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Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h

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00:00:00 Et les 17h, bonjour, je suis très heureux de vous retrouver une seconde fois aujourd'hui
00:00:04 pour Punchline été.
00:00:06 17h, 19h, deux heures de reportages, de témoignages, de débats.
00:00:09 Je vous présente mon équipe dans quelques instants mais tout de suite le sommaire de
00:00:13 nos deux heures.
00:00:15 On commencera par évoquer une situation qui dure depuis trois semaines.
00:00:19 Un camp de migrants devant la mairie de Paris.
00:00:21 Sur place, c'est l'exaspération et l'incompréhension.
00:00:24 Rien ne bouge, cela promet avant les Jeux Olympiques de Paris où la Coupe du monde
00:00:29 de Whitby s'éteint de nos thèmes dans Punchline.
00:00:31 On reviendra sur ces tags retrouvés sur la devanture d'un restaurant cachère à Levalois-Péret.
00:00:37 Ces tags ont été nettoyés ce matin par la mairie.
00:00:39 La garde à vue de l'homme interpellé, elle, a été levée faute d'éléments suffisants.
00:00:44 On en parlera bien sûr.
00:00:46 On parlera de la canicule en France aussi.
00:00:49 Quatre départements du centre-est ont été placés en vigilance au rouge cet après-midi.
00:00:53 Michel Chevalet, notre journaliste scientifique, sera avec nous et bien sûr, il nous dira
00:00:58 tout.
00:00:59 Et puis, attention, les pédiatres tirent la sonnette d'alarme sur les intoxications
00:01:03 au cannabis chez les enfants de moins de 3 ans.
00:01:06 C'est un véritable problème dont il faut parler.
00:01:09 Nous serons avec Hervé Haas, chef du service pédiatrie à l'hôpital Grasse de Monaco.
00:01:14 Voilà pour votre programme.
00:01:16 Merci de nous accueillir durant ces deux heures.
00:01:18 Tout de suite, place à l'info.
00:01:19 L'info de ce soir, c'est Adrien Spiteri.
00:01:20 Bonsoir Adrien.
00:01:21 Bonsoir Thierry, bonsoir à tous.
00:01:24 La France, vous le disiez, est touchée par une vague de chaleur sans précédent cet été.
00:01:28 Aujourd'hui, 50 départements ont été placés en vigilance orange par Météo France.
00:01:32 Quatre d'entre eux vont passer en vigilance rouge.
00:01:35 Il s'agit du Rhône, de la Drôme, de l'Ardèche et de la Haute-Loire.
00:01:39 Le pic de chaleur est attendu demain.
00:01:42 Christophe Béchut, le ministre de la Transition écologique, s'est exprimé sur le sujet.
00:01:47 On l'écoute.
00:01:48 Une cinquantaine de départements aujourd'hui qui sont dans des niveaux de vigilance canicule.
00:01:52 Nous allons basculer pour quatre d'entre eux en niveau rouge avant la fin de cette
00:01:59 journée compte tenu à la fois de la persistance de ces vagues de chaleur et puis des températures
00:02:03 et des records de température que nous allons atteindre.
00:02:06 La CRS 8 a été déployée en fin de semaine dernière à Marseille dans la cité phocéenne.
00:02:12 Les assassinats liés au trafic de drogue se multiplient.
00:02:15 Mais la vie est loin d'être la seule concernée par le féo.
00:02:18 Et bien souvent, la CRS 8 est déployée sur place.
00:02:21 Mais cette unité d'élite est-elle vraiment efficace sur le long terme ?
00:02:24 Dounia Tenguor.
00:02:25 Plusieurs quartiers de Lyon, Nantes, Mayotte ou encore plus récemment Marseille ont connu
00:02:31 le déploiement de la CRS 8.
00:02:33 Certains spécialistes de la sécurité dressent déjà un bilan positif des interventions
00:02:38 de l'unité.
00:02:39 Elle s'est avérée efficace sur Mayotte, elle s'est avérée efficace lors des émeutes
00:02:45 parce qu'elle est bien reçue au niveau des habitants qui sont sécurisés par ce quadrillage
00:02:50 et ce dispositif projeté très rapidement et elle est très réellement un obstacle
00:02:58 à la délinquance locale.
00:02:59 Pour les forces de l'ordre, le dispositif se révèle à la fois dissuasif mais aussi
00:03:04 très efficace.
00:03:05 Que ce soit Marseille ou ailleurs, moi j'ai eu des retours d'autres zones de France,
00:03:09 à chaque fois on a eu des résultats intéressants, rassurants aussi.
00:03:14 C'est arrivé qu'on redéploie une CRS 8 par anticipation et ça a évité des débordements
00:03:21 donc on a quand même un résultat intéressant.
00:03:23 Dans les situations d'urgence, la CRS 8 a donc présenté, selon les experts, des résultats
00:03:29 probants lors de ces interventions passées.
00:03:31 Une action ciblée qui s'inscrit néanmoins sur le court terme.
00:03:34 En France, les maires seront-ils bientôt revalorisés ? Dominique Faure, le ministre
00:03:39 des Collectivités territoriales y est favorable au vu de la complexité des fonctions.
00:03:44 L'augmentation pourrait concerner les maires des communes de 3500 à 100 000 habitants.
00:03:49 Les explications de Raphaël Lasré.
00:03:52 Face à une fonction de plus en plus complexe, le gouvernement réfléchit à mieux payer
00:03:57 les élus locaux, souvent en première ligne dans les crises du quotidien, comme la gestion
00:04:02 de la canicule, les tensions lors de la réforme des retraites et des journées interminables.
00:04:07 En fait, on n'est pas aux 35 heures, loin de là.
00:04:10 La journée, les rendez-vous, les soirées, les réunions, les week-ends où il faut aller
00:04:16 aux animations, rencontrer des gens, faire les mariages, tout ça.
00:04:20 Non, évidemment, on n'a pas une rémunération à la hauteur du temps de travail que l'on
00:04:25 fait en tant qu'un mandat de maire.
00:04:28 Tous les maires n'auraient pas le droit à cette revalorisation.
00:04:31 Les petites communes de moins de 3500 habitants n'ont qu'une petite indemnité.
00:04:36 Pour 1000 euros par mois, peu de gens feraient ce que l'on fait.
00:04:39 Moi, je n'oublie jamais que ça reste une indemnité.
00:04:42 Et puis ensuite, l'indemnité, on va la revaloriser, certes.
00:04:46 Est-ce que l'État donnera plus de moyens ? Parce que sinon, ça pèse sur les communes
00:04:50 également.
00:04:51 Le fait de devoir revaloriser les indemnités des élus, ça pèse sur les budgets communaux.
00:04:55 Et j'ai entendu il y a peu, certains maires qui pouvaient boucler leur budget, renonçaient
00:05:02 à leur indemnité.
00:05:03 Ce qui ne me paraît absolument pas normal.
00:05:05 Actuellement, l'indemnité des maires des communes de plus de 3500 habitants varie entre
00:05:11 2000 et 4400 euros brut par mois.
00:05:14 Et puis en cette période estivale, pas de répit pour les équipes de secours.
00:05:19 Ils interviennent 24 heures sur 24, parfois au péril de leur vie.
00:05:23 Nous avons suivi une équipe dans les hautes montagnes corses.
00:05:26 Le sujet est signé à Christina Luzzi.
00:05:28 Premier appel d'urgence de la journée.
00:05:32 A 700 mètres d'altitude, une randonneuse de 70 ans s'est égarée et elle n'a plus
00:05:37 d'eau.
00:05:38 Après quelques minutes d'échange, l'équipe décide de partir dans la montagne corse à
00:05:41 la recherche de la victime.
00:05:43 Avant chaque départ en intervention, on fait un briefing de façon à ce que tout le monde
00:05:46 soit au courant de toutes les natures de l'intervention.
00:05:50 Chacun peut apporter sa petite pierre à l'édifice.
00:05:53 Chaque professionnel charge alors son matériel dans la machine, en veillant à ne pas trop
00:05:57 l'alourdir.
00:05:58 Le poids c'est méga important parce que ça conditionne la stabilité de l'hélico et
00:06:02 la maniabilité pour les pilotes.
00:06:03 Des fois on s'allège, on choisit de ne pas prendre tel ou tel matériel pour que ce soit
00:06:08 plus léger.
00:06:09 A bord de l'hélicoptère de la sécurité civile Dragon 2B, les sapeurs-pompiers du
00:06:13 groupe Montagne, accompagnés d'une équipe d'urgentistes, tentent de localiser la victime.
00:06:17 Une fois sur place, un premier secouriste la rejoint par les airs afin de la mettre
00:06:21 hors de danger.
00:06:22 Plus de peur que de mal cette fois-ci, mais sans cette action complémentaire entre les
00:06:27 équipages de la sécurité civile et les hommes du GMSP.
00:06:30 Certaines activités de Montagne pourraient tourner au drame.
00:06:32 En Haute-Corse, les hommes du 6 2B effectuent en moyenne 200 opérations de secours sur
00:06:37 la saison estivale, 7 jours sur 7, 24h sur 24, parfois au péril de leur vie.
00:06:42 Voilà c'est la fin de ce journal, la suite de Punchline, c'est avec vous Thierry Cabane.
00:06:48 Merci mon cher Adrien, on vous retrouve dans une heure c'est bien ça ?
00:06:50 C'est si, c'est bien ça.
00:06:51 Le rendez-vous est pris, les Punchline été c'est parti, nous sommes ensemble durant
00:06:54 deux heures avec moi pour commenter cette actualité en ce lundi.
00:06:57 Naïma M.
00:06:58 Fadel, essayiste, soyez la bienvenue.
00:06:59 Je suis ravi de vous retrouver, une fidèle.
00:07:02 Benjamin Morel, lui aussi très fidèle, maître de conférences en droit public, soyez le
00:07:05 bienvenu.
00:07:06 Philippe Guibert, enseignant, ça va Philippe ?
00:07:09 Ça va Thierry, je laissais le bermuda juste à l'entrée et vous avez pris la serviette
00:07:14 de bien.
00:07:15 Écoutez, bonne reprise et c'est la rentrée pour un certain nombre de collaborateurs de
00:07:18 CNews.
00:07:19 Si vous le voulez bien, on va commencer par cette histoire de campements de migrants installés
00:07:24 devant la mairie de Paris.
00:07:25 La situation dure depuis trois semaines maintenant.
00:07:28 Cela provoque évidemment désordre, nuisance dans ce quartier très fréquenté, vous le
00:07:33 savez, par les touristes.
00:07:34 Ça semble gêner personne, a priori, du côté de la mairie de Paris, mais on va en parler.
00:07:38 Mais regardez d'abord ce reportage de Célia Barraud, Charles Poussot et Laurence Elarie.
00:07:43 Ils viennent pour la plupart d'Afrique et c'est sur le parvis de l'hôtel de ville
00:07:47 de Paris qu'ils ont décidé de s'installer.
00:07:49 Ces migrants sont en attente d'un hébergement d'urgence, mais ce campement de fortune,
00:07:54 aux abords des monuments et du métro, ternit l'image de la capitale auprès des touristes
00:07:59 qui se sentent en insécurité.
00:08:00 Pour les touristes, c'est très important de se sentir en sécurité et bien sûr quand
00:08:05 il y a des sans-abri, on se sent moins en sécurité.
00:08:07 Peut-être qu'il faudrait plus de policiers pour que l'on puisse se sentir en sécurité.
00:08:14 Je ne savais pas qu'il y avait autant de monde, autant d'SDF à Paris spécialement.
00:08:19 Du côté des Parisiens, ils s'inquiètent des nuisances engendrées par cet afflux de
00:08:23 migrants, encore plus à l'approche des Jeux Olympiques.
00:08:26 Ce sont des sujets que connaissent toutes les grandes villes aujourd'hui.
00:08:30 Le cadre Paris n'est pas isolé non plus et je pense que ce sont des questions qu'il
00:08:34 faut se poser, pas seulement dans le cadre de l'accueil d'événements, mais dans la
00:08:37 vie de Paris tous les jours.
00:08:38 Ce n'est pas la première fois que des migrants occupent ce parvis.
00:08:41 Il s'était même introduit dans la mairie en octobre 2022.
00:08:45 - Philippe Guibert, Benjamin Maur, aucun inconvénient que j'interroge en premier lieu ?
00:08:49 - Aucun.
00:08:50 - Naïmem Fadel sur cette situation.
00:08:51 - Côté des avantages de la rumeur.
00:08:52 - J'en attendais pas moins de vous.
00:08:53 - Merci messieurs, c'est très bien vu.
00:08:54 - Naïmem Fadel, réaction, ça fait trois semaines que ce camp est installé, ça ne
00:08:59 semble pas beaucoup émouvoir les gens de la mairie de Paris.
00:09:02 Je dis ça, je dis rien.
00:09:03 - Alors déjà la première des choses, je pense que c'est organisé par l'association
00:09:07 Utopia 56 qui avait déjà organisé ce type de campement.
00:09:12 Ce n'est pas tellement à la mairie de Paris normalement d'héberger, c'est l'État,
00:09:17 c'est une mission de l'État.
00:09:21 Et j'entendais ce matin, je crois, des personnes dire « mais pourquoi elles viennent ces personnes
00:09:30 ? ». Mais ces personnes viennent parce que de toute façon elles sont autorisées à
00:09:34 entrer et à s'installer dans notre pays. Et pourquoi elles ne viendraient pas en réalité.
00:09:39 C'est-à-dire qu'on a une ambiguïté dans notre pays, une espèce d'hypocrisie.
00:09:45 On fait les vierges et farouchés en se disant « mais on n'a pas la capacité d'accueil,
00:09:52 ces personnes-là viennent etc. ». Mais ces personnes-là viennent parce que notre système
00:09:58 fait qu'elles peuvent entrer et s'installer.
00:10:01 Je rappelle quand même qu'il y a l'Union européenne, il y a eu une injonction pour
00:10:05 que toute personne qui immigre vienne, s'installe, rentre et s'installe.
00:10:09 Et ce n'est pas illégal.
00:10:11 Donc elles ne sont pas illégalement en France.
00:10:14 Et la deuxième chose que je voudrais, à partir du moment où ces personnes-là rentrent
00:10:18 et s'installent, elles ont le droit effectivement à tous les droits.
00:10:21 Il y a une injonction à ce qu'elles ont le droit à l'hébergement et à tout ce
00:10:26 qui va avec l'eau.
00:10:27 C'est ça le problème qui se pose.
00:10:29 Et effectivement de voir que ces personnes-là sont dans cette situation, je dirais, extrêmement
00:10:35 d'indignité avec leurs enfants, vous avez vu les conditions dans lesquelles elles se
00:10:38 trouvent, c'est aussi les problèmes sanitaires je pense que ça pose aussi.
00:10:44 Donc moi vraiment c'est ce qui me pose vraiment problème, c'est qu'on n'arrête pas de
00:10:50 parler de ces sujets, mais qu'en fait on ne voit pas d'où vient le problème.
00:10:54 Et qu'aujourd'hui il faut absolument qu'on se dise qu'il est absolument impossible
00:11:01 aujourd'hui d'accueillir ces personnes-là dignement.
00:11:03 Et c'est ça qu'il faut se dire.
00:11:04 Aujourd'hui on a réquisitionné des gymnases, on a réquisitionné des hôtels qu'on paye,
00:11:11 on ne peut plus.
00:11:12 Donc il y a aussi une pression sur l'hébergement telle qu'effectivement on ne peut avoir
00:11:17 que ces images qui n'honorent pas la France.
00:11:20 Et d'autant que ce n'est pas la première fois que des migrants campent devant la mairie
00:11:23 de Paris, Benjamin Morel, mais on comprend aussi l'exaspération des gens de ce quartier
00:11:27 parce que ça fait trois semaines que ça dure et il ne se passe pas grand-chose et in fine.
00:11:31 Bien sûr, mais je suis absolument d'accord avec Naïma, c'est-à-dire qu'on peut s'attarder
00:11:34 sur le symptôme, on peut dire "ah il y a des migrants sans-abri devant la mairie de
00:11:37 Paris, c'est un problème".
00:11:38 S'ils ne sont pas là, ils vont être ailleurs, ils vont être dans un autre quartier.
00:11:41 Vous avez des gens sans-abri, vous n'allez pas les faire disparaître, entre guillemets.
00:11:45 Ils sont dans une situation individuelle et collective extrêmement complexe.
00:11:49 Gérer le symptôme, d'abord on le délègue à des associations parce que l'État n'assume
00:11:54 pas son rôle, c'est le premier problème.
00:11:55 Moi je veux bien qu'on tape sur les assos en disant "ils ont un objectif idéologique".
00:11:58 Oui, ils ont un objectif idéologique, le problème c'est que c'est eux qui s'en
00:12:01 occupent et que c'est pas normalement à ces associations, c'est au pouvoir public.
00:12:04 Donc on ne peut pas, entre guillemets, vouloir le beurre et l'argent du beurre.
00:12:07 Ensuite, en effet, il y a la question des frontières.
00:12:09 La seule frontière qu'on garde, c'est la frontière de l'Angleterre.
00:12:12 Avec le traité de Duque, on est en effet les meilleurs gardiens de la frontière britannique.
00:12:16 Les autres frontières, on en a délégué le gardiennage à l'Union européenne.
00:12:18 Frontex ne fait pas un, pas son travail et deux, en effet, vous évoquiez notamment la
00:12:23 circulaire VALS, vous avez quipusé un droit de l'Union européenne parce que la circulaire
00:12:27 VALS, c'est une application d'une directive européenne qui fait qu'on a des phénomènes
00:12:31 d'appel d'air.
00:12:32 Donc tant qu'on ne comprendra pas que le problème est structurel et qu'il est dans
00:12:36 notre rapport d'abord avec Bruxelles et ensuite avec les pays d'origine, tant qu'on s'attardera
00:12:40 sur les symptômes, vous savez, c'est comme la question de la drogue et des points de
00:12:44 démarrage, on démantèlera un camp de migrants qui arrivera à côté.
00:12:48 Je disais juste avant les grands rendez-vous, effectivement, et on voit la réaction de
00:12:54 ces touristes qu'on peut comprendre, évidemment.
00:12:56 Et on a évoqué aussi sur ce plateau la possibilité au moment des JO de transférer ces migrants
00:13:03 à Paris dans d'autres villes de France.
00:13:05 Et évidemment, vous avez raison Benjamin, ça ne changera pas le problème parce qu'évidemment,
00:13:08 ça crée un problème dans le lieu d'accueil.
00:13:10 Mais qu'est-ce qu'on fait ? Parce que j'ai l'impression qu'on fait les mêmes débats
00:13:13 sans arrêt et que rien ne bouge.
00:13:16 Oui, c'est bien ça la difficulté, parce qu'effectivement, tout a été dit par Neyma
00:13:20 et Benjamin.
00:13:21 Le problème est l'origine et le fait qu'ils arrivent et que j'ai lu, je ne sais plus
00:13:28 si c'est dans le Figaro ou dans le Monde, il y a pas mal de femmes et d'enfants parmi
00:13:31 ces centaines de personnes, que certains sont arrivés il n'y a pas très longtemps en
00:13:36 France, en passant par la Tunisie avec des bateaux.
00:13:41 Et donc, Mme Melloni en Italie, qui pourtant s'est fait élire sur un discours et un programme
00:13:47 anti-immigration, n'arrive pas à contenir le flou de réfugiés qui arrivent, qui passent
00:13:53 par l'Italie, ce qui souvent n'y reste pas, mais qui quand même passent par l'Italie
00:13:57 et finissent quand même en partie par y rester.
