• l’année dernière
Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 Bonjour les 17h, je suis très heureux de vous retrouver pour la seconde fois de la journée 17h-19h, c'est Punchline été.
00:00:08 Deux heures de témoignages, de reportages et de débats, avec moi une équipe de grands témoins.
00:00:13 Présentation d'équipe du jour dans quelques instants, mais tout de suite, le sommaire de nos deux heures.
00:00:19 Insultes, agressions, sexisme, jusqu'où va s'arrêter cette flambée de violence qui n'est pas une personne ?
00:00:25 Pluralistes, caissières ou encore pharmaciens, que faire pour endiguer cette violence à témoignage dans Punchline été ?
00:00:32 La délinquance à Paris, braquage dans une bijouterie, viol d'une touriste mexicaine au pied de la tour Eiffel,
00:00:37 Rachida Dati monte au créneau et estime que rien n'a été fait pour enrayer ce fléau. On va poursuivre le débat dans Punchline été.
00:00:45 Encore une policière percutée par un automobiliste qui a pris la fuite, cela s'est passé cette fois dans le Doubs.
00:00:52 La policière a effectué un contrôle banal, elle a un arrêt de travail de deux mois. Un policier nous racontera ce qui s'est réellement passé.
00:01:00 Enfin, on parlera de la Seine. Une épreuve internationale de natation en eau libre devait se tenir ce samedi,
00:01:06 mais la qualité de l'eau ne le permet pas. Mauvais signe avant les JO de 2024. On se pose la question et on en débat.
00:01:13 On sera d'ailleurs avec Patrice Martin, administrateur du CNOSF, le Comité National Olympique et Sportif Français.
00:01:19 Voilà pour ce menu très chargé de Punchline été, mais tout de suite, place à l'info. Prenez place, c'est Mathieu Devese. Bonsoir Mathieu Devese.
00:01:28 Bonsoir Thierry, bonsoir à tous. Et déjà près de 1000 km de bouchons à la mi-journée.
00:01:33 Une journée classée noire dans le sens des départs et orange dans le sens des retours.
00:01:37 Les principales difficultés se concentrent sur la 7 dans les Bouches du Rhône, sur la 10 en Gironde et sur la 9 dans les Rho.
00:01:43 Et comme annoncé par Bison Futé, la circulation est au ralenti. L'organisme décrit d'ailleurs cette journée comme la plus difficile de l'été.
00:01:51 Et puis, vous le disiez en titre, cher Thierry, une policière a été blessée cette nuit après un refus d'obtempérer à Montbéliars et dans le Doubs.
00:01:58 Les faits se sont déroulés alors que des policiers effectuaient un contrôle de routine sur un autre véhicule.
00:02:03 La policière, âgée de 31 ans, a été violemment percutée par un automobiliste et projetée sur 4 mètres.
00:02:09 Dans un tweet, Gérald Darmanin annonce que ses jours ne sont pas en danger.
00:02:13 Le ministre de l'Intérieur ajoute que tout est fait pour retrouver le responsable, je cite, de cet acte "ignoble".
00:02:19 Enfin, en Espagne, un incendie à la frontière avec la France progresse et inquiète.
00:02:24 Cette nuit, il a entraîné l'évacuation de plus de 130 personnes. 2500 hectares sont menacés.
00:02:30 Le feu s'étend rapidement en raison de vents violents qui empêchent les avions bombardiers d'eau de participer aux opérations.
00:02:37 On se retrouve dans une heure peut-être ?
00:02:40 Oui, dans une heure à 18h tout pile.
00:02:42 Eh bien on se rend rendez-vous mon cher Mathieu Devese, merci, à tout à l'heure.
00:02:44 Allez, Madame Punchline d'été, c'est parti.
00:02:46 Nous sommes ensemble durant deux heures avec moi pour commenter cette actualité au Combien Riche,
00:02:50 c'est au début du mois d'août. Amine Elbaï, juriste, soyez le bienvenu.
00:02:53 Bonjour.
00:02:54 Ravi de vous retrouver.
00:02:55 Moi de moi.
00:02:56 Ravi d'accueillir également Georges Parastatis.
00:02:59 J'étais sûr que j'allais écorcher votre nom. J'en étais persuadé, j'avais fait le pari avec Sabrina,
00:03:04 qui m'assiste durant cette émission, avocat pénaliste, soyez le bienvenu.
00:03:07 Merci.
00:03:08 Et William T, politologue.
00:03:09 Bonjour.
00:03:10 Je suis ravi de vous accueillir également.
00:03:11 On va commencer notre émission, je le disais, par évoquer l'afflombée d'eau violente,
00:03:14 ce qui n'est pas une personne, mais vraiment personne, et surtout aucun secteur d'activité.
00:03:19 Buralistes, caissières, médecins, pompiers et pharmaciens, tous les commerçants sont en première ligne dans quelques instants.
00:03:26 On sera avec Philippe Bessé, pharmacien et président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.
00:03:32 Tout d'abord, regardez ce reportage de Laura Lestrade et de Maxime Lavandier.
00:03:36 On ouvre le débat juste après.
00:03:39 Oeil au beurre noir, visage encore marqué, Driss Afan n'est pas passé loin du drame.
00:03:45 Ce pharmacien d'une soixantaine d'années basé à Creil a subi une violente agression mercredi dans son officine par trois individus.
00:03:52 Une personne est revenue se dire, soi-disant, qu'on doit lui rembourser d'un produit qu'il a acheté il y a 2 ou 3 mois.
00:03:59 Donc on l'a vérifié, il n'y avait rien à rembourser.
00:04:01 Il l'a accompagné gentiment jusqu'à devant la porte.
00:04:03 Il s'est retourné vers moi, il m'a pris par le col.
00:04:05 Et voilà, premier coup de poing, deuxième coup de poing.
00:04:08 Et il m'a tiré vers devant la porte et les autres m'ont sauté dessus.
00:04:12 Conduit à l'hôpital, le scanner révèle une fracture au nez, des hématomes à l'oeil et sur le corps et une incapacité totale de travail de 10 jours.
00:04:20 J'ai l'impression qu'ils sont venus pour tuer. C'était bestial.
00:04:24 Et surtout, je suis leur pharmacien depuis 18 ans.
00:04:27 Je les connaissais depuis qu'ils sont gamins et je ne sais pas pourquoi cette violence d'un seul coup.
00:04:32 Une violence gratuite et dont les agresseurs ne sont pas leur premier coup d'essai.
00:04:36 L'un des trois individus s'en était déjà pris au pharmacien, deux semaines avant cette nouvelle agression.
00:04:40 De tout arrêter, c'est d'abandonner parce qu'on a l'impression, surtout nous les pharmaciens qui sommes dans les quartiers,
00:04:44 on a un rôle social aussi parce qu'on a les familles qui viennent.
00:04:47 On essaie de leur parler avec leur langue maternelle ou paternelle.
00:04:51 On a du mal à comprendre. C'est comme un papa qui se fait agresser par son propre fils.
00:04:56 Encore choqué mais pas abattu, Driss a pu compter sur le soutien du maire et de ses confrères pharmaciens,
00:05:01 eux aussi confrontés à ces agressions.
00:05:03 Selon l'Ordre national des pharmaciens, 366 agressions ont été déclarées en 2022, soit en moyenne une agression par jour.
00:05:11 Et pour ouvrir le débat, on va accueillir Philippe Bessé, pharmacien bien sûr,
00:05:15 et président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.
00:05:18 Philippe Bessé, bonjour. Soyez le bienvenu dans Punchline été.
00:05:22 Je le disais en commençant, personne n'est épargné. On évoquait évidemment les burealistes,
00:05:28 les médecins et les pharmaciens et vous faites partie de cette violence que vous devez subir.
00:05:34 Oui, tout à fait. J'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer sur votre chaîne sur ces drames à répétition.
00:05:43 Là, c'est particulier parce que ça se passe à Creil, c'est à deux pas de Montaterre.
00:05:49 C'est le lieu où la première pharmacie a brûlé suite aux émeutes de la fin juin.
00:05:57 Et donc, c'est quand même particulier d'avoir dans le même secteur des agressions à répétition contre les pharmaciens.
00:06:05 Donc là-dessus, j'espère que les forces de l'ordre vont faire une enquête poussée pour voir s'il y a des liens,
00:06:12 pour voir ce qui se passe parce qu'en fait, il faut aller au fond des choses.
00:06:15 Chaque cas est un cas individuel, chaque cas doit être traité comme tel.
00:06:21 Et chaque fois, les coupables doivent être punis sévèrement, ça doit se savoir.
00:06:27 C'est comme ça qu'on fera exemple et qu'on fera baisser la violence.
00:06:32 Comment vous expliquez qu'il y ait baissé cette hausse et cette agression vis-à-vis de vous ?
00:06:38 Probablement parce que nous sommes parmi les derniers, les pharmaciens dans les cités à rester.
00:06:45 Effectivement, comme l'a dit mon confrère, à créer ce lien social.
00:06:50 On ne déserte pas, on est au cœur des cités, au cœur des quartiers.
00:06:57 Et la plupart du temps, avec 99% de la population, ça se passe très bien.
00:07:03 Et au contraire, c'est quelque chose qui est assez remarquable que d'arriver à recréer ce lien-là.
00:07:11 Donc il faut vraiment trouver les solutions pour améliorer les choses.
00:07:16 La semaine dernière, j'ai été appelé suite à votre émission par la ministre de la Santé, par Agnès Firmin-Lebaudot.
00:07:24 Nous avons eu un long échange.
00:07:27 Et je sais que le ministère de la Santé travaille à un plan de sécurisation des professionnels de santé
00:07:33 qu'il doit présenter en tout début septembre, à la rentrée.
00:07:37 Moi j'attends ça. J'attends et mes confrères attendent d'avoir des solutions assez concrètes.
00:07:44 On parle de boutons d'alerte spécialisés vers des forces de l'ordre.
00:07:48 On parle de mise en place de caméras pour dissuader les agresseurs.
00:07:56 On parle également de formation des professionnels à la réponse à ce genre de choses.
00:08:05 Probablement tout ça va aider. Je l'espère en tout cas.
00:08:12 On ouvre le débat avec nos grands témoins. Je vous garde avec nous évidemment.
00:08:16 Georges Parsatis, vous êtes avocat pénaliste.
00:08:19 Comment jugez-vous cette évolution, cette hausse quand même ?
00:08:23 On a 366 agressions de pharmaciens dans la dernière année, plus 17%.
00:08:27 Ce que le reportage ne dit pas, c'est la raison de cette agression de ce pharmacien-là.
00:08:32 J'aurais bien souhaité savoir ce que l'agresseur...
00:08:36 Dans le reportage, vous voyez qu'en fait ce pharmacien connaît en plus l'agresseur Elisabeth.
00:08:41 Oui, alors pourquoi l'agresser ? Qu'est-ce qu'il lui a pris dans la pharmacie ?
00:08:44 C'est ça qui m'intéresse pour essayer de trouver des solutions.
00:08:46 Il y a plus de 10 ans, lorsque souvent on défendait des prévenus ou des accusés pour violences contre les pharmaciens,
00:08:53 c'était parce qu'ils allaient voler du Subutex.
00:08:55 Ils avaient besoin de Subutex parce qu'ils ne pouvaient plus avoir de l'héroïne ou d'autres drogues.
00:09:01 Là, est-ce que c'est cela ou est-ce que c'est autre chose ?
00:09:03 J'ai entendu que peut-être il y a une pénurie de médicaments ou peut-être des fausses ordonnances.
00:09:07 Les pharmaciens ne veulent pas donner le médicament de la fausse ordonnance
00:09:10 ou des médicaments qu'ils ne peuvent plus trouver.
00:09:13 C'est ça qui m'intéresse pour essayer de trouver des solutions contre ces multiples agressions.
00:09:18 Amine Elbaïe, on voit que tous les secteurs sont impactés aujourd'hui dans cette violence ambiante
00:09:24 qu'on monte hélas sur ces plateaux au quotidien.
00:09:28 On voit que les pharmaciens n'échappent pas à la règle.
00:09:31 Oui, bien sûr, les pharmaciens sont touchés.
00:09:34 366 agressions déclarées en 2022.
00:09:38 Mais il n'y a pas que les pharmaciens.
00:09:40 Je pense notamment à nos amis infirmiers, aux médecins,
00:09:44 je pense au personnel soignant, au personnel des urgences.
00:09:48 Vous savez, l'explosion de la violence à l'encontre des personnels de santé,
00:09:54 mais pas seulement, on parle ici de quartier populaire.
00:09:58 Je voudrais également élargir sur les fonctionnaires, sur les travailleurs sociaux.
00:10:04 Vous savez, dans la République française, nous avons mis beaucoup de moyens sans contrepartie.
00:10:11 Moi, je crois qu'en réalité, il y a un problème que personne ne veut nommer.
00:10:17 Je crois que faire de la politique, c'est aussi avoir le courage de nommer les choses.
00:10:20 C'est peut-être aussi la faute du tout gratuit.
00:10:23 La République a tout donné au quartier populaire, l'école gratuite, les soins gratuits,
00:10:29 vous allez chez le médecin, vous ne payez pas.
00:10:32 Pendant ce temps, vous avez des Français qui travaillent,
00:10:35 vous avez un tiers des Français qui n'ont pas les moyens pour s'offrir des soins.
00:10:40 Je crois qu'en réalité, il n'y peut pas y avoir dans notre République de droits sans devoir.
00:10:45 Sur le logement, sur l'emploi, sur la santé, l'accès aux soins,
00:10:49 sur tous ces sujets sociaux, je crois qu'il faut rebâtir un projet de société, un contrat social.
00:10:55 Il y a des droits, bien sûr, mais il y a aussi des devoirs.
00:10:58 Si vous ne respectez pas toutes celles et ceux qui vous offrent ce que la République vous permet,
00:11:05 c'est-à-dire une protection, une protection dans ce que vous êtes dans la société,
00:11:10 si vous ne respectez pas ce cadre, ce contrat social, alors il ne peut plus y avoir de contrat.
00:11:15 Oui, M. They, on l'a vu durant les émeutes, ça a été des crèches, des écoles, des bibliothèques.
00:11:24 Là, on voit, ce sont des pharmacies, mais les pharmacies, ça fait partie des vies de quartier.
00:11:28 Elles ont un rôle important et en fait, elles ne sont pas épargnées.
00:11:33 Et les pharmaciens ne sont pas épargnés.
00:11:34 Et c'est ça qui est terrible, in fine, parce que tout le monde en pâtit,
00:11:37 et notamment les parents de ces agresseurs, les grands-parents de ces agresseurs.
00:11:40 Vous avez raison, en fait, comme on est dans une société ultra-violente,
00:11:44 où il y a de plus en plus de barbares, de déséquilibrés,
00:11:46 toutes les professions de première ligne sont touchées.
00:11:49 Toutes les professions en contact avec un public
00:11:51 fait face à l'ultra-violence et la barbarisation de la société.
00:11:54 Alors qu'avant, vous pouviez avoir des altercations,
00:11:56 vous pouviez avoir des altercations verbales, des désaccords.
00:11:59 Ça pouvait arriver de s'insulter pour un rien.
00:12:01 Là, maintenant, tout de suite, on ne part plus sur une insulte uniquement,
00:12:04 ou des échanges verbaux qui sont musclés, on part sur des agressions.
00:12:07 Quand vous prenez Enzo qui est décédé, il est décédé à cause d'un regard.
00:12:11 Puis après, quelqu'un a été armé d'un couteau.
00:12:14 Donc, tout de suite, vous amenez, pour régler un différent, un couteau à prendre de quelqu'un.
00:12:17 De la même façon, Philippe dans le Nord, à 72 ans,
00:12:20 lorsqu'il a demandé à des jeunes d'éteindre la musique et de faire moins de bruit,
00:12:23 il s'est fait agresser et battu à mort.
00:12:25 C'est-à-dire que les actes sont beaucoup plus radicaux qu'avant.
00:12:27 Alors qu'avant, vous pouviez faire un différent avec votre médecin,
00:12:30 avec la pharmacienne du coin,
00:12:33 à l'époque, vous régliez votre différent verbalement,
00:12:36 voire même jusqu'au plus loin, vous étiez incivilisé
00:12:39 lorsque vous profaniez des insultes à cette personne-là.
00:12:42 Là, maintenant, on ne part plus sur des insultes,
00:12:44 on part directement sur des agressions physiques et verbales.
00:12:46 Ça, c'est le premier point.
00:12:47 Le deuxième point, c'est la culture d'irresponsabilité.
00:12:49 C'est-à-dire que maintenant, vous êtes dans une situation
00:12:51 où tous les actes n'entraînent aucune conséquence.
00:12:53 C'est-à-dire que lorsque vous frappez quelqu'un, lorsque vous insultez quelqu'un,
00:12:56 quelles sont les conséquences de vos actes ?
00:12:58 Les personnes qui vont agresser le pharmacien en question,
00:13:03 quelles conséquences ils vont avoir ?
00:13:04 Est-ce qu'ils vont être emprisonnés ?
00:13:05 Est-ce qu'ils vont être conduits à des travaux d'intérêt généraux ?
00:13:07 Est-ce qu'ils auront des sanctions ?
00:13:08 Est-ce qu'ils auront uniquement des rappels à la loi ?
00:13:10 Ou est-ce que le juge, parce qu'il y a trop de population carcérale,
00:13:13 parce qu'il n'y a pas assez de moyens pour régler les problèmes de justice en France,
00:13:16 ne va pas être obligé de relâcher ces personnes ?
00:13:18 Et malheureusement, ces personnes vont être conduites en liberté.
00:13:20 C'est-à-dire que la tolérance à la violence, à l'agression physique, à l'agression verbale,
00:13:24 a été augmentée.
00:13:25 Là, à l'époque, on n'acceptait pas les agressions verbales.
00:13:28 Là, maintenant, on les accepte.
00:13:29 Les agressions physiques sont acceptées.
00:13:30 Et petit à petit, vous créez un décalage sur ce qui est bien et ce qui est mal.
00:13:34 Philippe Bessé, vous nous avez dit que vous avez eu un contact avec la ministre.
