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Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h

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00:00:00 - Bienvenue sur le plateau de Punchline. Il est 16h58. Je vous présente mes invités sur ce plateau.
00:00:07 Hubert Coudurier, directeur de l'information du journal Le Télégramme.
00:00:12 Jérémy Stubbs, directeur adjoint du magazine Causeur.
00:00:15 Merci d'être avec nous. Amine Elbaïe, juriste, le roi des envolées lyriques.
00:00:19 Je dis ça parce que je vous ai pratiqué un petit peu hier.
00:00:21 Je n'avais pas eu l'occasion de vous pratiquer en plateau.
00:00:23 Et vous avez quelques envolées.
00:00:25 Voilà, comme ça vous êtes habité par vos idées, vos convictions.
00:00:28 Et c'est un plaisir de vous avoir en plateau.
00:00:30 - Je vous remercie. Je suis...
00:00:33 Je suis mes émotions et puis vous savez, j'aime être sincère et dire les choses vraiment.
00:00:37 - Et vous avez raison. Et vous êtes là pour ça sur ce plateau.
00:00:39 Je vous en remercie. Jean-Michel Fauverg, ancien chef du RAID.
00:00:42 Bonjour et merci d'être avec nous. - Bonne après-midi.
00:00:45 - Comment ? - Bonne après-midi.
00:00:46 - Bonne après-midi à vous, à nos téléspectateurs, à tous nos invités sur ce plateau.
00:00:50 C'est un plaisir de vous avoir également.
00:00:52 Et bien sûr, Célia Barod du service Police Justice de CNews.
00:00:55 Il est 16h59. Tout de suite, le journal avec Mathieu Deveze.
00:00:59 - Bonjour Anthony. Bonjour à tous.
00:01:03 La France débute aujourd'hui l'évacuation de ses ressortissants au Niger.
00:01:06 Près d'une semaine après le coup d'État, un premier avion a décollé de Paris à la mi-journée.
00:01:11 De son côté, la chef de la diplomatie française, Catherine Colonna,
00:01:15 dément les accusations de la jeune concernant une intervention militaire.
00:01:18 On l'écoute.
00:01:19 - Une opération de ce type, pour se dérouler dans de bonnes conditions de sécurité,
00:01:23 suppose avoir pris des contacts avec qui tient le terrain.
00:01:27 Ça a été le cas et donc les choses se passeront bien, en coordination comme il le faut,
00:01:31 avec tous ceux qui ont sur place les moyens de faciliter ou de contrarier cette évacuation.
00:01:38 Nous avons eu les accords nécessaires.
00:01:40 - Quatre enquêtes pour viol et une autre pour tentative de meurtre
00:01:43 ont été ouvertes en marge des fêtes de Bayonne.
00:01:46 Elles se sont achevées dimanche, après cinq jours de festivité.
00:01:49 Les auteurs présumés n'ont pas encore été identifiés.
00:01:53 C'est un nouveau record de détenus dans les prisons françaises.
00:01:56 Au total, selon le ministère de la Justice, 74 513 personnes
00:02:00 étaient incarcérées dans le pays au 1er juillet.
00:02:03 Avec ce nouveau pic, la France dépasse pour la première fois la barre des 74 000 prisonniers
00:02:08 et les surveillants dénoncent les conditions de détention.
00:02:11 - Dès l'instant où vous avez une hausse des méfaits, donc une hausse des incarcérations,
00:02:17 ça se ressent, nous, dans nos conditions de travail.
00:02:19 Vous avez des établissements pétancières qui sont surchargés, surpeuplés,
00:02:24 où normalement la norme devait être l'enseignement individuel.
00:02:28 On se retrouve, nous, à gérer des cellules.
00:02:30 Vous avez des fois deux, trois, voire quatre détenus dans 9 mètres carrés,
00:02:34 ce qui favorise malheureusement la promiscuité et la violence.
00:02:38 Et malheureusement, le surveillant qui est généralement seul sur son étage
00:02:42 à gérer 100, 150 détenus,
00:02:44 voit se démultiplier comme ça ce nombre d'incarcérations.
00:02:49 Et malheureusement, le travail se dégrade, les conditions sont de plus en plus mauvaises.
00:02:56 - Enfin, l'UNESCO recommande de placer Venise sur la liste du patrimoine mondial en péril.
00:03:01 L'organisation alerte sur les conséquences du tourisme de masse
00:03:05 et du changement climatique sur la ville italienne.
00:03:07 L'élévation du niveau de la mer et d'autres phénomènes extrêmes menacent l'intégrité du site.
00:03:13 C'est la fin de ce journal.
00:03:14 Tout de suite, punchline avec vous, Anthony et vos invités.
00:03:17 - Merci à vous, Mathieu Devese.
00:03:19 On vous retrouve tout à l'heure à 18h pour un nouveau journal.
00:03:22 On va commencer par parler de ce braquage qui s'est produit en plein cœur de Paris à la mi-journée.
00:03:27 Un mot rapide là-dessus, celui d'une bijouterie de la rue de la Paix.
00:03:31 Dans le deuxième arrondissement, on part de plus de 10 millions d'euros de préjudice.
00:03:35 Dans quelques minutes, on va retrouver nos journalistes sur place.
00:03:38 On sait que la police effectue en ce moment les premiers relevés et le quartier est bouclé.
00:03:43 Il s'agirait de deux hommes, d'une femme armée désormais en fuite.
00:03:49 Il n'y a aucun blessé, fort heureusement.
00:03:51 Jean-Michel Fauverg, peut-être un mot là-dessus ?
00:03:53 Parce qu'on parle souvent de la délinquance du quotidien.
00:03:55 Là, on a affaire à quelque chose de beaucoup plus technique, j'ai envie de dire.
00:03:59 On peut assiduer à du grand banditisme, j'imagine.
00:04:02 Ça y ressemble en tout cas.
00:04:03 Et je voulais voir un petit peu avec vous la différence de sociologie entre ces deux formes de délinquance.
00:04:08 - Vous avez tout à fait raison, Anthony.
00:04:11 Ce n'est pas parce qu'on parle au quotidien des vendeurs de stups et des dealers
00:04:15 qu'il faut oublier cette délinquance, qu'elle soit grande délinquance ou qu'elle soit délinquance organisée.
00:04:21 Et là, visiblement, il y a de l'organisation là-derrière,
00:04:24 avec des gens qui font des repérages, qui font partie quelquefois du grand banditisme aussi,
00:04:29 qui sont fichés au grand banditisme,
00:04:30 avec des équipes spécialisées derrière, de policiers qui sont chargés de ça.
00:04:35 Je pense, on est sur Paris, donc je pense à la BRB.
00:04:37 Je pense à la BRI aussi dans son job de surveillance et de filature,
00:04:45 et pas dans son job d'intervention.
00:04:46 Donc de très belles équipes aussi de policiers qui vont se mettre là-dessus.
00:04:51 Là, ils sont en train de rechercher quelques traces que ce soit.
00:04:55 En général, on trouve peu de traces quand c'est organisé de cette manière-là, mais on ne sait jamais.
00:04:59 Mais voilà, toutes les investigations vont être faites.
00:05:02 Et vous avez raison de dire que là, on est sur une criminalité un peu particulière
00:05:06 qui se perpétue et qui existe, qui existera toujours d'ailleurs,
00:05:10 qui a toujours existé et qui existera toujours.
00:05:12 Et qui est une... comment dire...
00:05:16 Je ne veux pas penser les soutenir, mais qui est quand même une délinquance...
00:05:22 Oui, ne pas leur donner des lettres de noblesse quelque part en Exil.
00:05:26 C'est pas le but.
00:05:27 Mais c'est une délinquance organisée, qui est pensée,
00:05:34 qui ne recourt pas...
00:05:37 Alors là, il faut surveiller ces mots...
00:05:39 qui ne recourt pas à la violence immédiate pour récupérer un autre... un créneau.
00:05:48 C'est quand même plus fascinant.
00:05:50 C'est plus intéressant pour un policier.
00:05:53 Je comprends ce que vous voulez dire.
00:05:54 C'est qu'en négatif, aujourd'hui, on a une violence gratuite
00:05:56 qui s'exerce à peu près partout dans la société.
00:05:58 Et que là, effectivement, c'est moins le cas.
00:06:01 Mais permettez-moi de vous dire, Anthony, quand même,
00:06:03 que les policiers sont des voyous et qu'ils méritent d'aller en prison
00:06:08 et que les policiers vont faire le nécessaire pour qu'ils aillent en prison.
00:06:10 Vous avez tout à fait raison.
00:06:11 Et pourquoi on en parle ?
00:06:12 Parce que c'est toujours impressionnant quand on parle de braquage en plein cœur de Paris.
00:06:15 On se dit, mais comment c'est possible ?
00:06:17 Le butin, les montants qui sont volés dans ces moments-là sont toujours impressionnants.
00:06:22 Et comment c'est possible qu'en plein cœur de Paris,
00:06:24 des gens puissent armer, venir dans une bijouterie, prendre la fuite,
00:06:27 parvenir à prendre la fuite, puisque pour l'heure,
00:06:29 ils ne sont toujours pas retrouvés.
00:06:31 C'est un crime à l'ancienne.
00:06:33 Je ne parle pas avec nostalgie, mais c'est un crime à l'ancienne.
00:06:36 Maintenant, le vrai argent, les millions, sont dans la cybercriminalité.
00:06:43 Où ceux qui pratiquent cette forme de crime
00:06:48 ne prennent pas autant de risques que les acteurs de cet incident.
00:06:54 Vous savez quoi ?
00:06:55 Pour conclure, je vous propose qu'on se rende sur place.
00:06:57 Dans le deuxième arrondissement de Paris, près de la rue de la Paix,
00:07:00 où s'est produit ce braquage d'une bijouterie,
00:07:02 on parle d'un petit peu plus de 10 millions d'euros de préjudice.
00:07:05 Et on va retrouver sur place nos journalistes Sarah Fenzary et Charles Pousseau.
00:07:09 Bonjour Sarah.
00:07:10 La police, je le disais tout à l'heure, effectue en ce moment les premiers relevés
00:07:13 et le quartier, pour le moment, est toujours bouclé.
00:07:16 Effectivement.
00:07:19 C'est d'ailleurs aux alentours de midi que trois personnes,
00:07:22 deux hommes et une femme, sont entrées dans la bijouterie de luxe
00:07:25 dans le deuxième arrondissement, situé juste derrière moi,
00:07:28 armés d'une arme de poing, un silencieux.
00:07:31 Les auteurs du vol se sont emparés de bijoux exposés en vitrine,
00:07:35 ainsi que de ceux disposés dans le coffre du bijoutier,
00:07:38 avant de repartir vraisemblablement à pied.
00:07:42 Aucune personne n'a été blessée au cours des faits.
00:07:45 Le montant du préjudice est pour le moment estimé entre 10 et 15 millions d'euros.
00:07:49 La brigade de répression du banditisme de la police judiciaire parisienne a été saisie.
00:07:55 Le procureur de Paris a ouvert une enquête de flagrance des chefs de vol à main armée
00:07:59 en bande organisée et séquestration en bande organisée.
00:08:03 Merci à vous Sarah Penzari, merci également à Charles Pousseau qui est derrière la caméra.
00:08:07 Vous vouliez conclure avec un mot quelque part ?
00:08:09 C'est un mot d'un de mes amis, Joe Keery, un grand flic.
00:08:13 Il disait que les grands truands créent les grands flics.
00:08:16 Et ils disent ça.
00:08:18 On va revenir à présent aux préoccupations quotidiennes des Français.
00:08:22 La facture de millions de Français qui va augmenter de 10% à partir d'aujourd'hui.
00:08:27 Première étape vers une sortie progressive du bouclier tarifaire.
00:08:30 Objectif, alléger la charge sur les finances publiques.
00:08:33 En revanche, tant pis pour les ménages dont la facture annuelle devrait passer en moyenne
00:08:38 de 1640 euros par an à 1800 euros par an.
00:08:42 Une mesure qui, je le rappelle, concerne aussi les petites entreprises raccordées
00:08:46 à un compteur de moins de 36 kilos volt ampères.
