Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Punchline, vous connaissez le rendez-vous, on est ensemble pendant deux heures et avec moi pour m'accompagner Sarah Salman, bonjour.
00:00:08Bonjour Elodie.
00:00:09Vous êtes avocate, Arnaud Clarsfeld bonjour.
00:00:10Bonjour.
00:00:11Vous êtes avocat et écrivain, Eliott Mann bonjour.
00:00:13Bonjour.
00:00:14Chroniqueur politique et Michel Thau bonjour.
00:00:16Bonjour.
00:00:17Éditorialiste politique, on commence nos débats dans un instant mais tout de suite le journal avec Adrien Spuiteri, bonjour Adrien.
00:00:22Bonjour Elodie et bonjour à tous.
00:00:24L'équipe de France de volleyball remporte la médaille d'or aux Jeux Olympiques et conserve donc son titre.
00:00:29Les coéquipiers d'Erwin Hengapet se sont imposés 3 manches à 0 face à la Pologne cet après-midi.
00:00:34Avec cette 15ème médaille d'or, la France égale son record et fait aussi bien qu'en 1996 au jeu d'Atlanta.
00:00:42L'Irlande-Belge-Française en revanche se sont inclinées en finale.
00:00:4529-21 face à la Norvège au stade Pierre-Morois de Villeneuve-D'Ascq, championne au jeu de Tokyo.
00:00:51Les deux doivent se contenter cette fois de la médaille d'argent à la maison.
00:00:54C'est l'une des réussites justement des Jeux Olympiques pour le moment.
00:00:57La sécurité, l'événement se déroule sans accroc grâce notamment à une mobilisation exceptionnelle des forces de l'ordre françaises et étrangères.
00:01:04À quelques heures de la fin des Jeux Olympiques, l'heure est au premier bilan.
00:01:07Nicolas Roger.
00:01:09De Paris, les gendarmes français patrouillent.
00:01:12A leur côté, leurs homologues qataris viennent apporter du renfort.
00:01:16Au total, 1750 membres de forces intérieures provenant d'une quarantaine de pays sont mobilisés en France cet été.
00:01:23Ils travaillent main dans la main pour la sécurité des Jeux Olympiques et Paralympiques.
00:01:27Les renforts d'étrangers qui viennent font essentiellement de la patrouille,
00:01:31c'est-à-dire de la présence physique et visible autour des différents sites.
00:01:35Et cette présence déjà, ça faisait de l'effectif et ça faisait du lien.
00:01:40Sur une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux,
00:01:43on peut apercevoir des gendarmes français interpeller un délinquant avec l'aide de la guardia civile espagnole.
00:01:52Le suspect a ensuite été remis aux autorités françaises.
00:01:56Ces renforts soutiennent 35 000 policiers et gendarmes
00:01:59et 18 000 militaires français mobilisés chaque jour durant les Jeux.
00:02:03L'expérience est extrêmement concluante, mais à vrai dire elle l'a déjà été sur des événements précédents
00:02:08et bien entendu que ce sera reproduit chez nous et dans d'autres pays également.
00:02:13Ce dimanche se clôtureront les Jeux Olympiques.
00:02:16Les athlètes rentreront chez eux, mais pas les renforts étrangers
00:02:19qui seront présents dans la capitale jusqu'à la fin des Jeux Paralympiques le 8 septembre.
00:02:24Dans le reste de l'actualité, 28 départements français placés en vigilance orange.
00:02:29Demain, 55 en vigilance jaune.
00:02:31La vague de chaleur qui touche le sud-est aujourd'hui va s'étendre au sud-ouest.
00:02:35Le ministre de la Santé assure que le numéro vert canicule est activé.
00:02:39Son but, obtenir des conseils pour se protéger et protéger son entourage des fortes chaleurs.
00:02:45Cet accident spectaculaire près de Sao Paulo au Brésil.
00:02:48À présent, un avion transportant 61 personnes s'est écrasé hier.
00:02:52Tous les voyageurs et les membres d'équipage ont perdu la vie.
00:02:55Les enquêteurs tentent désormais de comprendre les raisons du crash.
00:02:58Début de réponse avec Michel Chevalet, journaliste scientifique pour CNews.
00:03:03Cet avion a eu un problème d'énergie.
00:03:05C'est-à-dire qu'il n'allait pas assez vite.
00:03:07Pourquoi ? Parce que les moteurs devaient être arrêtés.
00:03:10Pourquoi les moteurs sont arrêtés ?
00:03:12Problème mécanique.
00:03:13Vous avez deux moteurs, jamais les deux mêmes,
00:03:16donc vous pouvez toujours voler, c'est la norme, avec un seul moteur.
00:03:20Peut-être n'ont-ils pas fait le plein de carburant comme il fallait.
00:03:24C'est déjà arrivé.
00:03:26Carburant pollué avec de l'eau dedans.
00:03:29Il y a des filtres et on peut bypasser.
00:03:32Et puis, peut-être une hypothèse aussi,
00:03:34attention, on est au Brésil, on est dans l'hémisphère sud,
00:03:37c'est l'hiver, il y a de l'humidité.
00:03:39Quand vous avez du carburant dans les ailes et que vous étirez d'altitude,
00:03:43il fait plus froid.
00:03:44Donc le carburant est froid.
00:03:46L'avion va dans des zones beaucoup plus chaudes
00:03:48et à ce moment-là, il y a un givrage sur le dessus de l'aile
00:03:51qui alourdit l'avion et lui fait perdre en quelque sorte sa portance.
00:03:55Les hypothèses.
00:03:56Mais tout tourne autour de l'arrêt des moteurs.
00:03:59Et donc, la réponse, ça sera quoi ?
00:04:02Fort heureusement, il est équipé de boîtes noires.
00:04:06La France, avec le BEA, va aller sur place avec ses experts.
00:04:10Il va y avoir bien sûr ADR, le contrôle de l'avion.
00:04:12Il y a les autorités brésiliennes, ce qui est normal.
00:04:15Et puis, le BEA pour l'analyse des boîtes noires.
00:04:19Voilà pour l'essentiel de l'actualité, le début de Punchline.
00:04:22Avec vous, Élodie.
00:04:23Merci beaucoup, Adrien.
00:04:24On se retrouve à 17h30 pour un prochain point sur l'actualité.
00:04:27On va commencer nos débats avec le Royaume-Uni.
00:04:30A Rotterdam, notamment, vous avez vu ces derniers jours
00:04:32une grande contestation contre la politique migratoire du gouvernement.
00:04:36Après le drame qui a vu trois fillettes tuées,
00:04:38un centre d'hébergement a été vandalisé par des manifestants.
00:04:41Il y a eu aussi des manifestations dites anti-racisme mercredi soir.
00:04:45Alors, comment la population vit justement ce climat de violence ?
00:04:48Reportage sur place, notre envoyé spécial Thibault Marcheteau.
00:04:51Le récit est signé Noemi Hardy.
00:04:53Dans les rues de Rotterdam, l'ambiance paraît calme.
00:04:58Pourtant, de violents affrontements se sont produits le week-end dernier.
00:05:02Des centaines de manifestants anti-immigration ont attaqué
00:05:05un hôtel d'hébergement pour migrants.
00:05:07Ils ont brisé des vitres, déclenché un feu et crié des slogans virulents.
00:05:15La ville se voit partagée.
00:05:17Beaucoup condamnent cette utilisation de la violence.
00:05:21Ils disent que c'est une manifestation pacifique,
00:05:23mais quand on regarde ce qu'il s'est passé dans l'hôtel,
00:05:25ils ont tenté d'y mettre le feu, de chasser des personnes en dehors de la ville.
00:05:28Ça sonne un peu barbare.
00:05:32Je trouve que c'est irrespectueux, choquant et ça ne devrait pas arriver.
00:05:37Il n'y a aucune excuse pour ce qu'il s'est passé.
00:05:39Ce n'est pas bien, non ?
00:05:41Par peur de représailles, ceux qui ne sont pas de cet avis
00:05:44ne souhaitent pas s'exprimer face caméra ou uniquement s'ils sont floutés.
00:05:48Je trouve qu'il y a trop de migrants qui viennent dans notre pays.
00:05:55Ce n'est pas que je ne veux pas qu'ils viennent,
00:05:57mais si cela continue, c'est nous qui serons en minorité.
00:06:01Le roi, qui ne s'était pas encore exprimé,
00:06:03a dénoncé ce vendredi les violences d'un petit nombre.
00:06:06Il appelle au respect et à la compréhension mutuelle.
00:06:10Elliot Maman, ce qu'on voit, c'est un calme qui est revenu,
00:06:13mais un calme extrêmement précaire.
00:06:15On va entendre dans un instant notre correspondance sur place.
00:06:18Une étincelle, c'est-à-dire le meurtre de ces trois fillettes,
00:06:21a créé toute cette vague de violence.
00:06:23On sait que malheureusement, ça pourrait se reproduire
00:06:26puisque sur le fond, la colère de ces personnes n'a été peut-être entendue,
00:06:29en tout cas, pas résolue.
