• l’année dernière
Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 Il est 17h, bonjour, je suis très heureux de vous retrouver pour la seconde fois aujourd'hui pour Punchline été.
00:00:05 17h, 19h, deux heures de reportage, de témoignages et de débats,
00:00:08 présentation de l'équipe qui m'entoure dans quelques instants, mais tout de suite le sommaire de nos deux heures.
00:00:13 Dans cette émission, on ira à Clichy pour commencer.
00:00:16 On évoquera le quotidien d'habitants qui subissent le tapage, les insultes, tous les menaces d'un locataire.
00:00:21 Ce locataire est placé sous obligation de quitter la France, situation incroyable, on en parle avec mes grands témoins.
00:00:27 On ira également à Marseille dans Punchline.
00:00:30 Marseille face à la reconnaissance de la violence, le plus souvent avec des armes à feu, près d'un mort toutes les 48 heures.
00:00:36 Et puis, huit mois de prison ferme pour avoir maltraité son animal.
00:00:42 Un homme de 34 ans a été condamné pour avoir frappé son bulldog français.
00:00:45 On reviendra sur cette peine.
00:00:47 On reviendra également sur l'ovulante incendie dans les Pyrénées-Orientales.
00:00:52 3000 personnes ont dû être évacuées. Christophe Béchut, le ministre de la Transition écologique, s'est rendu sur place.
00:00:58 Nous l'écouterons.
00:00:59 Voilà, vous connaissez le menu, prenez place.
00:01:01 Merci de nous recevoir.
00:01:02 Nous aborderons évidemment d'autres thèmes et tout de suite un point actualité avec Miquel Dos Santos.
00:01:08 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:01:10 Plusieurs villes des Pyrénées-Orientales respirent enfin, notamment Argelès-sur-Mer.
00:01:15 Le violent incendie qui s'est déclaré hier a été maîtrisé cette nuit.
00:01:19 Plusieurs pompiers ont été blessés, dont un gravement.
00:01:21 Aucune victime n'a été recensée.
00:01:23 Les flammes ont également endommagé des maisons et détruit un camping dans son intégralité.
00:01:29 Deux noyades en moins de 24 heures sur le littoral girondin.
00:01:32 Un homme de 54 ans et une mère de 51 ans sont morts malgré l'intervention rapide des secours.
00:01:37 Cette dernière tentait d'aider ses deux enfants piégés par le courant.
00:01:40 Ils ont pu être sauvés.
00:01:42 Plus de 600 personnes ont déjà perdu la vie par noyade en France en 2023, un tiers depuis début juin.
00:01:48 Et puis enfin, un homme de 34 ans condamné pour des coups, porté un son chien.
00:01:53 Après avoir reconnu les faits, il a écopé de huit mois de prison et une interdiction définitive de détenir son animal.
00:02:00 Hormis les sévices sur ce bulldog français, l'individu était déjà connu pour d'autres faits de violence.
00:02:07 Voilà pour ce journal 120 minutes.
00:02:10 Punchline était.
00:02:10 Continue avec Thierry Cabane et ses invités.
00:02:13 Oui, c'est Punchline mon cher Michael Dos Santos.
00:02:16 On se retrouve dans quelques instants, dans une heure précisément.
00:02:20 C'est bien ça ?
00:02:20 Exactement.
00:02:21 Eh bien, le rendez vous est pris.
00:02:22 Allez, je vous présente mes invités Naïmah M. Fadel, essayiste.
00:02:26 Et vous êtes bien sur Punchline.
00:02:28 Bonjour Thierry.
00:02:29 Je suis ravi de vous accueillir.
00:02:30 Benjamin Morel, maître de conférence en droit public.
00:02:32 Je suis ravi de vous retrouver également.
00:02:34 J'accueille avec beaucoup de plaisir Pierre-Yves Rougeron, président du Cercle Aristote.
00:02:40 Bonjour, merci.
00:02:41 Soyez bienvenue.
00:02:42 Allez, on va commencer par évoquer les vacances.
00:02:46 Nous sommes le 15 août.
00:02:47 Ça n'a échappé à personne.
00:02:48 C'est un week-end prolongé avec cette fête de la sanction tombant justement un mardi.
00:02:53 La circulation, vous le savez, est très dense au niveau national.
00:02:56 En Seine-et-Marne, une opération de contrôle de vitesse a été mise en place par la gendarmerie.
00:03:00 Et on va retrouver tout de suite sur place nos envoyés spéciaux.
00:03:03 Sarah Varney et Olivier Gandelhoff.
00:03:05 Sarah, bonjour.
00:03:06 Il y a eu beaucoup de contrôle, dites-moi.
00:03:08 Oui, effectivement.
00:03:11 Sur ce poste de contrôle, sur cette opération coordonnée de la gendarmerie nationale,
00:03:16 sur les axes secondaires, les contrôles affluent ici.
00:03:20 On se trouve donc au niveau de la route nationale 3, au niveau de Freyne-sur-Marne.
00:03:25 L'objectif pour les gendarmes, c'est de contrôler les vitesses au niveau de cet axe
00:03:30 qui est limité à 90 km/h dans le sens province-Paris.
00:03:34 Sept motards étaient donc positionnés en amont.
00:03:37 Deux au niveau du contrôle radar et sept militaires ici sur ce rond-point.
00:03:41 Au niveau de la verbalisation.
00:03:43 Et en l'espace d'une heure, pas moins de six véhicules et motos ont été contrôlés,
00:03:48 dont cinq qui dépassaient de 50 km.
00:03:51 Là, la limitation de vitesse.
00:03:53 Les gendarmes vont donc procéder à la rétention du permis de conduire de ces conducteurs.
00:03:59 Et leur véhicule va donc partir, comme vous pouvez le voir, à Lafourrière pour une durée de sept jours.
00:04:05 Alors, Sarah, on le sait, l'horizon secondaire est très accidentogène.
00:04:11 Oui, effectivement, très accidentogène.
00:04:15 Et c'est aggravé notamment par les excès de vitesse, mais aussi par la conduite addictive.
00:04:19 Et ici, en Seine-et-Marne, la préfecture observe une remontée du nombre de morts par rapport à l'an dernier.
00:04:25 Plus de 16%.
00:04:27 Les gendarmes et les forces de l'ordre se mobilisent donc sur les routes.
00:04:32 Ils sont très attentifs.
00:04:33 Il s'agit ici, en Seine-et-Marne, du plus gros réseau routier d'Île-de-France.
00:04:40 Avec des actes très fréquentés qui traversent l'ensemble du département.
00:04:44 Un secteur de transit aux portes de Paris qui permet aux automobilistes d'éviter notamment les autoroutes et le périphérique.
00:04:51 Et avec ce genre d'opération, les gendarmes cherchent surtout à sensibiliser les automobilistes aux risques liés aux grandes vitesses.
00:04:59 Merci beaucoup, Sarah Varney.
00:05:01 Je rappelle que vous êtes accompagnée par Olivier Gangloff.
00:05:04 On va revenir sur cet incendie mortel à Grasse.
00:05:07 Trois personnes, je le rappelle, sont décédées dimanche dans un immeuble de cinq étages.
00:05:11 Un suspect placé en garde à vue hier lundi a reconnu aujourd'hui avoir involontairement provoqué cet incendie avec un jet de cigarette non éteinte.
00:05:20 Explication, Adrien Spiteri.
00:05:23 C'est un nouveau rebondissement dans l'affaire de l'incendie mortel à Grasse où, rappelons-le, trois personnes ont perdu la vie.
00:05:29 Le principal suspect, un homme de 47 ans, a reconnu être à l'origine de l'incendie, mais de façon involontaire au cours de sa garde à vue.
00:05:37 Il avait été interpellé en début de soirée dimanche grâce à l'utilisation des caméras de vidéosurveillance de la ville.
00:05:44 Il avait d'abord nié toute implication au cours de sa garde à vue avant de reconnaître le jet d'une cigarette non éteinte.
00:05:52 Sa garde à vue a été levée ce mardi aux alentours de 14h.
00:05:57 Le suspect va être déféré devant un juge d'instruction en vue de l'ouverture d'une information judiciaire pour notamment dégradation volontaire par incendie ayant entraîné la mort.
00:06:09 L'examen psychiatrique pratiqué au cours de sa garde à vue conclut à ce stade à l'entière responsabilité pénale du principal suspect.
00:06:18 Dans un communiqué, le procureur de la République de Grasse précise que le parquet va requérir la détention provisoire.
00:06:25 Enfin, les victimes, elles, sont toujours en cours d'identification.
00:06:29 Terrible drame Benjamin Moral évidemment.
00:06:31 C'est un terrible drame évidemment.
00:06:32 Souvent on a l'impression qu'il y a une fatalité à ces feux parce qu'en effet le réchauffement climatique fait que, mais en réalité la plupart du temps, la raison est humaine.
00:06:39 Et donc ce faisant, c'est le comportement de chacun, soit qu'il soit criminel, soit qu'il soit, je dirais, accidentel par inconscience, qui conduit à ce type de drame.
00:06:49 Donc là encore une fois, il en va de la responsabilité.
00:06:51 La responsabilité, ce n'est pas d'abord la nature, c'est celle des êtres humains.
00:06:54 Évidemment, mais on voit le communiqué du ministère de la Justice, Naïmem Fadel.
00:06:58 Oui, écoutez, pour rejoindre ce que vient de dire Benjamin, 95% des feux sont de nature humaine et malheureusement, il y a un gros pourcentage plutôt de nature criminelle.
00:07:11 C'est dramatique parce que c'est des vies humaines.
00:07:13 Là, trois personnes, je crois, qui sont décédées.
00:07:16 Et vous voyez, on cherche encore l'aspect mental de cette personne.
00:07:22 Est-ce que cette personne est atteinte psychiatriquement ?
00:07:26 Et pour essayer de comprendre, alors là, apparemment, toute sa responsabilité est engagée.
00:07:31 Mais que vous dire ?
00:07:33 Parce que c'est toujours les mêmes faits, en fait.
00:07:36 On se retrouve devant des personnes qui sont complètement irresponsables, tout simplement des criminels.
00:07:43 Pierre-Yves ou Jérôme ?
00:07:46 Là, on a affaire de toute évidence à quelqu'un qui est ce qu'on appellerait un irresponsable criminel.
00:07:51 Ce qui fait partie du cheptel et de la clientèle ordinaire des gens qui mettent le feu.
00:07:57 Le problème, c'est que ceux-là sont les plus imprévisibles pour nos services.
00:08:01 On a les pyromanes psychiatriques, ceux qui ont une fascination pour le feu.
00:08:06 Tout ce qui est feu criminel en vocation assurancielle ou professionnelle, parfois même fait par des pompiers eux-mêmes, ça arrive.
00:08:13 Et il s'est arrivé, malheureusement, des feux à vocation d'assurance qui dérivent et qui embrasent toute une zone.
00:08:22 Là, on a affaire à quelqu'un qui, certes, même si sa responsabilité va être retenue, de toute évidence,
00:08:29 vu les dégâts matériels, il ne pourra pas les assumer.
00:08:32 Et vu les dégâts humains, il ne pourra pas les réparer.
00:08:35 Et nous, on sait à peu près tous qu'un client de ce type-là, il va prendre une peine avec un sursis assez fort.
00:08:42 Et de toutes les manières, il fera neuf mois, comme tout le monde, à la place de 12 par année.
00:08:47 Et donc, c'est un client qu'on retrouvera relativement vite dehors.
00:08:51 - Allez, je vous amène à Clichy. Pourquoi je vous amène à Clichy ?
00:08:54 On va parler d'une situation un peu incroyable, littéralement lunaire,
00:08:59 parce que depuis près d'un an, des copropriétaires vivent carrément sous la terreur d'un locataire qui leur mène la vie dure.
00:09:06 - Agression verbale, musique, menaces, évidemment. Et visiblement, l'homme se moque de toutes ces plaintes.
00:09:12 Et ce, malgré 25, je dis bien 25, réquisitions de la police municipale.
00:09:17 Et en plus, il est au QTF.
00:09:20 Rappel des faits avec Dunia Tangour, Sacha Robin, Olivier Gangloff.
00:09:25 Évidemment, je vous demande de réagir juste après.
00:09:29 C'est un véritable enfer que vivent les copropriétaires d'un immeuble de la rue Chance Milly, à Clichy, en région parisienne.
00:09:36 Obligés de vivre avec un voisin ingérable, tapage, insultes, hurlements ou encore menaces sont devenus leur quotidien.
00:09:44 - Il a boire, il met la musique à tube volumine. Après, s'il y a quelqu'un qui lui dit quelque chose, il commence à lui crier.
00:09:53 Hébergé par un membre de sa famille, l'homme de 36 ans vit dans cet immeuble depuis l'été 2022.
00:09:59 Malgré le fait qu'il soit visé depuis peu par une obligation de quitter le territoire.
00:10:04 Victime de son comportement agressif, certains copropriétaires ont même préféré quitter leur logement.
00:10:09 Excédés, d'autres ont multiplié les recours contre lui en vain.
00:10:14 - On lui a posé des mains courantes. On s'est adressé au député, on s'est adressé au premier régiment,
00:10:20 au chargé de la sécurité, qui ne peut pas faire plus que prévu.
00:10:24 Malheureusement, on ne peut pas déloger quelqu'un sans qu'il y ait une procédure très complexe.
00:10:33 Malgré les plaintes déposées, les pétitions et les interventions de police à répétition,
00:10:38 l'homme qui occupe les lieux légalement ne peut pas être expulsé.
00:10:43 - Magnifique, j'arrive au Géron, cas d'école, au QTF, 25 requisitions, tout le monde s'en moque.
00:10:51 Les locataires, certains, sont obligés de partir et la vie est belle.
00:10:55 Et il ne se passe rien.
00:10:56 - On est en France, on a tous le droit à notre 28e chance.
00:10:59 Et de toute évidence, là nous avons quelqu'un, il n'est même pas lui-même locataire.
00:11:05 Il a été hébergé par quelqu'un dont le statut de locataire ou de propriétaire n'est pas stipulé.
00:11:11 Néanmoins, c'est quelqu'un qui n'est pas un véritable occupant de l'immeuble,
00:11:14 qui arrive à mettre tout un immeuble sous sa loi.
00:11:18 Et il y a eu un passage très intéressant du témoin dont le visage a été caché,
00:11:22 il dit "on a appelé les députés, on a appelé la mairie, on a évidemment appelé les flics".
00:11:27 Bon, et bien là, vous avez pour une simple affaire de voisinage, plus la peur quotidienne,
00:11:35 vous avez en petit ce que des millions de Français vivent
00:11:39 et vous avez surtout le début d'une tentation d'autodéfense.
00:11:41 Parce qu'à un moment, cette personne n'aura pas nécessairement la chance
00:11:44 d'avoir que des gens qui vont avoir peur de lui
00:11:47 et ça pourra dégénérer. Dégénérer pourquoi ?
00:11:49 Parce que l'État ne s'est pas interposé au bon moment.
00:11:52 Benjamin Morel, on vit dans un monde merveilleux, non ?
00:11:55 Là, on est quand même sur un cas un peu topique parce qu'on est au croisement de trois choses.
00:11:58 D'abord, il y a un vide juridique sur un individu qui visiblement,
00:12:01 en effet, n'est ni locataire ni propriétaire.
00:12:03 Il est hébergé par quelqu'un de sa famille et donc ce faisant,
00:12:05 quel est son statut légal du point de vue de l'appartement ?
00:12:08 Comment est-ce qu'on l'expulse ?
00:12:09 Là, on a en effet un vide juridique.
00:12:11 Il y a une responsabilité qui est celle du locataire ou du propriétaire.
00:12:15 Mais comment arriver à l'imputer ? C'est compliqué.
00:12:17 Ça mène au deuxième problème.
00:12:19 Aujourd'hui, on a un droit qui est favorable aux locataires.
00:12:21 C'est nécessaire. Le vrai clivage aujourd'hui économique,
00:12:23 il est entre propriétaire et locataire.
00:12:25 Il faut protéger les locataires, mais pas contre les nuisances qu'ils peuvent eux-mêmes commettre.
00:12:29 Et là, en effet, aujourd'hui, il est nécessaire d'avoir un arsenal juridique
00:12:33 qui soit plus adapté parce que ce type de situation,
00:12:35 on le commente assez souvent, se multiplie.
00:12:38 Et ensuite, il y a un serpent de mer.
00:12:39 On peut refaire le débat, mais vous avez la question des OQTF.
00:12:42 Il a encore une fois la question des OQTF.
00:12:44 On va peut-être parler loi émigration, Gérald Darmanin, etc.
00:12:47 Le problème, ce n'est pas de durcir la loi, c'est de la faire appliquer.
00:12:49 Pour la faire appliquer, il faut des laissés-passer consulaires.
00:12:51 Il faut rentrer dans un bras de fer diplomatique.
00:12:53 Et donc là, encore une fois, on est face à quelque chose qui relève de l'impuissance de l'État.
00:12:58 Et là où je rejoins tout à fait ce qui a été dit.
00:13:00 Si l'État est impuissant, eh bien, on donne le sentiment que si l'État ne peut pas,
00:13:04 il faut se faire justice soi-même.
00:13:05 Et ça, c'est très, très dangereux.
00:13:07 C'est la fin de la modernité politique.
00:13:08 La modernité politique, c'est justement confier à l'État le soin de régler les problèmes,
00:13:12 le soin de faire respecter la justice, le soin potentiellement d'user de la force.
