• il y a 7 mois
Mettez vous d'accord avec Garen Shnorhokian, journaliste et éditorialiste à Livre Noir ; Jean-Claude Beaujour, avocat et président du Forum Transatlantique ; Alexandra Szpiner, enseignante ; Matthieu Hocque, secrétaire général du Millénaire ; Régis Le Sommier, grand reporter, directeur de la rédaction d'Omerta officiel ; Colonel Peer de Jong, ancien chef de corps dans la marine, vice-président de l'institut Themiis, spécialiste en géopolitique ; Denis Jacquet, président de Day One Movement, CEO de La croissance et Top Cream, président de l'Observatoire de l'ubérisation.

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-05-08##

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Transcription
00:00:00Sud Radio, le 10h midi. Mettez-vous d'accord, Stéphanie Demuru.
00:00:06Mettez-vous d'accord, soyez les bienvenus en ce mardi 8 mai, jour férié.
00:00:11On espère quand même que vous êtes au rendez-vous.
00:00:1310h46, ça devrait aller pour le réveil, sauf pour les parisiens évidemment.
00:00:17Toutes mes condoléances d'ailleurs à cette table, on est un petit peu en Berne.
00:00:21Je vous présente tout de suite nos invités du jour.
00:00:24Garen Schnorokian, journaliste, éditorialiste à Livre Noir.
00:00:28Bonjour Garen, ça va ? Pas trop la gueule de bois ?
00:00:30Vous étiez pour Paris, rassurez-moi.
00:00:31Alors je vais vous dire, je regarde jamais le foot.
00:00:33Vous sortez, vous sortez.
00:00:35J'ai l'impression d'être le seul ici.
00:00:40Jean-Claude, bonjour, avocat, président du Forum Transatlantique.
00:00:45Bonjour Jean-Claude, vous vous regardez.
00:00:47J'étais en première loge, donc j'ai vu un peu et j'étais un peu triste pour Paris.
00:00:53Comme vous, Alexandra Spiner, bonjour.
00:00:57Vous étiez au stade d'ailleurs, au côté, peut-être pas ensemble, mais dans le même stade.
00:01:02On vivrait ensemble.
00:01:04Secrétaire générale du Millénaire, bonjour en tout cas à tous les deux.
00:01:07Vous allez bien ? Merci d'être là.
00:01:09Petite gueule de bois, en effet.
00:01:11C'était une soirée un peu difficile, on va dire ça comme ça.
00:01:14Mais on aime le PSG quoi qu'il arrive.
00:01:16C'est bien, il faut être supporter jusqu'au bout.
00:01:19C'est vrai qu'au début c'était un petit peu mou et après la réussite a pas été...
00:01:22Je vais pas m'improviser, je vous rassure, commentatrice sportive.
00:01:26Mais c'est vrai que c'est un peu ça.
00:01:28On y a cru jusqu'au bout et malgré tout on prend un but à la cinquantaine et quelquine minute et c'est terminé.
00:01:33C'était violent.
00:01:34Comment était l'ambiance au stade ?
00:01:36Toujours une très très belle ambiance.
00:01:38On a quand même des supporters magnifiques qui sont là, qui sont toujours au rendez-vous.
00:01:42Il y a beaucoup de ferveur, c'est magnifique.
00:01:45Excellent tifo, effectivement, à noter de la part des supporters parisiens.
00:01:49Une très belle ambiance.
00:01:51Je voudrais aussi signaler qu'on n'a pas eu de gros incidents.
00:01:54C'est important parce que c'est vrai qu'aujourd'hui ce qui me navre un peu c'est que chaque événement sportif,
00:02:01et on aura certainement l'occasion d'en reparler dans d'autres éditions sur les Jeux Olympiques,
00:02:07il y a une sorte de peur d'incidents, de violences, etc.
00:02:14Et c'est dommage que de belles fêtes populaires soient toujours dans un environnement de stress et d'angoisse.
00:02:19Bien sûr, Jean-Claude, j'ai vu passer un petit pouce qu'on a tous sur nos portables avec des heures.
00:02:28Oui, mais là où il faut être prudent, c'est certain que lorsque vous avez des dizaines de milliers de gens,
00:02:36vous ne pouvez pas imaginer qu'il ne se passe jamais un petit peu de quelque chose, un peu d'alcool, etc.
00:02:42C'est vrai qu'ils avaient l'air un petit peu chauds, les supporters de Dortmund, en torse nu, tatoués,
00:02:51ils n'étaient pas d'une grande élégance, si je peux le permettre.
00:02:54L'élégance et la très grosse violence sont des choses quand même différentes.
00:02:57Ce que je veux dire, c'est que c'est acceptable, c'était à un niveau acceptable.
00:03:02Disons que notre seuil d'acceptabilité a monté.
00:03:06C'est ça la réalité.
00:03:08Nos standards sont devenus très bas.
00:03:11Bon allez, on va rentrer dans le coeur du sujet, dans le vif du sujet, avec vos coups de gueule, vos coups de coeur.
00:03:17Garenne Chenin-Roquian, on commence par vous.
00:03:20Aujourd'hui, de quoi vous allez nous parler ?
00:03:24De l'inaction de l'État contre une élue de Saint-Chamond menacée de mort, c'est bien ça ?
00:03:29J'aimerais parler d'un cas particulier, mais qui existe en réalité multiplié par mille en France.
00:03:35Il y a une élue de Saint-Chamond qui s'appelle Isabelle Surply,
00:03:38qui est une élue conseillère régionale et conseillère municipale à Saint-Chamond,
00:03:42et qui en 2016 avait demandé la fermeture d'une mosquée radicalisée des miligos turcs à Saint-Chamond.
00:03:48Dans la Loire, c'est ça ?
00:03:50Oui, c'est ça. Et depuis, sa vie est devenue un enfer.
00:03:53Pneus de voiture crevés, menaces quotidiennes, elle se fait insulter dès qu'elle marche dans la rue.
00:04:03On a un retour son, là ?
00:04:06Ah, pardon, c'est mon téléphone, c'est formidable. Pardon, excusez-moi, je coupe le son.
00:04:13Et donc là, récemment, encore il y a une semaine, devant une école catholique de Saint-Chamond,
00:04:19les Saintes-Maries, des tags énormes ont été mis, marqués, avec écrit « Isabelle Surply, on va t'égorger ».
00:04:26Il y a une inaction totale de l'État, parce que bien sûr, vous pensez bien qu'elle a porté plainte des dizaines de fois,
00:04:32que c'est toujours resté l'être morte, que la mairie ne la soutient pas, que la préfecture ne la soutient pas.
00:04:37Là, je l'ai eue au téléphone hier, justement, pour parler de cette histoire.
00:04:41Elle m'a dit qu'elle avait été avec le commandant de police, qui lui a dit « Oui, ne vous inquiétez pas, on s'en occupe.
00:04:46Si vous arrive quelque chose, appelez le 17 ».
00:04:48Mais vous vous rendez compte, du niveau de déconnexion, cette femme est menacée de mort depuis…
00:04:52Non, parce que vous aurez un coup de couteau dans vous, vous appellerez le 17.
00:04:54Vraiment, alors le coup de couteau, appelez le 18, plutôt.
00:04:58L'État laisse faire des menaces sur des élus de la République.
00:05:02Et surtout, je veux faire le parallèle, parce qu'on a appris hier que la famille de l'Afghan qui avait tué Matisse
00:05:08avait été mise sous protection.
00:05:10C'est-à-dire que les parents d'un tueur ont été mis sous protection,
00:05:14alors qu'une élue qui dénonce les islamistes, aujourd'hui, est menacée de mort, et l'État l'a abandonnée.
00:05:20Votre réaction ?
00:05:22Je pense que le problème qu'on a en France aujourd'hui sur cette question-là, c'est l'inversion des valeurs.
00:05:26C'est-à-dire que les Français ont la sensation que les responsables politiques et l'administration, d'un point de vue plus général,
00:05:32protègent davantage les délinquants et les criminels plutôt que les gens ordinaires.
00:05:36Et ça, c'est un vrai problème que nous avons.
00:05:38Et là-dessus, il faut opérer une révolution culturelle pour changer cette inversion des valeurs
00:05:43et pour pouvoir justement reprendre le contrôle et rendre les Français plus en possession de leur destin
00:05:48sur un certain nombre de sujets.
00:05:49Alors là, il s'agit quand même, qu'on précise les faits,
00:05:52il s'agit d'une mosquée affiliée à l'association turque Miligorus.
00:05:55Est-ce que pour autant, est-ce que c'est interdit ?
00:05:59Alors ça, c'est une autre question.
00:06:01Ça ne justifie pas les attaques dont elle fait l'objet.
00:06:03Évidemment, on est bien d'accord.
00:06:05Elle a fait une demande légale de dissolution de cette mosquée.
00:06:08C'est à la justice de juger.
00:06:09Je sais qu'elle a gagné plusieurs procès déjà contre ces associations Miligorus.
00:06:13Mais quoi qu'il en soit, le fait de faire une demande légale au niveau de la justice
00:06:17ne mérite jamais de recevoir des menaces de mort, des pneus crevés, des tags sur les écoles, sur sa maison.
00:06:23Elle a peur pour sa vie aujourd'hui.
00:06:24Et l'État ne lui met pas de protection policière particulière.
00:06:27Je ne dis pas que l'État devrait mettre 4 gardes du corps qui lui marchent après 2-2 juin.
00:06:31Il nous faudrait un million de policiers en plus dans ce cas-là.
00:06:35Mais il faudrait qu'il y ait un minimum de protection que l'État ne lui donne pas.
00:06:38Et c'est gravissime.
00:06:39Alexandra Spiner.
00:06:40Oui, moi je suis sidérée que la République protège si peu ses élus.
00:06:46Parce que quand vous voyez par exemple ce qui est arrivé au maire Vincent Jeanbrun,
00:06:50on est quand même allé très très loin dans l'horreur absolue.
00:06:53Puisqu'il a été attaqué.
00:06:55Ce n'est pas le seul.
00:06:56Ce n'est évidemment pas le seul.
00:06:57Mais là on a quand même franchi un degré supplémentaire dans l'horreur.
00:07:01Quand vous voyez des voyous qui vous attaquent chez vous, à votre domicile, avec votre famille.
00:07:08Que va-t-il se passer ? On n'a pas retrouvé les coupables.
00:07:13C'est un exemple flagrant de tout ce qui se passe aujourd'hui.
00:07:17Vous parlez d'une révolution culturelle.
00:07:20C'est surtout une révolution pénale dont on aurait besoin.
00:07:23On aurait besoin de plus de sanctions.
00:07:25Parce qu'on voit bien qu'on ne peut plus continuer comme ça.
00:07:29On a eu tellement d'exemples d'élus qui ont démissionné.
00:07:33En disant on arrête, on ne veut plus.
00:07:36C'est quasiment un record d'ailleurs de démission lors de cette mandature.
00:07:41De nombreux maires ne veulent plus.
00:07:4410% qui jettent les ponches et qui disent tant pis.
00:07:48On critique beaucoup les élus.
00:07:50Mais il faut bien qu'on comprenne ce qu'est la vie d'un élu local.
00:07:55Ce sont souvent des gens qui ont mis leur vie professionnelle,
00:07:59personnelle, familiale de côté,
00:08:02et qui sont totalement dévoués à leur commune, à leur ville.
00:08:06C'est terrible.
00:08:08A chaque fois qu'un élu démissionne, je trouve que c'est un échec collectif.
00:08:12C'est vrai qu'on leur en demande de plus en plus à ces élus, à ces collectivités.
00:08:17Je reviendrai parce que ça fait partie du thème que je voulais aborder.
00:08:22Surtout qu'ils sont en première ligne.
00:08:25Quand vous êtes ministre, quand vous êtes membre du gouvernement,
00:08:29quand vous êtes président de la République ou Premier ministre,
00:08:32il y a un cordon sanitaire autour de vous.
00:08:34Les gens ne vous interpellent pas au quotidien.
00:08:38Quand vous êtes élu...
00:08:39Oui, parce qu'ils sont protégés par la police surtout.
00:08:41Vous ne pouvez pas les approcher aussi facilement.
00:08:43Et puis même, il y a un cordon sanitaire.
00:08:45Il y a une inaccessibilité.
00:08:47Vous ne partez pas de Perpignan pour pouvoir aller joindre Emmanuel Macron à l'Elysée.
00:08:52En revanche, lorsque vous êtes conseiller dans une ville,
00:08:57vous habitez généralement la ville.
00:08:59Vous allez faire votre marché.
00:09:01Vous avez vos enfants et on sait qu'il y a des élus qui ont des problèmes
00:09:04parce que les enfants sont agressés.
00:09:05Vous allez faire votre marché.
00:09:07Vous rentrez chez vous.
00:09:08Est-ce qu'il vous faut...
00:09:09Et là encore, c'est tout le paradoxe.
00:09:10Vous n'allez quand même pas avoir un chauffeur, des voitures blindées
00:09:13avec des policiers de sécurité
00:09:15pour pouvoir mettre un cordon de sécurité autour de vous.
00:09:18Vous avez envie d'aller au cinéma comme n'importe quel citoyen
00:09:21puis rentrer.
00:09:22Souvenez-vous que...
00:09:25Alors, ce n'était pas un élu, mais c'était un responsable en proximité.
00:09:29C'était le préfet Rignac qui s'est fait assassiner en Corse.
00:09:33Il revenait du théâtre avec sa femme.
00:09:36Voilà, il revenait du théâtre.
00:09:38C'est-à-dire qu'il vivait comme monsieur et madame tout le monde
00:09:41et ça lui a coûté la vie.
00:09:42C'est cela qui est difficile.
00:09:43C'est-à-dire que soit vous êtes en responsabilité,
00:09:45il y a un cordon sanitaire autour de vous,
00:09:47mais ce n'est plus une vie.
00:09:48Et là, on vous dit qu'ils sont déconnectés.
00:09:50Et puis vous n'êtes plus un élu local.
00:09:52Vous n'êtes plus en lien avec les habitants que vous êtes censés représenter.
00:09:56Ou soit vous le mettez en jeu,
00:09:59vous prenez des risques pour vous.
00:10:01Mais aussi, ce qui est plus dramatique, je pense,
00:10:03en tant que père de famille,
00:10:05c'est pour les enfants et l'entourage le plus proche
00:10:07parce qu'eux n'ont rien demandé.
00:10:08À la limite, l'élu a accepté d'être élu,
00:10:09mais eux n'ont rien demandé.
00:10:10Et pourtant, certains ont beaucoup de courage quand on entend,
00:10:12je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:10:14la mère de Roman Surizère, Thoraval,
00:10:16qui y va.
00:10:17Qui a reçu beaucoup de menaces de mort
00:10:18après ces interventions, justement,
00:10:20et qui est aujourd'hui à une vie qui est plutôt en danger
00:10:23parce que Roman Surizère,
00:10:24tous les jours, on la menace.
00:10:25Mais parce que c'est une question de foi.
00:10:27Je pense qu'on entre en politique,
00:10:29je pense à la politique noble
00:10:31comme on entre en religion.
00:10:32C'est-à-dire qu'on croit qu'on peut apporter
00:10:34quelque chose à la société,
00:10:36qu'on peut contribuer au débat et à la vie démocratique.
00:10:38Donc on y croit.
00:10:39C'est pour ça qu'on y va avec ces tripes.
00:10:41Parce qu'en toute franchise,
00:10:42les élus ne font pas cela
00:10:44pour pouvoir s'enrichir en toute franchise.
00:10:46S'il faut faire de l'argent...
00:10:47Non, non, non, c'est pas tout.
00:10:48Non, mais il y a d'autres...
00:10:49Non, mais attendez.
00:10:51Mais non, mais attendez.
00:10:52Dans tous les systèmes,
00:10:54alors je vais vous dire,
00:10:56et Alexandra pourra confirmer ce que vous dites,
00:10:58dans tous les domaines,
00:10:59il y a des types qui essaient de...
00:11:02Voilà, il y en a qui essaient de bidouiller.
00:11:04Dans tous les milieux.
00:11:05Dans tous les milieux.
00:11:06Dans tous les milieux.
00:11:07Donc ce n'est pas plus les politiques qu'ailleurs.
00:11:09Il faut arrêter ça.
00:11:10Mais celui qui s'engage en politique en général,
00:11:12il ne s'engage pas en se disant
00:11:14je vais me faire vraiment beaucoup d'argent.
00:11:16Il y a d'autres moyens.
00:11:18La politique doit être un sacerdoce.
00:11:20Mettez-vous d'accord.
00:11:21On marque une petite pause
00:11:22et on se retrouve dans quelques instants.
00:11:23Et évidemment, si vous voulez réagir,
00:11:24n'oubliez pas, chers auditeurs,
00:11:26si vous n'êtes pas trop en repos aujourd'hui,
00:11:280 826 300 300.
00:11:30Enfin justement, d'ailleurs, ça tombe bien.
00:11:31Si vous êtes en repos,
00:11:32venez discuter avec nous.
00:11:34Et c'est surtout le 8 mai.
00:11:35Sud Radio.
00:11:36Parlons vrai.
00:11:37Parlons vrai.
00:11:38Sud Radio.
00:11:39Parlons vrai.
00:11:41Et tout de suite,
00:11:42les pronostics hippiques avec vous,
00:11:44Jean-Paul Delperrier.
00:11:45Bonjour.
00:11:46Vous êtes à Lyon aujourd'hui, Jean-Paul.
00:11:48Oui.
00:11:49Lyon-Paris, plus précisément,
00:11:50puisque Lyon a deux hypodromes.
00:11:53Nous allons courir le Grand Prix de Lyon-Paris
00:11:55sur 2400 mètres.
00:11:57Un départ prévu à 15h15.
00:11:59Vous retrouverez donc le résultat
00:12:01du quinquennat aux alentours de 15h20-15h25
00:12:04sur sudradio.fr.
00:12:0616 partants, très souples,
00:12:08avec le 9, Valéry Riau,
00:12:10devant l'As Kozakun-Zipfel,
00:12:1210, Girard,
00:12:133, Heliopolis,
00:12:145, Utamaro,
00:12:1616, Côté-Jardin,
00:12:172, Canichia,
00:12:196, Aster,
00:12:209, As,
00:12:2110, 3, 5,
00:12:2316, 2 et 6.
00:12:25Notez à l'instant que le numéro 7
00:12:27de Lorenzo de Medici
00:12:28a été déclaré non partant.
00:12:30À Chartres, Réunion 3 pour C4
00:12:32pour ma sélection du jour,
00:12:34le 6, Kyrani, Dénoué.
00:12:36Merci Jean-Paul Delperrier.
00:12:38Et les pronostics évidemment sont à retrouver
00:12:40sur sudradio.fr.
00:12:44Sud Radio, le 10h midi.
00:12:46Mettez-vous d'accord, Stéphanie Demuru.
00:12:48Mettez-vous d'accord,
00:12:50soyez les bienvenus.
00:12:51Merci de nous rejoindre en direct sur Sud Radio
00:12:53avec mes invités Garen Hnorokian,
00:12:55journaliste, éditorialiste à Livres Noirs,
00:12:57Jean-Claude Beaujour,
00:12:58Bravo, qui est un président du Forum Transatlantique,
00:13:00Alexandra Spiner, enseignante,
00:13:02et puis Mathieu,
00:13:04secrétaire général du Millénaire.
