes essayiste, merci d'être là.
00:02:23 Ainsi d'ailleurs que Michael Sadoun, bonjour, merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:02:26 Vous êtes chroniqueur. Bonjour Marc Varnot.
00:02:28 Bonjour Céline.
00:02:29 Ça faisait un bail, on s'était vu sur ce plateau, sous cette forme. Je rappelle que vous êtes chef d'entreprise.
00:02:33 Merci.
00:02:34 Il y a des thèmes qui vont particulièrement vous interpeller, j'en suis sûre, cet après-midi.
00:02:38 Et puis nous serons épaulés, bien sûr, par Florian Tardif du service politique.
00:02:43 Vous l'aurez compris, cette décision est désormais quasi imminente de la part du Conseil constitutionnel.
00:02:48 Rarement d'ailleurs, sans doute, les Français ne se seront autant passionnés pour le rôle que joue cette institution.
00:02:54 Alors avant de se pencher sur le parcours, la personnalité des neuf sages qui composent ce Conseil constitutionnel,
00:03:03 nous allons la retrouver, Yoann Usaï, sans plus tarder. Vous êtes rumompensier aux abords du Palais Royal.
00:03:08 Bonjour Yoann. Quel est le mode d'emploi du rendu de cette décision qui va intervenir dans quelques heures, je le disais à l'instant ?
00:03:16 Eh bien écoutez Nelly, ça sera comme d'habitude en réalité.
00:03:22 Et comment est-ce que ça se passe d'habitude ?
00:03:24 Eh bien le Conseil constitutionnel publie sur son site internet la décision qui a déjà été prise cet après-midi.
00:03:32 Ce sera donc publié sur internet un simple communiqué pour rendre cette décision.
00:03:37 Et on l'imagine avec peut-être quelques explications mais qui pourraient venir à ce moment-là un peu plus tard.
00:03:42 Alors il y a un certain nombre d'appels à manifester après la décision, donc quelques craintes,
00:03:46 y compris sous les fenêtres du Conseil constitutionnel, sous bonne garde depuis hier déjà.
00:03:51 Oui alors c'est vrai qu'il y a un dispositif de sécurité qui est inédit autour du Conseil constitutionnel.
00:03:59 Jamais il n'a été sous si haute protection à l'annonce de son verdict en quelque sorte.
00:04:05 Alors il y a des barrières anti-émotes à chaque entrée de ce Conseil constitutionnel
00:04:09 qui est depuis hier soir une véritable forteresse, transformée en véritable forteresse, complètement inaccessible.
00:04:15 On a assisté à une montée en puissance de dispositifs de sécurité tout au long de la journée.
00:04:20 En début d'après-midi on a commencé à voir des gendarmes mobiles se déployer dans toutes les rues et avenues qui entourent ce Conseil constitutionnel.
00:04:28 Il y a beaucoup de fourgons de gendarmerie, des camions de police avec des lances à eau, des canons à eau en cas de manifestation.
00:04:38 Même si elles sont interdites, les forces de l'ordre et le préfet de police de Paris ont tout de même tout prévu.
00:04:44 En cas de manifestation illégale, les forces de l'ordre sont positionnées entre la place de l'Opéra qui est à 500 mètres d'ici
00:04:50 et la place du Palais royal juste à côté pour empêcher tout débordement.
00:04:55 Juste une dernière info, l'horaire il est affiné ou il y a une fenêtre encore assez flexible ?
00:05:02 Oui l'horaire ce sera entre 17h30 et 18h, pas beaucoup de surprises.
00:05:10 Avant 18h nous devrions connaître le verdict du Conseil constitutionnel.
00:05:14 Avant l'annonce officielle, le Conseil constitutionnel, peut-être Laurent Fabius en personne, le président de ce Conseil,
00:05:21 aura appelé Emmanuel Macron pour le prévenir en amont, il aura appelé également Gérard Larcher le président du Sénat
00:05:26 et Yael Brown-Pivet la présidente de l'Assemblée nationale.
00:05:29 Pourquoi prévenir les plus hautes autorités du pays ?
00:05:32 Parce que cette annonce, cette décision, c'est l'une des plus sensibles rendues par le Conseil constitutionnel depuis plusieurs années
00:05:38 et peut-être même depuis plusieurs décennies Nelly.
00:05:41 Merci beaucoup, on se retrouvera bien évidemment d'ici là.
00:05:43 Merci à vous et à Florian Paume qui vous accompagne pour les images.
00:05:46 Un autre Florian pour décrypter, analyser ce qui pourrait se passer.
00:05:49 Est-ce qu'on pourrait avoir droit à une surprise ?
00:05:52 Du côté de l'exécutif, on est quand même raisonnablement optimiste sur l'issue de cette décision.
00:05:57 Oui, on est plutôt confiant, on peut le dire très sincèrement.
00:06:00 Il y a quelques minutes à peine, j'étais avec l'un des membres de l'exécutif qui m'expliquait justement
00:06:05 qu'il s'attendait à ce que la loi passe ce soir, qu'elle soit validée par l'essai du Conseil constitutionnel pendant sa totalité.
00:06:14 C'est-à-dire qu'il y a certains articles, et c'est ce qui est attendu depuis maintenant plusieurs semaines,
00:06:19 qui seront retoqués, censurés par l'essai du Conseil constitutionnel.
00:06:23 Mais vraisemblablement, on s'attend au sein de l'exécutif à ce que la loi soit validée ce soir à 18h.
00:06:28 On va voir les différents cas de figure avec vous dans un instant,
00:06:31 mais j'aimerais continuer ce tour de table avec nos invités.
00:06:33 Marc Verneau, peut-être pour une réaction.
00:06:35 Vous, vous faites partie du camp de ceux qui veulent être surpris
00:06:39 ou qui pensent que de toute façon, il n'y aura pas de bouleversement, de révolution de la part de cette institution ?
00:06:46 Je ne suis pas divin et je ne suis pas constitutionnaliste,
00:06:48 mais ce qui est certain, c'est que passer par des articles de loi budgétaire,
00:06:53 la totalité de cette loi de la réforme de la retraite, pose un certain nombre de questions.
00:06:59 Et ce serait bien surprenant que les articles ou que l'article emblématique qui n'est pas budgétaire,
00:07:03 qui est celui de l'âge des 64 ans, ne soit pas retoqué.
00:07:06 C'est la vraie question, en réalité.
00:07:08 Est-ce que l'article qui concerne l'âge va être retoqué ou pas,
00:07:11 sachant que c'est un article budgétaire et qu'en théorie, ou en droit constitutionnel,
00:07:16 d'après ce que j'ai lu, ça semble peu probable que ce soit validé ?
00:07:19 Mais enfin, on a la réponse dans quelques heures.
00:07:21 Mais Florian, sur l'âge, peut-être une précision.
00:07:25 Parmi l'ensemble des articles qui pourraient être retoqués ce soir par le Conseil constitutionnel,
00:07:32 ce sont plutôt des mesures tels l'index senior ou le CDI pour les seniors.
00:07:36 Effectivement, la mesure d'âge serait validée puisqu'elle entraîne une répercussion directe sur le budget de l'État.
00:07:41 Bien évidemment, si vous reculez l'âge légal de départ à la retraite, cela entraîne des cotisations supplémentaires,
00:07:47 ce qui va donc venir avoir des conséquences directes sur les recettes et les dépenses de l'État dans un certain temps.
00:07:54 Mais il y a différents points de vue, différentes perspectives.
00:07:56 C'est bien pour ça qu'on est un peu suspendu, absolument, et que ce sont eux qui vont trancher.
00:08:01 Je continue avec Mickaël Sadoun.
00:08:03 Vous vous dites qu'il n'y aura pas de révolution majeure.
00:08:07 D'ailleurs, quand on regarde, on va peut-être les découvrir tout à l'heure,
00:08:10 mais quand on regarde à l'échelle de l'histoire de la Ve, les décisions qui ont été amenées à prendre les sages,
00:08:16 ils n'ont jamais été complètement à l'encontre de ceux qui avaient été votés au Parlement.
00:08:22 Il y a eu bien sûr des textes qui ont été retoqués, mais à la marge.
00:08:27 Et ce n'étaient pas des textes majeurs, emblématiques non plus.
00:08:30 Oui, d'ailleurs, la vocation originelle du Conseil constitutionnel n'est pas tellement de s'opposer au pouvoir en place.
00:08:35 Et De Gaulle lui-même ne l'a pas pensé comme ça, puisqu'il disait que la Cour suprême, dans son esprit, c'était le peuple,
00:08:41 et pas le Conseil constitutionnel.
00:08:42 Donc, il ne voulait pas que ce soit l'équivalent de la Cour suprême aux États-Unis.
00:08:45 Je pense, moi, personnellement, on verra, mais pareil, je n'ai pas de boule de cristal.
00:08:49 Mais je pense qu'on n'aura pas tellement de surprises.
00:08:51 Je pense qu'en effet, les cavaliers sociaux vont être censurés,
00:08:55 qui vont passer peut-être dans une autre loi qui sera peut-être le projet de loi de travail.
00:08:59 On a déjà prévu de les recycler autrement.
00:09:01 Voilà, exactement, le projet de loi de travail d'Olivier Dussopt notamment qui va arriver,
00:09:05 Eric Wörth en parlait dans les médias.
00:09:08 Bon, après, l'autre décision très importante qui va être prise, c'est celle concernant le RIP.
00:09:13 Et là, pour le coup, il y a aussi des doutes,
00:09:16 puisque le premier dépôt n'était pas tellement conforme à ce que, normalement, devait être ce passage au Conseil constitutionnel.
00:09:24 Il y en a un nouveau.
00:09:25 Donc, il y en a un deuxième qui va passer.
00:09:27 Et puis, ça va être déterminant pour le mouvement social,
00:09:30 puisque s'il y a un RIP qui est organisé, ça donne un espoir au mouvement social
00:09:33 et ça risque d'apaiser un petit peu les tensions.
00:09:35 Si, en revanche, il est censuré et que la loi passe, là, on a à craindre des explosions dans la rue.
00:09:42 Céline, est-ce que vous faites partie de ceux qui pensent que les SAGE seront sensibles quand même
00:09:46 à l'ambiance qu'il y a dans le pays, à cette atmosphère compliquée, à cette contestation ?
00:09:53 Ils tiennent compte aussi, peut-être, du ratio de salariés qu'ils sont contre ? 94% quand même, on le rappelle.
00:09:59 Ils y sont forcément sensibles.
00:10:01 Après, ils sont lucides et ils ont un rôle à jouer.
00:10:03 Et en fait, la vérité, c'est qu'on ne peut pas sortir d'une crise politique par un acte juridique,
00:10:08 puisque le Conseil constitutionnel qui l'oppose.
00:10:10 En l'occurrence, pour la censure totale du texte, ce qui pourrait être mis en avant,
00:10:15 ce serait l'usage du 47A, en fait, de procédures parlementaires abusives
00:10:20 et la crainte que ces procédures permettent le détournement de la loi
00:10:24 en étant validée par le Conseil constitutionnel.
00:10:27 Mais la censure totale du texte, c'est la fin du gouvernement Macron.
00:10:33 La réalité, c'est qu'ensuite, il ne peut plus rien faire pour les quatre ans à venir,
00:10:36 ce qui risque d'être très compliqué.
00:10:38 Donc, je ne pense pas que le Conseil constitutionnel ira là-dessus.
00:10:41 La censure partielle, c'est ce qu'il y a de plus intelligent.
00:10:44 Ça permet d'avoir une posture d'équilibre.
00:10:47 Je crois que le Conseil constitutionnel est très attaqué
00:10:50 et de renvoyer la patate chaude à ceux qui doivent la gérer, de toute façon.
00:10:53 Effectivement, dans ce cas-là, il faut valider le RIP,
00:10:56 parce que c'est le seul moyen d'éviter une explosion.
00:10:59 À mon avis, c'est la position la plus cohérente.
00:11:01 Valider le RIP, c'est valider un référendum qui va aller à l'encontre de ce que souhaite le gouvernement,
00:11:06 puisque comme vous l'avez souligné, 94% des actifs sont contre.
00:11:09 Il y a quand même un certain nombre d'obstacles.
00:11:11 Il y a énormément d'obstacles et c'est une porte de sortie
00:11:14 dans laquelle le gouvernement se fait peut-être humilier par le vote,
00:11:19 mais il y a une telle légitimité dans un référendum
00:11:22 que de toute façon, la légitimité l'emporte sur l'humiliation.
00:11:26 Il y a encore, pour ce RIP, énormément d'obstacles à franchir,
00:11:30 rassembler 4 millions de personnes, etc.
00:11:32 Quant à l'absence de censure, je pense que ce n'est pas raisonnable non plus,
00:11:38 parce que ce serait vécu comme une provocation,
00:11:40 et qu'en plus, il y a matière à censurer.
00:11:42 On va se rafraîchir la mémoire pour ceux qui nous rejoignent à l'instant.
00:11:45 Qui sont-ils ces sages qui président au destiné du texte, aujourd'hui ?
00:11:50 Le tout résumé par Corentin Brio.
00:11:52 Ils sont 9, 3 femmes et 6 hommes font partie des sages du Conseil constitutionnel.
00:12:00 Une institution actuellement présidée par Laurent Fabius,
00:12:03 ancien Premier ministre de François Mitterrand
00:12:06 et ancien ministre des Affaires étrangères sous François Hollande.
00:12:09 Laurent Fabius a été nommé président du Conseil constitutionnel en février 2016
00:12:13 par François Hollande, justement.
00:12:15 Mais comment accède-t-on au Conseil constitutionnel ?
00:12:18 Plusieurs possibilités.
00:12:19 On peut être nommé par le président de la République.
00:12:22 C'est le cas de Jacques Mézard et Jacqueline Gourault,
00:12:25 tous deux anciens ministres sous Édouard Philippe.
