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00:00 [Musique]
00:08 Écoutez, je suis Serge Maé, je travaille au CNES,
00:18 Centre national des études spatiales.
00:20 Je suis à la direction du transport spatial, donc de la DTS.
00:24 Et dans cette direction, il y a une sous-direction
00:27 développement sol, donc des installations sol.
00:30 Et donc, moi, je suis le chef de service du service Guyane.
00:35 Donc, à la sous-direction développement sol, à SDS,
00:38 il y a plusieurs services, dont le service qui est installé en Guyane.
00:42 Donc, la sous-direction développement sol, c'est celle qui installe,
00:45 qui a installé toutes les bases de lancement depuis 50 ans sur le site.
00:49 Voilà, donc je suis chef de service et en parallèle aussi,
00:55 je suis le responsable de la qualification technique
00:58 des moyens sols Guyane RN6 aussi.
01:01 Chose importante.
01:03 Alors, quel a été votre parcours d'étudiant ?
01:07 Donc, après le bac, j'ai fait un UT, donc de génie électronique
01:12 et informatique industriel.
01:14 À l'issue de l'UT, j'ai intégré une école d'ingé
01:17 dans Polytechnique Montpellier, donc en microélectronique
01:20 et automatisme.
01:21 Donc, et à l'issue, j'ai intégré une année supplémentaire
01:28 en réseau et télécom à l'ENSET à Toulouse.
01:31 Alors, quel a été votre parcours professionnel ?
01:35 Donc, j'ai démarré à la PAVA, dans le contrôle technique
01:43 et dans les réseaux informatiques.
01:45 Ensuite, j'ai intégré le CNES en 2007.
01:49 Donc, en 2007, j'étais à la PAVA, au Centre spatial guyanais
01:55 depuis 1998.
01:57 En 2007, j'ai intégré le CNES en tant que chef,
02:02 enfin, responsable des suivis des travaux pour tous les aspects
02:08 banque, contrôle et réseau et télécom en Guyane.
02:11 Donc, en 2007, à ce titre, j'ai suivi en tant que chargé d'affaires
02:15 des réseaux, donc toute l'installation du PAD-TIR Soyouz.
02:21 J'ai travaillé sur le PAD-TIR Vega aussi.
02:24 Et après, donc, là, depuis 2007, en 2010, donc, j'ai été,
02:29 je suis devenu adjoint au chef de service qui existait,
02:32 donc Frédéric Mignoz, qui est devenu sous-directeur actuellement.
02:36 Et donc, depuis 2010, j'étais donc son adjoint.
02:40 Et en plus, donc, j'assurais toujours le rôle d'interface
02:43 avec tous les moyens pour les projets liés au suivi du lanceur.
02:49 Et en parallèle, donc, depuis 2018, donc, j'ai pris le poste,
02:55 en plus de ça, de responsable de la qualification technique
02:59 de tous les moyens sur le Guyane 6, en tant que compte,
03:01 tous les moyens qui vont permettre d'intégrer le lanceur
03:04 et d'assurer le lancement et le suivi du lanceur
03:08 pendant sa trajectoire.
03:11 Et donc, ça, jusqu'en 2021.
03:14 Et en 2021, donc, j'ai, je suis devenu chef de service.
03:18 Frédéric Mignoz est parti pour devenir sous-directeur.
03:21 Et pendant le jeu de chef musical, je suis devenu chef du service
03:24 de l'équipe Guyane actuellement, depuis 2021.
03:28 Très bien.
03:29 Avez-vous une rencontre particulière durant votre parcours d'étudiant
03:34 ou professionnel qui vous a influencé pour vous orienter
03:39 sur une carrière liée au spatial ?
03:42 Tout à fait.
03:43 Donc, effectivement, une rencontre importante, je dirais,
03:47 à l'issue de mon parcours, en fait, durant mon parcours d'étudiant,
03:52 j'ai été en contact avec Jean-Pierre Bosval,
03:55 qui était le premier DDO, directeur des opérations
03:58 sur le premier lancement Ariane 4, le premier lancement Ariane en 1979.
