90 Minutes Info du 03/04/2023

  • l’année dernière
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour, une nouvelle semaine en votre compagnie.
00:00:02 Je suis ravie de vous retrouver sur l'antenne de CNews.
00:00:03 Bien évidemment, 90 minutes, un follow débat.
00:00:05 C'est parti, juste après, un rappel des titres avec Mathieu Devez aujourd'hui.
00:00:09 (Générique)
00:00:13 Elisabeth Borne promet d'être à l'écoute de tous les sujets que les syndicats voudront aborder.
00:00:17 La Première ministre les recevra mercredi lors d'une rencontre à Matignon.
00:00:21 Elle admet néanmoins avoir des points de désaccord avec eux.
00:00:24 On pense bien sûr au recul de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
00:00:29 David Lysnard alerte sur les nombreuses démissions d'élus locaux.
00:00:34 Un niveau jamais vu selon le président de l'Association des maires de France.
00:00:37 Dans un entretien au Figaro, il évoque près de 4000 élus démissionnaires depuis 2020
00:00:42 sur fond de crise civique et de découragement.
00:00:45 Pour la première fois dans l'histoire des États-Unis,
00:00:47 un ancien président est inculpé au pénal.
00:00:50 Donald Trump va quitter aujourd'hui la Floride pour rejoindre New York
00:00:53 où il doit comparaître le lendemain.
00:00:55 Il aurait masqué dans ses comptes de campagne de 2016
00:00:58 des transferts d'argent visant à acheter le silence d'une ancienne actrice X
00:01:02 avec qui il aurait eu une liaison.
00:01:04 Et à la une, cet après-midi, nous parlons de cette nuit meurtrière à Marseille
00:01:09 dans le milieu du banditisme lié au trafic de drogue.
00:01:11 En trois points de la cité phocéenne, des règlements de comptes ont fait un carnage.
00:01:16 Trois morts, huit blessés, un très grièvement, deux autres assez graves.
00:01:21 Franchement, on a rarement vu ça sur Marseille.
00:01:23 Il y a des policiers aujourd'hui qui commencent à en avoir marre
00:01:25 de ramasser des corps de gamins de 17-20 ans
00:01:28 qui se font trouer de partout avec une arme de guerre
00:01:31 pour des trafics de stupéfiants.
00:01:33 L'extrême-gauche, cible de l'exécutif à l'heure du bilan des violences diverses et variées
00:01:37 dans les dernières manifestations,
00:01:40 Gérald Darmanin a d'ailleurs directement accusé la lupesse de "je trouble" ce week-end.
00:01:45 Il y a une volonté, je crois extrêmement forte,
00:01:49 d'attaquer les institutions de la République.
00:01:51 L'extrême-gauche essaye d'avoir, par le désordre,
00:01:56 ce qu'elle n'a pas pu avoir dans les urnes.
00:01:58 Enfin, il sera question de l'éternelle législation sur la fin de vie.
00:02:02 Elle revient avec la perspective d'un projet de loi avant la fin de l'été,
00:02:05 même si son contenu restera secret jusque-là.
00:02:09 Je crois profondément que nous n'avons pas le choix
00:02:11 entre une société où l'exigence de mourir dans la dignité
00:02:15 est légitimement devenue commune
00:02:16 et où l'insuffisance de l'offre de soins palliatifs
00:02:20 est pointée, l'écart est devenu insupportable.
00:02:23 Je souhaite que ce travail permette de bâtir un projet de loi
00:02:26 d'ici à la fin de l'été 2023.
00:02:28 Et pour m'accompagner cet après-midi, j'accueille Gabriel Cluzel.
00:02:32 Bonjour Gabriel Cluzel, je rappelle que vous êtes la directrice
00:02:34 de la rédaction de Boulevard Voltaire.
00:02:36 À vos côtés, Jean-Claude Dassier.
00:02:38 Bonjour Jean-Claude, merci d'être là en ce lundi.
00:02:41 Ainsi qu'Edouard Dorian-Sipel.
00:02:42 Bonjour, je rappelle que vous êtes porte-parole de Territoire de Progrès.
00:02:46 Le week-end a donc été sanglant à Marseille,
00:02:48 entre bandes rivales et sans doute en lien avec le trafic de drogue.
00:02:52 Mais ces hommes surarmés, on ne les trouve plus uniquement
00:02:55 dans des quartiers réputés dangereux pour les riverains.
00:02:58 La nuit de samedi à dimanche a montré que les armes lourdes
00:03:01 ne sévissent plus seulement dans ce qu'on appelle communément
00:03:04 les "no-go zones" pour la police.
00:03:06 Regardez le résumé de cette nuit infernale avec Maxime Lavandier.
00:03:10 À la cité du Castellas à Marseille,
00:03:14 des traces de sang sont encore visibles ce lundi matin.
00:03:17 C'est dans ce quartier qu'une première fusillade a eu lieu,
00:03:19 faisant deux morts.
00:03:21 Les résidents, habitués à ces scènes de violence,
00:03:23 craignent pour leur sécurité.
00:03:25 Le jour où je ne vais pas partir, je vais m'enveiller.
00:03:28 On en a marre de ça.
00:03:29 Ça fait peur au quotidien ?
00:03:30 Oui, avec les enfants à pleines de journées à la place.
00:03:33 Alors quand ça se passe à la journée, c'est pas agréable.
00:03:37 Quelques minutes plus tard, à côté de l'autoroute A7,
00:03:39 la cité des Egalades est elle aussi le théâtre de fusillades
00:03:42 qui a fait six blessés, dont un entre la vie et la mort.
00:03:45 Peu avant une heure du matin, une troisième fusillade a éclaté
00:03:48 dans le deuxième arrondissement de Marseille,
00:03:50 près du quartier de La Joliette.
00:03:52 Une personne est décédée et deux autres sont en urgence absolue.
00:03:55 On se sent en sécurité nulle part en vrai.
00:03:58 Nulle part.
00:03:59 C'est choquant et ça fait mal.
00:04:01 Les trois victimes de ces fusillades sont des hommes âgés d'une vingtaine d'années.
00:04:04 En 2023, les règlements de comptes entre trafiquants de stupéfiants à Marseille
00:04:08 ont fait 13 morts.
00:04:11 Jean-Claude Lassier, une nuit inédite dans le bilan
00:04:13 parce qu'on l'a entendu dans le sujet, il y a 13 morts de la sorte dans l'année
00:04:18 et là on en est à déjà trois en une seule nuit, ce qui est quand même concernant.
00:04:22 Et puis, vous qui connaissez Marseille comme votre poche,
00:04:24 là on parle de La Joliette, c'est-à-dire qu'on est en plein Marseille.
00:04:27 Ce n'est plus uniquement circonscrit à des quartiers
00:04:30 qu'on disait dangereux dans le nord de la ville.
00:04:33 Si je me laissais aller à mon premier sentiment,
00:04:36 je dirais qu'après tout, que les trafiquants de drogue,
00:04:39 dont on connaît les conséquences désastreuses, se mitraillent et meurent,
00:04:44 ça ne m'empêchera pas de dormir la nuit prochaine.
00:04:46 Mais en même temps, évidemment, ce qui est profondément choquant d'abord,
00:04:50 c'est que ça puisse exister dans notre pays,
00:04:52 que ça puisse exister à Marseille, qui certes a une tradition solidement ancrée
00:04:57 de gangsterisme et de difficultés, mais néanmoins,
00:05:02 ce qui est encore plus insupportable me semble-t-il,
00:05:04 c'est l'âge d'un certain nombre de victimes.
00:05:07 On ne peut pas accepter dans la France d'aujourd'hui
00:05:10 qu'il y a des gamins de 15 ans ou 16 ans,
00:05:11 même s'ils ont été les guetteurs,
00:05:14 qu'ils ont rendu service aux trafiquants de drogue,
00:05:16 on ne peut pas accepter que leur salaire soit finalement
00:05:18 de prendre trois balles dans la peau vers 11h du soir, un samedi soir.
00:05:23 Donc je sais bien que la lutte contre la drogue
00:05:25 sera un combat qu'on ne gagnera jamais,
00:05:27 mais le combat est éternel,
00:05:29 mais néanmoins il faut le mener et continuer de le mener.
00:05:33 J'entendais tout à l'heure sur cette chaîne d'ailleurs un syndicaliste
00:05:35 qui disait "il nous faut au moins 100 embauches,
00:05:39 100 personnels supplémentaires pour commencer à livrer
00:05:43 une bataille à peu près équilibrée contre les trafiquants de drogue",
00:05:47 je ne suis pas sûr que ce soit possible.
00:05:49 Ce qui est vrai c'est que c'est une situation qui,
00:05:51 vous me disiez tout à l'heure que je connais bien Marseille,
00:05:53 j'aime beaucoup Marseille, oui,
00:05:54 mais c'est inacceptable d'avoir une situation
00:05:57 dont on n'a pas le sentiment qu'elle progresse.
00:06:00 13 morts depuis le début de l'année, disiez-vous, c'est ça ?
00:06:02 13 morts annuellement, mais là 3 en une.
00:06:04 C'est insupportable et je comprends que les Marseillais
00:06:08 aient de plus en plus de mal à vivre avec,
00:06:10 et pour certains les plus à l'aise qui partent vers Aix-en-Provence ou ailleurs.
00:06:14 L'enquête est en cours, on ne sait pas.
00:06:16 Si ça se trouve, ce ne sont pas uniquement des règlements de compte,
00:06:18 il y a peut-être des victimes absolues dans ces 3 règlements de compte.
00:06:22 C'est quand même important de le préciser.
00:06:26 Edouardo, le plan de lutte, vous savez qu'avait mis en place Emmanuel Macron,
00:06:31 cette fameuse visite de 3 jours, c'était à l'automne,
00:06:34 on a retrouvé la date, bien sûr c'était septembre 2021.
00:06:37 Il se trouve qu'il est revenu par deux fois pour dire
00:06:40 on va mettre le paquet, 1,5 milliard qui était consacré,
00:06:43 pas seulement bien sûr à la sécurité,
00:06:46 mais ça devait aller de pair avec l'éducation, avec les transports,
00:06:48 pour justement désenclaver, désengorger ces quartiers dits difficiles.
00:06:51 Pour l'instant, on peine à en voir les fruits,
00:06:54 dans la mesure où la situation semble s'aggraver quand même.
00:06:58 Je crois que là, on a des affaires tragiques de meurtre.
00:07:02 Malheureusement, et semble-t-il lié au trafic de drogue,
00:07:07 et c'est une violence qui est là, c'est structurel à notre société,
00:07:10 en particulier à Marseille, où ce type de situation n'est pas nouvelle.
00:07:15 Donc c'est un travail de longue haleine.
00:07:17 Quand vous dites structurel, il y a un côté un peu fataliste.
00:07:20 Une fois qu'on a dit structurel, on a tout dit d'une certaine manière.
00:07:23 Je crois qu'il y a des choses qui sont de l'ordre de la structure,
00:07:26 et pour attaquer quelque chose qui est structuré,
00:07:30 il faut du temps, il faut de la détermination.
00:07:33 Il est très difficile de lutter contre le trafic de drogue.
00:07:37 Il est très difficile de lutter contre cette violence,
00:07:40 mais l'État fait le maximum,
00:07:43 et je pense que c'est une lutte qui doit être tout le temps renouvelée.
00:07:46 Vous avez rappelé les choix et les décisions du président de la République.
00:07:49 Ce milliard d'euros qui va dans divers secteurs.
00:07:53 Ce n'est pas simplement pour la sécurité immédiate,
00:07:57 mais vous voyez bien que la lutte contre le trafic,
00:07:59 qui est quand même la cause principale de ces violences.
00:08:02 Il faut essayer d'attaquer le mal à la racine.
00:08:05 C'est très difficile. Les réseaux sont transnationaux.
00:08:08 Il y a un argent énorme, chacun le sait.
00:08:11 Il y a malheureusement des consommateurs
00:08:15 qui font qu'il y a une économie souterraine.
00:08:18 Donc je crois qu'il faut rester à la fois déterminé,
00:08:21 garder son sang froid, et c'est une lutte de tous les instants,
00:08:24 mais aussi une lutte qui doit être multifactorielle.
00:08:27 - On va parler de la fraude à la racine sur l'éducation, sur l'urbain.
00:08:30 - Gabriel Cluzel, on parlait d'Emmanuel Macron.
00:08:33 On pourrait aussi citer Gérald Darmanin,
00:08:35 parce que lui aussi, il a dit "on va mettre le paquet sur la lutte
00:08:38 contre le trafic de drogue".
00:08:39 Et là, c'était encore plus précis puisque c'est dans son périmètre exact.
00:08:45 Il y est allé par plusieurs fois.