00:13:59 Et donc, on est face à un problème.
00:14:02 Alors Benjamin évoquait le problème des frontières, mais je voudrais aller en amont
00:14:07 du problème des frontières, qui est celui de la migration tout simplement.
00:14:10 Nous sommes face à des pays, c'est le cas de la Tunisie aujourd'hui, qui est dans
00:14:14 une situation économique catastrophique, avec un pouvoir qui joue de la xénophobie
00:14:20 à l'égard des Africains subsahariens.
00:14:22 Quand je dis xénophobie, c'est pour ne pas dire racisme, et le mot serait peut-être
00:14:26 plus approprié.
00:14:27 Et donc, on est face à des populations qui fuient leur pays parce que famine, parce que
00:14:35 guerre civile, parce que l'État totalement évanescent.
00:14:39 Et donc, on a des populations qui dépensent beaucoup d'argent pour eux, compte tenu
00:14:45 de leurs moyens, et qui prennent des risques parfois insensés pour quitter leur propre
00:14:50 pays.
00:14:51 L'origine du problème, elle vient de là quand même.
00:14:52 C'est-à-dire que, bien entendu qu'il y a la question de frontex, tu as raison de
00:14:57 la poser, mais enfin, à un moment donné, il faudra qu'on trouve des solutions avec
00:15:02 les pays d'origine, parce que sinon, le flot ne sera pas arrêtable.
00:15:07 Et nos capacités d'intégration et d'accueil ne sont évidemment pas à la mesure de cet
00:15:13 afflux.
00:15:14 On en a parlé sur ce plateau, vous parliez de Giorgia Miloni.
00:15:16 Elle a réuni il y a quelques semaines un certain nombre de pays européens, mais la
00:15:21 France n'était pas là.
00:15:22 Oui, si je peux me permettre.
00:15:23 Il y a un conflit entre l'exécutif français, l'exécutif italien.
00:15:28 On a l'impression que c'est Giorgia Miloni qui a pris un peu le lead sur le dossier.
00:15:31 Elle ne pourra pas faire grand-chose sans la France et l'Espagne.
00:15:36 L'Espagne n'était pas non plus invitée.
00:15:37 L'Espagne n'était pas là, c'est ce que je disais.
00:15:38 Donc elle a fait de l'agitation et de la communication avec de la politique à usage
00:15:41 interne, mais je ne suis pas sûr que c'est en n'invitant pas la France et l'Espagne
00:15:46 qu'elle va trouver une solution européenne au problème.
00:15:48 Elle a raison d'essayer de trouver une solution européenne collective, parce que ce n'est
00:15:52 pas l'Italie non plus toute seule qui pourra s'en sortir, puisque c'est un problème
00:15:56 auquel est confrontée toute l'Europe et en particulier les pays méditerranéens.
00:16:00 Mais en fait, on ne peut rien faire sans supprimer cette directive européenne.
00:16:05 On ne peut pas, parce qu'encore une fois, c'est pour ça que…
00:16:07 Je crois qu'ils viendront quand même.
00:16:09 Non, mais j'assiste à ça, parce qu'à partir du moment où vous avez une directive
00:16:12 qui dit que vous pouvez vous entrer et vous installer et que vous n'êtes pas dans une
00:16:16 situation illégale, comment voulez-vous que les gens ne viennent pas ? C'est ça qu'il
00:16:20 faut se dire.
00:16:21 Et quand en plus, dans le cadre du droit d'asile, toutes les personnes déboutées, c'est
00:16:26 plus de 80 % de personnes qui se sont déboutées, mais qui ne repartent pas, et certaines sont
00:16:30 hébergées et elles restent dans l'hébergement.
00:16:32 Le problème, il est là.
00:16:34 Donc à un moment, il faut peut-être aussi revoir… il y avait eu aussi, Benjamin, je
00:16:39 parle sous ton contrôle, mais le délit de clandestinité qui a aussi été supprimé
00:16:44 par la France.
00:16:45 Et je crois que c'était en même temps que…
00:16:46 Justement la directive.
00:16:47 Oui, c'était une application d'une directive européenne aussi, que François Hollande
00:16:51 a accepté de transcrire.
00:16:53 Exactement.
00:16:54 Mais à partir de ce moment-là, vous imaginez ? C'est pour ça qu'aujourd'hui, on ne
00:16:59 peut aborder cette question d'immigration que si à un moment, on externalise pour que
00:17:05 les gens fassent la demande dans un pays dans leur pays ou dans un pays par lequel ils peuvent
00:17:11 passer dans une ambassade française.
00:17:13 Et seulement si on dit clairement, si vous venez en France d'une manière illégale,
00:17:20 vous ne serez jamais régularisé.
00:17:22 On ne peut pas faire autrement parce qu'en plus, ce qui moi me gêne vraiment quand je
00:17:25 vois cette détresse humaine, c'est qu'on leurre les gens.
00:17:28 On n'est pas en capacité, encore une fois, de les accueillir dignement.
00:17:33 Deux mots pour le sujet, Benjamin.
00:17:35 Souvenez-vous, la réflexion de Gérald Darmanin il y a quelques mois qui disait "regardez
00:17:39 Mélanie, elle ne peut rien faire".
00:17:40 En faisant ça d'ailleurs, c'était une propre autocritique parce que si Mélanie
00:17:43 ne peut rien faire à droit européen constant, lui non plus ne peut rien faire.
00:17:46 Et donc si jamais on ne lève pas ce carcan du droit européen, en fait on envoie des
00:17:51 coups d'épée dans l'eau.
00:17:52 Et là, il y a un pays qui l'a fait, c'est notamment le Danemark.
00:17:54 Il l'a fait en amont à travers un système d'octahute.
00:17:56 Tant qu'on ne fait pas sauter ce tabou, on se paye de mots.
00:17:58 Allez, on change de sujet si vous le voulez bien.
00:18:01 Je crois qu'on vient donc sur ces tags retrouvés sur la devanture de ce restaurant
00:18:05 cachère à Levallois-Pérez.
00:18:06 Je le disais, ces tags ont été nettoyés ce matin par la mairie de Paris alors que
00:18:10 le propriétaire de restaurant souhaitait que ces tags demeurent.
00:18:13 La garde à vue de l'homme interpellé à elle était levée faute d'éléments
00:18:16 suffisants.
00:18:17 Et ce matin, le propriétaire a communiqué de ce restaurant.
00:18:21 Et en gros, il dit que ces tags ont le goût amer de la haine.
00:18:25 On voit le rappel des faits avec Laurence Ellarié et Célia Barotte et on en parle
00:18:28 juste après.
00:18:29 Juifs, voleurs, des inscriptions que l'on pourrait croire d'une autre époque.
00:18:35 Absents lors de la réalisation de cet acte antisémite, les patrons de cette enseigne
00:18:39 de restauration cachère ont souhaité réagir dans un communiqué.
00:18:43 Malgré cette attaque ignominieuse, nous mettrons tout notre coeur et notre énergie pour faire
00:18:48 en sorte que notre restaurant continue d'être un lieu chaleureux, convivial et ouvert à
00:18:53 tous, dans la joie et la bienveillance qui nous caractérisent.
00:18:56 Dans cette commune des Hauts-de-Seine habituellement paisible, les habitants sont indignés.
00:19:01 C'est honteux.
00:19:02 On croirait le retour à une époque en Allemagne dans les années 30.
00:19:10 On est en 2023 aujourd'hui, ça arrive encore, donc je suis juste dégoûtée.
00:19:16 Un acte malveillant condamné également au sein de la classe politique sur les réseaux
00:19:20 sociaux.
00:19:21 Un suspect a été placé en garde à vue samedi.
00:19:23 A ce jour, la garde à vue a été levée.
00:19:25 Faute d'éléments suffisants permettant de l'incriminer.
00:19:28 Mais les investigations se poursuivent.
00:19:30 Donc on n'a pas beaucoup d'éléments Philippe Guybert, puisque personne n'a été libérée.
00:19:37 Évidemment, c'est ignominieux, c'est une image qu'on n'imaginait pas avoir en France
00:19:44 dans les années 2020.
00:19:45 En même temps, on a très peu d'éléments d'information.
00:19:49 À ma connaissance, il n'y a pas d'autres faits de même nature à Levallois.
00:19:53 Est-ce qu'il y en a dans des communes avoisinantes ? Est-ce qu'il y en a sur d'autres restaurants
00:19:58 cachers ? Je ne sais pas.
00:19:59 Mais j'ai pas eu l'impression.
00:20:00 On n'a pas eu ces informations.
00:20:02 Donc ça ressemble à un acte isolé.
00:20:04 Évidemment, c'est répugnant, c'est inadmissible.
00:20:09 Mais pour l'instant, je me garderai d'en tirer des conclusions pour la société française.
00:20:13 Parce qu'on n'en sait pas assez sur cet acte qui est, j'allais dire heureusement,
00:20:19 un acte qui paraît très isolé.
00:20:21 Mais évidemment, ça demande la plus grande vigilance et évidemment, ça demande une
00:20:28 enquête approfondie pour qu'on comprenne d'où ça vient, qui a voulu faire ça.
00:20:33 La personne qui était mise en garde à vue a été relâchée faute d'éléments suffisamment
00:20:38 probants.
00:20:39 Évidemment, ce genre d'enquête est toujours difficile à réaliser.
00:20:43 Mais j'aurai une certaine prudence, non pas pour amoindrir la gravité des faits, mais
00:20:48 pour en tirer des conclusions plus larges.
00:20:50 Benjamin, je l'évoquais, le propriétaire de ce restaurant qui s'est exprimé via un
00:20:55 communiqué, je rappelle les termes, le goût amer de la haine, voulait que ces tactes demeurent.
00:21:00 Vous en pensez quoi ? Ils ont été nettoyés par la mairie très rapidement.
00:21:05 Il faut que ça se voit, que les gens ne restent pas inaperçus.
00:21:08 Oui, parce que, encore une fois, je l'ai déjà évoqué sur votre plateau, puis c'est
00:21:13 ce que disait également la personne que vous avez interviewée, ces images en rappellent
00:21:16 quand même d'autres.
00:21:17 Vous prenez des photos de la nuit de cristal, le grand pogrom nazi en 1934, vous avez les
00:21:23 mêmes devantures de magasins.
00:21:24 Alors les mots sont écrits en allemand, mais c'est les mêmes mots.
00:21:27 Et donc, je crois que là, il ne faut clairement pas banaliser.
00:21:30 Oui, en effet, c'est peut-être un fait, mais malgré tout, aujourd'hui, il y a un
00:21:35 fond antisémite aujourd'hui qui est de plus en plus clairement exprimé, de plus en plus
00:21:40 clairement visible.
00:21:41 Et justement, montrer que ce fond antisémite aujourd'hui s'exprime au grand jour, c'est
00:21:47 également en prendre la hauteur.
00:21:48 Il ne faut pas le relativiser.
00:21:49 Oui, il n'y a qu'un magasin, mais c'est réellement le magasin de trop.
00:21:53 Parce qu'il n'y a pas de bon antisémitisme et il n'y a pas un nouvel antisémitisme
00:21:56 qui serait plus soft que le précédent.
00:21:58 Et en effet, c'est idiot.
00:22:00 Souvent, on relativise en disant, vous savez, c'est quand même bébête, c'est quand
00:22:03 même très idiot.
00:22:04 Vous savez, les SA qui faisaient ça en 1934, ce n'étaient pas des grands intellectuels.
00:22:09 C'était des imbéciles, mais des imbéciles qui ont fait des horreurs.
00:22:12 Donc, il ne faut pas relativiser.
00:22:13 Là, on a à faire quelque chose qui, à mon avis, est quand même révélateur d'un
00:22:17 climat.
00:22:18 Et cet antisémitisme-là, il faut le combattre avec la dernière des forces.
00:22:21 Je vous donne la parole tout de suite, Naïm Ibn Fadda.
00:22:23 Je voudrais vous faire écouter la réaction de Sarah Wackli, qui était mon invitée
00:22:28 dans l'heure des pros, qui est vice-présidente de l'Union des étudiants juifs de France.
00:22:32 Et pour elle, effectivement, il existe plusieurs formes d'antisémitisme.
00:22:35 Écoutez-la.
00:22:36 Il existe aujourd'hui plusieurs formes d'antisémitisme.
00:22:39 Elles se manifestent par des formes diverses et variées.
00:22:41 Pour autant, c'est un antisémitisme qui subit et qui éclate depuis déjà plus longtemps.
00:22:48 Dernièrement, on avait l'antisémitisme de Civitas, dont j'ai parlé il y a une
00:22:53 dizaine de jours également sur CNews.
00:22:55 C'est chaque fois différentes formes, mais ce sont des mots finalement qui amènent à
00:23:00 la haine.
00:23:01 Ça part de différents mouvements, de différents endroits, mais qui amènent toujours à la
00:23:06 même chose, l'insécurité, la peur et créent au quotidien ce sentiment pour les
00:23:12 juifs de ne pas en être en France, de ne pas être français, de devoir être exclus,
00:23:16 bien qu'ils soient tout aussi français.
00:23:18 Et je pense, j'en suis sûre d'ailleurs, puisque je le suis, tout aussi français
00:23:22 que les autres.
00:23:23 Naïm Ibn Fadda.
00:23:24 Écoutez, moi je pense qu'il ne faut pas effectivement banaliser, il ne faut pas relativiser.
00:23:29 C'est extrêmement grave parce que là, c'est sur une devanture de commerce, mais
00:23:33 c'est quelque chose qu'on connaît quand même au quotidien.
00:23:35 Vous n'avez plus d'enfants aujourd'hui juifs dans les écoles publiques.
00:23:41 D'ailleurs, c'est Jean-Pierre Aubin, qui était un ancien inspecteur de l'Éducation
00:23:47 nationale, qui a fait un rapport sur la question de ces enfants-là, qu'ils ne pouvaient
00:23:51 plus aller dans l'école publique, et le chef d'établissement lui disait, quand
00:23:56 il inspectait, écoutez, je dis aux parents, il vaut mieux les mettre dans les écoles
00:24:00 privées parce que nous ne pouvons pas les protéger.
00:24:03 C'est une réalité.
00:24:04 Il y a beaucoup de villes aussi où il n'y a plus de juifs aujourd'hui.
00:24:06 Justement, à Sarcelles, beaucoup sont partis à Levallois-Péret.
00:24:10 Il y a aussi tous ces cas d'enfants qui, avec leur kippa, sont obligés de cacher
00:24:16 leur kippa sur une casquette.
00:24:17 Il ne faut pas minimiser parce que ça veut dire que…
00:24:23 Et effectivement, je rejoins aussi ce qu'a dit Benjamin, il y a un climat nauséabond
00:24:27 aussi.
00:24:28 Regardez les réseaux sociaux, regardez quand vous tweetez contre l'antisémitisme, regarde
00:24:34 ce que vous prenez dans la gueule, excusez-moi le terme, j'en ai fait les frais.
00:24:37 C'est extrêmement grave.
00:24:39 Et pour moi, que ce soit le racisme ou l'antisémitisme, ça engage la société entière.
00:24:46 Et dans ce cas-là, il faut voir tout un travail d'action, de prévention auprès de nos
00:24:53 enfants, auprès des jeunes et aussi auprès des familles.
00:24:56 Et on a des structures pour ça.
00:25:00 On a effectivement l'école, les centres de loisirs, les centres socioculturels.
00:25:04 Il faut absolument que tous les pans de la société se saisissent de cette question
00:25:08 parce qu'il y va de la cohésion nationale, du vivre ensemble.
00:25:12 Vous voyez, c'est ça.
00:25:13 Et quand il y a eu ce qu'il y a eu par rapport à mon ami Rachel Khan, qui a eu quand même
00:25:18 un tweet antisémite à son encontre, on ne peut pas laisser passer, on ne peut pas le
00:25:24 minimiser.
00:25:25 Et je trouve que c'est grave aussi certains politiques qui relativisent, qui minimisent
00:25:29 et qui disent qu'il y a le bon antisémitisme, excusez-moi de le dire comme ça, et le faux,
00:25:36 le vrai et le faux.
00:25:37 C'est extrêmement grave.
00:25:38 Je vous propose d'écouter Bérangère Couillard, qui est la ministre déléguée chargée de
00:25:42 l'égalité des femmes hommes et de la lutte contre les discriminations, qui était l'invité
00:25:46 dès l'audit Uchard ce matin.
00:25:47 Écoutez-la.
00:25:48 C'est évidemment consternant.
00:25:51 C'est un antisémitisme qui est rampant et qui continue en tous les cas à être présent
00:25:57 dans notre pays et ailleurs aussi, pas qu'en France.
00:26:00 Mais je pense qu'il faut être extrêmement vigilant et surtout ne rien laisser passer
00:26:04 sur ces actes ou des propos aussi qui peuvent être tenus et qui sont assez réguliers malheureusement
00:26:10 sur la place publique ou même sur les réseaux sociaux.
00:26:13 Philippe Guibert, c'est tolérance zéro.
00:26:16 Oui, forcément.
00:26:17 Il n'y a pas de discussion et de débat là-dessus.
00:26:21 Mais je reviens parce que je ne voudrais pas donner l'impression que je minimise la gravité
00:26:28 de ces faits.
00:26:29 Mais je reste quand même prudent sur l'interprétation de cet acte innommable.
00:26:37 Je reste quand même prudent parce que l'antisémitisme en France et plus généralement le racisme,
00:26:46 il y a un vrai paradoxe.
00:26:48 Quand on prend un peu de recul, quand on regarde les grandes enquêtes qui sont réalisées
00:26:52 sur l'antisémitisme et le racisme en France, notamment par la CNCDH, la commission consulquée
00:26:59 de l'expertise des droits de l'homme, l'antisémitisme et le racisme au sens classique du terme sont
00:27:04 plutôt en recul dans la société française.
00:27:06 Et donc on a des minorités qui peuvent être très actives, qui peuvent être très localisées,
00:27:12 qui peuvent être très diverses aussi, qui commettent des actes antisémites ou racistes.
00:27:17 Mais je ne voudrais pas en… je trouve que le passage à la conclusion qu'on vivrait
00:27:23 dans une société qui est de plus en plus antisémite ou de plus en plus raciste me
00:27:29 paraît devoir être discuté au minimum.
00:27:32 C'est pour ça que je préfère être prudent.
00:27:34 Évidemment que c'est inacceptable, évidemment qu'il n'y a aucune tolérance à avoir.
00:27:39 Je rejoins Neyma sur le fait qu'il n'y a pas le bon et le mauvais antisémitisme
00:27:43 ou l'antisémitisme inconscient, comme on l'a même entendu, ce qui est une notion
00:27:48 quand même très nouvelle et très bizarre et très douteuse.
00:27:52 Je suis d'accord avec tout ça.
00:27:53 Je veux juste te mettre en perspective et qu'on aille au bout de l'enquête pour
00:27:58 qu'on comprenne un petit peu plus ce qui s'est passé.
00:28:00 Allons jusqu'au bout.
00:28:02 Les mots sont sans équivoque.
00:28:03 Ah oui, sans aucune équivoque.
00:28:06 C'est de l'antisémitisme dans toute sa violence traditionnelle, je dirais.
00:28:13 Il y a eu quand même des attentats aussi contre des juifs, c'est pas par hasard ?
00:28:17 Évidemment, il y a eu des juifs tués, non seulement dans des attentats, on pense à
00:28:22 Toulouse, on pense à l'Upper Kesher, mais aussi des personnes assassinées, des personnes
00:28:27 juives assassinées parce que juives.