00:06:31Le roi, qui est soumis à un devoir de réserve particulièrement étendu,
00:06:34a tout de même une position qui me semble plus honorable
00:06:37que celle de Kirchner, puisqu'il a précisément rappelé
00:06:40que les manifestants, qui de manière totalement illégitime
00:06:43et intolérable se servaient de la violence
00:06:46pour faire avancer leurs revendications, étaient minoritaires.
00:06:49Tandis que l'on a pu entendre du côté de l'exécutif britannique
00:06:52une volonté de confondre un peu l'intégralité de leurs opposants politiques
00:06:55dans un même ensemble qui serait l'extrême droite
00:06:58et qui donc devrait être combattue avec tous les moyens tant rhétoriques que légaux.
00:07:02C'est d'ailleurs quelque chose qui naturellement peut aussi contribuer
00:07:05au ressentiment sur lequel se sont motivés,
00:07:08grâce auquel ont été motivées ces manifestations,
00:07:11au ressentiment à plusieurs égards.
00:07:14D'abord parce qu'il peut y avoir une partie de la population conservatrice,
00:07:17et je parle des non-violents, puisque les manifestants violents,
00:07:20on comprend bien qu'ils sont alimentés par des bas instincts,
00:07:23voire même par la volonté de simplement créer un chaos politique
00:07:28qui renforce encore le désordre qui leur préexiste.
00:07:31Mais il peut y avoir une partie de la population conservatrice
00:07:34qui a en effet estimé que ce fait divers, particulièrement morbide,
00:07:38était l'occasion de réinterroger la politique migratoire
00:07:41et les modalités d'accueil dans leur pays.
00:07:44Et naturellement, au vu de la forme de décorrélation qu'il y a pu avoir
00:07:49entre leurs votes et les politiques en définitive mises en place,
00:07:53on se rappelle les attermoiements extrêmement nombreux et très lents
00:07:57sur le projet par exemple d'externalisation des demandes d'asile au Rwanda,
00:08:01qui en définitive n'a pas pu être appliqué,
00:08:03même par le gouvernement conservateur
00:08:05qui faisait montre d'une certaine volonté politique.
00:08:08Et pourtant c'était une des propositions extrêmement populaires
00:08:11dans l'opinion britannique.
00:08:12Donc c'est évidemment quelque chose qui a pu alimenter ce ressentiment,
00:08:16par ailleurs également une forme d'impression
00:08:19qu'il peut y avoir une justice à double vitesse.
00:08:22Il y a eu des manifestations d'extrême gauche
00:08:25face auxquelles le pouvoir politique, le parti travailliste à l'époque
00:08:28n'avait pas opposé une rhétorique aussi radicale
00:08:34que celle qu'il oppose à l'heure actuelle à ces manifestations
00:08:37pour certaines anti-immigration.
00:08:39Et donc je pense que c'est cette agglomération,
00:08:41pardon, cet agglomérat de revendications
00:08:46qui naturellement rend la situation politique particulièrement délétère outre-manche.
00:08:50C'est vrai que Michel Thauve, on l'a dit,
00:08:52qu'il restart mort dans un premier temps
00:08:54quand il a attribué ses violences à la seule extrême droite.
00:08:57On se dit non seulement qu'il n'a pas compris,
00:08:59ou en tout cas il fait semblant de ne pas comprendre
00:09:01la diversité du mouvement,
00:09:02mais forcément il met encore plus en colère
00:09:05ceux qui manifestent parce que ça serait trop simple
00:09:07de voir dans ce qui se passe au Royaume-Uni
00:09:09une extrême droite contre des migrants.
00:09:11Ça n'est pas aussi simple et c'est beaucoup plus compliqué que ça.
00:09:13Je pense qu'effectivement qu'il y a eu un raté
00:09:15extrêmement préjudiciable de la part du Premier ministre
00:09:18parce qu'il a tardé d'abord à prendre la parole
00:09:21suite à l'assassinat de ces trois jeunes filles
00:09:23plus une dizaine de blessés.
00:09:25Ça a été un carnage et ça a été un traumatisme.
00:09:28Oui, il y a neuf enfants blessés en plus.
00:09:30Voilà, c'est absolument dramatique
00:09:32dans ce qui s'est passé au départ.
00:09:34On a l'impression que pour le Premier ministre britannique
00:09:36travailliste, nouvellement élu
00:09:38et nommé par le roi Charles III,
00:09:44qu'en fait il s'agissait d'un fait divers.
00:09:46Alors qu'en fait ces assassinats
00:09:48ne sont tous sauf un fait divers.
00:09:51C'est un fait de société,
00:09:53malheureusement extrêmement signifiant,
00:09:55qui n'est malheureusement pas arrivé par hasard
00:09:57et qui n'est que le reflet tragique
00:09:59de profondes difficultés dans la société britannique.
00:10:03Le fait que Charles III s'exprime,
00:10:06il faut le souligner, c'est rarissime.
00:10:08Normalement, techniquement, il n'a pas à le faire
00:10:10puisque ça fait partie de la vie politique du pays
00:10:13et donc le souverain n'y prend pas part.
00:10:15Et donc sa prise de parole est un véritable événement politique.
00:10:18Il ne se risque pas trop dans les paroles quand même.
00:10:21Le seul fait de prendre la parole,
00:10:23je pense que c'est quand même important
00:10:25et il illustre là aussi qu'on met la société britannique
00:10:27à travers des heures difficiles.
00:10:29Après, le Premier ministre a effectivement décidé
00:10:32de prendre la manière forte
00:10:34pour pouvoir évidemment enrayer
00:10:36et arrêter les violences urbaines.
00:10:38Sur ce plan, je pense qu'il a plutôt réussi pour le moment.
00:10:40Après, effectivement, s'il pense
00:10:43que ce sont seulement quelques groupuscules
00:10:46ou quelques isolés extrêmement violents
00:10:49qui ont mis l'Angleterre en émoi
00:10:53et plus que cela, il se trompe complètement
00:10:55parce qu'effectivement, il y a une colère
00:10:57dans la société britannique
00:10:59qui va bien au-delà de la région
00:11:01qui a touché d'ailleurs l'ensemble du pays
00:11:03et cette colère, il faut bien y répondre.
00:11:05Et la réponse, elle, elle est sociétale,
00:11:07elle est politique, elle est démographique,
00:11:09elle est économique, elle est culturelle,
00:11:11elle est certainement civilisationnelle
00:11:13et à ce niveau-là, le Premier ministre,
00:11:15puisqu'il vient de commencer son mandat,
00:11:17les réponses sont attendues par les Britanniques.
00:11:20C'est vrai qu'Arnaud Clarsfeld,
00:11:22le ministre Keir Stammer, qui est à peine aux fonctions
00:11:24et qui déjà va devoir s'attaquer à la politique migratoire
00:11:26alors que, comme on le disait,
00:11:28même si Rishi Sunak a eu une volonté
00:11:30et n'a pas réussi à aller au bout,
00:11:32il récupère une situation dont on ne peut pas l'accuser
00:11:34d'être comptable, il n'était pas là,
00:11:36mais c'est lui qui va devoir la régler maintenant.