00:08:46 Il a parlé des points de deal qu'il fallait décapiter, enfin, éradiquer.
00:08:52 Il a beaucoup communiqué lorsque ça marchait.
00:08:54 Or, on en voit quand même les limites aujourd'hui.
00:08:57 - Vous êtes gentil en disant ça, on en voit les limites, c'est un euphémisme.
00:09:00 C'est un peu grandiseur-petit faiseur, et là, c'est comme dans beaucoup de domaines.
00:09:03 Et c'est vrai que loin de résoudre les problèmes des zones de non-droit
00:09:08 où la police n'ose plus pénétrer, en réalité, ces zones s'étendent.
00:09:11 Vous avez raison de le signaler.
00:09:12 C'est-à-dire que des quartiers qui étaient réputés jusque-là plutôt tranquilles
00:09:16 et qui permettaient de ce fait de regarder avec beaucoup de distance
00:09:20 ce qui se passait dans les banlieues en se disant "moi, je n'habite pas dans une banlieue,
00:09:24 donc je m'en lave les mains", ce qui est profondément court-termiste comme but,
00:09:29 eh bien, on se rend compte aujourd'hui que ça atteint tous les quartiers.
00:09:32 Mais pourquoi ? Parce que c'est à la confluence de tous nos problèmes.
00:09:36 L'insécurité qu'on est incapable de résoudre en premier lieu dans les quartiers dissensibles
00:09:41 parce qu'on a peur d'y mettre le feu, au sens propre comme au sens figuré.
00:09:45 On sait bien que ce sont des écosystèmes,
00:09:47 il y a des familles, des quartiers entiers qui vivent de l'argent de la drogue,
00:09:51 donc évidemment les déranger, c'est extrêmement compliqué.
00:09:56 Et il y a trop de puzzles à limiter actuellement au gouvernement pour y mettre un terme.
00:10:00 Il y a les questions, vous avez parlé, vous avez raison, c'est une question transnationale,
00:10:05 donc évidemment les flux migratoires, nos frontières ouvertes ont à voir aussi dans cette question-là.
00:10:10 Parce que le cannabis, on sait tous les trafics venant du Maroc,
00:10:14 mais on sait que la cocaïne qui vient de l'Amérique latine transite par l'Afrique subsaharienne.
00:10:20 Il y a aussi le problème de la justice, on sait bien qu'on a une justice gangrénée
00:10:23 par l'extrême gauche dans notre pays.
00:10:25 Donc c'est vrai que c'est très compliqué d'agir,
00:10:30 il y a peu de réponses pénales et tous les policiers s'en plaignent.
00:10:36 Donc c'est vrai que tout cela est un bon cocktail.
00:10:39 Alors nous sommes en ligne, en direct avec Bruno Bartocchetti
00:10:43 qui est porte-parole d'Unité SGP Sud.
00:10:45 Merci de nous rejoindre en direct,
00:10:46 j'imagine que vous avez déjà entendu ce qu'on se disait sur le plateau.
00:10:49 Je voudrais juste citer un de vos collègues, c'est Rudi Mana,
00:10:53 qui disait de mémoire de policiers "on n'avait jamais vu ça".
00:10:56 Qu'est-ce qui s'est passé dans les semaines
00:10:59 qui fait que le phénomène a été encore plus renforcé ?
00:11:02 Et est-ce que, pour revenir à la question politique et à la question des moyens,
00:11:07 est-ce que vous, vous en avez vu la couleur des belles ambitions affichées par l'exécutif ?
00:11:12 Oui alors effectivement, bonjour, effectivement, c'est un véritable carnage ce week-end.
00:11:16 Mais en même temps, on n'est pas surpris, encore une fois,
00:11:18 d'assister à ce genre de règlement de compte dans la Cité-Fauciennes.
00:11:22 Et c'est un enchaînement, on en a eu une trentaine qui ont été comptabilisées l'an dernier,
00:11:27 là on est à 13 depuis le début de l'année, c'est vraiment un gros problème.
00:11:31 En même temps, lorsqu'on parle de moyens, lorsqu'on met des policiers sur la voie publique,
00:11:35 eh bien il faut savoir que nos collègues font leur travail,
00:11:38 ils les gênent considérablement, mais en matière de moyens, c'est vrai que c'est insuffisant.
00:11:42 Et je pense là du coup, sur le long terme, pour avoir des résultats sur le long terme,
00:11:46 je pense à tous mes collègues qui sont en PJ ou en Sûreté départementale,
00:11:49 je peux vous garantir qu'ils sont fatigués, usés,
00:11:52 parce qu'on n'a pas assez de moyens juridiques pour travailler déjà en interne.
00:11:55 Et dans le juridique, je crois qu'il faut élargir,
00:11:58 est-ce qu'on ne doit pas donner des moyens aux douanes, à la justice, de travailler ?
00:12:04 Et d'ailleurs c'est ce qui se passe dans les groupes inter-régionaux,
00:12:07 c'est ce qu'on appelle "éligir", est-ce qu'on ne doit pas leur donner plus de moyens ?
00:12:10 Si on veut vraiment gêner le trafic de drogue, il faut travailler sur du long terme,
00:12:14 et c'est là où on doit donner les moyens aux enquêteurs de bosser.
00:12:16 Là, ce qui est notre priorité aujourd'hui, c'est de rendre…
00:12:19 Vous savez, quand on parle de victimes, on pense aux dégâts collatéraux,
00:12:22 nous avons des victimes collatérales, il n'y a pas que des règlements de compte
00:12:25 ciblés sur des individus qui chouffent ou qui dealent.
00:12:28 On a aujourd'hui une volonté, nous policiers, c'est de donner un apaisement
00:12:33 aux gens qui ont envie de vivre tranquillement dans ces cités.
00:12:36 Nous sommes fatigués, je vous assure que mes collègues en PJ ou en Sûreté départementale
00:12:41 sont fatigués au bord de la dépression nerveuse parce qu'on est submergés de travail.
00:12:45 Et le problème, il est sociétal, il y a de plus en plus de consommateurs,
00:12:49 les réponses politiques sont insuffisantes, même si on nous a donné des moyens
00:12:52 pour occuper le terrain et pour préserver un peu la tranquillité des gens,
00:12:55 mais ce n'est pas gagné, c'est vrai.
00:12:56 Alors, vous ne croyez pas si bien dire, parce qu'on va aussi parler de ce quartier de Nice
00:12:59 qui fait souvent parler de lui, on va d'ailleurs vous apercevoir, je crois, dans le sujet,
00:13:03 mais on en parlera plus avant avec vous.
00:13:05 Ce sont les Moulins, c'est un quartier très sensible, et on a vu ces images amateurs,
00:13:09 vous les avez peut-être vues circuler déjà sur les réseaux sociaux,
00:13:12 où on voit carrément des dealers se promener en toute impunité avec des armes lourdes,
00:13:16 des armes de guerre, ça a été capté par quelques riverains un peu courageux,
00:13:20 dont on comprend aussi qu'ils sont bien obligés de se cacher pour capter ces moments.
00:13:25 Regardez, le tout est mis en lumière et en image par Maxime Lavandier avec Marine Sabourin.
00:13:29 Filmée par un riverain, cette scène se serait déroulée le 24 mars dernier en plein après-midi
00:13:37 et en plein cœur de la cité des Moulins, à l'ouest de Nice.
00:13:39 Sur cette vidéo amateur, un individu en cagoulé et entièrement vêtu de noir
00:13:44 fait une ronde avec ce qui semble être un fusil.
00:13:46 À ses côtés, cinq autres individus, l'un d'entre eux tient lui aussi une arme.
00:13:50 Là, cette vidéo témoigne de ce qui se passe fréquemment dans le quartier des Moulins
00:13:55 ou dans d'autres agglomérations.
00:13:57 Voilà, c'est ça qui est important de retenir.
00:13:58 On a une vidéo, on peut être choqué, déstabilisé en voyant cette vidéo.
00:14:03 Pas pour nous aussi que ça fait très longtemps qu'on a ces armes à feu qui circulent dans cette cité.
00:14:09 Trafic d'armes, trafic de stupéfiants et des interventions policières de plus en plus délicates.
00:14:15 C'est un territoire qui leur appartient, entre guillemets.
00:14:19 La République ne laisse pas des territoires, bien sûr, comme ça, dans les mains de ces trafiquants.
00:14:24 Mais on a beaucoup de mal à occuper en tout cas ces endroits
00:14:29 pour pouvoir redonner un apaisement et une tranquillité à tous les rigorans.
00:14:34 Plus de 200 habitants du quartier excédé ont participé à une réunion sur le thème de l'insécurité
00:14:40 en présence du maire de Nice.
00:14:42 Christian Estrosi a alors proposé à l'Assemblée de se réunir à la fin du mois
00:14:46 pour faire le point sur les actions qui auront été menées d'ici là dans le quartier.
00:14:50 Mais on va voir, à travers la voix d'un des principaux acteurs,
00:14:56 c'est-à-dire le premier adjoint au maire Horizon de Nice,
00:14:59 que les mairies, de leur point de vue, jouent le jeu.
00:15:02 Écoutez.
00:15:03 Nous avons investi 300 millions d'euros dans ce quartier ces 15 dernières années,
00:15:08 nous allons investir 200 millions d'euros sur le bâti,
00:15:11 que j'y mets un centre social, que je vais y ouvrir un centre culturel,
00:15:15 que nous avons veillé à y mettre des médiateurs
00:15:17 et que maintenant je demande à l'État d'agir avant que les choses ne dégénèrent
00:15:22 parce que lorsqu'il y a évidemment des tirs en plein jour
00:15:26 et des armes de guerre dans le quartier, ça ne peut pas durer
00:15:31 et c'est une situation qui est évidemment inquiétante et que je ne baliserai jamais.
00:15:36 Ils savent que je me trouve à leur côté et que je ne lâcherai rien
00:15:39 pour que l'État fasse le nécessaire et remette de l'ordre.
00:15:42 Jean-Claude, ça veut dire quoi ?
00:15:43 Que c'est l'État central qui ne joue pas son rôle ?
00:15:45 On le voit énumérer toutes les mesures prises par la mairie qui ne peut pas tout faire toute seule.
00:15:49 On parle du continuum de sécurité quand même.
00:15:51 Non mais je vais m'avancer un peu,
00:15:53 ma voisine Gabrielle le disait il y a quelques minutes,
00:15:56 est-ce que la politique pénale est suffisante ?
00:15:59 C'est-à-dire que le travail des policiers, on le voit,
00:16:01 ils font ce qu'ils peuvent, difficile, pas difficile,
00:16:03 ils ont parfois des succès, parfois des échecs, mais globalement ils bossent.
00:16:07 On a un garde des Sceaux qui garde un silence absolument impressionnant
00:16:11 sur ces questions-là et sur les autres.
00:16:13 J'espère qu'il agit, il a le droit de garder le silence à condition qu'il agisse.
00:16:18 Est-ce que les sanctions sont suffisamment fortes dans cette activité de trafic de drogue ou pas ?
00:16:24 Y a-t-il des places dans la prison de Nice ?
00:16:27 Y a-t-il des places dans la prison de Marseille ?
00:16:29 Est-ce que le travail des policiers débouche sur une politique pénale
00:16:35 qui est à la hauteur des ambitions qui sont celles de M. Darmanin ?
00:16:39 Il fait ou il ne fait pas, il réussit ou il réussit moyennement ?
00:16:42 Pour le moment on s'interroge, c'est vrai que le trafic de drogue,
00:16:46 en tout cas à Marseille, continue comme si de rien n'était.
00:16:49 Ce n'est pas une situation acceptable.
00:16:51 Regardez, après la diffusion de cette fameuse vidéo niçoise,
00:16:54 on fait bien le distinguo entre ce qui s'est passé à Marseille,
00:16:55 là on est passé sur les images de Nice,
00:16:58 il y a eu une descente qui a été effectuée.
00:17:00 Et regardez la communication qu'on a fait à la préfecture des Alpes-Maritimes.
00:17:03 Après la diffusion de cette vidéo de l'individu armé,
00:17:06 neuf interpellations, quatre armes de couvettes,
00:17:08 cinq kilos de résine, dix kilos de cannabis, deux kilos de...
00:17:10 Ça veut dire que quand on s'en donne les moyens, on y arrive, hein Gabriel Cluzel ?
00:17:15 Oui, vous avez raison, c'est très bien de se réjouir de ce qui est fait,
00:17:19 c'est important de féliciter.
00:17:20 Mais là on est dans l'action-réaction.
00:17:21 Voilà, exactement.
00:17:22 Et puis je rappelle, on a parlé des douanes tout à l'heure,
00:17:24 je crois que c'est le policier qui en parlait.
