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Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h

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00:00:00 Bonsoir à tous, merci d'être avec nous en direct sur CNews pour Punchline.
00:00:06 Dans un instant, je vous présente mes nombreux invités pour ce soir,
00:00:10 mais avant, l'essentiel de l'actu c'est avec vous, Adrien Spiteri.
00:00:12 Bonsoir Adrien.
00:00:13 Bonsoir Vincent et bonsoir à tous.
00:00:16 Sans déplacement dans le Finistère, Gérald Darmanin a réagi au nouveau drame à Nîmes.
00:00:21 Dans le quartier Pissevin, un homme de 18 ans a été abattu sur un point de dille tôt ce matin.
00:00:26 C'est dans ce même quartier qu'un enfant de 10 ans est mort dans la nuit de lundi à mardi,
00:00:30 victime collatérale d'une fusillade.
00:00:32 Le ministre de l'Intérieur annonce un renforcement de la sécurité sur place.
00:00:36 On l'écoute.
00:00:37 Nous avons cet après-midi, au moment où nous parlons, à procéder à des interpellations.
00:00:42 Quelques-unes ont déjà été faites au moment où je parle.
00:00:44 J'ai engagé le RAID et en plus à CRS 8, ce soir, une nouvelle unité de CRS
00:00:50 restera plusieurs semaines à Nîmes et dans le département du Guerre
00:00:54 avant que demain je puisse m'échanger avec non seulement les policiers mais les élus
00:00:58 pour voir les nouvelles dispositions nécessaires.
00:01:01 À l'école, les atteintes à la laïcité sont en hausse,
00:01:04 notamment depuis l'assassinat de Samuel Paty en octobre 2020.
00:01:08 Sur l'année scolaire 2022-2023, plus de 4 700 signalements ont été recensés au total,
00:01:14 soit une augmentation de 150% en un an.
00:01:17 Mathieu Devese.
00:01:19 C'est l'une des priorités du nouveau ministre de l'Éducation, Gabriel Attal.
00:01:23 Lutter contre les atteintes à la laïcité à l'école.
00:01:26 Selon une note du ministère de l'Éducation, elle ne cesse d'augmenter.
00:01:30 Sur l'année scolaire écoulée, 4 710 signalements ont été recensés,
00:01:34 soit une hausse de 150% en un an.
00:01:37 La fermeté de la réponse de l'école est mise à l'épreuve par ces nouveaux phénomènes,
00:01:42 face aux coups de boutoir, face aux attaques, face aux tentatives de déstabilisation.
00:01:46 Nous devons faire bloc et nous allons faire bloc.
00:01:49 Ces derniers mois, nous le savons,
00:01:51 les tenues religieuses comme les abayas ont fait leur apparition dans certains établissements,
00:01:55 parfois ça fait même plusieurs années que c'est le cas.
00:01:58 Ce vêtement couvre l'ensemble du corps à l'exception du visage et des mains.
00:02:02 Et il serait de plus en plus présent à l'école.
00:02:05 Selon le ministère de l'Éducation,
00:02:07 91 signalements ont été recensés sur trois mois en 2021
00:02:11 et pas moins de 923 signalements relevés sur quatre mois cette année.
00:02:15 150 établissements seraient touchés par ces atteintes à la laïcité.
00:02:20 De leur côté, les enseignants dénoncent un manque de clarté du gouvernement.
00:02:24 Nous ce que l'on veut, c'est qu'il y ait une directive claire et écrite
00:02:28 du ministère de l'Éducation nationale, nous disant une fois pour toutes,
00:02:32 ce vêtement-là, c'est un vêtement religieux, il ne faut pas l'accepter.
00:02:36 Ou ce n'est pas un vêtement religieux et du coup il faut l'accepter.
00:02:39 En juillet dernier, le tout nouveau ministre de l'Éducation, Gabriel Attal,
00:02:43 a déclaré que les abayas étaient des vêtements religieux
00:02:46 et devaient être traités comme tels.
00:02:49 Bruno Lemaire a fait sa rentrée sur le terrain.
00:02:52 Aujourd'hui en Haute-Savoie, devant les acteurs économiques,
00:02:54 le ministre de l'Économie a évoqué le projet de loi finance 2024
00:02:58 qu'il doit bientôt présenter.
00:03:00 Le ministre assure notamment que le gouvernement va continuer de baisser les impôts.
00:03:05 La persévérance veut dire garder la même politique fiscale.
00:03:11 Et je tiens là aussi à tordre le coup à de mauvaises rumeurs.
00:03:17 Nous garderons la même politique fiscale.
00:03:19 Nous continuerons à baisser les impôts sur les ménages comme sur les entreprises.
00:03:25 Nous tiendrons notre engagement au plus tôt de baisse d'impôt des ménages de 2 milliards d'euros.
00:03:31 Nous tiendrons notre engagement de baisse des impôts de production
00:03:35 et de suppression définitive de la contribution sur la valeur ajoutée.
00:03:40 Volodymyr Zelensky réagit à la mort d'Evgeny Prigozhin.
00:03:43 L'Ukraine n'a rien à voir, rassure le président ukrainien.
00:03:46 Volodymyr Zelensky a au contraire sous-entendu une responsabilité du Kremlin.
00:03:51 Pour rappel, Evgeny Prigozhin a perdu la vie hier soir dans le crash d'un avion.
00:03:56 Dans le reste de l'actualité, l'épisode caniculaire se poursuit.
00:03:59 En France, 17 départements resteront en alerte rouge demain.
00:04:03 Hier, des records ont été atteints.
00:04:06 La journée de mercredi a été la plus chaude jamais enregistrée après un 15 août en France.
00:04:13 Ces images impressionnantes de Grelon en France maintenant.
00:04:16 Aussi gros que des balles de golf, ils sont tombés à chevagne dans l'allier.
00:04:20 Si des départements font toujours face à de fortes chaleurs,
00:04:23 certains départements sont touchés par des orages.
00:04:27 Aujourd'hui.
00:04:28 Et puis autre illustration de ces précipitations,
00:04:31 cette image à Ouglat dans le Calvados.
00:04:34 Un arcus a été observé, vous le voyez à l'image.
00:04:37 Ce nuage rouleau est capable de produire de fortes rafales de vent
00:04:41 et précède généralement de violents orages.
00:04:44 Voilà, c'est la fin de ce journal.
00:04:46 La suite de Punchline, c'est avec vous, Vincent Farandèche.
00:04:49 La suite et surtout le début, cher Adrien Spiteri.
00:04:51 Merci à vous. On vous retrouve un petit peu plus tard pour l'essentiel de l'actualité.
00:04:55 Bonsoir à tous.
00:04:55 Soyez les bienvenus dans Punchline.
00:04:58 Avec moi autour de cette table ce soir, Sabrina Medjaber.
00:05:00 Bonsoir.
00:05:01 Merci d'être avec nous.
00:05:02 Vous êtes essayiste, Philippe Giber.
00:05:03 Bonsoir.
00:05:04 Un plaisir.
00:05:05 Enseignant.
00:05:06 Sandra Buisson de notre service police justice.
00:05:08 Également, vous êtes avec nous.
00:05:09 Bonsoir, chère Sandra.
00:05:10 Frédéric Lessis, bonsoir.
00:05:12 Merci d'être avec nous.
00:05:13 Vous êtes chef du service communication de la police nationale.
00:05:16 On va débuter d'ailleurs notre émission avec vous.
00:05:18 On a beaucoup de questions, évidemment, à vous poser,
00:05:20 notamment par rapport à la situation à Nice.
00:05:23 Louis de Ragnel, bonsoir.
00:05:24 Merci d'être avec nous.
00:05:25 Chef du service politique de Europe 1.
00:05:27 Et Pierre-Henri Bovis, vous êtes avocat.
00:05:29 Bonsoir.
00:05:29 Merci d'être avec nous.
00:05:32 Merci à tous les six.
00:05:33 D'ailleurs, on va commencer avec vous, Sandra Buisson, par rapport à la situation à Nice.
00:05:39 Il y a eu cette nouvelle fusillade mortelle à Nîmes.
00:05:41 Pardonnez-moi la nuit dernière.
00:05:43 Cela s'est une nouvelle fois déroulé dans le quartier de Pissouins.
00:05:47 Un jeune homme de 18 ans a été tué par balle sur un point d'île.
00:05:50 Mais ces faits-là n'ont rien à voir avec ce qu'il s'est passé lundi dernier.
00:05:54 Alors, la configuration est différente, c'est-à-dire que cette fois,
00:05:56 la victime est connue de la police et de la justice.
00:05:59 Contrairement à l'oncle de l'enfant qui a été tué lundi,
00:06:04 et puis cet oncle qui avait lui aussi pris trois balles dans le dos.
00:06:07 Eux n'étaient pas connus de la police et de la justice.
00:06:10 Et la procurat avait expliqué qu'ils étaient des victimes collatérales.
00:06:14 Cette nuit, l'homme de 18 ans était, selon des sources policières,
00:06:17 soit un guetteur, soit un vendeur sur ce point d'île où il a été tué en milieu de nuit.
00:06:20 Et d'ailleurs, un témoin que nos équipes sur place ont interrogé
00:06:23 expliquait qu'il était là depuis deux mois, qu'il avait eu son bac
00:06:25 et qu'il voulait un peu d'argent de poche.
00:06:27 Il avait essayé de trouver un travail, mais qu'il n'avait pas le permis
00:06:31 et qu'il n'avait pas réussi.
00:06:32 Le témoin qui disait à nos journalistes
00:06:36 "Qu'est-ce que vous voulez ? Pour 1000 euros la semaine, même moi je suis tenté."
00:06:40 C'était un homme qui était un témoin et qui disait que lui, il avait battu plus d'eux
00:06:44 et qu'il était employé à faire le ménage et donc qu'il ne trouvait pas non plus de travail.
00:06:47 Mais bon, comme il a des enfants, il ne basculerait pas dans le trafic.
00:06:50 Donc cette personne qui a été tuée cette nuit,
00:06:53 on sait que dans sa sacoche, il avait 85 euros en petites coupures, du cannabis également.
00:06:58 Les assaillants ont tiré une quinzaine de coups de feu,
00:07:02 notamment avec une arme de type Kalachnikov.
00:07:04 Et on sait qu'un véhicule qui pourrait correspondre à celui des assaillants
00:07:07 a été retrouvé incendié.
00:07:09 Il avait été volé ce véhicule à Marseille le 20 août.
00:07:13 Alors cet homme de 18 ans, ça ne veut pas dire que c'est lui qui était nommément visé
00:07:17 parce qu'il lui aurait été reproché quelque chose par les assassins.
00:07:20 Comme on l'expliquait hier, c'est peut-être le point de deal qui était l'objectif des assaillants.
00:07:24 Peu importe qui s'y trouvait, le but était peut-être de faire un coup de force,
00:07:28 comme on le voit de plus en plus, de terroriser ceux qui y travaillent
00:07:31 ou ceux qui viennent s'y approvisionner.
00:07:33 Et il est trop tôt pour savoir si cet assassinat a un lien ou non avec celui de lundi
00:07:37 qui a coûté la vie à cet enfant de 10 ans et qui a très gravement blessé son oncle.
00:07:42 Merci chère Sandra. On part tout de suite sur place.
00:07:44 Anim dans le quartier Pissevin, vous rejoindre Jean-Luc Thomas.
00:07:47 Vous êtes avec Sacha Robin. Bonsoir à tous les deux.
00:07:50 Jean-Luc, vous avez rencontré des habitants sur place,
00:07:54 notamment l'un des témoins de cette fusillade la nuit dernière.
00:07:57 Exactement. Ce jeune homme de 22 ans, Sandra, vient de vous en parler un petit peu.
00:08:06 En fait, ce jeune homme a tout vu hier et il nous a parlé relativement facilement.
00:08:15 En fait, pour lui, il ne comprend pas qu'il y ait autant de fusillades depuis ces derniers jours.
00:08:23 Et en fait, pour lui, ces fusillades se produisent parce que c'est très compliqué
00:08:29 de vivre ici dans ce quartier de Pissevin.
00:08:33 Il nous disait moi, j'ai un bac +2.
00:08:37 Je suis obligé de travailler des 5 heures du matin jusqu'à 9 heures,
00:08:42 aller faire des ménages parce que j'ai une famille à nourrir alors que je mérite ça.
00:08:48 Il nous a dit également qu'il a un frère qui a trois ans de moins que lui
00:08:54 et il lui interdit de sortir le soir parce qu'il a peur que ce frère puisse tomber
00:09:02 dans de mauvaises fréquentations, comme il nous a dit.
00:09:05 Alors évidemment, c'est compliqué pour tous les habitants.
00:09:09 Je vous propose d'écouter le témoignage que ce matin ont recueilli Thibault Marcheteau et Fabrice Esner.
00:09:18 On fait de la peine. Il est là, ça fait que deux mois.
00:09:20 Il devait reprendre ses études. Il a eu le bac. Il voulait un peu d'argent de poche.
00:09:23 Il est allé chercher un job. Il n'y avait pas.
00:09:27 Quand on n'a pas le permis, on a une tête d'arabe et ça ne passe pas, les jobs.
00:09:30 Regardez, j'ai un bac +2, je dois faire du ménage de 5h45 à 8h45.
00:09:35 Après, il s'étonne qu'au final, ça finit là-bas. C'est normal, ça paye 1 000 euros la semaine.
00:09:38 Sérieusement, vous ne voulez pas les prendre 1 000 euros la semaine ?
00:09:41 Même moi, je suis tenté de les prendre. Après, je suis père de famille, ce n'est pas la même chose.
00:09:46 Jean-Luc Thomas, vous avez donc rencontré les habitants. Quel est leur état d'esprit aujourd'hui ?
00:09:54 Eh bien, écoutez, l'état d'esprit, c'est à la fois un ras-le-bol généralisé,
00:09:59 mais ras-le-bol, le mot est faible. Ils sont terrorisés.
00:10:04 Évidemment, le geste abject avec la mort de Fayette dimanche soir les a tous écœurés.
00:10:15 Ensuite, aujourd'hui, même si la personne était en train de dealer, de guetter,
00:10:22 eh bien, les mamans, les hommes que l'on a vus ne comprennent pas.
00:10:28 Et on a entre autres rencontré un homme qui vit ici depuis 1983.
00:10:34 Il est propriétaire de son logement et donc, il fait en sorte de pouvoir être respecté par les dealers.
00:10:44 Et par moments, c'est compliqué. Par moments, il a failli se battre.
00:10:48 Mais il veut dire à ses dealers « je suis ici, chez moi, vous êtes arrivés après ».
00:10:55 Je vous propose de l'écouter.
00:10:58 Petit problème, alors, petit imprévu, cher Jean-Luc Thomas.
00:11:09 Merci à vous. Merci à Sacha Robin également.
00:11:12 Merci aux équipes sur place qui font un énorme travail, un formidable travail.
00:11:17 Également Thibault Marchoteau et Fabrice Elsner.
00:11:20 Frédéric Lassie, vous êtes avec nous en plateau, chef du service communication de la police nationale.
00:11:25 Il y a quelques minutes, Gérald Darmanin a annoncé le déploiement du RAID à Nîmes
00:11:31 et une nouvelle compagnie de CRS en renfort de la CRS 8.
00:11:34 Quelles vont être les missions du RAID sur place ?
00:11:38 Alors, si vous me permettez, je vais quand même vous présenter le dispositif dans sa complétude
00:11:43 pour comprendre justement le positionnement du RAID.
00:11:46 Depuis ces faits horribles et le décès de ce petit garçon dans la nuit de lundi à mardi,
00:11:52 une vingtaine de policiers de la CRS 8 sont déployés sur Nîmes, donc mardi, hier également,
00:12:00 et des décisions ont été prises de renforcer le dispositif.
00:12:04 Ce dispositif, il va aboutir à ce que la présence policière sur l'agglomération,
00:12:10 voire sur certains points du département, soit renforcée H24.
00:12:14 H24 parce que, oui, vous n'aurez pas échappé, que le jeune homme qui a été abattu cette nuit,
00:12:19 il a été abattu à 3h40, les effectifs étaient déployés une bonne partie de la nuit,
00:12:25 mais pas sur ce créneau-là.
00:12:26 Donc, premier objectif, tenir de manière renforcée H24 ce terrain et finalement ne pas le lâcher.
00:12:32 Ça se traduit par un renforcement de la CRS 8, mais aussi dans la durée par le fait d'affecter une compagnie classique,
00:12:42 peut-être aussi parfois des gendarmes mobiles, en tout cas d'avoir des forces mobiles dans la continuité,
00:12:46 dans la durée, parce que le travail de la CRS 8, c'est de rétablir un rapport de force,
00:12:52 c'est de gérer l'urgence, mais il faut aussi s'installer dans la durée.
00:12:56 Renforcement aussi des services de poli judiciaire.
00:12:59 La sanction, l'identification rapide des individus auteurs de ces faits, c'est une priorité absolue.
00:13:07 La poli judiciaire est à pied d'œuvre et elle est renforcée en moyen pour sortir cette affaire coûte que coûte.
00:13:14 Et donc le RAID a été aussi missionné par le ministre de l'Intérieur.
00:13:20 Le travail du RAID, il va être, nous parlons quand même d'individus qui ont tiré avec des armes automatiques.
00:13:25 Est-ce que c'est les Kalashnikovs ou est-ce que ce sont d'autres types d'armes ?
00:13:28 En tout cas, on a des individus qui peuvent être particulièrement dangereux.
00:13:30 Le travail du RAID, c'est aussi bien souvent d'aller appuyer les interpellations d'individus de ce type,
00:13:36 donc d'être pré-positionné sur le secteur et lorsque des individus de ce type soit seront repérés,
00:13:43 soit tout simplement qu'on ira chercher les auteurs,
00:13:46 le RAID sera là pour faire en sorte que ça se fasse d'une manière efficace et sans détour.
00:13:54 J'aimerais que l'on regarde ensemble cette séquence qui a été tournée aujourd'hui,
00:13:59 dans l'après-midi par nos équipes sur place,
00:14:01 séquence qui aurait pu être tournée hier également.
00:14:05 Ce jeune homme en cagoulé, voilà, qui visiblement est un guetteur,
00:14:11 il sait très bien que les caméras sont sur place, il sait très bien qu'il y a un renforcement policier également,
00:14:15 néanmoins, il est là, il est présent.
00:14:18 Est-ce que ça veut dire que l'effet d'annonce de la présence de la CRS 8 n'a pas eu l'effet escompté ?
00:14:27 Est-ce qu'on n'a pas sous-estimé la situation de ce quartier ?
00:14:33 Je ne gère pas policièrement avec des effets d'annonce, je vous rassure, et personne.
00:14:38 Le travail des effectifs sur le terrain, hier, des interpellations ont été réalisées sur le secteur de Nîmes,
00:14:44 donc ils sont sur le terrain.
00:14:45 Vous avez aussi des collègues de la CRS 8 qui sont à Marseille depuis plusieurs jours.
00:14:49 Hier soir, vous avez une dizaine de kilos qui, dans des cités de Marseille,
00:14:52 ont été saisis avec également une arme de poing, 300 grammes, je crois, de cocaïne,
00:14:57 et ils continuent, ils sont sur le terrain, à contrôler et à interpeller des interpellations du quotidien,
00:15:03 pas forcément en lien avec l'effet.