00:13:38 Est-ce que vous avez le sentiment que votre message est passé ?
00:13:40 Et qu'est-ce qu'on fait ?
00:13:41 Qu'est-ce que vous allez demander très concrètement ?
00:13:43 Très concrètement, j'attends des mesures sur, je vous l'ai dit,
00:13:48 la formation des professionnels à ces nouvelles formes d'agressivité et de violence,
00:13:52 des mesures de priorisation sur les services de santé,
00:13:57 sur effectivement, ce n'est pas que les pharmacies, évidemment,
00:14:00 c'est tous les professionnels de santé de ville,
00:14:03 sur une priorisation pour appeler les forces de l'ordre.
00:14:07 J'attends également peut-être des moyens sur la vidéosurveillance,
00:14:15 sur des choses qui permettent, comme il a été dit,
00:14:18 de faire au cas par cas, d'aller chercher les coupables et de les punir.
00:14:26 Il faut qu'on arrive à faire en sorte que les gens qui ne se comportent pas bien,
00:14:32 qui sont des délinquants, soient punis.
00:14:35 Et que ça se sache, c'est une des choses qui ramènera la paix.
00:14:41 Sinon, moi j'apporte tout mon soutien à mon confrère de Creil,
00:14:45 je lui dis de tenir bon.
00:14:47 Vous avez remarqué que malgré ces journées d'incapacité de travail,
00:14:50 il était quand même dans sa pharmacie, parce qu'il a envie d'être présent,
00:14:54 parce qu'il a envie d'être aux côtés des 95-99% de la population
00:14:58 qui lui témoigne son soutien.
00:15:01 Ce que Philippe Essay, dans le témoignage de votre collègue,
00:15:04 que l'on voit dans le reportage, il le dit, c'est comme un papa qui se fait agresser.
00:15:10 Et vous avez raison de le souligner, il est resté au cœur de sa pharmacie malgré tout.
00:15:14 Et on le voit marqué en plus.
00:15:16 Oui c'est ça, même blessé, il est resté là.
00:15:19 Je pense que c'est vraiment à saluer.
00:15:22 Et tous les professionnels restent, que ce soit les pompiers,
00:15:26 ils ont envie de revenir dans les quartiers.
00:15:29 Il ne faut pas se laisser faire par des gens qui sont des sauvageons,
00:15:35 qu'il faut arriver à arrêter pour faire cesser cette violence
00:15:41 et permettre aux gens qui sont dans les quartiers de reprendre une vie normale.
00:15:47 Et donc moi je le dis, dans ces quartiers spécifiquement,
00:15:50 dans cette zone de l'Oise, ça fait deux fois que des pharmacies sont prises pour cibles l'une à côté de l'autre.
00:15:57 Donc je pense qu'il y a là quelque chose à voir de façon spécifique.
00:16:02 Et j'espère que les forces de l'ordre y veilleront.
00:16:05 Est-ce que vous avez le sentiment, et ce sera ma dernière question,
00:16:07 que votre ministre a entendu votre message, ou vos messages au pluriel ?
00:16:11 Clairement, clairement.
00:16:13 Elle m'a téléphoné directement, sans passer par une demande particulière.
00:16:22 Donc c'est quelque chose que j'ai apprécié.
00:16:25 Elle a personnellement appelé, je reviens sur ces émeutes,
00:16:28 vous avez eu 35 pharmacies agressées,
00:16:31 elle a personnellement appelé l'ensemble des confrères pour leur témoigner de ce soutien.
00:16:35 Donc on a besoin également de ça pour croire et pour continuer à faire notre métier.
00:16:43 Et j'espère donc que je vous dis en septembre,
00:16:46 on vous revoit pour vous exposer le plan du gouvernement sur les violences.
00:16:50 J'espère qu'il sera à la hauteur.
00:16:51 Eh bien écoutez, le rendez-vous est pris, on prend le rendez-vous ensemble, si vous voulez bien, Philippe Bessé.
00:16:55 Merci d'avoir accepté de témoigner.
00:16:57 Et je rappelle que vous êtes non seulement pharmacien,
00:16:59 mais président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.
00:17:02 Merci pour votre disponibilité.
00:17:04 Vous vouliez rajouter quelque chose, Amine ?
00:17:06 Non, je persiste dans l'idée que dans les territoires populaires,
00:17:10 on a offert à des habitants, et souvent à une même classe sociale,
00:17:16 le tout gratuit.
00:17:17 Le logement social gratuit.
00:17:19 L'école gratuite.
00:17:20 Les soins gratuits.
00:17:22 Les médicaments gratuits.
00:17:23 Et dans cette notion de gratuité,
00:17:25 l'État n'a pas été capable, durant toutes ces années,
00:17:29 à exiger en contrepartie des devoirs.
00:17:31 Et je crois qu'il faut vraiment revoir en extrême urgence
00:17:35 la relation entre les citoyens, entre les administrés et l'État,
00:17:39 parce qu'à ce rythme-là, c'est tout simplement l'ensauvagement qui va reprendre le dessus.
00:17:46 Je crois que si on veut retrouver le calme, la sérénité, la paix,
00:17:51 il ne faut pas acheter la paix sociale, au contraire, exiger des mesures.
00:17:55 Parce que moi, je pense aux habitants des campagnes,
00:17:58 là-bas où les cafetiers sont au cœur de la relation sociale.
00:18:05 Ils sont présents pour assurer la cohésion entre les habitants,
00:18:09 c'est peut-être même eux qui permettent aussi de garder ce dernier fil tendu
00:18:13 entre Paris et les campagnes.
00:18:15 Je crois qu'en réalité, le problème, il faut le nommer,
00:18:18 il ne vient pas des campagnes du fin fond de la Creuse ou de la Veyron,
00:18:22 il vient bien des quartiers populaires, dans des endroits où on a tout mis sous le tapis,
00:18:26 où on a acheté la paix sociale à coup de subventions dans les associations
00:18:29 et on n'a pas été capable, en retour, d'exiger de la responsabilité,
00:18:33 le sens du devoir et le respect de notre pays, la France.
00:18:36 On va continuer à parler de cette violence ambiante, hélas,
00:18:39 pour évoquer ce rassemblement, on va y ressort à Bayonne.
00:18:43 Rassemblement, vous le savez, en hommage à cet homme de 46 ans,
00:18:46 décédé après 9 jours de coma.
00:18:48 Il avait été passé à tabac par 3 individus, tout ça, pourquoi ?
00:18:51 Parce que 3 jeunes à qui il avait tout simplement demandé d'éviter d'uriner devant sa porte.
00:18:55 Ça n'a pas plu, les agresseurs ont pris la fuite.
00:18:58 Il y avait hier soir beaucoup d'émotions à Bayonne, et on le comprend aisément,
00:19:01 regardez ce reportage d'Antoine Esteve et on en parle juste après.
00:19:04 Une foule silencieuse et une colère froide.
00:19:09 Les habitants se recueillent sur la place de la liberté.
00:19:12 Ici, tous viennent soutenir les victimes des agressions pendant les fêtes de Bayonne
00:19:16 et rejettent toute forme de violence.
00:19:18 Quand il y a une agression ou une mort de ce genre, c'est assez violent quand même, non ?
00:19:23 C'est juste inconcevable pour moi.
00:19:25 C'est d'une inhumanité incroyable.
00:19:28 Je ne sais pas où va le monde.
00:19:30 Patrice, l'homme de 46 ans, mort après 9 jours de coma,
00:19:33 a été agressé au pied de son immeuble par 3 individus
00:19:36 à qui il reprochait d'uriner sur le mur.
00:19:38 Il a été roué de coups pendant de longues minutes.
00:19:40 C'est absolument dramatique, d'autant que les 3 personnes devant ce monsieur
00:19:43 étaient en train d'uriner.
00:19:45 C'est un acte vraiment odieux et il faut qu'il soit puni.
00:19:49 La violence grimpe partout.
00:19:51 Maintenant, les gens sont foutus d'échanger sans être dans la violence.
00:19:55 L'intolérance semble être au pouvoir, oui, absolument.
00:19:58 Une enquête difficile commence.
00:20:00 Il y avait des centaines de milliers de personnes dans la rue au moment des faits.
00:20:03 Nous recherchons 3 individus de type méditerranéen
00:20:06 susceptibles d'appartenir à la communauté des Français itinérants.
00:20:10 Ils étaient torse nu, mesurés 1m80/85, 25 ans,
00:20:15 corpulence musclée athlétique, chatin brun,
00:20:18 avec les cheveux coupés en dégradés, sur le côté et nuque,
00:20:21 short blanc ou rouge.
00:20:23 Plusieurs caméras auraient filmé la scène
00:20:25 et d'après nos informations, malgré la pénombre,
00:20:28 l'analyse des images aurait déjà donné des résultats positifs dans l'enquête.
00:20:33 - William, c'est terrible, c'est la fête de Bayonne,
00:20:36 c'est le symbole de la fête, de l'unité, on y va en famille,
00:20:39 c'est une tradition, c'est comme la férie à Darl ou la férie à la Denime.
00:20:42 Et on en arrive à un tel fait divers, alors qu'un portrait robot a été diffusé
00:20:46 pour tenter de retrouver les agresseurs.
00:20:48 Ce matin, au cours de Mini-News, l'un de nos invités disait
00:20:51 "C'est difficile, parce qu'évidemment, tout le monde est habillé en blanc, en rouge,
00:20:55 mais c'est avant tout la fête et malgré tout, c'est produit sous drame."
00:20:59 Et on voit l'appel à témoins qui a été lancé par la police nationale des Pyrénées-Atlantiques.
00:21:03 - Effectivement, on pense à la famille de la victime, je crois qu'il s'appelait Patrice,
00:21:07 et malheureusement, je crois que la fête de Bayonne réunissait chaque année
00:21:10 plus d'un million de personnes. - Un million trois cette année.
00:21:12 - Un million trois cette année et un million deux ou un million quatre l'année précédente,
00:21:15 mais plus d'un million de personnes à chaque fois.
00:21:17 - Un million deux en 2022.
00:21:18 - Et à chaque reprise, on voyait qu'il y avait très peu de ce qu'on appelle des faits divers,
00:21:22 très peu d'incidents, etc. Mais maintenant, malheureusement...
00:21:26 - En 2022, il y avait eu deux hommes de 25 et 19 ans qui avaient été mis en examen
00:21:30 pour le viol d'une femme de 27 ans.
00:21:33 - Pensez à elle. Ce qu'on voit petit à petit, c'est que l'art de vie à la française
00:21:37 est menacé par l'exposition de la délinquance et la criminalité, malheureusement.
00:21:41 C'est-à-dire que les choses qui devenaient anodines deviennent petit à petit,
00:21:45 des faits divers deviennent petit à petit des faits de société.
00:21:47 Malheureusement, on parle de Patrice qui est désormais décédé à Bayonne
00:21:49 pour avoir demandé à des gens d'arrêter d'uriner.
00:21:51 On a demandé... Il s'est passé exactement la même chose avec Philippe
00:21:54 qui est décédé dans le Nord à 72 ans, roué de coups par trois jeunes mineurs.
00:21:58 Enzo est décédé de la même manière. Donc, petit à petit, est-ce qu'on parle
00:22:01 de faits divers ou est-ce qu'on parle de faits de société à partir du moment
00:22:04 où l'art de vie à la française est menacé par l'exposition de la délinquance
00:22:07 et la criminalité ? Le sujet qui est posé dans tous ces endroits,
00:22:10 c'est que maintenant, l'ultra-violence gagne tous les territoires de la République.
00:22:13 Amine en avait parlé tout à l'heure. Avant, l'ultra-violence se concentrait
00:22:16 sur quelques territoires. On parlait notamment du 9-3, pour ne pas le caricaturer,
00:22:20 mais de certains quartiers spécifiques autour des grandes métropoles.
00:22:23 Désormais, tous les territoires sont touchés. Et la question qui est posée
00:22:27 aux pouvoirs publics, c'est quand est-ce que ça va se terminer ?
00:22:30 Est-ce qu'on va décider de se prendre des mesures pour pouvoir arrêter
00:22:32 l'ultra-violence et l'explosion de la délinquance ? Le sujet qui est posé,
00:22:36 je pense que ce n'est pas une affaire d'immigration, c'est une affaire de société.
00:22:39 C'est-à-dire comment on fait pour faire en sorte que notre tolérance à l'agression
00:22:43 verbale, à l'agression physique, aux incivilités, soit au plus bas possible ?
00:22:46 Mais c'est l'éducation, ça, on le dit à chaque fois.
00:22:48 Pas que, pas que, parce qu'on va prendre un exemple.
00:22:52 Je vais prendre deux exemples précis. L'exemple de New York et l'exemple de Singapour.
00:22:56 À New York et à Singapour, avant même d'avoir un renouvellement de génération,
00:23:00 vous avez eu un arrêt de la délinquance et de la criminalité.
00:23:04 Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qu'a décidé de faire Giuliani ?
00:23:06 Il a décidé de reprendre en main le territoire de New York et faire en sorte
00:23:09 que les quartiers difficiles du Bronx et de Harlem redeviennent des havres de paix.
00:23:12 Qu'est-ce qui s'est passé à Singapour ? On n'a pas attendu 30 à 40 ans,
00:23:15 si c'était uniquement la question d'éducation. On devrait attendre un renouvellement
00:23:18 des générations pour faire en sorte que les nouvelles personnes éduquées
00:23:20 arriveraient à se comporter normalement. C'est-à-dire qu'en prenant des mesures fortes,
00:23:23 en étant en place ce qu'on appelle la tolérance zéro, à partir du moment
00:23:26 où vous dites que chaque incivilité n'est pas tolérée, n'est pas acceptée
00:23:30 sur ce territoire, on fait en sorte que les comportements deviennent normaux
00:23:33 et on arrive à se comporter davantage en société.
00:23:35 Amine, très rapidement, et Georges, très rapidement, avant de partir en pause publicitaire.
00:23:40 Oui, bien sûr, il règne en France un climat d'agressivité et un odieux
00:23:44 contexte d'hyper-violence banalisée. Bien sûr, on en parlait, Patrice,
00:23:50 46 ans décédé, 9 jours après des suites de ses blessures, mort, tué,
00:23:57 pour avoir demandé à des individus de cesser d'uriner au droit de sa porte.
00:24:02 Je pense bien évidemment à toutes ces victimes, à toutes celles et ceux
00:24:06 qui meurent dans le silence, ces victimes dont on ne parle presque jamais,
00:24:10 à part peut-être sur votre chaîne CNews, je pense évidemment à Enzo,
00:24:15 tué pour un mauvais regard, je pense aussi à Philippe, tué au vieux condé
00:24:19 pour avoir demandé moins de bruit. Moi, je refuse de vivre dans cette société
00:24:24 repliée sur elle-même, dans une société de barbares malfaisants
00:24:29 qui violent les femmes, qui tabassent les pères de famille et qui poignardent
00:24:33 nos enfants. Moi, je crois en réalité qu'il faut avoir le courage de nommer,
00:24:38 c'est peut-être un point cher William, un point complémentaire,
00:24:42 mais moi je crois qu'il y a un lien entre explosion de la violence
00:24:47 et montée de l'immigration avec 120 000 OQTF. Sur ces 120 000 OQTF,
00:24:52 90% ne sont pas exécutés. Oui, il y a aujourd'hui un lien entre
00:24:56 explosion de la violence et montée de l'immigration, et notamment ces OQTF
00:25:00 pour les menaces graves à l'ordre public.
00:25:03 - Deux mots, Georges, deux mots, deux secondes. - Un tract clérical ou un tract politique,
00:25:09 je ne sais pas si vous avez vu... - C'est la réalité. - Oui, c'est la réalité,
00:25:12 mais dire "je pense, je refuse, j'accepte pas, il faut plus de justice",
00:25:17 personne ici n'accepte ces violences. Tout le monde les refuse, en tout cas autour
00:25:21 de ce plateau et tous les téléspectateurs. Mais la question est, où est-ce que vous avez vu
00:25:26 de la tolérance ? Il n'y en a pas. Dès que quelqu'un est attrapé par les policiers,
00:25:31 il est conduit devant un juge et il est jugé. Où est-ce que vous avez vu la tolérance ?
00:25:35 Dès qu'il y a une agression, il est jugé. Vous avez dit tout à l'heure,
00:25:39 vous avez dit tout à l'heure, je passe ma vie dans les salles d'audience,
00:25:42 je peux vous dire que mes jeunes collègues commis d'office sur les agressions,
00:25:46 chaque jour, il y a une queue de personnes présentées devant un juge.
00:25:51 Vous avez dit tout à l'heure que les magistrats n'incarcèrent pas
00:25:55 parce qu'il y a surpopulation, mais c'est pas vrai. Mais pas du tout.
00:25:59 Mais pas du tout. Je peux vous dire, je n'ai jamais entendu...
00:26:02 Il y a un problème de place en prison quand même aussi.
00:26:04 Il y a un problème et ce n'est pas pour ça qu'ils n'en vont pas en prison.
00:26:07 On va marquer une pause. Merci beaucoup pour cette précision.
00:26:10 Et on parlera de la loi immigration juste après.
00:26:13 Juste après. Juste après. Parfait.
00:26:16 Punchline été, c'est jusqu'à 19h. À tout de suite.
00:26:19 Soyez les bienvenus, c'est Punchline été, jusqu'à 19h.
00:26:25 Du débat, du reportage, mais vraiment du débat.
00:26:27 Et ça commencerait fort d'ailleurs en ce Punchline été
00:26:30 avec nos grands témoins du soir, Amine Elbahi, Georges Parastatis.
00:26:33 Ça y est, j'y suis arrivé. Et William Thay.
00:26:36 On va parler politique, poétique française avec cette phrase.
00:26:39 Attention, je ne veux pas être bousculé par des majorités de fortune ou des blocages.
00:26:43 Qui a dit ça ?
00:26:45 Emmanuel Macron.
00:26:47 Oui ?
00:26:48 Emmanuel Macron.
00:26:49 Ah, très bien. Je voulais voir si vous le suiviez ou pas.
