90 Minutes Info du 10/05/2023

  • l’année dernière
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour et bienvenue sur CNews cet après-midi.
00:00:02 Je suis ravie de vous retrouver à la tête de cette nouvelle édition de 90 minutes info.
00:00:06 Les débats, les thèmes de débat, les invités, je vous les présente juste après.
00:00:11 Un rapide rappel des titres avec Adrien Spiteri aujourd'hui.
00:00:14 Emmanuel Macron prononcera un discours le 31 mai à Bratislava.
00:00:21 Il portera sur l'avenir de l'Union européenne.
00:00:24 Il se tiendra la veille du deuxième sommet de la Communauté politique européenne.
00:00:29 La CPE a été lancée à Prague en octobre 2022
00:00:33 en réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
00:00:36 Le parc Edmonter requiera un procès contre Monique Olivier
00:00:39 dans trois dossiers, celui d'Estelle Mouzin, de Marie-Angèle Domesse et de Johanna Parish.
00:00:45 Monique Olivier est la seule personne mise en cause dans ces trois dossiers
00:00:48 depuis la mort de Michel Fourniret en 2021.
00:00:52 S'il avait lieu, ce procès serait le premier du pôle colcaïste dédié aux affaires non élucidées.
00:00:58 Et puis, il y a 40 ans, le virus du sida a été découvert par une équipe de l'Institut Pasteur
00:01:04 composée à l'époque de Luc Montagnier, Françoise Barré-Sinoussi et Jean-Claude Scherman.
00:01:08 Le 20 mars 1987, le premier traitement a été autorisé aux Etats-Unis.
00:01:13 Depuis le début de l'épidémie, 40,1 millions de personnes sont mortes du sida.
00:01:20 Le sommaire du jour.
00:01:21 Il y aura bel et bien un projet de loi immigration présenté cet été.
00:01:24 L'exécutif ne souhaite pas se faire doubler par les Républicains sur la question,
00:01:28 mais l'adage sera compliqué à trouver avec une aile gauche de renaissance attentive à tout.
00:01:35 Le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres au mois de juillet,
00:01:38 à l'issue d'une concertation qui a été confiée au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:01:42 dans les prochaines semaines pour que le projet de loi,
00:01:44 pour réformer le système d'immigration et améliorer l'intégration dans notre pays,
00:01:48 il y ait une précision sur la méthode et le timing, mais aucun revirement.
00:01:51 Essence toujours trop chère, que se passe-t-il à la pompe ?
00:01:55 Le gouvernement demande aux pétroliers de faire un effort.
00:01:57 Mais la question des taxes à la française se pose elle aussi,
00:02:01 alors que nos voisins paient déjà leur noir beaucoup moins cher.
00:02:05 Et puis, la préfecture des Pyrénées-Orientales annonce le passage d'une grande partie de ce département
00:02:09 en situation de crise, en raison évidemment de la sécheresse.
00:02:13 Annonce assortie de restrictions d'eau pour au moins un mois.
00:02:18 Si on n'a pas suffisamment de pousses, on aura ni la récolte de 2023, ni la récolte de 2024.
00:02:24 C'est notre plus gros secret.
00:02:27 Et au-delà de ça, je n'ose même pas y penser, perdre les arbres.
00:02:31 Et pour m'accompagner aujourd'hui pour débattre de toutes ces questions, j'accueille Judith Vintre.
00:02:35 Bonjour, je rappelle que vous êtes grand reporter au Figaro Magazine.
00:02:38 Merci d'avoir répondu présent.
00:02:39 Pierre-Henri Bovis est à vos côtés.
00:02:41 Bonjour.
00:02:42 Vous êtes avocat.
00:02:43 Merci de nous avoir rejoints également.
00:02:45 Noémie Choulle, du service de la police de justice.
00:02:47 Salut Noémie.
00:02:48 Merci d'être sur ce plateau et à vos côtés Noémie.
00:02:51 Jean Terlier, député Renaissance du Tarn.
00:02:53 Alors on va commencer avec un sujet qui vous concerne au premier chef.
00:02:57 Enfin, une question que vous avez traitée à la rédaction.
00:02:59 C'est l'un des fléaux urbains les plus commentés sans doute du moment.
00:03:02 Les rodéos se sont installés dans le paysage avec à chaque fois des moyens plus audacieux,
00:03:07 plus astucieux de surprendre, de marquer les esprits, de provoquer aussi.
00:03:12 Nouveauté dans les centres commerciaux fermés.
00:03:15 On l'a vu ces dernières semaines.
00:03:17 Et puis plusieurs vidéos récentes en attestent.
00:03:19 C'est ce qui s'est passé à Nantes il y a quelques jours.
00:03:21 L'un des auteurs a été interpellé.
00:03:23 Il a été jugé en comparution immédiate et à l'arrivée donc la peine.
00:03:26 Noémie Choulle, qu'est-ce que ça donne ?
00:03:29 Eh bien, il a été condamné à 12 mois de prison ferme.
00:03:32 Dans le détail, c'est 10 mois de prison pour ce rodéo dans ce centre commercial
00:03:38 et deux mois de révocation d'un précédent sursis
00:03:42 puisque ce jeune de 20 ans avait déjà été condamné en juillet 2021
00:03:45 pour conduite sans permis de conduire et sans assurance.
00:03:49 Donc ça fait un total de 12 mois de prison.
00:03:50 Ce qui est important de souligner, c'est que le tribunal a pris soin
00:03:53 de préciser que cette peine-là serait effectuée à domicile avec bracelet électronique.
00:03:58 Ça s'appelle un aménagement ab initio, c'est-à-dire que c'est le tribunal lui-même
00:04:01 qui prend cette décision.
00:04:03 Il peut arriver que le tribunal ne précise rien
00:04:05 et qu'ensuite ce soit le juge d'application des peines qui dise
00:04:07 "bon, on peut envisager un aménagement de peine".
00:04:09 Là, la défense, l'avocat de ce jeune avait donné une série d'éléments
00:04:15 pour inciter le tribunal à aller dans ce sens.
00:04:17 Il avait mis en avant le fait que c'est un jeune qui travaille,
00:04:19 il est intérimaire, il est mécanicien poids-lourd,
00:04:23 il vient de s'installer avec sa compagne, il soigne une addiction au cannabis.
00:04:27 Autant d'éléments donc qui, pour son avocat, étaient un facteur
00:04:31 allant plutôt dans le sens de le laisser dans son environnement à domicile.
00:04:36 Ça veut dire que ce jeune pourra continuer à aller travailler,
00:04:39 il va avoir un bras électronique pendant 12 mois avec des horaires de sortie
00:04:43 liés aux horaires de travail.
00:04:45 Donc en gros, s'il commence le matin à travailler à 9h,
00:04:47 il pourra peut-être partir à partir de 8h le temps de se rendre à son travail.
00:04:50 Et s'il termine à 17h, il faudra qu'il soit rentré chez lui à 18h.
00:04:53 Et en dehors de ces horaires-là, il faudra qu'il soit chez lui.
00:04:56 Alors, clairement, les arguments qu'il a avancés pour sa défense ont pesé en l'espèce.
00:05:02 Vous dites qu'en fait, son avocat a fait jouer le fait
00:05:05 que c'était quelqu'un de relativement bien inséré dans la société.
00:05:08 Oui, c'est aussi quelqu'un qui a reconnu les faits.
00:05:10 Il avait été identifié grâce à des images de vidéosurveillance.
00:05:14 Sur les vidéos, les policiers avaient repéré cette moto jaune.
00:05:18 Ils ont réussi à voir qu'ils avaient fait le plein un peu auparavant
00:05:22 grâce aux images de vidéosurveillance.
00:05:23 Il avait payé avec sa carte bleue, donc ils l'ont retrouvé.
00:05:25 C'est un jeune qui n'a pas voulu donner le nom de ses camarades de rodéo.
00:05:29 Il a évoqué une peur des représailles, mais lui, il a reconnu sa participation.
00:05:32 Il a assumé, il a parlé d'une grosse bêtise.
00:05:35 Le fruit de l'effet de groupe, il a dit qu'il s'était retrouvé
00:05:37 un peu entraîné dans l'ambiance du moment.
00:05:40 Il a aussi expliqué qu'il avait fait attention.
00:05:42 Et encore une fois, je ne justifie rien.
00:05:44 J'expose les arguments qu'il a hier donnés au tribunal,
00:05:50 qu'il avait fait attention à rouler au pas, qu'il était resté en première,
00:05:53 qu'il n'y avait pas beaucoup de monde, qu'ils étaient restés peu de temps
00:05:54 dans le centre commercial et qu'il n'était pas à l'origine.
00:05:57 Il ne savait pas que c'était filmé et que ça serait diffusé.
00:06:00 En gros, qu'il n'avait pas fait ça.
00:06:02 C'est ce qu'il dit. C'est ce qu'il a dit.
00:06:03 Qu'il n'avait pas fait ça dans un but de diffuser ensuite ces images-là.
00:06:07 Donc ça, c'est pour ses explications à lui.
00:06:10 L'avocat, ensuite, effectivement, il a mis en avant la dimension personnelle,
00:06:14 insertion, le risque qu'il perde son travail,
00:06:17 qu'à la sortie, peut-être qu'il replonge dans le cannabis en allant en prison.
00:06:22 Et le parquet qui avait requis une peine plus lourde de 18 mois de prison ferme
00:06:27 plus trois mois de révocation de son sursis,
00:06:29 n'a pas été totalement suivi parce qu'il avait demandé la prison ferme
00:06:32 et que le tribunal a condamné à cette peine un peu plus légère
00:06:35 avec cet aménagement sous bracelet électronique.
00:06:37 Alors, avant de voir de manière un peu transversale ce problème
00:06:39 et la manière dont les pouvoirs publics tentent de lutter contre les rhodiorobins,
00:06:43 quelques réactions sur cette peine autour du plateau.
00:06:45 Maître, je vais commencer avec vous.
00:06:47 Est-ce que la peine dont il écope
00:06:49 vous paraît être à la mesure, disons, de l'infraction commise ?
00:06:53 Ce que vous avez rappelé, ça me fait penser souvent à ce qu'on se dit entre avocats,
00:06:59 que parfois les ennemis de nos clients sont les clients eux-mêmes.
00:07:03 Et parfois les clients parlent trop et à trop parler, ils disent beaucoup de bêtises.
00:07:07 Je ne pense pas que ce soit vraiment des circonstances atténuantes
00:07:09 que de rouler au pas dans un magasin
00:07:12 ou encore de faire attention lorsqu'on prend sa moto, effectivement, pour aller dans un magasin.
00:07:15 Je ne pense pas que ce soit des circonstances atténuantes
00:07:17 ou du moins des arguments qui penchent en sa faveur.
00:07:20 Vous voyez ?
00:07:21 Donc, je pense à mon avis qu'à ce niveau-là, il aurait mieux fait de se taire.
00:07:24 D'accord.
00:07:25 Mais sur la peine elle-même, elle vous paraît être assez lourde ?
00:07:28 Je ne suis pas procureur de la République, je suis avocat.
00:07:30 Maintenant, ce qui est vrai, c'est que chaque dossier doit être analysé
00:07:34 en fonction des éléments qu'on apporte.
00:07:35 Et effectivement, si on a un jeune qui est inséré socialement, qui a un travail, etc.,
00:07:39 ça me paraît plutôt logique, effectivement, qu'il y ait une peine aménageable,
00:07:43 au moins qu'il puisse poursuivre son activité professionnelle
00:07:45 et qu'il ne soit pas coupé professionnellement,
00:07:47 même si je peux comprendre que ça puisse choquer
00:07:49 et qu'on puisse se dire que ce jeune méritait la prison, etc.
00:07:52 Et je comprends d'ailleurs aussi les réquisitions du procureur,
00:07:54 qui est de montrer l'exemple.
00:07:56 C'est-à-dire que c'est un fléau qui blesse, qui parfois aussi tue,
00:08:00 lorsque vous avez des rodeos urbains complètement délirants,
00:08:03 mettant en danger la vie d'enfant, de jeune, etc.
00:08:06 On peut aussi comprendre la réaction du procureur de la République
00:08:08 de vouloir montrer l'exemple avec un jeune qu'on attrape,
00:08:11 parce que c'est un rodeo filmé, et qu'on veut le mettre en prison.
00:08:14 Maintenant, je comprends aussi cette peine,
00:08:16 qui est aussi une application personnelle de la loi,
00:08:20 une obligation pénale de la loi,
00:08:23 qui fait qu'on essaie de préserver ce jeune dans son environnement
00:08:27 pour qu'il puisse continuer à travailler,
00:08:28 et non pas qu'il soit totalement coupé socialement.
00:08:30 Donc c'est une peine, si vous voulez, qui s'entend.
00:08:33 En même temps, un bracelet électronique, c'est une mesure contraignante.
00:08:36 Il ne faut pas non plus que...