00:28:28 On pense à Mireille Knoll ou d'autres personnes.
00:28:31 On va marquer une première pause dans ce punchline été.
00:28:35 On aurait pu en parler encore malheureusement en Orpalora, évidemment, sur nos plateaux.
00:28:41 On va marquer une pause et on va parler du convoi de l'eau.
00:28:45 Vous savez ce convoi qui devait être pacifique, calme, absolu, familial, en vélo.
00:28:51 On est loin de cette image et on vous raconte tout ça juste après.
00:28:55 Restez avec nous, on se retrouve dans quelques instants.
00:28:58 Merci de nous accueillir, c'est Punchline été jusqu'à 19h avec mes invités Naïmem
00:29:06 Fadel, Benjamin Morel, Philippe Guybert, notre ami Michel Chevalet, journaliste scientifique
00:29:11 bien connu qui nous a rejoint.
00:29:12 On va parler canicule, vous avez tout nous expliqué comme d'habitude.
00:29:14 Comment ça marche ?
00:29:15 Ça marche, évidemment.
00:29:16 Je ne voulais pas la faire, mais vous me tournez une perche, je l'ai saisie aisément.
00:29:20 On se connaît depuis tellement longtemps.
00:29:21 On va parler de cette fameuse marche.
00:29:25 Vous vous souvenez de cette marche qui devait être calme, familiale, avec des tracteurs,
00:29:32 des vélos.
00:29:33 Cette marche qui est partie des Deux-Sèvres.
00:29:35 C'était vendredi pour dénoncer effectivement ces bassines.
00:29:41 Regardez ces images.
00:29:43 Un golfe a été saccagé par des écologistes radicaux.
00:29:47 C'est bête parce qu'en fait, sur le golfe, il y a des caméras.
00:29:49 Donc certains des mouvements disent "ce n'est pas nous", sauf qu'il y a des caméras.
00:29:54 On a vu.
00:29:55 Et puis surtout, ils ont laissé un certain nombre de traces, quelques signatures aussi.
00:30:00 Une enquête évidemment est ouverte.
00:30:02 Rappel des faits avec Célia Judas.
00:30:03 Et puis, on en parle tous ensemble sur ce côté calme et paisible de cette marche.
00:30:08 Tu es le vivant.
00:30:10 Quel manque de savoir vivre.
00:30:12 En marge du convoi de l'eau, c'est par ces mots peints sur le green du golfe de Beaumont-Saint-Cyr
00:30:16 près de Poitiers qu'une quinzaine de participants cagoulés ont décidé de frapper.
00:30:20 On est vraiment très, très en colère.
00:30:22 On est même très atterré de cette situation-là.
00:30:26 Je ne comprends pas très bien la démarche de saccager le travail des jardiniers.
00:30:31 Et pour autant, surtout de s'attaquer à une filière qui travaille dans le bon sens
00:30:38 justement pour préserver l'eau.
00:30:40 Parce que nous, on utilise les eaux de ruissellement du coteau.
00:30:42 On n'utilise pas d'eau potable.
00:30:43 Donc c'est à mon avis une mauvaise analyse qui a fait qu'aujourd'hui, on ait été
00:30:50 victime d'actes de vandalisme.
00:30:52 Des actes de vandalisme sévèrement condamnés par Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture.
00:30:56 Voilà donc les moyens d'action pacifiques de ceux qui prétendent défendre une cause.
00:31:01 Dégrade, détruise, saccage le travail et l'outil de travail d'autrui.
00:31:06 Il n'y aura jamais de dialogue possible avec ceux qui entendent imposer leur loi par la
00:31:10 violence.
00:31:11 Jamais.
00:31:12 Le préfet de la Vienne a quant à lui dénoncé une dégradation intolérable.
00:31:15 Les dommages s'élèveraient à plusieurs dizaines de milliers d'euros.
00:31:19 Pour l'heure, une enquête a été ouverte et des contrôles ont été réalisés par
00:31:22 les gendarmes avant de laisser repartir le convoi.
00:31:25 Alors certains disent c'est pas nous.
00:31:27 C'est pas nous.
00:31:28 Pas vu, pas pris.
00:31:29 C'est jamais nous.
00:31:30 Mais là, bon, les images sont suffisamment parlantes.
00:31:34 Et puis, c'est ce que je disais, il y a des caméras, donc c'est ballot.
00:31:38 C'est ballot et tout ça n'est pas d'une efficacité.
00:31:42 Parce qu'il y a eu des critiques que t'es pas illégitime sur les terrains de golf puisque
00:31:47 ça demande beaucoup d'eau.
00:31:49 Et le directeur qu'on a entendu du golf a bien répondu parce que les golfs ont commencé
00:31:54 à bien avancer dans une transformation hors mode d'arrosage à juste titre.
00:32:00 Et c'était, ils devaient le faire.
00:32:01 Ils se devaient le faire.
00:32:02 Parce qu'on est dans une situation où on ne peut pas gaspiller l'eau potable comme
00:32:06 ça compte tenu du réchauffement climatique et de la sécheresse qu'elle peut entraîner
00:32:11 dans de nombreuses régions.
00:32:12 Donc c'est pour ça que c'est idiot en fait, cette dégradation.
00:32:16 On a vécu des choses beaucoup plus graves en termes de violence au cours du printemps
00:32:22 et autour de Seine-Solyne et d'autres endroits.
00:32:26 Mais c'est stupide.
00:32:28 C'est surtout stupide.
00:32:29 C'est-à-dire qu'en fait, la cause de l'eau et de la sécheresse est un vrai sujet.
00:32:33 Je pense qu'y compris sur ces projets de méga bassines qui ont été conçus il y
00:32:38 a 25-30 ans et qui puissent dans les nappes phréatiques pour garder l'eau pour l'été,
00:32:42 on peut se poser des questions sur ce qui était valable il y a 25-30 ans.
00:32:46 Est-ce que ça l'est toujours 25 ans plus tard ? On peut au moins poser la question.
00:32:49 En revanche, ce genre d'action est complètement idiote et contre-productive.
00:32:53 Benjamin Morel.
00:32:54 Je suis absolument d'accord.
00:32:55 Il y a des vraies questions sur les super bassines.
00:32:57 Je n'allongez pas les compétences techniques pour les franchir, mais il y a un débat.
00:33:01 Et ce débat, il méritera en effet d'avoir lieu dans des conditions sereines pour que
00:33:05 l'on sache si c'est un choix que l'on doit faire ou si au contraire, on doit choisir
00:33:08 des solutions alternatives.
00:33:10 Regardez ce qui se passe actuellement en Andalousie.
00:33:12 Grande région productrice de fruits qui a inondé l'ensemble de l'Europe par ses
00:33:17 fruits pendant des années, des décennies, qui est en train de se transformer en désert.
00:33:20 On voit actuellement qu'est-ce qui se passe quand vous gérez mal l'eau.
00:33:23 Donc, il y a un vrai sujet.
00:33:25 Ce sujet, on doit se le poser.
00:33:26 Le réchauffement climatique, on ne peut pas lutter contre avec notre bouclier en disant
00:33:29 ça n'arrivera pas.
00:33:30 Non, même si on faisait tous les efforts possibles, il aura lieu dans des proportions
00:33:34 plus ou moins variables selon les efforts qu'on fera.
00:33:35 Mais il y aura un réchauffement climatique et notre modèle agricole va devoir s'adapter
00:33:40 et notamment dans la gestion que ce modèle opère en matière de ressources d'eau.
00:33:45 Donc, il faut qu'on ait ce débat.
00:33:46 Ça, ça nous empêche de l'avoir parce que tout d'un coup, vous avez des gens qui
00:33:49 dégradent et donc qu'il faut condamner et donc on ne peut pas avoir le débat et
00:33:53 des gens qui vont considérer qu'il faut avoir le débat, mais qui vont être ramenés
00:33:57 à ceux qui dégradent.
00:33:58 Donc, si jamais on rentre dans ce type de logique, ces gens-là qui dégradent aujourd'hui
00:34:03 seront les principaux coupables du fait qu'on prenne du retard et que peut-être demain,
00:34:08 en effet, on ne soit pas à jour en matière de bataille contre le réchauffement climatique
00:34:13 et pour l'adaptation de notre agriculture.
00:34:15 Alors, dans tout ça, il y a évidemment le mouvement dont on a beaucoup parlé sous
00:34:19 le nom des soulevements de la Terre, qui avait une épée de Damoclès au-dessus de la tête.
00:34:22 Le Conseil d'État a décidé de prendre une décision un petit peu plus tard, mais
00:34:25 il était quand même conditionné aux actions, aux types de manifestations.
00:34:30 Là, sincèrement, ça ne pète pas en la faveur des soulevements de la Terre.
00:34:33 Oui, non, c'est-à-dire que là, il faudrait arriver à prouver que les soulevements de
00:34:36 la Terre...
00:34:37 Sans dire que, évidemment, ils sont responsables.
00:34:38 Oui, mais encore une fois, vous ne pouvez pas prendre des actions et les imputer parce
00:34:44 que c'est le même combat à une association qui, a priori, n'en est pas directement ni
00:34:50 le coupable, ni même ne les a incités.
00:34:52 Il y a quelques petites inscriptions sur le...
00:34:53 Oui, il y a sans doute des inscriptions, mais encore faut-il arriver à montrer que ce sont
00:34:56 les soulevements de la Terre qui ont lancé le truc, qui par ailleurs n'est pas une association,
00:34:59 mais un groupement.
00:35:00 Vous comprenez bien que d'un point de vue juridique, c'est beaucoup plus compliqué.
00:35:03 Et donc, on a eu un jugement en référé.
00:35:05 En effet, le groupement n'est pas dissous.
00:35:08 Il y aura un jugement au fond si jamais on montre qu'il y a une vraie incitation, etc.,
00:35:12 et qu'elle est disproportionnée par rapport à les objectifs.
00:35:15 Il pourrait encore y avoir des solutions, mais là, a priori, ce n'est pas signé
00:35:19 le soulèvement de la Terre.
00:35:20 C'est juste si pour l'instant...
00:35:21 Je ne veux pas le faire, Benjamin, parce qu'il y a le logo qui apparaît sur la dégradation.
00:35:25 Oui, le logo, mais...
00:35:26 Moi, je préfère un logo dans un champ.
00:35:29 Non, mais tu veux...
00:35:30 Bien sûr, bien sûr.
00:35:31 On va dire qu'il faudra vraiment approuver.
00:35:32 Nous devions en parler quand même.
00:35:33 Mais en tout cas, le soulèvement de la Terre, il est co-organisateur.
00:35:37 Je voudrais juste rappeler qu'il y a eu ce convoi Jean-Souris qui a été lancé.
00:35:44 C'était les bon enfants, au familial, les tracteurs décorés, etc.
00:35:48 Et on nous dit pacifiste et on se dit "ouah, super, on a même envie d'y aller pour voir
00:35:53 comment ça se passe", etc.
00:35:54 Vous êtes en verre aujourd'hui.
00:35:55 C'est pour ça que vous êtes en verre aujourd'hui.
00:35:56 Vous saviez, vous aviez mis en fonction des thématiques à aborder.
00:36:00 Je vous en remercie, c'est formidable Naïma.
00:36:02 J'aime ce tact.
00:36:03 Je suis investie.
00:36:04 Et en fait, on a eu vraiment le lendemain la déclaration d'une des militantes qui
00:36:09 a dit "nous allons aller au rapport de force".
00:36:12 Déjà, elle a montré la couleur.
00:36:14 Moi, ce que je voudrais juste dire, c'est que le climat, l'écologie, c'est quelque
00:36:18 chose d'extrêmement important et qu'aujourd'hui, on ne peut plus la laisser, c'est une question
00:36:23 d'air, là, on ne peut plus la laisser à ces militants radicaux.
00:36:27 On ne peut plus la laisser à des gens qui dégradent, qui veulent absolument tout détruire,
00:36:32 etc.
00:36:33 Je suis d'accord avec vous.
00:36:35 Le lot, c'est un bien commun important.
00:36:37 C'est notre bien commun à tous et c'est le bien aussi commun de nos paysans.
00:36:42 Et la paysannerie, il faut aussi qu'elle soit au centre de toutes ces questions.
00:36:47 Donc, un débat ne peut pas se faire sans eux, d'autant plus qu'ils sont de plus
00:36:51 en plus dans une démarche vertueuse.
00:36:53 Et c'est vrai qu'on les a invités plusieurs fois, même sur votre plateau Thierry, où
00:36:58 ils disaient tout ce qu'ils faisaient.
00:37:00 Ils disaient qu'ils étaient aussi croulés sous les normes européennes qui changeaient
00:37:05 sans cesse et même au niveau de la France, on n'arrête pas de changer.
00:37:08 Donc, cette question-là, encore une fois, elle est rudement importante.
00:37:12 Et moi, je vous dis franchement, par principe, je ne peux pas entendre le discours des Verts
00:37:17 aujourd'hui parce que pour moi, ils ne sont absolument pas crédibles.
00:37:21 Dès samedi, j'avais un agriculteur au courant de nos émissions qui ne croyait pas deux
00:37:26 secondes à ce que ce défilé se déroule dans le calme.
00:37:29 Il mettait quelques réserves et quelques craintes.
00:37:31 Preuve lui a donné raison.
00:37:33 Hier, j'avais Denis Mousseau, qui est président de la FNSF à Nouvelle-Équitaine, qui faisait
00:37:37 référence à une grande fête qui avait eu lieu, etc.
00:37:39 Et qui disait mais la terreur est chez nos agriculteurs.
00:37:43 Il y a des gendarmes dans chacune des exploitations qui longent le parcours tellement qu'ils
00:37:49 s'attendent à des actions.
00:37:51 Et c'est ça qui n'est pas normal.
00:37:52 Ils ne sont pas contre le débat, mais ils craignent effectivement qu'il y ait des dérapages.
00:37:56 Le calme a dit "oui, même pas 48 heures, Philippe Guybert".
00:38:00 Et ça pollue le débat.
00:38:02 Je crains que l'écologie, qui est une cause particulièrement actuelle, soit malade de
00:38:08 la radicalité.
00:38:09 C'est-à-dire que se sont investis dans cette préoccupation extrêmement légitime,
00:38:16 des gens qui considèrent qu'il faut passer par la désobéissance civile violente.
00:38:20 Parce que là aussi, on peut avoir un débat sur la désobéissance civile.
00:38:24 Quand elle est pacifique, elle peut s'entendre.
00:38:27 Même si les gens sont condamnés, ils sont pacifiques et il n'y a pas de violence à
00:38:31 l'égard des personnes ou des biens.
00:38:33 À la limite, les manifestants auraient tous campé sur le green du golfe qu'on voit en
00:38:38 ce moment à l'image.
00:38:39 C'est une autre façon de faire que de la pure dégradation des biens.
00:38:46 Donc, ils sont malades de la radicalité.
00:38:50 C'est-à-dire qu'ils considèrent que tout ce qui est fait n'est jamais suffisant,
00:38:55 que tout compromis entre des préoccupations économiques et sociales qui peuvent être
00:39:02 tout aussi légitimes et la préoccupation écologique ne sont pas acceptables.
00:39:06 Donc, il faut tout faire tout de suite.
00:39:09 Il n'y a rien à attendre des institutions.
00:39:12 Ils basculent dans une logique qui est celui de la violence et de la radicalité et d'une
00:39:19 désobéissance civile qui finit par provoquer ce qu'on a vu à Sainte-Soline avec un affrontement
00:39:24 avec les policiers qui était prévu, organisé par un certain nombre de militants qui venaient
00:39:29 d'autres pays d'Europe.
00:39:30 C'est un drame parce que, on en parlera tout à l'heure sur la canicule avec Michel,
00:39:36 il va falloir qu'on s'habitue.
00:39:38 Il y a la Méditerranée qui est une partie des îles méditerranéennes qui a brûlé cet
00:39:41 été.
00:39:42 Palerme a failli brûler.
00:39:43 Les îles grecques ont été en grande difficulté.
00:39:46 Là, nous vivons en France la première canicule de l'été ou en tout cas le coup de chaleur,
00:39:52 mais on en aura tous les étés de degrés ou d'intensité variable.
00:39:58 Donc, il va falloir qu'on vive avec ça.
00:39:59 Il faut qu'on s'adapte.
00:40:01 Il faut qu'on essaye de limiter ce réchauffement climatique.
00:40:04 Et tout ça, c'est un sujet absolument majeur pour nous, pour nos enfants.
00:40:08 Et donc, ça ne passe pas par le fait de dégrader des grilles.
00:40:13 Comment avoir un débat intéressant et serein sur ce sujet sans être piégé, comme le
00:40:19 disait Benjamin, par ces radicaux qui pourrissent le débat en réalité et qui le suppriment.
00:40:23 Mais en revanche, il faut avoir le débat.
00:40:25 Il faut avoir des débats sérieux sur la question.
00:40:27 Dernier mot sur le sujet, Benjamin, avant qu'on parle canicule avec notre ami Michel
00:40:31 Chevallet.
00:40:32 C'est toujours le sujet parce que je crois qu'on est à un moment de transition.
00:40:34 Pendant des années, ces activistes avaient un objectif, c'était mettre à l'agenda
00:40:38 une problématique qu'on ne voulait pas voir.
00:40:39 Et là, la radicalité, y compris dans les modes d'action, sans la justifier, mais
00:40:43 pouvait s'entendre.
00:40:44 Parce que si vous ne choquez pas, on ne parle pas de vous.
00:40:46 Si on ne parle pas de vous, on ne parle pas du problème.
00:40:48 Et donc, vous avez toute une culture écologique qui a grandi sur cette logique-là.
00:40:51 Le problème, c'est qu'on est passé à l'étape d'après.
00:40:53 Aujourd'hui, en effet, il va falloir adapter l'ensemble de nos politiques publiques,
00:40:57 l'ensemble de nos modes de vie au réchauffement climatique.
00:40:59 Et cette radicalité, elle devient non seulement nuisible, d'autant plus qu'elle s'accroît.
00:41:03 Parce qu'en effet, il y a une jeunesse de plus en plus radicalisée, tout bêtement
00:41:07 parce qu'elle a une angoisse de la disparition.
00:41:09 Et ça, on peut l'entendre.
00:41:10 Il faut y répondre par des politiques publiques.
00:41:12 Ensuite, on n'a pas de grands mouvements structurés.
00:41:15 Et ça aussi, c'est un problème.
00:41:16 Parce qu'on a une mouvance extrêmement floue qui est en fait infiltrée par des groupuscules
00:41:21 eux très organisées et qui parfois s'en fichent de l'écologie.
00:41:24 Mais ils trouvent ça, trouvent qu'il y a là un véhicule.
00:41:26 Je pense notamment aux anarchistes, aux Black Blocs.
00:41:28 Et donc, on a aujourd'hui un vrai, vrai problème.
00:41:30 Si on ne prend pas au sérieux l'écologie, on la laissera à ces gens-là.
00:41:33 Et c'est vrai des soulèvements de la Terre, parce que tous ne sont pas, non, au sein
00:41:36 des soulèvements de la Terre.
00:41:37 Mais regardez ce qu'ils ont fait.
00:41:39 En fait, il y a une dégradation et nous, Mediapart, on est dans notre rôle d'en parler.
00:41:45 Et ça occulte le débat et de cette démarche qui, au départ, paraissait plutôt sympathique,
00:41:51 comme vous l'avez très justement souligné, Naïma, puisque vous étiez tenté d'y participer.