00:13:16 Si l'État ne peut plus, on rentre dans quelque chose de beaucoup, beaucoup plus problématique.
00:13:20 Vous savez à quoi ça me fait penser.
00:13:21 C'est également ses propriétaires qui sont victimes de squatters.
00:13:24 Exactement.
00:13:25 On est un peu dans une situation quand même...
00:13:26 Là, il faut être relativement juste.
00:13:27 La loi s'est durcie.
00:13:28 La loi s'est durcie.
00:13:29 On a eu des évolutions législatives.
00:13:31 Mais en effet, le problème des squatters, c'est ce sentiment également d'impuissance,
00:13:35 dans d'autres domaines également.
00:13:36 Encore une fois, si jamais on ne donne pas force à la loi, ce qui implique d'interroger
00:13:40 la place du juge européen ou national dans la façon dont il interprète les lois, de
00:13:44 manière parfois extrêmement problématique.
00:13:46 Je vous renvoie à un très bon livre qui a été rédigé par Jean-Éric Schöttel il
00:13:50 y a à peu près un an et qui parle justement de ça, de la place du juge et de la manière
00:13:53 dont le juge parfois réinterprète la loi au point de la vider totalement de sa substance
00:13:58 et de son effectivité.
00:13:59 Donc là, on a un premier sujet sur lequel on pourrait travailler.
00:14:01 Et ensuite, en effet, il faut du courage politique.
00:14:05 Ce courage politique, ce n'est pas de modifier une énième fois la loi.
00:14:08 Ce courage politique, c'est de la faire appliquer.
00:14:09 Et là, on se met à la place des locataires qui vivent juste l'enfer.
00:14:14 Effectivement, mais c'est assez désespérant pour les Français lambda parce que cette
00:14:21 impuissance des différentes autorités et de l'État est une espèce de fatalisme parce
00:14:28 que c'est dans lequel on s'est aujourd'hui installé.
00:14:30 Parce que ce qui se passe aujourd'hui et ce cas bien précis, c'est quelqu'un qu'on
00:14:33 rencontre depuis longtemps dans les quartiers populaires, notamment, où vous avez souvent
00:14:37 une minorité qui pose problème à la majorité, que vous ne pouvez pas expulser et que si
00:14:42 le bailleur social veut expulser cette personne pour nuisance, pour nuisance, pour non-respect
00:14:47 du règlement parce qu'il y a un règlement, elle doit absolument lui trouver allogement.
00:14:51 Et souvent, ces personnes-là, on les loge ailleurs et elles recommencent.
00:14:54 Donc c'est complètement désespérant.
00:14:57 Et là, en l'occurrence, cette personne-là, elle est hébergée.
00:15:01 Donc ça veut dire qu'on pourrait aussi s'attaquer à la personne qui l'héberge,
00:15:05 mais on ne le fait pas.
00:15:07 Au QTF, alors moi j'ai regardé ce matin, mais les QTF, par exemple, seulement 4% aujourd'hui
00:15:12 sont réellement exécutés.
00:15:13 Mais vous savez que la majorité, en fait, on a la nationalité d'origine puisque notamment
00:15:18 ceux qui demandent l'asile, on sait d'où ils viennent, sauf qu'on n'arrive pas à
00:15:23 les expulser.
00:15:24 Et là, cette personne-là, elle est hébergée.
00:15:26 Vous savez qu'aujourd'hui, il y en a aussi certains qui sont toujours en centre d'hébergement,
00:15:30 donc payés par nos impôts, logés, nourris, alors qu'ils sont sous le QTF.
00:15:36 Donc voilà, effectivement, je rejoins ce que l'a dit Benjamin et vous aussi, Pierre-Yves.
00:15:41 Moi, je trouve ça désespérant.
00:15:42 Vous voyez ce que vous venez de dire, parce que c'est vraiment aujourd'hui la faillite,
00:15:47 on peut le dire, de l'état de droit qui est censé nous protéger et protéger aussi
00:15:51 dans le cadre des droits et des devoirs.
00:15:53 Alors est-ce qu'il est expulsable ou pas ? On a posé la question à un avocat en droit
00:15:57 immobilier, il s'appelle Avner Doukan.
00:15:59 Écoutez sa réponse, on en parle après.
00:16:01 Pour moi, il n'est pas inexpulsable, cet homme, dans la mesure où, en fait, quand
00:16:07 on a une copropriété qui est victime de l'agissement d'un autre copropriétaire
00:16:12 ou d'un locataire d'un autre copropriétaire, on va pouvoir en réalité procéder à son
00:16:18 expulsion et l'Assemblée Générale, et d'ailleurs le syndicat des copropriétaires
00:16:22 de l'immeuble, va pouvoir entamer une procédure d'expulsion.
00:16:25 Réaction, rapide.
00:16:28 Alors, va pouvoir le faire expulser si l'Assemblée Générale le fait.
00:16:34 Or, l'Assemblée Générale, c'est les copropriétaires, donc pour beaucoup, les
00:16:37 gens qui sont dans cet immeuble et qui vivent avec, ils disent "le temps qu'on vote et
00:16:43 qu'on le mette dehors, si jamais on y arrive, on va devoir vivre avec, et il va nous le
00:16:46 faire payer".
00:16:47 Et là, comment vous voulez que ça se passe ?
00:16:50 On abandonne à un fait de procédure individuel, on laisse ces gens face à leurs menaces.
00:16:55 Rappelez-vous le début du reportage, une partie est déjà partie, pour un seul homme,
00:17:00 et vous imaginez qu'ils vont voter contre lui alors qu'ils en ont peur ?
00:17:03 Oui, je pense qu'il y a aussi la menace et la peur.
00:17:07 Là, c'est une propriété privée, alors c'est vrai que moi j'ai donné l'exemple
00:17:11 des bailleurs sociaux, mais là c'est une propriété privée, mais je pense qu'il
00:17:14 doit y avoir aussi des menaces, certainement.
00:17:17 Il faudrait voir le statut de la personne, du membre de la famille, parce que lui, encore
00:17:20 une fois, n'a pas visiblement de statut légal dans cette copropriété.
00:17:23 Donc, si jamais le membre de la famille est propriétaire ou si jamais vous avez un membre
00:17:28 de la famille qui ne pose pas problème, arriver à lui imputer le comportement de l'autre
00:17:32 membre de la famille, c'est complexe.
00:17:34 Donc là, on est vraiment sur un cas quand même très singulier.
00:17:37 Il pourrait être emmené en centre de rétention administratif aussi, puisqu'il est sous
00:17:40 EQTF.
00:17:41 Je veux absolument qu'on commence par ça, parce qu'effectivement, c'est un petit
00:17:43 peu lunaire.
00:17:44 Maintenant, je vous emmène à Marseille, près d'un mort toutes les 48 heures dans
00:17:48 la cité fosséenne depuis le début du mois d'août.
00:17:51 Un mort toutes les 48 heures.
00:17:53 Une violence qui se généralise à la cité fosséenne, plus seulement cantonnée à certains
00:17:57 quartiers sensibles d'ailleurs, avec l'usage systématique des armes à feu.
00:18:01 Rappel des faits, Nicolas Fontaine.
00:18:02 Grenoble, Lyon, Marseille ou même Cavaillon.
00:18:07 Cette année, la France fait face à une augmentation de la violence.
00:18:11 Depuis le début de l'année, dans la deuxième ville de France, près de 35 personnes ont
00:18:15 perdu la vie lors d'affrontements entre bandes rivales, sur fond de trafic de drogue.
00:18:19 Longtemps cantonnée au quartier Nord, cette violence est généralisée à l'ensemble
00:18:24 de la ville.
00:18:25 Maintenant, il n'y a plus de lieu dit de règlement de compte.
00:18:30 Avant, on se réglait à coups de poing ou à coups de batte.
00:18:34 Et maintenant, automatiquement, on se règle à coups de calibre.
00:18:40 Dernier événement en date, ce dimanche, à Marseille, un homme de 24 ans a été tué
00:18:44 par balle près de la Caïol, une cité des quartiers sud de la ville.
00:18:48 Un meurtre qui survient seulement 24 heures après celui d'un homme de 21 ans dans le
00:18:52 15e arrondissement.
00:18:53 Ça fait une quinzaine de jours, c'est tous les soirs, tous les soirs, tous les soirs,
00:18:59 plusieurs coups de feu dans les cités marseillaises.
00:19:01 On a des blessés par balle et on a de nombreux décès par arme à feu.
00:19:06 Et face à ça, on a des colichiers qu'il faut le reconnaître en ce moment, qui sont
00:19:10 assez désemparés, dans un désarroi profond.
00:19:12 Dans la cité phocéenne, les forces de l'ordre sont dépassées.
00:19:16 Désormais, ce ne sont plus deux, mais bien plusieurs clans qui s'affrontent au quotidien.
00:19:20 Alors Marseille et ses règlements de comptes, malheureusement le feuilleton se poursuit
00:19:27 Pierre-Yves.
00:19:28 Il y a une grande impression de déjà vu.
00:19:29 Légèrement ? Oui, il y a une grande impression de déjà vu.
00:19:32 Malgré les moyens ? Et un président qui se déplace trois jours sur place.
00:19:36 Oui, on s'y déplace.
00:19:39 Non, je dis simplement les choses.
00:19:41 Le plan Marseille en grand, c'est que 7 milliards.
00:19:45 On a toujours fait, la cité phocéenne étant que la France en petit, avec une sociologie
00:19:50 particulière qui sur-infecte la guerre des gangs, mais on a fait à Marseille ce qu'on
00:19:55 a fait ailleurs.
00:19:56 C'est-à-dire exposition médiatique, l'équivalent de ce qu'on fait dans le terrorisme, bougies,
00:20:02 nounours et caméras.
00:20:03 Et la politique de la ville, donc ouverture des vannes.
00:20:08 La seule chose, on a toujours le même diagnostic.
00:20:11 On efface entre 700 et 800 bandes criminelles armées sur l'ensemble du territoire.
00:20:15 Alors elles ne font qu'augmenter en nombre et segmenter des territoires de plus en plus
00:20:21 petits et être de plus en plus violentes pour le contrôle du stup.
00:20:23 C'est aussi simple que ça.
00:20:25 Résultat, quand ils commencent à régler des différents commerciaux, ça fait un mort
00:20:29 tous les deux jours parce que c'est la mise aux normes des contrats.
00:20:32 Très bien, la seule chose c'est qu'on a décidé de ne pas s'attaquer aux phénomènes
00:20:37 des bandes criminelles et on a décidé qu'il était temps d'attendre pour avoir une véritable
00:20:42 réflexion sur le trafic de stupéfiants.
00:20:44 Tant que ces deux réflexions n'auront pas lieu, on aura ça.
00:20:47 Mais je le disais, Benjamin, sans plaisanterie, c'est vrai qu'il y a eu des moyens de mise
00:20:53 en place à Marseille et c'était un peu le laboratoire d'Emmanuel Macron et on a bien
00:20:57 vu.
00:20:58 C'est-à-dire que des moyens en termes de sécurité, c'est bien.
00:20:59 On démonte-t-elle des points de dictature ?
00:21:00 Ça doit être l'exemple.
00:21:01 Oui, ça doit être l'exemple.
00:21:02 Alors soyons quand même juste, il y a eu un plan Marseille il y a quelques années,
00:21:05 mais c'est pas vraiment le plan Marseille.
00:21:06 Ça met du temps à agir.
00:21:07 On ne va pas faire Rome en trois jours.
00:21:09 Mais malgré tout, je dirais qu'on ne s'attaque pas aux vrais problèmes.
00:21:13 Évidemment, on peut faire de la rénovation urbaine, on peut expérimenter des trucs qu'a
00:21:15 dans la tête Emmanuel Macron, notamment en termes d'autonomie des établissements scolaires,
00:21:19 ce qui entre parenthèses est profondément mauvais à mon avis.
00:21:22 Mais on ne règle pas les problèmes.
00:21:24 Le problème en l'occurrence, et c'était un peu abordé, vous avez des frontières qui
00:21:27 ne sont pas gardées vis-à-vis des pays qui envoient de la drogue de manière massive.
00:21:31 Donc vous avez de la drogue, vous avez un argent généré par la drogue, j'ai oublié
00:21:37 exactement le chiffre, mais je crois que c'est plus de 7 milliards par an, qui fait qu'on
00:21:41 a un marché extrêmement important.
00:21:43 Vous avez des frontières à l'est avec des armes qui sont quasiment en libre circulation
00:21:47 depuis l'ouverture au pays de l'est.
00:21:49 Et donc vous avez la rencontre entre d'un côté des consommateurs, des fournisseurs,
00:21:54 des stocks d'armes.
00:21:55 Et donc forcément, vous pouvez vous amuser à démanteler tous les points de deal que
00:21:59 vous voulez.
00:22:00 Mais la réalité, c'est qu'il y a de l'argent, il y a des armes, il y a de la drogue, il
00:22:03 y a des gens pour l'acheter.
00:22:04 Et donc, ça continuera.
00:22:06 Tant qu'on n'aura pas réglé la question du trafic de drogue, ce qui implique d'avoir
00:22:09 une réflexion sur comment est-ce qu'on garde nos frontières par rapport au trafic
00:22:12 d'armes et au trafic de drogue, tant qu'on n'aura pas une vraie réflexion sur qu'est-ce
00:22:16 qu'on fait aujourd'hui sur la drogue.
00:22:18 Est-ce qu'on frappe plus fort ? Est-ce qu'on légalise ? C'est des débats qui sont légitimes.
00:22:21 Mais il faut qu'on les ait.
00:22:23 Démanteler un point de deal, ce n'est pas régler la solution, c'est tenter de montrer
00:22:26 en faisant augmenter les chiffres du démantelage que le ministre de l'Intérieur est efficace.
00:22:31 Mais en soi, ça fait plaisir au ministre de l'Intérieur, peut-être est-ce que ça
00:22:34 adopte sa carrière politique.
00:22:35 Ça ne règle absolument pas les problèmes.
00:22:36 Et là, je ne vise pas que Gérald Darmanin.
00:22:38 Tous ses successeurs, tous ses prédécesseurs ont fait la même chose depuis 20 ans.
00:22:42 Naïma, deux mots très rapidement.
00:22:43 Écoutez, je rajouterais juste qu'il faut peut-être aussi, pour aborder ces quartiers,
00:22:48 changer complètement de logiciel.
00:22:50 On a trop abordé ces quartiers en pensant que c'était la problématique majeure, c'était
00:22:55 le social, alors que moi, je pense que c'est plutôt le sécuritaire, l'éducatif.
00:22:59 Parce que dans ces quartiers-là, vous avez vu le nombre de jeunes qui ont été tués.
00:23:03 Je pense que les trois quarts ont moins de 18 ans.
00:23:06 C'est énorme, c'est dramatique.
00:23:09 Et pour l'instant, on ne veut pas se pencher sur la question, encore une fois, de l'éducatif
00:23:13 et notamment de la place et du rôle des parents dans ces quartiers-là.
00:23:16 C'est des gamins qui sont enrôlés dans ces bandes-là, qui font justement marcher
00:23:22 le deal.
00:23:23 Et puis tout à l'heure, on parlait, excusez-moi, des familles délinquantes qu'on devrait expulser.
00:23:27 Ces quartiers-là sont pourris aussi par des familles qui sont dans la drogue, qui posent
00:23:32 problème et qui nuisent à la tranquillité des habitants.
00:23:35 Allez, on va marquer une première pause sur ce punch annuité.
00:23:38 On va rester à Marseille parce que l'autre feuilleton de Marseille, vous savez de quoi
00:23:41 il s'agit ? Marseille et les poubelles.
00:23:43 Et on parlera des poubelles parce que c'est un feuilleton récurrent aussi.
00:23:47 Allez, on marque une pause, on se retrouve, nous sommes ensemble jusqu'à 19h.
00:23:49 Soyez les bienvenus, c'est toujours punch annuité, jusqu'à 19h avec moi pour commenter
00:24:01 cette actualité de ce 15 août.
00:24:03 Mme Fadel, Benjamin Morel et Pierre-Yves Rougeron.
00:24:05 Nous étions à Marseille, nous allons rester à Marseille.
00:24:08 Et cette fois, on va parler du deuxième feuilleton de Marseille.
00:24:11 Vous connaissez ce feuilleton.
00:24:12 C'est le problème des déchets, des poubelles.
00:24:16 La grève des Uber se poursuit à la gare Saint-Charles à Marseille.
00:24:19 Tous dénoncent les non-payements de leur salaire.
00:24:22 Alors, il y a déjà eu un premier nettoyage qui a été effectué.
00:24:25 Et on l'a pris ce matin.
00:24:26 Une deuxième opération de nettoyage des déchets s'est déroulée cette nuit en gare
00:24:31 de Marseille Saint-Charles.
00:24:32 On vous donnera et on vous communiquera, communiquer justement de la préfecture dans
00:24:37 quelques instants. Mais on va rappeler l'histoire avec Corentin Briau et on sera
00:24:41 avec Frédéric Jeanjean, secrétaire général de l'UIMH des Bouches-du-Rhône,
00:24:46 qui nous dira ce qu'il pense de cette situation à Marseille,
00:24:49 même si les choses ont quelque peu évolué cette nuit.
00:24:52 D'abord, rappel des faits, Corentin Briau.
00:24:54 Devant le tribunal de Marseille, les salariés réclament leur salaire.
00:25:02 Alors que la décision sur la légitimité du mouvement de grève entamée depuis
00:25:06 deux semaines sera décidée ce vendredi, les syndicats continuent d'exprimer
00:25:11 leur colère.