00:11:38En tous les cas, il a bien fait d'agir comme il a agi
00:11:40parce qu'il ne peut pas laisser dans une grande démocratie
00:11:42comme l'Angleterre
00:11:44des groupes d'extrême droite
00:11:46s'attaquer à des foyers d'immigrés
00:11:48et s'engager sur la voie de pogroms
00:11:50parce que c'est brûler
00:11:52des foyers d'immigrés
00:11:54parce qu'un Rwandais
00:11:56né en Angleterre
00:11:58qui est peut-être de nationalité britannique
00:12:00a tué
00:12:02trois jeunes filles
00:12:04et qui est chrétien, qui est catholique
00:12:06tous les Rwandais à 99%
00:12:08sont catholiques
00:12:10grâce aux Belges d'ailleurs
00:12:12mais
00:12:14donc il ne pouvait pas laisser
00:12:16faire cela comme d'ailleurs ma famille
00:12:18n'a pas laissé qu'en 91
00:12:20il y avait l'extrême droite
00:12:22qui s'attaquait aux foyers d'immigrés roms
00:12:24en ex-Allemagne de l'Est
00:12:26on a été aller là-bas
00:12:28pour manifester
00:12:30parce que c'est mal
00:12:32de faire ce qui est fait
00:12:34mais c'est aussi mal pour l'image des démocraties
00:12:36il faut régler les problèmes
00:12:38de manière légale
00:12:40ce qui a été dit est vrai
00:12:42j'ai vu aussi des manifestations
00:12:44en Grande-Bretagne
00:12:46des islamistes radicaux
00:12:48manifestent
00:12:50cherchant des juifs
00:12:52à rosser
00:12:54ou alors demandant
00:12:56que la démocratie
00:12:58britannique soit renversée
00:13:00pour y installer un califat
00:13:02et là c'est légal
00:13:04alors c'est normal que des gens
00:13:06qui appellent à brûler des foyers d'immigrés
00:13:08soient condamnés à trois ans de prison
00:13:10c'est tout à fait parce que c'est un appel à la haine
00:13:12et ça peut être traduit en acte
00:13:14il faudrait aussi
00:13:16emprisonner ceux qui demandent
00:13:18à renverser la démocratie
00:13:20britannique et la remplacer
00:13:22par un califat
00:13:24et c'est pour ça qu'une partie
00:13:26des braves gens
00:13:28britanniques sont outrés
00:13:30qui est deux poids deux mesures
00:13:32et justement on le disait le calme
00:13:34est revenu mais évidemment la vigilance
00:13:36reste de mise notamment parce qu'il va y avoir
00:13:38un certain nombre de matchs dans le cadre du championnat
00:13:40de football. Écoutez les pressions
00:13:42correspondant à Londres Olivier Weber
00:13:44La police reste en état d'alerte
00:13:46pour tenter d'empêcher toute explosion
00:13:48de violences anti-migrants ce week-end
00:13:50avec une surveillance particulière
00:13:52des stades de foot
00:13:54la reprise du championnat de football de D2
00:13:56et selon la police des liens
00:13:58étroits entre les groupuscules
00:14:00d'ultra-droite et certains
00:14:02groupes de hooligans
00:14:04alors le premier ministre Kerstammer
00:14:06prône la fermeté absolue
00:14:08et surtout pas de complaisance
00:14:10le gouvernement compte aussi sur la justice
00:14:12pour ramener l'ordre
00:14:14avec des peines de prison
00:14:16qui tombent en série ces dernières
00:14:1848 heures de 2 à 3 ans
00:14:20pour toute personne ayant participé
00:14:22aux troubles mais également
00:14:24des condamnations pour de la haine en ligne
00:14:26la plus sévère, un homme
00:14:28qui avait publié sur Twitter
00:14:30des appels à brûler
00:14:32des hôtels pour migrants et attaquer
00:14:34des cabinets d'avocats, il vient découper
00:14:36de 3 ans de prison
00:14:38ferme, c'est une justice
00:14:40expéditive et implacable
00:14:42qui s'abat sur les émeutiers
00:14:44Sarah Salman, cette façon
00:14:46de réagir à la fois du gouvernement et donc
00:14:48de la justice avec une justice extrêmement
00:14:50rapide, des peines assez
00:14:52fortes, est-ce qu'on se dit
00:14:54heureusement on voit que ça fonctionne
00:14:56mais il y a aussi ce côté où la justice
00:14:58d'exception se dit parce que là
00:15:00les projecteurs sont braqués
00:15:02on va taper fort, c'est pas forcément le cas d'habitude
00:15:04non plus, pas plus qu'en France
00:15:06ça vient dans le sens où c'est dissuasif
00:15:08on n'arrive pas en disant il y a 3 ans de prison
00:15:10c'est pas un sursis, en France quand vous avez des comparutions
00:15:12immédiates, des gens qui arrivent avec 20 mentions
00:15:14sur le casier et qu'on entend
00:15:16et bien cette personne est ressortie avec un sursis
00:15:18ce n'est pas dissuasif, là il faut le rappeler
00:15:20à ma connaissance ce sont les émeutes les plus violentes
00:15:22depuis 2011, s'ils ne tapent
00:15:24pas fort maintenant avec une justice
00:15:26ferme et des peines d'emprisonnement
00:15:28fermes, ils n'envoient aucun signal
00:15:30en termes d'exemplarité, donc ce qu'il
00:15:32faut, à ma connaissance et d'autres pays le
00:15:34font, c'est des peines courtes, 3 ans
00:15:36c'est pas 30 ans, soyons quand même raisonnables
00:15:38et fermes et exécutées, et donc oui
00:15:40c'est un excellent signal, ce sont de très
00:15:42bons signaux qui sont envoyés, parce que
00:15:44quand on voit des gens qui vont en prison, on se dit
00:15:46on va peut-être se calmer. Evidemment ça a quand même dissuadé
00:15:48parce que le calme est revenu, mais pour
00:15:50combien de temps, c'est toujours la question qu'on peut se poser
00:15:52mais effectivement le calme est revenu parce qu'il y a
00:15:54eu des peines d'emprisonnement qui ont été communiquées
00:15:56Michel Thaube avec aussi dans ces peines
00:15:58on voit quelque chose qu'on ne fait pas en France
00:16:00c'est ce qu'on dit le name and shame, c'est à dire que ceux
00:16:02qui ont reçu des peines, les médias publient
00:16:04leurs photos en ayant totalement
00:16:06l'autorisation de le faire et que les peines en dessous
00:16:08ça semble fonctionner, alors c'est une pratique
00:16:10qui ne se fait pas du tout en France, d'ailleurs
00:16:12nous les médias on ne les a pas diffusées non plus
00:16:14mais ça peut être peut-être dissuasif
00:16:16de se faire afficher au sens propre
00:16:18Mais la société britannique est très différente de la nôtre
00:16:20elle est, comment dire, elle assume
00:16:22d'abord son cosmopolitisme et son multiculturalisme
00:16:24en allant très très loin
00:16:26parce que non seulement
00:16:28des personnes peuvent
00:16:30proférer des propos antisémites
00:16:32en toute liberté
00:16:34il y a eu ces dernières semaines
00:16:36des manifestations pro-Hamas
00:16:38je dis bien pro-Hamas, pas pro-palestinienne
00:16:40à Londres
00:16:42qui n'auraient jamais été acceptées en Angleterre
00:16:44de même qu'en France
00:16:46de même qu'en Angleterre, il y a des tribunaux
00:16:48islamiques qui au nom de la charia
00:16:50tranchent des conflits de droits civils
00:16:52voilà, donc on est dans une société
00:16:54très très différente de la nôtre et puis différente aussi
00:16:56parce qu'on ne badine pas
00:16:58l'état de sécurité en Angleterre
00:17:00c'est-à-dire sans prendre, mais ça c'est les anglo-saxons
00:17:02aux Etats-Unis c'est même encore plus sévère
00:17:04mais sans prendre à des policiers
00:17:06sans prendre à l'ordre public
00:17:08la justice est extrêmement ferme
00:17:10et elle suit les recommandations
00:17:12du politique
00:17:14en France, on se souvient tous
00:17:16que par exemple, l'année dernière
00:17:18lorsqu'il y a eu les émeutes
00:17:20dans 550 villes de France
00:17:22il y a eu un discours de fermeté
00:17:24du pouvoir exécutif, on a eu un ministre
00:17:26de l'intérieur extrêmement
00:17:28vindicatif pour dire on ne laissera rien
00:17:30passer, on a même eu un premier ministre
00:17:32qui ensuite a dit celui qui casse
00:17:34va devoir réparer, et au final
00:17:36on a eu combien de décisions de justice, combien
00:17:38de personnes qui ont brûlé
00:17:40des écoles, qui ont agressé
00:17:42des policiers, qui s'en sont pris
00:17:44à des municipalités, ont-elles effectivement
00:17:46été condamnées à de la prison ferme
00:17:48et que ce soit des peines courtes
00:17:50ou longues, parce que parfois ça a été plus grave
00:17:52très peu, excessivement peu
00:17:54c'est la culture de l'excuse aussi
00:17:56donc en France
00:17:58on est évidemment
00:18:00extrêmement loin du compte, dernier point je voudrais dire
00:18:02quand même pour lui rendre justice
00:18:04Richie Sunak, le précédent premier ministre britannique
00:18:06conservateur, il avait quand même
00:18:08obtenu pour la première fois depuis très longtemps
00:18:10qu'en 2023
00:18:12les flux de migrants freinent
00:18:14baissent fortement en Angleterre
00:18:16et non pas tellement pour des raisons
00:18:18techniques, des mesures genre
00:18:20de pouvoir installer au Rwanda
00:18:22des prévenus puisque
00:18:24la justice britannique s'était opposée
00:18:26mais il a simplement fait une chose, j'ai envie de dire
00:18:28toute simple, il a tenu un discours
00:18:30très ferme
00:18:32en Angleterre et sur la scène internationale