00:26:51 Qui d'autre ?
00:26:52 Très bien. Alors ce sont les mots d'Emmanuel Macron dans le Figaro cette semaine.
00:26:55 Vous le savez, le chef de l'État qui brandit une nouvelle fois la possibilité d'un recours au 49.3
00:26:59 sur le prochain gros dossier du gouvernement, la loi immigration.
00:27:03 On voit tout ça avec les explications d'Antoine Delplanque et Maxime Lavandier.
00:27:06 Et on ouvre le débat parce que je sais que vous avez plein de choses à dire.
00:27:09 L'obstruction parlementaire, c'est ce qui inquiète le chef de l'État.
00:27:14 Alors qu'il annonçait ce mercredi dans le Figaro une initiative politique d'ampleur pour la rentrée,
00:27:19 les regards de toute la classe politique se sont portés sur le projet de loi immigration.
00:27:24 Des regards pas forcément bienveillants.
00:27:26 Sur les bancs de l'Assemblée, hors du camp présidentiel, le texte clive avant même d'avoir été présenté.
00:27:32 Sans surprise, la gauche le considère déjà trop radical.
00:27:36 Les forces de la NUPES l'ont déjà clairement fait savoir.
00:27:39 Elles refusent de participer au compromis qu'Elisabeth Borne appelle de ses voeux.
00:27:43 Olivier Faure, quant à lui, met le chef de l'État au défi de présenter sa politique devant les Français et leurs représentants à l'Assemblée.
00:27:51 Le président de la République vient d'annoncer une initiative politique d'ampleur à la fin du mois d'août.
00:27:56 Chiche ! Il veut réunir la nation. Chiche !
00:27:59 Si la gauche a fait part de son opposition au texte, la droite elle aussi le critique déjà et dénonce une volonté politique pas assez ferme.
00:28:06 Les députés, les républicains s'appuient sur les récents sondages d'opinion qui donnent l'immigration comme une problématique importante pour les Français et appellent à l'organisation d'un référendum.
00:28:16 Monsieur le Président, ayez le courage de donner la parole aux Français par voie de référendum. C'est à eux de décider.
00:28:22 Face à la levée de boucliers qui s'annonce déjà autour de ce projet, Emmanuel Macron évoquait à demi-mot un possible recours à l'article 49.3.
00:28:30 Une évocation qui fait bondir à sa droite.
00:28:33 Je regrette que le Président de la République balaie d'un revers de main notre proposition de loi constitutionnelle.
00:28:38 Il faut rompre avec la naïveté et adopter des mesures efficaces afin d'enryer cette submersion migratoire.
00:28:43 En l'absence d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale, Elisabeth Borne devra jouer des coudes face aux oppositions qui s'annoncent fortes sur ce texte.
00:28:51 Un chiffre William Tay, 49.3, 49.3 et 49.3.
00:28:57 49.3. Ça va être compliqué. On voit le tweet d'Eric Ciotti du côté des LR.
00:29:04 Ça ne va pas être simple. Ça ne va pas être simple.
00:29:07 Et Emmanuel Macron et son gouvernement se sont mis dans l'impasse.
00:29:10 Pourquoi ils se sont mis dans l'impasse ? Parce qu'à l'entendre, Emmanuel Macron, on croirait dire qu'en fait, son texte est bon.
00:29:16 Et en fait, ce sont les obstructions parlementaires, le Parlement qui n'a pas compris.
00:29:20 Mais en l'occurrence, Emmanuel Macron ne gouverne pas contre le Parlement.
00:29:23 Il gouverne avec le 49.3 contre les Français, parce que 70 % des Français veulent qu'on limite les flux migratoires.
00:29:30 On peut être pour ou contre, dire que ce n'est pas bien, mais 70 % des Français veulent qu'on limite les flux migratoires.
00:29:35 C'est un sondage CSA pour CNews d'ailleurs.
00:29:37 C'est un sondage CSA pour CNews. Donc en l'occurrence, Emmanuel Macron, si par qu'il utilise la voie du référendum,
00:29:41 ce sera très clair, il y aura 65 à 75 % des Français qui diront "nous voulons limiter les flux migratoires".
00:29:47 Donc quand Emmanuel Macron dit qu'il veut travailler avec des oppositions responsables, ce n'est pas ça la vérité.
00:29:52 La vérité, c'est qu'en fait, il veut travailler avec sa propre majorité.
00:29:54 Il pense que son texte est bon, or son texte est en complet décalage avec l'envie des Français,
00:29:58 qui veulent davantage de fermeté, d'ordre et de contrôle des flux migratoires.
00:30:02 Ils veulent reprendre le contrôle des flux migratoires.
00:30:04 Ils veulent davantage qu'on choisisse l'immigration, qu'on la subisse.
00:30:06 Et Emmanuel Macron n'en veut pas. Et c'est pour ça que vraisemblablement, son texte sera renversé.
00:30:10 Et s'il utilise le 49.3, son gouvernement aussi.
00:30:12 On verra, on prend les paris. Amine Elbaï.
00:30:15 Oui, je crois que le président de la République a perdu la confiance des Français.
00:30:20 On ne gouverne pas un pays à coup de 49.3.
00:30:23 49.3, c'est le chiffre que vous avez évoqué tout à l'heure. J'en ai un autre.
00:30:27 120 000. C'est le nombre d'OQTF qui sont ordonnés chaque année par les préfets.
00:30:34 Et sur ces 120 000 OQTF, 90 % ne sont pas exécutés parce que notre pays, la France,
00:30:41 n'est pas capable d'asseoir sa force devant les autres pays par la voie diplomatique
00:30:47 pour obtenir ce fameux Césame, le laisser-passer consulaire.
00:30:51 Donc aujourd'hui, nous émettons 120 000 OQTF, obligation de quitter le territoire français.
00:30:57 Mais comme nous n'avons pas le laisser-passer consulaire auprès des autres pays,
00:31:01 nous ne pouvons pas expulser. Je crois qu'il faudrait même aller peut-être un peu plus loin sur ce texte.
00:31:07 Ne plus accorder aucun visa aux pays qui refusent de reprendre leurs clandestins.
00:31:13 Et il faudrait même peut-être aller encore plus loin. Je crois que c'est extrêmement important.
00:31:18 C'est peut-être affirmer aujourd'hui la supériorité du droit interne sur le droit de l'Union.
00:31:24 Nous sommes pris en otage par l'Union européenne. Nous sommes pris en otage également,
00:31:28 pas seulement par l'Union européenne, mais par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme,
00:31:32 qui est devenu un article fourre-tout, qui permet aujourd'hui le regroupement familial.
00:31:37 Nous n'avons plus besoin aujourd'hui de cette immigration.
00:31:41 Nous avions à l'époque besoin de cette immigration pour le travail.
00:31:45 Aujourd'hui, nous avons un autre problème, et nous l'avons vu à l'occasion des émeutes.
00:31:48 C'est comment intégrer toutes ces familles d'immigrés qui aujourd'hui ne se sentent pas français.
00:31:54 Si vous continuez encore d'accueillir autant de pauvreté, la vraie difficulté,
00:31:58 c'est que non seulement on ne va pas être capable d'intégrer, mais en plus de ça,
00:32:02 nous allons disséminer la pauvreté dans un certain nombre de territoires.
00:32:06 Je ne suis pas certain que les habitants des campagnes soient d'accord pour accueillir plus de pauvreté,
00:32:10 plus de migrants et plus d'immigration incontrôlée.
00:32:12 – Le débat s'instaure, et quand je vois la tête de Georges Paratastis suite à vos propos…
00:32:16 – En plus, les paroles sont accompagnées avec le geste.
00:32:19 Nous n'en avons plus besoin aujourd'hui de cette immigration.
00:32:22 À l'époque, nous en avions besoin, mais ce n'est pas du bétail ces gens-là.
00:32:25 Ce n'est pas parce qu'on en avait besoin à certains moments,
00:32:27 qu'on n'en a plus besoin, qu'on peut légiférer sur eux comme on veut.
00:32:30 – Je peux vous répondre ?
00:32:32 – Laissez Georges s'exprimer, Amine.
00:32:35 – Ce n'est pas un problème.
00:32:37 – Laissez-le développer son idée.
00:32:39 – L'immigration, ce n'est pas un problème juridique actuellement.
00:32:41 C'est un problème diplomatique, en tout cas concernant les EQTF.
00:32:44 Vous pouvez légiférer, faire ce que vous voulez.
00:32:46 Moi, j'ai lu la proposition de loi, elle n'apporte rien.
00:32:50 Si on n'a pas le laisser passer pour expulser ces gens que vous dites indésirables,
00:32:55 dont la plupart le sont d'ailleurs, mais si on n'a pas le laisser passer,
00:32:58 c'est parce que leurs États, leurs gouvernements ne donnent pas le laisser passer.
00:33:01 C'est un problème diplomatique.
00:33:03 Pourquoi la France en arrive là ?
00:33:05 Parce qu'elle a des mauvaises relations avec ses États.
00:33:08 Pourquoi les Bulgares, les Grecs, les Italiens, les Russes,
00:33:11 obtiennent ces laissés-passés ?
00:33:13 – Les Allemands aussi.
00:33:14 – Oui, pourquoi ils obtiennent ces laissés-passés, pas nous ?
00:33:16 Parce qu'ils ont des meilleurs textes sur l'immigration ?
00:33:19 Certainement pas.
00:33:20 Parce qu'ils ont une meilleure diplomatie.
00:33:21 – Et sur le dossier, c'est Georgia Meloni qui a pris le lead,
00:33:23 qui a fait une réunion.
00:33:24 – Oui, mais c'est parce qu'ils ont une meilleure diplomatie.
00:33:26 – Et la France a pratiqué la politique de chaise vide sur le débat.
00:33:28 – La France est en jeu avec tous les pays.
00:33:30 – La France n'était pas présente, l'Espagne n'était pas présente.
00:33:31 – Elle dénigre tous les pays.
00:33:32 – Oui, elle dénigre tous les pays africains actuellement.
00:33:34 Vous êtes des adolescents, j'ai entendu hier, vous ne savez pas faire,
00:33:37 vous ne savez pas ceci.
00:33:38 Au bout d'un moment, ces pays-là nous disent,
00:33:41 on ne va pas parler avec vous, donc pas de laissés-passés.
00:33:44 Ce n'est pas un problème.
00:33:46 Ce n'est pas avec des lois qu'on va régler ça,
00:33:49 c'est avec des meilleures diplomaties.
00:33:51 – Alors, il n'y a pas seulement la diplomatie.
00:33:52 Moi, je crois qu'il y a un article assez fondamental dans notre Constitution
00:33:55 qui a été utilisé par le général de Gaulle.
00:33:57 Vous savez, être gaulliste, c'est aussi partager
00:33:59 une certaine conception de l'exercice du pouvoir.
00:34:01 Moi, je crois à l'article 11 de la Constitution du 4 octobre 1958,
00:34:05 voulu par le général de Gaulle.
00:34:07 Le référendum, aujourd'hui, c'est la voix du peuple.
00:34:11 Je crois à la souveraineté populaire, je crois que notre pays
00:34:14 et je crois que le peuple français a aussi le droit de dire son mot.
00:34:18 Je crois très sincèrement qu'il ne faut pas, sur ce sujet, se voiler la face.
00:34:23 Vous savez, moi, je n'ai pas de problème à parler d'immigration,
00:34:26 je suis un enfant d'immigré.
00:34:28 Et l'immigration d'hier, qui a accueilli mes parents et mes grands-parents,
00:34:31 c'était l'immigration du travail, dans les mines de Carvin,
00:34:35 dans les mines de charbon, dans le bassin mini à Lens,
00:34:38 dans les industries textiles à Roubaix.
00:34:40 Ils se sont assimilés grâce au travail et à la culture,
00:34:43 avec les Italiens, les Marocains, les Portugais.
00:34:45 Et on était fiers de faire nation.
00:34:47 Mais aujourd'hui, je suis désolé, mais la question, c'est
00:34:51 comment retrouver ce lien amoureux avec le pays.
00:34:54 On accueille sans contrepartie, on ne peut plus accueillir.
00:34:57 On voit bien aujourd'hui l'explosion entre hausse de l'immigration incontrôlée,
00:35:01 qui n'est pas comparable à l'immigration d'hier,
00:35:04 et l'explosion de la violence aujourd'hui.
00:35:06 Il faut revoir de fond en comble.
00:35:08 Je ne dis pas qu'il faut accueillir zéro.
00:35:10 On a besoin d'ingénieurs, on a besoin d'artistes,
00:35:12 on a besoin de talents.
00:35:14 Je dis qu'il faut une immigration choisie,
00:35:16 et pas une immigration incontrôlée.
00:35:18 J'entends vos propos.
00:35:20 La thématique de notre émission, aujourd'hui,
00:35:24 ce n'était pas de l'immigration, c'était surtout comment
00:35:28 Emmanuel Macron, et je souhaite recentrer le débat,
00:35:30 allait-il faire, justement, lorsqu'il dit
00:35:33 "je ne veux pas être bousculé par des majorités de fortune"
00:35:35 ou des blocages ?
00:35:36 On ne va pas refaire le débat sur l'immigration,
00:35:38 mais c'est sur la stratégie d'Emmanuel Macron.
00:35:40 C'est là-dessus que j'aimerais vous entendre.
00:35:41 J'ai peut-être une réponse.
00:35:43 Je pense que le gouvernement est assez vicieux pour faire un référendum.
00:35:46 Pourquoi ?
00:35:47 Pour se refaire une virginité démocratique.
00:35:50 Il n'a pas été capable, il n'a pas voulu faire des référendums
00:35:53 qui touchent l'économie, sur les retraites,
00:35:55 parce qu'il obéit à l'économie, à la finance.
00:35:59 Mais pour ce qui ne l'intéresse pas beaucoup,
00:36:01 à savoir l'immigration, je vais faire plaisir aux Français.
00:36:03 Là, je vais faire référendum.
00:36:05 Vous voyez, je suis démocrate, je suis démocratique,
00:36:07 je fais marcher les institutions.
00:36:09 Je suis beautiful.
00:36:10 Le point, c'est que si vous prenez la procédure parlementaire
00:36:14 et les alliés qu'il a,
00:36:15 les débats ne vont pas être très consultifs.
00:36:17 Ça va être compliqué.
00:36:18 Il n'y a pas de sortie possible.
00:36:19 Il n'y a pas de sortie possible parce qu'il ne peut pas
00:36:21 faire une alliance avec la NUPES, c'est impossible.
00:36:23 De toute façon, toute la NUPES le déteste dessus.
00:36:25 Il ne peut pas faire d'alliance avec l'ERN
00:36:27 parce qu'il a exclu automatiquement de faire une alliance
00:36:29 avec le Rassemblement National.
00:36:30 Donc, il ne reste plus qu'un accord avec les Républicains.
00:36:31 Et là, les Républicains, ça a l'air mal parti.
00:36:33 Il dit dans son entretien au Figaro que,
00:36:35 un, il ne reprend pas les propositions des Républicains
00:36:37 et deux, il garde sa proposition de régulariser
00:36:39 les travailleurs clandestins.
00:36:41 Donc, ce sont des lignes rouges pour Ciotti et pour son parti.
00:36:44 La question essentielle, c'est à partir de là,
00:36:46 comment il fait pour pouvoir passer ?
00:36:47 Il n'y a pas de solution possible.
00:36:48 Parce que si les Républicains déposent une motion censure
00:36:51 avec un 49-3, son gouvernement est renversé.
00:36:54 Et il le sait très bien.
00:36:55 Donc, il ne reste plus qu'une issue.
00:36:57 Soit c'est de reporter le texte, ce qu'il fait depuis un an,
00:36:59 parce que ça fait un an qu'on en parle de cette loi immigration
00:37:02 et elle n'est jamais arrivée.
00:37:03 Soit l'autre possibilité qu'il a, c'est de faire le référendum
00:37:05 et de dire, les Français veulent un référendum sur l'immigration,
00:37:09 qu'on laisse faire les Français.
00:37:10 Et de toute façon, les Français vont légiférer dessus
00:37:13 et Macron dira, moi, mon texte n'était pas celui-là,
00:37:15 mais les Français veulent ça, tant pis,
00:37:16 on accède au texte des Français, point.
00:37:18 Amine.
00:37:19 Très rapidement.
00:37:20 Très rapidement sur la loi immigration, tout cela est très technique,
00:37:22 mais Emmanuel Macron est coincé.
00:37:24 Les Républicains font bloc pour ne pas faire voter,
00:37:29 notamment le fameux titre de ces jours, "métier en tension".
00:37:32 Mais vous savez que la contrepartie des négociations derrière Cuisine,
00:37:38 c'est de demander au ministre, en vertu de son pouvoir réglementaire,
00:37:41 de pouvoir les régulariser par voie réglementaire.
00:37:44 Je m'explique, vous aviez, notamment il y a quelques années,
00:37:48 Manuel Valls, qui était le ministre de l'Intérieur,
00:37:50 qui avait pris cette fameuse circulaire Valls,
00:37:52 qui imposait notamment de régulariser tous ceux
00:37:55 qui étaient arrivés illégalement sur le territoire
00:37:57 et qui s'y étaient maintenus pendant cinq ans,
00:37:59 de les régulariser.
00:38:01 Aujourd'hui, la négociation que les partis de gouvernement
00:38:06 demandent à Emmanuel Macron, c'est de régulariser les métiers
00:38:11 en tension par voie réglementaire et de ne pas le passer
00:38:13 par la voie législative.
00:38:15 Dans un cas comme dans l'autre, je crois qu'ils n'ont rien compris.
00:38:18 En réalité, il y a une majorité de blocage.
00:38:20 Je crois que soit une motion de censure est votée
00:38:24 et dans ce cas-là, le gouvernement tombe,
00:38:26 soit on renvoie les Français devant les urnes
00:38:29 par la voie du référendum.
00:38:31 – On ne sert à rien, je l'ai lu, il ne sert juridiquement à rien,
00:38:35 il n'apporte rien de plus.
00:38:37 Qu'est-ce qu'on va dire ?