04:03 Le 24 décembre 1979, donc, c'est, se trouve que c'est l'oncle de mon épouse.
04:08 On a pris contact comme ça et donc c'est lui qui m'a reçu chez lui,
04:12 qui m'a expliqué un peu ce qu'il faisait actuellement.
04:14 À cette époque-là, c'était en 1991, il était sur le programme Hermès,
04:18 le programme Hermès de l'Aviation Spatiale qui devait partir sur Ariane 5
04:21 et qui a été abandonné par la suite.
04:23 Et donc, il était responsable, directeur du projet au CNES.
04:28 Et donc, il m'a reçu chez lui, donc il m'a expliqué un peu ce sur quoi il travaillait.
04:33 Donc, moi, qui étais déjà bien attiré par le monde de l'aérospatial et du spatial,
04:37 depuis longtemps, là, donc il m'a expliqué un peu tout ce qui se passait en Guyane.
04:42 Et donc, c'est un peu ce qui m'a poussé aussi à faire mon service militaire,
04:47 à faire à l'époque, il y avait le service militaire encore,
04:50 de faire mon service militaire en tant que volontaire de l'aide technique
04:53 au Centre Spatial Guyanais en 1993-1994.
04:55 Et de là, j'ai pris le virus du spatial et de la Guyane.
04:59 Et donc, après, ce qui m'a permis, après, quand je suis rentré de ce service,
05:05 je dirais intégré en entreprise sur le centre spatial, de pouvoir après,
05:11 quelques années après, repostuler pour retourner en Guyane, travailler dans le spatial.
05:16 Et puis après, à partir de… depuis 1998, donc je suis en Guyane depuis 1998, 25 ans quasiment.
05:24 Alors, pouvez-vous nous présenter le ELA4 de Dariensis ?
05:33 Donc, l'ensemble de lancement… Donc, l'ELA4, on a beaucoup d'acronymes,
05:36 c'est pour ça que je vais essayer. Il faut m'interrompre,
05:39 si des fois, je n'en vois pas trop. Donc, l'ensemble de lancement numéro 4
05:42 d'Ariensis, qui est situé au nord, en direction de la ville de Sinamari,
05:51 donc entre… après, je dirais, sur la route de l'espace,
05:54 après l'ensemble de lancement numéro 3 d'Ariensis.
05:56 Donc, c'est une zone de 170 hectares qui a été…
06:00 donc qui est constituée de ce qu'on appelle la zone arrière de la zone avant.
06:05 La zone arrière, donc, c'est là où il y a, je dirais, tous les bureaux,
06:09 où il y a tous les bâtiments techniques, donc tout ce qui est central d'eau glacée
06:13 pour fournir de l'eau glacée au site, la partie énergie pour l'alimentation du site.
06:18 Vous avez une station d'eau potabilisation aussi pour avoir de l'eau potable sur le site.
06:23 Il y a une zone aussi d'une station de pompage où on pompe de l'eau
06:28 dans un lac artificiel qui a servi pour le chantier et qui sert pour l'exploitation.
06:33 Une zone arrière avec un bâtiment qui s'appelle le bâtiment d'assemblage lanceur,
06:38 le BAL, qui sert, comme son nom l'indique, à l'intégration du corps central d'Ariensis.
06:45 Et donc, ça, c'est ce qu'on appelle la zone arrière.
06:50 Et vous avez, il y a une route qui sort du bâtiment d'assemblage lanceur
06:57 qui sert à transporter le lanceur à l'horizontale.
07:00 Et après, 800 m plus loin, vous avez la zone de lancement.
07:03 La zone de lancement qui est constituée d'un massif, ce qu'on appelle le massif LA4,
07:07 d'un carneau qui permet d'évacuer les gaz lors du lancement,
07:12 d'une table sur laquelle repose le lanceur avec un mat.
07:16 Sur ce mat, il y a des bras criots et il y a des équipements qui permettent
07:19 l'alimentation du lanceur.
07:21 Et tout ça, couronné par un portique mobile qui permet de protéger le lanceur
07:26 et de finaliser les dernières opérations d'intégration du lanceur,
07:32 ce portique étant reculé quelques heures avant le lancement.