00:15:06 Donc, est-ce que c'est une baguette magique ? Non.
00:15:09 C'est pour ça que j'ai voulu aussi vous retracer le travail dans la durée,
00:15:12 pas simplement des renforts pendant une durée déterminée de la CRS 8,
00:15:17 des renforts en force mobile qui vont permettre d'ancrer le rapport de force et la présence policière
00:15:22 partout dans ces quartiers-là pendant des semaines, en appui des policiers locaux,
00:15:27 qui sont là, qui sont renforcés, les BAC, les GSP, c'est un travail qui est main dans la main.
00:15:31 Quand la CRS 8 arrive, elles travaillent avec les effectifs locaux,
00:15:34 ils connaissent par cœur leur terrain et c'est essentiel.
00:15:37 Maintenant, il y faut de la persévérance et nous allons avoir la persévérance nécessaire
00:15:44 conformément aux directives du ministre de l'Intérieur, parce que c'est notre vocation sur ces quartiers-là.
00:15:49 Et je pense que vos reporters l'ont évoqué dans les différents sujets, on le doit aussi aux habitants.
00:15:56 Néanmoins, Gérald Darmanin a annoncé un renforcement des renforts.
00:15:59 C'est qu'il y a eu un trou dans la raquette depuis 24 heures, un petit peu plus.
00:16:04 Vous avez une présence policière qui a été renforcée.
00:16:06 Est-ce que le travail d'unité comme la CRS 8, c'est d'être là aux heures les plus sensibles, au moment les plus sensibles ?
00:16:14 Si c'est pour être là à 5 heures du matin, ce n'était pas forcément pertinent.
00:16:18 Maintenant, l'idée, c'est d'empêcher cette situation de se détériorer.
00:16:23 La présence H24 renforcée, parce que les policiers de sécurité publique,
00:16:27 leur job, c'est d'être là 24 heures sur 24, ils le sont déjà.
00:16:30 Mais pour pouvoir tenir complètement le terrain, il leur fallait des moyens supplémentaires.
00:16:33 C'est le cas désormais.
00:16:35 On entend régulièrement certains observateurs dire que la seule solution dans ces quartiers,
00:16:39 c'est tout simplement d'y aller, fouiller les caves, les parkings, les appartements, tout vider.
00:16:44 Est-ce que c'est faisable ? Est-ce que c'est une solution ?
00:16:47 Alors, parce que j'ai été aussi un commissaire de terrain, si je puis me permettre,
00:16:51 je vous dirais que c'est le travail quotidien que font les policiers.
00:16:54 Quand on va sur des quartiers...
00:16:56 Ça marche pas très bien alors.
00:16:57 Monsieur, vous êtes sans doute plus au fait des choses que moi, mais...
00:17:00 Quand vous allez effectivement dans les caves, quand vous prenez un chien stupéfiant
00:17:04 et que vous allez faire les caves méthodiquement, toutes les gaines électriques,
00:17:07 que vous allez sortir les scooters, les scooters volés, les motocross
00:17:11 qui servent à faire du rodéo dans les quartiers, ce job-là, il est fait au quotidien.
00:17:15 La CRS 8, elle permet justement d'aller dans des endroits où c'est plus compliqué d'aller
00:17:20 et d'y aller sans hésitation.
00:17:22 Les renforts permettent de faire davantage de contrôles en simultané
00:17:26 et de les faire en faisant en sorte que les individus ne se carapatent pas
00:17:30 quand on va intervenir.
00:17:31 Mais ce travail, les policiers le font au quotidien.
00:17:34 Les résultats en termes de statistiques, d'interpellations, de saisies,
00:17:38 ils sont parlants.
00:17:39 Est-ce que ça suffit ?
00:17:41 Il faut toujours faire plus.
00:17:43 Et dans des quartiers comme celui-là, de toute évidence, il faut aller au-delà
00:17:47 et c'est ce qui a été décidé par le ministre.
00:17:49 Je vais parler sous le contrôle de Sandra Buisson,
00:17:51 ce sera notre dernière question.
00:17:52 On a pu consulter un rapport daté de janvier 2022
00:17:55 dans lequel le commandant de la CRS 8 déplore que son unité soit rarement utilisée
00:18:01 à bon escient, c'est-à-dire pour le maintien ou le rétablissement de l'ordre.
00:18:04 Est-ce que cette situation a été réglée depuis ?
00:18:08 La CRS 8, on en parle beaucoup.
00:18:10 Excusez-moi, Madame Buisson, on en parle beaucoup,
00:18:13 mais on est en train de parler d'un rapport qui date d'un an et demi
00:18:16 sur une unité qui a été créée telle qu'elle en 2021.
00:18:20 La réalité de cette unité, c'est d'intervenir sur les troubles à l'ordre public graves,
00:18:24 sur des faits de haute intensité,
00:18:25 mais c'est aussi d'aller dans les quartiers sensibles
00:18:28 pour faire des opérations de contrôle coordonnées
00:18:31 dans des endroits qui ne sont pas forcément de verte prairie.
00:18:33 Quand on va dans des quartiers sensibles à Grigny, à Garges-les-Gonesse ou ailleurs,
00:18:37 c'est aussi leur mission d'être là en appui des effectifs locaux.
00:18:42 J'aurais tendance à dire que la meilleure démonstration de l'efficacité de cette unité,
00:18:47 c'est qu'en 2022, le ministre de l'Intérieur,
00:18:49 sur la base d'à peu près un an et demi d'expérimentation,
00:18:52 a décidé de créer quatre autres compagnies sur le même modèle que la 8.
00:18:57 Trois de ces compagnies à Marseille, à Lyon, à Nantes,
00:19:01 vont être opérationnelles dès le mois de novembre.
00:19:04 Au printemps prochain, vous en aurez également une
00:19:06 qui sera opérationnelle à Montauban.
00:19:08 Donc le bilan, la réalité de ce bilan de l'efficacité, c'est celui-là.
00:19:12 C'est un modèle qui marche.
00:19:14 Il marche quand il est dans un dispositif d'ensemble.
00:19:18 C'est le cas.
00:19:19 Et la rapidité, le maillage territorial d'unités format CRS 8,
00:19:23 si je puis m'exprimer ainsi,
00:19:25 ça va permettre aussi qu'il soit encore plus rapidement sur le terrain
00:19:29 quand on a des événements qui se déclarent.
00:19:32 Frédéric Lessis, merci beaucoup d'avoir été avec nous ce soir,
00:19:35 d'avoir accepté notre invitation.
00:19:38 Philippe Guybert, je vous entendais réagir pendant notre interview.
00:19:42 Je suis désolé de vous avoir interrompu,
00:19:43 mais je voudrais vous répondre sur le terrain quand même.
00:19:45 Alors justement, j'allais vous poser un petit peu la même question
00:19:48 que j'ai posée à Frédéric Lessis, c'est-à-dire que,
00:19:51 effectivement, le RAID qui est déployé sur place,
00:19:53 une compagnie CRS supplémentaire pour assurer une présence 24 sur 24
00:19:57 sur place et globalement dans le département,
00:20:00 ça donne quand même l'impression,
00:20:02 on ne sait pas trop où on va au final.
00:20:04 C'est l'impression, pas qu'on ne sait pas trop où on va,
00:20:06 mais qu'il y a eu un trou dans la raquette ces dernières heures.
00:20:09 C'est l'impression que ça donne.
00:20:10 Non, mais je crois que la réalité est plus simple.
00:20:12 C'est qu'on a une explosion des trafics,
00:20:14 on a une explosion économique des trafics.
00:20:17 Enfin, le témoignage que vous avez passé tout à l'heure est extrêmement intéressant.
00:20:21 Quand on entend ce jeune qui ne témoignait pas à visage découvert dire
00:20:25 "moi, je suis père de famille, j'ai un boulot difficile
00:20:28 et qu'on peut gagner 1000 euros par mois,
00:20:32 moi-même je suis tenté",
00:20:34 ça montre toute la perversion du système social
00:20:37 que provoquent ces trafics.
00:20:39 Et donc tout simplement, on a une explosion des trafics.
00:20:41 Et donc quand je vous entends, monsieur,
00:20:43 citer les résultats policiers avec une augmentation
00:20:46 des saisies et des interpellations,
00:20:48 ça correspond aussi à une augmentation plus globale
00:20:50 du trafic et de la consommation.
00:20:53 Et donc je crois tout simplement
00:20:56 que là, on a affaire à des annonces d'urgence
00:20:59 par le ministère de l'Intérieur,
00:21:01 que je ne me permettrai pas de critiquer.
00:21:02 Je me dis simplement, symboliquement,
00:21:05 le fait d'envoyer le RAID après la CRS 8,
00:21:08 le RAID, on l'associe dans l'imaginaire populaire
00:21:11 à la prise d'otages, voire à du terrorisme.
00:21:15 Bon, la réalité, c'est qu'on est face à des trafiquants
00:21:18 qui, comme vous l'avez dit, utilisent des armes très lourdes,
00:21:21 qui sont évidemment dangereux
00:21:24 et que de vouloir vraiment lutter contre eux,
00:21:26 ça suppose d'énormes moyens.
00:21:28 Et simplement, par rapport à la réalité du terrain
00:21:30 en tant que citoyen, évidemment qu'on n'a pas
00:21:32 votre connaissance du terrain.
00:21:34 Enfin, on est citoyen, on a autour de nous des jeunes
00:21:36 qui parfois consomment, ou des moins jeunes d'ailleurs,
00:21:40 et qu'on se dit quand même que ces dernières années,
00:21:43 et je ne donne pas de caractère politique à mon propos,
00:21:45 on n'a peut-être pas pris la mesure de ce qui était
00:21:47 en train de se passer dans l'explosion des trafics de drogue
00:21:50 et qu'aujourd'hui, on est obligé de faire des annonces d'urgence
00:21:53 sans forcément avoir une politique d'ensemble.
00:21:55 La question est politique, elle n'est pas strictement policière.
00:21:59 Vous vous doutez bien que je n'irai pas sur le terrain politique,
00:22:02 si vous me permettez de répondre.
00:22:03 Bien sûr, si vous voulez répondre, librement.
00:22:05 La stratégie, elle se fait justement dans le long terme.
00:22:08 L'OFAST a été créé en 2020.
00:22:11 Il associe des douaniers, il associe des gendarmes.
00:22:14 C'est une structure policière.
00:22:15 Mais de ce point de vue-là, la transversalité d'un tel service
00:22:18 et les résultats des cellules de renseignements
00:22:22 coordonnées par la police judiciaire dans chaque département,
00:22:24 avec chaque service, il y a un travail de fond qui a été entamé.
00:22:28 Est-ce qu'on résout les problèmes ?
00:22:31 On les fait avancer ?
00:22:32 Est-ce qu'on a une baguette magique ? Non.
00:22:35 Mais c'est certain par rapport aux témoignages que nous avons eus,
00:22:38 par rapport à ce que vous dites, il est évident qu'il faut casser
00:22:40 le modèle économique où être prospère dans un quartier,
00:22:44 c'est être dealer.
00:22:45 C'est insupportable et c'est vraiment ce qu'on essaye de faire reculer.
00:22:49 Merci beaucoup Frédéric Lessig.
00:22:54 Je vous propose d'écouter cet autre témoin interrogé par nos équipes sur place.
00:22:59 La solution, c'est de mettre simplement des vigiles dans les immeubles,
00:23:03 à payer par l'État, pourquoi pas ?
00:23:05 Ce serait une lutte contre le trafic de drogue, ce serait plus efficace.
00:23:09 Et s'il y avait eu des policiers ce matin, cette nuit,
00:23:13 au pied de cet immeuble, ce jeune ne serait pas mort.
00:23:16 Non, non, c'était pas prévu.
00:23:19 Alors, il y a peut-être un problème, effectivement,
00:23:21 un petit souci à l'antenne, pardonnez-nous.
00:23:24 Pierre-Henri Bovis, vous vouliez réagir pendant la prise de parole de Philippe Guibert ?
00:23:29 Oui, parce que ce que nous expliquait M. Lessig, c'est très intéressant
00:23:33 et je ne vais pas le contredire sur le terrain,
00:23:36 puisque les chiffres parlent d'eux-mêmes.
00:23:37 C'est-à-dire qu'en termes de saisie, sur le trafic de stupéfiants,
00:23:42 on est passé au double, c'est-à-dire qu'on saisissait à peu près
00:23:44 entre les années 2011-2020, à peu près 11 à 11,5 tonnes,
00:23:48 ce qui est considérable, en 2022, c'est 27 tonnes.
00:23:51 Donc, il y a des saisies qui sont faites et effectivement,
00:23:53 il y a des vrais chiffres qui sont annoncés.
00:23:55 Mais qui dit vrais chiffres aussi dit à côté explosion,
00:23:58 un trafic de stupéfiants.
00:23:59 Et il y a aussi toute la partie qu'on ne voit pas, qui est cachée,
00:24:03 et que les forces de l'ordre n'arrivent pas à mettre la main dessus.
00:24:06 Et ensuite, derrière, et peut-être que ce sera peut-être le regret
00:24:09 de cet absent d'intervention de la part de M. Lessig,
00:24:11 ce sera intéressant, qui nous parle aussi de la collaboration entre police-justice,
00:24:15 parce qu'il y a aussi là un problème au niveau de la justice.
00:24:18 Est-ce que la justice arrive à suivre derrière le travail qui est fait,
00:24:21 de terrain, qui n'est pas nié, évidemment,
00:24:23 c'est un travail qui est compliqué, qui est de longue haleine,
00:24:25 qui est un travail difficile.
00:24:26 Mais lorsque les policiers arrivent à interpeller,
00:24:29 arrivent à saisir et arrivent à interpeller les délinquants,
00:24:31 est-ce que la justice derrière arrive à suivre ?
00:24:33 Est-ce qu'elle arrive à infliger des peines et à exécuter les peines ?
00:24:35 Puisque ce n'est pas, vous savez,
00:24:37 ce n'est pas le simple fait de vouloir de prononcer une peine.
00:24:39 Après, d'ailleurs, il faut l'exécuter.
00:24:40 Et aujourd'hui, et ça aurait été d'ailleurs intéressant d'avoir son retour,
00:24:43 je peux vous le dire en tant qu'adhocat,
00:24:45 on a sur certains tribunaux des délais de 6 à 8 mois avant l'exécution des peines.
00:24:49 Et on arrive du coup à des résultats.
00:24:51 Ce que vous faites d'ailleurs, à juste titre, vous le rappelez sur ces plateaux,
00:24:54 parfois on voit des profils multirécidivistes ou du moins condamnés.
00:24:58 Mais on se demande pourquoi ils sont en liberté,
00:25:00 pourquoi ils n'exécutent pas la peine ?
00:25:01 Parce que justement, il y a un problème d'exécution des peines.
00:25:03 - Régis Ragnel ?
00:25:05 - Vous avez raison, mais typiquement, en s'agissant du cas de Nîmes,
00:25:08 vous regardez par exemple le bilan de ce qu'a fait la CRS 8 la nuit dernière,
00:25:11 il y a eu une interpellation et 50 contrôles d'identité.
00:25:15 - Et un mort.
00:25:16 - Et un mort, absolument, malheureusement.
00:25:18 Et en fait, tout l'enjeu, justement, c'est d'aller faire des interpellations,
00:25:21 aller extraire des personnes qui souvent sont sous armée.
00:25:24 Et c'est ça qui permet ensuite de judiciariser.
00:25:27 La difficulté, c'est que quand vous avez des gens qui se dissimulent le visage,
00:25:30 quand vous avez des gens qui font tout pour ne pas se faire reconnaître
00:25:34 et éviter leur identification, judiciairement...
00:25:36 Alors moi, je suis le premier à être assez dur parfois contre l'institution judiciaire,
00:25:40 mais parfois, c'est très difficile d'établir que la personne qu'on voit sur la vidéo
00:25:45 est bien celle qu'on a entre les mains.
00:25:47 Mais simplement, en fait, le sujet, il est...
00:25:50 Objectivement, il n'est pas simple, je pense que tout le monde l'a bien compris.
00:25:53 La priorité, oui, elle est d'ordre sécuritaire,
00:25:56 mais ensuite, il y a un problème qui est beaucoup plus global.
00:25:58 Quand on regarde ce qui se passe, si on dézoome un peu,
00:26:00 en fait, Nîmes est en train de devenir un petit Marseille.
00:26:04 Ce qui est en train de se produire, et ce que le ministre de l'Intérieur vient d'annoncer,
00:26:07 c'est une CRS en plus qui, manifestement, va rester dans le temps.
00:26:11 Globalement, c'était les annonces que faisait le même ministre de l'Intérieur
00:26:14 il y a quatre ans à Marseille, et on a terminé par sanctuariser deux CRS,
00:26:18 donc en permanence à Marseille.
00:26:20 Et le drame, en fait, c'est que des villes moyennes,
00:26:22 enfin, c'est une grosse ville, Nîmes, quand même,
00:26:25 il y en a de plus en plus qui deviennent des mini-Marseilles,
00:26:27 et ça, on ne l'a pas vu venir.
00:26:29 Parce que Nîmes, typiquement, c'est une plateforme du trafic de drogue.
00:26:33 Il y a des go-fasts qui arrivent d'Espagne, qu'on a beaucoup de mal à intercepter.
00:26:37 Ça a été très, justement, rappelé, il y a beaucoup de gens aussi qui vivent
00:26:40 du trafic de drogue, parce que globalement, quand vous êtes payé 10 000 euros par mois
00:26:44 pour ne pas travailler énormément, et à côté de ça, vous avez un job,
00:26:46 vous êtes à 1250 euros par mois.
00:26:49 Le choix, souvent, est vite fait.
00:26:51 Et puis enfin, simplement, rappeler une chose,
00:26:54 parce qu'on dit souvent que la police ne fait pas grand-chose,
00:26:56 que tout ça, c'est des coups d'épée dans l'eau.
00:26:58 Certes, il y a de l'affichage et de la communication,
00:27:00 et que cette gradation, d'abord, l'envoi de la CRS 8,
00:27:02 ensuite, le raid.
00:27:03 La CRS 8, c'est 25 policiers.
00:27:05 Effectivement, Frédéric Lessy disait, il n'y a pas de baguette magique.
00:27:08 C'est juste 25 policiers, on ne peut pas régler le problème.
00:27:10 Ensuite, on passe le raid.
00:27:11 Mais je termine simplement par un chiffre.
00:27:14 En 2022, quand même, il y a eu un record de saisie d'armes.
00:27:17 Il y a eu 8 027 armes qui ont été saisies, dont beaucoup d'armes longues.
00:27:22 Il y a eu 297 armes de guerre qui ont été saisies par les services de police.
00:27:26 Le travail de la police paye.
00:27:28 Alors, le problème, c'est que vous êtes face à une masse tellement importante,
00:27:31 à la fois d'argent, des narco-états.
00:27:33 On pourra en parler...
00:27:35 On va y revenir, justement, dans notre prochaine partie, cher Louis.
00:27:37 Sabrina Medjaber, je suis sincèrement désolé.
00:27:39 Vous êtes la seule femme autour de ce plateau.