00:08:48 Les explications et la réaction des premiers concernés avec ce sujet signé Corentin Briau.
00:08:53 Une fin progressive du bouclier tarifaire.
00:08:58 A partir d'aujourd'hui, le prix de l'électricité augmente de 10%.
00:09:01 Une hausse qui s'appliquera aux ménages et aux petites entreprises.
00:09:04 Un nouveau coup dur pour cette boulangerie nantaise.
00:09:06 C'est comme une bonne partie des travailleurs.
00:09:09 C'est ras-le-bol.
00:09:11 C'est ras-le-bol, la fatigue.
00:09:13 Fatigué d'être fatigué.
00:09:15 C'est un immense.
00:09:18 On est à bout.
00:09:19 Cette augmentation devrait engendrer un surcoût moyen de 160 euros par an et par ménage.
00:09:23 Dur de suivre pour les entreprises, sans faire de répercussions sur les prix de vente.
00:09:27 Déjà, c'est dans le passé.
00:09:29 Si on recommence là, je pense qu'on va perdre tous nos clients.
00:09:32 J'en ai un peu peur.
00:09:34 Déjà aujourd'hui, on a perdu une courte partie.
00:09:36 On ne peut pas tout augmenter.
00:09:39 Près de 22 millions de personnes vont être impactées par cette hausse de l'électricité.
00:09:43 Amine Elbahi, je sens que vous allez être bavard là-dessus.
00:09:47 Est-ce qu'il y a une forme de renoncement, un reniement de la part de l'État ?
00:09:50 On va avoir une augmentation cette année globale d'autour de 25% de la facture d'électricité.
00:09:56 Absolument. Je crois que la position du gouvernement n'est pas très claire.
00:10:00 Effectivement, c'est plus 25% d'augmentation pour les Français cette année.
00:10:04 Et moi, j'entends aujourd'hui l'appel de ces personnes âgées qui me disent
00:10:10 « Nous, on a le minimum vieillesse. Lorsqu'on enlève toutes les factures,
00:10:14 quand on enlève le gaz, l'eau, l'électricité, à la fin, il ne nous reste plus rien. »
00:10:17 Vous savez, il y a aussi quelques semaines, maintenant, si ce n'est quelques mois,
00:10:21 il y a eu la fin des tarifs réglementés sur le prix du gaz.
00:10:25 Pourquoi je vous parle du gaz ? Parce que tout cela est très lié finalement.
00:10:29 Vous savez qu'aujourd'hui, la France appartient à un grand marché,
00:10:34 le marché européen de l'électricité.
00:10:36 Et nous subissons aujourd'hui l'Europe.
00:10:39 Nous ne vivons pas l'Europe. Nous subissons l'Europe.
00:10:42 Et nous subissons également la réglementation de l'Union européenne.
00:10:46 Qu'ont fait le Portugal et qu'ont fait l'Espagne ?
00:10:48 Ils ont obtenu des garanties et des exonérations.
00:10:50 Ils ont plafonné le coût de production de l'électricité.
00:10:54 Et ils ont permis d'avoir une électricité moins chère,
00:10:57 moins chère aujourd'hui pour les Portugais, moins chère pour les Espagnols.
00:11:01 Moi, ce que j'aimerais demain, c'est que les Français payent également
00:11:04 cette électricité moins chère.
00:11:05 Vous vous rendez compte ? On a demandé pendant des années à EDF
00:11:08 de produire de l'électricité.
00:11:09 Rappelons que notre électricité est la moins chère d'Europe
00:11:12 et la plus propre d'Europe.
00:11:13 Cette électricité, nous l'avons vendue à perte.
00:11:16 Et cette électricité ne profite pas aux Français.
00:11:18 Je crois qu'on pourrait aujourd'hui...
00:11:19 Et effectivement, Emmanuel Macron a commencé à en parler
00:11:21 de cette question du marché européen de l'électricité.
00:11:23 Alors effectivement, est-ce qu'il faut sortir ?
00:11:25 Il faut sortir de ce marché européen de l'électricité.
00:11:28 C'est prévu.
00:11:29 Et au minimum, obtenir des exonérations et des garanties à Bruxelles.
00:11:34 Oui, mais c'est prévu au 1er janvier, la sortie de l'ENREG,
00:11:39 je ne sais plus comment ça s'appelle, un sigle.
00:11:41 Ce qui est fou, c'est quand même la manière dont l'État a géré
00:11:46 l'industrie nucléaire, la faillite successive des gouvernements
00:11:51 qui font qu'on produit une énergie pas chère, mais pour l'étranger,
00:11:57 mais pas pour les Français.
00:11:59 Le système s'est retourné littéralement contre nous.
00:12:02 Ensuite, il y a des problèmes de corrosion,
00:12:04 on n'a plus que 50 chiffres centrales qui fonctionnent.
00:12:08 Il y a 25 milliards d'investissements dans l'industrie nucléaire
00:12:11 pour les prochaines années, ce qui est considérable.
00:12:13 Mais on a vraiment un talent pour se tirer une balle dans le pied.
00:12:18 De même que le grand emprunt européen, la France a obtenu 40 milliards,
00:12:21 quand l'Italie en a obtenu 200.
00:12:23 On ne sait pas défendre nos intérêts dans ce pays.
00:12:26 Ce qu'on explique aussi aux Français qui nous écoutent,
00:12:29 c'est que cette augmentation de 10% de leur facture
00:12:32 et de la facture des professionnels, des entreprises,
00:12:35 c'est le risque, alors qu'on avait une inflation qui commençait
00:12:38 à ralentir un petit peu, c'est de voir cette inflation
00:12:41 augmenter à nouveau, reprendre de plus belle,
00:12:43 puisque les coûts de production sont aussi liés à ceux de l'électricité.
00:12:47 Jean-Michel Fauvert.
00:12:48 Vous savez, Anthony, sur ce plateau même, il y a deux semaines de ça,
00:12:51 on était en train de commenter les prélèvements obligatoires en France
00:12:57 et on se disait que la France est le pays qui prélève le plus à un certain moment.
00:13:02 Donc à un certain moment, la protection de l'ensemble des consommateurs
00:13:06 est nécessaire, cependant, elle est faite par qui ?
00:13:10 Elle est faite par les contribuables.
00:13:12 Donc là, on est dans une espèce de serpent qui se mord un peu la queue,
00:13:17 et la protection, et puis on est dans un pays aussi,
00:13:20 je suis désolé de vous le dire, mais on n'est pas dans un pays communiste
00:13:23 où l'État doit tout réguler à un certain moment.
00:13:26 Vous nous dites que c'est normal que l'État doit finalement se désengager à un moment donné.
00:13:31 Je vous dis qu'aujourd'hui, la France est, contrairement à ce que dit Amine,
00:13:35 et je suis désolé de te contredire là-dessus,
00:13:37 la France est un des pays qui a protégé le plus ses consommateurs
00:13:40 et qui, malgré les hausses, va les protéger encore le plus.
00:13:43 Et je vous dis aussi que les pays ibériques, les deux pays ibériques que vous avez cités,
00:13:47 sont protégés effectivement par des accords particuliers
00:13:51 qui se terminent d'ailleurs à la fin de cette année-là,
00:13:54 et c'est des accords particuliers qui leur font payer l'électricité
00:13:58 beaucoup plus chère que les consommateurs français,
00:14:00 mais ils ont des accords particuliers, pourquoi ?
00:14:03 Parce qu'ils ont respecté, eux, nous on ne l'a pas respecté,
00:14:07 nos engagements sur l'éolien et sur les énergies renouvelables.
00:14:13 Donc du coup, ça veut dire qu'effectivement, à un certain moment,
00:14:18 il y a des augmentations de prix, elles sont évidemment endommageables,
00:14:21 elles peuvent relancer un temps soit peu, comme vous le disiez, l'inflation,
00:14:27 mais à un certain moment, et on verra dans la position du gouvernement,
00:14:31 et on le verra très rapidement aux lois de finances qui vont arriver,
00:14:35 qu'on est dans une situation où maintenant on va réduire ces aides-là
00:14:38 pour pouvoir essayer de réduire aussi un temps soit peu notre...
00:14:41 110 milliards d'euros, un chiffre, et je vous donne la parole à Minel Bailly,
00:14:44 c'est quand même le coût de ce bouclier tarifaire entre 2021 et 2023.
00:14:48 Là, effectivement, le prix de l'énergie va augmenter de l'électricité de 25%,
00:14:52 mais la commission de régulation de l'énergie préconisait pour le gouvernement
00:14:57 une augmentation du prix de l'électricité de 75%, ce qui aurait été complètement différent.
00:15:03 Absolument, mais c'est là où je ne suis pas d'accord avec Jean-Michel.
00:15:07 Pardonnez-moi, mais on nous avait dit qu'il y allait avoir un bouclier tarifaire
00:15:11 et qu'on allait protéger les Français, mais la réalité est la suivante,
00:15:15 c'est qu'on a simplement reporté les effets de l'augmentation du prix de l'énergie
00:15:20 sur les Français, +25%, Jean-Michel, au titre de l'année 2023.
00:15:26 Il y aura également des augmentations en 2024 et 2025.
00:15:29 Le prix de l'électricité va doubler d'ici à deux ans.
00:15:32 Donc, sincèrement, je crois en réalité que toutes les mesures n'ont pas été prises.
00:15:37 +160 euros, c'est l'équivalent de 13 euros par mois.
00:15:41 Et croyez-moi, dans le bassin minier, lorsque je suis, la semaine dernière,
00:15:46 parti faire mes courses à Lens, à Noël Godot, j'ai rencontré plusieurs personnes âgées
00:15:51 qui vivent avec un minimum vieillesse. Elles ont travaillé pendant 40 ans.
00:15:54 Elles vivent avec 1000 euros par mois. Mais elles me l'ont dit, 13 euros par mois, c'est quoi ?
00:15:58 Elles vont renoncer à 5, voire 6 artes par caddie.
00:16:01 Vous faites bien d'en parler, parce qu'il y a les plus fragiles,
00:16:04 les personnes en situation de précarité, les personnes âgées...
00:16:07 Qui continueront à protéger elles.
00:16:09 - Et qui vont, dans une certaine mesure, puisque là,
00:16:11 elles vont connaître une augmentation de 10% de leur facture.
00:16:13 Là, ça concerne absolument tous les ménages.
00:16:15 Et puis, il y a les entreprises. On parle des boulangers.
00:16:18 Et là, nous sommes avec Romain Legouaster. Bonjour.
00:16:21 Vous êtes gérant d'une entreprise de bois, Lisio, en Bretagne, si je ne me trompe pas.
00:16:26 Merci d'être avec nous, tout d'abord. Mais je voulais avoir votre témoignage.
00:16:29 Parce que vous, en tant qu'entrepreneur, depuis janvier 2022,
00:16:33 vous avez connu une augmentation exponentielle de vos factures d'électricité.
00:16:38 Elle est passée de combien à combien, votre facture ?
00:16:41 - Alors, déjà, la facture avait beaucoup augmenté l'année dernière,
00:16:46 puisqu'on avait eu une augmentation de 50% de notre tarif du kilowatt.
00:16:50 Le kilowatt était passé, en gros, de 5 centimes à 9 centimes.
00:16:53 Donc, c'est déjà une augmentation considérable.
00:16:55 Et là, la bonne surprise, c'est que le kilowatt est passé de 9 centimes à 49 centimes.
00:17:00 Alors, quand j'entends sur votre plateau dire que l'État ne doit pas continuer
00:17:06 à mettre en place un bouclier tarifaire, je voudrais rappeler que ce fameux bouclier tarifaire,
00:17:11 il permet de faire passer l'augmentation de 1 000% à 400%.
00:17:15 Donc, je ne sais pas si vous imaginez, c'est comme si le loyer que vous louez
00:17:19 ou de l'appartement que vous louez passait de 500 euros à 2 000 euros
00:17:23 sans qu'on touche à votre salaire.
00:17:24 Donc, vous vous retrouveriez en très peu de temps en faillite personnelle.