00:25:12 Qu'il arrive, comme je vous le dis, on sera déterminés et on ira au bout.
00:25:14 Il ne s'agit pas là de défaite ou de victoire pour les uns ou pour les autres,
00:25:18 mais simplement de droit, du respect de nos salaires et qu'on puisse
00:25:23 retrouver le chemin du travail.
00:25:26 Depuis le 1er août, plusieurs salariés de laser propreté chargés du nettoyage
00:25:30 de la gare Saint-Charles sont en grève.
00:25:33 Beaucoup affirment ne pas avoir perçu l'entièreté de leur salaire de ces
00:25:36 derniers mois.
00:25:37 Mais l'entreprise accuse les grévistes d'empêcher certains de leurs collègues
00:25:41 de reprendre le travail.
00:25:42 Quand on a un conflit, on doit dire pourquoi.
00:25:44 Et ça c'est extrêmement flou et je maintiens, et je l'ai prouvé par voie
00:25:48 d'UCI à l'inspection du travail, que nous avons payé l'intégralité des
00:25:51 salaires qui étaient l'objet de la grève, on l'a entendu sur toutes les antennes.
00:25:56 Jeudi dernier, le maire de Marseille, Benoît Payan, avait pris un arrêté
00:25:59 obligeant la SNCF à nettoyer la gare.
00:26:02 Selon un communiqué de la préfecture des Bouches-du-Rhône, les poubelles ont
00:26:05 finalement pu être ramassées.
00:26:07 En conséquence, les services de l'État ainsi que la SNCF ont mené cette nuit
00:26:11 une seconde opération de nettoyage, réalisée dans les mêmes conditions
00:26:14 que la première.
00:26:15 Cette opération s'est déroulée sans incident grâce à la présence des
00:26:17 forces de l'ordre mobilisées par la préfecture de police.
00:26:20 La préfecture ajoute que l'opération sera renouvelée si nécessaire,
00:26:24 afin de garantir la salubrité publique.
00:26:27 Bonjour Frédéric Jeanjean, vous êtes secrétaire général de l'IMH des
00:26:30 Bouches-du-Rhône, soyez le bienvenu.
00:26:32 Alors je le disais sur un ton un peu humoristique, mais c'est triste,
00:26:36 mais ça fait partie de la vie des Marseillais, ce feuilleton des poubelles
00:26:40 à Marseille, hélas.
00:26:42 Oui, hélas, ce sujet des grèves de poubelles, on en connaît maintenant
00:26:47 un peu partout en France.
00:26:49 Je vous rappelle qu'à Paris, il n'y a pas si longtemps que ça,
00:26:51 la situation était guère mieux amiable que ce que nous avons pu connaître
00:26:56 dans le passé.
00:26:57 Là, aujourd'hui, ça se situe uniquement dans la circonscription.
00:27:00 C'est la réponse du Marseillais au Parisien, on ne parle pas de football,
00:27:03 on parle des poubelles, on est d'accord.
00:27:05 Tout à fait, Frédéric.
00:27:07 Et donc, là, il s'agit quand même de préciser que c'est localisé
00:27:12 uniquement sur la gare Saint-Charles, ce qui est une image absolument
00:27:14 déplorable pour les gens qui circulent ici, non seulement déplorable,
00:27:19 mais en plus, c'est insupportable.
00:27:23 Insupportable, la situation dans laquelle sont laissés les abords
00:27:28 de la gare, ça, c'est la première chose.
00:27:31 On a l'impression que c'est un épisode, une série à plusieurs épisodes.
00:27:36 On a d'un côté les syndicats qui défendent les salariés,
00:27:41 une entreprise qui apparemment se justifie en justice.
00:27:44 Je pense qu'il aurait été plus simple de saisir tout cela en référé.
00:27:48 Il me semble que si les salaires ne sont pas payés,
00:27:49 il y a des procédures qui existent pour cela.
00:27:52 Ça pourrait être fait assez facilement.
00:27:54 La situation est assez complexe, on a du mal à savoir exactement
00:27:57 le pourquoi du comment, mais voilà, tout ce que je peux vous dire,
00:28:02 c'est qu'on est face à cet émeraudillaud et il serait bien qu'à un moment,
00:28:06 il y ait quand même des décisions assez pratiques qui soient mises en place.
00:28:11 Je vous rappelle qu'il s'agit quand même d'une délégation de services publics,
00:28:15 puisque nous sommes sur un espace qui appartient à la SNCF.
00:28:19 Et je pense que si une entreprise pour un raison X ou Y s'y soustrait,
00:28:23 il doit y avoir des moyens pour pouvoir y pallier à sa défaillance.
00:28:27 - Restez avec nous, on ouvre le débat avec nos invités.
00:28:30 Pierre-Yves Rougéron, cette histoire marseillaise, ça vous inspire quoi ?
00:28:34 - Ça m'inspire des multiples ratages de certains partenariats publics-privés.
00:28:39 Voilà, ça c'est le... - C'est la première analyse.
00:28:42 - Il y a, et ça malheureusement, la France étant la pro des greffes institutionnelles
00:28:49 qui ne marchent pas, elle a pris à l'étranger des systèmes
00:28:52 qui déjà fonctionnaient mal là où on les a pris,
00:28:54 et qui fonctionnent encore plus mal chez nous.
00:28:56 Il y a certains corps de métier qui ne doivent pas être externalisés.
00:28:59 Et là, pour le coup, quand on relève tout ce qui est traitement des déchets
00:29:03 et obligation de salubrité publique, c'est-à-dire quelque chose qui,
00:29:05 s'il est suspendu, est une menace pour toute la population,
00:29:10 le plus gentil étant la menace d'image.
00:29:12 Mais vous avez la menace de santé publique, qui est bien pire.
00:29:15 Et bien, résultat, comme on refuse de revenir sur les mauvaises décisions du passé,
00:29:21 on joue une scène en plusieurs actes, et là, à la fin, on dira bye bye à cette crise-là
00:29:26 et à l'année prochaine, parce qu'on en aura d'autres.
00:29:29 - Naïma Mfadel.
00:29:30 - Oui, c'est déplorable quelle image vraiment pitoyable
00:29:34 qui est donnée par cette gare, qui est d'ailleurs une très belle gare,
00:29:38 enfin, quand elle est propre.
00:29:39 Mais oui, je rejoins ce que vient de dire Pierre-Yves,
00:29:43 le fait d'externaliser à des sociétés privées pose effectivement un problème.
00:29:48 Mais moi, je m'étonne que la SNCF, pour le coup, dès le premier jour de grève,
00:29:52 ne soit pas intervenue pour faire cesser, notamment pour demander des comptes
00:29:57 à cette société qui a en charge la propreté de la gare.
00:30:02 C'est ça qui m'étonne.
00:30:03 - Jean-Marc Morel.
00:30:04 - Oui, les partenariats publics-privés, les délégations de services publics,
00:30:07 vous savez, les quelques rapports qu'on a vus, ça sert à quoi à l'origine ?
00:30:10 Ça sert à dire, attention, on ne va pas beaucoup dépenser.
00:30:12 Et sur le fond, en délégant au privé, on donnera plus de souplesse, etc.
00:30:17 On s'engage à long terme, donc on ne donne pas plus de souplesse.
00:30:19 Et quand on regarde les quelques rapports parus sur le sujet,
00:30:22 on voit que ça coûte beaucoup plus cher à l'État, donc à vos impôts.
00:30:24 Donc dire, on va aller voir le privé, c'est plus efficace.
00:30:26 En réalité, vous payez plus cher.
00:30:28 Donc, il faut arrêter avec cette idéologie qui est une idéologie, en fait,
00:30:30 qui vise à considérer que l'État ou les grandes entreprises publiques
00:30:34 ont besoin de quelques têtes pensantes, mais que l'opérationnel, les poubelles,
00:30:38 ça peut être délégué.
00:30:39 En réalité, l'opérationnel, il est nécessaire.
00:30:41 Si l'opérationnel ne marche pas, si vous avez des agents et des sociétés
00:30:43 que vous contrôlez mal, eh bien, vous allez avoir de très belles pensées en haut.
00:30:46 Ça ne marche pas, ça ne fonctionne pas.
00:30:48 Et donc, justement, ce sont des métiers qu'il ne faut pas externaliser.
00:30:51 Je rejoins tout à fait ce qui a été dit.
00:30:53 Là, on ne connaît pas évidemment les tenants et aboutissants.
00:30:56 C'est une histoire qui a l'air d'être marseillaise,
00:30:59 à la fois un sac de noeuds et un nid de vipère.
00:31:00 Mais néanmoins, si jamais on a une société qui ne paye pas ses salaires,
00:31:05 on ne peut pas s'étonner que les salariés fassent grève, entre guillemets,
00:31:08 encore heureux.
00:31:09 Et donc, ce faisant, là, il y a un problème.
00:31:11 Comment est-ce que cette société a été choisie?
00:31:13 Est-ce que réellement elle est fiable, etc.?
00:31:15 Donc, vous voyez que là-dessus, le privé n'est pas forcément la panacée
00:31:19 et vous n'avez pas forcément toujours intérêt à externaliser.
00:31:22 Ensuite, ça fait quand même quelques heureux, je pense notamment au surmuleau.
00:31:27 Oui, mais on ne les appelle pas comme ça à Marseille, c'est la pareille, je crois.
00:31:29 Je ne sais pas comment on les appelle.
00:31:30 On va demander à Frédéric Janjan.
00:31:33 Est-ce qu'on utilise le mot surmuleau à Marseille, Frédéric Janjan?
00:31:37 Écoutez, moi, j'ai des questions de réaction.
00:31:40 Il ne faut quand même pas oublier qu'on pensait faire des économies
00:31:45 en envoyant vers le privé, mais le privé, je vous rappelle
00:31:47 que les salaires ne cessent d'augmenter,
00:31:48 alors que le point d'indice des fonctionnaires a été gelé pendant quelques années.
00:31:52 Donc, les économies n'étaient pas forcément en passant par le privé.
00:31:56 Ça, c'est la première chose.
00:31:58 La deuxième chose, il est clair que là, on se retrouve dans une impasse,
00:32:01 mais il appartient quand même à la SNCF de prendre ses responsabilités,
00:32:06 d'engager, parce que dans un marché public, que je sache,
00:32:09 il y a tout un tas de clauses qui sont précises, qui sont énoncées
00:32:14 et qui, en cas de défaillance, doivent permettre de pouvoir réagir.
00:32:16 Et je m'étonne que cela tarde autant.
00:32:19 Ça a commencé à peine, mais ça tarde à être mis en place.
00:32:23 Et je ne connais pas précisément le marché,
00:32:26 je ne connais pas cette entreprise,
00:32:27 je ne connais pas les tenants aboutissants de ce dossier,
00:32:29 donc je vous dis, c'est quand même compliqué d'en parler,
00:32:31 parce qu'il y a des mesures en justice,
00:32:33 il y a des procédures en justice qui ont été engagées.
00:32:35 Il va falloir à un moment que l'on en revienne à une situation qui soit cohérente,
00:32:40 mais malheureusement, pendant ce temps,
00:32:42 les images, elles sont juste à côté de mon portrait,
00:32:46 et je vois qu'elles défilent,
00:32:47 et ça c'est une image qui est absolument négative et déplorable.
00:32:50 Mais ça, l'image, on en pâtit tous,
00:32:52 mais ça, il n'y a personne qui viendra payer le préjudice.
00:32:56 Benjamin Morel.
00:32:57 Il y a un principe de continuité du service public.
00:32:59 Si vous êtes une société prestataire et que vous ne faites pas votre travail,
00:33:02 enfin, si vous n'êtes pas payé, vous devez quand même faire votre travail,
00:33:05 parce que le principe de continuité,
00:33:06 vous allez choisir le juge administratif pour aller récupérer votre argent
00:33:09 si jamais la SNCF ne vous le verse pas.
00:33:11 D'accord, mais si vous n'avez pas les moyens de le faire
00:33:12 parce que vos salariés ne veulent pas, qu'est-ce qu'on fait ?
00:33:14 On va chercher un autre prestataire extérieur, ça prend du temps,
00:33:17 il faut trouver quelqu'un de fiable.
00:33:18 Si on n'a pas les ressources en interne pour dire,
00:33:21 très bien, là, j'ai un prestataire, ça ne marche pas,
00:33:23 donc je vais chercher en interne les moyens justement
00:33:26 d'assurer la continuité du service public,
00:33:28 eh bien, vous ne pouvez pas l'assurer.
00:33:29 C'est ça le problème.
00:33:30 Dès le moment où en interne, vous ne gardez pas un noyau opérationnel,
00:33:34 eh bien, vous êtes totalement dépendant d'acteurs extérieurs
00:33:37 qui, si jamais ils ne font pas leur boulot,
00:33:38 eh bien, mettent le service public dans la panade.
00:33:41 Pierre-Yves ?
00:33:42 En tout moment, d'accord avec ce qui vient d'être dit,
00:33:47 tout ça, c'est l'aboutissement d'une suite d'erreurs logiques
00:33:51 qui datent au minimum des années 80
00:33:54 et qu'on paye à tous les étages et dans tous les anciens corps régaliens.
00:33:59 Par exemple, ce qui a été dit par l'intervenant qui est en duplex avec nous…
00:34:04 Pénélope Jean-Jean.
00:34:05 Pardonnez-moi, j'ai oublié.
00:34:09 Pourquoi la SNCF n'a pas agi au premier jour ?
00:34:12 Premièrement, il faut être très clair,
00:34:14 la SNCF ne réagit plus comme une entreprise publique,
00:34:16 elle est déshabituée à le faire
00:34:18 et surtout, dans ce type de délégation de service public,
00:34:23 les tenants de la continuité, je parle sous votre contrôle,
00:34:25 de la continuité du service public
00:34:27 se retrouvent en position non de force mais de faiblesse.
00:34:31 Ce qui explique pourquoi ils ne réagissent pas,
00:34:32 ils ne réagissent pas avec la violence nécessaire
00:34:34 parce qu'ils n'ont plus les muscles pour le faire,
00:34:35 ils ne réagissent pas avec la célérité nécessaire
00:34:37 parce qu'ils ont des procédures beaucoup trop lourdes
00:34:40 pour se raviser devant eux
00:34:42 et malheureusement, on laisse pourrir des situations
00:34:44 et c'est pour ça que, par exemple,
00:34:46 les poubelles à Marseille deviennent un feuilleton français.
00:34:48 La SNCF peut très bien poursuivre cette société
00:34:52 et prendre un autre prestataire…
00:34:54 On tient à mon d'accord, mais voyez le facteur temps.
00:34:57 Ça prend du temps.
00:34:57 Par exemple, oui, mais je pense qu'il y a possibilité aussi
00:35:00 qu'ils réagissent assez rapidement.
00:35:01 Regardez ce qui s'est passé à Paris avec la grève à un moment
00:35:05 quand ils ont décidé de faire intervenir une société,
00:35:07 je crois que c'était la société, des sociétés privées,
00:35:10 je ne vais pas citer celles qui avaient été sollicitées,
00:35:13 mais je crois qu'il y a des possibilités,
00:35:15 je les connais aussi sur d'autres villes.
00:35:17 Le problème, c'est ce que vous disiez tout à l'heure,
00:35:19 c'est qu'elle n'a plus l'habitude de la SNCF
00:35:22 de réagir au service public, au service du public,
00:35:26 de la clientèle, des habitants, etc.
00:35:28 Du coup, elle prend le temps, même peut-être en disant
00:35:32 ils n'ont qu'à se débrouiller, la situation va pourrir
00:35:35 et ils vont arriver à de meilleures conditions.
00:35:38 Et c'est là où le bas blesse.
00:35:40 Et ça, on le rend compte partout.
00:35:42 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a vraiment un déficit
00:35:44 du service public où il n'y a plus que le mot
00:35:47 de service public en réalité.
00:35:48 Mais en l'occurrence, pour la SNCF, c'est également
00:35:50 parce que l'Union européenne nous a obligés à l'ouvrir
00:35:52 à la concurrence.
00:35:53 Et donc, on a aujourd'hui une société commerciale.
00:35:55 Quand vous regardez le budget de communication de la SNCF,
00:35:57 c'est faramineux.
00:35:58 Et on avait, il y a quelques mois, une grève des contrôleurs.
00:36:01 Ils ne demandaient pas forcément de grandes hausses de salaire,
00:36:03 les contrôleurs, ils demandaient simplement de pouvoir
00:36:05 assurer leur mission de service public.
00:36:06 Donc, on en est dans...
00:36:07 On a une situation où les salariés demandent justement
00:36:10 à retrouver un sens de service public dans la vocation
00:36:12 qui est la leur, mais où l'entreprise, parce qu'elle est soumise
00:36:15 à la concurrence, toutes ces imuts sur quelque chose
00:36:16 qui devrait être un monopole naturel.
00:36:18 On partage très difficilement l'orail.
00:36:20 Eh bien, on a en effet, et je vous rejoins totalement,
00:36:23 des réflexes qui sont des réflexes d'entreprises
00:36:26 commerciales privées qui préfèrent faire de la pub.
00:36:28 Et donc, là, vous avez un vrai, vrai problème.
00:36:30 Il faut repenser la notion de service public.
00:36:32 Et pour ça, il faut repenser les rapports que l'on a
00:36:34 avec l'Union européenne sur ce sujet.
00:36:36 Naïma.
00:36:36 Mais peut-être que la concurrence, il faut la faire réellement.