00:38:38 Si on n'a pas laissé passer, par exemple, pour une personne,
00:38:40 qu'est-ce qu'on va légiférer ?
00:38:42 On le met en prison ? On l'exécute ? On fait quoi ?
00:38:45 On n'a pas le laisser passer ?
00:38:47 – Pour la question que vous posez, je pense que le texte sera reporté,
00:38:50 il ne le présentera pas.
00:38:51 – Le texte sera reporté.
00:38:52 – Il ne sera jamais présenté.
00:38:53 – Ça fait un an qu'il est reporté le texte.
00:38:55 – Oui, il ne cesse de le reporter.
00:38:57 On va terminer cette première heure avec un sujet plus léger,
00:38:59 mais ô combien important.
00:39:00 Je vais vous amener à Bas-sur-mer en Loire-Atlantique.
00:39:03 Vous savez où c'est Bas-sur-mer ?
00:39:04 Ce n'est pas très loin de Nantes, pas très loin de La Baule,
00:39:07 pas très loin des marais salants de Guérande.
00:39:09 Pourquoi Bas-sur-mer ?
00:39:10 Parce que la ville a lancé une campagne de communication très réussie
00:39:13 pour mettre en lumière le métier de maître nageur.
00:39:15 C'est un problème très important parce qu'on manque de maîtres nageurs sauveteurs.
00:39:19 Et l'affiche est inspirée par celle du film Barbie
00:39:22 qui est sorti la semaine dernière au cinéma.
00:39:24 Je ne sais pas si vous êtes allés voir le film ou pas.
00:39:26 Non, personne ne l'a vu.
00:39:28 Et regardez, on vous a mis côte à côte les deux affiches
00:39:31 qui sont plutôt, je trouve personnellement, si je puis me permettre,
00:39:34 bien réussies, Barbie, Bats.
00:39:37 C'est la nécessité de recruter.
00:39:40 On va écouter tout d'abord Frédéric Sauton,
00:39:42 qui est le directeur de communication de la ville de Bas-sur-mer.
00:39:44 Et on sera juste après avec Patrick Augé,
00:39:46 qui est maître nageur sauveteur justement à Bas-sur-mer.
00:39:48 Mais tout d'abord, les explications de Frédéric Sauton,
00:39:50 directeur de la communication de la ville de Bas-sur-mer.
00:39:53 Pour nous, la sécurité des plages est un enjeu majeur,
00:39:57 notamment en période estivale.
00:39:59 Pour cela, la commune recrute chaque année
00:40:02 des nageurs sauveteurs et des nageuses sauveteuses de la SNSM.
00:40:06 Et donc, on essaye chaque année de trouver un angle
00:40:10 pour communiquer au mieux sur leur métier
00:40:13 et puis pour inciter aussi les usagers des plages,
00:40:17 quels qu'ils soient, à aller les voir pour prendre conseil.
00:40:20 Si on a des difficultés pour recruter des nageurs sauveteurs,
00:40:23 on a surtout des difficultés pour recruter des nageuses sauveteuses.
00:40:26 Donc, c'est la raison pour laquelle on a imaginé
00:40:29 cette petite mise en scène pour valoriser à la fois le métier,
00:40:33 mais aussi pour essayer de porter et d'accentuer
00:40:36 la féminisation de ce métier.
00:40:38 Bonjour Patrick Auger, soyez le bienvenu.
00:40:41 Vous êtes maître nageur sauveteur à Bas-sur-mer.
00:40:44 On est ravi de vous accueillir sur le plateau de Punchline été.
00:40:48 Cette communication, je la trouve moi personnellement très réussie.
00:40:51 Je ne sais pas ce qu'en pensent nos invités,
00:40:53 mais ils nous le diront dans quelques instants.
00:40:55 Mais c'est un sujet excessivement sérieux, Patrick Auger.
00:40:58 On manque vraiment, cruellement, de maîtres nageurs sauveteurs.
00:41:03 Alors d'un point de vue général, bonjour tout d'abord.
00:41:06 D'un point de vue général, oui, en France,
00:41:08 on manque de maîtres nageurs sauveteurs,
00:41:09 mais je dirais que c'est tout au long de l'année,
00:41:11 ce qui rejoint également les piscines.
00:41:13 Néanmoins, à la SNSM, on n'en manque pas davantage que ça.
00:41:17 Nous avons des formations tous les ans
00:41:20 et il n'y a pas forcément moins de nageurs sauveteurs,
00:41:23 mais c'est vrai que quand la saison démarre,
00:41:26 on perd certains nageurs sauveteurs qui s'engagent parfois
00:41:29 pour un mois, voire moins, et qui, donc,
00:41:32 arrivés au mois d'août, il va falloir essayer
00:41:34 de compléter les équipes parce qu'on a beaucoup d'étudiants.
00:41:38 C'est un problème sociétal et parfois,
00:41:41 aujourd'hui on le constate, ils souhaitent travailler
00:41:43 un mois, voire un tout petit peu plus,
00:41:45 et ensuite, soit rentrer dans les révisions
00:41:47 ou en fonction de l'école dans laquelle ils rentrent,
00:41:50 ont besoin de temps pour eux, voire des vacances.
00:41:52 Patrick, comment avez-vous jugé cette communication
00:41:56 de la commune de Bas-sur-Mer ?
00:41:57 Que nous, on trouve plutôt sympathique en soi.
00:42:00 Comme à l'habitude, le directeur de la communication,
00:42:05 Frédéric Sauton, est très pertinent.
00:42:07 Et au-delà de ça, le métier de journaliste
00:42:11 que vous effectuez nous aide également, nous,
00:42:15 parce qu'au travers de cette communication,
00:42:17 il ne faut pas oublier qu'il y a un message
00:42:18 de prévention qui est important pour bien montrer
00:42:21 et expliquer aux gens qu'il faut absolument
00:42:24 se renseigner avant d'accéder au plan d'eau,
00:42:27 quel qu'il soit.
00:42:29 Quelle est la formation pour être maître nageur-sauveteur ?
00:42:32 Profiter de l'antenne de CNews pour nous dire
00:42:36 si des jeunes nous regardent, nous écoutent.
00:42:39 Quel est le cursus à suivre, Patrick Auger ?
00:42:43 Alors le cursus, déjà quelques chiffres,
00:42:47 c'est environ 400 nouveaux nageurs-sauveteurs
00:42:49 qui sont formés chaque année en France.
00:42:51 On a à la SNSM 33 centres de formation.
00:42:54 On a 850 formateurs bénévoles.
00:42:58 C'est environ 8 mois de formation
00:43:00 pour 300 heures de formation.
00:43:02 Et donc, il suffit d'aller sur notre site aussi,
00:43:05 le www.snsm.org.
00:43:10 Et donc, à partir de là, tous les renseignements
00:43:12 y sont. Concrètement, il faut 6 diplômes.
00:43:15 On va déjà aborder tout ce qui est
00:43:17 premier secours en équipe, niveau 1, niveau 2.
00:43:19 On a le permis côtier également,
00:43:21 puisque des plages sont équipées d'embarcations.
00:43:23 Il faut savoir naviguer dans les règles.
00:43:26 Le certificat restreint de radiothéléphoniste,
00:43:29 puisqu'on est sur les zones de la Marine nationale,
00:43:31 des crosses, donc pour travailler au quotidien.
00:43:34 Également, ce qui est le gros morceau,
00:43:36 c'est le Brevet national de sécurité
00:43:38 et de sauvetage aquatique, dont le BNSSA.
00:43:41 Mais on a également le certificat SSA
00:43:44 option littoral, donc pour tout ce qui est
00:43:47 sécurité, sauvetage aquatique en milieu naturel.
00:43:50 - Quel est l'état des lieux sur mer ?
00:43:52 Il vous manque combien de personnes ?
00:43:54 Et sur le littoral, entre la Beaule, le Croisic ?
00:43:58 Vous avez des chiffres à nous communiquer ?
00:44:01 - Alors, les chiffres, comme je vous le disais,
00:44:03 ils se sont lissés avec le temps, car on a un service
00:44:05 d'affectation à la SNSM.
00:44:07 Et donc, nos inspecteurs travaillent d'arrache-pied
00:44:10 pour justement venir lisser les affectations.
00:44:14 Et donc, par le fait, j'ai de la chance,
00:44:16 puisque moi, également, sur mon secteur,
00:44:18 je n'ai pas de manque de personnel.
00:44:20 J'ai justement un étudiant qui est rentré en école,
00:44:24 enfin, qui rentre en école au mois d'août,
00:44:26 et qui me prévient au mois de juillet
00:44:28 qu'il ne sera plus disponible.
00:44:30 J'ai un service d'affectation, et par le fait,
00:44:32 ils ont pu combler cette absence.
00:44:34 Et c'est grâce aussi à la communication
00:44:36 qui a été effectuée. Donc, je n'ai pas de manque ici.
00:44:39 Sur le secteur, les quelques manques qu'il y a eu,
00:44:41 comme au Croisic à côté, ont été comblés
00:44:43 pour assurer la surveillance et la sécurité
00:44:45 des personnes au mois d'août.
00:44:47 - Et comment vous expliquez ce manque, néanmoins,
00:44:49 même si vous avez un peu de chance dans votre secteur ?
00:44:52 Comment vous expliquez ce...
00:44:54 Parce que c'est difficile ?
00:44:56 Il n'y a plus la vocation ?
00:44:57 Ça ne fait plus rêver d'être...
00:44:59 - Non, je ne dirais pas ça.
00:45:01 Et j'invite nos jeunes à nous rejoindre
00:45:03 et à démarrer la formation le plus jeune possible,
00:45:06 sachant qu'on peut la commencer et la lisser
00:45:09 sur deux ans, à partir de l'âge de 16 ans.
00:45:11 Mais les contrats font que vous serez employé
00:45:13 en plage, en opérationnel,
00:45:15 qu'à l'âge révolu de 18 ans.
00:45:17 Donc à partir de là, nous, la communication est là,
00:45:20 et puis on fait face également.
00:45:23 Et puis c'est souvent le jeune,
00:45:25 au travers de campagnes de communication,
00:45:27 qui va venir vers nous.
00:45:29 Nos 33 centres accueillent,
00:45:31 lors d'une réunion d'information au mois de septembre,
00:45:34 dans tous les CFI de France,
00:45:36 donc les centres de formation et d'intervention.
00:45:38 Tous les renseignements seront donnés,
00:45:40 et à partir de là, on peut démarrer la formation.
00:45:42 Donc le manque à notre niveau, encore une fois,
00:45:44 pour des raisons, je dirais, d'organisation personnelle,
00:45:48 mais après, sinon, d'un point de vue global,
00:45:53 on a des jeunes qui viennent vers nous,
00:45:55 qui souhaitent exercer ce métier,
00:45:57 et je les invite, parce que c'est vraiment
00:45:59 un métier riche au quotidien,
00:46:01 et qui est là aussi pour préserver la population
00:46:05 de tous risques liés à la baignade.
00:46:07 Et personne n'a oublié cette fameuse série
00:46:09 où on voyait des maîtres sauveteurs
00:46:11 alertent à Malibu, je ne vais pas la nommer,
00:46:13 mais je vois que Georges Pastis est un spécialiste.
00:46:17 Que pensez-vous de cette campagne un peu originale ?
00:46:20 Ce n'est pas mon domaine, je ne sais pas quoi dire.
00:46:24 Elle a le mérite d'être très originale,
00:46:26 je crois que c'est un pari réussi
00:46:28 pour la commune de Bas-sur-Mer,
00:46:30 de faire parler d'abord de leur commune.
00:46:32 Je crois que c'est aussi un beau canal de communication,
00:46:34 et surtout, c'est l'occasion aussi de mettre en lumière
00:46:37 une vraie difficulté pour les collectivités territoriales,
00:46:40 et en particulier les communes, de recruter.
00:46:43 Je salue l'initiative pleine d'audace,
00:46:46 ils ont fait preuve de créativité,
00:46:48 ils ont fait preuve d'inventivité.
00:46:50 Ils n'ont fait pas de créativité, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:46:52 Et surtout, ce qui est extrêmement intéressant,
00:46:54 c'est qu'ils ont aussi recentré la place de la femme
00:46:57 dans les fonctions publiques.
00:46:58 Je le dis, puisqu'aujourd'hui, vous avez beaucoup de communes
00:47:00 qui sont épinglées pour ne pas recruter suffisamment de femmes,
00:47:03 notamment dans les fonctions de direction.
00:47:05 Je crois que c'est extrêmement intéressant.
00:47:08 D'autre part, j'ajoute quand même que c'est aussi l'occasion
00:47:12 de poser sur la table le vrai débat.
00:47:15 Aujourd'hui, nous n'arrivons plus à susciter
00:47:18 de nouvelles vocations dans la fonction publique,
00:47:20 et en particulier dans la fonction publique territoriale.
00:47:23 Nous avons quand même dans notre pays 5 millions de chômeurs,
00:47:25 et il serait temps aussi peut-être de remobiliser Pôle emploi
00:47:28 qui devrait devenir France Travail,
00:47:30 vers un certain nombre de métiers essentiels.
00:47:33 La sécurité des Français prime.
00:47:35 Il n'y a pas de vacances d'été s'il n'y a pas de sauveteurs en mer.
00:47:38 Je crois que c'est quand même assez important,
00:47:40 et c'est l'occasion de saluer l'initiative.
00:47:42 - William Tay, quel est un peu votre regard
00:47:45 sur cette initiative menée à bas sur mer,
00:47:48 sur ces affiches et puis sur cette nécessité,
00:47:50 évidemment, d'essayer de susciter des vocations ?
00:47:54 Parce qu'il y a eu, on fera le point avec Patrick Auger,
00:47:56 mais je ne sais pas s'il y a eu un grand nombre de noyades chez vous,
00:47:59 mais du côté du littoral aquitain, ça a été le cas.
00:48:02 Mais d'abord, William Tay.
00:48:04 - Déjà, bravo pour celui qui a réalisé l'affiche.
00:48:07 C'est une très belle opération de communication.
00:48:08 Je pense qu'il mériterait d'avoir des appels.
00:48:10 En tout cas, je pense que la ville de bas sur mer voudra le garder,
00:48:14 mais je pense qu'elle recevra d'autres propositions.
00:48:16 Ça a un double mérite.
00:48:17 D'une part, de faire parler du métier de maître nageur,
00:48:19 et en plus, de mettre l'accent sur cette ville.
00:48:21 Je pense que c'est pour ça que c'est une double utilité,
00:48:23 une double efficacité.
00:48:24 Pourquoi est-ce qu'on doit faire parler de la profession de maître nageur ?
00:48:27 Il manque 4 à 5 000 maîtres nageurs par an.
00:48:30 Or, le nombre de noyades a augmenté chaque année.
00:48:33 Selon le syndicat de profession des maîtres nageurs,
00:48:36 on pourrait arriver sur 4 000 noyades par an,
00:48:39 dans la mesure où, avec le réchauffement climatique,
00:48:41 de plus en plus de gens veulent aller près de la mer.
00:48:43 Or, si vous avez de moins en moins de maîtres nageurs,
00:48:45 vous avez de plus en plus de personnes qui vont près de la mer,
00:48:47 vous avez un risque de noyade qui est beaucoup plus important.
00:48:49 Actuellement, c'est 2 000.
00:48:51 Selon le syndicat, on peut aller jusqu'à 4 000 en 2025.
00:48:53 Ce serait un véritable drame.
00:48:55 Pourquoi est-ce qu'on a un problème de recrutement auprès des maîtres nageurs ?
00:48:57 D'abord, il y a un problème de salaire.
00:48:59 Ils sont payés entre 1 600 et 1 900.
00:49:00 On n'a pas posé la question, il veut nous répondre.
00:49:03 Il y a un problème de salaire, c'est payé entre 1 600 et 1 800 euros.
00:49:06 Or, maintenant, depuis la crise sanitaire,
00:49:08 les métiers dits de tension et de première ligne
00:49:12 doivent être revalorisés dans la mesure où il y a de moins en moins de personnes
00:49:14 qui veulent l'exercer. C'est le premier élément.
00:49:16 Le deuxième point, c'est qu'il y a un risque juridique.
00:49:18 C'est-à-dire que si par cas vous avez un problème de maître nageur,
00:49:20 je crois que vous êtes en partie responsable.
00:49:22 Et donc, du coup, ça attire beaucoup moins les personnes
00:49:24 si vous avez un très faible salaire et beaucoup plus de responsabilités.
00:49:28 Et le troisième point qui est posé, c'est que les formations ne sont pas payées par l'État,
00:49:31 mais les personnes doivent payer de leur poche.
00:49:33 Or, elles sont très onoreuses.
00:49:34 Et donc, si vous cumulez responsabilité, faible attractivité à l'embauche,
00:49:38 vous avez beaucoup de personnes qui veulent moins exercer.
00:49:40 Et je pense que cette affiche permet de resister des vocations
00:49:42 parce qu'il y a une question de quête de sens dans la faible attractivité
00:49:44 des emplois publics ou des emplois parapublics.
00:49:46 C'est le premier élément.
00:49:47 L'autre point, c'est qu'il faudra réfléchir en globalité
00:49:50 sur est-ce qu'avec les faibles salaires,
00:49:52 on n'offre pas des logements sociaux ou d'autres conditions matérielles
00:49:56 pour poussir ces faibles salaires, pour soutenir les travailleurs de peu en mer à l'île.
00:49:59 On a vu leur importance pendant le Covid.
00:50:01 Est-ce qu'il ne faudrait pas les soutenir, notamment les maîtres nageurs
00:50:03 qui sont indispensables à notre nouvelle vocation de partir près de la mer,
00:50:06 surtout quand il fait chaud ?
00:50:07 Je pense que c'est un point qui est à soulever.
00:50:08 Patrick Auger, vous nous confirmez les chiffres donnés par William Tay au niveau du salaire, etc. ?
00:50:14 Alors, le salaire va aussi être en fonction du poste que vous occupez dans un poste de secours.
00:50:22 Donc, chez nous, il y a un chef de poste.