00:41:55 Mais il n'en meurt pas moins que nous en parlons depuis hier.
00:42:00 Et on ne parle pas des vrais problèmes, en l'occurrence, puisqu'on parle de ces dégradations.
00:42:04 La sécheresse, en France, c'est un vrai problème.
00:42:06 Et le propriétaire de ce golfe qui était l'invité, notre ami Robin Desarbre, ce matin,
00:42:09 disait que ça coûtait entre 10 000 et 30 000 euros.
00:42:11 Entre 10 000 et 30 000 euros, selon les premières estimations.
00:42:14 Alors qu'il disait qu'il n'arrosait que 1 à 2 % des surfaces de ce grill.
00:42:20 Vous voulez dire quoi ?
00:42:22 Non, mais moi, je pense vraiment que cette question, encore une fois, de l'eau et notamment
00:42:30 des bassines, parce que j'entends tout et son contraire.
00:42:34 Moi-même, j'ai besoin de comprendre parce que je ne suis pas du tout bien au courant de ça.
00:42:39 Mais je pense que l'État doit se saisir de cette question-là pour un vrai débat avec
00:42:44 l'ensemble des acteurs et notamment, encore une fois, nos paysans.
00:42:49 Parce que vraiment, plus je les écoute, plus je trouve qu'ils sont extrêmement intéressants
00:42:53 dans ce qu'ils proposent comme solution, etc.
00:42:56 Regardez juste la Bétrave, Philippe.
00:43:00 La Bétrave, par exemple, moi je suis d'un département où effectivement, il y a des
00:43:04 champs de Bétrave.
00:43:05 On a décidé d'interdire le fameux pesticide et en fait, eux, ils avaient expliqué qu'ils
00:43:10 l'utilisaient quand la Bétrave n'avait plus la fleur qui risquait effectivement de
00:43:14 tuer des abeilles.
00:43:15 Eh bien, on n'a pas écouté l'injonction de l'Europe, encore une fois, et la France,
00:43:20 comme elle fait du zèle, eh bien, qu'est-ce qu'on a fait ?
00:43:23 On a donc arrêté des champs de culture de la Bétrave et du coup, on a fermé aussi
00:43:28 des usines de sucre et on importe de pays qui sont loin d'être vertueux.
00:43:33 On marche sur la tête.
00:43:34 - Allez, deux secondes parce que Michel nous attend.
00:43:37 - Il y a comme une sorte de symétrie entre ces actions radicales dont on a dit, je pense
00:43:44 que les effets contre-productifs complets et en même temps un parti qui a opinion sur
00:43:49 rue qui s'appelle Europe Ecologie Les Verts, dont toute leur entrée est phagocytée par
00:43:54 l'avenue, enfin, ils l'ont invitée, c'est de leur faute, par l'avenue de Mediterranée.
00:43:58 Donc, on dit, le rapport avec l'écologie et avec les sujets dont on parle ne me paraît
00:44:02 pas tout à fait évident.
00:44:03 Donc, à chaque fois, on part soit sur du sociétal qui n'a pas grand-chose à voir
00:44:07 avec l'écologie, soit sur des radicaux qui pourrissent le débat.
00:44:11 - Voilà.
00:44:12 Allez, notre ami Michel Chevalet, et là, on va parler de la canicule.
00:44:15 - Je vais le faire avec lui.
00:44:16 - Oui, mais si, si.
00:44:17 - Cher Michel, vous avez la parole sur votre thème.
00:44:19 - La vigilance rouge, mes amis, a été déclenchée dans quatre départements du centre-est cet
00:44:25 après-midi, c'est Christophe Béchut, le ministre de la Transition écologique, qui
00:44:29 l'a annoncé.
00:44:30 C'est le signe d'un épisode caniculaire intense et durable qui touche 46 départements, toujours
00:44:35 en vigilance orange.
00:44:36 On voit le reportage de Sommail Yalalou et puis vous allez tout nous expliquer.
00:44:39 Comment ça marche, Michel Chevalet ? Et combien de temps ça va durer, cet épisode ?
00:44:42 D'abord, Sommail Yalalou.
00:44:45 Le centre-ville de Toulouse, habituellement animé, est quasi désertique en termes de
00:44:50 fréquentation, mais aussi de température, avec un thermomètre qui frôle les 40 degrés.
00:44:55 Touristes, commerçants et locaux rythment leur journée au gré de la chaleur.
00:44:59 - On essaye de visiter le matin déjà, et oui, on reste à Londres dans les rues, et
00:45:04 puis cet après-midi, nous, on rentre se protéger un petit peu pour éviter les chaleurs entre
00:45:08 14h et 17h.
00:45:09 - Comme les anciens, on ferme les volets dans la journée et on aère le soir, la nuit.
00:45:14 - Alors, priorité au direct, mes chers amis, puisque Aurélien Rousseau, ministre de la
00:45:19 Santé et de la Prévention, est en train de faire un point sur la canicule, justement.
00:45:23 - Je pense en particulier au ministère des Solidarités et au ministère des Transports,
00:45:29 puisque, comme vous le savez, 4 départements basculent en vigilance rouge.
00:45:35 Qu'est-ce que ça signifie, cette bascule en vigilance rouge ? C'est le fruit d'un
00:45:41 travail entre Météo France et Santé Publique France, qui croise les données météo et
00:45:46 les risques pour la santé.
00:45:49 Donc, le changement le plus important, c'est qu'en vigilance rouge, tout le monde est concerné.
00:45:54 Ce ne sont pas simplement les personnes fragiles, les personnes âgées, les personnes isolées.
00:46:01 La population générale doit prendre en compte ce risque, qui est un risque qui ne va pas
00:46:08 se réaliser immédiatement, mais on est dans de très nombreux départements qui connaissent
00:46:14 la vigilance orange depuis plusieurs jours, depuis de nombreux jours.
00:46:18 On est à la fin de l'été, donc on a des éléments spécifiques cette année qui font
00:46:23 que les organismes des uns et des autres sont plus fatigués.
00:46:27 Mais je le dis aussi, on est préparé à ce type d'événement.
00:46:32 Les 4 départements en question, les préfets, ont activé les cellules de crise, vont le
00:46:38 faire dans les heures qui viennent, pour adapter et prendre les mesures nécessaires, qui sur
00:46:45 des manifestations sportives, qui sur des manifestations culturelles.
00:46:49 Mais tout ceci n'empêche pas de vivre.
00:46:54 Le message global, c'est qu'on renforce encore et encore la prévention et l'attention,
00:47:00 si je puis dire, les uns aux autres, évidemment à sa famille, à ses proches, à ses voisins.
00:47:05 Et c'est ce que montre notamment le numéro vert qu'on a mis en place en tant que symptôme.
00:47:14 C'est souvent l'isolement des personnes qui posent des questions extrêmement simples,
00:47:20 mais auxquelles il faut bien répondre.
00:47:22 Donc je voudrais dire aussi qu'aujourd'hui, on est au milieu d'un épisode météorologique.
00:47:32 Sans doute que se décale encore un peu à la fin de la semaine la baisse des températures.
00:47:37 Mais on est en termes de santé publique au début d'un épisode.
00:47:42 On ne peut pas en temps réel dire qu'il y a un impact sur la santé.
00:47:46 On ne constate pas de passage extrêmement important aux urgences.
00:47:51 On ne le constate pas depuis plusieurs années quand il y a un épisode de canicule.
00:47:56 Mais on a repassé, j'ai eu l'occasion de le dire aux équipes à l'instant, à tous
00:48:01 les établissements de santé, à tous les EHPAD, sous l'autorité d'Aurore Berger,
00:48:08 le message d'être en vigilance maximale.
00:48:11 Et évidemment, quand on a un hôpital qui, à certains endroits, est en difficulté et
00:48:17 qu'on a la crainte qu'une vague de chaleur fasse qu'il y ait quelques passages de plus
00:48:23 aux urgences, on redouble de mobilisation pour aider cet hôpital à tenir ses lignes
00:48:29 de garde, à rester ouvert la nuit, à réguler par le 15, à pouvoir permettre aux Françaises
00:48:35 et aux Français d'avoir quelqu'un au bout du fil.
00:48:37 C'est d'abord un message de vigilance, un message de mobilisation collective, un message
00:48:44 de responsabilisation.
00:48:45 Mais on doit s'habituer à vivre avec ces chaleurs extrêmement fortes.
00:48:50 L'État, les collectivités territoriales, les associations, et j'ai demandé un effort
00:48:56 particulier de suivi et de contact avec des associations qui s'occupent des personnes
00:49:00 à la rue, sont mobilisées pour faire face.
00:49:04 Et je crois que nous saurons tenir, mais en effet, grande prudence.
00:49:10 Demain, quatre départements de plus.
00:49:13 Ça veut dire aussi pour les salariés, pour les employeurs, une grande vigilance.
00:49:18 Et on réévalue chaque jour la situation pour savoir si d'autres départements pourraient
00:49:24 basculer en vigilance orange et en vigilance rouge.
00:49:28 Ce n'est pas une vigilance, encore une fois, tout s'arrête.
00:49:31 C'est un message global de mobilisation de la nation pour prendre soin des plus fragiles
00:49:37 et pour faire attention à soi en général, quand on est notamment en vigilance rouge,
00:49:43 quel que soit son état de santé.
00:49:44 Merci beaucoup.
00:49:45 Monsieur le ministre, bonjour.
00:49:46 Très concrètement, avec des chiffres à la bique, est-ce qu'il y a justifié que dans
00:49:51 ces quatre départements, on passe en rouge ? C'est quoi les critères ? Est-ce que vous
00:49:55 avez des exemples dans ces départements en question ?
00:49:57 Oui, je peux vous donner un exemple.
00:49:59 Le Rhône, par exemple, on a des températures qui sont estimées par Météo France pour
00:50:04 demain qui sont des températures qui vont être extrêmement élevées, vers 42 ou même
00:50:10 peut-être 43 degrés.
00:50:11 Et simultanément, on a un département du Rhône qui est en vigilance orange depuis
00:50:16 plus de six jours.
00:50:17 Donc c'est le regroupement entre ces deux données, la durée de l'événement et sa
00:50:24 puissance et le pic de chaleur qui fait qu'on considère qu'à partir de ce moment-là,
00:50:29 on bascule dans une prise en compte des risques pour la santé de toute la population et pas
00:50:35 seulement des personnes fragiles.
00:50:37 Donc la spécificité de cet événement, c'est sa longueur et ça, les Français le vivent
00:50:42 tous les jours.
00:50:43 La situation à l'hôpital aussi, dans certains départements, c'est pris en compte dans
00:50:46 ce contexte ?
00:50:47 Oui, je vous l'ai dit, aujourd'hui, on est sur des augmentations de passages aux urgences
00:50:53 qui sont extrêmement faibles.
00:50:54 On a très peu de passages aux urgences pour des cas de déshydratation.
00:50:59 On a beaucoup appris depuis la canicule de 2003, mais ça ne veut pas dire...
00:51:04 On a un certain nombre d'hôpitaux qui sont sur une ligne de crête à la merci d'une
00:51:10 absence inopinée.
00:51:11 Donc c'est ces hôpitaux-là aussi, c'est ce que j'ai demandé au directeur général
00:51:16 des agences régionales de santé, qui sont sur lesquels on met la plus grande vigilance
00:51:21 et qu'on essaie d'appuyer le plus possible pour maintenir l'offre de soins.
00:51:25 Vous disiez vouloir aider justement les urgences face à cette vague de chaleur.
00:51:30 Qu'est-ce que vous allez pouvoir mettre en place concrètement pour pouvoir les aider ?
00:51:33 Aujourd'hui, très concrètement, il y a déjà une première chose.
00:51:36 C'est que c'est la prévention qui joue.
00:51:40 Quand on arrive dans une situation de déshydratation avancée, c'est qu'on a raté les étapes
00:51:47 d'avant.
00:51:48 C'est pour ça qu'on repasse ces messages de prévention.
00:51:50 Encore une fois, ce ne sont pas des messages de peur.
00:51:53 Ce ne sont pas des messages pour inquiéter les gens.
00:51:56 C'est pour dire qu'on a les outils et on sait ce qu'il faut faire.
00:52:00 S'hydrater régulièrement, ne pas sortir, ne pas faire de sport.
00:52:04 Et là, ça ne s'applique pas qu'aux personnes âgées.
00:52:07 Ça s'applique dans les départements en question, à la totalité de la population.
00:52:11 Est-ce que le passage en rouge d'un département implique automatiquement de nouvelles restrictions
00:52:17 ? Est-ce que c'est à la discrétion des préfets ? Et quels genres de restrictions
00:52:21 peuvent se prendre dans ce genre de situation ?
00:52:23 Il n'y a pas d'automaticité parce qu'en effet, l'autorité préfectorale, en lien
00:52:29 avec les agences régionales de santé, fait un point d'analyse de la situation, que ce
00:52:35 soit, je l'ai évoqué tout à l'heure, pour des manifestations sportives ou des manifestations
00:52:39 culturelles.
00:52:40 Mais si les organisateurs, par exemple, d'une manifestation culturelle, ont mis en place
00:52:45 des fontaines de la distribution d'eau, des abris, etc., la situation n'est pas la même
00:52:50 que si rien n'est prévu en la matière.
00:52:52 C'est aux préfets de faire cette appréciation.
00:52:55 C'est leur métier.
00:52:56 Ils ont l'habitude de la gestion de ces situations.
00:53:00 Et là encore, on le fera en fonction des situations locales.
00:53:04 Mais les premiers acteurs de la prévention, ce sont les citoyens, c'est vous et c'est
00:53:10 moi, avant les décisions de l'administration.
00:53:12 Merci beaucoup.
00:53:13 Merci.
00:53:14 Merci.
00:53:15 Voilà, c'était Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention, qui nous
00:53:24 faisait un point sur la situation depuis le Centre opérationnel de régulation et de
00:53:28 réponse aux urgences sanitaires et sociales.
00:53:30 Le moins qu'on puisse dire, ce ministre de la Santé et de la Prévention est sur le
00:53:33 terrain, Philippe Guivert.
00:53:34 Oui, il fait de la présence.
00:53:36 C'est bien.
00:53:37 On ne peut pas le reprocher, par rapport à 2003.
00:53:40 Vous savez ce que 2003, on avait reproché au ministre de la Santé.
00:53:46 C'est normal que Michel parle.
00:53:47 C'est un moment.
00:53:48 C'était Philippe ou Michel ?
00:53:51 En fait, ce sont tous les deux.
00:53:54 Mais au départ, la balle était donnée à Philippe.
00:53:56 Mais Michel, je vous en prie, on débriefe.
00:53:59 On va y aller.
00:54:02 Qu'est-ce que c'est que de passer de l'orange au rouge ?
00:54:06 C'est simplement que ça ne changera rien.
00:54:08 C'est une décision administrative de façon à mobiliser le maximum de moyens de façon
00:54:17 à rendre les choses les plus agréables possibles pour le grand public.
00:54:21 Parce que c'est ça, finalement.
00:54:23 Ça s'adresse vraiment aux personnes.
00:54:26 Et alors, n'oublions pas, tout de même, je regarde les choses, il y a deux choses.
00:54:33 Il y a la réalité scientifique, je vais vous en parler.
00:54:36 On ne connaît pas tout, mais pas mal.
00:54:38 Et puis, il y a le ressenti par les gens, notre mode de vie.
00:54:41 C'est ça qui est différent.
00:54:43 Alors expliquez-nous justement le pourquoi, du comment de cette situation actuelle à
00:54:47 laquelle nous sommes confrontés.
00:54:48 Oui, attendez.
00:54:49 Moi, j'étais dans le centre de la France quelques jours.
00:54:54 C'est chaud, mais c'est supportable.
00:54:57 Pourquoi ? Parce que entre les statistiques, j'ai fait des chiffres de météo France,
00:55:05 les vagues de chaleur, ce n'est pas nouveau, mes enfants.
00:55:07 Depuis 1947, il y en a eu 46 vagues.
00:55:10 Ce n'est pas d'aujourd'hui.
00:55:12 Les situations l'étaient anticycloniques, mais c'est normal.
00:55:16 Simplement, maintenant, il y a un phénomène qui est, moi je n'ai même pas parlé de réchauffement.
00:55:22 Je crois qu'on est dans un changement complet de climat.
00:55:26 On va y revenir, c'est très grave ce qui est en train de se passer.
00:55:29 Et surtout, la vitesse à laquelle ça se passe.
00:55:32 Et puis le deuxième phénomène, notre mode de vie par rapport à 1947 a considérablement
00:55:37 changé parce que nous sommes beaucoup plus à vivre dans des villes que vivre à la campagne.
00:55:43 On a des boisés pour construire des grandes barres qui sont totalement invivables.
00:55:49 Donc, il faut faire très attention entre la réalité et le ressenti.
00:55:55 Alors, ce qui n'empêche pas qu'effectivement, on a là une vague de chaleur et que le phénomène
00:56:01 s'accélère et est de plus en plus fort.
00:56:05 Les températures, nous avons ce qu'on appelle des nuits tropicales.
00:56:08 C'est à dire, il y a canicule parce qu'on est au-dessus de 20 degrés la nuit.
00:56:13 Et donc, sans climat, il est très difficile de vivre.
00:56:16 - Expliquez-nous ces cartes là.
00:56:18 - Alors, je vais vous expliquer le phénomène qui se passe.
00:56:21 Il y a deux choses.
00:56:22 - En 50 secondes me dit Céline Génaud...
00:56:25 - Comment ?
00:56:26 - En 50 secondes me dit Céline Génaud qui...
00:56:28 Vous savez, moi j'obéis à Céline Génaud.
00:56:30 Elle me dit 50 secondes pour Michel Chevalet.
00:56:32 - Voilà.
00:56:32 - Vous avez 50 secondes pour expliquer les cartes.
00:56:33 - En 50 secondes ?
00:56:34 - Oui.
00:56:34 Bon, c'est le challenge fixé par Céline.
00:56:36 - Ce qui nous conditionne, l'anticyclone qui nous couvre, qui fait le gros dôme.
00:56:40 L'anticyclone, il est né avec le présence du courant de jet.
00:56:43 Les courants de jet, c'est les courants qui tournent autour de la Terre à très grande vitesse.
00:56:47 Et dans le sens de rotation de la Terre.
00:56:49 Et ces jets, ils ondulent.
00:56:51 Ils séparent le chaud du froid.
00:56:52 Or, manque de poids en ce moment.
00:56:53 Regardez comment il est le jet.
00:56:55 Au lieu d'avoir un seul courant, il est morcelé en deux morceaux.
00:56:58 Vous les voyez ces deux morceaux ?
00:56:59 Il y a un morceau qui passe vers le nord, un morceau qui passe vers le sud.
00:57:02 Nous, on est entre les deux.
00:57:03 Et entre les deux, il y a quoi ?
00:57:04 Il y a un anticyclone.
00:57:05 Et là donc, la situation est bloquée.
00:57:08 Qui dit anticyclone ?
00:57:09 En altitude.
00:57:10 Et vous avez vu, l'année annuelle, il fait 0° à plus de 5000 mètres d'altitude.
00:57:16 Donc la chaleur, elle va jusqu'à l'eau.
00:57:17 Donc on a une bloquée par le courant de jet, un double jet.
00:57:21 C'est comme au bar.
00:57:23 Tiens, tu nous en mets un double.
00:57:24 Voilà, la météo nous met un double jet.
00:57:26 Bon et en deux secondes, en deux mots, ça va durer combien de temps ?