00:08:37 Il y a beaucoup aussi, dont on dit, dans la presse,
00:08:40 sur le bracelet électronique, on pense aussi que ce sont les vacances.
00:08:42 Ce n'est pas une liberté conditionnelle.
00:08:46 Non, mais c'est quand même contraignant.
00:08:48 Je veux dire, aussi, vous avez le regard des autres.
00:08:51 Un bracelet, ce n'est pas un bracelet que vous pouvez exposer à la plage.
00:08:53 C'est voyant.
00:08:54 C'est quand même plutôt très voyant.
00:08:55 Ça se voit.
00:08:56 On peut toujours le camoufler avec un jean assez large
00:08:58 ou un pantalon assez large, mais ça se voit.
00:09:00 Donc vous avez aussi le regard des autres.
00:09:01 Vous êtes aussi contraints à des horaires.
00:09:03 Donc je ne dis pas encore une fois que c'est le bagne,
00:09:07 mais ça reste quand même une peine de privation de liberté totale.
00:09:11 Accessoirement, quand même, Judith Vintrop, des places de prison, il n'y en a pas.
00:09:13 Donc il faut bien trouver la parade aussi.
00:09:15 Et de toute manière, il n'y en a pas.
00:09:16 Donc effectivement, c'est une parade.
00:09:17 Ça, c'est très important. Il n'y en a pas.
00:09:18 Donc il faut en construire.
00:09:21 Moi, ce qui me frappe aussi dans le cursus, c'est récidiviste.
00:09:24 Ça veut dire que ce jeune homme était sous le coup d'une menace de prison aggravée.
00:09:30 S'il commettait un nouveau délit, ça n'a pas suffi à le dissuader.
00:09:36 Ce qui veut dire qu'en termes de pédagogie, le fait de ne pas aller en prison,
00:09:42 et même si c'est une peine de prison aménagée par un bracelet électronique,
00:09:48 n'a à zéro portée.
00:09:50 Là, c'est différent. Il avait été condamné à du sursis.
00:09:53 Là, c'est une vraie différence.
00:09:54 Pardon, la définition du sursis, c'est que si vous commettez encore une fois un délit,
00:10:00 le sursis tombe.
00:10:01 Et d'ailleurs, le sursis est tombé.
00:10:03 Il a eu révocation de deux points.
00:10:04 Mais c'est une peine ferme.
00:10:07 Excusez-moi.
00:10:08 Sans emprisonnement.
00:10:09 Non, mais si on s'en tient aux termes juridiques.
00:10:11 Sans emprisonnement, ce n'est pas une peine ferme.
00:10:14 Dans l'esprit beaucoup.
00:10:17 Il se trouve que je connais des gens qui portent des bracelets,
00:10:21 ça ne les empêche pas de vivre leur vie.
00:10:23 Quant à laisser ce jeune homme dans son environnement,
00:10:26 il me semble précisément que son environnement est toxique.
00:10:29 La meilleure preuve, c'est que les copains avec lesquels il a pratiqué…
00:10:31 Après, attention, il y a des contrôles de toute façon qui sont réalisés.
00:10:34 Il a l'indication de prendre dans le centre commercial.
00:10:37 Et puis, bien sûr, il va régulièrement avoir des rendez-vous
00:10:39 avec son conseil d'insertion et de probation.
00:10:41 Et à la moindre incartade ou à la moindre nouvelle acte délictuel,
00:10:48 il y aura révocation de l'aménagement de peine et il partira en prison.
00:10:52 Jean Termier.
00:10:52 Il ne faut pas juste imaginer que le bracelet électronique,
00:10:57 c'est l'équivalent à du sursis ou à rien du tout.
00:10:59 Il ne faut pas imaginer que la moindre incartade,
00:11:02 sans commettre de délit,
00:11:04 s'il n'a pas respecté ses horaires de sortie par exemple,
00:11:07 il ira en prison.
00:11:08 C'est faux.
00:11:09 Pratiquement, c'est faux, précisément parce qu'il n'y a pas de…
00:11:11 Alors Jean Termier, on va regarder aussi comment ça se passe à l'échelle nationale.
00:11:14 Je vous pourrais aussi commenter bien sûr cette peine en particulier.
00:11:17 On a une petite idée du bilan des rodéos
00:11:21 et de la manière dont on lutte à Nantes, dans la région lentaise.
00:11:25 Regardez.
00:11:25 Alors évidemment, là, on a les chiffres, des données pour l'année 2023.
00:11:29 C'est-à-dire qu'elle est à peine entamée à vrai dire.
00:11:32 143 opérations de lutte depuis le début de l'année 2023.
00:11:36 À titre de comparaison, c'est quand même le chiffre en bas qui est important.
00:11:38 399 avaient été signalées sur toute l'année 2022.
00:11:42 Donc grosso modo, on est un peu sur la même échelle.
00:11:44 Mais ça, c'est que pour la région lentaise.
00:11:46 C'est dire que l'échelle nationale, on sait très bien qu'à Lyon,
00:11:51 c'est quand même assez monnaie courante.
00:11:52 Ça a été en authentissant dans les médias.
00:11:55 Idem dans beaucoup de grandes villes du sud.
00:11:59 On ne va pas toujours citer Marseille et mettre Marseille en exergue,
00:12:01 mais enfin, ça arrive aussi.
00:12:03 Les pouvoirs publics peinent un peu à trouver le remède.
00:12:05 Alors évidemment, Gérald Darmanin, il communique beaucoup
00:12:08 sur les saisies de véhicules.
00:12:10 Mais est-ce que c'est très probant ?
00:12:12 On cite souvent l'exemple anglo-saxon.
00:12:15 Pas question, visiblement, en France d'y venir.
00:12:17 Au fait de percuter le véhicule pour le faire tomber,
00:12:21 pour des raisons de sécurité.
00:12:23 Est-ce que ça vous paraît probant aujourd'hui,
00:12:24 la manière dont on lutte contre ces rodéos ?
00:12:27 Je crois tout d'abord qu'on a voté une loi pour renforcer les sanctions
00:12:31 quand on rencontre ce type de fléau.
00:12:33 Vous aviez parlé dans les grandes villes,
00:12:35 mais moi, dans ma ruralité, dans le Tarn aussi également,
00:12:37 dans des petits villages de 2 ou 3 000 habitants,
00:12:39 on a aussi également des jeunes qui polluent,
00:12:42 j'allais dire, l'ambiance de petits villages qui sont très sains.
00:12:45 Il faut lutter contre ça.
00:12:46 Je pense qu'on a renforcé les sanctions.
00:12:48 Vous avez parlé du renforcement des confiscations.
00:12:50 Je pense qu'il y a peut-être d'autres moyens à imaginer,
00:12:53 notamment par rapport à l'utilisation de drones,
00:12:56 qui pourraient être des éléments intéressants.
00:12:59 Moi, je crois que l'idée d'avoir, sur le modèle britannique,
00:13:05 de percuter, ça peut être dangereux.
00:13:07 Ça peut être dangereux pour la personne qui conduit,
00:13:09 ceux qui sont à côté, le policier.
00:13:11 Je crois qu'il ne faut absolument pas en arriver là.
00:13:13 Et puis, s'agissant de la peine, je crois que tout a été dit.
00:13:15 Aujourd'hui, on a une justice qui est en capacité
00:13:18 d'appréhender assez finement, au fond, la personnalité de ce mineur,
00:13:23 qui a une peine quand même, qui est une peine d'emprisonnement
00:13:25 qui est aménagée, certes, sous bracelet électronique,
00:13:28 mais encore une fois, qui permet à un magistrat de venir contrôler
00:13:31 dans l'hypothèse où il ne viendrait pas,
00:13:33 à respecter les obligations inhérentes
00:13:36 qui ont été fixes dans le cadre de cette décision de justice,
00:13:38 de revenir sous placement de ce bracelet électronique,
00:13:41 et éventuellement, in fine, de le placer.
00:13:43 On a eu le cas, il ne va pas respecter ses obligations.
00:13:46 Un cas.
00:13:47 Alors, en pratique, ça arrive ou ça n'arrive pas ?
00:13:50 Ça arrive rarement.
00:13:51 Et on sanctionne ou pas ?
00:13:52 Parce que l'idée est contrôlée, mais c'est contrôlé,
00:13:54 puis sanctionné.
00:13:55 En pratique, ça arrive.
00:13:57 Ce n'est pas systématique, c'est vrai.
00:13:59 Mais en revanche, en pratique, effectivement, ça arrive.
00:14:01 Et après, c'est du cas par cas.
00:14:03 Encore une fois, vous n'avez pas une automaticité à chaque fois
00:14:06 de la peine ou...
00:14:07 Parlons-nous sincèrement.
00:14:08 Il y a des cas qui sont plus importants
00:14:11 parce qu'il y a plus de dangers encourus par le non-respect.
00:14:14 Oui, par exemple, on regarde la nature de la violation,
00:14:18 la dangerosité d'individus, l'insertion, etc.
00:14:21 C'est-à-dire que si vous cumulez, si vous cochez toutes les mauvaises cases,
00:14:23 vous avez perdu votre boulot, vous n'en cherchez plus,
00:14:25 vous restez chez vous, vous commettez encore des délits,
00:14:28 ou du moins, vous avez l'intention de commettre à nouveau des délits, etc.
00:14:31 Et vous violez vos obligations,
00:14:34 on se doute bien que vous n'allez pas rester avec votre bracelet chez vous.
00:14:36 Mais c'est vrai qu'on en perd peut-être un petit peu l'aspect dissuasif.
00:14:39 Enfin, je pense que c'est ce qu'elle soulève aussi, Judith.
00:14:41 Oui, moi, je pense qu'il vaudrait mieux,
00:14:44 puisqu'il faut bien tenir compte des capacités carcérales en France,
00:14:47 une peine plus courte, mais effectuée.
00:14:51 Oui, mais encore une fois, je pense que vous avez raison dans l'idée
00:14:54 que ça pourrait être la solution.
00:14:55 Sauf qu'on a déjà vu qu'une peine de prison n'était pas de nature
00:14:58 à jouer sur la récidive.
00:14:59 Je ne suis pas sous le contrôle de mon confrère.
00:15:01 Ah, c'est faux ?
00:15:02 Ah non, ça serait aussi.
00:15:03 Alors, à ce moment-là, on n'offise plus personne.
00:15:05 Si la peine de prison était de nature à lutter contre la récidive,
00:15:07 ça serait, et je pense que ce serait largement communiqué.
00:15:10 Si vous partez de ce point de vue-là et de cette logique-là...
00:15:12 Non, non, je suis assez d'accord.
00:15:16 Je suis assez d'accord avec le monsieur le député,
00:15:18 pour la simple et bonne raison que la seule chose qui peut permettre de dissuader,
00:15:22 c'est l'automaticité, en revanche, de l'application de la peine.
00:15:25 Puisque nous avons un nombre de jugements qui ne s'appliquent pas.
00:15:28 Ça veut dire que vous avez des prononcés de jugements qui sont parfois lourds.
00:15:31 Vous avez des magistrats qui ont la main très lourde sur des jugements.
00:15:33 Mais ces jugements-là ne s'appliquent pas.
00:15:35 Il y a un nombre de jugements incalculables chaque année.
00:15:38 Puisque ces jugements-là ne sont pas appliqués, ne sont pas mis en application,
00:15:40 parce que le juge de l'application des peines ne peut pas s'y suivre.
00:15:42 Il manque de moyens humains, il manque de moyens matériels, etc.
00:15:45 Et c'est peut-être l'automaticité, justement, de l'application de la peine
00:15:48 qui fait que la peine n'est plus dissuasive.
00:15:50 Parce que vous savez que vous pouvez vous présenter devant un tribunal correctionnel
00:15:52 et être condamné.
00:15:53 Pour autant, vous l'avez les mains de la condamnation parce que vous ne la ferez pas.
00:15:56 Et c'est ce problème-là, c'est ce sentiment-là qui fait qu'un individu peut réciviver.
00:16:00 Donc, mieux vaut prononcer de manière automatique une peine.
00:16:02 Allez, on cavale un petit peu après le temps.
00:16:04 J'aimerais qu'on parle. Merci beaucoup Noémie de nous avoir éclairé sur ce rodeo à Orvaux,
00:16:07 je crois précisément en Loire-Atlantique.
00:16:10 On va parler de la loi immigration et des éternements de l'exécutif quand même, Jean Terlier,
00:16:14 parce qu'on n'y comprend plus rien.
00:16:15 L'idée semblait avoir été remisée, reléguée au calende grec.
00:16:21 Il n'en est rien.
00:16:21 Elisabeth Borne veut désormais que Gérald Darmanin s'y attelle.
00:16:24 Et avant l'été, puisque le projet de loi est prévu pour être présenté en Conseil des ministres
00:16:29 à priori en juillet, le résumer, les enjeux, surtout politiques, avec Gauthier Lebray.
00:16:35 Oui, énième revirement du gouvernement sur le projet de loi immigration
00:16:38 qui sera finalement présenté en Conseil des ministres, si tout va bien, en juillet.
