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00:00 *Générique*
00:07 Bonsoir à tous, tu casses, tu répares, tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter.
00:11 Gabriel Attal resserre sa formule choc dans un grand discours sur la violence des adolescents
00:18 avec des sanctions pour les parents défaillants et de nouvelles pistes pour les mineurs en termes de justice
00:25 sur lesquelles on interrogera Kim Reflet.
00:27 La présidente du syndicat de la magistrature qui a été juge pour enfants.
00:31 Les 100 jours à Matignon, quel bilan pour ce premier ministre le plus jeune de la 5ème république
00:37 qui se dit lui-même en sursis avec un style bien à lui qu'on essaiera de décrypter.
00:43 Et puis Michelin généralise le salaire décent, un SMIC à pratiquement 40 000 euros brut annuels
00:50 pour un parisien au lieu des 21 000 prévus par la loi.
00:55 Tout comme ou pas, qu'est-ce qu'un salaire décent d'ailleurs ?
00:58 On se posera toutes ces questions avec les informés de ce soir qui sont Guillaume Gralet, rédacteur en chef au Point.
01:03 Claire Planchard, rédactrice en chef, informations générales du groupe Ebra.
01:07 Et Bruno Cotteres, chercheur CNRS au Célipofe et prof à Sciences Po.
01:11 Bonsoir et bienvenue à tous.
01:13 Plus de 40 minutes de discours pour Gabriel Attal.
01:18 Aujourd'hui c'est la république qui contre-attaque, dit le premier ministre
01:21 qui présentait donc les pistes étudiées par le gouvernement pour lutter contre les violences des mineurs.
01:26 Discours prononcé, vous le savez, à Viry-Châtillon, ville endeuillée récemment par la mort de Shem Sedin,
01:33 15 ans passé à tabac par des adolescents à peine plus âgés que lui.
01:37 Un mot revient sans cesse, autorité et surtout sa formule choc,
01:41 donc entendue déjà lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée.
01:45 Tu casses, tu répares, tu salies, tu nettoies, tu défies l'autorité.
01:50 On t'apprend à la respecter.
01:52 C'est précisément le sens des annonces que je viens faire devant vous aujourd'hui.
01:56 Je souhaite, comme je l'avais annoncé dans ma déclaration de politique générale,
02:00 que les parents des faillants puissent faire l'objet de travaux d'intérêt général.
02:03 Je suis favorable à ce que les jeunes qui perturbent le plus gravement les cours
02:07 se voient sanctionnés sur leur brevet, leur CAP ou leur bac.
02:11 Faut-il, et pouvons-nous mettre en place une comparution immédiate devant le tribunal
02:16 pour les jeunes à partir de 16 ans, de sorte qu'ils aient à répondre
02:20 de leurs actes immédiatement comme les majeurs,
02:22 et qu'ils soient sanctionnés immédiatement comme des majeurs ?
02:25 J'ai chargé le garde des Sceaux d'y réfléchir et d'y travailler.
02:28 Le travail de concertation des prochaines semaines permettra de trancher ce débat.
02:32 Et je salue Kim Roeffler. Bonsoir à vous.
02:35 Bonsoir.
02:37 Vous êtes présidente du Syndicat de la magistrature et vous avez été juge pour enfants 3 ans,
02:41 tout juste après la dernière réforme de la justice pénale pour mineurs.
02:44 Gabrielle Etal sort donc du chapeau.
02:46 Plusieurs réponses judiciaires nouvelles, qui, si j'ai bien compris,
02:50 choquent plutôt le Syndicat de la magistrature.
02:53 Et je voudrais que vous nous expliquiez pourquoi.
02:55 L'abolition, pardon, quand on parle de permettre une comparution immédiate dès 16 ans,
03:01 pourquoi déjà ne le fait-on pas jusqu'ici, avant 18 ans ? Quelles sont les raisons ?
03:06 Les raisons, c'est que la procédure de comparution immédiate, c'est une procédure très rapide,
03:11 nous on dit même expéditive, ce n'est pas du tout des principes de procédure pénale
03:18 qui correspondent à ce qu'on doit faire pour bien juger les mineurs.
03:20 Pour bien juger un mineur, on a besoin de prendre du temps de connaître sa situation.
03:25 Quand un mineur commet des actes de délinquance,
03:27 c'est parce que, généralement, on va retrouver des difficultés éducatives.
03:31 Et donc tout ça, on a besoin de le savoir et de le connaître pour prononcer une peine adaptée,
03:36 une mesure éducative en priorité et une peine adaptée.
03:40 Donc ce n'est pas compatible avec le fait de juger quelqu'un 48 heures après la commission de fait.
03:45 Dans le droit pénal des mineurs, il y a aussi une excuse de minorité
03:49 qui permet de réduire de moitié les peines infligées et qui pourrait être remise en cause,
03:53 atténuée en tout cas. Là aussi, ça vous choque ?
03:57 Alors, en fait, on ne comprend pas du tout l'utilité de cette proposition.
04:03 Donc après, il faudra voir comment elle, dans le détail, ce que ça recouvre.
04:08 Mais l'excuse de minorité, c'est un principe constitutionnel,
04:12 enfin ça répond à un principe constitutionnel qui est l'atténuation de la responsabilité pénale des mineurs.
04:17 Ce n'est pas pour rien, c'est parce que les mineurs, ce ne sont pas des adultes,
04:21 ils n'ont pas les mêmes capacités de discernement,
04:23 ce sont des personnes qu'on considère dans notre société comme immatures.
04:27 Et donc, ils ont une responsabilité pénale atténuée
04:29 et ça correspond aussi à des engagements internationaux de la France.
04:33 On est signataires de la Convention internationale des droits de l'enfant
04:36 qui prévoit cette excuse de minorité.
04:38 Donc, on ne peut pas la supprimer.
04:40 En revanche, on a déjà la possibilité, quand on est juge des enfants, de l'écarter.
04:45 Donc, il n'y a aucune nécessité de toucher à cette excuse de minorité
04:50 et on entend surtout l'idée de laisser penser que les mineurs
04:56 ne seraient pas réprimés suffisamment sévèrement,
04:58 ce qui n'est absolument pas démontré par la pratique.
05:02 Alors, c'était ma troisième question.
05:04 Est-ce que justement l'arsenal aujourd'hui pour les mineurs est suffisant ?
05:10 S'il fallait l'élargir, modifier certaines choses, vous penseriez à quoi ?
05:16 Alors, l'arsenal, il est suffisant dans le principe,
05:21 dans les outils dont on dispose quand on est jugé d'enfant.
05:24 Il y a un certain nombre de mesures éducatives qui existent
05:27 et vous savez que pour sanctionner des mineurs,
05:31 on doit avant tout prononcer des mesures éducatives en priorité.
05:35 Et on a également un arsenal répressif qui existe,
05:38 donc des peines qui vont du stage au travail d'intérêt général,
05:43 à la peine d'emprisonnement.
05:45 Donc, on a déjà énormément d'outils qui existent
05:47 et s'il y avait quelque chose à changer, ce n'est pas la loi, en fait,
05:50 et la multiplication des outils, mais ce sont les moyens,
05:54 et notamment les moyens éducatifs.
05:57 Question de moyens, les informés, cette priorité,
06:02 il y a dans l'arsenal et dans les propositions du Premier ministre
06:05 également toute une partie pour sanctionner les parents,
06:09 mais il y a, et c'est sans doute aussi une réponse à la droite,
06:12 et aussi à l'extrême droite, qui réclament toutes ces mesures-là.
06:16 Comment vous regardez cette partie-là, en tout cas des annonces de ce matin ?
06:23 Claire Planchard.
06:25 On a eu l'impression d'une avalanche de propositions.
06:29 Il y a beaucoup d'idées qui sont mises au débat,
06:31 puisqu'il y a une concertation de huit semaines qui va s'ouvrir
06:34 à la demande du président de la République,
06:36 une sorte de grenale des violences impliquant des mineurs,
06:40 à l'image de ce qui aurait pu être fait sur les violences faites aux femmes.
06:44 Donc, peut-être que certaines ne sont que des ballons d'essai,
06:46 mais c'est vrai qu'on a l'impression que ça va un peu tous azimuts,
06:48 et dans le domaine scolaire, certains syndicats ont aussi dit
06:50 "Attention, certaines choses qui ont été annoncées existent déjà,
06:53 sont déjà possibles".
06:55 Par exemple, on signe aujourd'hui au collège un règlement intérieur,
06:58 il y a des engagements, il y a des choses qui sont déjà faites avec les parents.
07:01 Le fait de se lever aussi, quand le prof arrive,
07:04 beaucoup de profs disent "Mais ça se fait déjà".
07:06 Voilà, certains syndicats, alors je n'ai pas pu le vérifier,
07:09 disent qu'on peut noter déjà dans un dossier scolaire
07:11 certains problèmes comportementaux qui existaient.
07:13 Alors, il veut le pousser, est-ce que ça puisse être inscrit dans Parcoursup ?
07:16 Je ne sais pas si c'est à ce point-là, mais ça ne serait pas totalement nouveau.
07:19 Beaucoup, également dans l'éducation, disent
07:21 "Oui, mais quel moyen ? On parle d'une scolarisation des adolescents,
07:24 notamment dans les collèges les plus en difficulté,
07:27 de 8h à 18h, tous les jours de la semaine".