00:57:31 Au milieu de la semaine et en fin de semaine, on va avoir des orages
00:57:35 et on va avoir 20° de chute de température.
00:57:37 Allez, je cifre la mi-temps, c'est la mi-temps de Punchline été.
00:57:39 Vous avez été formidables.
00:57:41 Céline Génot, je vous félicite.
00:57:42 On se retrouve dans quelques instants avec vous, évidemment, pour la dernière heure.
00:57:48 À tout de suite.
00:57:49 Merci de nous accueillir jusqu'à 19h pour Punchline été.
00:57:53 Beaucoup de débats, beaucoup de sujets ce soir.
00:57:56 On se retrouve dans quelques instants avec mes invités.
00:57:57 Mais tout de suite, passons à l'info avec Adrien Spiteri.
00:58:00 Rebonsoir, Adrien.
00:58:01 Rebonsoir Thierry, rebonsoir à tous.
00:58:03 Depuis trois semaines maintenant, plusieurs dizaines de migrants
00:58:06 sont installés sur le parvis de l'hôtel de ville à Paris.
00:58:09 La mairie assure avoir interpellé l'État à ce sujet.
00:58:13 Le campement provoque sur place désordre et nuisance
00:58:16 dans ce quartier très fréquenté de la capitale.
00:58:18 Une présence qui interroge également les touristes.
00:58:21 À moins d'un an des Jeux olympiques à Paris,
00:58:23 le reportage est signé Laurent Sélarier,
00:58:25 Charles Pousseau et Célia Barotte.
00:58:27 Ils viennent pour la plupart d'Afrique
00:58:30 et c'est sur le parvis de l'hôtel de ville de Paris
00:58:32 qu'ils ont décidé de s'installer.
00:58:34 Ces migrants sont en attente d'un hébergement d'urgence.
00:58:37 Mais ce campement de fortune,
00:58:39 aux abords des monuments et du métro,
00:58:41 ternit l'image de la capitale auprès des touristes
00:58:43 qui se sentent en insécurité.
00:58:45 Pour les touristes, c'est très important de se sentir en sécurité.
00:58:49 Et bien sûr, quand il y a des sans-abris,
00:58:51 on se sent moins en sécurité.
00:58:53 Peut-être qu'il faudrait plus de policiers
00:58:55 pour que l'on puisse se sentir en sécurité.
00:58:57 Je ne savais pas qu'il y avait autant de monde,
00:58:59 autant d'SDF à Paris spécialement.
00:59:02 Du côté des Parisiens, ils s'inquiètent des nuisances
00:59:05 engendrées par cet afflux de migrants.
00:59:07 Encore plus à l'approche des Jeux olympiques.
00:59:10 C'est des sujets que connaissent toutes les grandes villes aujourd'hui.
00:59:13 Le cadre Paris n'est pas isolé non plus.
00:59:15 Je pense que ce sont des questions qu'il faut se poser,
00:59:17 pas seulement dans le cadre de l'accueil d'événements,
00:59:19 mais dans la vie de tous les gens.
00:59:21 Ce n'est pas la première fois que des migrants occupent ce parvis.
00:59:24 Il s'était même introduit dans la mairie en octobre 2022.
00:59:28 Agarch, un enfant de 12 ans, a été violemment agressé ce samedi.
00:59:33 Il a été raquetté, roué de cou et mis à nu en pleine rue.
00:59:36 La victime assure aux policiers que son agression
00:59:38 a été diffusée sur les réseaux sociaux.
00:59:40 Une enquête a été ouverte par le parc aidentaire.
00:59:43 Un suspect a été placé en garde à vue.
00:59:45 Du nouveau dans l'affaire des tags antisémites.
00:59:48 A Levallois-Péret, ils avaient été retrouvés sur la façade
00:59:51 d'un restaurant cachère.
00:59:53 La garde à vue du principal suspect a été levée sans poursuite,
00:59:57 faute d'éléments suffisants.
00:59:59 De son côté, la mairie de Levallois-Péret a décidé
01:00:02 d'effacer les inscriptions.
01:00:04 Reportage de Jules Bedeau et Clotilde Payet.
01:00:07 - C'est ici, sur cette façade désormais nettoyée par la mairie,
01:00:11 que les inscriptions antisémites ont été trouvées.
01:00:14 Selon la mairie de Levallois-Péret,
01:00:16 les propos sont trop choquants pour les riverains
01:00:19 pour être laissés plus longtemps sur le mur.
01:00:22 Deux jours après les faits, les habitants de cette commune
01:00:25 d'ordinaire paisible restent endignés par cette agression.
01:00:28 - Ils font ça à un juif, qu'il soit riche, pauvre,
01:00:31 commerçant, quoi que ce soit, c'est un être humain
01:00:34 et on ne doit pas toucher à sa dignité.
01:00:37 - Ça m'a réveillé un peu les souvenirs d'avant de l'antisémite.
01:00:41 Je n'ai pas trouvé ça terrible.
01:00:44 - Ça nous remonte des souvenirs qui ne sont pas du tout appréciables.
01:00:48 J'espère que les choses vont s'arranger.
01:00:51 - Un suspect a été arrêté samedi et mis en garde à vue.
01:00:54 Mais elle a été levée hier, faute d'éléments suffisants
01:00:57 permettant de l'incriminer.
01:00:59 Les investigations se poursuivent à son encontre
01:01:02 et sur d'autres pistes.
01:01:04 - Ce soigné pourrait bientôt coûter plus cher.
01:01:07 A partir de 2024, la franchise médicale et la participation
01:01:10 forfaitaire pourraient doubler.
01:01:12 Les médicaments seraient moins bien remboursés.
01:01:15 La mesure a été annoncée par le ministre de l'économie,
01:01:18 Bruno Le Maire.
01:01:20 Les explications avec Mathieu Devez.
01:01:23 - Ce soigné pourrait désormais coûter plus cher.
01:01:26 En quête d'économie, le gouvernement souhaite en effet
01:01:29 augmenter la franchise médicale et la participation forfaitaire
01:01:32 lors d'une consultation.
01:01:34 Une hypothèse qui divise les Français.
01:01:37 - C'est un peu désolant.
01:01:39 Ça oblige aussi peut-être de se soigner différemment.
01:01:43 - On a la chance de vivre dans un pays où on a le droit à tout.
01:01:46 On ne va pas être à pleurer non plus.
01:01:49 Il faut penser à ceux qui ont moins de clous.
01:01:52 - Je trouve que c'est un peu trop.
01:01:54 Ça va être encore un peu plus de mon budget.
01:01:57 Ça va être chaud. C'est difficile.
01:01:59 - Tout ce qui est de la santé, on ne peut pas contrôler.
01:02:02 S'il faut l'acheter, il faut l'acheter.
01:02:04 Même si c'est un peu cher, c'est cher.
01:02:06 Là, on n'a pas le choix.
01:02:08 - Pour les soins infirmiers remboursés par la Sécurité sociale,
01:02:11 50 centimes sont à la charge du patient.
01:02:13 La somme est identique pour les interventions paramédicales
01:02:16 comme les soins infirmiers ou les séances de kiné.
01:02:19 Pour les transports sanitaires, elle atteint 2 euros.
01:02:22 Selon le journal Les Echos, le gouvernement envisage
01:02:25 de doubler ces montants, mais aussi la participation forfaitaire
01:02:28 lors d'une consultation.
01:02:30 Il s'agit d'un montant d'un euro à votre charge
01:02:33 lors de chaque consultation ou acte réalisé par un généraliste
01:02:36 ou par un médecin.
01:02:38 C'est également le cas pour un examen radiologique
01:02:41 ou des analyses médicales.
01:02:43 Des mesures qui pourraient être intégrées dans le futur projet
01:02:46 de loi de financement de la Sécurité sociale.
01:02:49 - La France touchée par une vague de chaleur sans précédent.
01:02:52 Cet été, 50 départements étaient placés en vigilance orange
01:02:55 par Météo France.
01:02:57 4 d'entre eux vont passer en vigilance rouge.
01:03:00 Il s'agit du Rhône, de la Drôme, de l'Ardèche et de la Haute-Loire.
01:03:03 La chaleur est attendue demain.
01:03:06 Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau s'est exprimé
01:03:09 sur le sujet.
01:03:11 - En vigilance rouge, tout le monde est concerné.
01:03:14 Ce ne sont pas simplement les personnes fragiles,
01:03:17 les personnes âgées, les personnes isolées.
01:03:20 La population générale doit prendre en compte ce risque
01:03:23 qui est un risque qui ne va pas se réaliser immédiatement.
01:03:26 Mais on est dans de très nombreux départements
01:03:29 qui connaissent la vigilance orange
01:03:32 depuis plusieurs jours, depuis de nombreux jours.
01:03:35 On est à la fin de l'été.
01:03:38 On a des éléments spécifiques cette année qui font
01:03:41 que les organismes des uns et des autres sont plus fatigués.
01:03:44 - Voilà, c'est la fin de votre journal.
01:03:47 La suite de Punchline, c'est avec vous Thierry.
01:03:50 - Merci beaucoup mon cher Adrien.
01:03:53 C'est la dernière ligne droite pour Punchline été.
01:03:56 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h avec moi pour commenter
01:03:59 la suite de Punchline.
01:04:02 Benjamin Morel, maître de conférence en droit public,
01:04:05 toujours le bienvenu évidemment.
01:04:08 Philippe Guibert, enseignant.
01:04:11 - C'est de la climatisation.
01:04:14 - Je vais en parler à Serge Neidjeyer.
01:04:17 - Je vais y intervenir.
01:04:20 - On va parler d'un sujet excessivement grave et sérieux.
01:04:23 Un nouveau phénomène, les Péliades tirent la sonnette
01:04:26 de la multiplication en cannabis chez les enfants de moins de 3 ans.
01:04:29 Ils ingèrent de la résine de cannabis laissée traîner
01:04:32 par les parents.
01:04:35 La semaine dernière, un nourrisson de 18 mois a été placé
01:04:38 en réanimation à l'hôpital pédiatrique de Nice.
01:04:41 Un accident qui n'est pas si rare.
01:04:44 Hervé Haas, bonjour.
01:04:47 Vous êtes chef du service pédiatrique à l'hôpital Grasse de Monaco.
01:04:50 Merci d'être avec nous.
01:04:53 Le phénomène est en train de se développer.
01:04:56 - Ce n'est pas un phénomène aussi nouveau que ça.
01:04:59 Ça fait plusieurs années que l'on a constaté
01:05:02 des tout petits nourrissons qui arrivent aux urgences pédiatriques
01:05:05 dans un état de somnolence important,
01:05:08 parfois carrément en coma,
01:05:11 sans que le diagnostic d'intoxication au cannabis
01:05:14 soit évident à ce moment-là.
01:05:17 On évoque beaucoup d'autres diagnostics
01:05:20 inquiétants, notamment de méningite ou de méningoencephalite.
01:05:23 Vous imaginez que c'est très préoccupant
01:05:26 et que ça justifie beaucoup d'examens complémentaires,
01:05:29 d'une hospitalisation parfois un peu longue,
01:05:32 avant de comprendre par un dosage,
01:05:35 notamment dans les urines,
01:05:38 et le fait de retrouver du cannabis dans les urines,
01:05:41 que l'enfant a ingéré, comme vous l'avez bien dit tout à l'heure,
01:05:44 une quantité qui peut paraître faible
01:05:47 par rapport à un adulte,
01:05:50 mais rapportée au poids d'un enfant,
01:05:53 fait que la quantité de substances toxiques qu'on appelle le THC,
01:05:56 le tétrahydroxycannabinoïde, va provoquer
01:05:59 des troubles neurologiques sévères chez l'enfant très jeune.
01:06:02 Vous avez dit moins de 3 ans,
01:06:05 on a eu des enfants de moins de 18 mois.
01:06:08 C'est le résultat d'une banalisation
01:06:11 de la consommation du cannabis, c'est quoi les causes ?
01:06:14 La cause, on la connaît,
01:06:17 c'est l'ingestion. Pourquoi les enfants peuvent tomber
01:06:20 sur des boulettes de cannabis, avec des cannabis
01:06:23 qui sont souvent de plus en plus concentrés en THC,
01:06:26 pour que les adultes qui en consomment aient plus d'effet ?
01:06:29 Effectivement, on a probablement banalisé un petit peu
01:06:32 dans les familles l'usage de cannabis
01:06:35 à usage, je dirais, récréatif et individuel,
01:06:38 ce ne sont pas forcément des dealers, qu'on soit bien clair,
01:06:41 ce sont des gens qui en consomment pour leurs propres besoins,
01:06:44 mais qui laissent traîner sur la table basse
01:06:47 ou qui tombent par terre des boulettes de cannabis
01:06:50 et les enfants, en se promenant, les trouvent
01:06:53 et les ingèrent et rapidement ont des effets
01:06:56 neurologiques dont je vous ai parlé.
01:06:59 Ce qui veut dire qu'en fait, en somme, les parents, sous l'effet de la drogue,
01:07:02 ne sont pas vraiment conscients de ce qu'ils font et c'est un peu ça
01:07:05 l'histoire ? Pas forcément.
01:07:08 Ils peuvent être entre amis,
01:07:11 je vous dis souvent dans un contexte festif
01:07:14 ou tranquillement comme ça,
01:07:17 à vaquer à leurs occupations, ils en ont consommé au préalable,
01:07:20 ils en ont laissé tomber ou ils en ont laissé sur la table
01:07:23 et l'enfant, en passant, prend et l'ingère.
01:07:26 Le temps que ce soit absorbé, ça met quand même quelques minutes
01:07:29 et ça a des effets qui sont décalés et les parents eux-mêmes sont surpris.
01:07:32 Quand on les interroge sur l'usage de cannabis
01:07:35 au sein de la famille, tout le monde ne reconnaît pas
01:07:38 forcément qu'ils en ont l'usage et quand on leur dit que c'est important
01:07:41 de nous dire ce qui s'est passé, ils finissent par
01:07:44 reconnaître qu'ils ont une consommation qui n'est pas forcément énorme
01:07:47 mais qui est suffisante en tout cas pour que l'enfant puisse en trouver
01:07:50 dans le salon,
01:07:53 sur le sol, etc. Est-ce que ces enfants peuvent avoir
01:07:56 des séquelles RVA ?
01:07:59 Malheureusement, ça a été décrit, ce n'est pas tous les enfants
01:08:02 mais il a été décrit notamment dans des données
01:08:05 aux Etats-Unis qu'il pouvait y avoir des complications
01:08:08 neurologiques lorsque la concentration en THC
01:08:11 est très élevée, très importante et surtout si elle se répète.
01:08:14 Mais donc, il y a effectivement des risques neurologiques
01:08:17 non négligeables.
01:08:20 Bonjour docteur, j'avais juste une question.
01:08:23 Si les parents fument devant les enfants,
01:08:26 est-ce que ce n'est pas du tout le même impact ?
01:08:29 Non. Pour avoir les effets neurologiques
01:08:32 qu'on décrit, non, c'est pas par inhalation
01:08:35 que les effets se produisent
01:08:38 mais par ingestion d'une quantité importante
01:08:41 de cannabis avec, et je le répète, une concentration
01:08:44 en THC qui est élevée dans les cannabis
01:08:47 qui sont de plus en plus commercialisés. Et donc, les effets
01:08:50 interviennent surtout par ingestion plus que par inhalation
01:08:53 en passant à côté des parents.
01:08:56 Ça ne veut pas dire que le fait de fumer devant un enfant
01:08:59 n'entraîne pas des effets chez les enfants, attention,
01:09:02 mais pas les effets aussi forts sur le plan neurologique.
01:09:05 Quel est le message que vous avez envie de faire passer ?
01:09:08 Profitez-en, vous êtes sur CNews et RVA.
01:09:11 Je pense que les consommateurs de cannabis ne doivent pas oublier
01:09:14 que le cannabis, ça a un effet, ça reste d'abord une drogue illicite
01:09:17 quoi qu'on en pense ou quoi qu'on en dise
01:09:20 en tout cas aujourd'hui et que si c'est dangereux
01:09:23 potentiellement pour les adolescents et les adultes,
01:09:26 ça l'est encore plus pour les enfants et donc ils doivent être
01:09:29 d'une extrême vigilance pour ne pas laisser traîner
01:09:32 ce qu'on appelle les boulettes de cannabis
01:09:35 à disposition de leurs enfants, même si ce n'est pas volontaire
01:09:38 évidemment, mais c'est un danger. Donc ils doivent être
01:09:41 très attentifs lorsqu'ils consomment pour eux-mêmes
01:09:44 du cannabis, ne pas en laisser traîner.
01:09:47 Merci Hervé Asse, on avait vraiment envie de parler de ce phénomène avec vous.
01:09:50 Je vous rappelle que vous êtes chef de service pédiatrie à l'hôpital Grasse de Monaco.
01:09:53 Merci pour ce témoignage. Très rapidement, un mot Philippe Guibert.
01:09:56 Première remarque, il y a 5 millions de consommateurs
01:09:59 réguliers de cannabis en France. C'est le pays
01:10:02 européen qui consomme le plus de cannabis, dont
01:10:05 1,4 million d'utilisateurs
01:10:08 très réguliers, c'est-à-dire qu'ils fument vraiment
01:10:11 beaucoup et forcément la moyenne d'âge de ces consommateurs
01:10:14 doit tomber dans des âges
01:10:17 où on a des enfants, plus que
01:10:20 quand on est à la retraite ou qu'on a passé 70 ans.
01:10:23 Donc on est à un des effets pervers
01:10:26 de l'usage du cannabis. Et ma deuxième remarque
01:10:29 très courte, c'est que ce sujet-là est grave
01:10:32 et qu'il mériterait de la part de l'État des campagnes de prévention
01:10:35 généralement sur les drogues, et que
01:10:38 l'État s'y refuse jusqu'à présent au nom
01:10:41 d'un principe tout à fait hypocrite, que comme c'était illicite, on ne peut pas
01:10:44 parler d'un produit illicite. Je trouve que c'est d'une absurdité
01:10:47 totale. - Et c'est la raison pour laquelle on a décidé d'en parler
01:10:50 dans Punch Annihité. On marque une pause
01:10:53 si vous voulez bien m'autoriser à cette pause ? - Oui. - Merci.
01:10:56 - On va nous repenser. - Merci. Et on parlera de la revalorisation du salaire
01:10:59 des maires. On sera avec le maire d'Hiverdroit de
01:11:02 Montrillon, dans la peau de Savoie,
01:11:05 qui sera notre invité. On lui posera la question sur cette revalorisation
01:11:08 des salaires des maires. Allez, à tout de suite, on se retrouve dans quelques instants.
01:11:12 C'est toujours Punch Annihité jusqu'à 19h.
01:11:15 Il nous reste trois quarts d'heure. Toujours avec moi, Naïma M. Fadel,
01:11:18 Benjamin Morel, Philippe Guybert et Éric Dauride-Mathenne,
01:11:21 journaliste économique CNews. On va parler de la rentrée du gouvernement
01:11:24 avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de dossiers.
01:11:27 Mais on va tout de suite parler de la revalorisation du salaire
01:11:30 des maires. Après la multiplication des démissions, le gouvernement
01:11:33 veut tenter d'endiguer cette crise. Alors, est-ce que ça
01:11:36 sera suffisant ou pas ? Regardez ce reportage de
01:11:39 Raphaël Lasreg et Corentin Bouillaud.
01:11:42 Et puis nous serons, donc, chose, première chose due, avec Jean-Claude Denne,
01:11:45 qui est le maire d'Hiverdroit de Montrillon, dans la peau de Savoie.