00:27:41 Je ne vous ai même pas donné la parole.
00:27:42 Vous l'aurez, bien évidemment, en longueur dans notre prochaine partie.
00:27:44 On va continuer à parler de Nîmes, justement.
00:27:46 Vous avez, évidemment, beaucoup de choses à dire.
00:27:48 A tout de suite. Restez bien sur CNews.
00:27:49 Il est d'ici 17h30.
00:27:54 Merci beaucoup d'être avec nous en direct sur CNews, dans Punchline.
00:27:57 Nous sommes toujours avec Sabrina Medjaber,
00:27:59 Philippe Guybert, avec Pierre-Henri Bovis,
00:28:01 et Louis de Raguenel.
00:28:03 On va continuer à évoquer la situation à Nîmes
00:28:06 avec cette nouvelle fusillade mortelle la nuit dernière,
00:28:10 une nouvelle fois dans le quartier de Pissevin.
00:28:12 C'est un jeune homme de 18 ans qui a été tué par balle sur un point de deal.
00:28:16 Gérald Darmanin, lui, a annoncé de son côté l'envoi du RAID,
00:28:21 le déploiement du RAID sur place, ainsi qu'une compagnie de CRS supplémentaire
00:28:25 en appui à la fameuse CRS 8.
00:28:28 Je vous propose d'écouter ces habitantes que nos équipes ont rencontrées
00:28:33 sur place dans le quartier Pissevin,
00:28:35 qui racontent cette fusillade la nuit dernière.
00:28:38 À 23h45, ça nous a réveillés tous.
00:28:43 On était tous en train de dormir et ça nous a réveillés.
00:28:45 On a entendu les kalachinkovs comme avant-hier,
00:28:48 mais là, ça a été beaucoup plus court.
00:28:50 Quand on regarde dehors, on voit le petit garçon allongé par terre.
00:28:55 3h30, 4h20, quand ça nous a réveillés, enfin moi, ça m'a réveillé,
00:28:59 parce qu'on dort la fenêtre ouverte en ce moment.
00:29:02 Et c'est une horreur. C'est une horreur.
00:29:07 Ah ben j'ai dit, tiens, il y en a encore un qui s'est fait descendre.
00:29:09 Sabrina Medjaber, c'est fou, le fatalisme de ces habitants.
00:29:14 Ils nous disent, c'est pas nouveau, on connaît tout ça.
00:29:16 15 coups qui ont été tirés la nuit dernière,
00:29:18 50 douilles retrouvées lundi soir.
00:29:21 C'est quasiment un terrain de guerre à ce rythme-là.
00:29:24 Ce sont des narco-États dans l'État français.
00:29:27 En fait, là, on est dans l'échelle du narco-banditisme.
00:29:31 Et envoyer la CRS suite ou d'autres unités,
00:29:35 encore une fois, ça ne fait que saupoudrer,
00:29:38 ai-je envie de dire, le problème,
00:29:39 tant il y a un décalage entre la réalité de ce que vivent les Français
00:29:43 et le déploiement des dispositifs de sécurité
00:29:46 voulus par le ministre de l'Intérieur.
00:29:48 Ce qui se passe aujourd'hui, c'est un problème qui a été,
00:29:51 je ne vais pas dire méthodiquement organisé,
00:29:53 mais il faut quand même connaître l'anthropologie des quartiers,
00:29:56 la forte homogénéité culturelle qui y règne,
00:30:00 les lois claniques qui supplantent les lois de la République,
00:30:04 cette organisation qui est montée, d'ailleurs psychiquement,
00:30:07 sous le règne du clan et non pas sur le règne de la famille, par exemple,
00:30:11 où le clan constitue même une alter famille.
00:30:13 Et il faut savoir également qu'il y a eu dans ces quartiers,
00:30:16 tout au long de ces 40 dernières années,
00:30:18 une délégation de services publics officieux,
00:30:20 c'est-à-dire que le pouvoir politique a été supplanté par les grands frères,
00:30:24 les grands frères qui ont fait figure d'autorité auprès des plus petits.
00:30:27 Et ces mêmes grands frères ont amené ces jeunes à apprendre.
00:30:31 C'est comme ça que la petite délinquance naît,
00:30:33 c'est-à-dire qu'elle apprend dès l'âge de 9, 10, 11, 12 ans, 13 ans et un peu plus,
00:30:38 à défier, à savoir notamment l'adultité, pardon, et l'autorité.
00:30:41 Et c'est comme ça qu'on entre dans le capital guerrier
00:30:45 qui vous insère justement dans un clan.
00:30:47 Et ce clan s'articule autour du territoire.
00:30:50 Et le territoire est au cœur du processus de socialisation de ces jeunes.
00:30:53 C'est-à-dire que la rue devient un élément élémentaire dans la réalisation de soi.
00:30:58 Et l'individu, ou alors la bande plutôt, se bat pour préserver son quartier.
00:31:03 Et le quartier valorise l'individu qui se bat pour son quartier.
00:31:06 Donc si on ne comprend pas cette anthropologie,
00:31:08 on peut déployer la CR8, pardon, à titre sporadique,
00:31:13 le RED à titre epsilonesque.
00:31:16 Mais enfin, ça ne résoudra pas les problèmes parce que le souci,
00:31:20 c'est le décalage entre nos élites qui n'arrivent pas à comprendre
00:31:24 ce que vivent les Français.
00:31:25 Le gouvernement n'a donc pas compris la situation de ce quartier.
00:31:29 Mais Nîmes, Louis le rappelait tout à l'heure,
00:31:32 ce n'est pas une petite agglomération, je veux dire.
00:31:34 Et d'ailleurs, on l'a vu lors des émeutes.
00:31:37 Ça n'a pas été déclenché autour des grandes conurbations françaises.
00:31:40 Ça a été étalé sur tout le territoire français.
00:31:43 Les émeutes, on comprend bien que ce phénomène ne touche plus simplement
00:31:46 l'île de France comme ça a été dans les années 90,
00:31:49 au moment où précisément ces grands frères se sont professionnalisés
00:31:53 dans la délinquance, au moment où il y a eu un retour d'armes,
00:31:55 au moment où ils se sont justement, comment dire,
00:31:58 articulés autour de moyens de défense que sont précisément
00:32:03 les AK-47 qu'on a retrouvés à Ventières,
00:32:05 qui ont tué ce jeune garçon de 10 ans.
00:32:08 Donc le problème, encore une fois, ça n'est pas de déployer
00:32:10 des dispositifs de sécurité, c'est de faire un diagnostic culturel
00:32:14 dans ces quartiers pour pouvoir apporter une réponse politique.
00:32:18 Mais les deux peuvent être complémentaires quand même.
00:32:20 Mais évidemment que les deux sont complémentaires.
00:32:21 La l'urgence, quand même, c'est d'apporter la sécurité.
00:32:24 Mais bien sûr, bien sûr.
00:32:25 Moi, oui, globalement, que le gouvernement envoie des effectifs de police à Nîmes,
00:32:30 c'est une bonne chose.
00:32:31 Enfin, on peut tous s'en réjouir.
00:32:33 La difficulté, c'est qu'en fait, c'est pas la première fois que ça se produit.
00:32:36 Alors, c'est pas forcément à Nîmes, ça peut se produire dans d'autres villes.
00:32:39 Et en fait, on a l'impression qu'une fois que le calme est en apparence revenu,
00:32:43 tout est réglé.
00:32:43 Sauf qu'en réalité, les sujets que vous évoquiez
00:32:47 montrent qu'il y a une série de problèmes non réglés.
00:32:49 Et effectivement, il faut s'y atteler.
00:32:51 Et puis, il faut revenir même à l'origine des problèmes de ces quartiers.
00:32:55 Là, vous voyez, il y a quelque chose qui n'est pas forcément un détail.
00:32:57 Mais donc là, c'est deux quartiers qui s'affrontent.
00:32:59 Et par exemple, les deux morts sont issus du même quartier.
00:33:01 On voit bien que ce sont...
00:33:02 Il y a vraiment aussi cette logique de bande qui est parfois tribale,
00:33:06 qui parfois est liée au fait qu'à un moment où la France avait besoin d'immigration,
00:33:11 eh bien, on a entre guillemets "parqué" dans des zones,
00:33:14 dans des quartiers, dans des bars, par nationalité,
00:33:17 un certain nombre de populations.
00:33:19 Et aujourd'hui, alors ça se traduit là dans le trafic de stupéfiants.
00:33:23 Mais c'est aussi, encore une fois, le reflet,
00:33:26 c'est un des échecs de la politique d'immigration en France
00:33:30 qu'on pointe quand même régulièrement ici.
00:33:32 Et on en arrive à des situations totalement ubuesques,
00:33:35 puisque vous parliez des émeutes, justement.
00:33:36 Et donc les émeutes ont été freinées, alors d'une part par l'État,
00:33:39 qui a réussi, les forces de police qui ont réussi à mettre en garde à vue,
00:33:42 à laisser en garde à vue un grand nombre d'émeutiers,
00:33:43 donc ce qui a freiné considérablement le mouvement.
00:33:45 Mais il ne faut pas oublier aussi que ce sont les grands frères qui sont intervenus.
00:33:48 C'est totalement lunaire, c'est-à-dire que dans ce pays,
00:33:50 ce sont les grands frères qui sont intervenus pour demander aux plus jeunes
00:33:53 de cesser les émeutes, puisque ça freinait le trafic de drogue.
00:33:57 Donc en France, ce sont les grands frères qui permettent d'assurer,
00:34:00 entre guillemets, une paix sociale.
00:34:01 C'est totalement lunaire.
00:34:03 - Philippe Guivert.
00:34:03 - Moi, j'ai deux remarques.
00:34:05 Première remarque par rapport à ce que disait Sabrina sur l'anthropologie de ces quartiers.
00:34:09 Il y a des élus locaux.
00:34:12 Il n'y a pas entre l'État, les politiques nationaux et puis ces quartiers,
00:34:16 il n'y a pas rien.
00:34:17 Il y a des élus municipaux, il y a des élus intercommunaux,
00:34:20 il y a des élus départementaux, il y a des élus régionaux.
00:34:23 On est un des pays les plus suradministrés localement.
00:34:26 Et donc là, on se dit deux choses.
00:34:28 Une, ou bien les élus locaux n'ont pas donné les bonnes alertes
00:34:33 au service de l'État ou au niveau politique national.
00:34:37 Ou bien, et donc il y a une faillite des élus locaux,
00:34:40 ou bien il y a une faillite des élus nationaux ou du niveau national
00:34:44 qui n'a pas entendu le niveau local.
00:34:46 Mais il faudrait quand même qu'un jour, on puisse éclaircir ça,
00:34:49 parce que les élus locaux, ils font campagne dans ces quartiers.
00:34:53 Ils essayent de récupérer les voix,
00:34:55 parfois d'ailleurs avec des phénomènes de clientélistes,
00:34:57 de clientélisme assez bien connus.
00:35:00 Donc voilà, on est quand même dans un pays où il n'y a pas que l'État,
00:35:04 que le ministre de l'Intérieur, que le président de la République.
00:35:06 Je termine sur ma deuxième remarque.
00:35:08 Vous êtes parti tout de suite sur l'immigration.
00:35:11 Je crois presque.
00:35:12 Mais je suis venu, évidemment, parce que pour moi, le problème est...
00:35:15 J'ai bien compris.
00:35:17 Le problème du trafic de drogue, il est quand même très spécifique.
00:35:21 On a l'air de le découvrir là.
00:35:23 Moi, c'est ma deuxième remarque et c'est là où ça me choque un petit peu.
00:35:27 C'est que par expérience personnelle de consultant sur le terrain,
00:35:30 parce qu'il n'y a pas que les policiers qui vont sur le terrain,
00:35:34 j'ai enquêté il y a 15 ans dans un territoire rural,
00:35:39 dans le département de Troyes.
00:35:41 Donc, vous voyez dans un coin où, à priori, vous dites il n'y a pas de drogue.
00:35:44 Et je faisais une enquête auprès de collégiens,
00:35:46 donc des gens, des gamins qui ont moins de 15 ans, voire moins de 14.
00:35:52 Et je leur demandais juste à la fin d'une séance,
00:35:55 parce qu'ils n'avaient pas dit devant tout le monde
00:35:57 "Est-ce qu'il y a des problèmes de drogue dans le quartier ?"
00:36:00 Et les gamins vous expliquaient.
00:36:01 Donc, on était... Oui, c'est ça, en 2010.
00:36:04 Les gamins vous expliquaient "Mais oui, dans Montbourg, à tel endroit,
00:36:07 il y a une ramification du trafic de drogue qui est A3.
00:36:11 Et A3, c'est une ramification de certains réseaux de l'Île-de-France."
00:36:15 Je veux dire par là qu'on a laissé ces phénomènes se développer,
00:36:19 atteindre des petites villes et des villes moyennes.
00:36:21 Nîmes est une grande ville.
00:36:23 Et qu'on a laissé faire.
00:36:24 Donc là encore, il y a une deuxième faillite
00:36:26 qui renvoie à mon premier point sur le niveau national,
00:36:29 mais aussi sur le niveau local.
00:36:31 Est-ce qu'on a laissé faire plus ou moins inconsciemment
00:36:35 pour acheter la paix sociale ?
00:36:36 C'est une question que je me pose depuis longtemps.
00:36:39 On a un peu fermé les yeux tout en sachant
00:36:41 qu'il se passait des choses graves.
00:36:43 Et aujourd'hui, on arrive à un moment où ce sont des mafiards
00:36:45 qui s'entretuent.
00:36:46 Et c'est Marseille, Nîmes est une déclinaison de Marseille,
00:36:49 puisque ce sont à peu près les mêmes réseaux.
00:36:50 - Tout rasé et tout reconstruit.
00:36:53 C'est ce que m'ont dit certains syndicats de police
00:36:55 il n'y a pas longtemps sur ce plateau.
00:36:58 Tout rasé et tout reconstruit, c'est la solution.
00:37:00 - Qu'est-ce que vous faites des gens ?
00:37:02 Sabrina Medjaber.
00:37:03 - Vous pourriez leur mettre le château de Versailles
00:37:05 que ce ne serait pas la solution.
00:37:06 Malheureusement, je rappelle encore une fois
00:37:08 que c'est une question d'anthropologie,
00:37:10 d'éducation, de modalité éducative et d'apprentissage,
00:37:15 comment dire, d'humanisation.
00:37:16 Lorsqu'Emmanuel Macron parle de décivilisation,
00:37:19 il n'a pas tort, puisque ce phénomène touche en premier lieu,
00:37:22 malheureusement, ces quartiers dits populaires.
00:37:23 Mais encore une fois, leur popularité ne tient pas
00:37:25 au fait qu'ils soient populaires, elle tient précisément
00:37:28 de leur guerre clanique anthropologique
00:37:31 liée à l'éducation et aux modalités,
00:37:34 comment dire, enfin, à l'éducation tout simplement.
00:37:36 Je pense que non, le problème de raser les quartiers
00:37:39 pour remettre des quartiers n'est pas la solution.
00:37:42 En revanche, on a un exemple comme le Danemark,
00:37:44 qui drastiquement a opté pour une logique anti-ghetto
00:37:47 depuis 2018 et qui estime, par rapport à un pourcentage
00:37:51 de 30, précisément, 30 %, qu'il ne faut pas qu'il y ait
00:37:56 justement en dessous de ces 30 % une population non danoise.
00:38:00 Pourquoi ? Pour éviter cette insécurité culturelle et religieuse.
00:38:03 Parce que tout, malheureusement, le postulat est là,
00:38:05 l'axiome est là, il s'agit d'un problème culturel.
00:38:08 Le reste, ce qui en découle, les dérivatifs,
00:38:10 les dérives sécuritaires et culturelles que l'on connaît,
00:38:14 que l'on vit depuis 40 ans, viennent de l'éducation
00:38:17 et donc de la culture.
00:38:18 Maintenant, encore une fois, raser pour mieux reconstruire,
00:38:22 je ne crois pas que ça change les choses.
00:38:24 Raser pour mieux reconstruire ?
00:38:26 Il y a eu plusieurs exemples en France.
00:38:29 Juste, Louis, je termine.
00:38:31 Ces économies parallèles, ces sociabilités parallèles
00:38:35 sont incompatibles avec la notion de mixité sociale
00:38:38 et avec la notion de cohésion nationale,
00:38:40 puisque le premier rival dans ces cités,
00:38:43 leur premier clan rival, c'est l'État.
00:38:46 Un système à l'anglo-saxonne, à l'anglaise en tout cas,
00:38:48 un petit peu comme le Danemark.
00:38:50 C'est-à-dire que vous allez dans n'importe quel quartier de Londres,
00:38:52 qu'il soit chic ou pas, il y aura des logements sociaux.
00:38:55 À deux pâtés de maison de la maison de David Beckham,
00:38:58 c'est un exemple comme ça, vous avez un logement social
00:39:00 et tout se passe bien.
00:39:01 Tout se passe bien.
00:39:02 L'intégration se fait parfaitement bien.
00:39:03 Il faut voir comment on peut voir une carte d'identité.
00:39:06 Par rapport à ce qui vient d'être dit,
00:39:07 la plupart sont français, ont une carte d'identité française.
00:39:10 Le problème, c'est l'intégration.
00:39:11 C'est ce que disait Louis Draynelle, je le rejoins assez.
00:39:14 C'est que oui, je pense clairement qu'il y a un lien avec l'immigration,
00:39:18 mais c'est une immigration qui n'a pas été suffisamment intégrée.
00:39:20 La plupart de ces jeunes sont français et assimilés d'ailleurs.
00:39:23 La plupart de ces jeunes sont français.
00:39:25 Beaucoup, peut-être, certains d'entre eux ne le sont pas,
00:39:27 mais en tout cas, la plupart le sont.
00:39:29 90% !
00:39:30 Mais ne sont pas suffisamment intégrés.
00:39:32 Il y a un rejet aussi, notamment, d'identité française.
00:39:34 Il y a un rejet apriculturel,
00:39:36 mais vous ne pouvez pas non plus décider de les renvoyer.
00:39:38 Vous voulez les renvoyer où ?
00:39:39 Ils sont français, si on est en France.
00:39:41 Mais donc, c'est vraiment après un problème de justice.
00:39:43 D'ailleurs, et vous allez dire peut-être que je suis en boucle là-dessus,
00:39:47 mais je pense vraiment qu'il y aurait un point à creuser sur les consommateurs.
00:39:54 Parce que s'il n'y a pas de consommateurs,
00:39:55 ou si du moins les consommateurs sont lourdement sanctionnés,
00:39:58 il n'y a pas de vendeur.
00:39:59 C'est ce que disait Gérald Darmanin, je croyais l'évoquer.
00:40:02 Et aujourd'hui, les sanctions sur la consommation,
00:40:04 pardon, sont assez risibles, sont assez ridicules.
00:40:06 Mais comment vous faites pour contrôler les consommateurs ?
00:40:08 Parce que soit vous les prenez en flagrant délit au point de deal,
00:40:12 ou au moment d'une livraison,
00:40:14 soit la consommation se met dans des appartements privés
00:40:17 où vous ne pouvez pas mettre des flics devant chaque porte.
00:40:19 Donc, il y a une limite à la répression des consommateurs.