00:16:42 Je vous rappelle qu'il y a à peine quelques semaines,
00:16:44 Elisabeth Borne avait décalé à l'automne la présentation du projet de loi.
00:16:47 Mais hier, elle a demandé à Gérald Darmanin d'accélérer,
00:16:49 finalement, après avoir freiné, pour un débat au Parlement, justement à l'automne.
00:16:54 Présentation en juillet en Conseil des ministres, débat à l'automne.
00:16:56 Alors pourquoi le gouvernement accélère ?
00:16:57 Car les Républicains étaient en train de préparer deux propositions de loi
00:17:01 qui vont détailler début juin.
00:17:02 Donc ils ne voulaient pas se faire griller la priorité sur le thème de l'immigration par les LR.
00:17:06 Les LR qui ont été très vexés d'être pointés du doigt par Elisabeth Borne,
00:17:10 qui les jugeait responsables, justement, de cette reculade sur l'immigration,
00:17:14 car ils ne veulent pas faire majorité avec le gouvernement sur ce thème-là.
00:17:19 Les LR qui veulent incarner une ligne plus dure, plus rigide que celle du gouvernement,
00:17:22 qui essayent de composer avec son aile gauche, avec Sacha Houllier,
00:17:26 le président de la Commission des lois, député Renaissance,
00:17:29 qui tient l'aile gauche de la majorité et qui empêche donc la majorité,
00:17:33 le gouvernement surtout, de droitiser son texte sur l'immigration
00:17:37 pour essayer d'aller séduire les LR.
00:17:39 Car si le gouvernement se droitisait sur l'immigration,
00:17:41 eh bien, il perdrait l'aile gauche de sa majorité.
00:17:44 Et vous le savez, sans majorité absolue au Parlement, c'est impossible.
00:17:47 Donc, un mois de concertation va s'ouvrir,
00:17:49 où Gérald Darmanin va essayer de composer avec les Républicains
00:17:52 et la gauche de sa majorité.
00:17:54 Ça paraît une mission impossible pour trouver, justement, une majorité à l'Assemblée.
00:17:58 Dans l'entourage du président, on me confiait il y a quelques jours,
00:18:01 la loi immigration, ça va se terminer.
00:18:03 Par un 49-3, c'est quasiment certain.
00:18:05 Alors, comment comptent-ils s'y prendre au gouvernement ?
00:18:09 Écoutez, parce qu'on disait une porte-parole, Olivier Véran.
00:18:13 Il y a deux grands principes.
00:18:14 D'abord, faire en sorte que les personnes qui n'ont pas vocation à rester en France
00:18:19 puissent recevoir leur réponse le plus tôt possible.
00:18:22 Et éviter que ça s'éternise pendant des mois, voire des années.
00:18:24 Donc, sur les demandes d'asile, par exemple,
00:18:26 qu'une réponse ferme et définitive puisse être apportée dans les six mois,
00:18:29 là où ça peut parfois traîner en longueur avec des dizaines de recours,
00:18:32 et ça peut prendre jusqu'à deux ans.
00:18:33 C'est de permettre aux chefs d'entreprise, aux artisans de notre pays,
00:18:38 qui cherchent aujourd'hui de la main-d'oeuvre et qui ont du mal à en trouver,
00:18:40 et qui, parfois, d'ailleurs, vont recruter de la main-d'oeuvre
00:18:42 de manière plus ou moins légale,
00:18:44 de simplifier les démarches administratives dès lors que les métiers sont en tension.
00:18:47 Et ensuite, il y a une ouverture d'esprit à ce que les groupes politiques,
00:18:50 les forces politiques, y compris d'opposition,
00:18:53 voudraient proposer de manière à ce qu'on renforce notre système d'intégration
00:18:58 et qu'on améliore les règles d'immigration dans notre pays.
00:19:00 Bon, Jean Terlier, dit comme ça, franchement, ça paraît assez light,
00:19:04 pour l'instant, comme proposition.
00:19:05 On sent bien qu'il n'y a pas une ébauche avec une épine dorsale très solide encore.
00:19:10 Qu'est-ce qu'ils font ? Ils attendent les propositions LR pour pouvoir s'adapter ?
00:19:13 Déjà, ce qui est important de dire, me semble-t-il,
00:19:16 c'est que c'est important qu'on puisse légiférer sur cette question de l'immigration.
00:19:21 Je crois que c'est attendu par nos concitoyens.
00:19:22 Vous étiez déçus qu'on mette ça au placard ?
00:19:24 Très clairement, oui.
00:19:25 Je pense qu'il y a une partie de la majorité présidentielle
00:19:28 qui poussait pour que ce texte-là sur l'immigration puisse voir le jour.
00:19:31 En tout cas, moi, j'en faisais partie.
00:19:33 C'est d'ailleurs une des propositions du président de la République,
00:19:36 de se dire les choses très clairement,
00:19:38 de ne pas mettre un bol comme cela.
00:19:40 Les procédures visant à déterminer si un étranger sur le sol français
00:19:45 a le droit d'y rester ou pas, elles sont beaucoup trop longues,
00:19:48 elles sont beaucoup trop nombreuses.
00:19:49 Donc, l'idée de ce projet de loi qui avait été présenté au Conseil des ministres,
00:19:52 c'était de réduire à 4 le nombre de procédures,
00:19:54 alors qu'on est aujourd'hui à 12.
00:19:56 C'était d'accélérer aussi la décision permettant de déterminer
00:20:00 si une personne pouvait bénéficier du droit d'asile.
00:20:02 On a aussi également aujourd'hui à agir sur l'exécution des OQTF.
00:20:07 Bref, ne pas se saisir de ces problèmes-là aujourd'hui
00:20:10 et de mettre tout cela sous le tapis, ce n'était pas une bonne chose.
00:20:12 En gros, là, c'est travailler sur le gain de temps
00:20:14 et puis faire appliquer ce qui est déjà dans la loi et qui n'est pas fait.
00:20:18 Non, encore une fois, non.
00:20:18 Je pense que c'est, encore une fois,
00:20:19 renforcer les procédures pour aller plus vite.
00:20:22 Le plus rapidement vous aurez déterminé qu'une personne a le droit
00:20:25 ou n'a pas le droit de rester sur le territoire français.
00:20:27 Aujourd'hui, c'est parfois plus de deux ans.
00:20:29 Super, vous prononcerez l'OQTF plus vite, mais bon, comme elle ne sera pas...
00:20:31 Encore une fois, c'est ce que je vous ai dit.
00:20:32 Je pense qu'il y a aussi à agir sur les questions de ces OQTF
00:20:35 et l'exécution sur ces OQTF.
00:20:37 Il y a aussi également à travailler sur la question de l'intégration.
00:20:40 Aujourd'hui, je crois, moi, que les personnes qui sont sur le territoire français
00:20:43 et qui sont amenées à y rester, rentrent trop tardivement dans le milieu du travail.
00:20:47 Moi, c'est dans ma circonscription, je reçois quasiment des coups de téléphone
00:20:49 chaque semaine des entrepreneurs de ma circonscription qui me disent
00:20:54 "Est-ce que vous pouvez faire un effort par rapport à cet étranger que j'ai
00:20:58 qui travaille dans mon garage, dans ma boulangerie ?"
00:21:00 Parce que c'est quelqu'un qui mérite qu'on ait une attention particulière.
00:21:04 Il y a un point sur lequel l'exécutif devra être attentif,
00:21:07 c'est le regroupement familial.
00:21:09 Pourquoi je vous dis ça ?
00:21:09 Parce qu'on a un sondage CNews qui nous éclaire un petit peu sur cette question.
00:21:14 Faut-il mettre fin en France à la politique de regroupement familial ?
00:21:17 Regardez assez clairement, 59% des Français sondés se prononcent "pour",
00:21:24 40% "contre".
00:21:26 Regardez un petit peu si on va affiner les choses en fonction des catégories d'âge,
00:21:31 il me semble, et puis après des affiliations politiques.
00:21:34 Chez les moins de 35 ans, c'est plutôt moins prononcé que chez ceux qui sont seniors.
00:21:39 Et puis quand on regarde, évidemment, en fonction des allégeances
00:21:43 ou des sympathies politiques, à gauche, sans grande surprise,
00:21:46 on se prononce "contre" à 66%, au centre, rebasculement de l'autre côté,
00:21:51 et puis à droite, une écrasante majorité, 85%.
00:21:53 Petit commentaire, Judith.
00:21:55 Oui, il y a juste un problème, c'est que la France est signataire
00:21:57 de la Convention européenne des droits de l'homme,
00:21:59 qui donne à chacun le droit à une vie familiale normale.
00:22:04 Et c'est dans ce cadre-là que le regroupement familial a été appliqué en France.
00:22:10 Donc il faudrait sortir, ou en tout cas négocier, de déroger à cette disposition.
00:22:16 Je ne vois pas de traces de ces intentions dans le projet de loi.
00:22:19 D'ailleurs, ça n'aurait rien à faire dans le projet de loi, mais il faudrait qu'au moins...
00:22:22 Gérald Darmanin s'est prononcé sur peut-être la possibilité de restreindre...
00:22:27 Reste à le faire, il n'y en aura pas de traces dans le projet de loi.
00:22:30 De ce qu'on connaît actuellement, il n'en est pas fait mention.
00:22:34 Et je ne vois pas, dans d'autres déclarations,
00:22:37 l'engagement de négociation sur ce point avec les institutions européennes.
00:22:42 Est-ce que c'est un projet de loi ambitieux qui va avoir le jour, mettre...
00:22:46 Surtout ce qui est...
00:22:47 Ça va être très politique, au fond, et sans doute la perspective 49-3,
00:22:51 comme le disait notre commentateur.
00:22:53 Surtout ce qui est exaspérant, c'est que ça fera la 22e loi en 30 ans.
00:22:58 C'est-à-dire que les gouvernements, à peu près tous les 1 an et demi, 2 ans,
00:23:02 sortent une loi immigration.
00:23:04 Preuve que ça ne marche pas.
00:23:06 C'est-à-dire qu'on va être là sur la 22e loi,
00:23:07 justement pour essayer de pallier les manquements des lois précédentes.
00:23:12 Donc c'est vrai qu'il y a une sorte d'incompréhension totale à la situation.
00:23:14 Alors ce qui est vrai, c'est que le droit communautaire a beaucoup abondé aussi en ce sens,
00:23:17 ce qui a fait que les gouvernements ont dû aussi adapter le droit français au droit européen
00:23:21 pour transposer notamment beaucoup de directives.
00:23:24 Mais je ne vois pas effectivement comment, et je rejoins votre commentaire,
00:23:27 comment la France pourrait déroger,
00:23:31 alors si ce n'est même adapter le droit à la vie privée familiale.
00:23:33 Maintenant qu'on est rentré dans un cadre, ça me paraît difficile d'en sortir.
00:23:35 On pourra légiférer tant qu'on veut, ça ne va pas bouger.
00:23:38 On peut légiférer tant qu'on veut.
00:23:39 Et ce qui est vrai, il y a une vraie volonté politique,
00:23:42 de montrer qu'on va dans le sens du vent, c'est-à-dire aussi des sondages.
00:23:49 Donc on a aujourd'hui des sondages qui montrent que la France veut durcir les lois immigration.
00:23:54 Donc on sort sa propre loi immigration,
00:23:56 mais vous voyez qu'on en aura encore une dans deux ans et dans quelques années encore.
00:23:59 Je vous propose d'y revenir, juste après la pause, parce qu'on court un petit peu après le temps,
00:24:03 mais je vous propose d'y revenir parce qu'il y a la perspective aussi de 2027.
00:24:06 Marine Le Pen qui dit, elle, elle fera un référendum sur l'immigration.
00:24:10 Est-ce qu'on pourra se soustraire précisément à ces injonctions européennes ?
00:24:14 Pas si sûr.
00:24:15 On va en parler.
00:24:16 On va parler aussi de la mini-crise diplomatique en ce moment avec l'Italie.
00:24:18 À tout de suite.
00:24:19 De retour dans 90 minutes info.
00:24:25 Nous allons reprendre le débat d'ici quelques minutes.
00:24:27 Le temps de retrouver Augustin Donadieu pour le JT.
00:24:30 Bonjour Augustin.
00:24:31 Bonjour Nelly.
00:24:31 Bonjour à tous.
00:24:32 À l'Assemblée nationale, tous les groupes se sont levés et ont applaudi en hommage à Arman Soldin,
00:24:38 journaliste de l'agence France Presse, décédée hier en Ukraine.
00:24:42 La Première ministre a tenu également à lui rendre hommage lors des questions au gouvernement.
00:24:46 C'était au Sénat, en ayant un mot aussi pour les victimes tombées sous les balles d'un policier
00:24:51 dans une synagogue à Djerba hier, parmi lesquelles un Français.
00:24:54 Je vous propose de l'écouter.