00:17:25 Je rappelle qu'il y a un article, l'article 60 du Code des douanes,
00:17:28 qui a été retoqué, ou en tout cas mis à l'index par le Conseil constitutionnel,
00:17:33 je ne sais pas si vous vous souvenez de ça, il va falloir revoir la copie.
00:17:36 Je crois que c'est en juillet que se sera présentée une nouvelle mouture.
00:17:38 Donc loin de faciliter le travail des douaniers concernant la fouille,
00:17:42 je ne sais pas si vous vous souvenez des véhicules,
00:17:43 eh bien on leur met des bâtons dans les roues.
00:17:46 Donc là, il y a eu très bien un succès,
00:17:49 mais vous savez très bien que c'est un peu le tonneau des Danaïdes.
00:17:52 Et c'est ça le sujet.
00:17:53 Si on ne s'occupe pas de tout ce que nous avons développé tout à l'heure,
00:17:57 et qu'en plus, et c'est vrai que même la réponse pénale est compliquée,
00:18:00 parce que certains trafiquants de drogue en prison
00:18:03 continuent à faire prospérer leur petit business.
00:18:05 Et c'est ça le sujet, c'est que nos peines, elles sont quand même faites pour des gens
00:18:09 qui ont l'impression que la prison c'est l'opprobre,
00:18:11 vous voyez, dont l'entourage pense que la prison c'est l'opprobre.
00:18:14 Si finalement vous allez en prison, ça ne change pas votre vie,
00:18:16 ça ne change pas celle de votre famille,
00:18:18 et que vous en sortez, vous êtes même un caïd,
00:18:19 et que vous devez continuer à faire vos trafics,
00:18:21 et que vous êtes même auréolé de gloire parce que vous êtes passé en prison,
00:18:24 vous comprenez que ça ne peut pas fonctionner.
00:18:25 Donc c'est vraiment tout qu'il faudrait remettre à plat,
00:18:27 il faudrait un courage phénoménal.
00:18:28 Bruno Bartocetti, je crois que c'est le préfet des Alpes-Maritimes qui disait,
00:18:32 au fond, maintenant la différence, c'est l'affichage,
00:18:34 c'est-à-dire qu'ils n'en ont rien à faire.
00:18:36 Est-ce que vous êtes d'accord aussi avec Gabriel Puzzel pour dire,
00:18:39 quand ils sont en prison, ils n'ont pas l'impression de vivre ça comme une sanction
00:18:42 parce que les affaires restent pérennes malgré tout ?
00:18:45 Je suis entièrement d'accord.
00:18:47 Entièrement d'accord parce que ça rentre même dans un CV
00:18:50 d'avoir été finalement quelques mois en prison.
00:18:52 Alors sans être facho, extrémiste,
00:18:54 une prison sur le Larzac où on casserait du caillou,
00:18:57 ça en calmerait quelques-uns.
00:18:59 Ça c'est un premier point, mais après il faut s'en donner les moyens,
00:19:01 les prisons sont pleines,
00:19:02 c'est toujours sujet, encore une fois, politique et économique.
00:19:06 Et puis vous savez, en matière de prison et de sanctions,
00:19:10 quand on voit aujourd'hui finalement dans ce milieu-là la peine de mort existe
00:19:13 puisque l'espérance de vie d'un dealer, c'est 25 ans maximum,
00:19:17 on doit se poser des questions qui vont encore au-delà de la sanction.
00:19:20 Donc je crois qu'on a pris un tel retard dans notre société,
00:19:22 c'est qu'il faut réfléchir.
00:19:23 Et si j'avais une réponse, si j'avais une baguette magique,
00:19:26 je vous promets que je vous la donnerais,
00:19:27 j'en ai pas, j'ai pas de réponse là-dessus.
00:19:30 Je crois que surtout il va falloir travailler vraiment sur du long terme.
00:19:32 Sur le démantèlement des réseaux de stups, c'est une chose,
00:19:35 c'est un combat qui ne sera jamais gagné,
00:19:37 ça a été dit sur le plateau et j'adhère aussi à ceci.
00:19:40 En revanche, tenter de démanteler les réseaux d'armes,
00:19:43 je ne dis pas que c'est plus facile,
00:19:44 mais ça doit aussi faire partie de nos priorités
00:19:46 parce que dès qu'il y a du stup, il y a de l'arme à feu
00:19:49 et on voit les dégâts, on voit qu'après très facilement
00:19:51 on peut éliminer le voisin pour finalement une règle
00:19:54 qui n'aurait pas été respectée dans leur milieu, bien sûr, à eux.
00:19:58 Merci beaucoup Bruno Bartocitti d'avoir répondu à nos questions,
00:20:01 c'était fort intéressant.
00:20:02 Réaction Edouard Dorian-Sipel sur un trafic d'armes
00:20:06 qui semble plus facile de son point de vue à juguler
00:20:09 que la drogue qui est en effet dans le paysage.
00:20:12 Ces images à Nice de jeunes gens armés dans un quartier
00:20:16 sont choquantes et intolérables.
00:20:19 Et je crois que là aussi, il faut être très clair.
00:20:25 J'observe que ce qu'a dit la préfecture des Alpes-Maritimes
00:20:30 me paraît très juste, ils annoncent ce qu'ils ont fait
00:20:33 et je fais mienne la dernière phrase de leur expression,
00:20:37 la police lutte sans relâche.
00:20:40 Je crois qu'il faut aborder ces problèmes avec le sens de l'État.
00:20:43 Il ne faut ni être intimidé par la réalité du terrain qui est dure,
00:20:48 il faut montrer à ces délinquants et à ces trafiquants
00:20:50 que l'État est présent, c'est une lutte sans relâche.
00:20:54 On a à être ni intimidé, ni démotivé et encore moins désespéré.
00:20:59 Pour ma part, je ne participerai à aucun discours catastrophiste
00:21:03 et je ne suis pas plus, je dirais je suis lucide comme tout le monde.
00:21:08 Et je pense que l'État doit se montrer
00:21:10 et la préfecture des Alpes-Maritimes a montré comment,
00:21:13 après la diffusion de ces images, ils ont pu intervenir.
00:21:17 Et je crois que c'est la phrase, elle dit tout,
00:21:19 la police lutte sans relâche.
00:21:21 L'État lutte sans relâche.
00:21:22 Il y a le volet répressif, il y a le volet Las Peteras.
00:21:24 Il y a une adaptation des services de police à faire
00:21:28 parce que je pense qu'un travail qui est sans relâche
00:21:29 demande beaucoup de renseignements,
00:21:31 demande des investissements nouveaux
00:21:32 et la lutte contre le trafic d'armes qui me paraît prioritaire.
00:21:35 Il y a aussi un travail à faire en amont,
00:21:37 de recherche, de renseignements, de filature,
00:21:40 enfin tout ça, ça va de concert,
00:21:41 ce n'est pas juste aller chercher les types qui disent.
00:21:42 Là on touche, absolument, on touche à des armes, à des armes de guerre.
00:21:46 On a ce problème qui date depuis au moins 20 ans,
00:21:48 depuis par exemple la guerre en Yougoslavie,
00:21:50 vous savez qu'il y a beaucoup d'armes à feu,
00:21:51 notamment de Kalachnikov, AK-47 qui circulent partout en Europe,
00:21:56 donc il y a une dimension européenne.
00:21:58 C'est pour ça, je crois qu'il faut être décisif, fort
00:22:02 et frapper à chaque fois qu'on est nécessaire.
00:22:03 Un mot simplement, quand vous voyez les images
00:22:06 qu'on vient de regarder au quartier des Moulins,
00:22:08 si j'ai bien compris, à Nice,
00:22:10 ils se promènent tranquillement, ils sont chez eux,
00:22:13 avec des armes à la main visibles, apparentes.
00:22:17 Ils craignent quoi ?
00:22:18 Je crois qu'il faut une réponse de l'État qui soit à la hauteur
00:22:22 de la violence de ces images.
00:22:23 Ce cadre-là, où ces gens-là considèrent qu'ils ne risquent rien,
00:22:26 quelques mois de prison, ils mettent ça dans le CV.
00:22:28 Dix ans de prison, c'est plus compliqué.
00:22:29 On marque une courte pause et puis on revient pour parler
00:22:32 notamment de Gérald Darmanin qui s'en est pris
00:22:35 sévèrement à l'ultra-gauche tout au long du week-end.
00:22:38 A tout de suite.
00:22:39 De retour pour le débat, juste après,
00:22:44 le JT présenté par Michael Dorian.
00:22:46 Bonjour Michael.
00:22:47 Bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:22:48 Emmanuel Macron veut bâtir un modèle français de la fin de vie
00:22:51 et attend du gouvernement un projet de loi d'ici la fin de l'été.
00:22:55 Alors que la Convention citoyenne s'est majoritairement prononcée
00:22:58 pour légaliser l'euthanasie, le chef de l'État a pris la parole
00:23:01 tout à l'heure.
00:23:02 Les précisions de Maëva Lamy.
00:23:03 Un discours et une annonce fortes.
00:23:08 Emmanuel Macron dit vouloir un projet de loi sur la fin de vie
00:23:12 d'ici la fin de l'été.
00:23:13 Je demande au gouvernement de mener une œuvre de co-construction
00:23:17 sur la base de cette référence solide,
00:23:21 qui est celle de la Convention citoyenne.
00:23:23 Je souhaite que ce travail permette de bâtir un projet de loi
00:23:25 d'ici à la fin de l'été 2023.
00:23:27 Concernant l'aide active à mourir, c'est-à-dire le suicide assisté
00:23:31 ou l'euthanasie, la Convention citoyenne s'y est majoritairement
00:23:34 dite favorable.
00:23:36 Pas question toutefois pour Emmanuel Macron de l'ouvrir aux mineurs
00:23:39 ni d'en faire une réponse à l'isolement social.
00:23:42 Vous insistez à raison pour que jamais une aide active à mourir
00:23:46 ne devra être réalisée pour un motif social,
00:23:49 pour répondre à l'isolement qui parfois peut culpabiliser un malade.
00:23:52 L'aporie ou en tout cas l'absence de conclusion sur l'aide active
00:23:55 à mourir pour les mineurs suggère de ne pas ouvrir cette faculté.
00:23:59 Ces quelques lignes rouges me paraissent utilement encadrer
00:24:03 l'hypothèse d'un modèle français de la fin de vie.
00:24:06 Emmanuel Macron a en revanche annoncé vouloir renforcer l'accès
00:24:10 aux soins palliatifs avec un plan décénal.
00:24:13 Il rejoint ainsi la position de la Convention,
00:24:15 qui recommande des améliorations.
00:24:17 Il nous faudra donc avancer dans les prochaines semaines
00:24:20 pour mieux garantir l'égalité d'accès
00:24:23 et développer la prise en charge des soins palliatifs.
00:24:27 Cela signifie adapter les réponses en fonction des publics et des lieux,
00:24:32 mieux intégrer à l'hôpital les soins palliatifs dans le parcours de soins,
00:24:36 former les professionnels.
00:24:38 C'est désormais au parlementaire de travailler sur un projet de loi
00:24:41 en s'appuyant sur les propositions de la Convention citoyenne.
00:24:46 De son côté, Elisabeth Borne enchaîne les rendez-vous.
00:24:49 La Première ministre reçoit aujourd'hui à Matignon
00:24:51 les présidents des groupes parlementaires
00:24:53 et mercredi ce sera au tour des syndicats.
00:24:56 Sophie Binet, la nouvelle patronne de la CGT,
00:24:59 était ce matin chez nos confrères de France Inter.
00:25:00 Elle demande le retrait de la réforme des retraites et prévient, je cite,
00:25:04 "si la réponse est non, le rendez-vous avec Elisabeth Borne
00:25:07 risque d'être très rapide".
00:25:08 Ecoutez la réponse de la Première ministre.
00:25:11 Alors je lui réponds qu'on a beaucoup de sujets à aborder ensemble,
00:25:15 y compris des sujets qui ont été mis en lumière
00:25:18 à l'occasion de la réforme des retraites,
00:25:20 sur la qualité de vie au travail, sur les fins de carrière,
00:25:24 sur la prévention de la pénibilité.
00:25:26 Moi, je serai à l'écoute de tous les sujets
00:25:29 que les organisations syndicales voudront aborder
00:25:32 et j'espère qu'on pourra bien prendre le temps de parler de tous ces sujets.
00:25:36 Neuf interpellations ont eu lieu à Nice, dans le quartier des Moulins,
00:25:40 quartier connu pour son trafic de drogue.
00:25:42 En témoignent ces images, amateurs, on peut y voir des dealers
00:25:45 se promener avec des armes lourdes pour protéger leurs points de deal.
