90 Minutes Info du 11/05/2023

  • l’année dernière
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour et bienvenue à tous qui nous rejoignez sur CNews cet après-midi.
00:00:04 90 minutes info, le débat c'est dans un tout petit instant.
00:00:07 Le temps de prendre connaissance des principaux titres de l'actualité avec Adrien Spiteri.
00:00:11 Bonjour Adrien.
00:00:12 Bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:00:16 La proposition de loi d'abrogation de la réforme des retraites sera débattue en commission à l'Assemblée nationale le 31 mai
00:00:23 avant son examen dans l'hémicycle le 8 juin.
00:00:26 Elle est présentée par le groupe des députés Eliott, selon la Première Ministre Elisabeth Borne.
00:00:31 Cette proposition de loi est, je cite, "irresponsable".
00:00:35 La surpopulation carcérale atteint des records en France.
00:00:38 Dominique Simono, contrôleur des prisons, interpelle le gouvernement dans son rapport annuel.
00:00:44 Au 1er avril, il y avait 73 080 détenus pour 60 000 places.
00:00:49 899, le taux d'occupation à moyen atteint 142% dans les maisons d'arrêt.
00:00:55 Et puis une explosion fait un blessé à Milan.
00:00:58 A l'origine, une bouteille d'oxygène transportée par un camion.
00:01:01 L'explosion a eu lieu en fin de matinée dans le quartier de Porta Romana.
00:01:05 Une dizaine de véhicules, deux appartements et une pharmacie ont été fortement endommagés.
00:01:10 Et c'est à la une de l'actualité.
00:01:14 Une femme de 43 ans tombée sous les balles de trafiquants de drogue à Marseille.
00:01:18 Sans doute n'avait-elle rien à voir avec les points de deal de la cité où elle résidait.
00:01:25 Une nouvelle fusillade sur Marseille, une énième fusillade sur Marseille
00:01:29 avec une nouvelle victime, une dame de 43 ans qui,
00:01:34 semblerait-il, serait une victime collatérale, n'aurait pas été visée au départ par les coups de feu.
00:01:41 Nous parlerons aussi du ministre de l'Éducation, Pape Ndiaye,
00:01:44 qui veut plus de mixité sociale dans les écoles catholiques sous contrat,
00:01:47 mais qui renonce a priori à des mesures contraignantes.
00:01:50 Les détails dans cette édition.
00:01:52 Et puis, nous parlerons de ce maire de Saint-Brévin qui a préféré démissionner
00:01:56 plutôt que subir des représailles après le projet de déplacer,
00:01:59 près d'une école, le centre d'accueil de demandeurs d'asile.
00:02:02 Dernièrement, il a vu sa maison incendiée, sans netro,
00:02:05 désormais pour Yannick Moresse, qui a reçu beaucoup de soutien.
00:02:09 Il prend une décision qui n'est de fait pas son choix.
00:02:12 Il prend une décision sous la contrainte à cause des menaces qu'il a reçues
00:02:16 et de l'incendie, vous l'avez dit,
00:02:18 dont son propre domicile a été la cible.
00:02:22 Et pour m'aider à commenter tout cela,
00:02:26 pour m'accompagner cet après-midi, je reçois Céline Pina.
00:02:29 Bonjour Céline, de retour parmi nous.
00:02:31 Je rappelle que vous êtes essayiste.
00:02:32 Merci d'être là.
00:02:33 Bonjour Jonathan Sixon.
00:02:34 Bonjour Nelly.
00:02:34 On a eu chez Causeur, dont vous nous avez apporté le tout dernier numéro
00:02:38 avec à la une ce mois-ci, Marlène Schiappa et ce titre,
00:02:42 "Schiappa, la chipie".
00:02:45 On en prendra bien sûr connaissance.
00:02:46 Bonjour Karim Zeribji.
00:02:47 On est ravis de vous revoir également sur ce plateau.
00:02:49 Alors, je vous le disais à l'instant,
00:02:51 l'actualité nous plonge à nouveau dans l'enfer de la drogue à Marseille
00:02:55 et ses conséquences dramatiques,
00:02:56 puisqu'une femme d'une quarantaine d'années a été tuée par balle
00:02:59 dans la nuit de mercredi à jeudi,
00:03:01 dans une cité toute proche d'un point de deal assez connu des Marseillais,
00:03:05 un point de vente de drogue très disputé.
00:03:08 Alors, jusqu'ici, c'est vrai qu'aucun lien n'a pu être établi
00:03:11 avec un quelconque trafic,
00:03:12 cette victime n'étant pas du tout connue des services de police.
00:03:15 On va peut-être écouter Rudi Mada à ce sujet.
00:03:19 Une nouvelle fusillade sur Marseille,
00:03:21 une énième fusillade sur Marseille avec une nouvelle victime,
00:03:26 une dame de 43 ans qui,
00:03:29 semblerait-il, serait une victime collatérale,
00:03:32 n'aurait pas été visée au départ par les coups de feu
00:03:35 puisque des individus se sont rendus en véhicule
00:03:40 dans un quartier de Marseille,
00:03:42 la traverse des Vieux Moulins,
00:03:43 ont fait feu sur une personne qui apparemment est visée,
00:03:46 mais l'enquête le déterminera.
00:03:48 Et cette personne de 43 ans, cette dame de 43 ans,
00:03:53 a pris une balle perdue au niveau de la tête,
00:03:56 y laissant la vie quelques minutes après.
00:03:59 Et pour aller plus loin sur cette question,
00:04:00 nous sommes en ligne avec Sébastien Gré-Noronc,
00:04:03 qui est secrétaire départemental Allianz pour les Bouches de Rhône.
00:04:05 Merci d'être en notre compagnie.
00:04:07 Alors, évidemment, on en est toujours à commenter ces bilans
00:04:11 qui s'alourdissent semaine après semaine,
00:04:12 sauf que là, on franchit encore un cap.
00:04:14 Jusqu'ici, on avait l'impression quand même
00:04:15 qu'on en était au stade des règlements de compte,
00:04:18 ce qui est toujours évidemment dommageable pour les familles.
00:04:20 Mais là, il semblerait que ce soit une victime collatérale.
00:04:23 Est-ce que vous avez d'autres informations
00:04:24 concernant ce qui s'est passé ?
00:04:26 Alors, des informations très précises.
00:04:29 Effectivement, il faut toujours rester prudent
00:04:30 quand une enquête est initiée.
00:04:33 En tout cas, ce qui est quasiment certain,
00:04:37 c'est qu'il s'agit d'une victime collatérale.
00:04:39 Il semblerait, des premiers renseignements à ma possession,
00:04:41 que cette dame, qui est une maman de plusieurs enfants,
00:04:44 de cinq enfants, je crois,
00:04:46 se sortait ou se rendait un anniversaire
00:04:49 au sein de la cité, et qu'elle était dans sa voiture.
00:04:53 Alors, je ne sais pas si elle arrivait
00:04:54 ou elle partait de l'anniversaire.
00:04:56 En tout cas, de copte, des premiers renseignements.
00:04:59 Ce n'est pas elle qui était visée.
00:05:01 Elle n'avait absolument aucun lien avec le trafic.
00:05:04 Elle aurait eu la malchance,
00:05:05 on m'a toujours parlé au conditionnel,
00:05:06 mais c'est quasi certain,
00:05:08 de se trouver là au mauvais moment,
00:05:10 quand les individus sont arrivés armés,
00:05:13 lourdement armés, au niveau du point de deal.
00:05:17 Elle était stationnée à côté du bloc en question,
00:05:20 et elle aurait pris cette balle dans la tête
00:05:22 de manière complètement collatérale.
00:05:25 Oui, c'est preuve que les trafiquants
00:05:28 qui sont lourdement armés ne font pas de quartier.
00:05:30 C'est-à-dire qu'ils ne discernent pas du tout
00:05:32 ce qui se passe autour d'eux,
00:05:33 et ils n'en ont rien à faire des victimes éventuelles.
00:05:37 J'aimerais qu'on parle aussi de la situation particulière
00:05:40 de ce quartier dont je disais que c'était un point de deal
00:05:42 assez disputé.
00:05:44 Preuve qu'en ce moment, la guerre des clans,
00:05:46 la guerre des cartels de la drogue,
00:05:49 fait rage dans ces cités nord de Marseille ?
00:05:53 Oui, tout à fait.
00:05:54 On a plusieurs clans, notamment deux clans
00:05:56 qui sont plus ou moins identifiés.
00:05:59 Bien évidemment, il faut toujours parler prudemment
00:06:02 quand il y a des enquêtes,
00:06:03 et malheureusement, on en connaît quasiment tous les jours.
00:06:06 En tout cas, cette guerre fait rage.
00:06:08 On se rend coup pour coup,
00:06:09 sauf que ce ne sont pas des coups de poing,
00:06:10 mais ce sont des fusillades avec des armes de guerre.
00:06:14 Et effectivement, la guerre des territoires s'accentue,
00:06:17 puisque c'est quasiment tous les jours,
00:06:19 je n'en fabule pas en employant le terme "tous les jours",
00:06:22 voire plusieurs fois par soir,
00:06:25 très souvent dans les quartiers nord,
00:06:27 mais pas exclusivement,
00:06:28 dans les quartiers nord de la ville de Marseille.
00:06:30 Effectivement, ces réseaux sont plus que déterminés.
00:06:33 Encore une fois, on le répète,
00:06:34 ça génère tellement d'argent,
00:06:35 et la guerre des territoires est telle
00:06:38 que la violence est de plus en plus accrue,
00:06:42 et ils n'ont plus peur de rien.
00:06:43 Alors après, pour répondre à votre question
00:06:45 sur cette balle perdue, je dirais,
00:06:48 voilà, encore une fois,
00:06:49 on a plusieurs types d'assassins, de criminels,
00:06:52 puisqu'il ne faut pas avoir peur des mots,
00:06:53 au-delà des trafiquants, ce sont des criminels.
00:06:55 C'est qu'on a tout type,
00:06:56 on a des gens qui ne sont pas tout chevronnés à l'exercice,
00:06:59 qui ne savent même pas utiliser une arme
00:07:01 telle qu'un Kalashnikov,
00:07:02 et forcément, avec le recul,
00:07:05 et le mode rafale, ça devient un arrosoir.
00:07:09 Et de ce fait, quelqu'un qui n'est pas rompu à l'exercice
00:07:13 peut tirer un petit peu n'importe où,
00:07:15 et c'est à mon avis ce qui s'est passé avec le drame.
00:07:19 Alors, vous restez avec nous,
00:07:20 parce qu'on en viendra peut-être au bilan des saisies également.
00:07:23 On sait que les pouvoirs publics
00:07:25 voulaient mettre le paquet sur Marseille.
00:07:26 Il y avait ce plan assez ambitieux,
00:07:29 ces points de deal dont a beaucoup parlé,
00:07:30 notamment Gérald Darmanin,
00:07:31 mais également Emmanuel Macron,
00:07:34 puisqu'il s'est rendu dans la cité fosséenne à plusieurs reprises
00:07:36 en disant "on va mettre le paquet,
00:07:37 on va faire un plan d'attaque ambitieux
00:07:40 pour la cité fosséenne".
00:07:41 Karim, c'est votre ville.
00:07:43 Là, vraiment, on franchit, je le disais,
00:07:45 un nouveau stade dans la violence,
00:07:47 c'est-à-dire que maintenant,
00:07:48 on n'ose plus sortir de chez soi
00:07:50 pour aller vaquer à ses occupations.
00:07:52 Cinq enfants, on imagine le deuil,
00:07:55 la terreur qui s'est emparée de cette famille aujourd'hui.
00:07:57 Oui, c'est dramatique,
00:07:58 et à chaque meurtre,
00:07:59 on ne peut dire malheureusement que cela,
00:08:04 saluer le travail des policiers quand même,
00:08:07 parce qu'ils sont présents sur le terrain,
00:08:09 rendre hommage aux victimes,
00:08:11 mais ça ne peut pas durer.
00:08:12 Je veux dire, on ne peut pas sans arrêt
00:08:13 être dans les hommages, dans l'émotion.
00:08:17 Il va falloir qu'à un moment donné,
00:08:18 on se donne les moyens,
00:08:19 avec une volonté politique affichée,
00:08:21 de l'État, des collectivités,
00:08:23 de tous les acteurs,
00:08:24 quelles que soient les sensibilités politiques,
00:08:26 de pouvoir éradiquer ce phénomène.
00:08:28 On a passé un cran aujourd'hui.
00:08:30 Avant, les délinquants, les gangsters,
00:08:33 à la tête de ces réseaux, se tuaient entre eux.
00:08:35 Aujourd'hui, on le voit de plus en plus,
00:08:37 il y a des victimes collatérales.
00:08:38 Ils tirent dans le tas, comme on dit.
00:08:39 C'est le signe aussi que les tirs sont nourris.
00:08:40 Mais ils n'en ont que faire.
00:08:43 C'est l'arbitre d'équipe, 63 ans,
00:08:45 donc avant cette dame,
00:08:47 qui avait été touchée dans le quartier de la Busserine,
00:08:49 qui est grand-père,
00:08:51 qui était connu du milieu associatif,
00:08:52 quelqu'un sans problème,
00:08:53 famille respectable,
00:08:55 qui a été tué dans un snack.
00:08:57 Je veux dire, ça devient de la folie.
00:09:00 Vous vous rendez compte que cette femme
00:09:01 partait à un anniversaire ?
00:09:03 Elle est mère de famille, de cinq enfants.
00:09:05 Je veux dire, mais où va-t-on ?
00:09:06 Ce n'est plus la France.
00:09:07 On est au Mexique, là.
00:09:09 C'est digne des gangs mexicains
00:09:12 qui se permettent d'arroser
00:09:14 de la Kalachnikov partout et à tout moment.
00:09:17 Aujourd'hui, ça touche les quartiers de Marseille.
00:09:19 On va se réveiller quand ?
00:09:20 Quand ça va toucher le cœur du centre-ville au Vieux-Port ?
00:09:23 Quand on va toucher quoi ?
00:09:24 Des gens pour lesquels on va se dire
00:09:26 "ben là, cette fois-ci, on va mettre le paquet".
00:09:28 Ça a déjà été le cas,
00:09:28 souvenez-vous, il y a quelques semaines,
00:09:30 on a commenté aussi un règlement
00:09:31 sur les produits à la Joliette.
00:09:33 Oui, Joliette, deuxième arrondissement.
00:09:34 Mais à un moment donné,
00:09:36 ça va...
00:09:37 Je veux dire, cette gangrène du crime,
00:09:41 parce que c'est du crime aujourd'hui
00:09:42 dont il faut parler.
00:09:43 Il faut arrêter,
00:09:44 ce n'est plus le trafic de stup',
00:09:45 c'est devenu des bandes criminelles
00:09:48 qui s'affrontent entre elles.