00:24:55 Je souhaite à mon tour, au nom du gouvernement, exprimer toute mon émotion et ma solidarité
00:25:04 après le décès hier en Ukraine du journaliste Arman Soldin qui couvrait le conflit pour l'AFP.
00:25:11 Mes premières pensées vont à sa famille et à ses proches,
00:25:15 elles vont à ses collègues de l'agence France Presse, elles vont à tous les journalistes.
00:25:21 Et je voudrais également exprimer toute mon émotion après l'attentat en Tunisie
00:25:26 et là encore exprimer toute ma solidarité aux proches des victimes.
00:25:32 L'enquête sur les liens entre Valérie Pécresse et Alstom classait sans suite.
00:25:35 Le parquet national financier s'était saisi de l'enquête ouverte en mars 2022.
00:25:40 Alors en pleine campagne présidentielle, l'ancienne candidate,
00:25:45 aujourd'hui présidente de la région Île-de-France,
00:25:47 était mise en cause pour une potentielle prise illégale d'intérêt avec le constructeur.
00:25:52 Elle a déposé en retour une plainte pour dénonciation calomnieuse.
00:25:57 Une nouvelle fusillade dans la cité Clovis à Marseille.
00:26:00 Deux assaillants ont tiré sur le véhicule d'une mère de famille
00:26:03 avant de monter chez elle et de tirer sur sa porte d'entrée.
00:26:06 Son fils de 19 ans, dont la chambre se trouve en face de cette porte,
00:26:09 a été blessé par balle à la cuisse gauche.
00:26:12 Le véhicule des assaillants a été retrouvé calciné avec de fausses plaques.
00:26:15 La police judiciaire a été saisie pour tentative de meurtre.
00:26:18 Selon les syndicats de police, il s'agirait d'un règlement de compte.
00:26:22 Ce business du trafic de stupéfiants est une contre-société, c'est très clair.
00:26:26 On a affaire aujourd'hui à la tête de ces réseaux, à des hommes qui sont des businessmen,
00:26:33 qui ont des business plans, qui ont des employés,
00:26:39 qui font des cartes de fidélité, qui travaillent comme travaillerait le gérant d'un supermarché ou d'un hypermarché.
00:26:46 Il y a plein de possibilités, mais il faut se donner les moyens de lutter contre ça.
00:26:51 Et là, on demande à la police seule de tout gérer, ce n'est pas possible.
00:26:57 Une femme de 46 ans, en pleine santé, est morte juste après une opération de chirurgie esthétique.
00:27:04 Cela s'est passé à Aix-en-Provence.
00:27:06 L'avocat de la famille dénonce une grave défaillance au sein même de ces cliniques esthétiques
00:27:11 qui ne sont pas équipées pour garder des patients la nuit.
00:27:15 Reportage de Stéphanie Rouquier dans les Bouches-du-Rhône.
00:27:18 Cette famille, soudée, n'arrive pas à faire son deuil.
00:27:22 Le 2 janvier dernier, Vanessa, âgée de 46 ans,
00:27:26 entre dans cette clinique de chirurgie esthétique d'Aix-en-Provence pour subir une liposuction.
00:27:32 Elle devait sortir le soir même, mais avec un état de santé fébrile, en accord avec le chirurgien,
00:27:38 elle reste pour la nuit dans l'établissement.
00:27:40 Quand le chirurgien nous a parlé, si on s'en tient à ce qu'il nous a dit,
00:27:45 il a passé la nuit au téléphone avec ma soeur.
00:27:47 Quand on a une patiente qui est défaillante, je ne pense pas qu'on fasse du télétravail.
00:27:52 Le lendemain matin, l'état de santé de la patiente se dégrade rapidement.
00:27:56 Elle décède au sein même de la clinique.
00:27:59 Le mari et la soeur de Vanessa ont porté plainte pour défaut de soins.
00:28:03 Leur avocat dénonce une grave défaillance.
00:28:06 Ces cliniques, il y a tout en sécurité pendant l'opération, mais après, c'est de l'hôtellerie.
00:28:12 Là, on l'a gardée, elle seule, dans cette clinique, seule dans le bâtiment.
00:28:17 C'est inacceptable.
00:28:19 Selon les responsables de la clinique, elle n'a pas passé la nuit seule.
00:28:24 Un infirmier était présent.
00:28:25 Ils ajoutent que tout s'est déroulé dans les règles.
00:28:29 Une autopsie a été réalisée, mais le compte-rendu n'a pas encore été diffusé.
00:28:34 Les autorités américaines redoutent un appel d'air à la frontière avec le Mexique.
00:28:39 Depuis l'épidémie de Covid, une mesure permettait d'expulser sans délai les migrants
00:28:43 vers leur pays au nom de la lutte contre le virus, sans possibilité pour eux de déposer une demande d'asile.
00:28:49 Sauf que jeudi soir, le dispositif doit prendre fin.
00:28:52 Le gouvernement de Joe Biden redoute un afflux de milliers de migrants,
00:28:55 nombreux à vouloir passer cette frontière.
00:28:58 Écoutez-les.
00:29:00 Les agents nous ont assurés qu'ils nous donneraient une autorisation de séjour,
00:29:03 qu'ils nous libèreraient et qu'ils ne nous renverraient pas ailleurs.
00:29:06 C'est pour cela que nous sommes venus ici.
00:29:08 Je ne veux pas retourner au Venezuela, parce que si tu ne manges pas le matin,
00:29:12 tu ne manges pas le soir.
00:29:13 Si tu ne manges pas à midi, tu ne manges pas le soir.
00:29:16 Il n'y a pas d'argent pour acheter des chaussures aux enfants.
00:29:18 Les gens meurent pour des médicaments.
00:29:20 Je veux surtout donner une meilleure qualité de vie à mes enfants.
00:29:24 Et tout de suite, vous retrouvez 90 minutes info avec Nelly Denac et tous ses invités sur CNews.
00:29:30 Merci beaucoup cher Augustin.
00:29:32 Je vous dis à demain pour de nouvelles aventures avec le journal.
00:29:36 Judith Vintrobella, Pierre-Henri Bovis et Jean Terlier sont mes invités du jour où on parlait d'immigration
00:29:42 et du gouvernement qui souhaite finalement remettre sur le métier le projet de loi
00:29:45 qui semblait avoir été un petit peu remisé après l'épisode un peu désastreux
00:29:50 pour l'exécutif de la réforme des retraites.
00:29:53 Épisode non encore complètement refermé.
00:29:56 On a parlé de l'immigration d'ordre familial,
00:29:59 puisque je vous montrais ce sondage sur le regroupement familial
00:30:01 qui ne requiert pas l'approbation des Français.
00:30:06 Il y a aussi l'immigration du travail.
00:30:08 C'était un des piliers, c'était une des jambes sur lesquelles misait initialement
00:30:11 d'ailleurs le gouvernement dans sa présentation des métiers en tension et de la régularisation.
00:30:16 Est-ce que c'est là aussi quelque chose qu'il va falloir creuser tout en étant attentif, Judith Vintrobe ?
00:30:21 Oui, bien sûr, parce qu'on parle de métiers en tension,
00:30:24 mais quand on se penche sur le problème de très près,
00:30:28 on s'aperçoit que par exemple dans l'hôtellerie-restauration
00:30:32 qui réputait être le métier, le secteur qui manque de bras par excellence,
00:30:37 il y a 200 000 personnes inscrites à Pôle Emploi
00:30:42 qui recherchent un poste dans ces métiers-là.
00:30:45 200 000.
00:30:46 Donc, parler de métiers en tension alors qu'il y a tellement de gens
00:30:50 qui voudraient trouver un travail, ça paraît un peu bizarre.
00:30:53 Alors qu'on nous a beaucoup fait croire que la demande était plus forte que la fraude.
00:30:55 Voilà. Alors quelle est la solution de ce mystère ?
00:30:59 Quelle est l'explication de ce mystère ?
00:31:01 Tout simplement parce que les gens font un calcul rationnel.
00:31:04 Je ne dis pas que c'est un tas de faits néan,
00:31:08 avec les aides diverses et variées, spécifiques au chômage,
00:31:12 mais aussi les aides au logement et surtout les dépenses
00:31:16 qu'engendre le fait d'avoir un emploi.
00:31:18 Je pense aux frais de garde par exemple,
00:31:21 mais ça peut être aussi les frais de transport.
00:31:23 Et bien ils se disent "je n'ai pas intérêt à travailler".
00:31:27 Jean Terlier, il y a donc des moyens de pallier ce manque de personnel
00:31:32 si tant est qu'on s'en donne la peine,
00:31:34 pour ne pas forcément aller rechercher ailleurs ce qu'on a déjà.
00:31:36 Oui, je ne suis pas certain.
00:31:38 Alors on a pris cet exemple de l'hôtel de la restauration.
00:31:41 Moi, ce n'est pas du tout le cas dans mon département.
00:31:43 Vous n'avez pas une personne qui a un restaurant qui cherche un cuisinier,
00:31:47 qui cherche un serveur, donc ça doit dépendre forcément de certaines régions.
00:31:52 Sans fantasme, il faut qu'on réfléchisse à cette question des métiers qui sont en tension.
00:31:56 Il y en a. L'année dernière, on l'a vu avec ces saisonniers
00:31:59 qu'on a faits et qu'on voulait faire venir de l'étranger
00:32:01 pour pouvoir occuper ces travaux aujourd'hui qu'on n'arrive pas à pouvoir.
00:32:05 Pourquoi on n'y arrive pas ?
00:32:06 Je ne suis pas en train de dire qu'on peut les rendre plus incitatifs ces métiers.
00:32:09 Évidemment.
00:32:10 D'accord, mais enfin bon.
00:32:11 D'une part, rendre les métiers plus incitatifs,
00:32:12 d'autre part, rendre les aides moins incitatives.
00:32:15 Et encore, sans rien fantasmer, il y a quand même des métiers en tension.
00:32:18 Donc si on peut se dire qu'à un moment donné,
00:32:20 on peut réfléchir dans le cadre de cette loi immigration
00:32:23 à mettre en avant la question de ces métiers en tension,
00:32:26 peut-être en en faisant une liste, peut-être par région, par département.
00:32:30 Vous évoquez votre chiffre, ce n'est pas le mien dans le département du Tarn.
00:32:33 Station nationale.
00:32:34 Oui, mais nationale, mais répartie au niveau départemental, vous n'avez pas.
00:32:39 Dans les stations balnéaires, ils cherchent du personnel,
00:32:41 ils peinent à trouver du personnel.
00:32:43 Est-ce qu'on peut se dire qu'ils en demandent,
00:32:44 notamment dans l'hôtellerie, dans la restauration ?
00:32:46 Ce sont des métiers qui n'intéressent plus les étudiants en vacances.
00:32:47 Non, mais ce sont des métiers qui n'intéressent plus les étudiants
00:32:50 parce que ça ne correspond pas à une certaine norme,
00:32:53 à une certaine classe, etc.
00:32:54 et qu'on préfère effectivement faire autre chose,
00:32:57 soit effectivement rester chez soi
00:32:58 parce qu'on va toucher plus ou moins la même chose,
00:33:01 plutôt que d'aller travailler.
00:33:02 Et clairement, il y a une volonté de s'inscrire
00:33:07 dans un mouvement de fainéantise qui est de plus en plus présent.
00:33:11 Je ne parle pas de fainéantise, pardon, je parle de calcul rationnel.
00:33:14 Quand rationnellement, ça vous coûte plus cher
00:33:16 ou aussi cher d'aller bosser que de ne pas bosser,
00:33:18 eh bien vous choisissez de ne pas bosser.
00:33:20 On peut l'appeler comme on veut, mais en tout cas, effectivement,
00:33:22 le résultat est le même.
00:33:25 Et attendez, en plein Paris, pardon, mais je veux dire, en plein Paris,
00:33:28 il y a des restaurants qui cherchent encore des serveurs et des cuisiniers.
00:33:32 On ne peut pas dire qu'il n'y a pas de main d'œuvre à Paris quand même.
00:33:35 On ne peut pas dire qu'il n'y a pas de main d'œuvre à Paris.
00:33:36 Donc, c'est bien un moment que l'offre ne rencontre pas la demande.
00:33:38 Jean Terlier, donc il faut faire quoi ?
00:33:40 Parce que là, ils n'ont pas encore affiné le tir du gouvernement.
00:33:43 On attend les propositions de Gérald Darmanin en la matière,
00:33:45 mais il faut faire quoi ?
00:33:46 Et du ministère de l'Économie.
00:33:47 Il faut faire des listes par région, comme vous dites,
00:33:50 et dire, voilà, là, on attend à pourvoir.
00:33:52 On va essayer de voir si ça matche avec Pôle emploi.
00:33:53 Je pense qu'encore une fois, et en évitant tous les fantasmes,
00:33:57 on a trois mois aujourd'hui, Gérald Darmanin a trois mois
00:34:00 pour essayer de mettre autour de la table les uns et les autres
00:34:02 pour savoir ce sur quoi on peut s'entendre pour trouver une majorité,
00:34:05 pour pouvoir voter un texte, encore une fois,
00:34:07 qui est devenu nécessaire compte tenu de la situation.