07:35 Donc, c'est ce qu'on appelle la zone avant, la zone de lancement, le massif, le portique.
07:40 Et vous avez aussi des zones de stockage où on stocke les réservoirs de stockage,
07:45 des mobiles qui arrivent pour l'hydrogène liquide et l'oxygène liquide
07:49 et qui sont les carburants pour le lanceur, avec un château d'eau aussi
07:54 qui sert aussi de stockage d'eau pour les systèmes de déluge.
07:57 Donc, voilà, deux grosses zones, 170 hectares à peu près,
08:01 qui ont été défléchées, donc à peu près une douzaine d'hectares
08:06 qui sont utilisées pour les bâtiments, pour les routes.
08:10 Le reste étant entouré par une clôture, bien sûr, tout ça étant sécurisé
08:16 avec deux portails d'accès.
08:18 Voilà en gros le LA-4.
08:22 Alors, vous avez précisé un déplacement de la fusée à l'horizontale.
08:31 Pourquoi alors que les lanceurs précédents, notamment Ariane 5, sont déplacés à la verticale ?
08:39 Donc là, c'est un retour d'expérience que l'on a eu de l'utilisation de Soyouz aussi,
08:45 donc du lanceur Soyouz qui est intégré à l'horizontale dans le MIC,
08:50 donc le bâtiment.
08:51 Donc là, ce qui est l'intégration à l'horizontale permet d'avoir des bâtiments plus petits,
08:56 donc avec une exploitation qui sont donc des bâtiments plus bas,
09:01 avec un nombre d'opérations.
09:03 Donc, on a deux modules, en fin de compte, dans le bal,
09:07 avec l'assemblage du module inférieur, le LLPM, le liquid propulsion module,
09:12 et l'étage supérieur, l'ULPM, upper liquid propulsion module.
09:18 Donc, ça permet de gagner du temps dans les opérations.
09:22 C'est des bâtiments plus petits que le bâtiment d'assemblage final que vous avez sur Ariane 5,
09:27 par exemple, qui est un bâtiment plus imposant.
09:30 Et donc, toutes ces opérations sont regroupées dans un seul bâtiment qui s'appelle le bal.
09:35 Et donc, le fait d'intégrer à l'horizontale, ça fait gagner dans le transport et dans l'intégration du temps.
09:44 Alors, quels sont les atouts majeurs par rapport au ELA3, le fameux pas de tir d'Ariane 5,
09:54 en sachant que le CSG témoigne d'une expertise hors norme,
10:00 vu le nombre de pas de tir présents des différents lancers.
10:04 Vous avez notamment parlé de Soyouz, anciennement Soyouz,
10:07 mais on a toute une histoire des différents lanceurs présents sur le CSG.
10:14 Oui, effectivement. Il faut savoir que la sous-direction SOL a une expertise,
10:20 on en est au 9e pas de tir, ce qu'on appelle, au 9e pas de tir.
10:24 On a commencé il y a 50 ans avec les premières fusées aéroniques.
10:28 Donc, on a acquis effectivement une compétence par rapport à ça.
10:31 Et donc, on fait du retour d'expérience sur toutes les bases de lancement que l'on a fait.
10:36 L'intérêt, un des intérêts importants et un des critères d'Ariane 6, c'est la réduction de coût.
10:42 Et donc, c'est dans l'exploitation et dans la conception.
10:46 Donc là, comme je disais sur Ariane 5, on a trois zones.
10:50 Il y a le bâtiment d'intégration du lanceur, le bâtiment d'assemblage final et la zone de lancement.
10:55 Donc, trois zones bien différentes avec chacune son utilité.
11:02 Des transferts, donc une exploitation beaucoup plus importante,
11:06 alors que nous, sur Ariane 6, il n'y a plus que deux zones.
11:09 Donc, le bâtiment d'assemblage du lanceur et la zone de lancement, donc avec un portique.
11:14 Donc déjà, on gagne en coût d'exploitation.
11:18 Ça, c'est un des premiers points qui est important.
