Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h
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00:00:00Bonjour à tous, bienvenue dans Punchline, vous connaissez le rendez-vous, nous sommes ensemble pendant deux heures et comme chaque jour, on fait le point sur l'actualité avec Adrien Spiteri, bonjour Adrien.
00:00:10Bonjour Elodie et bonjour à tous.
00:00:14À une semaine des Jeux Paralympiques, le ministère de l'Intérieur dévoile le dispositif de sécurité.
00:00:2025 000 policiers et gendarmes seront mobilisés en Ile-de-France, accompagnés de 10 000 agents de sécurité privés et 300 membres des forces spéciales.
00:00:29La jeune femme avait été retrouvée mordue après une balade en forêt, c'était le 16 novembre 2019.
00:00:35Elisa Pilarski a été tuée par le chien de son ex-compagnon. Nous apprenons cet après-midi qu'il sera renvoyé devant la justice pour homicide involontaire.
00:00:44Et puis en Sicile, des plongeurs explorent l'épave du super-voilier. Son naufrage dans la nuit de dimanche à lundi a fait un mort.
00:00:516 personnes sont toujours activement recherchées. Une trombe marine est à l'origine de l'accident, un phénomène de plus en plus observé en Europe.
00:01:00Merci beaucoup Adrien, on vous retrouve dans 30 minutes pour un prochain Point complet sur l'actualité.
00:01:04Pour m'accompagner ce soir, Noemi Allioua, bonjour. Vous êtes journaliste et essayiste. Amaury Brelet, bonjour.
00:01:09Journaliste également, tout comme Jonathan Cixous, bonjour.
00:01:12Et Amine Elbahi va nous rejoindre dans un instant.
00:01:14On va commencer avec un sujet qui peut sembler un peu surréaliste parce que tous les soirs, sur le réseau social TikTok, des prisonniers se filment en direct depuis leurs cellules.
00:01:23Et ils interagissent tout naturellement avec le monde extérieur, avec des utilisateurs qui regardent les vidéos.
00:01:28Tout cela a lieu en direct, tout cela est accessible de manière extrêmement facile.
00:01:32Certains peuvent même générer de l'argent avec un système de dons.
00:01:35Je vous rappelle quand même pour information que le téléphone, bien sûr, est censé être interdit en prison.
00:01:40Mais pourtant, nombreux sont les détenus qui s'en procurent.
00:01:43Le mystère de la justice a tenu à rappeler à CNews que toute découverte de téléphone portable fait l'objet d'une procédure disciplinaire et judiciaire.
00:01:49Regardez les précisions de Tony Pitaro.
00:01:54Il suffit de se connecter sur TikTok pour visionner des vidéos en direct de prisonniers et interagir avec eux sans la moindre difficulté.
00:02:03Et abonnez-vous à la famille, ceux qui ne sont pas abonnés, les gars, parce que chaque jour, les gars, je fais des lives.
00:02:07Certains détenus peuvent même gagner de l'argent grâce à des dons directement envoyés par les utilisateurs.
00:02:14Si je veux rien qu'avec mon TikTok, je mets plus de côté que ton père en un an.
00:02:18À ta mère réunie.
00:02:23Pour lutter contre les téléphones en prison, de nombreux moyens sont pourtant mis en place,
00:02:27comme des tunnels à rayons X, des portiques de détection au niveau des portes d'entrée,
00:02:32des détecteurs de masse métallique, des fouilles, des brouilleurs téléphoniques ou encore des dispositifs anti-drone.
00:02:38Malgré ces moyens, des téléphones parviennent tout de même à pénétrer notamment par les airs,
00:02:44comme le montre ce prisonnier sur une vidéo postée sur TikTok.
00:02:49Contacté, le ministère de la Justice rappelle sa fermeté.
00:02:53Toute découverte de téléphone portable fait l'objet d'une procédure disciplinaire et judiciaire systématique
00:02:58à l'encontre de la personne détenue, susceptible d'alourdir sa peine.
00:03:02En 2023, 53 000 téléphones et accessoires ont été saisis en prison.
00:03:08J'espère que vous allez bien !
00:03:11Noémie Allioua, c'est tout simplement hallucinant.
00:03:13C'est-à-dire qu'on a des détenus, ils sont en prison, ils sont en direct,
00:03:16donc ça veut dire qu'on peut a priori quand même identifier où ils sont et qui ils sont,
00:03:19qui font ce qu'on appelle des lives pendant plusieurs heures,
00:03:22qui interagissent avec des personnes, qui demandent même de l'argent via les dons.
00:03:27En théorie, comme le ministère de la Justice nous le rappelle,
00:03:29le téléphone est interdit en prison.
00:03:31Merci de le rappeler du coup.
00:03:32Merci de le rappeler tout à fait.
00:03:33Vous avez raison, on voit qu'ils n'ont pas peur.
00:03:35Ils sont même assez fiers de ce qu'ils sont en train de montrer.
00:03:37Moi, je pense au message qu'il a envoyé à la jeunesse à travers ces images.
00:03:41C'est-à-dire qu'on est en train de rendre la prison cool.
00:03:44On est en train de dire aux jeunes, à la jeune génération,
00:03:46parce qu'en plus TikTok, c'est vraiment la jeune génération.
00:03:48Vous avez des enfants, 13, 14, 15 ans,
00:03:51qui sont tous les jours, plusieurs heures par jour, sur ce réseau social
00:03:54qui est particulièrement plébiscité par la jeunesse.
00:03:56Et donc, par ces vidéos, on est en train de leur dire finalement,
00:03:58si vous vous faites coffrer, si vous vous faites juger,
00:04:00si vous allez demain en prison, ce n'est pas grave,
00:04:02parce que vous allez quand même vous amuser,
00:04:04vous allez quand même pouvoir vous filmer,
00:04:06vous allez quand même pouvoir vous amuser avec de la musique.
00:04:08On va même pouvoir recevoir de l'argent lorsqu'on est en prison.
00:04:11Donc, on est en train d'envoyer un message qui est terrible,
00:04:13si vous voulez, à la jeunesse.
00:04:14Et puis, on envoie aussi un message aux victimes de ces personnes.
00:04:17Qui potentiellement peuvent d'ailleurs tomber dessus.
00:04:19Mais exactement.
00:04:20Mais exactement.
00:04:21Ceux qui sont en prison, on sait comment c'est compliqué aujourd'hui
00:04:23d'aller en prison.
00:04:24Il faut vraiment avoir fait des crimes et des délits
00:04:27qui sont suffisamment importants pour pouvoir se retrouver
00:04:30vraiment derrière les barreaux.
00:04:32Et donc, il y a des victimes derrière qui voient ça.
00:04:34Et donc, bien sûr que ça peut aussi aggraver
00:04:37cette tentation d'autodéfense dont on parle souvent
00:04:40sur cette antenne avec des citoyens qui considèrent
00:04:42que la justice ne peut pas les protéger,
00:04:44que leurs agresseurs ne sont pas vraiment punis
00:04:46pour les crimes qu'ils ont faits.
00:04:48Et donc, que demain, ça pourrait être l'anarchie
00:04:50et chacun pourrait considérer qu'il devrait lui-même
00:04:52rendre la justice.
00:04:53Bien sûr que le message qui est envoyé à travers ces images
00:04:55est catastrophique.
00:04:56Parce que c'est vrai que Jonathan Cixous, pour avoir vu
00:04:58un certain nombre de vidéos, on en a vu dans le reportage.
00:05:00Mais toute personne qui est allée déjà sur TikTok en a vu.
00:05:02Évidemment, on ne va pas nier la surpopulation carcérale
00:05:04et la condition de vie de certains détenus
00:05:06et surveillants pénitentiaires, évidemment.
00:05:08Mais en revanche, eux, au contraire, montrent une image
00:05:10de la prison où ils ont leur jeu vidéo
00:05:13pour ne pas citer de marques.
00:05:14Où ils mettent de la musique dans les cellules.
00:05:17Où ils sont entre détenus.
00:05:18La dernière fois, je tombais sur une vidéo.
00:05:19Ils étaient en train de faire un gâteau d'anniversaire
00:05:21où tout semblait parfaitement calme et très convivial.
00:05:23Évidemment que ce n'est pas la vraie image de la prison.
00:05:25Mais ce que dit Noemi Allioua est très vrai.
00:05:27En revanche, c'est l'image qu'on est en train de donner
00:05:28à certains jeunes qui se disent
00:05:29si c'est ça la prison, en réalité, ça n'a pas l'air bien méchant.
00:05:32Exactement.
00:05:33J'adhère parfaitement à ce que vient de dire Noemi.
00:05:36J'ai d'ailleurs en mémoire une autre vidéo d'un détenu
00:05:38qui s'était filmé dans une piscine gonflable, dans l'eau,
00:05:40dans sa cellule, il y a quelques mois.
00:05:43C'était normal.
00:05:44C'est totalement anormal.
00:05:46Et je suis marqué de voir la liste longue
00:05:50de tous les dispositifs déployés d'après le ministère de la Justice.
00:05:55Un au hasard, il parle des brouilleurs, par exemple.
00:05:58Mais on sait qu'un brouilleur, ça coûte excessivement cher
00:06:01et que c'est très, très vite dépassé par la technologie
00:06:04des nouveaux téléphones au bout de quelques mois.
00:06:07Et évidemment, la justice n'a pas les moyens
00:06:09de renouveler régulièrement ces brouilleurs
00:06:12au fil des avancées techniques.
00:06:14Ensuite, d'autres images concernant, on nous parle
00:06:18des livraisons par drone, des lancers de sacs, etc.
00:06:21Il y avait un dispositif très simple depuis le 19e siècle.
00:06:26C'était des filets au-dessus des prisons.
00:06:29Madame Taubira a fait retirer ces filets
00:06:32et ceux qui n'avaient pas été retirés l'ont été par l'un de ses successeurs,
00:06:36l'une de ses successeurs, Madame Belloubet.
00:06:38Tout ça au nom d'une doctrine particulière.
00:06:40Pour le coup, c'est simple et efficace.
00:06:43Et ça permet aussi d'éviter les évasions par les airs,
00:06:46comme ça s'est aussi vu.
00:06:48Tout ça au nom d'une doctrine hallucinante,
00:06:50comme quoi il ne doit pas y avoir d'objet qui sépare,
00:06:54de barreau qui sépare le détenu du ciel.
00:06:56C'était exactement la doctrine défendue par Madame Taubira à l'époque.
00:07:00C'est très romantique.
00:07:01Ça décrit, ce que vous disiez, une image plutôt cool de la prison.
00:07:05Mais c'est terrible parce que c'est vrai également.
00:07:08Il faut tout de même le rappeler.
00:07:10Les conditions de détention en France sont indignes.
00:07:13Et je pense qu'il faudrait aussi réfléchir à ça.
00:07:16Mais il faut commencer par quelque chose.
00:07:18Et ce que nous montrent ces images,
00:07:20c'est une démonstration de laxisme hallucinante.
00:07:23Je voudrais qu'on écoute, pour poursuivre ce débat,
00:07:25Yvan Gombert.
00:07:26Il est secrétaire national FO DSP pénitentiaire.
00:07:28Il était l'invité de la matinale de CNews d'Anthony Favalli.
00:07:31Écoutez-le.
00:07:33Depuis la loi de 2009, c'est vrai qu'on a été restreint
00:07:37dans nos possibilités de fouiller les détenus.
00:07:40Donc, d'une manière générale,
00:07:43on a énormément mal à trouver des moyens de lutter contre ça.
00:07:47On a installé des brouilleurs, mais les brouilleurs ne sont pas généralisés.
00:07:51Donc, on en a simplement sur certains établissements.
00:07:54On a le renseignement pénitentiaire qui permet d'identifier ces détenus
00:07:57et ensuite d'aller chercher les téléphones dans leur cellule
00:08:00et ensuite de les condamner via une voie pénale.
00:08:03Mais on voit bien que, de toute façon,
00:08:05les personnes détenues ont toujours les moyens d'en réintroduire,
00:08:10soit par des projections, soit par des drones, soit par d'autres moyens.
00:08:15Donc, c'est un système sans fin.
00:08:18Amaury Brelet, on vient d'entendre la démonstration parfaite
00:08:20de pourquoi on en arrive là.
00:08:21C'est-à-dire que si vous arrivez à identifier le détenu
00:08:24parce qu'il est en direct,
00:08:25donc qu'il y a des moyens d'identifier, évidemment, sa cellule,
00:08:27que vous lui confisquez son téléphone,
00:08:28que vous lui retirez son téléphone,
00:08:30en fait, il va s'en procurer un nouveau.
00:08:32Donc, vous allez peut-être gagner deux, trois jours
00:08:34où on n'aura pas ces images-là, mais c'est un cercle vicieux.
00:08:36Et les agents pétanciers, qui ne sont pas assez,
00:08:38peut-être ont aussi d'autres choses à faire
00:08:40que de passer leur vie à faire la chasse au téléphone.
00:08:42Les prisons françaises sont de véritables passoires.
00:08:4453 000 téléphones et accessoires ont été saisis l'an passé dans les prisons
00:08:48pour 76 000 détenus.
00:08:50La vérité, c'est qu'il y a un véritable manque de moyens
00:08:53pour sécuriser les prisons.
00:08:55On a évoqué ces brouilleurs qui coûtent, pièce,
00:08:58près d'un million d'euros.
00:09:00Il y a moins d'une trentaine de prisons qui sont équipées
00:09:02de ce genre de dispositifs.
00:09:04En plus, ça pose des problèmes techniques,
00:09:05parce qu'évidemment, quand les prisons sont situées au cœur des villes,
00:09:08on ne peut pas brouiller les télécommunications
00:09:10et les télécommunications des immeubles de voisins.
00:09:13Certains types de brouillages sont obsolètes aussi.
00:09:16Ils ne filtrent pas, notamment la 4G.
00:09:18On l'a dit, de toute manière, les complices, les détenus
00:09:21trouvent d'autres moyens pour pouvoir transférer
00:09:24qui de la drogue, qui des armes, qui même des téléphones,
00:09:27à la fois par drone, par des lancers au-dessus des enceintes,
00:09:32aussi, malheureusement, il faut le dire,
00:09:34par certains agents pénitentiaires qui sont corrompus
00:09:36ou menacés par des caïds.
00:09:38Et puis, la question des fouilles, ça a été très bien dit.
00:09:40Depuis les années 80 jusqu'en gros 2010,
00:09:43on pouvait fouiller systématiquement les détenus en prison.
00:09:46Et c'est une décision, une condamnation
00:09:48de la Cour européenne des droits de l'homme, à nouveau,
00:09:50qui nous a imposé de modifier la loi.
00:09:52Et depuis lors, ces fouilles systématiques sont impossibles.
00:09:56Résultat, on a une situation dans laquelle
00:09:59un certain nombre de détenus, en effet,
00:10:01peuvent profiter du téléphone,
00:10:03même pour certains, pour suivre leur méfait.
00:10:06Et la vérité, contrairement à ce qu'a pu prétendre
00:10:08le ministère de la Justice, moi, pour en avoir discuté
00:10:10avec des agents et des magistrats qui connaissent très bien
00:10:12ce dossier, c'est que l'administration pénitentiaire
00:10:14ferme très souvent les yeux et laisse passer les téléphones.
00:10:17Et tout à l'heure, Jean-Christophe Couvy nous disait
00:10:18que c'était aussi, malheureusement, un moyen d'acheter
00:10:20un peu la paix sociale.
00:10:21Acheter la paix sociale, tout à fait.
00:10:22Dans cet univers, que l'on sait, très violent,
00:10:25où les détenus subissent au quotidien
00:10:28les frustrations, les tensions, les violences,
00:10:31les rixes, les vols.
00:10:32Et donc, c'est un moyen, en effet, d'acheter la paix sociale.
00:10:34Et dernière chose, plus anecdotique,
00:10:36on l'a vu d'ailleurs dans l'affaire Amra,
00:10:38c'est aussi un moyen, en laissant passer les téléphones,
00:10:41pour le renseignement pénitentiaire,
00:10:42de pouvoir récupérer les informations
00:10:44et de mettre en place des surveillances techniques,
00:10:46en gros, des écoutes.
00:10:47En l'occurrence, dans l'affaire Amra,
00:10:48les infos étaient récupérées, mais pas transmises,
00:10:50mais c'est un autre sujet.
00:10:51Le problème, c'est que la justice a ensuite failli.
00:10:53De laisser des téléphones dans les mains,
00:10:54notamment de caïds liés au grand banditisme
00:10:56ou à des détenus radicalisés,
00:10:58et de pouvoir récupérer des informations.
00:11:00Ou alors, lors de fouilles de cellules,
00:11:02lorsqu'on expulse les détenus dans les couloirs
00:11:04et qu'on fouille les cellules de fond en comble,
00:11:06de récupérer tous ces téléphones
00:11:07et de pouvoir ensuite les exploiter.
00:11:09Mais on baigne, on l'a dit,
00:11:10et je crois qu'on est tous d'accord,
00:11:11dans la plus grande hypocrisie dans cette affaire.
00:11:13Et puis, Amine, pardon d'être peut-être naïve,
00:11:16mais la prison, normalement, est censée vous couper du monde.
00:11:18Quand vous êtes en live, comme on dit,
00:11:19avec, parfois, il peut y avoir des centaines,
00:11:21des milliers d'usagers sur un live TikTok,
00:11:23vous vous dites, pour quelqu'un qui, par exemple,
00:11:25fait du trafic de drogue,
00:11:26pour quelqu'un qui a envie de s'évader,
00:11:27c'est un moyen absolument parfait
00:11:28d'avoir des messages qui sont passés,
00:11:30certes de manière publique,
00:11:31mais il suffit de trouver un petit code
00:11:32parce qu'on se dit, ils peuvent dialoguer,
00:11:33je le redis aux téléspectateurs
00:11:34qui ne connaissent pas forcément l'application,
00:11:36vous mettez en live,
00:11:37vous avez en bas une boîte de dialogue
00:11:38et donc, les gens qui vous écoutent
00:11:40peuvent communiquer avec vous,
00:11:41peuvent vous écrire.
00:11:42C'est-à-dire que c'est quand même surréaliste,
00:11:43aussi, que ça ait lieu en prison.
00:11:45Oui, bien sûr,
00:11:46mais il y a trois causes possibles,
00:11:48trois causes, rien d'autre.
00:11:49La première cause possible,
00:11:51c'est évidemment,
00:11:52faire entrer des téléphones par les parloirs
00:11:54et vous savez que le service public des parloirs
00:11:57permet, avec la complicité de certaines familles
00:12:00ou de proches,
00:12:01de faire passer des téléphones clandestinement.
00:12:04Deuxième possibilité,
00:12:05évidemment, ça a été rappelé,
00:12:06le jet du téléphone,
00:12:09dans le jargon pénitentiel,
00:12:10on appelle ça la raquette.
00:12:12Ces téléphones sont emballés dans du scotch
00:12:14et puis ils sont jetés avec une raquette de tennis
00:12:17au-dessus de la cour en promenade.
00:12:19Troisième possibilité,
00:12:21c'est ceux qui salissent l'uniforme de la République.
00:12:24La complicité de certains gardiens
00:12:26qui, en échange d'argent sale,
00:12:28et certains ont déjà été sanctionnés lourdement
00:12:30par l'administration à ce titre,
00:12:31font entrer, effectivement, des téléphones.
00:12:33Mais aujourd'hui,
00:12:34je me mets à la place, moi, des Français
00:12:36et notamment des victimes.
00:12:38Les victimes, quand elles regardent ces images
00:12:40sur les réseaux sociaux,
00:12:41quand elles regardent l'auteur,
00:12:43l'auteur du vol,
00:12:44l'auteur du cambriolage,
00:12:45l'auteur de l'agression ou de l'agression sexuelle,
00:12:47elles se demandent dans quel pays
00:12:49ces victimes habitent.
00:12:51Et le véritable problème,
00:12:53et ça a été rappelé, effectivement,
00:12:54en 2007 et en 2009,
00:12:56par deux fois, la France a été condamnée
00:12:57par la Cour européenne des droits de l'homme
00:12:59quant aux conditions de fouilles systématiques annues
00:13:03et généralisées d'un certain nombre de détenus.
00:13:06Nous ne pouvons pas fouiller les détenus
00:13:08comme nous l'entendons
00:13:09et nous avons l'impression, en fait,
00:13:10que la Convention européenne des droits de l'homme
00:13:12ne fait que les coupables,
00:13:13jamais les victimes.
00:13:14C'est ce deux poids, deux mesures,
00:13:16ce sentiment qui peut animer les Français.
00:13:18Bien évidemment qu'en ma qualité de juriste,
00:13:20je sais que ce n'est pas une généralité
00:13:23et que ce serait même très dangereux
00:13:24de l'affirmer ainsi.