07:30 On a beaucoup parlé des groupes de niveau,
07:32 de la problématique de l'encadrement, des professeurs, des recrutements.
07:36 Il y a énormément de questions, je trouve, qui se posent
07:39 sur cette avalanche de propositions qui sont destinées à rassurer,
07:43 mais qui finalement, avec ce discours assez guerrier,
07:45 de la contre-attaque, de la mobilisation,
07:48 et finalement, assez anxiogène aussi, il va falloir voir, voilà,
07:51 cette concertation de deux mois, sur quoi elle va aboutir.
07:54 Et c'est un gros, gros travail qui s'ouvre.
07:56 Une question de moyens, que soulevé également, qui me reflète.
07:59 On poursuit cet échange après le Fil d'Info, 20h11.
08:02 Louise Buyns.
08:04 La conférence de Jean-Luc Mélenchon sur la Palestine n'a finalement pas eu lieu ce soir.
08:09 D'abord annulée par l'Université de Lille,
08:12 c'est la préfecture du Nord qui l'a interdite en raison de risques de trouble à l'ordre public.
08:16 L'ex-leader des Insoumis dénonce un abus de pouvoir de République bananière.
08:21 Les avocats du parti envisagent de déposer des recours devant la justice.
08:25 Gabriel Attal promet de répondre à l'addiction à la violence des jeunes.
08:29 Le Premier ministre a dévoilé un plan qui prévoit notamment
08:32 le placement des élèves en internat pour prévenir la délinquance,
08:36 des sanctions aux examens pour les élèves perturbateurs
08:39 ou bien des travaux d'intérêt général pour les parents des missionnaires.
08:43 L'Organisation mondiale de la santé est très inquiète face à la propagation de la grippe aviaire chez l'homme.
08:49 La souche H5N1 présente un taux de mortalité très élevé.
08:53 Depuis début 2023, l'OMS a recensé près de 900 cas dans 23 pays.
08:57 La moitié des patients sont morts.
08:59 En Ligue Europe-Conférence de foot, Lille reçoit en ce moment les Anglais d'Aston Villa
09:04 pour le match retour des quarts de finale.
09:06 Pour le moment, les Lillois dominent 1-0.
09:10 France Info
09:12 20h21, France Info, les informés, Bérangère Bonte.
09:18 Guillaume Gradel est là pour le point, Claire Planchard pour le groupe ÉBRA, Bruno Cotterest pour le CIVIPOF
09:22 et Kim Rofflet, présidente du syndicat de la magistrature.
09:25 Alors parmi les réactions, on va écouter du côté des chefs d'établissement,
09:30 le secrétaire général du SNPDEN, UNSA, le premier syndicat des chefs d'établissement, Bruno Bocquevich.
09:36 Pour lui, on parle trop de sanctions et pas assez d'accompagnement.
09:40 L'école ne peut pas être rendue responsable de tout et on ne peut pas faire supporter à l'école
09:45 tous les maux de la société.
09:47 Je vois beaucoup d'annonces autour des sanctions et vraiment de l'idée de sanctionner les élèves,
09:53 voire même les parents en cas de difficulté.
09:55 Je vois peu d'annonces autour de l'accompagnement et de la prévention.
09:58 Et nous, en tant qu'éducateurs, on sait bien que les deux aspects sont importants.
10:01 Donc pas d'opposition de principe à l'idée de sanction, mais en amont, que faire pour éviter toutes ces situations
10:07 et quel rôle l'école peut faire.
10:09 Et ça, c'est plus d'humains, plus d'encadrement pour pouvoir mieux accompagner ces jeunes
10:13 qui sont en difficulté et qui posent un certain nombre de difficultés.
10:16 On revient encore et toujours, Guillaume Gralet, au moyen.
10:19 Oui, au moyen. Et puis on a l'impression effectivement qu'il y a beaucoup de déclarations de bonnes intentions.
10:23 Certaines vont dans le bon sens, mais effectivement, qui vont laisser pour beaucoup les professeurs,
10:28 vous l'avez dit, mais également les parents un tout petit peu désemparés.
10:32 Si on parle par exemple des écrans, en fait, on parle d'une nouvelle commission d'enquête
10:36 avec une nouvelle proposition de loi sur le numérique.
10:39 Tout ça, ça existe déjà. Il y a déjà eu une commission d'enquête sénatoriale
10:42 qui avait été menée par Claude Malluret, qui était extrêmement sévère à l'égard de TikTok,
10:47 avec notamment des risques d'espionnage, de manipulation des cerveaux.
10:50 Mais avec le sentiment que ces commissions d'enquête ne débouchent pas vraiment sur des mesures.
10:54 Il faut reconnaître que c'est extrêmement compliqué.
10:56 On a l'impression peut être que les États-Unis sont beaucoup plus concrets, en tout cas sur la menace TikTok.
11:01 Avec quel genre de... Avec quoi ? Des restrictions ?
11:04 Avec des restrictions, savoir exactement où vont les données. Là, on ne sait pas du tout.
11:08 Il y a cette apparition de TikTok Lite. C'est un nouveau service qui devrait permettre de récompenser
11:13 les utilisateurs les plus actifs de TikTok, qui devrait faire son apparition.
11:17 Et ça inquiète énormément la Commission européenne. Là, on a l'impression qu'en France,
11:20 on est toujours un tout petit peu en retard. Donc comment vont pouvoir faire les parents ou les professeurs ?
11:25 Ce soir, il y a aussi la projection d'un film qui s'appelle "Amal" avec Jawad Ralib,
11:29 qui a été interviewé sur le site du Point. Et ce professeur... Alors, tout ça, ça se passe en Belgique,
11:34 mais il y a beaucoup de professeurs qui ressentent les mêmes choses.
11:36 Jawad Ralib, le réalisateur, parle de parents, en fait, de parents, pardon, d'enseignants qui ont la peur au ventre,
11:41 qui n'osent plus aborder certains sujets, de peur de devenir decile. Tout ça, ça reste très ouvert.
11:45 Bruno Cotteres, il y a un sujet dont s'est emparé Gabriel Attal, qui a fait un séjour.
11:55 On en a beaucoup parlé, puis on en reparlera tout à l'heure, mais au ministère de l'Éducation.
11:58 Donc c'est son sujet. Mais il y a un sujet de la violence des adolescents qui est perçu comme une urgence,
12:07 réellement, par l'opinion ?
12:10 Oui, je pense que l'opinion est marquée, bien sûr, par les événements dramatiques, tragiques,
12:16 qui se sont déroulés dans le pays ces dernières semaines. Par contre, il y a quelque chose qui est un peu paradoxal
12:23 dans la communication du chef du gouvernement. Premier paradoxe, c'est très urgent, mais c'est une équipe gouvernementale
12:32 qui est au pouvoir depuis sept ans. Donc une sorte d'oxymore dans cette situation. C'est une communication qui,
12:41 effectivement, aborde des problèmes très importants, dont les solutions sont des solutions au fond sur des années,
12:50 qui sont des données systémiques, structurelles, de sociétés modernes, compliquées, avec des interactions partout,
12:57 qui ne se résument pas simplement à serrer un tour de vis sur les sanctions. Il y a un autre paradoxe,
13:04 qui est d'annoncer toute une gamme de nouvelles sanctions, même si au fond, ce sont des sanctions qui potentiellement existent déjà.
13:10 Mais sans qu'on parle pas seulement de l'accompagnement, mais aussi qu'on parle des droits de ceux qui sont éligibles aux sanctions.
13:17 Parce que si on serre la vis dans une société démocratique sur les sanctions, on est quand même obligé, en même temps,
13:23 de parler des droits de la défense. Celui qui devient par exemple les parents dits défaillants, comment vont-ils ?
13:29 Quels sont les mécanismes démocratiques qui leur permettent de se défendre ? Vont-ils être aidés ?
13:37 C'est souvent des familles qui vont pas très très bien au plan socio-économique non plus. Donc qu'est-ce qu'on fait ?
13:43 On leur dit "vous êtes défaillants" et bim. Donc ça pose tellement de problèmes, ça soulève tellement de dimensions très très difficiles
13:56 qui ne peuvent se résoudre que sur un très long terme, qu'il y a un peu un contraste avec 8 semaines, pas un jour de plus.
14:04 Donc voilà, il y a toute une série comme ça, un petit peu de contradictions, pas de contradictions, le mot n'est pas correct,
14:12 mais toute une série, on va dire, de dimensions un peu... avec des dimensions qui sont compliquées et qui sont...
14:20 Et par ailleurs, ça fait un ensemble d'une communication qui est aussi pas mal anxiogène.
14:25 Qui me reflète ? Quand Gabriel Talatal dit qu'il y a une addiction d'une partie de nos adolescents à la violence, alors il cite plusieurs chiffres.
14:34 Il dit deux fois plus d'adolescents impliqués pour causer blessure, quatre fois plus pour trafic de drogue
14:39 et sept fois plus dans les vols avec arme que dans la population générale.
14:43 C'est des chiffres que vous confirmez ? C'est une tendance en fait ?