00:25:49 Sur Twitter, Eric Ciotti demande à Gérald Darmanin d'intervenir
00:25:52 et d'engager tous les moyens disponibles pour reconquérir ce quartier.
00:25:58 L'actualité internationale à présent,
00:26:00 la Pologne a livré ses premiers avions de chasse,
00:26:02 MiG-29, à l'Ukraine.
00:26:04 Le président polonais avait annoncé à la mi-mars
00:26:06 une livraison de quatre appareils,
00:26:07 une première de la part d'un membre de l'OTAN,
00:26:09 précisant que la Pologne disposait d'une quinzaine de MiG
00:26:13 héritées dans les années 90 des forces armées
00:26:16 de la République démocratique allemande.
00:26:19 Et puis la guerre en Ukraine,
00:26:20 toujours avec le groupe paramilitaire Wagner
00:26:23 qui a revendiqué la nuit dernière la prise de la mairie de Bakhmout.
00:26:26 Cette ville, théâtre de nombreux affrontements depuis deux mois,
00:26:29 est devenue un symbole de ce conflit.
00:26:31 L'armée ukrainienne affirme quant à elle
00:26:33 tenir encore la ville de l'est du pays.
00:26:36 Le sujet est signé Geoffrey Defevre.
00:26:40 Il met en caméra infrarouge,
00:26:42 Evgeny Prigojin, le chef de la milice paramilitaire Wagner,
00:26:45 affirme avoir pris la ville de Bakhmout.
00:26:48 Nous sommes le 2 avril à 23h précises.
00:26:51 Le bâtiment derrière moi est l'administration de la ville.
00:26:54 C'est un drapeau russe.
00:26:57 D'un point de vue juridique, Bakhmout a été prise.
00:26:59 Ville située à l'est de l'Ukraine,
00:27:01 Bakhmout est depuis six mois l'épicentre des combats
00:27:04 entre Ukrainiens et Russes pour le contrôle du Donbass.
00:27:07 Sur son compte Facebook,
00:27:08 l'état-major ukrainien a démenti la prise de la ville.
00:27:11 L'ennemi n'a pas arrêté son assaut sur Bakhmout.
00:27:14 Cependant, les défenseurs ukrainiens
00:27:16 tiennent courageusement la ville
00:27:18 en repoussant de nombreuses attaques ennemies.
00:27:20 Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est aussi exprimé.
00:27:24 Je remercie nos soldats qui combattent près d'Avdivka,
00:27:26 Marinka, Bakhmout, surtout Bakhmout.
00:27:29 C'est particulièrement difficile aujourd'hui.
00:27:31 Pour l'Ukraine, Bakhmout est stratégique
00:27:33 pour contenir les forces russes sur l'ensemble du front oriental.
00:27:37 Et voilà, c'est la fin de ce journal.
00:27:39 Bonne après-midi sur CNews.
00:27:41 L'actualité continue bien sûr avec Nelly Denac
00:27:43 et la suite de 90 minutes info.
00:27:45 Merci beaucoup cher Michael.
00:27:47 Je suis toujours en compagnie de Gabriel Cluzel,
00:27:49 Edouard Dorian-Sipel et Jean-Claude Dassier.
00:27:51 Autour de la table aujourd'hui,
00:27:52 on a évidemment beaucoup parlé des violences
00:27:54 depuis plusieurs semaines, mais surtout depuis Sainte-Soline.
00:27:58 C'était il y a deux week-ends déjà.
00:28:00 Et l'exécutif, depuis plusieurs jours maintenant,
00:28:02 est en mission pour pointer du doigt à la fois l'ultra-gauche
00:28:06 dans les mouvances extrêmes qui agissent lors de ces rassemblements,
00:28:10 mais également l'extrême-gauche en politique.
00:28:13 On verra, il y a un distinguo, bien évidemment, tout à l'heure.
00:28:16 Gérald Darmanin n'a pas fait autre chose hier dans le grand rendez-vous.
00:28:19 Il était l'invité de CNews Europe 1.
00:28:22 De 1 000 à 3 000 de ces militants d'ultra-gauche
00:28:25 composeraient ce qu'on appelle le noyau dur de ces rassemblements
00:28:29 qui affrontent la police.
00:28:31 Alors, quelle est leur stratégie ?
00:28:33 Regardez, Thomas Bonnet s'est penché sur la question.
00:28:35 On les voit dans les cortèges ou encore à Sainte-Soline.
00:28:41 Ces militants d'ultra-gauche, dont 2 200 sont fichés S,
00:28:44 selon Gérald Darmanin.
00:28:46 Le ministre de l'Intérieur établit un lien entre ces militants
00:28:49 et des figures politiques comme Jean-Luc Mélenchon,
00:28:51 qui l'accusent de semer le désordre.
00:28:53 Il y a une volonté, je crois extrêmement forte,
00:28:57 d'attaquer les institutions de la République.
00:28:59 L'extrême-gauche essaye d'avoir, par le désordre,
00:29:03 ce qu'elle n'a pas pu avoir dans les urnes.
00:29:05 Des activistes qui rejettent les institutions
00:29:07 et qui n'hésitent pas à se montrer violents.
00:29:09 Selon les autorités, pas de stratégie ni d'organisation,
00:29:12 mais plutôt des causes communes qui fédèrent de manière ponctuelle
00:29:15 ces militants radicaux, comme ce fut donc le cas à Sainte-Soline
00:29:19 ou encore à Notre-Dame-des-Landes.
00:29:20 On a affaire à des groupes d'individus qui ont compris
00:29:23 qu'Internet pouvait être un outil extrêmement idoine
00:29:26 pour justement se structurer à l'instant T,
00:29:29 qui sont peu hiérarchisés, peu organisés,
00:29:33 mais qui malgré tout arrivent à s'auto-organiser
00:29:36 de manière temporaire de façon extrêmement efficace.
00:29:39 Les autorités disent suivre avec attention l'évolution
00:29:41 de ces luttes sociales et leur imbrication entre elles,
00:29:44 avec des thématiques porteuses comme l'écologie
00:29:47 ou encore les violences policières.
00:29:49 Il y a plusieurs choses à analyser dans ce sujet.
00:29:52 J'aimerais qu'on parle d'abord de ces groupuscules.
00:29:54 Alors certes, on comprend qu'il n'y a pas de coordination réelle
00:29:57 et d'ordre récipel, néanmoins, ils arrivent quand même
00:30:00 à avoir une force de frappe réelle.
00:30:01 Ils ont une forme d'efficacité qu'on n'a pas l'impression
00:30:05 de pouvoir enrayer aussi rapidement que cela.
00:30:10 Pourquoi ? C'est aussi le rôle de l'État que de prévenir
00:30:14 ce genre d'individus, j'imagine.
00:30:16 Oui, absolument. Je crois que l'État fait le maximum
00:30:18 à chaque fois pour prévenir, mais parfois il y a des débordements
00:30:22 parce que ces personnalités, ces membres de ces groupuscules
00:30:25 qui sont très minoritaires d'ultra-gauche,
00:30:28 sont capables de s'organiser avec les moyens de technologie moderne
00:30:31 qui sont à la disposition de tout le monde.
00:30:33 Mais il y a des formes nouvelles.
00:30:36 Mais ces groupuscules, ils viennent d'une longue tradition
00:30:40 qui existe dans l'ultra-gauche, dans l'extrême-gauche française
00:30:44 depuis la fin du 19e siècle, début du 20e siècle,
00:30:46 que ce soit le syndicalisme révolutionnaire,
00:30:49 l'anarcho-syndicalisme, que ce soit aussi les thèses
00:30:52 de Georges Sorrel sur les réflexions sur la violence
00:30:55 qui légitiment la violence comme mode d'action.
00:30:57 Donc, la politique, tout cela a un vieux passé.
00:30:59 Pourquoi cela a ressurgi aujourd'hui ?
00:31:01 Parce qu'il y a d'une part une confusion sociale, c'est vrai,
00:31:03 il y a un moment de tension avec la question de la réforme des retraites,
00:31:08 même si l'unité syndicale a permis, je crois,
00:31:11 de reprendre un peu la main, ce qui n'était plus le cas
00:31:13 avec des manifestations antérieures qui n'étaient pas d'ultra-gauche,
00:31:16 mais par exemple le phénomène nouveau des Gilets jaunes
00:31:18 montrait justement qu'il n'y avait pas de possibilité
00:31:20 de prise en charge par des organisations traditionnelles.
00:31:23 Et puis d'autre part, je pense qu'il y a aussi un vide à gauche,
00:31:27 un vide du côté de la gauche politique et républicaine.
00:31:30 Moi, je viens du Parti Socialiste, je l'ai quitté précisément
00:31:33 parce qu'il prenait la route de la nupéisation, de la héléphilisation.
00:31:39 Et je pense que malheureusement, tant que la gauche est otage
00:31:41 de Jean-Luc Mélenchon, de sa stratégie populiste et de radicalité,
00:31:45 ça favorise ou ça donne un espace à ces groupuscules.
00:31:50 Tant qu'il n'y a pas de gauche politique et républicaine
00:31:53 capable d'incarner quelque chose,
00:31:55 eh bien ces mouvements prennent des plus belles.
00:31:57 Et je pense qu'il faut qu'on se méfie aujourd'hui
00:31:59 avec des nouvelles formes, avec la lutte contre le climat,
00:32:02 de radicalisation qui n'aide en rien à travailler vers le futur.
00:32:08 Ils ont beau avoir toujours existé, ils nous parlent de tradition,
00:32:11 qui date du 19e siècle, là, quand même,
00:32:13 on voit qu'ils sont surarmés, surmotivés.
00:32:15 J'imagine que ça n'a pas toujours été aussi violent dans les face-à-face.
00:32:20 Et pardon, mais 2000 à 3000, ce n'est pas rien non plus, hein, Gabriel Frézati.
00:32:23 La transgression dans la bouche de la gauche, ça ressemble à un oxymore.
00:32:26 Mais bon, bref, il faut quand même être tout à fait lucide.
00:32:30 Il y a eu quand même une énorme complaisance avec cette ultra-gauche.
00:32:34 Alors d'ailleurs, moi, je veux bien développer des arguties
00:32:36 pour expliquer pourquoi c'est différent de l'extrême gauche.
00:32:39 Mais il y a quand même un continuum, il y a une porosité extrêmement forte
00:32:43 entre la France insoumise et ses militants qu'ils soutiennent.
00:32:48 D'ailleurs, quand je vois aussi que la presse les soutient,
00:32:50 Edwin Plenel qui parle de martyr de l'écologie.
00:32:54 Enfin, là, ce n'est pas les armes qui trimballent,
00:32:56 là, ce n'est pas Sainte-Blandine avec sa pâme de martyr.
00:33:00 Quand même, les mots ont un sens.
00:33:03 Donc, cette ultra-gauche, elle est ultra soutenue,
00:33:05 elle bénéficie d'une impunité.
00:33:07 Vous savez, on a parlé de l'université de Bordeaux qui avait été dévastée.
00:33:10 Vous savez qu'actuellement, Toulouse, elle a fini par être évacuée
00:33:12 au bout de plusieurs longs jours.
00:33:15 Il y a un bâtiment qui s'appelle le Guay-Savoir,
00:33:18 l'université Jean Jaurès à Toulouse.
00:33:20 Eh bien, il est occupé actuellement.
00:33:21 Il est occupé, il est toujours occupé,
00:33:23 sauf si depuis hier, il a été débloqué,
00:33:26 mais je ne crois pas que ce soit le cas.
00:33:27 C'est le cas aussi de facs qui n'étaient pas traditionnellement de gauche, d'ailleurs.
00:33:29 Voilà, il y a un certain nombre d'universités qui se sont jointes
00:33:33 parce qu'il y a ce sentiment d'impunité.
00:33:35 Alors, moi, ce qui m'ennuie avec Gérald Darmanin,
00:33:37 et il n'a pas pu s'empêcher de le redire quand même pendant son intervention,
00:33:40 c'est qu'il renvoie, hier sur votre chaîne,
00:33:43 il renvoie d'aux ados l'extrême gauche et l'extrême droite.
00:33:46 Alors, pardon, mais si l'extrême droite avait dévasté pendant des jours
00:33:50 le pays sous toutes ses formes, comme on l'a vu,
00:33:52 mais je peux vous dire qu'il y aurait une marche antifasciste dans Paris
00:33:55 à l'heure actuelle, ça ferait le titre des 20 heures partout,
00:33:58 et nous le savons tous.
00:33:59 Je rappelle que des identitaires pour avoir déployé une banderole
00:34:02 sur la cave de Saint-Saint-Denis, sur le toit,
00:34:06 de l'argent pour les Français, pas pour les étrangers,
00:34:08 ça n'a pas duré longtemps.