00:36:39 Parce que vous avez vu, en Italie, moi, j'ai eu l'occasion
00:36:41 de prendre les trains italiens.
00:36:42 Là, se joue la concurrence.
00:36:44 Et aujourd'hui, c'est plutôt la clientèle qui gagne
00:36:48 en termes de service, de propreté.
00:36:50 C'est pas ce qui s'est passé au Royaume-Uni, par exemple.
00:36:52 Oui, peut-être, mais je parle de l'Italie.
00:36:54 Et là, pour le coup, ils l'ont vraiment ouvert.
00:36:56 Donc, nous, j'ai l'impression,
00:36:58 je ne suis pas sous votre contrôle à tous les deux,
00:37:00 mais on a l'impression qu'on est toujours entre les deux, en réalité.
00:37:03 Alors, on va trouver Frédéric Jorjan.
00:37:06 Quelles réactions sur ces propos, cher Frédéric ?
00:37:10 Vous savez, je n'ai pas toute la connaissance
00:37:15 que peuvent avoir les intervenants sur le plateau.
00:37:17 Simplement, ce qu'on constate régulièrement,
00:37:20 c'est que les freins qu'il y a sur le terrain, bien souvent,
00:37:22 cela vient d'une machine administrative,
00:37:27 d'une bureaucratie assez lourde,
00:37:29 qui essaye de donner des images de souplesse,
00:37:32 alors que ça reste un mastodonte.
00:37:33 Et donc, on essaye de faire croire
00:37:35 qu'il y a des possibilités sur le terrain,
00:37:37 alors que ces possibilités sur le terrain,
00:37:38 bien souvent, sont réduites quasiment à néant
00:37:40 et les bonnes volontés sont mises de côté.
00:37:43 Ça, on l'a constaté régulièrement.
00:37:45 Bon, ça, c'est simplement ce dont je vous parle d'expérience.
00:37:48 Maintenant, comme je vous disais,
00:37:50 quand il y a un marché public,
00:37:53 et il y a quand même des clauses très précises,
00:37:55 et que si une entreprise est défaillante
00:37:58 dans l'accomplissement de ce marché,
00:38:00 eh bien, à ce moment-là,
00:38:01 il y a la possibilité de révoquer le marché,
00:38:03 il y a la possibilité de relancer un marché,
00:38:06 il y a tout un tas de possibilités qui existent,
00:38:08 et il y a même des contraintes qui sont possibles.
00:38:10 Donc, je suis surpris que ça prenne autant de temps
00:38:13 pour qu'il y ait des réactions.
00:38:15 Merci Frédéric Janjan.
00:38:17 Juste dans le communiqué de la préfecture,
00:38:20 il est quand même stipulé que d'autres opérations
00:38:23 seront organisées à chaque fois que cela sera nécessaire.
00:38:27 Ça veut dire qu'on peut s'attendre à ce que ça se poursuive,
00:38:30 évidemment, pour votre plus grand désarroi.
00:38:33 Le ciel vous entende.
00:38:36 Merci en tous les cas d'avoir accepté de témoigner
00:38:39 et de réagir dans "Punchline été".
00:38:42 Allez, puisque c'est l'été, vous savez que les maires
00:38:44 des stations balnéaires sont sous tension, évidemment,
00:38:48 parce que leur objectif, c'est de faire en sorte
00:38:50 que leur station soit prête le jour J
00:38:52 et que tout se passe pour le mieux,
00:38:54 dans le meilleur des mondes.
00:38:55 On va prendre la direction de La Baule,
00:38:56 vous voyez, entre Marseille, La Baule,
00:38:58 on voyage beaucoup dans cette émission.
00:39:00 La météo des plages.
00:39:00 La météo des plages, carrément.
00:39:02 Et on va retrouver justement Jean-Baptiste Brune,
00:39:05 qui est directeur de la communication de la ville
00:39:07 de La Baule et Scoublac,
00:39:09 et qui nous explique justement que c'est un véritable challenge
00:39:11 de faire en sorte qu'une station balnéaire
00:39:13 soit prête le jour J.
00:39:14 C'est vrai que c'est une mobilisation de chaque instant.
00:39:18 C'est une mobilisation toute l'année,
00:39:20 puisqu'on prépare cette saison estivale toute l'année,
00:39:22 mais c'est encore plus une mobilisation l'été
00:39:25 pour que les vacances,
00:39:28 et puis la vie au quotidien pour nos résidents
00:39:31 se passe de façon sereine sur notre commune,
00:39:34 notamment en période estivale,
00:39:35 avec un accroissement de la population qui est multiplié,
00:39:38 je le rappelle chez nous, à La Baule, par 10.
00:39:40 Nous sommes 18 000 l'hiver et nous passerons à 180 000 habitants l'été.
00:39:44 Alors on le voit, Benjamin Morrel,
00:39:46 c'est vrai que c'est une priorité pour ces élus
00:39:49 dans le climat du moment.
00:39:50 C'est un travail qui se prépare toute l'année.
00:39:53 Nous disait Jean-Baptiste Brune, qui était notre invité
00:39:55 tout à l'heure dans la parole aux Français,
00:39:58 et il y a des objectifs à atteindre,
00:39:59 des objectifs évidemment de sécurité.
00:40:02 C'est le premier point.
00:40:03 Deuxième point, c'est également des problématiques de propreté.
00:40:07 La population de La Baule, par exemple,
00:40:09 se multiplie par 10.
00:40:11 Et puis des problèmes de circulation, évidemment,
00:40:13 puisqu'on passe de 80 000 à 180 000 habitants
00:40:19 durant quasiment deux mois.
00:40:20 C'est ça, vous avez des communes qui vivent essentiellement du tourisme,
00:40:23 mais ce tourisme, évidemment, il a des à-côtés, il a des nuisances.
00:40:27 Et donc, ce faisant, il faut arriver à organiser toute une économie,
00:40:29 à la fois sur une logique qui est une logique saisonnière,
00:40:32 mais en même temps, des infrastructures qui, le reste de l'année,
00:40:34 vont être considérées comme étant surdimensionnées.
00:40:36 Donc, c'est un modèle économique qui est un modèle économique complexe
00:40:39 et qui ne fonctionne en grande partie que parce qu'on a une clientèle
00:40:42 également étrangère.
00:40:43 Et là, il y a un point à aborder tout de même.
00:40:45 Vous voyez que le RER, actuellement, est à l'arrêt vis-à-vis de l'aéroport.
00:40:49 On donne ces dernières années une image vis-à-vis de l'étranger
00:40:52 qui est assez problématique en matière de tourisme.
00:40:54 Je rappelle que c'est 4 % du PIB.
00:40:56 Si jamais on continue ainsi,
00:40:57 eh bien, vous allez avoir des villes qui vont être sinistrées.
00:41:00 Et d'ailleurs, Paris en fera partie.
00:41:01 Naïmia Mfadel.
00:41:03 Oui, moi, j'étais dans une ville qui est très touristique,
00:41:06 effectivement, qui multiplie par 10 ses habitants.
00:41:10 Et ce que j'ai trouvé intéressant,
00:41:11 alors je ne le citerai pas pour ne pas faire de la publicité,
00:41:14 mais ce que j'ai trouvé intéressant, c'est qu'en fait,
00:41:16 il y avait un maillage sécuritaire, mais qui était un peu invisible,
00:41:20 si je puis dire.
00:41:21 C'est-à-dire que vous n'aviez pas ce sentiment de tout sécuritaire.
00:41:25 Et puis, au niveau de la propreté, alors moi, j'ai trouvé ça vraiment bien,
00:41:29 c'est que vous aviez des agents de propreté qui passaient très tôt le matin.
00:41:35 Vous les voyez aussi très tard le soir.
00:41:38 La plage était magnifique, c'est-à-dire la propreté,
00:41:41 effectivement, a été nettoyée, etc.
00:41:44 Donc, effectivement, il faut gérer.
00:41:45 Mais j'ai envie de dire que nous, dans ces villes,
00:41:47 on est des invités, en fait, parce qu'on vient pour découvrir ces villes,
00:41:51 pour faire la rencontre de leurs habitants, etc.
00:41:54 Donc, nous aussi, on doit faire attention à notre comportement
00:41:57 et à respecter aussi le cadre et le voisinage.
00:42:01 C'est bien ce que vous dites, mais ce n'est pas le cas de la plupart des...
00:42:03 Malheureusement, hélas !
00:42:05 C'est pour ça que je le dis.
00:42:06 C'est toute la problématique, justement, de ces élus
00:42:08 et de tout ce personnel qui se mobilise.
00:42:11 Pierre-Yves Augéron.
00:42:14 Un immédiat rebond sur ce qui vient d'être dit.
00:42:18 C'est d'autant plus vrai que le civisme ordinaire manque en vacances
00:42:24 et quand on est à l'extérieur de chez soi,
00:42:27 parce qu'il y a quand même une nouveauté dans ces communes touristiques
00:42:31 qui n'existait pas il y a une quinzaine d'années,
00:42:34 c'est de plus en plus...
00:42:34 Alors, ça a débuté dans les régions de montagne,
00:42:37 et là, c'est en train de prendre les régions littorales.
00:42:40 C'est des mouvements structurés d'opposition au tourisme.
00:42:43 Et ça, on ne le connaissait pas,
00:42:45 parce que pour toute personne qui vit dans une région touristique,
00:42:50 c'est en partie mon cas,
00:42:52 l'énervement est devenu un véritable agacement
00:42:56 et qui à la fin est devenu une colère structurante.
00:42:58 Et je pense qu'on n'en a pas pris,
00:43:01 sauf dans certaines régions, je pense en Bretagne particulièrement,
00:43:04 on n'en a pas encore pris la mesure.
00:43:06 Et économiquement, on risque d'en prendre la mesure dans les années à venir.
00:43:08 Oui, et puis, on parle également de surtourisme.
00:43:12 Il y a des lieux comme le Mont-Saint-Michel ou l'île de Bréa
00:43:16 où, effectivement, on essaie de réguler le tourisme.
00:43:20 Alors, c'est difficile parce que ce sont des enjeux majeurs,
00:43:23 parce que quand vous êtes commerçant au Mont-Saint-Michel
00:43:26 ou sur l'île de Bréa, évidemment, vous avez envie de faire beaucoup d'argent
00:43:29 et qu'il y ait le plus de monde possible
00:43:32 et que parfois ce sont des décisions qui sont difficiles à faire accepter
00:43:35 aux commerçants dans ces stations balnéaires.
00:43:37 Et ce n'est pas simple à gérer.
00:43:38 Bien sûr, mais si on veut arriver à préserver certains patrimoines
00:43:42 à la fois historiques et naturels, il faut limiter le tourisme.
00:43:47 Je veux dire, il faut accepter que certains sites doivent subir
00:43:51 des restrictions en termes d'accès.
00:43:53 Sinon, en réalité, on détruit un patrimoine et, in fine,
00:43:56 on affaiblit le sac d'or sur lequel on est assis.
00:43:59 Donc, il faut être dans une perspective qui est une perspective de régulation.
00:44:03 Et il faut également mettre en valeur l'ensemble du territoire.
00:44:07 Vous avez des endroits magnifiques en France, très, très peu touristiques.
00:44:10 Je parle notamment de mon Auvergne natale, qui mériterait, entre guillemets,
00:44:14 beaucoup plus...
00:44:14 Thierry, il était à deux doigts de parler de sa région aussi.
00:44:16 Non, mais c'est très vrai.
00:44:19 Thierry, c'est quelle région, vous ?
00:44:20 Normandie.
00:44:21 Normandie.
00:44:21 Normandie.
00:44:22 Très bien.
00:44:22 Le Normandie est quand même un coco-l'Auvergne et de plus en plus touristique.
00:44:25 Allez-y durant l'été, il vous reste quelques jours.
00:44:27 Rendez-vous à Clermont-Ferrand.
00:44:28 Évidemment.
00:44:29 Il nous reste cinq minutes.
00:44:30 Alors, c'est un sujet...
00:44:31 Alors, évidemment, Naïma et Pierre, vous allez pouvoir réagir,
00:44:34 mais c'est quasiment un sujet pour vous, mon cher Benjamin Morel.
00:44:39 C'est vraiment...
00:44:39 Et je vous attends sur le sujet.
00:44:41 Vous avez compris pourquoi.
00:44:41 Je pensais avoir donné une parole définitive.
00:44:42 Mais non, non, non, non.
00:44:43 Mais vous savez, on ne prépare pas une chaîne d'été.
00:44:45 La parole est libre.
00:44:46 Mais il y a des sujets comme ça.
00:44:47 Et quand j'ai vu que vous étiez notre invité, je me suis dit voilà, ça, c'est un sujet pour Benjamin.
00:44:51 C'est le classement de Shanghai qui dresse la liste des meilleures universités du monde.
00:44:58 Harvard, évidemment, est à la première place pour la 22e année.
00:45:02 Et les universités américaines sont toujours en tête de peloton.
00:45:06 Mais une nouvelle fois, quatre établissements français dans le top 100.
00:45:10 Alors, ayant fait ma thèse à Paris-Saclay, je verse évidemment ma petite larme.
00:45:13 Mais malgré tout...
00:45:14 Bravo.
00:45:15 Il ne faut pas...
00:45:16 Bon, je vais détruire ce que je suis en train de dire.
00:45:18 Pardon.
00:45:19 Mais il ne faut pas accorder non plus trop, trop d'importance à ce classement de Shanghai.
00:45:22 Tout bêtement, parce que notre système éducatif universitaire...
00:45:24 Merci, j'aborde le thème et vous êtes en train de démolir mon thème.
00:45:27 Mais vous avez raison, merci.
00:45:28 Et t'aborder...
00:45:29 Et en plus, c'est un thème pour vous.
00:45:30 Grosso modo, le classement de Shanghai donne une prime aux immenses universités, aux gros monstres.
00:45:36 Ce n'est pas forcément dans un gros monstre que vous êtes le mieux formé.
00:45:38 Ce n'est pas là dont vous ressortez d'ailleurs les têtes les plus innovantes, les plus intéressantes, etc.
00:45:44 Ça permet de faire des fusions, ça permet d'avoir, je dirais, une logique qui est une logique d'échelle,
00:45:49 notamment pour les sciences dures, ça peut être utile.
00:45:51 Vous pouvez acheter des gros accélérateurs de particules, c'est mignon, c'est marrant et ça fait plaisir aux physiciens.
00:45:56 Mais par exemple, pour les sciences humaines, ce n'est pas très, très utile.
00:45:59 Vous voyez, on a des petites facs de sciences humaines, etc.
00:46:02 Moi-même, à Paris-Panther-Monsas, on a une petite faculté en termes de nombre par rapport aux gros monstres américains.
00:46:07 Mais malgré tout, on forme parmi les meilleurs juristes, si ce n'est les meilleurs juristes de France.
00:46:11 Donc, vous voyez que la logique française, qui plus est, si vous rajoutez la logique des grandes écoles,
00:46:16 soit en sciences dures et en sciences humaines, etc.,
00:46:19 fait que notre modèle n'est pas du tout adapté à ce type de classement.
00:46:22 Et la question, c'est est-ce qu'on en a vraiment quelque chose à faire ?
00:46:25 La réponse devrait être non, parce qu'au bout du compte, l'important, c'est d'avoir des gens qui sont bien formés, qui font marcher le pays.
00:46:31 Le fait que l'on structure notre pensée, nos politiques publiques uniquement au égard à ces classements,
00:46:37 en soi, c'est problématique et ça n'aide pas vraiment l'université française.
00:46:40 Je vous donne la parole à tous les deux juste après, évidemment, mais je vais vous faire lire deux tweets.
00:46:44 Le premier, Emmanuel Macron.
00:46:46 Ensuite, il y aura celui d'Olivier Faure.
00:46:48 Et vous allez comprendre pourquoi je vous fais lire ces deux tweets dans ce sens-là.
00:46:52 D'abord, Emmanuel Macron.
00:46:53 "Avec 27 universités à représenter, le classement de Shanghai met à l'honneur l'excellence française.
00:46:58 Acteur de l'enseignement et de la recherche, merci !" avec un point d'exclamation.
00:47:02 "Vous faites de la France une grande nation de formation, de recherche et d'innovation.
00:47:05 Nous continuerons à vous soutenir."
00:47:07 Voilà, ça c'est le tweet d'Emmanuel Macron.
00:47:10 Une surprise.
00:47:11 - Cocorico. - Cocorico, on est fiers, etc.
00:47:13 Maintenant, celui d'Olivier Faure.
00:47:16 Et là, ça va vous intéresser.
00:47:18 On découvre Olivier Faure.
00:47:20 "Le président n'a que le mot de souveraineté à la bouche,
00:47:22 mais retient les critères chinois pour définir l'excellence de nos universités.
00:47:26 Le modèle n'est pas interrogé, alors qu'il conduit à ne considérer que le sommet de l'iceberg
00:47:31 et ignorer les conditions d'apprentissage du grand nombre."
00:47:33 - Il a absolument raison.
00:47:35 - Vous comprenez pourquoi ?
00:47:37 Et Martin Mazur qui me souffle à l'oreille, il me dit...
00:47:40 - Oui, c'est ça.
00:47:41 - Benjamin Morel va réagir sur Olivier Faure.
00:47:44 Il avait raison, on le savait.
00:47:46 - Je rejoins ce que je disais tout à l'heure, c'est-à-dire que
00:47:48 en soi, les critères du classement de Shanghai ne sont pas des critères efficients.