00:40:23 Mais bien sûr qu'il y a une limite, mais en tout cas, sur de la prévention,
00:40:26 si vous affirmez, si le gouvernement a un message très clair et fort.
00:40:29 Ah, ça je suis d'accord.
00:40:30 En termes de prévention, sur la consommation de drogue,
00:40:33 si la sanction derrière est extrêmement lourde et surtout systématique,
00:40:36 parce que c'est le problème de ce côté de systématique de la peine en France.
00:40:40 Si vous avez cette prévention là, derrière, la sanction peut faire peur
00:40:44 et aussi peut rembuter certains, je ne dis pas que ce sera l'unique solution,
00:40:47 mais ça fait partie aussi des messages forts que certains pays,
00:40:50 d'ailleurs comme la Suisse, même si la Suisse connaît quelques problèmes,
00:40:53 mais la Suisse arrive à afficher ce problème, ce message politique de la prévention.
00:40:57 En France, on n'a pas réussi à l'afficher.
00:40:58 Oui, je suis d'accord avec vous.
00:41:01 Mais le gros problème, Philippe Guibert, par rapport à ce que vous disiez
00:41:03 sur votre reportage il y a une quinzaine d'années, à côté de trois,
00:41:07 je crois que c'est l'exemple que vous preniez,
00:41:09 c'est qu'en fait, la consommation de drogue dont vous parlez
00:41:11 n'a rien à voir avec celle d'aujourd'hui.
00:41:14 Vous avez raison, ça c'est un pire.
00:41:16 Je ne minimise pas la consommation d'avant,
00:41:18 c'est-à-dire que c'était essentiellement de la résine de cannabis, des feuilles de cannabis.
00:41:21 Et c'était ça quasiment l'essentiel du trafic.
00:41:24 Aujourd'hui, si vous voulez, ça s'est tellement démocratisé
00:41:26 que le prix des stupéfiants s'est complètement effondré.
00:41:29 Donc avant, par exemple, la cocaïne qui était réservée à une certaine élite,
00:41:33 c'est complètement démocratisé et vous pouvez vous faire livrer de la cocaïne
00:41:37 partout en France sans avoir le moindre problème.
00:41:40 Et en fait, c'est le symptôme de quoi ?
00:41:43 C'est le symptôme du fait que, et ce n'est pas pour disculper le gouvernement,
00:41:48 c'est qu'on ne mesure pas la puissance des réseaux de trafic de stupéfiants
00:41:54 avec des mafias extrêmement importantes.
00:41:56 Je pense à la N-Grande Ghetta qui pèse quand même 4,5% du PIB italien.
00:42:00 Il faut quand même imaginer le poids que représentent ces organisations.
00:42:03 Et face à ces organisations qui ont des ramifications extrêmement puissantes,
00:42:07 qui ont des moyens extrêmement développés, qui ont des armes lourdes,
00:42:10 qui ont des connexions partout, qui arrivent quand même,
00:42:12 la N-Grande Ghetta par exemple, à sécuriser le trafic de drogue
00:42:15 depuis Bogotá en passant par l'Afrique et ensuite utiliser les réseaux de migrants
00:42:21 pour faire remonter de la cocaïne en Europe.
00:42:23 Et en fait, la France là, pour le coup, toute seule, ne peut pas y arriver.
00:42:26 Vous avez beau mettre énormément de moyens policiers, c'est très bien.
00:42:29 Moi, je suis le premier à les saluer.
00:42:31 En fait, c'est comme si on devait déclarer la guerre à un État,
00:42:35 mais qui n'a pas vraiment de visage et qui utilise des moyens
00:42:39 qui ne sont pas du tout les mêmes moyens que ceux de l'État.
00:42:41 Quand vous voyez, et je termine simplement d'un exemple,
00:42:45 le phénomène qui s'est produit l'été dernier,
00:42:46 où vous avez sur les plages du Côte-Antin, de la Normandie,
00:42:50 des habitants qui découvrent des balleaux de cocaïne qui arrivent sur les plages.
00:42:53 Ce ne sont pas des balleaux de 1 ou 2 kilos.
00:42:55 Parfois, il y avait des arrivées sur une plage de 1 200 kilos de cocaïne.
00:43:00 Non, mais il faut quand même se représenter, il faut mesurer ce que ça représente.
00:43:04 Et donc, en fait, voilà simplement la France toute seule.
00:43:07 Si on dézoome un peu, on n'y arrivera pas.
00:43:10 Et si on veut dissuader des consommateurs, déjà, si le prix augmentait,
00:43:13 parce qu'il y avait plus, parce que justement,
00:43:15 on arrivait plus mieux à coincer tous les trafiquants.
00:43:19 Là, pour le coup, il y aurait une petite avancée au moins.
00:43:20 Philippe Guivert.
00:43:21 Oui, le trafic de drogue en France s'est évalué entre 200 et 250 000 personnes
00:43:27 appliquées à un titre ou un autre.
00:43:29 Donc, vous voyez qu'on est à l'équivalent d'une entreprise comme la CNCF,
00:43:32 qui doit être à 270 000 salariés.
00:43:34 Donc, vous voyez qu'effectivement...
00:43:36 Et des milliards d'euros de chute de personnes.
00:43:37 On a un peu moins de 80 000 personnes en prison aujourd'hui.
00:43:41 On en a 200 000 qui participent au trafic de drogue.
00:43:43 Donc, on est face à effectivement une organisation qui est très,
00:43:47 effectivement, très puissante.
00:43:48 Mais je reviens à votre discussion sur problème culturel, intégration,
00:43:53 assimilation et migration.
00:43:55 Attention, il y a un problème économique aussi,
00:43:57 mais ça a à voir avec l'intégration.
00:43:59 Parce que le mécanisme économique est mortel.
00:44:02 Je reviens à ça.
00:44:04 Quand vous pouvez gagner à 16 ans, 17 ans, en étant en échec scolaire,
00:44:09 4000 balles par mois, soit beaucoup plus que le travail légal à salaire médian.
00:44:18 Vous êtes dans un système qui est complètement perverti.
00:44:20 Donc, juste un instant, je vous redonne la parole justement
00:44:23 pour vous donner raison, entre guillemets.
00:44:24 Il y a ce témoignage d'un habitant qui dit exactement cela
00:44:28 du jeune homme qui a été tué l'année dernière.
00:44:30 Écoutez.
00:44:31 On fait de la peine.
00:44:34 Il est là, ça fait que deux mois.
00:44:36 Il devait reprendre ses études, il a eu le bac,
00:44:38 il voulait un peu d'argent de poche.
00:44:39 Il est allé chercher un job, il n'y avait pas.
00:44:42 Quand on n'a pas le permis, on a une tête d'arabe et ça ne passe pas les jobs.
00:44:46 Moi, regardez, j'ai un bac +2, je dois faire du ménage de 5h45 à 8h45.
00:44:50 Après, il s'étonne qu'au final, ça finit là-bas.
00:44:52 C'est normal, ça paye 1000 euros la semaine.
00:44:54 Sérieusement, vous ne voulez pas les prendre 1000 euros la semaine ?
00:44:56 Même moi, je suis tenté de les prendre.
00:44:58 Après, je suis perdu de famille, ce n'est pas la même chose.
00:45:00 - Philippe, ce que vous disiez tout à l'heure,
00:45:02 je me rappelle d'un reportage que j'avais moi-même aussi
00:45:06 tourné à la Castellane à Marseille avec un médiateur.
00:45:09 La Castellane, c'est un quartier sensible, même plus que ça,
00:45:14 pour le moins sensible.
00:45:15 Déjà, très difficile d'en rentrer, voire impossible.
00:45:18 Et surtout, effectivement, le médiateur qui était avec nous,
00:45:20 il nous disait qu'on ne peut rien faire.
00:45:22 On ne peut rien faire parce que ces gars-là qui ont 15 ans,
00:45:25 qui sont assis sur un siège tranquillement dans la rue,
00:45:28 au vu et au su de tous, les policiers passent devant et tout,
00:45:30 rien ne se passe, ils gagnent 1000 euros la semaine.
00:45:32 Voilà, c'est ça. On ne peut rien faire.
00:45:33 - Alors après, ma deuxième remarque, on ne peut rien faire.
00:45:36 Donc, il y a une dimension géopolitique dans la réponse
00:45:39 à apporter à ces questions.
00:45:41 La dimension géopolitique, c'est que cette drogue,
00:45:43 elle n'est pas principalement produite en France,
00:45:45 même assez marginalement.
00:45:47 Et on sait à peu près d'où elle est produite.
00:45:48 On sait l'Amérique du Sud, on sait quel pays amène la cocaïne.
00:45:52 On sait d'où vient l'essentiel du cannabis
00:45:54 et de ses dérivés vendus en France.
00:45:56 On sait d'où vient l'héroïne et ses dérivés,
00:45:59 c'est-à-dire de l'Afghanistan.
00:46:00 C'est les paysanneries pauvres,
00:46:03 d'un certain nombre de pays beaucoup moins riches que le nôtre,
00:46:07 qui produisent ça pour survivre.
00:46:09 Et donc là, il y a une dimension géopolitique qui est compliquée aussi.
00:46:12 Parce que, je rejoins Louis Saurin,
00:46:14 un point, c'est que tant qu'on ne construira pas ce mécanisme économique,
00:46:18 on pourra avoir plein de solutions sécuritaires,
00:46:20 mais ça sera difficile et on mettra très longtemps.
00:46:22 Donc il faut casser le mécanisme économique.
00:46:25 Et pour ça, il faut certainement agir sur la demande, sur les consommateurs.
00:46:29 Mais enfin, il faut casser l'offre.
00:46:30 Et pour casser l'offre, il faut trouver une solution avec les pays producteurs.
00:46:35 - Bon, Sabrina Medjaber, maintenant qu'on a...
00:46:38 - Il y a aussi encore un problème, c'est que justement, dans cette hiérarchie,
00:46:42 je vais dire, les grands frères savent pertinemment que les choufs,
00:46:45 les guetteurs doivent être très, très jeunes.
00:46:47 Pourquoi ? Parce que la justice des mineurs est beaucoup moins virulente
00:46:51 que la justice des adultes, c'est-à-dire que le juge pour enfants a deux possibilités,
00:46:57 je parle sous don contrôle Pierre-Henri,
00:46:59 où il leur donne une mesure éducative ou alors c'est une sanction judiciaire.
00:47:03 Et entre le temps de la... comment dire ?
00:47:07 De la vérité, voilà, exactement, l'instruction sur la culpabilité du mineur,
00:47:12 il peut se passer entre six et neuf mois jusqu'à prononciation du jugement.
00:47:18 Donc vous voyez bien qu'en plus, une fois qu'on les place en mesure éducative,
00:47:23 je vais y arriver ce soir, décidément, il faudrait qu'il y ait des structures pour ça.
00:47:27 On a les centres d'éducation fermés, on a également les centres d'éducation renforcés,
00:47:30 mais il n'y en a même pas un par département.
00:47:31 Donc vous voyez aussi qu'il y a ce problème structurel qui est lié à la justice des mineurs,
00:47:36 sachant qu'encore une fois, c'est une justice qui n'est pas dans la célérité.
00:47:39 C'est une justice qui prend beaucoup de temps,
00:47:41 qui se mesure sur principalement l'individualisation des peines.
00:47:45 Et donc tout ça est malheureusement un magma qui est un magma qui favorise l'éruption
00:47:51 de ce narco-banditisme qui ne fait que grandir notre société
00:47:54 et qui est de plus en plus criminel.
00:47:57 - Henri Brévis ?
00:47:58 - Il y a un effet aussi un peu pervers, c'est que la justice des mineurs,
00:48:01 elle se cale pour beaucoup sur l'Ordinance de 45, qui a évolué, certes,
00:48:05 mais dans l'esprit, c'est le même esprit, c'est-à-dire qu'on part sur des mesures strictement éducatives.
00:48:11 On considère que le jeune mineur qui a commis tel ou tel délit
00:48:14 n'avait pas vraiment conscience de la portée de son acte.
00:48:17 Et donc, il faut le remettre sur le chemin de l'école
00:48:19 plutôt qu'en prison pour en faire un délinquant en puissance.
00:48:21 Sauf que les mineurs d'aujourd'hui ne sont pas les mineurs des années 50,
00:48:25 des années 60, ni même d'ailleurs des années 2000.
00:48:27 Ce sont des mineurs qui aujourd'hui ont une vraie conscience
00:48:29 et surtout qui ont la pas du gain.
00:48:32 La pas du gain facile, notamment par les réseaux sociaux,
00:48:35 TikTok notamment, qui véhicule beaucoup ces messages.
00:48:37 Et puis aussi avec un grand nombre de rappeurs.
00:48:39 - Mais évidemment.
00:48:40 - Je parle peut-être aussi surtout de Médine, qui a fait parler de lui récemment.
00:48:44 Mais il y a tous ces messages qui sont véhiculés et qui font dire aux jeunes
00:48:48 "mais attendez, vous voulez vraiment être servi d'un système
00:48:52 qui va peut-être vous payer 2000-2500 euros par mois,
00:48:54 alors que là, vous pouvez gagner 2000-2500 euros par jour ?
00:48:58 Et donc, si vous voulez, comment, à travers des mesures éducatives,
00:49:01 vous allez pouvoir expliquer à un jeune "mais non, mais c'est bien, il faut aller à l'école,
00:49:04 il faut que tu puisses avoir un job payé peut-être 2000 euros".
00:49:08 C'est justement le chemin de la drogue, là où tu étais payé 2000 euros par jour.
00:49:12 Ce n'est pas entendable.
00:49:15 - Après, je pense qu'il y a une limite, parce que là,
00:49:17 on est tous un peu fatalistes quand même sur le sujet.
00:49:19 - Non, non.
00:49:20 - Comment ?
00:49:21 - Non, mais globalement, il faut changer de...
00:49:24 - Ce n'est pas entièrement faux, il n'y a pas de solution qui émerge.
00:49:26 - Mais c'est mon dernier point, juste par rapport à ce discours,
00:49:31 c'est que, et je reviens tout à l'heure à mon point, vous savez,
00:49:33 sur la prévention et la sanction derrière,
00:49:35 c'est que si on annonce aussi à ces mineurs qui sont au fait de l'actualité,
00:49:40 qui sont au fait des choses notamment et qui sont aussi au fait des lois,
00:49:43 que s'ils se font attraper, ce ne sera pas forcément une mesure éducative derrière,
00:49:46 mais peut-être aussi une mesure plus stricte, plus ferme.
00:49:50 Je pense aussi qu'il y aura une réflexion, et notamment aussi vis-à-vis des parents
00:49:54 qui ne voudront pas, peut-être pas voir partir leur gamin en cellule.
00:49:58 - Ludo Ragnel.
00:49:58 - Oui, pardon, sur l'espèce de fatalisme, non, mais c'est vrai que le sujet n'est pas nouveau.
00:50:03 Il y a des gens qui ont des réponses toutes faites, mais globalement,
00:50:06 on voit bien que le sujet, le thème est assez complexe et surtout, il est très profond.
00:50:11 C'est-à-dire que ce n'est pas uniquement le trafic de stupéfiants, on l'a évoqué tout à l'heure.
00:50:14 Non, simplement, deux petits éléments.
00:50:17 Quand on explique qu'un jeune, quand il gagne, je ne sais pas, 4000 euros par mois,
00:50:21 il n'y a aucune entreprise privée qui peut lui proposer,
00:50:23 par rapport à son niveau de qualification, le même niveau de rémunération.
00:50:27 On peut aussi dire aux jeunes, si tu continues comme ça,
00:50:30 ton avenir, il y a deux possibilités.
00:50:31 Si tu vas mourir plus jeune que les autres.
00:50:33 Ça n'a pas l'air de leur faire beaucoup peur.
00:50:35 Ou tu vas finir en prison.
00:50:36 Parce que, non, mais parce qu'en fait, ça n'a pas l'air de leur faire beaucoup peur.
00:50:39 Non, mais ils n'y pensent pas.
00:50:40 Il y a la Paduguin, la Paduguin est très profonde.
00:50:42 Mais pourquoi?
00:50:43 Parce qu'en fait, le niveau de raisonnement est uniquement à très court terme.
00:50:49 C'est-à-dire que c'est de la Paduguin.
00:50:50 C'est une illusion de bonheur et de plaisir pendant peut-être un an, un an et demi.
00:50:55 J'en sais rien.
00:50:56 Mais globalement, l'avenir de ces jeunes est terrible et il ne sera pas prospère.
00:51:00 Et ce ne seront pas des jeunes qui vivront dans l'opulence et dans la richesse,
00:51:05 puisque soit ils vont se faire dépouiller, soit ils vont se faire tuer, soit ils terminent en prison.
00:51:09 Philippe, je pense qu'il y a une culture de la violence dans ces quartiers qui me paraît profondément ancrée.
00:51:16 Je veux dire, si la peur de la mort ne les fait pas reculer, ne les empêche pas, parce qu'ils le savent.
00:51:21 Vous disiez qu'ils connaissaient la loi, mais ils voient bien qu'à Marseille, on est un jeune à Marseille.
00:51:26 On rentre dans ces réseaux de trafiquants.
00:51:29 On sait parfaitement, ils savent parfaitement qu'ils peuvent finir avec une balle.
00:51:33 C'est la réalité hebdomadaire, sinon quotidienne dans certains quartiers de Marseille.
00:51:38 Donc, je suis d'accord sur la répression et sur l'exécution des peines.
00:51:43 On en parle souvent, mais je pense que pour aller chercher des freins à cette appétence pour le trafic,
00:51:50 il y a des leviers sans doute culturels, mais il y a aussi des leviers économiques.
00:51:53 Voilà, parce qu'on ne traitera pas ça que par une réponse sécuritaire et pénale,
00:51:59 quand bien même elle est évidemment nécessaire.
00:52:02 Sabrina Medjaber.
00:52:03 Pour conclure, ce que disait Pierre-Henri était très juste,
00:52:06 mais c'est le pédopsychiatre Maurice Berger qui en parle de ça très bien dans son livre
00:52:11 "Analyse sur la violence gratuite en France", et qu'il parle du mécanisme de la butée,
00:52:14 c'est-à-dire une sanction courte, mais ferme pour ces adolescents ou pré-adolescents
00:52:20 qui n'ont ni peur de mourir, ni peur de tuer.
00:52:22 Il faut savoir qu'on a affaire à des personnes dont la structure psychique
00:52:28 est fondée sur le débordement pulsionnel.
00:52:30 C'est vraiment, on est face à des barbares dont la décharge en fait,
00:52:34 empêche toute possibilité d'élaboration mentale.
00:52:41 Donc on a affaire à des enfants qui ne conscientisent pas ce que c'est que la mort,
00:52:46 qui sont prêts justement au nom de leur code, au nom de leur écosystème de valeur
00:52:50 qui s'articule autour de l'honneur, de la conquête, de la guerre, de la vengeance et de la colère.
00:52:56 Donc quand on appartient encore une fois à un clan, on est soumis au clan,
00:53:00 on est soumis aux lois du clan et ce clan malheureusement c'est une alter société,
00:53:04 c'est une identité alter nationale.
00:53:07 Je vais aller jusque là Louis, c'est une identité qui ne se confond pas
00:53:10 dans la communauté nationale et qui agit au nom de son clan.