11:21 On gagne en temps de campagne, une campagne de lancement sur Ariane 5,
11:25 entre l'arrivée du lanceur et le décollage, vous avez 32 jours à peu près.
11:29 Alors que sur Ariane 6, nous arrivons à 15 jours.
11:33 15 jours de campagne, donc un gain important par rapport à ça.
11:37 Donc, on a des éléments qui arrivent, l'étage inférieur arrive des Mureaux en France.
11:42 L'étage supérieur arrive de Bremen.
11:45 Et donc, tous ces étages sont déjà prétestés un maximum dans les pays respectifs,
11:55 donc en Allemagne et en France.
11:57 Et donc, on arrive à optimiser le nombre de contrôles et à diminuer le nombre de contrôles
12:01 que l'on fera sur place lors d'intégration globale.
12:04 Donc, c'est un des buts qui permet aussi, c'est une façon de pouvoir réduire ces campagnes.
12:09 Donc, on gagne aussi par rapport à ça.
12:11 Et le troisième point, c'est qu'on réutilise les moyens existants.
12:14 Le centre de lancement qui va permettre de piloter le lancement est situé dans le centre de lancement
12:19 numéro 3, ce qu'on appelle le CDL 3, dans lequel il y a déjà le centre de lancement Ariane 5.
12:24 Et donc, on réutilise des salles que l'on a réaménagées.
12:27 Donc, on fait des gains aussi par rapport à ça.
12:29 Et on utilise la synergie avec les moyens existants déjà d'Ariane 5.
12:33 Et tout ce qui est l'intégration de la charge utile, donc les satellites,
12:38 se fait dans une partie du BAF, le bâtiment d'assemblage dont je vous ai parlé à l'époque d'Ariane 5,
12:43 qui est aussi le hall d'encapsulation qui est commun pour Ariane 5 et pour Ariane 6.
12:50 Donc, on réutilise, on fait des gains et des gains d'exploitation,
12:54 parce qu'on maîtrise déjà l'exploitation dans ces bâtiments-là.
12:57 Donc, tous ces points de logique de contrôle qui est fait en amont,
13:04 je dirais, au niveau des pays respectifs, des différents étages qui vont arriver,
13:08 l'intégration à l'horizontale dans le BAL qui permet de gagner sur les grandes campagnes,
13:15 vont permettre et ensuite on aura une cadence de lancement d'Ariane 6,
13:19 actuellement qui est de 7 par an sur Ariane 5, nous devons passer à 12 par an sur Ariane 6.
13:26 Donc, tout ça, ça sera permis aussi grâce à ces campagnes de lancement qui seront plus courtes.
13:32 Effectivement, un gain énorme.
13:36 Alors, que reste-t-il à finaliser concernant le ELA4 ?
13:41 Donc là, comme je vous disais, moi, je suis responsable de la qualification technique des moyens.
13:48 Donc, on a démarré la qualification technique de tous les moyens sols.
13:52 Il y a énormément de moyens, entre les moyens mécaniques de transport,
13:55 les moyens fluides, tous les moyens qui servent au fonctionnement de la base.
14:01 Donc, on a démarré la qualification technique en 2019.
14:04 Donc, on a déjà qualifié tout l'ensemble des systèmes mécaniques.
14:09 Donc, tous les moyens qui permettent d'intégrer, d'assembler le lanceur au BAL.
14:14 Donc, tous ces moyens qui sont communs entre le CNES et Ariane Group.
14:18 Donc, tous les moyens d'assemblage ont été qualifiés, réceptionnés.
14:23 On a qualifié tous les moyens de transport.
14:24 Donc, on a déjà transporté la maquette du lanceur Ariane 6.
14:29 On a eu une maquette complète sur site.
14:32 Donc, tout ça a été qualifié.
14:33 On a qualifié la partie système fluide.
14:36 Donc, tous les parties fluides qui permettent de transporter l'hydrogène et l'oxygène
14:40 et tous les autres moyens en hélium et azote qui servent pour les opérations
14:44 de remplissage des réservoirs du lanceur.
