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Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h

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00:00:00 Et l'essentiel de l'actualité, donc Isabelle Dubouleau.
00:00:03 Anoméa en Nouvelle-Calédonie, le président de la République a débuté son déplacement
00:00:13 par un geste symbolique.
00:00:14 Marie-Claude Chibau s'est vue remettre les insignes de commandeur de la Légion d'honneur.
00:00:19 Une distinction pour la veuve de Jean-Marie Chibau, leader canaque assassinée en 89,
00:00:25 qui a contribué à bâtir l'avenir de la Calédonie.
00:00:28 En France, plus de 15 millions de foyers fiscaux vont toucher un remboursement entre aujourd'hui
00:00:34 et le 2 août.
00:00:35 Un montant de plus de 800 euros en moyenne.
00:00:37 Deux situations pourront le justifier.
00:00:39 Tout d'abord, si vous êtes éligible à une restitution de réduction ou crédit d'impôt
00:00:44 pour des dépenses réalisées l'année dernière.
00:00:46 Deuxième raison, si vos prélèvements à la source au cours de l'année 2022 ont été
00:00:51 supérieurs au montant final de l'impôt que vous devez payer.
00:00:55 Et puis prudence, dans le sud-est, Météo France a placé les bouches d'urone en vigilance
00:01:00 rouge pour la journée de demain en raison d'un risque très élevé de feux de forêt.
00:01:05 Une première pour un département depuis le lancement début juin de ce dispositif.
00:01:09 Le Vaucluse et le Var seront quant à eux placés en orange.
00:01:13 Et pour m'accompagner sur ce plateau, j'accueille Noémie Schultz.
00:01:18 Bonjour.
00:01:19 Vous remettez le service Police Justice de CNews à vos côtés.
00:01:22 William Thay, soyez le bienvenu.
00:01:23 Vous êtes politologue.
00:01:24 Je vous accueille également Fabien Verdier.
00:01:25 Vous êtes maire sans étiquette de Châteaudun.
00:01:28 Jean-Christophe Couville, bonjour.
00:01:29 Secrétaire national Unité SGP.
00:01:30 Et puis Jean-Michel Fauvéac, vous êtes ancien chef du RED.
00:01:35 Soyez le bienvenu.
00:01:36 On part donc tout de suite à Marseille.
00:01:37 La fronte des policiers continue.
00:01:39 Depuis vendredi, les policiers protestent contre la mise en détention provisoire de
00:01:44 l'un de leurs collègues de la BAC de Marseille.
00:01:46 Il est poursuivi pour violence sur un jeune homme de 21 ans en marge des émeutes début
00:01:51 juillet.
00:01:52 Récit Sarah Verny.
00:01:53 Depuis trois jours, les policiers s'indignent de la mise en détention provisoire d'un
00:01:59 de leurs collègues de la BAC de Marseille.
00:02:01 Plusieurs centaines de policiers de la cité fosséenne se sont mis en arrêt maladie selon
00:02:05 une source syndicale.
00:02:07 Pendant que d'autres se sont mis en code 562 à l'appel du syndicat Unité SGP Police,
00:02:13 entendez qu'il n'assure que les missions d'urgence essentielles.
00:02:17 De son côté, le patron de la police Frédéric Vaud a rencontré les effectifs des BAC marseillais
00:02:22 ce samedi et a déclaré souhaiter la libération du policier incarcéré.
00:02:27 Des propos qui suscitent l'indignation dans les rangs de la gauche.
00:02:31 L'affaire remonte à la nuit du 1er au 2 juillet.
00:02:34 Quatre fonctionnaires de la BAC sont soupçonnés d'avoir roué de coup un jeune homme de 21
00:02:38 ans à Marseille en marge des émeutes ayant embrasé la France début juillet.
00:02:42 Depuis le début des émeutes, l'IGPN s'est saisi d'au moins 21 enquêtes sur les agissements
00:02:48 des forces de l'ordre.
00:02:49 Et vous l'avez entendu dans ce reportage, les propos de Frédéric Vaud, le directeur
00:02:55 général de la police nationale font polémique.
00:02:58 Voilà ce que déclare ce directeur général de la police nationale.
00:03:01 Savoir ce policier en prison m'empêche de dormir mais la justice ne cède jamais à
00:03:06 la pression médiatique ou de la rue.
00:03:08 Elle traite les dossiers.
00:03:10 Avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison, même s'il a pu commettre
00:03:16 des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail.
00:03:19 Bonjour Nadine Morano, merci beaucoup d'être avec nous en direct sur CNews.
00:03:22 Vous êtes députée européenne Les Républicains.
00:03:25 Première réaction d'abord évidemment à ces propos du directeur général de la police
00:03:30 nationale.
00:03:31 Est-ce qu'il a eu raison de dire cela ou est-ce que vous considérez que c'est une faute ?
00:03:33 En tous les cas, ce que je constate, c'est l'exaspération incroyable de nos forces de
00:03:39 sécurité sur le terrain.
00:03:41 Vous savez, ils se sont sentis tellement lâchés quand le président de la République a dit
00:03:46 au moment de l'affaire Nael, il a dit "c'est inexcusable et inexplicable" sans même avoir
00:03:55 attendu les résultats de l'enquête, portant ainsi très fortement atteinte à la présomption
00:03:59 d'innocence de ce policier.
00:04:01 Je trouve que c'était de la part du chef de l'État une erreur très grave et une confiance
00:04:08 qui a été largement entamée chez les forces de sécurité qui ont fait face à des émeutes,
00:04:15 à des pillages, à une violence incroyable.
00:04:18 Tout le monde a vu ces images à la télé et je comprends l'émotion que ressent le
00:04:25 patron de la police de savoir qu'un policier est aujourd'hui incarcéré de manière préventive.
00:04:34 Je comprends son émoi parce qu'aujourd'hui les policiers doivent se dire, et ce qu'ils
00:04:41 nous rapportent d'ailleurs sur le terrain dans nos permanences, c'est qu'ils se disent
00:04:44 "mais maintenant on ne va plus y aller, on n'ira plus au contact, on ne va pas prendre
00:04:49 des risques sur nos vies, sur notre vie même personnelle, sur nos familles, et se retrouver
00:04:57 emprisonnés".
00:04:58 Je vois souvent les témoignages ou des vidéos, des micro-vidéos de ce qui peut se passer
00:05:05 et en fait il y a une espèce de pression médiatique, un tribunal médiatique où on se dit "le
00:05:12 policier doit être mis en place".
00:05:13 Nadine Morano, j'entends bien ce que vous me dites, mais pardon vous ne répondez pas
00:05:15 à ma question.
00:05:16 Est-ce que pour vous ce policier, sa place est en détention provisoire, oui ou non ?
00:05:19 Mais moi je ne suis pas capable de vous dire si sa place est en détention provisoire.
00:05:25 Seule la justice peut décider s'il doit être en détention provisoire au regard des
00:05:32 éléments dont elle dispose.
00:05:34 Donc le directeur général de la police nationale n'aurait pas dû tenir ces mots-là, il n'est
00:05:37 pas dans son rôle, il est sorti de son devoir de réserve, c'est ce que vous dites.
00:05:41 Ce n'est pas du tout ce que je vous ai dit.
00:05:42 Est-ce que lui dispose d'éléments que je n'ai pas et que vous n'avez pas non plus
00:05:47 sur ce dossier ? Ça je ne le sais pas.
00:05:49 Et moi je considère qu'en France, seule la justice doit rendre la justice, que par ailleurs
00:05:55 on peut s'interroger par rapport à ce qu'a pu faire un policier.
00:05:59 Moi je n'ai aucun élément me permettant de dire aujourd'hui ce policier doit être
00:06:06 pour l'instant en détention provisoire.
00:06:08 Je ne sais pas, c'est à son avocat de se battre évidemment pour qu'il ne soit pas
00:06:12 en détention provisoire, mais je n'ai aucun élément de dossier, à part ce qu'on lit
00:06:16 dans la presse, pour savoir si le policier doit être en détention provisoire.
00:06:20 Moi ce dont je peux vous rapporter aujourd'hui et à tous ceux qui nous écoutent, c'est
00:06:25 l'exaspération profonde des policiers qui se disent "mais stop quoi, on nous a montré
00:06:31 des images, on a entendu le témoignage de cette personne qui sort de l'hôpital, mais
00:06:38 on a entendu que sa parole à lui, donc comment aujourd'hui se faire une idée là-dessus ?"
00:06:44 Alors que ce directeur général de la police nous dit "bah oui mais pourquoi est-il en
00:06:50 prison ? Est-ce qu'il doit être en prison ?" Moi je m'interroge, je suis comme tous
00:06:54 les citoyens, je m'interroge.
00:06:55 Et en même temps, dans une démocratie, il faut faire confiance à la justice, surtout
00:07:00 lorsqu'on est un responsable politique et quand on ne dispose pas des éléments factuels
00:07:05 permettant d'avoir une opinion sur la décision elle-même de la justice.
00:07:10 Nadine Morano, quand Gérald Darmanin soutient le directeur général de la police nationale,
00:07:16 c'est ce que nous rapportent ses proches, est-ce qu'il n'y a pas là un problème
00:07:19 de séparation des pouvoirs ? Ce n'est pas quelque chose qui est de nature à vous inquiéter ?
00:07:22 Moi ce qui m'inquiète encore une fois c'est que le président de la République ait lâché
00:07:27 comme ça en race campagne, donc force de police, et ce n'est pas la première fois.
00:07:30 Rappelez-vous, devant vos confrères de chez Brut, il avait tenu le même genre de propos,
00:07:37 il avait dit "bon si ça vous fait plaisir que je vous dise qu'il y a des violences
00:07:40 policières".
00:07:41 Donc évidemment, les policiers se sentent lâchés et moi je suis quand même étonnée
00:07:46 de voir qu'on évoque médiatiquement l'incarcération des policiers, mais qu'on ne se demande jamais
00:07:53 exactement ce qui s'est passé pour ceux qui commettent tous ces actes.
00:07:56 Mais il faut voir ce que c'est que des émeutes en fait, il faut voir ce que prennent les
00:07:59 policiers dans la figure, c'est difficilement et humainement surmontable.
00:08:05 Il faut comprendre quand même que c'est une violence incroyable.
00:08:08 Moi je les entends, ils ne parlent pas tous devant les caméras, vous savez les policiers.
00:08:13 Et donc moi je défends absolument nos forces de sécurité parce que quand on a un refus
00:08:19 d'obtempérer toutes les 20 minutes en France et que ça n'est pas sanctionné, notamment
00:08:24 quand c'est des affaires même avec des mineurs, qu'il n'y a aucune réponse judiciaire par
00:08:28 rapport à cela, la police n'est plus respectée.
00:08:31 Et si elle n'est pas respectée aussi au sommet de l'État, ça ne peut pas aller.
00:08:34 Alors oui je m'interroge, mais je n'ai pas les éléments factuels pour dire la réalité
00:08:38 de ce qui s'est passé.
00:08:39 Et tous ceux qui disent la réalité de ce qui s'est passé, même notamment dans l'affaire
00:08:43 de Nahel et de ce policier dont on a une vidéo de 8 secondes, dont on ne sait rien de ce
00:08:48 qui s'est passé avant, enfin si maintenant on a les éléments de ce qui s'est passé
00:08:51 avant et le nombre de refus d'obtempérer qu'il a fait à ce moment-là et les infractions
00:08:56 qu'il a fait en ce qui concerne la sécurité routière, tout cela en dispose de ces éléments.
00:09:01 Malgré tout le policier est incarcéré aujourd'hui et ça me choque en fait de dire qu'il a fait
00:09:06 son travail et on ne sait pas quelle est la réalité de cette réaction, comment est
00:09:12 parti ce coup de feu, on ne sait pas.
00:09:14 Seule la justice doit pouvoir le déterminer.
00:09:16 Mais si on n'a pas une confiance en la justice et en nos forces de sécurité, on ne sait
00:09:20 pas combien de choses...
00:09:21 Et la justice, Nadine Morano, a pour l'instant qualifié effectivement cet épisode d'homicide
00:09:24 involontaire et il a été placé en détention provisoire, vous le rappelez.
00:09:28 Non, d'homicide volontaire.
00:09:29 Homicide, pardon ?
00:09:30 Volontaire.
00:09:31 Homicide volontaire, pardon.
00:09:32 C'est beaucoup qualifié en homicide volontaire.
00:09:33 Homicide volontaire.
00:09:34 Merci beaucoup, Nadine Morano, d'avoir été avec nous en direct.
00:09:37 Je rappelle que vous êtes députée.
00:09:38 Et ne me faites pas réagir sur l'intervention du chef de l'État parce qu'au final, c'est
00:09:42 pour ça que j'étais avec vous ce soir.
00:09:44 On en a parlé dans cette émission à 18h mais je voulais évidemment vous entendre
00:09:47 sur ce qui se passe à Marseille parce que c'est évidemment le sujet de cette première
00:09:51 heure et c'est très important puisqu'on voit que cette fronde est en train de s'étendre
00:09:54 à d'autres villes.
00:09:55 Merci beaucoup, Nadine Morano, d'avoir été avec nous.
00:09:58 Un mot à présent, Jean-Christophe Couville, avec vous peut-être.
00:10:02 Les propos du directeur général de la police nationale, je veux qu'on les commente ensemble.
00:10:06 Et évidemment, j'imagine que vous, vous allez les approuver ces propos-là.
00:10:10 Écoutez, oui, ils viennent dans le sens, effectivement, de ce que tous les policiers
00:10:14 pensent et je dois juste te rappeler quand même que le directeur général, avant d'être
00:10:18 un préfet, c'est un flic.
00:10:19 Donc lui aussi, il sait ce que c'est.
00:10:21 Il sait ce que c'est d'être policier.
00:10:22 Il sait ce que c'est, effectivement, d'être en première ligne.
00:10:24 Il sait ce que c'est de faire des interpellations.
00:10:26 Il sait ce que c'est d'être montré du doigt dès lors qu'on a des soupçons.
00:10:30 Et je vois aussi que le préfet de police, Laurent Nunez, a suivi aussi cette position.
00:10:35 Encore une fois, il faut bien faire la différence.
00:10:37 C'est ce qu'on dit toujours quand on est policier.
00:10:40 En fait, on a des, comment on appelle ça, on est assermenté.
00:10:43 On nous met une arme dans les mains.
00:10:44 On est dépositaires de la force publique.
00:10:47 Donc, en fait, on n'est pas des citoyens comme les autres.
00:10:50 En fait, on a vraiment, on compte sur nous pour avoir ce discernement.
00:10:54 Et dès lors qu'on a un soupçon d'avoir fait une erreur, on redevient des citoyens
00:10:59 lambda, voire même des fois des sous-citoyens.
00:11:01 Parce qu'effectivement, on a l'impression d'être encore, d'avoir des circonstances
00:11:05 encore plus aggravantes que le citoyen normal.
00:11:06 Il suffit d'ouvrir tous les jours.
00:11:08 Vous ouvrez vos journaux, la presse quotidienne et vous voyez quoi ?
00:11:12 Vous voyez des gens, des multirécidivistes qui ne sont même pas mis en détention provisoire,
00:11:18 qui sont en contrôle judiciaire à la maison, qui passent leur journée à faire de la PlayStation
00:11:22 et de la Nintendo.
00:11:23 Et nous, policiers, quand on fait notre job, tout de suite, on se retrouve des fois en
00:11:27 détention provisoire.
00:11:28 On a des familles, on a des enfants et je suis désolé, ce n'est pas notre place.
00:11:31 Noémie Schultz, est-ce que vous avez des informations sur les éléments qui ont conduit
00:11:34 les magistrats à placer ce policier en détention provisoire ?
00:11:37 Je crois que ce qu'on peut rappeler déjà, c'est que le parquet de Marseille avait requis
00:11:41 la détention provisoire pour les quatre policiers mis en examen.
00:11:44 Le juge d'instruction également.
00:11:46 Mais vous savez, c'est un juge, un autre juge qui prend cette décision, puisqu'effectivement,
00:11:50 on prend beaucoup de précautions autour du placement en détention provisoire, qui doit
00:11:52 rester exceptionnel.
00:11:54 On sait que l'incarcération avant une condamnation, ce n'est pas la règle.
00:11:58 Et c'est donc un juge indépendant, des libertés de la détention, qui a décidé de placer
00:12:02 un seul de ces quatre policiers en détention provisoire, notamment pour éviter tout risque
00:12:08 de pression sur les victimes, leurs proches ou les témoins de la scène.
00:12:13 On rappelle que ce soir-là, deux jeunes disent avoir été roués de coups par les policiers.
00:12:20 Celui dont on a beaucoup parlé, qui a été grièvement blessé, mais aussi un autre jeune
00:12:24 qui a donc été témoin de la scène.
00:12:26 Et on entendra leur avocat tout à l'heure.
00:12:28 L'autre raison, c'est effectivement éviter le risque de concertation des policiers entre
00:12:34 eux.
00:12:35 Ce sont effectivement les éléments qui ont amené ce juge à décider de ce placement
00:12:39 en détention provisoire.
00:12:40 À l'issue d'un débat contradictoire, l'avocat du policier a fait appel comme il peut le
00:12:45 faire.
00:12:46 Et donc, il y aura un nouveau débat, cette fois devant la Chambre de l'instruction de
00:12:48 la Cour d'appel d'Aix-en-Provence, avec une collégialité de trois magistrats qui vont
00:12:52 se pencher sur cette question de la détention provisoire pour ce policier.
00:12:57 Mais il semblerait que cette décision a été prise pour faire en sorte que l'enquête
00:13:02 se déroule dans de bonnes conditions, pour arriver à une manifestation de la vérité,
00:13:07 peut-être en attente d'une confrontation entre les policiers et les plaignants.
00:13:13 Cette détention provisoire, elle ne va pas forcément durer des mois ou des années,
00:13:17 mais ça peut être au début d'une enquête pour s'assurer, pour préserver les preuves
00:13:21 et s'assurer qu'il n'y a pas de pression qui sont exercées.
00:13:25 Jean-Michel Fauvergne, est-ce que les arguments évoqués par Noemi Schultz, vous les entendez,
00:13:31 vous les comprenez ? Ceux qui a priori ont poussé ce magistrat, en l'occurrence, à
00:13:37 placer l'un de ses policiers en détention ?
00:13:38 Moi, je les comprends, ils sont appliqués d'une manière générale à tout le monde,
00:13:42 et en particulier aux voyous.
00:13:43 Ce n'est souvent pas le cas.
00:13:45 Je ne les comprends pas sur un policier dans la mesure où le policier, il habite pour
00:13:51 deux raisons.
00:13:52 Il habite à un endroit, il est logé, on sait où il va, on sait ce qu'il fait.
00:13:55 Les risques de pression, d'une manière générale, sur les plaignants, je vois mal un policier
00:14:03 aller chez le plaignant sans que ça sache et commencer à faire pression dessus.
00:14:08 Quant au risque de concertation, je rappelle tout simplement que les policiers sont mis
00:14:12 en examen, donc leur avocat a droit au fond du dossier.
00:14:15 Ils ont plusieurs avocats, donc la concertation peut se faire différemment que par les policiers
00:14:20 eux-mêmes.
00:14:21 Elle peut se faire tout simplement par les avocats.
00:14:22 N'importe quel voyou vous dira ça.
00:14:24 Donc non, c'est incompréhensible la mise en examen, pardon, pas la mise en examen,
00:14:31 la détention provisoire des policiers de cette manière-là est incompréhensible.