01:11:48 On verra combien il y a d'habitants dans sa commune.
01:11:51 Mais tout d'abord, le reportage.
01:11:54 - Face à une fonction de plus en plus complexe,
01:11:57 le gouvernement réfléchit à mieux payer les élus locaux,
01:12:00 souvent en première ligne dans les crises du quotidien,
01:12:03 comme la gestion de la canicule, les tensions
01:12:06 lors de la réforme des retraites et des journées interminables.
01:12:09 - En fait, on n'est pas aux 35 heures, loin de là.
01:12:12 Entre la journée, les rendez-vous, et puis les soirées,
01:12:15 les réunions, les week-ends où il faut aller aux animations,
01:12:18 il faut rencontrer des gens, faire les mariages, tout ça.
01:12:21 Non, évidemment, on n'a pas une rémunération
01:12:24 à la hauteur du temps de travail que l'on fait
01:12:27 en tant qu'un mandat de maire.
01:12:30 - Tous les maires n'auraient pas le droit à cette revalorisation.
01:12:33 Les petites communes de moins de 3500 habitants
01:12:36 n'ont qu'une petite indemnité.
01:12:39 - Pour 1000 euros par mois, peu de gens feraient ce que l'on fait.
01:12:42 Moi, je n'oublie jamais que ça reste une indemnité.
01:12:45 Et puis ensuite, l'indemnité, on va la revaloriser, certes.
01:12:48 Est-ce que l'Etat donnera plus de moyens ?
01:12:51 Parce que sinon, ça pèse sur les communes également.
01:12:54 Le fait de devoir revaloriser les indemnités des élus,
01:12:57 ça pèse sur les budgets communaux.
01:13:00 Et puis, il y a peu, certains maires qui,
01:13:03 pour pouvoir boucler leur budget, renonçaient à leur indemnité.
01:13:06 Ce qui ne me paraît absolument pas normal.
01:13:09 - Actuellement, l'indemnité des maires des communes
01:13:12 de plus de 3500 habitants varie entre 2000 et 4400 euros brut par mois.
01:13:17 - Bonjour Jean-Claude Denne, soyez le bienvenu.
01:13:22 Vous êtes le maire de Mont-Rion, dans la Haute-Savoie.
01:13:25 Première question, combien d'habitants dans votre commune ?
01:13:28 - 944.
01:13:30 - 944 très précisément, pas un de plus, pas un de moins.
01:13:33 - Pas un de plus, pas un de moins, c'est le dernier recensement.
01:13:36 - Très bien. Alors que pensez-vous de cette revalorisation envisagée ?
01:13:40 Est-ce que ça va dans le bon sens ? Est-ce que c'est assez ?
01:13:44 Je vous écoute.
01:13:47 - C'est-à-dire que j'ai lu et j'ai vu les commentaires
01:13:50 sur votre chaîne de Dominique Faure, qui dit qu'en fait,
01:13:54 il faut faire évoluer les indemnités des élus
01:13:58 pour que ça corresponde un peu à la hauteur de leur engagement.
01:14:02 Bon, ça, ça m'a paru intéressant.
01:14:05 Le deuxième point après, elle dit que c'est à partir
01:14:08 de 3500 habitants qu'on va revaloriser.
01:14:11 - Entre 3500 et 100 000 habitants ?
01:14:14 - Oui, oui. Alors une commune de 942 habitants, c'est quoi ?
01:14:18 Alors je vais vous dire la mienne.
01:14:21 - Est-ce qu'on peut vous demander combien vous gagnez
01:14:24 en tant que maire de cette commune de 944 habitants ?
01:14:27 - J'ai pris des notes, parce que j'ai 1284 euros.
01:14:31 - Net ou pas ?
01:14:33 - Je suis aussi vice-président de la communauté de communes.
01:14:36 Ça fait 434 euros de plus.
01:14:38 - Alors attendez, Eric Doït-Mathen, qui est un homme de chiffres,
01:14:41 c'est important. C'est net ou c'est brut ?
01:14:44 - C'est net. - C'est net ? D'accord.
01:14:47 Donc que pensez-vous ? On vous a oublié, quoi.
01:14:51 Vous avez le sentiment d'être oublié.
01:14:54 - Je voudrais parler de la hauteur de l'engagement et de la démilité.
01:14:57 En fait, quand vous êtes dans une grande commune,
01:15:00 ce que j'ai été d'ailleurs dans le passé en région parisienne,
01:15:03 j'avais dans ma commune 25 000-30 000 habitants,
01:15:06 j'avais des services un peu partout, et qui pouvaient travailler pour moi.
01:15:11 Aujourd'hui, je fais tout. C'est-à-dire que je suis là quasiment
01:15:15 de permanence. J'ai jamais pensé que mon engagement me montrerait
01:15:19 tant de temps dans une petite commune.
01:15:22 Je suis obligé d'être là en permanence. J'ai des adjoints qui, eux,
01:15:25 ont droit à une indemnité de 350 euros en gros, et je ne peux pas
01:15:29 leur demander plus, je dirais, sachant que chez nous,
01:15:33 tout le monde travaille. C'est-à-dire que je n'ai pas de retraités.
01:15:37 Il y en a deux dans l'ensemble du conseil municipal,
01:15:40 et les autres travaillent. Donc ça veut dire que le maire,
01:15:43 il gère tout. Il gère tout, il est le seul, il est le seul près
01:15:46 des habitants, et en fait, si le budget de la commune est important
01:15:51 par rapport au nombre d'habitants, puisque je suis une commune
01:15:54 touristique, j'ai un budget de fonctionnement de 2 300 000 euros
01:15:58 à peu près, et un budget d'investissement ces années de 2 millions.
01:16:01 C'est-à-dire qu'il faut aussi gérer ça avec un directeur des services,
01:16:06 avec une comptable habitant, et puis du personnel de secrétariat.
01:16:11 Voilà. Ça veut dire que tout, même les courriers, etc.,
01:16:14 beaucoup avec l'administration, c'est le maire.
01:16:17 Je suis obligé de tout faire. Alors, me dire que je suis indemnisé
01:16:21 à hauteur d'engagement, je ne le pense pas.
01:16:25 – Si on rapporte, puisque c'est H24, si on rapporte à leur travailler,
01:16:29 ça ne fait pas beaucoup, effectivement, le calcul est vite fait.
01:16:31 – Ben oui, non mais, non mais, j'ai jamais été élu pour avoir
01:16:36 une indemnité, mais en fait, quand on dit qu'on veut avoir
01:16:41 de la reconnaissance pour les maires, j'ai entendu d'ailleurs, à l'instant,
01:16:46 un intervenant qui disait, ben oui, il y a des élus qui abandonnent
01:16:50 leur indemnité pour faire tourner la commune.
01:16:53 Moi, j'ai un autre problème, c'est-à-dire que je ne peux pas
01:16:57 embaucher chez moi, j'en voudrais plus de personnel.
01:17:00 Je ne peux pas pour une bonne et simple raison, c'est que je suis
01:17:03 en zone touristique et qu'en fait, pour vous donner un ordre d'idée,
01:17:08 le locatif, moi, au mètre carré, c'est 17,09 €.
01:17:12 – Pour louer ?
01:17:13 – Ça veut dire que quelqu'un qui loue 90 mètres carrés, ça lui coûte
01:17:16 700 € et combien je paye des employés municipaux ?
01:17:19 – Ben oui, bien sûr.
01:17:21 – Ils ne peuvent pas payer ce loyer, ça veut dire qu'il faut trouver
01:17:24 des solutions pour pouvoir les loger, ce qui n'est pas simple.
01:17:28 Donc, voilà, ça c'est un combat de tous les jours.
01:17:31 J'ai mis des mois et des mois à trouver deux personnes
01:17:35 depuis que je suis élu ici.
01:17:37 – Merci de ce témoignage Jean-Claude Denne, maire d'Hiverdroit de Mont-Rion,
01:17:43 944 habitants très précisément dans la Haute-Savoie.
01:17:47 Merci. Peu de réactions rapides, Philippe, Naïma ou Benjamin ?
01:17:52 – Vous savez, c'est un sujet extrêmement important.
01:17:54 On dit souvent, il y a trop de communes en France,
01:17:56 il y en a entre 30 et 36 000, il faut voir que c'est un maillage
01:17:58 territorial essentiel, avec des élus qui sont sur le terrain
01:18:02 et ces élus-là, le sujet le montre, ils ne coûtent pas très cher.
01:18:06 Donc, on a là un maillage qu'on est en train de tuer,
01:18:08 on est en train de tuer parce qu'en effet, il n'y a pas eu de revalorisation
01:18:11 pendant des années et ce qui a été dit est extrêmement important.
01:18:14 Parce qu'en réalité, on a l'impression que plus vous dirigez une grande commune
01:18:17 et plus c'est facile, en réalité non, parce que vous n'avez pas
01:18:19 les services administratifs qui vont derrière.
01:18:21 Donc, vous avez des maires qui sont à portée de baffe,
01:18:23 qui aujourd'hui sont directement en prise avec les citoyens
01:18:26 qui sont assez mal payés, du coup, on a du mal parce qu'on a
01:18:29 beaucoup de retraités et on n'arrive pas à renouveler
01:18:31 les générations d'élus et de l'autre côté, qui ont de plus en moins de pouvoir
01:18:34 parce que le pouvoir, il va aux intercôts, des intercôts gigantesques
01:18:37 de centaines de communes. Donc, vous allez voir votre maire
01:18:39 et non seulement, il est dans une situation compliquée,
01:18:42 mais en plus, souvent, il n'a pas les leviers, donc il ne peut que tenter
01:18:45 d'agir directement avec ses petites mains, avec ses petits bras.
01:18:48 Ça, ce n'est pas reconnu par la République, pourtant vous savez,
01:18:51 la République, historiquement, c'est deux choses, l'État et la Commune.
01:18:54 C'est comme ça que ça se construit sous la Révolution.
01:18:56 On est en train de tuer la Commune.
01:18:58 Si on tue la Commune, on finira également par tuer l'État.
01:19:01 Et on reviendra sur la tribune de Carl Olive à la fin de cette émission,
01:19:04 mais c'était également le sens de cette tribune, donner plus de pouvoir
01:19:07 aux élus locaux et notamment aux maires. Naïma Mpedat, très rapidement.
01:19:10 Je rejoins ce qui vient d'être dit. La spécificité en France,
01:19:15 c'est ce maillage territorial avec tout, notamment les petites communes,
01:19:19 les petits villages. Et pour moi, c'est ceux qui sont
01:19:22 beaucoup plus impactés par toute la lourdeur administrative
01:19:26 qu'il leur est demandée au quotidien et qui n'ont personne pour les aider.
01:19:30 Souvent, ils ont une petite secrétaire de mairie, ce qu'on appelle,
01:19:33 qui va faire tout le travail. Alors que les grandes villes,
01:19:36 moi j'étais adjointe dans une ville où il y avait 32 000 habitants,
01:19:40 vous avez quand même tout un maillage administratif
01:19:43 qui vous aide au quotidien. Vous avez le directeur général des services,
01:19:46 le directeur adjoint, Paul Ceci, Paul Cela, vous avez les services techniques,
01:19:50 vous avez toutes ces compétences à votre service.
01:19:55 Et donc, vous pouvez même vous ne pas avoir forcément ces compétences.
01:20:00 Moi, quand je vois ce que nous dit ce maire et que finalement,
01:20:04 ceux qui seront concernés, ce sera seulement les communes
01:20:09 de plus de 3 500 habitants, mais je tombe de ma chaise,
01:20:12 excusez-moi de dire, moi je me demande encore une fois,
01:20:15 s'il pense à se connecter avec les acteurs de terrain,
01:20:18 et notamment les maires, pour avoir un vrai diagnostic.
01:20:21 - Eric, Philippe, Eric.
01:20:24 - Oui, moi je pensais aussi, on n'en parle pas là,
01:20:26 mais de la responsabilité des maires, parce que leur responsabilité
01:20:29 est engagée systématiquement, j'en connais plusieurs,
01:20:32 mais dès qu'il y a un problème dans une commune, un accident,
01:20:35 on leur reproche de ne pas avoir mis en place suffisamment
01:20:38 de systèmes de sécurité. Ils sont systématiquement mis en cause,
01:20:41 et ça je peux vous dire qu'ils sont à pleurs jour et nuit,
01:20:44 avant d'y arriver, parce qu'ils sont vraiment les représentants
01:20:49 de la population, ils sont en ligne directe, et on peut regretter
01:20:52 aussi quelque chose, c'est qu'ils ne soient plus avec la fonction
01:20:55 de député, ça c'était une grosse erreur à mon avis.
01:20:58 - On en a parlé.
01:20:59 - On avait un député maire, vous en avez parlé sûrement,
01:21:01 au moins on est encore plus proche de ses administrés,
01:21:04 et puis on connaissait, on pouvait lui adresser des demandes
01:21:08 qui repercutent ensuite à l'Assemblée nationale,
01:21:10 ce qui n'est plus le cas aujourd'hui, on ne sait même plus
01:21:12 quel est son propre député aujourd'hui dans les régions.
01:21:14 - Et je rappelle que la colère des gilets jaunes est partie
01:21:16 de la province, et on ne l'a pas vu venir à Paris,
01:21:18 et peut-être que si on avait eu des élus plus ancrés,
01:21:21 peut-être qu'on aurait senti des choses.
01:21:22 Mais Philippe Hibbert ?
01:21:23 - C'est un vieux débat, sur les mandats qui avaient aussi
01:21:27 quelques inconvénients.
01:21:28 - Oui.
01:21:29 - Non mais là je rejoins ce que disait Naïma, c'est-à-dire que
01:21:32 les maires de moins de 3500 habitants, ils sont absolument
01:21:35 fondamentaux, et donc la revalorisation éventuelle
01:21:40 de leurs indemnités de fonction doit les concerner,
01:21:43 c'est indispensable.
01:21:44 S'ils ont deux problèmes, et effectivement un très faible
01:21:47 revenu, et puis une administration qui est très faible,
01:21:50 puisque Paris 44 000 fonctionnaires, je crois, de mémoire,
01:21:53 et les villes dont on parle à moins de 3500, c'est 3 fonctionnaires,
01:21:57 4 fonctionnaires.
01:21:59 Et donc la fonction de maire, qui normalement n'est pas
01:22:02 un métier, c'est une fonction.
01:22:04 - C'est une fonction, c'est vrai.
01:22:05 - Donc le principe au départ, c'est une indemnité de fonction,
01:22:07 ce n'est pas un salaire.
01:22:08 - Exactement.
01:22:09 - Ils ont souvent un métier à côté.
01:22:11 - La logiquité qu'ils aient, un métier à côté, c'est duble
01:22:15 activité.
01:22:16 - C'est très difficile aujourd'hui.
01:22:17 - Allez, c'est la rentrée des classes pour Eric de Rigmaten,
01:22:19 donc évidemment, je vous ai prévu un petit emploi du temps
01:22:23 chargé pour cette rentrée des classes, mais on va d'abord
01:22:26 parler de la rentrée des classes avec Elisabeth Born,
01:22:28 qui effectuait sa rentrée des classes elle, avec un problème
01:22:30 chargé, puisqu'elle a dû réunir ses collaborateurs ce lundi
01:22:34 pour fixer le cap.
01:22:35 Elle a dû rencontrer également Gabriel Attal, il y avait un
01:22:37 tête-à-tête de prévu, et puis demain, réunion des présidents,
01:22:40 des partis alliés à la majorité.
01:22:42 Et puis, il va lui falloir aussi gérer les ambitions de certains.
01:22:48 Vous voyez à qui je veux penser ?
01:22:50 - Je ne vois absolument pas de qui vous pouvez parler.
01:22:53 - Voilà, Gérald Darmanin qui va effectuer sa rentrée le 27 août
01:22:56 chez lui à Tourcoing, où visiblement, elle n'est pas
01:22:59 crouviée.
01:23:00 Nous sommes avec Pier-Yves Rougéron, politologue et
01:23:02 président du Cercle Aristote.
01:23:04 Soyez-le bienvenu, Pier-Yves Rougéron.
01:23:07 Effectivement, c'est une rentrée très chargée.
01:23:09 Vous me direz que fin ou début septembre, c'est toujours la
01:23:12 même chose.
01:23:13 On dit toujours la même chose, mais cette année, plus
01:23:15 particulièrement quand même.
01:23:17 - Bonjour à tous.
01:23:19 Merci de m'avoir invité.
01:23:22 Alors, Elisabeth Born est en face de deux phénomènes, dont un
01:23:28 qui est quand même assez inédit.
01:23:30 Elle est en face d'un phénomène structurant, ce qu'on a appelé
01:23:33 à tort l'hyperprésidence, qui est en fait une dévalorisation de la
01:23:36 fonction présidentielle, mais qui écrase le Premier ministre,
01:23:40 qui théoriquement, je vous rappelle, constitutionnellement,
01:23:43 c'est lui qui a la maîtrise de la politique du gouvernement.
01:23:46 Mais depuis Nicolas Sarkozy, il y a, disons, une sorte de super
01:23:50 Premier ministre qui devient le président de la République et une
01:23:53 sorte de secrétariat qui devient matignon.
01:23:56 D'où l'effacement, et l'effacement de plus en plus présent et de
01:24:01 plus en plus alarmant de la personnalité du Premier ministre,
01:24:05 parce que c'est lui qui, théoriquement, a la responsabilité
01:24:08 politique devant un Parlement qui se retrouve lui-même écrasé du coup.
01:24:12 Donc, Elisabeth Born, disons, elle fait sa rentrée, mais personne
01:24:16 ne l'a vue sortir.
01:24:18 Donc, malheureusement, ça ne va pas transporter les foules,
01:24:22 surtout qu'elle a un deuxième point dans son ordre du jour.
01:24:27 Et là, par contre, c'est assez inédit, c'est qu'elle est en face
01:24:30 de trois candidats, donc un candidat déclaré dans son gouvernement,
01:24:34 M. Darmanin, un qui se comporte comme un candidat depuis déjà
01:24:37 un long moment, qui est M. Le Maire, et un que une partie de sa majorité
01:24:41 aimerait pousser à la candidature, qui est M. Attal.
01:24:44 Donc, bon, ça va être une...
01:24:47 C'est une rentrée qui ne va pas être extrêmement sportive,
01:24:50 mais néanmoins, personne n'aimerait être à la place d'Elisabeth Born.
01:24:53 – Merci pour cette avise, on vous garde un peu.
01:24:55 Philippe Guibert est surpris, vous citez Gabriel Attal.
01:25:00 – On m'aurait manqué, à la suite, bon, je ne l'ai pas.
01:25:03 – Oui, non, non, je ne savais pas que Gabriel Attal
01:25:06 avait des ambitions présidentielles...
01:25:09 – Ce n'est pas tout à fait ce que j'ai dit.
01:25:11 – Pardonnez-moi, j'ai mal compris, alors.
01:25:13 – Vous avez évoqué quand même, on l'a tous entendu,
01:25:15 vous avez quand même évoqué Gabriel Attal.
01:25:17 Quelques ambitions ou on a mal entendu ?
01:25:19 – J'ai dit que la Macronie, une large part du groupe Renaissance
01:25:25 et de la Macronie institutionnelle, disons,
01:25:28 relaient déjà depuis, ça a duré une partie de l'été,
01:25:33 relaient des volontés de le voir comme un potentiel profond à Macron.
01:25:39 Et je pense que le personnage pourrait tout à fait se laisser tenter,
01:25:44 vu le courant de sympathie qu'il a parmi les siens.