00:13:06Je me retourne vers vous, Jean-Claude Beaujour.
00:13:08Aujourd'hui, votre coup de cœur,
00:13:10c'est pour le rapport Larcher
00:13:12sur les institutions.
00:13:14Évidemment, le président Larcher
00:13:16a remis, au bout d'un an et demi de travail,
00:13:18un rapport sur l'évolution
00:13:20des institutions, mais je voudrais juste,
00:13:22et ça fait le pendant avec ce que nous avons
00:13:24abordé tout à l'heure,
00:13:26le statut des élus locaux
00:13:28et notamment de ceux
00:13:30de plus petites communes.
00:13:32Et c'est vrai qu'il faut
00:13:34qu'il y ait un sursaut, parce qu'aujourd'hui,
00:13:36vous avez jusqu'à, par rapport à la
00:13:38mandature qui a débuté en 2020,
00:13:42dans certains départements,
00:13:44jusqu'à 10% des élus locaux
00:13:46ont renoncé à leur mandat. On disait tout à l'heure
00:13:48que c'est un échec, c'est un échec
00:13:50collectivement, mais c'est un échec pour la démocratie.
00:13:52Je crois qu'aujourd'hui,
00:13:54où la parole
00:13:56politique est démonétisée,
00:13:58il faut tout faire pour que
00:14:00l'élu local soit en mesure
00:14:02d'exercer ses responsabilités.
00:14:04Et notamment, ce que je souhaiterais,
00:14:06je souhaiterais qu'il y ait
00:14:08une vraie professionnalisation
00:14:10de l'élu local.
00:14:12Il y a une loi en ce sens-là,
00:14:14qui a été déposée sur le statut
00:14:16de l'élu. Vous avez raison de dire
00:14:18qu'il y a des textes qui sont déposés.
00:14:20Maintenant, il faut que nous y allions, c'est-à-dire qu'il faut
00:14:22donner les moyens matériels
00:14:24aux élus locaux,
00:14:26aux petits élus, d'avoir
00:14:28un mandat, et éventuellement d'imaginer
00:14:30une évolution de carrière,
00:14:32parce que ce sont finalement des... Ils concourent
00:14:34à l'exercice d'une mission de service
00:14:36public, donc que ce soit décompté
00:14:38et qu'il leur...
00:14:40En quelque sorte, qu'il y ait
00:14:42un peu qu'on aménage une évolution
00:14:44de carrière à un moment donné, parce que
00:14:46autrement, on a que soit des professionnels
00:14:48libéraux, soit des retraités,
00:14:50soit des gens qui ont une manière financière...
00:14:52Vous aimeriez qu'ils aient un salaire ? Parce que là, ils sont indemnisés.
00:14:54C'est vrai que ça ne va pas chercher loin.
00:14:56Attendez, justement, puisqu'on est là pour tout se dire.
00:14:58Arrêtons cette hypocrisie.
00:15:00Lorsque vous donnez à un élu quelqu'un
00:15:02qui va consacrer trois quarts de son temps, parce qu'on
00:15:04vient de le dire, élu local,
00:15:06vous êtes... Il y a une pharmacie
00:15:08qui a été violentée
00:15:10dans la nuit, vous êtes dérangé à trois heures du matin.
00:15:12Il y a une personne qui
00:15:14n'est pas très bien, on vous téléphone,
00:15:16monsieur le maire, monsieur le conseil municipal,
00:15:18tel sujet. Donc c'est un boulot
00:15:20quasiment à plein temps. Vous ne pouvez pas
00:15:22donner 700, 800, 1000 euros à
00:15:24quelqu'un qui... Et je suis généreux.
00:15:26Dans les petites communes, c'est pas ça.
00:15:28C'est pour ça que je vous dis, je dis cela pour
00:15:30ne pas rentrer dans tous les détails, pour donner
00:15:32un ordre de grandeur. Il faut
00:15:34arrêter cette hypocrisie. Nous avons
00:15:36vécu, ce sont des... Notre
00:15:38système a été mis en place à une époque
00:15:40où les structures étaient plus petites,
00:15:42où les besoins étaient plus simples.
00:15:44Aujourd'hui, l'élu a non seulement
00:15:46des obligations liées à sa fonction, et on voit
00:15:48à quel point il est sollicité, mais en plus, il y a
00:15:50la question de la responsabilité pénale.
00:15:52L'élu est mis en cause, et
00:15:54il y a le principe de précaution qui fait
00:15:56que si vous n'avez pas anticipé telle ou
00:15:58telle chose dans une cour d'école, on vous
00:16:00dit, mais qu'a fait le maire ?
00:16:02Il y a un certain nombre d'éléments qu'il faut remettre à plat.
00:16:04Il faut arrêter de penser qu'on peut travailler
00:16:06gratuitement, parce que si on veut
00:16:08effectivement que le plus grand nombre de nos concitoyens
00:16:10puissent exercer ce type de responsabilité,
00:16:12eh bien, il faut
00:16:14accepter de
00:16:16payer nos élus, et ça n'est pas
00:16:18dépenser de l'argent public en plus
00:16:20que de le faire, parce qu'on trouve aussi
00:16:22des budgets pour d'autres choses. Il serait bien
00:16:24que la démocratie se donne les moyens de fonctionner.
00:16:26Garen Chnanglokian, vous êtes d'accord ?
00:16:28Non, je ne suis pas entièrement
00:16:30d'accord, parce que je pense que la politique doit rester
00:16:32un sacerdoce et une mission.
00:16:34Oui, non, j'ai cette
00:16:36image de la grandeur de la politique.
00:16:38Vous êtes bien idéaliste,
00:16:40il faut l'être, on s'est
00:16:42battus pour cet idéalisme.
00:16:44On ne s'est pas battus pour ça.
00:16:46On s'est battus pour que l'élu soit
00:16:48quelqu'un qui fasse ça dans un
00:16:50certain sens du sacrifice.
00:16:52Beaucoup le font,
00:16:54et beaucoup le font.
00:16:56Mais il y a une autre question
00:16:58surtout, et vous dites...
00:17:00On ne parle pas des ministres.
00:17:02On parle des élus locaux.
00:17:04Il y a quand même un problème, c'est qu'il n'y a pas de budget.
00:17:06Il n'y a pas d'argent.
00:17:08La suppression de la taxe d'habitation
00:17:10a quand même beaucoup
00:17:12attaqué les budgets au niveau local.
00:17:14Moi, on est
00:17:16dans un pays où on est quand même à
00:17:181000 milliards de dettes par an,
00:17:20quasiment supplémentaires, et il y a un moment
00:17:22où il va peut-être falloir arrêter de faire de la dette
00:17:24pour des choses qui
00:17:26ne seront peut-être pas forcément nécessaires.
00:17:28Payer les gens pour faire le job qu'il faut, c'est faire de la dette ?
00:17:30Je ne suis pas d'accord.
00:17:32C'est économiquement faire de la dette,
00:17:34et c'est endetter encore plus au niveau local des mairies
00:17:36qui sont déjà très très grévées.
00:17:38Il y a très peu d'argent aujourd'hui dans les petites mairies.
00:17:40Je suis désolé. Ou alors on va faire peser ça
00:17:42sur les régions, encore, sur les régions
00:17:44dont les budgets diminuent aussi parce que l'Etat coupe
00:17:46les budgets des régions. Il y a un moment, l'argent magique,
00:17:48ça n'existe pas. On ne va pas faire
00:17:50pousser sur l'arbre à argent.
00:17:52A moins de vouloir encore faire
00:17:54exploser encore plus la dette de la France, qui est quand même monstrueuse.
00:17:56On est à 3000 milliards de dettes
00:17:58aujourd'hui. Le budget de la dette est
00:18:00aujourd'hui le premier budget de l'Etat.
00:18:02À un moment, il va peut-être falloir penser à arrêter de dépenser de l'argent
00:18:04et à promettre gratuitement de l'argent.
00:18:06Plutôt faire des transferts de budget.
00:18:10Ce que je trouve surprenant,
00:18:12vous me dites que des gens travaillent
00:18:14quasiment à plein temps. On les fait
00:18:16travailler gratuitement ou quasiment
00:18:18gratuitement au motif prix qu'on ne peut pas
00:18:20les payer. Alors je vais vous dire une chose.
00:18:22Et personne ne vous a forcé à y aller.
00:18:24Non mais je vais vous dire, personne ne nous a...
00:18:26Il faut bien des gens pour faire le job à un moment donné.
00:18:28Il faut bien... Donc raison de plus.
00:18:30Alors que si vous, vous employez quelqu'un,
00:18:32si vous avez quelqu'un qui travaille chez vous
00:18:34et que vous ne la payez pas, même si elle ne veut pas
00:18:36être payée, c'est du travail noir.
00:18:38Et vous êtes sanctionné pour cela.
00:18:40Vous ne pouvez pas.
00:18:42Et vous voyez à quel point
00:18:44le statut bénévole est très remis en cause
00:18:46par les URSSAF. Donc arrêtons
00:18:48de se dire que...
00:18:50Arrêtons de se dire
00:18:52qu'il y a un siècle ou deux siècles,
00:18:54c'était du sacrificiel.
00:18:56Non, le risque, c'est que vous n'aurez
00:18:58qu'une petite minorité qui peut se le
00:19:00permettre et ça n'est pas sain pour la démocratie.
00:19:02Je suis désolé, un maire aujourd'hui
00:19:04il a une charge
00:19:06considérable. Vous ne pouvez pas demander aux gens
00:19:08de travailler gratuitement,
00:19:10sans carrière, sans protection sociale,
00:19:12avec une retraite... Et quid de la retraite
00:19:14par exemple ? Vous trouvez ça normal ?
00:19:16Je vous dis avec quel argent ?
00:19:18On va faire réagir aussi Alexandra Spiner et Mathieu
00:19:20sur, donc, je rappelle,
00:19:22votre coup de cœur de départ.
00:19:24C'est Gérard Larcher qui a présenté 20 propositions
00:19:26de groupes de travail sur
00:19:28justement ce statut de l'élu local.
00:19:30Il voudrait le renforcer
00:19:32pour éviter la crise des vocations.
00:19:34Alexandra Spiner, on doit les payer plus ?
00:19:36Les maires, la solution passe par là ?
00:19:38Je pense que l'aspect financier
00:19:40finalement n'est qu'un aspect secondaire.
00:19:42C'est pas bon de le dire.
00:19:44Je pense qu'il faut effectivement revaloriser
00:19:46le statut des élus locaux
00:19:48qui sont des héros
00:19:50du quotidien, pardon de le dire.
00:19:52Je sais que ça fait un petit peu très emphatique.
00:19:54Mais c'est évidemment très populaire.
00:19:56Donc oui, je pense
00:19:58qu'il faut revaloriser leur statut.
00:20:00Il faut que la République leur fasse confiance.
00:20:02Il faut que la République les protège.
00:20:04Commençons par ça, je pense.
00:20:06Ce sera plus important.
00:20:08Oui, mais l'aspect financier ne doit pas
00:20:10être un tabou non plus. Parce que, vous savez,
00:20:12sinon, décidons qu'il n'y a que les riches qui font de la politique.
00:20:14Mais bien sûr !
00:20:16Pardon, là, je vais
00:20:18très loin dans la zone.
00:20:20C'est très bien qu'il y a des gens
00:20:22qui ont pendant longtemps, et ça existe encore,
00:20:24on a un emploi, mais on vous dit, ok, va faire ton travail
00:20:26d'élu. Donc en fait,
00:20:28je peux. Et c'est sanctionné, les emplois fictifs
00:20:30sont sanctionnés. Et encore une fois,
00:20:32nous sommes bien d'accord, on ne parle pas des ministres.
00:20:34On ne parle pas
00:20:36des maires des grandes villes, non plus.
00:20:38Non, mais justement, c'est pas ça la clé. Il n'y a pas trop
00:20:40un fossé entre les privilèges
00:20:42communistes,
00:20:44les présidents qui vivent dans les palais de la République,
00:20:46les chauffeurs,
00:20:48pas les homards, mais enfin...
00:20:50Tout à fait. La question que
00:20:52vous posez, c'est effectivement, est-ce qu'il n'y a pas justement
00:20:54une culture politique, une culture, on va dire,
00:20:56au niveau national, députés, ministres,
00:20:58etc., qui justement...
00:21:00France d'en haut et la France d'en bas.
00:21:02...ont des avantages liés à la fonction,
00:21:04et une culture d'élus locaux,
00:21:06mais d'élus locaux, il faut bien rappeler, de municipalités
00:21:08dans les petites...
00:21:10dans les territoires périphériques,
00:21:12notamment la France périphérique et dans la France rurale. Et c'est ça
00:21:14le vrai problème de la crise démocratique aujourd'hui, c'est que
00:21:16ces gens-là, aujourd'hui, ce sont des gens qui sont
00:21:18comme l'a dit madame, ce sont des gens qui sont
00:21:20en première ligne de l'ultra-violence
00:21:22de la société, qui sont en première ligne
00:21:24de la crise de l'autorité dans notre pays,
00:21:26et qui ne peuvent pas incarner l'autorité parce que vous avez
00:21:28des jeunes et des moins jeunes qui se permettent
00:21:30d'insulter des maires, qui se permettent de les agresser,
00:21:32qui se permettent de les violenter. Donc ça, c'est le premier
00:21:34problème. Et à côté de ça,
00:21:36vous avez un millefeuille administratif, et c'est ça aussi
00:21:38peut-être le problème qu'il y a sur la question...
00:21:40La question justement de la rémunération
00:21:42des élus. La rémunération des élus, c'est un micro-budget
00:21:44dans les budgets de fonctionnement des
00:21:46collectivités territoriales. Mais par contre, la question, c'est
00:21:48qu'il y a beaucoup d'élus qui sont liés, au fait, parce qu'on a
00:21:50une surcharge administrative
00:21:52liée à un millefeuille administratif très compliqué
00:21:54avec les régions,
00:21:56les départements, les intercôts
00:21:58et les communes. Et vous avez des gens
00:22:00qui cumulent un certain nombre de
00:22:02mandats locaux, qui justement
00:22:04ne permettent pas d'avoir une action pleine et entière
00:22:06consacrée à la vision
00:22:08de ce que doit être le maire en France, c'est-à-dire
00:22:10un élu de proximité, qui garantit justement
00:22:12la sécurité, la tranquillité
00:22:14et le bon
00:22:16cadre de vie de sa commune.
00:22:18Restez avec nous, on va marquer une petite pause et on se
00:22:20retrouve dans quelques instants pour la suite de vos
00:22:22coups de cœur et vos coups de gueule.
00:22:24Sud Radio, votre attention est notre
00:22:26plus belle récompense.
00:22:28J'adore vous entendre, j'adore les multiplexes,
00:22:30j'adore, voilà quoi, franchement,
00:22:32chapeau ! Sud Radio,
00:22:34la radio du rugby.
00:22:38Sud Radio, le 10h midi,
00:22:40mettez-vous d'accord, Stéphanie Demuru.
00:22:42Mettez-vous
00:22:44d'accord avec mes invités
00:22:46ce matin, Karen Chnorokian,
00:22:48Jean-Claude Beaujour, Alexandra
00:22:50Spiner, Mathieu,
00:22:52je me tourne vers vous, chère Alexandra,
00:22:54avec votre coup de gueule contre
00:22:56le renvoi d'une salariée pour un euro.
00:22:58Oui, alors coup de gueule
00:23:00parce que j'ai été sidéré,
00:23:02je crois qu'on a tous été émus par
00:23:04cette histoire, donc une dame pipi,
00:23:06je trouve que c'est un terme qui n'est pas
00:23:08péjoratif,
00:23:10une dame pipi qui travaillait
00:23:12à la gare Montparnasse,
00:23:14et depuis
00:23:16plus de 6 ans, elle a 53 ans,
00:23:18et elle vient d'être licenciée
00:23:20par la société
00:23:22To The Tool, il faut la
00:23:24nommer parce qu'il faut aussi assumer ses
00:23:26responsabilités, qui est une société
00:23:28sous-traitante de la SNCF.
00:23:30Alors donc elle a pris un euro qui lui
00:23:32avait été laissé par un
00:23:34passant, et
00:23:36donc c'est là qu'on apprend qu'elles sont donc
00:23:38surveillées, puisque c'est la raison
00:23:40pour laquelle elle a été licenciée,
00:23:42sans aucun préavis,
00:23:44sans entretien
00:23:46préalable, elle a été, selon ses propres
00:23:48dires, puisqu'elle a témoigné sur France 2,
00:23:50je ne sais pas si vous avez vu son témoignage,
00:23:52il était assez émouvant,
00:23:54elle a été jetée
00:23:56comme un kleenex.
00:23:58Mais pour quel motif ? Parce que
00:24:00cette société
00:24:02To The Tool
00:24:04stipule qu'il n'est pas autorisé
00:24:06de prendre les pourboires.
00:24:08Alors on peut
00:24:10l'entendre.
00:24:12On marche évidemment sous la tête
00:24:14et sur la tête, elle a
00:24:16raconté son quotidien
00:24:18de femme de ménage
00:24:20dans ses toilettes de la gare Montparnasse,
00:24:22qui, vous l'imaginez, est quand même
00:24:24très difficile. Vous imaginez les
00:24:26difficultés qui seront les siennes pour retrouver
00:24:28un travail. Alors je sais
00:24:30bien qu'il faut distinguer le droit de
00:24:32la morale. Elle va évidemment
00:24:34devant les prud'hommes. J'espère
00:24:36qu'elle va
00:24:38gagner. Mais vous voyez,
00:24:40dans notre actualité surgissent régulièrement
00:24:42des femmes
00:24:44et des hommes qui disent tout
00:24:46de cette France qui souffre,
00:24:48de cette France invisible,
00:24:50de ces colombes,
00:24:52de ces sans-dents
00:24:54méprisés par
00:24:56François Hollande, de ces
00:24:58gens qui ne sont rien,
00:25:00méprisés par l'actuel Président de la République.
00:25:02Et oui, elle m'a beaucoup émue parce que
00:25:06en fait, c'est totalement surréaliste.
00:25:08Mais lui, on n'a pas le droit déjà de prendre
00:25:10des pourboires, ça c'est étonnant.
00:25:12Apparemment, c'est la charte,
00:25:14c'est le règlement intérieur
00:25:16de cette entreprise.
00:25:18Et lorsqu'il n'est pas contré à l'ordre public,
00:25:20il reste valable. Donc là, elle a
00:25:22accepté 20 euros de pourboires.
00:25:24Un euro !
00:25:26Un euro !
00:25:28On parle d'un euro !
00:25:30Oui, c'est vrai que c'est...
00:25:32Apparemment, ce contrat prend fin en 2026.
00:25:34Moi, je ne peux qu'espérer que
00:25:36la SNCF ne
00:25:38le renouvelle pas et que peut-être
00:25:40elle ajoutera un minimum
00:25:42d'humanité dans le cahier des charges
00:25:44de leur prochain appel d'offres.
00:25:46Ce que je voudrais dire aussi, c'est que
00:25:48vous savez, on a dans le
00:25:50droit français la condamnation
00:25:52à un euro symbolique.
00:25:54Eh bien, pour cette société
00:25:56« to the tool », c'est l'euro
00:25:58du déshonneur.
00:26:00Mathieu, réaction ?