00:34:09 Ça va être un texte en même temps alors ?
00:34:11 Qu'on constate toujours.
00:34:12 Mais non, on est capable de trouver, et à l'Assemblée nationale,
00:34:15 encore la semaine dernière, on a voté deux textes, le loi,
00:34:18 notamment celui sur les choses olympiques.
00:34:20 On arrive à trouver des majorités dans cet hémicycle.
00:34:23 Et on arrive à voter des lois.
00:34:25 Moi, je suis intimement persuadé, contrairement à ce que dit
00:34:28 votre journaliste Gauthier Lebrecht, qu'on doit pouvoir
00:34:30 attrouver une majorité sur ce texte d'immigration.
00:34:33 Encore une fois, sur la question des procédures,
00:34:36 pour raccourcir les procédures, pour en diminuer le nombre,
00:34:38 pour faire en sorte qu'on prononce plus rapidement
00:34:41 le fait qu'on ait le droit ou pas de résider sur le territoire français.
00:34:44 Le fait, encore une fois, qu'on accélère sur les autres critères.
00:34:46 Non mais, encore une fois, je pense qu'on doit pouvoir
00:34:49 arriver à trouver une majorité.
00:34:50 C'est le but de Gérald Darmanin dans le cadre de cette négociation
00:34:53 qui s'ouvre et qui va durer trois mois.
00:34:54 Judith Vintra, puis Maître, sur peut-être
00:34:58 une autre négociation avec la majorité.
00:35:00 Une autre indication chiffrée qui n'a rien d'infantase.
00:35:01 Les recours en matière de droits des étrangers,
00:35:05 en première instance, occupent plus de 40%
00:35:08 de l'activité des tribunaux administratifs.
00:35:10 Vous avez raison.
00:35:10 Vous imaginez les recrutements et l'argent qu'il faudrait
00:35:15 pour que ce ne soit plus le cas.
00:35:16 14 procédures.
00:35:17 Tant que les pays, d'autres pays l'ont compris avant nous,
00:35:21 tant qu'on traitera les demandes d'asile sur le territoire,
00:35:25 on n'arrivera pas à exécuter les décisions de justice.
00:35:29 En une minute.
00:35:30 Je pense qu'il est illusoire de considérer qu'on peut traiter
00:35:32 les demandes d'asile depuis les pays d'origine.
00:35:34 Eh bien, on va voir en Grande-Bretagne,
00:35:37 on va voir au Danemark.
00:35:38 Maître Bouys.
00:35:39 Avant de vouloir privilégier la main d'œuvre venue de l'étranger,
00:35:41 il faut aussi se concentrer sur la main d'œuvre disponible en France.
00:35:43 Il y a 7% de taux de chômage en France.
00:35:46 Donc, il faut réussir à faire baisser le taux de chômage
00:35:47 en contraignant, c'est malheureux de le dire,
00:35:49 mais en contraignant aussi...
00:35:50 On ne va jamais à zéro, parce que le chômage, il y a un tour.
00:35:53 Non, mais par exemple, en Allemagne, c'est 84%.
00:35:55 Et encore, il y a les Ukrainiens.
00:35:57 En Allemagne, effectivement, il y a encore un peu de latitude.
00:35:59 Et donc, voir dans quelle mesure,
00:36:00 il serait possible de contraindre, voire de sanctionner
00:36:03 ceux qui refusent un nombre d'emplois qui leur est proposé,
00:36:05 dans la catégorie, évidemment, dans laquelle ils recherchent,
00:36:07 par rapport aussi à leur emploi précédent.
00:36:09 Mais c'est impossible.
00:36:11 Moi, je mets deux chiffres en perspective,
00:36:12 les 7% de taux de chômage et le nombre d'offres d'emplois
00:36:15 qui est disponible sur le marché sur ces fameux métiers en tension.
00:36:17 Et le fait, ce qu'on a essayé de faire,
00:36:18 en votant cette loi sur l'assurance chômage,
00:36:21 en limitant aujourd'hui les conditions de durée et d'indemnisation,
00:36:25 qui doit produire ses fruits,
00:36:26 qui doit faire en sorte que demain, quelqu'un qui travaille,
00:36:29 eh bien, il est plus intérêt et il gagne plus d'argent
00:36:31 que quelqu'un qui décide de rester chez lui.
00:36:34 C'est un progrès, mais il faut aller plus loin.
00:36:35 La valorisation du travail, ça fait longtemps aussi qu'on en parle.
00:36:38 Que le travail soit bien plus valorisé
00:36:39 que ce qu'on peut toucher au titre d'aide sociale.
00:36:41 Parler salaire, alors, parle au pouvoir d'achat,
00:36:43 justement, à présent.
00:36:45 C'est un des postes budgétaires principaux des Français
00:36:47 qui travaillent et qui se servent de leur véhicule, le carburant.
00:36:51 Alors, il commence à baisser.
00:36:52 On l'a tous un petit peu observé ces derniers jours,
00:36:54 mais pas très vite, en fait.
00:36:56 Et on s'est rendu compte que chez nos voisins européens,
00:36:58 eh bien, les choses allaient beaucoup plus vite.
00:37:01 Alors, pourquoi en France cette spécificité ?
00:37:04 Le résumé, sommeil à la Bidi.
00:37:07 Des courants baissent, mais pourtant, à la pompe,
00:37:10 l'or noir reste cher en France par rapport à nos voisins.
00:37:13 Alors, comment l'expliquer ?
00:37:15 On a déstabilisé complètement nos systèmes d'approvisionnement
00:37:18 pendant trois mois avec les pénuries en raffinerie,
00:37:22 avec aussi quelque chose dont on parle peu,
00:37:25 mais quand même 25% du gasoil qui était en France était russe
00:37:28 jusqu'au mois de janvier.
00:37:30 Et donc, on a changé de fournisseur.
00:37:32 Pour les associations de consommateurs,
00:37:35 c'est à cause des distributeurs et des producteurs
00:37:37 qui veulent rééquilibrer leurs finances
00:37:40 après la guerre en Ukraine, en faisant de grosses marges
00:37:42 puisque les taxels n'ont pas bougé.
00:37:45 Pour baisser les prix, certains distributeurs en appellent à l'État
00:37:49 pour faire pression sur les producteurs.
00:37:52 J'en renvoie la responsabilité à la ministre.
00:37:54 S'il doit y avoir des acteurs économiques
00:37:55 pour baisser le prix des carburants,
00:37:58 c'est d'abord celui qui fait le marché.
00:38:00 Un message qui semble avoir été entendu par l'exécutif,
00:38:04 qui demande aux pétroliers de faire un effort.
00:38:06 Effectivement, Agnès Pannier-Runacher, à juste titre,
00:38:09 a appelé les acteurs et va continuer à le faire,
00:38:11 à répercuter les baisses à la pompe,
00:38:14 notamment, principalement, du côté des pétroliers.
00:38:16 Pour le moment, le samplon 95 reste en moyenne 6% plus cher
00:38:22 qu'avant le début de la guerre en Ukraine.
00:38:25 Maître, donc les pétroliers n'épargneraient pas la France.
00:38:28 C'est-à-dire qu'ils jouaient le jeu pour tout le monde,
00:38:30 mais nous, les pétroliers,
00:38:32 ils continuent à pratiquer des tarifs exorbitants.
00:38:34 Ça, c'est si on en croit Olivier Grégoire.
00:38:36 D'autant plus que l'État refuse de revoir la fiscalité aussi sur le carburant.
00:38:40 Voilà, c'est peut-être avec le bas blesse.
00:38:41 Ce qui est un vrai sujet.
00:38:42 C'est-à-dire que la fiscalité sur le carburant est énorme
00:38:44 et que les taxes payées sur 1 euro sont considérables.
00:38:47 Donc, je ne vois pas aussi là
00:38:48 comment l'État pourrait donner des leçons,
00:38:50 sachant que l'État refuse même de baisser la fiscalité
00:38:53 et de revoir la fiscalité sur le carburant,
00:38:54 que ce soit d'ailleurs au titre de la TVA
00:38:55 ou alors au titre de la fiscalité propre.
00:38:57 Eh bien, Hilary Sturm, elle a été éphémère, Jean Terlier,
00:39:00 mais c'est vrai qu'il y a quand même vraiment largement cette impression...
00:39:02 De 15 centimes, mais qui ne s'affiche pas sur le prix de l'essence,
00:39:04 qui s'affiche sur le ticket de caisse.
00:39:05 Il y a quand même cette impression qu'effectivement,
00:39:07 on se défonce...
00:39:08 Pardon, mais pas question de taper systématiquement sur l'exécutif,
00:39:11 mais Olivia Grégoire, elle est bien sympa,
00:39:12 mais elle se défonce un peu et sur les distributeurs
00:39:14 et sur les pétroliers,
00:39:15 mais à quel moment elle prend sa part de responsabilité ?
00:39:18 Non, mais la part de responsabilité, on la prend.
00:39:20 On la prend quand on constate notamment
00:39:22 qu'il y a ces différences d'à peu près, je crois, 20 centimes
00:39:25 par rapport à des pays, comme l'Allemagne ou autres,
00:39:28 qui ont des fiscalités qui sont à peu près équivalentes aux nôtres.
00:39:31 C'est-à-dire qu'à un moment donné,
00:39:32 il y a ce qu'on peut appeler un rattrapage de marge
00:39:34 du côté des distributeurs et/ou des pétroliers.
00:39:37 Aujourd'hui, Olivia Grégoire avec Bruno Le Maire disent très clairement
00:39:40 "Attention, on va vous réunir,
00:39:42 on veut que vous fassiez un effort
00:39:44 pour que les prix redescendent plus rapidement".
00:39:46 Ça a été dit par Olivia Grégoire.
00:39:49 Il y a un projet de loi de finances au mois de septembre.
00:39:51 Il pourrait y avoir des sanctions qui soient prises
00:39:53 si on ne constate pas que les pétroliers ne jouent pas le jeu.
00:39:55 Et je pense que c'est tout à fait normal.
00:39:57 Après, l'État, il a effectivement la fiscalité qui est la sienne.
00:40:01 Et je pense qu'on en a besoin pour,
00:40:03 j'allais dire aujourd'hui, procéder à notre désendettement.
00:40:05 Aujourd'hui, faire avancer les politiques publiques de l'Agence.
00:40:09 On ne se désendette pas du tout.
00:40:11 L'argent qui est récolté par l'État
00:40:14 via les super profits TVA et autres taxes et impôts,
00:40:21 il est redistribué en aide diverse et variée.
00:40:24 Il est redistribué dans sa grande majorité,
00:40:26 mais il a quand même servi l'année dernière à ce qu'on puisse désendetter
00:40:29 avec un objectif qui est de revenir en deçà des 3%.
00:40:32 Sur les taxes chez nos voisins, ça reste à vérifier.
00:40:34 Moi, je n'avais pas cette info.
00:40:35 L'Agence a baissé la nombre de la France.
00:40:37 Non, ce n'est pas un fantasme.
00:40:39 Les chiffres sont très clairs.
00:40:40 Alors, on va écouter pour clôturer ce chapitre
00:40:44 l'avis de ceux qui sont directement concernés.
00:40:46 Les Français à la pompe, vous verrez qu'eux aussi pensent que les taxes,
00:40:48 c'est un peu too much.
00:40:50 Il y a beaucoup de taxes.
00:40:52 Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de taxes.
00:40:54 On parle des distributeurs et des producteurs qui s'enrichissent,
00:40:57 mais l'État se moifre aussi un petit peu quand même.
00:40:59 Je pense que tout le monde devrait faire un geste.
00:41:01 Les distributeurs, l'État, je crois qu'on en a besoin aussi.
00:41:07 Tout le monde y trouverait son compte.
00:41:08 Je comprends qu'ils fassent du profit,
00:41:11 et ce serait bien qu'ils baissent leurs marges.
00:41:13 C'est pas normal, il faudrait que les taxes sur l'essence baissent.
00:41:15 On va profiter de l'inflation latente pour augmenter les marges
00:41:21 et faire payer le consommateur, bien sûr que non.
00:41:24 On n'a pas fini d'en parler, mais on guette le prix qui va baisser,
00:41:27 et qui baisse quand même, on vous accorde ça quand même.
00:41:30 On va parler d'un ouvrage sur les frères musulmans
00:41:33 et l'autrisme des frères musulmans qui est très commenté,
00:41:36 sauf que l'autrice, je ne sais pas si on dit l'auteur,
00:41:39 l'autrice, c'est ce long.
00:41:40 L'auteur, c'est bien.
00:41:42 Florence Bergeau-Beclerc a vu sa conférence à la Sorbonne suspendue
00:41:47 pour sécurité, pour raison de sécurité.