00:14:36 Et ce qui explique très bien d'ailleurs la sortie à la fois du préfet de police
00:14:42 de Paris, Laurent Nunez, et du directeur général de la police nationale.
00:14:48 La deuxième chose, c'est qu'être policier, ce n'est pas un travail comme un autre.
00:14:55 Ce n'est pas un travail comme un autre parce que les citoyens, la nation, l'autorité
00:15:03 vous demande d'intervenir, elle vous demande d'intervenir pour protéger et en particulier,
00:15:08 elle vous demande d'intervenir quand il s'agit de ce genre d'intervention sur des émeutes,
00:15:13 elle vous demande d'intervenir contre des gens qui sont parfaitement mobiles, qui vous
00:15:17 prennent à partie, qui sont en général plus nombreux que vous.
00:15:19 Et donc, vous allez devoir, pour intervenir, utiliser la violence légitime.
00:15:28 Et si vous basculez en utilisant cette violence légitime, d'une violence légitime à une
00:15:34 violence qui va être considérée comme illégitime au bout de deux ans ou trois ans d'enquête,
00:15:39 ou alors qui ne sera pas du tout considérée comme une violence illégitime parce qu'il
00:15:42 y aura un non-lieu au bout de deux ans ou trois ans d'enquête, c'est ce qu'on a déjà
00:15:45 vu, et bien si vous basculez de la violence légitime à illégitime, il faut tenir compte
00:15:50 du fait que vous avez défendu l'autorité de l'État, vous avez défendu les citoyens,
00:15:56 vous avez pris des risques, et des risques physiques pour vous, vous avez pris des risques
00:16:00 physiques pour les gens que vous commandez si vous êtes chef, vous prenez des risques
00:16:03 physiques pour vos collègues.
00:16:04 Donc tout ça doit être pris en compte.
00:16:06 Le policier n'est pas un citoyen comme les autres.
00:16:09 C'est pour ça que je pense qu'à l'avenir, il va falloir penser à une solution pour
00:16:14 positionner le policier au-dessus.
00:16:17 Noémie Schultz.
00:16:18 Non, je pense que, encore une fois, c'est toujours très compliqué puisque nous n'avons
00:16:21 pas par principe accès à tous les éléments du dossier.
00:16:23 Mais on peut, encore une fois, imaginer que le juge qui prend cette décision, il le fait
00:16:27 au regard des éléments qu'il a à sa disposition.
00:16:31 Est-ce que les deux jeunes qui ont été ce soir-là frappés représentaient effectivement
00:16:35 une menace ? Est-ce qu'ils étaient en train de s'en prendre à un bâtiment, en train
00:16:38 de casser une ville, des élections ?
00:16:39 Non, non, non, on est sur le fond de l'affaire.
00:16:41 On n'est pas sur la détention provisoire, on est sur le fond de l'affaire.
00:16:43 Ben si, parce que la détention provisoire peut…
00:16:46 Ça, c'est l'enquête qui nous le dira.
00:16:47 Absolument.
00:16:48 Ce que je veux dire, c'est que le juge qui prend la décision, il a ces éléments-là.
00:16:51 Il a aussi le comportement des policiers pendant la gare d'Avus.
00:16:53 On sait qu'ils ont été relativement peu coopératifs.
00:16:56 Ils ont dit notamment qu'ils ne se souvenaient pas de ce qui s'était passé, qu'ils ne
00:16:59 se souvenaient pas d'avoir frappé ces jeunes.
00:17:02 Encore une fois, je n'essaye pas de faire le procès avant le procès, mais il faut juste
00:17:06 expliquer comment ça marche et expliquer quels sont les éléments qui ont pu peut-être
00:17:11 amener ce magistrat.
00:17:12 Il serait intéressant de voir ce que décidera la Chambre de l'instruction de la Cour d'appel
00:17:14 d'Aix-en-Provence, qui peut-être dira « la détention provisoire n'est pas une bonne
00:17:17 chose », mais qui peut-être confirmera la décision prise par ce magistrat.
00:17:22 Encore une fois, il y a des éléments qui sont au cœur de l'enquête, mais qui peuvent
00:17:29 expliquer sans doute pour ce policier-là, et pas pour les autres.
00:17:35 On a entendu, il y a 21 enquêtes qui ont été ouvertes par l'IGPN dans le cadre de violences
00:17:39 dénoncées lors des nuits des meutes.
00:17:42 Vous n'avez pas 21 policiers, ou encore plus, qui sont placés en détention provisoire.
00:17:46 C'est-à-dire que cette affaire-là, elle est particulière.
00:17:48 On verra ce que nous dit l'avocat des deux jeunes sur le profil notamment de ces deux
00:17:52 personnes.
00:17:53 Il sera effectivement avec nous à partir de 17h30 dans quelques minutes.
00:17:55 On écoute Emmanuel Macron à présent, qui s'exprimait aujourd'hui à 13h, concernant
00:18:00 les propos du directeur général de la police nationale.
00:18:02 Je ne vais pas commenter les propos du directeur général, qui s'exprime sur une série
00:18:08 d'affaires, parce que de là où je suis, en tant que garant des institutions et aussi
00:18:14 de l'indépendance de l'autorité judiciaire, c'est une décision qui a été prise par
00:18:17 un magistrat.
00:18:18 Et donc je ne me prononcerai pas sur celle-ci.
00:18:20 Il faut être absolument intraitable quand il y a des débordements qui sont faits, que
00:18:25 la déontologie n'est pas respectée.
00:18:26 Tout le monde doit respecter la loi.
00:18:27 Mais je ne voudrais pas qu'en quelque sorte on se trompe de débat.
00:18:30 Et je comprends l'émotion qu'il y a aussi chez nos policiers, qui ont eu le sentiment
00:18:38 d'être confrontés à la violence la plus extrême.
00:18:41 Et donc il faut entendre cette émotion, tout en faisant respecter l'état de droit
00:18:45 pour tous.
00:18:46 Ils sont là pour nous servir, nous protéger.
00:18:48 Mais leur légitimité tient du fait qu'ils protègent le cadre républicain et qu'ils
00:18:54 font respecter les lois démocratiquement votées.
00:18:57 Et donc bien évidemment, eux-mêmes s'inscrivent dans le cadre de la loi et de l'état de
00:19:02 droit.
00:19:03 Nul en République n'est au-dessus de la loi.
00:19:05 Jean-Christophe Couvine, nul n'est au-dessus de la loi, c'est ce que dit le président
00:19:08 de la République.
00:19:09 Il y a un sujet qui est en train de monter au sein des syndicats que vous représentez.
00:19:14 Certains commencent à dire qu'il faut que les policiers soient jugés par une sorte
00:19:17 de juridiction, un peu d'exception.
00:19:20 Est-ce que vous partagez cet avis-là ? Est-ce qu'il faut une justice à part pour les policiers
00:19:25 lorsqu'ils commettent éventuellement des fautes, des erreurs lors de leurs fonctions ?
00:19:29 Alors déjà, on n'est pas au-dessus de la loi, mais on n'est pas en-dessous de la
00:19:32 loi non plus.
00:19:33 Je vous l'ai rappelé, après le président de la République qui est très factuel.
00:19:36 Je pense que d'ailleurs, il aurait dû être comme ça dans cette ligne pour l'affaire
00:19:40 Nael.
00:19:41 Et l'autre jour, quand il a serré la main au commissaire Vallée en disant que quand
00:19:43 les conneries étaient faites, il fallait les dire.
00:19:46 Là, il a eu son rôle de chef de l'État au-dessus de la mêlée, non-tacte.
00:19:50 Après, bien sûr qu'il faut une juridiction spécialisée.
00:19:54 D'ailleurs, c'est notre syndicat qui porte cette remandication.
00:19:57 Et si les autres nous suivent et se mettent derrière, tant mieux.
00:20:00 On sera encore plus nombreux à défendre cette position.
00:20:03 Effectivement, il faut des juridictions spécialisées.
00:20:05 Parce que tout comme il y a des juridictions spécialisées, il y a des parquets financiers,
00:20:10 il y a des parquets antiterroristes.
00:20:11 Quand on est policier, encore une fois, il faut que les magistrats, les procureurs soient
00:20:16 sensibilisés à l'usage de l'arme et de la force chez les policiers.
00:20:20 Ce n'est pas facile non plus de comprendre comment on travaille.
00:20:22 Quand on intervient avec le stress, avec l'environnement, on perd 50 à 70% de notre capacité cognitive.
00:20:30 Il faut le savoir.
00:20:31 Ce qu'on appelle aussi l'effet tunnel.
00:20:32 Il y a plein de choses.
00:20:33 On a fait déjà des démonstrations, par exemple, de mortiers d'artifice sur des mannequins
00:20:37 face avec des procureurs à la République qui ne pensaient pas que ça pouvait être
00:20:41 autant dévastateur sur un physique.
00:20:43 On a des procureurs à la République qui viennent avec nous, par exemple, on les met en situation
00:20:48 de sortie d'arme la nuit avec du bruit, dans un rôle hyper anxiogène.
00:20:53 Et pareil, ils découvrent tout.
00:20:55 Tout comme quand on se fait agresser au couteau.
00:20:57 On a beau dire "il faut tirer dans les jambes, il faut prendre le taser", non, ce n'est
00:21:01 pas vrai.
00:21:02 Vous avez tiré votre arme, vous avez deux ou trois secondes pour vous en servir et eux-mêmes
00:21:04 voient que c'est hyper compliqué.
00:21:06 Donc en fait, le problème, c'est que la formation des policiers, on parle de la formation
00:21:09 des policiers, il faut parler aussi de la formation des magistrats.
00:21:12 Et c'est les magistrats eux-mêmes qui nous disent que leur formation en matière justement
00:21:15 légitime défense et sur l'usage des armes des policiers, elle est peanuts parce que
00:21:19 c'est sur la base du volontariat et ça ne passionne pas forcément les foules non plus.
00:21:23 Donc le fait d'avoir des magistrats sensibilisés à comment travaillent les forces de l'ordre,
00:21:27 mais écoutez, ce n'est pas de nous passer l'éponge, ce n'est pas du tout ça, mais
00:21:29 c'est au moins, ils pourront vraiment sentir et savoir ce qui se passe dans nos têtes.
00:21:33 William T, une justice spécialisée pour juger les policiers ou les forces de l'ordre
00:21:37 en règle générale, c'est quelque chose qui vous semble éventuellement aller dans
00:21:40 le bon sens ?
00:21:41 Je vais réagir à tout ça en même temps.
00:21:43 En fait, le problème, c'est ce que dit le président de la République quand il dit
00:21:45 que personne n'est au-dessus des lois et en même temps, il doit aussi dire que personne
00:21:49 n'est en dessous des lois.
00:21:50 Et on a l'impression trop souvent que les policiers sont considérés comme des sous-citoyens.
00:21:52 Et la difficulté de celle-ci, c'est, je vais reprendre les conditions des motifs de
00:21:55 détention provisoire, il y en a sept motifs de détention provisoire.
00:21:58 Et on a l'impression que les policiers bénéficient d'une justice d'exception, mais contre,
00:22:03 à charge.
00:22:04 Et c'est ça le véritable problème qui date depuis l'affaire Nel.
00:22:06 Par contre, pardonnez-moi, mais qu'est-ce qui vous permet de dire ça ?
00:22:07 Non, c'est mon avis.
00:22:08 Mais qu'est-ce qui vous permet de le dire ? Qu'est-ce qui vous permet d'avoir cet
00:22:11 adidas ? Ça, que je voudrais comprendre.
00:22:12 Déjà, je suis juriste, donc j'ai une formation en droit.
00:22:14 Et en plus, par rapport aux différents cas que moi, j'ai étudiés, et bien, moi, mon
00:22:18 avis, c'est que les policiers bénéficient d'une juridiction à charge.
00:22:22 Et je vais expliquer pourquoi.
00:22:23 Tout simplement, parce que pour reprendre l'explication de Jean-Christophe Coville,
00:22:26 les juges sont des juges de droit commun, donc des juges pénaux en général.
00:22:29 Quand ils jugent un policier, ils le jugent comme s'il y avait des circonstances aggravantes
00:22:33 du fait qu'il soit policier.
00:22:34 C'est la loi qui le dit, ça.
00:22:36 Oui, aussi.
00:22:37 C'est la loi qui dit que les violences sont commises par une personne dépositaire de
00:22:40 l'autorité publique et les faits sont plus graves.
00:22:43 Tout à fait.
00:22:44 Mais en l'occurrence, si vous voulez par cas avoir une justice qui est juste et respectée
00:22:47 par l'ensemble des citoyens, moi, je pense que pour aller poursuivre le débat, les
00:22:52 policiers ne peuvent plus être jugés par les juges de droit commun.
00:22:54 Dans la mesure où idéologiquement, de par formation et par ce qui dégage en termes
00:22:59 de philosophie de la justice, ils seront toujours sur le côté de la réinsertion de la victime
00:23:03 et sur l'exemplarité la plus totale des hommes politiques et des dépositaires de
00:23:07 l'autorité publique.
00:23:08 Policier, juge, etc.
00:23:09 Et en conséquence, trop souvent, vous aurez des policiers qui seront toujours mis du mauvais
00:23:14 côté de la barrière.
00:23:15 Et ça conduit à des frondes comme celles qu'on connaît actuellement à Marseille,
00:23:18 dans la mesure où les policiers ont l'impression d'être des sous-citoyens.
00:23:21 Sous-citoyens, pourquoi ? Parce que lorsqu'ils commettent une vise de procédure ou lorsqu'ils
00:23:24 commettent une petite faute, ils auront toute la cabale politico-médiatique contre eux,
00:23:29 alors que si par cas, ils respectent parfaitement les lois, ce ne sera jamais mis en avant.
00:23:32 Et ce manque de justice ronde le pacte démocratique qu'il y a entre la population et la police.
00:23:38 Et je pense que c'est le point qui permet de dire, est-ce qu'on va parler de justice
00:23:42 d'exception ? Peut-être pas.
00:23:43 Mais est-ce qu'on pourra dire qu'il n'y aura pas des procureurs spécialisés et
00:23:45 des juges spécialisés qui connaîtront davantage les affaires et qui comprendront
00:23:48 davantage la psychologie des policiers ? Ça permettra, je pense, d'aller dans un meilleur
00:23:52 sens, de juger les policiers qui seront responsables de méfaits, mais en même temps de comprendre
00:23:56 lorsque les policiers seront parfaitement dans leurs droits et les libérer, si par
00:23:59 cas, ils n'ont commis aucune faute.
00:24:00 Fabien Verdier, est-ce que vous partagez ce constat ? Est-ce que vous êtes d'accord
00:24:03 pour dire que finalement, les magistrats sont injustes quelque part avec les policiers ?
00:24:06 Je pense que face à ces décisions de justice parfois contestées, souvent contestées,
00:24:11 il faut se poser des questions.
00:24:12 On ne peut pas que dire, il y a une indépendance de la justice.
00:24:15 Je pense qu'il y a des questions, tout le monde doit se remettre en cause, y compris
00:24:17 les juges.
00:24:18 Dans le cadre de cette affaire, on ne le connaît pas comme ça a été dit parfaitement.
00:24:22 Moi, ce qui me semble, c'est ce qui trouble l'opinion publique aujourd'hui, c'est qu'il
00:24:24 y a eu des émeutiers il y a quelques semaines.
00:24:25 Il y a eu des émeutiers et ces émeutes doivent être sanctionnées.
00:24:29 Et c'est vrai que ce ne sont pas les émeutiers qui sont sanctionnés aujourd'hui.
00:24:31 Il y a eu beaucoup d'émeutiers sanctionnés, il n'y a jamais eu autant d'interpellations
00:24:34 et de placements de policiers.
00:24:35 Oui, mais il y a eu aussi 900 policiers blessés.
00:24:37 On ne peut pas dire que les émeutiers ont été condamnés.
00:24:39 On l'a vu dans des villes sous préfecture comme Montargis, dans des villes moyennes,
00:24:42 il y a des difficultés, il y a des problèmes.
00:24:44 Les citoyens nous demandent de l'ordre public.
00:24:45 Noémie Chos, combien d'émeutiers placés en détention provisoire ?
00:24:48 Il y a eu plus de 600 incarcérations, détention provisoire ou condamnation avec mandat de dépôt.
00:24:54 On ne peut pas dire que ce soit rien.
00:24:56 Sur 10 000, ce sont quand même des chiffres.
00:24:58 Sur 3 000 personnes, on s'est placé en garde à vue.
00:25:00 Sur 10 000 émeutiers selon le ministère de l'Intérieur, voire beaucoup plus selon
00:25:03 les différents experts.
00:25:04 On ne peut pas dire là que la justice n'a quand même pas été exemplaire, me semble-t-il.
00:25:07 Surtout que tout le monde a dit sur les plateaux il y a quelques semaines que la justice s'était
00:25:10 montrée particulièrement ferme.
00:25:12 Donc là, on ne peut pas revenir en arrière et dire qu'en fait, elle n'a pas été ferme.
00:25:15 Elle a été ferme avec les émeutiers.
00:25:16 C'est bien que s'il y a un policier qui commet un méfait, à 100%, il sera condamné.
00:25:19 Mais absolument pas.
00:25:20 Ah si ?
00:25:21 Bah non.
00:25:22 Ah si ?
00:25:23 Vous n'avez pas de statistiques qui disent qu'à 100%, il sera condamné.
00:25:25 Si les faits sont avérés, il sera condamné.
00:25:27 Oui, si les faits ne sont pas avérés, il ne sera pas condamné.
00:25:29 Ça veut dire que s'il a commis un méfait, oui, il sera condamné.
00:25:32 Moi, je dis que si un émeutier commet des émeutes ou des pillages, il peut éviter
00:25:37 à une sanction.
00:25:38 Si les faits sont avérés, non.
00:25:39 Si les faits sont avérés, il peut.
00:25:40 Si, il va falloir être rapporté.
00:25:41 Quand les émeutiers ne sont pas condamnés, c'est parce que la preuve n'a pas pu être
00:25:42 apportée qu'ils avaient commis un méfait.
00:25:44 Simplement, on n'a pas pu les attraper.
00:25:45 Il y en avait 10 000 sur le ministère de l'Intérieur.
00:25:47 Donc, s'il n'y a que 700 condamnations, c'est-à-dire qu'il y a 9 000 qui ont été
00:25:51 évités.
00:25:52 La justice ne peut pas condamner des gens qu'on ne lui présente pas.
00:25:54 Donc, effectivement, la justice ne peut pas condamner une personne qui n'a pas été attrapée.
00:26:01 On ne va pas demander à la justice, à un moment, l'impossible non plus.
00:26:02 Allez, on marque une pause.
00:26:03 On se retrouve dans quelques minutes pour poursuivre ce débat.
00:26:04 Nous serons dès 17h30 avec l'avocat des deux jeunes qui ont été frappés par la
00:26:09 police à Marseille.
00:26:10 A tout de suite.
00:26:11 17h30, de retour en direct sur CNews.
00:26:18 Soyez les bienvenus dans la deuxième partie de Punchline.
00:26:19 Nous évoquons toujours la situation à Marseille où un certain nombre de policiers ont décidé
00:26:24 de se mettre en arrêt maladie pour protester contre le placement en détention provisoire
00:26:28 d'un de leurs collègues de la BAC soupçonné d'avoir roué de coup deux jeunes, dont l'un
00:26:33 d'eux, 21 ans, visiblement sérieusement blessé.
00:26:36 Ça s'est passé lors des récentes émeutes que nous avons connues.