00:13:26Mais c'est comme ça que peuvent l'entendre
00:13:28et comme le peuvent le prendre les victimes.
00:13:30Et donc pour cela,
00:13:31je crois que c'est assez simple,
00:13:33c'est qu'il faut durcir les conditions carcérales.
00:13:37Parce que voyez-vous,
00:13:38quand vous êtes en possession d'un téléphone,
00:13:40j'ai entendu les témoignages
00:13:41de ces surveillants pénitentiaires
00:13:43qui disent qu'effectivement,
00:13:44il y a des sanctions disciplinaires qui sont prises.
00:13:46Mais avant la sanction disciplinaire,
00:13:47croyez-moi qu'il y a tout un long processus administratif
00:13:50avec des vis de forme
00:13:52qui sont souvent repérées par les avocats.
00:13:54C'est une commission de discipline, bien sûr,
00:13:56mais avec des garanties procédurales,
00:13:57le droit de garder le silence,
00:13:58le droit à l'aide juridictionnelle.
00:14:00Et tant que tout ça se met en place,
00:14:02vous avez l'impression
00:14:03que la personne détenue n'est jamais punie.
00:14:05Donc vous avez en fait l'impression
00:14:08que la prison est un véritable espace de liberté.
00:14:11Et vous avez à l'intérieur même de la prison
00:14:13une prison dans la prison,
00:14:14c'est les quartiers d'isolement
00:14:15qui, à l'heure actuelle,
00:14:16certains me paraissent bien assez vides.
00:14:18On va changer de sujet,
00:14:20mais toujours en lien avec la sécurité,
00:14:22avec ce qui se passe en Isère.
00:14:24La ville de Grenoble fait face
00:14:25à une explosion de violence inédite
00:14:27qui est liée au trafic de stupéfiants.
00:14:29C'est une guerre des gangs intenses.
00:14:31Est-ce que martèle le procureur de la République,
00:14:33Éric Vaillant, dans les colonnes du Parisien ?
00:14:35Ce matin, des fusillades surviennent
00:14:37pendant les deux ou trois jours, dit-il.
00:14:39Alors, pour tenter de déstabiliser les dealers,
00:14:41plusieurs actions sont menées,
00:14:43notamment avec une première en France.
00:14:44C'est une collaboration
00:14:45avec la Caisse d'Allocations Familiales.
00:14:47Les détails avec Audrey Bertheau.
00:14:49Sept fusillades en seulement trois semaines à Grenoble.
00:14:53La ville subit une explosion de violence inédite
00:14:56liée au trafic de drogue.
00:14:58Dans le journal Le Parisien,
00:15:00le procureur de Grenoble affiche sa fermeté.
00:15:03Faire tomber les dealers par tous les moyens,
00:15:05c'est ce que tente de faire Éric Vaillant.
00:15:07On commence par arrêter les vendeurs du jour
00:15:09sur les points de deal et on les juge immédiatement.
00:15:11On met aussi en place des PV simplifiés
00:15:13pour interpeller les guetteurs
00:15:15et saisir l'argent qu'ils ont sur eux.
00:15:17Pour lutter contre la criminalité,
00:15:19la ville innove, notamment en collaborant
00:15:21avec la Caisse d'Allocations Familiales.
00:15:23C'est une première en France
00:15:25afin que l'argent gagné illégalement par les délinquants
00:15:27soit réintroduit dans les revenus
00:15:29permettant de calculer les allocations qu'ils reçoivent.
00:15:31Grâce à ce dispositif,
00:15:33les délinquants ont vu leurs allocations diminuer ou supprimer.
00:15:35Nous l'avons étendu en 2023
00:15:37à la Caisse primaire d'assurance maladie
00:15:39qui recherche aussi des fraudeurs parmi les délinquants.
00:15:41Des résultats réels selon le procureur.
00:15:4335 points de deal ont été identifiés
00:15:45dans l'agglomération.
00:15:47Cependant, Éric Vaillant l'affirme,
00:15:49il est quasiment impossible d'éliminer le trafic.
00:15:51Leur responsabilité
00:15:53est d'en limiter les effets.
00:15:55On a beaucoup dit qu'il fallait
00:15:57pour sanctionner aussi
00:15:59taper au portefeuille.
00:16:01Éric Vaillant, c'est une expérimentation
00:16:03parce que c'est effectivement sur Grenoble
00:16:05mais en tout cas,
00:16:07essaie cette solution.
00:16:09Oui, c'est volontariste mais malheureusement,
00:16:11c'est totalement dérisoire.
00:16:13Quand on sait que les trafiquants manient des centaines
00:16:15des milliers d'euros tous les jours
00:16:17et appartiennent à des réseaux qui trafiquent des millions
00:16:19tous les jours et tous les ans.
00:16:21Je rappelle le chiffre d'affaires estimé
00:16:23du trafic de drogue en France.
00:16:25On est à minimum 3,5 milliards d'euros.
00:16:27Donc là, c'est vraiment vider l'océan
00:16:29avec une petite cuillère.
00:16:31Le problème, c'est qu'il n'y a pas assez de moyens policiers
00:16:33notamment à Grenoble.
00:16:35Les syndicats sont les premiers à s'en plaindre.
00:16:37Il y a un manque d'effectifs criants.
00:16:39La réponse pénale n'est pas au niveau.
00:16:41On le voit tous les jours.
00:16:43Les petits dealers et même les trafiquants
00:16:45qui sont arrêtés, interpellés, disent 20 fois
00:16:47qu'ils sont relâchés systématiquement
00:16:49ou alors qu'ils font des peines avec sursis.
00:16:51C'est là-dessus qu'il faut agir.
00:16:53Et puis, le laxisme politique
00:16:55de M. Érypiole qui est le maire écologo de Grenoble
00:16:57et qui a une responsabilité évidente
00:16:59dans cette crise que subit Grenoble.
00:17:01Je rappelle le nombre de crimes et délits
00:17:03liés au trafic de stupéfiants à Grenoble
00:17:05a augmenté de 124% entre 2020 et 2023.
00:17:07Ce sont les statistiques
00:17:09du ministère de l'Intérieur.
00:17:11Et M. Érypiole a transformé l'intitulé
00:17:13de son adjoint à la sécurité
00:17:15en adjoint à la tranquillité publique.
00:17:17M. Érypiole soutient la légalisation du cannabis
00:17:19comme si cela allait résoudre le problème.
00:17:21M. Érypiole, sa mairie,
00:17:23a soutenu une représentation théâtrale
00:17:25en début d'année intitulée
00:17:27Comment vivre au quotidien à proximité d'un point de deal.
00:17:29Ça a été annulé, heureusement, parce qu'il y a eu un tollé.
00:17:31M. Érypiole a déclaré sur Twitter
00:17:33il y a quelques années, le problème de la France,
00:17:35ce n'est pas l'ensauvagement, c'est l'impunité
00:17:37des policiers délinquants qui tabassent sans suite.
00:17:39On se rend bien compte que quand vous avez
00:17:41à la fois les deals de la ville
00:17:43qui ne fait rien pour lutter
00:17:45contre le trafic qui gangrène
00:17:47et qui pourrit la vie
00:17:49de ses administrés quand la réponse pénale
00:17:51n'est pas là et qu'en plus il manque des effets
00:17:53des policiers, vous allez faire une situation explosive
00:17:55avec Grenoble aujourd'hui
00:17:57qui est considérée comme l'une des villes les plus criminogènes
00:17:59du pays et qui est même surnommée, et ça n'est pas un compliment,
00:18:01la Chicago française.
00:18:03C'est vrai que Jonathan Cixous, le problème toujours
00:18:05c'est aussi la volonté politique parce que
00:18:07il y a des villes qui sont gangrénées avec des maires
00:18:09qui tentent de faire ce qu'ils peuvent, ils ne peuvent pas
00:18:11tout résoudre seuls et puis il y a aussi
00:18:13comme je le disais à Maury-Brelay justement, des maires
00:18:15comme Érypiole pour qui la sécurité
00:18:17et mettre des moyens en la sécurité n'est pas une bonne idée.
00:18:19Donc quand vous avez d'un côté le procureur qui veut quelque chose
00:18:21de l'autre le maire qui en veut une autre
00:18:23on se dit à priori on ne va pas aller très loin.
00:18:25Eh bien on ne va nulle part et pendant ce temps-là
00:18:27effectivement face à cette impasse
00:18:29ce qui progresse et ce qui progresse très vite
00:18:31ce sont les trafics.
00:18:33C'est très bien d'afficher ce volontarisme
00:18:35effectivement, pourquoi pas essayer
00:18:37cette méthode de...
00:18:39Ça envoie au moins un message.
00:18:41Comme ça a été très bien dit
00:18:43s'en prendre aux petites mains
00:18:45qui sont les guetteurs
00:18:47ou les revendeurs de caches
00:18:49ou les escaliers, c'est l'écume des choses.
00:18:51Si on veut s'attaquer clairement
00:18:53au portefeuille
00:18:55nos magistrats et nos politiques
00:18:57parce que c'est une volonté politique à la base
00:18:59qui doit être affirmée et fermement
00:19:01c'est s'en prendre aux flux financiers
00:19:03considérables qui va vers
00:19:05le Maroc, qui va vers
00:19:07le Dubaï, on sait où sont les gros caïds
00:19:09on sait où sont ceux qui
00:19:11dirigent ces marchés
00:19:13qui sont réellement des marchés
00:19:15et qui prennent des proportions tellement
00:19:17importantes qu'effectivement
00:19:19on n'hésite plus à employer des armes de guerre
00:19:21pour récupérer un territoire
00:19:23pour récupérer des points de deal
00:19:25et tant qu'il n'y aura pas une volonté politique
00:19:27sérieuse, malheureusement
00:19:29il pourra y avoir plein de procureurs
00:19:31de bonne volonté
00:19:33qui auront des idées et qui pourront
00:19:35tenter de les appliquer, ça restera
00:19:37malheureusement, je le dis encore, de trop petites mesures.
00:19:39Amine Elbahi, on voit aussi
00:19:41évidemment le problème de la sécurité à Grenoble
00:19:43parce qu'un syndicaliste policier nous disait
00:19:45ce week-end ou en fin de semaine dernière
00:19:47qu'il y a eu 115 policiers en moins dans l'agglomération
00:19:49grenobloise, notamment au moment
00:19:51des Jeux Olympiques et donc forcément
00:19:53115 membres des forces
00:19:55de l'ordre en moins, oui malheureusement
00:19:57après il y a des points de deal qui se développent
00:19:59beaucoup plus rapidement et avec une violence qui a été inouïe
00:20:01on a eu une fusillade quasiment tous les deux jours à Grenoble
00:20:03la semaine dernière. Je crois qu'on
00:20:05ne pourra pas tout résumer à la situation
00:20:07de nos policiers. Nos policiers sont déjà très fatigués
00:20:09par tous les efforts que nous
00:20:11leur demandons et aujourd'hui
00:20:13l'enjeu c'est
00:20:15effectivement d'élargir la mobilisation
00:20:17face aux trafiquants.
00:20:19Premier exemple,
00:20:21évidemment, supprimer les aides
00:20:23sociales. Une convention
00:20:25ici est établie entre Grenoble
00:20:27et la Caisse d'allocations
00:20:29familiales à travers le comité départemental
00:20:31de l'UE contre la fraude, ce qu'on appelle
00:20:33le CODAF. Bon, très bien.
00:20:35Une fois qu'on a dit ça, qu'est-ce qu'on a fait ? On a empêché
00:20:37un trafiquant de drogue de gagner 600 euros par mois
00:20:39c'est-à-dire son RSA. 600 euros par mois
00:20:41c'est ce qu'il gagne chaque jour en effectuant le
00:20:43chouf au bas de son immeuble. Bon, ça ne réglera
00:20:45pas le problème. Pour régler le problème
00:20:47il faut une mobilisation totale.
00:20:49Bailleurs sociaux,
00:20:51collectivités territoriales, Etats,
00:20:53chacun doit prendre ses responsabilités.
00:20:55Est-ce que nous pouvons aujourd'hui
00:20:57maintenir dans les logements sociaux
00:20:59au bas des immeubles, au pied
00:21:01des tours HLM, des familles
00:21:03de délinquants qui n'agissent pas,
00:21:05qui à travers leur silence, bien souvent
00:21:07un silence coupable et complaisant, qui acceptent
00:21:09l'argent sale des enfants, qui acceptent l'argent
00:21:11de la drogue, est-ce que nous pouvons aujourd'hui
00:21:13dans ce pacte républicain
00:21:15continuer à leur faire confiance et leur donner
00:21:17autant d'allocations et surtout des logements sociaux ?
00:21:19Je crois que la première solution ce serait de leur
00:21:21retirer ce logement social. Ce qui impliquerait
00:21:23de modifier
00:21:25substantiellement le droit. Mais comme on ne pourra pas
00:21:27les mettre à la rue, il ne se passera rien.
00:21:29Mais on ne pourra pas les mettre à la rue puisque
00:21:31en France, le droit au logement
00:21:33prime évidemment
00:21:35sur le droit de propriété. Il suffit simplement
00:21:37que vous soyez inexpulsable, puisqu'évidemment
00:21:39ils seront reconnus prioritaires
00:21:41au titre de la loi d'Allo.
00:21:43Et vous voyez bien qu'en fait, on ne fera que
00:21:45déplacer le problème. Donc c'est toute une
00:21:47évolution législative à porter.
00:21:49Les Français n'y comprennent rien. Ils savent parfaitement
00:21:51que ces trafiquants bénéficient
00:21:53de la bureaucratie et aussi
00:21:55ils bénéficient parfois de
00:21:57la complicité de certains élus. On parlait de la
00:21:59ville de Grenoble. Le maire
00:22:01de Grenoble, Éric Piolle, pardonnez-moi,
00:22:03le même maire qui refuse la vidéosurveillance
00:22:05dans les quartiers populaires, le même maire qui refuse
00:22:07l'armement de la police municipale.
00:22:09C'est évidemment un engagement idéologique
00:22:11et c'est cette gauche-là qui a
00:22:13mis en ruine les quartiers populaires.
00:22:15En ruine ! Dans ces quartiers
00:22:17vous avez des familles comme la mienne qui bossaient,
00:22:19qui se levaient à 5h du matin.
00:22:21Ma maman était femme de ménage et
00:22:23elle devait baisser la tête
00:22:25à la vue des dealers.
00:22:27Et dans ces quartiers-là,
00:22:29la gauche a accepté
00:22:31d'abriter tout et n'importe quoi.
00:22:33C'est-à-dire que les logements sociaux aujourd'hui
00:22:35sont attribués
00:22:37alors bien sûr qu'il y a des conditions prévues par la loi
00:22:39mais on a l'impression que ces logements sociaux
00:22:41ne sont pas attribués avec un critère de mérite.
00:22:43C'est ce qu'il faudrait aussi remettre
00:22:45au cœur de ces politiques publiques,
00:22:47c'est un critère de mérite. On ne peut pas accepter tout
00:22:49et n'importe quoi dans ces quartiers populaires.
00:22:51Et Noémie Allioua, il y a aussi sur
00:22:53ce genre de quartier populaire eu un certain nombre d'opérations
00:22:55un peu de communication. C'est-à-dire qu'il y a eu
00:22:57les places nettes, il y a eu la CRS 8 qui est envoyée
00:22:59de temps en temps. Sur un temps très court,
00:23:01ça peut fonctionner puisque les quartiers sont
00:23:03un peu pris d'assaut par les forces de l'ordre.
00:23:05Le seul problème c'est qu'en fait ça ne règle rien
00:23:07parce qu'au mieux finalement
00:23:09les dealers se calment quelques jours,
00:23:11au pire de toute façon ils sont juste installés dans le quartier
00:23:13d'à côté. Donc on voit aussi qu'il y a plein
00:23:15d'initiatives mais qui sont des initiatives,
00:23:17c'est un pansement sur une jambe de bois.
00:23:19Oui tout à fait, vous avez raison d'ailleurs d'utiliser le terme de communication
00:23:21parce que ce sont objectivement des opérations
00:23:23de communication avec des résultats
00:23:25qui ne sont pas là. En ce qui concerne la ville de Grenoble,
00:23:27c'est aujourd'hui l'une des villes les plus
00:23:29violentes en France, c'est la troisième
00:23:31notamment en ce qui concerne les vols avec
00:23:33armes et c'est une ville où il y a
00:23:35une violence extrême avec
00:23:37énormément d'agressions qui ont lieu
00:23:39qui touchent la population locale
00:23:41avec un maire qui effectivement
00:23:43considère que la sécurité
00:23:45serait une forme de luxe,
00:23:47qu'il ne faudrait pas aller trop loin
00:23:49exactement parce que ça viendrait
00:23:51toucher les libertés de la population.
00:23:53On en voit les résultats, on voit finalement qu'il y a un lien très
00:23:55étroit finalement entre justement cette politique
00:23:57qu'on pourrait qualifier d'extrême gauche
00:23:59qui refuse de prendre
00:24:01à bas le corps la question de la sécurité
00:24:03et la question des incivilités
00:24:05et de la violence au quotidien parce que dans cette ville
00:24:07il y a cette concentration des deux.
00:24:09Et je voudrais qu'on termine, il nous reste quelques
00:24:11minutes mais par un drame qui a été
00:24:13évité de justesse, c'était à Menton
00:24:15un mineur de 15 ans a commis un refus
00:24:17d'obtempérer vendredi dernier, il a blessé légèrement
00:24:19le policier qui tentait de
00:24:21l'interpeller. Alors selon le parquet,
00:24:23l'individu est mineur et très connu
00:24:25des services de police et de justice.
00:24:27Regardez ce reportage de Juliette Sadat et
00:24:29Franck Triviaud.
00:24:31Le policier a été
00:24:33percuté puis traîné sur plusieurs
00:24:35mètres. Ce vendredi, un adolescent
00:24:37de 15 ans au volant d'un scooter
00:24:39refuse de se soumettre à un contrôle de police.
00:24:41Il conduisait alors sans assurance
00:24:43et sous l'emprise de stupéfiants.
00:24:45Bien connu des services
00:24:47de justice, il a été déféré devant
00:24:49un juge, notamment pour refus
00:24:51d'obtempérer, aggravé par la mise
00:24:53en danger d'autrui. Ce représentant syndical
00:24:55décrit un individu
00:24:57au comportement inconscient.
00:24:59Il prend tous les risques, il
00:25:01se fiche de la vie humaine. J'ai
00:25:03parlé avec mon collègue blessé
00:25:05et il a manqué de percuter
00:25:07un enfant, un bébé dans une poussette.
00:25:09Donc lors de l'interpellation,
00:25:11la population était plutôt du côté
00:25:13de la police, les surmentons
00:25:15et se sont bien rendus compte des risques insensés
00:25:17qui ont été pris par ce jeune individu, mineur
00:25:19évidemment. Une conduite irresponsable
00:25:21à laquelle cette habitante
00:25:23de Menton semble s'être habituée.
00:25:25Ben non, ça ne m'étonne pas parce qu'ils font
00:25:27tous comme ça. On n'a pas le droit
00:25:29de passer sur un passage piéton parce que même là
00:25:31on se fait agresser, on se fait
00:25:33renverser. J'étais témoin d'une
00:25:35personne qui a été renversée
00:25:37et c'était un jeune scooter, c'était pas
00:25:39une voiture. L'adolescent a été placé
00:25:41sous contrôle judiciaire et doit
00:25:43respecter les conditions d'un placement en centre
00:25:45éducatif fermé. Il a également interdiction
00:25:47de paraître dans la ville de Menton
00:25:49où les faits se sont déroulés.
00:25:51Ce qui est décourageant totalement, Jonathan
00:25:53Cixous, il a 15 ans, il est mineur,
00:25:55il roule sans assurance, il est déjà connu des services
00:25:57de police et de justice,
00:25:59il a déjà tenté des refus obtempérés,
00:26:01enfin il a réussi même des refus obtempérés
00:26:03avec le même scooter
00:26:05et finalement, une fois
00:26:07de plus, c'est la police qui doit
00:26:09cesser la course-poursuite comme on l'appelle
00:26:11parce qu'il y avait trop de danger évidemment
00:26:13pour les riverains mais on sent qu'il y a une impunité totale
00:26:15de la part de ce jeune et malheureusement d'un certain
00:26:17nombre d'autres jeunes délinquants.
00:26:19Et j'ajoute, conduite sous l'emprise de stupéfiants,
00:26:21j'ai l'impression que ce n'est même pas un motif aggravant
00:26:23Le CV était trop grand,
00:26:25j'ai oublié une partie.