14:47 Et on est en train de finaliser ce qu'on appelle les dernières parties logicielles,
14:52 donc des séquences synchronisées de lancement.
14:55 Et donc, on est dans ces phases de réception et de qualification de ces derniers systèmes.
15:00 On a qualifié les moyens d'avitaillement, les moyens pour remplir l'étage inférieur,
15:05 l'étage supérieur, les bras triaux.
15:07 Donc, on est sur ces phases.
15:09 Et donc, on rentre dans les phases d'idées-sais combinées.
15:12 On a terminé la qualification technique et des moyens séparés.
15:16 Et là, on fait fonctionner tous ces moyens ensemble.
15:19 Voilà.
15:20 Très bien.
15:21 Donc, c'est la phase importante aussi.
15:24 Quels ont été les gros défis de ce chantier hors normes ?
15:28 Les gros défis de ce chantier hors normes, c'était déjà de tenir le budget,
15:35 le budget qui était alloué par l'ESA pour faire ce chantier hors normes.
15:44 Donc, c'était tenir ce budget, d'optimiser un peu tout ce qui était dans le fonctionnement
15:50 entre tous les industriels qui étaient sur site.
15:52 Et donc, aussi, tous les travaux et toutes les réceptions qui se déroulaient,
15:57 je dirais, hors métropole.
15:59 Mais donc, de réceptionner et d'intégrer tous les systèmes sur site.
16:02 Un des gros challenges aussi, c'est le fameux portique.
16:05 Le fameux portique qui permet d'en serrer et de couvrir le lanceur.
16:11 Il faut voir que c'est un portique qui pèse maintenant à peu près au grand tour
16:14 de 8 500 tonnes, donc qui est plus lourd que la Tour Eiffel,
16:18 et qui se déplace sur des bogies.
16:21 Et donc, qu'on peut faire reculer de 140 mètres.
16:24 Donc, c'était construire ce portique, ce portique mobile, en parallèle
16:28 des activités qui se déroulaient sur de génie civil sur le massif,
16:33 sur le carneau, donc sur les carneaux.
16:36 Donc, c'était réalisé.
16:38 Donc, on avait à un moment plus de 7 à 8 grues qui tournaient en parallèle,
16:42 plus 2 grosses grues de 300 tonnes qui permettaient de soulever
16:45 des morceaux du portique mobile.
16:47 Et tout ça en sécurité, avec un nombre de personnes,
16:50 qui est monté jusqu'à 700 personnes sur le chantier.
16:53 Donc, un des gros défis, c'était de réaliser en toute sécurité.
16:58 Et c'est là où on peut se targuer d'une certaine fierté.
17:03 C'est qu'effectivement, on n'a pas eu d'accident sur ce chantier.
17:07 Donc, c'était un des buts aussi.
17:10 Et donc, d'arriver en faisant travailler des entreprises qui viennent
17:14 de toute l'Europe, et donc sans risque et donc en sécurité.
17:18 Donc, ça, c'était un des points, un des gros défis.
17:23 L'autre gros défi aussi, c'était de gagner du temps,
17:26 comme je disais, dans l'intégration.
17:28 Donc, toute l'intégration avait été déjà réalisée en 3D,
17:32 donc bien avant, quelques années avant.
17:35 Et donc, on s'est rendu compte effectivement, lors de l'intégration,
17:39 que grâce à la 3D, on a pu gagner du temps dans l'intégration
17:42 de tous les systèmes mécaniques, fluides.
17:46 Donc, tout ce qui est énergie, tout ce qui est courant,
17:49 en fait, je dirais réseau télécom, pour qu'il n'y ait pas de problème
17:52 d'intégration dans les bâtiments.
17:53 Parce que ce sont des bâtiments qui sont très chargés en équipement.
17:57 Est-ce que vous pouvez nous présenter les bras mécaniques,
18:01 les bras que l'on appelle les bras cryotechniques ?
18:06 Tout à fait.
18:07 Donc, les bras cryo, ce qu'on appelle les bras cryotechniques
18:09 ou cryogéniques, ce sont les bras qui sont situés, donc,
18:13 il faut voir au niveau de la zone de lancement, vous avez une table métallique
18:17 sur laquelle est posé le lanceur.