00:26:39 Nous sommes précisément en direct avec l'avocat de ces deux jeunes soupçonnés, qui auraient
00:26:46 été frappés par ce policier.
00:26:48 Bonjour, Maître Jacques Preggiosi.
00:26:49 Merci d'être avec nous en direct sur CNews.
00:26:51 Je veux d'abord vous faire réagir aux propos très polémiques, encore une fois, du directeur
00:26:56 général de la police nationale qui estime que ce policier soupçonné d'avoir roué
00:27:01 de coup vos clients n'a rien à faire en détention provisoire.
00:27:05 Comment est-ce que vous réagissez à cette déclaration ?
00:27:07 Je m'inquiète parce que je constate que la police se substitue à la justice et qu'elle
00:27:14 donne même des conseils à la justice.
00:27:16 C'est une atteinte un peu effrayante au principe de séparation des pouvoirs, à l'indépendance
00:27:21 du juge.
00:27:22 Et c'est peut-être aussi un moyen de pression.
00:27:24 Là, ça devient odieux.
00:27:25 Est-ce qu'on bascule vers un État policier ? J'espère que non.
00:27:29 Il faut quand même rappeler qu'il y a des faits qui sont avérés, qui sont des violences
00:27:34 policières graves, inutiles, injustes, reconnues comme telles par au moins deux magistrats.
00:27:41 C'est-à-dire par le procureur de la République qui décide de poursuivre et par un juge des
00:27:44 Libertés qui décide d'incarcérer un des quatre policiers qui sont poursuivis.
00:27:50 Les magistrats ne s'amusent pas à mettre les gens en prison.
00:27:54 Il y a un dossier qui est suffisamment conséquent et suffisamment accablant pour que ces magistrats
00:28:00 aient estimé devoir poursuivre et condamner.
00:28:03 Donc, ce n'est pas un dossier léger.
00:28:05 Et alors qu'il y a ça, on a un mouvement sédicieux des policiers marseillais qui soutiennent
00:28:12 leurs collègues.
00:28:13 Ils sont un peu dans l'émotion.
00:28:14 Ils applaudissent un homme qui va rentrer en prison.
00:28:17 Ça ne paraît pas être le rôle de la police d'une façon générale.
00:28:20 Mais alors que moi, j'attendais qu'il y ait une reprise en main de leur hiérarchie,
00:28:25 qu'un directeur général de la police nationale peut être vraisemblablement mandaté par un
00:28:30 ministre de l'Intérieur parce qu'il y a une hiérarchie dans tout ça qui allait leur
00:28:34 dire on se reprend, on arrête de faire n'importe quoi parce qu'on fait n'importe quoi.
00:28:38 Eh bien, pas du tout.
00:28:40 Vous avez un DGPN qui a sûrement une peur bleue des syndicats et une peur bleue des
00:28:45 mouvements qui se profilent dans les commissariats où il n'y a plus personne et qui vient dire
00:28:50 il n'est pas normal qu'on incarcère un policier.
00:28:53 Un policier ne devrait pas être incarcéré avant d'avoir été condamné.
00:28:56 Ça veut dire qu'il y a aujourd'hui deux sortes de citoyens, les policiers et les autres.
00:29:01 On marche sur la tête.
00:29:02 On n'a jamais entendu ça.
00:29:04 Et ce qui est assez étonnant, c'est qu'on a quand même un garde des Sceaux qui est
00:29:09 un ancien ténor, un grand défenseur des libertés, qui lui aussi a le petit doigt
00:29:14 sur la couture du pantalon et qui fait une déclaration extrêmement tiède pour rappeler
00:29:20 quand même le principe de séparation des pouvoirs, de liberté du juge, etc.
00:29:24 Mais de façon très timide alors qu'il y a de quoi hurler quand on est avocat.
00:29:28 C'est une atteinte aux libertés qui est absolument inadmissible.
00:29:31 On n'a jamais vu ça.
00:29:32 Noémie Schultz du service Poli-Justice de CNews pour vous interroger à présent.
00:29:36 Peut-être un mot sur les deux jeunes hommes que vous représentez.
00:29:39 La question est de savoir si ce soir-là, ils participaient d'une manière ou d'une
00:29:42 autre aux violences urbaines.
00:29:44 Vous, ce que vous dites, c'est non, absolument pas.
00:29:47 Et ils ont été la cible de policiers alors qu'ils n'avaient pas commis eux-mêmes d'infractions.
00:29:52 C'est en tout cas ce que vos clients vous ont dit.
00:29:55 Alors, c'est ce que mes clients m'ont dit.
00:29:58 Mais c'est ce qui ressort du dossier.
00:29:59 Il n'y a rien dans le dossier à aucun moment qui permette de dire qu'ils avaient une attitude
00:30:04 menaçante, dangereuse, agressive.
00:30:07 Il y a par contre des images.
00:30:11 Alors, je ne les ai pas encore vues.
00:30:12 C'est très difficile de voir ces images.
00:30:13 On a essayé d'aller aux greffes deux fois sans succès.
00:30:17 Mais les images en tout cas ont convaincu les juges.
00:30:21 Et les images sont accablantes parce que j'ai deux témoignages qui sont les mêmes.
00:30:26 Les deux victimes disent exactement la même chose.
00:30:27 C'est-à-dire qu'ils sont tombés sur un groupe de policiers déchaînés.
00:30:33 Parce qu'il n'y a pas eu juste un tir de flashball sur le plus gravement blessé des deux.
00:30:37 Il prend une balle dans la tête, une balle en caoutchouc, à bout portant.
00:30:41 Il tombe par terre.
00:30:42 Et quand il est par terre, on le roule de coups de poing, de coups de matraque, de coups de pied.
00:30:46 Puisque la balle en caoutchouc lui crée un grave trauma crânien avec un hématome, un crâne crânien.
00:30:54 Et ensuite les coups lui fracturent la mâchoire et lui font vraisemblablement perdre l'œil gauche.
00:31:00 C'est vous dire la violence, mais une violence inutile. On n'a pas attrapé.
00:31:03 Et à aucun moment dans le dossier, aucun policier ne dit qu'ils les ont attrapés et frappés
00:31:10 parce qu'ils étaient en train de casser quelque chose ou de les agresser ou d'avoir une attitude dangereuse.
00:31:15 Ça n'est pas dit.
00:31:16 Donc il n'y a rien dans le dossier qui permette de contredire la version des victimes.
00:31:22 Pour vous, il y aura un moment qui sera important dans cette enquête.
00:31:25 C'est une confrontation justement entre vos clients et les policiers mis en examen ?
00:31:31 Évidemment, cette confrontation aura lieu déjà si Edi n'était pas gravement blessée.
00:31:37 Quand elle aura lieu, elle apportera un éclairage important à la formation
00:31:42 parce que les deux victimes disent qu'elles reconnaîtront certainement au moins deux des policiers,
00:31:48 celui qui a tiré et un autre.
00:31:50 Donc ça permettra de confirmer tout ça.
00:31:55 On sait que le policier a fait appel de son placement en détention provisoire.
00:31:58 Il va donc y avoir une nouvelle audience devant la chambre d'instruction de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence,
00:32:03 une audience à laquelle vous assisterez.
00:32:05 Oui, nous allons assister pour faire valoir le point de vue des partis civils.
00:32:10 J'avoue que les partis civils sont…
00:32:14 Alors ce sont des jeunes gens qui sont des gens qui travaillent,
00:32:16 ce sont des gens qui n'ont pas de casier judiciaire.
00:32:18 Ce sont des gens qui, de façon très sympathique, après les faits, disaient
00:32:24 "mais nous on a confiance dans la justice, on va attraper ces gens-là et puis ils seront poursuivis
00:32:29 et on a confiance dans la police parce que ce sont des brebis galeuses".
00:32:32 Mais maintenant que les brebis galeuses deviennent troupeaux, ils s'inquiètent.
00:32:37 Et sincèrement, c'est inquiétant.
00:32:38 Cette prise de position du DGPN est quelque chose de très inquiétant pour les libertés en général.
00:32:45 Est-ce que ça vous inquiète justement sur la suite, sur ce que pourra donner cette audience en appel ?
00:32:51 Le fait qu'il y ait ce qui apparaît selon vous comme une forme de pression sur les magistrats ?
00:32:56 Le dernier rempart des libertés, c'est le juge.
00:32:58 Les juges ne sont pas des gens impressionnables.
00:33:01 Je ne pense pas que les magistrats de la Cour d'appel vont être impressionnés
00:33:04 par quelques policiers qui crient des bêtises.
00:33:08 Donc moi j'ai confiance en la justice et je ne suis pas inquiet.
00:33:12 Maintenant s'il y avait des mises en liberté, je ne sais pas.
00:33:16 Je ne sais pas moi si les gosses des cités vont pas encore brouiller la France.
00:33:20 J'espère que non.
00:33:21 Mais il y a la place pour une incompréhension majeure du peuple français.
00:33:27 Merci beaucoup Jacques Paziosi d'avoir été avec nous.
00:33:29 Je rappelle que vous êtes l'avocat des deux jeunes qui disent donc avoir été frappés par les policiers.
00:33:35 Marseillais, Bourlin a été placé en détention provisoire.
00:33:39 Merci beaucoup.
00:33:39 Jean-Christophe Coville, comment est-ce que vous réagissez à ces déclarations ?
00:33:42 Il a utilisé des mots extrêmement forts.
00:33:44 Il parle de policiers séditieux.
00:33:47 Il décrit des scènes extrêmement violentes.
00:33:49 Qu'est-ce que ça appelle chez vous comme réaction ?
00:33:51 Ça appelle déjà qu'il lit bien les tweets de M. Mélenchon parce que séditieux, la nuppes, c'est leur mot favori.
00:33:56 Après, je voulais juste dire qu'encore une fois, on ne sent pas au-dessus des citoyens ni en dessous.
00:34:04 Mais en fait, on n'a pas d'immunité.
00:34:05 Alors moi, je ne suis pas député.
00:34:06 Les députés, ils ont une immunité.
00:34:08 Le président de la République a une immunité.
00:34:09 Donc en fait, il y a des citoyens de première zone et de seconde zone.
00:34:12 Ça existe déjà.
00:34:13 Mais là, bizarrement, on ne fait pas le procès.
00:34:15 Après, vous savez, les avocats, des fois, ils sont en mémoire de forme.
00:34:18 C'est-à-dire qu'en fonction de l'attitude de leurs défenseurs et de leur défense, effectivement, ils nous disent la même chose.
00:34:25 Il faut un procès équitable.
00:34:27 Moi, je les entends toujours.
00:34:28 Il faut que les gens aillent aussi un peu dans les tribunaux pour voir comment ça marche.
00:34:32 Oui, vous comprenez, il faut un procès équitable pour mon client.
00:34:36 La détention provisoire, il ne va pas arriver en liberté.
00:34:39 Il doit préparer sereinement sa défense et la détention provisoire, ça lui empêche de préparer sereinement sa défense.
00:34:46 Et donc, vous savez, on n'arrive pas à la barre si on est monoté ou si on arrive libre.
00:34:50 Voilà donc la même chose pour les policiers.
00:34:52 Je suis désolé.
00:34:53 Et en même temps, j'ai entendu effectivement le fond de l'affaire.
00:34:56 Je ne reviens pas sur le fond parce qu'il y a une enquête.
00:34:58 Et par contre, sur la forme, il n'y a rien.
00:35:00 Et je suis désolé.
00:35:01 Il n'y a rien qui légitime la détention provisoire.
00:35:03 Est-ce que le collègue, le policier, est un danger pour la société s'il sort,
00:35:08 s'il reste chez lui avec un bracelet électronique ou avec sa femme et son fils ?
00:35:12 Je ne sais pas.
00:35:13 Moi, je me pose ces questions.
00:35:14 Alors, l'avocat est dans son rôle.
00:35:15 Il a des clients, n'oublions pas, c'est des clients.
00:35:18 Il se permet effectivement d'apporter un regard politique plus que judiciaire.
00:35:23 Bon, mais dans l'acte, ça n'engage que lui.
00:35:26 On va écouter David Lebar, secrétaire général SCPN Police,
00:35:30 qui affirme, lui, que la justice doit tenir compte du contexte lorsqu'elle prend ses décisions.
00:35:36 Écoutez.
00:35:37 Je ne dis pas que ça doit être l'impunité pour les policiers pour faire ce qu'il n'y a pas à faire.
00:35:42 Il faut rester dans le cadre légal.
00:35:43 Mais des émeutes, c'est une situation de stress intense.
00:35:46 On demande à des policiers, qui sont parfois d'ailleurs en sous-nombre face aux émeutiers,
00:35:49 c'était le cas à Marseille, de résoudre un problème de voie publique d'une gravité exceptionnelle.
00:35:53 Alors, ce n'est pas la foire d'empoing.
00:35:55 Il ne s'agit pas d'aller se battre contre des délinquants,
00:35:57 mais rétablir l'ordre public pendant des émeutes, c'est extrêmement compliqué.
00:36:00 Donc, des affaires comme celle-ci, quand des magistrats en sont saisis,
00:36:03 il faut qu'ils comprennent le contexte, qu'est-ce que c'est d'être sur le terrain,
00:36:06 et sans doute aussi, quelle est la place d'un policier, encore une fois, dans la chaîne pénale.
00:36:10 Jean-Michel Fauvergues, est-ce qu'il faut que les magistrats considèrent que le fait de travailler
00:36:18 les soirs d'émeute soit finalement une sorte de circonstance atténuante,
00:36:21 y compris quand certains policiers pourraient mal se comporter ?
00:36:25 Ce que vient de dire David Lebard, c'est ce que je disais tout à l'heure,
00:36:28 c'est que le travail de policier est un travail exceptionnel, particulier,
00:36:32 c'est-à-dire qu'il est soumis à des stress importants,
00:36:34 et là, quand il travaille sur les émeutes, ils sont en général assaillis par des bandes,
00:36:41 et il faut réagir en 15 secondes.
00:36:44 On est sur de la violence qui est légitime.
00:36:49 Et donc, on peut passer de violence légitime à une violence qui peut être considérée
00:36:54 comme illégitime à l'issue d'une enquête et d'un procès qui va mettre deux ans.
00:37:01 C'est pour ça que ce que disait l'avocat, moi, m'a un peu choqué,
00:37:06 parce que vous avez la deuxième partie de l'avocat où il déploie déjà son argumentaire,
00:37:12 alors qu'on n'a pas les arguments de la défense, donc c'est un peu déséquilibré.
00:37:16 Et la première partie de l'avocat, il fait un plaidoyer politique.
00:37:18 Il parle de séparation de pouvoir, de sédition, de peur des syndicats,
00:37:22 de garder soi avec les doigts sur la couture du pantalon.
00:37:25 Et il finit son discours en disant "Ah, j'espère que les banlieues ne vont pas brûler"
00:37:31 ou un truc dans ce genre-là, qui est quasiment un appel à la sédition de l'autre côté.
00:37:36 Donc, je veux dire, il faut garder son calme dans ce domaine-là.
00:37:40 Et puis, on est sur une ligne de crête.
00:37:42 Il faut profiter de ce genre, enfin, "profiter" entre guillemets, bien évidemment,
00:37:47 de ce genre d'affaires-là pour se poser la question aujourd'hui,
00:37:50 à savoir si le policier, policier et gendarme, force de l'ordre,
00:37:54 dans le cadre de cette société qui est de plus en plus violente avec ces émeutes-là,
00:37:59 est-ce qu'on doit les protéger mieux qu'ils ne sont protégés maintenant ?
00:38:02 Et en particulier sur cette fameuse détention provisoire.
00:38:07 Comment doit-on faire autrement ?
00:38:09 William T.
00:38:10 Il y a plusieurs points.
00:38:10 Moi, je suis parfaitement d'accord avec ce qu'a dit Jean-Michel.
00:38:12 Les propos de l'avocat sont inacceptables
00:38:14 parce qu'il sous-entend au début que la police ferait pression sur la justice.
00:38:17 Et juste à la fin, il dit "Ah, attention,
00:38:19 s'il part qu'il y a des jeunes qui font péter des cités, ce sera vraiment dommage".
00:38:21 C'est quasiment ce qu'il ne pouvait pas applaudir et filmer en même temps.
00:38:24 Ça, c'est le premier point.
00:38:25 Le deuxième point que moi, je vois intéressant sur la question qui est posée,
00:38:29 donc est-ce qu'il faut un régime d'exception ou pas ?
00:38:30 Le premier point, je le rappelle,
00:38:32 est-ce que le policier est coupable ou pas ?
00:38:33 On n'en sait rien.
00:38:35 Est-ce que par contre, la question qui est posée par le DGPN,
00:38:37 c'est est-ce que la détention provisoire est justifiée ?
00:38:40 Moi, je redis, par rapport aux sept conditions qui sont posées,
00:38:43 soit c'était les quatre qui étaient en détention provisoire, les quatre policiers,
00:38:46 soit c'était pas un seul, c'est pas possible.
00:38:47 Voilà, juridiquement, c'est pas possible.
00:38:49 Les quatre policiers ne se sont peut-être pas comportés de la même manière.
00:38:51 Vous me prononcez sur une affaire sans avoir accès au fond du dossier.
00:38:53 C'est mon avis, en tout cas, je m'engage dessus, donc je me prononce dessus.
00:38:56 Mon avis, mon avis dessus, voilà.
00:38:59 Ensuite, après, sur l'autre point que vous avez...
00:39:00 Noémie Schultz, il faut répondre sur ça.
00:39:02 Non, mais juste dire, parce que vous parlez des propos politiques de l'avocat,
00:39:04 dire que c'est vous, Johan, qui lui avez posé la question de réagir
00:39:07 à ce qu'a dit le directeur général de la police nationale.
00:39:09 Forcément, il va sur un terrain politique, parce qu'on lui pose cette question-là.
00:39:12 Il parle de séparation des pouvoirs.
00:39:13 Le pouvoir politique n'a pas interagi avec l'affaire.
00:39:15 La séparation des pouvoirs, c'est entre exécutif et législatif et judiciaire.
00:39:19 Ce n'est pas entre police et justice.
00:39:20 Voilà, c'est juste.
00:39:21 C'est un peu ce qui s'est passé quand les soutiens de...
00:39:23 Les proches de Gérald Darmanin nous disent qu'ils soutiennent
00:39:25 le directeur général de la police nationale.
00:39:26 Vous avez l'exécutif qui interagit avec le législatif,
00:39:29 ce qui n'est quand même pas courant dans notre pays.
00:39:31 Pour l'instant, il n'y a pas un seul membre de l'exécutif qui a réagi.
00:39:33 Pour l'instant.
00:39:34 La dernière fois qu'un exécutif...
00:39:35 Ses proches ont réagi.
00:39:36 Donc en son nom.
00:39:37 La dernière fois qu'un membre d'exécutif a réagi sur une enquête en cours,
00:39:39 c'était le président de la République sur l'affaire de Nahel.
00:39:41 Voilà, c'est tout.
00:39:42 Sinon, le ministre interne ne l'a pas réagi officiellement.
00:39:44 Ensuite, après, sur la question que vous posez sur
00:39:45 est-ce qu'il faut un régime d'exception pour les policiers incriminés...
00:39:48 Une justice à part.
00:39:49 Une justice à part.
00:39:50 Il y a plusieurs points qui sont dessus.
00:39:52 Le premier point, c'est qu'il faut une justice pour tout le monde.
00:39:55 Or, comme l'a rappelé Jean-Christophe Kouvi,
00:39:56 vous avez des justices dites d'exception pour des régimes spécifiques.