00:18:34en disant, en Angleterre
00:18:36on ne reçoit plus tout le monde
00:18:38et le seul fait de tenir un discours extrêmement
00:18:40ferme
00:18:42très fortement tenu
00:18:44régulièrement, ça a permis
00:18:46déjà d'inverser la courbe migratoire
00:18:48et ça, ça renvoie aussi à nos débats français
00:18:50où en France, on peut avoir un président
00:18:52de la République qui est à la tête du pouvoir depuis
00:18:547 ans, qui augmente les moyens de la justice
00:18:56pénale, qui augmente les moyens de la police
00:18:58mais qui a un discours extrêmement faible
00:19:00en matière de sécurité, en matière
00:19:02de migration et résultat, les frontières
00:19:04restent poreuses. Et alors justement
00:19:06il y a un compte anglais qui s'appelle
00:19:08Active Patriot qui a menacé sur le réseau social
00:19:10X, donc anciennement Twitter, de
00:19:12venir à Calais demain pour empêcher
00:19:14les migrants de se rendre dans son pays
00:19:16c'est une menace qui est prise très au sérieux notamment par
00:19:18l'association Utopia 56
00:19:20et évidemment, la question c'est de savoir
00:19:22si les émeutes qu'on a vues
00:19:24au Royaume-Uni peuvent venir
00:19:26en France. Eliott Mamann, évidemment
00:19:28on a notamment été tourné à Calais ces derniers jours
00:19:30avec nos équipes, on s'est rendu
00:19:32compte qu'en tout cas sur le ras-le-bol
00:19:34d'une partie des riverains et sur
00:19:36les revendications qu'avaient ces riverains, on est
00:19:38très proche de ce qu'on entend, notamment à Rotterdam
00:19:40ou ailleurs au Royaume-Uni. Oui bien sûr
00:19:42alors d'abord il faut préciser naturellement que
00:19:44cet appel à la manifestation
00:19:46violente est intolérable
00:19:48et que de toute évidence, cela ne saurait
00:19:50en rien régler le moindre conflit
00:19:52politique. Rappelez également
00:19:54qu'on différencie souvent
00:19:56et à raison les problématiques
00:19:58qui sont liées à l'immigration légale et
00:20:00à l'immigration illégale
00:20:02précisément les chauffeurs de poids lourd notamment
00:20:04qui sont destinés à traverser la Manche
00:20:06sont tout de même soumis à un risque physique particulièrement
00:20:08significatif à Calais. Ils se doivent faire
00:20:10eux-mêmes la sécurité, on l'a
00:20:12vu l'autre jour, c'est à eux de s'assurer qu'il n'y ait pas
00:20:14quelqu'un dedans et s'ils tombent face à face
00:20:16et bien c'est au petit bonheur la chance que ça se passe bien
00:20:18Oui puisque bien souvent les personnes
00:20:20qui cherchent à passer cette frontière de manière illégale
00:20:22sont tout de même munies en tout cas d'un couteau
00:20:24et que par ailleurs
00:20:26et que par ailleurs les
00:20:28chauffeurs s'exposent eux-mêmes à des
00:20:30sanctions financières extrêmement importantes
00:20:32si par malheur ils devaient
00:20:34ne pas avoir repéré une personne qui
00:20:36aurait pu s'introduire dans leur camion
00:20:38donc c'est naturellement très problématique
00:20:40simplement peut-être d'un mot aussi pour
00:20:42dire qu'il y a en effet une forme de pénalisation
00:20:44de l'expression que l'on commence à voir
00:20:46au Royaume-Uni, ce qui est très significatif
00:20:48pour rester très schématique, c'est vrai que la
00:20:50philosophie politique britannique a toujours
00:20:52plutôt considéré qu'il fallait réguler
00:20:54l'expression grâce à une forme
00:20:56de régulation et de pression sociale
00:20:58là où la philosophie politique française
00:21:00a toujours plutôt fait référence
00:21:02à l'intermédiation de l'État
00:21:04pour régler un certain nombre de
00:21:06conflits sociaux. Il y a toujours eu ces deux
00:21:08philosophies très opposées et
00:21:10pourtant au Royaume-Uni on voit qu'il y a une
00:21:12forme d'enfléchissement initiée par
00:21:14le gouvernement Starmer, je le trouve très
00:21:16salutaire puisque la situation
00:21:18l'impose. Attention néanmoins
00:21:20à ce que cela ne radicalise pas les rhétoriques
00:21:22politiques en réponse à cela
00:21:24puisque naturellement les conservateurs sont
00:21:26très attachés à leur modèle extrêmement libéral
00:21:28qu'ils estiment avoir permis
00:21:30notamment le prodige économique
00:21:32qui est devenu le Royaume-Uni à leurs yeux.
00:21:34Arnaud Clarsen, ce qu'on voit se dérouler
00:21:36ou ce qu'on a vu se dérouler au Royaume-Uni
00:21:38on peut se dire qu'on peut avoir le même type
00:21:40de manifestations en France. On se rappelle
00:21:42de Gérard Collomb qui disait qu'il avait bien peur que
00:21:44les deux Frances qui vivaient face à face
00:21:46vivent désormais côte à côte. C'est ce qui se passe déjà
00:21:48au Royaume-Uni. Est-ce que ça pourrait être notre cas demain ?
00:21:50Pour répondre à votre question
00:21:52spécifique antérieure, je ne crois pas
00:21:54qu'il y ait de risque que l'extrême droite
00:21:56ou des groupes d'extrême droite ou des groupuscules
00:21:58d'extrême droite passent
00:22:00en France. Il y a la douane
00:22:02aujourd'hui.
00:22:04Le Royaume-Uni a quitté
00:22:06l'Union européenne.
00:22:08Il faut qu'ils prennent le train. Ils seront repérés
00:22:10dans le train et tous ne savent pas
00:22:12nager.
00:22:14A priori, ils ne vont pas traverser la Manche.
00:22:16Donc bon, il y a peu de
00:22:18risque que les groupuscules britanniques
00:22:20viennent manifester à Calais.
00:22:22Maintenant, est-ce qu'il y a des risques qu'en France
00:22:24cela se
00:22:26produise ?
00:22:28On ne peut pas savoir.
00:22:32Il n'y a pas eu tellement encore
00:22:34d'attaques
00:22:36de l'extrême droite
00:22:38organisées en groupuscules.
00:22:40J'en ai vu au début
00:22:42des Gilets jaunes en novembre.
00:22:44Là, j'ai vu des groupuscules d'extrême droite
00:22:46parce que je passais en vélo à l'Arc de Triomphe.
00:22:48Donc, j'ai reconnu
00:22:50que c'était des gens d'extrême droite
00:22:52du côté de l'Arc de Triomphe.
00:22:56La France, on a bien vu
00:22:58après les attentats du Bataclan
00:23:00ou après les attentats de Nice,
00:23:02il n'y a pas eu de riposte
00:23:04contre les mosquées.
00:23:06Il n'y a pas eu de vengeance,
00:23:08ni de manifestations
00:23:10violentes organisées,
00:23:12ni de meurtres
00:23:14de musulmans,
00:23:16il y a eu des tags
00:23:18sur des mosquées, des choses comme ça.
00:23:20Mais il n'y a pas eu des choses graves commises
00:23:22à l'encontre des musulmans
00:23:24après des attentats qui ont été commis
00:23:26par les islamistes radicaux.
00:23:28On viendra justement sur la situation
00:23:30au Royaume-Uni aux alentours
00:23:32des 18h. Je voudrais pour terminer
00:23:34cette partie qu'on parle de ce qui s'est déroulé
00:23:36à Bordeaux. C'est un homme
00:23:38qui a été armé d'un couteau, qui a été
00:23:40tué vendredi soir par la police parce qu'il s'est montré
00:23:42menaçant à plusieurs reprises envers
00:23:44les forces de l'ordre. On a appris
00:23:46qu'il s'était échappé d'un hôpital psychiatrique.
00:23:48C'est le parquet qu'il a annoncé aujourd'hui.
00:23:50Regardez les précisions de Régine Delfour.
00:23:52Il est 19h04 lorsque
00:23:54des policiers sont appelés
00:23:56par la gérante d'une épicerie située
00:23:58rue d'Ornano à Bordeaux.
00:24:00Suite au vol d'un couteau doté
00:24:02d'une lame de longue taille dans
00:24:04sa boutique par un individu,
00:24:06une patrouille de 4 policiers
00:24:08de la BAC, la brigade
00:24:10anticriminalité, arrive
00:24:12à 19h25. Ils repèrent l'individu.
00:24:14Les policiers sortent
00:24:16de leur véhicule pour procéder à son
00:24:18contrôle. Mais l'individu tente
00:24:20de prendre la fuite malgré
00:24:22les nombreuses injonctions des fonctionnaires de police.
00:24:24L'homme refuse de lâcher son couteau.
00:24:26Il est très menaçant.
00:24:28Il est visé par un tir de LBD.
00:24:30Malgré cela, il continue
00:24:32d'avancer vers l'équipage. Un autre
00:24:34policier fait usage de son
00:24:36arme administrative à trois reprises.
00:24:38L'homme tombe au sol.
00:24:40Malgré l'intervention des secours,
00:24:42il décède.
00:24:44L'homme est rapidement identifié.
00:24:46Il était âgé de 44 ans. Il demeurait
00:24:48à Bruges. Il était en fuite.
00:24:50Il s'était enfui du centre hospitalier
00:24:52Charles Perrins où il était hospitalisé.
00:24:54Le parquet de Bordeaux a ouvert
00:24:56deux enquêtes. L'une visant l'homme
00:24:58pour vol, menace avec arme et tentative
00:25:00de meurtre sur personne dépositaire
00:25:02de l'autorité publique.
00:25:04La seconde concerne
00:25:06le policier pour homicide
00:25:08volontaire et violence avec arme
00:25:10par personne dépositaire de l'autorité
00:25:12publique.
00:25:14L'IGPN, l'inspection générale
00:25:16de la police nationale a été
00:25:18saisie. Les investigations
00:25:20se poursuivent et une autopsie
00:25:22est programmée lundi.