00:26:02La réaction, comme tout le monde autour de ce plateau,
00:26:04elle est évidemment très sincère
00:26:06vis-à-vis de la personne qui s'est fait licencier
00:26:08de manière abusive. Là, on est clairement dans
00:26:10un phénomène de licenciement abusif.
00:26:12Moi, ce qui me marque beaucoup
00:26:14sur ce sujet, et il y en aura beaucoup d'autres,
00:26:16et on va les commenter à la suite dans l'émission,
00:26:18c'est la culture d'irresponsabilité.
00:26:20C'est-à-dire qu'en fait, que ce soit
00:26:22au niveau des responsables politiques,
00:26:24au niveau des chefs d'entreprise dans certaines entreprises,
00:26:26on est capable de licencier des gens
00:26:28qui ont soit profité
00:26:30de largesse, soit qui ont même fait
00:26:32une erreur, on est capable de les licencier.
00:26:34Alors qu'ils ne représentent rien, finalement,
00:26:36et qu'ils n'ont pas fait de mal, on est capable de les licencier.
00:26:38Alors que, par contre, quand on est au plus haut sommet...
00:26:40Ils représentent tout.
00:26:42Ils sont les artisans de tout ce qui permet.
00:26:44C'est ce qu'on fait tenir la France pendant la crise sanitaire.
00:26:46C'est la France invisible.
00:26:48Tous ces gens-là qui ont justement fait tenir la France.
00:26:50Et ce sont ces gens-là que les élites
00:26:52méprisent au quotidien à travers
00:26:54ce phénomène de culture d'irresponsabilité.
00:26:56Il n'y a pas que les élites qui méprisent.
00:26:58Parce que, là, pour le coup,
00:27:00le responsable
00:27:02des ressources humaines
00:27:04de cette entreprise...
00:27:06To the tool. Il faut les nommer.
00:27:08Il faut aussi que les gens assument leurs responsabilités.
00:27:10Ce ne sont pas...
00:27:12Entre guillemets, ce n'est pas l'élite
00:27:14au sens où on en parle. C'est qu'effectivement,
00:27:16on est dans une société où...
00:27:18J'ai envie de dire
00:27:20d'inhumains, de sauvages, où chacun
00:27:22n'a que dans la fonction dans laquelle il est
00:27:24ce quoi autorisé
00:27:26ou n'a même plus ce quoi autorisé
00:27:28à faire tout et n'importe quoi.
00:27:30Il n'y a pas d'humanité.
00:27:32Et là, par exemple, il n'y a pas de proportionnalité.
00:27:34Parce que c'est une chose que de constater
00:27:36qu'une personne violerait
00:27:38de manière régulière, récurrente, etc.
00:27:40Un règlement intérieur qui aurait eu
00:27:42un avertissement, etc.
00:27:44C'est autre chose pour un euro
00:27:46de licencier une personne
00:27:48même si c'était
00:27:50visé au règlement intérieur
00:27:52de l'entreprise.
00:27:54Il y a une disproportion et j'imagine
00:27:56que le Conseil des Prud'hommes sanctionnera
00:27:58la disproportion.
00:28:00Là où je reviens juste un point avec Alexandra
00:28:02et qui est très juste. Moi, ce que je
00:28:04souhaiterais, c'est qu'il n'y ait pas simplement
00:28:06un euro d'hommage à intérêt. C'est pour que
00:28:08ces choses ne se reproduisent pas.
00:28:10Alors, je ne vais pas ouvrir la boîte
00:28:12de Pandore, mais il y a un moment où il faut que les sanctions
00:28:14punitives soient très lourdes
00:28:16pour qu'on soit découragé. Parce que le problème
00:28:18c'est que
00:28:20la personne qui avait ça à l'entreprise
00:28:22avait coupé de quelques centaines,
00:28:24quelques millions d'euros.
00:28:26Mais tout cela
00:28:28ne dissuade pas.
00:28:30C'est une question que je mets en débat.
00:28:32C'est dans ce type de circonstance
00:28:34s'il y avait, si les
00:28:36Conseils des Prud'hommes, sans en arriver au
00:28:38dommage positif que l'on connaît aux Etats-Unis,
00:28:40mais si le Conseil des Prud'hommes condamnait
00:28:42par exemple à des sommes sévères
00:28:44pour procédures abusives,
00:28:46par exemple
00:28:48au titre de ce qu'on appelle
00:28:50l'article 100, le 700,
00:28:52les frais d'avocat. Mais des choses significatives
00:28:54pour décourager. Parce qu'en réalité,
00:28:56vous avez signalé
00:28:58le cas de cette dame, et bien demain
00:29:00il y en aura d'autres et on en voit tout le temps.
00:29:02Vous savez aussi qu'on ne va pas dans ce sens-là,
00:29:04on va vers davantage de flexibilité
00:29:06dans les contrats.
00:29:08La flexibilité dans les contrats,
00:29:10elle peut aller de pair
00:29:12avec un minimum d'humanité.
00:29:14Parce que là, on est quand même dans les dérives
00:29:16d'un système qui se fout totalement
00:29:18des salariés. Vous savez, par exemple,
00:29:20on pourrit la vie des chefs
00:29:22d'entreprise avec un mille-feuille
00:29:24de complications
00:29:26bureaucratiques, de réglementations,
00:29:28une réglementation nouvelle
00:29:30chaque jour, rétroactive,
00:29:32à peine a-t-on le droit de
00:29:34s'habituer à une réglementation que surgit
00:29:36une nouvelle réglementation, et parallèlement
00:29:38à ça, on a une entreprise néerlandaise
00:29:40qui sous-traite
00:29:42la gestion
00:29:44des toilettes des gares parisiennes
00:29:46pour la SNCF, et qui a
00:29:48des pratiques totalement d'un autre
00:29:50siècle. Alors le PDG de la SNCF n'ira
00:29:52pas non plus, il va aller au Prud'homme
00:29:54aussi, certainement.
00:29:56Pardonnez-moi, mais ce que dit Alexandra,
00:29:58c'est très juste, elle vient de dire
00:30:00l'entreprise néerlandaise. En d'autres termes,
00:30:02celui qui au-dessus donne des instructions,
00:30:04il est très loin,
00:30:06et en fait, on met la pression
00:30:08sur toute la chaîne.
00:30:10Quand on parle de développement durable,
00:30:12on est tout au-dessus.
00:30:14On prend des décisions, on met la pression
00:30:16sur toute la chaîne, et parfois,
00:30:18parce que j'imagine que le RH peut-être vous dira
00:30:20« Moi on me met la pression pour que je fasse
00:30:22telle et telle chose », et c'est là aussi
00:30:24où il faut qu'on se pose la question.
00:30:26Je faisais une allusion à Jean-Pierre Farandou
00:30:28qu'il n'ira pas au-delà des
00:30:30JO, parce que le gouvernement
00:30:32estimait qu'il avait peut-être été un peu
00:30:34trop tendre sur l'accord
00:30:36conclu par
00:30:38le syndicat de la SNCF.
00:30:40Il y a toujours ce deux poids, deux mesures.
00:30:42En l'espèce,
00:30:44les syndicats manifestement ont été très puissants,
00:30:46ont obtenu des accords
00:30:48qu'ils n'auraient peut-être pas
00:30:50dû recevoir.
00:30:52En tout cas, c'est ce que pensent beaucoup de Français, n'est-ce pas ?
00:30:54À la SNCF,
00:30:56les syndicats de toute façon font de la politique.
00:30:58C'est-à-dire qu'ils ne font pas aujourd'hui de la défense
00:31:00des droits des salariés.
00:31:02Ils obtiennent des accords, ils obtiennent des deals avec le gouvernement,
00:31:04avec le patron de la SNCF,
00:31:06avec la haute direction de la SNCF,
00:31:08mais ils ne s'occupent jamais
00:31:10des conditions de travail de leurs salariés.
00:31:12Ils ne s'occupent jamais des conditions de travail
00:31:14de leurs collègues, et c'est bien ça le problème à la SNCF.
00:31:16Ils sont puissants, quand même.
00:31:18Ils sont très bien payés à la SNCF
00:31:20grâce aux syndicats.
00:31:22Les syndicats font qu'à chaque fois qu'ils font grève,
00:31:24ils ressortent avec une augmentation de salaire,
00:31:26avec des avantages en nature, des treizièmes,
00:31:28des quatorzièmes mois. Moi, je suis absolument pour
00:31:30la privatisation de la SNCF.
00:31:32Il faut arrêter avec ce délire des syndicats
00:31:34qui, à chaque vacances de Noël,
00:31:36à chaque vacances d'été...
00:31:38Vous dites qu'ils font de la politique,
00:31:40ils font surtout du chantage.
00:31:42Il faut dire les choses.
00:31:44Il y a aussi des gouvernements qui tolèrent
00:31:46la situation monopole.
00:31:48C'est pour ça que, pardon de
00:31:50dire des gros mots, mais peut-être qu'un jour,
00:31:52il faudra songer à la privatisation
00:31:54de cette entreprise.
00:31:56Il faut le faire le plus vite possible parce que les billets de train
00:31:58coûtent extrêmement cher.
00:32:00On parle justement d'un coup du transport
00:32:02qui est prohibitif
00:32:04et le service n'est pas toujours au rendez-vous.
00:32:06D'ailleurs, où est le ministre des Transports ?
00:32:08Je n'ai pas beaucoup entendu.
00:32:10Ça le concerne un petit peu,
00:32:12tout cela, non ?
00:32:14Ils ont fait porter le chapeau. Ça vous a choqué, justement,
00:32:16cette future
00:32:18non-reconduction de Jean-Pierre Farandou ?
00:32:20Je ne vais pas juger
00:32:22de la reconduction ou non du PDG
00:32:24de la SNCF. En revanche, ce qui me choque,
00:32:26c'est qu'on a ici un gouvernement
00:32:28qui n'est jamais comptable de ses propres
00:32:30échecs, c'est-à-dire qu'ils sont
00:32:32contemplateurs du naufrage
00:32:34qu'ils occasionnent.
00:32:36Notre
00:32:38pays a été
00:32:40bloqué complètement par cette
00:32:42réforme des retraites
00:32:44qui, certes, était nécessaire,
00:32:46mais ça a
00:32:48coûté
00:32:50beaucoup de blocages,
00:32:52de conflits, pour finalement
00:32:54qu'à la SNCF,
00:32:56il y a une espèce de régime spécial
00:32:58et qu'ils puissent se dédouaner
00:33:00de cette loi qui était censée être la grande loi
00:33:02de M. Macron.
00:33:04Je voudrais préciser une chose sur la SNCF,
00:33:06c'est que c'est une entreprise privée détenue à 100%
00:33:08par l'État. Il faut juste préciser
00:33:10que ce n'est pas une entreprise publique à proprement parler,
00:33:12mais quand on est détenu à 100% par l'État,
00:33:14on est de fait une entreprise publique.
00:33:16Ce qui me choque beaucoup, vous voyez, on parlait de responsabilité
00:33:18tout à l'heure. Vous ne pouvez pas
00:33:20me faire croire que
00:33:22ces accords n'ont pas été
00:33:24approuvés par des ministres, ou alors
00:33:26c'est extrêmement inquiétant.
00:33:28C'est extrêmement inquiétant.
00:33:30Je sais bien que les macronistes
00:33:32revendiquent l'amateurisme,
00:33:34mais dans ces cas-là, c'est vraiment...
00:33:36Non mais il faut être sérieux, on ne peut pas imaginer...
00:33:38Chers amis, on va marquer une petite pause.
00:33:40Je vais encore un petit peu
00:33:42siffler. Je vous la
00:33:44regarderai tout à l'heure, c'est promis.
00:33:46Jean-Claude Beaujour, restez avec nous,
00:33:48on se retrouve dans quelques instants.
00:33:56Sud Radio, le 10h midi.
00:33:58Mettez-vous d'accord. Stéphanie Demuru.
00:34:00Mettons-nous d'accord.
00:34:02Mettez-vous d'accord.
00:34:04Avec mes invités ce matin, Karen Hnauch-Norokian,
00:34:06Jean-Claude Beaujour, Alexandra
00:34:08Spiner, Mathieu Hauck.
00:34:10Mathieu Hauck, justement, votre coup de gueule
00:34:12contre vous, la politique étrangère
00:34:14d'Emmanuel Macron.
00:34:16Alors effectivement, les deux derniers jours
00:34:18ont été consacrés à la visite
00:34:20de l'homme le plus puissant du monde,
00:34:22le président Xi Jinping,
00:34:24qui était en visite à l'Elysée,
00:34:26puis dans les Hauts-de-Pyrénées. On a assisté
00:34:28encore une fois à une nouvelle visite
00:34:30d'un grand leader de ce monde, où le
00:34:32président de la République a plutôt soigné la forme que le fond.
00:34:34Et c'est bien là le problème, parce que
00:34:36depuis 2017, la France a été
00:34:38humiliée successivement sur la scène internationale,
00:34:40justement, à cause d'une politique
00:34:42de coup d'éclat, au lieu de
00:34:44traiter les problèmes de fond.
00:34:46Sur la Chine, notamment, le président
00:34:48de la République a mis en avant deux grands sujets
00:34:50qui étaient clés, sur lesquels il voulait
00:34:52obtenir des avantages de la part du président
00:34:54Xi Jinping. Le premier point, c'est sur la politique
00:34:56industrielle, donc rééquilibrer les relations
00:34:58commerciales, qui sont aujourd'hui
00:35:00très déficitaires, 65 milliards
00:35:02d'euros qui sont déficitaires
00:35:04vis-à-vis de la France, en termes de commerce extérieur, vis-à-vis de la Chine,
00:35:06et de les rééquilibrer
00:35:08en obtenant des exemptions
00:35:10françaises, et lui
00:35:12pense européennes, en réalité,
00:35:14de la part du président de Xi Jinping.
00:35:16Sauf qu'il n'a pas donné date
00:35:18à ces demandes d'exemption,
00:35:20puisque la Chine va
00:35:22prolonger sa politique
00:35:24protectionniste de soutien
00:35:26à l'industrie automobile verte, et donc
00:35:28nos acteurs économiques
00:35:30auront du mal à s'imposer
00:35:32vis-à-vis de la construction
00:35:34de voitures électriques, notamment,
00:35:36alors que c'est le grand projet du président de la République
00:35:38sur la transformation de l'industrie.
00:35:40Le deuxième sujet, c'est sur la guerre en Ukraine. Alors, sur la guerre en Ukraine,
00:35:42il y a encore moins d'avancées, puisque
00:35:44effectivement, il devait essayer
00:35:46de casser cet axe sinorus
00:35:48qu'il n'arrive pas à casser. Toujours est-il que, voilà,
00:35:50c'est un échec, en tout cas, sur la politique
00:35:52chinoise. Pourtant, le président de la Chine
00:35:54a en tête l'idée que la France est un pays
00:35:56gaulo-chiracien, avec une
00:35:58voie singulière dans ce monde.
00:36:00Cette voie-là, on ne l'entend plus
00:36:02aujourd'hui, et on ne l'a pas entendue
00:36:04non plus sur un certain nombre d'autres sujets, puisqu'Emmanuel Macron
00:36:06a été humilié par Donald Trump
00:36:08la première visite du 14 juillet,
00:36:10où il avait demandé à Donald Trump
00:36:12de rester dans les accords de Paris sur le climat.
00:36:14Finalement, il ne l'a pas fait. On peut citer les relations
00:36:16avec Boris Johnson également. Il voulait un hard Brexit
00:36:18et finalement, le Brexit a
00:36:20pénalisé davantage les pêcheurs français
00:36:22que les Britanniques eux-mêmes.
00:36:24Donc, sur un certain nombre de sujets, je peux les multiplier.
00:36:26Exactement, au Sahel, on s'est fait
00:36:28marcher dessus par la Chine et par
00:36:30la Russie. Sur
00:36:32l'Indo-Pacifique, c'est pareil.
00:36:34Il n'y a pas de pays aujourd'hui avec lequel
00:36:36Emmanuel Macron a des bonnes relations. Peut-être le Canada,
00:36:38Justin Trudeau, mais en tout cas, toujours est-il
00:36:40que la politique étrangère d'Emmanuel Macron
00:36:42est un échec depuis 2017.
00:36:44Pourquoi, finalement, la Chine s'aiderait
00:36:46aux demandes de la France ? Franchement,
00:36:48elle ne fait pas tellement peur la France
00:36:50à la Chine aujourd'hui, non ?
00:36:52Ce qui m'a le plus choqué pendant cette visite de Xi Jinping,
00:36:54c'est de voir que
00:36:56Wanderlion était tout le temps avec Emmanuel Macron
00:36:58et j'avais l'impression de voir un enfant avec sa maman
00:37:00qui le tenait par la main.
00:37:02Je vous rappelle que la France, c'est la seule
00:37:04puissance nucléaire de l'Union Européenne
00:37:06aujourd'hui. Aujourd'hui, la France,
00:37:08c'est la deuxième économie la plus puissante de l'Union Européenne.
00:37:10Pourquoi est-ce qu'on doit
00:37:12avoir le président de la France
00:37:14qui se balade avec sa maîtresse
00:37:16qui lui tient la main ? Wanderlion,
00:37:18je vous rappelle, n'est pas élu par les peuples européens.
00:37:20Elle est détestée
00:37:22à peu près partout en Europe.
00:37:24Quelle est la légitimité de cette femme
00:37:26d'accompagner Emmanuel Macron,
00:37:28le président de la France, qui est un pays souverain,
00:37:30je vous rappelle, sur tous les déplacements
00:37:32avec Xi Jinping ? Je ne comprends pas,
00:37:34c'était honteux, cette image était extrêmement
00:37:36désagréable.
00:37:38Votre réaction par rapport à Mme Wanderlion ?
00:37:40Non, mais
00:37:42en même temps, c'est avec l'Europe
00:37:44que la Chine traite,
00:37:46ce n'est pas avec la France en particulier.
00:37:48On a un marché commun,
00:37:50je vous rappelle quand même, messieurs.
00:37:52On a quand même tous à cœur que la France
00:37:54reste un grand pays et
00:37:56n'a pas besoin d'être serre.
00:37:58Mais vous savez,
00:38:00la politique, c'est aussi des symboles.
00:38:02Et ça, on peut en discuter, effectivement.
00:38:04On peut évidemment en discuter
00:38:06et je crois profondément
00:38:08à l'idée que la France doit se tenir debout
00:38:10et exister
00:38:12et l'Europe ne doit pas
00:38:14l'écraser, tout simplement.
00:38:16Moi, ce que je réponds
00:38:18à ça, c'est que la France est dans l'Europe
00:38:20depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
00:38:22On a justement cette construction européenne
00:38:24et ce n'est pas pour autant que le général De Gaulle
00:38:26ou que Jacques Chirac,
00:38:28ou même François Mitterrand à une époque,
00:38:30pouvaient obtenir des positions françaises
00:38:32et défendre les intérêts de la France.
00:38:34Ce n'est pas l'Union Européenne qui bloque nécessairement.
00:38:36Là, en l'occurrence, on a un président de la République
00:38:38qui, justement,
00:38:40n'arrive pas à faire entendre la voix singulière
00:38:42de la France sur un certain nombre de sujets.
00:38:44Et sur quel argument, c'est ce que je voulais vous poser
00:38:46comme question, peut-il la faire entendre ?
00:38:48Quel intérêt a la Chine d'écouter la France
00:38:50aujourd'hui ?