00:40:00 Ce que je vois et ce qu'on voit,
00:40:02 c'est que pour assurer la justice et pour restaurer la confiance
00:40:04 entre l'histoien et la justice,
00:40:06 la question qui se pose, c'est est-ce qu'il ne faut pas
00:40:07 de plus en plus de justices spécialisées ?
00:40:09 Lorsqu'on a mis en place des justiciers spécialisés,
00:40:11 notamment pour les affaires de terrorisme,
00:40:13 personne n'a été contre en disant qu'il y avait une justice à deux vitesses.
00:40:15 Donc ça a marché parfaitement.
00:40:17 Est-ce qu'il ne faut pas faire de même pour les policiers ?
00:40:18 Dans la mesure où il y a une rupture de confiance à la fois
00:40:20 entre la police et la justice et entre la population et la justice,
00:40:24 je pense que c'est un bon pas pour pouvoir permettre de restaurer cette confiance.
00:40:27 Fabien Verdier, un mot sur la méthode à présent.
00:40:29 Est-ce que se mettre en arrêt maladie,
00:40:31 c'est la bonne méthode selon vous pour se faire entendre ?
00:40:34 En tout cas, c'était votre titre depuis tout à l'heure,
00:40:35 c'est que la colère monte.
00:40:37 Les policiers ont été mis à rue d'épreuve,
00:40:38 pas que depuis ces émeutes-là.
00:40:40 Moi, je le vois dans nos villes, les gendarmes,
00:40:42 il y a des incivilités, la délinquance de plus en plus marquée.
00:40:45 Et donc, c'est vrai que la colère monte et ça remonte.
00:40:47 Et le DGPN prend position et c'est normal, il défend ses troupes.
00:40:50 Je ne prends pas position pour ou contre ce qu'il a dit,
00:40:52 mais il défend ses troupes, comme le ministre de l'Intérieur, etc.
00:40:54 Et puis, le président de la République vient en garant des institutions.
00:40:58 Chacun est dans son rôle.
00:40:59 Moi, c'est vrai que sur ces émeutes, ces derniers jours,
00:41:02 la demande politique et la demande des citoyens, c'est de rétablir l'ordre.
00:41:05 Et donc, c'est vrai que dans ces instants de Montargis à Marseille,
00:41:07 il s'est passé des choses très violentes et la société,
00:41:09 il y a un trouble à l'ordre public manifeste et violent.
00:41:12 Il faut rétablir l'ordre.
00:41:13 Ça ne justifie pas tout.
00:41:14 S'il y a des fautes qui ont été commises, il faut qu'elles soient réparées.
00:41:16 Mais il y a eu ces problèmes-là avec ces émeutes.
00:41:20 On va se rendre à Marseille, toujours à présent,
00:41:23 où Stéphanie Roux, qui est notre correspondante sur place,
00:41:26 nous explique que ces arrêts maladie commencent à poser problème à Marseille.
00:41:30 Écoutez.
00:41:31 Depuis vendredi, plusieurs centaines de policiers marseillais
00:41:36 sont effectivement en arrêt maladie.
00:41:38 Des agents de la BAC, de la brigade spécialisée de terrain
00:41:41 ou de la compagnie de sécurisation.
00:41:43 Résultat, le commissariat de Marignane est fermé.
00:41:46 Le commissariat du 14e arrondissement de Marseille ne peut plus prendre de plainte.
00:41:51 Le 17 fonctionne, mais avec des lenteurs, OPC, radio, une seule personne en poste.
00:41:57 Alors qu'habituellement, ils sont cinq ou six pour recevoir les 1500 appels quotidiens.
00:42:03 Concernant les patrouilles sur le terrain, deux sont actives contre une trentaine en temps normal.
00:42:08 Alors nous avons contacté la préfecture de police des Bouches-du-Rhône,
00:42:12 qui nous a indiqué que la sécurité des Marseillais est assurée.
00:42:16 Trois compagnies de CRS sont sur place.
00:42:18 La préfecture de police ajoute que les interventions urgentes sont bien assurées.
00:42:23 Mais sachez que pour l'heure, la situation semble bloquée.
00:42:26 Aucune réunion n'est programmée aujourd'hui.
00:42:30 Jean-Christophe Couvy, ces arrêts maladie qui se multiplient,
00:42:32 ça ne va pas poser à un moment quand même un problème pour la sécurité publique ?
00:42:37 Écoutez, moi je ne suis pas médecin.
00:42:40 Je pense que si des médecins arrêtent des fonctionnaires de police,
00:42:42 c'est qu'il y a aussi une raison.
00:42:43 On parle de burn-out, on parle de fatigue émotionnelle, de fatigue physique.
00:42:47 En tant que syndicaliste, on avait quand même, j'allais dire, plus que saisi l'exécutif
00:42:53 en expliquant effectivement qu'il fallait un petit peu lever le pied sur l'utilisation des policiers.
00:42:58 On a un exécutif qui a été très ferme par rapport à la réforme des retraites.
00:43:02 Il y a eu des milliers de fonctionnaires de police blessés,
00:43:05 alors qu'il pouvait y avoir une issue politique plus tôt.
00:43:07 Là maintenant, qu'est-ce qu'on a ?
00:43:09 On a encore une fois des émeutes, 900 policiers blessés.
00:43:12 En fait, quand on fait la somme de tout ça,
00:43:14 on se rend compte qu'effectivement, les policiers, ils lèvent le pied,
00:43:17 ils sont fatigués, on l'a dit.
00:43:18 Maintenant, il y a la Coupe du monde de rugby qui arrive en septembre.
00:43:22 On se demande comment on va faire.
00:43:23 Et l'année prochaine, il y a les JO.
00:43:25 Bon courage pour les JO, parce qu'à ce rythme-là,
00:43:27 il n'y aura pas beaucoup de policiers sur le terrain.
00:43:29 Et je pense qu'on va faire peut-être venir des gens du Bangladesh
00:43:32 pour faire la police sécurisée,
00:43:35 pour fouiller les personnes et tout,
00:43:39 parce qu'il n'y aura pas assez de matière.
00:43:41 Donc, à un moment donné, il faut peut-être se poser les bonnes questions.
00:43:43 C'est pour ça qu'on demande, effectivement,
00:43:45 de nous on fait, on va voir les hommes politiques,
00:43:49 notamment l'Assemblée nationale et au Sénat,
00:43:52 toutes les forces politiques, pour leur expliquer
00:43:54 ce que demande le policier, de revoir le statut des policiers,
00:43:57 notamment sur des mises en examen.
00:43:58 Je suis désolé, mais encore une fois,
00:44:00 on a besoin d'avoir une petite protection quand même,
00:44:02 parce qu'on n'est pas des citoyens comme les autres.
00:44:04 Ce n'est pas normal qu'on perde notre salaire
00:44:06 et que nos familles pâtissent de notre mise en examen,
00:44:08 par exemple, alors qu'on fait un travail.
00:44:10 Jean-Michel Fauvec, on a entendu Stéphanie Rouquier,
00:44:12 qui est notre journaliste CNews à Marseille,
00:44:14 nous dire qu'on en est au point mort.
00:44:16 Il n'y a aucune réunion de prévue.
00:44:17 Gérald Darmanin est à Nouméa en ce moment
00:44:19 avec le président de la République.
00:44:20 Est-ce que, selon vous, vous aurez dû rester en métropole
00:44:22 pour gérer cette crise et éventuellement se rendre à Marseille ?
00:44:26 Je ne peux pas vous répondre à cette question-là.
00:44:30 Attention, la Calédonie, je la connais bien,
00:44:32 pourrait y avoir travaillé pendant trois ans.
00:44:34 Attention à nos Outre-mer,
00:44:36 qui font partie intégrante de la République
00:44:37 et ils ont le droit aussi d'avoir la visite
00:44:40 d'un président de la République, d'un ministre
00:44:42 et de toute une délégation pour travailler
00:44:44 à la fois sur les problèmes de sécurité
00:44:46 et sur tous ces problèmes-là.
00:44:47 C'est très difficile.
00:44:50 Donc, je n'ai pas la réponse là-dessus.
00:44:51 Par contre, j'ai une réponse sur une problématique
00:44:54 qui, moi, me semble importante aussi,
00:44:56 qui est directement due au fait que le travail des policiers
00:45:00 est un travail de plus en plus dur.
00:45:02 Oui, pardon, j'entends bien ce que vous nous dites
00:45:04 et on l'a bien compris, Jean-Christophe Couilly
00:45:05 vient de nous le dire à l'instant.
00:45:07 Mais sur cette situation qui est bloquée,
00:45:09 parce que c'est très important,
00:45:10 quand Stéphanie Rouquier nous dit
00:45:11 « Aucune réunion n'est prévue, on en est au point mort,
00:45:14 il ne se passe rien »,
00:45:16 alors que la situation est en train de prendre de l'ampleur,
00:45:19 on voit que c'est en train de gagner d'autres villes,
00:45:20 on va en parler dans un instant,
00:45:22 ça ne vous paraît pas être un problème
00:45:23 qu'un membre du gouvernement ne se rende pas à Marseille
00:45:25 pour voir ce qui se passe
00:45:26 et aller dialoguer avec les policiers et les syndicats ?
00:45:30 Un ministre de l'Intérieur, c'est à la fois un ministre,
00:45:33 mais c'est aussi tout un cabinet
00:45:34 et il a avec lui des collaborateurs.
00:45:39 On n'arrête pas de commenter d'ailleurs
00:45:41 les déclarations de son collaborateur
00:45:44 qui est le directeur général de la police nationale.
00:45:46 Les administrations sont là
00:45:47 et elles sont là aussi pour travailler là-dessus.
00:45:50 Et je ne pense pas…
00:45:50 Mais manifestement, elles ne travaillent pas en ce moment,
00:45:51 parce qu'aucune réunion n'est prévue, encore une fois.
00:45:54 On ne sait pas, si ça ne travaille pas,
00:45:55 ce n'est pas parce qu'il n'y a pas une réunion
00:45:57 qu'il n'y a pas le contact.
00:45:58 Je ne peux pas penser,
00:46:00 avec en particulier l'expérience que j'ai dans ce domaine-là,
00:46:03 qu'il n'y ait pas de contact
00:46:04 et que le contact ne soit pas établi.
00:46:06 Je voulais quand même vous dire une chose
00:46:07 qui me semble importante,
00:46:08 c'est que le fait d'avoir des conditions difficiles de ce type-là
00:46:12 fait qu'on a un problème de recrutement des policiers.
00:46:14 Et non seulement un problème de recrutement,
00:46:16 mais un problème de disparition des policiers
00:46:17 vers les polices municipales.
00:46:19 Et un problème aussi sur nos futures…
00:46:22 la garde, comment on dit, la réserve de la police nationale,
00:46:26 qui va nous poser un problème
00:46:27 parce que ça ne sera plus attrayant
00:46:29 et parce que les jeunes gens qui veulent rentrer dans cette garde-là,
00:46:32 dans cette réserve nationale,
00:46:34 ne se sentiront pas protégés non plus.
00:46:35 Alors je vous le disais, la grogne des policiers
00:46:37 qui s'étend désormais bien au-delà de Marseille.
00:46:40 Tanguy Hamon est à Montreuil en Seine-Saint-Denis pour CNews.
00:46:43 Le mouvement de contestation des policiers prend de l'ampleur.
00:46:47 Ici à Montreuil, la totalité du commissariat est à l'arrêt.
00:46:51 Les agents se mettent en arrêt maladie ou sont en code 562,
00:46:54 c'est-à-dire qu'ils ne sortent qu'en cas d'urgence.
00:46:57 En d'autres termes, cela signifie qu'il n'y a plus de patrouille dans les rues
00:47:00 et que les enquêtes sont à l'arrêt.
00:47:02 Ce mouvement est un acte de solidarité
00:47:04 envers leurs collègues de Marseille et de Nanterre,
00:47:06 comme l'explique Erwann Germer du syndicat Unité GPFO.
00:47:10 C'est un mouvement de solidarité effectivement envers les collègues,
00:47:13 notamment ceux de Marseille et de Nanterre
00:47:15 qui se retrouvent aujourd'hui en détention provisoire,
00:47:17 alors qu'ils avaient toutes les garanties de représentation à la justice
00:47:20 pour répondre aux convocations qui leur ont été faites.
00:47:24 Et c'est l'ensemble des policiers qui aujourd'hui estiment
00:47:26 que quand ils arrivent le matin au travail,
00:47:29 pour avoir dans le cadre d'une action de police,
00:47:31 usé de la force légitime,
00:47:33 peuvent se retrouver le soir même en prison, loin de leur famille,
00:47:37 et puis lynchés par l'administration et aussi par le pouvoir politique.
00:47:43 Le mouvement est en train de grossir,
00:47:44 comme ici en Seine-Saint-Denis,
00:47:46 où tous les commissariats du département sont touchés.
00:47:50 Jean-Christophe Kouvié, est-ce que vous souhaitez
00:47:52 que ce soit un mouvement qui s'élargisse
00:47:54 et qui gagne d'autres villes comme c'est le cas à Montreuil,
00:47:56 mais ailleurs également ?
00:47:58 Ce n'est pas moi qui le veux, c'est une réalité,
00:48:00 ça se fait tout seul, je veux dire, encore une fois,
00:48:02 c'est nos collègues, c'est leur moyen.
00:48:04 Vous savez, dans la police, on n'a pas le droit de grève, c'est comme ça.
00:48:06 En revanche, on a d'autres moyens pour montrer notre mécontentement
00:48:09 et notre façon d'aller à la table de négociation en disant
00:48:11 voilà, on n'est pas d'accord avec ce qui se passe actuellement.
00:48:14 C'est un ras-le-bol de plein de choses.
00:48:16 On travaille pour rien, on a une perte de sens dans notre métier.
00:48:19 La politique du chiffre, on en a ras-le-képi.
00:48:22 On a quand même, il faut le dire,
00:48:25 on a le record malheureusement de suicides avec les agriculteurs,
00:48:29 je crois, par an.
00:48:31 On a un record de divorce dans notre profession
00:48:33 parce que justement, on se donne coréem pour ce métier.
00:48:36 Et en fait, dès lors qu'il y a un soupçon de quelque chose,
00:48:40 tout de suite, ping, on est, je l'ai dit encore ce matin,
00:48:43 on est jeté au chien.
00:48:44 Et donc, je suis désolé.
00:48:46 Il faut à un moment donné, raison gardée,
00:48:49 il faut peut-être s'occuper un petit peu du statut du policier.
00:48:51 - Est-ce que ce qui se passe en ce moment est historique
00:48:53 ou est-ce que c'est déjà arrivé ?
00:48:55 - C'est arrivé, mais peut-être pas à ce stade-là
00:48:58 parce que vous savez, ça monte, ça monte.
00:48:59 Ça faisait trois semaines déjà qu'on disait, nous, à l'exécutif,
00:49:01 qu'il y avait une grogne et que ça n'allait pas.
00:49:04 Sur tous les plateaux, je l'ai dit.
00:49:05 Donc, à un moment donné, quand on met des bouchons d'oreille
00:49:09 volontairement pour ne pas écouter ce que dit la base,
00:49:12 qu'est-ce qu'on fait ?
00:49:12 Maintenant, on a l'air malin.
00:49:14 On est obligé justement d'aller voir la base.
00:49:15 Et puis, ça dépasse tout le monde.
00:49:17 Donc, nous, c'est pour ça qu'on a fait ce code 562,
00:49:19 encore une fois, pour permettre à nos policiers et aux collègues
00:49:23 de ne sortir qu'en cas d'urgence.
00:49:24 Donc, ils sont au travail.
00:49:26 Les gens seront défendus, effectivement,
00:49:27 et on doit ça à nos concitoyens.
00:49:29 Mais on leur dit aussi à nos concitoyens, attention,
00:49:31 nous, on a besoin de votre soutien et on sait qu'on l'a.
00:49:34 Mais il faut que les choses changent et les choses vont être obligées
00:49:37 dans un temps très court de changer.
00:49:39 Sinon, écoutez, ils se débrouilleront sans nous.
00:49:42 Et je pense que ça va gagner aussi les gendarmes et les polices municipales
00:49:45 parce que les prochains, c'est eux en détention provisoire.
00:49:48 Donc, voilà. Donc, il va falloir peut-être à un moment donné
00:49:50 se mettre au travail et voir vraiment ce qu'on peut améliorer
00:49:52 pour le statut des policiers et des forces de l'ordre.
00:49:54 Noémie Schoultz, ce qu'il faut dire aussi,
00:49:55 c'est que les propos du directeur général de la police nationale
00:49:58 suscitent beaucoup de réactions dans le monde judiciaire.
00:50:00 Oui, avec ce communiqué notamment du CSM,
00:50:02 le Conseil supérieur de la magistrature,
00:50:04 qui est présidé par les deux plus hauts magistrats français,
00:50:07 Christophe Soulard et Rémi Heitz,
00:50:09 président de la Cour de cassation et procureur général,
00:50:11 qui rappellent que la justice est la seule légitime
00:50:13 pour décider du placement ou non en détention provisoire
00:50:16 des personnes qui lui sont présentées.
00:50:18 Vous avez aussi le président du tribunal judiciaire de Marseille,
00:50:21 puisque c'est un juge de ce tribunal
00:50:23 qui a décidé du placement en détention provisoire,
00:50:24 Olivier Laurent, qui appelle à la mesure
00:50:26 afin que l'institution judiciaire puisse poursuivre
00:50:28 les investigations indispensables à l'enquête,
00:50:30 à l'abri des pressions et en toute impartialité.
00:50:33 Le syndicat de la magistrature également,
00:50:35 qui a communiqué et qui s'inquiète de l'indépendance de la justice.
00:50:40 Eric Dupond-Moretti avait, lui, communiqué,
00:50:42 mais d'une façon un petit peu laconique,
00:50:44 avec un tweet dans lequel, effectivement,
00:50:46 il rappelait que nul n'est au-dessus des lois.
00:50:50 La justice doit poursuivre son travail
00:50:51 dans la sérénité et en toute indépendance.
00:50:53 C'est une condition indispensable au respect de l'état de droit,
00:50:55 qui est le fondement de notre démocratie.
00:50:57 Mais oui, on a le sentiment que l'émotion
00:51:00 qu'il y a du côté des policiers
00:51:03 est en train aussi de se répandre du côté de la justice,
00:51:06 après les propos de Frédéric Vaud ce matin dans Le Parisien.
00:51:09 Voilà ce que nous pouvions dire sur cette situation à Marseille
00:51:12 et cette fronde, cette grogne des policiers
00:51:13 qui est en train de s'étendre manifestement
00:51:16 dans différentes villes du pays.
00:51:17 Nous suivrons évidemment cela de très près
00:51:19 dans nos prochaines éditions
00:51:20 et dans les prochains jours sur C News.
00:51:22 Merci beaucoup Noémie Schultz d'avoir été avec nous
00:51:25 pour commenter tout cela.
00:51:26 Vous restez avec nous, on marque une très courte pause
00:51:28 et puis on évoque dans un instant la longue interview
00:51:30 que le chef de l'État a accordée aujourd'hui au jour de 13h.
00:51:34 À tout de suite.
00:51:39 Bientôt 18h de retour en direct sur C News.
00:51:42 Soyez les bienvenus dans Punchline.
00:51:44 La minute info avant la poursuite de nos débats
00:51:46 avec Isabelle Thiboulot.
00:51:47 Bonsoir.
00:51:48 Bonsoir Johan.
00:51:52 Depuis Nouméa en Nouvelle-Calédonie,
00:51:54 le président de la République s'est adressé aux Français
00:51:57 parmi les sujets abordés pour son bilan des 100 jours.