14:48 Je ne suis pas du tout en mesure de confirmer ces chiffres. En revanche, moi, les chiffres dont je dispose,
14:54 et qui sont les chiffres du ministère de la Justice, déconstruisent cette idée d'une jeunesse de plus en plus violente.
15:01 Et je rappelle quand même que s'il y a ce débat en ce moment, c'est à l'occasion d'un fait divers extrêmement grave,
15:06 qui est tout à fait exceptionnel et qui n'est pas représentatif de la délinquance des mineurs.
15:10 Quand on parle de délinquance des mineurs, quand on est un juge des enfants, de quoi parle-t-on ?
15:14 D'atteinte aux biens, principalement, puisque c'est 50% de la délinquance des mineurs,
15:19 c'est-à-dire une délinquance d'appropriation, et on vole des scooters, on vole des téléphones.
15:24 Voilà, c'est ça le quotidien des juges des enfants sur le contrat de taxe.
15:28 Et d'autre part, les chiffres du ministère de la Justice montrent plutôt une stagnation,
15:33 voire même une diminution des faits, en tout cas poursuivis et sanctionnés.
15:37 Donc moi, je ne sais pas quels sont ces chiffres, mais en tant qu'articienne du droit,
15:46 dans les tribunaux, ce que je pouvais dire, c'est que ça ne confirme pas ce qui est évoqué
15:51 comme un phénomène très, très massif.
15:54 Si vous êtes, je ne sais pas si vous ferez partie des personnes consultées dans ces huit semaines,
16:01 mais si c'est le cas, si je comprends bien, vous insisteriez surtout sur l'urgence
16:06 de ne pas faire ces nouvelles réformes un peu dans l'urgence ?
16:10 On insistera, bien sûr, on espère être entendus, et on insistera sur le volet éducatif.
16:19 On aurait pu reprendre vraiment à notre compte les propos du proviseur, qui sont exactement les mêmes,
16:24 c'est-à-dire on utilise toujours l'arme répressive pour répondre à une difficulté,
16:30 encore faut-il qu'elle soit confirmée, soit il est toujours bien de lutter contre la violence.
16:36 On utilise l'arme répressive là où nous, on estime que ce qui fait défaut,
16:40 ce sont les outils éducatifs de soutien à la parentalité.
16:44 Quand un parent est défaillant, c'est-à-dire ne tient pas ses gosses,
16:47 pour reprendre l'expression du ministre de la Justice, en général, ce qu'il faut,
16:51 c'est non pas le sanctionner, mais plutôt lui apporter des aides à la parentalité.
16:56 C'est ça qui fait défaut, et nous, c'est ça qu'on soutiendra, bien sûr.
17:00 Ce sont des mesures et des pistes qui sont aussi présentées à quelques semaines des Européennes.
17:07 Il y a de la politique aussi, disons-le, là-dedans, Claire Ponchard ?
17:11 Oui, tout à fait. On se souvient qu'après les émeutes, la tentative d'Elisabeth Borne
17:14 avait été d'essayer de dresser un diagnostic de fond, justement des dimensions très multiples du phénomène,
17:20 essayer d'aller au fond. On a entendu aussi là cette volonté de ne pas prendre de lois faites diverses
17:25 comme cette surréaction, mais finalement, on se rend compte qu'il y a quand même, dans ces déclarations,
17:31 et notamment cette expression de la fin de la culture de l'excuse, le fait de dire qu'il faut arrêter
17:37 de chercher des bonnes raisons pour que des parents soient dépassés, parce que souvent, défaillant,
17:41 est-ce que c'est défaillant, dépassé ? On a beaucoup parlé des familles monoparentales,
17:44 des femmes qui étaient dans des situations où elles ont des emplois le matin très tôt,
17:49 le soir très tard, très loin, avec des enfants à charge, et à dire, quand on a un adolescent de 17 ans
17:54 qui fait 1m80, comment on lui dit de rentrer à la maison le soir ? On en a déjà discuté au moment des émeutes,
17:59 mais on sait que c'est un problème sociologique, économique très très profond. Là, on a l'impression
18:03 que le gouvernement fait écho à ce qu'on a entendu dans les mots de Marine Le Pen. On veut des actes,
18:08 ça suffit, des mesures concrètes, et ça va effectivement en contradiction avec tout ce que les professionnels
18:14 de l'éducation, de la justice, eux, disent et voient. C'est que non, effectivement, on a une séquence dramatique
18:20 de faits divers qui ont effectivement horrifié la France, mais la réalité, c'est pas que ça.
18:26 La délinquance des mineurs, ce n'est pas cette ultra-violence qui reste très minoritaire,
18:31 et qu'il faut amener d'autres réponses. On dirait que le gouvernement, effectivement, à l'approche
18:36 des européennes, vient donner des gages à Ehlers, puisqu'il faisait partie des principaux demandeurs
18:44 de ce retour sur l'excuse de minorité pour les mineurs. Et puis, voilà, une politique plus droitière.
18:51 Mais ça, c'est un contexte global ces dernières semaines.
18:54 Ça va nous amener à notre deuxième partie. Je vais remercier Kim Reflet, présidente du syndicat de la magistrature.
18:58 Merci pour tous ces éclairages. Le Fil info, 20h22, et on parle donc des 100 jours de Gabriel Attal à Matignon.
19:05 Louise Buyns.
19:07 Le coup d'accélérateur de Gabriel Attal sur les sanctions des mineurs violents.
19:12 Les élèves qui perturbent les cours seront sanctionnés sur leur brevet, bac ou CAP.
19:17 Ceux qui ont de mauvaises fréquentations iront à l'internat, et les parents des missionnaires
19:21 devront se plier aux travaux d'intérêt général. Le Premier ministre a fait cette série d'annonces
19:26 depuis Vérichâtillon, là où le jeune Shem Sedin est mort.
19:29 Aucun élément ne permet de rattacher l'agression à un acte terroriste, annonce ce soir le parquet de Strasbourg
19:35 après l'attaque au couteau à Souffel-Weyersheim.
19:38 Cet après-midi, un homme s'en est pris à deux fillettes de 6 et 11 ans. Elles sont légèrement blessées.
19:43 Une adolescente de 14 ans a aussi fait un malaise cardiaque pendant le confinement de son collège
19:48 situé près du lieu de l'attaque. Un homme d'une trentaine d'années a été interpellé.
19:52 Il souffre de problèmes mentaux, selon les enquêteurs.
19:55 Devant les Nations Unies, l'Iran affirme qu'il fera regretter à Israël toute attaque contre son pays.
20:01 L'État hébreu envisage une riposte après les frappes iraniennes du week-end dernier.
20:05 Aujourd'hui, les États-Unis et le Royaume-Uni ont pris des sanctions,
20:08 notamment contre les fabricants iraniens de drones.
20:11 C'était redouté, la façade principale de l'ancienne bourse de Copenhague s'est effondrée cet après-midi.
20:17 Le bâtiment historique a été en partie ravagé par un violent incendie il y a deux jours.
20:31 - On est en compagnie ce soir de Claire Planchard, du groupe hébraque, Guillaume Gralet, du Point Bruno Cottrez, du Cévipoff.
20:36 Alors ces 100 jours de Gabriel Attal, c'est aujourd'hui Bruno Cottrez.
20:40 Déjà, cette période des 100 jours concerne d'habitude le président de la République.
20:45 Est-ce que ça vous surprend, vous, que le Premier ministre ait voulu comme ça marquer le coup
20:49 en estampillant ce déplacement viril-chatillon ?
20:53 Clairement, déplacement des 100 jours.
20:56 - Oui, un peu, effectivement.
20:58 - Ça dit quoi de ce jeune Premier ministre ?
21:00 - D'abord, les 100 jours, c'est un peu un mythe de notre vie politique.
21:04 C'est souvent évoqué comme la période au fond, comme au moment de Napoléon.
21:09 On va renverser la table en 100 jours.
21:11 - Je ne sais pas si c'est Napoléon, parce que je lui vois aussi que c'était un peu remis en question, mais c'était Roosevelt.
21:16 - Voilà, mais en tout cas...
21:17 - Colonel Roosevelt, après le krach de '49, qui a dit "on lance le New Deal et juliez-moi sur 100 jours".
21:24 On voit en tout cas chez le Premier ministre une volonté de montrer qu'il est dans l'efficacité depuis le début.
21:30 Il a multiplié aujourd'hui les références à l'idée selon laquelle, eh bien, il avait déjà commencé à impulser des choses,
21:38 il y avait déjà des premiers résultats.
21:40 Donc l'idée d'un rendez-vous des 100 jours, c'est effectivement pour lui de montrer qu'il n'est pas éclipsé
21:44 par l'omniprésence du chef de l'État sur les dimensions de politique internationale.
21:48 Et c'est vrai que le début de la campagne européenne, puisque Gabriel Attal était missionné,
21:52 comme nous disait-on, l'arme anti-Bardella, on a vu que le chef de l'État, avec la guerre en Ukraine,
21:58 il a au fond cadré la campagne des élections européennes fortement sur cette question-là.
22:04 Et on voyait mal pour le moment, Gabriel Attal, quel rôle il allait tenir dans cette campagne
22:09 comme animateur de la majorité présidentielle.
22:13 Et puis on voit là, effectivement, une opération qui est une opération très spectaculaire.