00:17:28 Ce qu'il faut comprendre aussi, c'est que le fameux bouclier tarifaire,
00:17:31 il est absolument incompréhensible pour moi, mais comme pour beaucoup d'entrepreneurs.
00:17:38 Attendez, pardon.
00:17:40 Comme beaucoup d'entrepreneurs comme moi.
00:17:42 Pourquoi ? Parce qu'en fait, l'État a organisé finalement
00:17:45 cette hausse tarifaire complètement démentielle.
00:17:47 Moi, ce que je demande, c'est de pouvoir bénéficier du tarif du kilowatt
00:17:50 produit par les centrales nucléaires françaises.
00:17:52 Qu'on soit obligé d'indexer notre kilowatt aux kilowatts allemands
00:17:56 qui ont eux fait un choix politique d'arrêter leurs centrales nucléaires
00:17:59 pour ouvrir des centrales à charbon.
00:18:01 Ce n'est pas mon problème.
00:18:02 Quand les Allemands ont besoin d'acheter des avions de chasse,
00:18:04 ils achètent des avions américains, ils n'achètent pas les avions français.
00:18:06 Bon, écoutez, pour une fois qu'on est à peu près souverain sur l'électricité,
00:18:09 moi, je demande à ce qu'on ait le tarif appliqué aux contribuables
00:18:13 et aux producteurs industriels comme moi, français.
00:18:16 Pardonnez-moi, mais je n'ai pas bien compris dans quelle proportion
00:18:19 votre facture d'électricité a augmenté, quoi qu'on ait vraiment une idée.
00:18:22 Alors, en fait, au départ, à peu près 1 000 %.
00:18:26 Et puis, avec le fameux bouclier, finalement, c'est ramené à 360 %.
00:18:31 En fait, si vous voulez, moi, je compare souvent le bouclier tarifaire
00:18:33 à un geste sympathique de l'État qui vous met sur un poteau d'exécution
00:18:38 pour vous fusiller et qui, au lieu de mettre 9 tireurs, finalement,
00:18:41 met 5 tireurs.
00:18:42 Mais au final, ça ne change pas grand-chose pour des TPE comme les miennes.
00:18:44 Vous, ça a eu des conséquences sur l'emploi, par exemple, dans votre entreprise,
00:18:49 sur les prix à la vente derrière.
00:18:52 Qu'est-ce qui se passe ?
00:18:53 Est-ce que vous arrivez à tenir la tête hors de l'eau ?
00:18:55 Est-ce que ça menace aussi votre société et les employés qui composent votre société ?
00:18:59 Alors, ça menace mes employés, oui.
00:19:01 J'ai donc licencié immédiatement deux personnes qui travaillaient en journée
00:19:04 parce que maintenant, pour pouvoir essayer de produire dans des conditions
00:19:07 qui ne soient pas catastrophiques, on travaille davantage en horaire de nuit.
00:19:11 Je ne sais pas si vous imaginez ce que ça veut dire en termes d'impact social
00:19:13 pour mes collaborateurs.
00:19:15 Voilà, on a pourtant un carnet de commandes qui est archi plein.
00:19:18 Et pour réduire la note d'électricité, on réduit notre temps de production
00:19:23 pendant la journée, donc c'est totalement aberrant.
00:19:25 Je rappelle en plus que moi, c'est d'autant plus aberrant que je suis un producteur industriel,
00:19:29 une TPE, qui produit de la bûche densifiée.
00:19:32 C'est-à-dire que je prends des déchets de bois et je produis de la bûche densifiée.
00:19:35 Donc, je suis dans la transition énergétique, dans l'économie circulaire
00:19:38 puisque je prends des déchets pour en faire un combustible,
00:19:40 et en plus dans le circuit court puisque je vends à proximité de la Bretagne.
00:19:44 L'impact également pour les consommateurs, vous savez, moi j'ai beaucoup de consommateurs
00:19:47 qui sont des agriculteurs à la retraite, qui viennent m'acheter des palettes
00:19:50 ou des demi-palettes de bûche densifiée avec des chèques énergie.
00:19:54 Donc, je leur dis quoi l'année prochaine ? Je leur dis à partir du mois de février,
00:19:57 le chèque énergie qui vous permettait de vous chauffer tout l'hiver,
00:20:01 là maintenant, il va vous chauffer jusqu'à quand ? Fin janvier ?
00:20:03 C'est très concret en fait.
00:20:04 Tout ça parce qu'il y a eu des décisions politiques complètement absurdes
00:20:07 qui ont été prises et qui mettent vraiment l'économie à plat
00:20:11 sur des toutes petites boîtes comme la mienne.
00:20:13 Vous avez décidé de monter un collectif, vous pouvez nous en parler un petit peu,
00:20:16 le collectif énergie ?
00:20:18 Alors en fait, quand j'ai reçu ma facture au mois de mars,
00:20:21 sachant en plus qu'EDF ne nous a pas envoyé les factures sur janvier et février,
00:20:24 à mon avis parce qu'ils n'ont pas tellement de solutions pour annoncer la mauvaise nouvelle,
00:20:28 moi j'ai expliqué ce qui m'arrivait, que c'était très très grave,
00:20:33 dans un petit journal qui s'appelle le "Pleur-Meulet",
00:20:35 ça a été repris après dans le "Telegram" et puis après j'ai eu un peu de couverture médiatique
00:20:39 qui a fait que les gens se sont un peu intéressés aux problèmes d'électricité
00:20:42 dans les très petites entreprises.
00:20:44 Et là, j'avais laissé mon numéro de téléphone et là j'ai eu des dizaines et des dizaines d'appels.
00:20:47 J'ai eu une petite dame là qui avait un commerce de proximité à Lorient,
00:20:52 qui a dû fermer depuis, qui a une facture d'électricité qui est passée de 400 euros à 4000 euros par mois,
00:20:57 elle avait deux chambres froides, donc pas des grosses dépenses,
00:21:01 et 400 euros à 4000 euros, elle a dû fermer.
00:21:03 J'ai un agriculteur qui est dans le Finistère, qui m'a appelé, qui fait des échalotes.
00:21:07 Lui c'est un marché mondial, il m'a dit "moi 80% de ma production je la vends en Egypte,
00:21:12 je ne peux pas impacter mes prix"
00:21:14 ou alors les Égyptiens vont acheter des échalotes au Canada ou en Inde.
00:21:18 Donc voilà, lui c'est pareil, il n'a pas de solution.
00:21:21 Donc là pour le moment on laisse s'empiler des factures.
00:21:25 Moi à titre personnel, mon entreprise, j'ai ouvert une procédure de conciliation
00:21:29 pour essayer de me faire aider par un conciliateur,
00:21:33 mais la vérité c'est qu'en fait on en est au même point.
00:21:37 C'est-à-dire que je pense que la rentrée de septembre va être totalement catastrophique
00:21:40 parce qu'on sera arrivé au bout du bout du bout de la démarche amiable.
00:21:45 Romain Legoista, restez avec nous quelques instants,
00:21:47 je voudrais faire réagir un petit peu la table à votre témoignage Jean-Michel Fauvergue.
00:21:50 Oui, j'entends bien ce qui est dit par ce chef d'entreprise
00:21:53 et il n'est pas le seul à dire ça d'une manière générale.
00:21:57 C'est vrai que nous avons en Europe, et peut-être même dans le monde,
00:22:03 nous sommes les premiers producteurs d'une énergie qui est l'énergie nucléaire.
00:22:08 Avec un parc qui est de 50 et quelques, un peu moins d'une soixantaine de centrales nucléaires.
00:22:14 Et avec aussi un projet qui a été lancé maintenant pour relancer ce nucléaire là.
00:22:19 Je dis au passage d'ailleurs que la casse de notre parc nucléaire
00:22:24 elle date d'années à l'arrière.
00:22:27 La première casse a été faite avec la Superphénix
00:22:32 qui avait été arrêtée sous Chirac, président de la République, et Jospin, Premier ministre.
00:22:39 Il y avait une espèce d'unanimité pour arrêter ça face à la pression
00:22:44 que nous faisaient déjà les Verts à cette époque-là.
00:22:48 Parce que c'est de ça qu'il s'agit aussi.
00:22:50 Il y a une pression politique à laquelle nos décideurs n'ont pas su résister.
00:22:54 Là, il y a eu une relance.
00:22:56 Alors effectivement, après la fin et le blocage de Fechsheim,
00:22:59 qui a été arrêté, il y a eu une relance du nucléaire aujourd'hui.
00:23:03 Il va falloir quelques temps pour qu'on se relance là-dessus.
00:23:06 Et ça a été dit tout à l'heure, il y a aussi des négociations
00:23:09 pour revoir comment le prix de l'électricité doit être géré.
00:23:14 Je pense à tous les téléspectateurs qui nous écoutent,
00:23:17 repenser notre politique énergétique.
00:23:19 C'est bien, ça paraît essentiel d'ailleurs en ce moment.
00:23:22 Mais qu'est-ce qu'on leur dit en attendant ?
00:23:24 On leur dit ce qu'on a dit il y a trois semaines sur le plateau.
00:23:28 À un certain moment, on arrive à 58 ou 56 % de prélèvements obligatoires en France.
00:23:34 On est le pays qui est le plus prélevé.
00:23:36 On ne peut plus faire des prélèvements de ce type-là.
00:23:39 On a 3 000 milliards de dettes.
00:23:42 On va leur dire, si vous ne voulez pas être en faillite,
00:23:44 il faut peut-être aussi à un certain moment voir...
00:23:47 Jérémy Stiglitz nous parle là-dessus. Vous êtes d'accord avec ça ?
00:23:50 L'idée d'un bouclier tarifaire, c'est de protéger le consommateur
00:23:55 jusqu'à ce que la situation redevienne comme avant, plus ou moins.
00:24:00 Notre problème, c'est que nous ne savons pas quand cette situation
00:24:03 redeviendra comme avant, quand les prix seront abordables.
00:24:08 En ce moment, il y a une soi-disant grande réforme en cours
00:24:13 du marché de l'électricité européen.
00:24:16 Et en ce moment, il y a un bras de fer entre la France et ses quelques alliés
00:24:21 et l'Allemagne et ses alliés à elle.
00:24:24 Et pour ne pas être trop technique, tout tourne autour d'un instrument
00:24:29 qui s'appelle un contrat pour différence.
00:24:32 C'est un instrument qui permet aux États de protéger le prix de l'électricité
00:24:38 si elle est produite de façon décarbonisée.
00:24:42 Décarbonée ?
00:24:45 L'électricité nucléaire compte. C'est bien, c'est très bien.
00:24:50 Le problème, c'est que ça ne compte que pour les centrales
00:24:54 qui seront construites à l'avenir et pas pour les centrales qui existent déjà
00:24:59 et qui sont bien sûr les centrales françaises.
00:25:02 Donc on attend le résultat de cette réforme à l'automne,
00:25:07 mais ça ne se profile pas très bien pour la France.
00:25:11 Et encore une fois, il est vrai que c'est l'Union européenne
00:25:15 qui lit les mains de l'État français.
00:25:18 Il nous reste une petite minute, peut-être le mot de la fin pour Romain Le Gouaster.
00:25:23 Merci en tout cas de me donner la parole.
00:25:26 Ce qui est très, finalement, à la fois intelligent, c'est de voir ces débats
00:25:31 tout à fait passionnants autour de cette table.
00:25:34 Ce que vous n'avez peut-être pas compris, c'est que nous, le temps n'est pas notre allié.
00:25:38 Je ne suis pas en train de vous parler de septembre 2025,
00:25:41 je suis en train de vous parler de septembre 2023.
00:25:44 On a eu l'accord possible avec des Allemands, mais le nucléaire de demain, etc.
00:25:48 Mais nous, en fait, on sera mort à ce moment-là.
00:25:50 Donc en fait, la vraie question qui est derrière, est-ce que la France est souveraine, oui ou non ?
00:25:53 Est-ce que la France est capable de dire, comme l'Espagne ou comme le Portugal,
00:25:56 on sort du marché européen de l'énergie ?
00:25:58 Mais ils ne sont pas sortis.