00:34:10 C'était en 2019, ils ont été condamnés en automne 2022
00:34:14 à de la peine de prison avec sursis.
00:34:16 Donc si vous voulez, si on jugeait de la même façon
00:34:20 l'extrême droite et l'extrême gauche,
00:34:22 je pense qu'aujourd'hui, on ne parlerait pas de ces problèmes
00:34:25 et il n'y aurait pas ce genre de soucis.
00:34:28 Jean-Claude, parlons donc de ces parties gauche et d'extrême gauche.
00:34:32 Au mieux, il y a de la complaisance, au pire, il y a une forme de soutien,
00:34:35 voire même de l'encouragement à semer le chaos ?
00:34:38 Oui, il y a un leader quand même.
00:34:40 Il y a un leader idéologique qui est M. Mélenchon,
00:34:43 qui a parlé de, comment, 3 000 policiers pour défendre quoi ?
00:34:47 Un trou ?
00:34:49 Bon, qu'est-ce qu'ils venaient faire là, on se le demande.
00:34:51 Ils étaient là pour se promener,
00:34:53 il y avait une espèce de journée champêtre qui était organisée
00:34:58 et puis les policiers sont venus tout gâcher
00:35:01 en déployant une violence coupable et inacceptable.
00:35:05 Il ne faut pas se moquer du monde.
00:35:06 Je reconnais que M. Darmanin, c'est ce qui lui reste peut-être de macronisme
00:35:10 qui est un coup à droite, un coup à gauche, c'est très à la mode.
00:35:13 Mais ça n'a plus grand sens.
00:35:15 Au jour d'aujourd'hui, la gauche socialiste a du mal à exister,
00:35:20 si elle existe encore, elle a un leader, M. Ford,
00:35:23 dont on parle peu et qui ne sait plus très bien où il va.
00:35:27 Et bien évidemment, tout cet espace qui est vide,
00:35:32 la gauche n'existe plus, on n'entend plus.
00:35:35 Elle est occupée évidemment par M. Mélenchon,
00:35:39 qui a bien du mal malgré tout à cimenter et à garder la nuppesse
00:35:44 en état de continuer de dialoguer avec les écologistes et avec les socialistes.
00:35:48 Une tendance des écologistes,
00:35:50 le résultat c'est que vous avez une violence qui s'installe,
00:35:54 qui n'est pas certes, c'est vrai, pas nouvelle.
00:35:56 On a vu ça déjà à Nantes avec le fameux couplet sur l'aéroport
00:36:00 et l'installation de la ZAD.
00:36:02 Néanmoins, ces gens-là ont tout le loisir de repartir à la sauce,
00:36:06 si j'ose dire, parce que politiquement, il n'y a plus personne,
00:36:09 sauf M. Mélenchon qui espère, je ne sais plus très bien avec quoi,
00:36:14 il espère exister quand les élections viendront,
00:36:18 parce qu'on l'a vu dans l'arriège, l'élection de dimanche,
00:36:21 je crois que son candidat ou sa candidate, je ne sais plus, a perdu…
00:36:24 – A perdu face à une candidate PS.
00:36:25 – A perdu 10 points, donc je ne sais pas.
00:36:27 Alors après, Mélenchon, deux jours après les événements de Saint-Seline,
00:36:32 il parlait de mesures pacifiques, il ne fallait pas…
00:36:35 il ne sait plus très bien, je le crains, où il en est.
00:36:37 – Est-ce qu'il est hors du cadre et du champ républicain aujourd'hui,
00:36:40 Jean-Luc Mélenchon ?
00:36:41 Est-ce qu'il s'est lui-même mis hors du cadre et du champ ?
00:36:44 – Je crois que Jean-Luc Mélenchon est dans l'ambiguïté,
00:36:47 il tient souvent un discours de désordre et de virulence,
00:36:52 et je crois qu'il a une fascination pour une forme de violence politique
00:36:57 qui ne correspond absolument pas à la gauche dont je procède
00:37:01 et dont lui-même procède, c'est-à-dire la gauche républicaine et socialiste.
00:37:05 Pourquoi ? Parce que la gauche ne gagne jamais sur le chemin de la violence,
00:37:09 il faut absolument que la gauche politique se désolidarise de toute forme de violence.
00:37:15 La gauche est démocratique et par voie de conséquence,
00:37:18 la gauche est toujours pacifique.
00:37:20 Il faut une démocratie forte, la gauche n'a aucun avenir
00:37:23 sur le chemin de la violence et du désordre,
00:37:26 et tant que Jean-Luc Mélenchon tient une posture ambigüe
00:37:29 sur la question du désordre républicain,
00:37:31 sur la question de la violence comme méthode politique,
00:37:34 la gauche sera prise en otage et très éloignée
00:37:37 des responsabilités nationales dans ce pays.
00:37:39 Moi, c'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai quitté le Parti socialiste
00:37:42 qui n'avait plus de clarté sur ces questions,
00:37:46 qui quittait le chemin de la République,
00:37:48 qui cédait face à des discours de violence
00:37:51 et qui disqualifient la fonction républicaine.
00:37:54 D'autres hommes comme Bernard Cazeneuve vont aussi quitter
00:37:56 le Parti socialiste pour ces raisons.
00:37:58 Et d'ailleurs, on l'a vu, vous venez de le dire,
00:38:00 dans la Riège ce dimanche,
00:38:02 la députée LFI sortante est largement battue,
00:38:05 60% par une socialiste dissidente,
00:38:09 c'est-à-dire qui était au cœur de ce qu'est le Parti socialiste,
00:38:11 le refus de la ligne de radicalisation de la LFI.
00:38:14 Je pense que c'est un signal clair,
00:38:16 et il est temps, je crois, que l'on se réveille à gauche,
00:38:19 qu'on ne cède ni à la violence ni au désordre.
00:38:21 Et pourtant, quand on écoute Manuel Bompard,
00:38:23 député LFI, lui, il nous dit,
00:38:25 moi je réfute entièrement le terme d'extrême gauche
00:38:27 qui est toujours accolé à notre parti,
00:38:30 celui dont on nous affuble en permanence.
00:38:32 La France insoumise n'est pas d'extrême gauche,
00:38:35 il faut arrêter avec ce cirque.
00:38:37 L'extrême gauche, ça existe en France,
00:38:39 il y a des partis qui se revendiquent de l'extrême gauche,
00:38:40 il faut les respecter,
00:38:41 mais la France insoumise n'est pas d'extrême gauche,
00:38:43 ça c'est la première chose que je veux dire.
00:38:44 C'est pas votre gauche ?
00:38:46 Je sais pas, c'est pas ma gauche,
00:38:47 mais le programme politique que l'on porte
00:38:50 n'est pas un programme politique d'extrême gauche
00:38:52 qui a une définition,
00:38:53 et des partis qui se revendiquent de l'extrême gauche.
00:38:55 Vous le reprenez sur le plan sémantique ?
00:38:58 Il est quoi du centre-droite ?
00:38:59 Non mais il y a un moment,
00:39:00 il faudrait quand même arrêter de se payer la dette des Français.
00:39:02 Si vous voulez, ce qualificatif-là lui plaît pas,
00:39:06 mais enfin bon, c'est un fait.
00:39:08 On pourrait même dire qu'il est d'ultra-extrême gauche,
00:39:10 parce qu'on a connu une extrême gauche
00:39:12 presque plus mesurée.
00:39:14 Là, c'est quand même l'ouverture des vannes.
00:39:15 Je pense d'ailleurs que ça contribue à faire peur,
00:39:16 vous avez parlé de ces élections.
00:39:18 Objectivement, il y a des gens qui ont voté pour la NUPES,
00:39:21 et qui se disent aujourd'hui,
00:39:22 moi j'en ai rencontré quelques-uns,
00:39:25 qui se disent aujourd'hui, ça va trop loin.
00:39:27 Donc ils commencent à faire chier.
00:39:28 C'est déjà une première sanction,
00:39:29 tout ce qui s'est passé dans la NUPE.
00:39:30 Mais évidemment, ça devrait être pour eux,
00:39:32 un girofeur qui s'allume,
00:39:34 enfin une alarme dans le coin de leur tête.
00:39:37 Au fond, pour revenir au cas Jean-Luc Mélenchon, Jean-Claude,
00:39:40 parce que je crois que c'est in fine ce que disait Gérald Darmanin
00:39:43 dans l'interview d'hier, il disait,
00:39:45 au fond, ce qu'on perd dans les urnes,
00:39:46 on tente de le transformer en chaos.
00:39:48 C'est son dernier recours pour tenter d'exister aussi,
00:39:50 à titre personnel ?
00:39:51 Il y en a beaucoup qui expliquent aujourd'hui,
00:39:53 qui théorisent l'idée du chaos.
00:39:56 C'est-à-dire que la révolution est possible si un chaos s'installe.
00:40:00 Qu'est-ce que ça veut dire un chaos dans les républiques d'aujourd'hui
00:40:03 et dans la France de 2023 ?
00:40:05 Je n'en sais pas grand-chose.
00:40:07 Mais il y a des gens qui considèrent en effet
00:40:10 que la situation politique classique droite-gauche
00:40:13 est complètement bloquée,
00:40:14 que le macronisme a accouché d'une situation
00:40:17 qui est absolument ingérable et dangereuse.
00:40:20 Et un garçon comme Mélenchon, il ne m'a pas fait de confidence,
00:40:23 mais enfin considère en effet que, je ne dis pas la révolution,
00:40:26 mais l'ouverture vers ce qu'il appelle la 6ème République,
00:40:29 sans qu'il ait dit grand-chose jamais
00:40:31 sur ce que serait dans son esprit la 6ème République.
00:40:34 Cette ouverture vers un bouleversement des institutions
00:40:38 et la mise en place d'une république nouvelle,
00:40:41 ça ne peut naître, je le crains, je le crois selon lui,
00:40:44 qu'à travers un certain bouleversement dans le pays.
00:40:47 Alors ça ne se ligne tous les jours,
00:40:49 mais ça aide quand même sans doute.
00:40:51 Certains de nos partis traditionnels,
00:40:53 disons le mot PS, LR, ont beau être en déliquescence,
00:40:56 aujourd'hui les institutions de la République sont intactes,
00:40:59 il ne faut pas en changer lors de réééééncipels ?
00:41:02 Je crois d'abord que Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise
00:41:05 représentent la gauche populiste et radicale.
00:41:07 Et ça fait trois fois de suite,
00:41:09 trois élections présidentielles de suite,
00:41:11 que Jean-Luc Mélenchon, sur cette ligne-là,
00:41:13 échoue au premier tour de l'élection présidentielle.
00:41:15 Je crois qu'il serait temps tout de même de s'interroger
00:41:17 sur ces trois échecs répétitifs,
00:41:19 incapables de rassembler le camp de la gauche
00:41:22 jusqu'au point d'arriver ne serait-ce qu'au second tour
00:41:24 d'une élection présidentielle.
00:41:26 Ce que nous savions faire il y a peu de temps en partie socialiste.
00:41:28 Autant, il tire encore les ficelles dans l'hémicycle
00:41:30 quand il s'agissait de prendre des décisions
00:41:33 sur la réforme des retraites.
00:41:33 Oui, il tire des ficelles et ce sont des ficelles du désordre,
00:41:36 ce sont des ficelles qui disqualifient la fonction parlementaire
00:41:39 sur laquelle eux-mêmes sont assis.
00:41:41 Et par ailleurs, cela ne permet absolument pas
00:41:44 de rassembler un camp,
00:41:47 d'essayer de répondre aux demandes du peuple de gauche.
00:41:50 Je pense que ça permet de faire 20%,
00:41:51 mais ça ne permet pas de se qualifier
00:41:53 pour le second tour de la présidentielle.
00:41:54 Et permettez-moi encore de rappeler ce résultat de dimanche
00:41:57 hier dans La Riège,
00:41:59 où la députée Eléphie a été battue,
00:42:01 ce qui est par une socialiste dissidente
00:42:03 soutenue par la présidente de région Caroline Belgar.
00:42:07 Non, mais je crois que c'est un désaveu majeur
00:42:09 pour la ligne de la direction du Parti socialiste actuel
00:42:12 qui a décidé de coller à la nupèce.
00:42:15 Et je crois que c'est une stratégie qui ne mène nulle part.
00:42:18 Ce sont des chemins qui ne mènent absolument nulle part.
00:42:21 Et du coup, vous avez à ce moment-là
00:42:24 une possibilité de regain dans la rue
00:42:27 de cette violence, de cette ultra-gauche qui ressort.