22:18 Je me demande même, d'une certaine manière, si ça ne va pas marquer tellement fortement
22:22 le deuxième mandat d'Emmanuel Macron, ce surgissement d'aujourd'hui de Gabriel Attal
22:27 avec une telle avalanche d'annonces, que derrière, il va être peut-être difficile de dire
22:32 mais il y a d'autres priorités de l'action publique, il y a des choses plus urgentes peut-être.
22:36 Donc ça commence à devenir difficile pour le chef de l'État, qui a dit "nous sommes en 1938".
22:41 Maintenant, le Premier ministre qui dit "il y a une terrible crise dans la société française".
22:45 Ça va peut-être un peu plus compliquer derrière de dire "tiens, mais au fait, il y avait la question du climat".
22:50 Qui était, rappelons-nous, la priorité des priorités au moment de la réélection d'Emmanuel Macron.
22:55 Il y a d'autres priorités. Voilà, c'est tellement marquant, cette prise de parole d'aujourd'hui.
23:00 Une réappropriation par le chef du gouvernement de son domaine à lui, sa marque de fabrique à lui.
23:07 Que peut-être ça peut avoir des effets un peu inattendus sur la suite du mandat d'Emmanuel Macron.
23:12 Guillaume Gralet, il a donné un entretien à Mathilde Sirot chez vous au Point, en rentrant du Canada il y a quelques jours.
23:18 Où il dit notamment qu'il a conscience d'être en sursis.
23:22 Voilà, c'est-à-dire qu'en fait, on a l'impression que les 100 prochains jours vont être bons.
23:25 C'est pour ça qu'il frappe très fort pour marquer.
23:27 Oui, il frappe, mais peut-être pas à la bonne porte en réalité.
23:31 C'est-à-dire qu'on sait très bien que les 100 prochains jours vont être extrêmement compliqués.
23:34 Notamment avec la dette, les agences de notation, le budget qui est loin d'être accepté, m'expliquait Mathilde.
23:41 Et puis c'est un petit peu dommage parce que lorsqu'on voit tous les choix qui ont été faits, vous le disiez tout à l'heure, il y a plus de 7 ans maintenant.
23:47 On a une dette abyssale. Lorsqu'on regarde le reportage de Kevin Badault, qui est du Portugal,
23:52 a montré les choix complètement différents dans un dossier de Béatrice Parino.
23:56 On a l'impression que c'est des moulins à parole qui fonctionnent.
24:00 Et puis surtout, ça nous empêche, on parlait d'éducation tout à l'heure, de nous intéresser aux vrais problèmes.
24:04 L'environnement bien sûr, mais aussi l'intelligence artificielle.
24:06 On a vu un autre rapport, parce que décidément, on a énormément de rapports qui s'accumulent sur l'intelligence artificielle.
24:10 Tout ce qu'on devrait faire pour se former différentes années de notre vie.
24:14 Des métiers absolument fabuleux.
24:16 On fait dans le numéro de cette semaine le portrait d'un Indien de classe moyenne qui est en train de s'imposer aux États-Unis.
24:21 Il y a énormément de métiers dont on ne parle jamais en France. On a l'impression que c'est des sujets tabous.
24:25 – Mais on ne va pas lui enlever le fait que l'école…
24:30 – L'autorité c'est important, mais il faudrait peut-être aussi nous donner un peu des perspectives.
24:34 – Des sujets clair planchard. Comment vous jugez-vous ces trois mois de Gabriel Attal ? Qu'est-ce que vous retenez ?
24:42 – Quand il a été nommé, on se souvient bien, c'était une situation très très difficile.
24:45 Il y avait eu les débats notamment sur la loi immigration, qui avait été une vraie épreuve.
24:50 Et il y avait cette idée, c'était le terme utilisé même par Emmanuel Macron, de régénérer ce quinquennat.
24:55 On était à mi-parcours, il y a les européennes qui arrivent, il fallait redonner une impulsion.
25:00 Et on se rend bien compte que ça n'a pas vraiment fonctionné.
25:03 Il y a eu beaucoup de crises depuis qu'il est arrivé. Il a dû gérer la crise de l'agriculture.
25:07 Il y a eu cette séquence de faits divers. Il y a vraiment de l'éducation, énormément de choses.
25:15 Et aujourd'hui, on voit effectivement un Gabriel Attal qui va sur ses thèmes de prédilection,
25:20 donc l'autorité et l'éducation, et qui essaye d'appuyer sur son style et ses atouts,
25:25 qui sont ses talents de communication, on ne peut pas lui ôter, ce dynamisme et cette méthode.
25:31 Comme disait Monaco Drey, il a ce pragmatisme qui consiste à identifier les problèmes,
25:36 trouver des solutions, faire un suivi.
25:39 Ça marchait quand il était dans un ministère où il avait quelque part toute la ligne de décision.
25:44 Là, c'est vrai, quand on voit l'ampleur du sujet et la complexité des problématiques,
25:50 ça paraît plus compliqué. Vous parliez de sursis, effectivement, il est dans une situation
25:56 où on voit bien que l'autre pari de sa nomination, c'était d'endiguer la dynamique du RN.
26:01 L'échec, pour le moment, est avéré, puisque l'écart se creuse avec la liste du RN dans les sondages.
26:07 Le vote n'a pas eu lieu, mais bon.
26:08 Bien sûr, mais à ce stade, la dynamique n'a pas été inversée, vous faites bien préciser.
26:12 Et peut-être encore pire, c'est que...
26:14 Est-ce que, franchement, en 100 jours, c'était faisable ? C'était peut-être la promesse de départ qui était un peu excessive.
26:17 Mais en 100 jours, est-ce qu'on peut lui reprocher ? Peut-être pas.
26:19 Non, non, non, mais en tout cas, ça reste à prouver qu'il ait cette capacité à le faire.
26:23 Et il commence à être talonné par la liste Glucksmann. Et là, ce serait une vraie catastrophe.
26:28 Si la liste Glucksmann arrivait deuxième aux européennes.
26:31 Il y a un sujet sur lequel il ne peut rien, c'est le foot. On va faire accrocher par Lille.
26:34 Nicolas Peyronnet au Décathlon Arena Stade Pierre-Mauroy, où Lille tente la remontada face à Aston Villa,
26:40 quart de finale de Ligue Europa. Où en est-on ?
26:43 Eh bien, Lille tente la remontada et Lille est en train de la réussir, Bérangère.
26:47 Cette remontada, on joue la 84e minute. Autant vous dire que c'est bientôt terminé ici à Lille.
26:53 Et Lille mène 2 buts à 0 face à Aston Villa dans ce quart de finale.
26:58 Retour de la Ligue Europa. Conférence, la 3e Coupe d'Europe.
27:03 C'est la première fois que les Lillois accèdent à ce stade de la compétition.
27:07 Ce serait la première fois, donc, évidemment, que les Lillois joueraient une demi-finale de Ligue Europa.
27:13 Conférence, une demi-finale européenne. Si le score en reste là, parce qu'il s'est éteint à 2 buts à 1 à Birmingham,
27:19 ils sont en train d'inverser la tendance. Ils mènent 2 buts à 0. Les buteurs, Youssouf Yazici et le capitaine Benjamin André.
27:25 Et on revient vers vous pour le coup de sifflet final. D'abord, le point sur l'info, puisqu'il est 20h30 sur France 1.
27:30 Et bonsoir, Édouard Marguer.
27:37 Bonsoir Bérangère, bonsoir à tous. Suite à l'agression au couteau dans le barrin,
27:41 les deux petites filles sont sorties de l'hôpital, annonce le parquet.
27:44 Un suspect les a donc attaquées avec un couteau près de l'hélicole de Souffelweyersheim, près de Strasbourg.
27:50 Aucun élément ne permet de rattacher cette affaire à un acte terroriste, dit encore le procureur.
27:56 Une troisième victime collatérale, cette fois, est hospitalisée. Une adolescente de 14 ans
28:01 qui a fait un arrêt cardiaque pendant le confinement de l'établissement scolaire.
28:06 Pour Emmanuel Macron, tout le monde doit pouvoir exprimer sa voix à réaction du président
28:11 après plusieurs interdictions de réunion politique.
28:14 Éric Zemmour à Bruxelles et aujourd'hui à Lille pour Jean-Luc Mélenchon.
28:18 Le leader de la France insoumise qui a même essuyé deux interdictions en deux jours.
28:23 De l'université de Lille d'abord et de la préfecture du Nord ensuite pour sa conférence sur le Proche-Orient.
28:29 Pour contester ce qu'il appelle un « abus de pouvoir d'une république bananière »,
28:33 le parti appelle au rassemblement dans le centre de la ville du Nord.
28:37 Dans la bande de Gaza, l'armée israélienne a conduit aujourd'hui des nouvelles frappes meurtrières.
28:42 Le patron des Nations Unies, António Guterres, dénonce ces opérations qui créent, selon lui,
28:47 depuis plus de six mois un « enfer humanitaire » dans l'enclave palestinienne.
28:51 Le cri du cœur de la communauté scientifique.
28:54 260 chercheurs signent une tribune dans le journal Le Monde.
28:57 Ils affirment que sur le climat, une défiance grandissante s'installe dans la communauté scientifique vis-à-vis du pouvoir politique.