00:47:53 Et donc, ce faisant, en effet, ça permet aux Chinois qui se sont arrogés le droit à travers ça
00:47:57 de classer des universités mondiales, de faire valoir des critères qui les arrangent
00:48:00 et qui permettent aux universités chinoises de surmanger.
00:48:03 Mais en soi, ça ne garantit ni la qualité de la formation,
00:48:06 ni la qualité de la recherche, etc.
00:48:08 Le fait qu'on ait les yeux sur des indicateurs créés à l'étranger,
00:48:12 c'est en soi problématique et ça n'aide vraiment pas ces dernières années
00:48:14 quand on voit les monstres qu'on a fait avec la fusion des universités.
00:48:18 Ça n'aide vraiment pas l'organisation française.
00:48:19 - Alors, vous avez une trente pour répondre et réagir.
00:48:22 Pierre-Yves et Naïma.
00:48:24 - Non, mais moi, je comprends ce que veut dire Benjamin.
00:48:26 Après, on a enfin un petit cocorico, pourquoi pas ?
00:48:29 Mais en même temps, on ne peut pas ne pas jouer le jeu parce qu'apparemment, c'est pas...
00:48:34 - Pourquoi ?
00:48:34 - C'est par rapport à ce classement.
00:48:35 - Oui, mais ce classement-là, ce n'est pas nous qui décidons d'y être ou de ne pas y être.
00:48:39 C'est ça la question.
00:48:41 - D'accord, mais on n'est pas obligé de faire une petite publique là-dessus.
00:48:43 - Ce qui m'intéresse par contre, je crois que c'était un enseignant qui disait ça,
00:48:47 c'est que c'est la différence entre les universités,
00:48:50 notamment américaines où ça coûte un fric monstre,
00:48:53 j'ai vu, 80 000 dollars, c'est énorme.
00:48:56 Et par rapport à nous, où ça coûte 200, 250 euros,
00:49:00 à part les universités comme l'Institut catholique ou d'autres comme ça,
00:49:03 où c'est payant.
00:49:06 J'arrête, allez-y.
00:49:08 - Vous avez compris.
00:49:09 Non, 36 secondes, vous avez 36 secondes pour une interrogation orale.
00:49:12 - Pas de souci.
00:49:14 Pour une fois, si on m'avait dit qu'il fallait que je vienne à Cénousse
00:49:16 pour être d'accord avec Olivier Faure, mais le vrai problème,
00:49:20 les grands soucis de l'université française,
00:49:22 c'est son rapport avec les grandes écoles,
00:49:25 ou l'image qu'elle a d'elle-même,
00:49:28 sont amplifiées par ce type de classement.
00:49:31 - Vous savez, Winston Churchill disait une phrase assez simple,
00:49:34 "Je ne crois que les statistiques que j'ai truquées moi-même."
00:49:36 Il en est de même avec les critères d'évaluation.
00:49:38 Or, la seule chose que nous aurions à faire,
00:49:40 c'est faire notre propre classement comme arme cognitive à l'international,
00:49:44 mais je suis entièrement d'accord avec Benjamin Morel,
00:49:46 ça ne nous regarde pas, en fait.
00:49:49 Ça ne nous renvoie pas à nos véritables problèmes,
00:49:51 et ça nous fait faire cocorico alors qu'il faudrait mieux
00:49:54 regarder la réalité des soucis en question.
00:49:56 - Et le docteur de français a beaucoup de problèmes,
00:49:58 c'est pas ça qui va les régler.
00:49:59 - Tout à fait.
00:50:00 - Alors, en tant que physioproviseur, je vous donne une note,
00:50:01 parce que vous avez respecté le temps,
00:50:02 je vous mets 20 sur 20 sur le temps de parole.
00:50:04 - Merci.
00:50:04 - Là, je vais avoir de super mauvaises notes.
00:50:06 - Si, si, je vous donnerai la note à la fin de l'émission.
00:50:08 Allez, on marque une pause, on se retrouve dans quelques instants
00:50:10 pour la dernière heure de Punchline été.
00:50:11 Soyez les bienvenus, il est 18h,
00:50:18 c'est la dernière ligne droite pour Punchline été,
00:50:21 puisque nous sommes ensemble jusqu'à 19h,
00:50:23 du débat, du reportage, du témoignage avec mes grands témoins
00:50:26 que je vous présente dans quelques instants,
00:50:27 mais tout de suite, un point sur l'info avec Michael De Santos.
00:50:30 Rebonjour Michael.
00:50:32 - Rebonjour Thierry, bonjour à tous.
00:50:34 Des élus et des anciens élèves,
00:50:37 une centaine de personnes se sont réunies aujourd'hui
00:50:39 dans le Calvados pour rendre hommage à Stéphane Wittel.
00:50:42 Une minute de silence a été respectée,
00:50:45 des bougies et des fleurs ont également été déposées
00:50:47 devant son ancien établissement.
00:50:49 Le principal de 48 ans a été retrouvé mort la semaine dernière
00:50:52 alors qu'il venait éteindre l'alarme du collège
00:50:53 dans lequel il officiait.
00:50:54 L'autopsie n'a pas permis de déterminer
00:50:56 les causes du décès.
00:50:58 Sept personnes légèrement blessées en Allemagne
00:51:00 à Europa Park, célèbre parc d'attraction
00:51:04 situé près de la frontière française.
00:51:06 Cinq comédiens et deux visiteurs ont été touchés
00:51:08 lors d'une représentation qui se déroulait
00:51:10 dans l'un des bassins du site.
00:51:12 En juin dernier, un incendie avait déjà provoqué
00:51:14 l'évacuation de 25 000 personnes.
00:51:17 Enfin, à l'ouest du Japon, 180 000 personnes
00:51:20 priaient de trouver un abri.
00:51:22 La population est appelée à s'abriter en hauteur
00:51:24 à cause de la tempête tropicale Lannes.
00:51:27 Le risque de pluie violente, d'inondations
00:51:28 et de glissements de terrain est élevé.
00:51:31 Ces dernières heures, plus de 500 vols et des TGV
00:51:33 ont dû être annulés.
00:51:34 15 000 foyers sont toujours privés d'électricité.
00:51:38 C'est la fin de ce journal.
00:51:40 PUNCHLINE était, ça continue avec Thierry Cabane
00:51:42 et ses invités.
00:51:43 Merci Michael de Santos.
00:51:45 Merci beaucoup.
00:51:46 Avec moi pour commenter l'actualité, Naïma M. Fadel,
00:51:49 toujours présente.
00:51:50 Benjamin Moral qui va nous rejoindre dans quelques instants
00:51:52 et qui y arrive évidemment,
00:51:54 qui s'est octroyé une petite pause café,
00:51:55 on va tout vous dire, on va être très transparent.
00:51:58 Et Pierre-Yves Rougeron, président du Cercle Aristote.
00:52:02 Allez, on va prendre la direction des Pyrénées-Orientales
00:52:07 avec ce violent incendie qui a touché trois communes,
00:52:10 Saint-André, Saurade et Argelès.
00:52:12 Le feu a été fixé cette nuit.
00:52:14 Après avoir ravagé plusieurs centaines d'hectares,
00:52:16 plus de 3000 vacanciers de différents campings
00:52:18 ont dû être évacués.
00:52:19 On va retrouver tout de suite Antoine Parra,
00:52:22 le maire d'Isère-Gauche d'Argelès-sur-Mer.
00:52:24 Bonjour Antoine Parra.
00:52:26 Merci d'accepter de témoigner.
00:52:28 On voulait faire un bilan de la situation,
00:52:31 un état des lieux.
00:52:33 Tout est rentré dans l'ordre précisément.
00:52:36 On en est où Antoine Parra ?
00:52:38 On est quasiment au final du fait que tout rentre dans l'ordre.
00:52:43 Les choses se sont nettement, nettement améliorées.
00:52:47 Progressivement, dans la journée,
00:52:49 des solutions ont été trouvées pour les campeurs,
00:52:52 les vacanciers qui étaient là
00:52:53 et qui s'étaient trouvés brusquement sans hébergement.
00:52:57 Donc, il y a la municipalité avec la préfecture
00:53:00 qui a mis en place des dispositifs
00:53:02 pour aider ces vacanciers à trouver une solution alternative.
00:53:06 Et alors qu'il est la quasi-totalité,
00:53:09 pour ne pas dire la totalité, à trouver une solution.
00:53:12 Du point de vue, sur le front de l'incendie,
00:53:16 tout l'incendie est sous contrôle.
00:53:18 Il semblerait qu'on ait encore des petites inquiétudes
00:53:21 parce que le vent se lève à nouveau.
00:53:23 Et donc, la surveillance est de mise.
00:53:26 Elle est accentuée à l'instant même par des hélicoptères bombardiers d'eau
00:53:30 qui volent au périmètre de façon à éviter tout redépart de feu.
00:53:36 Donc oui, la situation s'est nettement améliorée.
00:53:39 Les 24 heures qui se sont découlées ont été éprouvantes pour tout le monde.
00:53:42 Mais je pense sincèrement que la majorité des vacanciers
00:53:47 ont pu être accueillis malgré la situation,
00:53:50 dans de bonnes conditions.
00:53:51 - Ça a été un incendie d'une rare violence quand même, Antoine Paran.
00:53:56 - C'était un incendie, je dois le dire, dantesque.
00:53:58 Dantesque parce que la situation météo était abominable
00:54:02 du point de vue des risques de propagation d'incendie.
00:54:06 Lorsque l'incendie a touché le camping,
00:54:09 étant donné que chaque mobilhome était équipé d'une bouteille de gaz,
00:54:13 ces bouteilles de gaz exposaient les unes après les autres.
00:54:15 C'était le ciel qui s'embrasait avec des colonnes de fumée noire incroyable.
00:54:21 Donc vraiment, quasiment des scènes de guerre,
00:54:24 il semblait, lorsqu'on était observateur un peu éloigné.
00:54:27 C'était très compliqué de combattre l'incendie pour les soldats du feu.
00:54:31 Heureusement, les bombardiers ont été relayés par des canadaires
00:54:36 et d'un avion qui lançait du produit retardant,
00:54:40 ce qui a permis de maîtriser davantage l'incendie.
00:54:43 Et ensuite, pendant toute la nuit, plus de 500 pompiers,
00:54:48 500 sapeurs-pompiers ont combattu l'incendie toute la nuit.
00:54:51 Le vent s'est encalmé, on a pu réussir à contrôler l'ensemble.
00:54:55 Là aujourd'hui, il suffit, si j'ose m'exprimer ainsi,
00:54:59 il suffit de maîtriser ce qui a été contrôlé et empêcher le feu de repartir.
00:55:04 À l'heure actuelle, on n'a pas l'origine de cet incendie, Antoine Parra ?
00:55:09 On n'en a pas avec certitude.
00:55:11 Le procureur qui est venu tout à l'heure a lancé évidemment une enquête.
00:55:16 Même si on n'a pas le contenu, on a quand même quasi certitude.
00:55:20 Vous savez, les feux qui démarrent avec un verre qui fait loup sur une feuille sèche,
00:55:25 c'est vrai que ça existe, ça existe théoriquement.
00:55:28 La réalité, c'est que la quasi-totalité des incendies sont d'origine humaine.
00:55:32 Alors ça peut être un acte malgréant, ça peut être un acte par imprudence.
00:55:37 Et comme je dis, les actes par imprudence, même s'il s'agit d'un acte par imprudence,
00:55:41 dans ces conditions météo, on ne s'amuse pas à des activités à risque.
00:55:46 Ces actes par imprudence s'apparentent pour moi à des actes de malveillance.
00:55:50 Alors, vous avez reçu la visite de Christophe Béchut, le ministre de la Transition écologique,
00:55:54 qui est allé à la rencontre des sinistrés.
00:55:55 Je vous propose de l'écouter et je vous ferai réagir juste après.
00:55:59 On écoute Christophe Béchut.
00:55:59 Nous sommes venus avec Dominique Feure pour témoigner de la solidarité du gouvernement,
00:56:05 celle de la première ministre, celle du ministre de l'Intérieur,
00:56:09 d'abord bien sûr avec ceux qui ont été directement touchés.
00:56:13 Ces centaines de rescapés qui, hier en rentrant de la plage,
00:56:16 ou en étant à l'intérieur du camping, ont vu le feu se propager au niveau des chaînes rouges
00:56:22 et qui, grâce à la solidarité mise en place dans les différentes communes,
00:56:27 et en particulier ici à Argelès, ont pu trouver des hébergements de fortune pour la nuit.
00:56:33 C'est important qu'il vienne le ministre Christophe Béchut, Antoine Parra,
00:56:37 parce qu'on se souvient qu'il y a quasiment un an, il y avait beaucoup d'incendies.
00:56:40 On lui a reproché de ne pas être allé sur le terrain.
00:56:43 Donc c'est important qu'il se déplace aujourd'hui, qu'il vous rencontre,
00:56:46 qu'il discute avec vous et qu'il rencontre les sinistrés aussi.
00:56:49 Pour moi, ce qu'il se déplace aujourd'hui, l'important,
00:56:51 c'est qu'il ne tient pas tellement à la comparaison avec l'année dernière.
00:56:55 L'important, c'est que les sinistrés,
00:56:59 les plus de 1 600 sinistrés d'hier soir, ont besoin de voir qu'il y a des hommes et des femmes,
00:57:06 des volontaires, des bénévoles, des agents municipaux,
00:57:10 des personnes engagées dans des associations qui sont là pour leur venir en aide.
00:57:15 Quand on est dans le plein désarroi, il est important de voir qu'on compte pour les gens
00:57:20 et qu'on se préoccupe de la venue du ministre qui fait partie de cette dimension-là.
00:57:24 Le ministre qui se déplace pour voir des personnes qui sont en souffrance,
00:57:28 je crois que ça apporte du bon mon cœur et ils en avaient besoin.
00:57:31 Alors ce que vous disiez, c'est que vous êtes encore sur vos gardes
00:57:34 et c'est un peu ce que disait Christophe Béchut chez vous tout à l'heure.
00:57:38 Écoutez-le.
00:57:40 Si je vous donne les chiffres du nombre d'hectares brûlés depuis le début de l'été,
00:57:43 c'est spectaculairement beaucoup plus bas que l'année dernière,
00:57:46 où on avait connu une année record.
00:57:48 Mais l'été n'est pas fini.
00:57:49 On a une vague de canicules qui arrive.
00:57:51 Notre sujet aujourd'hui, c'est de rappeler tout le monde à la vigilance
00:57:53 parce que 95% des feux sont d'origine humaine.
00:57:59 Et donc certains par accident, d'autres par le fait de pyromane.
00:58:03 Donc il y a d'ailleurs, concernant le feu en cours,
00:58:07 une enquête précise qui va commencer dans les heures qui viennent,
00:58:12 dès que les derniers foyers seront définitivement éteints.
00:58:16 Donc voilà, il faut être vigilant, Antoine Parra.
00:58:18 Plus que jamais.
00:58:19 Oui, vigilant plus que jamais, mais comme nous le sommes depuis le mois d'avril,
00:58:24 où cette terrible sécheresse sévit sur notre territoire,
00:58:27 et vous vous souvenez qu'une terrible incendie a déjà démarré au mois d'avril,
00:58:30 ce qui était une chose totalement inconnue,
00:58:33 même ici dans les Pyrénées-Orientales.
00:58:36 Oui, nous sommes vigilants, nous devons le rester
00:58:38 parce que les conditions ne se sont pas améliorées.
00:58:40 Ceci dit, nous pouvons être vigilants et nous réussissons dans la plupart des cas.
00:58:45 Dans 95% des cas, nous réussissons à contrôler le feu très rapidement
00:58:49 parce qu'il y a eu de nombreux départs d'incendies,
00:58:51 plus d'une vingtaine sur le territoire d'Argelès-sur-Mer,
00:58:53 ce qui laisse franchement à penser qu'il y a quelqu'un qui intervient dans les départs des feux.
00:58:59 Mais nous les contrôlons très rapidement,
00:59:01 sauf que là, les conditions météo étaient exceptionnellement défavorables.
00:59:05 C'est ce qui a compliqué largement les opérations.
00:59:08 Nous restons vigilants, nous réussissons à contrôler la plupart des petits incendies
00:59:13 qui se déclarent, ils restent petits parce que justement, nous restons vigilants.
00:59:17 Puisque vous êtes en direct sur Punchline,
00:59:20 est-ce que vous avez des besoins, un message ?
00:59:22 Profitez-en, est-ce que vous avez des besoins spécifiques ?
00:59:26 Écoutez, si j'avais des besoins, sincèrement, je les exprimerais ici,
00:59:31 mais je veux juste féliciter et remercier
00:59:34 le formidable nombre de générosité qui s'est créée autour de cet événement,
00:59:38 que ce soit de la population argelésienne,
00:59:41 mais même de la population du territoire environnant,
00:59:44 des gens qui spontanément sont venus apporter leur soutien,
00:59:46 leur aide, des vêtements pour ces personnes qui avaient quitté
00:59:49 leur lieu d'hébergement estival, parfois même en maillot,
00:59:53 et qui se retrouvaient sans rien, sans portefeuille, sans carte bleue,
00:59:56 sans clé de voiture, enfin totalement démunis.
01:00:00 Le land de solidarité qui s'est créé autour de cet événement
01:00:03 fait chaud au cœur encore une fois.
01:00:06 Toutes les nécessités, tous les besoins,
01:00:09 tant que faire se peut, dans l'urgence, ont été comblés.
01:00:12 Aujourd'hui, je peux dire que les malveux sinistrés de ces insomnies
01:00:17 ont trouvé quand même une issue à peu près correcte et favorable.