00:26:27Oui, vous avez parfaitement raison
00:26:29et on peut faire
00:26:31un lien, on dirait un trait du moins
00:26:33avec le premier sujet que nous avons eu
00:26:35à commenter, c'est-à-dire cette impunité absolue
00:26:37où on laisse faire,
00:26:39on laisse faire et après
00:26:41on ne peut que se désoler des conséquences
00:26:43de se laisser faire.
00:26:45C'est incroyable de voir que dans une ville
00:26:47qui a pourtant la réputation d'être
00:26:49plutôt tranquille, des riverains
00:26:51ont peur
00:26:53de traverser la rue sur un passage clouté.
00:26:55Ça me paraît être invraisemblable
00:26:57qu'on en soit là et c'est le quotidien
00:26:59je crois d'une grande partie
00:27:01des français et pas uniquement
00:27:03un menton. Et Naomi Allioua a effectivement
00:27:05le problème et on le dit souvent malheureusement sur ses plateaux
00:27:07du refus d'obtempérer, c'est qu'il y a le risque
00:27:09malgré tout pour la personne qui le commet
00:27:11des risques pour les forces de l'ordre mais c'est aussi
00:27:13pour toute personne, à ce moment-là on a entendu parler
00:27:15d'une poussette qui se trouve à ce moment-là sur la chaussée
00:27:17sur la route, peu importe où il est lieu
00:27:19et en fait on se dit, ce sont aux policiers
00:27:21de se dire on arrête la prise en charge
00:27:23parce que justement il ne faut pas qu'on crée
00:27:25un accident etc. Mais lui en revanche
00:27:27le délinquant il s'en fout et justement dans ces cas-là
00:27:29malheureusement il échappe à la police.
00:27:31Ah bah il s'en fout et en plus vous avez vu ce genre d'affaire arrive quasiment
00:27:33tous les jours, il y a des refus d'obtempérer
00:27:35c'est extrêmement régulier. Oui il y en a plus de deux par heure.
00:27:37Tout à fait et c'est ce que disait Jonathan Cixous
00:27:39qui traduit vraiment le sentiment d'impunité
00:27:41de ces jeunes qui n'ont pas peur, qui considèrent
00:27:43que ce sont les rois du monde, qu'il n'y a pas d'autorité
00:27:45que ce n'est pas si grave
00:27:47finalement de prendre ce genre de risque
00:27:49de blesser des personnes qu'on pourrait
00:27:51rencontrer dans la rue
00:27:53en roulant à toute vitesse
00:27:55et effectivement ça rejoint aussi le premier sujet
00:27:57avec cette idée qu'on n'a pas peur de la justice
00:27:59et on n'a pas peur de la prison non plus parce que si
00:28:01en plus on a des vidéos qui nous montrent qu'en prison
00:28:03on peut s'amuser, mettre la musique
00:28:05aller sur TikTok et dire qu'on gagne de l'argent
00:28:07et bien c'est certain que le système judiciaire
00:28:09si vous voulez n'est pas forcément
00:28:11ne crée pas la crainte chez cette jeunesse
00:28:13qui considère que tout peut être
00:28:15possible, or normalement tout ne doit pas être
00:28:17possible, notamment dans la rue. La rue ce n'est
00:28:19pas la jungle, il y a des lois, il y a des règles
00:28:21nous vivons en société, nous
00:28:23devons nous soucier des personnes
00:28:25qui vivent avec nous, que ce soit dans la rue
00:28:27ou dans le métro d'ailleurs
00:28:29et malheureusement cela n'est pas compris par
00:28:31une part de notre jeunesse.
00:28:33On va marquer une première pause et je vous fais réagir
00:28:35et on reviendra sur ce refus
00:28:37d'obtempérer, on parlera aussi politique
00:28:39juste après la pause. Restez avec nous
00:28:41on se retrouve pour la deuxième partie de Punchline, à tout de suite.
00:28:47De retour pour la deuxième partie de Punchline
00:28:49on va continuer à parler de ce refus d'obtempérer
00:28:51amontons dans un instant d'abord l'essentiel de l'actualité
00:28:53avec Adrien Spiteri. Rebonsoir Adrien.
00:28:57Rebonsoir Élodie, rebonsoir
00:28:59à tous. Marine Le Pen, Jordane Bardella
00:29:01et Eric Ciotti seront reçus lundi à l'Elysée
00:29:03pour des consultations.
00:29:05Ces échanges s'inscrivent dans une série de rendez-vous
00:29:07programmés avec l'ensemble des chefs de parti
00:29:09et de groupes parlementaires.
00:29:11Ces discussions commenceront vendredi matin
00:29:13avec les quatre formations du Nouveau Front Populaire.
00:29:15En Vendée depuis le 13 juillet
00:29:17les urgences de Montaigu sont fermées
00:29:19en cause d'une pénurie de médecins.
00:29:21Elles devaient rouvrir hier mais les portes sont
00:29:23restées closes. Conséquence, les urgences
00:29:25des villes voisines sont engorgées.
00:29:27Et puis la construction de maisons
00:29:29est au plus bas en France. Conséquence notamment
00:29:31de la hausse des taux d'intérêt et des coûts de construction.
00:29:33Selon le ministère de la Transition
00:29:35écologique, les permis de construire
00:29:37pour les maisons individuelles ont atteint
00:29:39leur niveau le plus bas depuis 2000.
00:29:41Merci beaucoup Adrien.
00:29:43On vous retrouve à 18h pour un prochain
00:29:45point complet sur l'actualité.
00:29:47Amine Elbaï, il y avait la pause qui nous a interrompu
00:29:49sur ce débat mais c'est vrai que le côté
00:29:51refus d'obtempérer, ce qui est aussi lassant
00:29:53à commenter, c'est qu'on le dit
00:29:55il y en a plus de deux par heure maintenant
00:29:57et que systématiquement on a l'impression
00:29:59qu'on ne peut rien faire, c'est-à-dire qu'il suffit
00:30:01il faut faire attention quand vous voyez un scooter débouler
00:30:03à pleine vitesse mais malgré les textes
00:30:05de loi qui sont passés, malgré notamment les peines
00:30:07normalement qui sont censées être plus sévères,
00:30:09ça n'a pas franchement dissuadé.
00:30:11Oui, mais vous savez aujourd'hui
00:30:13ces jeunes sont parfaitement conscients
00:30:15ils sont conscients aujourd'hui
00:30:17qu'ils ont face à eux un état
00:30:19faible, faible avec les voyous
00:30:21faible avec les forts
00:30:23mais un état fort
00:30:25mais un état faible
00:30:27mais un état faible avec les forts.
00:30:29Je prends cet exemple
00:30:31du refus d'obtempérer, moi je ne peux pas m'empêcher
00:30:33de penser à l'affaire Naël.
00:30:35Oui.
00:30:37Les policiers sont conscients d'une chose
00:30:39ils sont conscients que
00:30:41intervenir
00:30:43sur un refus d'obtempérer
00:30:45c'est une intervention 100% perdante pour le policier
00:30:47Pourquoi ? Parce que le policier
00:30:49va agir avec la boule au ventre
00:30:51à l'instar de l'affaire Naël
00:30:53avec la peur soit de finir entre quatre planches
00:30:55c'est-à-dire de mourir
00:30:57soit de finir entre quatre murs
00:30:59c'est-à-dire en prison pour avoir utilisé
00:31:01son arme et pour avoir appliqué
00:31:03la loi
00:31:05la loi de 2017 qui est venue préciser
00:31:07les conditions dans lesquelles les
00:31:09policiers pouvaient utiliser
00:31:11leur arme à feu
00:31:13dans le cadre d'un refus d'obtempérer
00:31:15qui met ici en danger
00:31:17évidemment l'ordre public
00:31:19et la circulation publique
00:31:21mais il y a un point sur lequel il va falloir
00:31:23aussi plancher et sérieusement
00:31:25travailler parce que les français
00:31:27en ont assez de cette impunité
00:31:29impunité systématique
00:31:31notamment pour les mineurs
00:31:33il ne suffit pas seulement d'abaisser la majorité
00:31:35pénale à 16 ans parce que pour ceux qui
00:31:37sont âgés de moins de 16 ans
00:31:39se pose la question de l'excuse de minorité
00:31:41cette excuse de minorité
00:31:43aujourd'hui l'heure est venue
00:31:45de l'interroger
00:31:47et de se poser la question très simple
00:31:49faut-il oui ou non dans notre droit
00:31:51à l'heure des réseaux sociaux
00:31:53à l'heure de l'explosion
00:31:55de la violence chez les mineurs
00:31:57à l'heure de la démission parentale
00:31:59faut-il oui ou non maintenir l'excuse de minorité
00:32:01et je crois que là-dessus
00:32:03cette excuse de minorité on doit pouvoir
00:32:05l'écarter plus facilement
00:32:07il n'est plus aujourd'hui
00:32:09concevable que le simple
00:32:11fait que vous soyez mineur
00:32:13vous permet d'être exonéré
00:32:15de la case prison
00:32:17ce n'est plus entendable aujourd'hui
00:32:19pour terminer sur ces refus d'obtempérer
00:32:21oui je partage totalement cet avis
00:32:23les refus d'obtempérer il y en a 27 000
00:32:25entre 25 et 27 000 par an
00:32:27ça fait un refus d'obtempérer toutes les 20 minutes
00:32:29avec très souvent la mise en danger
00:32:31on l'a rappelé évidemment des forces de l'ordre
00:32:33policiers et gendarmes
00:32:35évidemment des passants aussi
00:32:37et puis des autres automobilistes
00:32:39six courses poursuites il y en a souvent
00:32:41je rappelle
00:32:43puisqu'on évoquait cet adolescent de 15 ans
00:32:45il y a un an c'est un adolescent de 16 ans
00:32:47qui lui a percuté un policier à Nantes
00:32:49et qu'il a traîné sur une vingtaine de mètres
00:32:51avec un véhicule volé et on a appris
00:32:53quelques mois plus tard, c'était en novembre je crois
00:32:55que ce jeune homme
00:32:57a été condamné à 35 heures de travaux
00:32:59d'intérêt général. Comment voulez-vous
00:33:01en lançant ce genre de signal
00:33:03totalement d'impunité
00:33:05que les autres jeunes, adolescents
00:33:07et moins jeunes ne s'empêchent pas
00:33:09de commettre des refus d'obtempérer
00:33:11et de respecter les lois dans ce pays
00:33:13donc il faut en effet que les peines
00:33:15soient lourdes pour pouvoir
00:33:17envoyer un message clair
00:33:19et empêcher la récidive.
00:33:21On va parler d'un autre sujet maintenant
00:33:23la semaine dernière dans la nuit de mardi à mercredi
00:33:25une femme a été poignardée au cou après avoir
00:33:27refusé une relation sexuelle
00:33:29ça s'est passé à la sortie de la gare du RERC
00:33:31à Savigny-sur-Orge dans l'Essonne
00:33:33le suspect est d'origine marocaine
00:33:35il était visé par une obligation de quitter
00:33:37le territoire français depuis janvier 2023
00:33:39et il était aussi déjà condamné
00:33:41par la justice à deux reprises pour vol
00:33:43et violence. Les précisions de Chloé Tarka
00:33:45et les images de Bamba Gay.
00:33:47Il est aux alentours de minuit
00:33:49lorsqu'une jeune femme de 31 ans sort
00:33:51de la gare de Savigny-sur-Orge
00:33:53selon la victime, un homme l'aborde
00:33:55et lui propose 50 euros contre
00:33:57une faveur sexuelle, ce qu'elle refuse
00:33:59elle est rattrapée un peu plus loin et reçoit
00:34:01deux coups de cutter au niveau du cou
00:34:03opéré en urgence, le pronostic vital de la victime
00:34:05n'est pas engagé. Le suspect
00:34:07un homme de 45 ans, né au Maroc
00:34:09sous obligation de quitter le territoire français
00:34:11depuis janvier 2023 et condamné
00:34:13à deux reprises pour vol et violence
00:34:15prend alors la fuite. Une nouvelle agression
00:34:17qui souligne un manque de suivi concernant
00:34:19les personnes sous OQTF. On a une OQTF
00:34:21qui est prononcée contre un étranger
00:34:23en situation régulière, ensuite il n'y a pas
00:34:25de suivi, on ne sait pas où ils sont
00:34:27ils peuvent être n'importe où et comme
00:34:29on a aujourd'hui ce qu'on voit aujourd'hui
00:34:31des gens sous OQTF
00:34:33qui se livrent à minima
00:34:35à des petits larcins, à des vols
00:34:37à des cambriolages et puis
00:34:39on a d'autres qui versent
00:34:41dans des choses qui sont beaucoup plus graves comme on a eu
00:34:43tout simplement là à Savigny.
00:34:45Dès le lendemain, l'homme a été repéré
00:34:47par des policiers de la BAC dans la même
00:34:49gare alors qu'il suivait une autre femme
00:34:51un couteau à la main. Le suspect a été placé
00:34:53en détention provisoire et mis en
00:34:55examen pour tentative d'assassinat.
00:34:57Jonathan Cixous, je ne vais pas rafraser
00:34:59Georges Fenech, bien connu des téléspectateurs
00:35:01de CNews, il dit souvent qu'il ne faut plus parler
00:35:03d'OQTF mais d'IQTF
00:35:05d'invitation à quitter le territoire français
00:35:07parce que quand on voit à quel point de toute façon
00:35:09ils ne le sont jamais exécutés,
00:35:11pourquoi laisser ce caractère
00:35:13d'obligateur puisque là on voit depuis janvier
00:35:152023, ça fait donc plus d'un an et demi
00:35:17déjà connu des services de police, déjà condamné
00:35:19à deux reprises mais il n'y a pas de problème.
00:35:21Il peut continuer à se balader très tranquillement
00:35:23et agresser des femmes comme il l'a fait
00:35:25cette fois-ci. On parle
00:35:27beaucoup d'impunité depuis quelques minutes
00:35:29et je crois que
00:35:31malheureusement sur ce dossier-là
00:35:33sur ce dossier des
00:35:35personnes qui sont censées
00:35:37ne plus être sur notre territoire,
00:35:39on peut parler d'impunité.
00:35:41La formule de notre ami Georges Fenech
00:35:43est parfaitement recevable.
00:35:45Je souris
00:35:47mais c'est dramatique. C'est dramatique parce que
00:35:49effectivement
00:35:51ça démontre
00:35:53un certain
00:35:55laxisme voire davantage
00:35:57ça veut dire que ce que
00:35:59j'entends par davantage, ça veut dire
00:36:01ne pas avoir les moyens finalement.
00:36:03Le discours, ça on l'a.
00:36:05Souvenez-vous du discours martial,
00:36:07du président de la République, du Premier ministre,
00:36:09du ministre de l'Intérieur, régulièrement
00:36:11nous l'avons. Dans le discours
00:36:13l'État est fort, l'État ne
00:36:15tremblera pas pour renvoyer
00:36:17toutes ces personnes. Dans les faits,
00:36:19c'est totalement
00:36:21le contraire qui se passe.
00:36:23On apprend avec cet homme
00:36:25absolument dangereux pour la communauté
00:36:27qu'il est
00:36:29marocain. À ma connaissance
00:36:31il y avait des problèmes avec l'Algérie,
00:36:33il n'y a pas de problème avec le Maroc.
00:36:35Ça fera bientôt deux ans que cet homme
00:36:37est ici. Je pose
00:36:39une simple question, pourquoi ?
00:36:41Et puis à Maurice Brelé, on entend effectivement
00:36:43dans ce reportage la question du manque
00:36:45de suivi des OQTF mais on ne peut pas non plus
00:36:47tout mettre sur la responsabilité
00:36:49du manque de suivi parce que de toute façon, même si parfois
00:36:51il y a des suivis, il y a des procédures qui
00:36:53permettent de faire appel encore et encore et encore
00:36:55ce qui font que pendant ce temps-là, ils se maintiennent sur
00:36:57le territoire national et puis il y a aussi la question
00:36:59vous l'avez évoqué Jonathan Cixous, des laissés-passés
00:37:01consulaires, c'est-à-dire qu'on a beau nous de notre côté
00:37:03gonfler les muscles en disant on va exécuter
00:37:05100% des OQTF, si en face
00:37:07les pays ne reprennent pas
00:37:09leur ressortissant, on peut dire que ça sera 100%
00:37:11d'OQTF, ça n'arrivera jamais.
00:37:13Oui mais cette affaire c'est la rencontre du laxisme judiciaire
00:37:15et du laxisme migratoire et on a
00:37:17évoqué ce chiffre, 100%
00:37:19Emmanuel Macron avait promis 100%
00:37:21le taux d'exécution des OQTF dans
00:37:23Valeurs Actuelles en 2019, il n'a
00:37:25cessé de diminuer ce taux et on est aujourd'hui
00:37:27à moins de 7%, on est à 6,9%.
00:37:29Donc voilà, il y a un manque de moyens
00:37:31évidemment, mais aussi un manque de volonté
00:37:33politique. Alors se pose la question
00:37:35des moyens, l'ECRA, ce sont ces
00:37:37fameux centres de rétention administrative
00:37:39il y a 2000 places en France, on prévoit de les porter
00:37:41à 3000 en 2027.
00:37:43Il y a entre 600 000 et 900 000
00:37:45clandestins en France. Oui c'est toujours mieux mais c'est quand même une goutte d'eau.
00:37:47Donc je laisse à chacun faire les calculs
00:37:49tout le monde aura compris. Quant aux
00:37:51laissés-passés consulaires, c'est une évidence,
00:37:53là aussi il y a un manque de volonté diplomatique
00:37:55il faut, avec les pays amis
00:37:57comme le Maroc, je sais qu'on a eu
00:37:59quelques problèmes par le passé avec le Maroc, notamment sur la question
00:38:01des visas. Aujourd'hui, on a reconnu
00:38:03la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental
00:38:05donc les relations se sont
00:38:07apaisées, c'est peut-être le moment en effet
00:38:09d'essayer de trouver une solution à l'amiable.
00:38:11Quant aux pays qui s'y refusent, comme l'Algérie,
00:38:13pourtant Emmanuel Macron, ça fait des années
00:38:15qu'il n'a cessé
00:38:17de se renier
00:38:19et de plier face au régime
00:38:21d'Alger. Souvenez-vous, les déclarations
00:38:23même avant qu'il soit président, quelques mois avant qu'il soit président
00:38:25quand il avait qualifié
00:38:27la colonisation de crime contre l'humanité
00:38:29et il n'a cessé par la suite de se
00:38:31soumettre au régime d'Alger pour finalement aujourd'hui
00:38:33lui envoyer une claque à la figure
00:38:35en prenant cette décision diplomatique.
00:38:37Là c'est le moment aussi, par exemple, de
00:38:39dénoncer, allons à la crise diplomatique, on y est déjà,
00:38:41de dénoncer les fameux accords de
00:38:431968 qui permettent de
00:38:45protéger très largement, légalement et
00:38:47juridiquement, les immigrés d'origine
00:38:49algérienne. Donc tout est une question de volonté politique.
00:38:51Amine Elbaïe, effectivement, ce qui est
00:38:53un peu frustrant, on se dit en tant que
00:38:55français, nous sommes nés, nous grandissons
00:38:57dans un pays qui est une puissance mondiale
00:38:59oui, mais alors finalement quand on engage des bras de fer
00:39:01diplomatiques comme par exemple avec l'Algérie
00:39:03on nous a beaucoup dit qu'on avait engagé le bras de fer
00:39:05on nous a un peu moins dit que pour l'instant
00:39:07on l'a perdu ou en tout cas qu'on est en train de le perdre.
00:39:09Vous savez
00:39:11c'est pas seulement une question
00:39:13de choix politique, c'est aussi une question
00:39:15de courage politique.
00:39:17Vous savez, il y a une
00:39:19possibilité très simple.
00:39:21Lorsqu'un pays ne reprend pas
00:39:23ses clandestins, vous savez en France
00:39:25on est victime de cette inexécution des OQTF
00:39:27100 000 OQTF, 90%
00:39:29inexécutés. Vous avez que 10% d'exécution
00:39:31des OQTF. Eh bien c'est très
00:39:33simple. Quand un pays
00:39:35n'accepte pas de récupérer son
00:39:37clandestin sous OQTF
00:39:39en réciprocité, il est
00:39:41parfaitement loisible et surtout
00:39:43possible de ne plus
00:39:45distribuer de visa
00:39:47aux pays qui ne reprennent pas
00:39:49leurs clandestins. Ca s'appelle la réciprocité.
00:39:51Et pour cela...
00:39:53Ca s'appelle aussi un peu la logique.
00:39:55Et je crois aussi la justice.
00:39:57Parce que nous ne pouvons pas
00:39:59aujourd'hui accepter
00:40:01autant d'immigration et surtout
00:40:03dans cette immigration
00:40:05des faits de délinquance
00:40:07accepter des clandestins qui ne respectent
00:40:09pas la France et ses valeurs.