29:05 Accordez-nous de la crédibilité.
29:07 Appuie sur France Info le climatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du conseil scientifique du GIEC.
29:14 France Info.
29:18 20h, 21h. France Info, les informés.
29:22 Bérangère Monte.
29:23 En compagnie ce soir, deux clairs planchards du groupe ÉBRA rédactrice en chef,
29:27 Information Générale Guillaume Gralet, rédacteur en chef au Point,
29:31 et Bruno Cotteres, chercheur CNRS au Célipof.
29:34 On parle des 100 jours de Gabriel Attal à Matignon.
29:37 Bruno Cotteres, l'image dans l'opinion, elle évolue.
29:41 Comment il est parti ? Il y avait une très haute cote, en sortant du ministère de l'Éducation.
29:44 Où ça en est ? Où il en est ? Et comment il aperçut surtout le personnage ?
29:47 Il a d'abord baissé dans les cotes de popularité.
29:50 Il est au-dessus du chef de l'État, toujours.
29:53 Mais il a quand même baissé.
29:55 Il a une tendance baissière depuis plusieurs semaines.
29:59 L'image d'un jeune Premier ministre, elle lui est acquise par définition.
30:06 Donc ça ne sera pas vraiment remis en cause, j'imagine.
30:09 Par contre, c'est vrai que là, ce qu'il a fait aujourd'hui,
30:12 va être sans aucun doute quelque chose qui va poser sur lui une image
30:15 dont il lui sera très difficile de se défaire ensuite.
30:18 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il a fait ce qui est parfois bien en communication,
30:23 mais peut-être aussi un peu trop tôt pour lui, qui est de figer une image.
30:27 Il est définitivement, d'une certaine manière, celui qui veut incarner l'autorité.
30:32 Tu défies l'autorité, on va t'apprendre à la respecter.
30:35 Ça, c'est une phrase qui va beaucoup le suivre, qui va beaucoup marquer.
30:38 Et en même temps, c'est ce qu'il souhaite imprimer.
30:41 C'est ce qu'il souhaite imprimer, mais un personnage politique aussi jeune,
30:45 qui a donc une très longue carrière politique potentiellement devant lui,
30:49 figé aussi fortement, aussi jeune.
30:51 – Ce n'est pas une image claire, au moins, de sa…
30:54 – Oui, c'est une image claire, c'est l'avantage.
30:56 Par contre, le désavantage de cette clarté, c'est que justement,
30:59 c'est très maintenant, très identifié, comme étant sa marque de fabrique.
31:03 Or, une carrière politique, ça consiste souvent à montrer
31:06 qu'on a aussi d'autres facettes.
31:08 Donc, il va falloir que le Premier ministre montre sans doute ces autres facettes.
31:13 – Le couple exécutif, qu'est-ce qu'on peut en observer ?
31:17 C'est toujours la grande question et on n'est pas dans le secret des face à face,
31:21 mais est-ce qu'il fonctionne, de votre point de vue, Guillaume Gralet ?
31:24 – D'après Mathilde, qui a passé du temps…
31:26 – Mathilde Sirot, du point.
31:27 – Mathilde Sirot, exactement. Donc, c'est compliqué.
31:29 – Qui a passé du temps, vous le dites, on le disait au Canada ?
31:31 – Au Canada, mais qui suit bien tout l'exécutif
31:34 et la vie politique française en général.
31:37 Elle m'expliquait que c'est vraiment très compliqué entre eux
31:40 et que finalement, Gabriel Attal a peu de marge de manœuvre.
31:42 Mais quand même, une chose positive, c'est son voyage au Québec.
31:46 On le voit bien dans le reportage, ça s'est super bien passé.
31:48 Ça lui a donné un shoot d'adrénaline. Il a multiplié les selfies.
31:51 Et puis, le fameux rendez-vous des JO, où là aussi,
31:53 on va avoir l'image d'un Premier ministre jeune
31:56 et peut-être, à défaut de réussir les européennes, il pourra réussir les JO.
32:00 – Est-ce qu'il sera visible ? Parce que c'est beaucoup Emmanuel Macron
32:03 qui va prendre la lumière, je présume, sur ces JO.
32:06 – Normalement, c'est le chef de l'État, effectivement,
32:08 le Premier ministre, là où il peut capter la lumière,
32:10 où il y a un enjeu quand même très important pour Gabriel Attal,
32:13 c'est de montrer qu'en tant que chef du gouvernement,
32:16 toute la logistique, l'organisation, la sécurité, ça a bien fonctionné.
32:21 La sécurité, ça va être en première ligne le ministre de l'Intérieur,
32:24 mais lui, il est sous l'autorité du Premier ministre.
32:26 Donc le Premier ministre, là, il a un très gros enjeu
32:29 sur lequel il peut capitaliser si effectivement,
32:31 c'est une très grande réussite reconnue comme telle internationalement.
32:35 Et donc là, effectivement, il faudra qu'il arrive à capter un peu de cette lumière,
32:39 qu'en tant que chef du gouvernement, il a fait en sorte que ça soit une grande réussite.
32:43 Parce que le chef de l'État, par définition,
32:45 va prendre la lumière au milieu d'autres chefs d'État et de gouvernement.
32:49 – Vous parlez des autres poids lourds du gouvernement,
32:51 c'était une des questions quand il est arrivé,
32:53 de se dire, ce jeune Premier ministre, avec des Bruno Le Maire, des Gérald Darmanin,
32:58 finalement, il installe, bon an, mal an, une véritable autorité,
33:05 pour y revenir encore, à la tête de ce gouvernement, non, Claire Planchard ?
33:09 – Dans cette séquence, effectivement, je pense que ça participe à la fois
33:12 de son affirmation dans son duo avec le chef de l'État, qui était son mentor,
33:18 il est là aussi pour incarner ce visage originel du macronisme,
33:22 cette jeunesse, ce pragmatisme, le fait de parler cash.
33:25 Donc il y a une vraie, je pense, complicité,
33:27 et cette difficulté quand même qu'il a à émerger,
33:30 puisqu'on a vu Emmanuel Macron, par sa conférence de presse,
33:33 juste avant son discours de politique générale,
33:35 puis avec ce cadrage très fort sur la campagne européenne,
33:38 qui prend beaucoup la lumière, et lui, qui reste dans son ombre.
33:41 Donc là, effectivement, cette séquence de communication,
33:44 on voit qu'il va affirmer son style, à la fois sur le fond et sur la forme,
33:48 et puis aussi, on voit bien que c'est aussi un message donné,
33:51 notamment à Gérald Darmanin, qui était un des…
33:53 on a bien vu au départ, la difficulté à s'affirmer face à ce poids lourd
33:57 qui se voyait lui aussi à Matignon, même chose face à Bruno Le Maire,
34:01 qui a publié un livre, qui l'a démenti être un programme
34:05 ou une candidature à la présidentielle, mais bon, on sent bien.
34:07 Donc, c'est qu'il est dans cette position très difficile,
34:09 où il a un gouvernement où il n'y a pas de successeur au président de la République,
34:13 donc tout le monde est potentiellement candidat,
34:15 tous ses ministres au poids lourd ont le regard vers la présidentielle,
34:18 et il faut qu'il mène cette barque, et c'est vrai que pour un Premier ministre,
34:21 c'est une séquence très difficile, parce que, comme on a dit,
34:23 c'est un poste où on a beaucoup plus à perdre qu'à gagner en termes de popularité,
34:27 c'est très difficile de rebondir après un tel poste.
34:30 Après, il jouit malgré tout d'une popularité bien plus importante
34:34 que d'autres Premiers ministres au même niveau,
34:36 enfin, au même terme de longévité, à la même longévité,
34:40 il a un vrai bagage, et on l'a vu à l'étranger, il passe très bien,
34:44 et à chaque interview qu'il donne, il sent que voilà,
34:47 on lui pose souvent cette question dans les médias à l'étranger,
34:49 la présidentielle, lui il dit "moi j'en ai jamais parlé",
34:52 donc il y a cette petite dynamique sur laquelle il peut capitaliser,
34:54 c'est vrai que cette jeunesse fait de lui forcément un candidat potentiel pour 2027,
34:59 mais il est dans une situation délicate.
35:01 - En entretien à CBS, effectivement, au Canada, ça lui a été dit,
35:06 il a été présenté comme ça, comme le successeur potentiel d'Emmanuel Macron.
35:11 - Oui, c'est ça, c'est vrai que c'est effectivement un piège,
35:13 que ça arrive un petit peu trop vite, mais pour l'instant,
35:15 il s'en défend, il ne veut pas en parler, en tout cas, il n'en parle pas,
35:18 il ne veut surtout pas rentrer là-dedans,
35:21 ce qui va être intéressant, effectivement, en autre échéance,
35:23 si on regarde les...
35:24 - Il pensait beaucoup, il n'en parlait jamais.
35:26 - Non, les prochaines échéances, on en a parlé rapidement tout à l'heure,
35:30 c'est effectivement le budget de la France,
35:32 avec, on voit bien, une croissance qui est moins forte que celle qu'on voulait,
35:35 et là, on va voir s'il arrive à prendre des mesures impopulaires,
35:38 y compris avec les syndicats.