00:12:27 Ils ont été nommés respectivement en février 2019 et mars 2022 par Emmanuel Macron.
00:12:33 Une nomination qui peut également se faire par les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat,
00:12:37 comme Alain Juppé, ancien Premier ministre de Jacques Chirac et ancien maire de Bordeaux.
00:12:42 Il a été nommé en février 2019 par le président de l'Assemblée nationale de l'époque, Richard Ferrand.
00:12:47 Un cas de figure qui est identique pour les 5 autres sages du Conseil constitutionnel.
00:12:52 Le Conseil se renouvelle par tiers, tous les 3 ans, pour un mandat d'une durée de 9 ans, non renouvelable.
00:12:57 Les anciens présidents de la République font partie à vie du Conseil constitutionnel,
00:13:01 mais Nicolas Sarkozy et François Hollande ont fait le choix de ne pas y siéger.
00:13:06 Quand le Conseil constitutionnel est saisi, il a au maximum un mois pour se prononcer.
00:13:10 Dans le cadre de la réforme des retraites, il aura eu besoin de 24 jours.
00:13:14 « Alors ça c'était pour l'organigramme et la composition, le mode d'emploi du Conseil.
00:13:22 Écoutez ce que dit Julien Audoul, qui est un député RN de Bourgogne,
00:13:26 de cette composition et de la manière dont ils prennent les décisions.
00:13:30 « Ce sera une décision politico-démocratique, si je puis dire.
00:13:34 C'est-à-dire qu'il y a un biais politique, évidemment,
00:13:37 et on sait malheureusement que les 9 sages ne sont pas forcément très impartiaux.
00:13:42 Pour le coup, il faudrait repasser par le peuple.
00:13:46 Et c'est ce que nous avons demandé, que cette réforme soit tranchée,
00:13:50 une bonne fois pour toutes, par le peuple souverain, avec un référendum,
00:13:53 qui au moins aurait le mérite de clarifier la situation et d'apaiser cette crise politique et institutionnelle.
00:13:58 Marc Verneau, tout étant politique, au fond, y compris évidemment le mode de nomination,
00:14:03 est-ce qu'il faut revoir ce fonctionnement pour qu'il n'y ait plus de doute possible
00:14:08 sur les allégeances des uns et des autres ? »
00:14:10 « Il faut sans doute revoir les choses, mais vous savez qu'en France,
00:14:13 on est un pays où on revoit les choses en général une fois par siècle.
00:14:15 Donc je ne suis pas très optimiste, mais c'est vrai que d'avoir un président du Conseil constitutionnel
00:14:19 qui est élu pour 9 ans, c'est quand même un anachronisme absolument incroyable.
00:14:23 Et si je rejoins ce qui a été dit, c'est vrai que c'est politico-juridique.
00:14:27 Mais tout est politico-juridique.
00:14:28 Ça me rappelle la motion de censure contre le gouvernement il y a quelques jours maintenant
00:14:32 à l'Assemblée nationale.
00:14:33 Tout le monde est en train de faire des grands calculs.
00:14:35 Et finalement, on s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup de députés
00:14:38 qui n'avaient tout simplement pas envie de voter la motion de censure
00:14:40 parce qu'ils devraient repasser devant les électeurs dans quelques mois
00:14:43 et ils n'étaient pas sûrs d'être élus.
00:14:44 Donc je pense que de la même façon, le Conseil constitutionnel
00:14:47 va se trouver investi d'une responsabilité et ils vont tenir compte de cette responsabilité
00:14:53 autant que le droit pour rendre leur décision ce soir. »
00:14:55 « Mickaël Sadoun, il y a quand même de fortes personnalités qui le composent,
00:14:58 on l'a vu à l'instant, mais a priori, ils statuent sur le droit et uniquement le droit.
00:15:04 Donc normalement, leurs inimitiés ne doivent pas s'immiscer dans les affaires. »
00:15:09 « Oui, mais le droit est politique et je pense que les Français le savent
00:15:12 dans leur culture politique que le droit est politique.
00:15:15 C'est d'ailleurs drôle parce que dans les autres cours suprêmes
00:15:17 dans les autres pays d'Europe, qui sont un peu moins politisés parfois que la France,
00:15:20 les pays protestants, etc., ont des cours suprêmes
00:15:24 dans lesquels siègent avant tout des juges et des avocats.
00:15:27 En France, on ne s'embarrasse pas de ce genre de considération,
00:15:29 on aime directement des politiques.
00:15:31 Alors après, moi j'aimerais que ces politiques soient un peu plus représentatifs.
00:15:35 Je ne déplore pas le fait qu'il y ait des politiques puisque le droit est politique,
00:15:39 mais il devrait être peut-être un peu plus représentatif de l'opinion.
00:15:41 Là, c'est vrai que sur neuf membres du Conseil constitutionnel,
00:15:44 on a sept politisés qui vont globalement au niveau de la couleur politique,
00:15:48 de Véronique Malbec qui est ancienne directrice de cabinet de Dupont-Moretti
00:15:54 à Alain Juppé globalement.
00:15:57 Donc on va globalement du centre-gauche au centre-droit.
00:15:59 Alors c'est ce qui fait penser à certains.
00:16:01 Plutôt à droite d'ailleurs.
00:16:02 Oui, plutôt à droite.
00:16:03 Non seulement Florian, cette politique, mais en plus c'est honorifique.
00:16:07 C'est-à-dire que c'est un mix des deux.
00:16:09 Il y a un côté fin de carrière, d'ailleurs les anciens présidents sont membres de plein droit.
00:16:14 Certains ont décidé de ne pas exercer ce droit à siéger.
00:16:17 C'est le cas de Nicolas Sarkozy.
00:16:18 C'est le cas de François Hollande.
00:16:19 Il a renoncé, François Hollande ne voulait pas y aller.
00:16:22 Il y aura toujours ce côté, c'est un peu un prix qu'on vous remet à la fin de votre carrière politique.
00:16:28 Le bâton de maréchal.
00:16:29 Mais il n'y a pas de, comment dire, le prérequis ce n'est pas une compétence particulière en matière de droit
00:16:35 ou il ne faut pas une compétence de juriste particulière.
00:16:37 C'est une exception européenne.
00:16:39 Après comme cela a été rappelé il y a quelques minutes à présent,
00:16:43 c'était une volonté de la part du général de Gaulle lors de la création du conseil constitutionnel en 1958,
00:16:49 de récréation en 1959, que le conseil constitutionnel ne permette pas dans un second temps
00:16:56 d'avoir ce que le général de Gaulle appelait de gouvernement des juges,
00:17:00 c'est-à-dire d'avoir des juristes comme ce qui est fait effectivement dans d'autres pays européens
00:17:05 qui soient en quelque sorte au-dessus du législateur,
00:17:08 c'est-à-dire qu'il soit capable de retoquer certaines lois et qu'il ait la main mise sur ce qui est voté en France.
00:17:16 On a un vrai souci, c'est d'imaginer qu'un juriste est neutre, pur et ne connaît pas ni l'instinct politique
00:17:24 ni l'envie de régler ses comptes etc.
00:17:27 Ce qui est absolument faux.
00:17:28 Les juges sont des hommes comme les autres.
00:17:30 Et ensuite le droit n'est pas neutre, pas du tout.
00:17:33 Il est toujours appuyé sur un certain nombre de valeurs.
00:17:36 Le droit il sert à éviter l'arbitraire.
00:17:38 Autrement dit, il faut que vous sachiez à quelle sauce grosso modo vous allez être mangé
00:17:43 en fonction des actes que vous mettez en œuvre.
00:17:46 Et on n'a jamais dit qu'il était là, c'est pas le bien descendu sur terre.
00:17:50 Donc une fois qu'on a pris ce recul-là, ce que l'on comprend c'est que ce que voulait le général de Gaulle,
00:17:57 c'est équilibrer avec des juristes et des politiques de manière à ce que justement
00:18:02 on ne soit pas dans une forme d'idéologie puritaine.
00:18:05 Le droit c'est le bien.
00:18:07 Et donc de donner à des gens qui ne sont que des hommes et qui n'ont pas de légitimité populaire,
00:18:12 un pouvoir aussi important sur la vie politique française.
00:18:18 D'autant que vous parliez des juges, les magistrats sont souvent taxés,
00:18:21 l'École nationale de magistrature, d'être à gauche.
00:18:23 Donc de toute façon c'est jamais totalement neutre d'être juriste dans notre pays.
00:18:27 De toute manière.
00:18:28 La logique de ce qui était vrai à l'époque du général de Gaulle, il y a 60 ans, n'est plus vraie aujourd'hui.
00:18:34 Autant l'esprit, c'est comme l'esprit de la loi et puis il y a la loi,
00:18:38 l'esprit de ce Conseil constitutionnel est parfaitement louable.
00:18:41 La réalité, c'est qu'on a quand même créé des machines à nomination dans toutes les grandes institutions de l'État
00:18:46 et ces machines à nomination provoquent des garages ou des fins de carrière plaquées or pour les intéressés.
00:18:52 Et c'est pour ça qu'on retrouve dans toutes les grandes institutions de l'État, des politiques.
00:18:56 Rien n'empêchait le président du Sénat, le président de la République ou ceux qui nomment,
00:19:01 de nommer quelqu'un d'autre qu'un ancien ministre, qu'un ancien premier ministre ou que des grands serviteurs de l'État.
00:19:06 Pourquoi on ne le faut-il pas ?
00:19:08 Je pense que ça, c'est une vision quand même très biaisée.
00:19:12 Parce que pourquoi est-ce qu'on met d'ancien premier ministre ?
00:19:15 Parce qu'on met des gens qui justement, de par leur expérience professionnelle,
00:19:19 ont été au plus haut sommet de l'État et ont géré des choses suffisamment complexes
00:19:23 pour comprendre qu'on n'y va pas à la hache et qu'un peu de finesse dans ce genre d'affaires est essentiel.
00:19:28 Et là, on a plusieurs ministres et ancien premier ministre,
00:19:31 donc le social, ils se sont collés en leur temps aussi.
00:19:33 J'allais même dire, le fait à un moment donné d'être en fin de carrière, ça vous libère.
00:19:38 Vous n'avez plus de preuves à donner, vous n'avez pas de parti qui vous sanctifie.
00:19:42 Et souvent, chez des gens qui ont une telle expérience, ça peut être un moment
00:19:45 où ils donnent la pleine mesure de leur capacité et c'est parfois des moments très intéressants.
00:19:49 Regardez, au moment où on commente cette actualité à venir,
00:19:53 il y a déjà de la contestation qui se met en place dans les rues de Paris en trois points,
00:19:57 vous le voyez sur cette mosaïque.
00:19:58 Nous avons évidemment les fenêtres du Conseil constitutionnel qui sont sous escorte,
00:20:03 qui sont vraiment très bien gardées depuis hier.
00:20:05 On avait tous vu cette photo assez impressionnante de membres de la police qui sécurisaient les lieux.
00:20:13 Ils étaient deux ou trois cents hier pour faire face aux manifestants.
00:20:16 Et puis là, vous avez déjà des cortèges qui se sont improvisés.
00:20:18 Il y en a un certain nombre, je crois, de manifestations qui ont été déposées,
00:20:21 qui ont été validées pour ce soir dès 18h.
00:20:24 Il y a une petite inconnue sur ce qui va se passer pour la suite,
00:20:28 en tout cas du côté des syndicalistes et des politiques.
00:20:31 On n'a pas l'intention d'en rester là.
00:20:33 Une petite réaction et puis on en reparle.
00:20:35 On va commencer avec le secrétaire général de FO qui nous dit en substance
00:20:38 qu'on ne s'arrêtera pas là, quoi qu'il arrive tout à l'heure.
00:20:41 Ah mais on va continuer la mobilisation.
00:20:44 Que la réforme soit validée par le Conseil constitutionnel, ça ne change rien dans l'état d'esprit.
00:20:50 94% des actifs sont toujours contre un recul de l'âge de départ
00:20:55 ou un allongement de la durée de cotisation.
00:20:57 Et les sondages, depuis trois mois, on était à 51% des citoyens qui soutenaient.
00:21:05 Aujourd'hui, on est passé à plus de 60%.
00:21:07 Donc l'état d'esprit de ces citoyens et de ces travailleurs,
00:21:11 il ne va pas changer ce soir après la décision du Conseil constitutionnel.
00:21:15 Ce que nous faisons avec le mouvement Insoumis, c'est de dire
00:21:19 que quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel,
00:21:22 nous continuerons à nous battre jusqu'au retrait de ce texte
00:21:26 contre la retraite à 64 ans, parce que c'est une réforme qui touche les gens dans leur chair.
00:21:31 Alors, Florian, Emmanuel Macron, il a à cœur de reprendre la main,
00:21:35 sauf qu'il cherche encore la formule, parce que là, on a compris que la tâche serait ardue pour lui.
00:21:39 Oui, d'autant plus que le président de la République a invité officiellement,
00:21:42 c'est officiel depuis quelques minutes maintenant,
00:21:44 les syndicats à venir à l'Elysée afin d'aborder une nouvelle page,
00:21:47 on l'a compris, politique notamment, aborder la question du travail
00:21:50 pour tenter de tourner celle des retraites.
00:21:53 Sauf qu'il n'est pas certain, et même je peux d'ores et déjà quasiment vous donner la réponse des syndicats,
00:21:58 ils n'iront pas, car il faudrait selon eux,
00:22:02 et d'ailleurs Laurent Berger l'a expliqué assez clairement hier
00:22:05 dans le cadre de la manifestation qui était organisée contre la réforme des retraites,
00:22:09 observer un temps de descense, de convalescence entre effectivement
00:22:14 cette décision du Conseil constitutionnel qui interviendra ce soir
00:22:18 et la réception à l'Elysée des syndicats.