00:53:13 C'est simplement la réalité.
00:53:14 Allez, vous restez bien sur ces news devant Punchline.
00:53:17 Nous revenons dans quelques instants, notamment sur cet émeutier et sa famille
00:53:23 qui ont été expulsés de leur logement.
00:53:27 Nous reviendrons également en longueur sur l'interview d'Emmanuel Macron
00:53:29 dans Le Point, il y a beaucoup de choses à dire.
00:53:31 A tout de suite sur ces news.
00:53:32 Il est bientôt 18h, merci d'être avec nous sur ces news dans Punchline.
00:53:40 Nous sommes toujours avec Pierre-Henri Bovis, Louis de Ragnel, Sabrina Medjeber et Philippe Guibert.
00:53:45 Merci à vous d'être avec nous ce soir.
00:53:47 Également avec nous en plateau, Adrien Spiteri pour l'essentiel de l'actu.
00:53:51 Bonsoir à vous.
00:53:52 Bonsoir Vincent et bonsoir à tous.
00:53:54 En déplacement dans le Finistère, Gérald Darmanin a réagi au nouveau drame à Nîmes.
00:53:59 Dans le quartier Pissevin, un homme de 18 ans a été abattu sur un point de dille tôt ce matin.
00:54:04 C'est dans ce même quartier qu'un enfant de 10 ans est mort dans la nuit de lundi à mardi,
00:54:08 victime collatérale d'une fusillade.
00:54:10 Le ministre de l'Intérieur annonce un renforcement de la sécurité sur place.
00:54:14 On l'écoute.
00:54:15 Nous avons cet après-midi, au moment où nous parlons, à procéder à des interpellations.
00:54:20 Quelques-unes ont déjà été faites au moment où je parle.
00:54:22 J'ai engagé le RAID.
00:54:24 Et en plus à CRS 8, ce soir, une nouvelle unité de CRS restera plusieurs semaines à Nîmes
00:54:31 et dans le département du Gard avant que demain je puisse m'échanger avec non seulement les policiers
00:54:35 mais les élus pour voir les nouvelles dispositions nécessaires.
00:54:39 Bruno Le Maire a fait sa rentrée sur le terrain aujourd'hui en Haute-Savoie
00:54:43 devant les acteurs économiques.
00:54:45 Le ministre de l'Economie a évoqué le projet de loi de finances 2024 qu'il doit bientôt présenter.
00:54:50 Bruno Le Maire assure notamment que le gouvernement va continuer à baisser les impôts.
00:54:54 Eric de Rietmaten a suivi ce déplacement pour ces news.
00:54:57 Il nous détaille les principales annonces du ministre.
00:55:00 Les allègements fiscaux sont confirmés, Bruno Le Maire l'a dit.
00:55:03 2 milliards d'euros en moins pour les particuliers sur l'impôt sur le revenu
00:55:07 mais ce sera étalé dans le temps.
00:55:09 Pour les entreprises, c'est cette fameuse cotisation sur la valeur ajoutée, elle disparaîtra
00:55:13 mais d'ici à 2027, donc ça ne fera pas forcément plaisir aux Medef.
00:55:17 Où trouver l'argent ?
00:55:18 Cela va concerner les taxes, notamment sur les aéroports, sur les billets d'avion,
00:55:22 tout ce qui n'est pas environnemental.
00:55:24 Il y a aussi les médicaments, il y aura un reste à charge qui va augmenter.
00:55:28 Maintenant l'État est plutôt content puisque les recettes fiscales sont bonnes.
00:55:32 Depuis plusieurs années maintenant, les rentrées d'argent avec l'IR, l'impôt sur le revenu,
00:55:37 sont passées de 70 à 140 milliards, ce qui est exceptionnel, a dit Bruno Le Maire.
00:55:41 Pareil pour l'impôt sur les sociétés parce que comme l'impôt a baissé pour les entreprises,
00:55:45 il y a plus d'entrepreneurs et on a pratiquement, non pas doublé,
00:55:48 mais passé de 50 à 70 milliards les recettes fiscales liées aux entreprises.
00:55:52 En revanche, ce qui ne va pas, ce sont les amendes.
00:55:55 Bruno Le Maire estime qu'on recouvre très mal les recettes liées aux amendes,
00:55:59 aux PV comme on dit, et ça, ça doit changer.
00:56:01 Un tiers seulement des PV sont payés, ce n'est pas normal.
00:56:04 Au niveau de la croissance, confirmation que cette année nous serons à 1% en France,
00:56:09 ce qui est vraiment exceptionnel pour un pays qui est dans une Europe qui a de grandes difficultés
00:56:15 et dont l'Allemagne entre en crise.
00:56:17 Volodymyr Zelensky réagit à la mort d'Evgeny Prigojine.
00:56:21 L'Ukraine n'a rien à voir, rassure le président ukrainien.
00:56:24 Volodymyr Zelensky a au contraire sous-entendu une responsabilité du Kremlin.
00:56:28 Pour rappel, Evgeny Prigojine a perdu la vie hier soir dans le crash d'un avion.
00:56:33 Toujours dans l'actualité internationale, la date de la visite de Charles III et de la Reine Camilla
00:56:39 est désormais connue en France.
00:56:41 Ils viendront du 20 au 22 septembre prochain.
00:56:44 Annonce du palais de Buckingham et de l'Elysée aujourd'hui.
00:56:47 Initialement prévue au printemps, la visite du roi d'Angleterre en France avait été reportée
00:56:51 en raison notamment des manifestations contre la réforme des retraites.
00:56:55 Le couple se rendra à Paris et également à Bordeaux.
00:56:58 Retour en France maintenant avec ces images impressionnantes de Grelon.
00:57:02 Aussi gros que des balles de golf, ils sont tombés à chevagne dans l'allier.
00:57:06 Vous les voyez sur ces images.
00:57:07 Certains départements français sont en effet aujourd'hui touchés par des orages.
00:57:12 Et si certains départements sont touchés par des orages et de la grêle,
00:57:16 d'autres font toujours face à de fortes chaleurs.
00:57:18 C'est le cas dans le sud de la France.
00:57:19 Sur place, les habitants et vacanciers recherchent de la fraîcheur.
00:57:22 Exemple à Bordeaux avec ce reportage de Géraud Prandt.
00:57:27 Sur le parking de l'ancienne base sous-marine à Bordeaux, le thermomètre annonce 39 degrés.
00:57:31 Ici, les visiteurs se pressent pour rentrer au frais.
00:57:34 Le coup de chaud aide à visiter ce genre de bâtiment.
00:57:38 Devoir, c'est dur là ?
00:57:39 Oui, très. On sent la chaleur.
00:57:42 C'était une vision de l'exposition qui nous intéressait.
00:57:46 En plus, ça tombe très bien avec la chaleur
00:57:47 puisqu'il va y avoir un petit peu plus de fraîcheur à l'intérieur.
00:57:50 À l'intérieur, plongée dans le noir, l'exposition sur Gaudi et Dali
00:57:54 défile sur les murs de ce bloc de béton.
00:57:56 Leur épaisseur de 6 mètres assure une fraîcheur toute relative.
00:57:59 26 degrés quand même.
00:58:01 Ça fait du bien, il fait 12 degrés de moins.
00:58:03 Même si on a quand même du mal à se refroidir.
00:58:06 Et puis l'espace est sympa, le jeu de lumière, Gaudi, Dali.
00:58:09 C'est beaucoup plus frais ici qu'à l'extérieur
00:58:11 et on est ravis de se rafraîchir.
00:58:13 On a fait pas mal de piscines et là, du coup, on s'est mis au frais
00:58:16 et puis ça fait un peu de culture en même temps.
00:58:18 Ça permet de concilier les deux.
00:58:20 Ici, dès que le temps est plus vieux ou que les températures sont extrêmes,
00:58:23 le nombre de visites est en très forte augmentation.
00:58:26 On a la chance d'avoir cette fraîcheur naturelle dans les bassins
00:58:30 et donc forcément, les visiteurs, au fur et à mesure
00:58:32 que la chaleur augmente, viennent se réfugier.
00:58:34 En rapport à une journée normale, à cette époque,
00:58:36 on doit être à plus de 20% à peu près.
00:58:38 À partir de vendredi, les températures devraient redevenir raisonnables
00:58:42 dans la capitale gérondine, avec un maximum de 25 degrés.
00:58:46 Voilà, c'est la fin de ce journal.
00:58:48 La suite de Punchline avec vous, Vincent et vos invités.
00:58:51 Merci cher Adrien.
00:58:52 On vous retrouve à 19h pour un autre point sur l'actualité.
00:58:55 Un individu et sa famille ont donc été expulsés de leur logement
00:58:58 à Deuil-à-Barre, en région parisienne,
00:59:00 après avoir pillé lors des émeutes fin juin, début juillet.
00:59:04 Je vous propose de regarder ce reportage
00:59:06 d'Ignace Marine Sabourin et Léomar Chouquet.
00:59:09 Ce jeune et sa famille quittent définitivement
00:59:11 leur logement social de Deuil-à-Barre hier après-midi,
00:59:14 le tout sous le regard d'agents des polices nationales et municipales.
00:59:18 Le 4 juillet dernier, cet individu a été condamné à 12 mois d'emprisonnement
00:59:22 pour avoir pillé plusieurs commerces de cette ville du Val-d'Oise
00:59:25 lors des émeutes liées à la mort de Naël.
00:59:27 Ce magasin alimentaire avait été attaqué dans la nuit du 29 au 30 juin,
00:59:31 tout comme la boutique d'un opticien
00:59:33 où plusieurs centaines de paires avaient été volées.
00:59:35 Tous ont été jugés en comparution immédiate
00:59:38 au tribunal correctionnel de Pontoise, selon nos confrères du Parisien.
00:59:41 Cette décision est jugée satisfaisante par les habitants.
00:59:45 Ce monsieur, il a fait une grosse bêtise,
00:59:46 il doit quand même payer parce que le pauvre opticien,
00:59:49 lui, il y est pour rien et puis il subit et puis il va avoir des problèmes.
00:59:53 Donc pourquoi pas lui, après tout ?
00:59:54 Et puis il n'a pas à faire ça, c'est tout.
00:59:56 Celui qui casse doit payer.
00:59:59 Moi, je trouve que c'est tout à fait normal
01:00:01 que ce gars-là soit expulsé et compagnie.
01:00:06 Pour moi, il n'y a pas d'autre alternative.
01:00:09 Depuis 2018, un partenariat a été instauré
01:00:12 entre la préfecture du Val-d'Oise et les bailleurs sociaux du département
01:00:16 pour faire face aux incivilités dans les quartiers.
01:00:19 Pierre-Henri Boivier, ils se sont dit souvent que la justice est lente.
01:00:23 En l'occurrence, cette fois-ci, elle est plutôt rapide.
01:00:26 Alors, je vais peut-être vous surprendre,
01:00:28 mais je pense qu'il s'agit d'un tour de passe-passe assez malin
01:00:32 de la part du préfet et d'un beau coup de communication.
01:00:36 Je vous explique en quelques mots.
01:00:37 Premièrement, une condamnation pénale, vous savez,
01:00:39 n'est pas un motif de résiliation d'un bail social.
01:00:41 Premièrement, ce n'est pas du tout un motif.
01:00:44 Sinon, plus d'un serait expulsé.
01:00:46 Et deuxièmement, je suis assez, là pour le coup, étonné.
01:00:51 Je pourrais être agréablement étonné de la rapidité
01:00:54 à laquelle une expulsion est prononcée.
01:00:56 Vous savez, les expulsions aujourd'hui en France,
01:00:58 lorsqu'on atteint un an, un an et demi en termes de délai,
01:01:00 on peut s'en satisfaire.
01:01:02 Donc, je pense qu'il devait y avoir une procédure d'expulsion en cours,
01:01:07 à mon avis, et qu'il y a eu une belle opportunité.
01:01:12 Les astres étaient alignés pour le préfet qui, du coup, a surfé sur...
01:01:15 Et on voit là son X.
01:01:18 Cette condamnation au pénal pour prévenir.
01:01:20 Alors, en revanche, maintenant,
01:01:23 donc là, j'interviens dans un cadre un peu plus procédural, avocat.
01:01:25 Après, en termes de communication, c'est plutôt malin.
01:01:28 C'est-à-dire, c'est un message aussi qui est envoyé.
01:01:30 Alors, un message certes erroné et maquillé,
01:01:33 mais en tout cas, un message qui peut en faire réfléchir plus d'un,
01:01:36 en se disant, ah tiens, si je suis condamné au pénal,
01:01:39 je pourrais peut-être être expulsé.
01:01:41 Après, il faut avoir un peu d'honnêteté intellectuelle et dire que...
01:01:43 - Pas seulement ces personnes-là, mais leur famille aussi.
01:01:45 - Et leur famille aussi.
01:01:46 Donc, c'est un message, certes, de publicité mensongère.
01:01:50 En termes de droit, on pourrait s'en tenir là.
01:01:51 - Sabrina Medjaber.
01:01:54 - Moi, je trouve que c'est, même si c'est un effet de communication,
01:01:57 c'est toujours une décision qu'il faut saluer,
01:01:59 puisque en l'espèce, il s'agit quand même de faits délinquentiels.
01:02:02 Donc, c'est bien que le préfet, dans le cadre de cette procédure d'expulsion,
01:02:05 ait atteint l'acmé de sa prérogative et réussit à expulser ces gens
01:02:10 qui, normalement, devraient être inscrits dans une politique de pilleurs casseurs
01:02:14 et non pas de casseurs-payeurs, comme on l'a souvent entendu sur les plateaux.
01:02:19 Moi, j'estime qu'un logement social, comme n'importe quel logement,
01:02:23 enfin plus particulièrement un logement social,
01:02:25 c'est l'octroi d'un droit, mais c'est également l'octroi d'un devoir.
01:02:28 On habite un logement social parce qu'on respecte aussi les valeurs de notre pays,
01:02:34 la civilisation de notre pays, les mœurs de notre pays
01:02:36 et encore une fois, surtout le droit de notre pays.
01:02:39 Donc, moi, je suis plutôt...
01:02:41 Je trouve que cette décision est salutaire.
01:02:43 Et si elle pouvait aller dans un autre sens et dans un bon sens
01:02:45 et inciter d'autres à faire la même chose, j'en serais ravie.
01:02:48 - Jeff Giber.
01:02:49 - Oui, je vous remercie de nous avoir donné ces précisions,
01:02:53 parce que j'étais moi-même extrêmement étonné de cette procédure.
01:02:58 Parce qu'effectivement, si à chaque fois qu'un habitant de logement social
01:03:01 était condamné par la justice, il était expulsé,
01:03:05 enfin, je ne suis pas en train de dire que tous les habitants de logements sociaux
01:03:08 sont des délinquants ou des criminels, loin de là, loin de moi cette idée.
01:03:11 Enfin néanmoins, on le saurait quand même et il y en aurait un petit peu plus.
01:03:14 Il y en a quand même quelques-uns.
01:03:15 Donc, notamment, on parlait des trafiquants de drogue tout à l'heure.
01:03:19 Le fait est que ça se passe souvent dans des quartiers d'habitat social.
01:03:21 - En revanche, pour rebondir à ce que vous dites, parce que c'est intéressant,
01:03:24 le logement social, ce n'est pas quelque chose
01:03:27 à laquelle tout le monde devrait avoir droit comme ça de manière automatique.
01:03:30 Alors, il y a des conditions de revenus,
01:03:32 mais peut-être que ces conditions aussi d'attribution devraient être revues,
01:03:35 justement, pour peut-être intégrer dans ces conditions d'attribution
01:03:41 le fait de ne pas être condamné pénalement ou du moins
01:03:43 de ne pas être inquiété sur tel ou tel fait.
01:03:46 Et notamment dans le trafic de subventions, on en parlait tout à l'heure.
01:03:49 - J'ajoute juste un mot parce que là, l'ensemble des occupants de la famille,
01:03:52 j'imagine, ont été expulsés.
01:03:54 Et ça m'intéresserait de savoir où ils sont passés, où ils logent aujourd'hui.
01:03:58 - Dans les vergements d'urgence, c'est souvent le cas.
01:04:01 - Il y a un droit au relogement.
01:04:02 - Je suis d'accord qu'il y a des sanctions, mais si on met les gens à la rue...
01:04:04 - Non, il y a un droit au relogement.
01:04:05 Et effectivement, notamment, c'est un point intéressant à souligner,
01:04:08 c'est que lorsqu'il y a une expulsion, la famille doit être relogée.
01:04:12 C'est le droit au logement et donc des logements doivent leur être attribués.
01:04:16 Et c'est souvent la guerre entre les bailleurs sociaux,
01:04:18 puisque lorsqu'un bailleur expulse une famille, en raison notamment,
01:04:22 c'est souvent le cas pour absence de paiement des loyers
01:04:24 ou alors pour dégradation du bien et gêne des voisins,
01:04:29 les autres bailleurs, évidemment, ne sont pas enclin à les prendre en tant que locataires.
01:04:34 - Louis de Regnel.
01:04:35 - Ce qu'il faut bien avoir à l'esprit quand même,
01:04:37 c'est que pour un préfet, obtenir ce résultat-là demande une énergie de titan.
01:04:43 Ça paraît quand même simple comme ça, parce que beaucoup de gens, en tout cas,
01:04:46 se disent que c'est une mesure de bon sens.
01:04:48 D'ailleurs, on écoutait les habitants et on disait "c'est très bien et ça doit être fait comme ça".
01:04:53 Mais en fait, d'un point de vue administratif, ça demande de bétonner des procédures.
01:04:57 Je vous assure que c'est vraiment complexe.
01:04:59 Et moi, là où je salue vraiment l'action du préfet, qui s'appelle Philippe Cour,
01:05:03 c'est qu'en fait, il y a plein de préfets qui ne tentent même pas,
01:05:06 qui ne veulent même pas essayer.
01:05:07 Et là, c'est la démonstration que c'est possible.
01:05:10 Et il faudrait des préfets comme ça.
01:05:12 Alors, il y en a quelques-uns.
01:05:13 Il y a le préfet du Nord aussi, qui est assez ferme.
01:05:16 Il y a le préfet de l'Hérault, Hugues Moutou, qui est extrêmement ferme
01:05:20 et qui est très intransigeant sur un certain nombre de principes.
01:05:23 En tout cas, qui n'a absolument pas la main qui tremble.
01:05:25 Mais la difficulté, c'est que vous avez aussi beaucoup de préfets
01:05:28 pour qui ces sujets ne sont pas très intéressants,
01:05:32 pour qui ce sont des sujets d'ordre public, de justice, d'expulsion.
01:05:35 Et ils ne veulent pas mettre leur main là-dedans parce que c'est compliqué,
01:05:37 parce qu'ensuite, ils vont être attaqués devant des tribunaux administratifs.
01:05:41 Voilà, mais moi, je salue en tout cas l'action du préfet.
01:05:44 Et ça montre qu'on peut le faire.
01:05:46 – Il devait y avoir quelques circonstances aggravantes dans ce dossier.
01:05:49 – Oui, mais il faut le faire.
01:05:51 Il y a d'autres préfets qui n'auraient pas été jusque-là.