00:26:00 Et quand vous voyez que même le cabinet de la ministre, Mme Grégoire,
00:26:04 qui est pourtant mobilisé sur mon dossier, me dit "on ne peut rien faire, M. Le Gouaster, c'est l'Europe",
00:26:08 eh bien moi je vous dis, il va falloir qu'on reprenne très sincèrement,
00:26:12 la souveraineté de la France est en jeu.
00:26:14 Il n'y aura bientôt plus de PME, il n'y aura bientôt plus de boulanger.
00:26:17 Je ne sais pas si vous réalisez quand même que nous, petits indépendants, petits chefs d'entreprise,
00:26:21 on a monté un collectif, entre autres, qui s'appelle "Les Pendus".
00:26:24 Vous voyez ce que ça veut dire derrière le mot "Les Pendus" ?
00:26:27 Vous voyez ce que ça veut dire en termes de...
00:26:29 On entend juste un mot, Romain Le Gouaster, l'Espagne et le Portugal ne sont pas sortis du marché européen de l'énergie,
00:26:33 nous dit Jean-Michel Fauberg.
00:26:35 Non, ils ont mis une pause.
00:26:37 Excusez-moi, je vais juste terminer.
00:26:39 Tout ça est très beau, je vous invite tous à regarder les travaux de la commission d'enquête parlementaire
00:26:42 sur la perte de souveraineté de la France en matière énergétique.
00:26:45 Tout est dit, et regardez les interventions absolument catastrophiques
00:26:48 de gens comme Nicolas Hulot, des gens comme Ségolène Royal, etc.
00:26:52 C'est absolument scandaleux.
00:26:54 Romain Le Gouaster, c'était le mot de la fin, parce que je t'ai marqué une courte pause.
00:26:58 On va revenir dans un instant. Je vous remercie d'avoir témoigné dans notre émission.
00:27:01 Je le rappelle, vous êtes gérant d'une entreprise de bois,
00:27:03 évidemment lourdement affectée par l'augmentation du prix de l'électricité.
00:27:06 On revient dans un instant avec tous mes invités, Hubert Coudurier, Jérémy Stubbs, Amine Elbaïe,
00:27:10 Jean-Michel Fauberg, et Célia Barotte, avec qui on va parler de cette affaire
00:27:15 de la touriste mexicaine qui aurait été violée sur le champ de Mars à Paris la semaine dernière.
00:27:21 On pensait qu'elle avait un petit peu disparu, en tout cas, elle avait eu des réticences à porter plainte.
00:27:25 Finalement, elle a porté plainte, elle a été auditionnée par la police.
00:27:28 Vous allez nous en parler dans quelques instants, juste après la pause.
00:27:35 De retour sur le plateau de Punchline à 17h30, toujours avec Jérémy Stubbs, Amine Elbaïe,
00:27:40 Jean-Michel Fauberg et Hubert Coudurier, et bien sûr Célia Barotte,
00:27:43 puisqu'on va parler de cette terrible affaire qui se serait produite la semaine dernière
00:27:47 sur le champ de Mars à Paris, cette touriste mexicaine qui aurait été violée.
00:27:53 Après des réticences, elle a finalement décidé de porter plainte et elle a été auditionnée ce lundi.
00:27:58 On va en parler avec vous, la jeune femme de 27 ans s'était manifestée finalement
00:28:02 auprès de l'ambassade mexicaine et elle maintient ses premières déclarations.
00:28:04 Oui, selon une source judiciaire, les investigations menées par les enquêteurs
00:28:09 auraient permis de localiser la victime.
00:28:11 Elle se serait aussi manifestée auprès de l'ambassade de son pays.
00:28:14 Elle a été auditionnée par les enquêteurs du 3e district de la police judiciaire de Paris
00:28:19 à qui l'enquête de flagrance du chef de viol en réunion a été confiée.
00:28:23 Elle a décidé de porter plainte, ce qu'elle n'avait pas fait lors de ses premières déclarations
00:28:27 devant les enquêteurs, puisque, je vous le rappelle, elle avait aussi refusé
00:28:31 d'effectuer des examens ADN. Alors avec cette plainte, l'enquête prend une nouvelle forme procédurale.
00:28:37 Une information judiciaire du chef de viol en réunion a été ouverte contre X.
00:28:41 La jeune femme de 27 ans a maintenu ses premières déclarations.
00:28:44 Elle confirme avoir été entraînée par 5 hommes vers des buissons du champ de Mars.
00:28:49 Elle soupçonne même d'avoir été droguée et se souvient du goût étrange de sa bière.
00:28:54 Ces hommes lui auraient proposé une bière qui aurait eu un goût amer.
00:28:58 Elle soupçonne d'avoir été droguée par ses présumés agresseurs.
00:29:01 Elle a également précisé que pendant l'agression, l'un des hommes faisait le guet
00:29:06 pendant que les autres abusaient d'elle. C'est un témoin, je vous le rappelle,
00:29:09 qui a alerté les secours puisqu'il a entendu des cris.
00:29:12 Il a aussi aperçu deux suspects qui ont été arrêtés, placés en garde à vue, puis relâchés.
00:29:18 Pourtant, ils avaient été reconnus par le témoin.
00:29:21 Alors l'enquête continue, elle continue son cours.
00:29:23 Elle n'avait donc pas disparu, cette jeune Mexicaine.
00:29:26 Elle était en Belgique avec son groupe d'amis, comme s'était prévu lors de son voyage.
00:29:31 Après avoir discuté avec plusieurs enquêteurs, plusieurs sources policières,
00:29:35 il est fréquent que lors d'événements de présumés viols,
00:29:39 les victimes aient du mal aussi à réaliser ce dont elles ont été victimes.
00:29:45 Elles ont du mal à aussi porter plainte.
00:29:48 C'est tout un travail des enquêteurs du 3e district de la police judiciaire de Paris
00:29:52 qui a permis à cette jeune femme de témoigner sur cette présumée agression.
00:29:57 Merci Célia Barotte pour ces précisions, puisqu'on suit cette affaire depuis maintenant quelques jours.
00:30:01 Évidemment, je ne vais pas vous faire commenter directement cette affaire,
00:30:04 puisqu'il y a une enquête en cours.
00:30:06 C'est quelque chose de très douloureux.
00:30:07 On ne sait pas véritablement ce qui s'est passé pour le moment,
00:30:09 et on le saura peut-être dans les mois à venir.
00:30:11 Mais on a quand même cette question.
00:30:13 Le champ de Mars est-il aujourd'hui un coupe-gorge ?
00:30:16 C'est l'expression de Philippe Goujon, le maire du 15e arrondissement de la capitale.
00:30:20 Est-ce qu'il faut fermer ce parc à la tombée de la nuit,
00:30:23 comme le réclame Rachida Dati, maire du 7e arrondissement de Paris ?
00:30:26 Voilà les questions que je vais vous poser.
00:30:28 Mais tout d'abord encore avec vous Célia, les faits.
00:30:31 Force est de constater que les affaires de viol et d'agression
00:30:34 se multiplient depuis quelques années sur le champ de Mars,
00:30:37 mais plus largement aux abords de la tour Eiffel.
00:30:39 Aux abords de la tour Eiffel, un lieu très touristique.
00:30:42 Alors si l'on fait un petit retour en arrière, déjà en avril 2023,
00:30:46 c'est une Allemande qui est victime d'une tentative de viol de la part d'un Moldave.
00:30:49 Début 2023, deux sœurs brésiliennes agressées.
00:30:52 Septembre 2022, une touriste violée près de la tour Eiffel.
00:30:55 Donc c'est quand même un lieu très fréquenté.
00:30:58 On peut aussi s'interroger sur la fréquentation de ce lieu avec les Jeux olympiques.
00:31:03 Comment sécuriser ce lieu puisqu'il y a déjà des affaires assez terribles au pied de la tour Eiffel ?
00:31:11 Merci Célia.
00:31:13 C'est une zone de non-droit épouvantable que cette tour Eiffel, finalement, Hubert Coudurier.
00:31:19 Oui, on le dit depuis un certain temps, il y a une faune assez exceptionnelle.
00:31:24 Ça fait penser à New York dans les années 80,
00:31:27 avant que le maire, Rudolf Giuliani, décide de nettoyer la ville.
00:31:32 Alors certes, en repoussant quand même la criminalité dans le Bronx
00:31:36 et dans les quartiers les plus difficiles,
00:31:39 on a l'impression d'une répétition de faits divers.
00:31:43 Il ne se passe pas grand-chose parce que visiblement,
00:31:46 non seulement la mairie de Paris est dans le déni,
00:31:49 pas Rachida Dati, mais Rachida Dati n'est pas encore maire de Paris.
00:31:53 Et puis surtout, les services de police peuvent agir.
00:31:59 Rachida Dati, qui dit combien d'agressions sexuelles et de viols attend Anne Hidalgo
00:32:04 avant d'accepter de fermer le Champ de Mars la nuit
00:32:07 pour que les Parisiens et les touristes soient en sécurité.
00:32:10 Est-ce qu'il faut fermer ce Champ de Mars la nuit ?
00:32:13 Ou est-ce que ce n'est pas une forme de capiculation aussi, quelque part,
00:32:16 de se dire "on va fermer nos parcs à la nuit tombée parce que c'est trop dangereux ?
00:32:21 Est-ce que ce n'est pas contre la délinquance qu'il faut lutter avant tout ?
00:32:24 Et c'est la vitrine parisienne, c'est quand même une défaite terrible.
00:32:28 Vous avez raison de poser cette question-là.
00:32:31 C'est quand même assez terrible de se dire que parce qu'on a un problème,
00:32:34 on va fermer les lieux.
00:32:36 En fait, c'est une bataille, on le sait, c'est une bataille politique
00:32:39 contre Rachida Dati et la maire de Paris, bien évidemment.
00:32:42 Mais l'une et l'autre, dans cette bataille-là, disent n'importe quoi d'une manière générale.
00:32:49 Il y a une espèce de paresse intellectuelle à dire "on a un problème,
00:32:53 donc on va fermer, on ne va plus y aller".
00:32:55 Sauf que c'est effectivement une vitrine parisienne.
00:32:57 Et en plus, il y a d'autres solutions.
00:33:00 D'autant plus qu'il y a eu des agressions au même endroit, des viols au même endroit,
00:33:04 et pas grand-chose n'a été fait pour sécuriser les choses.
00:33:08 Alors les autres solutions, je suis désolé de le dire,
00:33:10 mais dans la loi Sécurité globale que moi j'ai portée,
00:33:13 il y a la possibilité… on a créé une police municipale à Paris.
00:33:16 La loi Sécurité globale a créé la police municipale à Paris.
00:33:19 Donc il y a la possibilité de travailler police nationale, police municipale,
00:33:22 à faire des patrouilles communes, à éclairer l'endroit, à mettre des caméras,
00:33:26 à travailler avec la sécurité privée aussi, à essayer de…
00:33:31 Mettre de la vidéo-surveillance.
00:33:32 Mettre de la vidéo-surveillance.
00:33:34 Et après, il y a un autre phénomène qui se passe d'une manière générale,
00:33:38 c'est qu'une fois qu'on a mis de la présence sur place,
00:33:40 il faut une justice pour condamner.
00:33:42 Là, on a un vrai gros problème en France.
00:33:44 La justice, à part pour les dernières émeutes,
00:33:46 où je reconnais que ça a bien condamné et ça a plutôt bien marché,
00:33:49 eh bien on a du mal à condamner,
00:33:51 et du mal, une fois qu'on a condamné, à faire exécuter les peines qu'on a condamnées.
00:33:56 Je voudrais juste, avant de laisser la parole, réagir sur l'absence de plainte.
00:34:01 Ça, c'est terrible, une absence de plainte, parce qu'on l'a vu,
00:34:05 c'est pour ça que je voudrais réagir en tant qu'ancien flic, d'une manière générale,
00:34:08 il faut toujours déposer plainte, parce que ça permet d'abord d'avoir les premiers éléments,
00:34:13 ensuite de faire des prélèvements.
00:34:15 On a besoin des prélèvements ADN.