00:22:20 On explique au sein des syndicats qu'une réunion à l'Elysée après le 1er mai
00:22:26 serait plus envisageable pour eux qu'avant cette date,
00:22:29 puisque d'ores et déjà, ils comptent effectivement mobiliser très clairement dans la rue le 1er mai.
00:22:33 Alors il y a deux choses, parce qu'il y a la rencontre certes avec les partenaires sociaux,
00:22:36 mais il y a aussi le fait de s'exprimer devant les Français.
00:22:39 Là, il faut qu'ils renouent aussi avec le peuple, qu'ils tentent d'expliquer
00:22:43 pourquoi on en est arrivé là, et là ça risque d'être un peu plus ardu pour lui.
00:22:47 Oui, effectivement, on estime au sein de son entourage qu'il faut qu'il redonne du souffle à son action.
00:22:52 Après, ce qui est intéressant, c'est que lors des dernières réunions qui ont eu lieu à Matignon,
00:22:57 ou plus précisément à l'Elysée, entre le président de la République et certains membres de son entourage,
00:23:02 il y avait deux camps.
00:23:03 Le camp de ceux qui proposaient au président de la République un discours de rupture,
00:23:08 en organisant une "grande conférence" ou un "grand débat", ou en remettant tout sur la table,
00:23:14 et les autres qui étaient partisans d'un discours, d'une politique de petits pas,
00:23:19 c'est-à-dire d'y aller progressivement, texte par texte,
00:23:22 d'amener la population derrière le président de la République.
00:23:26 Et vraisemblablement, c'est plutôt le camp de la politique des petits pas qui gagnerait en ce moment.
00:23:32 Donc voilà, le président de la République ne va pas, à l'heure actuelle, tenir à un grand discours de rupture,
00:23:38 mais va tenter, effectivement, de calmer le jeu, d'expliquer clairement où il souhaite amener le pays ces prochaines années,
00:23:45 et notamment d'ici la fin du quinquennat.
00:23:47 Marc Varnot, quoi qu'il se passe, quoi qu'il arrive, le lien est rompu entre cet homme et le peuple français ?
00:23:53 Je pense que le lien est en partie rompu, mais c'est surtout la méthode qui est totalement foutue, pardonnez-moi.
00:23:59 Mais cette espèce de système qui a été mis en place de ne rien expliquer
00:24:04 avant d'amener des sujets aussi importants et graves que la retraite,
00:24:07 moi je ne suis pas surpris que 94% des Français sont contre l'allègement de la durée de la retraite,
00:24:12 mais posons la question aux Français, est-ce que vous voulez payer des impôts ?
00:24:15 100% vont répondre non.
00:24:16 Si on n'explique pas aux gens pourquoi il faut réformer le système de retraite,
00:24:20 si on n'explique pas aux gens qu'en France, la retraite aujourd'hui coûte 40% de plus que partout ailleurs en Europe,
00:24:25 si on n'explique pas aux gens que la France est le pays qui travaille le moins en Europe,
00:24:28 je suis désolé, c'est la vérité, si on leur explique rien et on amène un débat de société,
00:24:32 est-ce que vous voulez travailler jusqu'à 64 ans ou 62 ans ?
00:24:35 Après les gens vont répondre quoi ? 62 ans.
00:24:38 L'argument du contre c'était de dire qu'il n'y a pas péril en la demeure du côté des finances,
00:24:42 c'était ça au fond l'argument, on a le temps.
00:24:44 Pardonnez-moi, ça c'est totalement faux, c'est le système français pur et dur,
00:24:49 c'est-à-dire qu'on se contrefiche de ce que ça coûte, la retraite elle coûtait il y a 20 ans 200 milliards,
00:24:54 elle coûte aujourd'hui 345 milliards, alors vous allez me dire mais non c'est pas vrai,
00:24:59 il n'y a pas 345 milliards de déficit, forcément, on finance ça par les charges sur les entreprises et les salaires.
00:25:04 Alors on vous dit que le système est à l'équilibre, demain on augmentera les charges à nouveau
00:25:07 sur les salaires et sur les entreprises et on vous dira mais vous voyez,
00:25:10 il n'y a pas péril en la demeure, le système est équilibré.
00:25:12 Mikel Sadoun, c'est un manque d'explication ou c'est le fait qu'au fil de l'eau,
00:25:17 on a découvert que c'était vraiment très mal ficelé pour le coup ?
00:25:21 J'ai l'impression qu'il y a eu un gros défaut de pédagogie du gouvernement,
00:25:25 enfin je n'aime pas le mot pédagogie parce que ça supposerait que les Français sont des enfants,
00:25:28 mais voilà il y a eu un défaut d'explication ou de sincérité ou d'honnêteté,
00:25:33 on a essayé de les emmener sur une réforme qui était juste,
00:25:36 qui était juste pour tous, puis pour les femmes, puis pour les carrières longues,
00:25:40 on n'a pas très bien compris, beaucoup d'arguments se sont déployés,
00:25:43 mais le seul qui vaille ne s'est jamais révélé et le seul qui vaille c'est les économies budgétaires,
00:25:47 parce qu'on sort d'une crise de Covid pendant laquelle on a dépensé des centaines de milliards,
00:25:52 on les a déversés dans l'économie parce qu'on a juste fermé notre économie pendant presque un an et demi,
00:25:57 entre les couvre-feu, les confinements, etc., que ça coûte très cher
00:26:00 et qu'on est dans un contexte de remontée des taux d'intérêt et que ça pèse donc de plus en plus sur notre dette.
00:26:07 Donc il faut envoyer un signe aux marchés internationaux en faisant cette réforme-là.
00:26:11 Alors après, je trouve que, comme dirait DSK, il y a eu quatre grandes erreurs du gouvernement,
00:26:17 il aurait pu beaucoup mieux s'y prendre, et notamment dans le timing, on voit encore Emmanuel Macron.
00:26:21 Oui, DSK a répété ce que tout le monde avait dit, il a un peu enfoncé des portes ouvertes avec son texte,
00:26:25 et pour sa sortie, son retour...
00:26:28 Comme c'est DSK qui le dit, ça...
00:26:30 Bon allez, on est un petit peu en train de déborder, je suis en train de me verdrir dans l'oreillette.
00:26:35 Non, non, il faut y aller, il faut y aller, on revient dans quelques minutes
00:26:37 et on parlera aussi de ces manifestations et de ces violences qui se sont exprimées à nouveau hier dans les rues de Paris.
00:26:42 A tout à l'heure.
00:26:43 C'est le moment que vous attendez tous, à n'en pas douter, le JT de Michael Dorian.
00:26:50 Bonjour Michael.
00:26:51 Bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:26:52 Emmanuel Macron propose de recevoir les syndicats mardi.
00:26:57 L'Élysée précise que cette invitation est valable, quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites.
00:27:03 Ce sera nécessairement le début d'un cycle que le président et le gouvernement poursuivront dans les prochaines semaines avec les partenaires sociaux.
00:27:11 La porte de l'Élysée restera ouverte, ajoute l'entourage du chef de l'État.
00:27:16 Le Conseil constitutionnel qui rendra donc ses conclusions dans moins de deux heures maintenant.
00:27:22 Conclusion très attendue qui pourrait conditionner la suite du mouvement.
00:27:26 Alors quels sont les scénarios possibles ?
00:27:28 Élément de réponse avec Marine Sabourin.
00:27:32 Ils sont neufs et le sort de la réforme des retraites est entre leurs mains.
00:27:36 Le Conseil constitutionnel se prononce ce soir aux alentours de 18h et trois scénarios sont envisageables.
00:27:42 Les sages peuvent décider que le texte est parfaitement constitutionnel et donc le valider intégralement.
00:27:48 Ils peuvent aussi censurer une partie ou l'intégralité du texte.
00:27:52 Parmi les mesures qui pourraient être retoquées, il y a l'index senior qui oblige les entreprises à déclarer les salariés âgés de plus de 55 ans.
00:28:00 Le Conseil constitutionnel pourrait ainsi estimer qu'il s'agit d'un cavalier législatif
00:28:04 qui n'a pas sa place dans un projet de loi rectificatif du budget de la Sécurité sociale.
00:28:09 Si le texte venait à être censuré partiellement, le président de la République aurait alors la possibilité de le promulguer.
00:28:16 En retirant les mesures problématiques, il pourrait demander un deuxième examen après modification du texte.
00:28:22 Pour les autres scénarios, le destin serait plus limpide.
00:28:25 Si aucune mesure n'est faite, alors le texte sera promulgué tel quel.
00:28:29 Si en revanche la censure est totale, le projet de réforme des retraites serait jeté à la poubelle.
00:28:35 Dans le reste de l'actualité, les corps de trois Italiens ont été retrouvés près de Tignes.
00:28:40 Ils étaient disparus depuis hier après une avalanche à la frontière franco-italienne.
00:28:45 Les victimes étaient âgées de 37, 39 et 44 ans.
00:28:49 Seul le guide qui les accompagnait a survécu.
00:28:51 Il est actuellement hospitalisé.
00:28:53 Dimanche, déjà six personnes avaient perdu la vie dans une autre avalanche en Haute-Savoie.
00:28:58 Nouveau rebondissement dans l'affaire du meurtre de Leslie et Kevin.
00:29:02 Ce couple des deux sèvres dont les corps ont été retrouvés en mars dernier.
00:29:06 Deux individus ont été placés en garde à vue.
00:29:09 Soupçonnés selon nos confrères du Parisien d'avoir participé au guet-apens mortel,
00:29:13 ils ont été placés en garde à vue mercredi par les gendarmes de la section de recherche de Poitiers.
00:29:19 Le Paris Saint-Germain soutient Christophe Galtier.
00:29:22 L'entraîneur du PSG est accusé d'avoir eu des propos discriminatoires lors de son passage à l'OGC Nice.
00:29:29 Christophe Galtier qui a annoncé en conférence de presse être particulièrement choqué par ces accusations.
00:29:34 On l'écoute.
00:29:35 Toute ma vie d'homme, de footballeur puis d'entraîneur a été éditée par le souci du partage et du bien-vivre avec les autres.
00:29:47 Je ne peux accepter que mon nom et ma famille soient salis de la sorte.
00:29:54 J'ai donc décidé d'attaquer en justice quiconque porte atteinte à mon honneur.
00:30:00 J'ai confiance en la justice de mon pays.
00:30:06 Je ne peux que me satisfaire de l'ouverture d'une enquête, je viens d'apprendre cela ce matin,
00:30:11 afin de laisser travailler la justice en toute sérénité. Je n'apporterai pas d'autres commentaires à ce sujet.
00:30:18 Et puis les confidences de Frédéric Mitterrand sur sa santé.
00:30:22 L'ancien ministre de la culture a annoncé ce matin sur CNews être atteint d'un cancer.
00:30:28 Il répondait à une question de Pascal Praud qui faisait allusion à la casquette qu'il portait.
00:30:32 Je vous propose de l'écouter.
00:30:34 Vous portez une casquette ?
00:30:36 Oui, je porte une casquette.
00:30:38 Oui, je porte une casquette parce que je suis malade.
00:30:41 Donc je n'ai pas envie qu'on voit que je suis malade.
00:30:44 Donc je suis un peu moins malade quand j'ai ma casquette.
00:30:47 On me dit tu as beaucoup de courage, on me dit tu…
00:30:50 Non, pas de courage, c'est ce qu'on peut faire, marche ou crève.
00:30:54 Si on aime la vie, on continue.
00:30:56 Alors, ça a un énorme avantage, c'est que quand même ça replace les choses un peu en perspective.
00:31:02 Et il y a des tas de choses qu'on ne veut plus faire, du temps qu'on ne veut plus perdre.
00:31:07 Et en même temps, tout devient plus aigu.
00:31:11 En fait, la vie devient encore peut-être plus intéressante au moment où on pense qu'elle est menacée.
00:31:18 Les mots de Frédéric Mitterrand ce matin dans l'heure des pros.
00:31:22 Voilà, c'est la fin de ce journal.
00:31:23 L'actualité continue bien sûr sur C News avec Nelly Denac et ses invités pour la suite de 90 minutes info.
00:31:28 Merci beaucoup.
00:31:29 Comment reprendre après ça ?
00:31:31 Évidemment, ces mots sont toujours émouvants.
00:31:34 On ne s'attend jamais à ce que la maladie nous frappe.
00:31:37 Nous allons parler à moins de deux heures maintenant de l'échéance de la décision du Conseil constitutionnel,
00:31:43 de ces rassemblements qui ont été appelés dès hier par l'ensemble des syndicats, des formations politiques,
00:31:50 pour contester à nouveau et mettre la pression d'une certaine manière sur le Conseil constitutionnel.
00:31:55 Alors qu'on sait quand même que la décision à cette heure est prise.
00:31:58 En tout cas, ils veulent montrer que ce n'est pas la fin de la contestation,
00:32:01 voir aussi de quel bois ils ont l'intention de se chauffer pour les prochains jours, les prochaines semaines.
00:32:06 Et de fait, il y a déjà des rassemblements dans Paris.
00:32:09 Nous sommes avec l'une de nos équipes du côté de l'hôtel de ville.
00:32:11 Alors justement, on va en reparler de l'hôtel de ville parce que c'est là que la violence s'est cristallisée hier.
00:32:17 Il semble qu'il y ait déjà pas mal de monde dans les rues à deux heures maintenant de la décision.
00:32:21 Effectivement Nelly, nous sommes en direction de l'hôtel de ville de Paris, à environ 300 mètres de la place désormais.
00:32:29 Et autour de nous, à vue d'oeil, 2 à 3 000 personnes, beaucoup, beaucoup d'étudiants,
00:32:33 mais aussi des cheminots, des éboueurs en grève et quelques personnes syndiquées, notamment de la RATP.