00:50:24 Ensuite, on va trouver un adjoint chef de poste et puis un sauveteur qualifié,
00:50:27 donc un équipier.
00:50:28 Et puis, effectivement, le salaire va aussi aller à une fourchette rapide,
00:50:33 environ entre 1 600 euros net qui peut aller jusqu'à 1 850, 1 900 euros net,
00:50:39 sachant que nous sommes logés par la collectivité.
00:50:42 Ici, à base sur mer, nous sommes très, très bien accueillis.
00:50:47 Les choses se sont améliorées au fil des ans.
00:50:50 Et donc, globalement, ce n'est pas le cas partout.
00:50:54 Au niveau des conditions de travail, elles sont excellentes ici aussi.
00:50:58 On améliore les choses.
00:50:59 C'est le rôle aussi du responsable de faire améliorer les conditions matérielles et d'exercice.
00:51:04 Maintenant, d'un point de vue global, je sais qu'il y a des collègues sur certaines collectivités,
00:51:10 alors pas forcément chez nous à la SNSM, qui peuvent être logés avec un emplacement de tente.
00:51:15 Et c'est là où les collectivités doivent être aussi attractives pour justement pouvoir avoir des maintenageurs en nombre suffisant.
00:51:25 Patrick, dernière question.
00:51:27 Juste, est-ce que le standard a explosé à base sur mer, puisqu'on en parle et on n'est pas les seuls à en parler, je suppose ?
00:51:33 Est-ce que vous avez des coups de téléphone très rapidement ?
00:51:37 La mairie reçoit des coups de téléphone.
00:51:39 On a des gens qui nous interpellent, mais principalement les intéressés qui sont Erwann, Alexandre, le chef de poste, et Justine,
00:51:49 qui soulèvent ces deux collègues.
00:51:51 Ils font part de selfies sur la plage.
00:51:55 Lorsqu'on est en surveillance, on prévient les gens.
00:51:58 On ne peut pas s'exposer non plus, sachant que, je tiens à le préciser, le chef de poste me l'a demandé,
00:52:04 la campagne et la photo de la commune a été faite hors période de surveillance, bien évidemment.
00:52:11 Donc ça s'est fait le matin hors horaire de surveillance.
00:52:15 Avec un ciel bleu. Merci.
00:52:17 Merci beaucoup Patrick Auger. On voulait donner un coup de projecteur sur votre profession de maître nageur-sauveteur.
00:52:22 Il me semble qu'en plein mois d'août, c'était également important.
00:52:26 Puis cette campagne, je la trouve personnellement plutôt sympa et plutôt réussie.
00:52:29 On va marquer une pause dans ce punchline été.
00:52:31 On va se retrouver dans quelques instants avec un nouveau contrôle routier qui a mal tourné.
00:52:38 Ça s'est passé dans le Doubs.
00:52:40 Ça s'est passé cette nuit près de Montbéliard.
00:52:42 Des policiers qui effectuaient un contrôle routier de routine vers minuit trente.
00:52:46 Une policière de 31 ans a été violemment percutée par un automobiliste.
00:52:50 On en reparlera juste après. Mais tout de suite, on marque une pause.
00:52:53 Soyez bienvenus. Il est quasiment 18 heures.
00:52:58 Bien sûr, ces news et punchlines étaient jusqu'à 19 heures.
00:53:02 Mais tout de suite, le rappel de l'info avec Mathieu Devez. Rebonjour Mathieu Devez.
00:53:07 Rebonjour Thierry. Bonjour à tous.
00:53:09 Ils sont trop souvent victimes d'insultes, de menaces de mort et leurs présentoirs sont renversés.
00:53:14 Les pharmaciens sont en première ligne face aux violences.
00:53:17 L'Ordre national a recensé pas moins de 366 agressions déclarées l'année dernière.
00:53:22 Soit un pharmacien agressé par jour en moyenne.
00:53:25 Et par exemple, à Creil dans l'Oise, un pharmacien a été agressé mercredi dans son officine.
00:53:30 C'est la seconde fois déjà en 15 jours et par le même individu.
00:53:34 Le pape François a fait une visite éclair à Fatima, emblématique sanctuaire marial dans le centre du Portugal.
00:53:40 Devant 200 000 fidèles, le souverain pontife a improvisé la quasi-totalité de son premier discours,
00:53:45 mais sans évoquer le thème principal, à savoir la guerre en Ukraine.
00:53:49 Il est ensuite revenu à Lisbonne où il présidera la veillée des Journées mondiales de la jeunesse.
00:53:54 Enfin à un an des Jeux olympiques, la pollution de la Seine entraîne le report de la Coupe du monde d'eau libre.
00:53:59 Prévue aujourd'hui, la compétition a été reportée à deux mains.
00:54:02 La faute aux fortes pluies de ces derniers jours dans la capitale.
00:54:06 Et selon la Fédération française de natation, la qualité de l'eau est actuellement en dessous des normes acceptables pour la sauvegarde de la santé des nageurs.
00:54:14 Et c'est la fin de ce journal. Tout de suite, la suite de Punchland IT. Avec vous, cher Thierry et vos invités.
00:54:19 Merci Mathieu Devese. Cette problématique de la Seine pollue, on en parlera dans le courant de Punchland IT.
00:54:25 C'est pas une bonne nouvelle quand on pense au JO de 2024.
00:54:28 Allez, pour commenter cette actualité, Amine Elbey, juriste, Georges Parastasis, j'y arrive, invoca-pénaliste, et William Thay, politologue.
00:54:38 Soyez bienvenus.
00:54:39 On commence cette deuxième heure par évoquer, je le disais, encore et encore un nouveau contrôle routier qui a mal tourné.
00:54:46 Cette fois, ça s'est passé dans le Doubs. Ça s'est passé cette nuit près de Montbéliard.
00:54:50 On le voit sur cette carte. Des policiers effectuaient un contrôle routier de routine, comme on dit, vers 0h30.
00:54:55 Une policière de 31 ans a été violemment percutée par un autobobiliste.
00:54:59 Elle a été projetée à 4 mètres. Et avec nous, Stéphane Ragonaut, qui est secrétaire de l'Alliance Police Nationale Zone Est.
00:55:07 Soyez le bienvenu, Stéphane Ragonaut. Merci de témoigner dans Punchland IT.
00:55:13 Ma première question, ma toute première question, évidemment, c'est comment va votre collègue ? Et ça, c'est la priorité.
00:55:20 Écoutez, nous, on est très contents, puisque notre collègue est sortie de l'hôpital.
00:55:24 Elle est actuellement chez elle, se repose.
00:55:27 Elle a été grièvement blessée au niveau du bassin, au niveau de sa jambe.
00:55:31 Son genou est grièvement blessé. Les ligaments croisés, certainement déchirés.
00:55:37 Elle est également, d'un point de vue psychologique, atteinte.
00:55:42 Nous, on est tout cœur avec elle, bien entendu, et on lui cède un prompt rétablissement.
00:55:49 Elle est en arrêt de travailler durant combien de temps, Stéphane Ragonaut ?
00:55:55 Deux mois, mais ça, après, moi, je ne suis pas médecin, mais je sais que ça va être un petit peu plus long.
00:56:01 Psychologiquement, parce qu'il faut rappeler que le métier de policier est difficile.
00:56:05 Malgré le fait qu'elle va se remonter physiquement, il va falloir qu'elle retourne au travail,
00:56:14 qu'elle se remette sur pied pour qu'elle puisse faire son travail correctement,
00:56:20 qu'elle puisse apporter son soutien aux personnes et aux biens.
00:56:24 Racontez-nous un petit peu comment les choses se sont passées.
00:56:27 C'était un simple contrôle routier, en fait ?
00:56:30 Un contrôle routier banal sur un véhicule de police secours qui se promène dans la ville,
00:56:39 qui fait un contrôle routier, qui regarde les papiers d'un véhicule,
00:56:44 et à ce moment-là, un autre véhicule arrive à contre-sens, c'est-à-dire dans son dos,
00:56:49 qui change complètement de direction et qui vient l'apercuter vraiment frontalement
00:56:53 et l'approcher à 4 mètres des lieux.
00:56:56 Qu'est-ce qu'on sait de l'automobiliste ?
00:56:59 Pour l'instant, on ne sait pas grand-chose.
00:57:01 Et puis, vous savez, je me garde bien de vous dire, de plus en plus renseignement,
00:57:05 puisque mes collègues officiers de police judiciaire travaillent à Montbéliard d'Arracheguet
00:57:10 pour retrouver la personne qui est mise en cause dans cette affaire.
00:57:14 Ce que l'on sait également, c'est que le sentiment des policiers,
00:57:19 en tout cas de Montbéliard, pense que ça a été fait volontairement.
00:57:22 Et au moment où vous parlez, on voit le tweet de votre ministre Gérald Darmanin,
00:57:28 qui dit "Cette nuit, une policière du Doubs a été grièvement blessée par un automobiliste
00:57:32 qui a commis un refus d'obtempérer.
00:57:34 Fort heureusement, ces jours ne sont pas en danger.
00:57:36 Tout le monde soutient cette policière, ses collègues et ses proches.
00:57:39 Tout est fait pour retrouver le responsable de cet acte ignoble."
00:57:43 Un incident qui arrive dans un contexte bien particulier, en tous les cas, Stéphane Ragonovin,
00:57:49 et qui met en exergue, encore une fois, les difficultés de vos missions.
00:57:53 Vous avez raison. Aujourd'hui, le métier de policier, ce n'est pas un métier banal.
00:57:58 C'est des hommes et des femmes qui, tous les jours et toutes les nuits,
00:58:02 travaillent pour apporter la sécurité à nos concitoyens,
00:58:06 pour que les biens et les personnes soient protégés.
00:58:09 Et c'est vrai que dans le contexte actuel, beaucoup de mes collègues, et c'est normal,
00:58:13 se posent des questions, se demandent où nous en sommes.
00:58:18 Nous savons que la population nous soutient, nous savons que notre ministre nous soutient,
00:58:22 mais nous, ce dont on a besoin, c'est d'avoir des lois qui nous protègent,
00:58:27 dans notre fonction, et qu'on puisse vraiment aller sur le terrain,
00:58:32 si je vous le dis, avec le cœur léger.
00:58:36 Je vous garde avec nous, en double débat, avec nos invités du soir.
00:58:40 Georges, en tant qu'avocat, c'est vrai que j'ai resitué cet accident,
00:58:47 et ça arrive dans un contexte très particulier,
00:58:52 avec cette grogne des policiers, ces arrêts maladie qui se succèdent,
00:58:57 et on voit bien que la mission au quotidien des policiers est compliquée et dangereuse.
00:59:02 C'est vrai, on le sait, être policier c'est quelque chose de très risqué,
00:59:06 c'est un métier risqué, il faut le rendre hommage.
00:59:14 La personne que vous avez interrogée demande des lois, afin qu'ils soient protégés.
00:59:23 C'est ça que je ne comprends pas très bien.
00:59:25 Les lois existent déjà, ils vont certainement identifier la personne,
00:59:29 il va être déféré devant un juge d'instruction, et il va être sans doute incarcéré.
00:59:33 Il va être accusé de ce qu'on appelle violence volontaire sur personne dépositaire d'autorité publique,
00:59:38 et il risque jusqu'à 10 ans de prison.
00:59:40 Je ne vois pas de quelle loi on peut faire en plus pour que les policiers soient protégés.
00:59:45 Je ne comprends pas très bien. C'est là mon incompréhension.
00:59:49 - Et William Tay ?
00:59:50 - Ce n'est pas totalement exact.
00:59:52 - Ah si, c'est exact.
00:59:53 - Aujourd'hui, quand vous êtes policier, vous exercez un métier à risque.
00:59:55 Sur les refus d'obtempérer, les policiers disent souvent maintenant qu'ils ont le choix,
00:59:59 soit c'est la prison, soit c'est le cimetière, malheureusement.
01:00:02 Parce que le nombre de refus d'obtempérer a explosé.
01:00:04 Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur,
01:00:06 on est entre 27 000 et 30 000 refus d'obtempérer par an, soit 50 % de plus qu'il y a 10 ans.
01:00:12 Et sur ces 30 000 refus d'obtempérer, selon les chiffres de la sécurité routière,
01:00:16 vous en avez 5 247 en 2021 qui sont avec un risque de mort ou de blessure violente.
01:00:21 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand vous êtes policier, vous avez le choix.
01:00:24 Soit vous tirez, soit vous vous écartez, vous refusez d'obtempérer,
01:00:27 soit vous êtes écrasé par la personne qui refuse d'obtempérer.
01:00:29 Et c'est là où on a un véritable problème.
01:00:31 C'est-à-dire que la loi française est défavorable aux policiers.
01:00:34 - Je ne comprends pas comment ça elle est défavorable.
01:00:35 - Mais je vous expliquez, vous inquiétez pas.
01:00:37 - Qu'est-ce qu'elle est défavorable ? Vous voulez mettre quoi de plus ?
01:00:39 - Actuellement, on l'a vu sur l'affaire Nael, on l'a vu sur d'autres affaires.
01:00:43 Lorsque vous êtes policier, techniquement, vous avez le droit d'utiliser votre arme.
01:00:47 Or, en pratique, c'est beaucoup moins le cas.
01:00:50 Parce que si vous utilisez votre arme, vous êtes suspendu de votre enquête,
01:00:53 le temps qu'il y ait une enquête.
01:00:54 Ensuite, après, vous risquez de perdre votre travail.
01:00:56 Lorsque vous êtes policier, que vous levez le matin et que vous assistez à un refus d'obtempérer
01:00:59 et que vous vous laissez passer, vous pouvez avoir soit des problèmes avec votre juridiction,
01:01:02 soit un problème avec l'IGPN, soit un problème avec votre hiérarchie.
01:01:05 Aujourd'hui, être policier est un métier à risque.
01:01:07 Je pense que sur les refus d'obtempérer, on est en plein en inversion des valeurs.
01:01:10 C'est-à-dire qu'on pense davantage à la sécurité de la personne qui fait un refus d'obtempérer
01:01:14 qu'à la sécurité du policier.
01:01:15 Or, il n'est pas normal qu'en France, on pense davantage à celui qui refuse de respecter la loi
01:01:20 que protéger ceux qui sont censés faire les impiés, c'est-à-dire les policiers.
01:01:23 - Votre solution, c'est de tirer à vue dès qu'il y a un refus d'obtempérer ?
01:01:26 - Non, c'est de sanctionner les refus d'obtempérer.
01:01:27 - Mais c'est sanctionné déjà !
01:01:28 - Mais non, il y a 27 000 refus d'obtempérer.
01:01:32 - Non, mais d'accord, c'est pas parce qu'il y a des délits et des crimes que c'est pas sanctionné.
01:01:35 Il y a des meurtres aussi, mais c'est sanctionné.
01:01:37 - Non, mais monsieur, il y a 27 000 refus d'obtempérer par an, il n'y a pas 27 000 personnes
01:01:41 qui paient une amende, monsieur, ou qui paient une peine de prison d'un refus d'obtempérer.
01:01:48 - Amine Elbahi, puis on demandera la réaction de Stéphane Aragonaut.
01:01:52 Je ne suis pas sûr qu'il partage votre avis.
01:01:54 - Mais vous savez, aujourd'hui, les policiers, ils ont deux risques.
01:01:58 Pardonnez-moi.
01:01:59 Le premier risque, c'est de finir entre quatre murs, en prison.
01:02:03 Le deuxième risque, c'est de finir entre quatre planches dans un cercueil.
01:02:06 À chaque fois qu'on demande à nos policiers d'aller intervenir,
01:02:09 on va toujours observer les conditions de leur intervention.
01:02:12 Que demandent nos policiers ?
01:02:14 Ils ne demandent pas être au-dessus de la loi,
01:02:16 ils demandent à ne pas être considérés comme en dessous des autres citoyens.
01:02:20 Ce sont des citoyens à part entière, ce sont des citoyens aujourd'hui
01:02:23 qui ont l'impression d'être lâchés, d'être abandonnés.
01:02:26 Ils demandent un statut spécial.
01:02:28 Ils demandent un statut spécial parce que les conditions de leur intervention sont spéciales.
01:02:33 Aujourd'hui, vous avez des policiers qui, pour 2500 euros par mois,
01:02:36 sont en train de se demander si ça vaut le coup.
01:02:38 Est-ce que ça vaut vraiment le coup ?
01:02:39 Vous avez 10 000 policiers et gendarmes qui ont quitté la fonction en 2022
01:02:44 parce qu'ils ne sont pas soutenus par leur hiérarchie.
01:02:46 Et quand ils interviennent, ils ont cette double peine,
01:02:49 cette peur de finir entre quatre murs.
01:02:51 On a envoyé des policiers à l'abattoir,
01:02:53 on leur a demandé des résultats et des objectifs,
01:02:55 et aujourd'hui, ils ne sont pas aidés.
01:02:58 Ce que demandent les policiers, c'est une protection fonctionnelle automatique.
01:03:01 Ce que demandent les policiers, c'est une revalorisation des carrières.
01:03:04 Ce que demandent les policiers, c'est une juridiction spécialisée,
01:03:07 avec des magistrats formés, des magistrats administratifs,
01:03:10 des magistrats judiciaires qui sont formés,
01:03:12 formés, qui connaissent les conditions d'intervention des policiers.
01:03:15 – Je vous donne un peu de phrases un peu grasses.
01:03:17 – Non, non, attendez, en oublie le débat.
01:03:19 Stéphane Ragonneau, vous êtes toujours avec nous.
01:03:20 Quelles sont vos réactions sur les échanges autour de ce plateau ?
01:03:23 – Ben les réactions, moi je suis étonné de la réaction de l'avocat,
01:03:25 puisque le Code de procédure pénale prévoit, comment dire,
01:03:29 un statut spécial pour les avocats lors des perquisitions.
01:03:32 C'est pas une perquisition lambda,
01:03:34 il a le droit d'être accompagné avec son bâtonnier.
01:03:37 Le ministre, le président de la République…
01:03:39 – Quel rapport ?
01:03:40 – …dévoilent une juridiction spéciale.