00:09:49 Et quand le ministre de l'Intérieur
00:09:51 nous dit simplement qu'il se passe cela
00:09:52 parce qu'on les dérange,
00:09:53 il faut arrêter de nous raconter des histoires.
00:09:56 Donc, c'est des guerres de clans.
00:09:57 Il y a aujourd'hui,
00:09:59 ça a été dit par le syndicaliste
00:10:01 qui connaît bien le terrain,
00:10:02 qui connaît bien la réalité,
00:10:03 il y a des bandes qui s'affrontent.
00:10:05 Et ces bandes qui s'affrontent,
00:10:06 elles s'affrontent parce que le terrain
00:10:09 n'est pas suffisamment occupé au quotidien.
00:10:11 Il est occupé !
00:10:12 La CRS 8 à Marseille vient,
00:10:13 il y a 200 bonhommes,
00:10:14 ils occupent un quartier
00:10:16 pendant 48 heures, 72 heures, une semaine.
00:10:18 Ça se calme.
00:10:19 Une fois qu'ils repartent, ça repart.
00:10:21 Donc, après, la PJ fait un travail de fond,
00:10:23 c'est un travail d'enquête.
00:10:24 Donc, il faut saluer.
00:10:25 Parce qu'hier, par exemple, au Mureau,
00:10:26 ce n'est pas Marseille,
00:10:27 mais la drogue est partout,
00:10:28 c'est deux tonnes et demie qu'ils ont arrêtées.
00:10:30 Mais moi, ce que je voudrais,
00:10:31 c'est qu'il y ait un grand plan
00:10:33 qui puisse à la fois travailler
00:10:34 sur les aspects de l'éducation,
00:10:36 le retour des services publics,
00:10:37 mais pas des services publics faibles,
00:10:39 des services publics avec une autorité républicaine.
00:10:41 Et que de l'autre côté,
00:10:42 avec ce retour des services publics,
00:10:44 santé, formation, insertion, emploi,
00:10:47 on ait une police nationale
00:10:48 qui soit là au quotidien,
00:10:50 7 jours sur 7, nuit des jours.
00:10:52 Toutes les opérations ponctuelles
00:10:54 ne serviront à rien.
00:10:55 Jonathan Cixous, et on sombra bien sûr
00:10:57 pour Sébastien Gréneau dans un instant,
00:10:58 sur ces opérations ponctuelles.
00:10:59 Il faut reprendre la maîtrise du terrain,
00:11:01 mais c'est-à-dire de manière durable,
00:11:02 s'implanter,
00:11:04 ne pas faire des opérations coup de poing,
00:11:05 comme on dit un peu vulgairement
00:11:07 dans le jargon policier,
00:11:10 mais vraiment l'accompagner
00:11:12 d'autres systèmes de veille,
00:11:14 d'une certaine manière,
00:11:15 parce que reprendre le terrain
00:11:17 sur le plan aussi associatif, éducatif,
00:11:19 ça veut dire contrôler aussi
00:11:22 et empêcher le travail de ces malfrats,
00:11:25 d'une certaine manière.
00:11:26 Veille, vous avez raison d'employer ce terme Nelly,
00:11:28 j'ajouterais constance
00:11:30 qu'il y ait effectivement
00:11:31 une présence continue
00:11:33 de l'autorité de l'État
00:11:34 dans ces territoires.
00:11:36 C'est intolérable d'entendre parler
00:11:37 de guerre de territoire
00:11:39 sur le sol français.
00:11:40 La République doit être présente
00:11:43 et imposée partout.
00:11:45 C'est la loi, c'est notre État
00:11:47 et sa grandeur.
00:11:49 Il est intolérable là aussi,
00:11:51 je me répète, de devoir
00:11:54 faire ce constat d'impuissance.
00:11:55 Vous parliez du grand plan
00:11:56 d'Emmanuel Macron tout à l'heure,
00:11:57 c'est plus d'un milliard d'euros
00:11:58 qui vont être dégagés
00:12:00 pour Marseille,
00:12:01 des infrastructures,
00:12:02 désengorger ces fameux quartiers nord,
00:12:04 entre autres,
00:12:05 en créant des lignes de RER, etc.,
00:12:07 qui amèneront ces populations
00:12:08 dans le centre-ville notamment.
00:12:10 On sait généralement ce que peut produire
00:12:13 comme effet des lignes de RER.
00:12:16 Et c'est effrayant de voir finalement
00:12:19 qu'un État fort ne l'est pas
00:12:21 quand il y a de telles situations
00:12:23 sur le terrain,
00:12:24 car il m'avait parfaitement raison
00:12:26 de souligner que cette
00:12:27 mère de famille se rendait à un anniversaire.
00:12:29 Quand on entend ce type de situation,
00:12:32 j'ai toujours une pensée
00:12:33 pour les habitants de ces quartiers.
00:12:34 C'est une population qui est
00:12:36 prise en étau, qui est prise en otage,
00:12:38 qui vit dans des quartiers très difficiles,
00:12:40 dans des conditions matérielles
00:12:42 parfois indignes.
00:12:43 Et en plus, vous manquez de vous faire tuer
00:12:45 quand vous sortez de chez vous.
00:12:46 C'est intolérable.
00:12:47 Sébastien Gréneron, ça va ?
00:12:49 Au-delà de la question
00:12:50 des moyens stratosensus,
00:12:51 c'est-à-dire que ce n'est pas juste
00:12:52 une question d'effectifs,
00:12:53 d'action ponctuelle,
00:12:55 comme le disait, écrivait bien Karim.
00:12:56 En fait, on y va,
00:12:58 on occupe le terrain quelques temps
00:12:59 et puis on repart.
00:13:00 Comment on fait, à votre sens,
00:13:01 pour établir l'autorité,
00:13:03 d'abord de l'État que vous incarnez,
00:13:05 mais aussi une forme d'autorité,
00:13:08 j'allais dire, morale,
00:13:09 de la part de ceux qui font société aussi,
00:13:13 qui permettent aux enfants
00:13:14 d'aller à l'école de manière pérenne,
00:13:17 aux gens de pouvoir sortir de chez eux ?
00:13:19 Pour vous, qui voyez quand même
00:13:20 la réalité de ce terrain,
00:13:22 comment on fait pour parvenir à ça ?
00:13:23 Au-delà de voir des policiers
00:13:25 lourdement armés pour rétablir les choses.
00:13:27 Oui, écoutez, je vais reprendre,
00:13:34 je suis entièrement d'accord
00:13:34 avec les propos tenus par...
00:13:36 Alors, la connexion,
00:13:39 on a un petit problème de connexion,
00:13:40 on va essayer de la rétablir
00:13:41 et de vous reprendre derrière.
00:13:43 Céline, même question, au fond,
00:13:44 ça, c'est un peu un domaine
00:13:45 que vous maîtrisez.
00:13:47 Comment on fait pour que ça redevienne
00:13:49 une agora normale
00:13:50 où les gens peuvent vivre sereinement ?
00:13:52 Déjà, peut-être qu'on règle
00:13:53 la question des doctrines,
00:13:55 parce que quand on est sur le terrain,
00:13:58 tout le monde est d'accord
00:13:59 au moment où il y a un drame
00:14:01 comme cette jeune femme
00:14:02 qui est assassinée à cause d'une balle perdue,
00:14:04 pour dire "il faut agir".
00:14:06 Le problème, c'est que parfois,
00:14:07 quand on agit,
00:14:08 et quand on agit contre des trafiquants,
00:14:10 des gens hyper violents
00:14:12 qui se servent de leur mitraillette
00:14:13 comme d'une sulfateuse,
00:14:15 vous pouvez avoir des morts.
00:14:16 Et pas que chez les policiers,
00:14:17 vous pouvez avoir des morts en face.
00:14:19 Et là, en règle générale,
00:14:20 tout se délite,
00:14:21 tout le monde se déballonne.
00:14:22 Vous avez la LFI qui va hurler
00:14:26 aux violences policières
00:14:28 et aux massacres des pauvres gens,
00:14:31 etc.
00:14:33 Je rappelle aussi que c'est bien beau
00:14:35 de vouloir installer des commissariats
00:14:37 dans des zones comme ça,
00:14:38 mais par exemple,
00:14:39 pour avoir travaillé au Mureau,
00:14:40 le commissariat des Mureaux
00:14:41 s'est fait attaquer à l'époque
00:14:43 où on était dans les années 2000-2001,
00:14:45 et ça arrive régulièrement,
00:14:46 des attaques de commissariats.
00:14:48 Donc, vous pouvez très bien mettre
00:14:49 un commissariat quelque part.
00:14:50 Et mettre vos propres policiers
00:14:53 dans une situation impossible.
00:14:55 La réalité, c'est qu'il faudrait
00:14:56 qu'on ait une doctrine ferme,
00:14:57 et c'est qu'il faudrait aussi
00:14:59 que les trafiquants soient bien plus punis.
00:15:01 Par exemple, en Italie,
00:15:02 il y a une loi qui a été faite
00:15:04 et qu'une association
00:15:05 qui s'appelle CRIM ALT,
00:15:06 qui est portée par un monsieur
00:15:07 qui s'appelle Fabri Crisoli,
00:15:09 met régulièrement en avant.
00:15:11 En Italie, si vous n'arrivez pas
00:15:13 à prouver votre enrichissement,
00:15:14 d'où il vient,
00:15:15 eh bien, vos biens sont saisis,
00:15:17 même si on n'est pas dans la capacité
00:15:19 de prouver que vous avez participé
00:15:21 à une entreprise criminelle.
00:15:23 Et c'est à vous de devoir faire la preuve.
00:15:25 Mais ça, ça suppose de légiférer,
00:15:27 on en est loin encore.
00:15:28 Oui, mais soyons honnêtes,
00:15:30 en fait, les choses ne vont pas s'arrêter.
00:15:32 Et ça, c'est pas le mort de trop.
00:15:33 C'est comme Samuel Paty,
00:15:35 c'est une mort atroce,
00:15:36 mais ça n'a pas été le mort de trop
00:15:37 pour l'éducation nationale.
00:15:38 Et là, c'est pareil.
00:15:39 Sébastien Grégoron,
00:15:40 il va falloir aller plus loin,
00:15:41 c'est-à-dire qu'au-delà de vous donner
00:15:42 des moyens pour établir
00:15:43 l'autorité de l'État,
00:15:45 il faut aussi, comme le dit Céline Pinard,
00:15:47 qu'on vous accompagne en légiférant plus durement.
00:15:49 Et puis, il y a toujours la réponse pénale derrière.
00:15:51 On sait que ça aussi, c'est quelque chose
00:15:52 qui vous heurte, vous policier,
00:15:54 parce que parfois, vous avez l'impression
00:15:55 de prêcher dans le désert
00:15:57 ou que vos actions ne sont pas suivies des faits.
00:16:00 Effectivement, je rejoins complètement
00:16:02 les propos de vos différents intervenants,
00:16:05 c'est-à-dire que les problèmes sont multifactoriels.
00:16:07 Effectivement, la ville de Marseille
00:16:09 est devenue très criminogène.
00:16:11 Elle l'a toujours été,
00:16:12 mais c'est de pire en pire.
00:16:13 Après, la police seule, clairement, n'y arrivera pas.
00:16:16 Malgré les efforts qui sont faits
00:16:17 par le gouvernement,
00:16:18 je rejoins M. Zéribi
00:16:20 et vos différents intervenants.
00:16:22 Ce n'est pas en faisant des opérations
00:16:23 coup de poing,
00:16:24 où on va mettre des CRS,
00:16:26 où on va mener une opération
00:16:27 pendant 48 heures dans une cité.
00:16:28 On va déplacer le problème sur la cité voisine
00:16:31 et dès que les CRS sont parties,
00:16:32 les trafiquants se remettent en place.
00:16:35 Non, il y a tout un tas de...
00:16:36 Alors, vous avez parlé de la réponse pénale.
00:16:38 Bien évidemment, je pense qu'il faut légiférer
00:16:40 de manière beaucoup plus ferme.
00:16:42 Votre invité a également mentionné les saisies.
00:16:45 Je pense que c'est l'une des solutions,
00:16:47 donc pas la seule,
00:16:48 où il faudrait systématiquement
00:16:50 taper au portefeuille.
00:16:51 C'est malheureux de parler comme ça.
00:16:53 C'est-à-dire que toute personne
00:16:54 qui est de près,
00:16:55 parce que là, c'est tellement facile,
00:16:56 utilise des véhicules en leasing,
00:16:58 en location,
00:16:58 on ne peut jamais leur saisir
00:16:59 parce qu'ils n'en sont pas propriétaires.
00:17:01 Voilà.
00:17:01 Et encore une fois,
00:17:02 la police n'y arrivera pas seule.
00:17:04 On pourra mettre
00:17:05 10 000 policiers supplémentaires,
00:17:06 même si on en manque
00:17:07 et même si, bien évidemment,
00:17:08 on est toujours en attente de renforts
00:17:11 et de moyens.
00:17:12 La police n'y arrivera pas seule.
00:17:13 C'est tout un système qu'il faut changer.
00:17:15 Dans les sociétés,
00:17:16 il faut remettre de la médiation sociale.
00:17:18 À l'éducation nationale,
00:17:20 il faut accompagner les gens.
00:17:21 Enfin bon, tous les services publics
00:17:22 doivent s'unir auprès de la police
00:17:25 et des services publics
00:17:26 pour pouvoir lutter
00:17:27 de manière plus efficace.
00:17:28 On espère que les 20 milliards
00:17:29 iront à ça et seront affectés aussi à ça
00:17:32 dans le futur.
00:17:33 Restez avec nous quelques instants,
00:17:34 Karim Raqib.
00:17:35 Ça fait plaisir d'entendre
00:17:36 Sébastien Grégoire de Noron,
00:17:37 qui est syndicaliste
00:17:38 et qui n'est pas un laxiste,
00:17:40 qui dit "la police seule ne pourra pas".
00:17:43 Quand j'ai entendu parfois
00:17:45 de la part des élus marseillais,
00:17:47 notamment une,
00:17:48 il faut mettre l'armée.
00:17:49 Mais il faut qu'on arrête
00:17:50 de raconter des histoires.
00:17:51 Le syndicat national des commissaires
00:17:53 a dit "mais c'est une hérésie,
00:17:54 il faut être sérieux,
00:17:55 il faut mettre de la police nationale
00:17:57 durablement installée dans ces quartiers
00:17:59 au quotidien, 7 jours sur 7,
00:18:00 pour sécuriser les populations".
00:18:02 Mais en pendant tout cela,
00:18:03 oui, il faut avoir une action
00:18:05 plus forte sur l'éducation,
00:18:06 une action plus forte sur...
00:18:09 même la fermeté aux familles.
00:18:10 L'éducation, ça ne veut pas dire
00:18:12 être conciliant, être faible.
