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Anne Fulda reçoit Éric Naulleau pour son livre «La faute à Rousseau» dans #HDLivres

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00:00 - Bonjour Éric Nolot. - Bonjour.
00:02 - Journaliste, chroniqueur, écrivain, on vous connaît.
00:05 Et vous venez de publier un livre qui s'appelle "Faute à Rousseau".
00:09 C'est paru aux éditions Léocher.
00:10 Et alors on sent, alors c'est un essai assez dévastateur sur Sandrine Rousseau.
00:16 Et on sent, très réjouissants, un bonheur de lecture.
00:19 - Merci beaucoup.
00:20 - Et on sent que ça a été presque jubilatoire l'écriture pour vous.
00:22 - Oui. - C'était le cas.
00:23 - Non, je me suis amusé.
00:24 Alors pas seulement parce que plus je creusais le cas Sandrine Rousseau,
00:28 plus les choses fâcheuses m'apparaissaient.
00:30 Alors il y a deux niveaux.
00:32 Il y a Sandrine Rousseau elle-même, grande pourvoyeuse de bourg, de punchline.
00:36 C'est quand même une féministe qui vous dit qu'elle préfère les jeteuses de sort aux ingénieurs au pair.
00:39 C'est-à-dire qu'elle pense que les femmes sont du côté de la magie et de l'irrationnel.
00:43 Et les hommes du côté de la science et du rationnel.
00:45 Pour une féministe, avouez que c'est assez original.
00:47 Et puis est-ce qu'elle représente, c'est-à-dire un contre-projet de société,
00:50 un contre-projet de civilisation qu'elle veut nous imposer avec tous ses amis écoféministes et wokistes.
00:55 Donc je m'amusais mais d'une main et de l'autre quand même,
00:59 je me disais le monde qu'il nous prépare, je n'en veux pas, je m'y oppose.
01:02 Une pointe d'inquiétude.
01:03 Alors la question qu'on peut se poser c'est, est-ce qu'elle mérite tant d'honneur d'une certaine façon ?
01:06 Parce qu'elle a une présence médiatique importante mais un poids politique assez raisonnable, enfin mesuré.
01:12 Oui c'est une créature très pixelisée, c'est vrai.
01:15 C'est une créature qui a été faite pour et par les médias.
01:18 Mais c'est quand même la tête de gondole d'idées extrêmement néfastes.
01:22 Je vous dis qu'ils veulent vous imposer un nouveau monde, l'écriture inclusive est illégale,
01:26 ils vous l'imposent, un homme ou une femme fait un petit traitement hormonal,
01:30 ou décrètent qu'un homme est une femme ou une femme est un homme, ce qui est faux.
01:33 Mais c'est la politique du fait accompli.
01:35 Et si vous voulez, Sandrine Rousseau en est la tête de gondole,
01:38 c'est-à-dire qui rend les choses acceptables par le grand public.
01:42 Parce qu'elle est tellement invitée dans les médias et en fait,
01:44 personne ne la pousse jamais dans ses retranchements, dans ses contradictions.
01:48 Il y a une grande complaisance et j'ose même parler de complicité.
01:51 Je trouve qu'elle fait beaucoup avancer des causes qui me semblent néfastes.
01:53 Mais est-ce qu'on peut dire qu'il y a le rousseauisme existe ?
01:57 C'est pas quand même, c'est un mélange de wauquisme, d'écoféminisme.
02:01 C'est la version médiatique de tout cela.
02:03 C'est-à-dire qu'en effet, c'est la synthèse.
02:05 C'est en ça qu'elle est dangereuse.
02:07 Je trouve parce qu'elle donne quelque chose de presque souriant.
02:11 On rigole, on plaisante de Sandrine Rousseau, vous avez entendu la dernière bourde,
02:15 quand elle rend hommage à Jean-Pierre Belmondo qui nous a quittés.
02:18 Elle se trompe même sur le prénom de Jean-Paul Belmondo.
02:21 Moi je pense qu'elle l'a fait exprès, c'est une des thèses de mon livre.
02:23 C'est un détail.
02:25 Et en riant, on oublie peut-être de s'inquiéter.
02:28 Moi j'ai voulu faire les deux.
02:29 J'ai voulu me moquer de Sandrine Rousseau et du wauquisme.
02:31 Mais j'ai voulu aussi m'en inquiéter, dire que derrière le rire, il y a quelque chose d'autre.
02:35 Ne l'oublions pas.
02:36 Cela dit, est-ce que ce n'est pas lui permettre de se poser en victime ?
02:40 Qui est d'ailleurs une posture qu'elle aime beaucoup.