00:52:01 L'avenir de l'éducation nationale, l'inflation,
00:52:03 l'écologie ou encore l'immigration.
00:52:06 Emmanuel Macron a par ailleurs prôné l'ordre
00:52:08 et un retour de l'autorité dans notre pays,
00:52:10 encore marqué par les émeutes de début juillet.
00:52:14 Ovation sur le parvis de l'église Saint-Roch à Paris
00:52:17 et la Javanaise en fond sonore.
00:52:19 La France a dit adieu à l'icône Jane Birkin,
00:52:22 décédée le 16 juillet à 76 ans.
00:52:25 Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon ont porté
00:52:27 le cercueil de leur mère en entrant dans l'église,
00:52:30 sous les regards émus de nombreuses stars
00:52:32 et d'une foule d'anonymes.
00:52:34 Quelques heures après son procès,
00:52:36 Greta Thunberg a été délogée par la police
00:52:39 d'une manifestation climatique.
00:52:41 L'activiste de 20 ans venait décopée d'une amende
00:52:44 de 130 euros pour refus d'obtempérer.
00:52:47 Le 19 juin, avec d'autres militants,
00:52:49 elle avait participé au blocage d'un port
00:52:52 dans le sud de la Suède,
00:52:53 afin de protester contre l'usage de combustibles fossiles.
00:52:57 Greta Thunberg avait refusé d'obéir aux ordres de la police
00:53:00 qui leur sommaient de quitter les lieux.
00:53:04 Nous allons donc à présent évoquer cette interview
00:53:07 accordée par le chef de l'État aux journaux de 13 heures.
00:53:10 On va longuement évidemment revenir sur le fond,
00:53:13 beaucoup de choses à dire,
00:53:15 mais un mot sur la forme quand même.
00:53:17 Je commence avec vous, peut-être William T.
00:53:19 Une forme très surprenante, les JT de 13 heures,
00:53:22 avec des journalistes obligés d'interroger
00:53:24 le président de la République en duplex,
00:53:26 ce qui complique évidemment le travail.
00:53:27 Quand le président ne répond pas,
00:53:28 c'est très difficile de le relancer
00:53:30 et d'obtenir des réponses.
00:53:31 Il est à 20 000 kilomètres de Paris.
00:53:34 Voilà encore une fois une forme qui surprend.
00:53:37 On a l'impression que le président de la République
00:53:39 avait une obligation de s'exprimer,
00:53:40 mais qu'il n'avait pas l'intention de le faire.
00:53:43 Et qu'en l'occurrence, il a fait en sorte que tout soit fait
00:53:46 pour que ce ne soit pas une interview la plus remarquée.
00:53:48 Ce n'est pas l'interview, par exemple,
00:53:49 ce n'est pas son allocution le soir où il a fermé le pays
00:53:52 après la déclaration du Covid.
00:53:53 Donc on est clairement sur une tentative
00:53:55 où il devait s'expliquer parce qu'il avait promis
00:53:56 de s'expliquer à l'issue de ses 100 jours
00:53:58 et qu'ensuite après sur l'ensemble des points
00:54:01 qui ont été formulés, les 100 jours,
00:54:02 les émeutes, les polices, etc.
00:54:04 Il donne quelques points,
00:54:05 mais malgré tout, il reste sur sa ligne
00:54:07 tout en ne prétendant pas d'avance
00:54:09 et il ne s'avance pas outreusement sur les différents points.
00:54:12 Donc moi, mon avis, c'est que sur sa ligne,
00:54:14 il s'était dit "je dois m'exprimer,
00:54:15 je vais faire plaisir à tous ceux qui m'emmerdent
00:54:19 et m'obligent à m'exprimer,
00:54:20 mais malheureusement, je vais leur donner un minima
00:54:22 comme ça ils seront un peu contents
00:54:23 et ils vont me laisser tranquille dans ce voyage à Nouméa".
00:54:25 - Fabien Verdier, vous avez le sentiment
00:54:26 que c'est une expression contrainte du chef de l'État ?
00:54:29 - Oui, sûrement un peu contrainte.
00:54:30 Je trouve par contre que l'originalité,
00:54:31 c'est de le faire à Nouméa, dans nos Outre-mer.
00:54:33 Je pense que c'est bien,
00:54:34 mais c'est vrai que le jeu de questions-réponses
00:54:36 était beaucoup plus compliqué.
00:54:37 Après, il a brossé les différents thèmes,
00:54:39 notamment le nucléaire et d'autres sujets,
00:54:40 l'éducation nationale qui est centrale.
00:54:43 Mais c'est vrai qu'on sentait une contrition.
00:54:45 - Allez, on va parler du fond maintenant,
00:54:47 le chef de l'État qui, évidemment,
00:54:49 est revenu sur les émeutes
00:54:50 qui ont frappé la France au début du mois.
00:54:52 On l'écoute.
00:54:53 - Cette violence qu'on a vue,
00:54:58 qui a conduit à brûler des écoles,
00:55:01 des mairies, des gymnases, des bibliothèques,
00:55:04 puis qui est devenue une violence de pillage,
00:55:06 elle est le fait, au fond,
00:55:09 de certains de nos compatriotes
00:55:10 qui sont extrêmement jeunes,
00:55:12 qui étaient parfois manipulés par d'autres,
00:55:14 parce qu'on a ensuite eu des choses plus organisées.
00:55:17 La leçon que j'en tire, c'est un, l'ordre, l'ordre, l'ordre.
00:55:20 Notre pays a besoin d'un retour de l'autorité
00:55:24 à chaque niveau, et d'abord dans la famille.
00:55:28 Et donc, c'est tout le chantier que je veux pouvoir ouvrir
00:55:30 à la fin de l'été, celui de l'autorité parentale.
00:55:34 C'est que beaucoup de ces jeunes,
00:55:35 ce n'est pas l'éducation nationale,
00:55:36 c'est encore moins la police qui peut régler le problème.
00:55:38 Ils font le traité à la cause.
00:55:40 Et donc, on doit responsabiliser certaines familles,
00:55:43 on doit aussi accompagner d'autres familles
00:55:45 qui sont dans la détresse,
00:55:47 et on doit réinvestir massivement sur notre jeunesse
00:55:50 pour lui redonner un cadre.
00:55:52 - Jean-Michel Faudé, a-t-il bien saisi le problème,
00:55:54 selon vous, le chef de l'État ?
00:55:55 La principale raison de ces émeutes,
00:55:57 c'est le manque d'autorité au sein de la famille ?
00:55:59 - C'est une des réponses.
00:56:05 Je veux dire, si on a des jeunes dans la rue de ce stage-là...
00:56:06 - Mais lui dit que c'est la principale.
00:56:08 - Si on a des jeunes de la rue de ce stage-là,
00:56:10 dans les rues, en train de tout casser, de tout briser,
00:56:12 c'est que, véritablement, ils ne sont tenus par personne.
00:56:16 Alors, ils ne sont tenus ni par les familles,
00:56:17 et il faut agir sur les familles, bien sûr, il faut agir.
00:56:20 Et il se prononcera là-dessus.
00:56:22 Donc, c'est une annonce, et ce qui aura d'intéressant,
00:56:25 c'est de savoir ce qu'il y a derrière, ultérieurement,
00:56:27 sur ces annonces-là.
00:56:28 Est-ce que ces familles-là, on va continuer à les aider ?
00:56:31 Est-ce qu'on va redéployer les aides telles qu'on les connaît ?
00:56:35 Etc.
00:56:37 C'est clair, mais la problématique,
00:56:40 mais ça, il l'avait abordé un peu avant,
00:56:41 la problématique aussi, c'est une problématique de réponse,
00:56:46 aussi, une réponse au niveau de justice.
00:56:50 Je suis désolé de revenir là-dessus,
00:56:52 mais on a un vrai problème, alors,
00:56:55 hormis l'affaire actuelle des policiers,
00:56:57 on a un vrai problème de justice dans notre pays.
00:57:00 La justice n'est pas rendue.
00:57:01 Il n'y a pas de sentences importantes.
00:57:08 Elles ne sont pas...
00:57:09 Une grande partie de la classe politique a salué
00:57:11 l'exemplarité de la justice durant ces émeutes vis-à-vis des émeutiers.
00:57:16 Mais c'est exact.
00:57:17 Pendant ces émeutes, il faut le reconnaître,
00:57:19 pendant ces émeutes-là, nous avons une justice
00:57:22 qui, en comparution immédiate, a sanctionné
00:57:25 et a donné des mandats de dépôt.
00:57:28 Ce qui fait qu'on a une justice qui nous a inventé
00:57:31 un truc qui est important et qui est intéressant
00:57:33 pour l'avenir, c'est les courtes peines.
00:57:35 À partir du moment où il se passe quelque chose,
00:57:37 il y a une réponse immédiate pénale, une courte peine,
00:57:41 que ce soit pour des primo-délinquants
00:57:43 ou que ce soit pour des délinquants d'habitude.
00:57:44 Il y en avait quand même quelques-uns dans ces manifestations.
00:57:48 Et ça, c'est quelque chose d'important.
00:57:50 Mais ça, il faut le faire aussi pour l'ensemble
00:57:52 de la criminalité de tous les jours qui embête les citoyens,
00:57:56 que ce soit à la fois pour les mineurs
00:57:57 ou que ce soit aussi pour les majeurs.
00:57:59 Donc oui, reconnaissons que la justice avait été fonctionnelle.
00:58:04 Depuis, elle a recommencé à dysfonctionner.
00:58:07 Jean-Christophe Kouvi, responsabiliser les parents,
00:58:11 c'est l'objectif principal du chef de l'État.
00:58:13 Est-ce que vous avez le sentiment que c'est ça le principal problème,
00:58:17 notamment dans les banlieues qui ont été les plus touchées
00:58:19 par ces émeutes urbaines ?
00:58:20 Je pense que le président veut faire de la police de proximité.
00:58:23 La première police de proximité, c'est les parents.
00:58:26 La première punition, c'est le coin.
00:58:27 Bon, ça, à la rigueur, on aurait pu tous le dire.
00:58:30 Mais quelque part, ça veut dire en même temps qu'on rejette
00:58:33 une responsabilité et donc, ce n'est plus l'exécutif en disant
00:58:37 "ben maintenant, oui, effectivement, on voit qu'il y a des dysfonctionnements.
00:58:41 On ne sait pas comment on va régler le problème.
00:58:42 D'ailleurs, on ne le sait pas.
00:58:43 C'est juste, encore une fois, une annonce.
00:58:45 Mais après, en tant que fonctionnaire, moi, j'aimerais bien savoir
00:58:48 comment on réinvestit la fonction publique dans des quartiers sensibles ?
00:58:51 Comment on recrée du lien avec, justement, des personnes
00:58:54 qui sont dans des quartiers dits populaires ?
00:58:57 Comment la police va réinvestir les quartiers ?
00:58:59 Est-ce qu'on y va en nombre, en force ?
00:59:01 Est-ce qu'on retrouve un peu de police de proximité ?
00:59:04 Mais ça, ça ne reviendra pas tout de suite.
00:59:06 Il va falloir retravailler ça dans le temps parce qu'effectivement,
00:59:09 maintenant, aujourd'hui, vous mettez un fonctionnaire de police
00:59:12 tout seul arrivé dans une cité, je lui donne 10 minutes
00:59:14 d'espérance de vie.
00:59:16 Donc, je veux dire, il va falloir quand même que la société
00:59:19 se pose cette question.
00:59:20 Et donc, oui, on attend une réponse.
00:59:22 Alors, le Nouvel-Calédonie, ça fait rigoler parce que là-bas,
00:59:25 l'oiseau emblématique, c'est le cagou.
00:59:27 C'est le cagou et ici, c'est la cagade.
00:59:29 Voilà, donc, notamment en Marseille.
00:59:31 Donc, voilà les deux hémisphères qui vont se rejoindre.
00:59:36 Donc, oui, beaucoup de pain sur la planche.
00:59:39 On va voir ce que ça va donner.
00:59:40 - Oui, William T, il y a des objectifs fixés par le président de la République.
00:59:44 Mais est-ce que vous avez compris comment est-ce qu'on allait atteindre
00:59:46 ces objectifs ?
00:59:47 Parce qu'il n'a pas dit grand chose là-dessus sur la manière.
00:59:49 Comment est-ce qu'on va s'y prendre ?
00:59:50 - C'est la question que vous posiez sur la forme et sur le fond.
00:59:52 Il reste très partiel.
00:59:53 Il ne veut pas y répondre.
00:59:55 Il y a deux sujets sur l'extrait que vous avez montré.
00:59:58 Le premier, c'est que sa réponse est très partielle.
01:00:01 Ce n'est pas uniquement responsabiliser les parents,
01:00:03 que les banlieues vont être des havres de paix ou ce qu'il appelle
01:00:05 la Californie sans la mer.
01:00:07 Ce n'est pas comme ça que ça va devenir le 9-3.
01:00:08 Le deuxième point, c'est est-ce qu'on peut responsabiliser
01:00:10 véritablement les parents ?
01:00:11 Sur le premier point, je pense que sa réponse est très partielle
01:00:14 parce qu'il ne veut pas y répondre depuis que Gérard Collomb
01:00:16 avait sonné l'alerte lors de son départ du ministère de l'Intérieur.
01:00:19 Il avait prévenu en 2018, actuellement nous vivons côte à côte,
01:00:22 demain nous risquons de vivre face à face.
01:00:24 Il y a un véritable problème dans les banlieues,
01:00:26 et même on l'a vu dernièrement à Cavaillon,
01:00:28 où des fêtes parallèles sont organisées.
01:00:30 Vous avez une autorité spécifique et différente de celle des doigts
01:00:34 de la République.
01:00:35 Lorsque Jean-Michel dit que les parents ne tiennent pas,
01:00:37 et en l'occurrence il n'y a personne qui tient, ce n'est pas vrai.
01:00:39 C'est-à-dire que ces jeunes-là sont tenus par la loi des gangs,
01:00:42 la loi des grands frères et la loi des racailles.
01:00:44 Ils ne sont pas tenus par les parents et par la loi de la République.
01:00:47 La chose essentielle, et pourtant il donne un début de réponse,
01:00:49 c'est de restaurer l'ordre républicain, la justice républicaine
01:00:52 et la présence républicaine.
01:00:54 Qu'est-ce qui a permis de calmer les émeutes ?
01:00:55 C'est la présence de 45 000 forces de l'ordre.
01:00:57 Pourquoi est-ce que le 14 juillet il n'y a pas eu de...
01:01:00 comme d'habitude des centaines et des milliers de voitures brûlées ?
01:01:02 Parce qu'il y avait 45 000 forces de l'ordre qui étaient présentes.
01:01:04 Lorsque l'État est fort, et bien lorsque la police,
01:01:07 lorsqu'on donne les pouvoirs à la police de pouvoir faire régner l'ordre,
01:01:10 on est en capacité de le faire.
01:01:11 Dans ces quartiers, c'est la loi du plus fort qui se joue.
01:01:14 C'est une concurrence entre les lois des racailles et la loi de la République.
01:01:17 Si la République est forte, les racailles reculeront,
01:01:20 les trafiquants de drogue reculeront.
01:01:21 Il faut, l'objectif, je pense, notre objectif essentiel d'ici la fin du quinquennat,
01:01:25 si Emmanuel Macron en plus ne peut pas se représenter,
01:01:27 donc qu'il ne risque rien politiquement,
01:01:29 c'est de pouvoir reprendre le contrôle de ces quartiers,
01:01:31 de déclarer la guerre aux trafiquants et de faire en sorte qu'il n'y ait qu'une seule France
01:01:34 et non pas deux Frances, celle des racailles et celle des citoyens ordinaires.
01:01:37 Fabien Verdier, la droite, dans sa quasi-intégralité,
01:01:42 dit que le problème principal en réalité, c'est qu'il y a des jeunes issus de l'immigration,
01:01:46 de troisième voire quatrième génération, qui ne se sentent pas français.
01:01:50 Ça, le chef de l'État ne l'a pas abordé.
01:01:53 Est-ce que ça signifie que, selon vous, il conteste cette vision de la droite ?
01:01:58 Je ne sais pas s'il la conteste.
01:01:59 Je pense qu'on doit tous se sentir français, les 67 millions d'habitants,
01:02:02 mais pour rebondir sur ce qui a été dit, moi je ne suis pas d'accord.
01:02:06 Les 13-14 ans, certains mettent la pagaille.
01:02:08 Moi, je dis 3 sur 1 000.
01:02:09 Ce n'est que quelques-uns, il ne faut pas stigmatiser tout le monde.
01:02:11 Il y a nos villes moyennes aussi, il n'y a pas que le 93.
01:02:13 Dans nos villes moyennes et sous-préfectures, il y a des problèmes.
01:02:16 Je pense qu'il faut aider les parents.
01:02:17 Les parents sont parfois démunis, mères isolées, etc.
01:02:19 Il faut travailler aussi sur les grands frères.
01:02:22 Ils te le disent, j'ai 27 ans, mon petit frère de 13 ans, je ne le maîtrise plus.
01:02:25 Et je pense qu'il faut reconquérir ensemble ces quelques jeunes.
01:02:27 Mais je vous dis, il y en a 3 sur 1 000.
01:02:28 Et par contre, il faut peut-être plus durement les sanctionner.
01:02:31 Moi, je les vois, ils ont pillé des écoles à Châteaudun pendant plusieurs mois.
01:02:35 Et ce n'est pas acceptable.
01:02:35 Et là, il y a la gendarmerie, le travail avec l'autorité pour les capter.
01:02:39 Et moi, j'ajoute, il y a la prévention spécialisée,
01:02:41 il y a ce qu'on fait, nous, on a mis en place le sourire du Noir et d'autres actions.
01:02:44 Et puis, on veut nous enlever un collège à Beauvoir, à Châteaudun.
01:02:47 C'est l'illustration de ce qu'il ne faut pas faire.
01:02:49 Il faut sur tous les items, l'éducation, la prévention spécialisée, l'autorité, l'ordre, être présent.
01:02:53 Allez, on marque une courte pause.
01:02:54 Vous restez avec nous.
01:02:56 On se retrouve dans quelques minutes seulement pour continuer
01:02:59 et bien de parler de cette longue interview du chef de l'État.
01:03:03 À tout de suite.
01:03:03 De retour en direct sur CNews, soyez les bienvenus dans Punchline.
01:03:11 On évoque toujours l'interview du président de la République
01:03:14 qui s'est adressée aux Français aujourd'hui dans les journaux de 13h.
01:03:18 Emmanuel Macron, qui, on le disait il y a un instant,
01:03:20 est revenu sur les émeutes qui ont touché notre pays au début du mois.
01:03:25 Emmanuel Macron qui s'est félicité du retour rapide de l'ordre dans notre pays.
01:03:29 On l'écoute et on en débat juste après.
01:03:31 45 000 forces de sécurité intérieure qui ont été déployées,
01:03:35 ce qui a permis en quatre jours de mettre fin à ces émeutes.
01:03:38 Vous faisiez référence à 2005, ça avait duré plus de trois semaines.
01:03:43 Trois semaines et ça ne s'était terminé que parce qu'on avait pris l'état d'urgence.
01:03:49 Nous avons su mettre fin à ces émeutes au bout de quatre jours
01:03:53 sans prendre des mesures restrictives de la liberté de chacune et de chacun.
01:03:57 Et donc je les en remercie.
01:03:59 On a eu aussi une réponse judiciaire implacable.
01:04:02 Il y a eu 4000 interpellations.