00:18:14 Il faut être autoritaire.
00:18:15 Et puis, sur la réponse pénale,
00:18:17 moi, je suis quand même sidéré
00:18:19 qu'on n'en vienne pas
00:18:21 avec ce genre de délinquants
00:18:22 à un cumul des peines.
00:18:23 Vous savez, quand un criminel,
00:18:25 il tue quelqu'un,
00:18:26 il est passible de 20 ans.
00:18:27 Il tue 5 personnes,
00:18:29 il est passible de 25 ans.
00:18:31 Je veux dire, aux États-Unis,
00:18:31 il y a un cumul des peines.
00:18:32 Dans d'autres pays, c'est ça,
00:18:33 les peines s'additionnent.
00:18:34 Il reste en prison
00:18:35 quasiment à vie.
00:18:36 Alors, on a aboli la peine de port,
00:18:37 très bien, c'est civilisationnel
00:18:39 mais au moins qu'on protège
00:18:40 la société de gens qu'ont tué
00:18:41 5, 6, 10 personnes
00:18:43 et qu'on les mette en prison à vie,
00:18:44 hors d'état de nuire.
00:18:45 Parce que quand vous prenez
00:18:47 25 ans de prison
00:18:48 et vous en faites 15,
00:18:49 quand vous prenez 20 ans,
00:18:49 vous en faites 10
00:18:50 avec la remise de peine.
00:18:51 Et quand vous prenez des peines
00:18:52 simplement pour le trafic de drogue,
00:18:54 sans crime, c'est 10 ans maximum.
00:18:56 Vous en faites 5.
00:18:57 Et vous trouvez que c'est
00:18:58 une peine ferme
00:18:59 par rapport aux conséquences ?
00:19:01 Donc oui, la justice monnaie
00:19:02 doit s'interroger sur la manière
00:19:03 dont on écarte de la société
00:19:05 des gens qui la mettent en péril
00:19:06 notre société.
00:19:07 Jonathan Six, sur cette idée
00:19:08 du traçage des fonds,
00:19:09 de la provenance des fonds,
00:19:10 c'est une idée à creuser,
00:19:11 selon vous, vous pensez
00:19:12 qu'on peut y parvenir
00:19:14 ou ça vous paraît,
00:19:15 dans le système français actuel,
00:19:16 assez compliqué à mettre en œuvre ?
00:19:18 Non, je ne pense pas.
00:19:19 Parce qu'on a vu, par exemple,
00:19:20 que la saisie des biens
00:19:22 n'était pas une idée folle
00:19:23 et qu'elle a été parfaitement
00:19:24 bien appliquée par les services
00:19:26 des destubs, saisir les voitures,
00:19:28 saisir les bijoux, saisir...
00:19:29 Et qui ensuite sont vendues
00:19:31 aux enchères pour venir
00:19:33 un peu enrichir les caisses de l'État.
00:19:35 Donc ça peut marcher.
00:19:37 C'est comme ça qu'on a fait
00:19:37 tomber Al Capone aux États-Unis.
00:19:39 C'est un certain front de feuille.
00:19:40 C'est un fraud d'office
00:19:41 qu'il ait tombé Al Capone.
00:19:42 Mais le...
00:19:43 Parce qu'on ne pouvait pas...
00:19:44 Enfin, ça rejoint un peu l'esprit.
00:19:45 Mais là, je voudrais rebondir
00:19:46 sur ce que dit Karim,
00:19:47 parce que je me pose
00:19:48 une vraie question.
00:19:49 D'un côté, je suis parfaitement
00:19:51 d'accord, il faut adapter
00:19:52 une réponse pénale plus ferme.
00:19:53 Il faut plus d'écoles,
00:19:54 plus d'enseignement, d'éducation.
00:19:56 Mais d'un côté, tu me dis
00:19:59 que c'est le Mexique.
00:20:00 Or, quand on voit la réponse
00:20:01 au Mexique, c'est l'armée
00:20:03 qui intervient.
00:20:03 Alors, je ne dis pas que c'est...
00:20:05 Mais ça ne marche pas.
00:20:05 Je ne dis pas aux Philippines,
00:20:07 mais aux Philippines, ça marche.
00:20:08 Mais ça ne marche pas.
00:20:09 Je veux dire, aussi,
00:20:09 tirons les enseignements, alors.
00:20:10 Ça ne marche pas au Mexique.
00:20:11 Il y a d'autres pays où l'hyperviolence
00:20:13 est devenue une méthode d'État,
00:20:16 malheureusement.
00:20:16 Mais ça permet aussi de venir
00:20:19 à bout de certains filons
00:20:22 du crime organisé.
00:20:24 Parce qu'on voit bien,
00:20:24 c'est plus un karcher qu'il faut
00:20:25 dans certains de ces banlieues.
00:20:27 C'est un caterpillar
00:20:28 pour tout démembrer.
00:20:31 Or, ce n'est pas malheureusement,
00:20:32 je dis bien malheureusement,
00:20:34 avec une éducation plus approfondie,
00:20:37 un soutien social, qu'on y arrive.
00:20:39 Je le regrette, mais c'est...
00:20:41 Mais on dit depuis le départ
00:20:42 de marcher sur deux jambes.
00:20:43 S'il y a plus d'éducation
00:20:44 de social d'accompagnement,
00:20:46 il faut derrière plus de fermeté
00:20:47 avec une police pérenne.
00:20:48 Moi, encore une fois,
00:20:49 on ne peut pas dire mettons l'armée
00:20:50 si on n'a pas mis la police
00:20:51 de manière pérenne.
00:20:52 Je veux dire, on se raconte
00:20:53 des histoires.
00:20:54 Tentons la police de manière pérenne.
00:20:56 H24, 375 jours, 365.
00:20:58 Si ça ne marche pas,
00:20:59 alors parlons d'autre chose.
00:21:00 Mais là, il ne faut pas des renforts
00:21:01 éphémères de CRS ou de policiers.
00:21:03 Juste un exemple,
00:21:05 et peut-être que ça fera réagir
00:21:06 tout à l'heure Sébastien Grénorance
00:21:07 si il nous reste un petit peu de temps.
00:21:09 Depuis mardi dernier à Nice,
00:21:11 on utilise des drones
00:21:12 pour sécuriser des quartiers
00:21:14 du même type.
00:21:15 Là aussi, ce trafic
00:21:17 du quartier des Moulins
00:21:20 prospère, je veux dire.
00:21:21 Trafic de stupéfiants.
00:21:22 Alors, quels sont les procédés ?
00:21:24 Quels sont les avantages des drones
00:21:25 dans cette situation-là ?
00:21:27 Regardez le reportage
00:21:27 de Stéphanie Ronquier.
00:21:29 À Nice, ces drones ont volé
00:21:32 pour la toute première fois
00:21:33 au-dessus du quartier des Moulins.
00:21:35 Nous avons pu visualiser
00:21:37 les attroupements qui étaient suspects.
00:21:39 Et à un moment donné,
00:21:40 quand nous avons bien compris
00:21:41 le fonctionnement du point de deal,
00:21:43 un top a été donné aux unités
00:21:46 sur le terrain qui sont intervenues.
00:21:48 Et avec l'aide du drone
00:21:50 et du télépilote,
00:21:52 il a pu diriger les effectifs
00:21:54 pour interpeller les individus
00:21:57 mis en creuse.
00:21:58 Neuf personnes ont été interpellées
00:21:59 lors de cette première opération.
00:22:01 Pour sécuriser le quartier,
00:22:03 les policiers vont à présent
00:22:04 se servir quotidiennement
00:22:06 de ce nouvel outil.
00:22:07 Car depuis plusieurs mois,
00:22:09 les trafiquants de stupéfiants
00:22:10 ont investi ces cités.
00:22:12 Les habitants, on avait marre
00:22:14 de cette présence de délinquants,
00:22:15 de cette occupation qui amenait
00:22:17 d'ailleurs des rivalités entre bandes
00:22:21 qui considéraient qu'ils étaient
00:22:22 vraiment maîtres du territoire.
00:22:24 Avec ce procédé de surveillance
00:22:26 et de dissuasion,
00:22:28 de nombreux habitants espèrent
00:22:29 retrouver la sérénité rapidement.
00:22:31 Je crois que ça peut être utile.
00:22:32 Il faut qu'ils arrivent à mettre fin
00:22:34 à tout ce qui se passe.
00:22:35 Ah oui, avant c'était mieux quand même.
00:22:37 Moi ça fait plus de 40 ans que j'habite là,
00:22:39 j'ai jamais vu un bordel pareil.
00:22:40 Prochainement, un autre outil
00:22:42 complétera le dispositif,
00:22:44 des caméras lointaines
00:22:46 de vidéosurveillance
00:22:47 équipées de zooms puissants
00:22:49 pour pouvoir filmer les délinquants
00:22:52 sans se faire en péril.
00:22:53 C'est Basse-Saint-Gréneau-Rouge,
00:22:55 très rapidement, cet exemple au Nissoua,
00:22:57 ça pourrait marcher pour vous ?
00:22:58 Ça vous aiderait grandement
00:22:59 d'avoir et les drones
00:23:00 et ces caméras spécialisées
00:23:01 à votre disposition ?
00:23:02 Bien évidemment, tous les outils
00:23:05 technologiques,
00:23:07 les trafiquants, il faut savoir
00:23:09 qu'ils évoluent avec la technologie.
00:23:10 On a toujours 15 ans de retard,
00:23:11 nous les policiers.
00:23:12 Donc bien évidemment, les drones,
00:23:14 le dispositif de vidéosurveillance,
00:23:17 bien sûr qu'on est pour tous les éléments
00:23:18 qui vont permettre de résoudre,
00:23:20 même si les résultats,
00:23:22 en termes d'élucidation,
00:23:23 il faut quand même le saluer.
00:23:24 Je parle des brigades criminelles
00:23:26 à Marseille, elles sont excellentes.
00:23:27 Les enquêtes sont très compliquées,
00:23:29 la procédure pénale est très lourde.
00:23:30 Donc tous les éléments qui nous permettraient
00:23:32 de réunir des preuves,
00:23:33 et les drones et les vidéosurveillance
00:23:35 en font partie,
00:23:36 seraient bien évidemment des outils
00:23:39 qui pourraient nous faire avancer,
00:23:40 peut-être pas résoudre tous les problèmes,
00:23:41 mais en tout cas nous faire avancer
00:23:43 et nous permettre d'être plus rapides
00:23:44 et plus efficaces.
00:23:46 Donc bien évidemment,
00:23:47 la technologie dans la police évolue
00:23:50 et les drones en font partie.
00:23:52 Merci beaucoup d'avoir répondu
00:23:53 à toutes nos questions,
00:23:54 d'avoir été aussi réactifs aujourd'hui.
00:23:55 On vous souhaite bien du courage
00:23:57 dans cette entreprise
00:23:58 qui est la voie du rétablissement
00:23:59 de l'ordre dans cette belle ville
00:24:02 de Marseille qu'on aime beaucoup.
00:24:03 On le rappelle à chaque fois,
00:24:04 même si elle n'a pas trop de réputation.
00:24:05 Malheureusement, Donato,
00:24:06 on parle de cette ville souvent
00:24:07 par rapport à l'Oman de Côte,
00:24:08 mais il y a bien d'autres choses,
00:24:10 des coins fabuleux et des Marseillaises
00:24:11 et Marseillais qui aimeraient bien
00:24:12 vivre dans la tranquillité.
00:24:13 Absolument.
00:24:13 On revient dans quelques instants,
00:24:14 on parlera de ce maire de Saint-Brévent.
00:24:16 Alors là, c'est encore autre chose,
00:24:17 ce maire de Saint-Brévent qui a dû démissionner,
00:24:19 Yannick Moraes qui jette l'éponge.
00:24:20 Je pense que son domicile a été incendié
00:24:23 au mois de mars en lien avec le déménagement
00:24:25 d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile.
00:24:27 Beaucoup de soutien venu
00:24:29 de toute formation politique.
00:24:32 On en parle dans un instant, tout de suite.
00:24:33 De retour avec vous,
00:24:38 avant de reprendre le débat,
00:24:39 je propose le JT d'Augustin Denadieux.
00:24:42 Bonjour, Augustin.
00:24:43 Bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:24:44 Elisabeth Borne est arrivée à la réunion
00:24:47 au son des casseroles.
00:24:48 Un comité d'accueil de syndicalistes
00:24:50 a accueilli la première ministre
00:24:51 pour son premier déplacement en Outre-mer.
00:24:54 Dans ce département français de l'Océan Indien,
00:24:56 la réforme des retraites a soulevé
00:24:59 un fort mécontentement.
00:25:00 Sommeil à l'abîme.
00:25:01 Casseroles à la main,
00:25:05 ils étaient quelques dizaines pour accueillir
00:25:07 Elisabeth Borne dès son arrivée à l'aéroport.
00:25:11 Car même à près de 10 000 km de Paris,
00:25:14 la réforme des retraites ne passe toujours pas.
00:25:17 On est venu ici pour rappeler à la première ministre
00:25:20 qu'on n'est pas d'accord sur ce projet
00:25:23 face à la loi des retraites.
00:25:25 Comme ce qui se passe sur le territoire national,
00:25:27 nous aussi à la réunion,
00:25:28 nous sommes là pour montrer notre désaccord.
00:25:30 Un comité d'accueil que la première ministre
00:25:32 a pu soigneusement éviter
00:25:34 grâce à un important dispositif de sécurité.
00:25:37 Toutefois, elle affirme vouloir
00:25:39 aller au contact de la population.
00:25:42 Je viens d'arriver monsieur, donc je peux vous rassurer,
00:25:44 on aura plein de moments de contact.
00:25:47 Une visite de trois jours consacrée à de multiples sujets
00:25:50 tels que l'écologie, le logement ou encore l'agriculture.
00:25:54 Tous liés à une situation économique difficile,
00:25:57 à commencer par le chômage.
00:25:59 On mettra des financements supplémentaires
00:26:02 pour pouvoir offrir un véritable accompagnement,
00:26:05 permettre à ces personnes qui sont éloignées de l'emploi
00:26:09 de pouvoir découvrir différents métiers en entreprise.
00:26:12 Et puis leur permettre de se former.
00:26:13 Depuis 2020, le taux de chômage est de l'ordre de 17 à 19%.
00:26:19 Soit l'un des plus importants de tous les départements français.
00:26:23 Retour en métropole, Bruno Le Maire demande un effort aux industriels.
00:26:27 Il a réuni à la mi-journée les acteurs du secteur
00:26:29 de la grande distribution à Bercy.
00:26:32 Et le ministre de l'économie a poussé les distributeurs
00:26:34 et les industriels à rouvrir des négociations commerciales.
00:26:37 Il va également demander aux grands industriels
00:26:39 de l'agroalimentaire de rogner sur leurs marches
00:26:41 pour faire baisser les prix en rayon.