02:42 Elle est devenue connue comme ça dans une émission dans laquelle vous étiez chroniqueur.
02:45 Oui, on n'est pas coché absolument.
02:48 En effet, parce que c'est la posture victimaire qui est multipliée par les miroirs médiatiques.
02:56 Alors en effet, ça marche beaucoup.
02:58 Mais c'est volé à un moment, il faut se poser en face de Sandrine Rousseau,
03:01 essayer de voir clair dans son discours, dans ses intentions.
03:04 Et ça demande un autre travail que ceux que les journalistes ou nos confrères font,
03:09 ou je pense, qui ne vont pas au fond du problème.
03:12 Ils ne veulent pas être au symptôme Sandrine Rousseau, ils ne veulent pas voir ce qu'il y a derrière.
03:15 Je le répète une nouvelle fois, ce qu'il y a derrière est extrêmement inquiétant.
03:19 C'est de nous imposer un monde dont nous ne voulons pas à 90%,
03:23 mais une minorité très fanatique, très radicalisée,
03:26 dont Sandrine Rousseau est un des porte-parole, veut nous imposer ce monde.
03:29 Alors vous écrivez "le plus écœurant du rousseauisme tient à cette manière systématique
03:33 de détourner les plus nobles causes pour un profit politique personnel.
03:36 Dans l'affaire Bayou, la lutte contre les violences faites aux femmes devient prétexte à écarter un rival politique.
03:40 Dans l'affaire Vivesse, la lutte contre les violences faites aux enfants devient prétexte à imposer la tyrannie wokiste,
03:45 à introduire en contrebande tous les articles d'une pensée totalitaire".
03:48 Effectivement, il y a aussi derrière une forme d'arrivisme aussi.
03:52 Elle se démarque pour exister.
03:56 L'arrivisme me semble caractériser Sandrine Rousseau.
04:00 Quand elle arrive sur un plateau de télévision et qu'elle accuse Julien Bayou de choses extrêmement graves,
04:04 d'être un prédateur sexuel, d'avoir poussé des femmes au suicide,
04:07 vous apercevez à la fin qu'il n'y a rien, même la cellule de répression des violences sexuelles et sexistes des verts n'a rien trouvé.
04:14 En attendant, elle a flingué Julien Bayou.
04:16 Quand elle accuse Éric Piolle de l'avoir bousculé, vous regardez les images, il est passé à 5 mètres d'elle,
04:21 il l'a salué avec un grand sourire.
04:23 Elle instrumentalise une juste cause, la lutte contre les violences faites aux femmes, à son profit personnel.
04:28 Donc je trouve que derrière la loufoquerie, il y a un projet de société très dangereux,
04:32 mais il y a aussi énormément de cynisme à son propre profit et même à son profit exclusif.
04:36 Et dernière question, rapidement, elle ne dit pas quelque chose d'une époque qui ne va pas très bien ?
04:41 Oui bien sûr.
04:42 Enfin son succès.
04:43 Si nous allions mieux, bien sûr qu'elle ne trouverait pas cet écho.
04:47 Il y a des gens qui pensent que le monde va de travers et que peut-être il faut écouter Sandrine Rousseau.
04:51 Moi je leur dis juste une chose, si vous écoutez Sandrine Rousseau,
04:54 ce monde qui va de travers va aller plus mal encore, croyez-moi, et rapidement.
04:57 Et alors parfois, je terminerai juste là-dessus, il y a des moments de grâce,
05:01 lorsque par exemple elle se rend à cette manifestation pour les femmes iraniennes
05:04 et qu'elle, qui a défendu le voile comme un objet d'embellissement, se fait huer.
05:09 Parce que comme elle a tous les toupets, alors qu'elle les a soutenues du bout des lèvres,
05:13 elle va à cette manifestation de soutien aux femmes iraniennes,
05:15 qui sont les héroïnes du féminisme d'aujourd'hui.
05:18 Elle se fait siffler par toutes les femmes présentes, qui elles ne sont pas dupe du double jeu de Mme Rousseau,
05:24 du double petit jeu même de Mme Rousseau.
05:26 La vérité finit toujours par apparaître.
05:28 Dans le conte d'Andersen, c'est un enfant qui dit "le roi est nu".
05:31 Là, ce sont des femmes iraniennes qui ont dit "la reine est nue".
05:34 La reine Sandrine était nue ce jour-là.
05:36 En tout cas, vraiment, je vous conseille de lire "La faute à Rousseau".
05:38 Ça se lit, c'est un bonheur de lecture et puis c'est nécessaire.
05:42 Merci beaucoup, Éric Nodre.
05:43 Merci à vous pour l'invitation.
05:45 [Musique]
05:49 [SILENCE]

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