35:40 - Alors, pour le coup, il a commencé à mettre sur la table l'assurance chômage,
35:42 et, enfin, B.Cotteres, là aussi, il est dans ce positionnement
35:47 plutôt droitier, plutôt dur, plutôt autoritaire.
35:52 - Oui, il y a une très forte cohérence.
35:54 - De l'homme qui n'a pas peur d'avancer.
35:57 - Il y a une très forte cohérence dans, au fond, sa communication
36:00 et le contenu qu'il donne.
36:02 C'est vrai que, pour le moment, on disait,
36:04 et on peut toujours le dire, l'autorité, l'efficacité,
36:08 ce sont des instruments, ce n'est pas une finalité,
36:10 ce n'est pas un projet de société.
36:13 Progressivement, on voit que s'affirment, effectivement,
36:15 différentes dimensions qui donnent un peu plus de densité,
36:18 qui est cette idée selon laquelle la société, d'après le Premier ministre,
36:24 ne peut donner le meilleur de ce qu'elle peut donner,
36:27 de la protection, du service public,
36:32 que pour autant que les règles du jeu soient respectées.
36:35 Et donc, il y a une très forte cohérence qui est de dire
36:37 ceux qui ne recherchent pas activement un emploi,
36:40 ceux qui occupent un logement social, alors qu'ils auraient les moyens
36:43 d'occuper un autre logement dans le parc privé du logement,
36:47 plutôt que dans le logement social,
36:49 ceux qui défient l'autorité.
36:51 Et voilà, ça commence à faire une histoire qui est une histoire cohérente,
36:55 qui rappelle par certains aspects toute proportion gardée,
36:57 et il faut toujours éviter les comparaisons trop faciles et trop actives,
37:01 qui peut rappeler par certains aspects une dimension un peu Sarko,
37:04 qui est cette... le fait de parler cash, d'affirmer,
37:08 comme Nicolas Sarkozy disait à une époque,
37:11 "Je suis de droite et où est le problème ?
37:13 On a là, je suis pour l'autorité, où est le problème ?"
37:16 Et donc on voit que de ce point de vue-là,
37:18 ça commence à raconter une histoire, effectivement,
37:21 avec différentes facettes, toujours, toujours, toujours,
37:25 avec toujours la même trame narrative,
37:27 qui est que ceux qui ne respectent pas les règles du jeu
37:30 ont vocation à recevoir la sanction, ou à recevoir, au fond,
37:34 à perdre des privilèges qu'ils auraient indument occupés.
37:38 Alors parmi ces marottes, il y a aussi l'idée de désmécardiser la France.
37:43 La France, on va parler du SMIC ou d'un salaire décent,
37:47 comme on l'appelle chez Michelin,
37:49 après le point sur l'info, le fil info.
37:52 Le temps de vous dire que ça fait deux ans à Lille
37:55 et qu'on s'achemine vers des prolongations.
37:57 Le fil info, Louise Buyns, 20h41.
37:59 Emmanuel Macron affirme qu'il souhaite que chacun puisse exprimer sa voix de manière libre.
38:06 Ces derniers jours, Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon ont été interdits de réunion publique.
38:11 Le leader de la France insoumise se dit victime de violences politiques
38:14 dans un discours prononcé lors d'un rassemblement à Lille.
38:18 Ce soir, sa conférence sur la Palestine a été interdite par la préfecture du Nord
38:22 qui invoque des risques de troubles à l'ordre public.
38:25 Il est mort après avoir été piégé par deux adolescents sur un site de rencontre.
38:29 Un homme de 22 ans a été tué mardi soir à Grande-Synthe, près de Dunkerque.
38:34 Les deux suspects, âgés de 14 et 15 ans, ont été placés en garde à vue.
38:38 Une enquête pour meurtre en bande organisée est ouverte.
38:41 Michelin promet un salaire décent à ses salariés partout dans le monde.
38:44 Le fabricant de pneus annonce un revenu minimum qui dépasse le SMIC
38:48 d'environ 4000 euros brut par an.
38:50 L'objectif est d'avoir des personnes qui soient totalement engagées dans ce qu'elles font,
38:54 explique sur France Info le PDG du groupe.
39:07 En compagnie ce soir de Guillaume Grally du Point, Claire Planchard du groupe
39:10 et Bravo Bruno Cotteres du Célipof, on parle donc de ce salaire décent.
39:16 C'est le terme du patron de Michelin qui a une idée très précise de ce qu'est un salaire décent.
39:21 Pour Florent Ménégaud, ça signifie permettre à une famille de deux adultes plus deux enfants
39:26 de se loger, de se nourrir, de partir en vacances et même de mettre un peu d'argent de côté.
39:30 Et ce sera désormais la règle pour les 132 000 salariés dans le monde, 17 000 en France.
39:37 On écoute Florent Ménégaud qui était l'invité du 17/20 France Info.
39:41 L'objectif c'est d'avoir des personnes qui soient totalement engagées dans ce qu'elles font
39:47 et donc qu'elles aient un niveau de salaire qui leur permette d'avoir le confort mental
39:52 de pouvoir se projeter dans le projet de l'entreprise.
39:55 C'est ça l'objectif le plus profond.
39:58 Nous nous sommes donné deux ans et au 1er janvier 2024,
40:01 tous les salariés de Michelin, tous, partout dans le monde, sont au minimum à ce niveau de salaire décent.
40:07 Voilà, salaire décent. En clair, au lieu des 21 000 annuels bruts qui sont le SMIC classique,
40:14 eux ils généralisent autour de 40 000 bruts pour ceux qui vivent à Paris, 25 000 à Clermont-Ferrand.
40:20 Ça doit faire rêver quand même pas mal de gens, Guillaume Gralé.
40:25 Oui, et puis surtout on s'intéresse au monde entier, on voit qu'on s'intéresse à un groupe mondial,
40:28 plus de 130 000 salariés.
40:30 C'est ça que je trouve très intéressant, c'est presque salvateur,
40:33 après la semaine qu'on a eu les débats sans fin sur le salaire de Carlos Tavares,
40:36 qui effectivement a fait beaucoup de choses chez Stellantis mais qu'on avait bien du mal à expliquer.
40:41 36,5 millions d'euros de rémunération globale, on n'est pas que sur le salaire.
40:45 Exactement, c'est-à-dire qu'on compare toujours au footballeur,
40:48 mais on a un peu du mal à justifier ce salaire.
40:51 Là on a l'impression d'avoir un groupe responsable, extrêmement citoyen,
40:54 et puis surtout plus que le salaire, en regardant un tout petit peu,
40:57 en parlant avec les personnes de Michelin,
41:00 on s'aperçoit surtout qu'il y a un plan d'accompagnement de formation.
41:02 Et j'ai envie de dire que c'est presque aussi, voire plus important.
41:05 Tout à l'heure, on parlait, c'est ma petite marotte, mais d'intelligence artificielle
41:08 qui bouleverse de plus en plus de métiers, qui fait énormément peur.
41:12 Et en fait, ce plan de formation global, je trouve que c'est vraiment une bonne nouvelle pour les salariés.
41:17 Alors attendez, le rapport avec l'intelligence artificielle ?
41:19 C'est-à-dire que l'intelligence artificielle bouleverse tous les métiers.
41:22 On voit cette semaine, par exemple, Boston Dynamics, le créateur américain,
41:26 vous savez, des robots chiens qui font peur à tout le monde,
41:28 annonce un robot humanoïde.
41:30 Les robots humanoïdes, ils ont été aussi lancés par Sam Altman,
41:34 de OpenAI ou encore Elon Musk.
41:36 Et on voit certains sont déployés dans des usines,
41:39 des usines BMW, un autre fabricant automobile, un fabricant du secteur aux Etats-Unis.
41:44 Ces robots humanoïdes vont prendre des métiers de plus en plus de salariés.
41:49 On va multiplier ces robots qui sont très agiles avec certains,
41:54 plus de mémoire, plus d'intelligence.
41:56 Tout ça, ça fait peur dans les entreprises industrielles.
41:58 Et avoir des plans de formation qui vont permettre de garder le contrôle sur la machine,
42:02 je trouve ça super intéressant.
42:04 - Claire Planchard, Michelin a toujours été une entreprise,
42:08 j'ai envie de dire un peu paternaliste et particulière, on va dire.
42:11 - Oui, tout à fait.
42:12 C'est un peu un...
42:14 Je ne veux pas qu'il renoue avec ce paternalisme social des fondateurs,
42:17 quand on va visiter, je ne sais pas, vous êtes déjà allé dans les anciennes usines Michelin,
42:20 il y a un musée.
42:21 Et en fait, on voit effectivement qu'il y avait des dispensaires, des écoles, des parcs de maisons.
42:26 En fait, il y avait cette idée que pour fidéliser ces ouvriers qui formaient, ces salariés,
42:30 il fallait aussi pouvoir être un employeur social.
42:33 Et là, c'est vrai qu'on parle d'essence.
42:36 Alors, c'est un terme qui n'est pas économique,
42:38 mais en fait, le terme anglais, c'est "living wage".
42:40 Donc, c'est un salaire qui permet de vivre correctement.
42:42 Comme vous le disiez, l'idée, c'est de l'adapter à des situations dans différents pays.