00:32:38 Ils s'étaient tous donnés rendez-vous aux alentours de 14 heures sur le parvis de la gare Saint-Lazare.
00:32:43 Et voilà maintenant deux heures que ces manifestants déterminés convergent vers l'hôtel de ville.
00:32:47 Malgré cette pluie fine et régulière qui tombe sur la capitale,
00:32:50 un grand rassemblement est attendu dans la soirée à l'hôtel de ville.
00:32:54 L'intersyndical devrait d'ailleurs être présente.
00:32:56 Les manifestants avec qui nous avons discuté avouent ne pas avoir beaucoup d'attentes
00:33:00 concernant la décision du Conseil constitutionnel.
00:33:03 Ils souhaitent surtout généraliser les grèves reconductibles.
00:33:06 C'est d'ailleurs un slogan bien visible sur leur pancarte.
00:33:09 Grève générale jusqu'au retrait total, constitutionnelle ou pas,
00:33:12 cette loi, on n'en veut pas.
00:33:14 Vous imaginez donc leur détermination.
00:33:16 Selon eux, le gouvernement ne comprendra rien d'autre que le rapport de force.
00:33:19 En tout cas, depuis hier soir, 18 heures, toutes les manifestations sont interdites
00:33:23 à proximité du Conseil constitutionnel, où les sages, vous le savez,
00:33:27 rendront leur décision sur la réforme des retraites.
00:33:29 Et ce soir, à l'issue du verdict, les autorités prévoient plus de 130 rassemblements,
00:33:33 mais pas sous les fenêtres des sages, car à Paris, les alentours du Palais Royal
00:33:37 sont interdits à toute manifestation, et ce, jusqu'à demain matin, 8 heures.
00:33:40 Enfin, de sources policières, 7000 à 10 000 personnes,
00:33:43 dont 80 à 150 gilets jaunes et 200 à 400 militants radicaux,
00:33:47 sont attendus aujourd'hui à Paris dans le cadre de cette contestation
00:33:51 contre la réforme des retraites.
00:33:52 Merci beaucoup. Céline Pina, il y a forcément une forme d'inquiétude,
00:33:56 parce qu'on se souvient aussi de ces manifestations spontanées
00:34:00 à l'issue de la décision du 49-3, enfin de l'enclenchement du 49-3,
00:34:05 je crois que c'était aux alentours du 15 ou 16 mars.
00:34:07 Ça avait commencé un petit peu comme ça, des cortèges et des manifestations spontanées,
00:34:11 avec un certain nombre de débordements à la faveur de la nuit aussi à Paris.
00:34:15 Ce qui est toujours très compliqué, c'est que lorsque vous avez un syndicat qui se mobilise,
00:34:19 vous avez aussi un interlocuteur, vous avez quelqu'un qui peut dire à un moment donné
00:34:23 "il est temps de savoir aussi finir une grève".
00:34:25 Lorsque c'est un soulèvement spontané, vous n'avez personne avec qui discuter,
00:34:30 cette foule, ce n'est pas en fait, j'allais dire, un cortège organisé,
00:34:35 c'est une foule, dans ce cas-là, de plus violent parfois,
00:34:39 et c'est très très compliqué à gérer, à sécuriser,
00:34:43 et surtout ça n'offre en général que très peu de débouchés politiques,
00:34:46 parce que ça se cristallise dans la colère, dans le rejet.
00:34:50 D'ailleurs aujourd'hui, ce qu'on voit, c'est finalement une colère très très forte
00:34:55 qui se cristallise autour de la personnalité d'Emmanuel Macron,
00:34:58 mais malgré tout, très peu de possibilités de sortie politique.
00:35:03 On a une gauche qui essaie quelque part d'exploiter le chaos,
00:35:08 mais on ne sait pas pour aller dans quelle direction,
00:35:11 et une extrême droite qui attend que la pomme lui tombe tout rôtie dans le bec,
00:35:17 mais on a très très peu de visibilité.
00:35:19 Or en fait le problème, pourquoi est-ce que cette réforme des retraites déclenche tout ça ?
00:35:23 C'est qu'elle touche au cœur de notre contrat social.
00:35:27 Autrement dit, les valeurs qui nous lient sont traduites par des solidarités effectives,
00:35:33 qui sont cette sécurité sociale.
00:35:35 Et entre l'hôpital qui s'effondre, le chômage qui augmente et qui est moins pris en charge,
00:35:41 la retraite dont quand vous discutez avec des gens qui ont 20 ans,
00:35:45 ils rigolent et vous dites "mais de toute façon nous on n'en aura pas".
00:35:48 Et quand vous vous projetez comme ça dans un avenir aussi sombre,
00:35:51 alors tout ce qu'on vous arrache, c'est comme si on vous prélevait une livre de chair.
00:35:55 Alors il y avait moins de monde dans les rues hier,
00:35:58 mais des violences qui s'accroissent, des cibles qui changent aussi de forme.
00:36:03 Pour cette 12e journée de mobilisation, on estime qu'il y a eu 380 000 manifestants un peu partout en France.
00:36:08 Et donc cette fois-ci, je vous le disais, ce sont les symboles de richesse qui ont été pris pour cible
00:36:15 et qui sont de plus en plus attaqués d'ailleurs au fil des semaines.
00:36:17 Regardez les images d'hier avec Adrien Spiter.
00:36:20 Fumigènes à la main, des manifestants envahissent le siège d'LVMH sur l'Avenue Montaigne.
00:36:27 A l'intérieur, des slogans anticapitalistes sont chantés.
00:36:33 Symbole du luxe, le lieu n'a pas été choisi par hasard.
00:36:37 C'est le siège de Bernard Arnault qui est le plus riche des milliardaires français et du monde.
00:36:43 Et bien si on a besoin, si les caisses de la sécurité sociale sont vides, il faut venir les chercher ici entre autres.
00:36:49 À Rennes, les voitures de luxe ont été la cible des manifestants comme cette voiture électrique,
00:36:54 taguée puis brûlée par les manifestants sous les yeux de la propriétaire.
00:36:59 C'est un outil de travail, j'habite à l'étranger où on travaille jusqu'à 67 ans et personne ne râle.
00:37:05 Et là, pour s'amuser, ils brûlent des voitures.
00:37:08 Moi j'ai 200 km à faire pour rentrer chez moi.
00:37:11 Une haine anti-riche dénoncée par ce député.
00:37:14 On est dans un pays qui déteste pour certains la réussite des autres.
00:37:20 On n'a pas la culture de la réussite.
00:37:22 On ne peut pas continuer à avoir un pays qui est nivelé par le bas et qui ne vit que de subventions.
00:37:26 Ça, ça n'existe pas.
00:37:29 À Lyon, plusieurs hôtels particuliers boulevard des Belges ont été dégradés.
00:37:34 Marc Varneau, je rappelle que vous êtes chef d'entreprise.
00:37:39 Est-ce qu'on est en train, attention à ne pas sombrer dans une forme d'anticapitalisme primaire,
00:37:44 voire même de refus du monde de l'entreprise, qui est aussi un des fondements de nos sociétés modernes maintenant ?
00:37:52 C'est-à-dire qu'en s'attaquant à LVMH, c'est s'attaquer à la plus mauvaise cible qui soit.
00:37:57 Parce que s'il y a vraiment une entreprise qui apporte énormément à la France, c'est bien LVMH.
00:38:02 Rappelons quand même un certain nombre de chiffres.
00:38:04 LVMH, c'est 37 milliards d'apports à l'académie française.
00:38:08 LVMH, c'est 15 000 employés derniers.
00:38:11 C'est le premier créateur d'emplois.
00:38:13 LVMH, c'est 300 000 salariés sur les 600 000 que compte aujourd'hui l'industrie du luxe en France.
00:38:19 LVMH, aujourd'hui, c'est 500 magasins et 100 usines.
00:38:23 Alors oui, effectivement, si on veut s'en prendre à la France qui travaille et qui crée de la richesse,
00:38:26 on s'en prend à LVMH.
00:38:28 Mais pardonnez-moi, si on veut vraiment s'attaquer à des symboles qui ont quelque chose à se reprocher,
00:38:33 ce n'est sûrement pas à LVMH qu'il faut s'attaquer.
00:38:35 Parce que LVMH, c'est une machine économique dont la France aujourd'hui ne pourrait plus se passer.
00:38:39 C'est ce député Renaissance qui disait dans le sujet, mais qu'elle s'adoune,
00:38:43 au fond, on ne peut pas vivre que de subventions.
00:38:46 C'est-à-dire qu'à un moment, il faut que le produit, la croissance, soit nourrie par les entreprises
00:38:53 et par le travail dans le privé aussi.
00:38:55 Comme dirait l'autre, avant de distribuer les richesses, il faut d'abord les créer.
00:38:58 Et ceux qui les créent, c'est quand même avant tout les chefs d'entreprise et les gens qui,
00:39:02 tant bien que mal, essayent de créer de la valeur avec leurs produits,
00:39:06 qui vendent d'ailleurs à des consommateurs qui ont le choix d'acheter ou non.
00:39:09 C'est quand même le fonctionnement global d'une société, et pas Bernard Arnault en particulier,
00:39:13 qu'il faut aller attaquer s'ils ont un problème avec LVMH en particulier.
00:39:16 Mais il y a cette idée que les super ou les ultra riches ne sont pas assez taxés.
00:39:20 Au fond, c'est ça le discours de la gauche aujourd'hui.
00:39:22 Oui, mais c'est faux. Ils sont extrêmement taxés.
00:39:25 D'ailleurs, il y a des pays où ils sont beaucoup moins taxés.
00:39:28 Regardez aux États-Unis, les milliardaires demandent à payer plus d'impôts.
00:39:30 Donc là, il y a une question à se poser sur la taxation des super riches.
00:39:34 Mais chez nous, il ne me semble pas que ce soit le cas.
00:39:36 Alors après, il ne faut pas nier deux choses.
00:39:38 C'est un, l'écart des rémunérations qui devient de plus en plus important dans les entreprises.
00:39:43 On sait qu'il y a des codes comme celui de la FEPMEDEF,
00:39:46 qui n'est pas contraignant, mais qui recommande aux entreprises
00:39:49 de rémunérer les hauts cadres et les dirigeants avec une certaine cohérence,
00:39:54 une certaine raisonnabilité par rapport aux résultats de l'année, etc.
00:39:57 Et puis l'autre question, moi je pense, pour le coup, c'est vraiment un mouvement de fond,
00:40:02 je pense, de civilisation, c'est qu'il y a de plus en plus de transparence
00:40:05 entre les plus pauvres et les plus riches, que le plus pauvre aujourd'hui peut savoir
00:40:08 ce que le plus riche mange, où il va, quel est son rythme de vie, comment vit-il.
00:40:13 Et je pense que ça suscite énormément de désir, de jalousie et parfois de haine.
00:40:17 Ça nourrit le ressentiment.
00:40:18 Bien sûr, ça me fait penser parfois, vous savez, à la séquence dans le film
00:40:22 "Jacques Mérine" avec Vincent Cassel, quand Mérine dit "Regardez, on nous donne envie
00:40:26 toute la journée de produits à coup de pub, on nous en donne férocement envie,
00:40:30 au bout d'un moment, si on en a vraiment envie, on va se servir."
00:40:33 Il y a aussi le fait qu'avant, l'éducation humaniste vous apprenait
00:40:39 qu'il y avait des choses bien plus importantes que le matériel.
00:40:42 Il y avait une façon de se construire qui pouvait amener à supporter
00:40:46 un certain nombre de difficultés et à trouver du sens.
00:40:49 Aujourd'hui, dans une société de consommation, c'est ce que vous pouvez acheter,
00:40:53 c'est ce que vous consommez qui dit à quel niveau vous en êtes.
00:40:56 Ça, c'est peut-être le premier problème.
00:40:58 Le deuxième problème, c'est qu'on est dans une société où les inégalités explosent.
00:41:02 Finalement, quand vous avez une société relativement groupée,
00:41:05 où vous avez une forte classe moyenne qui regarde vers le haut,
00:41:08 la classe moyenne, elle regarde vers le haut, elle est aspirée vers le haut,
00:41:11 dans ses ambitions, dans sa manière de se comporter.
00:41:13 À partir du moment où vous détruisez la classe moyenne et vous avez des hyper-riches
00:41:17 et des gens qui sont déclassés ou pauvres, et en plus qui trouvent que les services publics
00:41:23 comme l'éducation ne fonctionnant pas, les échelles qui leur permettent
00:41:27 de changer de conditions sociales sont en train de se déliter,
00:41:30 à ce moment-là, oui, le ressentiment explose complètement.
00:41:34 Donc, chez Louis Vuitton, quand ils envahissent LVMH,
00:41:38 ce n'est pas l'entreprise qui crée des emplois et qui crée de la richesse
00:41:41 qu'ils envahissent, c'est un imaginaire de capitalisme financier
00:41:45 qui détruit les tissus urbains, qui détruit les hommes,
00:41:49 qui ne produit pas tant de richesses que ça, mais qui exploite la misère.
00:41:53 Il y a cette idée qu'il n'y a plus d'ascenseur social aujourd'hui
00:41:56 ou de rêve qui soit permis.
00:41:58 Exactement. C'est totalement faux.
00:42:00 Aujourd'hui, si je peux donner un seul conseil aux gens qui veulent utiliser
00:42:04 l'ascenseur social, c'est travailler, travailler, travailler, travailler.
00:42:07 Moi, j'ai connu toute ma vie des gens qui ont commencé avec pas grand-chose
00:42:11 et qui sont arrivés à des situations parfois extraordinaires en ayant travaillé.
00:42:15 Alors après, c'est un choix. Soit effectivement, on choisit de travailler,
00:42:18 soit on choisit d'être assisté.
00:42:20 Mais je crois pas que les gens veulent...