01:04:04 Il y a eu des centaines de déferments avec des décisions de justice très rapides.
01:04:08 Et donc la première leçon c'est que l'ordre doit prévaloir.
01:04:11 Il n'y a pas de liberté sans ordre.
01:04:13 C'est l'ordre républicain et le retour au calme.
01:04:16 William Thé, est-ce qu'il a raison de se féliciter le président de la République ?
01:04:20 Moi, je trouve que la gestion des émeutes,
01:04:22 notamment par le ministère de l'Intérieur et par les forces de l'ordre dans son ensemble,
01:04:26 ont été bonnes.
01:04:27 Je trouve que ça a été bien joué.
01:04:28 Je pense que lorsque vous débutiez au moment du décès de Naël
01:04:32 et au moment des premiers soirs d'émeutes,
01:04:34 on pouvait penser que ça pouvait durer deux, trois semaines,
01:04:37 même jusqu'au 14 juillet.
01:04:38 Et ça n'a pas duré jusqu'au 14 juillet.
01:04:39 C'est le premier élément.
01:04:40 Deuxième point, quand vous regardez le schéma des défenses de l'ordre,
01:04:44 vous n'avez eu aucun mort.
01:04:45 Aucun mort.
01:04:46 Vous n'avez eu aucun mort.
01:04:47 Donc il faut féliciter les forces de l'ordre
01:04:49 et l'ensemble du dispositif d'encadrement
01:04:50 qui a pu faire en sorte de pouvoir reprendre le contrôle de la situation
01:04:53 sans aucun mort.
01:04:54 On saura un jour comment ça s'est passé concrètement.
01:04:56 Est-ce que c'est uniquement dû aux forces de l'ordre ?
01:04:57 Ou est-ce que les services de l'État ont fait appel aux services déconcentrés,
01:05:00 aux services d'enseignement, etc.
01:05:01 Notamment pour faire des appels au calme et des appels à la population.
01:05:03 Donc moi, je pense que ça a été un bon point.
01:05:05 Seulement, je pense malgré tout que la situation n'est pas totalement sous contrôle.
01:05:10 C'est-à-dire que vous avez encore ce qu'on appelle les territoires perdus de la République
01:05:13 où ça peut redémarrer à chaque instant,
01:05:14 comme le propos qui a été diffusé tout à l'heure de l'avocat
01:05:16 qui disait qu'en cas de problème, ça pouvait partir à tout moment.
01:05:19 Le point essentiel d'Emmanuel Macron, qu'on attend de lui maintenant,
01:05:22 il n'est pas rééligible à sa réélection.
01:05:24 Il n'a rien à jouer.
01:05:25 La seule chose qui peut jouer, c'est sa place dans l'histoire.
01:05:28 Est-ce qu'il ne va pas être comme un président faible,
01:05:29 comme Jacques Chirac, à céder face aux émeutes
01:05:31 en ne faisant strictement rien après les émeutes de 2005,
01:05:33 quitte à reproduire la même séquence dans un an à l'occasion des Jeux Olympiques
01:05:36 ou voir beaucoup plus plus tard ?
01:05:37 Ou est-ce qu'il veut reprendre en main la situation ?
01:05:39 Moi, je pense qu'il faut reconquérir les territoires perdus de la République
01:05:43 en opérant trois manières, trois points précis.
01:05:45 Le premier, c'est de décréter l'état d'urgence
01:05:47 pour faire en sorte de saisir tous les trafiquants de drogue
01:05:49 et d'aller choper tous les types, les grands frères, les caïds, etc.
01:05:51 On chope tout.
01:05:52 Vous allez me dire, ce n'est pas possible.
01:05:53 Moi, je pense que si, parce que François Hollande,
01:05:55 qui est le président le plus mou de l'histoire de la cinquième,
01:05:57 l'a fait le soir des attentats du 13 novembre 2015,
01:05:59 en un week-end, il a saisi 5 000 à 6 000 armes à feu.
01:06:01 Donc, si Hollande le fait,
01:06:03 est-ce que Macron n'a pas plus de courage politique que lui ?
01:06:05 Et surtout, est-ce qu'il va être comparé comme plus mou que Hollande ?
01:06:07 C'est le premier point.
01:06:08 Le deuxième point, c'est de pouvoir rebâtir ces quartiers-là
01:06:10 en opérant une conquête, une destruction et une reconstruction.
01:06:13 Une fois que vous prenez les quartiers,
01:06:15 vous les détruisez, vous repartez de zéro,
01:06:17 vous sortez les enfants de ces quartiers
01:06:19 pour qu'ils puissent avoir une vie normale,
01:06:20 qu'ils ne soient pas enfermés par la loi des grands frères et la loi des caïds
01:06:22 et qu'ils puissent avoir une éducation républicaine
01:06:24 dans des internats d'excellence.
01:06:26 Et pendant ce temps, vous reconstruisez des quartiers normaux.
01:06:28 Vous allez me dire, oui, mais les habitations, etc.
01:06:30 Les habitations sont moches.
01:06:31 Personne ne veut habiter dans ces quartiers-là.
01:06:33 Personne ne se dit, c'est un rêve d'habiter dans ces quartiers-là.
01:06:36 Donc, je pense que le devoir de tout président de la République,
01:06:38 de toute autorité, c'est de pouvoir faire en sorte
01:06:40 que les Français vivent dans des conditions normales,
01:06:42 respectables et soient fiables.
01:06:43 Il y a eu beaucoup de plans banlieue pour l'habitat.
01:06:45 Oui, mais le problème, c'est qu'on a fait plan banlieue sans reprendre l'ordre.
01:06:47 Moi, ce que je dis, c'est qu'il faut d'abord reprendre l'ordre
01:06:49 et ensuite, après, reconstruire en faisant en sorte
01:06:51 que les enfants soient écartés de ces quartiers-là.
01:06:53 Bonjour Nadine Morano.
01:06:54 Merci d'être avec nous en direct sur CNews
01:06:57 pour évoquer cette fois la prise de parole du président de la République.
01:07:01 Vous avez entendu à l'instant Emmanuel Macron se féliciter
01:07:04 quelque part de la gestion de cette crise
01:07:06 et du retour de l'ordre en quelques jours seulement.
01:07:09 Est-ce que vous félicitez aussi le gouvernement
01:07:11 pour son action dans la gestion de cette crise ?
01:07:14 Non, d'abord, je dois dire qu'hélas, vous oubliez
01:07:16 qu'il y a eu un mort pendant ces émeutes.
01:07:19 C'était en Guyane, il ne faut pas l'oublier.
01:07:22 Ceci étant, je félicite moi aussi les forces de sécurité
01:07:25 qui font un travail difficile et remarquable
01:07:28 dans des conditions terrifiantes,
01:07:30 dans des quartiers qui sont devenus des quartiers de non-droit.
01:07:33 Le président de la République a dit,
01:07:36 a asséné de l'ordre de l'ordre.
01:07:38 Moi, j'ai envie de lui répondre, des actes, des actes, des actes,
01:07:42 parce qu'on sait très bien qu'il n'a pas tenu ses engagements.
01:07:44 Il a pointé du doigt la jeunesse,
01:07:46 il a eu raison de le faire.
01:07:47 Beaucoup de jeunes ont été mis en cause pendant ces émeutes.
01:07:50 Mais nous avons créé les centres éducatifs fermés.
01:07:52 Il y en a 53 en France.
01:07:54 Il en faudrait plus de 100 pour répondre
01:07:57 à cette problématique de la délinquance des mineurs.
01:08:01 Pour l'instant, ce n'est pas fait.
01:08:03 Et donc, il faut extraire ces jeunes
01:08:06 qui connaissent des problématiques.
01:08:07 Certains vont ouvrir, Nadine Morano.
01:08:09 Non, mais d'accord, vous me dites certains vont ouvrir.
01:08:11 Je vous dis qu'il y en a 53,
01:08:13 ils devaient en ouvrir une trentaine.
01:08:15 Ça n'a pas été fait au cours de son précédent quinquennat.
01:08:18 Donc, la réalité, c'est que nous ne sommes pas suffisamment équipés.
01:08:20 Je voudrais aussi vous dire
01:08:22 que moi, j'ai été ministre en charge de la famille.
01:08:24 À l'époque, en 2007, nous avons créé
01:08:26 le Conseil pour les droits et devoirs des familles.
01:08:28 D'ailleurs, vous avez Serge Groire
01:08:29 qui s'exprime régulièrement sur votre plateau
01:08:32 et qui l'avait mis en œuvre.
01:08:33 Ce Conseil pour les droits et devoirs des familles,
01:08:35 c'est justement pour aider les personnes
01:08:37 qui sont notamment en situation de famille monoparentale,
01:08:40 dont un enfant se trouve dans une situation
01:08:43 qui pourrait l'emmener vers de la délinquance.
01:08:45 Et donc, être aidé, et c'est le maire qui préside
01:08:48 le Conseil pour les droits et devoirs des familles,
01:08:50 avec les services de l'État, avoir les services sociaux,
01:08:53 le service éducatif de l'Éducation nationale,
01:08:56 le service judiciaire, et donc, pour reprendre le contrôle
01:08:59 sur cet enfant qui part à la dérive.
01:09:02 Eh bien, ces Conseils pour les droits et devoirs des familles,
01:09:05 ils étaient obligatoires pour les communes
01:09:07 de plus de 50 000 habitants.
01:09:10 Il y en avait 230 en 2011.
01:09:12 Ils ont été rendus facultatifs et je trouve ça dommage.
01:09:14 Il faudrait les rendre vraiment obligatoires
01:09:17 pour aider ces familles qui n'arrivent plus à faire face,
01:09:21 et notamment lorsque des mamans élèvent seules leurs enfants.
01:09:24 Par ailleurs, moi, je veux que...
01:09:27 Et les Républicains, nous avons proposé,
01:09:30 pour en finir avec l'excuse de minorité,
01:09:32 que nous baissions l'âge pénal,
01:09:34 puisqu'on voit bien que la réponse n'est pas suffisante
01:09:37 s'agissant de la jeunesse,
01:09:38 et puis que les peines courtes,
01:09:40 comme dans les pays du nord de l'Europe,
01:09:42 soient appliquées concrètement.
01:09:44 Et ça, c'est pas le cas.
01:09:45 Et j'observe, par ailleurs, au-delà de cela,
01:09:48 c'est que s'agissant de ces quartiers,
01:09:50 et s'agissant aussi de la question migratoire,
01:09:53 parce qu'il faut aussi regarder la question migratoire
01:09:56 sur cette question,
01:09:57 le président de la République a lancé
01:10:01 comme une forme de menace à l'égard des oppositions
01:10:04 sur le projet de loi qu'il prépare s'agissant de l'immigration.
01:10:08 Moi, je peux vous dire qu'il est hors de question
01:10:10 qu'il y ait une prime à l'irrégularité,
01:10:11 à l'inégalité pour ceux qui arrivent illégalement
01:10:14 sur notre territoire,
01:10:15 puisqu'il voudrait régulariser les personnes
01:10:18 qui travaillent et qui sont depuis plusieurs années
01:10:23 sur notre sol.
01:10:25 Ça, c'est hors de question.
01:10:26 Et je peux vous dire qu'il ne croit pas comme ça
01:10:29 que cette loi sur l'immigration...
01:10:31 -Oui, Nadine Morano...
01:10:33 Nadine Morano...
01:10:34 -Non, non, mais parce que sur la motion de censure,
01:10:37 je vous le dis,
01:10:38 on ne s'exclut rien, on n'exclut rien.
01:10:41 Il peut y avoir une motion de censure
01:10:43 qui vienne des Républicains
01:10:45 dès lors que ce projet de loi sur l'immigration
01:10:47 ne corresponde pas à ce que nous,
01:10:49 nous voulons proposer aux Français.
01:10:51 -Oui, un projet de loi immigration
01:10:52 qui devrait arriver au Parlement à l'automne,
01:10:54 effectivement, et qui sera l'une des actualités,
01:10:57 évidemment, brûlantes de cette rentrée.
01:10:59 Un dernier mot, peut-être, Nadine Morano,
01:11:01 parce que le chef de l'État estime
01:11:04 que l'une des raisons principales de ces émeutes,
01:11:07 c'est le manque d'autorité au sein de la cellule familiale.
01:11:10 Est-ce que vous partagez ce constat-là
01:11:12 ou est-ce que, selon vous,
01:11:13 il y a d'autres raisons à ce que nous avons vécu ?
01:11:16 -Le président de la République
01:11:18 a parlé de l'autorité parentale des mineurs.
01:11:21 Il a dit que l'âge moyen des enfants
01:11:25 était à peu près de l'âge de 17 ans.
01:11:27 Et c'est pour ça que je vous parlais très concrètement
01:11:30 du dispositif qui fonctionne bien.
01:11:33 Je vous invite à aller faire un reportage
01:11:35 dans les communes qui le pratiquent encore,
01:11:39 et peut-être à Orléans,
01:11:40 parce que moi, j'ai participé à ce Conseil pour les droits et devoirs des familles,
01:11:44 voir comment on peut agir pour aider un contrat parental
01:11:48 entre la municipalité et les parents
01:11:52 pour aider en ce qui concerne la problématique d'un enfant
01:11:55 qui ne va pas bien et qui passe vers le système de la délinquance.
01:12:00 Évidemment, c'est important, ça.
01:12:02 C'est absolument fondamental.
01:12:04 Il faut aider ces familles-là.
01:12:05 Mais il y aura aussi, suite à l'intervention du chef de l'État,
01:12:10 encore une fois, c'est un projet de loi qui va arriver
01:12:12 et qui est extrêmement important,
01:12:14 qui concerne la question migratoire.
01:12:16 Et sur la question des mineurs,
01:12:18 il faut changer le code d'entrée de séjour des demandeurs d'asile,
01:12:22 parce qu'on a une problématique aussi avec ce qu'on appelle les mineurs non accompagnés,
01:12:26 qui sont des mineurs étrangers arrivés illégalement sur notre territoire,
01:12:30 qui aujourd'hui sont à peu près 40 000,
01:12:34 et dont on sait qu'il y a des problématiques aussi fortes de délinquance chez ces MNA,
01:12:40 dont beaucoup se trouvent aussi dans la rue à Paris.
01:12:42 Donc il y a un vrai sujet sur cette question-là.
01:12:45 Nadine Morano, restez avec nous encore une seconde.
01:12:47 On écoute le chef de l'État qui explique qu'il faut revoir notre politique
01:12:52 de répartition des difficultés.
01:12:55 Et je vous fais réagir juste après.
01:12:58 Nous avons, dans les 500 villes environ où ces difficultés ont émergé,
01:13:03 un besoin de revoir, en quelque sorte, notre politique de répartition des difficultés.
01:13:09 Sans doute l'une des limites de notre République,
01:13:11 c'est que pendant des décennies, on a concentré les difficultés
01:13:14 dans les mêmes quartiers, aux mêmes endroits.
01:13:17 Et donc ça, c'est un chantier que nous devons ouvrir avec les maires.
01:13:19 Tous les maires que j'ai reçus à l'Élysée il y a quelques semaines
01:13:21 me l'ont dit avec beaucoup de clarté.
01:13:24 Ce que dit le chef de l'État, grosso modo, c'est qu'il faut casser les ghettos,
01:13:28 c'est-à-dire mener la politique que mène le Danemark.
01:13:30 Vous vous êtes rendu récemment au Danemark.
01:13:33 Est-ce que c'est une politique qui fonctionne et comment est-ce qu'ils s'y sont pris ?
01:13:37 D'abord, c'est évidemment une politique qui fonctionne,
01:13:42 mais parce qu'ils ont d'abord fait en sorte de maîtriser l'immigration.
01:13:47 En revanche, Emmanuel Macron, vous voyez bien,
01:13:50 il balaye record du nombre de titres de séjour accordés,
01:13:53 il balaye record du nombre de demandes d'asile dans notre pays.
01:13:57 Et tant qu'on n'aura pas la question migratoire réglée,
01:14:01 vous n'arriverez pas à régler ce problème de ghetto et de concentration,
01:14:05 notamment d'étrangers qui sont dans certains quartiers.
01:14:09 Et d'ailleurs, quand vous regardez ce qu'a fait Giorgia Meloni en Italie,
01:14:12 en ayant une conférence sur la question migratoire
01:14:15 et en convoquant et en invitant les pays de la Méditerranée,
01:14:19 elle a totalement raison.
01:14:21 Ça fait je ne sais pas combien de fois que je m'exprime sur notre plateau
01:14:24 pour pointer du doigt cette question aussi de la sécurité de nos frontières extérieures
01:14:31 et de maîtrise de l'immigration.
01:14:33 Parce que quand vous avez une concentration de problèmes
01:14:37 avec aussi des personnes qui sont arrivées, qui sont étrangères,
01:14:41 qui ne maîtrisent pas notre land, qui sont arrivées sans formation
01:14:44 et dont on voit bien que c'est compliqué de les intégrer,
01:14:46 oui, il faut faire quelque chose.
01:14:48 Mais il faut le faire déjà en prenant le même genre d'initiative
01:14:51 qu'a fait Mme Meloni en Italie,
01:14:54 en prenant des mesures d'aide avec la Tunisie
01:14:57 pour que la Tunisie arrive à maîtriser ses frontières.
01:15:00 Je suis allée sur l'île de Lampedusa,
01:15:02 j'ai vu tous ces bateaux et ceux qui arrivent par milliers sur les côtes européennes
01:15:07 et notamment des jeunes garçons.
01:15:09 Donc tant qu'on ne maîtrisera pas ce sujet migratoire,
01:15:12 je vous rappelle d'ailleurs qu'au Parlement européen,
01:15:16 les députés de M. Macron votent la relocalisation des migrants,
01:15:21 donc la répartition des migrants dans les États membres de l'Union
01:15:25 et dans nos villages puisque M. Macron,
01:15:27 il veut répartir aussi les migrants dans nos villages.
01:15:30 Donc à un moment, je dis stop et c'est pour ça que les textes que nous proposons,
01:15:35 les Républicains, avec une réforme constitutionnelle
01:15:38 pour que les Français puissent choisir l'immigration qu'ils veulent sur leur sol,
01:15:43 c'est extrêmement important et nous tenons à ces dispositifs.
01:15:46 Il faut qu'il y ait un référendum sur la question migratoire
01:15:49 et pour ça, il faut modifier notre Constitution.
01:15:51 Donc s'il n'a pas peur des Français
01:15:54 et s'il accepte de comprendre que les Français sont en droit de choisir
01:15:57 qui ils veulent accepter sur leur territoire,
01:15:59 eh bien qu'il accepte les propositions des Républicains sur la question migratoire.
01:16:03 Merci beaucoup Nadine Morano d'avoir été avec nous en direct sur CNIOS.
01:16:06 Je rappelle que vous êtes députée européenne des Républicains. Merci.
01:16:09 Casser les ghettos, Jean-Michel Fauvergne,
01:16:12 c'est quelque chose qui est devenu indispensable
01:16:14 si on veut régler les problèmes dans ce pays ?
01:16:17 Vous avez eu des émeutes, il y a eu des émeutes en 2005.
01:16:22 Et puis il ne faut pas être grand clair pour savoir que vous en aurez d'autres.
01:16:24 On ne sait pas quand, on ne sait pas comment ça va se passer.
01:16:28 Enfin, on sait comment ça va se passer, mais ça se reproduira sans doute.
01:16:32 Effectivement, il faut travailler sur la racine de tout ça.
01:16:36 Alors la racine, je le répète, la base,
01:16:39 c'est d'abord une répression au niveau de la justice.