01:00:22 Merci beaucoup.
01:00:23 On voulait absolument vous donner la parole ce soir, Antoine Parra.
01:00:26 Je rappelle que vous êtes le maire d'Hivergauche d'Argelès-sur-Mer
01:00:29 et surtout, bon courage pour la fin de cet été.
01:00:32 Voilà, on va marquer une nouvelle pause
01:00:34 et on se retrouve avec mes invités dans quelques instants.
01:00:36 A tout de suite.
01:00:41 Il est 18h15, vous êtes toujours sur CNews
01:00:43 et ces punchlines étaient jusqu'à 19h.
01:00:45 Avec moi toujours, on a eu M. Fadel,
01:00:46 Benjamin Morel et Pierre-Yves Rougéron.
01:00:49 Encore une fois, on va parler de refus d'optempérer
01:00:52 avec une issue tragique puisque deux personnes ont été tuées hier soir
01:00:56 lors d'un accident de la route impliquant deux voitures.
01:00:59 Une en délit de fuite, ça s'est passé très précisément
01:01:02 à Saint-Hélène en Gironde.
01:01:04 C'est ce qu'on a appris de la part des gendarmes.
01:01:06 Le conducteur impliqué dans le délit de fuite
01:01:09 était positif au dépistage d'alcool et de stupéfiants,
01:01:12 selon la préfecture.
01:01:13 Il était après la gendarmerie.
01:01:14 Cet homme de 38 ans conduisait sans permis.
01:01:16 Il conduisait sans permis,
01:01:17 il était connu pour plusieurs infractions routières.
01:01:19 Il a été évidemment placé en garde à vue
01:01:21 et une enquête a été ouverte par le parquet de Bordeaux.
01:01:24 Hélas, hélas, hélas, j'ai l'impression qu'on répète les mêmes choses.
01:01:27 Encore un refus d'optempérer,
01:01:29 mais celui-ci est encore une fois amortel.
01:01:31 Et encore une fois, on a quelqu'un qui conduisait sans permis.
01:01:34 Pierre-Yves Rougéron, qu'est-ce qu'on fait ?
01:01:38 Dans le cas du refus d'optempérer,
01:01:39 on est toujours dans la dialectique vis-à-vis des forces de l'ordre.
01:01:44 S'ils le laissent partir, c'est partir mise,
01:01:46 vu que généralement c'est une clientèle ordinaire,
01:01:48 donc on les retrouvera en infraction assez rapidement.
01:01:51 S'ils interviennent et que ça tourne mal, ce sera pour eux.
01:01:55 Alors que le premier responsable, là,
01:01:58 c'est quelqu'un qui met les autres en danger
01:02:00 parce qu'il prend le volant, il n'en a pas le droit.
01:02:03 Il est alcoolisé, il est sous stup'.
01:02:05 C'est une bombe ambulante
01:02:07 et malheureusement on en a quand même quelques milliers
01:02:08 qui prennent la voiture tous les jours dans cet état-là.
01:02:11 Et malheureusement, là, ça a très mal tourné.
01:02:15 Mais il y aura une enquête de toute évidence
01:02:18 sur les conditions de sa fuite.
01:02:20 Mais moi, ce que je me demande,
01:02:22 ça va être l'état de la réponse pénale.
01:02:25 Je pense qu'elle sera insuffisante.
01:02:27 Sans médire par avance sur le métier des magistrats,
01:02:30 c'est que malheureusement, c'est un fait de clientèle ordinaire.
01:02:33 Comme vous l'avez très bien dit, on en parle encore.
01:02:37 Et je précise encore une fois que les deux victimes
01:02:40 étaient deux jeunes femmes suisses âgées de 21 ans
01:02:43 et qui étaient tranquillement en vacances.
01:02:45 Voilà les vraies victimes de cette affaire.
01:02:47 Voilà, pour être totalement complet.
01:02:49 Benjamin Morel, c'est vrai que c'est un véritable feuilleton,
01:02:53 c'est refus de tempérer.
01:02:54 On en parlait il y a encore l'été dernier.
01:02:57 On en a parlé toute l'année.
01:02:57 L'été dernier, il y a eu beaucoup de refus de tempérer,
01:03:00 mais c'est le feuilleton et ça continue.
01:03:02 C'est complexe à gérer parce qu'au-delà du risque pénal
01:03:05 que prennent potentiellement les policiers,
01:03:06 il y a également un risque humain dans une poursuite.
01:03:08 Donc en effet, quand c'est quelqu'un qui est récupéré,
01:03:11 est-ce que vraiment le poursuivre avec tous les risques que ça comporte,
01:03:13 c'est la bonne option ?
01:03:14 Pas forcément, pas toujours.
01:03:16 En revanche, ce qui est certain,
01:03:17 c'est qu'une fois que le véhicule est immobilisé,
01:03:20 pour arriver à le maintenir,
01:03:21 il vous faut plusieurs fonctionnaires de police.
01:03:22 En règle générale, quand vous interrogez les policiers,
01:03:24 ils disent qu'il faut être trois.
01:03:25 Il faut quelqu'un qui surveille le véhicule derrière,
01:03:28 quelqu'un qui immobilise le conducteur
01:03:30 et quelqu'un qui ensuite mène l'affaire.
01:03:33 Or, la réalité, c'est qu'aujourd'hui,
01:03:34 les effectifs de police sont insuffisants.
01:03:36 Donc si on veut limiter le nombre de refus d'obtempérer,
01:03:39 il faut qu'en effet, la réponse pénale soit à la hauteur.
01:03:42 C'est vieux comme becqueria.
01:03:43 Si jamais vous avez une sanction qui est certaine,
01:03:46 vous n'allez pas enfreindre la loi.
01:03:47 Si la sanction est très incertaine,
01:03:49 à ce moment-là, vous l'enfreindrez.
01:03:51 Or, le problème de la réponse pénale aujourd'hui,
01:03:52 c'est essentiellement l'absence de place de prison.
01:03:54 Les magistrats qui veulent mettre les gens en prison,
01:03:56 souvent eux-mêmes, ils ne peuvent pas.
01:03:58 Ensuite, on peut discuter idéologisation de la justice, etc.
01:04:00 Si on veut, mais le premier problème matériel, il est là.
01:04:03 Ça demande des moyens.
01:04:04 Ensuite, il faut plus d'effectifs de fonctionnaires, de police.
01:04:06 Encore une fois, ça demande également des moyens.
01:04:08 Donc, désolé d'en arriver là,
01:04:10 mais si jamais on veut un État qui assume
01:04:13 ses fonctions originelles régaliennes,
01:04:15 eh bien, il faut lui redonner des moyens.
01:04:17 Il faut lui redonner des éléments qui soient des éléments
01:04:20 lui permettant d'agir réellement.
01:04:22 Ça, ça implique de faire sauter un certain nombre de tabous,
01:04:24 notamment en termes de dépenses publiques
01:04:25 et donc de revoir un petit peu
01:04:27 la façon dont on conçoit aujourd'hui l'État
01:04:29 et notamment les impératifs européens
01:04:31 qui aujourd'hui conduisent justement à ces restrictions.
01:04:33 C'est un peu le même débat qu'on avait tout à l'heure
01:04:35 sur les questions de services publics.
01:04:36 Et donc, si jamais on ne remet pas l'État à l'endroit,
01:04:39 on peut passer plein de déconséquences.
01:04:41 Mais vous vous souvenez, on l'évoquait hors antenne
01:04:43 il y a quelques instants,
01:04:46 l'été dernier, on a beaucoup parlé des Dalton à Lyon.
01:04:49 Vous vous souvenez ?
01:04:50 Qui se moquaient clairement de la République, de l'État.
01:04:51 Et le leader des Dalton avait été incarcéré,
01:04:56 communiqué avec ses camarades de jeu.
01:04:58 Les camarades de jeu venaient devant la prison.
01:05:03 Et quand il a été libéré,
01:05:04 je ne sais pas si vous vous souvenez de cela,
01:05:07 qu'avaient fait les Dalton ?
01:05:08 Ils avaient fait une espèce de rodéo
01:05:10 sur une autoroute ou sur le périphérique lyonnais.
01:05:14 Je ne me souviens plus.
01:05:15 Mais voilà, c'est terrible.
01:05:18 Mais tout simplement, ça révèle qu'on peut se moquer de l'État,
01:05:21 qu'on peut se moquer de la République
01:05:23 et que Benjamin parlait de l'État,
01:05:26 mais là, on voit bien qu'on n'a plus un État fort
01:05:28 parce qu'un État fort, c'est une police forte,
01:05:31 c'est une police qui se fait respecter.
01:05:33 C'est une police où on n'ose pas ne pas obtempérer,
01:05:36 ne pas obéir.
01:05:37 Vous vous rendez compte de cette banalisation qu'on a aujourd'hui,
01:05:40 du non-respect du cadre de la loi, du deux poids, deux mesures ?
01:05:43 Parce que ça veut dire quoi ?
01:05:44 Ça veut dire que certains doivent respecter la loi
01:05:47 et d'autres peuvent ne pas la respecter.
01:05:49 Quand vous voyez les multirécidivistes,
01:05:51 les refus d'obtempérer, regardez Naël qui est décédé,
01:05:55 enfin on regrette tout ce drame,
01:05:57 mais à partir de l'âge de 14 ans,
01:06:00 plusieurs refus d'obtempérer, conduites sans permis,
01:06:04 et on ne peut rien faire.
01:06:05 Et le problème, c'est qu'à partir du moment où on est face à une police
01:06:09 où on est un peu dans le "à même temps",
01:06:11 et on ne leur donne pas des ordres clairs,
01:06:14 on ne peut pas y arriver.
01:06:14 Il nous faut un État fort, il nous faut une police.
01:06:17 Et ça ne peut être qu'une police forte.
01:06:19 Et moi, je regrette, la police, elle est là
01:06:21 pour justement qu'on lui obéisse.
01:06:23 Et que si, effectivement, elle réagit,
01:06:25 et que malheureusement, ça se passe mal,
01:06:27 à qui faut s'en prendre ?
01:06:28 C'est aux personnes qui ne réagissent pas.
01:06:30 Regardez le drame là.
01:06:32 Si on avait poursuivi ces délinquants,
01:06:34 effectivement, comme vous disiez tout à l'heure, Pierre-Yves,
01:06:37 si on les avait poursuivis,
01:06:39 peut-être qu'il y aurait eu ce délinquant
01:06:42 qui aurait été accidenté ou que sais-je,
01:06:44 alors on aurait eu des émeutes, on aurait eu tout ça,
01:06:46 mais en attendant, on aurait peut-être évité
01:06:48 que ces deux pauvres innocentes victimes
01:06:51 soient tuées, tout simplement.
01:06:53 Un dernier mot, Pierre-Yves.
01:06:55 La vie de délinquant ne doit pas être sans risque.
01:06:58 Et ça, malheureusement, c'est aujourd'hui
01:07:01 une croyance très répandue
01:07:03 dans une part de notre archaïocratie.
01:07:05 Ça, c'est très net.
01:07:06 Et c'est le plus grand témoignage de la faiblesse de la France
01:07:09 sur son sol aujourd'hui.
01:07:11 Allez, on va changer de sujet.
01:07:14 On va parler de la crise des urgences qui se poursuit.
01:07:17 Les assistants de régulation du SAMU
01:07:18 ont grève depuis plus d'un mois maintenant.
01:07:20 Cela concerne 69 des 100 centres départementaux.
01:07:24 Ils réclament une revalorisation de leur salaire
01:07:26 et davantage d'embauches.
01:07:28 On voit les explications de Dunia Tangour.
01:07:30 Et on sera avec Yann Rouet,
01:07:32 qui est vice-président ou co-président
01:07:35 de l'Association française des assistants
01:07:37 de régulation médicale des SAMU.
01:07:39 Mais tout d'abord, Dunia Tangour.
01:07:42 Une grève passée sous silence ou presque,
01:07:45 celle des assistants de régulation médicale du SAMU.
01:07:48 Pourtant très suivie, la grève illimitée a débuté
01:07:51 le 3 juillet dernier et recouvre près de trois quarts
01:07:54 du territoire français.
01:07:55 Sur les 100 centres départementaux du SAMU,
01:07:57 69 sont touchés.
01:07:59 Les ARM dénoncent notamment une surcharge de travail.
01:08:02 La grève a débuté suite à la mise en place
01:08:05 du tout appel aux 15 pour désengorger
01:08:08 les services d'urgence comme le souhaite
01:08:11 notre président de la République.
01:08:13 C'est un surcroît d'activité pour les SAMU
01:08:16 et notamment pour les assistants de régulation médicale.
01:08:19 Une meilleure reconnaissance de leurs conditions de travail
01:08:21 ou encore une augmentation salariale
01:08:24 figurent parmi les principales revendications de la profession.
01:08:27 On aimerait que le ministère et le gouvernement
01:08:30 comprennent un peu la pénibilité de notre travail.
01:08:33 À l'heure actuelle, on demande une prime de pénibilité
01:08:36 de 120 euros par mois pour chaque agent,
01:08:39 qu'il soit certifié ou non.
01:08:41 Et on demande également que notre certification actuelle
01:08:45 devienne un diplôme d'Etat comme tous les professionnels de santé.
01:08:48 Une grève qui passe donc inaperçue
01:08:50 puisque les ARM du SAMU continuent de répondre
01:08:52 aux appels des Français,
01:08:54 malgré des urgences déjà saturées
01:08:56 et le manque de personnel soignant.
01:08:59 Yann Rouet, on vous a vu dans le reportage,
01:09:02 notre journaliste disait que c'était une grève
01:09:04 qui passait totalement inaperçue
01:09:05 et ce n'est pas ce que vous souhaitez non plus ?
01:09:09 Alors, effectivement, elle passe un petit peu inaperçue
01:09:11 puisque en tant que professionnels de santé,
01:09:13 on est assignés par nos directions.
01:09:16 Donc, on travaille quotidiennement sur nos plages horaires
01:09:18 et sur les plannings que nous avons.
01:09:22 Voilà, on essaie de faire parler de nous dans les médias,
01:09:24 ce qui commence à marcher un petit peu.
01:09:27 On a vu que le ministre était en visite au SAMU 31 hier.
01:09:32 Il a pu discuter avec certains ARM
01:09:35 et notamment un de nos délégués départemental.
01:09:37 Et il a pu lui expliquer et lui citer
01:09:41 les revendications de la profession.
01:09:43 Alors, comme vous avez l'antenne sur ces news,
01:09:46 quels sont les principaux problèmes ?
01:09:50 Expliquez-nous qu'on comprenne bien
01:09:51 et que les Français qui nous regardent comprennent bien.
01:09:53 La problématique à l'heure actuelle, c'est le manque d'effectifs.
01:09:55 On veut généraliser le service d'accès aux soins
01:09:58 pour la fin de l'année,
01:09:59 alors qu'on sait qu'il manque...
01:10:02 Alors, d'après le ministère et lors de la campagne de communication
01:10:06 qui a été réalisée au mois de mai,
01:10:08 François Braune parlait de 2 000 à 3 000 ARM supplémentaires.
01:10:12 Suite à l'enquête qu'on avait réalisée, nous, avec SAMU Urgences de France,
01:10:15 on était plutôt sur environ 1 000 ARM
01:10:19 pour la généralisation du SAS en fin d'année.
01:10:21 Donc voilà, il y a des chiffres qui ne sont pas forcément concordants,
01:10:23 mais on voit qu'il y a un manque d'effectifs
01:10:25 et le fait que les accès des urgences soient régulés
01:10:29 par le SAMU Centretien à l'heure actuelle
01:10:31 fait qu'il y a un surcroît d'activité évident.
01:10:36 – Alors, on le sait, chaque été l'activité est supérieure de 30%,
01:10:40 car de nombreux hôpitaux doivent rester en activité,
01:10:43 faute de soignants, hélas.
01:10:45 – C'est ça, on parle de 30%,
01:10:47 certains départements c'est 45% d'activité supplémentaire,
01:10:50 donc c'est très difficile.
01:10:52 Voilà, on fait le travail,
01:10:54 mais on aimerait bien que notre travail,
01:10:57 justement, soit reconnu par le gouvernement.
01:11:00 – Je vous garde avec nous, on ouvre le débat avec mes invités.
01:11:05 On parlait l'autre jour sur ce plateau du problème des médecins généralistes
01:11:10 qui décident d'augmenter, certains, pas tous évidemment,
01:11:13 leurs consultations à 30 euros.
01:11:15 Là, on parle évidemment des urgences, le monde de la santé,
01:11:19 j'ai l'impression de me répéter, ne va pas très bien.
01:11:21 Et c'est vrai qu'on ne parle pas beaucoup d'eux.
01:11:23 – Oui, j'ai l'impression de me répéter,
01:11:24 mais les services publics, de manière générale, vont très très mal.
01:11:27 Tout bêtement parce qu'on a sous-investi dans ces services
01:11:30 depuis à peu près les années 80.
01:11:32 Non seulement on a sous-investi,
01:11:33 mais en plus parce qu'on voulait faire des économies,
01:11:36 on a créé une couche de bureaucratie.
01:11:38 Les ARS, à l'origine, c'est ça.
01:11:40 Les ARS, elles ne servent pas à gérer des épidémies.
01:11:42 Les ARS, elles jouent les cost-killers
01:11:44 pour parvenir à réduire les coûts du système de santé.
01:11:47 Vous faites des économies sur l'opérationnel,
01:11:49 mais vous les faites comment ?