00:26:43 Si ces derniers refusent de négocier,
00:26:45 le ministre s'est dit prêt à employer tous les instruments à disposition,
00:26:48 y compris l'instrument fiscal.
00:26:51 Des annonces qui vont dans le bon sens pour les distributeurs.
00:26:55 Le Célébré va se moderniser avec un QR code.
00:26:58 L'Église lance une carte d'identité numérique
00:27:00 pour s'assurer que les prêtres sont aptes à célébrer.
00:27:03 Confrontés à des affaires de violence sexuelle,
00:27:05 l'Église de France numérise d'ici la fin de l'année
00:27:08 les documents d'identité professionnelle des 18 000 prêtres et diacres
00:27:12 pour les empêcher de célébrer en cas de sanction.
00:27:16 Maureen Vidal.
00:27:17 Pour restaurer la confiance au sein de l'Église,
00:27:21 la Conférence des évêques de France a pris une décision.
00:27:24 D'ici la fin de l'été,
00:27:25 18 000 religieux devront se munir d'une carte professionnelle
00:27:29 comportant un QR code.
00:27:30 Le but ?
00:27:31 Contrôler plus facilement l'état de chaque religieux.
00:27:34 Notamment, vérifier qu'il ne fait pas l'objet de sanctions
00:27:37 pour violences sexuelles.
00:27:38 Une numérisation de l'Église que le père Danziac soutient.
00:27:41 Je crois que l'autorité ecclésiastique a tout intérêt
00:27:46 à maintenir un état de veille tout à fait diligent sur les ministres
00:27:53 pour éviter en effet que ceux-là même qui sont sous le coup de sanctions
00:27:57 ne puissent pas passer entre les mailles du filet.
00:28:02 Le prêtre, par exemple en visite dans une autre paroisse que la sienne,
00:28:05 devra présenter au religieux en poste son QR code.
00:28:08 Une fois flashé avec un téléphone,
00:28:10 trois couleurs peuvent apparaître sur l'écran.
00:28:13 Le vert signifie que le religieux est apte à assurer toute célébration
00:28:17 et ne fait l'objet d'aucune sanction.
00:28:18 Le rouge signifie que le clerc ne peut plus pratiquer
00:28:21 et ne fait plus partie de l'état ecclésiastique.
00:28:23 Ou l'orange, qui signifie que le religieux fait l'objet
00:28:26 d'un empêchement pour pratiquer, mais n'est pas forcément sanctionné.
00:28:29 Pour se justifier, le prêtre devra alors entrer un code secret
00:28:33 pour révéler la raison de son empêchement.
00:28:35 Les diocèses se chargeront de mettre à jour les informations
00:28:38 sur ces cartes chaque année.
00:28:39 Et la base de données nationale se trouve au siège
00:28:42 de la conférence des évêques de France.
00:28:46 Aux Etats-Unis, la Floride durcit sa législation
00:28:49 contre l'immigration clandestine.
00:28:51 L'État américain a adopté un nouveau texte de loi
00:28:54 permettant aux hôpitaux de collecter des informations
00:28:56 sur le statut d'immigration de leurs patients.
00:28:59 Transporter un sans-papier sera dorénavant passible
00:29:01 d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à 15 ans d'emprisonnement.
00:29:05 Un nouvel afflux de migrants en provenance du Mexique
00:29:07 est prévu ce soir à la frontière américaine
00:29:09 du fait de la levée d'une mesure sanitaire
00:29:12 verrouillant l'accès au pays jusque-là.
00:29:14 24 000 agents ont été déployés à la frontière.
00:29:17 Écoutez-les.
00:29:18 En prévision de l'expiration des règles du titre 42 jeudi,
00:29:24 nous avons réorienté certaines de nos forces
00:29:26 en fonction de l'environnement opérationnel d'El Paso
00:29:28 à Eagle Pass et ici à Brownsville.
00:29:30 Il y a eu beaucoup d'activités dans les camps de migrants
00:29:36 de l'autre côté ces dernières semaines.
00:29:38 Comme vous l'avez vu en début de semaine,
00:29:40 nous avons procédé à des redéploiements
00:29:41 pour renforcer nos troupes ici.
00:29:43 Et tout de suite, vous retrouvez Nelly Denac
00:29:47 avec tous ses invités pour 90 minutes info.
00:29:49 Merci beaucoup cher Augustin.
00:29:51 La suite, c'est cette démission,
00:29:53 la démission la plus retentissante du moment,
00:29:55 sans doute le maire de Saint-Brévin-les-Pinces,
00:29:56 dans le Nord-Atlantique,
00:29:57 Yannick Moraes qui jette l'éponge
00:29:59 parce que son domicile a été incendié
00:30:02 il y a quelques temps en lien avec le déménagement
00:30:04 d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile.
00:30:07 Beaucoup de réactions outrées à gauche,
00:30:09 beaucoup de soutien aussi de la part de l'exécutif.
00:30:13 Ce même Edil qui d'ailleurs s'est plaint
00:30:16 du manque de soutien de l'État dans l'affaire qui le concernait
00:30:19 parce qu'il a été victime d'intimidation à de mains reprises
00:30:22 avant d'en venir donc à cette décision
00:30:24 un peu irrévocable de son point de vue.
00:30:26 Et Elisabeth Borne, elle aussi elle dénonce,
00:30:28 elle souhaite même le recevoir,
00:30:30 on ne sait pas encore s'il va donner satisfaction à cette requête.
00:30:33 Je vous propose de l'écouter la Première ministre.
00:30:35 Ce qui s'est produit est très choquant
00:30:37 et je voudrais assurer le maire de tout mon soutien.
00:30:40 On va continuer à renforcer notre action
00:30:43 pour intervenir plus tôt,
00:30:45 pour pouvoir soutenir les maires,
00:30:46 pour repérer leurs difficultés et mieux les accompagner.
00:30:49 Ça montre qu'il y a une montée de l'extrémisme dans notre pays
00:30:54 et évidemment il faut qu'on soit très très vigilants sur ce sujet.
00:30:57 L'extrémisme il vaut des deux côtés
00:31:01 et je pense qu'en apportant des bonnes réponses à nos concitoyens
00:31:05 et c'est ce à quoi je veux m'employer ici,
00:31:08 la main dans la main avec les élus locaux,
00:31:09 c'est comme ça qu'on évitera ces montées des extrémismes.
00:31:13 Idem Emmanuel Macron qui via Twitter lui aussi apporte son soutien à Yannick Moray.
00:31:19 Je vous propose de prendre connaissance du poste du chef de l'État.
00:31:22 Les attaques contre Yannick Moray et contre sa famille
00:31:25 sont indignes à cet élu de la République, à son épouse et ses enfants.
00:31:28 Je redis ma solidarité et celle de la nation.
00:31:32 Et puis Marine Le Pen également a réagi en décembre,
00:31:36 elle avait alerté sur la montée des violences de la part de groupes,
00:31:40 puisque l'extrémisme de tous bords politiques depuis aucune mesure
00:31:42 n'a été pris, aucune action n'a été menée.
00:31:44 À nouveau j'appelle le gouvernement à agir.
00:31:45 Peut-être réaction autour de cette table à cette affaire en particulier
00:31:48 puis on fera réagir à notre maire qui lui a démissionné si récemment
00:31:52 mais pour une autre affaire, mais enfin bon, pour parler aussi du sentiment
00:31:55 de désarroi et de lassitude de ces élus qui ne sont plus écoutés,
00:31:59 qui ne sont plus respectés.
00:32:01 Karim Zeribi, il y a dans cette affaire quelque chose de l'ordre de,
00:32:05 voilà, l'extrême droite a été visée, des groupes qui seraient à la manœuvre
00:32:11 qui auraient été au fond ceux qui intimident les deals,
00:32:16 bon, sans qu'on sache exactement qui était derrière,
00:32:18 mais c'est vrai que tout de suite on a trouvé une cible.
00:32:20 C'est le risque de notre pays, c'est de sombrer dans un débat
00:32:24 qui n'est plus politique au sens noble du terme,
00:32:27 où la démocratie, la confrontation des idées va prévaloir sur la violence
00:32:31 et les comportements donc agressifs et les insultes qui pleuvent ici ou là.
00:32:37 On a une extrême gauche qui veut tuer du flic
00:32:39 dans les manifestations avec les Black Blocs,
00:32:41 on a une extrême droite qui certainement met le feu à la maison
00:32:46 et au véhicule d'un maire.
00:32:48 Pour tenter de le faire renoncer au projet d'accueil.
00:32:52 Or, d'un côté comme de l'autre,
00:32:53 si on n'est pas d'accord avec la refonte de retraite,
00:32:55 on n'est pas obligé de le faire en allant tuer du flic.
00:32:59 Je dirais, c'est un non-sens, c'est anti-républicain,
00:33:01 c'est totalement scandaleux, c'est criminel.
00:33:03 Et si on n'est pas d'accord avec ce centre de migrants,
00:33:07 on ne le fait pas en mettant le feu à la maison du maire.
00:33:10 Or, notre débat, il semble quand même pris un peu dans l'étau
00:33:13 de ces minorités agissantes, extrémistes,
00:33:16 qui agissent, parlent plus fort, sont violentes.
00:33:19 On l'a encore vu ce week-end avec des défilés
00:33:21 qui ont été largement commentés.
00:33:22 Exactement.
00:33:23 Une manifestation de force.
00:33:24 Évidemment, quand vous voyez des gens cagoulés,
00:33:25 vêtus de noir avec des signes
00:33:27 qui rappellent effectivement les heures sombres de l'histoire,
00:33:30 vous vous dites quand même, on est en République
00:33:32 et de plus en plus de banalisation,
00:33:35 de moins en moins de complexes de la part de ces groupes extrémistes.
00:33:38 Donc oui, il faut que la vigilance soit extrême,
00:33:39 il faut que la République soit ferme.
00:33:41 Ce n'est pas un régime de faiblesse, c'est la République.
00:33:43 Et ces maires, vous en aurez de plus en plus
00:33:45 qui ne se représenteront pas.
00:33:46 Parce qu'il y a ce cas-là.
00:33:48 Mais au-delà de ce cas avec l'extrême droite,
00:33:50 là qui certainement, et groupes viscules l'ont attaqué,
00:33:53 les maires sont violemment attaqués au quotidien,
00:33:58 et par des gens de tous bords,
00:33:59 et voire des gens qui n'ont pas d'appartenance politique.
00:34:01 Et on aura une crise de vocation
00:34:04 de plus en plus aux prochaines échéances électorales,
00:34:06 où dans les 36 000 communes de France,
00:34:07 nous n'aurons pas de candidats à un moment donné.
00:34:09 Vous verrez, ça nous...
00:34:11 Je veux dire, c'est proche d'arriver en 2026.
00:34:14 Céline Pill en parlait d'autorité.
00:34:15 Là, c'est une autre forme d'autorité.
00:34:17 C'est aussi un lien qui se perd et qui se distend
00:34:20 avec les administrés.
00:34:21 Effectivement, on risque de se retrouver dans des situations
00:34:24 où il n'y aura pas de candidats au voyage,
00:34:25 surtout qu'ils sont assez mal payés les maires quand même.
00:34:27 Oui, d'abord, c'est un sacerdoce,
00:34:29 surtout dans des petites villages,
00:34:31 vous êtes très mal payés,
00:34:32 mais en plus, vous avez peu de personnel administratif.
00:34:36 Donc énormément de choses vous échouent,
00:34:38 et c'est très lourd.
00:34:39 Et en plus, vous avez une population
00:34:41 qui est extrêmement en demande,
00:34:43 et qui peut basculer très vite dans l'agressivité.
00:34:46 Ce qu'on oublie aussi,
00:34:47 c'est qu'aujourd'hui, on est avec des populations
00:34:50 qui ont extrêmement peur de l'avenir,
00:34:51 et qui parfois n'ont pour subsister,
00:34:54 par exemple, que leur maison.
00:34:55 Et quand vous apprenez qu'un centre,
00:34:59 par exemple, de réfugiés va venir dans tel ou tel quartier,
00:35:02 ça peut créer des réactions extrêmement fortes
00:35:04 parce que les gens appréhendent une baisse complète
00:35:07 de ce que vaut la valeur de leur maison,
00:35:10 de la valeur de leur possession.
00:35:12 Et ça crée aussi chez des personnes
00:35:14 qui sont dans la difficulté,
00:35:16 et qui se projettent dans une difficulté plus grande encore,
00:35:18 des systèmes de frustration et de colère
00:35:20 qu'on n'arrive pas à gérer aussi.
00:35:22 Et donc, ça nous parle aussi de représentants locaux
00:35:28 qui sont peut-être aussi décalés par rapport parfois
00:35:31 aux attentes de leur microcosme.
00:35:34 Il n'empêche qu'en arrivée,
00:35:37 parce qu'on n'est pas d'accord avec quelqu'un
00:35:39 à aller brûler sa maison,
00:35:41 c'est proprement scandaleux.
00:35:43 Il y a d'autres façons de faire.
00:35:45 Simplement, je crois qu'aujourd'hui,
00:35:47 la question à se poser,
00:35:49 les extrêmes ont toujours été violentes.
00:35:51 La question, c'est la contagion de cette violence,
00:35:54 le fait qu'elle fasse tâche d'huile
00:35:55 et qu'elle soit probablement en train de dépasser
00:35:58 les bornes de petits groupes constitués
00:36:01 et qu'elle touche des gens qui ne sont pas forcément politisés.
00:36:04 Alors, j'aimerais qu'on fasse réagir Pierre Griner,
00:36:06 qui est avec nous.
00:36:06 Il est maire de...
00:36:07 Enfin, il était maire de Quai Vauchin dans le Nord.
00:36:10 Merci d'être parmi nous.
00:36:12 J'imagine que vous avez entendu le début de notre conversation.
00:36:14 Alors vous, vous avez rendu le tablier,
00:36:18 dans des circonstances autres,
00:36:19 autour d'une problématique de rodéo urbain.
00:36:21 Peut-être que vous pouvez nous rappeler aussi ce que vous avez vécu.
00:36:23 Mais pour réagir à cette affaire,
00:36:25 qu'est-ce que vous vous dites ?
00:36:26 J'avais prévu tout ça.
00:36:28 Je ne suis pas le seul.
00:36:29 Je sais que ça va continuer.
00:36:30 Au fond, vous comprenez la psyché de ce maire,
00:36:32 qui, bon, là, en plus, on est dans un cas extrême.
00:36:34 Il a quand même vu sa maison brûler.
00:36:36 Il a tout perdu dans ce sinistre.
00:36:38 Vous vous dites, ça va continuer comme ça ?
00:36:42 Bonjour à toutes et à tous.
00:36:43 Déjà, mes pensées les plus sincères
00:36:45 pour mon collègue démissionnaire.