00:40:11Si vous ne respectez pas la France, nous devons
00:40:13renvoyer ces clandestins
00:40:15aux pays envoyeurs. Mais il y a
00:40:17un deuxième problème qu'il faut aussi
00:40:19identifier. Mais me direz-vous
00:40:21ce n'est pas parce que vous
00:40:23refusez de délivrer
00:40:25un visa que ce clandestin ne pourra
00:40:27pas venir ? C'est tout à fait
00:40:29vrai. Puisque la deuxième
00:40:31question se pose, c'est
00:40:33le maintien aujourd'hui des accords Schengen.
00:40:35Parce que
00:40:37vous êtes clandestin marocain, à l'instar
00:40:39de ce clandestin qui a quand même
00:40:41attaqué une jeune femme de manière
00:40:43totalement scandaleuse et
00:40:45aujourd'hui on a l'impression de devoir s'habituer
00:40:47avec ces faits-là.
00:40:49Quand bien même vous lui refusez au nom d'Etat
00:40:51français un visa, rien
00:40:53n'empêche ce clandestin de s'adresser
00:40:55à l'Espagne, de s'adresser
00:40:57à un autre pays de l'espace Schengen.
00:40:59Une fois le pied mis
00:41:01sur le sol européen, vous savez pertinemment
00:41:03qu'il ne repartira pas chez lui.
00:41:05Aujourd'hui, il faut aussi changer la logique
00:41:07et c'est mon troisième point. C'est vous dire
00:41:09qu'un clandestin, quand il vient en France,
00:41:11il doit savoir qu'il ne pourra
00:41:13jamais être régularisé au titre
00:41:15de l'admission exceptionnelle au séjour
00:41:17ni naturalisé.
00:41:19Et je crois que depuis la circulaire Valse
00:41:21qui n'a toujours pas été abrogée,
00:41:23la France n'a pas changé de logique.
00:41:25C'est toute une logique institutionnelle
00:41:27qu'il faut changer et cela ne nécessite
00:41:29qu'une seule chose, c'est du courage politique.
00:41:31Du courage politique et puis
00:41:33aller plus loin aussi que les paroles, Noemi Allioua.
00:41:35Parce que sur les OQTF, effectivement, on a eu
00:41:37beaucoup de très beaux discours. On aura
00:41:39des exécutions. On va faire des voyages
00:41:41diplomatiques, notamment en Algérie, justement
00:41:43pour régler ce problème. Un grand renfort
00:41:45évidemment de communication à chaque fois.
00:41:47La communication, on l'entend bien. Quand on voit
00:41:49les chiffres, tout ce qui a été fait ces dernières années
00:41:51n'a pas eu un effet, je vais le dire de manière
00:41:53un petit peu diplomate, ça n'a pas eu d'effet
00:41:55waouh. Manifestement, souvenez-vous
00:41:57d'ailleurs, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin
00:41:59avait pris cette question à bras le corps. Il avait affirmé
00:42:01lui aussi qu'il allait lutter de toutes ses forces
00:42:03contre les OQTF. Manifestement, ça n'a pas marché.
00:42:05Mais dans cette affaire-là, il y a quand même une dimension
00:42:07particulière, il y a une dimension sexuelle.
00:42:09Parce que cet homme-là,
00:42:11il a agressé cette femme-là
00:42:13après qu'elle ait refusé de lui faire
00:42:15une femme sexuelle. Il a tenté d'en agresser une seconde.
00:42:17Exactement, il a essayé d'en agresser
00:42:19une seconde. Et donc, moi, ce qui m'étonne
00:42:21toujours dans ce genre d'affaires, c'est le silence
00:42:23des néo-féministes, des associations,
00:42:25des professionnels de l'indignation.
00:42:27Ce n'est pas la première fois où on se dit ça. Tout à fait.
00:42:29Dans toutes ces affaires, si vous voulez, d'OQTF,
00:42:31on les entend, par exemple, lorsqu'il y a eu
00:42:33la mort de Sardo, où elles se sont un petit peu
00:42:35énervées du fait que Sardo
00:42:37avait eu beaucoup d'histoires d'amour
00:42:39dans sa vie, qu'il avait été un coureur...
00:42:41Oui, tout à fait, excusez-moi.
00:42:43J'ai cru que Michel Sardo était mort,
00:42:45j'avais loupé la fois. Non, non, non, Alain Delon,
00:42:47excusez-moi. On les a entendus, si vous voulez,
00:42:49ces néo-féministes-là,
00:42:51s'énerver du fait qu'il ait eu beaucoup d'histoires d'amour,
00:42:53parce qu'on est revenus, bien sûr, sur son histoire
00:42:55personnelle, sur le fait qu'il ait été
00:42:57un coureur de jupons. Ce que j'essaie
00:42:59de vous dire, c'est qu'on a des professionnels
00:43:01de l'indignation qui ne sont pas
00:43:03capables, aujourd'hui, de dénoncer ces faits-là.
00:43:05Malheureusement. Et c'est la
00:43:07raison pour laquelle il y a eu, vous savez, au cours des
00:43:09deux dernières élections, on a vu une féminisation
00:43:11de l'électorat du
00:43:13Rassemblement National. Et on s'est rendu compte que
00:43:15beaucoup plus de femmes, jusqu'alors,
00:43:17votaient pour le Rassemblement National,
00:43:19beaucoup plus qu'au cours de son
00:43:21histoire. Pourquoi ? Parce qu'elles sont
00:43:23aux premières loges de la sécurité
00:43:25et du manque de sécurité dans notre pays.
00:43:27Ce sont les femmes qui sont les premières
00:43:29victimes de l'insécurité et des
00:43:31violences. Et c'est la raison pour laquelle elles se tournent
00:43:33de plus en plus vers le parti qui se dit
00:43:35le plus garant de cette sécurité.
00:43:37En dernier mot, allez-y Jonathan.
00:43:39Noémie soulève un vrai sujet
00:43:41qui est un sujet totalement tabou
00:43:43dans ces affaires qui sont
00:43:45effectivement le caractère de ces
00:43:47agressions, la quasi-totalité de ces agressions
00:43:49menées bien souvent par ces hommes sous
00:43:51OQTF. Ce sont des agressions
00:43:53sexuelles parce que
00:43:55c'est un sujet qui n'est
00:43:57abordé par personne. Dans
00:43:59leur détresse
00:44:01totale, il y a également la détresse
00:44:03sexuelle. Ces hommes
00:44:05souvent jeunes arrivent de pays où les
00:44:07rapports entre les hommes et les femmes sont
00:44:09totalement différents. Pour beaucoup d'entre eux, ils n'ont
00:44:11jamais vu des jambes ou des bras
00:44:13dénudés de femmes. Ils arrivent
00:44:15ici, ça les met dans tous leurs états et c'est
00:44:17un problème et ça reste un sujet
00:44:19tabou qui est évidemment très difficile
00:44:21et surtout très complexe à aborder.
00:44:23On va parler maintenant de politique. Pour terminer
00:44:25cette partie, il faut
00:44:27tourner la page Macron et
00:44:29Mélenchon. Evidemment, ce n'est pas moi qui le dis, mais c'est
00:44:31Raphaël Glucksmann qui accorde
00:44:33une interview à nos confrères Dupont.
00:44:35Il y a effectivement d'abord
00:44:37ce titre. Il faut tourner la page Emmanuel
00:44:39Macron et Jean-Luc Mélenchon.
00:44:41Il va évidemment un petit peu plus loin que
00:44:43cette punchline Raphaël Glucksmann. Il dit
00:44:45« On est terrorisés à l'idée d'être considérés
00:44:47comme impurs si on négocie des compromis.
00:44:49Mais pourquoi faire de la politique
00:44:51si c'est pour se condamner à l'impuissance
00:44:53et aux postures ? » Noémie,
00:44:55c'est un boujou de décoffrage.
00:44:57C'est assez franc et justement, il met aussi en avant
00:44:59lui le fait qu'en tant que député
00:45:01européen, la culture du compromis
00:45:03il y est beaucoup plus habitué
00:45:05et Raphaël Glucksmann qui est plutôt en tempérament
00:45:07calme, on sent que là,
00:45:09Jean-Luc Mélenchon a commencé à l'agacer sérieusement.
00:45:11Oui, c'est fort de café. Là, c'est sûr qu'il ne retient
00:45:13pas ses mots.
00:45:15C'est évident, mais c'est peut-être un petit
00:45:17peu tard. Ça aussi, il faut quand même le
00:45:19noter. Il fallait peut-être y penser au moment du Nouveau Front Populaire.
00:45:21Au moment où on savait déjà
00:45:23que la NUPES n'avait pas fonctionné parce qu'il y avait
00:45:25des divergences fondamentales
00:45:27de points de vue sur un certain nombre de sujets,
00:45:29remettre ça sur le tapis
00:45:31avec cet attelage du Nouveau Front Populaire
00:45:33qui réunit différentes gauches
00:45:35qui sont d'une certaine façon irréconciliables
00:45:37selon les termes de Manuel Valls
00:45:39à l'époque, on pouvait
00:45:41déjà se douter au moment où cet attelage a été
00:45:43constitué à l'issue
00:45:45des élections européennes que ça ne fonctionnerait
00:45:47pas et que cela
00:45:49porterait un coup à l'ensemble
00:45:51de la gauche d'une certaine façon
00:45:53à cause de la radicalité
00:45:55de la France insoumise.
00:45:57Mais Raphaël Glucksmann se réveille un petit peu tard.
00:45:59Il aurait fallu y penser juste après les élections
00:46:01européennes. Il se réveille quand il voit que ça ne fonctionne pas.
00:46:03Tout à fait. Et lui, il aurait pu incarner
00:46:05justement cette alternative. Mais en
00:46:07décidant de rejoindre ce Nouveau Front Populaire,
00:46:09il s'est d'une certaine façon discrédité
00:46:11vis-à-vis de cette formation
00:46:13de la gauche sociale-démocrate
00:46:15qu'il aurait pu incarner sur le temps long.
00:46:17Je pense qu'il réagit un peu tardivement.
00:46:19Je voyais qu'il essaie à Marie Brelé parce qu'effectivement
00:46:21après les élections européennes, ou même pendant,
00:46:23certains se sont dit que c'est un peu une bonne nouvelle
00:46:25ce qu'arrive à faire Raphaël Glucksmann.
00:46:27Ça veut dire que ça permet aussi d'avoir une autre
00:46:29solution que le Nouveau Front Populaire
00:46:31qui n'existait pas à l'époque, mais en tout cas que la France insoumise.
00:46:33Il a incarné quand même quelque chose.
00:46:35Et puis, le lendemain des élections
00:46:37européennes, annonce de la dissolution.
00:46:39Certains se disaient après tout, Raphaël Glucksmann,
00:46:41pourquoi il n'incarnerait pas aussi cette campagne-là.
00:46:43Et là, disparition des ondes, plus de bruit, plus d'image.
00:46:45Oui, mais sur la forme, il s'est totalement
00:46:47discrédité, en effet. En mettant un pied
00:46:49dedans, un pied dehors, un pied dedans, un pied dehors.
00:46:51Il a été incapable de prendre une décision
00:46:53très claire et très ferme vis-à-vis
00:46:55du Nouveau Front Populaire. Rappelez-vous
00:46:57de ces images où on a vu
00:46:59l'être chassé
00:47:01lors du défilé du 1er mai.
00:47:03Par des gens, par des militants, par des sympathisants de gauche.
00:47:05Oui, par des militants de la France insoumise.
00:47:07De la France insoumise. Il a d'ailleurs lui-même été visé
00:47:09victime d'insultes
00:47:11et d'attaques
00:47:13verbales très clairement antisémites.
00:47:15Ces affiches taillées
00:47:17avec des croix gammées, etc.
00:47:19Il aurait dû, à l'époque déjà,
00:47:21rompre les ponts, couper les ponts
00:47:23avec cette organisation. Et là, sur le front,
00:47:25il a parfaitement raison. Le diagnostic est le bon.
00:47:27En effet, il n'a rien à faire.
00:47:29Il est le représentant d'une gauche
00:47:31progressiste, moderne,
00:47:33modérée, qui n'est pas sectaire.
00:47:35Et il n'a rien à faire avec cette extrême-gauche
00:47:37sectaire, dogmatique,
00:47:39représentée par Jean-Luc Mélenchon.
00:47:41Pour qui le programme ? C'est le programme
00:47:43qui ne cesse de faire
00:47:45campagne à travers
00:47:47des discours incendiaires, qu'il s'agisse
00:47:49des policiers, qu'il s'agisse
00:47:51des juifs. Donc, il faut qu'il rompe
00:47:53définitivement s'il veut regagner
00:47:55en crédibilité avec la France insoumise.
00:47:57Une autre citation de Raphaël Glucksmann.
00:47:59« Il faut rompre avec l'esthétique
00:48:01de la radicalité qui n'est en fait que
00:48:03du sectarisme et empêche
00:48:05justement toute transformation radicale en finir
00:48:07avec le mythe de la toute-puissance et délaisser
00:48:09Jupiter comme Robespierre et
00:48:11donc tourner la page Macron et
00:48:13Mélenchon, Amine Elbaïe, on voit des mots
00:48:15très clairs. Et justement, ce qu'on comprend
00:48:17quand on lit un peu entre les lignes, et ça n'est pas très complexe,
00:48:19c'est que Raphaël Glucksmann fait aussi partie de ceux
00:48:21qui se disent, si véritablement le
00:48:23Nouveau Front Populaire veut le pouvoir comme il le dit,
00:48:25comme le disait la Nupes depuis maintenant
00:48:27au moins deux ans, depuis 2022,
00:48:29il est temps de comprendre que sans compromis, ils n'auront
00:48:31jamais le pouvoir. Raphaël Glucksmann est aussi peut-être de cette
00:48:33génération de gauche qui se dit, nous le pouvoir
00:48:35on y croit encore, on le veut encore,
00:48:37mais au moment où on se parle, si on veut
00:48:39exercer le sectarisme comme il dit,
00:48:41la radicalité, ils ne changeront
00:48:43rien et ils ne verront jamais leur programme
00:48:45ni un bout de leur programme appliqué.
00:48:47Écoutez, moi je trouve qu'à l'heure où
00:48:49nous parlons, alors que
00:48:51le gouvernement
00:48:53n'est pas constitué,
00:48:55au terme d'une élection législative
00:48:57unique en ce sens, puisqu'il s'agit
00:48:59d'une élection législative
00:49:01partielle consécutive à une dissolution,
00:49:03et alors même que
00:49:05le parti de Raphaël Glucksmann a décidé
00:49:07de s'allier au Nouveau Front Populaire,
00:49:09on sait pour quelles raisons, parce que ça a été
00:49:11inattente des électeurs de gauche, l'attente des électeurs
00:49:13de gauche, c'était de faire barrage au
00:49:15Rassemblement National, et je crois que là-dessus
00:49:17Raphaël Glucksmann... Et l'attente du PS, c'était de garder son siège.
00:49:19Là-dessus, Raphaël Glucksmann
00:49:21a répondu aux attentes
00:49:23de ses électeurs,
00:49:25en rappelant aussi son score
00:49:27louable
00:49:29aux élections européennes.
00:49:31En tenant compte de l'ensemble de ces éléments
00:49:33et du contexte politique, la position
00:49:35de Raphaël Glucksmann est courageuse,
00:49:37parce qu'il appelle la gauche, la gauche
00:49:39patriote, la gauche qui aime la France,
00:49:41à se détacher de la brutalité,
00:49:43de la radicalité
00:49:45de Jean-Luc Mélenchon. C'est-à-dire que
00:49:47enfin, on l'a peut-être attendu,
00:49:49mais une autre gauche existe.
00:49:51Une autre gauche prospère.
00:49:53Une gauche républicaine.
00:49:55Une gauche...
00:49:57Une gauche engagée sur
00:49:59le fondement du progressisme. Alors, c'est
00:50:01évidemment, moi personnellement, ce que
00:50:03je peux combattre du point de vue des idées.
00:50:05Mais je trouve que cette gauche-là a le
00:50:07mérite de se battre,
00:50:09de se battre pour son indépendante
00:50:11et de se battre pour une autre assise,
00:50:13pour une assise plus populaire, en faveur
00:50:15de leurs enjeux. Ils ont un certain
00:50:17nombre d'idées à défendre sur l'environnement,
00:50:19sur le pouvoir d'achat, sur l'écologie.
00:50:21Mais je trouve que
00:50:23la position de Raphaël Glucksmann,
00:50:25qui a aussi été victime
00:50:27dans son camp, alors pas dans son
00:50:29parti, mais au Nouveau Front Populaire,
00:50:31d'antisémitisme,
00:50:33je trouve que cette
00:50:35position est louable
00:50:37et très, très courageuse.
00:50:39Très sincèrement, moi,
00:50:41je voudrais lui dire, en bon républicain,
00:50:43que je lui tire mon chapeau, parce que
00:50:45ce n'est pas évident de le faire. Il pourrait se taire
00:50:47et aller à la course au ministère.
00:50:49Comme il l'a fait pendant les derniers mois.
00:50:51Moi, je crois qu'il n'est pas trop tard
00:50:53pour se détacher et pour
00:50:55reconnaître ses responsabilités.
00:50:57Une dernière citation de Raphaël Glucksmann
00:50:59que je voulais vous livrer. Il se projette
00:51:01aussi un petit peu. En 2027, ce sera la
00:51:03social-démocratie. Et nous, un succès
00:51:05d'année du macronisme ou un avatar du populisme
00:51:07de gauche qui fera face au
00:51:09lupénisme. Jonathan Cixous, est-ce que vous pensez
00:51:11que Raphaël Glucksmann peut
00:51:13véritablement aussi incarner
00:51:15cette, peut-être pas cette
00:51:17nouvelle gauche, en tout cas cette gauche qui revient aux fondamentaux
00:51:19en laissant, par exemple, d'un côté la France
00:51:21insoumise et certains sans doute écologistes,
00:51:23et avoir un autre bloc de gauche,
00:51:25avec, par exemple, le Parti Socialiste, le Parti
00:51:27Communiste, etc. Est-ce que ça peut être lui le faire de lance
00:51:29de tout ça ? Il s'y voyait déjà,
00:51:31en tout cas, aux Européennes.
00:51:33Son score de 14% a montré
00:51:35qu'il répondait réellement à une attente
00:51:37des lecteurs de gauche qui ne se trouvaient plus... En n'étant pas sous une
00:51:39coalition, on le rappelle. Exactement.
00:51:41Maintenant, tout ce que vous
00:51:43dévoilez de cette interview, je serais
00:51:45curieux de connaître
00:51:47la réponse d'Olivier
00:51:49Faure, parce que le patron du PS,
00:51:51c'est Olivier Faure, qui, lui,
00:51:53ne s'est pas discrédité, mais
00:51:55il s'est fourvoyé, clairement.
00:51:57Il subit un peu plus qu'il n'agit,
00:51:59Olivier Faure, c'est-à-dire qu'il ne dénonce pas
00:52:01grand-chose quand il le fait, c'est un mot feutré.
00:52:03Quand vous êtes
00:52:05prêt à n'importe quoi pour un bol de soupe,
00:52:07je ne dis pas que vous subissez quelque chose,
00:52:09mais que vraiment, vous le voulez, vous le souhaitez.
00:52:11Raphaël Glucksmann a prouvé
00:52:13qu'il s'est fait clairement avoir
00:52:15par son propre parti.
00:52:17Pourra-t-il, effectivement, d'ici 2027,
00:52:19pourquoi pas,
00:52:21incarner soit
00:52:23un nouveau PS, soit un nouveau
00:52:25courant de gauche,
00:52:27on sait aussi l'art de la synthèse
00:52:29historiquement socialiste,
00:52:31et j'imagine mal
00:52:33des courants socialistes
00:52:35partir en ordre dispersé
00:52:37pour un premier tour, même,
00:52:39d'une campagne présidentielle.
00:52:41On voit qu'au début, on était
00:52:43censé avoir la candidate
00:52:45désignée par le Front Populaire,
00:52:47Lucie Castex, et puis forcément, comme les choses ont
00:52:49traîné, on a commencé à parler
00:52:51de l'art, on a commencé à avoir certaines déclarations
00:52:53de la future candidate, je ne sais pas comment
00:52:55il faut l'appeler, et donc forcément,
00:52:57ce temps un peu perdu, entre guillemets, par Emmanuel
00:52:59Macron, c'est un temps, en revanche, qui aura permis
00:53:01de montrer une chose, c'est que le nouveau Front Populaire
00:53:03est quand même n'est plus
00:53:05uni, et surtout, on se dit qu'en vendredi, on sait
00:53:07qu'ils vont être reçus par le président de la République,
00:53:09Emmanuel Macron va peut-être se marrer d'avoir face à face,
00:53:11comme ils seront reçus en même temps, une Lucie Castex,
00:53:13un Olivier Faure qui est désavoué, il va se dire
00:53:15« Trouvez-moi une solution », mais ça va...