01:05:55 – C'est vrai que certains préfets, effectivement, en ferment les yeux.
01:05:57 Il faut après souligner, après avoir dit tout ça,
01:06:00 il faut aussi souligner l'action du préfet,
01:06:02 la volonté du préfet de remettre de l'ordre dans certains quartiers.
01:06:06 – Allez, vous restez bien avec nous autour de cette table.
01:06:07 Vous restez bien sur CNews.
01:06:08 Dans un instant, on reviendra sur les annonces faites par Bruno Le Maire.
01:06:11 Aujourd'hui, on reviendra également sur l'interview d'Emmanuel Macron.
01:06:14 Dans Le Point, tout de suite.
01:06:16 [Musique]
01:06:19 18h15, bienvenue sur CNews en punchline.
01:06:22 Merci d'être avec nous.
01:06:24 Nous sommes toujours avec Sabrina Medjaber, Philippe Guibert,
01:06:26 Louis de Ragnel et Pierre-Henri Bovis.
01:06:30 Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, lui, a fait sa rentrée.
01:06:33 Aujourd'hui, il était face aux acteurs du monde économique.
01:06:37 Il a présenté notamment son projet de loi finance 2024.
01:06:40 Je vous propose d'écouter et de regarder Eric de Ritmatten,
01:06:44 notre journaliste du service économique qui était sur place.
01:06:48 – Les allègements fiscaux sont confirmés, Bruno Le Maire l'a dit.
01:06:51 2 milliards d'euros en moins pour les particuliers sur l'impôt sur le revenu,
01:06:55 mais ce sera étalé dans le temps.
01:06:57 Pour les entreprises, cette fameuse cotisation sur la valeur ajoutée,
01:07:00 elle disparaîtra mais d'ici à 2027.
01:07:03 Donc ça ne fera pas forcément plaisir aux Medef.
01:07:05 Où trouver l'argent ?
01:07:06 Eh bien cela va concerner les taxes,
01:07:08 des taxes notamment sur les aéroports, sur les billets d'avion,
01:07:10 tout ce qui n'est pas environnemental.
01:07:12 Il y a aussi les médicaments.
01:07:14 Il y aura un reste à charge qui va augmenter.
01:07:16 Maintenant, l'État est plutôt content
01:07:18 puisque les recettes fiscales sont bonnes.
01:07:20 Depuis plusieurs années maintenant,
01:07:22 les rentrées d'argent avec l'IR, l'impôt sur le revenu,
01:07:25 sont passées de 70 à 140 milliards,
01:07:27 ce qui est exceptionnel, a dit Bruno Le Maire.
01:07:29 Pareil pour l'impôt sur les sociétés,
01:07:31 parce que comme l'impôt a baissé pour les entreprises,
01:07:33 il y a plus d'entrepreneurs
01:07:34 et on a pratiquement, non pas doublé,
01:07:36 mais passé de 50 à 70 milliards les recettes fiscales liées aux entreprises.
01:07:40 En revanche, ce qui ne va pas, ce sont les amendes.
01:07:43 Bruno Le Maire estime qu'on recouvre très mal
01:07:46 les recettes liées aux amendes, aux PV comme on dit,
01:07:48 et ça, ça doit changer.
01:07:50 Un tiers seulement des PV sont payés, ce n'est pas normal.
01:07:53 Au niveau de la croissance,
01:07:55 confirmation que cette année, nous serons à 1% en France,
01:07:58 ce qui est vraiment exceptionnel
01:07:59 pour un pays qui est dans une Europe qui a de grandes difficultés
01:08:03 et dont l'Allemagne entre en crise.
01:08:05 Bon, bah tout va bien.
01:08:07 Philippe Guibert, si le seul problème, c'est les amendes non payées, tout va bien ?
01:08:11 Non, non, ce qui est intéressant, je trouve,
01:08:12 dans ce que nous raconte Éric de Grythmathenes,
01:08:15 c'est qu'en fait, le gouvernement est face à un budget très difficile à boucler,
01:08:19 puisqu'il a besoin de faire des économies
01:08:21 pour tenir quelques-uns de ses engagements
01:08:24 pris auprès de la Commission européenne,
01:08:25 mais aussi des agences de notation qui ont durci le ton,
01:08:29 vous vous souvenez peut-être, avant les vacances.
01:08:31 Et donc là, il doit envoyer des signaux à la Commission européenne
01:08:35 et à ces agences de notation.
01:08:37 Et qu'une des façons de le faire, c'est que les allègements fiscaux
01:08:41 qui étaient programmés un peu pour les ménages,
01:08:43 beaucoup pour les entreprises, sont en fait étalés,
01:08:46 ce qui est une façon de moins charger le budget de 2024
01:08:50 en étalant les allègements fiscaux jusqu'à 2027.
01:08:54 Donc ça, c'est une information importante,
01:08:56 parce que ça veut dire que les baisses d'impôts
01:08:58 promises aux classes moyennes, elles vont être moins fortes
01:09:02 et plus lentes que ce qui était prévu,
01:09:04 et même chose pour les entreprises.
01:09:07 Donc ça, je trouve, c'est une évolution dans la politique budgétaire.
01:09:12 Mais de toute façon, regardons les choses en face,
01:09:14 on a beaucoup discuté au premier sommet de la réforme des retraites.
01:09:17 Souvenez-vous, la réforme des retraites, après amendement,
01:09:21 nous vous avons économisé, je crois, une quinzaine de milliards
01:09:23 par an à horizon 2030.
01:09:26 Là, le gouvernement, en plus, cherche à faire 15 milliards d'économies
01:09:31 pour le budget 2024.
01:09:33 Donc autant d'efforts que la réforme des retraites.
01:09:35 Et puis la deuxième, pardon, j'ajoute juste,
01:09:38 le reste à charge pour l'assurance maladie
01:09:42 me paraît être un des sujets de la rentrée,
01:09:44 parce que là, on a une confirmation implicite ou explicite
01:09:47 que le reste à charge va être augmenté
01:09:51 dans le reboursement des médicaments.
01:09:53 Donc le remboursement va être diminué.
01:09:54 - On dit 1 euro, on ne sait pas exactement combien encore.
01:09:56 - Ce que je ne trouve pas totalement illégitime,
01:09:59 c'est-à-dire passer de 50 centimes à 1 euro ou 1,50 euro.
01:10:02 Enfin, il faut voir les détails du projet,
01:10:04 mais enfin, ça peut être une piste raisonnable.
01:10:09 - Thierry Aubavis.
01:10:10 - Oui, ce qu'il ne faut pas oublier non plus,
01:10:11 c'est que l'année dernière, il y a eu un record absolu,
01:10:14 je dis bien absolu, c'est la première année,
01:10:15 dans la récolte de l'impôt.
01:10:16 770 milliards d'euros d'impôt récoltés,
01:10:20 270 milliards juste au titre de la TVA.
01:10:22 Donc je veux bien que le gouvernement affiche une baisse des impôts,
01:10:25 ce serait bien, l'année dernière, ils ont explosé les compteurs.
01:10:29 Et notamment 270 milliards d'euros de TVA,
01:10:32 la TVA n'augmente pas, c'est toujours le même taux,
01:10:33 mais c'est aussi dû à l'inflation.
01:10:35 Parce que vu que les prix augmentent considérablement...
01:10:37 - Je te propose de te recontextualiser,
01:10:37 c'est la baisse des impôts pour les ménages,
01:10:39 comme le maire confirme.
01:10:41 - Exactement, mais donc du coup,
01:10:42 cette baisse des impôts, oui, elle serait justement bienvenue,
01:10:45 puisqu'au titre de la TVA, justement, et au titre de l'inflation,
01:10:49 la récolte a explosé.
01:10:51 - Je suis assez d'accord avec ce que dit Philippe Guibert.
01:10:54 L'exercice est quasiment impossible pour le gouvernement.
01:10:58 Donc effectivement, il cherche 14 milliards d'euros.
01:11:00 Et puis, il y a un objectif politique qui est de montrer,
01:11:03 on a su dépenser quand il le fallait, au moment du Covid
01:11:06 et au moment de l'inflation.
01:11:08 Maintenant, on veut aussi montrer qu'on sait gérer.
01:11:11 Sauf que la difficulté dans cette histoire,
01:11:14 c'est qu'il y a eu 700 milliards d'euros de dettes supplémentaires
01:11:18 depuis le début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, depuis 2017.
01:11:22 Et aujourd'hui, ce qui est vrai, c'est que les caisses sont vides
01:11:25 et le gouvernement veut simplement essayer de faire le moins mal possible à chaque fois.
01:11:30 Le problème, c'est celui-là.
01:11:31 C'est-à-dire qu'ils ne veulent pas affronter un mammouth, par exemple.
01:11:34 Quand vous regardez 1000 euros de dépenses publiques,
01:11:36 il y a 570 euros qui partent pour des dépenses sociales.
01:11:40 - Dont les retraites. - Dont les retraites.
01:11:42 - Vous avez raison. - Sans le poste le plus important.
01:11:44 Vous avez raison.
01:11:45 Mais globalement, au gouvernement, personne ne veut "retirer" un droit,
01:11:51 une aide, une subvention, un moyen de défiscaliser quelque chose.
01:11:56 Par exemple, au plus modeste, parce qu'ils se disent "c'est tellement populaire".
01:11:59 - Ni aux retraités qui votent pour eux. - Voilà, c'est difficile à assumer.
01:12:03 Et donc, en fait, si vous voulez,
01:12:06 le gouvernement est face à que des mauvaises solutions,
01:12:09 puisqu'ils ne veulent pas taper, par exemple,
01:12:11 dans les aides sociales, il y a beaucoup de choses qu'on pourrait diminuer.
01:12:16 L'aide médicale d'État.
01:12:18 Mais il n'y a pas que lié à l'immigration.
01:12:20 Il y a plein de dépenses sociales.
01:12:23 Même le RSA pourrait être très impacté.
01:12:26 Il y a plein d'idées qui existent.
01:12:28 Sauf que le gouvernement garde en mémoire la polémique autour de la baisse des APL.
01:12:33 Finalement, ils avaient été obligés de rétropédaler
01:12:34 parce que ça avait fait une énorme polémique.
01:12:37 Ça montre simplement une chose, c'est qu'ils ne savent pas très bien où aller
01:12:39 et ils ne veulent pas tailler dans le vif.
01:12:41 Alors que d'autres pays européens, je pense à l'Italie par exemple, l'ont fait.
01:12:45 - Sabrina Medjaber ?
01:12:47 - Je trouve qu'il est dans une position rassurante.
01:12:49 Il est dans sa fonction politique.
01:12:52 Si on porte même un regard psychosocial sur son discours,
01:12:55 il est presque dans une incarnation paternaliste
01:12:58 de bienfait et d'espoir envers les Français
01:13:05 lorsqu'il parle justement de cette imposition
01:13:08 qui, je le rappelle encore une fois, ne dépend plus simplement de la dépense publique,
01:13:12 mais également du capitalisme financier et financiarisé
01:13:15 puisque l'inflation que l'on subit aujourd'hui
01:13:19 n'est pas liée simplement aux dépenses publiques françaises.
01:13:22 Ne serait-ce que l'électricité qui a bondi encore de 10 % au mois d'août,
01:13:26 ça s'inscrit dans un marché européen d'électricité
01:13:28 duquel la France ne veut pas se retirer,
01:13:31 comme l'a fait par exemple l'Espagne et le Portugal.
01:13:33 Et malheureusement, au prix de la dépendance face à l'Allemagne,
01:13:36 nous payons aujourd'hui une électricité
01:13:39 que nous pourrions produire moins cher et surtout payer moins cher.
01:13:42 Donc il y a aussi toute cette macroéconomie
01:13:45 que Bruno Le Maire est obligé de prendre en compte
01:13:47 et qui malheureusement ne peut pas aujourd'hui suffire aux Français
01:13:51 puisque le Français, lui, dans le discours,
01:13:53 dans les éléments de langage de Bruno Le Maire,
01:13:55 ne comprend pas en réalité où va l'argent des Français,
01:13:57 puisque vous le disiez à juste titre, ou plutôt Pierre-Henri,
01:14:01 on n'a jamais payé autant d'impôts
01:14:02 et finalement on ne sait pas comment et où va l'argent des Français.
01:14:06 Donc il me semble que Bruno Le Maire devrait avoir un discours
01:14:08 un peu plus clair et un peu plus moyen, j'ai envie de dire,
01:14:11 pour que les Français puissent comprendre précisément
01:14:14 comment est réparti leur argent.
01:14:15 Le problème justement de l'impôt et notamment d'où va l'impôt,
01:14:19 c'est que tous les services publics aujourd'hui sont à l'arrêt,
01:14:22 mais en tout cas presque à l'arrêt.
01:14:24 La justice fonctionne mal et en tout cas,
01:14:25 elle est une mauvaise élève de l'Europe.
01:14:27 Vous savez, je le répète souvent,
01:14:29 mais on a quatre fois moins de magistrats que nos voisins européens.
01:14:32 On a 10 magistrats pour 100 000 habitants,
01:14:34 la moyenne c'est 43-44 magistrats pour 100 000 habitants,
01:14:37 donc on est loin du compte.
01:14:38 Quand bien même Éric Dupond-Moretti a voulu faire des efforts,
01:14:41 notamment pour essayer de recruter des magistrats,
01:14:43 on est encore très loin des comptes.
01:14:44 Et on pourrait faire comme ça le bilan sur tous les secteurs.
01:14:46 Oui, l'hôpital est en crise,
01:14:48 l'école républicaine est en grande crise et on pourrait...
01:14:52 La difficulté, c'est que le nombre de fonctionnaires,
01:14:54 en fait, souvent on mélange deux choses.
01:14:56 Il y a l'administration publique d'État,
01:14:58 enfin il y a les fonctionnaires d'État
01:14:59 et il y a la fonction publique territoriale.
01:15:01 Et à chaque fois que les exécutifs,
01:15:03 quels qu'ils soient, de gauche comme de droite,
01:15:05 disent "on veut par exemple réduire le nombre de fonctionnaires",
01:15:07 ils ciblent toujours les fonctionnaires d'État.
01:15:09 Sauf que le service public du quotidien,
01:15:12 le guichet au bout de sa rue et tout ça,
01:15:16 souvent c'est la fonction publique territoriale
01:15:18 et qui globalement travaille moins que la moyenne.
01:15:20 Il y a le millefeuille administratif
01:15:23 qui fait qu'il y a des compétences croisées
01:15:24 entre le département, la région.
01:15:26 Et donc vous avez plein de gens qui travaillent
01:15:28 qui ne savent même pas très bien ce qu'ils font,
01:15:29 dans des commissions pour être payés à temps plein
01:15:33 pour arbitrer ce qui relève du département ou de la région.
01:15:35 Je sais d'ailleurs qu'Emmanuel Macron en parle
01:15:37 dans son entretien au point.
01:15:38 Et de ce point de vue-là, il a...
01:15:40 Non mais c'est intéressant.
01:15:42 En fait, personne n'ose cibler la fonction publique territoriale
01:15:47 qui, elle, représente une gabegie énorme.
01:15:50 Et depuis le Covid, comme on a expliqué,
01:15:52 c'était les régions qui avaient sauvé un peu tous les Français,
01:15:54 eh bien c'est devenu totalement impossible
01:15:57 que les fonctionnaires territoriaux soient intouchables.
01:16:00 Je rappelle juste que les collectivités locales
01:16:02 ont une autonomie de gestion garantie par la Constitution.
01:16:06 Donc l'État ne peut pas décider pour la fonction publique.
01:16:10 Je sais bien, mais c'est l'État
01:16:11 qui donne les dotations aux régions, non ?
01:16:13 En partie, oui.
01:16:15 Donc il peut avoir un droit de regard quand même.
01:16:18 Oui, mais l'État a beaucoup baissé,
01:16:21 a beaucoup joué sur la baisse des dotations aux collectivités locales.
01:16:23 Les régions, non.
01:16:24 Oui, c'est vrai, avec l'État qui délègue aussi beaucoup aux collectivités
01:16:30 tout en retirant des moyens.
01:16:31 C'est un jeu hypocrite.
01:16:33 En vrai, la grande différence qu'on a par rapport aux autres pays,
01:16:35 c'est le social.
01:16:37 Mais sur le social, l'État social, il faut bien regarder de quoi on parle.
01:16:41 On parle beaucoup des aides sociales,
01:16:42 mais c'est une petite partie du social.
01:16:44 La grosse partie du social, c'est les pensions de retraite.
01:16:47 Je ne veux pas me faire des amis par rapport à nos auditeurs, tant pis.
01:16:50 C'est les pensions de retraite et c'est nos conditions de remboursement
01:16:52 de l'assurance maladie et que tout ça est plus élevé en France
01:16:56 que dans les autres pays européens.
01:16:58 Ça joue beaucoup sur la différence des dépenses sociales.
01:17:01 Et donc, le problème, c'est pour tous les gouvernements
01:17:03 de toucher à deux tabous français absolus,
01:17:06 que sont les pensions de retraite et que sont les remboursements
01:17:10 de l'assurance maladie.
01:17:12 Là, vous rentrez dans le dur et là, vous touchez au cœur de l'électorat.
01:17:15 Et pendant ce temps, justement, on va aller chercher,
01:17:17 aller des centimes, peut être un petit peu plus.
01:17:19 C'est pour ironiser sur les amendes impayées.
01:17:22 Regardez Bruno Le Maire.
01:17:23 Je veux m'attaquer au problème du recouvrement des amendes.
01:17:30 Tout le monde doit payer les amendes qu'il doit à l'État.
01:17:34 Et je ne peux pas accepter que un tiers seulement
01:17:36 des amendes forfaitaires d'électuel fassent l'objet d'un paiement effectif.
01:17:41 Les délinquants, tous les délinquants doivent être poursuivis
01:17:44 et frappés au portefeuille lorsqu'ils ne payent pas leurs amendes.
01:17:49 Nous allons donc réorganiser la chaîne de traitement des amendes,
01:17:52 favoriser le traitement des amendes le plus tôt possible,
01:17:54 fiabiliser les informations qui remontent à la Direction générale des finances publiques
01:17:58 pour que la Direction générale des finances publisse
01:18:01 puisse sanctionner sans délai les défauts de paiement des amendes
01:18:06 de tous les citoyens français dans tous les points du territoire à tout moment.
01:18:11 Voilà, donc Bruno Le Maire veut faire la chasse par exemple
01:18:14 au citoyen lambda, je vais dire, qui a oublié de mettre sa vignette d'assurance
01:18:16 sur son pare-brise.
01:18:18 C'est un méchant délinquant, il faut le rattraquer j'allais dire.
01:18:22 Écoutez, on va apprendre à l'administration un recours incroyable
01:18:26 qui s'appelle la saisie à tiers détenteur,
01:18:27 que certains auditeurs je pense connaissent bien.
01:18:31 C'est-à-dire que l'État directement vient ponctionner sur votre compte bancaire
01:18:35 la somme que vous devez au Trésor public au titre de l'amende.
01:18:38 Donc s'il veut faire la chasse, écoutez, il peut très bien se saisir de ce recours
01:18:41 que le Trésor connaît bien en non absence,
01:18:44 ce que peut nous raconter Bruno Le Maire.