01:25:47 – Pardonnez-moi, alors, on a mal compris,
01:25:49 mais on a tous compris la même chose sur ce plateau.
01:25:51 Philippe Guibert.
01:25:53 – Je partage votre analyse sur la difficulté d'Elisabeth Borne.
01:25:57 Elle en a plusieurs supplémentaires, me semble-t-il.
01:26:00 C'est que son problème de majorité à l'Assemblée nationale
01:26:04 n'est évidemment pas résolu.
01:26:06 Et elle en a une autre qui est un budget
01:26:10 qui est particulièrement difficile à boucler,
01:26:12 puisque on avait bien compris que la réforme des retraites
01:26:15 cherchait à faire des économies,
01:26:17 mais que ça n'a pas complètement convaincu
01:26:19 les marchés et agences de notation.
01:26:23 Et donc, le gouvernement essaye encore de réduire les dépenses publiques
01:26:28 ou d'augmenter de façon subvertisse les recettes.
01:26:33 Et donc, le budget va être très difficile,
01:26:35 va être un obstacle politique, enfin, un enjeu politique, pardonnez-moi,
01:26:39 avec l'Assemblée nationale où elle n'a pas de majorité.
01:26:43 Certes, sur le budget, on a droit à un 49.3 autant de fois qu'on veut,
01:26:47 mais enfin, ça s'ajoute aux difficultés politiques prévisibles
01:26:50 sur le projet de loi immigration.
01:26:52 Donc, il y a l'enjeu interne du gouvernement dont vous parliez,
01:26:55 et puis, il y a l'enjeu parlementaire qui n'est absolument pas résolu.
01:27:00 Alors, on parlera du budget juste après la pause publicitaire
01:27:02 avec notre ami Eric Derry de Matten.
01:27:04 Benjamin, sur cette rentrée et cette analyse très claire de Pierre-Yves Rougeron,
01:27:08 ce sont les enjeux, vous les partagez ?
01:27:10 Oui, exactement, mais c'est très compliqué pour Elisabeth Borne,
01:27:12 tout bêtement, parce que, comme l'a bien dit, il n'y a pas de majorité.
01:27:15 Il n'y a pas de majorité, et je crois qu'on ne prend pas conscience de ça.
01:27:18 À la Ve République, on a l'impression que vous avez un président,
01:27:21 il est omnipotent, c'est le prince, il a tous les pouvoirs.
01:27:23 Non, fonctionnellement, il a assez peu de pouvoirs.
01:27:25 Il n'a de pouvoirs que parce qu'il a une majorité caporalisée, disciplinée.
01:27:29 Or, aujourd'hui, cette majorité est relative, on l'a bien compris,
01:27:31 et ce qui est très révélateur avec Gérald Darmanin,
01:27:34 c'est qu'elle est également explosée façon puzzle.
01:27:36 Parce que si les intérêts de Gérald Darmanin sont contradictoires
01:27:38 avec les intérêts d'Edouard Philippe, qui sont contradictoires
01:27:41 avec les intérêts de François Bayrou, tous pensant potentiellement à 2027,
01:27:45 vous faites quoi ? Eh bien, en réalité, vous êtes bloqué.
01:27:48 Donc, on rentre dans une période qui, a priori, sauf dissolution,
01:27:52 qui magiquement donnerait une majorité à Emmanuel Macron,
01:27:54 parce que ne disent aujourd'hui pas les enquêtes,
01:27:56 eh bien, on rentre dans trois ans et demi de canard boiteux.
01:27:58 Trois ans et demi, c'est très, très long.
01:28:00 On n'a jamais connu, même sous le deuxième mandat de François Mitterrand,
01:28:03 une aussi longue période d'inertie, de fragilité politique,
01:28:08 le tout en situation économique, en effet, très compliquée,
01:28:11 en crise diplomatique évidente.
01:28:14 Donc, ces prochaines années vont être, si ce n'est intéressante,
01:28:18 en tout cas inquiétante.
01:28:19 Naïma Aimpa-Deltra, rapidement.
01:28:20 Oui, je rajouterais juste qu'effectivement, tout l'enjeu,
01:28:23 c'est de garder aussi cette unité, déjà de son propre camp,
01:28:27 de sa majorité, et effectivement, l'élargir.
01:28:30 Ils avaient envie de l'élargir, notamment avec les LR,
01:28:33 mais je crois que c'est mal parti.
01:28:35 Et puis, la loi immigration, à mon avis, va faire exploser les choses,
01:28:38 parce qu'il y a l'aile droite et l'aile gauche.
01:28:41 Éric, vous avez préparé vos cahiers, vos crayons de couleur,
01:28:45 vos stylos plumes, vous avez bien préparé vos fiches ?
01:28:47 Écoutez, oui, avec l'inflation en plus, là, ça coûte plus cher.
01:28:50 C'est vrai.
01:28:51 On va devoir serrer la ceinture à tous les niveaux.
01:28:54 Allez, on va parler du budget, justement, dans quelques instants,
01:28:57 et puis on restera potentiellement avec Pierre-Yves Rougeron,
01:29:00 politologue et président du Cercle Aristote,
01:29:03 qui nous fera également un petit commentaire,
01:29:05 si vous en êtes d'accord, évidemment.
01:29:07 Il a dit oui.
01:29:09 Allez, on marque une pause, on se retrouve pour la dernière ligne droite
01:29:11 de Punchline été.
01:29:12 À tout de suite.
01:29:13 C'est vrai que le temps passe vite, on a beaucoup de sujets.
01:29:18 On a votre compagnie, toujours.
01:29:19 C'est gentil, c'est gentil, vraiment, ça me touche.
01:29:22 Naïm M. Fadel, toujours avec moi,
01:29:24 Benjamin Morel, Philippe Guybert, Eric de Rigmathen et Pierre-Yves Rougeron,
01:29:28 qui est avec nous, politologue et président du Cercle Aristote.
01:29:31 On va parler gros sous, on va parler budget, budget 2024.
01:29:35 On s'attend à quoi, mon cher Eric de Rigmathen ?
01:29:38 À des difficultés pour boucler le budget.
01:29:40 Au revoir, Eric.
01:29:41 Si vous voulez, en fait, vous regardez aujourd'hui la situation de la France.
01:29:45 La situation de la France, c'est un sur-endettement énorme.
01:29:49 Vous savez, c'est très facile de comprendre les chiffres.
01:29:51 En 2000, vous aviez 1000 milliards de dettes.
01:29:56 En 2010, c'était 2000 milliards.
01:29:59 En 2020, en gros, c'est 3000 milliards.
01:30:01 Oui, c'est facile de voir la progression.
01:30:03 Vous avez vu en 20 ans ce qui s'est passé.
01:30:05 Alors, bien sûr, il y a eu le Covid, bien sûr, il y a eu quoi qu'il en coûte.
01:30:08 Ça, le gouvernement a fait ce qu'il fallait.
01:30:10 Mais aujourd'hui, on peut d'ailleurs dire que le gouvernement s'attaque
01:30:15 à la question des finances publiques, peut-être pas suffisamment,
01:30:18 parce qu'il veut dégager 15 milliards d'économies,
01:30:21 ce qui n'est finalement pas énorme au regard d'abord de la dette
01:30:24 et au regard du budget.
01:30:25 Le budget, c'est à peu près 350 milliards pour la France.
01:30:28 Mais 15 milliards, où les trouver ?
01:30:30 Surtout qu'on a appris au cours de l'été que finalement,
01:30:33 les rentrées fiscales n'étaient pas si bonnes que ça.
01:30:35 Vous aviez sur l'impôt sur le revenu des bonnes rentrées.
01:30:38 C'est vrai que comme les salaires ont augmenté sur les six premiers mois,
01:30:41 il y a des hausses, effectivement, de rentrées.
01:30:44 Mais sur la TVA, on pensait que la TVA rentrerait en force grâce à l'inflation.
01:30:49 Ce n'est pas le cas, il y a un essoufflement.
01:30:51 Il y avait une dynamique de rentrée de TVA et là, ça s'est essoufflé.
01:30:54 Et puis, les nouvelles dépenses, transition écologique,
01:30:57 financement du programme militaire,
01:30:59 ça fait énormément de dépenses supplémentaires.
01:31:01 Et là, aujourd'hui, comme l'État se trouve face à un mur,
01:31:04 parce que vous aviez raison de le dire,
01:31:06 au mois de septembre, il va y avoir une nouvelle notation de la France.
01:31:09 Vous savez, rappelez-vous, Standard & Poor's n'avait pas touché à la France
01:31:13 concernant son mode de gestion, les finances publiques.
01:31:16 On est resté à AA.
01:31:17 Mais là, vous allez avoir Fitch et vous allez avoir Moody's
01:31:20 qui vont, à leur tour, juger la finance publique française
01:31:24 et les efforts qui sont faits en France pour justement dégager les économies.
01:31:27 Et c'est là qu'on va se trouver face à un mur.
01:31:30 Alors, l'État, qu'est-ce qu'il fait ?
01:31:31 Il dit, on va prendre des mesures.
01:31:32 Et jeudi, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, va en Haute-Savoie,
01:31:36 il va rencontrer les entreprises et il va annoncer son plan.
01:31:39 Dans ce plan, on ne sait pas encore ce qu'il va choisir.
01:31:42 Est-ce que ça va être la suppression d'aides, comme par exemple la loi Pinel,
01:31:46 vous savez, qui consiste à acheter des appartements pour inciter la location ?
01:31:50 Est-ce que ça va être des coups de rabeau sur les exonérations de charges,
01:31:55 sur le SMIC, il y a deux fois et demi le SMIC, trois fois et demi le SMIC ?
01:31:58 Le gouvernement estime que parfois, il y a un peu trop de cadeaux.
01:32:01 Est-ce que ça va être sur les médicaments ?
01:32:02 On commence à dire qu'effectivement, le reste à charge sur les médicaments,
01:32:05 aujourd'hui, à 50 centimes, on ne s'en rend pas compte,
01:32:07 parce qu'on se dit 50 centimes, ce n'est pas énorme,
01:32:09 mais ça reste à la charge quand même du consommateur.
01:32:11 Là, ça pourrait être un euro, par exemple, vous voyez,
01:32:14 et tout ça, mis bout à bout, devrait faire des économies,
01:32:16 mais il y a aussi des taxes nouvelles, ou en tout cas qui vont être augmentées,
01:32:20 sur les aéroports, sur les autoroutes, sur les billets d'avion.
01:32:23 Vous voyez, c'est un ensemble de petites choses.
01:32:25 Alors, si vous voulez mon avis, c'est un ensemble de petites mesures
01:32:29 qui vont finir par générer 15 milliards, c'est toujours ça,
01:32:32 mais le gouvernement ne s'attaque pas vraiment au réel problème.
01:32:35 On sait bien que quand on manque d'argent, soit vous augmentez les impôts,
01:32:38 et ça fait des recettes, mais ça, il est hors de question.
01:32:40 Le gouvernement a toujours dit non, on n'augmentera pas l'impôt sur le revenu,
01:32:43 soit l'autre solution, c'est de faire des économies.
01:32:45 Et aujourd'hui, je termine par là, 800 milliards,
01:32:48 c'est ce que coûte le social en France, si vous mettez tout bout à bout,
01:32:52 je précise, tout bout à bout, y compris les retraites de l'État,
01:32:55 enfin les retraites payées par l'État, je ne parle pas des retraites à Gercarco,
01:32:58 mais la retraite vraiment de la Sécu, comme on dit,
01:33:00 la retraite de la Sécurité Sociale, là, ça fait 700 milliards.
01:33:03 Et c'est quoi 700 milliards ?
01:33:04 C'est un tiers de ce que la France crée comme richesse chaque année.
01:33:07 Alors, on pourra vous dire, bah oui, mais c'est le modèle social à la française,
01:33:10 il faut le défendre, oui, mais là, on arrive quand même à des niveaux extrêmement élevés
01:33:13 et graves, et qui inquiètent, puisqu'aujourd'hui, en France,
01:33:16 on paye énormément d'impôts, on est toujours le champion du monde
01:33:18 des prélèvements sociaux, prélèvements fiscaux,
01:33:20 et à côté de ça, ça ne va pas au niveau des finances publiques.
01:33:23 Donc vous voyez comme l'équation est compliquée.
01:33:25 Naïm M. Fadel, petit tour de table, Benjamin Barth, Yves Guibert,
01:33:28 et on nous demandera l'analyse de Pierre-Yves Rougeron, évidemment.
01:33:32 Non, bah écoutez, moi je me souviens de la période du Covid et du...
01:33:38 Quoi qu'il en coûte aussi, c'est aussi cette période-là qu'aujourd'hui, on paye.
01:33:45 Faire des économies, effectivement, il y a la question de social,
01:33:48 je pense que c'est peut-être pour ça qu'à un moment, ils ont parlé aussi du RSA.
01:33:51 Peut-être qu'ils vont généraliser, effectivement, l'expérimentation,
01:33:55 en proposant des emplois aux personnes qui peuvent travailler,
01:33:59 et qu'au bout de deux ou trois emplois, vous ne pouvez pas avoir le RSA.
01:34:03 C'est aussi des pistes, parce qu'on le voit bien.
01:34:05 Moi, je travaille sur un département, et on voit bien qu'aujourd'hui,
01:34:09 on peut aussi quand même accompagner à l'emploi des personnes
01:34:13 qui peuvent parfaitement travailler.
01:34:17 Benjamin Morel.
01:34:19 Oui, je crois qu'il faut faire attention tout de même à plusieurs choses.
01:34:21 Le premier élément, c'est que pendant des années, en effet,
01:34:23 on a voulu faire des économies budgétaires.
01:34:25 Or, ça a été évoqué, on faisait trois grands budgets en France.
01:34:28 Budget des collectivités territoriales, on ne peut pas vraiment y toucher.
01:34:31 Principes de libre administration, on essaie de faire des choses,
01:34:33 contrat de chaos, etc. Ça ne marche pas.
01:34:35 Budget de la sécurité sociale, compliqué, parce qu'évidemment,
01:34:38 vous avez tout le monde dans la rue, et budget de l'État.
01:34:40 Le seul qu'on a pu toucher, c'est le budget de l'État.
01:34:42 Il y a qui derrière le budget de l'État ?
01:34:43 Des policiers, des profs, des hôpitaux publics.
01:34:46 Or, en compressant l'état de nos services publics,
01:34:49 en n'investissant pas non plus dans les infrastructures, etc.,
01:34:52 on a rendu le pays fondamentalement dysfonctionnel.
01:34:55 Il ne faudrait pas que dans les années à venir, on recommette les mêmes erreurs
01:34:58 que l'on a commises les années passées, et qu'on fragilise encore un peu plus
01:35:01 et l'état régalien, et les grands services publics,
01:35:04 parce que derrière l'école, il y a la formation.
01:35:06 Et derrière la formation, vous avez des individus qui, bien formés,
01:35:09 demain apporteront de la richesse au pays. Premier élément.
01:35:12 Ensuite, il y a également des questions politiques qui se posent.
01:35:15 Vous savez, quand on rembourse la BCE, vous savez ce que devient la dette
01:35:19 qu'on rembourse à la BCE ? C'est une opération comptable,
01:35:21 c'est de l'argent qui disparaît.
01:35:23 Donc aujourd'hui, si on n'interroge pas le modèle européen
01:35:27 sur comment est-ce qu'on finance la dette au niveau européen,
01:35:30 eh bien, on va avoir des vrais problèmes.
01:35:32 Parce qu'en réalité, aujourd'hui, on n'arrive pas à investir
01:35:34 dans la transition écologique, etc., parce que l'Allemagne veut
01:35:37 sacro-saintement que nous remboursions les dettes à la BCE,
01:35:40 argent qui, encore une fois, disparaît, opération comptable.
01:35:43 Deuxièmement, Bruno Le Maire, qui souscrit des taux d'emprunt
01:35:46 à taux variable indexés sur l'inflation il y a quelques années,
01:35:50 il y a également des questions politiques qui devraient être posées.
01:35:53 En effet, il y a du déficit, en effet, il y a de la dette,
01:35:56 mais il n'y a pas que des Français qui dépenseraient des allocations sociales,
01:35:59 même si, en effet, on peut discuter de leurs périmètres,
01:36:01 il y a également de grosses erreurs politiques qui ont été commises.
01:36:04 - Thibibère, avant de donner le mot de la fin, à Pierre-Yves Rougéron,
01:36:07 sur ce budget 2024.
01:36:09 - Non, beaucoup peut être dit. Ce que disait Eric,
01:36:12 c'est qu'il cherche 15 milliards d'euros.
01:36:14 15 milliards d'euros, c'est à peu près le montant des économies
01:36:17 qui sont censées être provoquées par la réforme des retraites,
01:36:20 qui nous a occupés tout au premier semestre de l'année.
01:36:23 Donc, vous voyez, moi, j'ai participé,
01:36:26 je travaillais à Matignon pendant pas mal d'années,
01:36:29 et à chaque fois, l'État a de grandes difficultés
01:36:32 à faire des économies, avec les effets perverses
01:36:35 que signalait Benjamin sur nos grands services publics.
01:36:38 Donc, effectivement, c'est le social,
01:36:40 mais il faudra le prendre dans plusieurs sens, le social.
01:36:43 La question, par exemple, des pensions de retraite
01:36:46 sera un jour ou l'autre, finira par être posée,
01:36:50 parce que la réalité, c'est que quand on fait les comparaisons
01:36:53 dont vous parliez tout à l'heure avec les autres pays européens,
01:36:56 nos pensions de retraite sont plus élevées
01:36:59 que dans la plupart des pays européens.
01:37:01 Il faut avoir le courage de le dire.
01:37:03 Je ne suis pas candidat aux élections,
01:37:05 donc les personnes qui m'écoutent ne vont pas pouvoir
01:37:07 me sanctionner tout de suite, mais c'est une réalité,
01:37:09 si on veut regarder les choses en face,
01:37:11 si on a plus de dépenses que les autres,
01:37:13 que nos concurrents européens,
01:37:15 puisque l'Europe, c'est une vaste zone de concurrence,
01:37:17 c'est aussi du fait des pensions de retraite,
01:37:19 c'est une réalité.
01:37:21 Donc, il faudra poser des questions politiques
01:37:23 qui sont très lourdes, puisque ce pays,
01:37:25 il est tenu électoralement par l'électorat retraité,
01:37:28 c'est lui qui est élu le président de la République,
01:37:30 et Emmanuel Macron l'avait fort bien compris en 2022.
01:37:33 Et donc, là, on est au cœur de nos problèmes politico-électoraux.
01:37:37 Pierre-Hugo Géron, le mot de la fin.
01:37:39 Je pense qu'il y a beaucoup de choses
01:37:43 qui ont été dites particulièrement par Benjamin Mandrel.
01:37:46 Moi, ce que je vois dans ce débat-là,
01:37:49 c'est que toute la classe politique française
01:37:51 est d'accord pour faire des économies
01:37:53 tant que c'est sa propre classe sociale qui les paye.
01:37:56 Mais, par contre, pour se débarrasser
01:37:58 des dépendances de la France qui lui coûtent cher,
01:38:01 dépendance vis-à-vis de l'extérieur,
01:38:05 l'absence de protectionnisme et de réindustrialisation,
01:38:08 il ne faut pas oublier que ce montant social,
01:38:10 je suis d'accord avec vous,
01:38:12 il compense un choix du chômage.
01:38:14 Il compense aussi, avant tout,
01:38:16 un choix qui a été fait de la désindustrialisation du pays,
01:38:20 choix qui datent au minimum du début des années 80.