00:53:17C'est dur d'être crédible.
00:53:19C'est un fin tacticien sur le coup, Emmanuel Macron,
00:53:21parce que, souvenez-vous, lorsque le nom
00:53:23de Lucie Castex est sorti du chapeau,
00:53:25après plusieurs
00:53:27intenses journées de négociations,
00:53:29semaines de négociations,
00:53:31Emmanuel Macron a dit
00:53:33« Nous verrons après la trêve
00:53:35des Jeux Olympiques », donc il comptait justement
00:53:37sur ce temps pour que la gauche
00:53:39se disperse et pour que ce nom
00:53:41disparaisse, d'ailleurs, beaucoup au sein
00:53:43de la gauche ont découvert ce nom de
00:53:45Lucie Castex, ils ne le connaissaient pas auparavant,
00:53:47ce n'était pas une personnalité
00:53:49d'un des partis, c'est justement...
00:53:51Elle a été choisie pour ça, pour qu'elle puisse
00:53:53faire le consensus, parce qu'elle était issue
00:53:55de la société civile. Et donc
00:53:57Emmanuel Macron, lui, il compte sur cette explosion
00:53:59de la gauche, parce qu'on sait que
00:54:01dans une éventuelle coalition
00:54:03qui rassemblerait une partie
00:54:05de ses lieutenants, une partie des macronistes,
00:54:07il faudrait une partie aussi
00:54:09des élus du Parti
00:54:11socialiste, avec les centristes, avec une partie
00:54:13de la droite républicaine. Emmanuel
00:54:15Macron a besoin de l'explosion de la gauche.
00:54:17Donc, quelque part, tout ça va faciliter
00:54:19peut-être la
00:54:21potentielle coalition qui pourrait être menée
00:54:23et qui rejoindrait davantage ses idées qu'une autre
00:54:25qui serait vraiment portée par
00:54:27cette coalition de la gauche
00:54:29ou une autre qui serait portée
00:54:31par le rassemblement national. En tout cas, tout ça
00:54:33va dans le sens du Président de la République.
00:54:35Pour l'instant, il avait laissé le temps passer
00:54:37parce qu'il espérait que tout ça
00:54:39exploserait en cours de route, ça n'a pas été le cas, mais
00:54:41manifestement, avec les propos de Raphaël Glucksmann,
00:54:43on voit bien qu'il y a malgré tout
00:54:45des voix au sein du Parti socialiste
00:54:47qui n'en peuvent plus parce qu'ils
00:54:49comprennent bien que leur avenir
00:54:51est en jeu s'ils continuent à s'associer
00:54:53à la France insoumise, à leur radicalité
00:54:55et à ce
00:54:57parti qui, parfois,
00:54:59ne rassemble pas un certain nombre de leurs
00:55:01opinions et de leurs idées.
00:55:03On va marquer une pause et on se retrouve dans un instant
00:55:05avec mes invités pour la deuxième
00:55:07heure de Punchline. Restez bien avec nous, à tout de suite.
00:55:13Bonsoir à tous.
00:55:15Ravi de vous retrouver sur Punchline
00:55:17jusqu'à 19h sur CNews et
00:55:19sur Europe 1.
00:55:21887 actes antisémites recensés
00:55:23au 1er septembre 2024, soit le triple
00:55:25de l'an dernier sur la même période.
00:55:27L'attaque du 7 octobre a révélé malheureusement
00:55:29au grand jour un antisémitisme totalement
00:55:31assumé avec des tags ou des injures dans
00:55:33le métro. C'est justement ce qui a eu lieu
00:55:35le mercredi 14 août. Un homme a pris
00:55:37à partie une famille juive en les insultant
00:55:39violemment. Une seule jeune femme s'est
00:55:41dressée contre ses mots. Le silence des autres
00:55:43peut aussi signifier la peur de prendre
00:55:45parti et de se retrouver soi-même victime
00:55:47de violences. On a appris que l'auteur
00:55:49de ces horreurs est passé devant la justice
00:55:51qui a décidé de renvoyer le procès de l'agresseur
00:55:53à l'année prochaine et de le placer
00:55:55sous contrôle judiciaire. Il n'est donc pas
00:55:57placé en détention provisoire. En théorie
00:55:59pourtant quand un suspect représente un danger
00:56:01pour la société, c'est ce qui lui arrive.
00:56:03Il n'est sans doute jugé pas assez dangereux
00:56:05pour la justice. Pourtant il a pris à partie
00:56:07une famille de confession juive très violemment.
00:56:09Il n'apprendra donc pas
00:56:11de son acte. D'ici six mois, il devra se présenter
00:56:13devant un juge. Il est soumis en attendant
00:56:15un contrôle judiciaire s'il veut
00:56:17bien se présenter parce qu'il est sans domicile
00:56:19fixe et n'a donc pas d'adresse connue.
00:56:21Si la lutte contre l'antisémitisme est une priorité
00:56:23on aurait pu espérer une décision
00:56:25judiciaire qui serve vraiment d'exemple.
00:56:39Et comme chaque jour, on fait d'abord le point
00:56:41sur l'actualité avec Mathieu Devesse.
00:56:43Bonsoir Mathieu. Bonsoir Elodie, bonsoir à tous.
00:56:4525 000 policiers et gendarmes
00:56:47seront mobilisés en Ile-de-France pour les
00:56:49Jeux paralympiques. A titre de comparaison
00:56:51ils étaient 45 000 lors des Jeux
00:56:53olympiques. L'événement débute dans huit jours
00:56:55et se termine le 8 septembre.
00:56:57L'homme qui avait proféré des insultes
00:56:59antisémites dans le métro parisien
00:57:01sera jugé en janvier. C'était le 14 août
00:57:03dernier dans la ligne 9 du métro.
00:57:05Une jeune femme avait filmé la scène avant d'être
00:57:07également agressée. Elle a ensuite déposé
00:57:09plainte. L'homme a été placé sous contrôle
00:57:11judiciaire en attendant donc son
00:57:13procès. L'armée israélienne
00:57:15annonce avoir récupéré les corps de six
00:57:17otages morts à Gaza. Les six hommes étaient
00:57:19retenus ensemble dans un tunnel après leur
00:57:21enlèvement par le Hamas le 7 octobre.
00:57:23Et de son côté, sachez que le secrétaire d'état
00:57:25américain est attendu en Égypte afin de poursuivre
00:57:27les négociations pour un accord de trêve
00:57:29entre Israël et le Hamas.
00:57:31319e
00:57:33jour de détention pour les
00:57:35otages détenus par l'organisation terroriste du
00:57:37Hamas dans la bande de Gaza. Deux de ces otages
00:57:39sont français. Ils se nomment Ofer et
00:57:41Oade. Nous pensons à tous
00:57:43ces otages et à leurs familles. Nous demandons
00:57:45une fois de plus leur libération
00:57:47immédiate et sans condition.
00:57:49Merci beaucoup Mathieu Dewez.
00:57:51On vous retrouve à 18h30 pour un prochain
00:57:53point complet sur l'actualité. Avec
00:57:55moi pour m'accompagner pendant une heure, Noemi
00:57:57Allioua, bonjour. Bonjour. Journaliste et essayiste
00:57:59Amaury Brelé, bonjour. Bonjour. Journaliste
00:58:01Amine Elbaïe, bonjour. Bonjour.
00:58:03Juriste et auteur et Jonathan Cixous,
00:58:05bonjour. Journaliste, je vous lisais
00:58:07dans l'édito, c'est une décision de justice
00:58:09qui scandalise. Mercredi dernier, dans le
00:58:11métro, un homme a agressé une famille
00:58:13avec des insultes totalement antisémites.
00:58:15Une femme a pris leur défense, elle a filmé
00:58:17la scène, elle a porté plainte. Mais pourtant
00:58:19la justice a décidé de renvoyer
00:58:21le procès de l'agresseur à l'année prochaine
00:58:23et de le placer sous contrôle judiciaire.
00:58:25On fait le point d'abord sur l'affaire avec Goderic
00:58:27Bey.
00:58:33Alcoolisé et sans domicile fixe,
00:58:35l'homme sur cette vidéo a été placé en garde
00:58:37à vue vendredi, au lendemain
00:58:39du dépôt de plainte. Présenté
00:58:41à un magistrat du parquet de Paris,
00:58:43le procureur de la République a demandé son
00:58:45placement en détention provisoire
00:58:47au vu d'une comparution immédiate prévue hier.
00:58:49Mais le juge des libertés
00:58:51et de la détention a estimé que
00:58:53ses demandes n'étaient pas proportionnées.
00:58:55La date du jugement a été repoussée de six mois
00:58:57due à l'engorgement des tribunaux.
00:58:59Une déception pour cet avocat, il
00:59:01espère un jugement plus rapide.
00:59:03Lorsque je suis arrivé à l'audience hier
00:59:05correctionnelle pour plaider devant
00:59:07la chambre justement
00:59:09des comparutions immédiates, nous avons
00:59:11appris par le greffe au correctionnel
00:59:13ce renvoi fin janvier.
00:59:15En attendant d'être jugé,
00:59:17l'accusé a été placé sous contrôle judiciaire
00:59:19avec obligation de soigner son addiction
00:59:21à l'alcool et de pointer régulièrement
00:59:23au commissariat. Je pense que le
00:59:25parquet sera très alerte de cette obligation
00:59:27et du respect de cette obligation et que dans
00:59:29l'hypothèse où justement cette obligation n'est pas
00:59:31respectée, il y a peut-être qu'ils iront
00:59:33le chercher pour le placer cette fois
00:59:35pour demander encore une fois son placement en détention provisoire.
00:59:37L'accusé a été
00:59:39poursuivi pour violences commises en raison de
00:59:41l'appartenance à une origine, ethnie,
00:59:43nation ou religion et apologie
00:59:45publique de crime ou délit.
00:59:47Il en court jusqu'à cinq ans d'emprisonnement
00:59:49et 45 000 euros d'amende.
00:59:51L'audience est prévue le 31 janvier prochain.
00:59:53À Maurie Brelet, je
00:59:55rappelais à dessein certains chiffres puisqu'on a de
00:59:57l'intérêt de dire que l'antisémitisme et les
00:59:59actes antisémites malheureusement explosent
01:00:01dans notre pays, pas seulement, mais
01:00:03le problème c'est qu'on a des politiques
01:00:05qui disent qu'évidemment il faut être intraitable
01:00:07avec l'antisémitisme. La décision
01:00:09qu'on vient d'entendre ne
01:00:11semble pas véritablement relever d'une décision
01:00:13intraitable. Il part en détention provisoire,
01:00:15jugé potentiellement, s'il y va
01:00:17dans six mois, on ne comprend
01:00:19pas à quel moment c'est censé servir d'exemple.
01:00:21C'est un très mauvais signal en effet adressé
01:00:23à tous les antisémites dans ce pays
01:00:25qui pourraient s'en prendre, menacer, agresser
01:00:27physiquement des juifs. On a rappelé les chiffres
01:00:29plus 1000%
01:00:31de hausses
01:00:33d'actes antisémites selon le CRIF
01:00:35depuis le programme du 7 octobre.
01:00:37Évidemment que la réponse pénale doit être au niveau.
01:00:39La réponse pénale mais pas seulement.
01:00:41La réponse politique, on l'a dit aussi, il faut qu'il y ait
01:00:43une véritable prise de conscience dans ce pays
01:00:45de ce fléau que nous subissons
01:00:47depuis des années, à commencer par Emmanuel Macron
01:00:49qui n'a pas eu le courage de manifester
01:00:51contre l'antisémitisme.
01:00:53Donc cette prise de conscience, elle doit être globale.
01:00:55On a vu, heureusement d'ailleurs,
01:00:57cette jeune femme s'interposer et elle doit servir
01:00:59cette jeune femme de modèle à nous tous.
01:01:01Seule, qui s'interpose seule dans un wagon.
01:01:03Dans une rame bondée.
01:01:05Donc il faut arrêter de fermer les yeux,
01:01:07arrêter de se boucher les oreilles et dénoncer
01:01:09l'antisémitisme quand on le voit
01:01:11et dire aussi les choses.
01:01:13L'écrasante majorité des mises en cause
01:01:15pour actes antisémites en France
01:01:17depuis le 7 octobre et même avant
01:01:19sont dans une écrasante majorité des étrangers
01:01:21et des français issus du monde arabo-musulman.
01:01:23C'est confirmé par toutes les sources policières.
01:01:25C'est l'importation, malheureusement, même si certains
01:01:27aujourd'hui le nient. Parce que Stéphane Séjourné lui-même dit
01:01:29qu'il espère que le conflit ne sera pas porté
01:01:31et plus personne ne doute que ce soit déjà le cas.
01:01:33C'est évidemment une réalité. Il faut voir la réalité en face
01:01:35si on veut combattre le mal. Il faut aussi rééduquer
01:01:37malheureusement les jeunes générations
01:01:39qui sont manipulées sur les réseaux sociaux
01:01:41et dans le cercle familial. Et puis enfin,
01:01:43il faut combattre impitoyablement
01:01:45l'extrême-gauche politique, à commencer évidemment
01:01:47par El-Efi, qui ne cesse depuis des années,
01:01:49d'instrumentaliser le conflit israélo-palestinien
01:01:51en France et de jeter de l'huile sur le fond antisémite.
01:01:53Noémie Allioua, c'est vrai
01:01:55que ce qui est un peu décourageant, c'est que là
01:01:57on voit cette décision. On entend que
01:01:59dans les écoles, il y aura une ou deux heures
01:02:01de discussion avec les élèves
01:02:03pour parler antisémitisme, racisme, etc.
01:02:05Quand on voit le nombre d'actes antisémites,
01:02:07quand on voit à quel point, malheureusement, cette parole-là
01:02:09aujourd'hui, elle s'est totalement libérée.
01:02:11On se dit, deux heures devant des élèves
01:02:13et renvoyer des procès au calende grec,
01:02:15est-ce que c'est vraiment comme ça qu'on se dit
01:02:17qu'on change les choses ?
01:02:19Oui, tout à fait. Cette affaire, vous savez, elle illustre une immense hypocrisie.
01:02:21Vous savez, moi, depuis que
01:02:23je suis toute petite, j'entends
01:02:25des plus jamais ça. Parce qu'on connaît l'histoire
01:02:27de l'antisémitisme en France,
01:02:29on connaît l'histoire de la Shoah, on nous l'enseigne.
01:02:31C'est une part...
01:02:33C'est une part de notre histoire,
01:02:35dans certaines écoles, qu'il est difficile
01:02:37d'enseigner, mais qui fait partie de notre histoire,
01:02:39de notre pays. On n'entend plus
01:02:41jamais ça parce qu'on comprend
01:02:43jusqu'où peut aller la haine
01:02:45anti-juive dans notre pays.
01:02:47Et on a des cas concrets, très
01:02:49concrets,
01:02:51qui nous montrent que
01:02:53l'antisémitisme continue d'avoir lieu dans notre pays,
01:02:55des juifs continuent d'être agressés, et pourtant,
01:02:57la justice ferme les yeux, parce que c'est bien
01:02:59ça dont on est en train de parler
01:03:01aujourd'hui, avec ce
01:03:03nouvel antisémitisme qui est alimenté
01:03:05par l'anti-sionisme, ça a été dit par
01:03:07Amaury Brelet, c'est très important
01:03:09de le préciser. D'ailleurs, dans cette agression,
01:03:11on entend l'agresseur qui s'attaque à cette
01:03:13famille en lui disant, vous avez tué des bébés
01:03:15palestiniens à Gaza. Donc on comprend
01:03:17très bien aussi comment ce discours... C'est la même chose dans l'agression
01:03:19dans le tramway à Montpellier, qui faisait le rapport
01:03:21avec le 7 octobre. Absolument, et vous savez, Mohamed Merah
01:03:23aussi, lorsqu'il a assassiné les enfants à Toulouse,
01:03:25il a aussi évoqué les enfants palestiniens.
01:03:27Et vous savez, lorsqu'il y a eu
01:03:29en 2015 l'attentat à l'Hypercacher,
01:03:31il y avait aussi
01:03:33la question des enfants palestiniens qui étaient
01:03:35évoqués pour justifier l'attaque des juifs.
01:03:37Donc il faut bien comprendre que l'anti-sionisme
01:03:39aujourd'hui, et cette façon
01:03:41délirante d'instrumentaliser
01:03:43le conflit israélo-palestinien,
01:03:45est à la racine de ce nouvel antisémitisme
01:03:47qui agresse jusque
01:03:49des familles dans le métro
01:03:51parisien, dans une scène
01:03:53qui est filmée. On entend, je rappelle,
01:03:55les paroles qui sont dites. Hitler
01:03:57avait raison, il aurait dû tuer tous les juifs.
01:03:59Voilà ce que dit ce monsieur. Il les traite
01:04:01de tous les noms, il les traite de youpins, et pourtant,
01:04:03eh bien, ce monsieur
01:04:05ne sera pas jugé tout de suite, parce qu'un juge
01:04:07considère qu'il serait disproportionné
01:04:09de l'envoyer tout de suite
01:04:11en détention provisoire.
01:04:13C'est donc un cas concret qui montre l'hypocrisie
01:04:15aujourd'hui dans cette lutte
01:04:17contre l'antisémitisme de la part de notre justice,
01:04:19malgré les grandes paroles, malgré
01:04:21les paroles notamment de notre
01:04:23ministre de la Justice,
01:04:25démissionnaire Éric Dupond-Moretti,
01:04:27qui, souvenez-vous, en octobre dernier, dans le siège
01:04:29du 7 octobre, avait envoyé une circulaire
01:04:31au parquet, en leur demandant justement
01:04:33une réponse pénale qui soit
01:04:35ferme et rapide sur les questions d'antisémitisme,
01:04:37mais qui manifestement
01:04:39n'a pas été entendue. On voit
01:04:41qu'il y a encore beaucoup à faire,
01:04:43et que pas grand chose n'est fait d'une façon
01:04:45très concrète. Je voudrais qu'on écoute
01:04:47Maître Avenir Dukan, c'est justement l'avocat de la
01:04:49jeune femme qui s'est interposée dans le métro
01:04:51et qui est allée elle-même porter plainte.
01:04:53Il revenait justement sur cette décision.
01:04:57On essaye de faire en sorte que les procédures
01:04:59aillent plus vite, qu'on ait une réponse
01:05:01rapide face à l'antisémitisme,
01:05:03puisque comme vous le savez, il y a une hausse
01:05:05quotidienne des actes antisémites,
01:05:07et on le voit, il y a un antisémitisme qui est
01:05:09complètement décomplexé.
01:05:11Dans le cadre de cette affaire,
01:05:13ma cliente comme moi, bien évidemment,
01:05:15on est...
01:05:17Malheureusement, c'est la justice.
01:05:19C'est le temps de l'attente de la justice.
01:05:21On le sait, c'est un secteur
01:05:23qui est complètement engorgé,
01:05:25la justice est complètement engorgée, et donc,
01:05:27ça prend du temps de juger
01:05:29les auteurs de faits, d'infractions.
01:05:31Amine Elbahi, il y a quelque chose qu'on a
01:05:33un peu de mal à comprendre, quand on est
01:05:35des citoyens lambda, comme je le suis, et pas forcément
01:05:37juriste ou avocat, parce que là,
01:05:39la décision est prise parce que le laisser en détention,
01:05:41ça serait disproportionné. On a tendance
01:05:43à penser que justement, quand vous êtes en détention provisoire,
01:05:45c'est parce que vous pouvez être dangereux pour la société.
01:05:47On a donc estimé que cet homme,
01:05:49qui s'en est pris à une famille de confessions juives
01:05:51de manière extrêmement violente, n'est donc pas
01:05:53dangereux pour la société. On ne se dit pas que
01:05:55d'ici le mois de janvier, il peut récidiver
01:05:57de la même manière, il peut même devenir violent.
01:05:59On ne s'inquiète pas de ça. C'est pas grave, on verra.
01:06:01C'est le message qu'on envoie. Il a d'abord un contrôle judiciaire
01:06:03qu'il devra respecter, effectivement, à la lettre.
01:06:05Et s'il ne respecte pas son contrôle judiciaire,
01:06:07il pourra évidemment retourner
01:06:09par la case prison.
01:06:11À condition que, comme il n'a pas d'adresse et qu'il est sans domicile,
01:06:13qu'on retrouve la personne.