00:25:24Sarah Salmane, ça pose encore
00:25:26le problème de la psychiatrie qui
00:25:28à la fois on sait est souvent le parent pauvre de la justice
00:25:30mais là plus globalement
00:25:32on se dit que c'est le problème du suivi.
00:25:34C'est un homme qui s'échappe d'un hôpital psychiatrique
00:25:36et qui s'en prend à plusieurs reprises
00:25:38de manière extrêmement agressive et déterminée
00:25:40à des forces de l'ordre. C'est toujours la même question.
00:25:42Il y a la psychiatrie, l'irresponsabilité
00:25:44pénale éventuelle et le port
00:25:46d'un couteau. Parce que rappelons-le, le port d'un couteau
00:25:48initialement c'est un délit. Là il y a une expérimentation
00:25:50pour en faire une amende
00:25:52forfaitaire de 500 euros. Donc ça montre aussi une banalisation
00:25:54du port du couteau. On passe quand même
00:25:56d'un délit avec une peine d'emprisonnement
00:25:58à une amende. Ça en dit quand même très long
00:26:00sur notre société. Après, la psychiatrie
00:26:02c'est toujours le même débat. Est-ce qu'il était
00:26:04irresponsable pénalement ? Est-ce que le discernement
00:26:06était altéré ou aboli ?
00:26:08Globalement c'est ça et c'est ce qui intéresse finalement
00:26:10les gens et ce sont des experts. Mais
00:26:12une fois qu'il est en psychiatrie, on pourrait se dire
00:26:14tout est bon. Donc on voit que même au sein de l'intérieur
00:26:16psychiatrique, l'insécurité règne
00:26:18pour le personnel, pour les patients et
00:26:20même pour la société. Donc c'est aussi
00:26:22un autre débat. Que fait-on pour assurer
00:26:24la sécurité des
00:26:26patients eux-mêmes et des autres une fois qu'ils sont
00:26:28en psychiatrie ? Parce qu'on se dit en prison,
00:26:30ils font régner la loi. C'est vrai, mais en psychiatrie
00:26:32aussi malheureusement. Oui parce que
00:26:34Michel Thaube, ce qu'on voit, Sarah Salmane le disait
00:26:36très justement, il faudra savoir si son
00:26:38discernement était aboli totalement ou partiellement
00:26:40mais quand même, c'est un homme qui
00:26:42s'enfuit d'un hôpital psychiatrique
00:26:44avec un couteau et qui s'en prend
00:26:46de manière visiblement déterminée aux forces
00:26:48de l'ordre. C'est-à-dire qu'il semble
00:26:50savoir ce qu'il fait. Il n'est pas au hasard
00:26:52aéré avec un couteau dans la ville.
00:26:54Evidemment, deux choses. La première,
00:26:56il y a des pays dans lesquels des personnes
00:26:58qui sont reconnues
00:27:00ayant perdu leur discernement
00:27:02dans la commission d'un fait, d'un crime
00:27:04extrêmement grave, sont quand même jugées
00:27:06sans pour autant à la fin
00:27:08être condamnées, mais jugées
00:27:10parce que la société a besoin de comprendre et de
00:27:12savoir. Mais en France, on ne juge pas
00:27:14les fous. Oui, mais
00:27:16certains pensent, moi je suis de ceux qui pensent
00:27:18que quand bien même la personne
00:27:20a perdu son discernement, il doit pouvoir y avoir
00:27:22un procès qui permette de comprendre
00:27:24ce qui s'est passé. Il ne s'agit pas de condamner
00:27:26la personne qui n'a pas été maître
00:27:28d'elle-même au moment de la commission des faits
00:27:30mais que la société puisse comprendre.
00:27:32Et comprendre potentiellement les failles. C'est-à-dire pourquoi il peut
00:27:34partir d'un hôpital psychiatrique avec un couteau.
00:27:36C'est très intéressant. Ça, c'est la première chose que je veux dire.
00:27:38La deuxième chose, c'est que
00:27:40moi je pense, pour en avoir parlé
00:27:42avec des psychiatres et des juristes
00:27:44parce que les psychiatres ne sont souvent pas d'accord entre eux.
00:27:46Il faut aussi bien souligner cela.
00:27:48Lorsque telle personne
00:27:50est reconnue par responsable,
00:27:52vous pourrez aussi trouver des psychiatres qui penseront
00:27:54peut-être le problème. Moi, ce que je pense surtout,
00:27:56c'est que souvent, en fait, lorsque
00:27:58vous avez des crimes commis comme cela,
00:28:00vous avez en fait un mélange
00:28:02entre une perte du discernement
00:28:04et donc des personnes qui relèvent de la psychiatrie
00:28:06et en même temps, une intention
00:28:08qui est liée soit à une idéologie
00:28:10soit une intention effectivement
00:28:12de nuire. Et les deux peuvent se
00:28:14cumuler. Ce n'est pas tout ou rien.
00:28:16Ce n'est pas la personne est totalement folle
00:28:18et elle est irresponsable ou soit
00:28:20elle est totalement dans l'après-méditation. C'est souvent
00:28:22un mix. Par exemple, si vous prenez
00:28:24les personnes d'attentats terroristes
00:28:26pour raison islamiste. Souvent,
00:28:28dans la folie,
00:28:30je dis bien dans la folie, d'aller
00:28:32jusqu'à tuer quelqu'un au nom d'une
00:28:34idéologie religieuse.
00:28:36C'est un mélange d'une perte
00:28:38de discernement parce que la personne
00:28:40s'auto-endoctrine ou a été
00:28:42endoctrinée par un tiers et en même
00:28:44temps, une raison motivée,
00:28:46religieuse, argumentée pour la
00:28:48personne. Et souvent, c'est un mixte des deux.
00:28:50Et donc, si vous voulez, c'est trop facile
00:28:52de dire la personne
00:28:54a perdu son discernement.
00:28:56On passe à autre chose.
00:28:58Vous avez l'abolition du discernement et l'altération
00:29:00du discernement, ce qui n'est pas exactement pareil. Dans l'altération
00:29:02du discernement, le quantum de la peine
00:29:04est réduit mais la personne est jugée.
00:29:06On en parlera justement à 18h30 un peu plus
00:29:08longuement. On s'interrompt quelques instants
00:29:10et on revient avec mes invités pour la suite de Punchline.
00:29:12A tout de suite.
00:29:16De retour pour Punchline.
00:29:18D'abord, le tour de l'actualité avec Adrien Spiteri.
00:29:22À Bordeaux,
00:29:24un homme armé d'un couteau a été abattu par un
00:29:26policier de la BAC après s'être montré
00:29:28menaçant. L'homme est aussi soupçonné
00:29:30de vol. Les faits se sont déroulés hier
00:29:32à proximité du stade Chaban-Delmas.
00:29:34Deux enquêtes ont été ouvertes,
00:29:36dont l'une confiée à l'IGPN.
00:29:38Dans le reste de l'actualité, la France condamne
00:29:40la frappe israélienne sur une école de
00:29:42Gazaville. Elle aurait fait 93
00:29:44morts selon le Hamas, mouvement terroriste
00:29:46palestinien. Le ministère français
00:29:48des Affaires étrangères rappelle que le respect
00:29:50du droit international humanitaire s'impose
00:29:52à Israël dans un communiqué.
00:29:54Et puis, à la veille de la fin des Jeux
00:29:56Olympiques de Paris 2024, la maire de
00:29:58Los Angeles prend la parole. Les Jeux
00:30:00seront sans voiture, a-t-elle
00:30:02déclaré. Elle assure que des mesures
00:30:04seront également prises pour encourager
00:30:06le télétravail des habitants
00:30:08dans la ville pour les Jeux 2028.
00:30:10Merci beaucoup
00:30:12Adrien Spiteri. On va parler maintenant de ce qui s'est
00:30:14passé à Chilly Mazarin. Une agression
00:30:16à l'arme blanche est survenue tôt
00:30:18ce matin devant la Discothèque,
00:30:20une ville qui se situe en Essonne.
00:30:22La victime a été hospitalisée dans un état
00:30:24grave. Plusieurs témoins qui ont assisté
00:30:26à l'agression relatent une dispute
00:30:28survenue entre deux hommes. L'un
00:30:30d'eux aurait donc sorti un couteau et
00:30:32asséné un unique coup à son adversaire
00:30:34avant de prendre la fuite. Il est depuis, évidemment,
00:30:36recherché par les forces de l'ordre. Notre équipe
00:30:38justement est allée interroger les riverains
00:30:40à Chilly Mazarin. Écoutez ce qu'ils en disent.
00:30:42Sorti de boîte de nuit avec l'alcool, tout ça, ça
00:30:44va vite. Pourquoi ils ont des couteaux ?
00:30:46Normalement, ils sont censés vérifier
00:30:48à l'entrée la sécurité. Ils ont peut-être
00:30:50mal fait leur travail ou c'était peut-être
00:30:52bien dissimulé.
00:30:54Déjà, c'est pas normal.
00:30:56La délinquance s'est beaucoup développée
00:30:58à Chilly. Vous avez des bandes
00:31:00qui venaient
00:31:02qui fument
00:31:04du shit, qui font
00:31:06du trafic.