00:41:50 Alors, entre-temps, il se trouve qu'une nouvelle date,
00:41:53 c'est pas grave, ça tombera pas plus bas,
00:41:55 une nouvelle date a été fixée, à priori le 2 juin,
00:42:00 donc voilà, c'est pas non plus la fin de l'histoire.
00:42:02 Mais je vous propose quand même, dans les mots de l'auteur elle-même,
00:42:05 de revenir à ce qui, à son sens, s'est passé ces derniers jours.
00:42:08 Elle était prévue le 12 mai prochain à la Sorbonne.
00:42:14 L'auteur du livre "Le frérisme et ses réseaux",
00:42:16 Florence Bergeau-Beclerc, a vu sa conférence au sein de l'université
00:42:21 reportée au 2 juin prochain, sans être contactée.
00:42:24 Je n'ai pas été prévenue de cette suspension
00:42:26 avant que l'organisateur lui-même,
00:42:28 puisque c'était dans le cadre d'un D.U. de laïcité,
00:42:32 m'en informe lundi soir,
00:42:34 donc quelques jours avant que la conférence se tienne.
00:42:36 Et surtout, je ne connais pas les motifs de cette annulation,
00:42:39 si ce n'est, d'après ce qu'on m'a dit, des questions de sécurité.
00:42:43 Depuis la sortie de son livre sur les frères musulmans,
00:42:46 l'anthropologue a été accusé d'islamophobie sur les réseaux,
00:42:49 menacé de mort, et donc placé sous protection policière.
00:42:53 Une décision qui a suscité de vives réactions,
00:42:56 notamment celle de l'essayiste Céline Pina,
00:42:59 ou de l'avocat Thibaut de Montbrial.
00:43:01 Beaucoup de dirigeants d'universités sont responsables,
00:43:04 par couhardise, de la dérive militante
00:43:06 et de l'influence islamiste au sein de la faculté.
00:43:09 L'annulation par la sorbonne de la conférence de Florence Bergeau-Beclerc
00:43:13 est une belle victoire islamiste,
00:43:14 fruit de la pression mise contre elle
00:43:16 par les idiots utiles, les collabos,
00:43:19 et les seïd frérots salafistes depuis trois mois.
00:43:21 Elle est belle, l'université du pays des Lumières.
00:43:24 Selon Florence Bergeau-Beclerc,
00:43:26 la décision de la doyenne n'est pas justifiée,
00:43:28 des dispositions avaient déjà été prises pour assurer sa sécurité.
00:43:32 La conférence devait se dérouler après les cours à 18h,
00:43:36 pour ne pas être perturbée par des étudiants.
00:43:38 Le public était plus âgé, plus large,
00:43:41 et averti, selon ses mots.
00:43:43 Commentaire signé Vincent Farandège.
00:43:45 Je vous propose d'écouter l'auteur elle-même,
00:43:48 qui parle au fond de la réalité de l'université aujourd'hui.
00:43:51 Donc il n'est pas tout à fait étonnant
00:43:54 que ce livre ait eu une réception mitigée à l'université,
00:43:58 pour ne pas dire hostile dans certains cas,
00:44:02 où des collègues m'ont, au lieu de réfuter,
00:44:06 ce que j'aurais apprécié,
00:44:08 tout travail scientifique est réfutable,
00:44:12 au lieu de cela, j'ai reçu des calomnies,
00:44:14 des injures, jusqu'à des menaces de mort.
00:44:16 Donc évidemment, ça pose le problème
00:44:20 de la garantie de ce genre de travaux
00:44:24 à l'université et aussi au CNRS.
00:44:26 Judith Vaintreub, c'est grave ?
00:44:28 C'est un signe des temps ?
00:44:29 C'est quoi, au mieux de la lâcheté, au pire de la complicité ?
00:44:33 C'est gravissime, même si sous la pression médiatique,
00:44:36 parce que CNews en a parlé,
00:44:37 parce que nous au Figaro, on en a parlé,
00:44:40 finalement, la doyenne de la faculté de lettres
00:44:43 a trouvé une date, qui est donc le 2,
00:44:46 pour que la conférence de Florence Bergeau-Blackler ait lieu.
00:44:51 Ça veut dire qu'en fait, elle a anticipé
00:44:56 des menaces qui, Florence Bergeau-Blackler le rappelait,
00:45:00 étaient déjà prises en compte,
00:45:01 puisqu'elle bénéficie d'une protection policière.
00:45:06 Il lui est arrivé, elle est au CNRS,
00:45:09 le CNRS a attendu presque deux mois
00:45:13 avant de publier un cours communiqué
00:45:16 pour lui affirmer son soutien.
00:45:19 Et encore, il y avait eu une pétition de chercheurs en sa faveur
00:45:22 pour que le CNRS se décide à bouger.
00:45:25 Il y a globalement, dans l'université française,
00:45:30 et pas simplement dans les facs,
00:45:31 je pense à l'EHESS, l'École des hautes études en sciences sociales,
00:45:37 qui a reçu, sans que ça n'émeuve personne,
00:45:39 Salah Amouri, le 18 avril,
00:45:41 Salah Amouri, je le rappelle,
00:45:44 terroriste franco-palestinien, condamné en Israël,
00:45:47 puis expulsé, encensé par la gauche.
00:45:50 Alors lui, pour le colloque, aucun problème.
00:45:52 Donc ce n'est pas seulement du renoncement,
00:45:54 mais c'est une forme de complaisance.
00:45:55 Maître Bovis ?
00:45:56 Ce qui fait mal au cœur, c'est que la Sorbonne,
00:45:58 qui est un symbole, la même d'ailleurs du fait que c'est une université,
00:46:01 c'est quand même le symbole du pays des Lumières,
00:46:04 exprime cette forme de lâcheté totale,
00:46:07 justement, en reportant.
00:46:08 Alors au départ, c'était une annulation,
00:46:10 après c'était un report, effectivement, on peut le saluer.
00:46:13 Mais effectivement, c'est exaspérant de voir que depuis des années,
00:46:16 l'islamo-gauchisme gangrène complètement l'université.
00:46:19 Et on le voit d'ailleurs, on l'a vu il y a une quinzaine d'années déjà,
00:46:21 avec des revendications communautaires à l'université,
00:46:24 ça a commencé à émerger.
00:46:25 Et à l'époque, des bonnes personnes, avec des bonnes âmes morales,
00:46:28 disaient que non, ce n'était rien,
00:46:29 c'était simplement des revendications de minorités,
00:46:32 qui voulaient se faire entendre, etc.
00:46:33 Mais que ce n'était pas du tout politique,
00:46:34 et qu'il ne fallait pas non plus en faire tout un cinéma,
00:46:37 et c'était notamment la question du voile à l'université.
00:46:39 Donc ça remonte à peu près à une dix, quinze ans.
00:46:41 Et depuis, il y a des revendications communautaires,
00:46:44 chaque année de plus en plus importantes.
00:46:45 J'ai moi-même enseigné à la Sorbonne, donc je peux en témoigner.
00:46:48 Et là, avec ce qui s'est passé, c'est la cerise sur le gâteau.
00:46:52 Et je rejoins d'ailleurs mon confrère Thibault de Montbréal,
00:46:53 qui disait que c'était un symbole de lâcheté,
00:46:55 et vraiment de complaisance envers l'islamo-gauchisme,
00:46:58 et c'est le cas.
00:46:59 Jean Terlier, vous êtes député Renaissance, je le rappelle.
00:47:02 De toute façon, on en parle quand même régulièrement maintenant.
00:47:06 Il y a une forme de progression qui paraît inexorable,
00:47:08 de ces idées, ou en tout cas du renoncement à d'autres idées.
00:47:12 Il y a une forme de pensée unique qui est en train de s'installer.
00:47:15 Oui, moi je partage tout ce qui a été dit
00:47:16 par les personnes qui sont autour de ce plateau.
00:47:21 On a en l'occurrence une écrivaine qui est courageuse,
00:47:24 qui a déposé trois fois plainte parce qu'elle reçoit des menaces de mort.
00:47:27 Elle est sous protection policière, et malgré cela,
00:47:30 elle a le courage de vouloir défendre ses idées
00:47:33 dans un hémicycle comme celui de la Sorbonne.
00:47:36 C'est parfaitement admirable.
00:47:38 Une lutte contre l'islamisme, je crois que c'est à saluer.
00:47:42 Et je le répète comme ça a été fait,
00:47:44 c'est très dommageable que dans une ancienne comme celle-ci,
00:47:47 on n'ait pas salué et maintenu cette conférence
00:47:50 comme cela, à mon avis, devait être le cas.
00:47:53 Effectivement, l'islamo-gauchisme, parce qu'on parlait de Doxa,
00:47:55 devient effectivement la Doxa à l'université,
00:47:58 notamment dans les bâtiments publics.
00:47:59 Je vous propose de prendre rendez-vous pour le 2 juin,
00:48:01 puisque c'est la date qui a été fixée dans sa conférence,
00:48:03 pour voir comment ça se passe et comment on apprend les choses à ce moment-là.
00:48:05 On espère.
00:48:06 On va faire une toute petite interruption de séance,
00:48:08 et puis on reviendra pour parler de la sécheresse
00:48:10 qui malheureusement pousse les Pyrénées-Orientales
00:48:12 à prendre des mesures de restriction d'eau.
00:48:15 On verra aussi que ça a un impact notamment sur les communes qui vivent du tourisme
00:48:18 et qui accueillent des campings.
00:48:20 Ce sera le cas avec le maire d'Argelès-sur-Mer
00:48:23 qui va nous rejoindre et qui va nous parler de cette problématique.
00:48:25 A tout de suite.
00:48:26 De retour en votre compagnie,
00:48:31 et avant d'entamer la dernière partie de notre débat,
00:48:33 je vous propose de se rafraîchir la mémoire
00:48:35 avec le rappel des grands titres du jour.
00:48:37 Adrien Spiteri.
00:48:38 Le Conseil d'État interpelle le gouvernement sur le climat
00:48:44 dans une décision sur l'affaire de la commune de Grande-Sainté.
00:48:48 Il exige des mesures supplémentaires
00:48:50 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d'ici un an.
00:48:53 En 2019, la commune de Grande-Sainté avait saisi
00:48:56 le Conseil d'État pour inaction climatique.
00:49:00 Une nouvelle fusillade à Marseille a eu lieu lundi en fin de matinée.
00:49:04 Deux individus ont tiré sur le véhicule d'une mère de famille
00:49:07 avant de monter chez elle et de tirer sur sa porte d'entrée.
00:49:11 Son fils de 19 ans a été blessé par balle à la cuisse gauche.
00:49:15 Et puis Clarisse Akbenenou, qualifiée pour la finale des Mondiaux de judo
00:49:19 dans la catégorie à des moins 63 kg.
00:49:22 Elle affrontera la Slovène Andréa Leschi en finale à 17h en quelques minutes.
00:49:27 Maintenant, elle tentera d'aller chercher un sixième titre mondial.
00:49:30 C'est un phénomène qui se confirme malheureusement année après année.
00:49:36 Et comme attendu, la préfecture des Pyrénées-Orientales
00:49:38 a annoncé hier le passage d'une grande partie de ce département
00:49:41 dans ce qu'on appelle la situation de crise
00:49:43 en raison de la sécheresse historique qui frappe désormais ce territoire.
00:49:47 Regardez ce qui est en jeu avec Maureen Vidal.
00:49:49 Pour commencer.
00:49:50 Les niveaux des cours d'eau, des barrages et des nappes souterraines
00:49:56 n'ont jamais été aussi bas.
00:49:58 Le département des Pyrénées-Orientales passe en situation de crise
00:50:01 pour la majeure partie du territoire.
00:50:03 Une sécheresse inédite qui a conduit le préfet
00:50:06 à renforcer les restrictions d'eau dès aujourd'hui et jusqu'au 13 juin.
00:50:10 Parmi elles, l'arrosage des potagers et espaces verts sera dorénavant interdit.
00:50:14 Le remplissage des piscines en utilisant l'eau du réseau est proscrit.
00:50:18 Ainsi que l'usage des douches sur les plages.
00:50:21 Des mesures nécessaires mais qui inquiètent agriculteurs et cultivateurs.
00:50:24 Si on n'a pas suffisamment de pousses, on n'aura ni la récolte de 2023 ni de 2024.
00:50:30 C'est notre plus gros secret.
00:50:35 Et au-delà de ça, je n'ose même pas y penser, perdre les arbres.
00:50:40 Là, si on perd nos arbres, c'est sûr qu'on ne s'en relève pas.
00:50:45 En visite dans les Pyrénées-Orientales samedi dernier,
00:50:48 le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a promis aux agriculteurs
00:50:51 des indemnisations sur les pertes causées par la sécheresse exceptionnelle.
00:50:56 Justement, on va vérifier comment ça se passe sur le terrain.
00:50:59 Nous sommes en direct avec le maire d'Argelès-sur-Mer,
00:51:01 dans ce très beau département des Pyrénées-Orientales.
00:51:04 Bonjour monsieur le maire, bonjour Antoine Parra.