42:47 En fait, finalement, ça concernait assez peu de salariés, notamment en France,
42:50 qui étaient sous ce seuil.
42:52 Mais c'est de se dire, au moment où on dit qu'on a besoin de pouvoir vivre de son travail,
42:57 c'est pas seulement la force publique,
42:59 c'est-à-dire qu'il doit baisser les loyers, encadrer les loyers,
43:02 ou lutter contre l'inflation,
43:03 mais que les employeurs ont aussi un devoir de donner un salaire
43:06 qui permet dans un pays de faire vivre une famille avec des enfants
43:10 et d'épargner un petit peu pour faire face à des coûts durs.
43:12 Enfin, voilà, c'est une définition assez complexe.
43:15 Et ce qui était intéressant de voir, c'est que cette notion qui a été définie par l'ONU
43:19 il y a un paquet d'années avait été très difficile à mettre en œuvre,
43:22 et qu'il y a une ONG, donc Fair Wage, qui a accompagné Michelin
43:25 pour chiffrer ce salaire.
43:26 Parce qu'en fait, c'est pas les premiers.
43:28 Il y a aussi Danone, il y a aussi L'Oréal,
43:30 qui a voulu mettre en place ces mesures d'accompagnement social.
43:33 Donc, souvent, cette volonté d'accompagner les salariés,
43:36 c'était plus de la protection sociale.
43:37 Mais un salaire, définir quel était ce salaire,
43:39 ça demande un travail très précis,
43:41 puisqu'on a vu les écarts entre ce que ça peut être
43:43 dans des pays du Sud, où il y a des revenus bien plus faibles.
43:47 Et donc, c'est de dimensionner ça,
43:50 de le mettre en musique en deux ans, c'est quand même très rapide.
43:53 Et effectivement, je pense que pour Michelin,
43:55 qui a eu des difficultés sociales,
43:57 mais qui a aussi des difficultés à recruter,
43:59 avec un turnover qui a fortement augmenté.
44:01 - Alors, c'est ça, c'est un élément déterminant.
44:03 - Exactement, c'est une façon de fidéliser,
44:05 puisque notamment, ce que je lisais, c'est que leur plan d'accompagnement,
44:08 notamment en cas de décès d'un salarié,
44:11 pour la famille survivante,
44:13 ou d'accompagnement des enfants jusqu'à leur étude supérieure,
44:15 c'est pour n'importe quelle que soit la longueur,
44:18 enfin, comme on dit, excusez-moi,
44:20 la période de travail dans l'entreprise,
44:22 ce sera un droit acquis.
44:23 Je trouve que c'est vraiment une volonté de dire,
44:25 venez chez nous et vous pourrez,
44:27 pour vos jours vieux,
44:30 c'est quand même fort.
44:32 - Le confort mental,
44:34 l'expression m'a marquée, moi,
44:37 Florent Ménégaud dit,
44:39 ça leur donne le confort mental, Bruno Cotteres,
44:41 pour adhérer complètement au projet de l'entreprise.
44:45 - Oui, il a tout compris, en fait.
44:47 C'est-à-dire qu'effectivement, cette dimension de confort mental,
44:49 de bien-être,
44:51 le sentiment de se sentir bien, c'est capital.
44:53 Au fond, c'est la mère de toutes les batailles,
44:55 dans un pays qui est tellement miné par le sentiment
44:58 de crainte de l'avenir, de défiance dans les autres,
45:01 profondément anxiogène.
45:03 C'est absolument fondamental.
45:05 C'est très important, parce que nous,
45:07 quand on regarde ce que les Françaises,
45:09 les Français disent dans les enquêtes,
45:11 les grosses enquêtes qu'on réalise à Sciences Po,
45:13 on voit d'abord qu'il y a un sentiment
45:15 d'avoir perdu quelque chose à un moment donné.
45:18 Les générations des anciens disent,
45:20 aujourd'hui, beaucoup d'actifs.
45:22 Ils pouvaient faire tout le projet de vie entier
45:25 dans une boîte.
45:27 Ils pouvaient commencer à un niveau
45:29 qui était un niveau d'ouvrier
45:31 et progressivement gravir les échelons.
45:33 C'était un projet où on faisait rentrer
45:35 sa famille dans la même boîte.
45:37 C'était ce projet de ces entreprises.
45:39 Il y avait une dimension de paternalisme,
45:42 d'un capitalisme à l'ancienne,
45:45 mais c'est vrai qu'en même temps,
45:47 c'était des entreprises qui avaient
45:49 une forme d'adéquation aussi
45:51 avec une commune,
45:53 qui était des acteurs centraux
45:55 d'un marché de l'emploi local.
45:57 On pouvait gravir les échelons
45:59 à bénéficier d'un accompagnement.
46:01 - On se sent dans notre siècle, hein,
46:03 tout ça.
46:04 - Tout à fait.
46:05 Mais ce qui est très intéressant,
46:07 c'est que nous, quand on regarde
46:09 ce que disent les personnes
46:11 qu'on interroge, on voit qu'il y a
46:13 un sentiment de ne plus pouvoir vivre
46:15 dignement de son salaire.
46:17 Les gens ont le sentiment
46:19 qu'ils ont coché toutes les cases.
46:21 On leur a dit, tu travailles bien
46:23 à l'école, tu vas avoir un bel avenir.
46:25 On leur dit, tu es un bon citoyen,
46:27 tout va bien se passer.
46:29 Tout est bloqué. La progression
46:31 dans l'échelle des rémunérations
46:33 est rapidement bloquée. On a le sentiment
46:35 qu'il n'y a plus de possibilité à partir
46:37 d'un certain âge. Donc voilà,
46:39 ce sont des enjeux très importants
46:41 pour redonner de la confiance et redonner
46:43 des perspectives positives
46:45 à un pays qui en manque terriblement.
46:47 - On va se demander dans un instant
46:49 si c'est transposable dans d'autres entreprises.
46:51 Ce qui est sûr, c'est que le confort mental
46:53 des joueurs du LOSC est un peu perturbé.
46:55 On va retourner à Lille.
46:57 - Que pensez-vous de la péronnée Lille-Aston Villa ?
46:59 - Deux buts à un.
47:01 Le suspense reste total.
47:03 Tout reste à refaire pour les Lillois-Bérangères.
47:05 On est dans la prolongation désormais.
47:07 Deux buts à un. C'était le score du match
47:09 allé, la victoire d'Aston Villa
47:11 à Birmingham.
47:13 Suspense total pour les Lillois qui pensaient
47:15 pourtant tenir leur qualification.
47:17 Le LOSC qui menait 2 à 0,
47:19 virtuellement qualifié en demi-finale
47:21 jusqu'à la 87ème minute.
47:23 Un but miraculeux
47:25 pour Aston Villa.
47:27 Une frappe de Nati Cache
47:29 suite à la seule erreur défensive
47:31 lilloise ce soir.
47:33 Le gardien Lucas Chevalier qui a relâché
47:35 le ballon suite à un contact avec
47:37 un de ses propres défenseurs.
47:39 Les compteurs sont remis à zéro.
47:41 C'est parti en prolongation.
47:43 On joue depuis 94 minutes ici.
47:45 Je peux vous assurer que ce but
47:47 d'Aston Villa est un peu refroidi.
47:49 L'OM est électrique ce soir
47:51 dans ce stade Pierre-Maurois.
47:53 Fini encore pour les Lillois
47:55 qui peuvent encore se qualifier.
47:57 Le Fil info 20h51.
47:59 Louise Bullens et on poursuit notre échange
48:01 avec les informés.
48:03 La piste terroriste écartée
48:05 après l'attaque au couteau contre deux petites filles
48:07 de 7 et 11 ans près d'une école du
48:09 Barin à Souffelweyersheim.
48:11 Elles sont légèrement blessées pendant le confinement
48:13 d'un collège aux alentours.
48:15 Une adolescente de 14 ans a fait un malaise cardiaque.
48:17 Le suspect a été interpellé.
48:19 La ministre de l'Education Nicole Belloubet
48:21 dénonce un nouvel acte insupportable.
48:23 Deux policiers municipaux de Bourges
48:25 dans le Cher sont mis en examen
48:27 pour violences volontaires après
48:29 un refus d'obtempérer qui a mal tourné
48:31 annonce la procureure.
48:33 Un jeune homme de 22 ans avait été gravement blessé
48:35 lors de ce contrôle. Il est toujours entre
48:37 la vie et la mort ce soir.
48:39 218 personnes risquent le chômage.
48:41 La plateforme de course Express à domicile
48:43 Flink va être liquidée.
48:45 Son PDG met notamment en cause l'inflation
48:47 et des réglementations trop lourdes.
48:49 Dans 10 minutes,
48:51 Marseille reçoit le Benfica Lisbonne
48:53 pour les quart de finale.
48:55 Retour de la Ligue Europa de foot.
48:57 A l'aller, l'OM avait perdu 2-1.
48:59 En Ligue Europa Conférence,
49:01 les Lillois sont toujours en train de jouer
49:03 contre les Anglais.
49:05 Daston Villa score 2-1.
49:07 Ce sont les prolongations actuellement.