00:38:52Moi, je pense qu'il y a deux sujets qui viennent d'être abordés.
00:38:54Le premier, c'est est-ce qu'il s'agissait
00:38:56d'une visite bilatérale,
00:38:58visite d'État bilatérale,
00:39:00ou une visite européano-chinoise ?
00:39:02C'est là où,
00:39:04effectivement,
00:39:06la présence de Madame van der Leyen
00:39:08m'interroge, parce qu'on a
00:39:10le sentiment que c'est une visite,
00:39:12finalement, que c'est une visite européenne.
00:39:14Bon. Si c'est une visite
00:39:16européenne, ou en tout état de cause,
00:39:18si on considère qu'il faut que
00:39:20la présidente de la Commission européenne
00:39:22soit présente dans des discussions
00:39:24bilatérales, ou à raison des sujets,
00:39:26puisqu'il a beaucoup été question
00:39:28de la guerre en Ukraine,
00:39:30alors, à ce moment-là, le vrai problème que nous avons,
00:39:32c'est quelle politique nationale
00:39:34par rapport à l'Union européenne
00:39:36vis-à-vis de la Chine ?
00:39:38Et c'est toute la complexité que nous avons,
00:39:40et ça, c'est une responsabilité
00:39:42de l'Union européenne,
00:39:44c'est d'arriver à avoir une politique
00:39:46cohérente, qui soit une politique
00:39:48de l'ensemble des 27,
00:39:50et qui, donc, parle pour
00:39:52l'ensemble des intérêts
00:39:54des pays de l'Union européenne.
00:39:56Qu'on se mette d'accord sur ce que l'on veut.
00:39:58Parce que, je veux vous dire, en réalité,
00:40:00tantôt, ils nous disent,
00:40:02moi, je les connais un petit peu,
00:40:04tantôt, ils nous disent, eh bien, nous, c'est important
00:40:06que nous avons de l'amitié
00:40:08franco-chinoise, etc.,
00:40:10mais, dans le même temps, ils vont jouer de la rivalité
00:40:12entre pays européens. On se souvient
00:40:14de la relation particulière entre
00:40:16l'Allemagne et la Chine. Donc, là,
00:40:18on a une responsabilité, nous, européens,
00:40:20puisqu'on est à un mois de l'élection
00:40:22du nouveau Parlement européen,
00:40:24il faut qu'on se pose la question,
00:40:26et notamment ceux qui sont européens, à quel moment
00:40:28on se met d'accord sur
00:40:30les grandes lignes. Alors, évidemment, on peut avoir
00:40:32des points de divergence,
00:40:34mais les grandes lignes de notre politique européenne
00:40:36par rapport, par exemple, à la Chine.
00:40:38Alors, il me semble qu'après, le Xi Jinping
00:40:40sera en Estonie et en Hongrie, c'est bien ça.
00:40:42Ça dit quelque chose, ça, aussi, non ?
00:40:44Ben oui, en termes de lecture, c'est un
00:40:46problème. Donc, ça veut dire qu'après avoir vu
00:40:48Mme van der Leyen,
00:40:50il va dans d'autres États européens
00:40:52et est-ce que ceux-ci vont avoir des messages
00:40:54différents ? À ce moment-là, il aurait été
00:40:56intéressant d'avoir un vrai sommet
00:40:58Union européenne-Chine et qu'on détermine,
00:41:00en tout cas, pour moi, c'est important,
00:41:02qu'on détermine notre position vis-à-vis des Chinois.
00:41:04Et il me souvient avoir redit
00:41:06à des amis chinois que nous restons
00:41:08toujours sur... C'est très bien
00:41:10qu'on ait une amitié, je crois en l'amitié
00:41:12franco-chinoise, pour autant,
00:41:14nous, ce que nous attendons, ce sont
00:41:16aussi des résultats très concrets
00:41:18sur un certain nombre de sujets. Par exemple,
00:41:20le sujet de la réciprocité,
00:41:22par exemple, le sujet des normes, par exemple,
00:41:24les garanties qui sont données à nos entreprises
00:41:26avec la loi sur la sécurité nationale
00:41:28qui inquiète un certain
00:41:30nombre de nos entreprises françaises
00:41:32et européennes en postant
00:41:34Chine, par exemple.
00:41:36Mais si on ne va pas jusque-là, c'est parce qu'il y a l'Europe, justement ?
00:41:38Non, non, non. Alors, je vais
00:41:40vous dire, justement, c'est parce que l'Europe
00:41:42doit être sur ces sujets-là,
00:41:44elle doit être exigeante. Et là encore, je vous dis,
00:41:46moi, je redis à mes amis chinois,
00:41:48nous sommes amis, bien sûr,
00:41:50mais l'amitié, elle doit avoir du contenu.
00:41:52Ça ne peut pas simplement être une détermination.
00:41:54Et de la réciprocité ?
00:41:56C'est un manque de fermeté,
00:41:58de la naïveté.
00:42:00La Chine ne respecte que
00:42:02les pays forts.
00:42:04Et oui, comme la Russie, d'ailleurs.
00:42:06Mais comme les Etats-Unis, d'ailleurs.
00:42:08Bon, les Etats-Unis, c'est un peu différent, parce que si vous êtes trop forts, ils vous écrasent.
00:42:10Mais
00:42:12la Chine ne respecte que les pays forts.
00:42:14Aujourd'hui, on montre qu'on est faible.
00:42:16Comment est-ce que vous voulez que la Chine nous respecte ?
00:42:18Il n'y a aucune bonne raison que la Chine
00:42:20fasse un temps en avant.
00:42:22Regardez, par exemple,
00:42:24les cyberattaques de la Chine et de la Russie.
00:42:26Est-ce qu'il n'est pas temps
00:42:28qu'on apporte une réponse
00:42:30ferme face à tout cela ?
00:42:32On devrait avoir déjà des réponses diplomatiques, qu'on ne fait pas.
00:42:34Vous savez qu'en réalité, quand on reçoit
00:42:36une attaque du gouvernement chinois
00:42:38sur nos systèmes de sécurité, on a le droit
00:42:40de convoquer l'ambassadeur de Chine, voire
00:42:42de renvoyer les ambassadeurs dans leur pays.
00:42:44C'est des mesures diplomatiques
00:42:46qui sont symboliques. En réalité, ça ne baisse pas les attaques,
00:42:48mais ça montre qu'on fait quelque chose.
00:42:50Le problème, c'est qu'on a besoin de la Chine aujourd'hui.
00:42:52Toutes ces cyberattaques, c'est quand même
00:42:54une tentative de déstabilisation de nos démocraties.
00:42:56Je suis quand même très étonnée.
00:42:58C'est un projet économique.
00:43:00Les Chinois, ils ne pensent pas à la démocratie
00:43:02parce que pour eux, ça n'existe pas.
00:43:04Ils ne s'en fichent d'ailleurs.
00:43:06Il y a toujours des tentatives assez drôles,
00:43:08il faut bien le dire. On leur a parlé des droits de l'homme.
00:43:10Oui, ils s'en fichent complètement.
00:43:12C'était la verre qu'on avait sorti pour la LGO en Chine.
00:43:14Eux, leur but était économique.
00:43:16Leur but, c'est la guerre économique
00:43:18parce qu'ils ont compris qu'aujourd'hui, la guerre se fait de moins en moins
00:43:20avec des chars et des avions, mais de plus en plus
00:43:22avec des ordinateurs et des projets économiques.
00:43:24Aujourd'hui, le but de la Chine, c'est de devenir
00:43:26la première puissance mondiale.
00:43:28Ils sont déjà entre 1 et 2,
00:43:301ère et 2ème place des premières puissances économiques mondiales.
00:43:32Il ne faut pas exagérer,
00:43:34la Chine a quand même un pays
00:43:36avec une population très pauvre en moyenne,
00:43:38même si à Shanghai et à Pékin,
00:43:40il y a des populations riches.
00:43:42La Chine reste un pays pauvre, n'exagérons pas,
00:43:44mais son but est de devenir
00:43:46la super puissance mondiale.
00:43:48Ce n'est pas en s'écrasant devant eux,
00:43:50à moins que notre but, c'est de devenir les vassaux de la Chine.
00:43:52Si c'est l'objectif de Macron,
00:43:54d'accord, on serait bien fait.
00:43:56Il y a clairement ce risque aujourd'hui.
00:43:58Je pense que ce n'est pas simplement des vassaux de la Chine.
00:44:00Sur un certain nombre de sujets,
00:44:02il faudrait plus qu'une émission
00:44:04pour en parler, c'est qu'à partir du moment
00:44:06où nous avons
00:44:08un logiciel qui diffère,
00:44:10on se met en danger.
00:44:12Je vais vous prendre un exemple.
00:44:14J'ai entendu dire par une personne
00:44:16d'un autre parti que
00:44:18la valeur repos était une valeur
00:44:20de notre système.
00:44:22Je vais vous dire,
00:44:24c'est ce que je dis aux jeunes,
00:44:26si votre préoccupation à 20 ans, c'est exclusivement
00:44:28les retraites, les ponts et les repos,
00:44:30nous allons nous faire,
00:44:32vous allez, puisque nous c'est réglé,
00:44:34nous c'est trop tard, nous allons nous faire,
00:44:36vous allez vous faire avoir, parce que dans ces pays-là,
00:44:38je rentre d'Asie, je peux vous dire,
00:44:40ce que je constate dans tous ces pays,
00:44:42c'est qu'ils ont probablement
00:44:44beaucoup moins que nous,
00:44:46mais ils ont une rage de réussir,
00:44:48et ils voient l'avenir positivement.
00:44:50Ce ne sont pas des blagues, ils voient l'avenir
00:44:52positivement. Moi, j'ai vu
00:44:54l'évolution de la Chine en 40 ans.
00:44:56J'ai été étudiant en Chine au milieu
00:44:58des années 80, l'époque de Deng Xiaoping.
00:45:00Eh bien, quand nos professeurs
00:45:02nous disaient, nous avons comme objectif
00:45:04tels objectifs à échéance de 30 ans,
00:45:06avec mes copains français, on rigolait,
00:45:08ils ne seront jamais là.
00:45:10Sauf qu'à 20 ans, ils avaient déjà
00:45:12réussi cette échéance. Alors ça n'est pas une démocratie.
00:45:14Mais ils se donnent
00:45:16leurs moyens. Je ne suis pas en train
00:45:18de porter un jugement de valeur. Donc si nous,
00:45:20nous ne nous disons pas européens,
00:45:22attendez, si on n'obtient pas cela,
00:45:24il y aura telle décision de prise,
00:45:26et tout le monde va suivre cette décision,
00:45:28on est cuit. Mais on n'est pas un peu trop gâté,
00:45:30parce que...
00:45:32Je pense aussi qu'il faut qu'on se réarme
00:45:34sur le plan économique,
00:45:36et qu'on...
00:45:38Oui, morale aussi, mais qu'on
00:45:40réindustrialise aussi
00:45:42notre pays, parce que je vous rappelle quand même
00:45:44sur un certain nombre de sujets,
00:45:46la France est totalement asservie
00:45:48à la Chine, notamment, regardez
00:45:50le problème des médicaments.
00:45:52On a une pénurie cruelle
00:45:54d'antibiotiques,
00:45:56on est complètement dépendant
00:45:58de la production chinoise.
00:46:00Ça n'est tout simplement pas acceptable,
00:46:02quand on pense à la souveraineté nationale.
00:46:04Ça veut dire, Alexandra, qu'il faudra
00:46:06ce que vous prônez, c'est qu'effectivement
00:46:08on est un ministère,
00:46:10parce que c'est comme ça que ça se passe en Chine,
00:46:12on est un ministère de l'industrie qui dit aux entreprises
00:46:14voilà le cadre dans lequel
00:46:16vous pouvez évoluer, et voilà le cadre
00:46:18dans lequel vous ne pourrez pas évoluer.
00:46:20Effectivement, la Chine porte un projet
00:46:22de réveil de nation empire, c'est-à-dire que justement
00:46:24ils ont pour objectif d'être la première puissance
00:46:26mondiale d'ici 2049, puisque ce sera l'anniversaire
00:46:28des 50 ans de la rétrocession
00:46:30de Hong Kong, justement,
00:46:32pour cela, ils se donnent l'objectif d'être
00:46:34une super puissance sur l'ensemble des sujets économiques,
00:46:36technologiques, spatiales...
00:46:38Et l'intelligence artificielle,
00:46:40ça fait 30 ans qu'ils y bossent.
00:46:42Madame Van der Leyen en a parlé en février.
00:46:44C'est quand même la blague.
00:46:46Ils ont une stratégie cohérente,
00:46:48alors que la France et les Européens,
00:46:50aujourd'hui on n'a pas de stratégie cohérente, et on n'a pas non plus de stratégie
00:46:52vis-à-vis de la Chine, aujourd'hui il y a trois possibilités
00:46:54vis-à-vis de la Chine. Soit vous faites un alignement
00:46:56des valeurs sur le modèle américain, c'est-à-dire que
00:46:58on se dit, on ne veut pas que la Chine soit
00:47:00la première puissance mondiale, le devienne...
00:47:02On veut rester dans le camp atlantiste américain.
00:47:04Donc ça c'est le choix
00:47:06un peu porté par la
00:47:08droite libérale. Soit vous faites
00:47:10un deuxième choix qui est le choix Paula Mélenchon,
00:47:12c'est-à-dire l'alignement
00:47:14sur le projet chinois
00:47:16et donc une espèce d'anti-américanisme
00:47:18primaire, et donc vous devenez
00:47:20pro-chinois, et donc vous mettez dans la main
00:47:22des intérêts économiques chinois, ce que fait
00:47:24finalement l'Allemagne d'une certaine façon, c'est-à-dire qu'ils sont
00:47:26vraiment dépendants économiquement de la Chine.
00:47:28Et puis vous avez un troisième point,
00:47:30qui est justement de faire notre projet
00:47:32de nation-empire d'une certaine façon,
00:47:34de réarmement sur l'ensemble des sujets
00:47:36industriels, économiques...
00:47:38Et surtout moral,
00:47:40parce qu'aujourd'hui, l'Occident
00:47:42a peur, et la France
00:47:44en elle-même, a peur de ce que l'on est, on a peur
00:47:46de ce que l'on dégage,
00:47:48on a une sentiment de culpabilité
00:47:50très profond, et on est incapable aujourd'hui de regarder
00:47:52droit dans les yeux la Chine, l'Inde,
00:47:54la Russie, etc., parce que justement, nous-mêmes,
00:47:56on a peur de nous-mêmes, et on est marqués
00:47:58par des courants politiques, des constructeurs
00:48:00qui veulent aujourd'hui déconstruire ce qu'a fait la grandeur
00:48:02de l'Europe. Et Denis Jaquet d'ailleurs,
00:48:04comment votre patron
00:48:06sera chinois, sera mon invité
00:48:08tout à l'heure, on en parlera à midi et demi.
00:48:10Restez avec nous, on se retrouve dans quelques
00:48:12instants après une petite pause.
00:48:26On se retrouve dans Mettez-vous, d'accord,
00:48:28mettons-nous, d'accord, mettez-vous, d'accord,
00:48:30Karen Jean-Claude, bonjour,
00:48:32Alexandra Spiner, Mathieu,
00:48:34on va balayer un petit peu
00:48:36les grands sujets de l'actualité,
00:48:38avec, bon, pour commencer, quelque chose
00:48:40de plutôt sympathique, j'en sais rien,
00:48:42vous allez me dire d'ailleurs, la flamme,
00:48:44ça y est, la flamme olympique qui est arrivée, plus que
00:48:4679 jours avant la cérémonie des JO,
00:48:48mais c'est presque parti, ça y est,
00:48:50la flamme est arrivée au bord du
00:48:523 mois BELM au large de Marseille, elle sera allumée
00:48:54ce soir pour la première fois, Alexandra
00:48:56Spiner, vous l'attendez
00:48:58avec impatience, ces JO,
00:49:00vous allez être devant votre télé ce soir ?
00:49:02Écoutez, vraiment, moi je suis
00:49:04absolument contre le JO bashing.
00:49:06Je trouve que, alors, je sais bien...
00:49:08Vous êtes contente, alors ? Oui, je suis très contente,
00:49:10parce que notre pays... Vous allez beaucoup marcher cet été ?
00:49:12Non, non, notre pays va être
00:49:14sous le feu des projecteurs du monde
00:49:16entier, on va être le cœur du monde...
00:49:18C'est bien ce problème ? Oui, alors...
00:49:20Tout le monde se bat pour avoir les JO,
00:49:22quand même, je veux dire... On n'aura peut-être pas dû...
00:49:24Mais écoutez, je sais bien que ça va...
00:49:26Il va y avoir un certain nombre de
00:49:28contraintes pour...
00:49:30Voilà, pour chacun d'entre nous,
00:49:32dans des quartiers à Paris, ça va être particulièrement
00:49:34difficile, peut-être que
00:49:36tout ça n'a pas été forcément bien pensé,
00:49:38mais c'est quand même extraordinaire,
00:49:40Paris va être la capitale
00:49:42mondiale du sport,
00:49:44enfin, moi je trouve ça extraordinaire,
00:49:46je comprends pas
00:49:48qu'on puisse pas se réjouir collectivement,
00:49:50et je trouve que ces images qui nous viennent
00:49:52de Marseille sont tout à fait
00:49:54magnifiques, on va avoir des sportifs,
00:49:56non mais des sportifs
00:49:58paralympiques, par exemple,
00:50:00des gens qui, au quotidien,
00:50:02font des exploits incroyables
00:50:04et qui vont être mis à l'honneur,
00:50:06moi je trouve ça formidable, vive les JO,
00:50:08j'espère qu'on va remporter
00:50:10de nombreuses médailles,
00:50:12et qu'on sera les champions du monde, voilà.
00:50:14Il est temps qu'on redevienne des champions du monde.
00:50:16C'est merveilleux, la Terre entière
00:50:18va voir qu'on est devenu un pays du tiers monde,
00:50:20qu'on aura
00:50:22la médaille d'or
00:50:24des pickpockets
00:50:26300 mètres courus, qu'on va avoir
00:50:28la médaille d'or de l'agression
00:50:30crapuleuse à la sortie de l'aéroport,
00:50:32qu'on va avoir la médaille d'or
00:50:34de violence gratuite, parce qu'on l'a déjà aujourd'hui,
00:50:36mais la Terre entière va voir que la France
00:50:38est devenue un pays du tiers monde, violent,
00:50:40dangereux,
00:50:42je n'ai aucun
00:50:44espoir
00:50:46que ça se passe bien, ces JO,
00:50:48on avait 5 ans pour les organiser,
00:50:50je pense qu'il n'est pas encore trop tard
00:50:52pour les annuler, pour éviter que la Terre
00:50:54voie la déchéance de la ville de Paris.
00:50:56Je connais Paris,
00:50:58et je le vois,
00:51:00à moins de déployer
00:51:02deux policiers pour
00:51:04chaque touriste, je ne vois pas comment on va faire
00:51:06pour pouvoir sécuriser ces JO, ça va être
00:51:08impossible.
00:51:10Je suis très choqué,
00:51:12il ne nous a pas plombé le moral, mais c'est l'occasion de lui dire
00:51:14qu'on est très choqués par ses propos.
00:51:16Nous sommes
00:51:18autour de cette table très choqués
00:51:20par les propos de Karen, pourquoi ?