00:36:48 Démissionnaire effectif,
00:36:49 puisque le préfet a enregistré sa démission,
00:36:52 ce qui n'est pas le cas pour moi.
00:36:54 Comment dire ?
00:36:56 Ces situations existent.
00:36:57 Moi, je suis élu depuis dix ans.
00:36:59 J'étais élu à 23 ans, extrêmement jeune,
00:37:00 dans une commune de 6 500 habitants.
00:37:02 C'est des problématiques qui existent depuis des années,
00:37:04 mais qui ont pris un niveau d'extrémisme
00:37:09 en termes de gravité, d'atteinte physique,
00:37:11 d'atteinte aux biens,
00:37:13 d'atteinte à des proches des élus,
00:37:16 depuis quelques années,
00:37:18 de manière assez significative.
00:37:20 Et je ne vais pas dire qu'on pouvait s'y attendre,
00:37:22 parce que ce n'est pas glorieux
00:37:25 de devoir dire ce genre de choses.
00:37:27 Et ce n'est pas acceptable de pouvoir l'entendre.
00:37:29 Mais on sait qu'aujourd'hui,
00:37:31 on vit dans une société où
00:37:33 toute forme d'autorité est visée,
00:37:35 lorsqu'elle applique ses pouvoirs,
00:37:37 lorsqu'elle organise, lorsqu'elle prend une décision,
00:37:39 est visée par des personnes
00:37:41 qui peuvent être mécontentes de cette décision,
00:37:43 sous des formes extrêmement importantes
00:37:46 en termes de violence.
00:37:48 Et c'est aujourd'hui inacceptable.
00:37:49 Alors, dire que ça devait arriver, non,
00:37:51 ça ne devrait pas arriver dans une démocratie,
00:37:53 dans une république comme la République française.
00:37:56 Mais malheureusement, il y a des dérives aujourd'hui
00:37:58 de la société qui font que les gens passent à l'acte,
00:38:01 malheureusement, assez facilement vis-à-vis des élus,
00:38:04 notamment des élus locaux, j'ai déjà dit,
00:38:06 parce que tout le monde sait que
00:38:08 les élus locaux habitent dans leur commune,
00:38:10 on connaît facilement les adresses des élus,
00:38:12 ils vivent, ils vont faire des courses,
00:38:14 les enfants sont scolarisés ou quoi que ce soit,
00:38:16 ils sont donc facilement à portée de baffe.
00:38:19 Est-ce que vous aussi, vous prédisez
00:38:21 un désamour pour la fonction
00:38:23 lors de la prochaine échéance électorale ?
00:38:25 C'est-à-dire que vraiment, les gens vont réfléchir à deux fois
00:38:27 avant de mettre leur nom sur une liste ?
00:38:31 Mais c'est déjà le cas aujourd'hui,
00:38:35 pour une autre raison qui est celle du statut de l'élu,
00:38:38 qui fait qu'aujourd'hui, pour être élu municipal,
00:38:41 c'est de plus en plus compliqué, il faut du temps,
00:38:43 les gens qui ont une activité professionnelle à côté,
00:38:46 qui s'investissent dans des plus petites communes,
00:38:48 où il n'y a pas, c'était dit par l'un de vos invités,
00:38:50 l'ingénierie, les fonctionnaires qu'il faut
00:38:52 pour faire fonctionner les services, ne s'engagent déjà pas.
00:38:55 Ça va l'être d'autant plus, effectivement,
00:38:57 puisque aujourd'hui, les gens se disent,
00:38:58 "Mais attendez, moi, je ne m'engage pas au service de ma commune,
00:39:01 sans avoir l'idée de faire une carrière politique derrière,
00:39:05 mais d'être au service de ma commune
00:39:06 pour que derrière, on me crève les pneus de ma voiture,
00:39:08 on brûle ma maison parce qu'il y a une décision qui est prise.
00:39:13 Voilà, si on s'engage, ce n'est pas pour ce genre de choses."
00:39:15 Donc moi, je pense vraiment qu'il va y avoir des difficultés
00:39:19 si aucune disposition en termes de législation
00:39:23 et d'aide et de soutien aux élus
00:39:25 n'est mise en place d'ici les prochains renouvellements en 2026.
00:39:29 Il y aura une crise des vocations, une crise de l'engagement.
00:39:31 Ça, c'est clair et net.
00:39:33 Une question en plateau de Karim.
00:39:35 Oui, monsieur le maire, bonjour.
00:39:37 Est-ce que vous pensez que cette désaffection,
00:39:41 elle va être aussi marquée par l'absence de soutien
00:39:43 suffisamment clair et fort de l'État
00:39:45 auprès de ses élus de proximité ?
00:39:47 Le maire, on sait, c'est l'élu de proximité par excellence.
00:39:49 On se retourne vers lui pour les problèmes de la vie quotidienne.
00:39:51 Alors que les prérogatives du maire ont été quand même affaiblies.
00:39:55 En moindrie au titre de la décentralisation
00:39:58 avec les communautés de communes,
00:40:00 les métropoles pour les grandes villes.
00:40:02 Donc de moins en moins de prérogatives,
00:40:04 de moins en moins de soutien de l'État
00:40:05 et pour autant, toujours autant de demandes et d'attentes de la population.
00:40:09 Est-ce qu'il n'y a pas une dichotomie là ?
00:40:10 Et puis dernière question, le statut de l'élu.
00:40:12 Je veux dire que l'investissement,
00:40:14 il est 7 jours sur 7 pour un élu.
00:40:16 On peut vous appeler à n'importe quelle heure de la nuit et du jour.
00:40:18 Donc il faut dire que le statut de l'élu aujourd'hui
00:40:20 n'est pas au niveau des prérogatives et des responsabilités d'un maire.
00:40:24 Alors la réponse forcément en deux temps,
00:40:27 puisqu'il y avait deux questions,
00:40:28 le statut de l'élu local, il n'existe pas.
00:40:30 Voilà, vraiment, qu'on soit clair sur cette question-là,
00:40:33 il n'existe pas.
00:40:34 Aujourd'hui, on est indemnisé.
00:40:36 Moi, je suis extrêmement transparent.
00:40:38 Pour une commune de 6 300 habitants,
00:40:40 mon indemnité de maire est de 1890 euros net.
00:40:44 J'ai un petit peu plus, mais les impôts, je suis prélevé à la source,
00:40:47 parce qu'on paye aussi des impôts.
00:40:48 Il faut tirer un certain nombre de fantases sur le sujet, j'ai 1890 euros.
00:40:52 Vous savez, mon épouse s'amusait une fois
00:40:53 à faire le calcul sur une semaine,
00:40:55 sur le temps passé en mairie, puisqu'il y a le temps en mairie,
00:40:57 il y a en représentation, mais il y a aussi le temps, des fois,
00:40:59 à l'intercommunalité, sur d'autres réunions, d'autres choses.
00:41:02 Si on devait l'appliquer à un taux horaire,
00:41:04 je crois qu'elle avait fait le calcul, c'était 1,72 euros de l'heure
00:41:07 en termes d'investissement en tant que l'élu local.
00:41:09 Donc, il y a une difficulté sur ces questions-là.
00:41:12 La deuxième chose, c'est que,
00:41:13 et c'est une remarque assez pertinente, c'est de se dire,
00:41:15 finalement, les maires sont de moins en moins compétents
00:41:19 sur beaucoup de domaines,
00:41:20 puisqu'il y a une hégémonie des intercommunalités.
00:41:23 Les dernières lois de réforme de décentralisation
00:41:26 ont plutôt placé l'intercommunalité
00:41:28 comme chef de file des politiques locales,
00:41:32 en retirant un certain nombre de compétences aux communes.
00:41:34 Or, il s'avère quand même,
00:41:37 par exemple, dans les sujets où moi, j'ai rencontré des difficultés,
00:41:40 que les élus locaux ont encore un certain nombre de compétences,
00:41:42 et des compétences qui sont des fois difficiles à mettre en place.
00:41:45 Je pense au pouvoir de police.
00:41:47 Lorsqu'il faut prendre des décisions pour prendre des arrêtés,
00:41:50 parce qu'il y a des troubles,
00:41:51 parce qu'il faut anticiper un certain nombre de problèmes,
00:41:53 parce qu'il faut remettre des règles de vie
00:41:56 dans la cité claire dessus,
00:41:59 ce sont toujours des pouvoirs que les maires ont,
00:42:02 et sur lesquels ils sont très facilement ciblés
00:42:06 par les personnes qui se sentent visées
00:42:09 par les dispositions en termes de pouvoir de police
00:42:11 qui sont prises par les maires.
00:42:12 Deuxième sujet encore une fois,
00:42:14 qui n'est pas un sujet d'intercommunalité,
00:42:16 mais le maire reste quand même agent de l'État aussi
00:42:20 sur les questions d'urbanisme.
00:42:22 Et on sait qu'aujourd'hui,
00:42:23 des gens pour un oui, pour un non,
00:42:25 parce que vous faites un refus de permis de construire
00:42:27 parce que la maison est en zone inondable,
00:42:29 ça ne correspond pas aux règles d'urbanisme,
00:42:31 et qu'on l'applique en tant qu'agent de l'État,
00:42:33 puisque si le maire ne l'appliquait pas,
00:42:35 ce serait une faute grave
00:42:37 avec des responsabilités pénales derrière,
00:42:39 et on se retrouve avec des gens
00:42:41 qui ne comprennent pas forcément le refus,
00:42:42 avec qui même avec de la pédagogie ou quoi que ce soit,
00:42:45 ne sont pas d'accord et le manifestent des fois
00:42:48 de manière assez surprenante.
00:42:49 Et en effet, je crois que c'est là-dessus qu'il y a aujourd'hui,
00:42:51 en volume de litiges, le plus grand nombre de litiges.
00:42:54 Restez avec nous, il y a un autre sujet
00:42:56 que j'aimerais vous partager à tous
00:42:57 et je vais vous faire réagir bien sûr, Jonathan,
00:42:59 pour aller largir à la question des maires.
00:43:01 Ce qui s'est passé avec un rassemblement évangélique
00:43:03 à Neuvoie, près de Gien, c'est dans le Loiret,
00:43:06 et qui dépasse toutes les prévisions cette année,
00:43:08 puisque près de 40 000 personnes
00:43:10 appartenant aux gens du voyage,
00:43:12 eh bien, ont répondu présent,
00:43:14 alors que d'ordinaire, il devait être 20 000,
00:43:16 mais du coup, ils ont pris d'assaut
00:43:18 des terres agricoles installées à côté du terrain
00:43:20 qui devait leur être dédié initialement.
00:43:22 Regardez, ça a donné des conséquences assez désastreuses.
00:43:24 Tournage de Thibault Marcheteau
00:43:26 avec le récit de Vincent Ferrandage
00:43:28 et je vous demanderai votre retour d'expérience,
00:43:30 si vous le voulez bien.
00:43:31 Depuis la fin avril, des milliers de véhicules
00:43:34 s'accumulent sur ce terrain à Neuvoie, dans le Loiret.
00:43:37 Des gens du voyage se regroupent ici tous les ans,
00:43:39 depuis 30 ans, pour un rassemblement évangélique.
00:43:43 Un événement qui pousse à bout les riverains.
00:43:45 Ça fait 30 ans qu'on les subit,
00:43:47 ça fait 30 ans qu'on a des déscrimants partout,
00:43:50 du papier, c'est immonde.
00:43:52 Il y a eu, il y a deux jours, un habitant qui a pété un plomb
00:43:57 et qui a tiré des coups de feu
00:44:00 parce qu'il y a eu des intrusions sur son terrain.
00:44:02 Des incivilités qui dérangent d'autant plus les habitants
00:44:05 qu'ils sont cette année deux fois plus nombreux que prévu.
00:44:08 Le terrain qui appartient aux organisateurs de l'événement
00:44:11 n'était pas assez grand.
00:44:13 Le terrain accepte 20 000 personnes.
00:44:15 Ils sont arrivés beaucoup plus nombreux, à 40 000.
00:44:17 Quand ils sont arrivés sur place,
00:44:18 toutes les routes étaient bouchées dans le coin.
00:44:19 Il a bien fallu qu'ils se mettent quelque part
00:44:21 et ils ont fait le forcing pour rentrer sur les champs
00:44:24 qui sont derrière moi, les champs privés.
00:44:25 La récolte de l'agriculteur est complètement perturbée.
00:44:29 C'est fichu pour lui, pour cette année.
00:44:31 En ville, les conséquences sont aussi économiques.
00:44:34 Car face aux risques de vols notamment,
00:44:36 les commerçants sont obligés de s'adapter.
00:44:38 Il y a des commerçants qui ferment et qui prennent des vacances.
00:44:40 Malheureusement, c'est quand même une saison importante.
00:44:43 Mais malgré tout, il y a des commerçants qui ferment.
00:44:45 270 gendarmes sont déployés sur place
00:44:48 pour assurer la sécurité de l'événement et des habitants.
00:44:52 Jonathan Sixoux, ça s'appelle des incivilités à tous les étages.
00:44:56 Quand on en vient à des mesures telles que fermer le commerce,
00:45:00 là ça va loin.
00:45:01 Là, on voit que c'est une situation extrême.
00:45:04 Là où je vois un point positif néanmoins,
00:45:06 c'est qu'il y a des organisateurs identifiés.
00:45:09 Puisqu'on nous dit que le terrain principal
00:45:11 sur lequel se retrouvent 20 000 personnes
00:45:13 appartiennent aux organisateurs.
00:45:15 Donc, il y a une responsabilité qu'on peut pointer.
00:45:18 Et j'espère qu'on pourra poursuivre juridiquement par le...
00:45:24 - Ces personnes-là. - Exactement.
00:45:26 Mais ça montre aussi la façon dont on est aussi désarmé
00:45:30 quand on voit ce maire qui n'a aucune arme légale,
00:45:33 j'entends bien, pour dire aux gens
00:45:36 "Non, vous ne pouvez pas venir sur des terres cultivées
00:45:39 qui vont vous ruiner les récoltes d'agriculteurs, etc."
00:45:43 On peut l'entendre tout de même.
00:45:44 Il y a quelque chose, il y a une sorte de forcing par le nombre
00:45:48 qui est assez déroutant, je dirais.
00:45:52 Et ça s'ajoute à l'hyper-violence
00:45:55 dans les rapports que nous commentions tout à l'heure,
00:45:58 qui révèle quoi ?
00:45:59 C'est l'un des visages de la fracture sociale de notre société.
00:46:03 Notre société qui n'est plus à bien des égards, malheureusement,
00:46:07 capable de pouvoir mesurer et ensuite contenir
00:46:12 des divergences d'avis, des divergences de vues politiques,
00:46:15 d'organisations démocratiques et autres.