00:51:06 Merci de répondre à nos questions aujourd'hui.
00:51:09 Votre ville a quand même une spécificité.
00:51:12 J'ai vérifié, votre population passe de 10 000 habitants en hiver
00:51:16 à 150 000 résidents en l'été.
00:51:19 C'est dire à quel point vous avez une densité de population qui grandit.
00:51:23 Il va sans dire que vous avez beaucoup de camping sur le littoral.
00:51:27 Comment comptez-vous vous organiser ?
00:51:30 D'abord, je veux dire, c'est dire à quel point notre station balnéaire
00:51:34 est une station attractive en premier lieu.
00:51:37 Évidemment, comme vous l'avez rappelé dans mon titre,
00:51:40 la sécheresse que nous vivons est inédite.
00:51:42 Je voudrais quand même rassurer tout le monde,
00:51:44 nous vivons des jours heureux encore,
00:51:46 nous ne sommes pas en situation de sinistre.
00:51:48 C'est vrai qu'il faut prendre des précautions,
00:51:50 il faut prendre des mesures pour faire en sorte que la saison d'été,
00:51:53 la saison estivale se passe pour le mieux.
00:51:55 Ces mesures, le préfet en a pris la mesure justement
00:51:59 et a édité un arrêté préfectoral pour interdire certains usages.
00:52:04 Alors ce sont certains usages qui ne vont pas affecter
00:52:07 la vie de tout un chacun.
00:52:09 Tous les vacanciers qui nous feront le plaisir de venir à Rj sur Mer
00:52:12 vivront des jours heureux et dans de très bonnes conditions.
00:52:15 Simplement, c'est vrai que certains professionnels,
00:52:17 notamment les agriculteurs, souffrent aujourd'hui,
00:52:21 souffrent énormément parce que leur production est compromise,
00:52:25 carrément pour certains déjà perdus.
00:52:28 Nous en sommes aujourd'hui à essayer de sauver l'outil de production
00:52:31 que sont les arbres et les vergers.
00:52:33 - Oui, alors parlons des campings.
00:52:34 Est-ce que vous les incitez déjà à anticiper ?
00:52:37 Je crois qu'il y a certains de ces campings qui ont présenté un plan
00:52:41 précisément pour économiser l'eau et ça passe en grande partie
00:52:44 de ce que j'ai pu comprendre ou lire par le recyclage.
00:52:46 C'est-à-dire qu'il y a des choses à faire quand même en la matière.
00:52:49 - Il y a énormément de choses à faire.
00:52:50 Alors les campings, je dois saluer leur action d'ores et déjà.
00:52:55 C'est qu'ils n'ont pas attendu cette crise profonde que nous vivons aujourd'hui.
00:53:00 Ils se sont déjà réunis à plusieurs reprises durant le mois précédent.
00:53:03 Cette situation, on la sentait venir et ils ont déjà proposé un plan d'action.
00:53:08 Évidemment que l'usage qu'ils avaient de l'eau auparavant,
00:53:12 ça ne sera plus le même.
00:53:14 Par exemple, ils n'arroseront pas les espaces verts.
00:53:17 Peut-être récupéreront-ils certaines eaux grises de certains molygones.
00:53:21 En tous les cas, ils ont proposé au préfet un plan de réduction
00:53:24 de la consommation d'eau dans leurs campings, un plan drastique
00:53:28 qui devrait permettre de passer l'été, oui, tout à fait normalement.
00:53:33 Mais c'est surtout, il y a une dimension effectivement d'économie d'eau,
00:53:37 mais aussi une dimension symbolique.
00:53:40 Parce qu'en fait, si on compte bien, la consommation d'eau que font les campings
00:53:48 va atteindre des niveaux pas comparables avec ce que consomme l'agriculture.
00:53:54 Vous savez, la totalité des campings consomme 2% de la quantité d'eau consommée.
00:54:00 Ça n'est pas énorme.
00:54:02 Il y a l'aspect symbolique de voir effectivement des piscines remplies de gens insouciants,
00:54:07 mais c'est normal, les vacances font partie de cette quête d'insouciance.
00:54:13 Mais lorsqu'on ne peut pas arroser sa propre récolte,
00:54:15 c'est un peu compliqué de voir ce spectacle.
00:54:17 C'est une mesure qui a été prise pour des raisons d'économie un petit peu,
00:54:21 mais aussi pour des raisons symboliques.
00:54:24 J'ai une autre question, parce que qui dit sécheresse dit forcément risque accru d'incendie,
00:54:28 de feux de forêt l'été.
00:54:31 Est-ce que vous avez un plan là aussi à la fois pour la protection de la flore
00:54:35 autour des habitations et puis surtout l'évacuation, si ça devait en arriver à ça, des habitants ?
00:54:40 Est-ce que là aussi vous êtes prêt ?
00:54:43 Oui, tout ça est prévu, mais je ne voudrais pas que les gens s'inquiètent.
00:54:46 Ces prévisions contre les incendies, elles sont faites tous les ans.
00:54:50 Tous les ans, nous sommes prêts.
00:54:52 Et il y a déjà plusieurs années consécutives de fortes chaleurs
00:54:57 et de grandes sécheresses dans nos massifs.
00:54:59 Et pourtant, il n'y a pas eu d'incendie majeur.
00:55:00 Pourquoi ? Parce que nous avons pris le devant en mettant en place une risque,
00:55:05 c'est une réserve intercommunale de sécurité civile
00:55:07 où des volontaires équipés de moyens de locomotion adaptés à la montagne
00:55:12 sillonnent nos sentiers afin de prévoir, d'anticiper tout départ d'incendie
00:55:17 et afin de faire de la pédagogie pour ceux des randonneurs
00:55:21 qui peut-être pourraient avoir des comportements un peu à risque.
00:55:24 Donc tout ça est très efficace parce que malgré les précédentes sécheresses importantes en juillet et en août,
00:55:29 depuis quatre ans que cette risque est mise en place, il n'y a pas eu le moindre incendie.
00:55:33 Cette année, c'est vrai que les incendies ont démarré très tôt, ce qui est totalement inédit,
00:55:38 mais notre risque n'est pas en place parce que nous ne nous attendions pas
00:55:41 à ce que ces incendies puissent se démarrer à cette période de l'année.
00:55:45 Peut-être qu'on aimerait les années suivantes mettre en place ce risque un peu plus tôt,
00:55:49 mais je crois que nous sommes prêts.
00:55:51 L'évacuation de tout ça est prévue dans nos dispositifs de sécurité pour la commune.
00:55:56 Évidemment que nous espérons ne pas en avoir besoin,
00:55:58 mais c'est déjà arrivé pendant le passé que nous devions évacuer un camping,
00:56:03 comme ça peut arriver dans toutes les stations.
00:56:07 Monsieur le maire, vous restez avec nous parce qu'on va entendre quelques réactions sur ce plateau
00:56:11 et peut-être des questions aussi qui vous seront adressées.
00:56:13 Jean Terlier, évidemment il s'agit aussi d'assurer la pérennité du tourisme
00:56:16 parce qu'on sait que ces situations vont être amenées à se reproduire.
00:56:19 Bien sûr, on le sait, on l'a constaté l'été dernier.
00:56:22 Moi je suis dans un appartement qui est juste à côté de celui des Périnées-Orientales.
00:56:26 Évidemment dans le Tarn et l'Aveyron, on n'avait jamais connu de phénomène d'incendie.
00:56:30 On en a connu l'été dernier, on a connu aussi dans certains petits villages.
00:56:34 On se demandait si en ouvrant notre robinet, il y allait avoir de l'eau qui coulait.
00:56:38 Donc on est face à une situation qui est inédite,
00:56:42 qui appelle à ce que l'ensemble des acteurs puissent agir
00:56:47 en faisant attention notamment à notre consommation d'eau.
00:56:50 Et je crois que les Françaises et les Français y sont très attentifs.
00:56:52 On a pu constater que quand on prenait un certain nombre de mesures,
00:56:55 il y avait un effort qui a été fait.
00:56:57 On doit lutter aussi contre les réseaux fuyards.
00:56:59 Je pense qu'une des principales difficultés qu'on a aujourd'hui,
00:57:02 c'est qu'on a parfois 30% de perte d'eau parce qu'on a des réseaux qui sont fuyards.
00:57:07 On doit avoir aussi une vraie réflexion,
00:57:09 et c'était le cas du plan eau annoncé par le président de la République.
00:57:12 Comment est-ce qu'on fait pour conserver l'eau en hiver,
00:57:15 pour qu'elle puisse être réutilisée notamment en agriculture ?
00:57:18 Vous avez évoqué comment est-ce qu'on fait pour utiliser les eaux des usines,
00:57:21 les eaux recyclées, comment on fait pour réutiliser tout cela ?
00:57:24 Je crois qu'on a pris conscience l'été dernier de cette difficulté
00:57:27 qui se poursuit aussi également cet été sur la manière dont on doit aborder la gestion de l'eau.
00:57:33 Justement, le matériel fuite, ça fait partie de ce plan à l'œuvre pour les campings.
00:57:38 Judith, M. le maire a mis l'accent sur un point très intéressant,
00:57:41 c'est que la consommation d'eau, c'est avant tout l'affaire des agriculteurs.
00:57:44 Mais bon, on ne peut pas les blâmer là-dessus,
00:57:46 il faut bien de l'eau pour faire pousser les fruits et légumes dans les vergers pour nous nourrir.
00:57:51 Donc ça relance aussi une autre problématique qui, elle, revient sur le terrain de l'écologie.
00:57:59 On l'a vu récemment avec les contestations sur les zones à défendre que sont les mégabassines.
00:58:04 Mais bien sûr qu'il n'est pas question de blâmer les agriculteurs,
00:58:07 bien sûr qu'il faut améliorer les moyens de stockage.
00:58:11 Globalement, ce sont des réponses scientifiques et rationnelles
00:58:16 qui permettront sinon de venir à bout, en tout cas de développer l'agriculture
00:58:23 malgré ce phénomène de sécheresse.
00:58:26 Mais jusqu'à des techniques très pointues,
00:58:31 j'ai visité des unités de production de condensateurs d'eau à partir de l'humidité.
00:58:37 C'est un espoir, ça peut fonctionner à condition que les investissements suivent.
00:58:41 Un dernier commentaire peut-être ?
00:58:43 Oui, j'entendais dire qu'on avait pris conscience.
00:58:45 Je pense au contraire que nous n'avons pas pris conscience.
00:58:47 Ne serait-ce que parce que le réchauffement climatique,
00:58:51 c'est une des conséquences du fait que l'État ne respecte pas ses engagements.
00:58:56 Il y a eu l'affaire du siècle.
00:58:58 Le tribunal administratif de Paris a condamné l'État
00:59:00 puisque seulement sur trois ans, c'était de 2015 à 2018,
00:59:03 l'État a émis 15 millions de tonnes de CO2 en plus que ce qui était prévu.
00:59:07 Je ne pense pas qu'au revanche l'État ait bien pris conscience.
00:59:10 Quand je dis l'État, c'est-à-dire que toute l'organisation est prise conscience
00:59:13 du risque et des conséquences que cela peut avoir comme la sécheresse.
00:59:16 Donc déjà que l'État respecte les engagements, limite le réchauffement climatique
00:59:20 et peut-être qu'à long terme, cela sera un impact, on l'espère,
00:59:23 sur les éventuelles sécheresses que nous pourrions connaître.
00:59:26 Commentaire intéressant.
00:59:27 Monsieur le maire, merci beaucoup.
00:59:28 J'ai envie de vous inviter à rester en notre compagnie.
00:59:30 On va marquer une courte pause.
00:59:31 On va parler juste après, je sais que ce n'était pas forcément prévu,
00:59:34 mais des déserts médicaux.
00:59:35 Parce que François Braun, le ministre de la Santé,
00:59:38 était sur notre antenne ce matin.
00:59:40 Peut-être que vous avez quelque chose à nous dire aussi.
00:59:41 Je ne sais pas si dans votre département, il y a des problèmes d'accès aux soins.
00:59:46 En tout cas, si vous voulez bien, si vous vous y consentez,
00:59:48 vous restez avec nous et on vous posera la question
00:59:50 parmi d'autres questions qu'on se posera entre nous.
00:59:52 À tout de suite.
00:59:53 Je vous propose, pour conclure notre débat du jour,
00:59:59 de parler d'un autre chantier auquel s'attèle le gouvernement.
01:00:02 C'est la médecine de proximité, avec la fin du numerus clausus,
01:00:06 vous le savez, qui ne produira pas d'effet immédiat.
01:00:09 On l'a bien compris, en tout cas, c'est François Braun qui nous l'a expliqué.
01:00:12 Il était notre invité ce matin.
01:00:13 Il faut dire la vérité aux Français,
01:00:17 dans cet état d'inquiétude, d'anxiété qu'il y a.
01:00:20 Je crois qu'il faut dire clairement les choses.