00:51:22Bien sûr qu'on a des problèmes et qu'on déplore tous,
00:51:24on n'a pas envie de se faire dérouber,
00:51:26on n'a pas envie d'avoir des pickpockets, moi je prends le métro,
00:51:28je peux vous dire que c'est désagréable.
00:51:30Cela étant, il faut arrêter de dire que la France
00:51:32est devenue un pays du tiers monde, c'est ce contre
00:51:34quoi je lutte, je vais vous dire.
00:51:36Je refuse cet esprit
00:51:38négatif, nous avons des sujets,
00:51:40la question c'est qu'est-ce qu'on veut pour l'avenir ?
00:51:42Voilà, si vous allez au Venezuela,
00:51:44si vous allez au Brésil, si vous allez en Afrique du Sud,
00:51:46si vous allez dans des tas de pays,
00:51:48même aux Etats-Unis, vous risquez
00:51:50des tas de choses.
00:51:52Non, notre pays n'est pas pire que
00:51:54ceux que je viens de citer.
00:51:56C'est une catastrophe les pays que vous avez cités,
00:51:58le Venezuela est une dictature communiste.
00:52:00Vous pensez que c'est plus simple ?
00:52:02En Chine, au Japon...
00:52:04Oui, il y a des caméras partout en Chine.
00:52:06Vous pensez que c'est plus simple ?
00:52:08C'est une exception, le Japon...
00:52:10Si vous couvrez mon propos,
00:52:12je ne pourrais pas m'exprimer.
00:52:14Non, soyons sérieux,
00:52:16nous avons effectivement
00:52:18un certain nombre de difficultés,
00:52:20mais moi je ne veux pas,
00:52:22justement, dire à nos jeunes,
00:52:24il n'y a plus qu'à se tuer finalement.
00:52:26En vous entendant, on a l'impression
00:52:28qu'il faut sauter.
00:52:30Je ne peux pas accepter,
00:52:32parce qu'après on va parler de Sciences Po
00:52:34et pour les 5 minutes qui restent.
00:52:36Je ne suis pas loin d'être en accord
00:52:38Le problème, c'est que nous,
00:52:40on a fait un modèle français qui est un modèle attractif,
00:52:42un modèle touristique.
00:52:44On a vraiment survalorisé le tourisme
00:52:46et on s'était dit, en ayant
00:52:48une vitrine Paris attractive,
00:52:50on va pouvoir faire venir plein de touristes dans notre pays
00:52:52et ça va être génial, les gens vont venir dépenser de l'argent
00:52:54aux Champs-Elysées.
00:52:56Le problème, c'est que quand on se dit ça,
00:52:58on dit qu'il faut faire les Jeux Olympiques.
00:53:00Moi, j'étais plutôt pour faire les Jeux Olympiques.
00:53:02C'est quelque chose qui est une belle vitrine,
00:53:04c'est quelque chose qui est bien,
00:53:06les joueurs sportifs sont très bons
00:53:08et on devrait récupérer beaucoup de médailles
00:53:10parce qu'on a des joueurs et des sportifs
00:53:12qui sont des talents générationnels.
00:53:14Je ne vous parle même pas de sport.
00:53:16Par contre, sur l'organisation,
00:53:18il y a absolument tout à revoir.
00:53:20La question de la contractualisation
00:53:22avec les sites sportifs
00:53:24n'est pas forcément toute réglée.
00:53:26Vous avez le sujet de l'insécurité
00:53:28des sites, l'insécurité de la ville de Paris,
00:53:30l'insécurité de la cérémonie d'ouverture.
00:53:32Je prends juste un exemple très marquant.
00:53:34C'est que nous, on a regardé dans notre think tank,
00:53:36on a comparé les cérémonies d'ouverture
00:53:38notamment projetées par la France
00:53:40et celles des Jeux Olympiques de Londres 2012
00:53:42et encore pire, Pékin 2008.
00:53:44On voit que la France, en termes de symboles,
00:53:46sera vraiment catastrophique.
00:53:48On envoie un très mauvais signal parce que notre cérémonie d'ouverture
00:53:50n'atteindra pas celle qu'avait,
00:53:52rappelez-vous quand même, de Londres 2012
00:53:54avec justement la Reine Elisabeth, etc.
00:53:56Le Royaume-Uni avait montré
00:53:58au monde antique qu'ils étaient capables
00:54:00d'entrer dans la modernité.
00:54:02Je pourrais préjuger de ce qu'on ne connaît pas encore.
00:54:04Le terrorisme est quand même un peu passé par là.
00:54:06Le terrorisme est quand même un peu passé par là,
00:54:08ce qui nous complique aussi à tâcher.
00:54:10C'est vrai qu'on n'a pas parlé des risques terroristes
00:54:12aussi aux Jeux Olympiques.
00:54:14Il nous reste 3 minutes 30,
00:54:16c'est pas énorme, mais je voulais vous faire réagir
00:54:18sur les blocages qui se poursuivent
00:54:20à Sciences Po.
00:54:22Est-ce qu'il y a une instrumentalisation politique ?
00:54:24On a vu hier le coup d'éclat
00:54:26de François-Xavier Bellamy, candidat LR
00:54:28aux Européennes
00:54:30avec cette altercation en face de Louis Boyard.
00:54:32Glucksmann ce matin, Raphaël Glucksmann,
00:54:34qui juge qu'il ne faut pas expulser
00:54:36les étudiants pro-palestiniens.
00:54:38Alexandra Spiner, un petit tour de table.
00:54:40C'est une formule totalement délirante.
00:54:42Évidemment Sciences Po
00:54:44accueille des étudiants
00:54:46étrangers.
00:54:48Ils ont la chance de bénéficier
00:54:50de l'enseignement de ce qui était
00:54:52jusque-là une institution
00:54:54de l'enseignement français.
00:54:56Ils ne respectent pas les règles.
00:54:58Évidemment qu'ils doivent
00:55:00être reconduits chez eux.
00:55:02Ça me paraît évident. On ne va pas
00:55:04se laisser terroriser par une minorité agissante.
00:55:06C'est insupportable. Vous avez des étudiants
00:55:08qui passent leur examen. Regardez
00:55:10dans quelles conditions ils le font.
00:55:12Je vous rappelle qu'on a là quand même
00:55:14des décérébrés, des espèces de débiles
00:55:16qui ne comprennent rien
00:55:18à la situation du Moyen-Orient
00:55:20et qui font du ramasse
00:55:22leur héros.
00:55:24C'est insoutenable. On ne peut pas accepter ça.
00:55:26Des étudiants étrangers qui viennent en France
00:55:28pour insulter la France, pour moi c'est suppression
00:55:30du visa directement dans l'avenir.
00:55:32Il n'y a pas que des étudiants étrangers.
00:55:34Des étudiants étrangers ? Je ne pense pas
00:55:36à des étudiants étrangers.
00:55:38Vous avez aussi une prof dont il faut quand même parler.
00:55:40Nassira Genif Souliamas.
00:55:42Elle, absolument,
00:55:44qui est
00:55:46un soutien d'Assa Traoré,
00:55:48qui est un soutien
00:55:50du Parti des Indigènes
00:55:52de la République, qui est un soutien
00:55:54d'un terroriste, Georges Abdallah,
00:55:56et qui ose mener ses étudiants
00:55:58dans cette impasse
00:56:00absolue. Moi, je suis
00:56:02horrifiée.
00:56:04Le problème à Sciences Po,
00:56:06c'est que Sciences Po est gangrénée par l'islamo-gauchisme
00:56:08et le waouhisme.
00:56:1054% des étudiants, il y a eu un sondage,
00:56:12avaient voté pour LFI,
00:56:14chère Alexandra Spiner.
00:56:1654% pour LFI et 70%
00:56:18sur tout l'ensemble des partis de gauche, alors qu'ils étaient
00:56:20moins de 50% il y a encore 20 ans.
00:56:22Il y a eu vraiment une mutation sociologique très forte
00:56:24à Sciences Po qui, justement, crée
00:56:26un climat de terreur intellectuel
00:56:28parce que, justement, vous avez un certain nombre d'idéologies
00:56:30qui ne sont absolument plus abordées dans les cours, que ce soit
00:56:32le néolibéralisme en économie ou même
00:56:34la théorie de Samuel Huntington, le chef des civilisations
00:56:36en géopolitique, exactement.
00:56:38Et pourquoi je dis gangrénée ? Parce que vous avez
00:56:40à la fois les étudiants, mais vous avez aussi
00:56:42le corps enseignant, très fort, et aussi
00:56:44l'administration de Sciences Po.
00:56:46L'administration inexistante.
00:56:48Et n'oublions pas, en fait, que le poisson pourrit toujours par la tête
00:56:50et hier, on a vu les professeurs
00:56:52et que les professeurs,
00:56:54hier, étaient allés soutenir
00:56:56les étudiants bloqueurs.
00:56:58Aujourd'hui, il y a un problème de gestion
00:57:00de Sciences Po, que ce soit au niveau administratif
00:57:02et professoral, il faut tout
00:57:04raser et repartir sur des bases sazou.
00:57:06C'est une expression, bien sûr...
00:57:08Jean-Claude Beaujold, le mot de la fin.
00:57:10En complément de ce qui vient d'être dit, moi,
00:57:12je l'ai rappelé.
00:57:14Quel que soit ce qu'on peut penser de Blanquer,
00:57:16il disait, j'ai été étudiant
00:57:18à l'étranger, il y a des règles
00:57:20et si je les avais enfin,
00:57:22eh bien, on m'aurait renvoyé.
00:57:24Et moi, je vais vous dire, dans bien des pays,
00:57:26en droit, on vous supprime
00:57:28votre visa, ordonnance d'expulsion
00:57:30et vous ne pouvez plus vous représenter
00:57:32dans le pays pendant 5 ans.
00:57:34Et souvenez-vous comment la candidature de Blanquer
00:57:36et de Dominique Reynier ont été
00:57:38traitées par le conseil d'administration
00:57:40de Sciences Po.
00:57:42Qui, on cite maintenant,
00:57:44Nadjo Belkacic ?
00:57:46C'est le naufrage absolu.
00:57:48Il nous faut 10 minutes de plus.
00:57:50Mais attendez, pour répondre à votre question,
00:57:52pour répondre à votre question,
00:57:54oui, c'est inacceptable,
00:57:56oui, il faut,
00:57:58moi, je suis pour l'expulsion
00:58:00des étudiants
00:58:02fauteurs à l'excès de trouble.
00:58:04Le débat démocratique
00:58:06peut se donner,
00:58:08mais pas dans ce contexte-là.
00:58:10Donc la réponse, c'est oui.
00:58:12On en reparlera une autre fois, je sens que ça vous inspire.
00:58:14Merci beaucoup. Merci à tous les quatre d'avoir été avec nous.
00:58:16Et on se retrouve dans quelques instants
00:58:18pour la suite de l'émission.
00:58:20On va parler de Vladimir Poutine
00:58:22qui a été
00:58:24investi hier pour son cinquième
00:58:26mandat. C'est reparti pour quelques années.
00:58:40Mettez-vous d'accord.
00:58:42Merci de nous y rejoindre, chers auditeurs, en ce 8 mai.
00:58:44On espère que vous vous reposez,
00:58:46que vous nous écoutez. D'ailleurs, n'hésitez surtout pas,
00:58:48si vous avez un peu de temps, que vous voulez
00:58:50prendre part au débat 826-300.
00:58:52On va maintenant
00:58:54parler du discours
00:58:56d'investiture du cinquième mandat
00:58:58de Vladimir Poutine.
00:59:00C'était hier au Kremlin.
00:59:02Ensemble, nous vaincrons. C'était donc
00:59:04les premiers, mais aussi les derniers mots
00:59:06d'allocution de Vladimir Poutine.
00:59:08Un discours plutôt offensif,
00:59:10dirigé contre l'Occident,
00:59:12dont la politique d'agression n'empêchera pas la Russie
00:59:14de devenir encore plus forte.
00:59:16On va en parler avec nos deux invités.
00:59:18Régis Le Saumier, directeur
00:59:20de la rédaction Omerta officielle,
00:59:22grand reporter. Bonjour,
00:59:24Régis Le Saumier, merci d'être avec nous.
00:59:26Bonjour Stéphanie.
00:59:28Bonjour. Et avec nous également le conalel
00:59:30Pierre de Jong, ancien chef de corps
00:59:32dans la marine, vice-président de l'Institut
00:59:34Temis, spécialiste en géopolitique,
00:59:36auteur notamment d'agir
00:59:38entre les lignes aux éditions
00:59:40Mareuil. Bonjour, colonel,
00:59:42merci également de nous accompagner
00:59:44aujourd'hui.
00:59:46Bonjour à tous et bonjour à Régis.
00:59:48Régis Le Saumier, vous suivez
00:59:50l'actualité
00:59:52en Russie depuis
00:59:54plusieurs années. Bon,
00:59:56cinquième mandat de Vladimir Poutine.
00:59:58Vous l'avez trouvé différent
01:00:00des autres
01:00:02investitures hier ?
01:00:04C'est pour moi ?
01:00:06Régis Le Saumier, oui.
01:00:08Oui, pardon. Pardon Stéphanie.
01:00:10Non, j'ai trouvé, oui,
01:00:12différent. Oui, on sait que
01:00:14depuis, et ce n'est pas
01:00:16propre à cette investiture,
01:00:18mais le ton utilisé
01:00:20par Vladimir Poutine, je dirais
01:00:22depuis, quelque part, les propos d'Emmanuel
01:00:24Macron sur la possibilité d'envoi des
01:00:26troupes en Ukraine a changé.
01:00:28D'habitude, vous savez,
01:00:30quand il maniait
01:00:32le terme nucléaire,
01:00:34eh bien, Poutine laissait plutôt ça,
01:00:36je dirais, à des gens
01:00:38comme Medvedev ou
01:00:40Tolstoy, ou des gens
01:00:42qui portent une parole
01:00:44beaucoup plus incisive depuis le début
01:00:46de la guerre en Ukraine. Et quand
01:00:48Emmanuel Macron a évoqué,
01:00:50la première fois, on se
01:00:52souvient de ces propos, des propos
01:00:54de Vladimir Poutine qui a parlé de
01:00:56destruction planétaire, donc
01:00:58on avait changé.
01:01:00Et là, évidemment,
01:01:02avec cette cinquième investiture,
01:01:04il ne fallait pas s'attendre à ce que
01:01:06cette rhétorique change puisqu'on est toujours
01:01:08dans une accélération
01:01:10et surtout
01:01:12avec un Poutine qui, aujourd'hui,
01:01:14se sent conforté,
01:01:16se sent fort, a été réélu
01:01:18à près de 87%.
01:01:22On peut s'enorgueillir
01:01:24d'un certain nombre de bonnes
01:01:26nouvelles, on va dire, de son point
01:01:28de vue sur la guerre en Ukraine,
01:01:30même si l'avancée des Russes se fait
01:01:32très lentement, mais elle est significative
01:01:34notamment depuis la mi-février.
01:01:36Donc, si vous voulez,
01:01:38il a aussi un bilan économique
01:01:40qui, contrairement à ce qu'on
01:01:42n'aurait pu penser il y a deux ans,
01:01:44est plutôt satisfaisant
01:01:46avec une Russie qui a plus de 3%
01:01:48de croissance
01:01:50pour 2023 et ça continue.
01:01:52Donc, finalement, quelque part,
01:01:54oui,
01:01:56l'affrontement continue, le discours
01:01:58est martial, c'était
01:02:00assez logique et assez attendu.
01:02:02Colonel Pierre Dejong,
01:02:04discours martial, effectivement, Vladimir Poutine
01:02:06qui a ordonné la tenue d'exercice nucléaire
01:02:08dans un futur proche,
01:02:10en réponse, il le dit, aux
01:02:12menaces occidentales,
01:02:14ça veut dire quoi concrètement ? Alors, je précise exactement,
01:02:16une série de mesures pour s'entraîner à la préparation
01:02:18et à l'utilisation d'armes nucléaires
01:02:20non stratégiques.
01:02:22Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:02:24Très concrètement, en fait,
01:02:26Poutine, la journée est très importante pour lui,
01:02:28pourquoi ? Parce que très concrètement,
01:02:30c'est une nouvelle étape,
01:02:32il a été renforcé
01:02:34dans son rôle de chef d'État et donc il repart
01:02:36sur une nouvelle base. La deuxième chose,
01:02:38c'est que les conditions ont changé, d'ailleurs,
01:02:40en référence de l'interview
01:02:42qu'il a faite avec Tucker Carlson,
01:02:44je ne sais pas si vous vous rappelez, en février,
01:02:46d'un grand journaliste de Sky News,
01:02:48où là, il avait, pendant un certain temps,
01:02:50je dirais presque pendant deux heures,
01:02:52il avait émis toute une série
01:02:54d'hypothèses,
01:02:56il avait émis une frustration par rapport à l'Europe,
01:02:58par rapport à ce qui se passait, etc.
01:03:00Très concrètement, qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
01:03:02Aujourd'hui, Poutine a quand même un autre problème,
01:03:04c'est qu'il a un double problème,
01:03:06il avait une question ukrainienne qu'il était en train de régler,
01:03:08qui était assez tactique quelque part,
01:03:10qui était politique-tactique, en fait,
01:03:12il agissait dans son arrière-cours,
01:03:14il considère très concrètement
01:03:16que l'Ukraine,
01:03:18c'est comme la Géorgie, comme la Tchétchénie,
01:03:20ça fait partie de son environnement direct,
01:03:22donc il traitait ce problème-là jusqu'à maintenant.
01:03:24C'est vrai que depuis les déclarations, je dirais,
01:03:26martiales des Européens
01:03:28et du président Macron,
01:03:30c'est vrai que son discours s'est orienté,
01:03:32donc il a un double problème,
01:03:34il joue à front renversé,
01:03:36premièrement, il a un discours tactique sur l'Ukraine,
01:03:38et deux, il a un discours stratégique
01:03:40qui est orienté sur les Européens.
01:03:42Et là, les Européens,
01:03:44ce n'est pas avec son armée conventionnelle
01:03:46qu'il va pouvoir, si vous voulez,
01:03:48impressionner l'Europe,
01:03:50qu'il y a quand même l'OTAN qui est une structure
01:03:52avec 32 pays, qui est riche, qui est dense,
01:03:54qui est importante.
01:03:56Par contre, il y a un point très important,
01:03:58il sait que le nucléaire
01:04:00est une problématique extrêmement difficile,
01:04:02on ne gère pas le nucléaire comme on gère les armées conventionnelles.
01:04:04Et là, en fait, ce qu'il cherche à faire,
01:04:06il cherche, bien évidemment,
01:04:08à déstabiliser les Européens
01:04:10et déstabiliser les pays nucléaires,
01:04:12parce que le nucléaire ne dissuade que le nucléaire.
01:04:14Donc la France,
01:04:16accessoirement, puisqu'on est les seuls
01:04:18en Europe à posséder l'arme nucléaire.
01:04:20Il y a trois pays face à lui.
01:04:22Il y a d'abord les États-Unis,
01:04:24qui sont aujourd'hui silencieux
01:04:26pour des raisons liées à la campagne électorale,
01:04:28qui sont liées au fait que la problématique
01:04:30des Américains,
01:04:32enfin, le regard des Américains sur l'Europe
01:04:34est un regard relativement distancié.
01:04:36Ils sont plus concernés par les affaires de Gaza
01:04:38que par les affaires de l'Ukraine.