01:06:15C'est la convention européenne
01:06:17des droits de l'homme
01:06:19qui nous empêche de le mettre en prison,
01:06:21puisque
01:06:23les conditions
01:06:25d'incarcération avant le procès
01:06:27sont plus restrictives en matière
01:06:29de liberté d'expression, prévue par l'article 10
01:06:31de la convention européenne des droits de l'homme,
01:06:33que pour les délits
01:06:35de droit commun. Mais je voudrais
01:06:37revenir sur un sujet de fond
01:06:39qu'on n'a pas abordé. Parce que ce qui ne sera pas jugé
01:06:41en janvier, ça c'est certain, je peux vous le garantir,
01:06:43c'est l'indifférence des passagers
01:06:45dans le métro.
01:06:47Qui peuvent aussi avoir très peur.
01:06:49Qui peuvent avoir effectivement très peur, pour certains d'entre eux.
01:06:51Moi je crois qu'il y a quelque chose
01:06:53qu'on ne dit pas, en fait, depuis le 7 octobre,
01:06:55collectivement. Moi je vais me permettre de le dire, parce que vous savez,
01:06:57j'ai un pied en France, et j'ai aussi un pied
01:06:59de l'autre côté de la mer méditerranée,
01:07:01en Algérie. Et en fait,
01:07:03ce qui est assez paradoxal,
01:07:05c'est que de l'autre côté de la mer
01:07:07méditerranée, certains états ne considèrent pas
01:07:09le Hamas comme une organisation terroriste.
01:07:11Or, vous avez en France...
01:07:13Certaines agences de presse non plus, ou certains
01:07:15groupes politiques non plus, vous me direz. Certains groupes politiques,
01:07:17certaines agences de presse. Mais vous avez
01:07:19en France, 2 millions
01:07:21de descendants d'immigrés,
01:07:232 millions d'immigrés issus
01:07:25des pays du Maghreb. A cela s'ajoutent
01:07:272 millions et demi de descendants
01:07:29directs, comme moi.
01:07:31Je suis né en France, mais 2 parents
01:07:33issus de l'immigration.
01:07:35Eh bien, une bonne partie...
01:07:37Donc ça fait déjà 4 millions et demi.
01:07:39Sur les 4 millions et demi,
01:07:41vous avez une bonne partie, en fait, qui considère, comme on peut
01:07:43penser, effectivement, dans le
01:07:45pays d'origine
01:07:47des parents ou des grands-parents, qui eux, ne considèrent
01:07:49pas le Hamas comme une organisation terroriste.
01:07:51Vous avez, effectivement, une bonne partie
01:07:53de personnes qui peuvent
01:07:55être totalement indifférentes face
01:07:57à l'explosion
01:07:59des actes antisémites.
01:08:01Ça, c'est totalement inacceptable. Mais pour cela,
01:08:03encore une fois...
01:08:04Une sorte de tolérance passive et
01:08:06malsaine que d'entendre de tels mots et de...
01:08:08C'est-à-dire qu'on n'est pas fondamentalement
01:08:10d'accord, mais peut-être pas fondamentalement
01:08:12désaccord.
01:08:13Oui, mais c'est d'autant plus...
01:08:15C'est le cas, malheureusement. Quand on ne réagit pas, ça peut être ça aussi.
01:08:17C'est le cas, mais c'est aussi
01:08:19le cas par désertion.
01:08:21Moi, j'appellerais cet antisémitisme
01:08:23d'un antisémitisme de désertion
01:08:25parce que la République a déserté.
01:08:27Vous savez, moi, la première
01:08:29fois de ma vie où j'ai rencontré un compatriote juif,
01:08:31c'est à Paris. Je suis issu de Roubaix
01:08:33et dans le Nord, effectivement,
01:08:35il n'y a pas de communauté juive.
01:08:37Enfin, il y en a une à Lille, mais...
01:08:39En tout cas, peu représentative
01:08:41par rapport au restant de la population,
01:08:43en particulier en région parisienne.
01:08:45Et donc, ce sont aussi dans certains
01:08:47quartiers populaires où le juif n'est pas là
01:08:49que se sont développés les discours anti-juifs.
01:08:51Avec des mythologies absolument fausses.
01:08:53Ils ont parfois été chassés.
01:08:55Ils ont été chassés.
01:08:57Vous savez, George Benson, l'historien,
01:08:59parle de nettoyage ethnique
01:09:01parce qu'il y avait des juifs dans beaucoup de quartiers,
01:09:03notamment en Seine-Saint-Denis, dans les écoles de la République.
01:09:05Ils ont été obligés de partir
01:09:07parce qu'ils étaient trop agressés,
01:09:09parce que, justement, la vie devenait impossible pour eux.
01:09:11Et c'est ce qui mène aussi à ce phénomène
01:09:13d'alias dont on parle, de juifs qui considèrent
01:09:15que la France n'est plus capable aujourd'hui de les protéger
01:09:17et qu'ils sont obligés de s'exiler et de partir.
01:09:19Qui, paradoxalement, se sentent aujourd'hui plus protégés
01:09:21en Israël, qui est un pays en guerre, qu'en France.
01:09:237000 compatriotes juifs
01:09:25ont décidé
01:09:27d'aller s'exiler en Israël
01:09:29où ils se sentent plus en sécurité dans un pays en guerre
01:09:31qu'en France. Et ce chiffre doit vraiment
01:09:33nous alerter. Et un dernier point,
01:09:35non sans provocation,
01:09:37mais je crois que
01:09:39la communauté musulmane,
01:09:41elle a un rôle pédagogique à jouer
01:09:43face à l'antisémitisme. Et de la même façon,
01:09:45si nous voulons lutter demain contre tous les actes
01:09:47anti-musulmans, il faut aussi
01:09:49que dans ce moment de fraternité,
01:09:51les musulmans puissent aussi
01:09:53faire union
01:09:55avec nos compatriotes juifs.
01:09:57Et vraiment, je crois que
01:09:59un certain nombre de mosquées
01:10:01et d'acteurs cultuels doivent aussi
01:10:03s'accaparer du sujet. Je n'ai
01:10:05pas ou peu
01:10:07entendu, excusez-moi,
01:10:09des représentants du culte musulman appelés à la libération
01:10:11des otages. Pas parce
01:10:13qu'ils ne veulent pas la libération. Bien sûr.
01:10:15Mais parce qu'il y a aussi
01:10:17au sein de la communauté musulmane
01:10:19une frange intégriste qui a repris le dessus.
01:10:21En particulier les salafistes
01:10:23et les frères musulmans. Oui, mais cette frange intégriste
01:10:25n'écoutera jamais la communauté
01:10:27musulmane plus modérée. Non,
01:10:29mais elle prend en otage la majorité silencieuse.
01:10:31Noemi Alliouane. Oui, alors je suis d'accord
01:10:33avec tout ce que vous venez de dire. Simplement, un point
01:10:35sur lequel je pense être en désaccord,
01:10:37c'est lorsque vous dites que si les gens n'ont pas
01:10:39réagi notamment dans cette affaire-là du métro,
01:10:41c'est parce qu'au fond, ils acquiescent
01:10:43d'une certaine façon l'antisémitisme.
01:10:45Moi, je pense que s'il n'y avait pas d'antisémitisme,
01:10:47ils ne réagiraient pas non plus.
01:10:49S'il y avait une simple agression, et on le voit
01:10:51régulièrement, il y a des agressions
01:10:53régulièrement.
01:10:55Le fait que les gens ont peur...
01:10:57Oui, oui, mais c'est très intéressant. Ça veut dire
01:10:59qu'il y a aussi une peur. On n'est plus habitué
01:11:01à la violence dans la société.
01:11:03A partir du moment où on a annulé le service militaire
01:11:05obligatoire, on a créé aussi
01:11:07une jeunesse qui n'est plus apte
01:11:09à faire face à des situations de violence,
01:11:11qui ne sait pas comment réagir, qui craint
01:11:13de se confronter à la violence,
01:11:15qui ne sait pas se battre, qui ne sait pas prendre des coups
01:11:17et qui le craint. Et donc, si vous voulez,
01:11:19dans cette affaire-là du métro, s'il n'y a pas
01:11:21eu de réaction, je ne suis pas certaine que c'est parce
01:11:23que les personnes dans ce wagon
01:11:25acquiessent le discours qui a été dit, c'est parce
01:11:27qu'ils craignaient de
01:11:29réagir. Et donc, c'est beaucoup plus large.
01:11:31Ce problème est beaucoup plus large parce qu'il y a
01:11:33effectivement un certain nombre d'agressions qui n'ont pas de
01:11:35motivation antisémite, qui provoquent
01:11:37exactement la même...
01:11:39le même non-réaction de
01:11:41la part des gens autour.
01:11:43C'était le point que je souhaitais
01:11:45aborder, effectivement.
01:11:47Soit il y a la peur, soit
01:11:49il y a l'indifférence. L'indifférence
01:11:51qui est l'un des mots qui marquent
01:11:53notre société. Mot MAUX, bien sûr.
01:11:55Et puis, il y a,
01:11:57notamment, dans le métro,
01:11:59mais comme dans la rue, ce qui s'appelle
01:12:01l'effet spectateur. L'effet spectateur,
01:12:03c'est propre au
01:12:05nombre de personnes, plus il y a de monde,
01:12:07plus vous êtes sujet à
01:12:09vous-même
01:12:11produire cet effet spectateur, ce qui
01:12:13veut dire quoi ? Vous pensez que
01:12:15c'est quelqu'un d'autre qui va s'impliquer ?
01:12:17Oui, vous comptez sur quelqu'un d'autre pour intervenir.
01:12:19Et en définitive, il ne se passe rien
01:12:21ou très peu.
01:12:23Pour, simplement, ne pas répéter
01:12:25ce qui a été dit, mais peut-être compléter,
01:12:27il y a effectivement
01:12:29des quartiers entiers,
01:12:31ou des mosquées
01:12:33intégristes, etc.,
01:12:35appellent clairement, sous couvert d'antisionisme
01:12:37et parfois même pas sous couvert d'antisionisme,
01:12:39à la haine des Juifs.
01:12:41Je vous rappelle que le motif
01:12:43avancé par l'Élysée pour expliquer qu'Emmanuel Macron
01:12:45ne participerait pas à la marche
01:12:47contre l'antisémitisme, c'était les mots
01:12:49du Président, nous avait-on dit, c'était pour
01:12:51ne pas monter une France contre une autre.
01:12:53Donc, en soi, ça voulait quand même
01:12:55acter, d'une certaine façon,
01:12:57qu'il y avait une France librement
01:12:59antisémite en France.
01:13:01On va marquer une pause et on se retrouve tout de suite
01:13:03sur CNews et sur Europe 1,
01:13:05avec mes invités pour la dernière partie de Punchline.
01:13:07Restez avec nous, à tout de suite.
01:13:11De retour pour la dernière partie
01:13:13de Punchline sur CNews et sur
01:13:15Europe 1. Face à une recrudescence des
01:13:17vols, souvent accompagnée de violences, notamment
01:13:19à l'égard des seniors, le commissariat
01:13:21de Besançon a lancé ce dispositif
01:13:23inédit. C'est une visite de sécurisation
01:13:25individuelle. L'idée, c'est
01:13:27d'offrir à toute personne âgée, isolée
01:13:29ou vulnérable, la possibilité de bénéficier
01:13:31d'une visite à domicile de policiers.
01:13:33Thibault Marcheteau a suivi l'une de ses visites.
01:13:41Cette visite à domicile,
01:13:43les policiers de Besançon
01:13:45l'effectuent quasiment une fois par jour.
01:13:53Monique a 89 ans.
01:13:55Elle vit ici toute seule.
01:13:57Alors ce passage des forces de l'ordre
01:13:59est rassurant.
01:14:01Je suis très contente que vous
01:14:03soyez venue. Comme ça,
01:14:05au moins, le quartier verra
01:14:07qu'on s'intéresse
01:14:09à avoir de la police
01:14:11à être suivie. L'occasion aussi
01:14:13pour ces agents de rappeler les conseils
01:14:15de sécurité. C'est important
01:14:17quand vous ne connaissez pas quelqu'un,
01:14:19si elle dit être une infirmière et que vous ne la connaissez pas,
01:14:21il ne faut pas la laisser rentrer.
01:14:23Je vais laisser ma porte ouverte
01:14:25pour qu'elle vienne.
01:14:27Et fermer à clé.
01:14:31Un dispositif inédit
01:14:33dont l'objectif est avant tout de rassurer
01:14:35ces seniors et de dissuader
01:14:37les éventuelles malveillances.
01:14:39J'ai décidé de mettre en oeuvre
01:14:41ce dispositif, adossé
01:14:43à l'opération Tranquillité Vacances,
01:14:45de recueillir ainsi
01:14:47les demandes de personnes
01:14:49qui seraient vulnérables, particulièrement âgées,
01:14:51isolées,
01:14:53pour pouvoir les sécuriser
01:14:55directement à leur domicile
01:14:57mais en leur présence.
01:14:59Ce dispositif devrait rester en place
01:15:01au moins jusqu'au 15 septembre.
01:15:03Cet été, trois personnes âgées ont été passées
01:15:05à tabac à leur domicile à Besançon.
01:15:07La première a été battue à mort.
01:15:09Les deux autres ont été sérieusement blessées.
01:15:13A Maurie Brelet, on avait ce midi dans Midi News
01:15:15Jean-Christophe Couvy qui représente
01:15:17les forces de l'ordre qui disait c'est formidable, on redécouvre
01:15:19l'intérêt de la police de proximité.
01:15:21Ce que font ces policiers
01:15:23qui se rendent chez cette dame ou chez d'autres,
01:15:25c'est de la vraie police de proximité.
01:15:27On a le temps d'identifier les zones à risque,
01:15:29on a le temps aussi de faire de la pédagogie,
01:15:31de rappeler les bons gestes, notamment aux seigneurs
01:15:33qui parfois peuvent se faire arnaquer plus facilement.
01:15:35Sauf que le problème, c'est que les forces de l'ordre
01:15:37aujourd'hui, ce temps-là, elles ne l'ont plus
01:15:39et ce n'est plus ce qu'on leur demande.
01:15:41C'est une excellente initiative locale
01:15:43mais les policiers ont autre chose à faire.
01:15:45Malheureusement, ils sont débordés par l'hyper-violence
01:15:47et par l'hyper-délinquance.
01:15:49On a vu se développer ces dernières années
01:15:51les voisins vigilants, qui est aussi un mécanisme
01:15:53utile pour permettre de protéger,
01:15:55de sécuriser des quartiers entiers.
01:15:57C'est intéressant de se plonger dans les statistiques
01:15:59des cambriolages. On l'a dit,
01:16:01ils ont tendance à augmenter depuis 2020,
01:16:03depuis la fin de la crise sanitaire.
01:16:05Je crois qu'ils ont augmenté de 3%
01:16:07en 2023.
01:16:0991% des mises en cause sont des hommes,
01:16:1164% ont moins de 30 ans
01:16:13et 38% des mises en cause
01:16:15pour les cambriolages de logements
01:16:17Les incidents de 2023 sont des étrangers
01:16:19quand ils ne représentent que 7,8%
01:16:21de la population générale.
01:16:23Donc ils sont surreprésentés
01:16:25d'un facteur 5.
01:16:27Et parmi ces 38%,
01:16:29vous avez près de la moitié,
01:16:3118%, qui sont originaires d'Afrique.
01:16:33Alors qu'ils ne représentent que 3,5%
01:16:35de la population générale. Là aussi,
01:16:37vous avez une surreprésentation d'un facteur 5.
01:16:39On en revient malheureusement toujours au même problème.
01:16:41Manque de moyens policiers,
01:16:43la réponse pénale qui ne suit pas
01:16:45les conséquences délétères d'une immigration massive et incontrôlée.
01:16:47Parce que Jonathan Cixous, on entend aussi
01:16:49beaucoup les forces de l'ordre dire que, évidemment,
01:16:51leur mission c'est d'assurer notre sécurité
01:16:53et qu'ils le font du mieux qu'ils peuvent,
01:16:55mais qu'ils aimeraient avoir le temps aussi de faire de la pédagogie,
01:16:57d'avoir le temps de tisser des liens avec
01:16:59les habitants qui sont dans leurs périmètres, etc.
01:17:01Parce que ça peut sembler peut-être inutile
01:17:03et anodin ou superficiel pour certains,
01:17:05mais c'est aussi là qu'on tisse des liens, c'est là qu'on connaît mieux la population
01:17:07et c'est aussi là qu'on peut identifier
01:17:09des situations qui peuvent devenir problématiques.
01:17:11Ça évite aussi d'être toujours et en permanence
01:17:13en réaction et d'arriver malheureusement un peu trop tard, souvent.
01:17:15Vous avez parfaitement raison,
01:17:17ça n'est ni inutile ni anodin.
01:17:19Ce type d'opération
01:17:21est évidemment plus facile
01:17:23entre guillemets dans des zones
01:17:25qui ne sont pas densément peuplées,
01:17:27dans des quartiers pavillonnaires,
01:17:29résidentiels, davantage que
01:17:31dans des quartiers de tours d'habitation,
01:17:33par exemple.
01:17:35Il y a, je crois, effectivement une attente,
01:17:37une demande de beaucoup de monde
01:17:39d'avoir ce rapport
01:17:41de proximité avec la police.
01:17:43Mais on revient sur ce dossier
01:17:45comme sur tant d'autres, sur la question
01:17:47des moyens financiers.
01:17:49S'il y avait davantage de policiers
01:17:51sur le terrain et non pas
01:17:53accablés de charges administratives
01:17:55dans les commissariats, par exemple,
01:17:57peut-être que ce type d'opération pourrait
01:17:59se multiplier, d'autant que
01:18:01ça n'est un secret pour personne.
01:18:03La population française vieillit,
01:18:05les arnaques
01:18:07en tout genre se multiplient
01:18:09également.
01:18:11Il suffit de ne pas être
01:18:13très vigilant. Quand on a un certain
01:18:15âge et d'ouvrir sa porte,
01:18:17on croit être un facteur,
01:18:19on croit être un livreur.
01:18:21Il y a eu
01:18:23plusieurs actes de cambriolage
01:18:25avec de faux uniformes de policiers.
01:18:27On ne pourra jamais
01:18:29les empêcher à 100%,
01:18:31mais qu'il y ait davantage
01:18:33un maillage de proximité,
01:18:35ce serait
01:18:37la meilleure des choses à faire.
01:18:39Encore une fois, tout repose sur
01:18:41une question de moyens.
01:18:43Vous parliez tout à l'heure des statistiques
01:18:45en ce qui concerne les cambriolages.
01:18:47On va regarder ce que disent ces chiffres
01:18:49avec Célia Barraud du service
01:18:51Police-Justice de CNews.
01:18:53En 2023, les services de police
01:18:55et de gendarmerie ont enregistré
01:18:57plus de 217 000 infractions
01:18:59pour cambriolages de résidence principale
01:19:01et secondaire en France.
01:19:03C'est plus de 3% par rapport à 2022,
01:19:05mais moins qu'au cours des années précédentes.
01:19:07Au total, l'an dernier,
01:19:09768 000 personnes
01:19:11âgées de 18 à 74 ans
01:19:13ont déclaré avoir été victimes
01:19:15de vols ou tentatives de vols
01:19:17avec effraction de leur résidence principale.
01:19:19Pour les cambriolages, le nombre s'élève
01:19:21à plus de 210 000.
01:19:23Un phénomène qui touche davantage les très grandes
01:19:25agglomérations par rapport à la campagne.
01:19:27Concernant le profil des victimes,
01:19:29elles sont essentiellement françaises
01:19:31et âgées de 25 ans ou plus.
01:19:33Leur nombre augmente avec l'âge en lien
01:19:35avec l'accès à l'autonomie résidentielle
01:19:37pour les plus jeunes et avec l'accès
01:19:39progressif au patrimoine pour les plus vieux.
01:19:41Par exemple, chez les plus de 60 ans,
01:19:43on constate que près de 6 hommes
01:19:45sur 1 000 ont été victimes
01:19:47de cambriolages en 2023.
01:19:49Néanmoins, il est difficile d'avoir davantage
01:19:51de précisions sur le profil des victimes
01:19:53puisque les caractéristiques recensées
01:19:55sont généralement celles de la personne
01:19:57du foyer qui a déposé plainte pour cambriolage.
01:19:59Enfin, 33 000 personnes
01:20:01ont été mises en cause en 2023.
01:20:03À plus de 90 %, il s'agit d'hommes
01:20:05et les deux tiers des mises en cause
01:20:07ont entre 13 et 29 ans.