00:42:22 Non, non, mais les gens, ils veulent le pareil et sont...
00:42:24 C'est un peu trop complexe.
00:42:25 Le pareil et son contraire.
00:42:26 C'est-à-dire qu'ils veulent travailler le moins possible et vivre le mieux possible.
00:42:28 Ça ne marche pas.
00:42:29 Il y a quelque chose de générationnel quand même dans cet esprit-là.
00:42:32 Oui, il y a peut-être quelque chose de générationnel, mais je pense que
00:42:34 ce n'est pas noir ou blanc comme cela lorsque l'on voit tous ces invisibles
00:42:38 qu'on côtoie tous les jours, qui ont été visibles,
00:42:42 qui sont des travailleurs, qui ont travaillé durant la période du Covid,
00:42:45 qui sont visibles et qui étaient essentiels à la nation,
00:42:49 qui ont été obligés de travailler, alors que certains dans des grandes entreprises
00:42:52 ont été au chômage partiel, qui ont été assistés là pour le coup
00:42:56 pendant des mois pour tenter justement de maintenir l'économie sous perfusion.
00:43:01 Effectivement, ces travailleurs-là qui étaient visibles,
00:43:04 les travailleurs qu'on disait de la première ligne, qu'on applaudissait parfois
00:43:06 à 20h au balcon, on n'en parle plus.
00:43:08 Et effectivement, il y a une partie de la population aujourd'hui, je pense,
00:43:12 qui est dans la rue parce que ce sont des gens qui ont été justement
00:43:16 en première ligne, qui souhaitaient travailler, qui souhaitaient apporter
00:43:19 au collectif, au reste de la nation, et dont on ne parle plus
00:43:22 et qui sont aujourd'hui effectivement obligés de faire des efforts comme les autres.
00:43:26 On parle beaucoup des gens en première ligne, mais ceux dont on ne parle jamais,
00:43:29 c'est ceux qui sont dans le privé, qui travaillent dur, qui ont commencé jeune.
00:43:32 On parlait de l'esprit d'entreprise plutôt.
00:43:33 Non, non, qui ont commencé dur.
00:43:34 Ce sont quand même ceux qui ont été obligés à longueur de temps.
00:43:39 Moi, j'en connais beaucoup, et si aujourd'hui il y a une chose qui les choque
00:43:42 dans la retraite, c'est pour ça qu'ils sont contre le projet,
00:43:44 c'est le fait de partir à 65 ans à la retraite avec 1300 euros,
00:43:48 quand leur voisin, pas à Paris, on ne connaît pas nos voisins,
00:43:50 mais à la campagne en province, le voisin à la SNCF,
00:43:53 il part avec 2600 euros à la retraite à 56 ans.
00:43:55 Ça, ça choque.
00:43:56 Oui, mais parfois c'est justifié. Regardez l'espérance de vie des éboueurs.
00:43:59 Je veux dire, elle est très, très, très, très, très en dessous.
00:44:02 Oui, oui, mais évidemment.
00:44:04 C'est à regarder au cas par cas.
00:44:06 Il y a énormément de jobs qui ont une espérance de vie beaucoup plus faible
00:44:10 que ceux d'un cadre dans le privé.
00:44:12 Donc, évidemment que pour eux, quand on leur retire deux ans de vie à la retraite,
00:44:16 et on leur retire énormément du reste du temps.
00:44:19 Et l'autre chose que je voulais dire, c'est que, oui, je suis d'accord,
00:44:22 il faut travailler.
00:44:23 Oui, si on travaille, si les gens travaillent, ils peuvent y arriver.
00:44:26 Oui, il faut des riches dans la société et même pourquoi pas des milliardaires.
00:44:29 Mais il faut aussi redonner de la dignité aux gens ailleurs que dans l'argent.
00:44:33 Il n'est pas normal que les gens ne puissent plus être valorisés
00:44:37 s'ils n'ont plus envie de devenir milliardaires.
00:44:38 Moi, le discours d'Emmanuel Macron qui a consisté à dire
00:44:41 "je veux que les jeunes veuillent devenir milliardaires", je le trouve mauvais.
00:44:44 Moi, je veux que les jeunes aient envie d'être de bons citoyens.
00:44:46 Je veux qu'ils veuillent être de bons pères,
00:44:48 qu'ils aient de bonnes relations avec les autres.
00:44:51 Alors après, éventuellement, s'ils veulent devenir milliardaires,
00:44:53 c'est encore mieux, c'est génial.
00:44:54 Mais ce n'est pas l'alpha et l'oméga d'une société,
00:44:56 on ne peut pas la construire sur le terrain.
00:44:57 On est bien loin aujourd'hui de l'esprit de la "start-up nation"
00:44:59 tel que l'apprenait Emmanuel Macron à son arrivée au pouvoir.
00:45:03 Oui, mais tout ça, c'est des modes de représentation.
00:45:07 Par exemple, moi, je me souviens de discours des entrepreneurs
00:45:10 qui disent "oui, bon, mais nous, on prend notre risque,
00:45:12 on assume notre risque et si ça doit se casser la gueule,
00:45:14 ça se cassera la gueule".
00:45:15 Quand il y a eu de l'argent donné par la nation et par les impôts,
00:45:18 ils l'ont pris.
00:45:19 Et ce que je peux comprendre, et c'était normal,
00:45:21 il ne valait mieux pas laisser l'économie s'effondrer.
00:45:23 Mais ce que je veux dire, c'est que la cisté, c'est toujours l'autre.
00:45:26 On ne regarde pas tellement non plus les aides et les bassins
00:45:30 que l'on construit parce qu'une entreprise,
00:45:32 elle profite aussi du fait qu'il y a des bonnes écoles,
00:45:35 qu'il y a des routes, qu'il y a tous des équipements
00:45:38 qui sont payés par l'effort de la nation.
00:45:40 Et si on regarde de façon un petit peu plus large,
00:45:43 on évite de caricaturer et d'opposer les groupes sociaux
00:45:46 les uns avec les autres.
00:45:47 C'est pour ça que le continuum de la classe moyenne,
00:45:50 il aidait justement à ce qu'on se sente autant solidaires
00:45:53 vers le bas que vers le haut.
00:45:55 Juste un mot sur les aides aux entreprises.
00:45:57 Rappelons quand même que si la France est le seul pays au monde,
00:46:01 on peut être fier à avoir créé le PGE,
00:46:03 le prêt garanti par l'État et l'activité partielle.
00:46:06 Pourquoi ? Ce n'est pas un cadeau du ciel.
00:46:08 Tout d'un coup, ils ont décidé de donner de l'argent.
00:46:10 Simplement, l'état de l'économie française et des entreprises
00:46:13 était tellement mauvais à cause de cette surfiscalité
00:46:16 que la survie des entreprises était impossible.
00:46:19 On allait avoir 11 millions de chômeurs deux mois après.
00:46:22 Voilà pourquoi on a aidé les entreprises.
00:46:24 On a aidé les entreprises,
00:46:25 que l'on pond jusqu'au dernier euro en fiscalité,
00:46:28 et puis tout d'un coup, il y a un accident,
00:46:29 qui s'appelle le Covid,
00:46:30 et là on se rend compte,
00:46:31 oh ben, elles ne vont pas survivre.
00:46:32 Donc là, il faut les aider.
00:46:33 Parce que là, ça arrive à échéance,
00:46:34 ils sont en train de commencer à rembourser.
00:46:36 Et on rembourse aujourd'hui, bien sûr.
00:46:37 Mais quand on aide les individus,
00:46:38 c'est aussi dans ce même type de cadre,
00:46:40 c'est-à-dire en prenant en compte le contexte qu'elles affrontent, etc.
00:46:43 Je réponds à des entreprises.
00:46:44 On va retourner dans un de ces cortèges
00:46:46 qui se sont improvisés depuis le début de l'après-midi
00:46:49 avec une de nos équipes.
00:46:50 On est là précisément,
00:46:51 où nous étions hier avec nos équipes également,
00:46:55 et où les affrontements étaient assez nourris
00:46:58 entre forces de l'ordre et manifestants.
00:47:00 Là, tout le monde défile dans le calme,
00:47:01 sous une pluie fine.
00:47:04 Ça tranche évidemment avec l'image qu'on avait hier.
00:47:06 Oui, ça y est Nelly,
00:47:10 nous sommes arrivés place de l'hôtel de ville,
00:47:12 accompagnés d'un important dispositif de sécurité,
00:47:14 des dizaines de forces de l'ordre
00:47:16 qui encadrent 2 à 3 000 personnes
00:47:18 dans une ambiance festive,
00:47:19 mais bien sûr avec beaucoup de détermination,
00:47:22 énormément d'étudiants,
00:47:23 mais aussi des cheminots,
00:47:24 des éboueurs en grève,
00:47:25 et quelques personnes syndiquées.
00:47:26 On a vu notamment des syndiqués de la RATP.
00:47:28 Et voilà maintenant,
00:47:29 deux heures que ces manifestants déterminés
00:47:31 convergent et sont arrivés donc vers l'hôtel de ville.
00:47:34 Ils sont partis de la gare Saint-Lazare
00:47:36 sous une pluie fine et régulière
00:47:38 qui tombe sur la capitale.
00:47:39 Un grand rassemblement est attendu ici,
00:47:42 dans la soirée à l'hôtel de ville.
00:47:43 L'intersyndical devrait d'ailleurs être présente.
00:47:45 Les manifestants avec qui nous avons discuté,
00:47:47 avouent ne pas avoir beaucoup d'attentes
00:47:49 concernant la décision qu'on attend tous
00:47:51 du Conseil constitutionnel.
00:47:53 Ils souhaitent surtout généraliser les grèves reconductibles.
00:47:55 C'est d'ailleurs un slogan bien visible
00:47:57 sur toutes les pancartes ici.
00:47:59 Grève générale jusqu'au retrait total,
00:48:01 constitutionnelle ou pas,
00:48:02 cette loi, on n'en veut pas.
00:48:04 Vous imaginez donc leur détermination.
00:48:06 Selon eux, le gouvernement ne comprendra tout simplement
00:48:08 rien d'autre que le rapport de force.
00:48:10 En tout cas, depuis hier soir, 18h,
00:48:12 toutes les manifestations sont interdites
00:48:14 à proximité du Conseil constitutionnel.
00:48:16 Et ce soir, à l'issue du verdict,
00:48:18 les autorités prévoient plus de 130 rassemblements
00:48:20 dans la capitale, mais pas sous les fenêtres des sages,
00:48:22 car les alentours du Palais Royal
00:48:24 sont interdits à toute manifestation
00:48:26 jusqu'à demain matin, 8h.
00:48:27 Enfin, de sources policières,
00:48:29 entre 7000 et 10 000 personnes,
00:48:31 dont 80 à 150 gilets jaunes
00:48:33 et 200 à 400 militants radicaux
00:48:35 sont attendus aujourd'hui à Paris,
00:48:36 dans le cadre donc de cette contestation
00:48:38 contre la réforme des retraites.
00:48:40 - Merci beaucoup Marc Varneau,
00:48:42 et on imagine que ça va monter en puissance dans les heures à venir.
00:48:44 Marc Varneau notait une situation
00:48:46 quelque peu cocasse, puisqu'on va évidemment reparler
00:48:48 du Conseil constitutionnel et d'une loi
00:48:50 anti-casseurs qui avait été retoquée en effet.
00:48:52 - Oui, c'est effectivement cocasse.
00:48:54 En 2019, il y a eu le projet de loi Rotayou
00:48:56 anti-casseurs,
00:48:58 qui allait empêcher, qui voulait empêcher
00:49:00 les casseurs, ceux qui sont pris en flagrant délit,
00:49:02 de manifester pendant un mois
00:49:04 ou de ne plus manifester du tout.
00:49:06 Le Conseil constitutionnel, M. Fabius,
00:49:08 il a cassé ça, il a cassé la loi.
00:49:10 Et donc du coup, c'est pour ça qu'on voit
00:49:12 les 3000 mêmes bonshommes qui attaquent la police
00:49:14 tous les jours, tous les week-ends.
00:49:16 C'est 3000 personnes qui mettent la France
00:49:18 à feu et à sang, grâce à la censure
00:49:20 de M. Fabius et du Conseil constitutionnel.
00:49:22 - Il est difficilement défendable,
00:49:24 effectivement, même si on comprend l'incompréhension,
00:49:26 c'est que ce qui était proposé,
00:49:28 c'était de stopper
00:49:30 les manifestants qui avaient
00:49:32 commis des exactions lors de manifestations
00:49:34 précédentes, avant même qu'ils n'interviennent
00:49:36 dans le cadre de la manifestation. - Non mais vous voulez noter l'ironie
00:49:38 de la situation, en fait. - Mais effectivement, c'est une situation
00:49:40 ironique. - Il y a quelque chose de l'ironie.
00:49:42 J'aimerais qu'on en vienne à
00:49:44 Élisabeth Borne. On n'en a pas beaucoup
00:49:46 parlé depuis le début de cette émission, on a beaucoup parlé d'Emmanuel Macron,
00:49:48 dont on a dit d'ailleurs que les sorties,
00:49:50 si tant est qu'il veuille aller sur le terrain pour
00:49:52 reprendre son bâton de pèlerin, comme le dit
00:49:54 bien souvent son entourage, ça risque
00:49:56 d'être quand même un peu compromis. Et regardez,
00:49:58 cette séquence où Élisabeth Borne, aussi,
00:50:00 a été chahutée lors
00:50:02 d'un déplacement dans une
00:50:04 grande surface. Je vous laisse découvrir.
00:50:06 - On est là !
00:50:08 On est là !
00:50:10 Même s'il va, qu'on ne veut pas,
00:50:12 on est là !
00:50:14 - 41 fois !
00:50:16 On en veut pas !