01:00:21 Clairement les choses, c'est dire que,
01:00:23 même si le gouvernement précédent a fait sauter ce verrou
01:00:27 qui limitait le nombre d'étudiants en médecine,
01:00:29 il va falloir 10 ans, parce qu'il faut 10 ans pour former un médecin.
01:00:33 Donc nous devons, demain, revoir notre système de santé
01:00:36 pour que tous les professionnels de santé,
01:00:38 et pas que les médecins, participent mieux à la prise en charge.
01:00:41 Comme on n'aura pas plus de médecins demain,
01:00:44 il faut donner plus de temps aux médecins pour soigner,
01:00:46 pour faire ce pourquoi il est là.
01:00:48 C'est pour ça que j'ai décidé de supprimer un certain nombre de tâches
01:00:52 administratives ou bureaucratiques inutiles.
01:00:54 Bon, relever les médecins de ces tâches, c'est déjà un début, quand même.
01:00:58 Enfin ! Enfin, parce que vraiment,
01:01:01 la surcharge administrative plombait l'exercice de la médecine
01:01:07 et le système de santé en général,
01:01:09 comme elle plombe tous les grands systèmes français.
01:01:14 Il y a une autre mesure qui aurait été peut-être judicieuse,
01:01:19 c'est d'augmenter convenablement le prix de la consultation médicale.
01:01:24 Les médecins avaient d'ailleurs manifesté à ce sens.
01:01:27 Le prix des honoraires, l'augmentation obtenue, je crois que c'est à 1,50€,
01:01:30 est complètement dérisoire.
01:01:31 Nos médecins sont beaucoup moins payés que tous leurs homologues européens.
01:01:37 La première raison de la perte d'attractivité, elle est là.
01:01:40 Et puis, il y a surtout la question des déserts médicaux.
01:01:43 François Brone, le ministre de la Santé, il est même venu avec une carte
01:01:46 pour nous expliquer, carte géographique à l'appui,
01:01:49 à quel point ça pêchait dans certains de nos territoires.
01:01:52 Je vous propose de l'écouter à ce propos
01:01:53 et puis on prendra peut-être connaissance de la carte en question.
01:01:57 Malheureusement, je dirais que les déserts médicaux
01:01:59 ne sont pas aujourd'hui qu'un cauchemar français.
01:02:01 J'étais avec mes homologues européens, c'est un petit peu partout.
01:02:04 Alors, bien sûr, on a une focalisation sur le problème français
01:02:07 et c'est tout à fait normal, tous ces concitoyens
01:02:10 qui ont du mal à accéder à un médecin.
01:02:13 Moi, je développe, depuis que je suis arrivé,
01:02:15 le principe d'un travail à l'échelle des territoires,
01:02:18 une espèce de solidarité territoriale avec des possibilités.
01:02:22 Déjà, il faut donner des meilleures conditions de travail aux médecins.
01:02:25 Et ce travail en équipe, ce travail en groupe,
01:02:27 en maison de santé pluriprofessionnelle, comme on dit,
01:02:30 favorise l'installation des médecins.
01:02:32 Voilà, alors la carte, découvrons-la ensemble.
01:02:36 Et puis, on va sonder Antoine Parra,
01:02:38 qui est le maire d'Argelès-sur-Mer, qui est resté en notre compagnie.
01:02:41 Bonjour, re-bonjour, monsieur le maire.
01:02:43 Alors, regardez, la part des patients en infection longue durée,
01:02:46 sans médecin traitant, on voit bien que dans le centre de la France,
01:02:49 il y en a huit et plus, ce qui veut dire que là,
01:02:52 on a un vrai souci pour soigner les gens.
01:02:56 Où vous vous situez, vous, Argelès-sur-Mer ?
01:02:59 Est-ce que vous êtes confronté à ces problématiques
01:03:02 ou vous diriez que vous vous en sortez plutôt bien ?
01:03:04 Bon, vous voyez bien sur la carte que mon département
01:03:07 n'est pas le mieux outil de France, c'est une évidence.
01:03:09 Mais Argelès-sur-Mer, nous avons cette chance d'être une ville
01:03:12 quand même attractive et on peut revenir dessus.
01:03:14 Mais c'est vrai que lorsque des médecins veulent s'installer
01:03:17 en milieu rural qu'est Argelès-sur-Mer,
01:03:20 eh bien une ville comme la nôtre les attire quand même
01:03:23 un petit peu plus qu'un peu dans l'arrière-pays.
01:03:25 Donc nous sommes pour le moment bien lotis.
01:03:27 Cependant, le maire que je suis ne peut pas manquer
01:03:30 d'observer ce qui se passe autour.
01:03:32 Et si on ne peut pas parler de désert médical
01:03:34 à Argelès-sur-Mer aujourd'hui, si on n'agit pas,
01:03:37 il est possible que dans les années à venir,
01:03:40 cette problématique se pose.
01:03:41 Et donc nous sommes en pleine réflexion également.
01:03:43 Oui, qu'est-ce qui manque à votre sens ?
01:03:45 Est-ce que c'est un problème d'accompagnement des pouvoirs publics ?
01:03:48 Est-ce que c'est un problème d'attractivité de certains territoires ?
01:03:50 On a bien compris que le soleil des Pyrénées-Orientales
01:03:53 était quand même un facteur plutôt favorable pour vous.
01:03:57 Mais qu'est-ce qu'il faudrait faire selon vous ?
01:04:00 Je crois que si on supprimait tous les obstacles,
01:04:03 ça irait dans le bon sens.
01:04:05 Un obstacle important que moi j'ai repéré,
01:04:07 parce que j'ai identifié, parce que j'ai discuté
01:04:09 avec plusieurs médecins, jeunes médecins
01:04:12 qui cherchent à s'installer.
01:04:14 Un obstacle, il a déjà été soulevé,
01:04:18 c'est l'inquiétude de s'installer seul dans un cabinet
01:04:21 et de vivre un peu l'angoisse de la solitude
01:04:24 devant certaines décisions à prendre, certains cas.
01:04:27 Et c'est vrai que les médecins aujourd'hui,
01:04:29 un, ont besoin de travailler en équipe
01:04:32 dans un centre pluriel en termes d'offres de santé,
01:04:37 et également qu'ils arrivent à conjuguer
01:04:42 leur vie professionnelle avec une vie familiale.
01:04:44 C'est très difficile lorsque le médecin est seul
01:04:47 installé dans son cabinet.
01:04:49 Si c'est une équipe qui travaille dans un centre,
01:04:52 il est plus facile de prendre ses petites vacances
01:04:56 par-ci par-là, et c'est vraiment une chose importante
01:04:59 qu'il faut leur donner l'opportunité d'avoir.
01:05:02 Donc il faut aller effectivement vers les maisons de santé,
01:05:05 plusieurs maisons de santé, l'intercommunalité
01:05:07 quand même favorise cet état.
01:05:09 Juste un retour d'expérience sur le Tarn,
01:05:11 qui n'est pas très loin.
01:05:12 J'allais dire, on ne fait pas exception
01:05:14 à ce qu'a dit François Braun ce matin
01:05:16 chez Laurence Ferrari, c'est qu'aujourd'hui,
01:05:18 c'est 80% du territoire français qui est un désert médical.
01:05:23 On avait un peu cette idée, cette fausse idée
01:05:25 de considérer que dans les villes importantes,
01:05:28 on ne manquait pas de médecins, et qu'en réalité,
01:05:30 par contre, on en manquait, ce qui est exactement le contraire.
01:05:32 On est à Paris pour trouver un spécialiste,
01:05:34 c'est la coeur de la bannière.
01:05:35 Vous avez aujourd'hui dans certaines villes,
01:05:36 plus de 10 000 personnes qui n'ont pas de médecin traitant.
01:05:38 Donc c'était bien de rappeler ce chiffre-là
01:05:40 pour dire et éviter une solution qui pourrait consister
01:05:43 à ce qu'on impose aux médecins à aller s'installer
01:05:46 à tel ou tel endroit.
01:05:47 Ça ne rimerait à rien puisque c'est 80% du territoire français
01:05:49 qui est en manque de médecins.
01:05:51 Je pense que là, vous l'avez rappelé,
01:05:52 c'est le numerus clausus qui a été supprimé,
01:05:55 qui va permettre à terme qu'on ait quand même
01:05:57 plus de 2 000 médecins par an qui arrivent.
01:05:59 Mais laissons-lui un, deux ans avant de se mettre en place.
01:06:01 Il y a aussi des bonnes idées autour de ces maisons de santé
01:06:04 où on va retrouver des médecins, des kinés,
01:06:06 des infirmiers qui vont pouvoir travailler ensemble.
01:06:08 Et je pense qu'un autre élément qui est assez important
01:06:10 qu'on va voter, j'allais dire tout à l'heure,
01:06:12 dans l'hémicycle, j'allais dire juste quand je vais sortir
01:06:14 de cette émission, c'est la proposition de loi
01:06:16 de Stéphanie Rist qui consiste à faire en sorte
01:06:19 qu'aujourd'hui, par exemple, on n'ait plus l'obligation,
01:06:21 c'est un des exemples, quand on a une entorse,
01:06:23 d'aller voir un médecin pour...
01:06:25 On peut aller voir directement un kiné
01:06:27 sans en passer par une ordonnance d'un médecin.
01:06:29 C'est aussi permettre qu'un pharmacien puisse,
01:06:31 dans certaines circonstances, renouveler des ordonnances
01:06:33 sans qu'on ait l'obligation d'aller chez le médecin.
01:06:35 Je pense que c'est toutes ces bonnes pratiques
01:06:37 qui permettent que les professionnels de santé
01:06:39 travaillent les uns avec les autres, évidemment,
01:06:41 autour du médecin et sous la responsabilité du médecin,
01:06:43 mais qu'on arrive à lutter contre ce phénomène
01:06:45 de désertification médicale.
01:06:47 Maître Bovis, que vous inspire ce travail gigantesque
01:06:51 auquel s'attèle l'exécutif aujourd'hui ?
01:06:53 Il y a deux points que j'ai trouvés intéressants.
01:06:55 Le premier, c'est la réforme du myrosclusus,
01:06:57 je trouve que c'est un point important.
01:06:59 Et le deuxième, qui est pareil,
01:07:01 est un point intéressant, c'est peut-être
01:07:03 imposer au tronc commun de médecine générale
01:07:05 une quatrième année d'internat dans des zones sous tension.
01:07:08 Je trouvais que c'était assez intéressant,
01:07:10 déjà, un, parce qu'on apprend le métier,
01:07:12 et ensuite, deux, parce que justement,
01:07:14 des internes vont pouvoir se déplacer dans les zones rurales
01:07:16 sous tension, accompagnés justement
01:07:18 d'un certain nombre de professionnels de santé.
01:07:20 Je trouvais que c'était une proposition intéressante,
01:07:22 on l'a fait pour la troisième année,
01:07:24 on peut rajouter une année d'internat.
01:07:26 Peut-être que ça leur donnera à certains
01:07:28 envie de s'installer aussi après.
01:07:30 Exactement, et ensuite, après, sur l'allègement
01:07:32 des formalités administratives, on l'a dit,
01:07:34 et peut-être aussi étudier une possibilité
01:07:36 pour accompagner des jeunes médecins,
01:07:38 de bourse, d'aides financières, etc.,
01:07:40 peut-être pour inciter aussi des jeunes médecins
01:07:42 à aller s'installer dans des zones sous tension.
01:07:44 On n'a pas fini d'en parler, et puis,
01:07:46 la question des coûts, parce que,
01:07:48 qui dit maison de santé, ça me revient,
01:07:50 dit aussi partage des frais, c'est-à-dire que
01:07:52 quand on prend du personnel administratif
01:07:54 pour être relevé de ces tâches-là,
01:07:56 on peut se partager une secrétaire médicale.
01:07:58 Souvent, vous l'avez dit, subventionnée
01:08:00 par les intercommunalités, qui met à disposition
01:08:02 des locaux.
01:08:04 La maison de santé, ça devrait être un choix.
01:08:06 Les médecins libéraux qui ont décidé
01:08:08 d'aller en ville ou à la campagne
01:08:10 seuls, c'est aussi cet exercice
01:08:12 de leur métier qui leur convient.
01:08:14 Si c'est pour se retrouver dans une structure pesante,
01:08:16 ce n'est pas la peine.
01:08:18 Merci à tous de m'avoir accompagnée cet après-midi.
01:08:20 Merci, M. le maire. On était ravis de vous avoir en direct,
01:08:22 Antoine Parra, et on vous souhaite une belle saison,
01:08:24 évidemment estivale,
01:08:26 du côté d'Argelès-sur-Mer
01:08:28 et tout autour, bien sûr.
01:08:30 À très bientôt, on l'espère. Dans un instant,
01:08:32 vous avez rendez-vous avec Laurence Ferrari.
01:08:34 Ce sera le début de Punchline, et quant à moi,
01:08:36 je vous dis à 15h30 sur ce même plateau.
01:08:38 Excellente fin de journée sur notre antenne.
01:08:40 (Générique)
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