00:46:19 Un dernier point, si vous me le permettez Nelly,
00:46:21 cette histoire de Saint-Brévin, je ne cherche absolument pas.
00:46:24 Et loin de là, je partage vraiment toutes les condamnations
00:46:26 qui ont été prononcées autour de cette table.
00:46:28 Mais ça montre aussi quoi ?
00:46:29 Que le maire est en première ligne,
00:46:31 et tout seul, sans bataillon autour de lui,
00:46:33 pour appliquer des décisions qui ont été prises par l'Élysée
00:46:35 de vouloir, je cite, "dispatcher" tous les migrants qui arrivent en France.
00:46:39 Et donc, il y a de nombreuses communes qui vont devoir
00:46:41 avoir ce type de situation dans les mois qui viennent aussi,
00:46:44 trouver des hébergements pour accueillir
00:46:47 quelques dizaines, parfois quelques centaines de nouveaux venus.
00:46:51 Et ça, ça rejoint ce que disait aussi Céline tout à l'heure,
00:46:54 ce n'est pas évident de le faire entrer dans tous les esprits.
00:46:56 Pierre Gleiner, je ne sais pas si vous voulez réagir aux deux aspects,
00:46:59 parce qu'effectivement, il y a celui soulevé par le reportage sur les gens du voile.
00:47:02 Je ne sais pas si c'est une situation en dix ans de mandature
00:47:04 à laquelle vous avez été confronté vous-même, peut-être que vous pouvez développer,
00:47:08 ou alors réagir peut-être à ce que vient de dire Jonathan Sixous
00:47:10 sur, effectivement, ces maires qui doivent rendre compte
00:47:14 de décisions qui sont prises au niveau étatique.
00:47:16 Alors, sur la question des gens du voyage,
00:47:19 je pense que, comme beaucoup d'élus locaux, j'ai été confronté à cette difficulté.
00:47:22 Une difficulté qui, pour moi, a son origine dans une loi,
00:47:25 la loi Besson, qui a aujourd'hui presque 30 ans,
00:47:28 et qui ne correspond plus à la réalité des manières de vivre des gens du voyage,
00:47:33 des capacités des collectivités à mettre en place ce qu'on appelle des aires d'accueil,
00:47:35 alors, de grands passages, on ne va pas rentrer dans la sémantique et dans la technique dessus.
00:47:40 Juste, l'idée, et ce n'est pas propre à la question des gens du voyage,
00:47:45 c'est qu'il y a un état d'esprit en France qui est de dire qu'aujourd'hui,
00:47:50 il n'y a plus de crainte, il n'y a plus peur d'un État puissant,
00:47:54 et que donc, des groupes, pour des revendications politiques,
00:47:59 pour des questions d'organisation pour plein de sujets,
00:48:01 viennent s'intégrer dans des brèches où ils savent pertinemment
00:48:06 qu'il n'y aura pas de réponse ferme de la part de l'État.
00:48:13 Je suis désolé de donner ce terme-là,
00:48:14 mais moi, j'ai des fois l'impression de faire face à ce qu'on pourrait appeler de l'impuissance publique.
00:48:19 On a souvent l'impression de dire « la puissance publique est là, les autorités sont là »,
00:48:23 j'ai l'impression qu'assez souvent, on a plutôt affaire à de l'impuissance publique
00:48:27 pour entretenir un petit état du type « pas de vagues, on va essayer de trouver des solutions, etc. »
00:48:33 et on se regarde toujours que la solution, finalement,
00:48:36 c'est le groupe qui a forcé un petit peu les choses, qui ne respecte pas la loi,
00:48:39 mais on lui donne raison parce qu'on lui dit « bon, globalement, ce n'est pas bien ce qu'ils font ou quoi que ce soit,
00:48:43 mais on ne va pas remuer les choses, laissez-les là, ça va bien se passer ou quoi que ce soit ».
00:48:47 Et donc, on donne toujours raison à celui qui provoque, à celui qui va assez loin.
00:48:52 Je me demande quand est-ce que la fin de la récréation va être sonnée.
00:48:57 Ça, c'est la première réaction que j'ai à avoir dessus.
00:49:01 La seconde sur ce sujet-là, c'est qu'effectivement, les maires sont toujours en première ligne.
00:49:05 Je le disais il y a quelques minutes, sans avoir l'arsenal juridique, sans avoir les moyens concrets dessus.
00:49:11 Et ce qu'attendent les maires, et je l'ai entendu un petit peu dans le discours d'Elisabeth Borne,
00:49:16 j'espère que ça ne restera pas qu'un discours, que ça sera suivi d'actes,
00:49:21 c'est que l'État doit être un soutien aux élus locaux, doit être en confiance avec les élus locaux
00:49:29 sur un certain nombre de sujets pour ne pas les laisser à l'abandon, les laisser face aux problèmes seuls.
00:49:36 Merci beaucoup Pierre Griner d'avoir répondu à toutes nos questions, sans en éluder aucune.
00:49:43 Réaction évidemment un peu attristée sur ce plateau, parce qu'on comprend la difficulté qui est la vôtre.
00:49:48 En tout cas plein de courage pour assurer votre mission et votre fonction dans les mois à venir.
00:49:54 C'est tout ce qui nous reste, et je vous vois déjà prendre un réaction.
00:49:58 On est en débord là.
00:49:59 On va marcher sur les élus locaux, il ne les a jamais causés.
00:50:01 Merci, allez on va parler politique en retour de plateau avec Laurent Wauquiez qui semble,
00:50:07 ce qui intéresse c'est désormais par la perspective de 2027,
00:50:09 il s'en épanche longuement dans les colonnes du Point, on en parlera tout de suite.
00:50:17 De retour en votre compagnie, avant de reprendre le débat,
00:50:20 on accueille Elodie Bouchard de service, j'allais dire, de service politique,
00:50:26 mais elle sait tout faire, elle sait tout faire y compris présenter d'ailleurs cette émission ponctuellement.
00:50:29 Non, le rappel des titres bien sûr en compagnie d'Adrien Spiteri, on ne l'oublie pas.
00:50:34 Bruno Le Maire interpelle les industriels en marge d'une visite dans l'Essone.
00:50:41 Le ministre de l'économie demande un effort pour faire baisser les marges.
00:50:45 En cas de refus de négocier, il les menace d'utiliser l'instrument fiscal.
00:50:50 Bruno Le Maire souhaite également prolonger le trimestre entier à inflation au-delà du 15 juin.
00:50:56 Une nouvelle fusillade à Marseille.
00:50:58 Une femme d'une quarantaine d'années a été tuée par balle la nuit dernière.
00:51:02 Ça s'est passé à la cité Saint-Joseph dans le 14e arrondissement,
00:51:06 proche d'un point de vente de drogue très disputé.
00:51:08 La police judiciaire a été saisie pour mener l'enquête.
00:51:12 Et puis l'Espagne veut réagir face à la sécheresse.
00:51:15 Le gouvernement a adopté un plan de plus de 2 milliards d'euros.
00:51:19 Aujourd'hui, il doit permettre de venir en aide aux agriculteurs
00:51:22 et de construire de nouvelles infrastructures pour remédier à la pénurie d'eau.
00:51:26 L'Espagne a enregistré cette année son mois d'avril le plus chaud et le plus sec depuis au moins 1961.
00:51:32 Et parlons politique si vous le voulez bien.
00:51:37 Laurent Wauquiez sort de son silence médiatique.
00:51:39 Il s'exprime dans les pages du Point cette semaine.
00:51:42 Interview fleuve où il revient sur sa vision de la France.
00:51:45 Il aborde la question de la réforme des retraites.
00:51:47 On aura l'occasion de le commenter dans un instant.
00:51:50 Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui essaie de se tailler une allure de présidentiable.
00:51:56 On va le voir.
00:51:57 Qu'est ce qui se passe ?
00:51:58 - Manque un petit "oui".
00:51:59 - Oui, oui, on vous le montre Laurent Wauquiez.
00:52:02 Peut-être que ça rentrait pas dans le cadre, mais c'est bien lui devant le siège.
00:52:06 C'est Laurent Wauquiez.
00:52:08 Regardez.
00:52:10 Je précise, je n'ai pas tapé le sentier.
00:52:13 Allez, c'est parti pour le sujet.
00:52:14 Sophia Deley.
00:52:15 Des élus, les républicains, lui reprochaient son silence.
00:52:19 Il reprend aujourd'hui la parole.
00:52:21 L'un des premiers sujets abordés par Laurent Wauquiez, la réforme des retraites.
00:52:25 Il prône une toute autre approche que celle adoptée par le gouvernement.
00:52:29 - Pourquoi ne pas leur offrir la possibilité de partir à la retraite quand ils le souhaitent ?
00:52:32 En adaptant le niveau de pension en conséquence.
00:52:35 Je veux partir à la retraite à 55 ans.
00:52:37 J'aurai une petite pension.
00:52:39 Ça me va.
00:52:40 Mon boulot me passionne.
00:52:41 Je veux travailler jusqu'à 70 ans.
00:52:43 Très bien.
00:52:43 Interrogé sur les tensions sociales en France, selon lui, le pays est en proie à un sentiment d'effondrement.
00:52:49 - Toutes les démocraties occidentales sont frappées par un même mal profond.
00:52:53 Ce sentiment de délitement.
00:52:54 C'est l'aboutissement de ce que j'appelle l'idéologie de la déconstruction.
00:52:58 Elle sévit dans les milieux universitaires, administratifs, médiatiques et politiques
00:53:02 avec des conséquences catastrophiques.
00:53:04 Enfin, s'ils reconnaissent à Emmanuel Macron d'avoir réussi à incarner le pays à l'international,
00:53:10 ils critiquent sa façon de gouverner.
00:53:12 - La vérité, c'est qu'Emmanuel Macron n'a jamais été Jupiter.
00:53:15 À force de vouloir décider de tout, il ne décide plus de rien.
00:53:18 Je ne dirais pas que Macron, c'est la catastrophe.
00:53:21 Il a réussi des choses, mais il n'a pas enrayé la décadence.
00:53:24 Et c'est notre défi.
00:53:25 Laurent Wauquiez en profite également pour faire son introspection.
00:53:29 Avoue avoir connu des échecs et s'être remis en question.
00:53:32 Un recul fondamental, selon lui, pour celui qui dit vouloir s'occuper de la destinée du pays.
00:53:38 - Alors, elle le dit, certes, l'échéance est lointaine encore.
00:53:41 La réforme des retraites, il en parle.
00:53:43 On a l'impression qu'il arrive un peu après la bataille quand même.
00:53:46 Et puis surtout, ses détracteurs, y compris dans sa propre famille politique,
00:53:49 le reprochent un peu son manque de courage jusqu'ici.
00:53:52 - Oui, et puis surtout son silence pendant la période de la réforme des retraites.
00:53:56 Il y a eu beaucoup de réunions avec Éric Ciotti, avec Bruno Retailleau, avec Gérard Larcher,
00:53:59 où les trois l'ont sommé d'enfin prendre la parole.
00:54:01 Parce qu'on le sait, Laurent Wauquiez, c'est quand même une figure qui compte à droite
00:54:04 et qui aurait peut-être pu resserrer un peu les trous.
00:54:07 Alors, lui dit qu'il a voulu prendre du recul, qu'il veut tout réinventer.
00:54:10 On sait que notamment la relation maintenant avec Éric Ciotti est très compliquée
00:54:13 parce qu'Éric Ciotti, qui voulait à tout prix que Laurent Wauquiez soit désigné très tôt candidat,
00:54:16 lui en veut de l'avoir totalement lâché sur les retraites.
00:54:19 Lui en veut quand on regarde le vote d'émotion de censure.
00:54:21 Ce sont beaucoup de très proches de Laurent Wauquiez.
00:54:23 Laurent Wauquiez quand même, qui dit dans Le Point qu'il aurait voulu que la position de la droite
00:54:27 soit plus claire sur les retraites.
00:54:28 C'est un peu osé pour quelqu'un qui n'est pas franchement sorti du bois.
00:54:31 Quand même, il adresse une gentillesse à Éric Ciotti en disant
00:54:34 « je tiens à dire qu'il fait un travail courageux dans un contexte difficile
00:54:37 car il est très compliqué de reconstruire les Républicains et le Ciatel avec courage ».
00:54:41 Effectivement, pendant ce temps-là, Laurent Wauquiez, il fait un grand tour de France,
00:54:44 sans médias, sans collaborateurs.
00:54:45 Il le dit à qui veut l'entendre.
00:54:47 Il rencontre des lycéens, des industriels pour faire le diagnostic finalement de la France.
00:54:52 Le problème, et certains le disent déjà dans son propre camp,
00:54:54 c'est qu'il se fait un peu trop oublier.
00:54:56 Les sondages en témoignent.
00:54:58 Il n'est pas très haut du tout dans les sondages, c'est peu de le dire.
00:55:01 Et puis, avec Emmanuel Macron, il est quand même plutôt arrangeant.
00:55:05 Il explique que ce n'est pas la cause de tous les maux, ce n'est pas la catastrophe,
00:55:08 mais il n'a jamais été Jupiter.
00:55:10 Il n'est pas responsable de la décadence.
00:55:12 Il a incarné la France à l'international.
00:55:13 Finalement, on a l'impression que selon lui, Emmanuel Macron
00:55:16 est plus sympa qu'il ne l'était en début de mandat.
00:55:18 En même temps, ce ne sera pas son concurrent.
00:55:19 Ça ne sera pas son concurrent.
00:55:20 Et d'ailleurs, si Laurent Wauquiez lui-même sera-t-il candidat,
00:55:24 il y a de fortes chances, mais on ne peut peut-être pas parler là-dessus.
00:55:27 Alors, à droite, y aura-t-il une primaire ou pas ?
00:55:29 Parce qu'on voit déjà que chacun fournit un peu ses armes.
00:55:32 On sait que David Lyssenaar, le maire de Cannes, s'y verrait bien aussi,
00:55:36 même s'il ne bénéficie pas pour l'instant de la même notoriété.
00:55:41 On sent déjà que la guerre en interne a commencé.
00:55:43 Pour savoir s'il y aura ce qu'on appelle un chef incontestable.
00:55:47 Pour l'instant, il ne semble pas qu'il fasse l'unanimité de ce point de vue-là.
00:55:52 Ou une primaire pour que se dégage justement cette légitimité.
00:55:55 Déjà, il y a débat pour savoir s'il faut une primaire et ensuite s'il y a la primaire,
00:55:58 il faut y aller.
00:55:59 Parce qu'on se retrouve à droite exactement dans la même situation que lors de la dernière élection.
00:56:03 Personne ne veut de la primaire, mais tout le monde reconnaît qu'il n'y a pas forcément de candidat naturel.
00:56:07 Alors certes, on pense à Laurent Wauquiez comme candidat naturel,
00:56:09 mais là, il a vraiment perdu des points.