18:19 Donc, à 13 mètres du lanceur, vous avez un mât,
18:23 un mât métallique qui monte à 66 mètres.
18:26 À environ 38 mètres de hauteur, vous avez ces deux bras,
18:31 ces deux bras cryotechniques ou cryogéniques,
18:34 qui permettent à l'alimentation des réservoirs,
18:37 donc de l'étage supérieur, en hydrogène et en oxygène.
18:41 Ces deux bras ont une longueur de 13 mètres.
18:46 À 13 mètres, chacun pèse à peu près une vingtaine de tonnes.
18:49 Et donc, ils permettent, via des tuoteries qui cheminent
18:52 du massif qui passe par le mât, et donc qui sortent au niveau des bras,
18:56 de pouvoir alimenter le lanceur, l'étage supérieur du lanceur,
19:01 donc en hydrogène et en oxygène lors des dernières phases
19:05 de chronologie de lancement.
19:07 Ces bras, après, en chronologie positive,
19:11 dès qu'on aura commencé à allumer le lanceur, vont s'ouvrir.
19:16 L'ouverture des bras, ces bras qui s'ouvrent à 90 degrés,
19:23 ils s'ouvrent en 2,5 secondes, suite à un ordre qui vient du banc de contrôle,
19:28 qui déclenche l'activation de moyens pyrotechniques
19:33 qui vont déclencher les contrepoids qui sont sur le côté du mât
19:37 et qui vont tirer sur les bras et ouvrir les bras automatiquement
19:41 à très grande vitesse pour pouvoir séparer les bras du lanceur
19:47 et pour le laisser pouvoir s'élever sans problème.
19:51 Donc, ces bras, c'est des bras réserves métal,
19:57 ils sont équipés de caméras, de systèmes aussi de rinçage
20:01 qui permet au fur et à mesure du décollage d'avoir un rinçage automatique
20:05 et des bras qui se font le jour du décollage.
20:09 Ces bras ont été qualifiés.
20:12 Ils ont été qualifiés dans une première partie à Foss-sur-Mer.
20:16 Et dans une deuxième partie, on a fait toute une série d'essais
20:19 dans différentes configurations.
20:21 Ils ont été qualifiés techniquement sur la zone de lancement.
20:26 Il y a eu plus de 200 essais complets qui ont été faits entre les bras
20:33 qui permettent l'alimentation de l'étage supérieur
20:37 et les moyens d'avitaillement qui permettent l'alimentation
20:41 de l'étage inférieur du lanceur.
20:43 Pour terminer, vous avez récemment réalisé des essais d'y combiner.
20:51 En quoi consistait-il ?
20:53 Pouvez-vous nous mettre l'importance de ces tests ?
20:56 Effectivement, comme je vous disais, on a démarré les phases d'essais combinés.
21:03 Il y a eu les premiers essais combinés que l'on a faits.
21:07 On en a déroulés l'année dernière.
21:10 C'était les essais combinés liés à l'intégration de la coiffe
21:15 et de satellites dans la coiffe.
21:18 On avait une coiffe de vol d'Ariane 6.
21:21 Au niveau du bâtiment d'assemblage final,
21:24 un bâtiment déjà existant sur l'ensemble de lancement numéro 3 d'Ariane 5,
21:29 on a fait toutes les phases d'intégration,
21:32 d'encapsulation d'une charge utile avec une fausse charge utile.
21:36 On a déroulé toutes les procédures.
21:38 Ça a été déroulé en septembre 2021.
21:42 Ensuite, on a continué sur les essais combinés.
21:46 Après, avec les essais combinés, on a validé la circulation d'hydrogène
21:49 et d'oxygène liquide dans tous les équipements mécaniques qu'on avait installés.
21:54 Comme je vous le disais, toutes les tuileries qui étaient installées
21:57 dans le massif, dans le mât et dans les bras.