01:18:46 Mais qui est très effective d'ailleurs.
01:18:48 Mais attendez, qui est très effective,
01:18:51 et surtout pour contester une saisie à tiers détenteur,
01:18:53 il faut se lever de bonheur.
01:18:55 C'est compliqué, c'est compliqué.
01:18:56 La plupart du temps, vous ne pouvez pas le faire seul
01:18:58 parce que les textes aussi sont assez compliqués.
01:19:01 D'ailleurs, la manière aussi d'avoir rédigé ces textes-là pour engager les recours
01:19:06 sont faits de telle manière que si vous ne le faites pas seul,
01:19:08 vous risquez d'échouer et donc vous devez faire aussi appel à des avocats.
01:19:13 Et donc ça vous coûte évidemment des fonds.
01:19:14 Et donc selon le montant qu'on vous saisit,
01:19:16 vous n'allez pas engager de procédure et donc vous laissez saisir
01:19:19 directement sur votre compte bancaire.
01:19:21 Donc après, j'entends qu'il y a un message de fermeté qui doit être affiché.
01:19:26 Et tant mieux, c'est un vrai message politique.
01:19:27 Mais après, dans les faits, cela existe, ça existe déjà.
01:19:30 D'accord. Philippe Guibert, vous voulez rajouter ?
01:19:32 Non, mais en tant que Parisien qui n'a plus de voiture depuis plus d'une dizaine d'années,
01:19:37 puisque Mme Hidalgo m'a découragé de reprendre une voiture,
01:19:41 je suis très étonné par ce chiffre donné par le ministre.
01:19:44 D'un tiers seulement des PV qui sont payés.
01:19:47 Quand j'avais, il y a longtemps, vous étiez à peine né,
01:19:50 quand j'avais une voiture, je payais mes PV et je n'avais pas l'impression
01:19:54 que c'était si facile que ça d'y échapper, parce que si vous ne payez pas,
01:19:57 vous avez exactement le mécanisme que vous avez décrit.
01:20:00 Et quand il s'accumule, ça commence à...
01:20:01 Philippe, il y a des gens qui reçoivent des recommandés année après année.
01:20:05 Enfin, ils ont des stocks, c'est des bibliothèques de recommandés chez eux.
01:20:08 Et à la fin, l'État finit par baisser les bras et se dit bon, ben voilà, c'est un...
01:20:12 Mais bien sûr, il y a plein...
01:20:13 J'ai connu une personne qui faisait ça et qui s'est retrouvée exactement dans le cadre figure.
01:20:17 Je ne crois pas qu'il ait baissé les bras.
01:20:18 Je ne crois pas qu'il y en a un.
01:20:19 Je suis en train de vous expliquer.
01:20:20 Je vais confirmer moi-même, oui, effectivement.
01:20:22 Non, mais Vesca, il y a un moment où vous dites le montant est trop important.
01:20:27 Si ça double, je ne peux plus.
01:20:29 Et je pense que ce qu'il y a, c'est qu'il rappelle quand même quelque chose de bon sens.
01:20:33 C'est toute amende qui est reçue doit être payée ou alors elle est contestée si...
01:20:36 Elle doit être contestée si la personne la conteste.
01:20:39 Et ensuite, c'est aussi un message envoyé à la France qui serre les dents, qui essaye
01:20:45 de tout faire bien, de payer ses amendes, d'être les bons élèves et qui souvent paye
01:20:50 pour ceux qui, justement, accumulent les recommandées, qui accumulent les dettes auprès du Trésor
01:20:55 public et qui jamais...
01:20:56 Notre problème n'est jamais sanctionné.
01:20:58 Oui, enfin, 85 euros pour une...
01:21:00 Mais il n'y a pas que ça.
01:21:01 Non, mais les amendes électuelles...
01:21:02 C'est mon coup de gueule à moi.
01:21:04 Non, mais attendez, sur le coup de gueule...
01:21:05 Oui, mais ce n'est pas normal.
01:21:06 Non, mais vous comprenez qu'il y a quand même des gens qui, systématiquement, sont
01:21:10 scrupuleux, essayent de ne pas avoir de problème avec la police, avec le fisc...
01:21:15 Mais je...
01:21:16 Mais je...
01:21:17 Mais je...
01:21:18 Mais je pense que c'est anecdotique.
01:21:20 Mais il y a des gens pour qui c'est quasiment un sport et qui s'en fichent complètement
01:21:24 et même que ça amuse.
01:21:25 Donc, le message adressé, c'est celui-là.
01:21:27 Mais simplement, voilà, pour terminer, la difficulté, c'est que ce discours-là, ce
01:21:32 n'est pas la première fois qu'on l'entend.
01:21:33 Gabriel Attal, qui jusqu'à il y a deux mois, était encore ministre du budget, s'était
01:21:37 beaucoup exprimé sur ce sujet-là.
01:21:39 Moi, ce que je comprends aussi, c'est que Bruno Le Maire veut aussi montrer et rappeler
01:21:43 à tout le monde qu'il est ministre de l'Économie, des Finances et qu'il tient le budget.
01:21:47 Après, vous savez, sur les PV, parce que vous parliez de Paris, mais il n'y a pas qu'à
01:21:50 Paris, beaucoup d'utilisateurs de moyens de locomotion se retrouvent, après 10-12 jours
01:21:56 d'absence, avec une quinzaine de PV accumulés aussi.
01:22:00 On a aussi certains agents qui passent à plusieurs moments aussi dans la matinée,
01:22:08 par tranche, et qui vous cumulent aussi les PV.
01:22:11 On comprend aussi que certains, si vous voulez, soient un peu récalcitrants à les payer.
01:22:17 Quelle année la voiture, Philippe ?
01:22:19 Non, je vous assure, ça fait 10 ans que je n'ai plus de voiture.
01:22:21 C'était les années 2014.
01:22:24 On ne va pas mettre ça sur le dos d'Hidalgo.
01:22:27 C'est à peu près, ça correspond à peu près à son oma.
01:22:30 Allez, vous restez bien entendu sur cette table.
01:22:32 On va pouvoir évoquer Emmanuel Macron dans quelques instants.
01:22:34 Son interview très intéressante.
01:22:36 A tout de suite.
01:22:37 De retour sur CNews pour la dernière partie de Punchline, avec toujours Sabrina Medjaber,
01:22:45 Philippe Guybert, Louis de Ragnel et Pierre-Henri Bovis.
01:22:48 Pour cette dernière partie d'émission, nous allons évoquer Emmanuel Macron.
01:22:51 Du moins, son interview dans Le Point.
01:22:55 Plusieurs thèmes abordés par le président de la République.
01:22:58 On va débuter avec ce bilan qu'il fait des émeutes.
01:23:04 Emmanuel Macron dit qu'on a un problème d'intégration.
01:23:07 Des gens disent que c'est un problème d'immigration récente.
01:23:10 C'est surtout un problème d'intégration et de refondation de la nation.
01:23:14 Ce ne sont pas les étrangers qui ont causé ces émeutes.
01:23:17 90% sont nés français.
01:23:20 Une immense majorité des personnes interpellées vient de familles monoparentales
01:23:25 ou de l'aide sociale à l'enfance.
01:23:27 Voilà ce que dit Emmanuel Macron dans Le Point.
01:23:31 Qui veut ouvrir le bal ?
01:23:32 C'est ce que j'évoquais tout à l'heure.
01:23:36 Le problème des émeutiers, mais pareil aussi sur le trafic de stupéfiants
01:23:40 et l'ensemble des délits, c'est que la plupart de ceux qui sont interpellés sont français.
01:23:45 Je le vois bien dans les dossiers que nous avons à traiter.
01:23:47 Ils sont de nationalité française.
01:23:49 Vous ne pouvez rien faire au titre de commentateurs qui disent qu'il faut les renvoyer.
01:23:56 Non, ils sont français.
01:23:57 C'est un problème d'intégration.
01:23:59 Emmanuel Macron a raison.
01:24:01 Est-ce un problème d'intégration des parents ou d'une génération encore avant ?
01:24:06 Il faudrait creuser la question.
01:24:08 Ce qui est certain, c'est qu'on a affaire à une jeunesse qui ne se sent pas intégrée,
01:24:12 qui ne se sent pas assimilée, qui n'épouse pas les valeurs de la République.
01:24:16 On a un vrai problème de cohésion nationale à ce niveau-là,
01:24:18 qui se sent complètement marginalisée d'ailleurs d'une partie de la société.
01:24:22 Une société peut-être qui va trop vite pour cette jeunesse,
01:24:25 mais aussi qui est gangrénée par toute une série de messages
01:24:28 qu'ils véhiculent sur les réseaux sociaux et notamment sur TikTok,
01:24:31 où chacun se lance aussi des défis à celui qui va réussir à commettre parfois le délit le plus grave
01:24:37 sans se faire pincer, et avec toute une série de rigolades derrière.
01:24:41 Lorsque la justice est défaillante, notamment lorsque la justice des mineurs patine,
01:24:46 c'est la grande rigolade dans les quartiers où justement on se dit
01:24:49 "vu que de toute manière on n'appartient pas à ce système,
01:24:52 on n'appartient pas à cette République, on n'épouse pas ces valeurs-là,
01:24:55 et que de toute manière la justice en face ne fonctionne pas
01:24:58 lorsqu'on arrive à dépasser la ligne rouge, alors continuons à dépasser la ligne rouge".
01:25:02 C'est pour ça que je parlais tout à l'heure de prévention et de sanction.
01:25:04 Si vous voulez sanctionner sans prévenir,
01:25:07 vous n'arrivez pas à avoir ce rôle aussi pédagogique derrière.
01:25:11 Mais si vous prévenez d'une sanction, mais que la sanction derrière ne tombe pas
01:25:15 ou n'est pas exécutée, alors là c'est totalement la perte de crédibilité totale,
01:25:20 notamment envers cette population, mais aussi un problème de confiance derrière
01:25:24 envers ceux qui subissent aussi cette violence et cette délinquance.
01:25:28 Lorsqu'on entend par exemple ces familles, on parlait de Nîmes tout à l'heure,
01:25:32 mais ces familles aujourd'hui qui réclament la police, qui réclament la justice,
01:25:34 mais si justement l'État est défaillant et n'arrive pas à les protéger,
01:25:38 alors vous rompez complètement le lien de confiance et vous arrivez à des situations
01:25:41 totalement dramatiques où certains se font justice eux-mêmes.
01:25:44 - Louis-Henri Gnell ?
01:25:46 - Emmanuel Macron l'a fait objectivement de la politique
01:25:49 quand il dit "ce ne sont pas des étrangers", évidemment, ce ne sont pas des étrangers
01:25:52 dans la mesure où ils ont une carte d'identité.
01:25:54 Mais si on va au bout du problème, je rejoins un peu ce que vous disiez,
01:25:57 c'est que ce sont des gens souvent dont les parents, grands-parents ou arrière-grands-parents
01:26:01 sont issus de l'immigration, des générations qui n'ont posé aucun problème.
01:26:04 Pour le coup, d'intégration, d'assimilation,
01:26:07 c'était des gens qui, de toute façon, n'avaient pas le choix,
01:26:09 devaient s'intégrer économiquement.
01:26:11 La difficulté, c'est qu'en fait, leurs enfants ou leurs petits-enfants
01:26:14 ou leurs arrière-petits-enfants, souvent considèrent que leurs aïeux
01:26:18 se sont soumis à la France et ont construit un contre-discours en disant
01:26:23 "mais nous, on va se faire respecter, en fait, nous, on n'est pas ça et on n'est pas français".
01:26:27 Dans un contexte où, je pense, c'est même la génération,
01:26:31 ma génération, je pense, où on était dans une inversion des valeurs quasiment totale,
01:26:37 où tout le monde devait s'excuser, où on ne leur faisait pas aimer la France,
01:26:41 tout simplement. On leur expliquait "mais mon pauvre, c'est pas de ta faute,
01:26:44 il n'y est pour rien". On était tout le temps dans une espèce de culture de l'excuse.
01:26:47 Et donc là, il s'est produit ce qui s'est produit.
01:26:51 Et je pense que le diagnostic qu'Emmanuel Macron fait publiquement,
01:26:55 ce n'est même pas celui qu'il pense au fond de lui.
01:26:58 Emmanuel Macron, au fond de lui,
01:27:00 et je pense que là, s'il discutait autour de la table et qu'il n'y avait pas de micro ni de caméra,
01:27:04 il serait d'accord avec ce constat-là.
01:27:06 Il serait d'accord avec le...
01:27:07 On va mettre d'hypothèses là-dessus.
01:27:08 Non, mais moi, j'en ai parlé avec lui, avec Emmanuel Macron,
01:27:12 il y a quelques années, justement, des questions d'assimilation, d'intégration.
01:27:17 Je peux vous dire qu'il allait extrêmement loin dans les conversations qu'on a pu avoir.
01:27:21 Mais le problème, c'est qu'à chaque fois, je pense, c'est ce qu'il se dit là,
01:27:25 c'est que si on va trop loin, c'est que s'il va trop loin,
01:27:28 il a peur de heurter une partie de la population.
01:27:32 Mais donc, en fait, on tourne autour du pot.
01:27:34 Et même, je pense que ça ne rend pas service, si vous voulez,
01:27:36 pour tous ceux qui sont issus de l'immigration et qui s'en sont sortis.
01:27:41 Parfois tout seul, la France ne les a même pas aidés.
01:27:43 S'en sont sortis, ce n'est pas un problème d'être issu de l'immigration.
01:27:45 Non, mais bien sûr, on réussit, si vous voulez, à adhérer au projet commun,
01:27:48 à se fondre, à créer une vie, à avoir une ambition pour eux,
01:27:53 pour leur pays, pour leurs enfants.
01:27:55 Eux sont très gênés, d'ailleurs, par le discours d'Emmanuel Macron,
01:27:58 parce qu'ils ne se reconnaissent absolument pas dans les populations de casseurs.
01:28:02 Ils le savent évidemment que beaucoup d'entre eux sont issus de l'immigration.
01:28:06 Moi, je regarde et je pense que ça va peut-être choquer Philippe Guibert.
01:28:10 Pendant les émeutes, si vous voulez, on récupérait tous les soirs à Europe 1
01:28:14 la liste des noms des personnes qui étaient gardées à vue.
01:28:17 Et je suis désolé, vous appelez n'importe quel policier,
01:28:19 ils vous disent, bon, ben voilà, ils viennent tous,
01:28:22 ou la plupart d'entre eux viennent de pays qui ne sont pas la France à l'origine.
01:28:26 Vous voyez, alors je sais que c'est un tabou aujourd'hui en France,
01:28:30 mais globalement, ça correspond à une réalité que les policiers, eux,
01:28:35 établissent pour le coup sous le pudeur, puisque c'est leur quotidien.
01:28:39 Philippe Guibert.
01:28:40 Mais ça ne me choque pas le fait que la plupart des prénoms de ceux qui ont été interpellés
01:28:45 soient des prénoms d'origine étrangère ou extra-européenne.
01:28:51 On n'est pas extrêmement surpris.
01:28:53 Moi, je trouve qu'Emmanuel Macron fit une très bonne interview.
01:28:55 Très honnêtement, j'ai été très critique avec lui depuis le début de l'année 2023.
01:29:00 Je trouvais que ses interventions étaient entre hors sol et de la langue de bois.
01:29:06 Je trouve que là, il dit des choses claires et nettes.
01:29:09 Et je partage son analyse des émeutes.
01:29:12 Faites attention à ce qu'il vous a dit, Louis,
01:29:14 parce que comme tous les politiques et les grands politiques,
01:29:16 Emmanuel Macron a tendance à dire ce que l'auditeur a envie d'entendre aussi.
01:29:20 Il est quand même président de la République.
01:29:22 Oui, ça ne m'a pas échappé.
01:29:23 Et donc, je trouve qu'il dit une chose très claire que je partage complètement
01:29:26 et qu'il m'est arrivé de dire sur ce plateau à l'époque des émeutes,
01:29:30 c'est que ces émeutes ont été sans revendication politique ni religieuse.
01:29:35 C'était du pur nihilisme contre l'État, contre l'autorité,
01:29:40 contre toutes les formes d'autorité.
01:29:42 Enfin, du pur capitalisme, parce que quand on va chez Nike se servir de basket,
01:29:46 ce n'est pas contre l'État.
01:29:47 Mais ça veut dire quoi, ça ? C'est très important ce que vous dites.
01:29:50 Je peux terminer.
01:29:50 Donc, je pense qu'il n'y a aucune conscience politique chez ces émeutiers.
01:29:55 Je pense qu'il y a simplement une volonté de révolte et de refus de l'autorité.
01:29:59 C'est politique.
01:30:00 Je termine.
01:30:01 C'est très politique.
01:30:02 Oui, je termine.
01:30:02 Vous ne pouvez pas dire que ce n'est pas politique.
01:30:04 Oui, vous avez un tout petit peu.
01:30:07 Donc, je pense qu'il n'y a aucune conscience politique.
01:30:09 Que le phénomène puisse être analysé politiquement,
01:30:12 je pense que chez les acteurs, il n'y a aucune conscience politique.
01:30:14 D'ailleurs, vous savez très bien que dans ces quartiers,
01:30:17 ce sont les quartiers qui s'abstiennent le plus à toutes les déselections,
01:30:20 à commencer par la plus importante, qui s'appelle l'élection présidentielle.
01:30:24 Dans le quartier de Nanterre, je termine.
01:30:27 Dans le quartier de Nanterre où le jeune Naël a été tué,
01:30:30 c'est 50 % d'abstention au second tour.
01:30:33 C'est-à-dire que dans ce quartier, issu de gens venus de l'immigration,
01:30:36 première, deuxième, troisième génération,
01:30:39 dans un deuxième tour où il y a un choix à faire entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen,
01:30:43 qui pour ces quartiers, Marine Le Pen, c'est un repousse soir, 50 % d'abstention.
01:30:48 Donc, je pense qu'on est dans un recul profond de la conscience politique
01:30:51 et qu'on est dans la violence nihiliste de décivilisation.
01:30:54 En ce sens, je partage.
01:30:56 Et de même, non seulement il n'y avait pas de revendications politiques,
01:30:59 mais il y a eu très peu, voire pas du tout, de revendications religieuses.
01:31:03 Tout le monde nous dit parfois,
01:31:06 ces quartiers sont grand grainés par l'islam ou par l'islamisme.
01:31:09 Pas tellement par l'islam, mais surtout par l'islamisme
01:31:12 ou par des pratiques rigoristes de l'islam.
01:31:15 Dans ces émeutes, il n'y a pas eu de revendications religieuses.
01:31:18 Donc, je trouve que c'est...
01:31:20 Je partage cet analyse du président de la République.
01:31:23 Le constat qu'il fait aussi sur les familles monoparentales
01:31:27 me paraît très important.
01:31:28 Enfin, les chiffres qu'il cite sont majeurs.
01:31:30 Donc, oui, on est dans un problème d'intégration.
01:31:33 On peut dire, c'est là le seul point où je vous rejoindrai,
01:31:36 qu'on a peut-être trop accueilli par rapport à nos capacités d'intégration.
01:31:40 Ça, c'est un vrai sujet.
01:31:41 - Ce que dit le président également.