00:56:11 En interne, vous citiez David Lyssenaar, le maire de Cannes, le président de l'AMF.
00:56:15 Il y a aussi Xavier Bertrand qui avait promis d'arrêter la politique,
00:56:17 mais qui finalement, il pense déjà.
00:56:19 Et puis voilà, il peut y en avoir d'autres qui sortent du bois d'ici là.
00:56:22 Donc, c'est forcément compliqué.
00:56:23 Et vu le petit espace qu'il y a à la droite pour l'instant,
00:56:26 de voir toutes ces divisions en interne, ça ne réjouit pas les parlementaires qui nous disent tout le temps,
00:56:31 nous, quand on va dans nos circonscriptions, ce qu'on nous dit,
00:56:33 c'est qu'on est un peu ridicule d'être dans des bisbilles déjà pour la présidentielle de 2027,
00:56:38 alors qu'il y a toujours, et ça, tout le monde est d'accord pour le dire,
00:56:40 un corpus idéologique qui n'a pas été trouvé.
00:56:42 On n'est pas encore incarnation.
00:56:44 Puisque l'interview est longue, est-ce qu'il propose des choses ?
00:56:46 Est-ce qu'il met déjà des choses sur la table où il s'agit de parler de lui,
00:56:49 sa vie, son œuvre, son ressenti sur l'actualité du moment
00:56:54 et ses petits, comment dire, atterroiements personnels,
00:56:58 puisque il dit voilà, être esselé, traverser du désert, je connais.
00:57:01 Est-ce qu'il va au-delà ? Est-ce qu'il propose des choses ?
00:57:03 Il fait un diagnostic qui reste très fidèle pour parler aux lecteurs de droite.
00:57:08 Il parle de mieux revaloriser le travail, que le travail doit compter plus,
00:57:12 de la perte des valeurs, de la décadence, un discours qui forcément fonctionne bien à droite.
00:57:15 Mais en même temps, il rappelle qu'il fait son tour de France,
00:57:17 donc il prend un certain temps pour faire un vrai diagnostic,
00:57:20 pour aller à la rencontre des gens et à l'issue peut-être une feuille de route.
00:57:24 Pour l'instant, il ne prend pas trop de risques dans l'interview.
00:57:26 Ce sont des points qui ne peuvent pas fâcher dans sa famille politique.
00:57:29 Quand on dit plus le travail doit compter, quand on dit l'assistanat, etc.,
00:57:32 on doit le combattre forcément à droite, ça marche.
00:57:35 Après, on l'a vu notamment sur les retraites,
00:57:37 maintenant il propose des solutions, il parle de capitalisation, etc.
00:57:39 C'est tout ce qu'il n'a pas fait au moment où vraiment,
00:57:42 peut-être que s'il était sorti du bois, ça aurait pu changer quelque chose,
00:57:44 notamment pour Alexiotti et Olivier Marlex,
00:57:45 qui ont bien du mal quand même à tenir le groupe et le parti.
00:57:48 Jonathan Cixous, cette interview intervient à contre-tempo un petit peu ?
00:57:53 Moi, je pense que c'est justement une force, puisqu'il brouille un peu le jeu habituel,
00:57:58 les lignes que l'on a l'habitude de suivre ou qu'on s'attend à suivre.
00:58:03 Le fait de ne pas jouer la stratégie de l'instant, de l'instantanéité,
00:58:08 et de jouer le temps long, ça peut peut-être justement,
00:58:11 dans le paysage actuel où dès que vous sortez quelque chose,
00:58:14 ça peut se retourner contre vous dans 95% des cas.
00:58:17 C'est peut-être une bonne stratégie, l'avenir le dira,
00:58:19 mais je pense que c'est une façon de s'imposer sur la longueur, sur la durée,
00:58:24 et de pouvoir se poser légitimement, effectivement, dans une famille politique
00:58:29 qui a besoin, qui est en quête de candidats naturels.
00:58:33 Peut-être aussi, c'est long, quatre ans,
00:58:36 mais peut-être que s'il est le candidat de la droite,
00:58:39 il ne sera pas le candidat des ALR, mais d'un autre parti qui s'appellera autrement.
00:58:42 C'est peut-être là aussi le travail qu'il va faire,
00:58:44 qu'il a peut-être commencé à faire, travailler à une nouvelle droite,
00:58:49 une droite qui pourrait séduire également les électeurs d'Emmanuel Macron,
00:58:52 qui ne se présente pas, ne se représente pas dans quatre ans.
00:58:57 Donc moi, je pense que ce n'est pas non plus un contre-courant, un contre-temps
00:59:01 qui pourrait lui être identifié à un croc en jambe.
00:59:05 C'est vraiment quelque chose, je pense, qui est réfléchi,
00:59:09 et ça n'est pas idiot dans l'absolu, me semble-t-il.
00:59:12 Comment ça, il va y avoir du monde à droite Sénépina,
00:59:14 entre une Marine Le Pen qui racole aujourd'hui dans les sondages
00:59:17 et un Édouard Philippe dont tout le monde prédit un face-à-face avec Marine Le Pen, justement ?
00:59:23 Justement, la question, c'est qu'on est quatre ans avant cette échéance
00:59:27 et en fait, absolument rien n'est écrit.
00:59:30 On a le sentiment qu'il faut que les gens bougent tout de suite
00:59:33 parce qu'il y a un sentiment d'épuisement du pouvoir macronien,
00:59:36 le sentiment qu'en fait, ce quinquennat est terminé avant presque même d'avoir commencé.
00:59:41 Sauf qu'il reste vraiment quatre ans.
00:59:43 En politique, l'intelligence, c'est le sang-froid.
00:59:46 Et le sang-froid, c'est de savoir attendre, y compris quand vous êtes sous pression.
00:59:50 Il n'y avait aucun intérêt à sortir au moment de la réforme des retraites.
00:59:55 Pourquoi ? Parce que de toute façon, on était dans des enjeux
01:00:00 qui ont été très mal posés dès le départ et sur lesquels il y avait très peu de lignes
01:00:04 autres que la question démographique à déployer.
01:00:07 Donc, il n'y avait que des coups à prendre
01:00:10 et ensuite, c'est très bien de vouloir des responsabilités,
01:00:13 d'être nommé à la tête d'un parti.
01:00:14 À un moment donné, on assume, on n'explique pas que c'est l'autre qui doit faire tout le boulot.
01:00:18 Donc, y compris Éric Ciotti a surtout montré qu'il était incapable de tenir son propre parti.
01:00:23 Et ça, ce n'est pas la faute de Wauquiez.
01:00:25 Ce que je trouve très intéressant, c'est un personnage politique
01:00:28 qui a la capacité, ce sang-froid,
01:00:31 et qui est capable en même temps de faire un tour de France,
01:00:33 pour le coup, sans caméra, même s'il le dit,
01:00:36 parce que c'est comme ça qu'on apprend et qu'on connaît vraiment la tessiture de son pays.
01:00:40 Donc, je trouve qu'il y a dans la démarche de Laurent Wauquiez quelque chose de très intéressant,
01:00:44 je dirais, à suivre.
01:00:45 À minima, c'est un bon stratège, donc.
01:00:47 Le fait d'avoir agi de sang-froid, de ne pas s'être exprimé pendant cette parenthèse,
01:00:51 où effectivement, il avait plutôt tout à perdre à ce moment-là, à prendre position.
01:00:56 Des stratégies, je pense qu'en politique, aujourd'hui, il y en a.
01:00:59 La question, c'est, est-ce qu'il y a des leaders ?
01:01:01 Je pense qu'on est en travers de crise de leadership en politique aujourd'hui.
01:01:04 Le leader, c'est celui qui s'impose naturellement dans sa famille politique
01:01:08 et auquel on croit, celui qu'on a envie de suivre.
01:01:11 Ni à gauche, ni à droite, nous avons de leaders.
01:01:13 Or, la droite, elle est organisée structurellement autour d'un chef qu'elle a envie de suivre,
01:01:18 qui donne la direction, qui donne le cap, qui a de l'énergie, qui va emmener sa famille politique.
01:01:22 Aujourd'hui, la droite, elle est en panne de leader.
01:01:24 Et Laurent Wauquiez, il veut jouer cette carte-là,
01:01:27 mais il la joue à quatre ans d'une élection de manière stratégique,
01:01:31 donc il veut monter en puissance.
01:01:32 Or, un leader, il doit poser aussi des marqueurs.
01:01:35 Laurent Wauquiez, aujourd'hui, n'a posé aucun marqueur.
01:01:37 C'est quoi le logiciel de Laurent Wauquiez ?
01:01:39 Si vous parlez de Nicolas Sarkozy, qui est le dernier grand leader de droite,
01:01:43 en 2007, il a fait une campagne, qu'on soit de droite, de gauche,
01:01:46 on se sent plein de panaches, avec des marqueurs.
01:01:48 Travaillez plus pour gagner plus.
01:01:51 Il faut deux ou trois idées.
01:01:51 Des campagnes.
01:01:52 Oui, on n'est pas encore dans la main d'or.
01:01:54 Évidemment, mais on a vu qu'en 2022, les candidats de droite n'avaient pas de marqueurs,
01:02:00 ils n'étaient pas des leaders.
01:02:02 Et on a vu comment a terminé cette primaire.
01:02:05 La droite, je pense que la primaire est une machine à perdre pour la droite.
01:02:08 Il est préférable qu'un leader s'impose.
01:02:10 Et je pense que c'est ce qu'il est en train de construire.
01:02:13 Donc, petit à petit, je veux dire, je fais le tour de France,
01:02:15 on s'habitue à le voir, je vais à l'encontre, j'écoute.
01:02:19 Mais comme l'a dit Elodie très justement,
01:02:22 moi, je n'ai pas lu cette interview où je me fie par rapport à ce qu'elle dit.
01:02:24 Il n'en sort pas grand chose, mais il n'est pas sorti grand chose non plus
01:02:27 de la bouche de Laurent Wauquiez pendant la réforme des retraites.
01:02:29 Or, peut-être qu'il aurait fallu qu'il pose quelques marqueurs là.
01:02:31 En tout cas, on soutient sa famille politique,
01:02:33 qui n'était pas pour la réforme d'Emmanuel Macron.
01:02:36 Il aurait dû peut-être incarner une contre-réforme de droite.
01:02:39 Il ne l'a pas fait.
01:02:40 Alors, il n'insulte pas Emmanuel Macron et son bilan là aujourd'hui.
01:02:42 Évidemment. Pourquoi ?
01:02:43 Parce que dans la Macronie, il y a un électorat de droite.
01:02:46 Il veut récupérer. Donc, il ne va pas insulter cet électorat.
01:02:49 Il est très tactique.
01:02:50 Mais est-ce qu'être tactique suffira pour emporter une présidentielle ?
01:02:53 Elodie, est-ce que Laurent Wauquiez,
01:02:56 c'est aussi quelqu'un qui a suscité des inimitiés notoires ?
01:03:00 C'est quelqu'un qui ne fait pas de l'unanimité d'un point de vue du caractère,
01:03:03 de l'épine dorsale.
01:03:04 On a pu le reprocher aussi.
01:03:06 Son comportement, ses critiques.
01:03:08 Enfin, je veux dire, pour émerger comme un leader naturel,
01:03:11 il va falloir qu'il regagne un peu du terrain quand même.
01:03:13 Regagner ses galons.
01:03:14 Oui, il y a deux choses.
01:03:15 Un, en interne et deux, auprès du grand public.
01:03:17 L'avantage, comme on le disait, c'est que puisqu'il s'est fait un peu silencieux et discret,
01:03:21 on sait que les téléspectateurs et les électeurs oublient assez vite.
01:03:24 Et sans doute que...
01:03:26 Il y a un aspect rédemption.
01:03:26 Voilà, il y a un aspect...
01:03:27 De toute façon, on ne sait plus trop ce qui s'est passé.
01:03:29 En interne, il y a eu vraiment deux phases.
01:03:31 Il y a eu, après la défaite de Valérie Pécresse,
01:03:33 le seul qui peut nous sauver cette fois, c'est Laurent Wauquiez.
01:03:35 C'est le candidat naturel et il a envie d'y aller.
01:03:37 Parce qu'on le rappelle que, lors de la dernière élection,
01:03:40 tout le monde avait fait tout pour que François Baroin puisse atterrir correctement.
01:03:43 Il n'avait pas envie d'y aller.
01:03:44 Donc, il y a eu un bon point pour Laurent Wauquiez où c'était finalement...
01:03:47 Il a démissionné après la défaite des Européennes.
01:03:50 Il a assumé quand même une défaite qui n'était pas uniquement la sienne.
01:03:54 Donc, quand même, dans son parti, ça avait pu plaire ce côté.
01:03:57 Il assume ses responsabilités, il revient tranquillement.
01:03:59 Il n'a jamais quitté le parti.
01:04:02 Le dernier meeting de Valérie Pécresse était à Lyon,
01:04:04 aux côtés de Laurent Wauquiez.
01:04:05 Mais vraiment, cet épisode des retraites,
01:04:07 notamment chez les parlementaires et chez les personnalités importantes,
01:04:10 Éric Schottier, Bruno Rotailleau, Gérard Larcher,
01:04:12 ça a vraiment fait du mal parce qu'ils se disent en fait,
01:04:14 nous, on est allés au charbon,
01:04:15 on est là pour défendre les positions de la droite
01:04:18 et malheureusement, notre chef peut-être plus tard n'est pas là pour le faire.
01:04:21 Allez, un petit... 10 secondes, vraiment, chacun.
01:04:22 Le problème, c'est que les parlementaires ne comptent pas vraiment.
01:04:25 Si la droite veut se reconstruire,
01:04:26 il va falloir qu'elle puise dans le réservoir de voix
01:04:30 et de gens qui ont arrêté de voter
01:04:31 et c'est ce qu'a compris Laurent Wauquiez.
01:04:34 D'ailleurs, quand il a eu le parti,
01:04:35 c'est là où il a subi les plus grosses affamées
01:04:38 et où les choses se sont cassées la figure.
01:04:39 Aujourd'hui, il part à la conquête et il va chercher son morceau de sien.
01:04:43 Merci, Karim Andomé.
01:04:43 L'électorat de droite s'est divisé.
01:04:44 Une partie est allée chez la Macronie,
01:04:46 une autre partie est allée chez Marine Le Pen.
01:04:48 Quel est le candidat qui pourra réunir, réunifier sa famille politique ?
01:04:51 Bonne chance.
01:04:52 En ramenant cet électorat, en ayant deux jambes,
01:04:55 celle qui pourra ramener les macronistes
01:04:57 et celle qui pourra ramener les lépénistes,
01:05:00 il n'est pas encore là.
01:05:00 Bien malin qu'il pourra le prédire.
01:05:01 Merci beaucoup.