01:16:42 C'est quelque chose d'important.
01:16:43 La présence policière, on a prouvé qu'en quatre jours,
01:16:46 on arrivait à gérer une situation comme ça,
01:16:49 enfin à faire en sorte qu'elle s'éteigne, mais elle va se rallumer.
01:16:54 Et effectivement, il faut travailler sur les ghettos.
01:16:56 Il faut travailler sur les jeunes déscolarisés.
01:16:58 Il faut travailler sur les gens qui sortent du système.
01:17:03 Et vous avez des institutions comme ça.
01:17:05 Vous avez des épides, vous avez des écoles de la deuxième chance.
01:17:08 Vous avez en Outre-mer des régiments adaptés,
01:17:17 où les jeunes vont se former.
01:17:18 Donc il y a plein de trucs à faire, mais bien sûr qu'il faut les casser.
01:17:21 Fabien Verdier, ça c'est un chantier qui prendra non pas des années,
01:17:25 mais des décennies.
01:17:26 Ça, c'est l'objectif de génération en réalité.
01:17:30 Tout à fait, ça prendra des décennies.
01:17:31 C'est un travail au long cours.
01:17:34 Il faut trouver vraiment les causes.
01:17:35 Moi, je pense qu'elles sont multifactorielles.
01:17:37 Et il n'y a pas que les ghettos.
01:17:38 Nous, on a créé l'association des villes sous préfecture.
01:17:40 On a 235.000 sous préfecture en France.
01:17:42 On souffre.
01:17:43 Il faut de l'industrie.
01:17:43 Il faut de la réindustrialisation.
01:17:45 Il faut des hôpitaux MCO avec des maternités,
01:17:47 des maisons de naissance ou autre.
01:17:48 Il faut une France des Tévères qui marche.
01:17:50 C'est aussi ça que certains disent.
01:17:52 Notre République a trop abandonné les territoires,
01:17:54 de Neuchâtel à l'Est-Parmédocte.
01:17:55 Sur Neuchâtel, il y a des problèmes de délinquance.
01:17:57 L'adjoint maire nous le disait.
01:17:58 Il y a des problèmes de sécurité.
01:18:00 Il y a suffisamment d'efforts de gendarmerie présents, etc.
01:18:03 Donc, avec ces associations des villes sous préfecture,
01:18:05 on veut les développer.
01:18:06 Si on ne fait pas ce travail-là,
01:18:07 en plus de ce que dit le président de la République,
01:18:09 mais dans ces 235 villes et territoires
01:18:11 et tous ces bassins de vie qui représentent des millions d'habitants,
01:18:14 alors demain, on va devendre de gros problèmes dans ces territoires.
01:18:17 On marque une courte pause.
01:18:18 Vous restez avec nous et on se retrouve dans quelques minutes
01:18:20 pour la dernière partie de Punchline.
01:18:22 A tout de suite.
01:18:24 De retour en direct sur CNews,
01:18:29 soyez les bienvenus dans la dernière partie de Punchline.
01:18:33 Ce sera l'un des dossiers brûlants pour le gouvernement à la rentrée.
01:18:36 Le texte "Le projet de loi concernant l'immigration"
01:18:39 devrait arriver au Parlement à l'automne.
01:18:42 Emmanuel Macron y tient.
01:18:43 En tout cas, il en a parlé aujourd'hui lors de son interview
01:18:47 accordée au journaux de 13h.
01:18:48 On l'écoute.
01:18:51 Le ministre de l'Intérieur a la responsabilité,
01:18:53 avec plusieurs de ses collègues sur d'autres sujets,
01:18:55 mais de travailler avec la majorité relative à l'Assemblée,
01:19:00 mais avec aussi les forces d'opposition
01:19:02 qui ont fait des propositions pour bâtir un texte.
01:19:05 Et moi, j'ai bon espoir que les oppositions républicaines
01:19:08 qui veulent que le pays soit mieux protégé dans ses frontières
01:19:13 et moins d'immigration clandestine
01:19:15 raccompagnent mieux vers leur pays d'origine
01:19:17 ceux qui n'ont rien à faire chez nous
01:19:19 et qui en particulier troublent l'ordre public ou sont dangereux
01:19:22 et intègrent mieux ceux qui sont là et aident la nation à réussir,
01:19:26 et bien qu'en bonne foi, ils nous aident à bâtir un texte.
01:19:29 Et donc, il faut l'efficacité pour reprendre le contrôle
01:19:31 et apporter une réponse humaniste, française, mais efficace.
01:19:37 William, tu es le président de la République
01:19:39 à l'espoir que les Républicains votent ce texte.
01:19:42 Vivre d'espoir, c'est bien.
01:19:44 Le risque, c'est qu'on soit déçus
01:19:45 et c'est probablement ce qui risque de se passer.
01:19:48 Lui, nous et l'ensemble des Français,
01:19:50 parce que lorsqu'il dit reprendre le contrôle,
01:19:52 le problème, c'est quel texte il veut appliquer.
01:19:54 Est-ce que c'est le sien ou est-ce que c'est celui des Républicains ?
01:19:56 Manifestement, c'est le sien.
01:19:57 Manifestement, c'est le sien.
01:19:58 Et quand on regarde le sien,
01:19:59 le sien ne permet pas de reprendre le contrôle
01:20:02 pour simplement trois raisons précises.
01:20:03 Il ne fixe pas de stratégie de politique migratoire,
01:20:06 il ne permet pas une meilleure coordination européenne
01:20:08 et il ne règle rien sur la question de l'expulsion
01:20:09 et l'acquisition de la nationalité.
01:20:11 Je vais expliquer pourquoi.
01:20:12 Le problème essentiel de l'immigration,
01:20:13 ce n'est pas qu'il faut dire qu'il n'y a pas d'immigration,
01:20:16 ce n'est pas ça le sujet.
01:20:16 C'est qu'il faut une stratégie de politique migratoire en France.
01:20:20 C'est-à-dire que nous, on prend des personnes qui sont sous-qualifiées,
01:20:22 c'est-à-dire qui sont des personnes qui n'ont pas d'éducation.
01:20:24 C'est ce que montrent les statistiques de l'OCDE
01:20:26 à la différence du Royaume-Uni et à la différence des États-Unis.
01:20:28 Si par cas vous me citez ces pays,
01:20:29 ils sont capables de déterminer
01:20:30 quelle est la philosophie de la politique migratoire.
01:20:32 Les États-Unis font une guerre des cerveaux,
01:20:34 ils amènent les meilleurs talents dans leurs grandes universités.
01:20:36 Nous, quelle est la stratégie de la politique migratoire en France et en Europe ?
01:20:39 Je vais expliquer simplement et ça va peut-être choquer des personnes.
01:20:42 On importe des BAC -7 pour exporter nos BAC +7.
01:20:45 Et c'est pour ça qu'on s'écroule et on fait du nivellement par le bas.
01:20:48 Parce qu'en fait, on a une surtention de population
01:20:51 sur des métiers où on a un taux de chômage qui est déjà très élevé.
01:20:53 Et donc, les personnes qui viennent sur le territoire
01:20:55 ne peuvent pas s'intégrer ni socialement, ni économiquement, ni culturellement.
01:21:00 Parce qu'en plus, ce que démontre Christophe Guybuit dans le temps des Jeux ordinaires,
01:21:02 c'est que les personnes qui viennent, viennent de façon communautaire.
01:21:05 Mais à mesure où on fait venir des personnes qui sont uniquement de certains pays.
01:21:08 Donc, du coup, ils viennent dans les cités et dans les quartiers
01:21:11 qu'on vient de dénoncer tout à l'heure,
01:21:12 ce qu'on appelle les territoires perdus de la République.
01:21:13 Et donc, ils poursuivent le chemin dans le chemin alternatif au chemin républicain.
01:21:18 Là, c'est le premier élément.
01:21:19 Le deuxième point, c'est qu'il faut, au-delà de fixer une stratégie politique migratoire,
01:21:21 je pense qu'il faut agir sur deux leviers.
01:21:23 Un, c'est combattre les verrous administratifs et réglementaires.
01:21:26 Comment ça se fait que lorsqu'on veut expulser quelqu'un,
01:21:28 lorsque Gérald Darmanin voulait expulser l'imam Miky Oussen,
01:21:31 on est obligé d'appliquer la directive de la CEDH, notamment l'article 8,
01:21:34 qui nous impose de respecter le droit à la vie privée.
01:21:36 Le droit de l'homme.
01:21:36 Exactement, tout à fait.
01:21:37 Et bien, normalement, c'est la loi française qui doit régir.
01:21:39 Ce n'est pas une cour européenne qui vient même pas de l'Union européenne.
01:21:42 C'est une cour européenne qui décide quelles sont les lois françaises.
01:21:45 Ça doit être la loi française qui nous permet de reprendre le contrôle
01:21:47 pour reprendre les mots du président de la République.
01:21:49 C'est aux Français de choisir s'ils veulent subir l'immigration
01:21:51 ou choisir ce qu'on accueille ou pas.
01:21:53 Et je pense que c'est ça le point essentiel.
01:21:54 Et enfin, il y a un deuxième, dernier point en 30 secondes,
01:21:57 c'est qu'il faut faire une action diplomatique pour forcer les pays,
01:22:00 notamment à reprendre les étrangers, notamment avec les laissés-passer consulaires
01:22:03 et avec des sanctions économiques et diplomatiques pour ceux qui ne veulent pas.
01:22:06 Pour appliquer davantage les OQTF, dont on parle beaucoup en ce moment.
01:22:08 Mais Fabien Verdier, ce que dit le président de la République aussi,
01:22:11 c'est que la France a besoin de main d'œuvre, notamment dans la restauration,
01:22:15 dans l'hôtellerie, et que c'est pour cela que ce projet de loi
01:22:19 contient la régularisation d'une partie de ses travailleurs.
01:22:23 Les employeurs le demandent, on le voit dans les hôtelleries, la restauration.
01:22:26 Vous avez raison, moi, place du 8 octobre à Châteaubriand.
01:22:28 Mais est-ce qu'il faut le faire ?
01:22:29 Parce que la droite dit notamment que ça contribue à tirer les salaires vers le bas.
01:22:33 C'est un débat politique à avoir.
01:22:34 Ce sera au Parlement à l'automne,
01:22:36 on va voir si sur certains métiers en tension, il ne faut pas...
01:22:38 Mais c'est là-dessus que je veux avoir votre avis précisément.
01:22:40 Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:22:42 Moi, je pense qu'il faut réinciter au travail ceux qui touchent,
01:22:45 perçoivent le RSA ou ceux qui ont des revenus annexes et qui ne travaillent pas.
01:22:48 Peut-être les réinciter.
01:22:49 On a des travaux d'intérêt général qui existent pour d'autres exceptions.
01:22:52 Là, il faut réinciter à travailler.
01:22:53 Il faut rendre incitatif le travail.
01:22:54 Tout le monde nous le dit, la classe populaire, la classe moyenne.
01:22:56 Mais est-ce qu'il faut régulariser les travailleurs sans papier en France ?
01:23:00 Non, si tu réincites au travail ceux qui sont au RSA,
01:23:02 tu as plus beaucoup de métiers en tension.
01:23:04 Jean-Michel Fauvergne ?
01:23:06 Sur ce point.
01:23:07 Non, mais parce qu'on voit bien que c'est le point le plus clivant,
01:23:10 en tout cas pour la droite, qui dit qu'on ne votera pas ce texte sur l'immigration
01:23:14 s'il y a une régularisation de tout un tas de sans-papiers.
01:23:18 Or, c'est ce que prévoit le gouvernement.
01:23:20 Alors, est-ce que le gouvernement va devoir céder
01:23:22 ou est-ce qu'il sera contraint d'utiliser le 49.3 à nouveau
01:23:25 pour faire voter ce texte au risque,
01:23:26 histoire qu'il y ait une motion de censure qui soit adoptée ?
01:23:29 Oui, et effectivement, c'est quelque chose qui sépare un peu l'ensemble des groupes.
01:23:39 L'LR en particulier, il faut y faire attention parce que sur la...
01:23:41 Moi, je me rappelle que sur le texte du séparatisme,
01:23:46 la loi sur le séparatisme, les LR et le RL,
01:23:51 mais surtout les LR, ont voté contre parce que c'était un bon texte
01:23:55 et parce qu'ils n'étaient pas d'accord sur, en particulier, le port du voile.
01:23:59 Donc, effectivement, il faut faire attention à ce genre de choses.
01:24:04 Est-ce que c'est nécessaire de faire en sorte de régulariser ce type de personnes-là ?
01:24:12 Il y en a certaines qui travaillent déjà sur place.
01:24:13 Et ce qui avait été demandé par les chefs d'entreprise,
01:24:16 c'est de les régulariser eux.
01:24:17 Et le mouvement a commencé déjà, d'une manière générale.
01:24:20 Alors, si ça doit se faire, ça doit rester un mouvement très étroit.
01:24:25 Mais dans le texte sur l'immigration, il y a un certain nombre de choses
01:24:28 qui, moi, me paraissent intéressantes, en particulier,
01:24:31 limiter le nombre de recours pour les demandeurs d'asile.
01:24:33 Vous savez que les demandes d'asile, aujourd'hui, 150 000 personnes,
01:24:36 c'est la première filière d'immigration clandestine.
01:24:39 À partir du moment où les demandeurs d'asile ne sont pas...
01:24:42 On ne fait pas droit à leur demande d'asile, ils restent sur le territoire national.
01:24:45 Donc, il faut réussir à les expulser.
01:24:47 Et donc, il faut travailler là-dessus.
01:24:48 C'est pour ça que c'est important.
01:24:49 Mais le 49-3, sur ce texte-là, moi, j'ai des doutes.
01:24:53 Je pense qu'il vaut mieux avoir une majorité, bien évidemment.
01:24:55 Et donc, le texte, effectivement, c'est un texte du gouvernement.
01:24:58 Mais comme tous les textes de la sanction...
01:25:00 Mais s'il n'y a pas de majorité, ça veut dire qu'il faut retirer le texte ?
01:25:02 Ils seront amendés.
01:25:04 Moi, je pense qu'il ne faut pas prendre le risque d'un 49-3 et d'un...
01:25:07 Et vous avez vu ce qu'a dit Morano.
01:25:10 On ne l'a peut-être pas perçu parce qu'elle a parlé très, très, très longtemps.
01:25:13 Mais elle l'a dit à un certain moment.
01:25:14 Nous déposerons une motion de censure.
01:25:15 Elle l'a dit, ça n'est pas exclu.
01:25:16 Si elle était déposée par la droite, elle, évidemment, serait adoptée.
01:25:19 Donc, il faut se méfier de ça, effectivement.
01:25:20 Et il faut arriver sur un texte parce que l'immigration, là aussi,
01:25:23 les Français veulent qu'on arrive à travailler sur ça.
01:25:25 Jean-Christophe Couville, est-ce que cette loi immigration,
01:25:28 elle serait importante pour les policiers que vous représentez ?
01:25:31 Bien sûr.
01:25:32 Moi, j'ai laissé le côté politique aux politiciens.
01:25:35 Nous, c'est le côté opérationnel en tant que policier.
01:25:37 Qu'est-ce qu'elle changerait, cette loi, alors ?
01:25:39 La loi, nous, ce qu'on attend...
01:25:40 Je ne dis pas pour l'instant, elle n'est pas votée.
01:25:42 Donc, encore une fois, il y a des...
01:25:44 Effectivement, il va y avoir des navettes qui vont bouger.
01:25:48 Nous, ce qu'on voudrait, surtout, c'est...
01:25:50 Qu'est-ce qu'on fait des personnes qui sont retenues ?
01:25:52 Les centres de rétention administrative, on veut aussi des policiers pour les tenir.
01:25:55 Est-ce que c'est la place d'un policier dans un centre de rétention administrative ?
01:25:59 Qu'est-ce qu'on fait pour avoir, effectivement, des laissés-passer consulaires ?
01:26:02 Parce que c'est bien d'interpeller des gens qu'on met en rétention administrative,
01:26:06 qu'on garde un saint-attent et qu'après, on remet en liberté
01:26:08 parce qu'on ne sait pas quoi en faire, parce qu'on n'arrive pas à les expulser.
01:26:11 Qu'est-ce qu'on fait des gens, des zombies qui sont accalés,
01:26:14 qu'on n'arrive pas non plus...
01:26:16 D'un côté, on bloque les entrées de frontières à la frontière italienne
01:26:20 pour empêcher les personnes de venir.
01:26:22 Et de l'autre côté, quand elles y sont, on les empêche de repartir.
01:26:24 Donc, en fait, c'est complètement schizophrène.
01:26:26 Et c'est, encore une fois, mes collègues qui sont au contact de ça.
01:26:29 Qu'est-ce qu'on fait des craqueurs dans Paris et dans d'autres endroits
01:26:32 qui sont là, qui errent dans des rues et on ne sait pas quoi en faire non plus.
01:26:35 Donc, en fait, il y a aussi, j'allais dire, il y a une politique, effectivement, générale.
01:26:39 Mais nous, il y a la politique du terrain.
01:26:41 C'est qu'est-ce qu'on fait en tant que policier.
01:26:43 Et nous, on veut des réponses claires et précises.
01:26:45 Effectivement, à une époque, se maintenir sur le territoire français, c'était un délit.
01:26:50 En 2012, ça a sauté.
01:26:52 C'est devenu une gestion administrative.
01:26:54 Il n'y a plus d'interdiction ou très peu d'interdiction du territoire qui sont prononcées.
01:26:58 Et puis, surtout, c'est qu'on n'arrive pas, effectivement, à traiter ce sujet.
01:27:01 Donc, encore une fois, dans l'humanité qu'on doit avoir.
01:27:05 Et quand on est policier, je le répète, on est aussi des êtres humains.
01:27:08 Et on a ce souci de l'humanité.
01:27:10 Mais il faut trouver des solutions opérationnelles pour nos collègues sur le terrain.
01:27:13 Voilà ce que nous pouvions dire concernant l'allocution du président de la République
01:27:18 et sur ce texte immigration qui devrait donc arriver au Parlement à l'automne prochain.
01:27:23 Je veux qu'on revienne à présent sur le trafic de stupéfiants
01:27:26 qui s'étend désormais aux petites et moyennes villes.
01:27:29 D'abord, cantonnées, vous le savez, aux grandes agglomérations et aux métropoles.
01:27:33 Il touche désormais les campagnes qui ont bien du mal à faire face à ce phénomène.
01:27:37 Les explications de Maxime Blamandier et Sarah Varney.
01:27:40 Le trafic de stupéfiants s'ancre désormais dans les petites et moyennes villes.
01:27:46 Selon une étude du service statistique ministériel de la sécurité intérieure,
01:27:51 14% des mises en cause pour usage de stupéfiants
01:27:54 et 11% des mises en cause pour trafic sont localisées dans des communes rurales.
01:27:58 L'étude révèle également que les villes moyennes sont de plus en plus affectées par ce phénomène.
01:28:03 Compiègne est tout en haut de la liste avec plus de 1500 personnes mises en cause pour usage
01:28:09 dans une ville comptant pas moins de 41 000 personnes.
01:28:12 Cette cité étudiante de l'Oise est suivie par Melun et Montreau.
01:28:16 Les communes de moins de 20 000 habitants sont loin d'être épargnées.
01:28:20 Comme à Tarascon dans les Bouches-du-Rhône, le maire alerte.
01:28:23 Lorsque nous avions les caméras dans ce quartier avant qu'elles ne soient détruites,
01:28:27 nous avons comptabilisé une moyenne de 200 clients au jour.