00:50:18 - Au niveau des signalités
00:50:20 qui ont été imposées, trimestre
00:50:22 anti-inflation sur
00:50:24 le rayon des couches,
00:50:26 qui est vraiment un produit
00:50:28 qui a fortement augmenté.
00:50:30 - On ne veut pas !
00:50:32 - Et voilà.
00:50:34 Allez, c'est fini.
00:50:36 - On ne veut pas !
00:50:38 - 42 fois !
00:50:40 On en veut pas !
00:50:42 - 42 fois !
00:50:44 On en veut pas !
00:50:46 - 42 fois !
00:50:48 On en veut pas !
00:50:50 - 42 fois ! On en veut pas !
00:50:52 - Alors, petite explication de texte,
00:50:54 en tout cas de contexte, Florian Tardif.
00:50:56 - Premièrement, effectivement, c'est la hantise
00:50:58 des communicants qui sont
00:51:00 aux côtés de la Première ministre,
00:51:02 puisque le déplacement qui était
00:51:04 prévu, on l'imagine, depuis peut-être plusieurs jours,
00:51:06 n'a été communiqué officiellement
00:51:08 qu'hier soir,
00:51:10 assez tardivement dans la soirée.
00:51:12 Deuxièmement, elle ne devait pas
00:51:14 entrer par une porte dérobée,
00:51:16 ce qui a été le cas ce matin. Elle devait rentrer
00:51:18 par l'une des portes principales, mais il y avait
00:51:20 des manifestants, donc on a dû changer, effectivement,
00:51:22 l'arrivée de la Première ministre, ainsi que
00:51:24 le président de la République qui lui a été offert
00:51:26 à cette occasion. Et deuxièmement,
00:51:28 effectivement, c'est assez complexe d'organiser
00:51:30 ce type de déplacement, puisque
00:51:32 au cœur du magasin, il y avait des personnes
00:51:34 lambda qui semblaient faire leur course
00:51:36 et qui, en réalité, étaient
00:51:38 des manifestants qui pouvaient
00:51:40 intervenir à tout moment, d'où ces scènes
00:51:42 qu'on a pu voir à l'instant. - Elle est restée imperturbable devant
00:51:44 ses couches culottes, là. - Effectivement, elle est restée
00:51:46 assez imperturbable, c'est ce que m'ont confié plusieurs
00:51:48 de mes confrères qui étaient aux côtés de la Première ministre
00:51:50 ce matin. Mais cela va être compliqué
00:51:52 pour la Première ministre, mais également pour le président de la République,
00:51:54 puisque j'étais aux côtés du chef de l'État ce matin
00:51:56 qui était en déplacement pour visiter
00:51:58 la cathédrale Notre-Dame de Paris. C'est
00:52:00 quasiment l'ensemble de l'île
00:52:02 de la cité où est située
00:52:04 la cathédrale de Notre-Dame de Paris, qui a été
00:52:06 fermée à la population,
00:52:08 y compris aux visiteurs,
00:52:10 alors même que le site en lui-même
00:52:12 est bouclé. - C'est un drôle de climat, quand même.
00:52:14 C'est compliqué quand les membres de l'exécutif ne peuvent
00:52:16 plus rentrer sur le terrain sans être chahutés, interpellés.
00:52:18 - Oui, et ça aussi, d'une certaine manière,
00:52:20 c'est inédit.
00:52:22 Ça doit beaucoup aux nouveaux
00:52:24 moyens de communication. On l'a dit,
00:52:26 l'annonce n'a été qu'hier, mais maintenant,
00:52:28 les manifestants s'organisent sur les réseaux sociaux,
00:52:30 ils ont des boucs Telegram, donc dès qu'un déplacement
00:52:32 est annoncé, ils s'organisent entre eux, ils vont sur place
00:52:34 et ils pourraient se déplacer.
00:52:36 Moi, je trouve que c'est extrêmement dommage, parce que
00:52:38 tout le monde apprécie, en réalité, quand les personnalités
00:52:40 politiques vont un peu sur le terrain pour se
00:52:42 renseigner auprès du quotidien, etc.
00:52:44 Donc, à force de faire ça,
00:52:46 ils ne vont plus y arriver. Enfin, la réaction
00:52:48 d'Elisabeth Borne me fait quand même marrer
00:52:50 et me fait penser à la phrase de François Mitterrand
00:52:52 qui disait que la première qualité pour être président de la République,
00:52:54 c'était l'indifférence. - Juste un mot,
00:52:56 et sans se lancer non plus dans un débat
00:52:58 au long cours, mais juste parce que cette idée me vient,
00:53:00 il y a eu dans le passé,
00:53:02 au moment de contestation sociale,
00:53:04 un retrait plus récent du texte par
00:53:06 le chef de l'État. C'est arrivé face à la gronde sociale.
00:53:08 C'est pas le genre, c'est pas le style d'Emmanuel Macron.
00:53:10 C'est une solution
00:53:14 comme une autre. - Elle est toujours
00:53:16 potentiellement sur la table.
00:53:18 Le problème d'Emmanuel Macron,
00:53:20 c'est qu'on a l'impression...
00:53:22 Alors d'abord, quand vous atteignez ce niveau de responsabilité,
00:53:24 oui, vous êtes isolé,
00:53:26 oui, vous êtes dans une tour d'ivoire,
00:53:28 oui, vous perdez le contact avec le réel
00:53:30 et en tout cas avec le terrain, ça c'est vrai.
00:53:32 Donc, tout dépend beaucoup de l'entourage.
00:53:34 Le problème d'Emmanuel Macron, c'est que son entourage
00:53:36 est aussi hors sol que lui, qu'il n'a
00:53:38 pas de vieux de la vieille, de gens extrêmement
00:53:40 expérimentés, et que là, il est
00:53:42 en train de rompre avec un peuple
00:53:44 qu'en fait, il méprise. Parce que
00:53:46 quand vous êtes un technocrate,
00:53:48 vous pensez qu'en fait, vous n'avez rien à faire
00:53:50 avec le peuple. Le peuple, c'est une bande de
00:53:52 crétins qui ne comprennent pas les
00:53:54 supers solutions que vous avez à offrir à votre
00:53:56 pays, et même quand vous n'arrivez pas
00:53:58 vous-même à dire où vous menez le pays.
00:54:00 Et là, c'est ce qui est en train de se passer, cette rupture,
00:54:02 elle est liée à ça. - Et de manière un peu
00:54:04 cynique, il y a quelques jours encore, il disait,
00:54:06 on l'a lu dans la presse, oui, bon,
00:54:08 il y a des manifestants, mais le pays n'est pas à l'arrêt.
00:54:10 Donc, on peut voir un petit peu quel est son état d'esprit
00:54:12 aujourd'hui. - C'est jusqu'au bout de chiffre.
00:54:14 - Voilà, on va s'interrompre à nouveau et puis on parlera
00:54:16 des violences qui ont émaillé le cortège parisien
00:54:18 hier, précisément, sous les fenêtres
00:54:20 de l'hôtel de ville. On verra que
00:54:22 les méthodes d'attaque contre les policiers
00:54:24 sont de plus en plus virulentes.
00:54:26 A tout à l'heure.
00:54:28 De retour à votre compagnie, avant de reprendre le débat
00:54:32 avec nos invités, je vous propose de s'encarrer
00:54:34 de ce qui s'est passé dans l'actu, avec Sommeil à la Bidi,
00:54:36 à nouveau.
00:54:38 Emmanuel Macron
00:54:40 propose au syndicat de les recevoir
00:54:42 mardi à l'Elysée, une invitation lancée
00:54:44 quelques heures seulement avant la décision
00:54:46 du Conseil constitutionnel
00:54:48 et dans un contexte de fortes tensions
00:54:50 entre les syndicats et le président, qui
00:54:52 accuse l'exécutif de faire la sourde oreille
00:54:54 face à la colère sociale.
00:54:56 Et puis, c'est le jour J,
00:54:58 tous les regards sont braqués sur le Conseil
00:55:00 constitutionnel, qui doit annoncer ses
00:55:02 décisions sur la réforme des retraites,
00:55:04 signe d'une grande tension, toutes
00:55:06 les manifestations à bord du bâtiment sont
00:55:08 interdites depuis hier soir
00:55:10 et des barrières anti-émeutes ont été
00:55:12 érigées. Et puis la sonde
00:55:14 spatiale européenne, Jouce,
00:55:16 en route pour Jupiter et ses lunes glacées.
00:55:18 24 heures après le report
00:55:20 de son lancement en raison de risques d'orage,
00:55:22 la fusée a finalement pu décoller
00:55:24 aux alentours de 14h14, heure française,
00:55:26 depuis le port de Kourou
00:55:28 en Guyane, objectif,
00:55:30 chercher des environnements propices
00:55:32 à des formes de vie extraterrestres.
00:55:34 Merci beaucoup
00:55:36 Soumaya Labidi,
00:55:38 de retour pour débattre avec
00:55:40 nos invités sur cette actualité qui nous
00:55:42 intéresse bien sûr au plus haut point, la décision
00:55:44 rendue sous peu maintenant par le Conseil
00:55:46 constitutionnel sur la réforme
00:55:48 des retraites, avec encore
00:55:50 pas mal d'inconnus sur la décision
00:55:52 des sages. Ça nous donne
00:55:54 aussi l'occasion de reparler des manifestations
00:55:56 pour contester ce texte et hier,
00:55:58 il y en a eu encore un certain nombre, quoique
00:56:00 moins suivi qu'auparavant.
00:56:02 On va retourner dans le cortège parisien
00:56:04 où on voit que maintenant pas une manifestation
00:56:06 ne se déroule sans que plusieurs membres
00:56:08 des forces de l'ordre ne se retrouvent blessés.
00:56:10 Vous allez le voir, un degré de sophistication
00:56:12 dans l'attirail
00:56:14 qui permet cette violence
00:56:16 de plus en plus élevée.
00:56:18 Regardez ce reportage.
00:56:20 Les violences augmentent
00:56:22 contre les forces de l'ordre. Sur cette image,
00:56:24 des casseurs brisent un mur à coups
00:56:26 de marteaux. Objectif,
00:56:28 remplir leur sac de blocs de pierre.
00:56:30 Le but est ensuite de les lancer
00:56:32 sur les forces de l'ordre. Une scène
00:56:34 qui se déroule en plein cœur de la
00:56:36 manifestation parisienne.
00:56:38 Les policiers disent recevoir des projectiles
00:56:40 toujours plus gros et dangereux.
00:56:42 Ça m'a choqué, j'ai vu un manif, enfin ça m'a pas choqué,
00:56:44 je suis habitué maintenant, mais un manifestant avec une raquette.
00:56:46 En fait, c'est pour lancer les projectiles plus fort,
00:56:48 plus vite. C'est-à-dire qu'au lieu de prendre
00:56:50 une balle de tennis, vous prenez une pierre
00:56:52 et vous la tapez avec la raquette. Imaginez
00:56:54 un peu la vitesse quand ça vous arrive dessus,
00:56:56 sur le casque, le bouclier ou dans les jambes.
00:56:58 Entre scènes marquantes, un engin explosif
00:57:00 est envoyé sur les policiers de la BRAV
00:57:02 près de la place de la Bastille.
00:57:04 Ils accompagnaient les pompiers
00:57:06 qui devaient intervenir
00:57:08 pour un incendie dans une banque.
00:57:10 Ce sont nos policiers et nos gendarmes qui en font les frais
00:57:12 et je suis désolé mais mes collègues et mes camarades de la gendarmerie
00:57:14 ne sont pas de la chare à canon. Est-ce qu'on peut accepter
00:57:16 des pères de famille, des mères de famille, des gens qui ont
00:57:18 dans ce uniforme par passion, par vocation, puissent se retrouver
00:57:20 sur des plats d'opération parce qu'ils ont des mâchoires défoncées,
00:57:22 parce qu'ils ont des traumatismes crâniens, parce qu'ils sont
00:57:24 animés au sol ? Des violences en hausse dans de nombreuses villes
00:57:26 de France, à Paris comme à Lyon,
00:57:28 une dizaine de policiers
00:57:30 ont été blessés pendant la manifestation.
00:57:32 - Miquel, c'est d'où l'on voit
00:57:34 donc qu'il y a une sophistication
00:57:36 et une volonté de blesser qui va
00:57:38 croissant quand même.
00:57:40 - Oui, on l'a remarqué depuis quelques semaines
00:57:42 quand même que l'ultra-gauche s'était un peu
00:57:44 emparé de ses mouvements de manifestation
00:57:46 et je pense que ça n'est absolument
00:57:48 pas efficace pour le mouvement social.
00:57:50 Je pense que c'est vraiment le rêve d'Emmanuel Macron
00:57:52 que ces manifestations dégénèrent,
00:57:54 enfin, jusqu'à un certain point évidemment,
00:57:56 mais dégénèrent dans cette violence
00:57:58 qui décrédibilise totalement le mouvement.
00:58:00 Moi, j'écoute ce que Mathieu Vallée dit et je suis
00:58:02 d'accord avec lui, les policiers ne sont pas là pour
00:58:04 prendre des risques avec leur vie.
00:58:06 Et quand j'écoute parfois les soutiens
00:58:08 de l'extrême-gauche vis-à-vis de ces manifestations
00:58:10 ou en tout cas leur silence sur
00:58:12 les violences qui se déroulent
00:58:14 pendant ces manifestations,
00:58:16 je crains aussi pour les policiers
00:58:18 et je comprends totalement
00:58:20 leur position et leurs inquiétudes.
00:58:22 Il y a eu l'esprit Sainte-Sauline,
00:58:24 tout a changé à ce moment-là, d'une certaine manière.
00:58:26 Et on a vu aussi une sorte
00:58:30 d'inversion des valeurs
00:58:32 qui est entrée un peu dans les têtes à ce moment-là.