00:34:17 Et puis, ces deux personnes qui ont été mises en garde à vue et qui sont reparties,
00:34:22 ils auraient pu être soit mis en cause directement,
00:34:25 soit mis hors d'état de cause définitivement.
00:34:30 Donc ça, il faut le faire.
00:34:31 Ce qui est terrible, c'est que bien souvent, les premières victimes de tout ça,
00:34:35 sur le champ de Mars, à l'étranger, ou dans les séries,
00:34:39 je pense à "Emily in Paris" sur Netflix par exemple,
00:34:42 sont présentées comme des lieux idylliques de la capitale.
00:34:44 Les touristes se font littéralement avoir, parce qu'en vrai,
00:34:47 les Parisiens savent très bien qu'il ne faut pas se rendre sur ces lieux-là le soir.
00:34:51 C'est les touristes qui se retrouvent piégés,
00:34:53 ne sachant pas que ces lieux sont beaucoup trop dangereux.
00:34:56 Absolument, Anthony.
00:34:58 Il faut effectivement garantir la sécurité, remettre de l'ordre,
00:35:03 mais aussi respecter le charme de Paris,
00:35:07 respecter aussi la beauté de ces monuments.
00:35:11 Qu'est-ce qu'il faut pour la ville de Paris ?
00:35:13 Jean-Michel Fauvergue, qui est ancien patron du RAID,
00:35:17 l'a porté lorsqu'il était député.
00:35:19 Une loi de sécurité globale.
00:35:21 On a permis à la ville de Paris de s'équiper d'une police municipale.
00:35:25 Le problème est le même.
00:35:27 La ville de Paris refuse d'armer la police municipale.
00:35:31 Il y a même peut-être un problème de présence policière.
00:35:38 Un problème défectif.
00:35:40 Il y a un autre problème, celui des caméras de vidéosurveillance.
00:35:43 Il y en a beaucoup trop peu sur le champ de Mars.
00:35:45 Au-delà du champ de Mars, je veux avoir une vision plus globale
00:35:48 sur la ville de Paris, parce que vous savez qu'on va accueillir
00:35:51 les Jeux olympiques à Paris.
00:35:53 Le véritable problème, dans les gares, dans les grands monuments,
00:35:57 c'est aussi la forte concentration de délinquants,
00:36:01 de profils qui sont connus des services de police.
00:36:03 Et les policiers vous disent la même chose.
00:36:05 Je crois qu'on est en train de passer à côté du problème.
00:36:08 Le véritable problème, c'est que vous avez aussi des étrangers
00:36:12 qui sont connus des services de police,
00:36:14 qui font l'objet d'obligations de quitter le territoire français,
00:36:17 et ces OQTF ne sont pas appliqués.
00:36:20 Le problème, il est aussi national.
00:36:23 Il faut quand même que notre ministre se rende compte
00:36:26 que le monde nous regarde.
00:36:28 Il faut appliquer ces OQTF, et en particulier,
00:36:31 les obligations de quitter le territoire français
00:36:34 à l'encontre d'individus qui représentent une menace grave
00:36:38 pour l'ordre public.
00:36:39 Je tiens simplement à le dire, il ne faut pas croire que...
00:36:43 Vous savez, si on écoute les déclarations de Rachida Dati,
00:36:46 elles sont assez contradictoires.
00:36:48 Elle dit à peu près ce que vous venez de me dire
00:36:51 sur la police municipale,
00:36:53 les compagnies de sécurité privée, comme disait Jean-Michel Fauverg,
00:36:56 les vidéosurveillances.
00:36:57 Moi, je ne suis pas parisien,
00:36:58 j'aimerais bien me balader dans le champ de Mars la nuit.
00:37:01 Je dis, les déclarations de Rachida Dati,
00:37:03 elles ne sont pas très...
00:37:04 On va avancer avec Jérémy Stubbs.
00:37:06 Un mot de Jérémy Stubbs sur ce que ça démontre aussi,
00:37:10 et vous avez commencé à l'évoquer,
00:37:12 la France n'est absolument pas prête
00:37:14 pour recevoir des événements d'ampleur mondiale.
00:37:18 En tout cas, Paris n'est pas prête à cela.
00:37:20 Manifestement, on voit ce qui s'est passé sur les Champs-Élysées,
00:37:22 mais on peut parler de toutes les gares parisiennes,
00:37:24 on peut parler de notre métro,
00:37:26 on peut parler de plein de lieux dans la capitale
00:37:28 qui sont dangereux pour les touristes,
00:37:30 où ils sont littéralement les cibles de la délinquance.
00:37:32 Oui, oui, oui, tout à fait.
00:37:33 On a déjà prononcé le mot de vitrine,
00:37:35 et la plus grande vitrine du monde,
00:37:38 ce sera Paris l'année prochaine.
00:37:40 Il est normal qu'en préparant les Jeux olympiques,
00:37:44 tout soit en retard,
00:37:46 tout semble en retard jusqu'au dernier moment.
00:37:48 Le problème, c'est que cette fois, à Paris,
00:37:50 on a vraiment l'impression que c'est en retard,
00:37:53 et qu'on ne rattrapera pas le retard.
00:37:56 On va prétendre sécuriser la Seine
00:38:00 sur je ne sais plus quelle longueur
00:38:02 pour la cérémonie d'ouverture,
00:38:04 mais si on ne peut pas sécuriser la nuit le champ de Mars,
00:38:07 je ne vois pas comment on peut faire des opérations
00:38:10 de très grande envergure après.
00:38:12 Et une dernière remarque,
00:38:14 et ce n'est pas parce que je suis anglais que je le dis,
00:38:16 je voudrais que ce soit le contraire,
00:38:18 mais quand on part de la gare du Nord
00:38:20 et qu'on arrive par l'Eurostar à Saint-Pancras,
00:38:23 je dois dire, c'est assez rare en Angleterre,
00:38:26 mais c'est beau, c'est accueillant.
00:38:28 Oui, je confie.
00:38:30 En tant que Français, je pense la même chose.
00:38:32 C'est pas la même chose, c'est pas le même décor.
00:38:34 C'est pas une question d'architecture, on est bien d'accord.
00:38:37 Un risque considérable d'accueillir les Jeux olympiques
00:38:41 dans un pays qui est dans une telle déliquescence.
00:38:44 Je rentre d'Australie, l'image que nous avons à l'étranger
00:38:48 est terrifiante.
00:38:50 Et rappelons aussi que la Grèce a définitivement sombré
00:38:53 sur le plan financier après avoir organisé les Jeux olympiques.
00:38:57 Donc on ne prend pas forcément la mesure de ce qui nous attend.
00:39:00 Vous n'êtes pas si inquiet que ça ?
00:39:02 Non, moi je ne suis pas inquiet sur les Jeux olympiques,
00:39:04 parce que sur les Jeux olympiques, il y aura le paquet.
00:39:07 Et pendant la période des Jeux olympiques,
00:39:10 il n'y aura pas de viol sur le champ de Mars,
00:39:12 parce qu'il y aura de la présence, que ce soit de la présence policière,
00:39:15 que ce soit de la présence de sécurité.
00:39:17 On va terminer sur votre note d'optimisme.
00:39:20 En tout cas, quand on se compare, quelque part, on se rassure,
00:39:24 je voulais enchaîner sur la situation au Niger,
00:39:27 avec cet avion qui a décollé à la mi-journée d'une base aérienne française
00:39:30 pour rejoindre Niamey.
00:39:32 Il est envoyé pour évacuer les premiers ressortissants français sur place.
00:39:35 Environ 600 de nos concitoyens sont actuellement au Niger.
00:39:38 La situation qui est particulièrement tendue depuis le putsch
00:39:41 qui a renversé le président Mohamed Bazoum.
00:39:44 Le pays accuse la France de vouloir intervenir militairement.
00:39:47 On a le Burkina Faso et le Mali qui montent au créneau en ce moment,
00:39:50 qui mettent en garde la France contre toute intervention armée.
00:39:53 Retour sur les derniers événements dans le pays,
00:39:56 et les images aussi de ces manifestations anti-français,
00:39:58 c'est avec Sommail Al-Abidi.
00:40:01 Le drapeau tricolore brûlé,
00:40:06 et des slogans anti-France scandés.
00:40:10 Depuis dimanche, Niamey, capitale du Niger,
00:40:13 est devenu le théâtre de violence contre Paris et ses alliés.
00:40:16 On doit nous laisser faire ce qu'on veut,
00:40:19 mettre nos préjugés, on ne doit pas nous imposer des chances pour nous diriger.
00:40:24 On est contre les bases françaises, les bases américaines, canadiennes, italiennes,
00:40:32 toutes les bases qui sont au Niger, on n'en a pas besoin d'eux.
00:40:35 Une colère que rien ne semble pouvoir calmer.
00:40:39 Malgré la présence de ces forces étrangères,
00:40:42 le Niger est toujours attaqué,
00:40:45 autrement dit, les gens ne voient pas en réalité
00:40:49 l'apport ou la valeur ajoutée que ces forces étrangères apportent.
00:40:54 Face à la dégradation sécuritaire depuis le putsch de la Jinte
00:40:58 et la fermeture des couloirs aériens,
00:41:00 la France n'a d'autre choix que de rapatrier ses 600 ressortissants sur place.
00:41:05 L'avantage de la situation au Niger,
00:41:08 c'est que l'armée française est présente sur la principale base aérienne de la capitale,
00:41:12 la base aérienne de Niamé, ce qui devrait faciliter le pont aérien,
00:41:16 qui nécessite toutefois un minimum de coopération avec les autorités nigériennes
00:41:21 pour permettre aux avions d'arriver, de se poser et de redécoller.
00:41:24 L'opération d'évacuation par voie aérienne pilotée par le quai d'Orsay est en cours.
00:41:29 Un premier avion a décollé à la mi-journée et fait route vers l'aéroport de Niamé.
00:41:34 Et je précise même que deux avions sont arrivés désormais sur le tarmac de l'aéroport de Niamé,
00:41:41 un avion français.
00:41:43 Nous sommes avec Myriam Benrad, bonjour, merci d'être avec nous.
00:41:46 Je vous ai fait un petit peu attendre tout à l'heure.
00:41:48 Vous êtes professeure en relations internationales à l'université Schiller à Paris,
00:41:52 auteure de ce livre "L'État islamique est-il défait ?"
00:41:56 Merci d'être avec nous aujourd'hui.
00:41:58 Concrètement, cette décision de faire évacuer les Français qui le souhaitent sur place,
00:42:03 qu'est-ce qu'elle nous dit de la situation dans le pays ?
00:42:05 Est-ce que ça sent venime ?
00:42:09 Je dirais qu'on a une lame de fond.
00:42:12 C'est vrai que c'est particulièrement violent ce à quoi on assiste.
00:42:16 En même temps, on a une lame de fond, un sentiment anti-français très fort
00:42:21 qui s'est développé dans un certain nombre de pays d'Afrique de l'Ouest,
00:42:24 évidemment au Mali, dans la bande sahélienne plus largement, au Burkina Faso.
00:42:29 D'ailleurs, ces deux pays, sans surprise, apportent leur soutien au putsch militaire
00:42:34 qui s'est produit au Niger.
00:42:36 Je dirais que c'est une lame de fond qui est ressentie à la fois au niveau des autorités,
00:42:43 du paysage politique, mais aussi très fortement, on le voit à travers ces manifestations,
00:42:48 parmi les populations.
00:42:50 Ça implique de repenser la relation que la France entretient avec ces pays
00:42:55 au-delà des manipulations géopolitiques plus larges qui impliquent les États-Unis,
00:43:02 la Russie, ça ne peut pas...
00:43:04 Alors justement, j'allais vous poser la question, cette haine profonde de la France,
00:43:08 est-ce que quelque part, elle n'est pas aussi cette colère instrumentalisée
00:43:12 par d'autres en sous-main ?
00:43:14 Évidemment, je pense à la Russie, mais comme certainement beaucoup de téléspectateurs.
00:43:18 Mais vous, quelle est votre analyse là-dessus ?
00:43:20 Oui, elle est instrumentalisée, mais d'ailleurs pas seulement par les Russes.