01:20:09On le disait avec Jonathan Cixous
01:20:11qu'on ne va pas promettre
01:20:13un pays où il n'y aura zéro cambriolage
01:20:15mais on voit en tout cas que ce genre
01:20:17d'initiative sur un petit territoire
01:20:19ça peut quand même fonctionner.
01:20:21Il y a aussi les voisins violents
01:20:23c'est aussi mis en place parce que
01:20:25justement les forces de l'ordre n'ont plus
01:20:27les moyens d'effectuer par exemple les rondes
01:20:29les voitures de police qui circulent
01:20:31dans les quartiers résidentiels, on en voit moins
01:20:33parce qu'elles sont tellement occupées déjà sur des affaires
01:20:35que ce temps libre qu'elles avaient avant
01:20:37n'existe plus.
01:20:39Toutes ces forces devraient se coaliser
01:20:41pour faire en sorte
01:20:43de mieux protéger les personnes âgées
01:20:45qu'il s'agisse d'un renforcement
01:20:47des dispositifs policiers
01:20:49qu'il s'agisse d'un renforcement de la solidarité
01:20:51entre voisins et puis peut-être aussi
01:20:53une formation des personnes âgées
01:20:55on a parlé de la question des cambriolages
01:20:57beaucoup d'escroqueries sur internet
01:20:59on sait que les escrocs
01:21:01ils ciblent particulièrement les personnes âgées
01:21:03avec aussi des abus financiers
01:21:05vous savez on a tous entendu parler
01:21:07de ces femmes
01:21:09âgées qui ont été escroquées
01:21:11qui pensaient vivre une histoire d'amour
01:21:13avec un homme rencontré sur internet
01:21:15mais qui malheureusement il s'avérait que
01:21:17cet homme vivait à l'autre bout du monde
01:21:19parfois faisait partie de certains réseaux
01:21:21en Afrique, qui leur promettaient
01:21:23monts et merveilles sur le plan relationnel
01:21:25qui en fait ne visait qu'à
01:21:27leur prendre de l'argent
01:21:29donc il faut aussi les former
01:21:31les personnes âgées à toutes ces nouvelles problématiques
01:21:33qui sont arrivées avec internet
01:21:35et à laquelle elles ne sont pas préparées
01:21:37parce que ce sont des bouleversements
01:21:39qui ont eu lieu au cours de ces
01:21:41dernières décennies auxquels elles n'ont pas été
01:21:43suffisamment préparées et formées
01:21:45elles ne sont pas nées avec, à l'inverse
01:21:47évidemment des nouvelles générations
01:21:49elles sont fragilisées ces personnes âgées sur tout un tas de sujets
01:21:51et bien sûr qu'il faut les soutenir
01:21:53il faut les protéger, mais il faut aussi les former
01:21:55leur donner des outils pour comprendre
01:21:57le monde dans lequel on vit
01:21:59où tout va très vite, avec des nouveaux dangers
01:22:01qui sont apparus notamment avec internet
01:22:03Un dernier mot rapidement Aminette Bailly s'il vous plaît
01:22:05On peut simplement recréer les conditions d'une confiance avec les policiers
01:22:07si vous voulez plus de sécurité
01:22:09dans la rue, plus
01:22:11d'ordre et surtout
01:22:13permettre aux personnes âgées dans un contexte
01:22:15de veillissement de la population de se sentir en sécurité
01:22:17chez eux et dans leur propre pays
01:22:19et bien il faut plus de fonctionnaires de police
01:22:21Vous avez aujourd'hui en France 17 400
01:22:23OPJ dans les effectifs de la
01:22:25police nationale alors que vous en avez
01:22:27deux fois plus dans les effectifs de gendarmerie
01:22:29alors que c'est particulièrement
01:22:31dans les grandes villes que sont
01:22:33concernées notamment ces faits
01:22:35de cambriolages sans bien évidemment ignorer
01:22:37le sort des petites villes
01:22:39et des campagnes
01:22:41Pour cela c'est simple, on a vu pendant
01:22:43les Jeux Olympiques que lorsque les policiers
01:22:45sont sur le terrain, le rapport
01:22:47de confiance entre la police
01:22:49et la société change
01:22:51pour cela, comme l'a
01:22:53dit d'ailleurs le ministre de l'Intérieur, si nous
01:22:55voulons pérenniser ce dispositif, il faudrait
01:22:5715 000 policiers en plus sur le terrain
01:22:59la proposition est toute simple
01:23:01recruter 15 000 policiers
01:23:03et surtout donner les moyens aux
01:23:05OPJ, débureaucratiser la police nationale
01:23:07que font encore les policiers
01:23:09en état d'exercer sur la
01:23:11voie publique dans les bureaux
01:23:13nous pouvons mettre notamment des juristes
01:23:15des administratifs dans ces bureaux
01:23:17mais il nous faut
01:23:19en urgence, en extrême nécessité
01:23:21parce que la population en a besoin
01:23:23parce que les personnes âgées en ont besoin
01:23:25parce que les français le demandent
01:23:27il faut aujourd'hui rétablir cette confiance
01:23:29en redéployant les moyens sur le terrain
01:23:31et en donnant à nos policiers
01:23:33tous les gages et les garanties dont ils ont besoin
01:23:35c'est-à-dire les conditions de travail, les salaires
01:23:37les rémunérations et les effectifs
01:23:39qui vont avec. On s'interrompt à quelques
01:23:41instants de notre discussion, le temps de faire le point
01:23:43sur l'information avec Mathieu Devesre
01:23:45Bonsoir Mathieu. Bonsoir Elodie et bonsoir à tous
01:23:47du nouveau dans l'affaire Elisa Pilarski
01:23:49la jeune femme avait été
01:23:51retrouvée mordu après une balade en forêt
01:23:53c'était le 16 novembre 2019
01:23:55elle a été tuée par le chien de son ex-compagnon
01:23:57et nous apprenons aujourd'hui qu'il sera
01:23:59renvoyé devant la justice
01:24:01pour homicide involontaire
01:24:03en Bretagne, un pompier volontaire a été
01:24:05tué par un train, il venait de sauver
01:24:07une femme qui avait chuté sur la voie ferrée
01:24:09à pleine fougère, c'est en Ille-et-Vilaine
01:24:11le pompier volontaire était hors service
01:24:13et en portant secours à cette personne
01:24:15et après avoir réussi à l'extraire
01:24:17il a été happé par le train
01:24:19enfin, Donald Trump
01:24:21se dit prêt à offrir un poste de ministre
01:24:23à Elon Musk en cas de victoire à l'élection présidentielle
01:24:25américaine, le républicain se
01:24:27montre proche du propriétaire de SpaceX
01:24:29et de Tesla ces derniers mois, comme moi
01:24:31il pense que ce pays a de gros problèmes
01:24:33avait déclaré Donald Trump lors d'une conférence
01:24:35de presse
01:24:37Merci beaucoup Mathieu Devesre
01:24:39pour ce point complet sur l'actualité, on va parler
01:24:41maintenant des services d'urgence
01:24:43parce qu'on dit souvent qu'ils sont saturés dans les grandes villes
01:24:45mais la situation n'est pas franchement plus
01:24:47fluide dans les petites villes
01:24:49on vous donne un exemple extrêmement concret
01:24:51d'un département très touristique, le deuxième de France
01:24:53la Vendée, où cet été les urgences
01:24:55des petites structures ferment ou bien
01:24:57fonctionnent de manière dégradée avec
01:24:59évidemment, malheureusement, un report sur l'hôpital
01:25:01de la ville préfecture
01:25:03La Roche-Turion et donc les urgences sont
01:25:05saturées, de lui jamais vues dans ce département
01:25:07regardez l'enquête de Michael Chaillot
01:25:09C'est la surprise du jour
01:25:11aux urgences de l'hôpital de Montaigu
01:25:13fermées depuis le 12 juillet au soir
01:25:15alors que la réouverture
01:25:17était programmée pour ce lundi matin
01:25:19c'est porte-close, faute de médecins
01:25:21On voit que ça se dégrade
01:25:23toujours par un manque de médecins urgentistes
01:25:25et depuis l'année dernière
01:25:27on a fermé tous les week-ends de la période
01:25:29estivale
01:25:31et là cette année on a fermé un mois
01:25:33consécutivement. Pour la population
01:25:35c'est un service en moins
01:25:37Les gens peuvent se déplacer sur La Roche-Turion, Cholet
01:25:39ou Nantes, donc tout de suite ça rajoute 30 minutes
01:25:4145 minutes de route
01:25:43Direction le centre hospitalier départemental de La Roche-Turion
01:25:45à 35 kilomètres
01:25:47le balai des ambulances est incessant
01:25:49comme celui de l'hélicoptère du SAMU
01:25:51Urgence de Montaigu fermée, service dégradé
01:25:53à Fontenay-le-Comte et même au sable de Lonne
01:25:55certaines nuits, il n'y a qu'un seul
01:25:57médecin urgentiste
01:25:59Résultat, tout est reporté sur La Roche-Turion
01:26:01où le service est saturé
01:26:03avec 130 à 200 entrées par jour
01:26:05les temps d'attente s'allongent
01:26:07Oui c'est historique, on n'a jamais eu autant de fermetures
01:26:09de services d'urgence dans notre département
01:26:11le nombre de personnes qui sont accueillies
01:26:13n'ont pas changé, les touristes sont toujours là
01:26:15ça fait plus de 30 ans que je travaille à l'hôpital
01:26:17je n'ai jamais vu ça
01:26:19des services d'urgence comme ça fermés
01:26:21dans le département de la Vendée
01:26:23en pleine saison touristique
01:26:25A Montaigu, un médecin intérimaire a été trouvé
01:26:27pour mardi, mercredi et jeudi
01:26:29mais une nouvelle fermeture se profile
01:26:31pour la fin de semaine
01:26:34Noémie Allioua, on a entendu des services d'urgence
01:26:36qui ferment un peu de partout
01:26:38ou en tout cas qui fonctionnent au ralenti
01:26:401500 postes d'internes qui sont supprimés
01:26:42parce qu'ils ne trouvent pas les bras
01:26:443 fois plus d'étudiants infirmiers qui abandonnent leurs études
01:26:46aujourd'hui qu'il y a 10 ans
01:26:48des médecins traitants qu'on ne trouve pas
01:26:50y compris à Paris, on dit beaucoup que notre système de santé
01:26:52est à bout de souffle, il faut parfois se pincer
01:26:54pour se rappeler qu'on est quand même bien en France
01:26:56dans une puissance mondiale et qu'on a ce système-là de santé
01:26:58Oui vous savez, à chaque fois que j'entends
01:27:00ce genre de sujet, je me souviens
01:27:02de la crise sanitaire au moment du Covid
01:27:04lorsque tous les Français se mettaient à la fenêtre
01:27:06et qu'ils tapaient sur leur casserole pour soutenir
01:27:08tous ces personnels-là qui sont attachés
01:27:10à leur travail, qui veulent pouvoir
01:27:12soigner du mieux qu'ils le peuvent
01:27:14mais qui n'en ont pas les moyens
01:27:16et c'était il y a seulement quelques années
01:27:18on leur promettait qu'ils auraient les moyens
01:27:20justement pour s'occuper de nous
01:27:22d'ailleurs puisque nous sommes tous amenés peut-être
01:27:24un jour potentiellement, un jour
01:27:26à les rencontrer dans les différents services
01:27:28et ils n'ont pas les moyens
01:27:30ils en souffrent et tout ça mène à des drames
01:27:32ça mène à des morts, vous savez, vous vous souvenez
01:27:34il y a quelques jours, on parlait du CHU
01:27:36de Nantes, tout à fait
01:27:38il y avait eu plusieurs morts
01:27:40dont une dame qui était morte sur son brancard
01:27:42elle avait attendu plus de dix heures
01:27:44personne n'était venu pour s'occuper d'elle
01:27:46parce que personne n'était disponible
01:27:48parmi les médecins et les infirmiers
01:27:50pour venir l'aider, pour venir lui porter secours
01:27:52elle est morte dans la solitude
01:27:54sur un brancard au milieu d'un couloir
01:27:56c'est ça dont on parle
01:27:58c'est des drames individuels
01:28:00qui arrivent au bout de cette chaîne
01:28:02où il y a tant de chénons manquants
01:28:04donc il faut entendre bien sûr
01:28:06les cris, parce que c'est rien d'autre
01:28:08ce sont des cris de ces personnels hospitaliers
01:28:10qui n'ont pas les moyens aujourd'hui
01:28:12de nous protéger comme ils le voudraient
01:28:14et c'est vrai que cette crise de vocation
01:28:16Jonathan Cixous, elle se comprend malheureusement
01:28:18quand effectivement par exemple
01:28:20en ce qui concerne Nantes, la direction dit un décès
01:28:22les syndicats disent quatre décès
01:28:24en quelques jours parce qu'il n'y a pas pu avoir de soins
01:28:26parce que les médecins n'ont pas eu le temps
01:28:28parce qu'il n'y a pas les bras
01:28:30quand vous êtes soignant et que vous voulez sauver la vie des gens
01:28:32à priori c'est ça, et que vous vous rendez compte
01:28:34confronté au réel, que c'est beaucoup plus compliqué que ça
01:28:36et que peut-être que des personnes mourront
01:28:38parce qu'on n'a pas les moyens matériels et humains
01:28:40on peut comprendre malheureusement
01:28:42même si ça n'aide pas la situation
01:28:44que certains se disent je ne veux plus m'engager
01:28:46c'est malheureusement compréhensible
01:28:48ce qui est incompréhensible en revanche
01:28:50c'est qu'on apprenait encore il y a quelques jours
01:28:52que 1500 postes d'interne seraient supprimés
01:28:54Pourquoi ? Parce qu'on ne trouve pas d'interne
01:28:56c'est facile de supprimer un problème
01:28:58Oui, on ne régle pas le problème, on supprime les postes
01:29:00Oui, on supprime le problème
01:29:02plutôt que de le résoudre, c'est très pratique
01:29:04C'est invraisemblable
01:29:06la gestion des hôpitaux est un vrai problème
01:29:08qui n'a toujours pas été remis sur la table
01:29:10depuis tant d'années qu'il est critiqué
01:29:12on continue d'avoir des hôpitaux
01:29:14qui ont une gestion managériale
01:29:16qui est un scandale absolu
01:29:18aucun ministre de la santé
01:29:20n'a pu ou ne voulu
01:29:22remettre ça sur la table
01:29:24le résultat c'est quoi aussi ?
01:29:26c'est que ce sont près de
01:29:2830 000 lits d'hôpitaux
01:29:30qui ont fermé depuis
01:29:32la fin de l'année 2016
01:29:34quasiment depuis le premier quinquennat
01:29:36d'Emmanuel Macron
01:29:38et même pendant la crise Covid
01:29:40des lits continuaient de fermer
01:29:42c'est absolument aberrant
01:29:44et vous vous posiez la question
01:29:46dans un pays industrialisé, puissance etc
01:29:48je ne me pose plus la question
01:29:50c'est un fait, je l'ai sous les yeux
01:29:52c'est un des signes
01:29:54de la tiermondisation de notre pays
01:29:56Amine Elbahi, la question de l'administratif
01:29:58elle est extrêmement importante
01:30:00parce qu'on a beaucoup de médecins qui nous disent
01:30:02parfois en réalité, il y a un manque de bras
01:30:04personne ne va le nier, mais parfois
01:30:06il y a des bras qui sont mal utilisés
01:30:08parce qu'on a des médecins, des soignants
01:30:10qui au lieu de passer du temps auprès du patient
01:30:12à faire du soin, sont en train de faire de la paperasse
01:30:14parce qu'ils n'ont pas le choix, il faut que cette paperasse soit faite
01:30:16oui, en vous rappelant aussi que
01:30:1890% du personnel
01:30:20du personnel des hôpitaux
01:30:22sont des administratifs
01:30:24et je crois en fait
01:30:26pardonnez-moi de vous le dire, mais nous prenons le problème
01:30:28à l'envers, la question qui est posée
01:30:30c'est est-ce que nous pouvons encore accepter
01:30:32d'aller emprunter tous les jours sur les marchés
01:30:34pour payer les salaires des fonctionnaires
01:30:36ça c'est une vraie question
01:30:38qui concerne à la fois
01:30:40le poids de la dépense publique qui a
01:30:42explosé sous Emmanuel Macron
01:30:44dans un pays à plus de 3000 milliards
01:30:46et cette dette-là
01:30:48c'est nous qui allons en pâtir
01:30:50c'est les français qui se lèvent tôt tous les matins
01:30:52qui travaillent, qui payent
01:30:54une fois de plus, donc il va falloir être
01:30:56assez exigeant sur ces questions
01:30:58moi je vous rappelle qu'aujourd'hui
01:31:00vous avez plus d'un français sur trois qui n'arrive pas à se soigner
01:31:02et que dans le même temps
01:31:04y compris dans les grandes villes pour le rappeler
01:31:06parce que vous avez aussi un phénomène de déserts médicaux
01:31:08dans les grandes villes
01:31:10un exemple frappant à Roubaix
01:31:12dans une ville de 100 000 habitants, on a perdu 10 médecins traitants en 2 ans
01:31:14aujourd'hui
01:31:16ce qu'il faut c'est revoir et prioriser
01:31:18la dépense publique
01:31:20mettre fin à l'aide médicale d'état
01:31:22c'est un milliard d'euros par an
01:31:24c'est cet argent qu'on accorde pour permettre à des clandestins
01:31:26de se soigner gratuitement alors qu'ils sont en situation irrégulière
01:31:28sur le territoire national
01:31:30mais c'est aussi de revoir au cas par cas
01:31:32soignant par soignant
01:31:34les situations individuelles et les carrières
01:31:36on ne trouve pas preneur aujourd'hui
01:31:38dans les IFCI pour
01:31:40aller former des infirmières, former des ASH
01:31:42pour aller former des aides soignantes
01:31:44vous savez le salaire des infirmières aujourd'hui
01:31:46en France, il est inférieur à la moyenne
01:31:48des salaires des pays de l'OCDE
01:31:50dans un pays comme la France
01:31:52où la santé est quand même la première dépense publique
01:31:54avec l'éducation, c'est une
01:31:56honte et donc vraiment
01:31:58aujourd'hui c'est tout le système
01:32:00qui est à bout de souffle et un système
01:32:02à bout de souffle c'est un système
01:32:04qui se change, revoir individuellement
01:32:06ces situations, je parlais l'autre jour avec une infirmière
01:32:08qui m'expliquait avoir fait 3 années d'études
01:32:10en plus de 3 années d'études, une année
01:32:12de spécialité, un diplôme universitaire
01:32:14en spécialité
01:32:16et d'ailleurs on ne trouve tellement pas
01:32:18de soignants qu'on est en train
01:32:20de déléguer aux infirmiers
01:32:22les infirmiers IPA
01:32:24infirmiers de pratique avancée, des actes
01:32:26médicaux, parce qu'on ne trouve pas de soignants
01:32:28mais je veux dire, notre pays marche
01:32:30complètement sur la tête, on leur donne
01:32:32plus de responsabilités, plus de missions
01:32:34mais aucun salaire qui va avec
01:32:36c'est tout ce système qu'il faut revoir
01:32:38Et un dernier mot à Maury Brelay
01:32:40sur le fait que les ministres de la santé
01:32:42n'avaient rien changé, on se rappelle je crois qu'il y a 2 ans
01:32:44tous les ministres de la santé, les anciens
01:32:46ministres de la santé avaient signé une tribune
01:32:48dans Le Monde je crois
01:32:50où tous faisaient le même constat, quand je suis arrivé
01:32:52quand j'ai pris mes fonctions au ministère
01:32:54les services d'urgence ne fonctionnaient pas, alors c'est super
01:32:56ils ont tous fait le même constat, ils ont tous aussi
01:32:58un autre point en commun, c'est que quand celui d'après est arrivé
01:33:00il a dit la même chose
01:33:02ça fait 30 ans qu'on me répète qu'on a le meilleur système de santé
01:33:04au monde, donc là je ne comprends pas ce qui se passe
01:33:06Non, la réalité c'est que l'hôpital
01:33:08souffre moins d'un sous-financement qu'une
01:33:10désorganisation massive depuis
01:33:1230 ans, on souffre, le système de santé
01:33:14français souffre d'une bureaucratie
01:33:16qui est un véritable cancer, pas d'ailleurs
01:33:18qu'à l'hôpital évidemment, c'est un système
01:33:20étatisé, socialisé
01:33:22donc qui encourage l'irresponsabilité
01:33:24totalement, moi j'ai fait quelques années de médecine
01:33:26avant de faire du journalisme, j'ai fait des stages
01:33:28dans les services d'urgence, je peux vous dire qu'il y a