00:31:08C'était pas le top.
00:31:10Alors qu'avant, on voyait jamais ça.
00:31:12J'entends souvent parler de cette boîte de nuit à Chilly
00:31:14mais j'entends pas du négatif.
00:31:16C'est un peu mal fréquenté.
00:31:18Les choses comme ça,
00:31:20c'est pas surprenant d'entendre
00:31:22des choses comme ça. Mais ça reste quand même
00:31:24violent.
00:31:26Michel, pour l'instant, on ne sait pas
00:31:28quel est le fond de cette dispute. Mais ce qu'on voit
00:31:30là avec les personnes interrogées,
00:31:32c'est toujours le côté, et c'est ce qu'on dit de plus en plus,
00:31:34les villes qu'on pensait
00:31:36un petit peu tranquilles, on n'entend pas parler
00:31:38de Chilly-Mazarin tous les jours, ne sont pas épargnées
00:31:40par la délinquance. Avec toujours ce problème
00:31:42effectivement, ce jeune homme qui nous dit normalement
00:31:44qu'on est fouillé quand on arrive en boîte de nuit. Visiblement, il y a un couteau
00:31:46qui a échappé à la surveillance.
00:31:48Chilly-Mazarin, c'est juste au sud d'Orly, au sud de Paris.
00:31:50Effectivement, dans la région parisienne.
00:31:52Chilly-Mazarin, malheureusement, il y en a beaucoup en France.
00:31:54Et il n'y a plus de territoire perdu
00:31:56de la République, ou alors c'est toute la France qui l'est.
00:31:58Parce qu'il y a de plus en plus,
00:32:00il n'y a plus effectivement de communes,
00:32:02même parmi les petites communes, qui échappent
00:32:04à des faits de violences urbaines
00:32:06soudaines, subites.
00:32:10Il y a eu des témoignages,
00:32:12je ne me souviens plus quand exactement,
00:32:14où juste pour un regard,
00:32:16le fameux mauvais regard,
00:32:18cela déclenchait un fait de violence
00:32:20et l'utilisation d'armes blanches.
00:32:22Et d'ailleurs, sur les armes blanches, je voudrais dire une chose,
00:32:24c'est que les armes blanches sont devenues, je crois,
00:32:26le fait de violences majoritaires,
00:32:28plus que les armes à feu.
00:32:30120 coups de couteau par jour, oui.
00:32:32Mais ça, les 120 coups de couteau, j'allais dire,
00:32:34c'est des chiffres qui datent de 2020,
00:32:36selon une note confidentielle du ministère de l'Intérieur
00:32:38qui a été révélée en mai dernier.
00:32:40Mais c'est une note confidentielle qui avait été laissée
00:32:42sous le boisseau par les autorités publiques.
00:32:44On comprend peut-être pourquoi.
00:32:46Oui, mais c'est des chiffres de 2020. On est en 2024.
00:32:48Or, les armes blanches sont entrées sur la scène publique
00:32:52et médiatique beaucoup plus récemment.
00:32:54Ça fait deux ans, deux ans et demi
00:32:56que l'on voit de plus en plus de faits
00:32:58relatés systématiquement d'armes blanches.
00:33:00Donc, je crains que les chiffres soient peut-être aujourd'hui
00:33:02beaucoup plus élevés. Et je pense,
00:33:04comme Mme Salzman disait, c'est pas normal
00:33:06que des agressions par armes blanches
00:33:08soient considérées comme des délits.
00:33:10Ce sont des actes d'une extrême...
00:33:12Ça fait des contraventions maintenant.
00:33:14C'était un délit à la limite, évidemment,
00:33:16et maintenant, le but est de passer à la contravention,
00:33:18ce qui montre une banalisation des armes blanches.
00:33:20Exactement, mais c'est profondément inadmissible.
00:33:22S'il n'y a pas un effet dissuasif...
00:33:24Pourquoi ils ont fait ça ? Parce qu'en réalité,
00:33:26ces délits-là n'étaient jamais sanctionnés.
00:33:28Donc, ils se sont dit, 500 euros d'amende tout de suite,
00:33:30ça va peut-être être plus dissuasif.
00:33:32Mais si on va encore au fond, il y a 38 % des amendes
00:33:34qui ne sont pas payées. Donc, on s'en sort plus, en réalité.
00:33:36Oui, et puis surtout, ça va à l'inverse.
00:33:38Comme les émichelles, de plus en plus d'agressions au couteau,
00:33:40parce que malheureusement, se procurer un couteau,
00:33:46il y a deux mouvements qui ne vont pas dans le bon sens.
00:33:48Il y a une partie de la classe politique qui nous dit que ce n'est pas grave.
00:33:50On avait une députée Renaissance qui nous disait
00:33:52qu'il y en avait, que c'était pour faire la cuisine, quelque chose comme ça.
00:33:54Donc, s'il y a une banalisation aussi
00:33:56d'une partie de la classe politique,
00:33:58on ne va pas s'en sortir. Après, vous disiez,
00:34:00le motif, le mobile, on ne sait pas encore ce que c'est
00:34:02à ce stade. L'enquête est toujours en cours,
00:34:04mais on s'aperçoit que maintenant, il n'y a plus besoin de mobile.
00:34:06Je regardais, il y avait un fait d'hiver à Grande-Synthe,
00:34:08je ne connais pas, mais la personne,
00:34:10un jeune homme de 22 ans tué pour un portable.
00:34:12On en avait parlé sur ce plateau.
00:34:14Finalement, même pour 20 euros,
00:34:16même pour 10 euros, pour un regard,
00:34:18pour un portable, pour une cigarette,
00:34:20on peut tuer. Donc, il y a aussi
00:34:22une banalisation du crime, du meurtre
00:34:24ou de l'assassinat, s'il y a préméditation ou pas.
00:34:26On va rejoindre Axel Ronde,
00:34:28vous êtes porte-parole CFTC Police.
00:34:30Merci d'être avec nous.
00:34:32Effectivement, on parlait
00:34:34de ce fait d'hiver à Chimazarin,
00:34:36avec cette constatation, c'est-à-dire que maintenant,
00:34:38pour un mauvais regard,
00:34:40pour une cigarette qu'on ne donne pas
00:34:42ou pour une dispute, on en finit donc avec
00:34:44un coup de couteau et un homme
00:34:46qui se trouve actuellement dans un état grave.
00:34:48Et oui, malheureusement,
00:34:50on le voit bien, de plus en plus,
00:34:52des individus sont porteurs
00:34:54de couteaux sur eux et
00:34:56ils les utilisent pour tout et n'importe quoi.
00:34:58Ça peut être aussi
00:35:00dans un véhicule,
00:35:02pour une place de parking,
00:35:04on va vous sortir
00:35:06un couteau et vous planter.
00:35:08C'est très inquiétant
00:35:10et on voit beaucoup de jeunes
00:35:12qui ont ces couteaux.
00:35:14Nous, policiers,
00:35:16on essaye de faire des contrôles d'identité,
00:35:18on fait des palpations de sécurité
00:35:20pour découvrir ces armes, mais comme vous savez,
00:35:22beaucoup d'associations
00:35:24ou de certains partis politiques
00:35:26nous accusent finalement
00:35:28d'être trop sur le dos de certains jeunes
00:35:30et finalement ne veulent plus
00:35:32vraiment qu'on fasse de contrôle d'identité
00:35:34et voudraient même qu'on fasse des contrôles d'identité
00:35:36après avec
00:35:38un document comme quoi
00:35:40on a contrôlé la personne.
00:35:42On voit bien que
00:35:44certaines personnes sont complètement aux côtés de la plaque
00:35:46alors même que l'urgence voudrait
00:35:48qu'on interpelle réellement
00:35:50ces individus qui sont porteurs de couteaux
00:35:52et qu'on les défère devant la justice
00:35:54et qu'ils soient sévèrement punis.
00:35:56Et là, on en est loin.
00:35:58Malheureusement, comme vous le dites vous-même,
00:36:00non seulement il y a une partie de la classe politique
00:36:02qui estime que quand vous faites ces contrôles,
00:36:04c'est quand vous allez trop loin dans l'intimité des gens,
00:36:06on l'a entendu, mais surtout vous ne pouvez pas non plus
00:36:08être partout. C'est-à-dire que vous demandez
00:36:10en plus de sécuriser
00:36:12tous les endroits régulièrement,
00:36:14en plus d'être dans la rue,
00:36:16il y a un moment donné où vous ne pouvez pas vous dédoubler.
00:36:18Il y a aussi un problème de moyens humains et matériels.
00:36:20Ces contrôles prennent du temps
00:36:22s'ils doivent être faits de manière un peu exhaustive.
00:36:24Et oui,
00:36:26alors ça c'est le gros souci
00:36:28parce que finalement s'il y avait une réponse
00:36:30pénale, malheureusement
00:36:32la justice est sinistrée.