01:04:40Donc, si vous voulez, l'OTAN,
01:04:42le nucléaire américain est plutôt
01:04:44de longue distance. Par contre, il y a comme deux États nucléaires
01:04:46extrêmement actifs,
01:04:48je dirais proactifs,
01:04:50dans le domaine des déclarations
01:04:52vis-à-vis de la Russie,
01:04:54c'est la Grande-Bretagne et la France.
01:04:56Et c'est deux nations nucléaires, bien évidemment.
01:04:58Donc, encore une fois, il oriente son discours
01:05:00très concrètement sur les États
01:05:02qui possèdent le nucléaire,
01:05:04entre autres, évidemment, les Français
01:05:06et les Britanniques. Et ça, c'est compliqué pour nous.
01:05:08C'est que le ratio, le rapport de force
01:05:10nucléaire qui existe entre
01:05:12la Russie, 6 000 ogives,
01:05:14et les Européens, concrètement, les Anglais et nous,
01:05:16n'a rien à voir. On est sur un ratio,
01:05:18je dirais, de 10 %,
01:05:20donc ça n'a rien à voir. Donc, c'est ça le cœur du problème.
01:05:22Encore une fois, c'est que
01:05:24Poutine nous oblige
01:05:26à un débat,
01:05:28à un dialogue stratégique avec lui.
01:05:30Et ça, c'est très compliqué, parce que je ne pense pas que le président
01:05:32de Macron ait imaginé
01:05:34une seule seconde qu'il entamerait ce genre de dialogue
01:05:36qui était en général réservé
01:05:38aux Américains, puisque les Américains
01:05:40ont 6 000 ogives, sont sur le même
01:05:42rapport de force que les Russes.
01:05:44Et là, c'est vrai que c'est déstabilisant
01:05:46pour nous, principalement, puisqu'encore une fois,
01:05:48on n'est pas du tout au niveau, même si notre capacité
01:05:50nucléaire, elle est performante,
01:05:52elle est précise,
01:05:54elle est concrètement dangereuse,
01:05:56mais on n'est pas dans le même niveau.
01:05:57Vous dites qu'on n'est pas au niveau, colonel,
01:05:59nous Français, nous Européens,
01:06:01ou l'OTAN dans son ensemble,
01:06:03mais l'OTAN avec des Américains qui se
01:06:05désolidarisent en ce moment.
01:06:07D'ailleurs, je marque une pause. Je vous ai posé
01:06:09une question, mais on va se retrouver dans quelques instants
01:06:11pour la réponse, si vous le permettez.
01:06:13A tout de suite.
01:06:14Sud Radio.
01:06:15Parlons vrai.
01:06:16Sud Radio.
01:06:17Parlons vrai.
01:06:18Sud Radio. Parlons vrai.
01:06:19Parlons vrai.
01:06:21Sud Radio. Le 10h midi.
01:06:23Mettez-vous d'accord.
01:06:25Stéphanie Demuru.
01:06:27Et on continue à parler de cette investiture
01:06:29de Vladimir Poutine. Cinquième mandat
01:06:31hier, avec nos invités, Régis Le Saumier,
01:06:33directeur de la rédaction
01:06:35officielle et grand reporter.
01:06:37Également, colonel Pierre Dejong,
01:06:39ancien chef de corps dans la Marine,
01:06:41vice-président de l'Institut Temis,
01:06:43spécialiste de géopolitique.
01:06:45Le colonel qui nous disait tout à l'heure,
01:06:47qui nous expliquait ce discours offensif,
01:06:49ces menaces, et qu'on ne ferait pas
01:06:51nécessairement le poids, Régis Le Saumier.
01:06:53C'est vrai qu'on en parlait.
01:06:55Les États-Unis qui commencent
01:06:57à se désolidariser.
01:06:59On est un petit peu seuls.
01:07:01Comment il faut répondre à Vladimir Poutine ?
01:07:03C'est assez...
01:07:05Enfin, ce qu'on voit,
01:07:07ce qu'a tenté de faire Emmanuel Macron
01:07:09ces derniers mois, on va dire,
01:07:11c'est justement...
01:07:13Il y a deux aspects. Il y a le fait,
01:07:15comme vous avez dit, que les États-Unis,
01:07:17qui dans la première phase de la guerre
01:07:19en Ukraine étaient très en pointe,
01:07:21sont maintenant sur l'arrière,
01:07:23avec un fort encouragement
01:07:25à l'Europe à prendre
01:07:27la suite, à prendre la relève.
01:07:29Et dans ce cas précis,
01:07:31Emmanuel Macron, lui,
01:07:33a profité justement de ce vide
01:07:35pour donner de la voix
01:07:37et pour essayer de faire entendre
01:07:39une voix française un peu différente
01:07:41en disant qu'on ne peut pas laisser
01:07:43les Russes gagner,
01:07:45il est inenvisageable qu'ils gagnent
01:07:47cette guerre en Ukraine,
01:07:49et donc émettre ses propos
01:07:51extrêmement controversés.
01:07:53Parce qu'en France, on en parle, on en débat,
01:07:55mais il faut savoir que les propos d'Emmanuel Macron
01:07:57n'ont absolument pas été soutenus
01:07:59par aucun des alliés,
01:08:01ni pris par les États-Unis sur l'hypothèse
01:08:03d'envoyer des troupes.
01:08:05C'est un affrontement direct
01:08:07avec Vladimir Poutine,
01:08:09c'est un affrontement direct verbal,
01:08:11une escalade verbale
01:08:13qui s'est suivie.
01:08:15La vraie question, c'est qu'on est
01:08:17dans une situation d'urgence.
01:08:19Par rapport aux déclarations officielles,
01:08:21je pense qu'Emmanuel Macron est aujourd'hui
01:08:23parfaitement conscient, et beaucoup de gens en Europe,
01:08:25qu'il y a un risque en Ukraine
01:08:27d'effondrement du front,
01:08:29aujourd'hui, j'ai évoqué tout à l'heure,
01:08:31les Russes ont repris, grignotent,
01:08:33ils avancent pas à pas,
01:08:35quasiment tous les jours, il y a un village
01:08:37qui tombe.
01:08:39Là, aujourd'hui, cette semaine,
01:08:41si vous voulez la nouveauté, c'est dans la ville
01:08:43de Robotin, qui était dans le sud, dans la zone
01:08:45de Zaporozh, c'était la ville
01:08:47où les Ukrainiens avaient perdu
01:08:49énormément de charme, et qu'ils avaient
01:08:51conquis l'été dernier dans leur fameuse
01:08:53contre-offensive, c'était partie des terres
01:08:55que l'Ukraine avait reconquises.
01:08:57Et bien, aujourd'hui,
01:08:59ces gains ont été quasiment anéantis,
01:09:01la ville de Robotin a été reprise
01:09:03par les Russes, donc ça, ça ne va dire
01:09:05que ce qu'on le perçoit.
01:09:07L'aide actée des Américains, mais qui ne va pas
01:09:09arriver tout de suite, le sommier.
01:09:11Non, elle ne va pas arriver tout de suite,
01:09:13et tous les indicateurs
01:09:15au niveau de l'Ukraine sont
01:09:17au rouge. Le problème
01:09:19des hommes, le problème des
01:09:21munitions, le problème des lignes
01:09:23défensives, si vous voulez, au milieu,
01:09:25à la mi-février,
01:09:27et je pense que j'aimerais
01:09:29beaucoup avoir le commentaire du
01:09:31colonel Pierre Bejaune aussi là-dessus,
01:09:33au moment de la conquête d'Afdifka,
01:09:35il y a eu un véritable
01:09:37changement sur le terrain, c'est-à-dire
01:09:39que les Russes, là, se sont mis à progresser,
01:09:41ils ont pris environ 500 kilomètres
01:09:43de pluie à l'est,
01:09:45c'est complètement différent de ce qui s'est passé
01:09:47après Bakhmout, où ils se sont
01:09:49contentés de prendre Bakhmout et d'user
01:09:51l'armée ukrainienne. Là, on est repartis
01:09:53sur un mouvement vers l'ouest,
01:09:55mouvement certes lent,
01:09:57mais qui laisse envisager aux
01:09:59Russes une conquête du Donbass
01:10:01probable,
01:10:03et après le Donbass,
01:10:05entre le Donbass et le Dnieper,
01:10:07il n'y a plus rien, il n'y a que de la plaine.
01:10:09On va écouter ce qu'en pense le colonel,
01:10:11on redonne la parole dans quelques instants,
01:10:13Régis Colonel Pierre de Jong,
01:10:15vous partagez cette analyse
01:10:17de Régis Le Saumier ?
01:10:19A 100%, d'autant que
01:10:21Régis connaît parfaitement le terrain,
01:10:23il sait exactement de quoi il parle, bien évidemment,
01:10:25il y était plusieurs fois, donc il sait très bien
01:10:27ce qui se passe localement. C'est vrai que
01:10:29Advilka, qui a été pris par les Russes
01:10:31le 17 février 2024, donc il y a
01:10:33quelques semaines, a été à l'instant décisif.
01:10:35Pourquoi ? Parce qu'en fait, on a
01:10:37réalisé que les Ukrainiens n'étaient pas sur
01:10:39une botte, comme dire, n'avaient pas anticipé
01:10:41un repli. Et là, ils engagent
01:10:43ce qu'on appelle une manœuvre rétrograde
01:10:45qui est extrêmement difficile à monter,
01:10:47et là, qu'est-ce qu'on voit ? On voit que les Ukrainiens
01:10:49reculent sous la pression, et comme
01:10:51ils n'ont pas d'artillerie, ils n'arrivent pas à bloquer
01:10:53ou à limiter la progression, même lente,
01:10:55des Russes. Donc, les unités,
01:10:57quand elles reculent, quand elles veulent s'installer
01:10:59sur une position préparée à l'avance, quelques kilomètres
01:11:01derrière, elles ne peuvent pas, parce qu'elles ont la pression
01:11:03des lignes russes, et les Russes, aujourd'hui,
01:11:05ont très bien compris la problématique
01:11:07des munitions des, comment dire,
01:11:09des Ukrainiens, et ils restent au contact,
01:11:11et ils poussent. Ce qui fait qu'aujourd'hui, les Ukrainiens sont
01:11:13obligés de rester sur le terrain et
01:11:15reculer progressivement, avoir des pertes,
01:11:17et ne pas pouvoir limiter, en tout cas bloquer
01:11:19cette progression. Et là, en ce cas,
01:11:21les Russes manœuvrent correctement.
01:11:23En général, ils sont plutôt bons en défensive
01:11:25qu'en offensive, mais là, ils ont très bien compris la problématique
01:11:27et ils vont avancer. D'autant que,
01:11:29et je t'invite juste là-dessus,
01:11:31ils savent que le chronomètre tourne
01:11:33et que les munitions et le matériel,
01:11:35les 61 milliards vont
01:11:37commencer à faire des petits, comme on dit,
01:11:39et bien évidemment, ce matériel va arriver dans les semaines
01:11:41ou dans les mois qui viennent, donc ils ont l'intérêt
01:11:43aujourd'hui à progresser et non pas
01:11:45à s'arrêter. Et quelle peut-être la réponse
01:11:47européenne ? Est-ce qu'elle vous paraît
01:11:49adéquate ? Justement, on ne vous a pas entendu
01:11:51sur la position un peu de fermeté
01:11:53et un peu isolée d'ailleurs d'Emmanuel Macron,
01:11:55le colonel.
01:11:57Il faut bien faire quelque chose.
01:11:59Je pense que le président Macron
01:12:01a bien anticipé, ou très concrètement,
01:12:03il a pris conscience de tout ça, d'autant que la France
01:12:05est une puissance nucléaire
01:12:07et donc elle a vocation à être quand même
01:12:09leader quelque part, si vous voulez, de ce
01:12:11pilier européen qu'évoquait Régis
01:12:13il y a quelques minutes. Donc c'est vrai que
01:12:15là, il fait de la politique européenne,
01:12:17quasiment de la politique intérieure,
01:12:19il se positionne. Donc c'est vrai qu'il a intérêt.
01:12:21Maintenant, encore une fois, le problème, vous savez,
01:12:23dans la guerre, il ne faut pas avoir
01:12:25des prétentions plus hautes
01:12:27qu'on ne le peut. Vous savez, quand le président
01:12:29Macron parle d'ambiguïté stratégique, c'est compliqué.
01:12:31Vous savez, le cardinal
01:12:33de Reims disait une chose qui était que j'aime
01:12:35beaucoup et qui vraiment correspond bien à la période,
01:12:37c'est qu'on sort toujours de l'ambiguïté
01:12:39à ses propres dépens. Et c'est ça qui risque
01:12:41d'arriver. C'est qu'il faut être conscient de nos limites,
01:12:43conscient de ce qu'on dit. Et c'est vrai que
01:12:45en même temps, on peut être, je dirais, fort,
01:12:47consistant, mais en même temps, il faut être capable d'engager
01:12:49un débat. Je pense que le débat
01:12:51trop militarisé n'est jamais très bon
01:12:53avec des Russes. Régis Saumier,
01:12:55Emmanuel Macron avait certainement
01:12:57des espérances, forcément
01:12:59il est déçu
01:13:01avec la visite de Xi Jinping
01:13:03qui n'a pas pipé mot
01:13:05sur l'Ukraine, à part peut-être l'engagement
01:13:07de ne pas livrer d'armes
01:13:09à l'Ukraine, mais c'est tout, il n'a rien
01:13:11obtenu. Non, il n'y a rien
01:13:13d'obtenu concrètement.
01:13:15Je sais qu'on a beaucoup glosé, on a beaucoup
01:13:17discuté. J'ai écouté, il y a eu
01:13:19des débats infinis à savoir
01:13:21est-ce que Emmanuel Macron et
01:13:23Ursula von der Leyen... Ah oui, c'est vrai
01:13:25qu'elle était à côté.
01:13:27Est-ce que les deux vont pouvoir infléchir
01:13:29la
01:13:31solidarité marquée, affichée
01:13:33par les Chinois vis-à-vis des
01:13:35Russes ? La réalité, c'est que non,
01:13:37il n'y a rien qui a changé.
01:13:39Alors sur la question, en effet,
01:13:41les Chinois
01:13:43ne livrent pas de matériel militaire aux
01:13:45Russes, mais en revanche, ils livrent des composants
01:13:47qui permettent aux Russes justement
01:13:49de se développer dans des domaines
01:13:51de haute technologie
01:13:53et de compléter leur panoplie
01:13:55au niveau de
01:13:57leur production militaire.
01:13:59On est dans l'hypocrisie absolue comme souvent.
01:14:01Pardon ? On est dans l'hypocrisie
01:14:03absolue comme souvent. Mais totalement.
01:14:05Mais avec les Chinois, il fallait s'attendre. Donc il ne fallait pas s'attendre
01:14:07à ce que cette visite change des choses.
01:14:09Cette guerre a rapproché de facto
01:14:11la Russie de la Chine.
01:14:13On avait dit oui, on va pousser les Russes dans les bras
01:14:15des Chinois. C'est un petit peu ce qui s'est passé.
01:14:17Ça avait été annoncé
01:14:19et finalement, il n'y a pas beaucoup de surprises là-dedans.
01:14:21Oui, alors...
01:14:23Les Russes ont tout gagné avec cette
01:14:25guerre.
01:14:27Malheureusement, on n'a pas le temps d'entamer un
01:14:29second débat, mais enfin, y compris économiquement.
01:14:31On se souvient de la phrase de Bruno Le Maire,
01:14:33on va mettre à genoux la Russie.
01:14:35L'Europe est plus
01:14:37entamée que la Russie à l'issue
01:14:39de cette guerre, qui n'est pas terminée d'ailleurs.
01:14:41Cette phrase est l'incarnation de la
01:14:43déconnexion totale de certaines
01:14:45de nos élites par rapport à la réalité géopolitique
01:14:47et géoéconomique.
01:14:49Colonel, le mot de la fin pour vous.
01:14:51La Russie s'en tire plutôt
01:14:53bien. Vladimir Poutine a plutôt
01:14:55pris des crédits sur cette guerre.
01:14:57En fait, ce qui se passe, c'est que
01:14:59Poutine et les Russes ont l'initiative.
01:15:01C'est eux qui mènent le bal. Ils mènent le bal
01:15:03sur le terrain tactiquement parlant, ils sont dominants.
01:15:05Stratégiquement parlant, ils sont dominants
01:15:07puisqu'ils sont massifs en termes
01:15:09de missiles nucléaires
01:15:11et d'hypervélocité, donc de vitesse des missiles.
01:15:13Et troisième point, ils sont dominants en thème politique
01:15:15puisque l'exploit de Poutine,
01:15:17ça a été quand même de solidifier
01:15:19les BRICS dans une position, je dirais,
01:15:21au minimum attentiste, au minimum neutre
01:15:23par rapport à l'Occident.
01:15:25En fait, c'est l'Occident, c'est l'OTAN,
01:15:27qui se trouve d'une certaine manière isolée
01:15:29par rapport au monde.
01:15:31Et c'est ça le cœur du problème. On est seuls.
01:15:33Et Macron a essayé,
01:15:35Xi Jinping, d'essayer de mettre un coin,
01:15:37si vous voulez, d'une espèce de relation bilatérale
01:15:39très forte entre la Chine et la Russie.
01:15:41Mais bien sûr, c'est très compliqué et le Chinois
01:15:43ne s'est pas laissé faire.
01:15:45Merci à tous les deux, Régis Le Saumier,
01:15:47Colonel Pierre de Jonc d'avoir été avec nous.
01:15:49Et dans quelques instants, on continue à parler
01:15:51de la Chine avec Denis Jacquet
01:15:53qui a écrit un livre
01:15:55sur le sujet « Pourquoi votre prochain
01:15:57patron sera Chinois ? » Tout un programme.
01:15:59C'est dans quelques instants.
01:16:01Sud Radio, le 10h midi.
01:16:03Mettez-vous d'accord. Stéphanie
01:16:05Demurue.
01:16:07Sud Radio, le 10h midi.
01:16:09Mettez-vous d'accord. Stéphanie
01:16:11Demurue. On se retrouve
01:16:13en direct sur Sud Radio en ce 8 mai.
01:16:15N'hésitez pas, chers auditeurs,
01:16:17si vous êtes tranquillement chez vous,
01:16:19à nous écouter, de venir réagir au standard
01:16:21avec le sourire de Aude
01:16:23qui vous accueillera 0800 26
01:16:25300 300.
01:16:27Je reçois maintenant Denis Jacquet,
01:16:29président de Top Crime,
01:16:31président de l'Observatoire également, de l'Uberisation.
01:16:33Denis Jacquet qui va
01:16:35nous parler de la Chine
01:16:37puisqu'il a écrit
01:16:39Bonjour Denis Jacquet.
01:16:41J'allais faire ma petite introduction
01:16:43mais je vais la faire quand même.
01:16:45Pourquoi votre patron sera
01:16:47votre prochain patron sera Chinois ?
01:16:49Avec en exergue, peut-on
01:16:51renverser la vapeur avant qu'il ne soit trop tard
01:16:53dans l'édition Errol ?
01:16:55C'est un titre un petit peu provocateur
01:16:57mais tellement vrai, non ?
01:16:59Oui, parce que finalement, très trivialement,
01:17:01la Chine est en train de progressivement
01:17:03toucher le jackpot
01:17:05et s'offre le monde en bloc.