01:28:31 Nous avons aujourd'hui laissé les cités être envahies par les trafiquants.
01:28:38 En haut du tableau, le Boulot et ses 140 mises en cause pour trafic de stupéfiants,
01:28:43 suivies de près par Porte de Bouc et Fleury-Mérogis.
01:28:46 Certains maires ont tiré la sonnette d'alarme afin d'interpeller le ministre de l'Intérieur
01:28:51 pour des renforts qui, selon eux, n'interviennent pas à temps.
01:28:54 Pour rappel, l'Hexagone comptabilise 5 millions d'usagers déclarés.
01:28:59 - Vous êtes le maire de Châteaudun, une ville moyenne de 13 000 habitants.
01:29:04 Est-ce que vous constatez que le trafic de stupéfiants prend de l'ampleur,
01:29:08 y compris dans des communes de taille moyenne comme la vôtre ?
01:29:12 - Oui, je vous le disais, dans nos villes sous préfecture, ça se développe.
01:29:15 C'était dans les métropolières, c'est de plus en plus dans nos villes.
01:29:17 Je vous le disais, à Neuchâtel, il y a un besoin de gendarmes.
01:29:19 En plus, Simon Leclerc et son adjoint au maire le disaient,
01:29:22 il faut vraiment qu'on travaille à sécuriser ces villes moyennes.
01:29:25 On a des belles villes, des beaux quartiers, plein de patrimoine, plein d'architecture.
01:29:28 Nous, le château. Et il faut par contre qu'on soit en paix,
01:29:31 que les citoyens soient en paix.
01:29:32 Il y a vraiment une demande d'ordre public aujourd'hui dans la population.
01:29:35 - Mais est-ce que cette augmentation de la consommation de stupéfiants dans votre ville,
01:29:39 encore une fois 13 000 habitants, Châteaudun, crée des problèmes d'insécurité ?
01:29:44 - Ça peut en créer.
01:29:45 - Concrètement, comment est-ce que ça se traduit alors ?
01:29:48 - La nuit, les riverains à telle rue, ils peuvent se dire,
01:29:51 je pense qu'il y a un trafic de drogue à minuit, à une heure du matin, etc.
01:29:54 Donc il faut renforcer les forces de police. Je le disais en rentaine,
01:29:56 nous on a la chance d'avoir les CRS qui s'entraînent sur l'aérodrome de Châteaudun.
01:29:59 Il faut démultiplier les offres et les services de police, de gendarmerie, de CRS,
01:30:03 dans nos territoires pour sécuriser les sites.
01:30:05 Il ne faut pas non plus exagérer, il n'y en a pas énormément,
01:30:07 mais il y en a dans certaines villes sous préfecture.
01:30:09 - Comment est-ce qu'on explique ça, Jean-Christophe Couville,
01:30:11 l'expansion de ce phénomène qui gagne, y compris des villes moyennes,
01:30:16 des petites communes même ?
01:30:18 - Ça s'explique déjà, alors effectivement, par la présence policière.
01:30:21 C'est-à-dire qu'on a des endroits dans les grosses agglomérations
01:30:24 où le marché commence à être saturé.
01:30:26 C'est-à-dire que vous avez vos clients, vous avez un plafond de verre,
01:30:29 vous ne pouvez pas toucher plus.
01:30:31 Et puis il y a une demande ailleurs, et il y a moins de forces de police aussi.
01:30:34 Et donc du coup, on se répand, la nature ayant horreur du vide,
01:30:38 y compris pour la délinquance et les bandes organisées.
01:30:41 Donc du coup, on se répand un petit peu partout dans les territoires français,
01:30:45 parce que c'est moins surveillé.
01:30:47 Alors souvent, je vais vous dire quand même, la justice,
01:30:50 dans les petits, dans les endroits de France un peu reculés,
01:30:54 pas les grosses agglomérations, quand il y a des affaires de stup',
01:30:57 souvent le procureur et les juges sont quand même très fermes.
01:31:01 Et vous ne prenez pas la même peine à Châteaudun
01:31:04 que vous allez la prendre dans le 93 à Boubigny.
01:31:06 Voilà, à Châteaudun, vous allez prendre beaucoup plus de...
01:31:09 enfin une sanction beaucoup plus forte qu'à Boubigny ou ailleurs, d'ailleurs.
01:31:12 - Pourquoi ?
01:31:13 - Parce qu'en fait, on est noyé par la masse des affaires.
01:31:16 Et effectivement, quelque part, il y a aussi cette idée
01:31:18 qu'on ne veut pas trop laisser s'installer des trafics de stupéfiants
01:31:22 dans les petites communes.
01:31:24 Il y a moins d'affaires aussi, donc forcément, ça prend plus d'ampleur
01:31:26 et c'est plus médiatisé localement.
01:31:28 Après, les stups, comme on dit, le cannabis,
01:31:32 c'est 3,5 milliards de chiffre d'affaires en France.
01:31:35 - Et 5 millions de consommateurs.
01:31:36 - Voilà, 5 millions de consommateurs, 200 000 employés, entre guillemets.
01:31:39 C'est la plus grosse start-up, c'est vrai que c'est la start-up nation.
01:31:42 On y est. Ils ont créé des revendeurs, des acheteurs.
01:31:46 On sait d'où ça vient. Ça vient des pays aussi du Maghreb, du Rif,
01:31:49 notamment au Maroc.
01:31:51 - Le Maroc.
01:31:52 - On connaît les filières.
01:31:54 Ça arrive aussi, après, on a de la coque, de la cocaïne et d'autres drogues
01:31:59 qui arrivent aussi de l'Amérique du Sud par les bateaux
01:32:02 et notamment qui arrivent sur la côte atlantique.
01:32:05 On le sait.
01:32:06 Mais encore une fois, c'est la volonté politique
01:32:09 et les moyens qu'on y met pour lutter.
01:32:11 Alors, on pilonne, on pilonne.
01:32:12 Actuellement, c'est ce qui est fait.
01:32:14 Mais il y a aussi des enquêtes au long cours
01:32:16 parce que pour remonter les filières et les fermer,
01:32:18 il faut une enquête judiciaire et ça prend du temps.
01:32:21 Donc, en fait, il faut faire les deux.
01:32:23 Pilonner pour mettre la pression localement.
01:32:25 - Pilonner les points de deal.
01:32:26 - Pilonner les points de deal.
01:32:27 Et effectivement, il faut aussi des enquêteurs de police judiciaire
01:32:29 pour remonter les filières et surtout avoir des condamnations lourdes
01:32:33 et faire tomber tout un réseau.
01:32:35 - Remonter les filières pour arriver à la tête du réseau, c'est ça ?
01:32:37 - À la tête du réseau, effectivement.
01:32:39 Ça demande du temps.
01:32:40 Et souvent, d'ailleurs, l'exécutif, le politique n'a pas tout ce temps
01:32:43 parce qu'il lui faut des chiffres et il lui faut tout de suite communiquer.
01:32:46 Souvent, les collègues nous le disent sur le CRAC, par exemple.
01:32:49 On veut des chiffres tout de suite parce qu'il faut qu'on communique.
01:32:51 Alors que ça prend du temps, justement, de faire des écoutes, des philoches.
01:32:55 C'est très technique.
01:32:58 Mais ce que je veux dire, c'est que ça prend du temps.
01:33:00 On n'a pas non plus des milliers d'OPJ,
01:33:02 d'officiers de police judiciaire consacrés qu'à ça.
01:33:05 Et donc, effectivement, on met un curseur.
01:33:07 C'est une gradation de ce qu'on veut et notamment la police judiciaire.
01:33:09 - Donc, je te voulais dire quand même
01:33:10 c'est qu'il y a un manque de moyens pour lutter réellement
01:33:12 contre le trafic de stupéfiants.
01:33:13 - Complètement. Le manque de moyens et de volonté.
01:33:16 - Malgré ce que dit le gouvernement.
01:33:18 - Non, mais on ne peut pas dire que le gouvernement,
01:33:20 que le ministre n'y met pas de la volonté.
01:33:23 Mais en fait, il le fait avec ses moyens du bord.
01:33:26 Et donc, on ne peut pas multiplier.
01:33:27 Vous savez, les Watu-Watu à l'époque, on multipliait.
01:33:30 Bon, ça, c'est vieux, c'est comme un dessin animé.
01:33:32 On multipliait, on clonait.
01:33:33 J'allais dire, on peut cloner des policiers.
01:33:35 Ça ne se fait pas comme ça.
01:33:36 Donc, il faut les former, il faut en embaucher.
01:33:38 Et effectivement, ça prend du temps.
01:33:41 Et on voit bien qu'on est pris ailleurs.
01:33:43 Donc, on ne peut pas.
01:33:45 - Jean-Michel Fauvergne, un manque de moyens,
01:33:47 dit Jean-Christophe Kouwitz,
01:33:48 ce qui fait qu'on n'arrive pas à lutter efficacement
01:33:50 contre ce phénomène.
01:33:51 - C'est-à-dire que c'est un phénomène qui se démultiplie.
01:33:53 On disait tout à l'heure, 5 millions de consommateurs
01:33:55 en cannabis de manière régulière.
01:33:57 17 millions de consommateurs, 17 millions de personnes
01:34:00 à toucher au moins une fois sur le cannabis.
01:34:03 À peu près 600 000 personnes à la cocaïne.
01:34:07 Oui, 600 000 personnes à la cocaïne.
01:34:09 Donc, ça veut dire qu'on a énormément de consommateurs.
01:34:12 On est le pays numéro un en termes de consommateurs.
01:34:14 Donc, notre problème, déjà notre problème de drogue,
01:34:17 il vient des Français, consommateurs.
01:34:19 Ensuite, il faut réussir à lutter contre ça.
01:34:22 Et pour réussir à lutter contre ça,
01:34:24 pourquoi on a autant de revendeurs ?
01:34:25 Parce que ça ne demande aucune compétence
01:34:27 pour revendre du cannabis, aucune.
01:34:29 Alors, on ne va pas faire un comparatif,
01:34:31 mais si vous avez des bandes organisées
01:34:34 pour braguer des fourgons, ça demande de l'organisation,
01:34:37 du matériel, des financiers, etc.
01:34:40 Cannabis, aucune organisation.
01:34:41 Pas d'organisation, mais il y a un risque quand même.
01:34:43 Oui, enfin, le risque par rapport au fric
01:34:45 que ça rapporte, c'est Pinot.
01:34:47 Le risque, en particulier judiciaire, est Pinot.
01:34:50 Tout à l'heure, vous demandez pourquoi c'est plus puni
01:34:52 dans les petites villes que sur Paris,
01:34:55 parce qu'on n'a pas de politique judiciaire nationale.
01:34:58 Les politiques judiciaires correspondent aux parquets.
01:35:03 C'est les parquets qui définissent ça.
01:35:05 Donc là aussi, il y a un espèce de hiatus dans ce domaine-là.
01:35:08 Et puis, vous avez l'amende pénale forfaitaire
01:35:10 pour les consommateurs de cannabis,
01:35:12 qui marche plutôt pas mal, sauf qu'elle est à 130 euros.
01:35:14 C'est ça, je crois.
01:35:15 C'est 200.
01:35:16 200 euros.
01:35:17 Elle est à 200 euros.
01:35:18 Il faudrait qu'elle soit dix fois plus importante.
01:35:21 Et il faudrait la récupérer aussi.
01:35:23 Oui, parce que vous dites qu'il faut qu'elle soit plus importante,
01:35:25 l'amende, mais elle n'est recouvrée que dans un tiers des cas à peine.
01:35:27 Donc vous pouvez toujours l'augmenter.
01:35:28 Elle ne sera jamais payée, en réalité.
01:35:30 Mais il faudrait aussi donner ce pouvoir-là aux polices municipales.
01:35:33 Alors je ne sais pas si dans votre ville, vous avez...
01:35:35 A priori, ils ne sont pas tellement chauds, Jean-Christophe Couville.
01:35:37 Déjà, nous, policiers, quand on a...
01:35:39 Non, mais de l'amende, je ne parle pas du grand nombre.
01:35:41 De l'amende, d'ailleurs, on n'en parle plus.
01:35:43 On est passé d'une séquence.
01:35:44 C'est ça qui est marrant dans ce pays,
01:35:45 c'est qu'on passe d'une séquence à une autre.
01:35:46 C'est vrai qu'il n'y a pas longtemps, on nous disait,
01:35:48 vous avez les TPE, et vous allez vous balader...
01:35:50 Avec les TPE, pour faire payer les amendes.
01:35:52 Pour faire payer les amendes sur place.
01:35:53 Et si le malandrin a de l'argent sur lui,
01:35:57 dans sa fouille, vous lui prenez le montant de l'amende,
01:35:59 et vous consignez, etc.
01:36:01 Et donc nous, on disait, mais attendez,
01:36:02 on n'est pas agent du fisc, qu'on est policier.
01:36:04 OK, déjà, qu'on n'arrête pas de nous dire
01:36:06 qu'on est raciste, violent, tout ce que vous voulez.
01:36:08 Donc maintenant, en plus, on va devenir des taxeurs professionnels.
01:36:11 Ça fera quelques mises en examen.
01:36:13 Ça fera quelques mises en examen.
01:36:14 Il va falloir garder l'argent sur soi
01:36:16 pendant le reste de sa vacation.
01:36:17 Enfin bref, encore une fois,
01:36:18 il peut y avoir des bonnes idées,
01:36:20 mais vous savez, les rêveurs, souvent,
01:36:22 c'est ce qu'on dit, le cauchemar des rêveurs,
01:36:24 s'appelle la réalité.
01:36:25 Voilà, donc la réalité, c'est qu'on nous demande
01:36:28 toujours plus, plus, plus, plus pour les policiers.
01:36:30 Il y a toujours la réponse de la police
01:36:32 pour régler les problèmes de la société.
01:36:34 Mais je pense qu'en fait, on n'est peut-être pas les seuls
01:36:36 à pouvoir répondre à tous les maux de la société.
01:36:38 William, dès que la France soit le premier consommateur
01:36:41 en Europe de produits stupéfiants,
01:36:43 ça signifie quelque chose, quand même.
01:36:45 Ça signifie qu'on a une population qui, en réalité, va mal.
01:36:48 Deux choses.
01:36:49 Ça signifie que le pays est plus dépressif,
01:36:51 un des plus dépressifs par rapport à sa...
01:36:53 Parce que c'est le pays qui consomme le plus d'antidépresseurs, également.
01:36:55 Évidemment. Non, mais moi, je prends un exemple.
01:36:56 Je crois que, je ne sais pas si le sondage est vraiment encore à jour,
01:36:59 je crois que la France est moins optimiste
01:37:00 que l'Irak ou l'Afghanistan.
01:37:01 Donc ça place quand même le niveau de la population
01:37:03 en termes d'optimisme.
01:37:04 Et le Nigeria.
01:37:05 Et le Nigeria aussi.
01:37:06 Le plus optimiste, c'est le Nigeria.
01:37:07 Oui.
01:37:08 Le point que moi, je vois, c'est que quand vous regardez
01:37:10 les histoires de comment naissent et déclinent...
01:37:14 Comment une civilisation tombe en déclin...
01:37:16 Décline, oui.
01:37:17 Décline d'une civilisation,
01:37:18 vous voyez par exemple l'exemple chinois.
01:37:19 Comment la Chine, qui était la grande puissance mondiale
01:37:22 pendant des millénaires, est tombée à cause de l'opium.
01:37:25 Donc sinon, on ne veut pas tomber dans ce type de civilisation,
01:37:27 on ne veut pas connaître le même type de déclin.
01:37:29 Il faut déclarer la guerre aux trafiquants de drogue
01:37:31 et ça permettra en plus de combattre les émeutiers
01:37:33 qu'on parlait tout à l'heure.
01:37:34 C'est ce que dit Gérald Darmanin.
01:37:35 Et nous avons déclaré la guerre aux trafiquants.
01:37:37 On va y arriver sur comment il faut faire.
01:37:39 On parlait de justice spécialisée.
01:37:41 Lorsque les États-Unis ont voulu déclarer la guerre aux dealers,
01:37:44 ils ont mené une action interne qui reposait sur trois jambes.
01:37:48 Lutter contre la consommation.
01:37:50 Donc il faut lutter beaucoup plus contre la consommation.
01:37:52 Et comme vous avez beaucoup d'électeurs potentiels,
01:37:54 les politiques n'ont pas envie de lutter
01:37:55 contre les électeurs potentiels.
01:37:56 Le deuxième point, c'est le bras armé de la police.
01:37:59 Donc il faut donner beaucoup de moyens à la police
01:38:01 en termes de police judiciaire, en termes d'enquêteurs,
01:38:03 en termes de présence sur le terrain.
01:38:04 Et après, il faut donner des consignes claires
01:38:05 d'un point de vue de la justice.
01:38:06 Si par cas vous n'avez pas une politique pénale claire
01:38:08 en disant qu'il faut coffrer tous les types
01:38:09 et les foutre en prison et avoir des places de prison nécessaires,
01:38:11 vous n'y arrivez pas.
01:38:12 Et ensuite, après, il y a une action extérieure.
01:38:14 C'est-à-dire que est-ce que la France est capable
01:38:16 de pouvoir se fâcher avec certains pays en disant
01:38:18 que si par cas le Maroc ou certains pays producteurs
01:38:21 vous continuent à laisser faire les trafiquants de drogue
01:38:23 et à continuer à être livrés en France et en Europe,
01:38:26 vous n'aurez plus accès au marché intérieur de l'Union européenne.
01:38:28 Et dans ce cas-là, peut-être qu'ils réfléchiront à deux fois
01:38:30 avant de laisser les trafiquants faire ce qu'ils veulent.
01:38:32 - Le mot de la fin rapidement pour Jean-Michel Fauvergne.
01:38:34 - Moi, ce qui me semble être la chose la plus importante,
01:38:37 c'est qu'il ne faut pas considérer la lutte de la drogue
01:38:39 comme un moyen politique.
01:38:41 Il faut un consensus politique pour travailler sur la drogue.
01:38:44 Sinon, ça ne sortira pas.
01:38:45 - Et vous avez l'impression que ce consensus,
01:38:47 on peut y parvenir ?
01:38:48 - Oui, on peut y parvenir. Pour l'instant, on ne l'a pas.
01:38:50 - Pour l'instant, la dupasse et la gauche ne parlent pas.
01:38:53 - Mais on pourrait se passer deux s'il y a une majorité...
01:38:55 - Ça ne serait plus un consensus.
01:38:57 - Si vous attendez un consensus général, évidemment,
01:39:00 ça n'arrivera jamais. C'est ma question.
01:39:01 - Ce qui s'est passé aux États-Unis, c'était que les démocrates
01:39:03 et les républicains étaient d'accord pour lutter
01:39:05 contre le trafic de drogue.
01:39:06 Et donc, du coup, au-delà des mandats du président,
01:39:08 au-delà des mandats du gouvernement,
01:39:09 la lutte contre le trafic de drogue durait des décennies.
01:39:11 C'est ça qui se passait.
01:39:12 - Merci beaucoup, Monsieur, d'être venu ce soir
01:39:14 sur le plateau de Punchline pour débattre
01:39:16 de ces nombreux sujets.
01:39:18 Dans un instant, vous avez rendez-vous avec Face à l'Info,
01:39:20 présenté par Nelly Denach.
01:39:22 Je vous souhaite de passer une très belle soirée.
01:39:24 Merci de nous avoir suivis.
01:39:26 ♪ ♪ ♪