00:36:34Ils font vraiment le maximum, ils font ce qu'ils peuvent
00:36:36avec les moyens qu'ils ont,
00:36:38mais ça coince plutôt au niveau de la justice
00:36:40parce que si
00:36:42on pouvait mettre des peines extrêmement
00:36:44lourdes et sévères, ça passerait
00:36:46l'envie de ces individus de se promener avec des couteaux
00:36:48ou de vouloir utiliser ces couteaux.
00:36:50Donc on est dans une situation
00:36:52où il faut vraiment que la justice
00:36:54soit beaucoup plus ferme et qu'on lui donne
00:36:56beaucoup plus de moyens qu'elle ne l'a
00:36:58actuellement. On voit que
00:37:00dans des classes d'enfants,
00:37:02de collégiens, il y a la moitié d'une classe
00:37:04est porteur de couteaux.
00:37:06On avait fait un petit
00:37:08sondage lors des...
00:37:10Vous savez, on envoie
00:37:12des policiers dans les écoles, dans les collèges
00:37:14faire de la prévention et
00:37:16la moitié disait qu'ils étaient, finalement
00:37:18avaient un couteau sur eux. Donc on se retrouve
00:37:20dans certaines zones. Donc on se retrouve vraiment
00:37:22avec une banalisation de ce port,
00:37:24de ces ports d'armes. Il va falloir aussi que
00:37:26les parents prennent la mesure
00:37:28du fait que d'avoir une arme, un couteau
00:37:30sur soi, c'est extrêmement dangereux
00:37:32et c'est surtout
00:37:34détruire une vie, enfin deux vies,
00:37:36parce que quand on tue une personne, mais après la personne
00:37:38va aussi aller en prison. Donc quand ce sont
00:37:40des mineurs, c'est vraiment
00:37:42dommage parce qu'on sacrifie ces jeunes
00:37:44pour rien. Parce que je vous dis,
00:37:46pour un mauvais regard, pour un
00:37:48cigarette refusé, vous allez
00:37:50vous prendre un coup de couteau. Avant,
00:37:52on va dire que c'était plutôt des bagarres,
00:37:54ça finissait
00:37:56par le chaos. On mettait
00:37:58son adversaire, si vous voulez,
00:38:00on le sonnait. Mais maintenant, on le tue.
00:38:02Donc ce n'est plus vraiment
00:38:04possible d'avoir cette situation.
00:38:06Et Axel Ronde, vous le disiez, mais le point
00:38:08central aussi, c'est la justice. Parce que effectivement,
00:38:10même si vous arrivez
00:38:12parfois à des interpellations, quand vous les retrouvez
00:38:14le lendemain que ces jeunes
00:38:16sont dehors et commettent de nouveau les mêmes faits,
00:38:18évidemment, c'est décourageant pour vous,
00:38:20encourageant pour eux. Et comme le disait Sarah Salman,
00:38:22comme on n'a pas de place et comme les peines
00:38:24ne sont pas exécutées, on préfère se dire
00:38:26que le port d'un couteau devient une
00:38:28simple contravention, au moins en un peu d'espoir
00:38:30de la recouvrir.
00:38:32Écoutez, c'est vrai
00:38:34que les politiques,
00:38:36les députés, essayent de
00:38:38trouver des moyens. Et c'est vrai qu'on fait
00:38:40cette loi pour
00:38:42cette contravention pour port d'armes
00:38:44prohibée. On
00:38:46essaye. Après, je trouve
00:38:48que c'est mieux d'essayer quelque chose que de rien faire.
00:38:50Mais il faut vraiment
00:38:52pouvoir mettre en place
00:38:54au niveau de la justice,
00:38:56c'est ça le point
00:38:58faible, que la justice puisse
00:39:00avoir une réponse plus ferme.
00:39:02Nous, on préférerait qu'il y ait des peines
00:39:04très très courtes pour les
00:39:06primo-délinquants, plutôt
00:39:08qu'il n'y ait absolument rien.
00:39:10Parce qu'au final, même si dans la loi
00:39:12c'est prévu qu'ils aient
00:39:14sur certains délits des sanctions
00:39:16assez fermes, mais finalement
00:39:18on le voit qu'il n'y a rien. Donc nous, on préférerait
00:39:20des séjours de 15 jours,
00:39:223 semaines en prison, mais
00:39:24avec une prison aussi
00:39:26assez contraignante.
00:39:28Parce qu'on le voit
00:39:30souvent dans certaines vidéos
00:39:32de prisonniers qui montrent leurs conditions
00:39:34qui finalement sont assez
00:39:36envieuses
00:39:38presque des fois. On voit
00:39:40dans certaines cellules, surtout pour les mineurs,
00:39:42où ils ont accès à pas mal de choses. Donc ça, c'est
00:39:44plus possible. Il faut vraiment que la prison
00:39:46redevienne un endroit
00:39:48malheureusement qui soit dur
00:39:50et un univers qui ne donne pas envie d'y aller.
00:39:52C'est ça le but. Il faut aussi faire de la prévention,
00:39:54plus en plus de prévention dans les
00:39:56établissements scolaires, expliquer
00:39:58ce qu'il va se passer si on utilise un couteau,
00:40:00si on se bat ou si on fait
00:40:02du trafic de drogue, puisque souvent les choses sont
00:40:04liées. Merci beaucoup Axel Ronde.
00:40:06Si vous pouvez, restez juste deux minutes de plus avec nous
00:40:08parce que je voudrais qu'on regarde maintenant un sujet justement
00:40:10à Nottlersfeld. Je ne peux quand même pas laisser dire
00:40:12les conditions envieuses.
00:40:14Vous allez avoir des plaintes au ministère
00:40:16de la justice. Je ne peux pas laisser dire
00:40:18que les conditions
00:40:20dans les prisons sont envieuses
00:40:22alors qu'il y a un taux d'occupation de 150%.
00:40:24Et qu'on a été condamné par la SEDH.
00:40:26Que les gens dorment sur des matelas,
00:40:28qu'il y a des cafards un peu partout,
00:40:30des rats. Je ne prends pas
00:40:32la défense des délinquants,
00:40:34mais les conditions
00:40:36mauvaises
00:40:38dans les prisons, c'est un fait qui est
00:40:40un fait avéré, reconnu par
00:40:42la justice. La France a été condamnée,
00:40:44comme l'a dit Sarah, par la Cour européenne
00:40:46des droits de l'homme. Et c'est un scandale
00:40:48pour la République française.
00:40:50Et ça devrait être modifié. Maintenant,
00:40:52les attaques sur les couteaux.
00:40:54Je devais exister du temps
00:40:56de l'homme préhistorique,
00:40:58mais il n'y avait pas de boîte de nuit.
00:41:00Mais on voit
00:41:02quand même dans les films
00:41:04West Side Story, tout le monde a un couteau.
00:41:06Donc ce n'est pas un phénomène nouveau.
00:41:08Il faudrait faire des études
00:41:10pour voir si c'est un phénomène culturel.
00:41:12Est-ce que l'immigration
00:41:14joue un rôle
00:41:16dedans ?
00:41:18On manque quand même de faits.
00:41:20Mais culturel ou pas, on n'a pas à prendre un couteau
00:41:22pour aller en Pékin.
00:41:24Je dis quand même qu'on manque
00:41:26de faits.
00:41:28Des faits durs
00:41:30pour en tirer des conclusions.
00:41:32La seule conclusion qu'on peut tirer,
00:41:34c'est qu'il semble qu'il y ait bien plus d'attaques
00:41:36aux couteaux et que les jeunes sont bien
00:41:38plus violents qu'avant. Et si ce que
00:41:40monsieur a dit est vrai,
00:41:42que la moitié d'une classe
00:41:44où il y ait des adolescents
00:41:46soient porteuses d'un couteau,
00:41:48c'est extrêmement grave.
00:41:50Les derniers chiffres
00:41:52dont on dispose ont été
00:41:54publiés par l'office d'analyse
00:41:56de la réponse pénale en 2020.
00:41:58Il faisait état de 120 attaques aux couteaux par jour.
00:42:00Et il s'agissait d'un point
00:42:02culminant par rapport à des rapports
00:42:04qui avaient été précédemment publiés.
00:42:06C'est tout de même une indication.
00:42:08Le fait que les gens portaient déjà des couteaux à l'époque,
00:42:10on ne saurait le nier. Néanmoins, ce qui est
00:42:12singulièrement nouveau, c'est le détournement de l'usage
00:42:14de ces couteaux. Et un dernier mot pour dire
00:42:16que depuis 2020, il n'y a plus de données tangibles
00:42:18qui ont été publiées. Néanmoins,
00:42:20les policiers sur le terrain nous expliquent
00:42:22qu'ils n'avaient jamais vu autant de couteaux
00:42:24en circulation et autant de couteaux
00:42:26employés à des fins criminelles
00:42:28ou délinquantes. Donc c'est ça qui est tout de même
00:42:30tout à fait significatif, bien que l'on n'ait en effet pas
00:42:32de chiffres établis sur la question.