01:17:07Ce qui nous a un petit peu inspiré
01:17:09quand on a fait ce livre, c'est que
01:17:11il faut se remettre 3-4 ans en arrière,
01:17:13le monde ne voyait
01:17:15que les gars-femmes. Donc ces fameuses
01:17:17grandes sociétés américaines, les Google, Microsoft,
01:17:19on analyse le monde à travers
01:17:21l'évolution et le rapport de force avec les gars-femmes.
01:17:23Il n'y a pas un institutionnel,
01:17:25vous parliez tout à l'heure dans le reportage
01:17:27précédent de votre invité
01:17:29de la déconnexion de nos élites
01:17:31qui est une réalité depuis tellement longtemps.
01:17:33Alors effectivement, ils ne comprennent pas
01:17:35grand-chose à beaucoup de choses,
01:17:37mais là, pour le coup, à la Chine, c'était même pas de la non-compréhension,
01:17:39c'était du non-intérêt.
01:17:41Et on s'est dit, mais en fait, la Chine est en train de devenir
01:17:43une puissance majeure. A l'époque, Eric Schmidt
01:17:45qui dirigeait Google disait, ils sont bientôt
01:17:47aussi forts, voire plus forts que nous sur l'intelligence
01:17:49artificielle, qui est quand même la technologie
01:17:51qui va permettre de dominer le monde demain.
01:17:53Et tout le monde a les regards braqués sur les
01:17:55Etats-Unis et personne ne sait ce qui se passe
01:17:57en Chine. Et cette espèce d'arrogance,
01:17:59une forme d'arrogance,
01:18:01déconnexion et arrogance,
01:18:03mais les deux sont un petit peu lus.
01:18:05Après, ça fait longtemps qu'on entend la musique de Nijake,
01:18:07l'expression, ils vont nous bouffer.
01:18:09Bon, ça, on l'entend depuis longtemps.
01:18:11C'est Coluche qui disait,
01:18:13avec beaucoup d'humour, quand vous mélangez le blanc et le jaune,
01:18:15à la fin, il reste que le jaune.
01:18:17Donc, il y avait quand même, malgré tout, une forme
01:18:19de désintérêt, de se dire, bon, allez...
01:18:21Oui, parce que pour la plupart des
01:18:23élites européennes et notamment françaises,
01:18:25la Chine est un pays qui ne fait que copier.
01:18:27Donc, un copieur, ce n'est pas beau, c'est péché,
01:18:29c'est sale, ça n'a aucun intérêt.
01:18:31Ils n'innovent pas, ce qui est juste l'inverse
01:18:33de ce qui se passe. Et puis, surtout,
01:18:35ce n'est pas un régime démocratique que nous,
01:18:37on l'entend. C'est d'ailleurs tel qu'on l'imposait
01:18:39au monde, mais on peut y trouver
01:18:41quand même beaucoup d'avantages, mais on voit aussi
01:18:43qu'aujourd'hui, c'est plus un mot qu'une réalité.
01:18:45On voit les débats de ces dernières semaines,
01:18:47on s'aperçoit qu'en fait, gangrénés par
01:18:49l'extrême-gauche aujourd'hui et le mainstream,
01:18:51on s'aperçoit que la démocratie,
01:18:53c'est plus un mot très enflé qu'une réalité
01:18:55quotidienne. Donc, on s'est dit, mais
01:18:57il faut qu'on réveille un petit peu les gens là-dessus,
01:18:59les institutions, les entreprises.
01:19:01On a du renseignement
01:19:03qui est censé nous donner des informations. Enfin, en tout cas,
01:19:05c'est ce qu'on attend d'eux, a priori. Donc, ils devraient vous dire,
01:19:07mais la Chine avance à toute vitesse,
01:19:09ses plans quinquennaux marchent formidablement bien.
01:19:11Il faut le savoir, les
01:19:13dirigeants,
01:19:1580% des dirigeants chinois sont des
01:19:17ingénieurs. Ils comprennent la technologie,
01:19:19ils comprennent tout ce qu'il faut faire
01:19:21aujourd'hui pour s'imposer au monde.
01:19:23Et puis, surtout, ils ont une revanche à prendre sur l'humanité
01:19:25parce que les Anglais et les Français
01:19:27les ont décimés au XIXe siècle,
01:19:29ils ont étouffé
01:19:31sous la guerre de l'opium, leur ont piqué
01:19:33toutes les innovations.
01:19:35On s'arrête quelques instants parce que ça, peut-être que nos jeunes
01:19:37auditeurs, pardon,
01:19:39pas téléspectateurs, auditeurs,
01:19:41d'autres aussi, il y a cet esprit,
01:19:43selon vous, revanchard
01:19:45de la Chine.
01:19:47Au-delà de la revanche, c'est surtout
01:19:49une expérience douloureuse. Et à un moment donné,
01:19:51quand on a eu mal, on n'a pas envie que ça apparaisse
01:19:53à nouveau. Donc, la Chine a toujours dit,
01:19:55les étrangers ont toujours été pour nous une source de malheur.
01:19:57Donc, dès qu'ils sont arrivés
01:19:59chez nous, ils ont tout pris, ils ont
01:20:01ruiné, à l'époque, l'empereur,
01:20:03ils ont assassiné, ils ont mis
01:20:05notre peuple sur l'opium, ils l'ont asservi,
01:20:07ils ont piqué toutes nos innovations
01:20:09puisque la Chine était, au contraire, un pays
01:20:11extrêmement innovant dont on a réimporté
01:20:13la plupart des innovations.
01:20:15On a juste commencé par le faire.
01:20:17Il faut quand même rappeler qu'à cette époque-là,
01:20:19la Chine était la première
01:20:21puissance commerciale mondiale.
01:20:23Donc, on a quand même été détrôné
01:20:25des gens qui étaient beaucoup plus forts que nous.
01:20:27Et donc, en fait, le chinois,
01:20:29aujourd'hui, c'est dans l'ADN.
01:20:31L'étranger, il est tolérable
01:20:33pour ce qu'il peut apporter. Il est
01:20:35intolérable le jour où il veut prendre le pouvoir sur
01:20:37quelque chose. Ce qui fait que toute entreprise qui va s'installer
01:20:39là-bas, elle est la bienvenue tant qu'on peut
01:20:41absorber son savoir-faire, sa technologie.
01:20:43Vous avez essayé ? Vous êtes allé là-bas ?
01:20:45Non, mais on observe, par contre, toutes les entreprises
01:20:47qui y sont allées, les grandes américaines, les grandes
01:20:49françaises. En fait, tous les gens de
01:20:51Peugeot, de Citroën vous raconteront leurs
01:20:53expériences extrêmement malheureuses.
01:20:55Et une fois qu'ils ont absorbé le savoir-faire,
01:20:57non seulement ils l'améliorent, et c'est ça le génie
01:20:59chinois, c'est la capacité
01:21:01d'innover et de transformer à partir de
01:21:03quelque chose qu'ils ont copié, comme ils le font avec l'écriture
01:21:05tout petit, donc pour eux, copier, c'est pas
01:21:07péché. Mais c'est surtout qu'après,
01:21:09ils disent, aujourd'hui, même l'Allemagne
01:21:11qui était censée être la ressource d'innovation,
01:21:13d'industrie de précision
01:21:15en Europe, c'est fini. Ils vont
01:21:17chercher une partie de leurs innovations en Chine.
01:21:19Les Chinois sont vraiment passés dans
01:21:21le millénaire d'après, ils préparent
01:21:23le millénaire d'après pendant qu'on continue
01:21:25à camper dans le millénaire d'avant.
01:21:27Mais vous dites qu'ils copient pas, mais enfin, ils ont un peu copié
01:21:29quand même. Mais ils ont copié longtemps,
01:21:31mais ce qu'il faut comprendre
01:21:33à la culture chinoise, c'est quand vous êtes un petit Chinois
01:21:35ou un petit Asiatique en général, vous commencez
01:21:37par écrire. Et l'écriture chinoise est très complexe.
01:21:39Donc vous copiez, vous la
01:21:41recopiez, vous la recopiez, jusqu'à temps que
01:21:43vous la maîtrisiez. C'est ce qu'ils font avec les industries.
01:21:45Ils la copient, la recopient, etc.
01:21:47Et puis à un moment donné, on dit, si tu veux vraiment
01:21:49être bon, il faut innover,
01:21:51il faut améliorer. Et là, ils font
01:21:53beaucoup mieux. Et en fait, leur génie
01:21:55à eux, c'est pas toujours sur la créativité d'origine,
01:21:57c'est la capacité d'en faire quelque chose
01:21:59de différent. C'est là où ils sont
01:22:01excessivement forts. Ils l'adaptent à leur culture
01:22:03et après, ils le ré-exportent, comme ils l'ont fait avec
01:22:05TikTok. Finalement, ils ont piqué
01:22:07l'Internet américain. Ils ont fait
01:22:09un WeChat que nous, on est incapables de faire. Ils ont
01:22:11fait TikTok qui a envahi le monde.
01:22:13Donc ils ont une vraie capacité, ensuite, à innover
01:22:15à partir d'un chose qu'ils ont copiée. Mais maintenant,
01:22:17la copie, c'est une toute petite partie
01:22:19de l'économie chinoise. La réalité
01:22:21aujourd'hui, c'est qu'elle innove,
01:22:23qu'elle crée, et que les autres, maintenant,
01:22:25viennent s'inspirer des Chinois. Sur les batteries
01:22:27aujourd'hui...
01:22:29Les lithiums sont faits exclusivement là-bas.
01:22:31Voilà, bien sûr. Et moi, j'ai un vieux téléphone dont je
01:22:33tairais la marque bien connue
01:22:35de marque chinoise depuis 4 ans.
01:22:37Il tient de 7h du matin à 7h le soir.
01:22:39Il me reste encore 20% pendant que j'ai déjà
01:22:41rechargé deux fois mon Samsung ou mon Apple dans la journée.
01:22:43Donc, ils ont vraiment, aujourd'hui, développé
01:22:45des avoir-faire incroyables en améliorant
01:22:47ce que nous, on a fait pendant un premier temps.
01:22:49Alors, quels sont justement les domaines ?
01:22:51J'imagine qu'on pense à l'intelligence
01:22:53artificielle, où on est copieusement
01:22:55en retard, nous, les Européens. Les Chinois,
01:22:57sont déjà très en avance.
01:22:59À égalité avec les Américains ?
01:23:01Oui, alors, c'est-à-dire qu'en fait,
01:23:03la Chine a dit, voilà, on était une puissance commerciale
01:23:05majeure, on n'est pas très bon pour faire
01:23:07la guerre, par contre, on est très bon
01:23:09pour dominer le monde à partir du commerce.
01:23:11Donc, en fait, ils ont déjà rebâti ce qui existait
01:23:13au XVe siècle, c'est-à-dire la route de la soie,
01:23:15c'est-à-dire la capacité, effectivement, d'emmener
01:23:17des marchandises ou de recevoir des marchandises
01:23:19dans n'importe coin du monde
01:23:21à une vitesse phénoménale. Surtout qu'on leur
01:23:23vend les ports, nos ports maritimes.
01:23:25Ils ont donc une bonne preuve
01:23:27de naïveté de notre part, peut-être ?
01:23:29Ah mais on est complètement en naïf,
01:23:31on pourra y revenir sur l'attitude européenne,
01:23:33c'est à la catastrophe.
01:23:35En tout cas, la route de la soie...
01:23:37Réussir à irriguer le monde entier d'infrastructures
01:23:39qui permettent de transporter, de recevoir
01:23:41et de diffuser tout ce qu'eux produisent
01:23:43et de rapatrier ce dont ils ont besoin.
01:23:45La seule caractéristique d'un porte-container
01:23:47chinois par rapport à tous les portes-containers
01:23:49du monde, moi je suis à Miami, donc j'en vois
01:23:51passer sous ma fenêtre tous les jours,
01:23:53c'est plein, ça repart plein. Vous ne voyez jamais
01:23:55un porte-container repartir à vide.
01:23:57Ça n'existe pas. C'est plein à l'aller,
01:23:59c'est plein au retour. Donc ça, c'est la première chose.
01:24:01Donc déjà, quand vous avez toute l'infrastructure
01:24:03pour le commerce mondial, vous êtes déjà très puissant.
01:24:05La deuxième chose, ils disent mais on est
01:24:071 milliard et demi, la planète fera 9 milliards,
01:24:09qui va nous faire à manger demain ?
01:24:11Ils achètent toutes les terres agricoles
01:24:13comme le font-ils, les Moyen-Orientaux depuis un moment,
01:24:15tout ce qui est disponible en Australie,
01:24:17ils achètent des champs, des terres, etc.
01:24:19Qui va cultiver ? Qui va faire la nourriture
01:24:21dans tous les autres pays ?
01:24:23Parce qu'il y a des choses qu'on ne peut pas forcément planter
01:24:25dans son propre pays, même quand il est immense
01:24:27comme celui de la Chine, problèmes climatiques.
01:24:29Et ensuite, la capacité de dire
01:24:31je vais nourrir les autres, mais je vais surtout nourrir ma peau.
01:24:33Et là aussi, c'est le passé.
01:24:35Mao, dans sa folie, avait envoyé
01:24:37tous les intellectuels à la campagne.
01:24:39Il a affamé la moitié de sa population.
01:24:41Plus jamais il n'y aura de famine en Chine.
01:24:43C'est le deuxième traumatisme qu'il soigne aujourd'hui.
01:24:45Mais ça, ils se l'étaient créé eux-mêmes.
01:24:47Et le troisième, c'est de dire qu'est-ce qui va dominer
01:24:49le monde aujourd'hui ? C'est l'intelligence
01:24:51artificielle, c'est le
01:24:53quantique, c'est tout ce qui va
01:24:55aujourd'hui donner
01:24:57accès à de la data. La data, c'est l'ordre
01:24:59d'aujourd'hui déjà et de demain
01:25:01encore plus. Tous ces systèmes aussi
01:25:03d'abrutissement par les réseaux sociaux qui font
01:25:05qu'au-delà de la génération Sciences Po
01:25:07qu'on voit en ce moment, on génère des
01:25:09décérébrés qui ne connaissent rien, mais qui quand même
01:25:11se permettent de manifester qu'ils ne le savent pas.
01:25:13Et donc du coup, on a effectivement
01:25:15aujourd'hui une Chine qui depuis
01:25:17près de 30 ans investit sur l'intelligence
01:25:19artificielle et qui fait jeu égal
01:25:21avec les Etats-Unis déjà
01:25:23depuis 5 ans, mais si vous prenez
01:25:25ce qu'on appelle les PhD aux Etats-Unis, c'est-à-dire les maîtres
01:25:27de thèse et les plus beaux papiers,
01:25:29les plus grands papiers, aujourd'hui la plus grande production
01:25:31elle est faite en Chine. Donc du coup, ils ont
01:25:33les infrastructures commerciales,
01:25:35ils ont tout ce qui va
01:25:37permettre d'alimenter les
01:25:39nations du monde demain et en plus
01:25:41sur la data et l'intelligence artificielle,
01:25:43ils sont les numéros un bis
01:25:45mondiaux, donc on ne voit pas ce qui
01:25:47peut les arrêter. Aujourd'hui, le véhicule
01:25:49électrique, demain il sera chinois.
01:25:51A part Tesla et quelques-uns, personne ne va
01:25:53résister. Et ce qui
01:25:55frappe, c'est que malgré les discours un petit
01:25:57peu offensifs européens, c'est que tous les
01:25:59domaines que vous nous avez cités,
01:26:01c'est des domaines où on a de très
01:26:03grosses difficultés, où on est en retard. Enfin l'agriculture,
01:26:05on a vu cette crise agricole.
01:26:07C'est quoi ça ?
01:26:09C'est une forme de naïveté ?
01:26:11Une forme d'arrogance ?
01:26:13Je pense qu'on a
01:26:15au niveau de l'Europe la même déconnexion
01:26:17qu'on a au niveau de la France.
01:26:19C'est-à-dire qu'à un moment donné, tous ceux qui nous gouvernent
01:26:21sont quand même des gens qui n'ont jamais travaillé de leur vie.
01:26:23Donc globalement, vous ne les avez
01:26:25jamais vus dans une entreprise, jamais vus dans un commerce,
01:26:27jamais vus comme agriculteur.
01:26:29Macron était banquier. Il a fait un stage de 18
01:26:31mois. C'est quand même une expérience
01:26:33inlimitée pour savoir ce que c'est que la vraie vie.
01:26:35Donc du coup, à un moment donné,
01:26:37la plupart, Bruno Le Maire, etc.,
01:26:39c'est des gens qui ont fait une carrière essentiellement politique.
01:26:41Ils n'ont jamais travaillé. Ce n'est pas ce gouvernement-là,
01:26:43c'est le précédent, etc.
01:26:45Donc des gens déconnectés pour qui l'économie est
01:26:47souvent un péché, parce qu'il y a quand même une tradition très
01:26:49à gauche, et notamment à Bercy,
01:26:51qui est quand même très anti-entreprise.
01:26:53Vous prenez Pierre Moscovici, ce n'est pas anti-entreprise.
01:26:55C'est une détestation fondamentale.
01:26:57Vous prenez aujourd'hui Olivier Grégoire.
01:26:59Il est plutôt au business. Macron,
01:27:01je ne veux pas défendre Macron.
01:27:03Il y avait quand même un effort.
01:27:05Ce n'est pas excessivement nul. Mais quand vous réfléchissez,
01:27:07nous, on a beaucoup bossé avec Macron avant qu'il soit élu.
01:27:09On lui expliquait le digital, etc.
01:27:11Mais quand on parlait avec lui, il avait tout compris.
01:27:13Ce n'est pas un problème de compréhension et de neurones,
01:27:15c'est un problème d'application. C'est comme les startups,
01:27:17ce n'est jamais un problème d'idées, c'est un problème d'exécution.
01:27:19On est à sept ans
01:27:21de sa première élection.
01:27:23Vous avez vu, vous, un plan sur l'intelligence
01:27:25artificielle, un plan sur le quantique,
01:27:27un plan sur l'espace, etc.
01:27:29Donc ils savent tous, ils le savent,
01:27:31que le monde va être dominé par ça.
01:27:33Mais l'année dernière, Emmanuel Macron
01:27:35a crânement annoncé un plan de
01:27:37500 millions d'euros. Alors j'ai regardé en Chine,
01:27:39c'est la 38ème ville chinoise
01:27:41qui a à peu près ce budget-là.
01:27:43La première, on parle d'un plan en
01:27:45plusieurs trilliards de dollars sur 5 ans
01:27:47en Chine. Et aujourd'hui, l'Europe,
01:27:49avec ses 400 et quelques millions d'habitants,
01:27:51investit à peine un tiers
01:27:53de ce que la Chine investit, à peine un
01:27:55tiers de ce qu'investit les Etats-Unis.
01:27:57Donc qu'est-ce qu'on fait, nous, aujourd'hui ?
01:27:59On régule. Mais rapporté au PIB
01:28:01et rapporté au nombre d'habitants.
01:28:03En proportion totale.
01:28:05Donc pas sur les volumes,
01:28:07parce que là, les volumes, on est 50 fois inférieurs.
01:28:09Mais ramenés à notre PIB
01:28:11ou ramenés à notre nombre d'habitants,
01:28:13ils sont à un tiers de ce que fait
01:28:15les Etats-Unis, un tiers de la Chine.