01:11:50 Vous construisez une couche de bureaucratie,
01:11:52 donc vous ne faites pas d'économies, parce qu'il faut les payer, la bureaucratie.
01:11:54 Et au bout du compte, vous enquilosez l'opérationnel
01:11:57 et vous faites des économies de bout de chandelle.
01:12:00 Tarification à l'acte, etc.
01:12:02 Donc on a aujourd'hui un système de santé
01:12:04 fondamentalement dysfonctionnel,
01:12:06 fondamentalement sous-doté,
01:12:07 parce qu'il ne faut pas se leurrer,
01:12:09 dire qu'on va faire des économies sur la santé.
01:12:11 Ce n'est pas vrai,
01:12:14 parce qu'on a de plus en plus aujourd'hui...
01:12:16 La santé, par définition, coûte cher.
01:12:18 On a une population, un, vieillissante,
01:12:20 et deux, on a des techniques qui coûtent de plus en plus cher.
01:12:22 Donc la santé va nous coûter,
01:12:24 strictement, d'un point de vue nécessaire,
01:12:26 plus cher dans les années à venir.
01:12:28 Donc si jamais on n'est pas capable de mettre des moyens
01:12:30 dans l'hôpital public,
01:12:32 si on n'est pas capable de mettre des moyens
01:12:34 dans la santé publique,
01:12:36 eh bien, il ne faut pas se plaindre que notre système
01:12:37 se casse les figures
01:12:40 et qu'ensuite, lorsqu'une épidémie arrive,
01:12:42 on soit mal capable de la gérer.
01:12:44 Et même sur les activités quotidiennes,
01:12:46 eh bien qu'aujourd'hui, on ne soit plus capable...
01:12:47 Je parlais de l'Auvergne tout à l'heure, vous savez ?
01:12:49 Ma tante, qui vit dans un petit village d'Auvergne,
01:12:51 a toutes les peines du monde à trouver un dentiste,
01:12:54 trouver un généraliste, trouver un ostéopathe,
01:12:56 parce qu'il n'y a personne.
01:12:58 Parce qu'aujourd'hui, ces professions
01:13:00 se sont fondamentalement raréfiées.
01:13:03 Vous avez une crise des vocations
01:13:05 et donc vous avez des gens qui peuvent attendre
01:13:06 plusieurs semaines pour avoir accès à un généraliste.
01:13:09 Je vous laisse imaginer les pathologies
01:13:10 qu'il peut y avoir derrière.
01:13:11 Et même certains alliés locaux, on le voit,
01:13:13 qui essaient de créer des cabinets spécifiques
01:13:16 pour attirer des médecins avec des conditions
01:13:19 intéressantes et qui ne trouvent pas.
01:13:21 Hélas, Naïma.
01:13:22 Oui, effectivement.
01:13:23 Alors moi, je rejoins ce qu'il vient de dire
01:13:25 concernant l'ARS.
01:13:26 L'ARS, ça pose même des problèmes
01:13:28 aux professionnels, même au niveau des hôpitaux.
01:13:30 Ils le disent, les médecins qui ne sont pas écoutés
01:13:32 du tout par l'ARS, alors que eux, parfois,
01:13:34 ils ont des idées de solutions.
01:13:36 On a créé aussi une espèce d'armée mexicaine
01:13:39 au niveau de l'hôpital.
01:13:40 Donc, vous avez plus de personnel administratif,
01:13:42 même les infirmiers qui sont devenus,
01:13:45 qui sont maintenant dans l'administratif,
01:13:48 au lieu d'être dans le soin.
01:13:50 Et puis, concernant effectivement les mères,
01:13:53 aujourd'hui, ils se trouvent bien isolés
01:13:55 parce qu'ils doivent trouver, eux, les moyens
01:13:57 de répondre aux besoins en soins
01:14:00 de leurs habitants.
01:14:02 Alors, certains, je pensais à ça, Thierry,
01:14:04 parce qu'on en a parlé sur votre plateau,
01:14:06 certains ont créé des bus santé.
01:14:08 Moi-même, j'ai créé un bus santé
01:14:10 quand j'étais adjointe aux mères
01:14:11 chargées de l'action sociale et de la santé.
01:14:14 Et c'était au moins un premier,
01:14:18 comment dirais-je, un premier rendez-vous
01:14:19 qui a été donné, notamment concernant
01:14:21 la prévention, l'information et le dépistage.
01:14:24 Et on travaillait avec l'hôpital,
01:14:26 ce qui permettait à des médecins et des infirmiers
01:14:29 de pouvoir venir sur ce bus santé.
01:14:31 Bon, et puis, moi, je voudrais soulever
01:14:32 aussi autre chose, c'est le Numerus Clausus.
01:14:35 On nous a dit, c'est bon, c'est ouvert,
01:14:37 on va accueillir beaucoup plus d'étudiants.
01:14:41 Sauf que, dernièrement, j'ai vu que c'était
01:14:43 en fonction de la capacité de formation.
01:14:46 Donc, si on n'a pas, dans une université de médecine,
01:14:49 la capacité d'accueillir des étudiants,
01:14:51 on n'en accueille pas plus.
01:14:53 La crise d'un service public enrichit
01:14:54 la crise d'un autre service public.
01:14:56 Yann Rouet, on voulait absolument
01:14:58 donner un coup de projecteur sur votre
01:15:00 profession et votre malaise.
01:15:01 Quel est le dernier message que vous avez envie
01:15:02 de délivrer pour FITESA en l'entrainée d'avoue ?
01:15:06 Alors, le dernier message, c'est un métier
01:15:08 qui est passionnant, qui mérite d'être mis en lumière
01:15:11 et qui mérite d'être réactualisé
01:15:16 et en termes de salaire revu
01:15:19 pour attirer des nouveaux ARM futurs.
01:15:23 Pour que les écoles puissent faire le plein
01:15:25 dans les mois à venir.
01:15:27 Écoutez, merci d'avoir accepté de témoigner.
01:15:29 C'était important également de vous donner la parole.
01:15:31 Je rappelle que vous êtes co-président
01:15:32 de l'Association française des assistants
01:15:34 de régulation médicale des SAMU.
01:15:36 Le mot de la fin, Pierre-Yves Rougeron.
01:15:39 La France ne pourra pas éternellement se permettre
01:15:42 de vivre au dépens de ses protecteurs
01:15:45 vigilants et discrets et des anges qui veillent sur elle.
01:15:47 Que ce soit ses soignants, que ce soit ses soldats.
01:15:50 À un moment, il faudra peut-être que la France,
01:15:53 qu'une partie de l'élite française se décide
01:15:55 à remettre la question des mérites
01:15:57 et des indemnisations de mérite, indemnisation symbolique,
01:16:00 indemnisation matérielle sur la table.
01:16:03 Parce que sinon, ça risque de mal se finir
01:16:05 si on demande toujours eux-mêmes
01:16:07 d'être les cordes sur lesquelles on tire.
01:16:09 Merci pour cette intervention.
01:16:10 On va marquer une pause.
01:16:11 On va se retrouver dans quelques instants
01:16:13 et on prendra la direction des Pyrénées-Orientales.
01:16:16 On va évoquer la situation dramatique
01:16:19 de certains éleveurs qui n'ont plus de fourrage, etc.
01:16:21 victimes de la sécheresse, évidemment,
01:16:23 et qui sont malheureusement dans l'obligation
01:16:26 d'abattre certaines de leurs bêtes.
01:16:29 Vous verrez un témoignage assez poignant juste après.
01:16:32 On se retrouve dans quelques instants.
01:16:34 Le temps passe vite.
01:16:39 Il est quasiment 18h35.
01:16:41 Il nous reste encore pratiquement 20 minutes dans Punchline.
01:16:44 Votre compagnie est agréable.
01:16:45 J'ai aimé votre compagnie.
01:16:46 Effectivement, je la partage avec nous.
01:16:48 Naïmah M. Fadel, Benjamin Morel et Pierre-Eve Rougeron.
01:16:52 Naïmah M. Fadel est en pleine forme
01:16:53 parce qu'elle revient de vacances.
01:16:54 Et Benjamin Morel aussi.
01:16:55 Je ne sais pas si Pierre-Eve Rougeron était en vacances.
01:16:58 Il n'était pas en vacances.
01:16:59 OK.
01:17:00 Allez, deux sujets sur lesquels
01:17:02 on va reprendre notre sérieux.
01:17:04 Deux sujets sur lesquels j'aimerais vous faire réagir.
01:17:06 On va donc prendre la direction des Pyrénées-Orientales
01:17:10 puisque les agriculteurs, une trentaine d'agriculteurs
01:17:13 vivent un véritable drame.
01:17:15 À cause de la sécheresse, l'herbe pousse très peu.
01:17:19 À cause du manque de pluie,
01:17:20 les stocks de foins, évidemment, manquent.
01:17:23 Les fautes de nourriture pour leurs animaux.
01:17:25 Eh bien, certains sont obligés d'abattre une partie de leur troupeau.
01:17:29 C'est une situation dramatique, assez inédite.
01:17:32 Je propose d'écouter Tony Borès.
01:17:36 C'est le premier témoignage que je propose d'écouter.
01:17:39 C'est une situation inédite.
01:17:42 Même si c'est un département qui connaît des sécheresses,
01:17:46 puisqu'on est un climat méditerranéen,
01:17:49 mais cette année, c'est vraiment très, très exceptionnel.
01:17:52 Donc, on peut considérer que depuis le mois de septembre de l'année dernière,
01:17:55 on a eu de très faibles précipitations.
01:17:58 Ni cet hiver avait la neige, ni un pluie ométrique.
01:18:02 Et depuis quelques gouttes au mois de juin,
01:18:06 heureusement qu'ils ont permis de sauver un peu sur les estives,
01:18:12 avoir de la ressource.
01:18:14 Mais par contre, ce qu'on récolte sur nos exploitations,
01:18:17 c'est catastrophique pour passer l'hiver prochain.
01:18:21 Donc, c'est une situation catastrophique, nous dit Tony Borès.
01:18:24 Et écoutez, parce qu'il va être dans l'obligation, évidemment,
01:18:28 et il est confronté à cette situation, d'abattre certaines de ses bêtes.
01:18:31 Écoutez-le, plus en longueur.
01:18:33 Moi, je fais partie aussi de ces éleveurs qui vont diminuer le nombre d'animaux,
01:18:38 c'est-à-dire, oui, effectivement, abattre des animaux.
01:18:41 Une des raisons, c'est acheter moins de stocks pour passer l'hiver prochain, d'une part,
01:18:47 et d'autre part, se servir de cet argent pour la trésorerie et pour pouvoir acheter du fouine.
01:18:53 Mais acheter 5 ou 10 % de ces stocks pour passer l'hiver,
01:18:57 les exploitants sont habitués, et ont la trésorerie pour faire face,
01:19:01 acheter 80 % des stocks pour passer l'hiver,
01:19:05 il n'y a aucune trésorerie d'aucun exploitant qui résiste.
01:19:09 Donc, effectivement, il faut décapitaliser pour pouvoir acheter des stocks.
01:19:14 On a besoin de solidarité, simplement pour dire que les producteurs de fourrage,
01:19:20 d'aloud et lariège sont solidaires de notre département.
01:19:25 Par contre, au niveau des pouvoirs publics,
01:19:28 ce soit l'État ou la région, voire même le département,
01:19:32 aujourd'hui, on n'a pas de lisibilité sur l'accompagnement qu'on pourrait ou pas avoir.
01:19:37 - Benjamin Moral, c'est dramatique, cette situation de ces éleveurs,
01:19:41 être obligés d'abattre des bêtes par manque de fourrage, à cause de la sécheresse.
01:19:46 - Oui, c'est dramatique, mais malheureusement, ça va se reproduire.
01:19:49 C'est-à-dire qu'on dit souvent, il faut lutter contre le réchauffement climatique.
01:19:52 Alors, il faut limiter les dégâts, évidemment,
01:19:53 il faut essayer de regarder ce que l'on peut faire du point de vue de la politique écologique,
01:19:56 mais il est déjà là.
01:19:58 Et donc, ce faisant, ce type de situation va se répéter
01:20:02 et il ne s'agit pas tant de lutter que de s'adapter.
01:20:05 Et il y a des façons plus ou moins intelligentes d'adapter
01:20:07 et notre élevage et notre agriculture.
01:20:08 Regardez ce qui se passe actuellement en Andalousie,
01:20:11 ce qu'ont fait les Espagnols en Andalousie n'est pas très intelligent.
01:20:14 Aujourd'hui, vous avez une région qui est sinistrée d'un point de vue agricole.
01:20:17 Donc, il faut réadapter aujourd'hui la base de notre agriculture
01:20:20 pour prendre en compte ces changements qui vont, quoi qu'il arrive, quoi qu'on fasse,
01:20:24 espérons qu'on fasse le plus possible, mais qui vont arriver.
01:20:27 Et donc, aujourd'hui, beaucoup plus que de songer à, je dirais,
01:20:31 des petites mesurettes à culpabiliser les gens en disant "attention,
01:20:33 il faut bien jeter tes papiers", ce n'est pas nécessaire,
01:20:35 mais il faudrait avoir une vraie politique publique intelligente
01:20:38 d'un point de vue agricole, d'un point de vue également industriel,
01:20:41 parce que ce qui pollue le plus, c'est d'importer des produits de l'autre bout du monde
01:20:44 pour parvenir à la fois à réinsulter de l'activité et de l'activité durable,
01:20:49 notamment d'un point de vue agricole.
01:20:50 - Damien Mfadel.
01:20:52 - Je voudrais juste rappeler que c'est une région spécifique,
01:20:55 c'est une région qui a l'habitude d'avoir des essraies,
01:20:59 mais qui n'a jamais connu ce qui se passe aujourd'hui.
01:21:05 Moi, je pense qu'il faut tout simplement un soutien,
01:21:08 un soutien de l'État et des différentes collectivités.
01:21:11 Il y a clairement un appel à l'aide de la part de cet agriculteur,
01:21:16 donc je pense qu'il faut l'entendre.
01:21:18 - Ils sont une trentaine, M. Calarin.
01:21:20 - Voilà, il est le porte-parole un peu de ces agriculteurs,
01:21:24 parce que ce que j'ai entendu, et c'est ça qui est dramatique,
01:21:28 c'est qu'il dit "j'ai besoin de tuer mes bêtes
01:21:31 pour pouvoir avoir de la trésorerie,
01:21:33 pour acheter du foin pour passer l'hiver".
01:21:36 Donc ça, sincèrement, on ne peut pas...
01:21:39 Je crois qu'il faut être solidaire et j'espère sincèrement que l'État
01:21:43 et les différentes collectivités qu'il a citées,
01:21:45 la région et le département vont réagir.
01:21:49 - Pierre-Eve Augéron.
01:21:52 - Quand on vient d'une région agricole, ce qui est très frappant,
01:21:55 alors certes, pas du tout sur les mêmes servitudes en termes de climat,
01:22:02 on vient d'une région agricole beaucoup plus au nord,
01:22:04 mais ce malaise à fleur de peau est le même,
01:22:08 c'est-à-dire qu'il y a une telle dévalorisation
01:22:11 de la vision du monde agricole qu'on a oublié
01:22:14 que s'ils ne sont plus là et s'ils souffrent trop,
01:22:16 la nation entière souffrira derrière eux,
01:22:19 et malheureusement, l'État a coupé une partie du cordon
01:22:22 par une politique, disons, de quoi vous vous mêlez,
01:22:26 vous avez bien quelques rentes qui retombent,
01:22:30 alors que nous n'avons plus de grand plan agricole,
01:22:32 que nous avons perdu une partie de la souveraineté alimentaire de la France
01:22:35 parce que nous l'avons laissé choir,
01:22:37 et malheureusement, à la fin, il y a des victimes humaines,
01:22:40 on vient d'en voir une, ce ne sera pas la première,
01:22:42 ce n'est pas la dernière malheureusement,
01:22:44 parce qu'il y a une cécité d'une partie de l'élite française
01:22:47 sur la question agricole qui a dépassé le stade de l'incompétence
01:22:52 et qui entre dans son aspect criminel.
01:22:54 Alors de quoi ont-ils besoin ?
01:22:55 Ils ont besoin évidemment de foin.
01:22:57 Écoutez, Corinne Parasol, qui était notre invitée
01:22:59 dans la parole aux Français tout à l'heure,
01:23:01 elle est agricultrice et membre de la Chambre d'agriculture
01:23:04 des Pyrénées-Orientales qui essaie de venir en aide à ces agriculteurs.
01:23:07 Écoutez-la.
01:23:08 Ça fait des jours qu'on n'a pas vu, des semaines qu'on n'a pas vu de pluie
01:23:12 et effectivement, ça veut dire que non seulement
01:23:15 on n'a pas eu de foin au printemps, sur la première coupe,
01:23:19 et en plus là, quand les vaches vont redescendre,
01:23:22 quand les vaches, enfin tous les animaux vont redescendre des estivins,
01:23:26 il n'y aura rien à pâturer en bas.
01:23:29 Normalement, on arrive à trouver du foin assez facilement.
01:23:32 Cette année, il y a la sécheresse en Espagne aussi,
01:23:35 qui met la pression sur la vente du foin et qui a fait augmenter les tarifs.
01:23:39 Du coup, ça reste assez compliqué pour trouver du foin à des prix corrects.
01:23:42 S'ils n'ont pas de stock et s'ils n'ont pas les moyens
01:23:44 d'acheter du four à jeu, ils vont devoir se séparer d'une partie du troupeau.
01:23:49 Oui, Benjamin, elle parle également de la situation de l'Espagne.