00:43:25 On a une espèce de retour de la guerre froide sur le continent africain,
00:43:30 une guerre froide qui oppose très clairement les États-Unis à la Russie.
00:43:33 Ce qu'on a connu à une autre époque, au moment de la décolonisation.
00:43:37 Donc là, on a une espèce de bis répétita historique, puisqu'on voit évidemment...
00:43:42 Bon là, c'est particulièrement violent aussi, parce qu'on a eu des interventions militaires
00:43:46 contre lesquelles les populations ont fini par se retourner.
00:43:49 Je parle bien des populations civiles, parce que je pense que, encore une fois,
00:43:53 c'est un sentiment anti-français qui n'est pas seulement celui de ces jeunes militaires
00:43:58 qui prennent le pouvoir et qui font un certain nombre de déclarations incendiaires.
00:44:01 C'est aussi un sentiment très prononcé parmi les civils.
00:44:06 Et quand même, j'aimerais dire une chose, on a des références faites à l'intervention en Libye
00:44:11 qui auraient, en quelque sorte, ouvert la boîte de Pandore au terrorisme djihadiste dans toute cette région.
00:44:17 Puisque, comme vous le savez, c'est vrai qu'on a eu un déplacement depuis l'Afrique du Nord,
00:44:23 l'Algérie qui avait été touchée dans les années 90 de plein fouet vers la bande sahélienne.
00:44:29 Et puis après, maintenant, au-delà, dans toute l'Afrique,
00:44:32 et puis surtout dans l'Afrique de l'Ouest, dans les États d'Afrique de l'Ouest.
00:44:35 Et il y a cette perception chez les Africains que c'est finalement aussi la création,
00:44:40 que ce monstre djihadiste est la création des Occidentaux
00:44:43 et que tous les partenaires à leur côté qui s'opposeront à ces mêmes Occidentaux
00:44:48 seront les bienvenus.
00:44:49 C'est d'ailleurs ce qui a fait, bien entendu, la force des Russes
00:44:53 dans leur entreprise de subversion sur le continent.
00:44:56 - Et alors justement, la menace djihadiste, c'est ce qui inquiète aussi
00:45:00 beaucoup de téléspectateurs français qui peuvent regarder notre émission.
00:45:04 Là, le Niger, c'est le troisième pays déjà depuis 2020 à connaître un coup d'État.
00:45:10 Il y a eu le Mali, le Burkina Faso.
00:45:12 Est-ce que ça rend ces pays aujourd'hui plus poreux au djihadisme,
00:45:16 à l'influence des groupes djihadistes ?
00:45:18 Et est-ce qu'ils peuvent un jour, au vu de ces coups d'État militaires,
00:45:23 être la cible et finalement tomber et devenir des califats, par exemple ?
00:45:28 - Non, je ne crois pas parce que ce n'est pas non plus, si vous voulez,
00:45:35 le contexte africain n'est pas le même que celui qu'on a connu au Moyen-Orient.
00:45:39 Alors il y a des effets, il est vrai, de transnationalisation, de la menace
00:45:43 puisque les mouvances djihadistes sont très actives, on le sait,
00:45:46 dans les espaces frontaliers et ont réussi à africaniser leur cause,
00:45:51 mais pas au point, à mon avis, où on verra ce qui s'est produit
00:45:55 entre 2014 et 2015, 2016, en Irak et en Syrie.
00:45:59 Ça, c'est quand même très peu probable,
00:46:01 parce que ces mêmes mouvances djihadistes sont très divisées elles-mêmes.
00:46:04 Mais pour revenir à la question des jintes militaires,
00:46:07 il y a quand même cette conviction chez ces militaires aujourd'hui
00:46:11 que la France, sous couvert d'une intervention militaire
00:46:15 qui visait ces mêmes djihadistes, a plutôt fait le lit d'une expansion
00:46:19 de cette menace et qu'il faut donc reprendre la main à travers
00:46:23 ces affirmations souverainistes extrêmement violentes, autoritaires, répressives.
00:46:28 Mais on voit que les populations civiles suivent dans ces pays,
00:46:31 enfin en tout cas une partie importante.
00:46:33 Donc ce sera très compliqué, si vous voulez, de justifier
00:46:36 une intervention militaire contre les poutchistes.
00:46:39 D'ailleurs, on ne l'a pas vu ni au Mali ni au Burkina Faso.
00:46:41 Je voudrais justement qu'on écoute le témoignage de quelques habitants
00:46:45 de Niamey et je vous propose de les écouter et de commenter justement leurs réactions.
00:46:50 On va les entendre dans un instant.
00:46:56 Alors, est-ce que c'est bon en régie ou je poursuis mon tour de table ?
00:47:03 C'est parti, vous pouvez les entendre.
00:47:04 Le politique français n'a vraiment aucune raison de rapatrier sa population sur la France.
00:47:13 Parce que j'ose vous dire que nous vivons d'une façon symbiose
00:47:18 avec cette population française vivant au Niger.
00:47:21 Le peuple nigérien a pris conscience par rapport à ses voisins.
00:47:25 On a vu l'exemple du Mali et du Burkina.
00:47:29 Donc nous aussi, on va emboîter les pas comme la France n'a qu'à quitter.
00:47:34 Voilà, il nous reste quelques minutes pour faire un tour de table.
00:47:37 Je vous remercie Myriam Benrad, professeure en relations internationales
00:47:40 à l'université Schiller à Paris d'avoir accepté de nous éclairer un petit peu sur la situation.
00:47:44 Vous justement, au tour de la table, comment vous interprétez cette situation sur place ?
00:47:48 D'abord, la première chose, c'est effectivement de sécuriser nos ressortissants.
00:47:52 C'est ce qui s'est toujours fait par le passé,
00:47:54 que ce soit lors des émeutes de Port Gentil au Gabon,
00:47:56 les émeutes de Côte d'Ivoire, Jacques Chirac avait fait donner les hélicoptères
00:48:00 contre le pont où les insurgés voulaient rejoindre les ressortissants qui s'étaient réfugiés.
00:48:07 Mais c'est vrai que traditionnellement, la France avait une délégation des États-Unis
00:48:11 pendant la guerre froide sur le continent noir,
00:48:15 et que par ailleurs, nos forces armées ont toujours aimé ce champ de manœuvre qu'est l'Afrique.
00:48:21 Aujourd'hui, on pense qu'on est quand même sans doute resté un peu trop longtemps.
00:48:25 Après l'opération Serval puis Marcan, on aurait dû se replier.
00:48:29 C'est ce qu'a raté finalement Emmanuel Macron.
00:48:33 Il faudrait un dispositif qui soit moins voyant et peut-être plus réactif.
00:48:37 C'est un problème de redéploiement.
00:48:39 Mais le temps nous donnera raison, parce que déjà,
00:48:43 il y a des doutes compte tenu des échecs militaires de la Russie en Ukraine.
00:48:49 Là, on voit des manifestations qui sont quand même assez circonscrites à quelques milliers de jeunes.
00:48:57 – Mais qui toutefois inquiètent pour les ressortissants français sur place.
00:48:59 – Tout à fait, mais c'est pour ça que c'est le rôle de l'armée française,
00:49:01 et là en l'occurrence, elle est sur place.
00:49:02 – On a, si je ne me trompe pas, 1500 soldats français sur place.
00:49:07 S'ils venaient à quitter le pays, que resterait-il encore de l'armée française dans le Sahel ?
00:49:12 – Il y a le Tchad aussi.
00:49:14 – Oui, je crois qu'on n'en est pas encore là.
00:49:17 Et ensuite, effectivement, il y a une forte présence au Tchad.
00:49:20 Il n'y a pas que des Français au Niger.
00:49:24 Vous avez aussi un contingent américain avec des intérêts américains qui sont importants.
00:49:29 Et ça, ça change la donne par rapport au Mali, par rapport au Burkina Faso, par rapport à la Guinée aussi.
00:49:35 Et la donne est importante.
00:49:37 Et vous avez la CDAO aussi qui a réagi.
00:49:40 Et ça aussi, ça change la donne parce qu'au départ, en particulier le scénario du Mali, ça n'était pas le cas.
00:49:48 Donc aujourd'hui, on a une situation un peu bizarre avec une forte présence de Français et d'Américains,
00:49:55 d'Européens qui ont investi aussi, en particulier les Allemands, les Italiens aussi.
00:50:01 Et donc on est dans une situation un peu particulière d'attentisme.
00:50:05 On va voir ce qui se passe réellement.
00:50:08 Quant aux menaces du Mali, moi j'ai vécu trois ans au Mali,
00:50:12 je fais la coopération au niveau policier au Mali pour les avoir fréquentées souvent
00:50:17 et pour avoir vu comment l'armée malienne s'est débandée quand les djihadistes venaient sur Bamako.
00:50:24 Je pense qu'il n'y a pas trop d'inquiétude de ce point de vue-là d'une manière générale.
00:50:29 Mais c'est quand même triste.
00:50:31 Ce qu'il y a de triste, moi, et je pense qu'il faut le relever, c'est ces évolutions au niveau de l'Afrique.
00:50:38 Les pays africains, ça fait depuis les années 60 qu'ils sont en indépendance.
00:50:42 On n'arrive pas à créer dans certains pays des démocraties stables
00:50:47 qui font que ça empêche un peu ces coups d'État et on arrive à quelque chose de très stable.
00:50:55 Récemment, on a eu une espèce de... Le Sénégal bouge un peu.
00:51:00 Le président du Sénégal actuel a renoncé à trafiquer la Constitution pour se représenter.
00:51:06 C'est plutôt une bonne chose, mais peu de choses stables.
00:51:11 C'est peut-être pour ça que la CDAO a envie, elle aussi, d'intervenir pour stabiliser un peu cette situation.
00:51:17 On va marquer une courte pause. Je vous redonnerai la parole après à Aminel Bahi.
00:51:21 On revient dans un instant. On évoquera la situation de la ville de Laem-à-L'Herbe dans le département de L'Heure.
00:51:27 C'est là où a été tué Enzo, 15 ans, par un autre adolescent de 15 ans.
00:51:32 Là aussi, le choc déproche. Vous allez entendre leur témoignage.
00:51:36 On a envoyé nos reporters sur place de ceux qui l'ont vu mourir.
00:51:39 Il y a aussi la colère, celle d'être ignoré par les pouvoirs publics.
00:51:43 On va y revenir dans un instant, juste après la pause.
00:51:45 17h59, de retour dans Punchline, sur ce plateau d'expertise.
00:51:52 On retrouve Hubert Coudurier, directeur de l'information du journal Le Télégramme.
00:51:56 On retrouve Jérémy Stoevs, directeur adjoint du magazine Causeur.
00:51:59 Aminel Bahi, juriste. Et Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du RAID.
00:52:04 Bien sûr, il y a également Mathieu Devesse.
00:52:06 Pour toute l'actualité, voici votre journal de 18h.
00:52:09 10 à 15 millions d'euros de bijoux ont été dérobés à Paris lors d'un braquage.
00:52:14 La bijouterie piagée a été prise pour cible par trois braqueurs.
00:52:18 C'était aux alentours de midi.
00:52:19 Elle se situe rue de la Paix, en plein cœur de Paris,
00:52:22 où l'on retrouve tout de suite Sarah Fenzary.
00:52:24 Bonjour Sarah.
00:52:25 Alors, selon une source policière, aucune personne n'a été blessée.
00:52:29 Et la police vient d'ailleurs de quitter les lieux.
00:52:35 Effectivement Mathieu, la police présente sur place.
00:52:38 C'est parti il y a une trentaine de minutes,
00:52:40 après avoir effectué les premiers relevés.
00:52:43 Pour rappel, c'est aux alentours de midi que trois personnes,
00:52:47 selon une source policière, deux hommes habillés en costard
00:52:50 et une femme en robe, sont entrées dans la bijouterie de luxe,
00:52:54 située dans le deuxième arrondissement de Paris.
00:52:57 Ils étaient munis d'une arme de poing, un silencieux.
00:53:00 Ils se sont emparés de bijoux exposés en vitrine,
00:53:03 ainsi que de ceux placés dans le coffre du bijoutier,
00:53:06 avant de partir vraisemblablement à pied, puis sur un deux-roues.