01:28:17Donc on parle en trilliards,
01:28:19eux parlent en trilliards, et nous, on parle en millions.
01:28:21Donc il y a un aveuglement.
01:28:23Je vous rappelle quand même qu'en février à Davos,
01:28:25Ursula von der Leyen, qui est jamais
01:28:27à l'abri d'un grand moment
01:28:29d'élocution, nous dit
01:28:31« Ah ouais, dans une interview,
01:28:33l'IA, ça semble quand même être un sujet important. »
01:28:35Attendez, en quelle année ?
01:28:37Là, en février dernier, elle dit
01:28:39« Oui, l'IA, c'est un sujet important, il faut que l'Europe s'en saisisse. »
01:28:41Mais il serait
01:28:43temps d'y réfléchir. Donc le problème
01:28:45c'est que c'est beaucoup de temps pour l'investissement.
01:28:47Et les politiques français vous disent « Ah oui, mais on a quand même
01:28:49Mistral en France, qui est une très belle boîte d'IA,
01:28:51etc., qui dans deux ans,
01:28:53je vous le parie, sera achetée par Microsoft,
01:28:55donc sera déjà américaine dans moins de deux ans,
01:28:57qui a levé 100 ou 200 millions.
01:28:59Pendant ce temps-là, Sam Altman, sur OpenAI
01:29:01aux Etats-Unis, a déjà levé plus de 20 milliards.
01:29:03Donc je veux dire, voilà, on sait
01:29:05tout de suite qui va conquérir le monde
01:29:07avec ses 100 millions.
01:29:09Donc c'est une déconnexion,
01:29:11c'est une non-réalité. Et ensuite, l'Europe a dit
01:29:13« Bah, puisqu'on sait pas faire,
01:29:15puisqu'on a aucune ambition et aucune vision,
01:29:17on va réguler. » Donc l'Enfant,
01:29:19aujourd'hui, ils ont un discours offensif.
01:29:21Discours offensif, réalité défensive.
01:29:23Donc en fait, c'est une équipe
01:29:25de défenseurs. On va en parler,
01:29:27Denis Jaquet, puisque je rappelle
01:29:29le sous-titre de votre titre
01:29:31« Pourquoi votre prochain patron sera chinois ? »
01:29:33C'est « Peut-on renverser la vapeur avant qu'il ne soit... »
01:29:35C'est un très mauvais mot, la vapeur.
01:29:37Oui, on va en parler,
01:29:39on va voir si c'est vraiment trop tard dans quelques instants.
01:29:53Mettez-vous d'accord avec nous-mêmes,
01:29:55puisque...
01:29:57On va s'en parler.
01:29:59Denis Jaquet, président de Top Cream,
01:30:01président également de l'Observatoire de l'Ubérisation,
01:30:03qui a écrit il y a quelques années
01:30:05aux côtés d'Omérique de Sarthe
01:30:07« Pourquoi votre prochain patron sera chinois ?
01:30:09Et est-ce qu'on peut renverser la vapeur avant qu'il ne soit
01:30:11trop tard aux éditions Errol ? »
01:30:13Vous êtes quelques-uns à réagir
01:30:15quand même, en ce 8 mai, 0826
01:30:17300 300.
01:30:19Et on prend tout de suite
01:30:21un auditeur, Olivier,
01:30:23qui nous appelle du Val-de-Marne.
01:30:25Bonjour Olivier, vous vouliez...
01:30:27Bonjour Mme de Meureux, bonjour M. Jaquet.
01:30:29On est ravis de vous avoir.
01:30:31Merci de remplacer André Bercoff
01:30:33en partie, puisqu'il n'est pas là.
01:30:35Tout à fait irremplaçable, André Bercoff.
01:30:37Mais voilà.
01:30:39On fait de notre.
01:30:43On l'embrasse d'ailleurs.
01:30:45Je vais dire plusieurs choses sur la Chine.
01:30:47Ils sont diaboliquement intelligents.
01:30:49Ce sont des gens, par exemple,
01:30:51on prend un aspect industriel,
01:30:53le rail, c'est-à-dire
01:30:55si vous prenez China Railway High Speed,
01:30:57c'est-à-dire c'est une société
01:30:59d'Etat chinois qui a réuni plusieurs
01:31:01autres compagnies. Et en fait,
01:31:03ils ont retourné l'arme contre nous, puisqu'ils
01:31:05ont pris, par exemple, l'ICEU en termes de
01:31:07technologie, et une partie du...
01:31:09Si votre invitée me corrige, le Shikansen
01:31:11japonais. Et ils déferlent
01:31:13sur l'Europe de l'Est
01:31:15massivement avec leurs trains,
01:31:17bien entendu. Et face à
01:31:19Bombardier, qui est absorbé
01:31:21par Alstom avec difficulté,
01:31:23c'est-à-dire que le problème de nous, c'est l'Europe.
01:31:25L'Europe est un frein au développement
01:31:27de nos compagnies en France.
01:31:29Par exemple, pour que Bombardier soit absorbé
01:31:31par Alstom, la commission
01:31:33européenne de Bruxelles, maudite soit-elle,
01:31:35a demandé à ce que Alstom cède
01:31:37des sites historiques, comme celui de Reichshafen.
01:31:39Donc, grosso modo,
01:31:41on n'est pas à armes égales
01:31:43face aux Chinois. Les Chinois cannibalisent
01:31:45les deux tiers des marchés
01:31:47mondiaux en termes de trains
01:31:49de haute vitesse. Le Japon
01:31:51a la faculté de se protéger parce qu'ils ne sont
01:31:53pas stupides. Le Shikanzen
01:31:55et ses technologies
01:31:57sans toucher
01:31:59les rails, en l'occurrence,
01:32:01font qu'ils ont compris
01:32:03ce que font les Chinois. Et les Chinois
01:32:05aussi sont
01:32:07diaboliquement intelligents. En Afrique, ils ne donnent
01:32:09pas de leçons de morale
01:32:11comme nous, les Français,
01:32:13historiquement, par rapport à la civilisation.
01:32:15Ils arrivent, ils font du business, et surtout
01:32:17quand ils prêtent de l'argent
01:32:19entre 20 et 40,
01:32:2160 milliards de dollars à des pays africains
01:32:23pour des infrastructures,
01:32:25ils leur disent, si vous ne remboursez pas, on prend une concession
01:32:27de 60 à 100 ans sur vos
01:32:29ressources pétrolières, gazières
01:32:31et minières. Et en fait, c'est
01:32:33vraiment, quand je dis
01:32:35intelligent, ils font pareil. Ils
01:32:37sont, par exemple, en Bolivie,
01:32:39Morales, qui était un échec total
01:32:41sur le lithium. Moi, je suis opposé au lithium
01:32:43parce que c'est une position monumentale,
01:32:45et bien maintenant, c'est les Chinois
01:32:47qui extraient et qui financent
01:32:49l'extraction du lithium
01:32:51en l'occurrence, et concluent
01:32:53partout des alliances, en l'occurrence. Donc en fait,
01:32:55tant que la France sera dans l'Union Européenne,
01:32:57et l'Union Européenne
01:32:59est incapable de se protéger, puisque
01:33:01on a des gouvernements incompétents,
01:33:03incapables, qui sont complètement désaxés
01:33:05de la base, donc voilà,
01:33:07c'est pas sur les nouvelles technologies.
01:33:09Merci. Merci Olivier, on va laisser
01:33:11répondre Denis. En tout cas, merci à vous
01:33:13pour votre intervention, qui a été fort intéressante.
01:33:15Denis Jaquet nous en a parlé,
01:33:17de ces Chinois, voilà,
01:33:19à la route de la soie, qui achètent des ports maritimes,
01:33:21qui investissent
01:33:23en Afrique, et puis Olivier le remarquait,
01:33:25pas de leçon de morale, alors c'est vrai
01:33:27qu'on a vu la visite de Xi Jinping,
01:33:29il y a toujours le petit chapitre
01:33:31où on lui a parlé des droits de l'homme, comme s'il allait
01:33:33s'effrayer devant Emmanuel Macron
01:33:35qui lui parle des droits de l'homme, et puis cette question
01:33:37de l'Europe, ça vous a d'ailleurs
01:33:39choqué que Ursula von der Leyen
01:33:41soit constamment aux côtés d'Emmanuel Macron
01:33:43pour recevoir le président chinois, ça dit quoi
01:33:45ça, Denis Jaquet, justement, dans notre
01:33:47relation avec eux ? En termes de communication,
01:33:49pour Macron, c'est habile, parce que dire
01:33:51voilà, c'est l'Europe qui vous reçoit, et pas seulement la
01:33:53France, forcément, c'est plutôt 440
01:33:55millions de personnes que 68 millions, donc
01:33:57c'est censé impressionner un petit peu plus.
01:33:59Bon, je suis pas sûr qu'il soit parti
01:34:01estomaqué, mais Ursula von der Leyen,
01:34:03moi j'ai rien contre cette femme
01:34:05en particulier, mais quand vous regardez son bilan
01:34:07de ces dernières années, c'est juste une catastrophe.
01:34:09Elle s'est exprimée sur tous les sujets
01:34:11sur lesquels normalement elle est pas censée avoir ni
01:34:13une compétence, ni une intervention.
01:34:15Son seul sujet, pratiquement, ces dernières années,
01:34:17c'est l'Ukraine. Il y a quand même
01:34:19d'autres sujets dans le monde, même si c'est un sujet
01:34:21important, qu'il y a nos frontières, que c'est géopolitique,
01:34:23mais il y a quand même quelques
01:34:25petits autres sujets à traiter, et c'est
01:34:27surtout, effectivement, cette incapacité à traiter
01:34:29les autres sujets stratégiques, qui m'inquiète.
01:34:31Aujourd'hui, l'Europe, on le voit
01:34:33depuis plus de 17 ans, année
01:34:35après année, décline. Donc ça devrait
01:34:37quand même interroger, à un moment donné.
01:34:39Est-ce que la France ferait mieux seule, ou c'est un boulet,
01:34:41la France, pour faire face à la
01:34:43Chine ?
01:34:45Aucun des pays européens n'a la capacité
01:34:47de résister à la Chine.
01:34:49De toute façon, notre avenir ne peut s'écrire
01:34:51que dans une Europe, mais pas
01:34:53dans cette Europe-là. Dans une Europe
01:34:55avec une vision, et à nouveau, je le rappelle,
01:34:57quand vous êtes gouverné par des gens, certes, peut-être
01:34:59communistes, encore d'apparence, mais qui
01:35:01sont des ingénieurs, c'est quand même
01:35:03des gens qui ont travaillé,
01:35:05qui savent ce que c'est qu'un principe de base,
01:35:07de la technologie, etc., ils la comprennent.
01:35:09Ceux qui nous gouvernent, à un ou deux
01:35:11près, ne savent, vous leur parlez d'intelligence
01:35:13artificielle, au bout de dix secondes, ils n'ont plus rien à dire.
01:35:15Ils ne savent même pas comment ça fonctionne,
01:35:17et ce que ça peut donner. Donc, il y a une vision
01:35:19qui est très forte, et une stratégie qui est
01:35:21forte. Bon, il citait l'Afrique. C'est vrai qu'en
01:35:23Afrique, que je connais extrêmement bien,
01:35:25ils sont aussi sans état d'âme. C'est-à-dire que
01:35:27on parlait de morale, c'est plutôt sans état d'âme.
01:35:29Ils arrivent, avec
01:35:31les ouvriers, dans des containers,
01:35:33alors désolé d'être trivial, les prostituées
01:35:35dans un autre container, parce qu'il faut que les Chinois
01:35:37soient avec des prostituées chinoises, ce n'est pas des
01:35:39prostituées locales. Ils arrivent avec
01:35:41tout. Ils copient même des produits
01:35:43africains qu'ils vont faire fabriquer
01:35:45en Chine pour les réimporter en Afrique.
01:35:47L'Afrique n'y gagne strictement rien.
01:35:49Par contre, ils ne corrompent pas tout vendre.
01:35:51C'est-à-dire que, non seulement ils investissent,
01:35:53mais la corruption est colossale. C'est-à-dire
01:35:55quand vous regardez les
01:35:57commissions que versent les Chinois pour
01:35:59prendre les marchés, elles sont absolument astronomiques.
01:36:01On peut qualifier ça dans une
01:36:03grande enveloppe de morale, mais ils n'en ont aucune.
01:36:05Eux, ils sont là pour bâtir des infrastructures,
01:36:07prendre la possession des infrastructures,
01:36:09exploiter ces infrastructures,
01:36:11quoi qu'il en coûte.
01:36:13Alors que la France a été foutue
01:36:15dehors d'Afrique.
01:36:17Je ne vais pas admirer le fait qu'ils corrompent.
01:36:19Au mois de décembre, à Bidjan, vous voulez une langouste ?
01:36:21Non, tous les bateaux
01:36:23chinois sont en face, les emmènent
01:36:25en Asie, et les Africains, il y a des moments,
01:36:27n'ont plus de langoustes à manger parce qu'ils ont tout pêché.
01:36:29Je ne suis pas
01:36:31admiratif de la façon
01:36:33dont ça se passe, je suis admiratif
01:36:35de la stratégie qui, malheureusement, est redoutablement
01:36:37efficace, est en train de
01:36:39nous absorber, et seuls les Etats-Unis
01:36:41aujourd'hui sont capables
01:36:43de les contrer.
01:36:45Vous avez toujours pas dit si on pouvait renverser,
01:36:47vous posez la question, est-ce qu'on peut renverser la vapeur avant qu'il soit
01:36:49trop tard ? Je pense qu'il faudrait déjà
01:36:51renverser la table à l'Europe et effectivement
01:36:53transformer la gouvernance de l'Europe
01:36:55de façon hallucinante, c'est-à-dire avec des gens
01:36:57à leur tête qui soient vraiment des visionnaires
01:36:59et qui ont vraiment une ambition pour l'Europe, et pas des technocrates
01:37:01ou des gens déconnectés de la réalité.
01:37:03La deuxième, ça serait d'avoir
01:37:05sur les plans stratégiques, de se dire
01:37:07si on peut mobiliser 50 milliards
01:37:09un jour pour l'autre pour acheter des armes
01:37:11pour l'Ukraine, on doit peut-être pouvoir mobiliser
01:37:13500 milliards pour s'offrir des géants
01:37:15à l'échelle européenne.
01:37:17La deuxième, c'est qu'on a très intérêt à se rapprocher
01:37:19encore plus des Etats-Unis,
01:37:21avec qui au moins on peut discuter et faire des choses
01:37:23un petit peu d'égal à égal,
01:37:25on va le dire comme ça,
01:37:27ça n'arrivera jamais avec la Chine.
01:37:29Donc aujourd'hui l'association c'est l'Europe plus les Etats-Unis
01:37:31pour réussir à préserver
01:37:33une vague place dans l'économie mondiale
01:37:35On n'en prend pas le chemin.
01:37:37Et donc tant qu'en plus il y aura
01:37:39toujours cette espèce d'arrogance
01:37:41liée au régime politique
01:37:43de la Chine, en disant on ne peut pas discuter avec des gens
01:37:45qui sont comme nous, bon,
01:37:47il n'y arrivera rien.
01:37:49On discute, la preuve, on l'a reçu en grande pompe
01:37:51le président.
01:37:53Qu'est-ce qu'il a à la sortie ?
01:37:55Il ne lâchera jamais rien.
01:37:57Les Chinois veulent rester Chinois.
01:37:59Donc les ouïgours, musulmans,
01:38:01soit ils se plient, soit
01:38:03ils sont traités comme ils sont traités.
01:38:05Alors moi je ne préconise pas ça,
01:38:07mais aujourd'hui nous on se fait, je suis désolé,
01:38:09on se fait bouffer
01:38:11par l'islamo-gauchisme, on le voit avec toutes ces manifestations
01:38:13depuis le 7 octobre qui sont juste
01:38:15infâmes et répugnantes,
01:38:17à Sciences Po comme ailleurs,
01:38:19mais ils ont dit ça, ça ne nous arrivera jamais.
01:38:21Vous pensez qu'ils regardent l'Europe
01:38:23comme d'ailleurs le fait Vladimir Poutine
01:38:25en disant qu'il y a une forme de décadence,
01:38:27c'est un petit peu le...
01:38:29Pour eux les valeurs occidentales c'est des valeurs relativement décadentes
01:38:31et puis ils disent, voilà, l'Europe,
01:38:33les Etats-Unis, ça fait 5 siècles
01:38:35que ça domine, maintenant
01:38:37c'est les BRICS, donc
01:38:39c'est l'Arabie Saoudite, l'Iran,
01:38:41la Turquie, la Russie, la Chine,
01:38:43tout ça, ça va s'associer et ça va créer
01:38:45un nouveau monde avec des nouvelles règles.
01:38:47Alors moi, à nouveau, je n'irai pas vivre en Turquie,
01:38:49je n'irai pas, à cause de son président
01:38:51actuel, je n'irai pas vivre en Chine parce que
01:38:53ce n'est pas mon truc, mais malheureusement
01:38:55ça marche et ils sont puissants. Et aujourd'hui
01:38:57quand vous regroupez toutes les énergies
01:38:59pétrolières, fossiles, le lithium,
01:39:01tout ce qui fait fonctionner le monde d'aujourd'hui,
01:39:03ils sont tous associés entre eux et contre nous.
01:39:05Pas contre nous au sens
01:39:07en petite compétition gentille,
01:39:09non, compétition extrêmement agressive
01:39:11et en disant, mais regardez à 30 ans
01:39:13si vous voulez une source d'énergie,
01:39:15dommage, allez chez nous.
01:39:17J'ai vu quelqu'un tout à l'heure dire autour de la table
01:39:19on n'est pas armes égales,
01:39:21c'est notre auditeur d'ailleurs Olivier,
01:39:23est-ce qu'on peut,
01:39:25est-ce qu'on a le pouvoir de lutter ?
01:39:27Un continent de 447 millions
01:39:29devrait être capable de faire ce qu'un continent
01:39:31presque de 300 et quelques millions
01:39:33aux Etats-Unis fait, c'est-à-dire qu'elle a les moyens
01:39:35de mobiliser des financements, elle a les moyens
01:39:37de mobiliser des industries,
01:39:39elle a les moyens de payer sa recherche qu'elle ne paye pas,
01:39:41elle a les moyens de réanimer
01:39:43l'éducation qu'elle ne rééduque pas.
01:39:45Oui, à 447 millions d'habitants
01:39:47vous avez les moyens de lutter, mais il faut
01:39:49une vision et une ambition, donc c'est ça qui manque.
01:39:51Donc on en revient bien aux ceux qui nous
01:39:53dirigent, qui n'ont pas ce qu'il faut pour
01:39:55impulser ce qui nous permet de vivre.
01:39:57On aura compris l'image. Merci beaucoup Denis Jaquet
01:39:59d'avoir été avec nous. Avec plaisir.
01:40:01Et dans quelques instants, la suite
01:40:03des programmes sur Sud Radio,
01:40:05le meilleur d'ailleurs de Bercov.
01:40:07Vous retrouvez l'ami André, super.
01:40:09Et puis on se retrouve nous demain
01:40:11à 10h45, merci à vous.
01:40:13Sud Radio,
01:40:15parlons vrai.
01:40:17Sud Radio, parlons vrai.

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