00:42:30 Et ce d'autant plus que je pense que dans le discours virulent
00:42:32 de Mélenchon et de la France insoumise,
00:42:34 ces éléments-là, groupusculaires, sont attisés
00:42:37 et malheureusement sont chauffés à blanc.
00:42:39 Manuel Bompard parle aussi de Gérald Darmanin
00:42:42 qui, une fois qu'il a dit tout ce qu'il pense de Jean-Luc Mélenchon
00:42:45 et de l'ultra-gauche, de l'extrême-gauche,
00:42:48 nourrit quand même selon lui un dessin de plus en plus visible.
00:42:52 Écoutez.
00:42:53 Manifestement, M. Darmanin est en campagne.
00:42:56 M. Darmanin veut remplacer Mme Borne à Matignon.
00:42:59 Tout le monde l'a compris.
00:43:00 Et donc, pour essayer de se singulariser,
00:43:02 il va dans les outrances qui sont tout à fait insupportables.
00:43:07 Parce que vous savez, le terrorisme,
00:43:08 je crois que tout le monde sait à quoi ça correspond.
00:43:10 Le terrorisme, c'est malheureusement des gens qui meurent derrière.
00:43:13 Donc, il ne faut pas raconter n'importe quoi.
00:43:15 Et le fait d'être en campagne pour essayer d'être Premier ministre
00:43:18 à la place de Mme Borne ne justifie pas toutes les outrances.
00:43:22 Le fait de nourrir une ambition à peine voilée
00:43:24 lui fait-il dire n'importe quoi, Gabriel Cluzel ?
00:43:28 Mais Gérald Darmanin, il a parlé de terrorisme intellectuel.
00:43:31 Donc, Manuel Bompard, là, est quand même de mauvaise foi.
00:43:35 Le terrorisme intellectuel, ce n'est pas le terrorisme parlé bon.
00:43:37 Le terrorisme intellectuel, ça a été théorisé, du reste,
00:43:40 par un journaliste du Figaro, un historien qui s'appelle Jean Sevilla
00:43:43 et qui a expliqué comment on peut, par la peur intellectuelle,
00:43:50 vous mettre au banc de la société quand vous ne partagez pas telle ou telle opinion.
00:43:53 Et c'est vrai que c'est quand même ce qui se passe à gauche.
00:43:55 On le voit dans les universités.
00:43:57 Donc oui, il y a un terrorisme intellectuel.
00:43:58 Alors là, quand il parle de cela, Gérald Darmanin,
00:44:01 il envoie des signaux aux électeurs de droite,
00:44:04 parce qu'il vient de la droite et sans doute sait-il d'où vient cette expression.
00:44:07 Mais évidemment, il ne parle pas de l'Adedaesh.
00:44:11 Donc, Manuel Bompard fait de l'amalgame à bon compte.
00:44:16 Et c'est vrai qu'on comprend qu'il soit agacé par Gérald Darmanin,
00:44:19 mais il faut quand même garder mesure.
00:44:21 – Un dernier mot peut-être Jean-Claude, en réaction.
00:44:23 – Je ne sais pas si M. Darmanin a Matignon dans son regard,
00:44:29 dans son avenir proche.
00:44:30 Je ne sais pas si Mme Borne est là pour plusieurs mois ou plusieurs années.
00:44:34 Elle ne l'a pas vraiment réussi.
00:44:36 La tâche était probablement impossible.
00:44:38 Je considère qu'elle a essayé de faire, elle n'y est pas parvenue.
00:44:41 Elle va essayer cette semaine, je crains beaucoup,
00:44:43 qui est incident et au bout échec.
00:44:45 Attendons la décision du Conseil constitutionnel
00:44:47 sur cette fameuse loi le 14 avril.
00:44:50 En attendant, il est clair que si d'aventure,
00:44:53 le président de la République nommait dans les semaines qui viennent
00:44:57 M. Darmanin à Matignon, ce serait le signe d'un durcissement
00:45:02 vis-à-vis, évidemment, de la délinquance,
00:45:05 vis-à-vis de l'immigration, on l'espère tous.
00:45:07 – Ce serait un gage pour la droite aussi.
00:45:08 – Et ce serait, ce serait, mais enfin, Matignon…
00:45:12 – Il est déjà à l'intérieur, ce n'est pas dingue.
00:45:14 – Ce n'est pas mal, ce n'est pas mal, mais…
00:45:15 – On ne peut pas dire qu'il y a des résultats.
00:45:16 – Mais peut-être, je ne sais rien, peut-être qu'il a l'ambition
00:45:19 d'aller à Matignon pour mettre en œuvre une politique plus globale,
00:45:22 notamment, notamment la politique pénale, pardonnez-moi.
00:45:25 – Merci beaucoup.
00:45:26 On s'interrompt à nouveau et puis on revient là pour parler
00:45:28 de ces mères qui jettent réellement l'éponge,
00:45:31 victimes, vous le savez, d'agressions, d'invectives,
00:45:35 mal payées aussi, il faut le préciser,
00:45:37 on verra quels sont les grilles de salaire
00:45:39 en fonction de la taille des communes.
00:45:41 Vous verrez que certains ont décidé de rendre leur tablier,
00:45:45 ils sont 1000, 1000 mères et adjoints aux maires
00:45:49 à avoir dit "ça suffit", et ça ne fait que 3 ans qu'ils sont élus.
00:45:52 À tout à l'heure.
00:45:53 De retour pour 90 minutes info, on va reprendre le débat
00:46:00 juste après le rappel des titres, bien sûr, avec Mathieu Devez à nouveau.
00:46:03 [Générique]
00:46:06 – Le Conseil d'État examine aujourd'hui la question sensible
00:46:09 de l'identification des forces de l'ordre.
00:46:11 Depuis 2014, policiers et gendarmes doivent porter leur matriculure
00:46:15 sur leur uniforme, ce numéro permet de retrouver un fonctionnaire,
00:46:18 par exemple en cas de dérapage.
00:46:20 Plusieurs organisations ont saisi le Conseil d'État
00:46:22 pour dénoncer un usage disproportionné de la force
00:46:25 lors des manifestations contre la réforme des retraites,
00:46:27 souvent sans contrôle de l'agent possible
00:46:30 car il ne portait pas son numéro apparent.
00:46:33 Le gouvernement incite les salariés à lever le pied au volant
00:46:36 et télétravailler pour économiser l'énergie.
00:46:38 Selon Agnès Pagny-Runacher, il faut notamment rouler
00:46:41 à moins de 110 km/h sur l'autoroute.
00:46:43 La ministre de la Transition énergétique demande aux grandes entreprises
00:46:46 d'inscrire cette réduction de vitesse dans leurs discussions de dialogue social.
00:46:51 Enfin, l'armée russe ne confirme aucune avancée à Bakhmout.
00:46:54 Le groupe Wagner avait pourtant revendiqué cette nuit
00:46:57 la prise de la mairie de cette ville de l'Est de l'Ukraine.
00:47:00 Et de son côté, Kiev assure tenir encore cette localité du Donbass
00:47:04 où des combats acharnés font rage depuis des mois.
00:47:08 Merci beaucoup et à tout à l'heure.
00:47:10 On les savait éreinté, désabusé,
00:47:12 mais on avait peu de retours chiffrés jusqu'ici sur ceux qui craquent vraiment.
00:47:16 Eh bien c'est chose faite puisque David Lysnard,
00:47:17 le président de l'Association des maires de France,
00:47:20 nous donne un aperçu de l'ampleur du problème réellement.
00:47:23 1000 maires et adjoints, on le fait le calcul, grosso modo,
00:47:27 ont renoncé à leur mandat en trois ans.
00:47:28 Mais quand vous regardez le détail, il y a en tout près de 4000 élus,
00:47:33 si on inclut les élus municipaux, qui sont démissionnaires
00:47:38 depuis le début du mandat en 2020, c'est-à-dire à peine trois ans.
00:47:41 On imagine qu'en tête de liste des problèmes rencontrés,
00:47:43 il y a les agressions et les invectives.
00:47:47 Écoutez ce que nous en disait un maire d'une petite localité du Nord.
00:47:52 Quand on a commencé à s'attaquer à un certain nombre de sujets
00:47:54 comme l'urbanisme, comme des transactions sur des terrains
00:47:59 entre particuliers dont les prix attiraient notre attention,
00:48:03 lorsqu'on remettait un petit peu d'ordre sur des problématiques
00:48:05 de tranquillité publique, très rapidement,
00:48:07 on se retrouvait menacé, agressé de manière plus ou moins franche.
00:48:12 Et puis, il y a eu des actes plus marqués,
00:48:16 comme l'incendie de mon véhicule personnel pendant la nuit de Noël 2017,
00:48:19 une première fois.
00:48:20 L'incendie d'un certain nombre de véhicules,
00:48:22 mon collaborateur de cabinet,
00:48:24 certains de mes adjoints, deux de mes adjoints,
00:48:26 et puis une deuxième fois mon véhicule en octobre 2020.
00:48:30 Et qu'à chaque fois, il y avait un effet,
00:48:33 il y avait une relation entre des prises de décision municipales
00:48:36 et le passage aux actes sur ces véhicules.
00:48:39 Bonjour Amaury Buco.
00:48:40 On vous a fait venir du service de police de justice
00:48:42 pour nous raconter l'exemple de certains maires,
00:48:44 à la fois de banlieue parisienne,
00:48:46 vous avez l'exemple d'Argenteuil,
00:48:47 qui se sont confiés, qui ont raconté ce qu'ils ont vécu dernièrement.
00:48:51 Et puis, ce n'est pas propre à l'île de France.
00:48:54 Il y a aussi des maires de zones dites rurales
00:48:57 qui aussi souffrent au quotidien de ce genre d'agression.
00:49:00 Racontez-nous ces exemples concrets.
00:49:03 Bien sûr. Alors là, j'ai trois plaintes,
00:49:04 du coup, des exemples de plaintes qui ont été déposées
00:49:06 par des élus locaux depuis le 29 mars dernier.
00:49:09 Alors, ce jour-là, vous avez par exemple un élu de la commune de Bailly-Romainvilliers,
00:49:13 qui est en Seine-et-Marne, effectivement pas très loin de Paris,
00:49:15 qui prenait des photos de poubelle dans le cadre de ses fonctions.
00:49:18 Et puis, vous avez un homme dans la rue qui a cru qu'il le prenait en photo
00:49:20 et qui a commencé à l'invectiver, à le traiter notamment de sale blanc
00:49:23 et à le poursuivre et à vouloir s'en prendre à son téléphone.
00:49:26 Cet élu a dû finalement se réfugier dans une boulangerie pour échapper à son agresseur,
00:49:30 agresseur qui, par ailleurs, était multirésidif,
00:49:32 puisqu'il était connu de la police pour 27 faits différents, le même jour.
00:49:36 Alors là, vous avez un autre phénomène, c'est celui des Rodéo,
00:49:39 celui qui est bien connu et d'ailleurs souvent condamné par les maires,
00:49:41 avec le retour des beaux jours.
00:49:43 Eh bien, vers 18 heures, le maire de Lys-les-Lanois,
00:49:47 donc c'est une ville qui se situe dans la banlieue de Roubaix,
00:49:49 lui, il allait faire ses courses en voiture et il a croisé la route
00:49:52 d'une motocrosse montée par deux personnes, dont l'un qui n'était pas casqué,
00:49:56 motocrosse qui, par ailleurs, faisait des embardés.
00:49:58 Et donc, le maire s'est permis de faire un geste derrière sa vitre
00:50:02 pour leur dire de se calmer, sans même ouvrir sa fenêtre et sans leur parler d'ailleurs.
00:50:06 Et à ce moment-là, si vous voulez, les motards ont pris la mouche
00:50:09 et ont commencé à le poursuivre dans la ville,
00:50:11 à vouloir l'emmener sur un terrain pour se battre avec lui.
00:50:14 Puis lui, il a donc appris la fuite, ils l'ont bloqué et se sont pris à sa voiture.
00:50:17 Ils ont dégradé son rétroviseur et le maire s'est finalement réfugié
00:50:21 dans sa mairie, à proximité du poste de police municipale, pour leur échapper.
00:50:25 Il a d'ailleurs fait un post Facebook pour s'en plaindre.
00:50:28 Et alors, dernière agression en date, eh bien,
00:50:31 on n'a pas pu parler encore au maire d'Argenteuil,
00:50:33 mais ça nous a été rapporté par des sources policières.
00:50:36 C'est donc l'agression de trois membres de l'équipe municipale d'Argenteuil
00:50:39 ce samedi 1er avril, en marge de l'inauguration d'un magasin.
00:50:43 De la même manière, deux jeunes qui étaient à motocross,
00:50:46 qui sans doute faisaient des embardés dans la rue,
00:50:49 l'élu qui les a rappelés à l'ordre, ce qui n'a pas plu aux jeunes personnes.