00:53:10 Aucune personne n'a été blessée durant les faits.
00:53:13 Le montant du préjudice est pour le moment estimé
00:53:16 entre 10 et 15 millions d'euros.
00:53:18 Le parquet de Paris a saisi la brigade de répression du banditisme
00:53:21 d'une enquête en flagrance pour vol à main armée
00:53:24 en bande organisée et séquestration en bande organisée.
00:53:27 Le dernier vol à main armée d'une bijouterie de luxe dans la capitale
00:53:31 remonte seulement au 29 avril dernier,
00:53:34 à deux pas de là où je me trouve, sur la place Vendôme.
00:53:37 - Merci beaucoup Sarah Penzari pour toutes ces précisions.
00:53:40 C'est un nouveau record, triste record de détenus
00:53:43 dans les prisons françaises.
00:53:45 Au total, selon le ministère de la Justice,
00:53:48 74 513 personnes étaient incarcérées au 1er juillet.
00:53:51 Avec ce nouveau pic, la France dépasse pour la première fois
00:53:54 la barre des 74 000 prisonniers pour seulement 60 000 places
00:53:58 de prison disponibles.
00:54:00 - Les commerçants subissent les envolées des prix
00:54:03 de l'électricité après une première flambée des prix
00:54:06 de 15 % en février dernier.
00:54:08 Le gouvernement a annoncé une nouvelle augmentation
00:54:11 des tarifs de 10 % dès aujourd'hui.
00:54:13 Cette hausse se double à celle des prix des matières premières
00:54:16 et met notamment en péril les boulangers lourdement touchés
00:54:19 cette année.
00:54:21 C'est le cas de ce commerçant nantais interrogé par nos équipes.
00:54:24 - On attend le mois prochain, je pense que ce sera
00:54:27 une autre prise et les ménages, comme ils disent dans les médias.
00:54:30 Pour l'instant, on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé.
00:54:33 Après, c'est vrai que pour l'instant, le contrat qu'on avait
00:54:36 a été bloqué, donc ça n'a pas bougé.
00:54:39 Par contre, c'est vrai que ces compteurs-là,
00:54:42 les petits compteurs, je pense qu'on ne va pas y échapper.
00:54:45 - Enfin, les Journées mondiales de la jeunesse ont débuté
00:54:48 aujourd'hui à Lisbonne, à la veille de l'arrivée
00:54:51 du pape François XVI.
00:54:53 Des dizaines de milliers de jeunes fidèles affluent
00:54:56 vers la capitale portugaise.
00:54:59 Il s'agit du plus grand rendez-vous catholique international.
00:55:02 Ils devraient rassembler cette année un million de croyants
00:55:05 en fin de semaine.
00:55:08 C'est la fin de ce journal.
00:55:10 Tout de suite, la suite de Punchline était avec vous,
00:55:13 Anthony, et vos invités.
00:55:15 - Merci à vous, Mathieu Deveze.
00:55:17 On vous a partagé hier ce cri de détresse de la mère d'Enzo,
00:55:20 qui a été enceinte pendant les 115 ans, poignardée,
00:55:23 tuée par un autre jeune du même âge pour un simple regard.
00:55:26 Sa mère déplorait le manque d'intérêt pour ce drame
00:55:29 de la part des politiques, de la part des personnalités publiques.
00:55:32 C'est le même écho que l'on entend dans leur village
00:55:35 du département de l'Eure.
00:55:37 Nous nous sommes rendus à la haime à l'herbe,
00:55:40 à trois jours des obsèques d'Enzo.
00:55:42 Au-delà du choc de ses proches, de ceux qui l'ont vu mourir,
00:55:45 il y a aussi la colère, celle d'être ignoré par les pouvoirs
00:55:48 de Mathilde Couvillé-Fleurnoy.
00:55:50 - Dix jours après le meurtre d'Enzo, les stigmates
00:55:53 sont toujours présents à la haime à l'herbe.
00:55:56 - Ça a choqué tout le village.
00:55:58 Malheureusement, c'est des jeunes qui sont...
00:56:00 On a notre petit groupe de jeunes qui est chez nous,
00:56:03 ça se passe toujours très bien.
00:56:05 - Il n'y a jamais eu de problème.
00:56:07 Moi, je traîne souvent dans la haime à l'herbe.
00:56:09 Je ne me suis jamais senti en danger.
00:56:11 - Et l'émotion aussi.
00:56:13 Cette amie d'Enzo, mort dans ses bras,
00:56:15 témoigne de la scène d'horreur qu'elle a vécue.
00:56:17 - Il me regarde en tournant la tête et il me dit
00:56:19 "Camille, je ne vais pas tenir".
00:56:21 Et cette phrase, j'ai compris ce qu'il voulait dire
00:56:24 parce qu'il avait perdu, mais tout son sang n'a rien de tant.
00:56:29 Je sais qu'il est mort devant moi, donc je sais très bien
00:56:32 qu'il n'est plus là, mais je n'arrive pas à y croire.
00:56:36 - Surnommé Bézot par ses amis et sa famille,
00:56:38 Enzo n'avait que 15 ans lorsqu'il a été poignardé
00:56:41 à la cuisse et au thorax.
00:56:43 Pour le maire de la ville, le meurtre du jeune homme
00:56:45 a trop vite été oublié.
00:56:47 En cause, la situation géographique du village.
00:56:50 - On peut dire qu'on est délaissé.
00:56:52 Si ça avait été dans une grande ville,
00:56:54 sans doute qu'on en aurait parlé beaucoup plus.
00:56:56 Je sais que la maman aurait voulu un soutien
00:56:58 de la part de l'Etat, ne serait-ce qu'un coup de téléphone,
00:57:01 un appel.
00:57:03 - Une pétition pour une justice exemplaire
00:57:05 à destination du garde des Sceaux a été lancée.
00:57:07 Elle a déjà recueilli plus de 25 000 signatures.
00:57:10 - C'est quoi une justice exemplaire pour Enzo ?
00:57:13 C'est ce qu'on entend dans ce reportage.
00:57:15 Que doit-on attendre de la justice ?
00:57:17 Des sanctions plus lourdes ?
00:57:19 La levée de l'excuse de minorité ?
00:57:21 - Non. Vous savez, il y a la justice judiciaire.
00:57:24 Elle est libre, elle est indépendante.
00:57:26 Il y aura une enquête judiciaire.
00:57:28 Et nous respecterons le temps de l'enquête.
00:57:30 Il y a aussi le temps du deuil.
00:57:32 Moi, je veux saluer la dignité et le courage
00:57:35 de la mère d'Enzo,
00:57:37 qui, à travers son appel,
00:57:39 ne veut pas seulement rendre hommage à son fils.
00:57:42 C'est un appel du cœur, c'est un arrachement
00:57:44 dans lequel la mère d'Enzo vous dit
00:57:46 "Mais moi aussi, j'existe."
00:57:48 "Moi aussi, j'existe."
00:57:50 Vous savez, cette France est oubliée.
00:57:53 Dans une ville de 2500 habitants,
00:57:56 qui vit aujourd'hui un drame,
00:57:58 un drame épouvantable,
00:58:00 la disparition d'Enzo, 15 ans,
00:58:02 tué pour un mauvais regard.
00:58:04 Là-bas, il n'y a pas eu d'émote.
00:58:06 Là-bas, dans ces campagnes,
00:58:08 dans cette France rurale,
00:58:10 il n'y a pas de services publics.
00:58:12 Dans cette France des oubliés,
00:58:14 il n'y a pas eu de déclaration présidentielle.
00:58:17 Il n'y a pas eu d'allocution.
00:58:19 Et je crois, aujourd'hui,
00:58:21 que nous sommes arrivés
00:58:23 à un point culminant,
00:58:25 culminant de tension extrême.
00:58:27 Voyez-vous, ce qui s'est passé pour Naël,
00:58:30 c'était beaucoup plus simple.
00:58:32 Cette France des cités,
00:58:34 où on a injecté 90 milliards d'euros
00:58:36 au titre de la politique de la ville,
00:58:38 ils ont eu droit à la mine d'occidence,
00:58:40 ils ont eu droit aux déclarations politiques,
00:58:42 ils ont eu droit à Jean-Luc Mélenchon
00:58:44 qui disait tout son mal de la police,
00:58:46 ils ont eu droit aux médias,
00:58:48 ils ont eu droit à la parole.
00:58:50 Cette France-là, cette France des campagnes,
00:58:52 il ne faut pas s'étonner pourquoi,
00:58:54 à la fin et à chaque élection,
00:58:56 elle vote pour le Rassemblement national.
00:58:58 Le maire de la Commune qui nous dit
00:59:00 si on avait été une plus grande ville,
00:59:02 on en aurait parlé davantage.
00:59:04 Je ne sais pas si on en aurait parlé davantage,
00:59:07 si la ville avait été plus grande.
00:59:09 Moi, je suis étonné.
00:59:11 J'ai bien lu les déclarations de la maire.
00:59:14 - Et on le voit à travers ce reportage,
00:59:17 c'est partagé d'ailleurs par tout le village.
00:59:20 - Oui, je trouve ça très juste.
00:59:22 Il y a une espèce de révolte
00:59:24 contre ce déploie de mesures, effectivement.
00:59:27 Mais c'est un déploie de mesures généralisées.
00:59:30 On peut parler aussi, par exemple,
00:59:32 de ceux qui représentent un peu la jeune âge,
00:59:35 de ceux qui représentent un peu la jeunesse
00:59:38 dans notre pays au travers du sport,
00:59:40 au travers des acteurs, etc.
00:59:42 On n'a pas eu les mêmes déclarations.
00:59:44 Les joueurs de foot ne se sont pas précipités
00:59:47 pour dire "voilà, le petit unzou a été..."
00:59:50 - Il y a des victimes qui valent plus que d'autres.
00:59:53 - Il n'y a pas été un policier quand même.
00:59:56 - Oui, alors...
00:59:58 - Il y a des victimes qui valent plus que d'autres.
01:00:01 - Moi, je ne le dis pas comme ça.
01:00:03 C'est un cas où tout le monde était...
01:00:05 Toutes les victimes se valaient.
01:00:07 Il fallait leur apporter tout notre soutien.
01:00:10 Mais visiblement, la mère, elle le ressent comme ça.
01:00:13 Et c'est très...
01:00:15 Et voilà, ça se voit.
01:00:17 En fait, ça se voit.
01:00:19 Il y a deux poids, deux mesures.
01:00:21 Et ça se voit trop.
01:00:23 Mais je voulais vous rajouter une chose.
01:00:25 Je pense que dans ce meurtre-là,
01:00:27 comme bien souvent,
01:00:29 il y a deux choses qui manquent.
01:00:31 D'abord, le coefficient intellectuel
01:00:34 des gens qui pratiquent ça,
01:00:36 des jeunes qui pratiquent ça...
01:00:38 - C'est-à-dire qu'ils commettent ces...
01:00:40 - Oui, leur coefficient intellectuel est défaillant.
01:00:43 Et leur coefficient émotionnel est encore plus défaillant.
01:00:46 - Oui, mais alors là, c'est un petit peu compliqué.
01:00:49 Parce que si on commence à évaluer le quotient intellectuel...
01:00:52 - Ils arrivent à...
01:00:54 Ils ne peuvent se maîtriser ni par la raison ni par le coeur.
01:00:57 Et on a un vrai gros problème
01:00:59 avec les gens qui sont complètement laissés à l'abandon
01:01:02 dans ce domaine-là.
01:01:04 Et qu'il faut reprendre en compte
01:01:06 pour les refaçonner à minima sur l'affect.
01:01:09 À minima sur l'affect.
01:01:11 - Est-ce que c'est pas plus symbolique quelque part...
01:01:14 Et j'en reviens à ce que disait Amin El-Bahy,
01:01:17 de territoires ruraux qui sont abandonnés
01:01:19 par les services publics, par les pouvoirs publics de manière générale.
01:01:22 Et voilà, dans des faits divers, aussi dramatiques que celui-ci,
01:01:25 justement, qui relèvent un petit peu cette situation.