01:03:41 Je suis en train de vous dire que les policiers, nous,
01:03:44 ce que l'on demande, c'est que notre statut de policier soit reconnu
01:03:48 au niveau des lois et ce n'est pas le cas actuellement.
01:03:51 Il est simplement reconnu en termes aggravants,
01:03:54 c'est-à-dire que lorsque vous faites votre métier
01:03:57 et que malheureusement en un quart de seconde,
01:04:00 vous devez réagir en quart de seconde,
01:04:02 c'est pas le cas d'un magistrat qui a le temps sur un dossier,
01:04:05 prend des heures à regarder, est-ce que je vais libérer la personne
01:04:08 ou est-ce que je vais la maintenir en détention ?
01:04:10 Là on n'est pas dans ce cas-là, on est dans des cas
01:04:12 où sur un quart de seconde, nous devons réagir.
01:04:15 Sur ce quart de seconde-là, c'est toute votre vie,
01:04:18 votre vie, votre profession, votre famille, votre enterrement,
01:04:23 l'intégralité même, le prob' que vous pouvez jeter
01:04:26 sur l'institution policière qui est mise en cause.
01:04:29 Nous, ce qu'on demande, à partir du moment où vous êtes sur la voie publique,
01:04:33 où vous êtes obligés malheureusement d'employer la force,
01:04:37 qu'on puisse avoir un statut spécial qui soit reconnu comme tel
01:04:40 avec des magistrats spéciaux qui connaissent spécialement
01:04:44 nos manières d'intervenir, parce qu'il faut quand même reconnaître
01:04:49 que les magistrats malheureusement peu nombreux
01:04:52 ne connaissent pas vraiment la réelle façon dont interviennent
01:04:56 nos collègues avec toute la législation que nous avons.
01:05:00 Nous, on a besoin d'être protégés.
01:05:03 Demain, si je viens sur la voie publique, moi j'ai besoin d'être protégé
01:05:07 parce qu'à partir du moment où je mets ma main sur mon arme de police,
01:05:12 je sais que moi en priorité je mets moi-même en danger.
01:05:15 Alors que si je mets ma main sur mon arme, je sais que c'est parce que je suis en danger.
01:05:20 Vous voyez la différence ? Je suis en danger, je mets ma main sur mon arme.
01:05:24 Et dès que j'ai ma main sur mon arme, c'est moi personnellement qui suis en danger.
01:05:28 – Vous entendez, Georges, les propos de Stéphane Ragonneau, vous entendez ?
01:05:31 Vous répondez quoi là ?
01:05:32 – Je vais lui répondre.
01:05:33 – Très rapidement.
01:05:34 – Lorsqu'on prête le serment de policier et qu'on veut intégrer ce métier,
01:05:37 on prend certains risques.
01:05:39 Si on ne veut pas prendre des risques, on ne fait pas ce métier.
01:05:41 Alors qu'on pleurniche parce que c'est un métier à risque, c'est un peu…
01:05:44 – Mais il ne pleurniche pas monsieur.
01:05:46 – Non, non, mais il faut nous protéger.
01:05:48 – Vous entendez ce que dit Stéphane Ragonneau ?
01:05:52 Vous avez 10 000 démissions par an, vous avez de plus en plus de personnes
01:05:55 qui ne veulent plus exercer, qui veulent porter des défenses.
01:05:57 – Non, non, un instant, et je n'ai toujours pas ces lois de protection.
01:06:01 – Il dit non simplement les conditions de travail.
01:06:03 – Les conditions de travail, il faut leur donner plus de salaire,
01:06:05 il faut leur donner des meilleures conditions de travail.
01:06:07 – Ils veulent des lois de protection, qu'on nous dise dans la pratique,
01:06:10 c'est quoi ces lois de protection ?
01:06:12 – Mais ils l'ont déjà dit.
01:06:13 – Non, ils n'ont pas dit ça.
01:06:15 – Stéphane Ragonneau qui souhaite réagir.
01:06:17 – Non, Stéphane, je ne peux pas entendre le terme pleurnicher.
01:06:22 Vous savez, ça fait 33 ans que je suis dans la police,
01:06:24 et avant d'être syndicaliste, j'ai fait plus de 22 ans sur le terrain.
01:06:28 22 ans sur le terrain, pour ma part, c'est 4 fois sur une table d'opération.
01:06:32 C'est 4 fois tout seul sur une table d'opération.
01:06:35 Et ça, je l'ai fait, et c'est un céssére d'os.
01:06:37 Et je vous le dis sincèrement, ce que je suis en train de vous dire,
01:06:40 c'est que les policiers aujourd'hui, la peur a changé de camp.
01:06:43 Dès qu'un policier veut intervenir, qu'il est obligé d'utiliser la force,
01:06:49 aujourd'hui, il est en danger.
01:06:51 Si ça, on ne l'a pas compris, on ne comprendra jamais rien.
01:06:54 Voilà, en 2023, nous sommes comme ça.
01:06:57 Et monsieur l'avocat, je ne m'ai pas retenu votre nom, excusez-moi.
01:07:00 – Je ne suis pas un statiste.
01:07:02 – Voilà, je vous l'ai dit, que vous avez un statut spécial en tant qu'un avocat.
01:07:06 Vous n'y revenez pas, vous le savez.
01:07:08 Les docteurs, les médecins, sur les perquisitions, ils ont un statut spécial.
01:07:13 – Oui, c'est-à-dire que vous ne pouvez pas venir regarder mes dossiers, oui, c'est sûr.
01:07:17 – Mais c'est dans le cadre de votre travail, on est entièrement d'accord.
01:07:20 Et ça, j'y souscris parfaitement.
01:07:22 Les ambassadeurs, également, en France, sur le territoire français.
01:07:25 Voilà, bon, nous, ce qu'on demande, tout simplement,
01:07:27 ce n'est pas être au-dessus ni en-dessous.
01:07:29 Ce qu'on demande, c'est qu'à partir du moment où on commet une faute,
01:07:32 une faute supposée, ou qui doit être étudiée par la justice,
01:07:36 ce qu'on demande, c'est d'avoir un statut spécial à ce moment-là.
01:07:39 – C'est quoi un statut spécial ? C'est-à-dire que vous n'allez pas en prison ?
01:07:42 – Non mais… – C'est quoi un statut spécial ?
01:07:44 – Non mais ce n'est pas vrai.
01:07:45 – Attendez, il faut bien comprendre aujourd'hui que les policiers sont envoyés au front.
01:07:49 Les policiers, ils n'ont pas le droit à l'aide juridictionnelle.
01:07:52 Les policiers, ils ne pratiquent pas d'émeute et ils ne pratiquent pas d'incendie.
01:07:57 Les policiers, ils demandent…
01:07:59 – C'est comme les glaces à l'Italie qui se dégoulinent, on ne sait plus quoi en faire.
01:08:02 – Vous ne pouvez pas dire ça.
01:08:04 – Ils me demandent simplement la révision de l'article 144 du Code de procédure pénale.
01:08:08 – Il y a un contexte particulier, Georges, je ne veux pas citer ça.
01:08:10 Il y a un contexte particulier en ce moment, quand même, vous ne pouvez pas le nier.
01:08:12 – Ce que demandent les policiers, c'est la révision de fond en comble
01:08:18 des conditions de leur intervention, de l'article 144 du Code de procédure pénale.
01:08:22 Et enfin, et vraiment j'aimerais terminer par là,
01:08:25 vous avez des policiers aujourd'hui qui sont en congé maladie ordinaire.
01:08:29 Et le tort de l'administration, c'est de considérer que ce sont des faux arrêts,
01:08:33 en jetant l'opprobre sur les médecins.
01:08:35 Cette administration-là, notamment le préfet de police de Paris,
01:08:38 est en train d'envoyer des médecins-chefs pour aller vérifier
01:08:41 si les policiers sont vraiment malades ou pas.
01:08:43 Ce qui se passe, c'est qu'aujourd'hui, les policiers, ils ont décidé de briser le silence.
01:08:47 Ce qui se passe aujourd'hui, c'est que les policiers, ils n'accepteront plus.
01:08:50 Il y a eu quatre suicides en une semaine, ils ne pleurnichent pas.
01:08:54 Ce qui va se passer, c'est que si on ne parle pas de la souffrance de ces policiers,
01:08:57 il va y avoir des morts, parce que des policiers vont encore se suicider.
01:09:00 Il faut comprendre aujourd'hui qu'on est à bout, et que les policiers, ils ont besoin.
01:09:05 Moi, je me place en soutien des policiers, parce que les Français comme moi,
01:09:09 ils aiment leur police, ils n'aiment pas les délacants.
01:09:11 Mais dans leur pratique, c'est quoi que vous proposez comme loi ?
01:09:14 C'est simple, c'est qu'eux, ils n'ont pas le droit à l'aide juridictionnelle.
01:09:16 Ils veulent une protection fonctionnelle systématique.
01:09:23 C'est ça qu'ils demandent. Ils demandent simplement une revalorisation des carrières.
01:09:27 Ils l'ont déjà, ils ont leurs avocats, la préfecture paye leurs avocats,
01:09:31 qui sont très bons d'ailleurs.
01:09:32 Absolument pas.
01:09:33 Mais non, et ça c'est faux.
01:09:35 On va refermer le chapitre.
01:09:37 Il y a un mouvement de policiers aujourd'hui qui continue.
01:09:40 Vous avez des policiers qui sont en CMO, en congé maladie ordinaire,
01:09:43 d'autres qui sont en opération 562, et ils continuent de se mobiliser de manière citoyenne.
01:09:48 Je me place en total soutien de ces policiers, notamment dans le sud de la France.
01:09:51 Le mot de la fin Stéphane Ragonaut, en tant que secrétaire zone Est Alliance Police.
01:09:56 Écoutez, moi j'ai une pensée déjà pour tous mes collègues qui sont sur le terrain,
01:10:00 tous mes collègues qui actuellement se posent énormément de questions,
01:10:04 qui se demandent si on est vraiment soutenus.
01:10:08 Ils savent que la population nous soutient.
01:10:10 Ça ils le savent.
01:10:11 Maintenant on a besoin d'actes forts du gouvernement.
01:10:14 On a besoin de lois.
01:10:16 On a besoin de réponses. Voilà.
01:10:18 Merci en tous les cas Stéphane Ragonaut d'avoir accepté de témoigner ce soir.
01:10:23 Et puis on a une pensée évidemment pour votre collègue de 31 ans
01:10:26 à qui on souhaite un prompt rétablissement évidemment.
01:10:29 Et merci d'avoir accepté de témoigner sur le plateau de CNews.
01:10:32 On va évoquer maintenant la situation, très rapidement,
01:10:35 il nous reste 7 minutes avant de marquer une pause,
01:10:38 la situation de la délinquance à Paris.
01:10:40 Bracage spectaculaire dans une bijouterie.
01:10:42 On en a parlé sur CNews, en plein centre de la capitale, il y a 4 jours.
01:10:45 Viol collectif présumé, je le rappelle, d'une touriste mexicaine au pied de la tour Eiffel.
01:10:50 Ça c'était le 26 juillet.
01:10:52 Et la patronne des Républicains à Paris, Emonto Creno, Rachida Dati,
01:10:55 estime que rien, rien n'a été fait pour enrayer le fléau.
01:10:59 On va détailler les chiffres publiés par nos confrères du Figaro.
01:11:01 Chiffres entre juin 2022 et juin 2023 qu'on va vous présenter.
01:11:06 Et on va les commenter, si vous le voulez bien, avant de partir en pause publicitaire.
01:11:10 Infractions à la législation sur les stupéfiants, +31,6%.
01:11:14 Violence sexuelle, +19,3%.
01:11:16 Combrouillage de commerce, +19,1%.
01:11:19 Violence conjugale, +17,3%.
01:11:22 Je ne vais pas tous les citer, on va les laisser à l'antenne.
01:11:24 Réaction, William Tay.
01:11:26 Ce qui se passe, c'est qu'à Paris, comme dans l'ensemble des grandes villes,
01:11:29 la redevie à la française est menacée par l'exposition de la délinquance et de la criminalité.
01:11:32 C'est-à-dire que maintenant, ce qui se passe, et quand vous allez regarder les personnes,
01:11:35 vous êtes obligés de modifier votre comportement
01:11:37 pour faire face à l'exposition de la délinquance et de la criminalité.
01:11:40 C'est-à-dire que quand vous prenez, par exemple, les jeunes filles ou les femmes,
01:11:44 elles ne sont pas obligées de prendre les transports en commun pour rentrer chez elles,
01:11:48 elles sont obligées de prendre différentes voies d'accès.
01:11:50 Prendre davantage le taxi, prendre davantage le Uber.
01:11:52 Ça concerne la ville de Paris, ça concerne les autres grandes villes,
01:11:54 comme Nantes, Marseille, Lyon et Lille également.
01:11:57 Donc ce qui se passe dans cette grande ville, c'est que vous avez une certaine politique
01:12:00 qui n'est pas appliquée.
01:12:01 Vous avez une certaine politique qui dit,
01:12:03 on est là pour excuser davantage le délinquant ou le potentiel criminel,
01:12:07 que davantage les arrêter.
01:12:08 Pourquoi est-ce que les polices municipales ne sont pas armées ?
01:12:11 Pourquoi est-ce que les polices municipales font davantage office de récolteurs d'impôts
01:12:15 pour infractionner, pour contra-ventionnaliser, plutôt que d'assurer la sécurité ?
01:12:19 Pourquoi est-ce que dans cette ville, on refuse de pratiquer des politiques
01:12:23 qui ont été appliquées dans toutes les grandes villes,
01:12:24 comme à New York, comme à Singapour ?
01:12:26 La question qui se pose, c'est que la sécurité est la première des libertés,
01:12:29 et il est hors de question que dans une grande démocratie libérale,
01:12:32 la liberté de chacun et de chacune ne soit pas assurée par peur de la criminalité,
01:12:37 par peur de la délinquance, par peur d'être violée, par peur d'être volée
01:12:41 dans l'une des plus grandes villes du monde à un an des GIO.
01:12:43 C'est l'image de la France qui se joue, c'est notre image comme démocratie libérale
01:12:46 qui se joue, comme grand pays, et je pense qu'il faut mettre le paquet dessus.
01:12:49 Georges Parastatis, réaction sur ces chiffres.
01:12:53 Qui se fait opposer à ce qui vient d'être dit ?
01:12:55 Évidemment que ce n'est pas normal que la sécurité ne soit pas assurée.
01:12:59 Qui dirait le contraire ?
01:13:00 Vous dites ça, mais c'est une évidence.
01:13:02 Ce qui serait intéressant, ce n'est pas, mais c'est la faute à qui ?
01:13:06 Ce qui serait intéressant, c'est de savoir à combien ils sont différents du national.
01:13:11 Parce que ça, c'est les chiffres à Paris.
01:13:13 Là, on parle de Paris, justement.
01:13:15 Oui, mais est-ce que c'est vraiment différent du national ?
01:13:18 Vous vous êtes trompé, parce qu'au national, la délinquance et la criminalité stagnent,
01:13:23 ou baissent un peu. Par contre, à Paris et dans les grandes villes, ça augmente.
01:13:26 Donc à Paris, c'est drogue et sexe.
01:13:28 Georges.
01:13:30 C'est drogue et sexe.
01:13:31 Non, non.
01:13:32 Mais si. Infraction de la liste de la sous-supléfiance en premier, qui a augmenté, et violence sexuelle.
01:13:36 Oui, et agression aussi, tout.
01:13:38 Cambriage de commerce, violences conjugales, dessus-conjugalisation.
01:13:40 Donc c'est la mairie de Paris qui a une mauvaise politique.
01:13:42 Plus 10,7%.
01:13:44 C'est la mairie de Paris qui a une mauvaise politique.
01:13:46 Encore faut-il savoir si c'est la mairie de Paris qui fait les lois sur la sécurité.
01:13:50 Mais monsieur, quand vous dites la mairie de Paris...
01:13:52 Je ne sais pas. On pose des questions.
01:13:54 Moi, je ne suis pas pour la mairie de Paris.
01:13:56 Vous êtes pour la direction de la mairie de Paris ?
01:13:58 C'est moi qui vous pose la question.
01:14:00 Je voulais savoir comment vous réagissiez.
01:14:02 Je réagis. Si c'est différent du national, je ne connais pas les statistiques nationales.
01:14:06 C'est inquiétant. C'est très inquiétant.
01:14:08 Amine Elbaï.
01:14:10 Oui, moi, je constate simplement qu'il y a une forme de non-sens avec la communication nationale.
01:14:14 Puisqu'il y a une heure, le ministre de l'Intérieur, sur ses canaux de communication, nous avait expliqué
01:14:20 qu'il y avait une baisse significative de la violence malgré les émeutes au mois de juillet.
01:14:26 Et on constate que pour la seule ville de Paris, vous avez une explosion de la violence.
01:14:30 Mais on sait à quoi elle est due, cette violence.
01:14:32 D'abord, pour des raisons locales.
01:14:34 Vous avez madame Hidalgo qui refuse d'armer la police municipale.
01:14:37 À Paris en particulier.
01:14:39 Et dans beaucoup de communes en France qui sont tenues notamment par des maires de gauche,
01:14:42 vous avez des maires de gauche qui refusent d'armer la police municipale.
01:14:44 Vous avez également des maires de gauche qui refusent d'implanter des caméras de vidéosurveillance.
01:14:48 Ça pose des questions à Paris.
01:14:50 Vous allez avoir la Coupe du monde de rugby et vous allez avoir également les Jeux olympiques.
01:14:53 C'est là le débat justement. Il y a des grands rendez-vous qui vont avoir lieu à Paris.
01:14:56 Quand on voit les chiffres comme ça, on peut être inquiet.
01:14:58 Vous étiez dans un autre conseil national, mais on en a déjà parlé.
01:15:00 C'est l'explosion de la violence et la montée d'immigration incontrôlée dans certains lieux très fréquentés.
01:15:05 Notamment où il y a des touristes. On parlait du Champ de Mars la semaine dernière.
01:15:09 C'est également le cas dans les gares. La gare du Nord en particulier.
01:15:12 Où on a connu quand même une hausse des agressions extrêmement importante.