00:58:34 Je pense que ça date même d'avant.
00:58:36 Mais les images étaient si saisissantes.
00:58:38 Oui, c'est vrai qu'elles étaient.
00:58:40 D'abord, la première chose, c'est qu'à Sainte-Sauline,
00:58:42 ce qu'on comprend, c'est que les manifestants
00:58:44 ne viennent pas pour blesser, ils viennent pour tuer.
00:58:46 C'est-à-dire que quand vous envoyez des cocktails Molotov,
00:58:48 quand vous envoyez des grosses pierres,
00:58:50 ces manifestants-là...
00:58:52 De l'acide ?
00:58:54 Oui, de l'acide. Ce sont des gens qui sont dans une logique de guérilla,
00:58:56 dans une logique de guerre de territoire
00:58:58 et qui se moquent complètement des dégâts
00:59:00 qu'ils peuvent infliger à la personne en face
00:59:02 parce qu'ils l'ont totalement déshumanisé.
00:59:04 Ça, c'est la première chose.
00:59:06 Et la deuxième chose, c'est une justice qui ne s'en rend pas compte,
00:59:08 qui ne veut pas ouvrir les yeux
00:59:10 sur le degré de violence atteint.
00:59:12 Et la troisième chose, c'est une légitimation
00:59:14 de cette violence par des hommes politiques
00:59:16 de très haut niveau, voire par des candidats
00:59:18 à l'élection présidentielle.
00:59:20 Je pense notamment à Jean-Luc Mélenchon.
00:59:22 Je pense à tous les élus qui viennent manifester
00:59:24 aux côtés d'associations qui s'appellent
00:59:26 "Au secours, la police assassine".
00:59:28 Je pense au soutien qui a été apporté
00:59:30 à Assa Traoré,
00:59:32 alors que de procès en procès,
00:59:34 on a compris à quel point elle
00:59:36 instrumentalisait la justice.
00:59:38 Donc, ce qui est très inquiétant,
00:59:40 ce n'est pas qu'il y ait des fous qui veulent en découdre
00:59:42 avec les forces de l'ordre,
00:59:44 mais que les fous trouvent des soutiens
00:59:46 à un très haut niveau,
00:59:48 au Parlement, et qu'on ait même
00:59:50 aujourd'hui des députés qui, par exemple,
00:59:52 s'amusent à coller la tête d'un ministre
00:59:54 sur un ballon et à taper dedans.
00:59:56 C'est cet effondrement
00:59:58 moral et intellectuel.
01:00:00 Et ceux à qui on peut le plus
01:00:02 le reprocher, c'est aux élites politiques.
01:00:04 En tout cas, à cette gauche qui a tout trahi.
01:00:06 Que nous dit cette violence, Marc Varnot ?
01:00:08 Elle nous dit que les élites politiques
01:00:10 ne font pas leur boulot.
01:00:12 Autant on peut reprocher à certaines élites
01:00:14 d'être complaisantes, pour ne pas dire complices,
01:00:16 autant on peut reprocher aux élites
01:00:18 qui nous ont gouvernés depuis 10 ans
01:00:20 de ne pas avoir fait ce qu'il fallait faire.
01:00:22 Parce que celui qui a donné le top départ de tout ça,
01:00:24 c'est un certain François Hollande,
01:00:26 qui à Notre-Dame-des-Landes a laissé sur place,
01:00:28 en refusant d'intervenir massivement,
01:00:30 un camp d'entraînement de l'ultra-gauche
01:00:32 qui a entraîné 3000 personnes,
01:00:34 que tout le monde savait
01:00:36 et anticipait comme étant un problème
01:00:38 qu'on allait traîner pendant des décennies.
01:00:40 Ça y est, on y est.
01:00:42 Et on est passé effectivement à Saint-Sauline,
01:00:44 où là, il y a eu un basculement,
01:00:46 puisque désormais, nous sommes dans une situation
01:00:48 où les manifestants attaquent les policiers
01:00:50 avec l'équivalent de grenades offensives militaires,
01:00:54 puisque les explosifs qu'ils ont jetés
01:00:56 sur les gendarmes sont des explosifs
01:00:58 de qualité quasiment militaire,
01:01:00 avec une particularité française
01:01:02 qui est incroyable. Nous sommes le seul pays au monde
01:01:04 dans lequel vous pouvez tenter de tuer un policier
01:01:06 sans que le policier vous tire dessus.
01:01:08 Donc forcément, ça va crescendo.
01:01:10 Bon, il n'y a pas eu de mort.
01:01:12 On va quand même, pour l'instant, tout supporter.
01:01:14 Heureusement, il n'y a pas eu de victime.
01:01:16 Après, il y a une grande différence
01:01:18 entre ce qui s'est passé lors du quinquennat
01:01:20 de François Hollande et ce qui se passe actuellement,
01:01:22 où par exemple, lorsque l'on cite le cas de Saint-Sauline,
01:01:24 la volonté de Gérald Darmanin,
01:01:26 et on peut revenir sur certaines
01:01:28 de ses décisions politiques,
01:01:30 mais là, pour le coup, la volonté de Gérald Darmanin,
01:01:32 c'était d'éviter la création d'une ZAD,
01:01:34 d'une zone à défendre. C'était bien là
01:01:36 dans l'ensemble de ces escadrons de gendarmerie
01:01:38 sur le site de Saint-Sauline
01:01:40 pour éviter justement que les personnes
01:01:42 qui étaient là visiblement pour tuer
01:01:44 effectivement des forces de l'ordre,
01:01:46 gendarmes ou policiers dépêchés sur place,
01:01:48 ne s'installent durablement
01:01:50 et que nous ayons face à nous
01:01:52 ce type d'événement
01:01:54 à répétition régulièrement.
01:01:56 La ZAD de l'Our Atlantique, c'était plusieurs mois.
01:01:58 Ça a duré.
01:02:00 Et il y a énormément de sites qui sont surveillés
01:02:02 actuellement par le ministre de l'Intérieur
01:02:04 et qui sont réellement, effectivement,
01:02:06 des zones à défendre pour des manifestants
01:02:08 ou des écologistes radicaux
01:02:10 ou des personnes d'ultra-gauche.
01:02:12 Il y a déjà 8 ZAD.
01:02:14 Et voilà, c'est le très bon exemple.
01:02:16 Il y a 8 ZAD en France actives.
01:02:18 Il n'y en a aucune qui est évacuée par la police.
01:02:20 Il n'y a aucune de ces 8 zones
01:02:22 sur lesquelles la police intervient pour,
01:02:24 pardonnez-moi, virer tout le monde.
01:02:26 Le problème, c'est que tant qu'on a un État qui est faible,
01:02:28 quel message il envoie à l'ultra-gauche révolutionnaire ?
01:02:30 "Allez-y, attaquez les policiers,
01:02:32 vous ne risquez rien."
01:02:34 Ce message-là, il est catastrophique.
01:02:36 En fait, le problème, c'est qu'il y a une double...
01:02:38 Parce que d'un côté,
01:02:40 on a ces forces de l'ordre qui se font
01:02:42 violemment attaquer et de l'autre,
01:02:44 vous avez toute la presse et notamment
01:02:46 toute une partie de la presse étrangère
01:02:48 qui met en avant un usage
01:02:50 beaucoup trop brutal par Emmanuel Macron
01:02:52 des forces de l'ordre, au point que c'est en train
01:02:54 de lui faire perdre son crédit sur la scène internationale.
01:02:56 Le plus amusant, c'est que ceux
01:02:58 qui sont le plus en pointe dans ce combat
01:03:00 sont les Américains qui, eux, font un usage
01:03:02 de la police particulièrement violent.
01:03:04 Mais en tout cas, il y a quelque chose
01:03:06 qui est en train de se nouer et qui
01:03:08 délégitime l'action de la police
01:03:10 et qui est très, très bien relayé.
01:03:12 Il est porté par l'extrême-gauche
01:03:14 mais qui trouve des relais très importants
01:03:16 dans la presse, au sein de l'ONU,
01:03:18 au sein des communautés européennes.
01:03:20 Et là-dessus, il y a peut-être aussi
01:03:22 une faiblesse de la France
01:03:24 ou en tout cas un affaiblissement de la France
01:03:26 internationale qui se traduit
01:03:28 dans cette lecture-là.
01:03:30 C'est vrai qu'Emmanuel Macron a perdu
01:03:32 de sa superbe ces derniers jours dans l'appréhension
01:03:34 qu'on a de cette crise
01:03:36 de l'étranger.
01:03:38 J'aimerais quand même dire que les premières
01:03:40 manifestations se sont déroulées dans le calme
01:03:42 le plus total et avec le respect de la République.
01:03:44 Peut-être, mais il y en a eu.
01:03:46 Donc c'est la preuve même que les policiers
01:03:48 ne viennent pas pour en découdre, comme le prétendent
01:03:50 certains élus. Ça peut très bien
01:03:52 se passer, mais ça se passe mal
01:03:54 parce qu'il y a une minorité qui arrive armée
01:03:56 et qui veut en découdre parce qu'il y a
01:03:58 parfois même des élus. On l'a vu avec
01:04:00 le député de la France insoumise
01:04:02 Antoine Léaument. Le pauvre,
01:04:04 il a pris des coups de matraque, on ne va pas s'en réjouir.
01:04:06 Mais on voit dans la vidéo
01:04:08 qu'il se met devant les policiers
01:04:10 dans une situation de provocation.
01:04:12 Ça n'est pas bien. Il faut
01:04:14 respecter les manifestants et pour respecter
01:04:16 les manifestants, il faut avoir une pratique de la manifestation
01:04:18 qui soit respectueuse des institutions.
01:04:20 Il y a une contestation maintenant presque systématique
01:04:22 de ce qu'il représente l'autorité.
01:04:24 C'est vrai qu'Emmanuel Macron
01:04:26 qui, pardonnez-moi, veut jouer
01:04:28 les cadors à l'international,
01:04:30 il faut avoir les moyens de sa politique.
01:04:32 Or, si vous voulez, la grandeur de la France,
01:04:34 pardonnez-moi, mais aujourd'hui, elle est plus derrière nous que devant nous.
01:04:36 Et c'est sûr que pour les États-Unis
01:04:38 qui, eux, ont une façon extrêmement répressive
01:04:40 de traiter les manifestations illégales,
01:04:42 il y en a eu une récemment
01:04:44 de la gauche aux États-Unis
01:04:46 contre Cobb City à Philadelphie,
01:04:48 interdite, les gens vont manifester.
01:04:50 Il y avait d'ailleurs un Français dedans.
01:04:52 35 interpellations dont un Français.
01:04:54 Ils risquent tous 35 ans de prison
01:04:56 pour terrorisme intérieur.
01:04:58 Donc quand les Américains voient les images qui se passent en France,
01:05:00 effectivement, alors là,
01:05:02 on s'en prend, pardonnez-moi, plein la figure.
01:05:04 - Alors, on a parlé des violences d'hier. Pour l'instant,
01:05:06 il y a déjà des manifestations dans Paris
01:05:08 avant même que la décision du Conseil constitutionnel
01:05:10 n'intervienne, mais ça se déroule
01:05:12 dans le calme. On rejoint notre équipe
01:05:14 sur place.
01:05:16 - Bien sûr, Nelly,
01:05:18 une place de l'hôtel de ville, ici encore,
01:05:20 clairsemée, quelques centaines de manifestants
01:05:22 réunis dans le calme, énormément
01:05:24 d'étudiants, mais aussi des cheminots, des éboueurs
01:05:26 en grève et quelques personnes syndiquées.
01:05:28 Tous attendent désormais la décision
01:05:30 du Conseil constitutionnel.
01:05:32 Ils disent qu'aux alentours de 18h,
01:05:34 beaucoup, beaucoup de monde sera présent ici,
01:05:36 place de l'hôtel de ville à Paris. Ils attendent
01:05:38 notamment que les Parisiens sortent du travail
01:05:40 pour rejoindre la mobilisation.
01:05:42 Un grand rassemblement, donc, est attendu dans la soirée
01:05:44 ici. L'intersyndical devrait d'ailleurs
01:05:46 être présente. Les manifestants avec
01:05:48 lesquels nous avons discuté, avouent ne pas avoir
01:05:50 beaucoup d'attentes concernant la décision des
01:05:52 sages. Ils souhaitent surtout généraliser
01:05:54 les grèves reconductibles. C'est d'ailleurs un slogan bien
01:05:56 visible sur leur pancarte. Grève générale
01:05:58 jusqu'au retrait, totale, constitutionnelle
01:06:00 ou pas, cette loi, eh bien tout simplement
01:06:02 on n'en veut pas. Vous imaginez donc leur
01:06:04 détermination, car selon eux, le gouvernement
01:06:06 ne comprendra rien d'autre que le rapport
01:06:08 de force. - Merci beaucoup. On se retrouvera
01:06:10 peut-être tout à l'heure, en tout cas nous serons
01:06:12 sous les fenêtres du Conseil constitutionnel
01:06:14 à pratiquement une heure de
01:06:16 la décision qui interviendra. Ca fait des semaines
01:06:18 qu'on l'attend, évidemment. Tout le monde est
01:06:20 suspendu à la décision des neuf
01:06:22 sages. Nous serons sur place avec Yoann Usaï.
01:06:24 A tout à l'heure.
01:06:26 - Décision désormais
01:06:30 imminente, puisque les sages devront
01:06:32 rendre leur décision sur la
01:06:34 constitutionnalité, je vais y arriver,
01:06:36 de la réforme des retraites, mais également
01:06:38 sur l'organisation potentielle
01:06:40 d'un référendum d'initiative partagée d'ici
01:06:42 une heure maintenant. Alors quels sont
01:06:44 les scénarios possibles auxquels nous
01:06:46 pourrions avoir droit tout à l'heure ?
01:06:48 Le tout résumé par Marine Sabourin.