01:23:52 On fait focus sur une région,
01:23:54 et plutôt un département de la France,
01:23:57 mais en fait, cette problématique de la sécheresse,
01:23:59 si vous avez raison d'élargir, il va falloir qu'on vive avec.
01:24:01 Elle touche l'Espagne.
01:24:03 Effets dominos, évidemment, c'est compliqué d'en avoir.
01:24:07 Il faut qu'on ait une vraie politique agricole, encore une fois,
01:24:09 qui s'adapte au réchauffement climatique.
01:24:11 Et comme ça a été dit, qu'il soit une politique intelligente.
01:24:13 On a eu une politique d'exportation à tout crin
01:24:16 et qui n'était pas forcément une politique d'alimentation.
01:24:19 Par ailleurs, on a fragilisé un système agricole.
01:24:21 Jadis, on était largement devant les Allemands.
01:24:23 Aujourd'hui, l'Allemagne est devenue la première agriculture de l'Union européenne.
01:24:26 C'est un problème.
01:24:27 C'est-à-dire que là-dessus, on perd d'un point de vue à la fois de la compétitivité,
01:24:31 mais également de notre capacité à réagir aux transformations.
01:24:37 Donc là, je rejoins tout à fait ce qui a été dit.
01:24:38 Il faut une grande politique agricole.
01:24:40 Oui, peut-être que l'agriculture, ça rapporte moins que certaines industries de service.
01:24:45 Et alors, est-ce que vous nourrissez les gens avec des industries de loisirs ?
01:24:49 La réponse est non.
01:24:50 En revanche, vous avez besoin d'une agriculture nationale.
01:24:52 C'est comme ça qu'on doit réfléchir,
01:24:54 non pas en termes uniquement de comptabilité publique et de balance commerciale,
01:24:58 mais également en termes de souveraineté.
01:25:01 L'agriculture, c'est la base de la souveraineté.
01:25:03 Si vous n'êtes pas capable de nourrir correctement votre population,
01:25:06 en réalité, vous êtes dépendant, quoi qu'il arrive de l'extérieur,
01:25:09 quoi que disent vos chiffres.
01:25:10 Naïma M.
01:25:11 Justement, on s'est écarté de la souveraineté à cause de l'injonction de l'Europe,
01:25:17 norme sur norme.
01:25:19 Et en plus, souvent, les agriculteurs vous le disent.
01:25:22 Ils vous disent, mais nous, nous avons une agriculture extrêmement vertueuse.
01:25:27 Aujourd'hui, on est obligé d'importer 70 % de nos fruits,
01:25:31 30 % de nos légumes à cause de l'Europe, de pays qui sont loin d'être vertueux.
01:25:36 Donc, on marche sur la tête, je suis d'accord avec vous.
01:25:38 À un moment, il faut absolument qu'on se détache de l'Europe
01:25:40 et puis qu'on ait cette souveraineté et qu'on revienne à ce qu'on était,
01:25:45 effectivement, par le passé, parce que, comme vous l'avez dit tout à l'heure,
01:25:48 ils nous nourrissent.
01:25:49 Ils nous nourrissent grâce à eux, nous sommes nourris.
01:25:51 Si demain, on n'aura plus d'agriculteurs,
01:25:53 vous imaginez dans quelle situation nous allons être ?
01:25:57 Pierre-Yves.
01:25:58 Sur le volet européen, il faut toujours rappeler une chose.
01:26:02 Pour l'eurocratie, pour y avoir été quelques années, je peux en parler,
01:26:09 l'agriculteur français est une masse sacrifiable par nature
01:26:12 pour pouvoir, entre autres, que l'Allemagne vende des bagnoles à l'étranger.
01:26:16 Donc, elle fera tous les accords de libre-échange alimentaire qu'elle voudra.
01:26:20 Et à chaque fois, c'est le paysan français, un peu le paysan italien,
01:26:23 un peu le paysan espagnol qui trinquera.
01:26:28 L'indépendance alimentaire n'est pas un sujet pour ces gens, il faut être très clair.
01:26:31 Pour eux, tout s'achète, tout se vend, la nourriture compris.
01:26:34 Le problème, c'est que l'année qui vient de s'écouler a peut-être révélé à tout le monde
01:26:41 que non, tout s'achète et tout ne se vend pas.
01:26:43 Quand quelqu'un vous bloque, quelqu'un vous bloque.
01:26:45 Et ce sera le cas des réseaux alimentaires.
01:26:48 J'espère que ce message sera entendu,
01:26:50 sachant qu'entre la crise des vocations, l'état de la condition paysanne,
01:26:54 on a très peu de temps pour agir.
01:26:56 On va retrouver tout de suite Christian Talant, qui est éleveur,
01:26:59 qui a 230 bovins et 200 brebis.
01:27:02 Merci d'avoir accepté de témoigner dans Punchline été.
01:27:06 C'est une situation totalement inédite, ce qu'on évoquait sur ce plateau
01:27:09 avant de vous avoir, Christian.
01:27:13 Oui, en effet, nous, en tant qu'éleveur sur le plateau Cervan,
01:27:18 c'est quand même la deuxième année consécutive que la sécheresse nous touche fortement.
01:27:22 Et cette année, bien plus que l'année dernière,
01:27:25 parce que sur une exploitation comme la mienne,
01:27:27 on a fait à peine 500 balles au ronde au lieu des 2500 qui nous faut.
01:27:31 Donc, ça va sérieusement se compliquer à l'automne
01:27:36 pour savoir ce qu'on va faire avec le bétail.
01:27:39 Donc, si on n'a pas des solutions d'aide des pouvoirs publics,
01:27:42 nous allons être obligés d'abattre, pour ma part certainement,
01:27:47 50 à 60% du cheptel parce qu'on ne pourra pas financer cette sécheresse supplémentaire.
01:27:53 C'est énorme, 50% de votre cheptel.
01:27:56 Oui, c'est énorme, oui.
01:27:57 C'est qu'au jour d'aujourd'hui,
01:28:00 d'après les coûts que j'ai regardés sur ce que ça allait me coûter la sécheresse,
01:28:06 si je devais la financer, elle me coûterait entre 150 et 180 000 euros.
01:28:10 J'ai à peine un mois de fourrage alors que d'habitude, je suis entièrement autonome.
01:28:16 Donc, je n'ai pas les moyens de financer une sécheresse aussi importante.
01:28:22 Alors, on avait comme invité Corine Parasol tout à l'heure dans la parole aux Français,
01:28:26 que vous connaissez évidemment, et j'ai posé la question.
01:28:29 Il y a toujours une espèce de solidarité qui joue entre vous.
01:28:31 Et je lui ai posé la question, pourquoi vous ne demandez pas du fourrage
01:28:36 à des agriculteurs de d'autres régions de France ?
01:28:38 Et elle me disait, mais le problème de fond, c'est qu'il y a le coût du transport qui s'ajoute.
01:28:42 C'est bien ça aussi votre problématique ?
01:28:44 La problématique, c'est ça, c'est que le foueing à un tarif, c'est une chose.
01:28:48 Mais le problème, c'est que le transport au jour d'aujourd'hui nous coûte extrêmement cher.
01:28:54 Et suivant sur quel secteur on fait rapatrier le foueing,
01:28:58 de suite, il nous manque une rangée de balles sur les camions
01:29:01 parce qu'on a un tunnel à passer sur le Puy-Morin.
01:29:03 Et si on passe par Perpignan, suivant d'où il vient, les transports sont hors de prix.
01:29:11 De quoi avez-vous besoin très concrètement ?
01:29:13 Vous êtes comment là actuellement ?
01:29:15 Au jour d'aujourd'hui, on n'a aucune aide.
01:29:17 On a alerté les pouvoirs publics de se pencher sérieusement sur le dossier,
01:29:23 mais on n'a encore pas de réponse sur les camps où on va pouvoir être pris en compte.
01:29:30 Parce que nous, le souci, c'est que là, on est quand même mi-août,
01:29:33 les bêtes vont descendre entre la première quinzaine d'octobre,
01:29:38 ou fin octobre ou plus tard, les bêtes vont descendre des estives.
01:29:41 Et on a un mois de fourrage.
01:29:42 Et au jour d'aujourd'hui, on n'a pas de pluie,
01:29:44 ce qui fait que sur les parcours, on n'aura rien à faire, pas à Turin ni dans les prés.
01:29:48 Ça veut dire que les descentes d'estives, il va falloir fourrager.
01:29:51 Donc on voudrait avoir des réponses rapidement, mais on ne les a pas au jour d'aujourd'hui.
01:29:57 Et c'est bien pour ça qu'on a demandé aux pouvoirs publics de se pencher rapidement
01:30:01 sur notre cas, sur le plateau Cerdan,
01:30:04 voir si on pouvait trouver des solutions,
01:30:08 parce que sinon, tous les collègues qu'on a sur le plateau Cerdan
01:30:13 envisageant de décapitaliser et donc nos exploitations ne seront plus viables.
01:30:17 Mais on ne peut pas financer les coûts qu'on a au jour d'aujourd'hui.
01:30:20 C'est ce qu'on nous annonce sur les transports et les fourrages à ramener.
01:30:24 - Et si vous abattez 50% ?
01:30:26 Excusez-moi de vous poser cette question, mais si vous abattez 50% de vos bêtes,
01:30:30 vous allez pouvoir survivre à cette situation inédite ?
01:30:34 Christian ?
01:30:36 - Pour l'instant, je ne peux même pas répondre.
01:30:37 Je pense que ça va devenir une exploitation économiquement difficile.
01:30:42 J'ai l'espoir qu'on arrive à trouver des accords et des solutions
01:30:46 pour tous les éleveurs du plateau Cerdan.
01:30:48 J'espère qu'en les prochaines semaines, tout le monde va se pencher sérieusement sur le sujet,
01:30:53 parce que les dates butoir vont vite arriver.
01:30:56 On est mi-août, entre fin septembre et fin octobre, toutes les estives seront vidées.
01:31:01 Et faute d'avoir trouvé des financements pour cette sécheresse,
01:31:06 nous serons dans l'obligation de vendre et pour l'abattage.
01:31:10 Donc, quand ça fait 20 ans que vous êtes installé
01:31:12 et que vous avez créé un troupeau génétiquement, comme mes collègues et moi-même,
01:31:16 c'est un crèveux cœur.
01:31:19 - Écoutez, c'est important qu'on vous donne la parole, Christian Taland.
01:31:22 Tenez-nous au courant.
01:31:23 On va suivre évidemment sur CNews la situation.
01:31:27 Et n'hésitez pas à revenir vers nous.
01:31:29 Allez, dernier sujet sur lequel j'aimerais vous faire réagir.
01:31:33 Il nous reste quelques minutes.
01:31:35 C'est cette condamnation.
01:31:37 Un homme de 34 ans a été condamné à huit mois de prison ferme
01:31:39 pour avoir frappé son chien et une interdiction définitive de détenir un animal.
01:31:44 L'effet remonte à 2019 à Corbeil-Essonne, en Essonne.
01:31:47 Et c'est une voisine qui a sauvé la vie de ce bulldog de 4 ans,
01:31:49 qui hurlait à la mort nuit et jour en appelant la police.
01:31:52 Je propose d'écouter la réaction de Christophe Marie,
01:31:55 qui est le directeur adjoint et porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot.
01:31:59 C'est un fait très, très rare.
01:32:02 - Ce n'est pas une première, mais effectivement, ça reste extrêmement rare
01:32:06 qu'il y ait des condamnations, parce que jusqu'à présent,
01:32:08 en fait, les procédures qui sont menées n'aboutissent pas à des condamnations fermes.
01:32:13 Et là, en plus de la peine de prison, il y a une interdiction de détenir un animal.
01:32:18 Et ça, c'est un volet qui est très important pour la suite.
01:32:21 Benjamin Morel, un chiffre depuis 2016.
01:32:23 En 2016, les violences sur animaux de compagnie ont augmenté de 30 %
01:32:27 selon le ministère de l'Intérieur.
01:32:29 - Vous savez, le degré de civilisation d'une société est tout à fait lié
01:32:33 à la manière dont on considère les plus faibles.
01:32:34 Les animaux de compagnie font partie de ceux qui sont la plupart du temps sans défense.
01:32:38 Quand vous avez une hausse de la maltraitance des animaux de compagnie,
01:32:41 ça signifie quelque chose.
01:32:43 Ce qui ne veut pas dire, encore une fois, qu'il ne faut pas toucher les animaux,
01:32:47 il ne faut pas se nourrir, etc.
01:32:49 On en parlait tout à l'heure à des éleveurs.
01:32:51 Je pense que ces éleveurs traitent extrêmement bien leurs bêtes, par exemple.
01:32:54 On peut avoir une logique d'exploitation commerciale de l'animal
01:32:59 qui ne soit pas non plus une logique de cruauté.
01:33:03 Or là, ce dont on parle dans ce sujet-là, c'est de la cruauté.
01:33:06 Et ça, en effet, c'est de la décivilisation.
01:33:09 Qu'il puisse y avoir des avancées légales en la matière,
01:33:12 ça m'apparaît nécessaire parce que maltraiter un être vivant,
01:33:15 gratuitement, cruellement, ça doit être sanctionné.
01:33:19 - Mme Fadel.
01:33:20 - Oui, et puis je pense que cette condamnation est un message fort
01:33:24 qui est donné à ceux qui pourraient avoir envie, si je puis dire,
01:33:29 de maltraiter comme ça leur animal.
01:33:32 Donc c'est très bien.
01:33:33 Je pense que vraiment là, le message est fort.
01:33:36 - Et on l'évoquait avec Christophe-Marie,
01:33:38 qui était également notre invité tout à l'heure.
01:33:39 Et en fait, il y a eu un effet Covid également,
01:33:41 puisque vous savez, pour sortir, il fallait promener son chien, etc.
01:33:44 Donc plein de gens ont acheté des animaux pour avoir l'autorisation de sortie.
01:33:48 Mais l'effet domino, on n'y pense pas trop,
01:33:50 c'est qu'effectivement, ils ne savent plus quoi faire de ce chien.
01:33:52 Mais il y a eu un effet Covid, il y a eu un avant et un après.
01:33:55 Et c'est vrai qu'on n'y pensait pas spécialement.
01:33:58 - Alors oui, c'est sûr que ça a été totalement...
01:34:01 C'était sous les radars jusque là.
01:34:03 Vous ne pouvez pas s'imaginer, surtout 30% d'augmentation,
01:34:06 même si il faudrait voir la méthodologie de calcul du ministère de l'Intérieur.
01:34:10 Par contre, il y a deux choses que nous pouvons dire sur ça.
01:34:14 Premièrement, dans, disons, l'éthique globale de la société française,
01:34:21 les droits de l'animal avancent.
01:34:22 C'est-à-dire que, particulièrement le droit des animaux de compagnie,
01:34:26 parce que pour les Français, pour des millions de Français,
01:34:28 c'est l'affection de la quotidienneté, c'est la famille restante, etc.
01:34:34 Il ne faut pas sous-estimer ça.
01:34:36 D'ailleurs, je ne serais pas surpris que sur des enquêtes d'opinion,
01:34:39 la volonté répressive pour la protection de l'animal avance chez beaucoup de Français.
01:34:44 Mais surtout, par rapport au profil des gens,
01:34:48 au profil des tortionnaires d'animaux, il ne faut pas oublier une chose.
01:34:53 Quelqu'un qui frappe de manière habituelle, ce qui est le cas là, un animal,
01:34:57 ce sont des gens, et d'ailleurs c'est le cas du client là,
01:35:01 vu que ça a été dit dans le premier sujet en parlant,
01:35:04 habitués au fait de violence.
01:35:06 Il ne faut pas oublier que c'est le même type de gens
01:35:09 qui s'attaquent à des enfants, par la violence, pas par la pédocriminalité,
01:35:15 ou qui frappent des gens qu'ils estiment plus faibles.
01:35:18 Il ne faut pas oublier que c'est ce profil-là,
01:35:20 donc ce sont des gens qui, même condamnés,
01:35:22 doivent, sans qu'on les entrave plus que ce que les libertés publiques nous le commandent,
01:35:27 doivent suivre un suivi, avoir un suivi médico-pénitentiaire
01:35:32 après leur condamnation et doivent rester dans l'œil de la justice
01:35:37 parce qu'ils peuvent devenir des récidivistes.
01:35:40 En fait, cette histoire est terrible.
01:35:42 On va terminer ce Punch All N'était, désolé de terminer sur cette note.
01:35:47 Parfois on aime terminer sur une note un petit peu plus légère,
01:35:49 mais l'actualité malheureusement fait que c'est ainsi en ce 15 août.
01:35:53 Merci Naïmah Mfadel, merci Benjamin Borel,
01:35:55 merci Pierre-Yves Rougeron, ça s'est bien passé ?
01:35:58 J'étais ravi de vous éclairer pour la première fois.
01:35:59 Merci à Martin Mazur et à leur para qui m'ont aidé à préparer
01:36:04 ces deux heures d'information non-stop.
01:36:06 Merci aux équipes de la programmation et aux équipes en régie aussi.
01:36:09 Tout de suite, c'est Face à l'Info avec Barbara Clin.
01:36:12 Moi, je vous dis bye bye.
01:36:12 Je vous retrouve demain pour deux rendez-vous, évidemment,
01:36:15 la Parole au français et puis pour Punchline à 17h.
01:36:18 On sera là, on sera au rendez-vous.
01:36:20 Belle soirée sur CNews.
01:36:21 ...

Recommandations