00:50:55 Et outre les insultes, ils se sont arrêtés, ils sont revenus,
00:50:57 ils les ont insultés et puis ils ont même poussé
00:50:59 l'un des responsables municipaux au sol.
00:51:02 Il y a donc trois plaintes qui ont été déposées.
00:51:03 Jean-Claude Dassier, 1000, ça fait quand même pratiquement trois par jour.
00:51:10 Trois par jour sur une année.
00:51:12 On ne peut pas se priver de cet échelon dans les collectivités.
00:51:16 C'est un échelon, un maillon essentiel.
00:51:19 Il y a 38 000 communes en France.
00:51:20 Un peu moins je crois.
00:51:22 Un peu moins peut-être.
00:51:23 Néanmoins, pour être maire aujourd'hui,
00:51:26 surtout dans les petites villes et villes moyennes,
00:51:28 il faut en avoir vraiment envie.
00:51:29 Parce que d'abord, vous avez une indemnité qui est de quelques centaines d'euros,
00:51:35 quelques milliers d'euros pour les villes.
00:51:37 On va le regarder le barème.
00:51:38 De plus de 200 000 habitants, ce n'est pas énorme.
00:51:41 Ils sont réveillés la nuit par tous les rigolos.
00:51:43 1000 euros pour moins de 500 habitants.
00:51:45 Ils ont envie d'avoir une réponse à leur question.
00:51:48 Et on vient de le voir, ils sont régulièrement maintenant insultés, agressés.
00:51:53 Parce que vous avez maintenant dans ce pays
00:51:56 des gens qui ont complètement oublié le code républicain.
00:51:59 Ils ne seraient pas venus à l'idée, il y a quelques années encore,
00:52:02 de s'en prendre de cette façon à un élu de la nation.
00:52:06 Mais c'est comme ça.
00:52:06 Le monde a changé dans le mauvais sens.
00:52:09 Et donc on peut parfaitement comprendre qu'il y a un certain nombre de députés,
00:52:12 de députés ? de maires, d'élus municipaux,
00:52:16 qui disent maintenant il y en a marre, je démissionne et je vais planter mes choux ailleurs.
00:52:20 Donc c'est un problème pour le patron des maires de France, M. Lyssenaert.
00:52:24 Mais c'est vrai que là aussi, on a une relation à rebâtir avec les élus municipaux.
00:52:31 Et puis je pense qu'il faut de temps en temps, même dire que je suis obsédé,
00:52:35 mais enfin, tous ces gens-là ne sont jamais punis.
00:52:37 Alors évidemment, il n'y a pas de raison qu'ils ne continuent pas à sévir.
00:52:41 Tous ces gens-là ne sont jamais punis. Point.
00:52:44 Il faut dire quand même, Edouard Dorian-Sibole, ce qu'est la réalité d'un maire.
00:52:47 Souvent dans les petites communes, parce qu'il n'y a pas que des grandes villes,
00:52:49 on a vu aussi le barème pour les grandes villes de plus de 200 000 habitants.
00:52:54 C'est un métier très, c'est une fonction très chronophage.
00:52:57 Souvent, ils exercent un métier à côté.
00:53:00 Et à la fin de la journée, ils se disent tout ça pourquoi ? d'une certaine manière.
00:53:05 Maire et élu local est une fonction à la fois passionnante, exigeante et très difficile.
00:53:13 Et aujourd'hui, comme toutes les figures d'autorité, elles peuvent être souvent contestées,
00:53:19 et ce, de manière violente.
00:53:21 Et les chiffres sont là pour le démontrer.
00:53:24 Les agressions et les violences à l'égard d'élus dans les communes ont augmenté.
00:53:30 Je crois qu'il y a plusieurs problèmes.
00:53:31 D'abord, c'est une fonction très difficile, et notamment dans les petites communes.
00:53:34 Je rappelle que la plupart et la très grande majorité des 36 000 communes françaises,
00:53:40 elles sont de moins de 10 000 habitants et même bien en dessous.
00:53:42 Et effectivement, l'indemnité, si vous voulez, le salaire, si vous voulez, l'indemnité
00:53:49 d'élu, elle est très faible, on ne gagne pas d'argent et on ne peut pas en vivre.
00:53:54 On ne peut pas en vivre à moins de 10 000 habitants.
00:53:59 On ne peut pas vivre uniquement de sa fonction d'élu.
00:54:04 Et puis en plus, si vous avez aujourd'hui des phénomènes d'agressivité, de difficulté,
00:54:09 eh bien ça lasse pas mal de Français qui ont cette vocation entre les mains.
00:54:15 Mais rassurez-vous, je pense qu'il y a beaucoup de Français qui sont mobilisés, engagés
00:54:18 et qui seront là pour porter les collectivités dans leurs fonctions et de se présenter aux
00:54:22 élections.
00:54:23 Je crois qu'il y a un autre problème aussi, il faut le dénoncer, il faut peut-être qu'on
00:54:26 essaye d'y réfléchir sur le moyen et le long terme.
00:54:28 C'est qu'il y a une dégradation de l'esprit civique.
00:54:30 Parce qu'il n'est pas normal quand même qu'on soit vis-à-vis de l'autorité publique
00:54:36 et politique qui procède du vote des Français, qu'on soit dans un rapport uniquement de
00:54:41 consommation.
00:54:42 Il y a aussi l'engagement, il y a ce que doivent faire les maires pour la propreté,
00:54:49 pour avoir des réseaux de canalisation de qualité, pour l'assainissement, pour l'énergie
00:54:56 quand on fait de la géothermie par exemple, pour les écoles.
00:54:59 Enfin, le maire avec l'intercommunalité, ils sont dans la plus grande des proximités.
00:55:05 Et je pense que c'est aussi important que les citoyens puissent s'engager d'une manière
00:55:09 ou d'une autre.
00:55:10 Et je crois qu'il faut cesser avec ça, avec cet esprit de consommation très individualiste
00:55:16 qui peut par moment dégénérer et produire de la violence.
00:55:19 Il y a une distance et il y a une dégradation de l'esprit civique et je pense qu'on doit
00:55:24 lutter contre ça.
00:55:25 Marielle Cluzel, tout cela on s'en souvient avec comment c'est grosso modo il y a 3-4
00:55:30 ans.
00:55:31 On a surtout parlé du problème avec les incivilités au moment des mariages.
00:55:34 Vous vous souvenez, l'hérodéo urbain, je crois que c'est le maire de Bron, le premier
00:55:37 qui avait vraiment témoigné.
00:55:38 Mais on voit bien là que maintenant il y a un phénomène qui dépasse les simples incivilités
00:55:42 et la perte d'autorité en effet.
00:55:44 Les jours de cérémonie où des mariés et leurs entourages prennent un peu trop leur
00:55:50 aise, ça va beaucoup plus loin.
00:55:52 Maintenant on peut se prendre un coup de couteau ou une menace verbale pour un problème
00:55:59 de voisinage, de propriété, de plan urbain.
00:56:03 Ça va très très loin.
00:56:04 Oui, vous avez raison.
00:56:06 Le maire, il serait vraiment regrettable que cette figure disparaisse parce que c'est
00:56:10 le seul représentant du L'État que les Français touchent du doigt.
00:56:14 D'ailleurs on dit qu'ils sont à portée de baffe, mais on les aime quand même aussi
00:56:19 parce que dans un monde complètement dématérialisé, le maire, en tout cas dans les petites villes,
00:56:24 on peut encore s'adresser à lui.
00:56:27 Donc il fait l'objet de l'animosité de ceux, vous parliez des mariages communautaires,
00:56:34 des rodéos urbains, de ceux qui ont l'habitude d'affronter la figure de l'État sous toutes
00:56:40 ses formes, mais il faut aussi l'objet de bureaux des plaintes pour tous ceux qui en
00:56:45 ont ras-le-bol de l'État, pour tout dire, et qui donc à chaque fois qu'ils ont une
00:56:48 récrimination, comme c'est le seul qui connaît ce qui est de chair et d'os, c'est à lui
00:56:51 qu'on s'adresse.
00:56:52 C'est vrai que quand au-dessus du maire il n'y a pas d'exemplarité, c'est le maire
00:56:56 qui reçoit.
00:56:57 C'est le déversoir.
00:56:58 C'est le déversoir, voilà.
00:56:59 Et puis l'autre point, c'est qu'on vit dans un maquis administratif très complexe, avec
00:57:04 une judiciarisation très forte du métier.
00:57:07 Vous savez, je ne sais plus qui disait, quand on est maire, on a un pied en prison, le tout
00:57:10 c'est d'arriver à ne pas mettre le deuxième.
00:57:12 Donc qui convoiterait ce boulot ? Il faut vraiment avoir une énorme vocation de service
00:57:17 et voir un poil de masochisme pour être très mal payé, supporter des responsabilités
00:57:23 incroyables et gérer des agressivités qui sont extrêmement dures à juguler.
00:57:30 Et que l'État lui-même, contre lequel l'État ne peut rien faire, parce que pardon, mais
00:57:34 les mariages communautaires c'est général, c'est l'État qui devrait se saisir du problème.
00:57:38 Le maire, il est bien démuni face à tout cela, parce qu'évidemment ce sont des sujets
00:57:43 nationaux en réalité.
00:57:44 Là encore, ils font à peu près ce qu'ils veulent et il ne vient rien derrière, pardonnez-moi.
00:57:49 Mais on est toujours dans le même rapport de force qui fait que les gens qui travaillent,
00:57:54 si j'ose dire, à côté de la loi et du règlement, voient rarement les sanctions.
00:57:58 Merci.
00:57:59 On va s'interrompre à nouveau, on reviendra pour parler d'un sujet qui a été abordé
00:58:03 par le chef de l'État lui-même aujourd'hui, c'est la fin de vie, avec un projet de loi
00:58:07 pour avancer sur cette question, a priori, qui sera présentée à l'été, enfin à la
00:58:13 fin de l'été 2023.
00:58:14 On reviendra aux principales annonces d'Emmanuel Macron, à tout à l'heure.
00:58:17 Pour la dernière partie de notre émission, on va parler de la fin de vie ou l'éternel
00:58:25 débat.
00:58:26 Le président recevait des membres de la Convention citoyenne et il a annoncé à l'issue de
00:58:32 cette concertation une loi à l'horizon de la fin de l'été 2023 pour tenter d'avancer
00:58:38 quelque peu sur ces questions.
00:58:40 Les enjeux détaillés par Maëva Lamy.
00:58:42 Un discours et une annonce forte, Emmanuel Macron dit vouloir un projet de loi sur la
00:58:49 fin de vie d'ici la fin de l'été.
00:58:52 Je demande au gouvernement de mener une œuvre de co-construction sur la base de cette référence
00:58:58 solide qui est celle de la Convention citoyenne.
00:59:01 Je souhaite que ce travail permette de bâtir un projet de loi d'ici à la fin de l'été
00:59:05 2023.
00:59:06 Concernant l'aide active à mourir, c'est-à-dire le suicide assisté ou l'euthanasie, la Convention
00:59:11 citoyenne s'y est majoritairement dite favorable.
00:59:14 Pas question toutefois pour Emmanuel Macron de l'ouvrir aux mineurs, ni d'en faire une
00:59:18 réponse à l'isolement social.
00:59:20 Vous insistez à raison pour que jamais une aide active à mourir ne devra être réalisée
00:59:26 pour un motif social, pour répondre à l'isolement qui parfois peut culpabiliser un malade.
00:59:31 L'aporie ou en tout cas l'absence de conclusion sur l'aide active à mourir pour les mineurs
00:59:35 suggère de ne pas ouvrir cette faculté.
00:59:37 Ces quelques lignes rouges me paraissent utilement encadrer l'hypothèse d'un modèle français
00:59:43 de la fin de vie.
00:59:44 Emmanuel Macron a en revanche annoncé vouloir renforcer l'accès aux soins palliatifs avec
00:59:49 un plan décennal.
00:59:51 Il rejoint ainsi la position de la Convention qui recommande des améliorations.
00:59:55 Il nous faudra donc avancer dans les prochaines semaines pour mieux garantir l'égalité d'accès
01:00:02 et développer la prise en charge des soins palliatifs.
01:00:04 Cela signifie adapter les réponses en fonction des publics et des lieux, mieux intégrer
01:00:11 à l'hôpital les soins palliatifs dans le parcours de soins, former les professionnels.
01:00:16 C'est désormais au parlementaire de travailler sur un projet de loi en s'appuyant sur les
01:00:21 propositions de la Convention citoyenne.
01:00:23 Edouard Dorian-Sipel, la séquence politique est-elle propice pour lui pour s'atteler
01:00:28 à ce genre de sujet ?