01:33:30un grand nombre de personnes qui n'ont rien à faire là
01:33:32et qui devraient être traités par des médecins
01:33:34traitant en ville
01:33:36encore faut-il les trouver
01:33:38et là c'est très clairement, si les services
01:33:40ferment, c'est parce qu'il y a moins de médecins
01:33:42pas assez de médecins, parce que pendant 15 ans
01:33:44on a refusé notamment de rehausser
01:33:46le niveau du numerus clausus, c'est-à-dire le nombre
01:33:48de médecins qui passent en première année
01:33:50ça fait 15 ans qu'on a refusé de le faire
01:33:52alors on a réformé là, il y a quelques années
01:33:54sous Macron, mais le problème c'est qu'il faut
01:33:567 à 10 ans pour prendre un médecin
01:33:58ça sera efficace en 2030, en théorie
01:34:00donc on paye en effet des décisions passées de gouvernement
01:34:02de droite et de gauche depuis à peu près 30 ans
01:34:04Je voudrais qu'on parle maintenant de la situation à l'international
01:34:06avec notamment l'élection présidentielle américaine
01:34:08ça y est, le passage de flambeau a eu lieu
01:34:10de manière, cette fois, tout à fait
01:34:12officielle entre Joe Biden, président
01:34:14des Etats-Unis et Kamala Harris
01:34:16le résumé de cette convention démocrate
01:34:18avec Sarah Fenzari
01:34:20Innovation
01:34:24des émotions
01:34:28et du clash
01:34:30Donald Trump pense qu'on va perdre
01:34:32mais c'est un looser, il a faux
01:34:36nous allons mettre une procureure dans le bureau
01:34:38ovale à la place d'un criminel
01:34:40condamné
01:34:42Joe Biden passe définitivement le flambeau
01:34:44à sa vice-présidente Kamala Harris
01:34:46devant des démocrates bouleversés
01:34:50Merci pour ton leadership historique
01:34:52pour ton temps à servir la nation
01:34:54et pour tout ce que tu vas faire par la suite
01:34:56nous te sommes reconnaissants pour toujours
01:34:58Merci Joe
01:35:02La convention du parti démocrate a débuté
01:35:04ce lundi et pour 4 jours à Chicago
01:35:06toute la semaine, des dizaines de figures
01:35:08et même anciennes figures du parti
01:35:10comme Hillary Clinton vont s'exprimer
01:35:16Nous allons voir Kamala Harris qui lève sa main
01:35:18et prête serment en tant que 47e
01:35:20présidente des Etats-Unis
01:35:24Mercredi, Kamala Harris, nouvelle
01:35:26candidate à l'élection présidentielle
01:35:28sera investie par un vote symbolique
01:35:30décidé par les délégués
01:35:34Noémie Allioua, ce qu'on voit c'est que la campagne
01:35:36se lance de manière réelle même si Kamala Harris
01:35:38faisait déjà campagne avec maintenant
01:35:40un équilibre qu'elle va devoir trouver entre
01:35:42s'imposer elle puisque c'est la candidate
01:35:44mais qui est quand même comptable d'un début de campagne
01:35:46qu'avait fait Joe Biden et qui est aussi comptable
01:35:48du bilan de Joe Biden, elle n'était pas n'importe qui
01:35:50elle était quand même sa vice-présidente
01:35:52Exactement, vous savez tout le monde a un petit peu sous-estimé
01:35:54l'effet de la Kamalamania
01:35:56on disait que c'était un plan B, qu'elle était là
01:35:58un petit peu par hasard parce que justement
01:36:00Joe Biden avait montré au cours de ce fameux
01:36:02débat avec Donald Trump qu'il n'était
01:36:04pas en capacité de poursuivre
01:36:06et de encore
01:36:08candidater pour
01:36:10diriger les Etats-Unis
01:36:12finalement il s'avère qu'elle est assez populaire
01:36:14finalement c'est pas seulement une roue de secours
01:36:16on est en train de se rendre compte qu'elle a vraiment
01:36:18tout le parti démocrate
01:36:20qui s'est mis à son service
01:36:22qui lui déroule régulièrement le tapis rouge
01:36:24que ce soit les donateurs, que ce soit même les stars
01:36:26vous avez vu c'est la chanteuse Beyoncé
01:36:28avec son tube Freedom
01:36:30qui a malgré tout donné l'accord
01:36:32pour que cette chanson devienne
01:36:34son hymne de campagne
01:36:36alors que Donald Trump n'avait pas le droit de prendre ses lignons
01:36:38vous avez aussi la presse qui est très largement acquise
01:36:40à la cause démocrate qui lui déroule le tapis rouge
01:36:42finalement Kamala Harris
01:36:44qui au départ
01:36:46était considérée comme une roue de secours
01:36:48elle s'impose, elle est de plus en plus populaire
01:36:50les sondages d'opinion montrent également
01:36:52qu'elle est en train de talonner, voire sur certains sondages
01:36:54de dépasser Donald Trump
01:36:56donc elle surprend tout le monde
01:36:58alors on est encore à deux mois de ses fins d'élection
01:37:00rien n'est joué
01:37:02il y a eu tellement d'annonces
01:37:04et de pronostics qui ont été faits
01:37:06mais cette campagne va de surprise en surprise
01:37:08donc il serait risqué de faire un diagnostic
01:37:10aujourd'hui mais il y a des surprises
01:37:12Kamala Harris manifestement
01:37:14elle tient bon, elle est de plus en plus populaire
01:37:16ça fonctionne bien pour elle
01:37:18je ne sais pas jusqu'où ça ira
01:37:20mais pour l'instant je pense que Donald Trump
01:37:22ne s'attendait pas à avoir une concurrente aussi coriace
01:37:24il était au départ
01:37:26plutôt content
01:37:28lorsque Joe Biden
01:37:30considérait qu'il fallait
01:37:32se retirer
01:37:34et là il se rend compte que ce ne sera moins facile
01:37:36que ce qu'il a imaginé
01:37:38c'est vrai qu'à Maury Brelé forcément c'est à la fois compliqué
01:37:40pour Donald Trump qui finalement
01:37:42n'affronte pas la personne qu'il pensait
01:37:44et pour cause entre Joe Biden qui en débat a été
01:37:46je vais dire en difficulté
01:37:48pour être très diplomate ou catastrophique
01:37:50pour être peut-être plus honnête
01:37:52et là il se retrouve avec une autre candidate
01:37:54mais c'est pareil pour Kamala Harris elle arrive quand même un peu
01:37:56en cours de route alors certes
01:37:58la campagne de Joe Biden n'était pas franchement très bien engagée
01:38:00mais c'est compliqué pour l'un et pour l'autre
01:38:02l'un qui doit s'adapter et l'autre qui doit finalement
01:38:04sauter un peu dans le train qui est déjà en marche et tenter
01:38:06de s'imposer tout en ne vexant
01:38:08personne finalement. Oui en même temps
01:38:10la dynamique électorale est très clairement du côté
01:38:12de Kamala Harris on l'a dit
01:38:14elle a le parti démocrate derrière elle
01:38:16en tout cas un soutien de façade
01:38:18parce que sur le fond c'est un parti divisé
01:38:20avec notamment une aile radicale qui pèse
01:38:22de plus en plus sur l'aile modérée
01:38:24Kamala Harris d'ailleurs faisant partie plutôt de cette aile
01:38:26très progressiste, elle était la sénatrice la plus à gauche
01:38:28à Washington lorsqu'elle y siégeait
01:38:30elle a
01:38:32des dollars par millions
01:38:34plusieurs centaines de millions de dollars
01:38:36qui pleuvent sur sa campagne depuis l'annonce
01:38:38de sa candidature et elle a
01:38:40le soutien massif des médias. Il y a une étude
01:38:42qui a été publiée par un think tank conservateur qui s'appelle
01:38:44le Media Research Center qui est très connu aux Etats-Unis
01:38:46et qui a étudié
01:38:48la couverture médiatique des trois
01:38:50grands networks américains que sont ABC
01:38:52NBC et CBS dans les JT
01:38:54du soir du 21 juillet c'est-à-dire la date
01:38:56de retrait de Joe Biden au 17 août
01:38:58et cette étude montre que Kamala Harris
01:39:00a reçu 66% du temps d'antenne
01:39:02de plus que Trump
01:39:04dans ses trois JT et surtout dans la couverture
01:39:06médiatique 84% de cette couverture
01:39:08de Kamala Harris était positive
01:39:10et 189% de cette même couverture
01:39:12était négative pour Donald Trump
01:39:14donc on sent bien là le poids massif des grands
01:39:16médias américains qui sont très à gauche
01:39:18notamment en télévisé et la presse écrite
01:39:20la radio étant plus partagée et même
01:39:22pour certaines très conservatrices
01:39:24mais là ça joue très clairement dans la dynamique
01:39:26alors on verra, il y a les trois débats
01:39:28qui pourront très clairement influencer
01:39:30la campagne, la véritable campagne
01:39:32elle démarra en réalité après
01:39:34la convention et on l'a très bien dit, lui
01:39:36Trump en contraste, mène une campagne
01:39:38un peu morne, il s'enferme dans ses obsessions
01:39:40il multiplie les diatribes
01:39:42les harangues incendiaires
01:39:44il ne s'adresse pas pour l'instant à la classe moyenne
01:39:46aux indécis et aux indépendants
01:39:48à tous ces électeurs qui font les élections
01:39:50il n'adopte pas un message assez
01:39:52positif donc on verra ce qu'il en sera
01:39:54dans les prochaines semaines avant le 5 novembre
01:39:56Et justement on va parler maintenant pour terminer de
01:39:58Donald Trump puisqu'il tente lui aussi
01:40:00évidemment de faire campagne
01:40:02et il a été interrogé sur sa proximité
01:40:04notamment avec Elon Musk
01:40:06est-ce qu'il serait prêt à lui donner un poste
01:40:08s'il remportait l'élection américaine ?
01:40:10Ecoutez la réponse de Donald Trump
01:40:12Il est très intelligent
01:40:14j'ai eu une grande conversation avec lui
01:40:16l'autre jour et comme vous le savez
01:40:18elle a duré presque deux heures et demie
01:40:20c'est un homme très intelligent
01:40:22s'il le voulait, je le ferais
01:40:24certainement, c'est un homme brillant
01:40:26Jonathan Cixous
01:40:28on voit voilà Donald Trump, pourquoi pas
01:40:30avec Elon Musk dans son équipe
01:40:32alors c'est vrai qu'ils ont surjoué la proximité l'un et l'autre
01:40:34on voit quand même beaucoup de similitudes
01:40:36entre Elon Musk et Donald Trump à tel point qu'on se dit
01:40:38Elon Musk quand le gouvernement britannique lui a répondu
01:40:40sur les émeutes au Royaume-Uni
01:40:42on se rappelle que le gouvernement britannique a répondu
01:40:44à un chef d'entreprise certes
01:40:46extrêmement talentueux
01:40:48sans doute, mais c'est pas non plus un chef d'Etat
01:40:50pour l'instant Elon Musk
01:40:52On voit le glissement de nos sociétés
01:40:54assez inquiétant à mes yeux
01:40:56de voir des chefs d'entreprise privés
01:40:58parler d'égal à égal avec des chefs d'Etat
01:41:00et parfois, et dans certains cas
01:41:02être bien plus puissant
01:41:04que les chefs d'Etat eux-mêmes
01:41:06c'est le cas de tous les patrons des GAFAM en réalité
01:41:08et pas propre uniquement à
01:41:10Elon Musk
01:41:12Donald Trump peine
01:41:14à trouver un angle pour sa campagne
01:41:16désormais que Kamala Harris
01:41:18est vraisemblablement la championne
01:41:20des démocrates
01:41:22il continue à viser en dessous de la ceinture
01:41:24c'est vrai qu'il n'a pas trouvé
01:41:26des propos dignes
01:41:28Amaury le soulignait justement
01:41:30qu'il ne parle pas aux classes moyennes
01:41:32qui avaient pourtant été le coeur
01:41:34de la réussite de sa précédente
01:41:36de sa pré-précédente campagne
01:41:38et les républicains
01:41:40semblent vraiment désarmés
01:41:42alors peut-être qu'ils sont en train d'ourdir
01:41:44un plan qui va faire
01:41:46renverser la table
01:41:48mais les dernières sorties de Trump continuent
01:41:50de dire mais Kamala Harris je ne l'aime pas
01:41:52je continuerai de dire qu'elle est folle etc
01:41:54ça vole vraiment
01:41:56ça vole vraiment pas haut
01:41:58il y aura peut-être des rebondissements
01:42:00là où il va y en avoir de toute façon
01:42:02c'est lié à la situation internationale
01:42:04bien malin celui
01:42:06qui pourra vous dire ce qui se passera
01:42:08d'ici novembre prochain aussi bien au Proche-Orient
01:42:10qu'en Chine, Taïwan
01:42:12et évidemment aussi en Ukraine
01:42:14je note
01:42:16également que le Washington Post
01:42:18qui est anti-Trump
01:42:20a quand même mis un peu d'eau dans son vin
01:42:22concernant son soutien à Kamala Harris
01:42:24notamment sur son programme économique
01:42:26donc peut-être que Kamala Harris
01:42:28ou du moins ses équipes vont devoir
01:42:30être un peu moins
01:42:32pro classe moyenne
01:42:34qu'il affiche aujourd'hui
01:42:36s'ils veulent un soutien global
01:42:38d'une grande partie des grands médias américains
01:42:40justement. On va parler maintenant
01:42:42pour les quelques minutes qui nous restent de la situation
01:42:44en Israël puisque Anthony Blinken
01:42:46le secrétaire d'Etat américain est sur place
01:42:48et il a de nouveau évidemment commenté
01:42:50les négociations en cours
01:42:52pour ce qu'il appelle donc la trêve de la dernière chance
01:42:55Le premier ministre Netanyahou
01:42:57s'est engagé
01:42:59à renvoyer son équipe d'experts
01:43:01à Doha ou en Égypte
01:43:03pour tenter de mener à bien ce processus
01:43:09Mais nous attendons du Hamas
01:43:11avant tout qu'il soutienne le plan de compromis
01:43:13et qu'il se joigne ensuite à tous
01:43:15pour tenter de comprendre clairement
01:43:17comment les engagements seront mis en oeuvre
01:43:20On voit Noami Alioua
01:43:22quelque part, alors non pas le double discours
01:43:24mais en tout cas les deux façons de réfléchir
01:43:26de la communauté internationale
01:43:28et là des Etats-Unis
01:43:30d'un côté de dire évidemment que coûte que coûte
01:43:32il faut aller vers cet accord
01:43:34évidemment qu'il faut cette trêve
01:43:36mais c'est aussi un moyen régulièrement
01:43:38des Etats-Unis de rappeler
01:43:40que s'il n'y a pas d'accord et s'il y avait
01:43:42un riposte iranienne, cette fois les Etats-Unis
01:43:44plus que jamais d'ailleurs et plus militairement
01:43:46que jamais seront aux côtés d'Israël
01:43:48Oui, même si dans son discours
01:43:50Binkan explique et on le comprend très bien
01:43:52déjà depuis plusieurs mois
01:43:54que les Américains veulent un accord presque coûte que coûte
01:43:56quitte parfois à sacrifier
01:43:58les intérêts des Israéliens
01:44:00Les Américains là voient aussi leurs propres intérêts
01:44:02notamment l'administration Biden
01:44:04qui aimerait bien pouvoir mettre dans son bilan
01:44:06le règlement de ce conflit
01:44:08mais ce qui n'adviendra
01:44:10à mon sens pas de si tôt
01:44:12voire peut-être pas du tout
01:44:14on voit bien que les négociations piétinent
01:44:16entre les intérêts des Israéliens et du Hamas
01:44:18sont extrêmement divergents
01:44:20Le Hamas veut absolument quoi qu'il arrive
01:44:22et quoi qu'il en coûte
01:44:24conserver l'administration
01:44:26de Gaza
01:44:28Or Israël veut la fin
01:44:30du Hamas, la fin à la fois
01:44:32de la chefferie politique mais aussi
01:44:34de toutes les administrations
01:44:36et des infrastructures
01:44:38militaires du Hamas
01:44:40Ce sont des intérêts qui sont divergents
01:44:42et qui se cristallisent notamment sur la question
01:44:44de l'axe de la Philadelphia
01:44:46qui se trouve sur la frontière
01:44:48entre Gaza
01:44:50et l'Egypte
01:44:52qu'Israël a découvert qu'à travers
01:44:54ce point de passage
01:44:56il y avait en dessous des tunnels, il y avait des armes
01:44:58il y avait un certain
01:45:00nombre de choses qui se passaient
01:45:02dans ces tunnels et aujourd'hui Israël veut garder
01:45:04veut pouvoir conserver
01:45:06la direction de ce point de passage
01:45:08et de cette frontière
01:45:10Or le Hamas aimerait pouvoir continuer à l'administrer
01:45:12pour pouvoir continuer à faire son petit bonhomme de chemin
01:45:14Donc il y a des intérêts très divergents
01:45:16notamment sur cette question-là
01:45:18mais sur d'autres également et donc il ne va pas être
01:45:20évident pour les Américains de mettre tout le monde d'accord
01:45:22C'est la moindre des choses qu'on peut dire
01:45:24Et sur les négociations avec Jonathan Cixous
01:45:26ce qu'on voit c'est que dans un premier temps Joe Biden avait dit
01:45:28nous sommes assez proches
01:45:30d'un accord, le Hamas lui a répondu
01:45:32pas du tout, c'est totalement utopiste
01:45:34de penser ça et finalement l'organisation terroriste
01:45:36quand Joe Biden l'a accusé de faire
01:45:38marche arrière, ils expliquent qu'eux-mêmes finalement
01:45:40sont totalement pronds à aller vers un accord
01:45:42Alors habituellement dans une négociation diplomatique
01:45:44classique, c'est assez logique
01:45:46on en demande plus pour obtenir moins, là le problème
01:45:48c'est qu'on ne négocie pas avec un Etat mais avec une organisation terroriste
01:45:50et c'est là où c'est plus compliqué de savoir justement
01:45:52quel est le jeu de dupe qui peut s'engager
01:45:54avec une organisation qui par définition
01:45:56est terroriste et donc absolument pas fiable
01:45:58Par définition, vous avez raison de le rappeler
01:46:00c'est tout le problème de ces négociations
01:46:02depuis des mois et des mois
01:46:04Souvenez-vous qu'il y a quelques mois
01:46:06c'est le Qatar qui était médiateur
01:46:08lorsque le Qatar arrivait à parler
01:46:10à ces terroristes et avait la confiance de ces terroristes
01:46:12Aujourd'hui on ne nous parle plus
01:46:14du Qatar et sont-ils présents
01:46:16autour de la table au Caire ou pas
01:46:18nous l'ignorons mais c'est bien
01:46:20effectivement la difficulté
01:46:22de pouvoir avoir un acte
01:46:24un engagement ferme de la part
01:46:26d'une telle entité
01:46:28On a vu également
01:46:30dans le passé que quand le Hamas avait dit
01:46:32que un accord serait conclu
01:46:34ça a duré malgré tout
01:46:36le temps que ça a duré mais ça a pu durer
01:46:38ça a permis notamment des libérations d'otages
01:46:40ça a permis
01:46:42de l'aide humanitaire d'entrer dans l'enclave
01:46:44etc. ça n'a jamais duré
01:46:46et la guerre continue
01:46:48mais c'est vrai que généralement
01:46:50on n'a pas à négocier
01:46:52avec l'Etat islamique
01:46:54on l'a complètement écrasé
01:46:56là il faut négocier parce qu'il y a des otages
01:46:58parce qu'il y a des populations civiles
01:47:00près de 2 millions de Gazaouis
01:47:02qui sont également pris au piège
01:47:04dans Gaza
01:47:06la situation est différente
01:47:08et on voit que c'est très difficile
01:47:10c'est un numéro d'équilibriste
01:47:12aussi bien militairement que diplomatiquement
01:47:14Merci à vous en tout cas d'avoir été
01:47:16les invités de Punchline sur Europe 1
01:47:18et sur CNews. Merci à Noémie Allioua
01:47:20journaliste et séiste, Amoury Brolet
01:47:22journaliste et journaliste également
01:47:24et Amine Elbaïe, juriste et auteur
01:47:26La suite des programmes d'abord sur CNews
01:47:28vous retrouvez Thierry Cabane en face à l'info
01:47:30accompagné de ses invités
01:47:32c'est Stéphanie Demurhu
01:47:34je vous rappelle qu'évidemment tous les programmes de CNews
01:47:36sont à retrouver sur cnews.fr
01:47:38quant à moi j'ai le plaisir de vous retrouver demain
01:47:40à 11h sur Midi News, sur CNews
01:47:42et sur Punchline. Demain soir, à demain
01:47:44et belle soirée sur CNews