01:15:16 Et si on n'accepte pas, si le ministère de l'Intérieur n'accepte pas la réalité de ces chiffres,
01:15:22 de regarder les faits en face, alors oui, je crois qu'ils feront fausse route.
01:15:28 Et Rachida Dati a raison de dire que rien n'a été fait pour enrayer l'insécurité.
01:15:33 Rachida Dati, elle se place évidemment comme future candidate en 2026.
01:15:41 Et je crois qu'elle est dans son rôle d'opposition.
01:15:43 C'est aussi son rôle quand même de parler de ce dont quand même la ville de Paris ne veut pas parler.
01:15:47 Plutôt que de mettre des mesures pour aller embêter les Parisiens avec cette circulation routière.
01:15:52 Moi je le vois tous les jours quand je viens sur votre chaîne.
01:15:55 Je mets quasiment une heure pour rejoindre votre chaîne entre gare du Nord et votre plateau de télévision.
01:16:01 Je me rends compte que si on mettait enfin l'appareil administratif, la commune de Paris,
01:16:06 vers ceux qui le méritent, c'est-à-dire les délinquants, les caïds, les casseurs, les émeutiers,
01:16:11 alors oui, je crois que les Parisiens auront enfin la paix.
01:16:14 Deux mots de la fin sur le sujet, William Tay.
01:16:16 Quand vous regardez la politique menée dans les grandes villes à Paris, à Lyon, à Marseille, à Bordeaux, à Lille, à Nantes,
01:16:23 vous voyez qu'il y a une similarité.
01:16:24 C'est-à-dire que certains quartiers au sein même de ces grandes villes,
01:16:26 se deviennent des quartiers de non-droit.
01:16:28 Tout simplement parce que ces municipalités ont refusé de faire de la sécurité un axe principal de leur politique.
01:16:33 Anne Hidalgo avait dit en 2016 qu'il ne fallait pas de police municipale parce que ça coûtait trop cher.
01:16:37 Mais à quoi elle a dépensé son argent ?
01:16:39 Parce que les dépenses publiques de la ville de Paris ont explosé.
01:16:41 Pourquoi est-ce que la dette a explosé ?
01:16:42 Vous n'avez pas d'infrastructure qui est nouvelle, vous n'avez pas de services publics de qualité
01:16:45 et elle est en incapacité d'assurer la sécurité dans une grande ville comme Paris.
01:16:49 Est-ce qu'on peut accepter longtemps que Paris soit le contraire d'Emiline Paris et soit plutôt le piège à étrangers ?
01:16:56 Quand vous avez des étrangers, des personnes, des touristes qui viennent et qui font des vidéos qui deviennent virales,
01:17:00 qui montrent qu'on peut se faire agresser, on peut se faire voler son téléphone dans les taxis,
01:17:04 on peut se faire piquer ses courses, ça devient inacceptable parce que c'est l'image de notre capitale
01:17:07 et ça rejette sur toute la France.
01:17:09 Donc ce que fait Anne Hidalgo à Paris rejette sur toute la France,
01:17:12 auxquelles les gens pensent que Paris devient exactement l'exemple de toute la France malheureusement.
01:17:16 L'autre point que je vois sur la question de la sécurité, c'est est-ce que par cas,
01:17:19 on peut résoudre la sécurité alors qu'on refuse dans ces grandes villes de mettre le paquet sur la police municipale et sur l'armement ?
01:17:25 Est-ce que vous pouvez combattre la criminalité en mettant, comme l'appelle le maire de Lyon,
01:17:28 des toilettes non genrées au lieu de mettre des caméras de vidéosurveillance ?
01:17:31 Est-ce qu'on peut résoudre la criminalité en mettant en place des arts qui sont sacrément douteux
01:17:36 plutôt que de faire davantage de la politique de sécurité, de proximité qui permettent d'assurer la protection de nos concitoyens ?
01:17:41 Et vous savez quoi ? Vous allez nous quitter William Tell ?
01:17:44 Tout à fait.
01:17:45 C'est dommage parce qu'on va encore parler de la qualité de l'eau de Seine juste après.
01:17:48 Et on sera avec Patrice Martin, président de la Fédération française de ski nautique et de wakeboard,
01:17:53 mais surtout aussi administrateur du CNESF.
01:17:56 Vous savez, on avait promis qu'on allait pouvoir se baigner dans la Seine et ça c'est prévu pour les JO.
01:18:01 Sauf qu'il devait y avoir une compétition de natation aujourd'hui et que la Seine est polluée.
01:18:06 Est-ce qu'on sera prêt pour 2024 ?
01:18:08 On ouvrira le débat et on posera la question à Patrice Martin en tant qu'administrateur du CNESF.
01:18:14 Merci William Tell.
01:18:15 Merci.
01:18:16 On se retrouve dans quelques instants.
01:18:18 N'arrêtez pas ce rendez-vous avec Patrice Martin.
01:18:20 Il est quasiment 18h30.
01:18:25 C'est vrai que le temps passe vite en ce samedi.
01:18:27 On a beaucoup de sujets d'actualité en ce samedi 5 août.
01:18:32 Avec moi pour commenter cette actualité puisque William Tell nous a quitté.
01:18:35 Toujours Amine Albaïe, juriste et Georges Parrastatis, avocat pénaliste.
01:18:40 J'y arrive à force.
01:18:41 Au bout d'une heure et demie.
01:18:42 Petit à petit.
01:18:43 J'y arrive.
01:18:44 On parlait de Paris mais on va rester à Paris.
01:18:46 L'épreuve internationale de natation en eau libre qui devait se tenir aujourd'hui dans la Seine est encore reportée.
01:18:53 À cela, c'est la qualité de l'eau du fleuve qui reste actuellement en dessous des normes acceptables pour la sauvegarde de la santé des nageurs.
01:18:59 Mais ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est que normalement on devait être prêt.
01:19:03 Et on doit être prêt pour les JO de 2024.
01:19:06 C'est le Paris en tous les cas qui est lancé.
01:19:08 On est avec Patrice Martin, président de la Fédération française de skinautique et de wakeboard.
01:19:14 Et surtout administrateur du CNESF.
01:19:17 C'est notamment avec cette casquette que j'aimerais avoir votre avis mon cher Patrice Martin.
01:19:22 C'est toujours un plaisir de vous avoir sur nos plateaux.
01:19:25 Vous êtes un des sportifs les plus médaillés de France.
01:19:27 Il ne faut pas l'oublier non plus.
01:19:28 Merci oui.
01:19:29 Mais on n'est pas là pour ça.
01:19:30 On est là pour la qualité de l'eau d'abord.
01:19:32 Justement.
01:19:33 Alors, c'est moyen quand même pour l'image.
01:19:36 Alors on a des explications météo bien précises.
01:19:39 Il n'a plus à Paris.
01:19:41 Mais néanmoins, vous savez très bien que le challenge c'est les JO de 2024.
01:19:45 Et ça fait un peu tâche si je puis me permettre l'expression.
01:19:49 C'est sûr qu'à moins d'un an du début des Jeux,
01:19:53 de savoir qu'une des épreuves qui pourrait être une épreuve test des JO Paris 2024
01:19:58 et de savoir qu'on est obligé d'annuler parce que la qualité de l'eau n'est pas satisfaisante.
01:20:03 On espère une chose bien sûr, c'est que les travaux soient faits,
01:20:06 que tout soit mis en œuvre de maintenant.
01:20:08 Mais on est à moins d'un an.
01:20:09 Que tout soit fait pour qu'on puisse se baigner.
01:20:13 C'est une vieille promesse puisque il faut remonter dans les années 80
01:20:17 et le maire de l'époque Jacques Chirac a dit qu'on se baignerait dans la Seine.
01:20:22 Et c'est vrai que c'est l'occasion avec les JO de Paris 2024
01:20:26 de faire tout ce qui est nécessaire pour que ce soit accessible
01:20:31 et que tout le monde puisse se baigner dans la Seine.
01:20:33 Maintenant, voilà.
01:20:35 Vous faites référence à Jacques Chirac.
01:20:38 Vous vous souvenez de ce qu'avait répondu Bruce Lalonde ?
01:20:40 Il avait dit "Chiche" à l'époque il était secrétaire d'Etat à l'Environnement.
01:20:43 "Chiche, je viens avec les serviettes et les antibiotiques".
01:20:46 Et ça, c'est plus dans les années 88.
01:20:48 Personne n'a oublié.
01:20:49 Oui, c'est vrai et on espère que ce soit fait.
01:20:53 Maintenant, il faut aussi prendre en compte toutes les problématiques
01:20:57 liées à la météo, liées à la pluie, liées aux sécheresses,
01:21:01 liées aux différents polluants qui peuvent arriver dans la Seine.
01:21:05 Des travaux ont été mis en place,
01:21:07 mais vous vous rendez bien compte que la Seine,
01:21:09 ce n'est pas un petit fleuve.
01:21:11 Et donc pour faire tout ce qui est nécessaire,
01:21:13 je pense que cette année, on était dans une conjonction particulière
01:21:17 qui fait que ce n'est pas acceptable et on ne peut pas se baigner.
01:21:20 Espérons que l'année prochaine, la météo soit plus clémente
01:21:23 et plus traditionnelle et que tout soit réuni
01:21:27 pour qu'on puisse avoir les épreuves olympiques qui soient sur la Seine.
01:21:30 Mais c'est vrai qu'il y a encore du travail.
01:21:33 Et puis je pense, avant qu'on ait vraiment la possibilité
01:21:36 de nager tous les jours et toutes les années et tous les étés sur la Seine,
01:21:40 il y a de l'eau qui va couler sous les ponts.
01:21:42 Mais ce n'est pas un coup de com' quand même, Patrice Martin ?
01:21:46 Un coup de com' ?
01:21:49 Je vais dire que c'est un mauvais coup de com' aujourd'hui,
01:21:51 mais c'est bien aussi dans le sens qu'il va falloir redoubler d'efforts,
01:21:56 retravailler pour toute la Seine en amont
01:22:01 et de s'assurer que tout est fait pour protéger
01:22:05 les principaux flux d'eau qui arrivent sur Paris
01:22:11 et qu'il soit nettoyé, protégé et qu'il n'y ait pas de déversements,
01:22:16 notamment en cas de forte pluie,
01:22:18 de différents produits non agréables et toxiques pour les nageurs.
01:22:24 Mais tout ça me paraît assez fragile quand même,
01:22:27 parce qu'évidemment dans un an il risque de pleuvoir, c'est possible,
01:22:30 je ne le souhaite pas évidemment, mais vous imaginez ?
01:22:33 Ça ne tient à pas grand-chose visiblement.
01:22:36 D'un autre côté, il faut toujours un plan B,
01:22:39 il y a forcément un plan B,
01:22:41 donc j'espère que le Cogeau a prévu aussi un plan B,
01:22:43 mais le plan A est quand même celui de pouvoir avoir ces épreuves
01:22:48 sur la Seine et dans la Seine,
01:22:51 donc tout va être fait d'ici là,
01:22:53 mais c'est vrai qu'à cas particulier et à période exceptionnelle,
01:22:58 il faudra prendre les mesures nécessaires.
01:23:01 Au dernier moment, s'il y a quelque chose comme ce qui se passe aujourd'hui
01:23:05 et arrive dans un an, malheureusement ce sera encore plus grave
01:23:08 que ce qui se passe aujourd'hui,
01:23:09 parce qu'aujourd'hui ce ne sont pas les Jeux Olympiques,
01:23:11 donc je vais dire que c'est une alerte
01:23:13 et tout sera fait je pense d'ici un an,
01:23:17 donc dans les cinq, six mois qui viennent,
01:23:19 pour s'assurer que l'année prochaine, à partir du mois de mars, avril,
01:23:23 on ait bien protégé l'ensemble des flux qui arrivent sur la Seine
01:23:28 pour que l'eau soit utilisable, soit baignable.
01:23:33 Je vous garde quelques instants encore avec nous, Patrice,
01:23:36 réaction autour de ce plateau avec mes invités Amine.
01:23:40 Oui, j'ai essayé de travailler le sujet avant de venir,
01:23:42 puisque voyez-vous, avant de m'embarquer dans ces aventures,
01:23:46 je travaillais à l'époque en tant que juriste.
01:23:48 Vous serez prêt, vous baignez vous dans la Seine ?
01:23:50 Non, je ne me baigne pas dans la Seine, honnêtement,
01:23:52 même non-pollué, je ne me baignerais pas dans la Seine.
01:23:54 Et vous, Georges ?
01:23:55 Non-pollué, pourquoi pas, ça serait une belle chose.
01:23:59 Je vous ai coupé dans votre camp.
01:24:00 On prend des risques, Amine.
01:24:02 Non, honnêtement, au-delà de la pollution,
01:24:06 moi, personnellement, je crois qu'il y a de vrais risques
01:24:08 en matière de sécurité.
01:24:11 Je travaillais, moi, durant mes études,
01:24:14 à la métropole européenne de Lille,
01:24:16 notamment sur les questions en matière de voirie et d'assainissement.
01:24:20 Ce qui se passe à Paris, le problème est typique,
01:24:22 notamment dans certaines collectivités, mais en particulier à Paris.
01:24:24 Vous avez eu 104 mm d'eau qui ont été accumulées
01:24:29 dans les rues de Paris depuis 15 jours en raison des intempéries.
01:24:32 Le réseau d'assainissement a été saturé,
01:24:35 et donc vous avez eu effectivement un déversement des eaux usées
01:24:38 vers la Seine, et c'est en particulier des bactéries fécales.
01:24:41 Face à cela, et heureusement,
01:24:44 la région Île-de-France a anticipé le problème.
01:24:47 J'ai cru comprendre qu'un investissement massif
01:24:50 a été injecté pour la construction d'un bassin de rétention d'eau
01:24:55 de 46 000 m3 dans le 13e arrondissement de Paris.
01:24:58 C'est l'équivalent de 20 piscines olympiques.
01:25:00 - On entend cette pollution, Amine, mais l'enjeu c'est les piscines.
01:25:04 - Il y a quand même une réponse publique.
01:25:05 L'enjeu c'est les Jeux olympiques.
01:25:06 Honnêtement, sincèrement, je crois que l'enjeu c'est les parisiens.
01:25:09 - Après, si on peut se baigner 365 jours sur 365 jours de la Seine...
01:25:12 - Oui, il y a les Jeux olympiques, mais...
01:25:14 - Mais l'enjeu, est-ce qu'on sera prêt ou pas ?
01:25:16 C'est ça un peu la thématique.
01:25:17 Parce qu'évidemment, les causes, on les connaît,
01:25:18 on en a parlé notamment ce matin dans le cas des piscines.
01:25:20 Mais très sincèrement, d'abord l'enjeu pour moi, c'est l'intérêt général.
01:25:23 Ce n'est pas seulement les Jeux olympiques,
01:25:24 mais c'est aussi l'ensemble des parisiens.
01:25:26 C'est peut-être aussi les bouquinistes sur la Seine
01:25:28 qui ne pourront pas vendre leurs livres.
01:25:30 Je crois en réalité qu'effectivement, on est un peu à la traîne.
01:25:33 A la fois, on l'a vu sur les questions de sécurité,
01:25:35 sur les questions d'aménagement.
01:25:37 Sur ces questions, fort heureusement,
01:25:39 il y a quand même une réponse publique.
01:25:41 Un investissement dans le 13e arrondissement
01:25:43 de la région Ile-de-France et de la ville de Paris
01:25:45 pour un bassin de rétention d'eau,
01:25:46 ça coûte très cher pour les collectivités.
01:25:48 Enfin, on met la main à la poche.
01:25:50 - Georges, un mot sur le sujet ?
01:25:52 - Je suis pas tout à fait d'accord.
01:25:54 C'est important, les Jeux olympiques.
01:25:56 - C'est un enjeu majeur.
01:25:57 - Ce serait beau si c'était prêt.
01:25:58 Ça aurait une certaine allure d'avoir des épreuves dans la Seine.
01:26:02 Les Anglais ne l'ont pas fait dans la Tami.
01:26:04 Ce serait beau, j'espère que ce sera prêt.
01:26:06 - Bon, Patrice ?
01:26:07 - Pourquoi dans ce pays, rien n'est prêt au moment où il faut ?
01:26:10 - C'était l'objet du débat, justement.
01:26:12 - Si on avait la réponse.
01:26:13 - Patrice Martin, vous êtes prêt à plonger ou pas ?
01:26:15 - Quand on fait du ski nautique, on ne plonge pas, on glisse sur l'eau.
01:26:19 C'est ça la différence ?
01:26:20 - On glisse sur l'eau.
01:26:21 - On peut tomber.
01:26:22 - On est prêts à nager, mais bien sûr, il reste le problème de la sécurité.
01:26:28 Il y a quand même un petit peu de courant sur la Seine.
01:26:31 Je crois que si tout le monde pouvait s'y baigner,
01:26:33 ce serait aussi dangereux.
01:26:35 Il faudra aménager des espaces où on pourrait aller se baigner
01:26:38 et contrôler ces espaces.
01:26:40 Mais d'ouvrir la Seine à tout le monde pour se baigner,
01:26:43 je pense que ce sera aussi très dangereux.
01:26:45 Ouvert pour des épreuves olympiques très intéressantes et très beaux
01:26:49 et forcément très originales aussi.
01:26:51 Et puis, comme on dit, il y a des efforts qui ont été faits par les pouvoirs publics,
01:26:56 des efforts qui sont aussi en cours.
01:26:58 Donc, espérons que tous ces efforts, mis les uns à côté des autres
01:27:02 ou bout à bout, feront que l'année prochaine, en tout cas,
01:27:05 on pourra se baigner et les épreuves pourront avoir lieu pour les Jeux.
01:27:09 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, ce n'est pas la meilleure publicité
01:27:11 qu'on attendait.
01:27:12 - Merci mille fois, Patrice Martin.
01:27:14 Je rappelle que vous êtes président de la Fédération française de ski nautique
01:27:17 et de wakeboard et administrateur du CNESF.
01:27:20 Merci beaucoup d'avoir été témoigné.