01:00:30 La question de la fin de vie est une question très importante.
01:00:35 Je pense qu'il est temps qu'on avance en ce sens, qu'on facilite les choses pour
01:00:41 une réforme qui à mon avis est la marque d'une grande civilisation, d'être attentif
01:00:46 à la fin de la vie, de permettre à ceux qui le souhaitent d'arriver à leur mort
01:00:53 comme ils le souhaitent, au moment où ils le souhaitent.
01:00:55 Et d'être attentif aussi aux soins palliatifs, à mettre plus d'humanité dans ce dernier
01:01:01 moment de la vie.
01:01:02 Je crois que c'est important et c'est important de le faire dans un dialogue, dans un respect,
01:01:07 parce qu'on peut concevoir que c'est une question qui est délicate pour les Français,
01:01:12 pour tout le monde, et accepter la diversité des points de vue.
01:01:15 Donc je pense que c'est important d'y avancer et j'espère qu'on arrivera vraiment à
01:01:21 le faire du point de vue de la loi dans les semaines qui viennent.
01:01:23 Gabriel Cluzel, faut-il à nouveau légiférer ? C'est-à-dire que la loi Leonetti ne suffit
01:01:28 plus aujourd'hui ?
01:01:29 Non mais le problème il est tout autre, on sait très bien qu'il est politique.
01:01:32 Là, on a dit à Emmanuel Macron, bon t'as donné des gages à la droite avec la réforme
01:01:37 des retraites, maintenant faut que je donne…
01:01:38 Coup de balancier.
01:01:39 C'est le « en même temps », un coup à gauche, le sociétal c'est facile, ça
01:01:41 mange pas de pain.
01:01:42 Donc l'euthanasie.
01:01:43 En réalité, les gens ont peur de la mort, c'est normal, nous avons tous peur de la
01:01:48 mort, c'est quand même l'inconnu, l'absolu.
01:01:52 Et moi j'ai très peur de la dialectique autour de l'euthanasie parce qu'on nous
01:01:56 parle de droit à mourir dans la dignité.
01:01:59 Alors pardon, les générations qui nous ont précédées sont mortes dans la dignité,
01:02:02 je trouve que c'est affreux comme expression parce que l'euthanasie c'est pas la mort
01:02:06 dans la dignité, il y a des gens qui vont au bout de leur vie dans la dignité et on
01:02:11 n'a pas besoin d'euthanasie.
01:02:12 Pour ça, je crois que ce qui est important c'est surtout de faire en sorte que les
01:02:14 gens ne souffrent pas.
01:02:16 Et ce que nous explique les citoyens…
01:02:17 Mais il n'y a pas un problème sur ça, sur les soins palliatifs dans le pays.
01:02:20 Le vrai sujet ce sont les soins palliatifs.
01:02:22 Vous savez, on a parlé il y a quelques années de droit opposable au logement, c'est passé,
01:02:25 il devrait y avoir le droit opposable aux soins palliatifs, chacun devrait avoir droit
01:02:29 aux soins palliatifs.
01:02:30 On sait aujourd'hui que tous ceux qui ont vu mourir leurs parents, leurs grands-parents
01:02:35 dans une unité de soins palliatifs ont été extrêmement satisfaits, ils ont eu une mort
01:02:39 apaisée.
01:02:40 Et c'est cela qui est important.
01:02:41 Moi ce que je trouve tout à fait malhonnête, si vous me permettez, dans le discours d'Emmanuel
01:02:45 Macron, c'est qu'il dit "on va mettre des garde-fous", c'est toujours comme
01:02:47 ça.
01:02:48 Il dit "on va mettre des garde-fous", c'est toujours comme ça.
01:02:49 Il est pas interdit de voir ce qui s'est passé dans les autres pays.
01:02:51 En Belgique, ça a commencé comme ça.
01:02:53 On ouvre une boîte de Pandore et puis aujourd'hui, il y a les souffrances psychologiques qui
01:02:57 rentrent en ligne de compte.
01:02:59 Donc on arrive à une situation où il y a des jeunes filles de 23 ans qui demandent
01:03:01 l'éthanasie et qui l'obtiennent.
01:03:03 Donc on voit que les soignants sont extrêmement réticents et je crois qu'on doit les écouter
01:03:08 parce que ce sont eux qui sont aux premiers chefs concernés par cette question.
01:03:12 Jean-Claude, la préservation de la vie générationnelle aussi, il faut faire attention à ne pas
01:03:17 tomber dans le grand n'importe quoi parce qu'il y a un débat philosophique aussi.
01:03:21 C'est, au-delà du débat sur la souffrance, un débat de philosophie et de l'idée qu'on
01:03:25 se fait de la vie et de la mort.
01:03:26 Moi j'ai du mal avec ce dossier.
01:03:29 J'espère que l'explication de ma camarade Gabrielle Eteronnet n'est pas la bonne, une
01:03:36 fois à droite, une fois à gauche, parce que tout de même l'euthanasie mérite sans
01:03:41 doute une réflexion qui soit pas seulement une réflexion politique.
01:03:45 Cela étant, je crois que je suis contre le suicide assisté, mais je demande encore
01:03:51 à regarder, à écouter et à voir ce qui va se passer entre l'Assemblée nationale,
01:03:57 le Sénat et puis les gens de la Convention qui ont semble-t-il bien travaillé et qui
01:04:01 ont élaboré un certain nombre de pistes.
01:04:03 On verra ce qu'on dira de la représentation nationale.
01:04:05 C'est à elle de décider ce que doit être, entre guillemets, la fin de vie dans notre
01:04:10 pays.
01:04:11 Mais aller à l'hôpital ou être à l'hôpital et dire aux médecins "j'en ai marre, ça
01:04:16 suffit, faites-moi une piqûre que je n'entends plus parler de rien", c'est pas acceptable.
01:04:22 Et je pense que les médecins, pour 99% d'entre eux, ne l'accepteront pas.
01:04:27 Les soins palliatifs, oui, tu as évidemment raison, il y a d'ailleurs dans beaucoup d'hôpitaux
01:04:33 ou ailleurs d'établissements de santé où on pratique en effet, on regarde et puis on
01:04:38 arrête les soins palliatifs et la personne s'en va tranquillement.
01:04:42 Mais dire, installer un suicide assisté avec sa réglementation, les bornes, comme tu disais,
01:04:49 à droite à gauche, on fait ça ici, on fait ça là, ça me paraît un chemin extrêmement
01:04:54 dangereux.
01:04:55 Il y a un avis qu'on voulait vous faire partager parce qu'il nous a semblé assez intéressant,
01:04:58 c'est celui de Jean-François Delfraissy à la sortie de la rencontre.
01:05:01 Une culture française qui est différente parce qu'elle est à la fois pour nos antécédents,
01:05:08 nos antécédents religieux, la position de nos médecins, etc.
01:05:11 Voilà, on va regarder ce qui est ailleurs et puis on verra comment on construit, je
01:05:19 dirais, ce qui pourrait être une évolution de la loi.
01:05:21 En particulier, je m'arrêterai là sur le sujet précis, est-ce qu'on continue à confier
01:05:26 la fin de vie à l'ensemble de soignants et du corps médical comme on l'a fait jusqu'à
01:05:31 maintenant ? Ou au contraire, est-ce qu'on ouvre un peu la porte sur le rôle du milieu
01:05:37 associatif ?
01:05:38 C'est intéressant ce qu'il dit sur les milieux associatifs, c'est quelque chose qu'il faut
01:05:43 creuser.
01:05:44 Ainsi d'ailleurs que la spécificité française, vous comprenez ce qu'il veut dire par là ?
01:05:47 Oui, je comprends ce que dit M. Delfraissy et je crois que c'est juste de l'ouvrir au
01:05:53 monde associatif mais d'ouvrir la discussion surtout.
01:05:56 Je crois que vraiment on peut améliorer les choses du point de vue de la loi par rapport
01:05:59 à la loi actuelle, qui est la loi Leonetti.
01:06:02 On peut mettre plus de respect et de dignité pour cette fin de vie que certains peuvent
01:06:09 vouloir ou parfois que les patients ne peuvent pas avoir la condition même de vouloir parce
01:06:13 que franchement, le suicide, si on veut se suicider, on se suicide.
01:06:16 Mais la difficulté est que les personnes qui sont dans une fin de vie, qui veulent en
01:06:21 finir non plus les moyens physiques, de le faire eux-mêmes.
01:06:23 Je crois qu'il faut à la fois essayer d'avancer sur cette question, il faut aussi bien entendu
01:06:29 mettre des gardes-fous parce que vous comprenez bien qu'améliorer les conditions de fin
01:06:33 de vie, ce n'est pas favoriser les comportements suicidaires.
01:06:36 On sait très bien que ça existe et ça je pense que la société doit être très attentive
01:06:41 et le corps médical aussi.
01:06:42 Quand quelqu'un vient et qui dit "ben voilà, je voudrais en finir parce que j'en peux plus",
01:06:46 quelle que soit la situation, la première chose que la société et ceux qui l'entourent
01:06:50 doivent faire, c'est d'essayer de faire peut-être changer d'avis si c'est possible, de comprendre,
01:06:55 de l'accompagner dans tous les sens.
01:06:56 Ce n'est pas open bar, c'est une question sérieuse, mais je pense que vraiment on peut
01:07:00 l'améliorer de manière très concrète par la loi, mais il faut le faire dans un dialogue
01:07:04 ouvert, serein, respectant toutes les sensibilités.
01:07:07 C'est Jean-Philippe Tanguy pour l'ORN qui dit "nous on est pour un référendum".
01:07:11 L'ORN qui a tendance à convoquer le peuple un peu sur tout, réforme des retraites, référendum,
01:07:17 mais est-ce qu'il faut convoquer le peuple sur toutes ces décisions sociétales qui
01:07:22 touchent à notre société ? Ou c'est pas au fond, c'est un sujet trop sensible pour
01:07:28 qu'on fasse une question binaire ?
01:07:30 J'imaginais la campagne.
01:07:32 Je ne sais pas si c'est une bonne idée ou pas, ce qui est certain c'est qu'ériger
01:07:37 cette convention citoyenne comme si elle était un nouveau parlement me paraît problématique.
01:07:44 On va s'appuyer sur des résultats qui d'ailleurs ne sont pas aussi clairs que la conclusion
01:07:50 ne veut bien le dire.
01:07:51 On va s'appuyer sur la conclusion et on va se dire "les Français sont pour".
01:07:55 C'est vrai que de façon générale, aujourd'hui il y a une rupture entre nos gouvernants et
01:07:59 les Français, sur l'euthanasie ou sur autre chose, mais en tout cas le référendum il
01:08:04 va falloir à un moment réfléchir parce que peut-être que ça permettrait d'éteindre
01:08:11 un certain nombre de crispations.
01:08:13 Sur ce sujet-là, je crois qu'il y a une question, je ne sais pas ce qui m'inquiète,
01:08:19 c'est que je ne sais pas si le chef de l'État a une vision, je n'ai pas l'impression.
01:08:23 Je suis plus pessimiste que mon voisin, j'ai l'impression qu'il n'a pas de vision.
01:08:28 Ce qui me semble c'est répondre à la question, vous souffrez, que ce soit des souffrances
01:08:32 physiques ou morales, on n'a pas d'autre solution que de vous aider à mourir, ça
01:08:37 me paraît profondément délétère.
01:08:39 Je vais vous dire quelque chose d'instinctif, quand quelqu'un se jette à l'eau, vous
01:08:43 parliez de suicide, quand quelqu'un se jette à l'eau, là vous voyez récemment il y
01:08:46 a un honnête génère, je ne sais pas si vous l'avez vu, qui a sauvé sa femme de
01:08:49 ménage qui se jette dans la tête.
01:08:50 L'instant c'est d'aller les sauver.
01:08:51 Elle souffrait de souffrances indissibles et insupportables, suffisamment insupportables
01:08:56 qu'elle ait envie de mourir.
01:08:57 Eh bien il l'a retenue et tout le monde se dit c'est génial, alors pourquoi pas faire
01:09:01 la même chose avec des gens avec de grandes souffrances morales sur la face.
01:09:03 Si on refait un dom, qu'est-ce que ça aurait donné si François Mitterrand et M.
01:09:08 Badinter avaient mis la peine de mort au référendum ? Je ne suis pas sûr du résultat.
01:09:11 Merci à tous les trois de m'avoir accompagnée tout au long de cet après-midi.
01:09:14 Bien sûr c'est punchline maintenant, votre rendez-vous de début de soirée avec Laurence
01:09:17 Ferrari.
01:09:18 Je vous dis à demain, 15h30, 90 minutes d'info.
01:09:20 A bientôt.
01:09:20 ...

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