01:01:28 - On le montre, ça, complètement délirant comme interprétation.
01:01:31 C'est toujours dramatique, ce genre de faits divers.
01:01:34 On peut s'interroger sur les raisons du passage à l'acte.
01:01:37 Est-ce qu'aujourd'hui, il y en a plus qu'avant ?
01:01:40 Est-ce qu'il y a plus d'enfants qui devraient être psychiatrisés
01:01:44 et qui ne le sont pas parce qu'on manque d'effectifs ?
01:01:47 OK, maintenant, mettre sur le même plan
01:01:50 la mort du petit Nahel
01:01:53 tué par un policier.
01:01:56 Et le fait que, enfin, je sais bien qu'Andy Warhol disait
01:01:59 que tout le monde a le droit à un quart d'heure de notoriété dans sa vie,
01:02:02 mais en être à revendiquer et à mettre en avant
01:02:05 l'abandon, effectivement, réel, des communes rurales,
01:02:08 et le fait qu'on ait moins parlé de la mort de cet enfant,
01:02:11 et d'ailleurs, en plus, c'est même pas vrai puisqu'on en parle autant,
01:02:14 je trouve ça, quand même, un peu...
01:02:17 Je trouve qu'il y a une déviation du bon sens
01:02:20 et qu'on met des choses sur le même plan alors qu'elles n'ont rien à voir.
01:02:23 - Allez, on va marquer une courte pause, on va revenir dans un instant,
01:02:26 on sera avec Daniel Barbe, maire PS de Blassimont
01:02:29 et président de l'association des maires de France de Gironde.
01:02:32 Vous êtes avec nous parce qu'on va se poser cette question sur ce plateau.
01:02:35 Faut-il augmenter le salaire de nos élus ?
01:02:38 C'est en tout cas ce que dit Patrick Martin,
01:02:41 le nouveau patron du Medef,
01:02:44 et on commente ça avec vous dans quelques instants. A tout de suite.
01:02:50 - Punchline avec Hubert Coudurier, Jérémy Stobbes, Amine Elbahi
01:02:53 et Jean-Michel Fauvergue. On va désormais parler
01:02:56 du nouveau patron du Medef, Patrick Martin, qui estime que les élus
01:02:59 politiques français ne sont pas assez bien payés,
01:03:02 au regard de leur charge de travail,
01:03:05 de leur exposition médiatique, des risques réputationnels
01:03:08 et judiciaires qu'ils encourt.
01:03:11 "Il faut savoir attirer les talents", nous dit-il
01:03:14 dans une interview accordée à la presse régionale.
01:03:17 Est-ce que vous êtes de cet avis sur ce plateau ?
01:03:20 Est-ce qu'il faut augmenter les salaires de nos élus pour éviter de les voir fuiter
01:03:23 dans le privé ? Je vous propose tout d'abord de regarder ce reportage
01:03:26 d'Antoine Durand avec le récit de Solène Boulan.
01:03:29 - Les personnalités politiques françaises sont-elles trop peu payées ?
01:03:34 En France, ces données sont publiques.
01:03:37 La Première ministre et le Président de la République ont quasiment
01:03:40 le même salaire avec respectivement 15 971 euros
01:03:43 et 15 200 euros bruts mensuels.
01:03:46 Viennent ensuite les ministres avec 10 647 euros bruts par mois,
01:03:49 puis les députés dont le salaire est de 7 605,70 euros.
01:03:52 A plus petite échelle, les maires des villages sont moins bien payés
01:03:55 que ceux des villes.
01:03:58 1026,51 euros bruts pour le maire d'un village de moins de 500 habitants,
01:04:01 3622,97 euros pour une ville entre 20 000 et 49 999 habitants.
01:04:04 Pour les villes de plus de 100 000 habitants,
01:04:07 c'est 5 837 euros pour une ville de plus de 100 000 habitants.
01:04:10 Pour les villes de plus de 100 000 habitants,
01:04:13 c'est 5 837,01 euros.
01:04:16 Et vous, pensez-vous que la rémunération des élus doit augmenter
01:04:19 compte tenu de leur charge de travail ?
01:04:22 Nous vous avons posé la question et les avis sont mitigés.
01:04:25 "Ce n'est peut-être pas le moment.
01:04:28 Vu la situation dans le pays, il faudrait attendre un peu
01:04:31 que ça se calme. Je pense qu'ils gagnent déjà quand même pas mal."
01:04:34 "Les choses augmentent tous les jours, surtout après la pandémie.
01:04:37 Je trouve que c'est plus ou moins justifié par rapport au travail.
01:04:40 Si les choses augmentent par rapport aux ménages,
01:04:43 je pense que ceux-ci sont aussi des salariés."
01:04:46 "Au contraire, je pense que ce serait intéressant de le baisser
01:04:49 pour commencer et de redistribuer cet argent dans des fonds publics
01:04:52 pour d'autres causes."
01:04:55 A Nantes, les élus ont vu leur salaire augmenter en juin dernier,
01:04:58 pour la première fois depuis 30 ans.
01:05:01 "Et nous sommes en direct avec Daniel Barbe.
01:05:04 Bonjour, vous êtes le maire socialiste de Blasimont,
01:05:07 président de l'Association des maires de France de Gironde.
01:05:10 Merci d'être avec moi aujourd'hui.
01:05:13 Alors, à votre avis, est-ce qu'il faut augmenter le salaire des élus ?
01:05:16 Et surtout ceux des petites communes.
01:05:19 Je crois savoir que vous êtes le maire d'une toute petite commune,
01:05:22 il me semble."
01:05:25 "Bonjour à toutes et tous.
01:05:28 Pour remettre juste en place, je suis président de l'Association
01:05:31 des maires ruraux de Gironde."
01:05:34 "Je vous remercie."
01:05:37 "Merci de le préciser, effectivement, l'Association des maires ruraux,
01:05:40 ça prend tout son sens.
01:05:43 Alors justement, vous êtes maire d'une toute petite commune,
01:05:46 est-ce que vous avez le sentiment aujourd'hui qu'il faut augmenter
01:05:49 les salaires au risque de voir les gens des différentes communes
01:05:52 en 2026, par exemple, ne plus vouloir s'engager dans ce type de mission ?
01:05:55 "Écoutez, oui, il y a un risque.
01:05:58 Il y a un risque d'abord, il faut se rappeler juste une chose,
01:06:01 c'est que je pense que c'est important de constitualiser
01:06:04 le message qu'on va faire passer.
01:06:07 D'abord parce que le président de la République et le gouvernement
01:06:10 n'arrêtent pas de parler du binôme préfet-maire.
01:06:13 Quand vous avez parlé de ce binôme-là
01:06:16 et que vous savez obligatoirement que nous sommes
01:06:19 le premier représentant de la République,
01:06:22 premier représentant de proximité,
01:06:25 je vous entendais tout à l'heure dans le débat précédent
01:06:28 sur le problème des services publics.
01:06:31 Nous avons été des oubliés.
01:06:34 Oui, les services publics sont loin de nous.
01:06:37 Et donc systématiquement, nos administrés viennent nous voir
01:06:40 pour tout. Nous sommes la première assistante sociale.
01:06:43 Nous pouvons nous retrouver face à un problème de voisinage,
01:06:46 ça arrive assez régulièrement.
01:06:49 Nous pouvons nous retrouver face à des dossiers à monter
01:06:52 pour avoir des aides par nos partenaires financiers,
01:06:55 pour avoir des services publics.
01:06:58 Donc je dis qu'aujourd'hui, un collègue, moi en particulier,
01:07:01 mais je pourrais parler aussi d'autres collègues
01:07:04 dans des communes plus petites,
01:07:07 c'est un tiers-temps, voire un mi-temps dans sa commune.
01:07:10 Et bien entendu, si on a une activité professionnelle à côté,
01:07:13 eh bien ça devient excessivement compliqué.
01:07:16 Et donc il faut faire des choix.
01:07:19 Et en plus, la vie personnelle en prend un coup,
01:07:22 donc il va falloir peut-être au moins aider.
01:07:25 Attention, je dis bien aider pas sur le budget communal,
01:07:28 je dis bien que dans ces petites communes,
01:07:31 la nation doit aider et doit amener
01:07:34 une manne financière un peu plus importante
01:07:37 que ce qui est amené à l'heure actuelle
01:07:40 pour nous aider à justement mieux rémunérer les élus.
01:07:43 Et les élus qui sont, je le rappelle,
01:07:46 la première proximité de la République.
01:07:49 - Daniel Barbe, vous savez quoi ?
01:07:52 Je vous propose de rester avec nous, on va faire un tour de table.
01:07:55 Dès que vous voulez réagir, vous n'hésitez pas,
01:07:58 vous le signalez à la régie, je vous redonne la parole.
01:08:01 Jérémy Stubbs, évidemment, cette problématique,
01:08:04 j'ai le sentiment qu'elle s'oppose davantage pour les maires
01:08:07 des petites communes que pour des ministres,
01:08:10 des membres de l'exécutif, voire des députés.
01:08:13 Mais ça, peut-être que vous me direz le contraire dans quelques instants.
01:08:16 - Oui, peut-être que les maires ont beaucoup plus la cote
01:08:21 auprès du public que les élus parlementaires,
01:08:24 les ministres en ce moment.
01:08:27 Et il est fort possible que le public soit favorable
01:08:30 à une augmentation. Le problème, c'est qu'il va falloir
01:08:33 que quelqu'un paye cette augmentation.
01:08:36 - Ah oui. - Et ça va être le contribuable.
01:08:39 Il y a une autre question.
01:08:42 Le président du Medef a parlé d'attirer les talents.
01:08:46 Ça, c'est un grand cliché.
01:08:49 - C'est un discours du secteur privé, ça, de dire attirer les talents
01:08:52 par les salaires. - Exactement.
01:08:55 - Mais quelque part, il a raison. - Il a peut-être raison,
01:08:58 mais c'est un slogan... - En 2026, qui va vouloir se présenter?
01:09:01 - Oui, c'est un slogan managérial.
01:09:04 De combien est-ce qu'il faudra augmenter la rémunération
01:09:07 de ces élus pour que ça devienne attirant
01:09:10 pour un manager dans une entreprise?
01:09:13 - Effectivement, mais c'est peut-être pour donner une image aux gens
01:09:16 et pour que les gens se donnent une idée de ce qu'il faut faire
01:09:19 face aux agressions, aux incivilités, aux dizaines,
01:09:22 aux dizaines d'heures de travail. Il faut que la fonction,
01:09:25 quelque part, reste attractive à Minel Bahi.
01:09:28 - Oui, je distinguerais deux choses. D'abord, les fonctions
01:09:31 de représentation nationale, président de la République,
01:09:34 Premier ministre, ministre, député, sénateur,
01:09:37 tous ces gens-là, qui ont des connaissances, et je le crois,
01:09:40 ont un train de vie suffisant, voire même assez confortable.
01:09:43 Je ne crois pas que des mesures de revalorisation soient pertinentes,
01:09:46 s'agissant en tout cas des élus nationaux.
01:09:49 Mon regard est plutôt fixé vers les élus locaux.
01:09:52 Je crois d'abord, bien évidemment, au maire, mais pas qu'au maire.
01:09:55 Vous avez beaucoup de conseils municipaux, d'adjoints,
01:09:58 et également des conseils départementaux,
01:10:01 des conseils régionaux, qui souffrent parce qu'ils doivent
01:10:04 s'occuper de la rémunération d'élus locaux,
01:10:07 et beaucoup le cumulent avec une activité professionnelle.
01:10:10 Ils doivent donc jongler avec ces deux casquettes,
01:10:13 sans parler bien évidemment de leur vie familiale,
01:10:16 qu'ils ont clairement sacrifiée, pour s'investir au service
01:10:19 de la cité, au service des citoyens.
01:10:22 J'en veux pour preuve, notamment, de la rémunération,
01:10:25 et on l'a vu tout à l'heure sur ce tableau,
01:10:28 des élus locaux et des maires des villes de moins de 20 000 habitants,
01:10:31 qui ont fait un travail de rémunération,
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