01:38:23 Donc, à un moment, Benjamin le disait très bien,
01:38:26 il y a une masse d'erreurs politiques
01:38:29 et de trahisons politiques
01:38:31 qui, à la fin, ont fait un sacré paquet de dettes.
01:38:33 Il n'y a pas de raison que ce soit
01:38:35 les Français les plus pauvres qui les payent.
01:38:37 Merci beaucoup pour cet éclairage.
01:38:39 Merci d'être resté avec nous,
01:38:41 Pierre-Yves Rougéron, je rappelle que vous êtes politologue
01:38:43 et président du Cercle Aristote.
01:38:45 Mes amis, il nous reste 11 minutes.
01:38:47 Je voudrais qu'on revienne sur la tribune
01:38:51 de Karl Olive au sein du JDD,
01:38:55 puisqu'il s'est fait gronder par Sylvain Maillard.
01:38:59 Il risque d'être convoqué à la rentrée
01:39:03 parce que, mon Dieu, il s'est exprimé
01:39:06 dans une tribune qu'on a commentée,
01:39:07 en plus très intéressante.
01:39:08 J'y ai fait référence tout à l'heure
01:39:10 sur le rôle des maires, sur la décentralisation.
01:39:13 Évidemment, tollé.
01:39:15 On va peut-être revoir le tweet de Sylvain Maillard.
01:39:19 Je pense qu'il n'aurait peut-être pas dû
01:39:21 tweeter et communiquer.
01:39:22 Je pense qu'il aurait peut-être dû échanger directement,
01:39:24 mais c'est un avis personnel,
01:39:26 directement avec Karl Olive.
01:39:28 Voici, je vous rappelle ce tweet.
01:39:31 "J'ai été informé par un député de mon groupe
01:39:33 que des échanges avaient eu lieu avec le JDD
01:39:36 pour la publication d'une tribune,
01:39:38 alors que ce journal n'apporte toujours pas
01:39:40 la garantie nécessaire de pluralité que notre groupe attend.
01:39:42 Cette participation n'engage en aucun cas
01:39:46 les députés Renaissance,
01:39:48 et je réunirai le bureau du groupe Renaissance
01:39:51 à la rentrée pour donner suite."
01:39:53 Voilà le tweet.
01:39:55 Ce matin, parce que hier, on a essayé d'avoir
01:39:58 des députés Renaissance pour connaître leur avis,
01:40:02 et je recevais dans Minilews Nadier,
01:40:05 qui, vous savez, est un ancien ministre,
01:40:07 un député Renaissance.
01:40:09 Il y a eu un débat, assez animé,
01:40:11 c'est le moins qu'on puisse dire.
01:40:13 Mais je voyais qu'on l'écoute,
01:40:16 et puis on terminera l'émission là-dessus.
01:40:18 Vous rentrez de vacances, Philippe,
01:40:20 donc je vous en ai la parole en premier,
01:40:22 parce qu'on en a déjà parlé avec Naïma, avec Benjamin.
01:40:24 C'est le piège de la fin d'émission.
01:40:26 C'est le piège de la fin d'émission,
01:40:27 si tant est que ce soit un piège, mon cher.
01:40:29 Mais on écoute Nadier, et puis on commente ensemble.
01:40:32 "Ces intentions ne sont évidemment pas mauvaises,
01:40:36 ni à l'égard de notre majorité,
01:40:38 ni à l'égard des instructions ou des recommandations
01:40:42 que peut donner notre président de groupe, Sylvain Maillard.
01:40:45 Il ne faut pas que notre parole,
01:40:47 que celle de la majorité, serve de propagande,
01:40:49 notamment à tel ou tel journal.
01:40:51 La question, c'est de savoir quelle ligne éditoriale
01:40:53 va prendre ce journal,
01:40:55 et à partir de là, notre groupe majoritaire,
01:40:57 qui n'a pas pris encore sa décision.
01:40:59 Sylvain Maillard a dit,
01:41:01 "Attendons de pouvoir avoir cet échange entre nous,
01:41:04 pour pouvoir aller s'exprimer.
01:41:06 Il n'est pas question de sanctionner qui que ce soit."
01:41:09 - C'est dingue. - Ça va loin, quand même.
01:41:11 Quelle ligne éditoriale.
01:41:13 Alors, qui décide de la ligne éditoriale ?
01:41:16 On est en 2023, là.
01:41:19 - Le temps que passent les élus à se poser des questions
01:41:21 qui ne se posent pas, je n'ai jamais vu personne,
01:41:24 y compris de droite, refuser d'avoir fait une tribune
01:41:27 dans l'Humanité, enfin, je veux dire...
01:41:30 qui se posent des questions, enfin,
01:41:32 qui se posent dans l'esprit, pour des absurdités.
01:41:35 L'important, c'est qu'ils s'expriment,
01:41:37 qu'ils nous disent ce qu'ils ont envie de faire pour le pays,
01:41:39 que ce soit d'ailleurs le Renaissance
01:41:41 ou d'autres organisations.
01:41:44 Qu'est-ce que c'est que ces oucases,
01:41:47 ces excommunications qu'on pose,
01:41:49 où ils se prennent eux-mêmes les pieds dans le tapis...
01:41:52 - Ah oui, parce que je pense qu'il aurait mieux valu
01:41:54 qu'il appelle Carolee, directement, en disant,
01:41:56 "Voilà, c'est tant et que..."
01:41:58 - Mais je ne vois pas de précédent...
01:42:00 Je ne vois pas de précédent où un parti politique
01:42:03 a envisagé de boycotter un média écrit,
01:42:06 de presse écrite.
01:42:08 Enfin, je veux dire, on peut avoir des accords
01:42:11 ou des désaccords avec Geoffroy Lejeune,
01:42:13 on discute souvent sur ce plateau,
01:42:15 mais enfin, on n'est pas...
01:42:17 On a l'impression qu'on est dans un monde
01:42:19 où c'est dangereux de publier dans le JDD.
01:42:21 Mais c'est quand même n'importe quoi, quoi.
01:42:23 - Eric. - Non, moi, je me dis...
01:42:25 - Vous rentrez de vacances, vous aussi.
01:42:27 - Oui, mais je l'ai lu, le JDD, hier,
01:42:29 c'est une très bonne chose.
01:42:31 Et franchement, ce sont des procès d'intention
01:42:33 qui me choquent.
01:42:35 Ça va faire 40 ans que je fais ce métier.
01:42:37 Ce sont des procès d'intention.
01:42:39 Je trouve que le JDD était très bien fait,
01:42:41 très intéressant. J'ai appris plein de choses.
01:42:43 Et puis surtout, paraît-il, il a très bien fonctionné
01:42:45 pour les numéros précédents, mieux qu'avant.
01:42:47 Je suis ravi, ça fait de la pub pour le JDD.
01:42:49 Dans le fond, ce n'est pas plus mal.
01:42:51 - Les détracteurs font souvent de la pub.
01:42:53 - Oui, c'est ça.
01:42:55 - Ce qui est formidable, on l'évoquait,
01:42:57 c'est les élections qui sont prévues
01:42:59 pour le mois de septembre,
01:43:01 qui vont être présidées par Christophe Deloire,
01:43:03 que l'on connaît tous, et qui,
01:43:05 c'est le moins qu'on puisse dire, n'a pas été très tendre
01:43:07 vis-à-vis de notre groupe, vis-à-vis d'Europe 1,
01:43:09 vis-à-vis de CNews.
01:43:11 Donc il y avait déjà ça,
01:43:13 cette prise de position.
01:43:15 Il y a un problème de neutralité, me semble-t-il,
01:43:17 en tant que journaliste.
01:43:19 Et puis en plus, maintenant, il y a cette nouvelle affaire.
01:43:21 - Il y a un problème de neutralité du politique
01:43:23 envers quand même...
01:43:25 - Mais oui, mais c'est...
01:43:27 - Pardon, vas-y. Naïma.
01:43:29 - Je trouve ça hallucinant, en fait,
01:43:31 surtout dans un pays comme la France,
01:43:33 qui se prévaut d'être le pays
01:43:35 de la liberté d'expression,
01:43:37 la liberté de conscience,
01:43:39 qu'on met au-dessus de tout.
01:43:41 Rappelons-nous qu'il y a quand même eu
01:43:43 des attentats contre un journal
01:43:45 du fait de son expression
01:43:47 qu'il n'a pas plu à certains.
01:43:49 Moi, j'hallucine.
01:43:51 Et il y a aussi l'indépendance de la presse.
01:43:53 Et justement, on se prévaut aussi
01:43:55 de cette indépendance
01:43:57 entre le politique et la presse.
01:43:59 Et là, vous avez un...
01:44:01 le responsable, enfin, un élu
01:44:03 et président des...
01:44:05 - Du groupe Renaissance.
01:44:07 - Du groupe Renaissance
01:44:09 qui s'autorise.
01:44:11 Et en fait, il le fait publiquement
01:44:13 parce qu'il est persuadé
01:44:15 qu'il a le droit.
01:44:17 Il en tient même une fierté.
01:44:19 Je vais le convoquer, celui qui a osé.
01:44:21 C'est hallucinant.
01:44:23 Et puis, je veux dire que dans notre pays,
01:44:25 les journaux, effectivement,
01:44:27 ont la ligne éditoriale qu'ils veulent.
01:44:29 Et effectivement, c'est souvent
01:44:31 des journaux aussi d'opinion,
01:44:33 comme effectivement
01:44:35 le Numa ou Libération
01:44:37 ou Le Monde.
01:44:39 Et d'ailleurs, sur le JDD,
01:44:41 vous avez eu Ségolène Royal,
01:44:43 qui est de gauche.
01:44:45 Vous avez eu Jean-Marie Boquel,
01:44:47 qui est de gauche, l'ancien ministre,
01:44:49 et vous avez Pedro Almodovar,
01:44:51 qui est un grand réalisateur,
01:44:53 qui a aussi donné une interview.
01:44:55 Enfin bref, je trouve que je ne devrais
01:44:57 même pas dire ça parce que c'est
01:44:59 quand même hallucinant.
01:45:01 - Non mais il y a Sabrina Aguestirubas,
01:45:03 qui est persuadée d'être le premier numéro.
01:45:05 C'est-à-dire que là,
01:45:07 Karl Olive publie sa tribune
01:45:09 qui est en somme toute intéressante.
01:45:11 Et en fait, on parle uniquement
01:45:13 que de ce tweet.
01:45:15 Alors que bon, heureusement,
01:45:17 on a eu un autre tweet de Karl Olive
01:45:19 et de son contenu.
01:45:21 Mais c'est totalement lunaire.
01:45:23 - Il va falloir que Sylvain Maillard
01:45:25 appelle rapidement Emmanuel Macron
01:45:27 parce qu'il y a quelques années,
01:45:29 il donnait une interview à Valeurs Actuelles.
01:45:31 Donc a priori, c'est le même problème
01:45:33 si on est dans cette perspective-là.
01:45:35 Je veux dire, la presse d'opinion,
01:45:37 c'est normal.
01:45:39 Ça a toujours existé.
01:45:41 Et d'ailleurs, la liberté de la presse
01:45:43 se construit comme une façon
01:45:45 d'exprimer son avis.
01:45:47 Dès lors que vous acceptez
01:45:49 qu'il y ait un pluralisme de la presse,
01:45:51 il y a deux solutions.
01:45:53 Soit chacun part dans son couloir.
01:45:55 La presse de droite parle à la droite,
01:45:57 la presse de gauche parle à la gauche,
01:45:59 etc. Et il n'y a pas d'interaction.
01:46:01 C'est nuisible au débat démocratique.
01:46:03 Le débat démocratique s'enrichit des échanges.
01:46:05 Oui, vous avez une presse qui est à droite,
01:46:07 vous avez une presse qui est à gauche.
01:46:09 Si je suis député de droite,
01:46:11 j'ai tout intérêt à parler à la presse de gauche
01:46:13 et c'est donc justement ce dialogue
01:46:15 entre les visions du monde.
01:46:17 Et c'est ça la démocratie. C'est comme ça que se structure
01:46:19 l'espace public. En disant à un député
01:46:21 "Attention, tu ne parles pas à ce journal parce qu'il est
01:46:23 prétendu de droite ou je ne sais quoi."
01:46:25 Eh bien en fait, on dit
01:46:27 à ce lectorat-là "Tu n'auras pas accès
01:46:29 à cette information. Tu n'auras pas accès au débat
01:46:31 et reste dans ton couloir, nous ne te regardons pas."
01:46:33 Ça, c'est ce qu'il y a de plus nuisible
01:46:35 en démocratie. On confond deux choses aujourd'hui
01:46:37 parce qu'en effet, il y a deux problèmes fondamentaux.
01:46:39 Et d'un côté, il y a la question
01:46:41 de la véracité de l'information.
01:46:43 Et là, en effet, une question se pose. C'est pour ça que les états généraux
01:46:45 de la presse, au risque de vous surprendre, moi je suis
01:46:47 fondamentalement favorable. Parce qu'aujourd'hui
01:46:49 avec la situation... - Il est favorable aussi
01:46:51 d'un point de vue gentil. Je dis simplement
01:46:53 qu'à partir du moment où vous nommez
01:46:55 Christophe Delors, j'ai rien contre Christophe Delors,
01:46:57 mais à partir du moment où il prend position... - Oui, il n'y a pas de neutralité.
01:46:59 - Il n'y a plus de neutralité.
01:47:01 - Il y a une question aujourd'hui sur la véracité
01:47:03 de l'information. Comment est-ce qu'on arrive à vérifier
01:47:05 l'information avec les réseaux sociaux, etc.
01:47:07 Et là, en effet, aujourd'hui, vous avez des nouveaux défis.
01:47:09 Et donc ces nouveaux défis impliquent
01:47:11 pour la presse d'avoir des chartes
01:47:13 de qualité, etc. Pour vraiment que
01:47:15 lorsque je lis, même si cette opinion me plaît
01:47:17 ou elle ne me plaît pas, je suis certain qu'elle soit
01:47:19 fondée sur des faits. Donc là, il y a une réflexion
01:47:21 à avoir. Et la deuxième réflexion, c'est justement
01:47:23 celle du dialogue. Et la réflexion
01:47:25 du dialogue implique que, de droite
01:47:27 comme de gauche, on soit capable de parler à tout le monde.
01:47:29 - Mais on fait quoi ?
01:47:31 J'ai appartenu à une grande chaîne de télé
01:47:33 qui appartient à un grand groupe industriel.
01:47:35 Les Quotidiens de l'Est
01:47:37 appartiennent à une grande banque.
01:47:39 In fine, c'est Vincent Bolloré
01:47:43 qui disait, n'ayons pas peur des mots, c'est Vincent Bolloré.
01:47:45 - Oui, oui, oui.
01:47:47 Oui, oui. Mais tout ça
01:47:49 est un... - Et BFM aussi.
01:47:51 - Et nos concurrents appartiennent
01:47:53 également à un groupe. Mais pourquoi il n'y a pas ce débat ?
01:47:55 Philippe.
01:47:57 - Il y a un énorme sectarisme
01:47:59 qui est en train de se développer.
01:48:01 C'est-à-dire que, je veux dire,
01:48:03 je sais ce que je pense
01:48:05 et je sais les journaux où je vais trouver des choses proches
01:48:07 de ce que je pense.
01:48:09 Et donc, je vais lire tel ou tel
01:48:11 journal dont je sais que je vais me retrouver
01:48:13 dans... Mais,
01:48:15 de temps en temps, ça me fait du bien
01:48:17 d'aller lire des journaux
01:48:19 ou d'écouter des médias qui ne pensent pas
01:48:21 ce que moi, je pense
01:48:23 déjà. Parce que, enfin, je veux dire, sinon,
01:48:25 on s'enferme soi-même
01:48:27 dans la fameuse bulle
01:48:29 de confirmation. Et ce que je trouve
01:48:31 terrible dans le débat public
01:48:33 aujourd'hui, c'est que, comme le disait Benjamin,
01:48:35 on ne parle qu'aux gens avec qui on est d'accord.
01:48:37 Déjà, on ne veut plus
01:48:39 parler aux gens avec lesquels
01:48:41 on n'est pas d'accord. Mais, enfin, c'est un problème
01:48:43 parce que la base du débat démocratique...
01:48:45 - Mais je faisais l'affairance aussi à la Une de Libération
01:48:47 quand Geoffroy Lejeune a pris la direction.
01:48:49 - Oui, oui, oui.
01:48:51 - Du journal du dimanche.
01:48:53 Personne s'est offusqué de cette Une ?
01:48:55 - Si, que personne.
01:48:57 - Personne, enfin, d'une certaine...
01:48:59 - C'est-à-dire ? C'est-à-dire qu'il n'y a pas eu autant
01:49:01 de colère qui s'est exprimée ?
01:49:03 On l'a dit sur ses plateaux, etc.
01:49:05 - Non, mais il y a clairement
01:49:07 le deux poids deux mesures. Mais moi, au-delà
01:49:09 vraiment de ce qu'on s'est dit,
01:49:11 moi, je ne comprends pas parce que, justement,
01:49:13 encore une fois, je l'ai dit tout à l'heure,
01:49:15 ce qui fait la force de ce pays
01:49:17 et que, moi, je défends au quotidien dans le cadre
01:49:19 de mes missions, c'est cette liberté
01:49:21 d'expression, c'est cette liberté de conscience,
01:49:23 c'est la liberté de la presse.
01:49:25 Et attention, faisons attention
01:49:27 parce que demain ou après-demain,
01:49:29 si on a des gens qui viennent remettre un cossa,
01:49:31 ils le remettront en ayant, justement,
01:49:33 ces exemples-là.
01:49:35 - Alors, je lance une invitation à Sylvain Maillard,
01:49:37 s'il veut nous expliquer quel est le contenu
01:49:39 nécessaire du journal du dimanche,
01:49:41 le plateau de Punchline ou de n'importe
01:49:43 quelle autre émission sur ces news,
01:49:45 je l'ai grandement ouvert, il nous expliquera
01:49:47 sa conception. Voilà, je voulais terminer
01:49:49 sur cette note. Bonne rentrée des classes, mon cher
01:49:51 Pierre Gilbert. - Merci Thierry de Madeleine Racuni.
01:49:53 - Merci. - Je n'ai pas fait de pâté de sable.
01:49:55 - C'est ça. Merci Eric de Rigmaten,
01:49:57 bonne rentrée. Merci Naïma M. Fadel,
01:49:59 merci Benjamin Amorale,
01:50:01 c'est toujours un plaisir de vous avoir à mes côtés.
01:50:03 Je voulais remercier Céline Génaud
01:50:05 qui me parle à la lauréate, qui me dit "dépêche-toi".
01:50:07 Merci à Cynthia Pina
01:50:09 qui a effectué également elle-même
01:50:11 sa rentrée des classes aujourd'hui. Merci aux équipes de la programmation.
01:50:13 Merci aux équipes en régie.
01:50:15 Vous pouvez évidemment revivre
01:50:17 ce débat, ces deux heures de débat
01:50:19 sur nos retours sur ces news.fr.
01:50:21 Moi, je vous donne rendez-vous demain pour de rendez-vous,
01:50:23 évidemment, VD News à 11h,
01:50:25 Punchline à 17h, je serai là.
01:50:27 Et puis tout de suite, c'est le retour également
01:50:29 de Nelly Dena qui revient en pleine forme
01:50:31 et qui va vous présenter
01:50:33 Face Info. Belle soirée sur ces news.
01:50:35 ♪ ♪ ♪

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