01:27:23 - Merci.
01:27:24 - On va poursuivre avec l'analyse conjoncturelle des crimes et délits
01:27:28 enregistrés par la police et la gendarmerie à la fin du mois de juillet 2023.
01:27:32 On vient de les avoir.
01:27:34 Que faut-il retenir ?
01:27:36 Marine Sabourin va nous vous en faire tous les détails.
01:27:39 On commente juste après.
01:27:41 Marine Sabourin.
01:27:43 - Alors que le début du mois de juillet a été marqué par plusieurs jours d'émeutes,
01:27:48 les chiffres de la délinquance soulignent une baisse significative.
01:27:51 Parmi elles, les homicides, -10%.
01:27:54 75 victimes ont été enregistrées en juillet,
01:27:57 83 en juin et 102 en mai.
01:28:00 Le nombre de mises en cause pour trafic de stupéfiants, lui aussi,
01:28:03 diminue nettement, -8% en juillet.
01:28:06 Le total des trois derniers mois enregistre une baisse de 6%
01:28:09 par rapport au début d'année.
01:28:11 Les vols ont eux aussi chuté.
01:28:13 -5% pour les vols sans violence contre des personnes,
01:28:16 -6% pour les vols avec arme,
01:28:18 et jusqu'à -10% pour les vols violents sans arme.
01:28:21 Des chiffres à prendre avec des pincettes,
01:28:23 car les trois derniers mois enregistrent en réalité une hausse de 1 à 11%
01:28:27 par rapport au mois de février et avril 2023.
01:28:30 Enfin, les violences sexuelles mentionnées par la gendarmerie et la police
01:28:33 ont diminué de 4% après une augmentation de 3% en juin.
01:28:38 Seules les destructions et dégradations volontaires ont connu un bon de 8%.
01:28:42 Un chiffre qui s'explique par la violence des émeutes
01:28:45 et qui a entraîné de nombreux pillages de commerce
01:28:48 et de dégradation de biens publics.
01:28:50 -Avant de vous faire réagir, Amine Elbaïdj,
01:28:53 j'aimerais que vous diffusez ce tweet de Gérald Darmanin
01:28:56 justement par rapport à ses résultats.
01:28:59 En juillet, malgré les émeutes, la sécurité des Français a été préservée.
01:29:02 On le doit à nos policiers et gendarmes.
01:29:05 -10% d'homicides, -4% de coups et blessures volontaires,
01:29:09 -4% de violences sexuelles, -10% de vols violents,
01:29:12 -6% de vols avec arme et -3% de vols dans les véhicules.
01:29:17 Un ministre de l'Intérieur visiblement content.
01:29:21 -Si vous avez un exemple de politique qu'il ne faut pas suivre,
01:29:24 c'est Gérald Darmanin.
01:29:26 -Et on va parler des chiffres de Paris tout à l'heure.
01:29:28 -Oui, pourquoi je vous dis ça ?
01:29:29 D'abord parce qu'on peut comparer les chiffres de l'explosion de la violence
01:29:32 pour la seule ville de Paris avec les chiffres pour le mois de juillet.
01:29:35 On peut également en réalité comparer avec l'actualité.
01:29:40 Ce qui se passe, c'est que ces chiffres en réalité sont pondérés
01:29:43 par le nombre de signalements, le nombre de plaintes,
01:29:46 le nombre de mains courantes et le nombre d'interventions des policiers et gendarmes.
01:29:49 Mais vous oubliez une chose, c'est que durant tout le mois de juillet,
01:29:52 vous avez des policiers qui se sont mis en opération 562,
01:29:55 c'est-à-dire qu'ils n'intervenaient que pour les opérations urgentes.
01:29:58 Vous avez bon nombre de policiers qui ne travaillaient pas
01:30:00 parce qu'ils étaient en congé annuel et d'autres qui ont rejoint ce mouvement
01:30:03 au titre des congés maladies ordinaires, c'est-à-dire les CMO.
01:30:06 Donc forcément, si vous avez moins d'interventions,
01:30:08 vous avez forcément moins d'inscriptions et donc des chiffres en baisse.
01:30:12 Mais ça ne veut pas pour autant dire que la violence
01:30:14 ou le nombre de vols ont baissé.
01:30:16 Cette opération de maquillage des chiffres, elle est quand même incompréhensible
01:30:21 parce que ça pose un faux message politique.
01:30:24 -C'est des chiffres maquillés ça ?
01:30:26 -Oui, parce qu'en réalité, la situation sociale, elle est la même,
01:30:30 elle n'a pas changé.
01:30:31 Les Français, dans leur ensemble, considèrent que la violence
01:30:34 n'a pas baissé autour d'eux.
01:30:36 Simplement, si on se fie uniquement aux chiffres,
01:30:39 sans prendre en compte le mouvement social des policiers,
01:30:42 alors on fait totalement erreur dans l'analyse.
01:30:44 Moi, je ne partage pas ce comportement politique
01:30:46 qui, à mon sens, est un comportement assez opportuniste
01:30:49 de la part du ministre Gérald Darmanin,
01:30:50 parce qu'il n'y a pas eu plus d'actions que par le passé.
01:30:54 Pour le seul mois de juillet, au service des policiers.
01:30:57 C'est faux, au contraire.
01:30:58 On voit bien cette mobilisation sans précédent.
01:31:00 Vous avez des commissariats qui sont fermés toute la nuit.
01:31:03 Je prends l'exemple du commissariat Saint-Augustin à Nice.
01:31:05 C'est un commissariat qui est sous alarme depuis huit jours
01:31:07 parce qu'il n'y a plus aucun policier qui veut travailler
01:31:09 parce qu'ils sont tous en arrêt maladie.
01:31:11 En réalité, on ne peut pas se fier uniquement à ces chiffres.
01:31:14 Moi, personnellement, je n'y crois pas.
01:31:16 Et je trouve que, quand même, c'est petit de la part d'un ministre.
01:31:19 -George, Rastatis.
01:31:22 -Ils ne veulent rien dire.
01:31:24 Parce qu'il faudrait savoir comment ils sont comptés.
01:31:27 À partir des signalements, des gardes à vue,
01:31:29 des comparutions immédiates, des jugements.
01:31:32 Il faudrait prendre les chiffres du parquet des procureurs.
01:31:35 -Ce sont les chiffres officiels qu'on vous donne.
01:31:37 -Les chiffres officiels du ministère.
01:31:39 Mais à partir de quoi ils sont comptés ?
01:31:41 J'étais avec un ami magistrat, il y a encore quelques jours,
01:31:44 qui me dit qu'en juillet, sa salle de comparution immédiate
01:31:47 était bondée.
01:31:48 Il n'y avait jamais eu autant de travail.
01:31:50 Je ne sais pas.
01:31:52 Mais à partir de quand ?
01:31:54 Des signalements ? Il y a moins de signalements ?
01:31:56 Il y a moins d'affaires résolues ? Il y a moins de jugements ?
01:31:58 On ne sait pas.
01:31:59 Ce qu'il faudrait prendre, c'est les chiffres des procureurs.
01:32:01 -Ce qui est étonnant, Amine, c'est que c'est vrai
01:32:03 que quand on sent la petite musique actuelle,
01:32:05 on n'a pas le sentiment que ça soit le reflet de la réalité.
01:32:08 -Non.
01:32:09 -Et je pense que ces chiffres ont interpellé
01:32:11 un bon nombre de Français qui sont en train de nous regarder.
01:32:14 -En fait, ils ont le sentiment que ce sont leurs ments.
01:32:17 -Que ce soit Gérald Darmanin dans le déni le plus total
01:32:20 ou alors le droit à l'erreur.
01:32:22 Je suis favorable à droit à l'erreur.
01:32:24 Peut-être qu'ils n'ont pas pris en compte dans les données,
01:32:27 ils n'ont très certainement pas pris en compte
01:32:29 le mouvement qui est en cours.
01:32:31 Là, aujourd'hui, on a des chiffres en baisse
01:32:33 parce qu'on a des policiers qui sont malheureusement en grève,
01:32:36 qui ne sont pas sur le terrain.
01:32:38 Et au-delà de ça, il faut effectivement se fier.
01:32:41 Je crois que l'élément et l'indicateur précis,
01:32:44 ce n'est pas le nombre d'interpellations,
01:32:47 c'est plutôt le nombre de condamnations.
01:32:50 Et je trouve que dans ce système, il y a quand même un élément...
01:32:53 -On est d'accord.
01:32:55 -On est d'accord.
01:32:57 -C'est ce dernier...
01:32:59 -On est d'accord.
01:33:01 On va prendre les chiffres du parquet et pas les chiffres d'Olympsee,
01:33:04 d'un type derrière un bureau qui n'a jamais vu un palais de justice.
01:33:07 -C'est le dernier maillon de la chaîne pénale.
01:33:09 -On finira par être d'accord.
01:33:11 -J'aimerais connaître le nombre de comparutions immédiates.
01:33:13 La semaine dernière, on nous disait que des magistrats se plaignaient
01:33:16 de ne pas avoir assez de dossiers.
01:33:18 En réalité, tout ça, excusez-moi,
01:33:20 on n'est pas loin de la fake news.
01:33:23 -Ce sont apparemment des chiffres officiels quand même.
01:33:26 Ce ne sont pas même apparemment des chiffres officiels.
01:33:28 -Oui, officiels, sans doute, mais réels, c'est autre chose.
01:33:33 Enfin, ils ne correspondent pas à grand-chose.
01:33:35 -Allez, on va terminer cette émission, si vous le voulez bien,
01:33:39 par évoquer cette affaire qui commence à faire beaucoup de bruit
01:33:44 et que l'on va traiter avec beaucoup de prudence.
01:33:49 Je voudrais qu'on évoque ces joueuses d'échecs françaises.
01:33:53 Elles sont 14 et elles dénoncent des violences sexistes et sexuelles
01:33:57 dans une lettre ouverte que l'on va découvrir à l'antenne.
01:34:02 14 joueuses d'échecs.
01:34:05 -La Fédération française des échecs a encouragé la libération
01:34:10 de cette parole en affirmant dans un message publié sur X,
01:34:15 je ne m'y fais jamais à X, c'est anciennement Twitter
01:34:17 pour ceux qui n'ont pas suivi, à se tenir aux côtés des victimes,
01:34:21 aux côtés de l'association Colosse aux pieds d'argile
01:34:24 et avec les outils mis en place par l'État, la FFE encourage
01:34:28 la libération de la parole et se tient aux côtés des victimes
01:34:32 et témoins de violences sexistes et sexuelles.
01:34:35 Soutien total.
01:34:37 On va écouter Margot Morachini qui est l'une de ces joueuses
01:34:42 et on en parle très rapidement puisqu'en fait d'autres sports
01:34:46 ont été touchés par ce genre d'affaires.
01:34:48 Mais on écoute tout d'abord Margot Morachini,
01:34:50 ce sera le dernier sujet de ce Punchline d'été.
01:34:53 - On est très peu de filles, il y a énormément d'hommes
01:34:56 et certaines femmes ont peur, elles n'osent pas trop parler, etc.
01:35:00 Cette édition nous a permis de libérer un peu la parole
01:35:04 et justement de montrer une certaine solidarité entre les filles
01:35:12 qui sont victimes de ça et ça fait aussi un peu de prétention
01:35:16 et c'est une manière de dire stop effectivement parce qu'on en a marre.
01:35:20 - Ce sont toujours des sujets très sensibles, c'est pour ça
01:35:23 que je souhaite à ce qu'on soit très prudent par rapport à cela
01:35:27 mais ça commence à faire beaucoup.
01:35:30 Personne n'oubliait l'histoire de Sarah Abitbol et son témoignage terrible.
01:35:34 C'était en 2020, je crois, il me semble.
01:35:37 Elle s'est exprimée sur ce qu'elle avait vécu.
01:35:40 Personne n'oubliait non plus Isabelle de Mongeau, c'était dans le tennis.
01:35:45 Quel est votre regard en tant qu'avocat, Georges ?
01:35:50 - Je les admire ces femmes qui jouent aux échecs.
01:35:52 C'est un jeu que j'adore.
01:35:54 Mon regard, c'est que les agressions sexuelles et le sexisme
01:35:57 s'agrandissent de plus en plus.
01:36:00 Je voudrais dire qu'elles sont bonnes, quand elles jouent aux échecs.
01:36:04 Elles sont aussi bonnes que les hommes, c'est pareil, ça n'a aucune différence.
01:36:10 Il n'y a aucune différence, c'est qu'elles sont maltraitées dans ce milieu.
01:36:13 Je l'ai déjà vue, je l'ai déjà constatée et je le déplore.
01:36:17 Dans le milieu des échecs, c'est un milieu assez sexiste.
01:36:20 On est mieux vu quand on est un homme et c'est vraiment dommage
01:36:23 parce qu'elles sont magnifiques.
01:36:27 - Vous n'avez pas cette information personnellement ?
01:36:29 - Moi, je l'ai parce que je joue souvent aux échecs.
01:36:31 Je vois le regard des hommes, je vois le grand maître.
01:36:34 - Donc, ça vous interpelle ?
01:36:35 - Oui, ça m'interpelle.
01:36:36 - Ça ne vous surprend pas plus que ça ?
01:36:37 - Non, ça ne me surprend pas et je voudrais lui dire mon soutien et mon admiration.
01:36:40 C'est un jeu magnifique et ça doit être joué par n'importe qui.
01:36:45 Vraiment, elle a mon soutien.
01:36:48 - Amine Elbaïe, elle est pas toute seule, Margot.
01:36:52 - Moi, je voudrais témoigner à ces femmes mon total soutien, ma profonde estime.
01:36:57 Je crois que de manière plus large, il faudrait prendre le sujet des violences sexistes, sexuelles
01:37:03 et y compris des violences conjugales contre toutes les violences faites aux femmes avec sérieux.
01:37:08 Vous avez des responsables politiques qui, très récemment, à l'occasion d'élections,
01:37:13 proposaient des juridictions spécialisées.
01:37:15 C'est un peu l'argument phare que plus personne ne veut entendre.
01:37:18 En réalité, il faut libérer la parole des femmes et il faut la libérer très vite.
01:37:21 Moi, mon idée, ce serait d'accorder de manière totale et systématique
01:37:25 le bénéfice de l'aide juridictionnelle à l'ensemble des femmes qui se plaignent de violences.
01:37:30 Pourquoi ? Parce que c'est pas une question d'argent, c'est pas une question de rémunération.
01:37:34 La question, c'est comment on va lutter contre le non-recours à la justice.
01:37:38 Vous avez beaucoup de femmes qui se murent dans le silence.
01:37:40 Aujourd'hui, l'OMERTA, c'est fini. Il faut briser l'OMERTA.
01:37:43 Le silence, c'est fini. Il faut apporter notre infini soutien à ces femmes.
01:37:48 Et cette lutte, nous devons la mener partout, toujours, sans faille, dans toute la société.
01:37:54 Mener également des campagnes de prévention à l'égard des fédérations sportives, bien sûr,
01:38:00 mais aussi dans les collèges, dans les lycées.
01:38:02 Je crois que nous ne sommes pas assez sensibilisés sur ces sujets.
01:38:06 Et je crois que plus qu'une simple libération de la parole des femmes,
01:38:09 il faut que l'on comprenne et que l'on apprenne encore aujourd'hui et au quotidien
01:38:14 comment ces femmes peuvent être identifiées lorsqu'elles sont victimes de ces violences.
01:38:19 En tout cas, il faut avoir du courage et Antonin absolument à donner un petit coup de projecteur
01:38:24 sur cette affaire dont on vous reparlera.
01:38:27 Bien évidemment, on arrive au terme de ce punchline été.
01:38:31 Merci mille fois pour votre grande fidélité.
01:38:34 Merci à nos invités. Merci Amine Elbaïdj.
01:38:37 Je crois que c'est l'heure des vacances pour vous. Je vous souhaite de bonnes vacances.
01:38:39 Vous étiez très présents sur l'antenne de CNews, mais bonnes vacances. Profitez.
01:38:42 Merci. Merci à vous et merci aussi à toute la rédaction de CNews,
01:38:46 à tous les téléspectateurs qui m'ont témoigné de leur message, de leur remerciement, de leur soutien.
01:38:52 Merci à votre chaîne, à votre chaîne qui témoigne de la liberté d'expression
01:38:56 et qui donne la parole à un enfant comme moi, à un enfant des quartiers populaires
01:39:00 qui peut enfin s'exprimer, qui peut vous apporter de la critique, de la nuance, un regard.
01:39:05 Merci à vous, monsieur Cabane, et merci à l'ensemble des journalistes de votre rédaction.
01:39:09 Et bonnes vacances à vous.
01:39:10 Écoutez, merci mille fois. Ça nous touche, ce message très chaleureux.
01:39:13 Merci mille fois. Bonnes vacances et revenez-nous en grande forme à la rentrée.
01:39:17 Merci Georges Parastatis, avocat pénaliste.
01:39:21 Merci à vous aussi.
01:39:22 Je voudrais remercier évidemment William Tay, qui était avec nous pendant une heure et demie.
01:39:26 Merci à Sabrina Slimani, qui me parle à l'oreillette, qui m'a aidé à préparer ces quatre heures d'émission aujourd'hui.
01:39:32 Très fidèlement, merci à Sébastien Bandotti.
01:39:35 Merci à la promotion, Raphaël de Montferrand, Louis Lallement.
01:39:38 Merci aux équipes en régie. C'était qui, Sabrina ?
01:39:40 À la réalisation ?
01:39:42 Laurent Capra !
01:39:44 Voilà, et bravo à tous les autres, au son, etc.
01:39:47 Vous pouvez revivre cette émission sur notre site cnews.fr.
01:39:50 Tout de suite, c'est Face 1 Info avec l'excellent Thomas Bonnet.
01:39:54 Et moi, je vous donne rendez-vous demain à 11h, tout simplement, pour Mini News été.
01:39:59 Soyez au rendez-vous, on sera là.
01:40:01 Et passez une très, très belle soirée sur l'antenne de CNews, évidemment.
01:40:05 Bye bye !
01:40:06 ...