01:31:42 - Mais il est passé.
01:31:43 - En pour autant...
01:31:43 - Et pour...
01:31:44 Mais d'abord et avant tout, un problème d'intégration.
01:31:48 Et je trouve que le président de la République a enfin trouvé une analyse.
01:31:51 Après, il faudra voir le passage à l'action.
01:31:54 - Sabrina Benjaber.
01:31:55 - Intégrer, ça ne veut pas dire s'assimiler à un référentiel culturel commun.
01:31:59 En fait, monsieur le président de la République se trompe dans sa sémantique.
01:32:03 Encore une fois, il ne s'agit pas d'un problème d'intégration.
01:32:05 L'intégration, c'est le franchissement d'une frontière.
01:32:08 C'est arriver dans un pays.
01:32:10 Je rappelle que la France, et notamment à travers son code civil,
01:32:13 est subordonnée à des conditions d'assimilation, à l'article 21-24,
01:32:17 ainsi que la charte des droits et libertés de 2012.
01:32:20 Donc, toute personne qui arrive en France est tenue de s'assimiler.
01:32:24 Le problème, ce n'est pas l'intégration.
01:32:26 Le problème, c'est la dépossession identitaire.
01:32:29 La dépossession identitaire, aujourd'hui, malheureusement,
01:32:32 elle est non seulement connue, visible,
01:32:35 mais en plus, elle est actée par des phénomènes de haute tension sociale
01:32:39 comme on l'a vécu avec les émeutes.
01:32:42 Donc, Philippe, lorsque tu dis que ça n'est pas politique,
01:32:45 nous avons tous vu ces images où les commissariats ont été attaqués,
01:32:50 où les bibliothèques ont été attaquées, où les mairies ont été attaquées,
01:32:53 où il y a eu une tentative d'assassinat contre Vincent Gembrin.
01:32:57 Donc, tout ça, c'est évidemment le maire de Lale-et-Rose.
01:33:00 Évidemment. Donc, tout ça, ce sont des symboles de la République,
01:33:02 donc des symboles politiques.
01:33:04 Lorsque je parlais, il y a un refus.
01:33:06 Il y a une contre société criminalisée et criminalisante
01:33:09 qui s'est instaurée, effectivement, et principalement contre la République.
01:33:15 Lorsqu'il y a cette haine antiflis,
01:33:16 ce qui, je voulais préciser tout à l'heure lorsque Louis en parlait,
01:33:19 justement, de cette espèce de cheminement culturel qui a amené ces émeutes.
01:33:24 Il ne faut pas oublier le rôle de la culture.
01:33:26 Il ne faut pas oublier la culture de la transgression,
01:33:28 qui a été largement sponsorisée par le rap dans les quartiers.
01:33:32 Quand vous êtes biberonné avec NTM qui vous chante,
01:33:35 pardonnez-moi l'expression, "Assassin de la police, nique la police",
01:33:38 vous vous attendiez à quoi ?
01:33:39 Vous vous attendiez certainement à ce que ces jeunes se réfèrent
01:33:42 à un référentiel culturel français, précisément,
01:33:45 puisque lorsque des chanteurs de rap chantent, précisément,
01:33:49 la haine de la France est l'antifrance.
01:33:51 Il y a les clips de "Grand Star Rap",
01:33:53 il y a la culture américaine qui nous a été importée
01:33:56 et qui est justement pratiquée par cette culture,
01:34:00 en tout cas, une partie de cette culture en France,
01:34:03 qui, bizarrement, dans ses chants, se réclame du misérabilisme social,
01:34:07 mais qui, dans ses clips, affiche des signes ostentatoires
01:34:10 du capitalisme financier presque le plus sauvage.
01:34:12 Donc on est aussi...
01:34:13 - Parce qu'on ne leur a jamais donné l'amour de la France,
01:34:14 parce qu'on n'a même pas osé...
01:34:15 - Non, mais ce n'est pas qu'on ne leur a pas donné l'amour de la France.
01:34:18 Louis, c'est qu'on leur a offert un modèle
01:34:21 que l'on a estimé comme étant français.
01:34:23 Elle est là, l'erreur.
01:34:24 Ce n'est pas qu'on ne leur a pas appris l'amour de la France.
01:34:26 C'est qu'on leur a fait croire que le rap, c'était français,
01:34:29 que dire "nique la police", c'était français,
01:34:31 parce que c'est autorisé par l'État français.
01:34:34 - Alors, il y a effectivement du avec-en, mais bien sûr.
01:34:37 - Mais bien sûr.
01:34:38 - Mais bien sûr.
01:34:39 D'ailleurs, ces clips-là, ces rappeurs-là,
01:34:41 ils officient généralement dans des quartiers
01:34:45 qui recrouent à peu près 60 % de logements sociaux.
01:34:47 Il faut dire la réalité.
01:34:49 Lorsqu'il y a des maires clientélistes,
01:34:50 dont on parlait tout à l'heure, qui fêtent l'Aïd,
01:34:52 par exemple, avec les membres ou les Français de confession musulmane,
01:34:56 ça s'appelle du clientélisme.
01:34:57 Donc il y a bien aujourd'hui des autorités
01:34:59 qui ont supplanté la légitimité de l'élu local.
01:35:02 Il faut dire ce qui est une réalité aussi en France depuis 40 ans.
01:35:05 Donc Emmanuel Macron se trompe largement de diagnostic
01:35:08 lorsqu'il parle d'intégration.
01:35:10 Machiavel disait en son temps que l'assimilation
01:35:12 est le seul rempart contre les cultures qui sont trop dissemblables.
01:35:16 Emmanuel Macron doit faire un diagnostic culturel.
01:35:19 Lui qui prodigue la multiplicité des secrétariats d'État,
01:35:23 il serait peut-être temps d'instaurer un secrétariat d'État
01:35:27 d'assimilation aux familles qui peut-être n'ont pas les moyens,
01:35:30 sincèrement ou hypothétiquement, de s'assimiler aux mœurs françaises
01:35:35 et de les aider, notamment dans la parentalité,
01:35:37 à accompagner leurs enfants à s'inscrire
01:35:40 dans une logique culturelle française.
01:35:42 - Louis de Ragnall.
01:35:43 - Je voulais rebondir sur ce que disait Philippe Guybert tout à l'heure.
01:35:46 Vous aviez raison sur une chose,
01:35:47 mais je ne suis pas d'accord avec le fond de votre raisonnement.
01:35:50 Vous disiez "il n'y a pas de conscience politique",
01:35:53 mais ce ne sont pas des intellectuels comme vous.
01:35:56 Vous vous attendez à ce que ce soit des gens qui se construisent...
01:35:58 - Ce ne sont pas des intellectuels qui votent aux élections...
01:36:00 - Non, mais bien sûr, mais ce ne sont pas forcément...
01:36:02 - Des gentils, non, mais très flattés.
01:36:05 - Non, mais pour commettre ce type d'action,
01:36:07 il ne faut pas avoir une démarche intellectuelle puissamment politique.
01:36:10 Ce sont des gens, en tout cas, qui,
01:36:12 comme ils se sont construits en contre-modèle de la France,
01:36:15 se disent que...
01:36:16 En fait, déjà, ils entendent aussi beaucoup de choses qui sont fausses
01:36:18 sur la manière avec laquelle l'État français est trait,
01:36:21 puisque globalement, l'État est relativement généreux avec eux,
01:36:25 et vivent en fait toute représentation d'un maire,
01:36:29 même du président de la République, d'une loi, de n'importe quoi,
01:36:33 comme une attaque contre eux et contre ce qu'ils représentent.
01:36:36 Et en plus de ça, si vous ajoutez à ça le fait que...
01:36:40 Moi, ce qui me frappe, vous voyez, dans ma génération,
01:36:42 il y a beaucoup de gens qui, par exemple,
01:36:43 n'ont jamais... Ils sont issus de la troisième génération
01:36:46 de personnes d'origine algérienne,
01:36:48 qui n'ont jamais mis les pieds en Algérie de leur vie,
01:36:51 qui se disent algériens s'ils vont en Algérie.
01:36:55 Personne ne les connaît.
01:36:56 Ils sont même rejetés.
01:36:57 Et ils sont même rejetés de leur "pays d'origine".
01:37:01 Et en France, il se construit une légende, une sorte de mythe,
01:37:04 nourri en plus par les autorités algériennes,
01:37:05 qui explique que les gouvernements français successifs
01:37:09 maltraitent la population d'origine algérienne,
01:37:12 cette population dont les autorités algériennes
01:37:14 ne veulent absolument pas revoir sur leur territoire.
01:37:16 Et du coup, il y a une hypocrisie incroyable autour de cette histoire.
01:37:20 Alors très rapidement, et puis on donnera la parole à Pierre-Henri Boivis.
01:37:22 Ce qui est intéressant aussi d'un point de vue,
01:37:24 ce serait paradoxal, mais c'est un monde
01:37:27 dans lequel justement une certaine partie de la jeunesse
01:37:31 se sent totalement éjectée, un monde capitaliste
01:37:33 qui peut-être va trop vite avec des produits trop chars, etc.
01:37:36 Mais en même temps, ils deviennent complètement serviles
01:37:37 de ce modèle capitaliste, puisque lorsque justement certains
01:37:41 envoient des messages à 1h du matin pour dire
01:37:42 "Bon ben tiens, on se donne rendez-vous à Châtelet
01:37:45 pour aller piller le magasin Nike", ils y vont, ils repartent.
01:37:48 Donc ils y vont avec la paire de Nike, la plupart du temps
01:37:50 acquis par le trafic de drogue, et ils repartent
01:37:52 avec une nouvelle...
01:37:53 - C'est qui le capitaliste dans ces personnes ?
01:37:54 - Bah écoutez, je ne sais pas, parce qu'en même temps,
01:37:57 il y a tout ce...
01:37:58 Oui, mais en même temps, il y a aussi tout ce message véhiculé
01:38:01 par justement, vous parliez des rappeurs qui font la promotion
01:38:03 d'un modèle qui en même temps rejette.
01:38:06 En fait, la promotion d'un modèle
01:38:08 où il y a l'argent, la profusion d'argent
01:38:10 à travers le modèle capitaliste, mais qui en même temps
01:38:12 est totalement rejeté par justement ce que vous disiez
01:38:15 tout à l'heure sur ce sentiment anti-français, anti-système, etc.
01:38:19 Donc c'est assez paradoxal.
01:38:21 - Je pense qu'on joue beaucoup sur les mots.
01:38:23 Bon, intégration, assimilation, je n'y reviens pas.
01:38:25 On peut dire assimilation, mais...
01:38:26 - Non, il y a eu un débat pendant 15 ans,
01:38:28 mais il n'est même pas terminé, le débat.
01:38:29 - Oui, je trouve qu'on joue beaucoup sur les mots,
01:38:31 parce que tous les gens qui ont parlé comme chevènement
01:38:33 d'intégration républicaine disaient à peu près la même chose
01:38:36 que ce que vous dites sur l'assimilation.
01:38:37 - Oui, mais il y a des gens qui jouent sur la définition
01:38:40 de l'intégration pour justement offrir un autre modèle.
01:38:43 - Je trouve qu'on aime beaucoup en France le jeu sur les mots
01:38:45 en s'attachant moins aux réalités concrètes.
01:38:49 Deuxièmement, l'intégration politique dans ce pays,
01:38:52 elle est fondamentale parce que c'est un pays
01:38:54 qui se construit aussi par la politique.
01:38:56 La France, elle a une diversité de très longue date.
01:38:59 Et ce qui nous permet de surmonter nos divisions,
01:39:01 c'est la dispute politique.
01:39:03 C'est un pays qui s'est construit par l'État et par la politique.
01:39:06 Quand vous avez une population ou des bouts de la population
01:39:10 qui ne sont pas intégrés politiquement et qui ne votent plus,
01:39:14 comme c'est le cas massivement dans ces quartiers,
01:39:16 y compris aux municipales.
01:39:18 J'ai parlé de la présidentielle tout à l'heure
01:39:19 et du deuxième tour de la présidentielle,
01:39:21 mais y compris pour des municipales où,
01:39:23 ça a priori, c'est l'élu le plus proche.
01:39:25 Il y a aussi des taux d'abstention qui sont considérables.
01:39:28 Donc, on a des populations entières
01:39:31 qui ne sont pas du tout intégrées au pays
01:39:34 et qui construisent une contre société.
01:39:36 Voilà, c'est ça la réalité.
01:39:38 Et je dis que cette contre société et ces émeutes
01:39:41 n'ont pas de conscience politique,
01:39:43 en sens qu'il n'y a aucun débouché politique
01:39:45 et que toutes les catégories politiques
01:39:47 que nous utilisons les uns et les autres dans nos débats
01:39:49 leur sont complètement étrangées.
01:39:51 Et donc, je crois qu'on a une partie de cette jeunesse
01:39:55 qui est complètement dans le nihilisme de la destruction
01:39:58 de toute autorité, à commencer par celle de l'État et de la République,
01:40:02 qui, pour eux, ne veut rien dire et qui est simplement un empêchement
01:40:05 à la réalisation de leur désir de s'organiser comme ils veulent,
01:40:09 avec un certain culte de la violence,
01:40:12 avec un certain culte du rapport de force.
01:40:14 Et là, je rejoins ce que vous disiez.
01:40:16 Merci Philippe.
01:40:16 Puisqu'on parle de la jeunesse, justement,
01:40:18 il nous reste trois minutes d'émission.
01:40:19 On va évoquer cet autre thème
01:40:23 que Emmanuel Macron évoque lui-même dans cette interview,
01:40:25 la rentrée scolaire.
01:40:26 Il y a trop de vacances, des journées trop chargées.
01:40:29 Les élèves qu'on aura évalués et qui en auront besoin,
01:40:31 il faut qu'on puisse les faire rentrer dès le 20 août
01:40:32 pour leur permettre de faire du rattrapage.
01:40:35 Donc, il préconise des vacances scolaires plus courtes
01:40:39 pour les élèves en difficulté, notamment.
01:40:42 Ça va dans le bon sens ?
01:40:45 Oui, parce que s'il y a des enfants qui sont en difficulté,
01:40:49 effectivement, ce serait bien qu'il y ait un temps
01:40:51 pour qu'ils puissent revenir à un niveau convenable
01:40:58 pour se préparer à la rentrée,
01:41:00 et puis surtout, suivre une année scolaire sans trop de difficultés.
01:41:04 Après, qu'il y ait trop de vacances,
01:41:07 je ne crois pas qu'il y ait trop de vacances,
01:41:08 parce que les vacances, c'est aussi un moment
01:41:09 où on respire un peu plus d'oxygène social,
01:41:12 on sort de ce cadre de l'école et donc du challenge scolaire.
01:41:16 Mais il est bien également que les enfants qui sont en difficulté
01:41:19 aient un temps pour se remettre à niveau et préparer l'année.
01:41:22 Philippe Guibert, vous qui êtes enseignant ?
01:41:24 Je suis enseignant en master.
01:41:25 Oui, certes.
01:41:26 Il y a trop de vacances ou pas, Philippe Guibert ?
01:41:31 Oui, si, je pense que oui.
01:41:33 Ça fait longtemps que les spécialistes ont montré
01:41:37 que l'année scolaire en France était beaucoup trop comprimée
01:41:40 avec un nombre de jours de cours qui étaient moins importants qu'ailleurs
01:41:43 et du coup avec des journées plus lourdes.
01:41:45 Alors Vincent Péillon, il y a dix ans, avait pris le problème,
01:41:48 peut-être pas par le bon bout avec cette fameuse histoire
01:41:50 de la semaine des quatre jours et demi,
01:41:51 mais c'était la même philosophie.
01:41:53 Donc, je ne sais pas comment le président de la République,
01:41:54 avec son ministre de l'Éducation nationale, son nouveau ministre,
01:41:58 vont s'y prendre pour aborder ce sujet qui est hyper sensible,
01:42:01 parce que là, vous vous portez à des lobbies économiques
01:42:03 sur le tourisme extrêmement forts.
01:42:05 Pierre-Henri Bovis ?
01:42:06 Non, ce qui est vrai, c'est que les journées sont terriblement chargées,
01:42:09 lourdes, lorsqu'un enfant fait en chaîne de 8 heures à 17 heures
01:42:13 avec une heure de pause déjeuner.
01:42:14 Alors, évidemment, il y a des pauses de 30 minutes,
01:42:16 entre les cours, parfois à la récréation,
01:42:18 mais ce sont des journées qui sont extrêmement chargées.
01:42:20 Ça va même d'ailleurs jusqu'au lycée.
01:42:22 On ne parle pas forcément que du collège, mais aussi du lycée.
01:42:25 Donc oui, je pense qu'il y a trop de jours de vacances.
01:42:26 Il faudrait les réduire et faire des journées effectivement plus récentes.
01:42:30 Je crois que c'est aussi le cas de l'Allemagne, si je ne me trompe pas,
01:42:33 qui a des journées beaucoup plus légères et qui d'ailleurs fait
01:42:36 beaucoup plus la promotion du sport, des arts plastiques, de la musique, etc.
01:42:40 Non, non, les plus splendides des langues.
01:42:42 Donc effectivement, ce serait une bonne piste à explorer.
01:42:44 Louis de Raguenel, rapidement, vous aurez le mot de la fin.
01:42:46 Je vais faire très vite.
01:42:47 Ça, c'est le temps qu'il est là.
01:42:48 Ça, ça, ça, ça, ça...
01:42:49 20 secondes, 20 secondes.
01:42:50 La prochaine fois, ce sera vous.
01:42:52 Non, très simplement, je suis d'accord avec ce que dit Emmanuel Macron.
01:42:57 Un mot quand même sur l'après-rentrée le 20 août pour les décrocheurs.
01:42:59 Bon, c'est pas nouveau, ça existe depuis des années.
01:43:02 J'en ai fait quelques-unes et je m'en souviens.
01:43:03 Et tant mieux, ça permet de rattraper le retard.
01:43:06 Et enfin, on se trompe de sujet quand par exemple Emmanuel Macron mélange un peu les
01:43:13 vacances avec le fait que les élèves, par exemple au lycée, arrêtent les cours le
01:43:17 25 mai, 30 mai ou le 2 juin.
01:43:20 La difficulté, c'est que l'année scolaire, normalement, ça va jusqu'à la fin juin,
01:43:24 voire début juillet.
01:43:25 Si déjà, on faisait en sorte que les élèves soient vraiment en cours pendant la période
01:43:29 d'école, ce serait déjà pas mal et donc ça éviterait le débat sur les vacances.
01:43:34 Et oui, les vacances, c'est important pour les enfants.
01:43:36 Ils ont besoin de s'oxygéner, de respirer.
01:43:37 La réforme du bac a fait chier le bazar.
01:43:38 Bien sûr, il n'y a plus de mois de jeu.
01:43:39 C'est terminé.
01:43:40 Moi, je n'étais pas mécontent d'avoir mes vacances début juin en seconde.
01:43:44 Merci à tous les quatre d'avoir été avec nous.
01:43:47 Merci à vous de nous avoir suivis.
01:43:48 Tout de suite, c'est Face à l'Info avec Célia Juda.
01:43:49 A demain.
01:43:49 fois vexé la Judas. A demain.
01:43:50 ♪ ♪ ♪