01:05:02 Vous restez avec nous, on va parler de Papandia
01:05:03 et ses propositions sur la mixité sociale,
01:05:06 même si elles sont peu nombreuses, à vrai dire, pour l'instant.
01:05:08 Mais enfin, ça vaut le coup d'être souligné.
01:05:10 Ça me donne aussi l'occasion, puisqu'on parlait de la droite,
01:05:13 de vous dire qu'Éric Ciotti sera l'invité de Laurence Ferrari
01:05:15 sur CNews et Europe 1 à 18h45.
01:05:19 À tout à l'heure.
01:05:21 Dans cette toute dernière partie, on va parler de gestes fous
01:05:23 d'un prof d'anglais pour contester le système éducatif.
01:05:25 Eh bien, il a décidé de brûler les copies du bac de ses élèves.
01:05:29 C'est tout à fait sérieux.
01:05:30 Écoutez d'ailleurs comment il le justifie.
01:05:32 Ce sont des copies de bac pro d'anglais
01:05:36 que les élèves ont rédigées le 18 avril.
01:05:39 Aujourd'hui, on est 9 mai et c'est aujourd'hui, à la rentrée,
01:05:42 que je vais les brûler devant l'lycée.
01:05:44 Ce sont les copies de mes élèves et d'autres élèves
01:05:46 en trois années.
01:05:47 En trois ans, j'ai vu que ça ne servait à rien,
01:05:49 ce qu'on faisait en classe,
01:05:51 plus particulièrement en cours d'anglais.
01:05:52 Parce qu'on voit des élèves qui ont passé sept ans dans le système
01:05:54 et qui ne sont pas capables d'aligner deux mots correctement.
01:05:56 Donc à un moment, il faut se poser la question,
01:05:58 peut-être que c'est le système, le problème, c'est un peu cliché,
01:06:00 mais c'est vrai.
01:06:01 Moi, le premier objectif de ce geste,
01:06:03 c'est d'annuler l'épreuve,
01:06:04 de telle manière à ce qu'il n'ait pas à avoir
01:06:06 une note catastrophique liée à leur épreuve du bac.
01:06:09 Et en même temps, c'est pour vraiment dire
01:06:11 que le bac s'est dépassé.
01:06:13 Céline, Céline Pinard, il faut sanctionner,
01:06:15 enfin au-delà quand même, se pose aussi la question
01:06:18 de l'apprentissage des langues.
01:06:20 Est-ce que de ce point de vue-là, on a quand même fait des progrès ?
01:06:22 Parce que lui, il dit que c'est catastrophique,
01:06:24 qu'ils n'alignent pas trois mots d'anglais
01:06:25 après sept ans d'apprentissage.
01:06:27 Je me souviens que les Français n'avaient pas une très bonne réputation
01:06:29 pour la pratique des langues étrangères.
01:06:31 Là, on commence plutôt maintenant.
01:06:32 Oui, mais je n'ai pas l'impression
01:06:34 que ça ait vraiment changé les choses.
01:06:36 Mais quand même, je suis désolée,
01:06:38 là, on est en face d'un monsieur qui ne va pas bien.
01:06:41 Il ne faut pas le mettre en face d'enfant,
01:06:43 ce monsieur, il faut s'en occuper.
01:06:45 C'est pour ça que je vous dis qu'il faut sanctionner.
01:06:47 Il faut juste lui dire de partir, en fait.
01:06:49 Vous imaginez les gamins qui doivent repasser leur bac,
01:06:52 parce que cette phrase hallucinante,
01:06:55 "le bac ne sert à rien, on n'a aucune valeur",
01:06:57 eh bien justement, ceux qui n'ont pas le bac,
01:06:59 alors ils valent encore moins que rien.
01:07:01 C'est un anarchiste, en fait.
01:07:02 Commencer par dire à des enfants que le bac ne sert à rien,
01:07:05 c'est déjà dramatique,
01:07:07 parce que si on a fait un bac,
01:07:09 alors on a encore moins que rien,
01:07:11 donc c'est une très très mauvaise idée.
01:07:13 Brûler des copies.
01:07:15 Je comprends qu'il soit frustré,
01:07:17 je comprends qu'il soit en colère,
01:07:19 qu'il aille se syndiquer, qu'il fasse de la politique,
01:07:21 qu'il écrive des articles, qu'il se batte.
01:07:23 Mais qu'il ne saccage pas le travail de ses amis.
01:07:25 Mais qu'il ne saccage pas le saccage d'enfants.
01:07:27 Ils sont quand même pour certains prêts d'être donnés des bêtes.
01:07:29 Il ne s'approuve pas des choses, ce n'est pas sa production.
01:07:31 Il brûle le travail d'autres personnes, je trouve ça scandale.
01:07:33 Ça vous inspire quoi, Karim, cette affaire, cette histoire ?
01:07:35 C'est à se demander si cet enseignant est étudiant.
01:07:37 Est-ce qu'il aura apprécié qu'un de ses professeurs brûle ses copies ?
01:07:39 C'est totalement aberrant.
01:07:41 C'est un non-sens.
01:07:43 C'est presque une antithèse.
01:07:45 C'est un oxymore.
01:07:47 Un professeur qui brûle des copies n'est pas fait pour être professeur.
01:07:49 On parle de vocation dans ces métiers-là.
01:07:51 Que ce soit dans le métier de la santé,
01:07:53 le métier de la sécurité nationale.
01:07:55 Il faut avoir une vocation.
01:07:57 A-t-il une vocation pour être enseignant, ce garçon ?
01:07:59 Brûler des copies de jeunes,
01:08:01 qui ne sont pas des enfants,
01:08:03 brûler des copies de jeunes qui étaient au bac.
01:08:05 J'ai lu une petite interview de ce garçon,
01:08:07 où il disait
01:08:09 "Oh mais les copies étaient désastreuses."
01:08:11 "Et depuis quand on brûle des copies désastreuses ?"
01:08:13 "Suis-je désastreuse ?"
01:08:15 Même si les élèves ne sont pas au niveau,
01:08:17 on ne brûle pas leurs copies.
01:08:19 On en rit, mais ce n'est pas drôle du tout.
01:08:21 C'est un non-respect total.
01:08:23 Mais qu'il écrive un bouquin,
01:08:25 s'il a des propositions à faire pour améliorer l'éducation nationale.
01:08:27 Or, je ne suis pas certain,
01:08:29 comme je l'entends s'exprimer,
01:08:31 que c'est ce qu'il recherche.
01:08:33 On est dans la société du buzz.
01:08:35 Quand ça touche des gens qui ont une responsabilité,
01:08:37 donc de ce niveau, être enseignant,
01:08:39 c'est une responsabilité dans le pays.
01:08:41 Donc on ne fait pas tout et n'importe quoi.
01:08:43 Alors, puisque vous parlez de propositions pour l'éducation nationale,
01:08:45 c'est génial parce que vous me servez de marche-pied pour la suite.
01:08:47 On va parler de Papendiae,
01:08:49 qui devrait normalement signer un accord
01:08:51 pour encourager la mixité sociale
01:08:53 dans les écoles privées catholiques sous contrat.
01:08:55 Je précise, Elodie Huchard,
01:08:57 vous avez un petit peu suivi ce dossier.
01:08:59 Ce n'est pas un bouleversement en soi,
01:09:01 mais ça reste quand même une mini-révolution.
01:09:03 Sauf qu'on peine un petit peu à voir
01:09:05 ce qu'il y a dans la balance,
01:09:07 en quoi ça va contraindre les établissements.
01:09:09 Pour l'instant, je n'ai pas l'impression que ce soit très contraignant.
01:09:11 Pour l'instant, ce n'est pas clair, surtout.
01:09:13 Ce n'est pas que ce n'est pas contraignant.
01:09:15 On le rappelle, c'était une des priorités du ministre de l'Éducation
01:09:17 d'avoir davantage de mixité dans les établissements.
01:09:19 Depuis novembre, on attend un plan.
01:09:21 Aujourd'hui, il rencontrait les recteurs.
01:09:23 Et donc, on avait l'espoir d'avoir
01:09:25 véritablement une liste de mesures clé en main.
01:09:27 Eh bien non, ils ont décidé de réfléchir encore un petit peu.
01:09:29 Ce qu'on nous dit au ministère de l'Éducation,
01:09:31 ce qui est sûr, c'est qu'ils veulent réduire
01:09:33 les différences de recrutement social
01:09:35 de 20% d'ici 2027.
01:09:37 Et que donc, ils vont continuer à se mettre autour d'une table.
01:09:39 Avant l'été, Papendia, il veut la mise en place
01:09:41 d'une instance académique de dialogue
01:09:43 avec les collectivités territoriales,
01:09:45 les parents, les établissements.
01:09:47 Et là, ils vont réfléchir.
01:09:49 Et à la fin de l'année 2023,
01:09:51 il y aura une feuille de route,
01:09:53 territoire par territoire, à une trajectoire nationale.
01:09:55 Donc, effectivement, ça n'est pas
01:09:57 ni contraignant ni clair, parce qu'on vient
01:09:59 de repousser le plan de plusieurs mois.
01:10:01 Alors, il y avait certaines pistes
01:10:03 qui étaient sur la table. On doit quand même
01:10:05 préciser que ce ne sont que des pistes, puisque du coup,
01:10:07 ils prennent encore le temps de la réflexion.
01:10:09 Il y a par exemple, mettre en place des sections
01:10:11 d'excellence ou des langues rares dans certains établissements
01:10:13 publics, parce qu'en général, ça fait venir
01:10:15 des élèves qui ont un meilleur niveau, et donc, ça peut
01:10:17 rehausser le niveau. La création
01:10:19 de binômes de collèges qui sont
01:10:21 proches géographiquement, mais très différents
01:10:23 socialement, et puis, effectivement, d'avoir
01:10:25 plus d'étudiants boursiers, notamment
01:10:27 dans les établissements privés. - Ça, c'est pas mal,
01:10:29 parce que ça empêche certains, aujourd'hui, d'accomplir
01:10:31 de bonnes études dans un environnement...
01:10:33 - C'est peut-être la seule chose véritablement nouvelle.
01:10:35 Les autres idées, en fait, sont des choses qui peuvent déjà
01:10:37 se faire. Au sein même de la majorité,
01:10:39 on commence à se dire que ça n'est pas une très
01:10:41 bonne idée, que les choses ne sont pas claires, et que
01:10:43 le risque, en tout cas, me disait un pont
01:10:45 de la majorité à mi-dix, c'était qu'au lieu, finalement,
01:10:47 d'élever tout le monde, on risquait, en fait, d'abaisser
01:10:49 le niveau du privé, pour tenter, en fait,
01:10:51 d'avoir l'impression que celui du public était
01:10:53 plus élevé, et ce plan un peu
01:10:55 cacophonique, pour l'instant, a bien du mal
01:10:57 à trouver des alliés, y compris, d'ailleurs,
01:10:59 dans la majorité présidentielle. - Oui, et puis, on imagine,
01:11:01 Jonathan Sik-Souk, qu'il va y avoir une levée de boucliers.
01:11:03 Il ne faut pas se laisser faire comme ça,
01:11:05 hein, les... - Bien sûr qu'il va y avoir une levée de boucliers,
01:11:07 parce qu'on voit bien que
01:11:09 le ministre de l'Éducation nationale,
01:11:11 depuis sa nomination, est
01:11:13 préoccupé, pour ne pas dire obsédé, par énormément
01:11:15 de choses, telles que
01:11:17 la mixité sociale, telles que
01:11:19 les questions de genre et autres.
01:11:21 Or, il est à la tête d'un
01:11:23 ministère, on le voit, où des profs sont en
01:11:25 burn-out, et brûlent des copies
01:11:27 d'élèves. Moi, je préférerais
01:11:29 que le ministre de l'Éducation nationale
01:11:31 soit préoccupé par le niveau et l'effondrement,
01:11:33 malheureusement, du niveau scolaire,
01:11:35 année après année, la dégringolade
01:11:37 spectaculaire de la France, dans tous les classements
01:11:39 internationaux, depuis des années.
01:11:41 J'aurais aimé que ce soit sa cause première,
01:11:43 et que Papandière se fasse le chant
01:11:45 de l'excellence de l'éducation
01:11:47 dans les classes, avant de nous parler
01:11:49 de plein de choses qui méritent d'être
01:11:51 évoquées, évidemment. Mais on voit
01:11:53 aussi quel est le point négatif
01:11:55 de ces boursiers
01:11:57 et autres volontés de
01:11:59 cadrer absolument, politiquement,
01:12:01 ce genre de choses. C'est ce
01:12:03 qu'on appelle, il n'y a pas d'autre expression,
01:12:05 mais elle est assez lamentable,
01:12:07 la discrimination positive. Et on voit
01:12:09 comment, à compétence égale,
01:12:11 bien souvent, ce sont des élèves
01:12:13 qui arrivent
01:12:15 de quartiers défavorisés,
01:12:17 alors même que parfois,
01:12:19 et c'est là la dérive, ils ont des résultats
01:12:21 moindres que ceux qui ont de bons résultats,
01:12:23 et ils se retrouvent à la place
01:12:25 d'autres, qui ont de bonnes notes,
01:12:27 mais dans des classes dites d'excellence. Et ça,
01:12:29 c'est anormal, et ça ne choque absolument pas
01:12:31 M. Papandière. Karim, votre
01:12:33 regard sur cette histoire, parce que
01:12:35 au-delà des non-propositions
01:12:37 de Papandière, il y a quand même
01:12:39 certains qui disent,
01:12:41 l'école privée aujourd'hui telle qu'elle est,
01:12:43 c'est cultiver l'entre-soi des riches
01:12:45 ou de ceux qui peuvent se la payer aussi.
01:12:47 Alors, moi, je ne voudrais pas opposer l'école privée
01:12:49 à l'école publique, je voudrais qu'on parle d'abord de l'école publique.
01:12:51 Et il y a
01:12:53 une expérimentation dont j'aurais aimé
01:12:55 que le ministre de l'Éducation
01:12:57 rende publiques les résultats,
01:12:59 c'est une opération
01:13:01 multicollège, qui a été mise en place
01:13:03 en 2017, à Paris,
01:13:05 des collèges publics, géographiquement
01:13:07 proches, mais ayant des populations
01:13:09 sociales différentes, qui ont mixé.
01:13:11 Et il y a un chercheur du CNRS
01:13:13 qui a analysé l'expérimentation,
01:13:15 et l'issue est plutôt positive. Donc, faisons-le
01:13:17 des bords pour les écoles publiques, lorsque c'est possible,
01:13:19 lorsque elles ne sont géographiquement pas très loin.
01:13:21 Merci beaucoup. Allez, dans un instant,
01:13:23 Punchline, Éric Ciotti, c'est 18h15, bien sûr,
01:13:25 chez Laurence. À tout de suite.
01:13:27 *rire*