22:00 On a fait ces phases qui ont été sur 3-4 mois, en début d'année 2022,
22:08 et qui nous ont permis de valider toute la partie mécanique
22:15 avec la circulation de carburant à très basse température.
22:19 On a pu s'assurer du fonctionnement du bébé.
22:22 On a pu prendre tout un ensemble de mesures pour vérifier que tous les équipements,
22:28 toutes les vannes et toutes les vannes du process suite fonctionnaient bien,
22:31 qu'on était dans les temps par rapport au pilotage, par rapport aux bandes.
22:34 Donc, c'est toute une série d'essais, je dirais fluides, que l'on a déroulés.
22:41 Ça nous a permis d'acquérir une confiance complète sur le fonctionnement fluide.
22:47 Et là, on est prêts à passer à l'étape qui va arriver de remplissage des réservoirs
22:53 d'une maquette du lanceur.
22:55 Ça, c'était les essais fluides qu'on a déroulés dans le premier semestre 2022.
23:01 Et on a terminé en début d'été par les essais combinés d'intégration du lanceur,
23:09 du corps central d'Ariane 6 Oval.
23:12 On a déroulé toutes les opérations avec Ariane Group.
23:14 On a déroulé toute une séquence d'intégration.
23:17 On a validé les durées d'opération.
23:20 Il faut savoir que l'étage inférieur et l'étage supérieur sont raccordés
23:26 par plus de 300 boulons.
23:28 Toutes ces opérations ont été validées.
23:31 Et on a terminé par les opérations et ces combinés où on a transporté le lanceur
23:37 du bal sur les 800 mètres jusqu'à la zone de lancement.
23:40 La verticalisation, on verticalise le lanceur via le pont 45 tonnes du portique mobile
23:47 et on le pose sur la table.
23:49 Et après, on a fait l'intégration des quatre boosters.
23:52 En configuration Ariane Vita 64, avec les quatre boosters qui permettent
23:57 de pouvoir lancer 11 tonnes 5 en géostationnaire.
24:02 On a fait l'intégration des quatre boosters sur le corps central.
24:06 On a quasiment un lanceur complètement intégré.
24:08 C'est une maquette des lanceurs, bien sûr, mais une maquette complète.
24:12 Et là, il ne nous reste plus les prochains essais combinés qui vont avoir lieu
24:16 en septembre.
24:18 Ça sera l'intégration de la coiffe.
24:20 La coiffe dont je vous ai parlé qui sera posée sur le lanceur.
24:26 Et on devrait avoir, fin septembre, début octobre, une maquette de lanceurs
24:30 complète sous portique.
24:32 Et après, les essais combinés qui resteront à dérouler concerneront
24:36 le remplissage, tous les essais de remplissage des réservoirs du lanceur.
24:40 Impressionnant. Plus de 200 tests alors.
24:45 Ça, c'est au niveau des bras.
24:47 C'est quand on a qualifié les bras.
24:49 Il y a eu énormément de tests qui ont été faits pour bien vérifier le fonctionnement,
24:53 les durées et la qualification.
24:55 Les bras sont éprouvés.
24:57 Tous ces tests ont fonctionné jour et nuit, en fait, durant le chantier ?
25:04 Alors, il nous est arrivé, effectivement, de faire des tests de nuit pour les
25:08 roulages, pour voir comment se comportaient les roulages des systèmes de nuit,
25:14 parce qu'on sera amené, pour certaines chronologies, comme on a eu sur la N5,
25:18 à faire des activités de nuit.
25:20 On a fait des essais d'ouverture de bras de nuit aussi pour voir comment ça fonctionnait,
25:26 notamment avec les systèmes d'éclairage et les systèmes de caméra pour avoir
25:30 une visualisation technique.
25:32 Et après, on a prévu dans les essais combinés de faire des essais combinés de nuit
25:39 pour faire des remplissages aussi du lanceur.
25:41 Il y a les différences de gradient de température.
25:44 Ça peut influencer aussi sur les températures lors des remplissages.
25:49 Donc, on fera aussi des essais de nuit.
25:51 Tout à fait.
25:52 Très bien.
25:53 Merci.
25:54 [SILENCE]

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