01:06:50 - Ils sont neufs et le sort
01:06:52 de la réforme des retraites est entre
01:06:54 leurs mains. Le Conseil constitutionnel
01:06:56 se prononce ce soir aux alentours de
01:06:58 18h et trois scénarios
01:07:00 sont envisageables. Les sages
01:07:02 peuvent décider que le texte est parfaitement
01:07:04 constitutionnel et donc le valider
01:07:06 intégralement. Ils peuvent aussi
01:07:08 censurer une partie ou l'intégralité du
01:07:10 texte. Parmi les mesures qui pourraient
01:07:12 être retoquées, il y a l'index
01:07:14 senior qui oblige les entreprises à
01:07:16 déclarer les salariés âgés de plus de 55
01:07:18 ans. Le Conseil constitutionnel
01:07:20 pourrait ainsi estimer qu'il s'agit
01:07:22 d'un cavalier législatif qui n'a
01:07:24 pas sa place dans un projet de loi rectificatif
01:07:26 du budget de la sécurité sociale.
01:07:28 Si le texte venait à être
01:07:30 censuré partiellement, le
01:07:32 président de la République aurait alors la
01:07:34 possibilité de le promulguer en retirant
01:07:36 les mesures problématiques. Il pourrait
01:07:38 demander un deuxième examen après
01:07:40 la rectification du texte. Pour les autres
01:07:42 scénarios, le destin serait plus limpide.
01:07:44 Si aucune mesure n'est faite, alors
01:07:46 le texte sera promulgué tel quel.
01:07:48 Si en revanche la censure est totale,
01:07:50 le projet de réforme des retraites
01:07:52 serait jeté à la poubelle.
01:07:54 Rebonjour
01:07:56 Johan Usaï. La pression,
01:07:58 la tension même, monte
01:08:00 en rue Montpensier.
01:08:02 A peine une heure et nous serons fixés.
01:08:08 Dans une heure, une heure dix au plus tard,
01:08:10 les sages du Conseil constitutionnel
01:08:12 auront fait part de leur décision.
01:08:14 Pour l'instant, tout est très calme.
01:08:16 Il y a quelques curieux
01:08:18 qui se sont rassemblés.
01:08:20 Dans le plus grand calme,
01:08:22 aucun moment de tension a signalé
01:08:24 du côté de la rue Montpensier.
01:08:26 Il faut dire que tout est très encadré.
01:08:28 Le Conseil constitutionnel est transformé
01:08:30 en véritable bunker. Vous le voyez peut-être
01:08:32 derrière moi, il y a des barrières anti-émeute
01:08:34 qui ont été installées à chacune des entrées
01:08:36 de ce Conseil constitutionnel.
01:08:38 Des gendarmes mobiles qui sont déployés
01:08:40 un peu partout aux alentours pour cadriller
01:08:42 les rues et les avenues qui entourent
01:08:44 ce secteur qui va de la place
01:08:46 de l'Opéra jusqu'à la place du Palais Royal
01:08:48 qui est situé à une centaine de mètres d'ici.
01:08:50 Les sages vont donc rendre leur
01:08:52 décision. Avant cela,
01:08:54 avant que cette décision soit
01:08:56 officielle, c'est peut-être déjà fait d'ailleurs.
01:08:58 Peut-être Emmanuel Macron est-il déjà au courant
01:09:00 de la décision qui a été prise. C'est même
01:09:02 probable puisque Laurent Fabius
01:09:04 aura évidemment fait passer un message au chef
01:09:06 de l'État ainsi qu'au président du Sénat,
01:09:08 à la présidente de l'Assemblée nationale, bref,
01:09:10 aux plus hautes autorités de ce pays.
01:09:12 Tant cette décision est sensible,
01:09:14 jamais une décision du Conseil constitutionnel
01:09:16 n'aura été à ce point scrutée
01:09:18 depuis des années, peut-être même
01:09:20 des décennies. La preuve en est
01:09:22 les nombreux journalistes présents ici, pas seulement
01:09:24 des journalistes français mais des journalistes
01:09:26 du monde entier qui scrutent cette décision
01:09:28 qui est attendue d'ici une heure
01:09:30 maintenant Nelly.
01:09:32 Merci à Florian Paume à qui on doit
01:09:34 ces images, un autre Florian sur le plateau,
01:09:36 Florian Tardif. On rappelle où
01:09:38 il valide entièrement, où il censure entièrement,
01:09:40 où il reprend à la marge, on verra
01:09:42 lequel de ces scénarios est utilisé. J'aimerais qu'on revienne
01:09:44 à la question du RIP, du référendum
01:09:46 d'initiative partagée parce que là aussi
01:09:48 il y a deux décisions qui seront rendues.
01:09:50 De ce point de vue-là,
01:09:52 il y a eu un petit blocage, un petit
01:09:54 raté et du coup
01:09:56 ceux qui y avaient déposé initialement
01:09:58 ont dû reprendre leur texte. Racontez-nous ça.
01:10:00 En effet, il y a deux décisions qui sont attendues ce soir.
01:10:02 L'une concerne le projet de loi du gouvernement et l'autre
01:10:04 concerne le RIP, le référendum d'initiative partagée.
01:10:06 Il a été déposé
01:10:08 le 20 mars dernier.
01:10:10 La première version, puisqu'il y a deux versions
01:10:12 et je vais revenir dans un instant, la première version
01:10:14 était d'organiser un référendum
01:10:16 sur la question de faut-il
01:10:18 maintenir l'âge légal de départ à la retraite
01:10:20 à 62 ans ? Et les députés
01:10:22 et sénateurs de gauche se sont rendus compte
01:10:24 que cette initiative pourrait être
01:10:26 retoquée ce soir par les sages du Conseil
01:10:28 constitutionnel, tout simplement parce que
01:10:30 avant la promulgation de la loi, l'organisation
01:10:32 d'un tel référendum ne changerait rien.
01:10:34 Je vais résumer la situation de manière peut-être un petit
01:10:36 peu plus caricaturale, ça serait proposer
01:10:38 un référendum sur est-ce que la Terre
01:10:40 est ronde ? Oui, la Terre est ronde.
01:10:42 C'est un peu enfoncée des portes ouvertes.
01:10:44 Et les députés et sénateurs de gauche se sont
01:10:46 rendus compte de cela,
01:10:48 anticipent le fait que les sages
01:10:50 vont très certainement, compte tenu du fait
01:10:52 de ce que je viens d'expliquer actuellement
01:10:54 sur le plateau, retoquer
01:10:56 le référendum d'initiative partagée numéro
01:10:58 1 et ont proposé hier
01:11:00 une deuxième version, reprenant
01:11:02 ce texte mais en incluant un dispositif
01:11:04 nouveau qui serait de taxer
01:11:06 le capital pour financer le système
01:11:08 des retraites. Si
01:11:10 cette version-là est
01:11:12 acceptée par les sages du Conseil constitutionnel,
01:11:14 alors on attendrait une décision de leur part,
01:11:16 non pas ce soir,
01:11:18 mais dans un mois, c'est-à-dire que vous l'avez
01:11:20 compris, le débat autour de cette réforme des retraites et
01:11:22 notamment de cette initiative, pourrait
01:11:24 durer encore longtemps. Ça retarde d'autant le délai
01:11:26 et effectivement, potentiellement la contestation
01:11:28 dans la rue. En tout cas, ça permet
01:11:30 à la marmite de continuer de bouillir.
01:11:32 En fait, le risque, c'est que ça soit
01:11:34 parfaitement incompréhensible
01:11:36 parce que dans la tête des gens, la loi
01:11:38 est acquise. Elle n'a peut-être pas
01:11:40 été votée mais vu le 49.3,
01:11:42 elle est là, elle existe, c'est leur avenir.
01:11:44 Et si on leur explique "ah oui,
01:11:46 mais attendez, comme elle n'a pas été promulguée,
01:11:48 la question des 62 ans,
01:11:50 en fait, on ne va pas la traiter,
01:11:52 alors qu'autant dans un mois, ça va être
01:11:54 opportun", ils vont avoir
01:11:56 vraiment l'impression que le Conseil
01:11:58 constitutionnel s'est accoquiné
01:12:00 avec le gouvernement
01:12:02 pour mieux ne pas les entendre. Et je pense
01:12:04 que c'est une erreur
01:12:06 profonde parce que ce qui
01:12:08 est intéressant dans cette histoire, c'est les
01:12:10 moments où la forme viole le fond,
01:12:12 où la formalité
01:12:14 viole l'esprit de la loi.
01:12:16 Et quand vous en arrivez à expliquer aux gens
01:12:18 "eh bien non, on va retoquer votre
01:12:20 demande" parce qu'on a réussi
01:12:22 à monter ce type de manœuvre,
01:12:24 vous vous salissez vous-même et
01:12:26 vous donnez l'impression d'être des manipulateurs
01:12:28 à la petite semaine, des gens sans
01:12:30 envergure. Et c'est exactement ce qui
01:12:32 est en train de nous envoyer dans le mur.
01:12:34 C'est-à-dire que si jamais les Français
01:12:36 pensaient que leurs hommes politiques sont
01:12:38 à un niveau tellement supérieur que même quand
01:12:40 ils ne comprennent pas, ils pensent que malgré tout, ils les
01:12:42 amènent dans la bonne direction, on n'en serait
01:12:44 pas là. Là, ils ont l'impression d'être manipulés
01:12:46 par en plus des gens qui n'ont pas beaucoup
01:12:48 de vision et pas beaucoup de capacité.
01:12:50 - Ça dégrade encore plus l'image qu'on se fait des Français.
01:12:52 - Oui, mais je remercie Céline de son propos
01:12:54 parce qu'effectivement, on touche à un autre problème,
01:12:56 qu'on n'en parle jamais, qui est la complexité législative.
01:12:58 Il faut quand même rappeler que dans les records
01:13:00 français, on a le record du nombre de lois,
01:13:02 15 000 lois, 135 000 articles de loi.
01:13:04 Tout ça, pourquoi ?
01:13:06 Pour rendre beaucoup de choses incompréhensibles.
01:13:08 Pour disséminer les 348
01:13:10 impôts différents, pour avoir des
01:13:12 régimes de retraite gérés de 15 façons
01:13:14 différentes, pour avoir, avoir, avoir.
01:13:16 Il est vrai que tout ça, c'est pour rendre les choses
01:13:18 difficilement compréhensibles et donc tout
01:13:20 devient sujet à débat parce que les choses ne sont pas
01:13:22 claires et je crains effectivement qu'encore
01:13:24 une fois, ce ne soit pas la clarté
01:13:26 qui l'emporte ce soir. - Alors que quand même,
01:13:28 le péché original, il vient de ceux qui ont déposé
01:13:30 le RIP. - Je suis d'accord.
01:13:32 - Non mais d'une certaine manière, c'est eux qui ont fauté.
01:13:34 - Je suis d'accord, il y a quand même une forme... - Ils se sont un peu trompés
01:13:36 ou dans le tempo ou dans la...
01:13:38 - Il y a une forme d'incompétence
01:13:40 et de manque de sérieux quand même.
01:13:42 Je veux dire, au bout d'un moment, ils ont eu des mois pour concevoir
01:13:44 cette demande de RIP, qu'ils ne le fassent
01:13:46 pas conformément à la loi, interroge
01:13:48 quand même sur les représentants du peuple.
01:13:50 Je pense que les manifestants
01:13:52 doivent aussi se concentrer
01:13:54 sur ça. - Faire un peu leur examen de conscience ?
01:13:56 - Voilà, c'est une autre dimension qu'ils doivent
01:13:58 explorer parce que Emmanuel
01:14:00 Macron n'est pas d'accord avec eux, ils le savent,
01:14:02 pas de problème, ça peut être leur adversaire politique
01:14:04 mais ils devraient regarder dans leur camp
01:14:06 qui serait le plus apte à les représenter à l'avenir
01:14:08 parce que la France insoumise, on a quand même
01:14:10 vu que c'était un petit peu de la pitrerie
01:14:12 à l'Assemblée nationale et je ne suis pas sûr
01:14:14 que ça fasse honneur à ceux qui s'opposent
01:14:16 à cette réforme. Les syndicats ont un peu
01:14:18 repris du poil de la bête et notamment
01:14:20 Laurent Berger parce qu'on a vu que c'était un homme sérieux
01:14:22 et respectueux des institutions
01:14:24 sur la question. Donc pour moi,
01:14:26 les gens qui ont une veine
01:14:28 plus sociale dans ce pays veulent
01:14:30 qu'un certain modèle français perdure,
01:14:32 s'oppose à un certain modèle de libéralisme,
01:14:34 devraient s'interroger à l'avenir sur leurs représentants.
01:14:36 - Merci beaucoup, ce sera le mot de la fin.
01:14:38 Merci, c'était une belle conclusion.
01:14:40 Merci Marc, merci Céline et merci à vous
01:14:42 Michael, merci bien sûr. Florian, j'imagine que vous allez
01:14:44 jouer un peu les prolongations sur le plateau.
01:14:46 Un petit peu. Dans un instant d'ailleurs,
01:14:48 Eliott Deval
01:14:50 pour Punchline recevra,
01:14:52 il y aura Punchline et à 18h,
01:14:54 il recevra Jordan Bardet, la présidente
01:14:56 de l'Assemblée nationale pour réagir
01:14:58 en direct ou quasiment en direct
01:15:00 à la décision du Conseil constitutionnel.
01:15:02 Je vous invite évidemment
01:15:04 à regarder notre antenne à ce moment-là.
01:15:06 Je suis sûre que vous serez nombreux
01:15:08 à vous demander de 17h déjà.
01:15:10 A tout à l'heure sur l'antenne
01:15:12 et excellent week-end à vous.
01:15:14 - Merci.
01:15:16 ♪ ♪ ♪