49:09 On parle de salaire décent avec Bruno Cotteres du Cévi-POF,
49:21 Claire Planchard du groupe Ebra,
49:23 Guillaume Gralet du Point.
49:25 Alors, est-ce transposable à toutes les entreprises
49:27 ce que fait Michelin ?
49:29 Pas convaincu.
49:31 Michel-Edouard Leclerc, le patron du groupe Leclerc.
49:33 Ecoutez, il était sur France Info ce matin.
49:35 Je ne pense pas qu'on puisse généraliser
49:37 parce qu'il ne parle que de salaire,
49:39 il ne parle pas de dividendes,
49:41 il ne parle pas du reste.
49:43 Je pense qu'il y a beaucoup d'effet de présentation
49:45 dans la réponse.
49:47 Si on parle de sujets ponctuels,
49:49 on a des réponses ponctuelles.
49:51 Ça ne fait pas la justice sociale,
49:53 ça ne fait pas la vision globale.
49:55 Coup de com', il dit Michel-Edouard Leclerc,
49:57 qui s'y connaît en fait.
49:59 Il n'est pas mauvais dans ce domaine.
50:01 Là où peut-être il soulève un point intéressant,
50:03 c'est que si c'était un projet,
50:05 si c'était une question à poser
50:07 sur l'ensemble de la société française,
50:09 c'est vrai que ce n'est plus exactement
50:11 le même débat à ce moment-là.
50:13 Si on devait dire,
50:15 pourquoi dans notre société
50:17 seuls ceux qui travaillent chez Michelin
50:19 vont pouvoir avoir droit à ça ?
50:21 Que ça crée un sentiment
50:23 que selon le secteur où on est,
50:25 selon l'entreprise où on est,
50:27 on n'est pas traités de la même manière
50:29 et que ça devienne une perspective
50:31 sur laquelle il faudrait sans doute réfléchir
50:33 au niveau de l'ensemble de la société.
50:35 C'est vrai que c'est un changement de braquet
50:37 et ce n'est plus du tout le même sujet.
50:39 Sur des groupes de taille équivalente,
50:41 vous citiez tout à l'heure Claire Planchard
50:43 quelques exemples où des réflexions
50:45 ont été menées.
50:47 À ce stade, ça n'a abouti nulle part ?
50:49 C'est surtout que c'est au niveau mondial.
50:51 Enfin encore une fois,
50:53 la proportion de salariés français
50:55 qui n'avaient pas ce "salaire"
50:57 était quand même vraiment minime.
50:59 En fait, c'est surtout pour des pays où...
51:01 Les 80% des salariés mondes
51:03 chez Michelin, ils sont déjà là.
51:05 Oui, oui.
51:07 Donc en fait,
51:09 ce que je disais tout à l'heure,
51:11 c'est qu'en fait effectivement,
51:13 ils parlent de justice sociale,
51:15 mais dans ce cas-là, évidemment,
51:17 le débat sur la smicardisation,
51:19 on en a beaucoup entendu parler
51:21 ces derniers temps,
51:23 notamment par le Premier ministre
51:25 qui en avait fait un de ses chevaliers de bataille.
51:27 En fait, l'idée c'est qu'aujourd'hui,
51:29 le débat sur l'inflation, il a énormément progressé.
51:31 Et en fait, il y a beaucoup de gens qui se retrouvent rattrapés.
51:33 Donc on a beaucoup de gens qui étaient embauchés
51:35 légèrement au-dessus du SMIC,
51:37 et puis ils n'ont pas eu d'augmentation.
51:39 Et aujourd'hui, ils ont le sentiment de plafonner,
51:41 ils n'ont pas le sentiment...
51:43 Et effectivement, l'inflation aujourd'hui
51:45 est une véritable problématique.
51:47 On en a énormément parlé cette année,
51:49 pour se loger, pour manger,
51:51 pour se chauffer.
51:53 C'est un vrai, vrai sujet.
51:55 Donc évidemment que ça ne peut pas se substituer
51:57 à des mesures qui soient prises.
51:59 On parlait de l'encadrer les loyers,
52:01 on voit l'inflation quand on entend
52:03 40 000 euros à Paris.
52:05 Pourquoi ? Parce que le logement à Paris
52:07 a atteint des sommets, enfin, région parisienne,
52:09 des sommets. C'est évidemment pas du ressort
52:11 de l'entreprise. Mais que certaines entreprises
52:13 aient un discours différent, en fait,
52:15 se posent la question du bien-être de leurs salariés.
52:17 Ne soit pas que dans une logique de compression des coûts,
52:19 de se dire qu'en fait, on a aussi, socialement,
52:21 à gagner à ce que les gens puissent vivre correctement.
52:23 Sans que l'on soit sur des salaires délirants.
52:25 Je trouve ça intéressant,
52:27 parce que ça vient changer un discours
52:29 qui est un peu ambiant,
52:31 et qui ne va aller que dans un sens.
52:33 Ça va être compliqué pour certains chefs d'entreprise
52:35 d'expliquer pourquoi ce qui est possible
52:37 chez Michelin n'est pas chez eux.
52:39 Oui, c'est sûr. Moi je trouve que c'est vraiment une mesure
52:41 qui va dans le bon sens, et effectivement,
52:43 pour raccorder avec le débat qu'on a eu au début
52:45 de l'émission, on aimerait avoir
52:47 ce type de coup de pouce pour les professeurs
52:49 français, les instituteurs,
52:51 qui sont quand même beaucoup moins bien payés
52:53 que ceux de l'Europe, et peut-être que ça amoindrira
52:55 un tout petit peu le malaise,
52:57 de l'éducation.
52:59 Mais en tout cas, pour revenir à cette initiative,
53:01 moi je la trouve vraiment vertueuse,
53:03 parce que j'ai regardé un petit peu ce qui se passe,
53:05 les mesures qui sont annoncées, elles concernent aussi bien
53:07 les salariés brésiliens, les salariés chinois,
53:09 de cette belle réussite. C'est-à-dire qu'on considère
53:11 le facteur humain comme une ressource,
53:13 et pas uniquement comme un coût.
53:15 Les PME, clairement, c'est beaucoup plus complexe.
53:17 En revanche, on est d'accord, Bruno Cotteres ?
53:19 Oui, sans aucun doute. C'est vrai que la puissance
53:21 d'un groupe comme Michelin,
53:23 c'est un tout autre univers.
53:25 Là où ça peut vraiment être intéressant,
53:27 c'est l'effet de ricochet,
53:29 effectivement, ce que disait Claire Planchard,
53:31 c'est l'effet de ricochet que ça peut avoir
53:33 sur les débats
53:35 d'une politique publique plus audacieuse,
53:37 sur l'augmentation de salaires en France.
53:39 Une politique
53:41 s'appliquant à tous les secteurs.
53:43 C'est vrai qu'il y a ce problème en France,
53:45 beaucoup de Françaises, de Françaises,
53:47 ne comprennent pas au fond pourquoi
53:49 ils vivent dans un pays riche et ils galèrent.
53:51 Donc c'est quand même une question
53:53 que beaucoup, beaucoup, beaucoup de personnes
53:55 se posent, avec un sentiment qu'à un moment donné,
53:57 ou l'ascenseur social n'a pas bien fonctionné,
53:59 ou la rémunération des efforts
54:01 n'est pas correctement faite.
54:03 Nous, ce sont des questions qu'on pose
54:05 dans nos enquêtes au CIVIPOF, et on voit
54:07 que les gens adhèrent profondément à l'idée du travail.
54:09 On n'est pas du tout un pays
54:11 où les gens ont envie
54:13 de ne pas travailler, pas du tout.
54:15 Mais par contre, ils considèrent que
54:17 les récompenses ne sont pas au rendez-vous,
54:19 qu'on ne rétribue pas assez
54:21 les efforts qu'ils ont faits,
54:23 le mérite qu'ils ont eu dans la vie,
54:25 et qu'à un moment donné,
54:27 on est rattrapé par tout un tas
54:29 de variables. Un secteur professionnel
54:31 qui a des coûts
54:33 qui ne lui permettent pas d'augmenter fortement
54:35 les salaires, un âge où on dit
54:37 "il faut penser aux plus jeunes maintenant".
54:39 Il y a tout un tas de problèmes
54:41 comme ça, et on a ce sentiment dominant
54:43 qu'on n'est pas récompensé.
54:45 On jette un coup d'œil
54:47 sur les "Unes", c'est la tradition,
54:49 les quotidiens de l'Est de la France,
54:51 du groupe Ébraclair-Planchard, la Une demain.
54:53 Dans le dossier d'information générale, on reviendra
54:55 sur le plan du gouvernement pour lutter
54:57 contre la violence chez les adolescents.
54:59 Et à la Une du Point, Guillaume Gralet ?
55:01 On s'intéresse aux milliards du Hezbollah,
55:03 et on a des super enquêtes, notamment
55:05 Guillaume Perrier qui a fait le tour de l'Amérique latine,
55:07 et on voit des liens même avec la cocaïne,
55:09 c'est assez surprenant.
55:11 A la Une du Point, demain, merci également
55:13 à Bruno Cotteres, demain, Les Informer,
55:15 c'est à 9h, Jean-Rémi Baudot et
55:17 Renaud Deligne, on sera là dès 20h.
55:19 Bonne soirée.
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