00:42:34La question, ce n'est pas le paysan qui a son opinel
00:42:36dans la poche par réflexe, mais celui
00:42:38qui l'utilise. Je vais revenir sur les conditions
00:42:40carcérales envieuses, parce que ce que vous disiez
00:42:42confrère, vous avez raison, on a été condamné plusieurs fois
00:42:44par la Cour européenne des droits de l'homme. Les conditions,
00:42:46il y a des punaises de lit, des cafards, le mitard,
00:42:48c'est absolument horrible. Mais,
00:42:50il y a un mais, quand vous les voyez sur
00:42:52TikTok exposés, je pense que c'est à ça
00:42:54que monsieur faisait référence. Moi, je suis beaucoup
00:42:56sur les réseaux sociaux. Sur TikTok, le soir,
00:42:58ils sont en live. Je pense qu'on voit les mêmes vidéos.
00:43:00Voilà, et c'est ça aussi que ça renvoie
00:43:02comme image. Un jeune qui a 12 ans,
00:43:04il voit dans la prison les vidéos TikTok
00:43:06qui lui montrent, finalement, je suis
00:43:08là avec ma PlayStation, je me fais
00:43:10la cantine, je fais
00:43:12mon alimentation, je suis avec mes copains,
00:43:14je fais les yo-yos, je passe ça d'une cellule
00:43:16à l'autre. Il ne voit pas les
00:43:18condamnations de la Cour européenne des droits de l'homme. Il voit
00:43:20ce qu'il se passe sur les réseaux sociaux
00:43:22et ce qui est montré par les détenus eux-mêmes,
00:43:24c'est que finalement, ça va. Mais par contre, ce que pourrait
00:43:26faire l'éducation nationale,
00:43:28c'est inédit,
00:43:30c'est faire prendre
00:43:32les enfants à un certain âge,
00:43:34c'est le psychologue de déterminer
00:43:36l'âge, et de leur faire visiter
00:43:38les prisons pour voir
00:43:40que la vie en prison
00:43:42n'est pas très agréable
00:43:44et qu'il vaut mieux. C'est fait d'ailleurs
00:43:46aux Etats-Unis, on le voit dans des séries
00:43:48américaines où
00:43:50des jeunes
00:43:52vont dans les prisons et les prisonniers
00:43:54leur parlent en leur disant, tenez-vous à carreau,
00:43:56c'est horrible ici, blablabla.
00:43:58Mais c'est plus horrible peut-être là-bas qu'ici.
00:44:00Michel Taubes, un dernier mot, parce qu'après,
00:44:02on va changer de sujet. Je voudrais qu'on redonne la parole à Axel Ronde.
00:44:04On parlait de psychiatrie tout à l'heure.
00:44:06Mais c'est pareil, en prison,
00:44:08vous avez des prisonniers qui sont
00:44:10dans des souffrances psychiatriques
00:44:12et les moyens de suivi psychiatrique
00:44:14sont ridicules. Là aussi,
00:44:16il y a une pauvreté de la psychiatrie
00:44:18carcérale qui est dramatique
00:44:20et qui ne fait que renchérir
00:44:22et renforcer
00:44:24la fonction non dissuasive de la prison
00:44:26aujourd'hui en France.
00:44:28Excellent. Axel Ronde va vous faire réagir
00:44:30au sujet qu'on va écouter dans un instant.
00:44:32Vous devez peut-être les connaître, mais toute l'année
00:44:34et encore plus l'été, des policiers
00:44:36encadrent des jeunes des quartiers pour des activités
00:44:38au sein de ce qu'on appelle les centres de loisirs
00:44:40jeunesse de la police.
00:44:42Alors que les politiques, parfois, n'ont que des chiffres
00:44:44pour nous parler de cette institution.
00:44:46Justement, eux, tentent de poursuivre une mission
00:44:48de prévention de la délinquance.
00:44:50Michael Chahut, notre journaliste, a rencontré
00:44:52les trois policiers qui encadrent toute l'année
00:44:5470 jeunes de quartier sur Nantes.
00:44:56On a parlé avec eux à une activité.
00:44:58Nautique, regardez ce reportage de Michael Chahut.
00:45:00C'est un centre de loisirs un peu particulier
00:45:02puisque trois fonctionnaires de police
00:45:04encadrent ici une quinzaine
00:45:06de jeunes des quartiers de Nantes.
00:45:08Au programme, une activité voile
00:45:10pour ces ados qui, pour certains,
00:45:12ont appris à nager
00:45:14grâce à ces policiers.
00:45:16Déjà, j'aurais pu se traîner dehors.
00:45:18J'aurais peut-être pu me faire engrainer par d'autres personnes
00:45:20dans la rue ou quoi.
00:45:22J'aurais pas pu découvrir de nouvelles personnes,
00:45:24de nouvelles activités ou quoi.
00:45:26Moi, mes amis pensent que c'est de la perte de temps
00:45:28et que ça sert à rien de faire ça avec des policiers.
00:45:30Tu leur dis quoi ?
00:45:32Moi, je leur dis qu'au lieu de parler,
00:45:34il faut venir tester.
00:45:36Après, vous allez voir si c'est bien.
00:45:38Mais si vous aimez pas, je vous force pas.
00:45:40Bien sûr, ici, on met l'accent sur la discipline.
00:45:42Aucun faux pas n'est toléré.
00:45:44Pour ces adolescents, c'est souvent le seul lieu
00:45:46qui leur est ouvert durant l'été.
00:45:48On est vraiment sur la prévention de la délinquance.
00:45:50C'est justement éviter que ces jeunes
00:45:52tombent dans la délinquance
00:45:54et puis après passer dans des endroits
00:45:56où on sait bien que ça sera très compliqué
00:45:58de pouvoir les récupérer.
00:46:00C'est vraiment travailler en amont,
00:46:02se dire comment est-ce qu'on occupe ces jeunes.
00:46:04C'est le vrai rôle de la police nationale,
00:46:06d'aller les chercher, de travailler avec ces jeunes.
00:46:08Il existe une trentaine de CLJ en France
00:46:10gérées par la police,
00:46:12ouvertes toute l'année pour accueillir
00:46:14des adolescents des quartiers.
00:46:16A Nantes, ces dernières années,
00:46:18deux jeunes qui ont fréquenté le CLJ
00:46:21Axel Ronde, on voit beaucoup de choses
00:46:23dans ce reportage. On voit à quel point
00:46:25ces jeunes ont entre 12 et 14 ans.
00:46:27Quand on les interroge, il y en a un
00:46:29qui se dit heureusement que je suis allé
00:46:31dans ce centre, parce que peut-être
00:46:33que j'aurais pu être engrainé. Un autre qui nous dit
00:46:35qu'il y a 12 ans, il a des amis qui lui disent
00:46:37qu'est-ce que tu vas faire l'été avec des policiers
00:46:39alors que ça leur offre une période de vacances
00:46:41que beaucoup n'ont pas. Ces initiatives,
00:46:43elles sont importantes pour faire de la prévention ?
00:46:45Oui, elles sont très importantes.
00:46:47Ça fait une vingtaine d'années
00:46:49qu'il y a ce dispositif.
00:46:51D'ailleurs, il y a aussi un autre dispositif,
00:46:53c'est RAID Aventures.
00:46:55C'est une association qui met en contact
00:46:57soit des anciens policiers
00:46:59ou aussi des policiers.
00:47:01Ça permet de pouvoir
00:47:03occuper certains jeunes,
00:47:05mais aussi de leur montrer
00:47:07une autre image de la police nationale.
00:47:09Ça permet aussi de
00:47:11faire passer un message
00:47:13qu'on n'est pas là que pour
00:47:15les embêter, mais qu'on est là
00:47:17réellement pour les protéger,
00:47:19pour les aider, pour que
00:47:21dans les quartiers, ça se passe
00:47:23mieux, que ça se passe bien.
00:47:25D'ailleurs, c'est souvent dans les quartiers
00:47:27que les gens nous demandent de venir.
00:47:29C'est eux qui nous demandent
00:47:31qu'il y ait plus de fermeté
00:47:33de la part de la justice, parce que
00:47:35ce sont les premières victimes.
00:47:37Ce sont les quartiers, dans les quartiers populaires
00:47:39qui ont le plus
00:47:41de criminalité.
00:47:43Les habitants ont envie de vivre
00:47:45en paix, ont envie de vivre
00:47:47sereinement, comme sur tout le reste du
00:47:49territoire national. Ce sont des très
00:47:51belles initiatives et on espère
00:47:53que ça perdurera
00:47:55et que, pourquoi pas, ça
00:47:57pourrait se développer. Mais ça,
00:47:59il faudrait encore une fois beaucoup plus
00:48:01d'effectifs de police pour pouvoir
00:48:03finalement répondre à ces besoins.
00:48:05Merci beaucoup, Axel Ronde,
00:48:07d'avoir été avec nous. Je rappelle que vous êtes porte-parole
00:48:09de la CFTC Police. Merci
00:48:11beaucoup d'avoir réagi à ces deux
00:48:13sujets. C'est vrai que, Sarah Salman, ce reportage,
00:48:15il est très intéressant, parce qu'on voit ces jeunes qui, du coup,
00:48:17ont la chance d'avoir déjà une période
00:48:19de vacances, qui n'est pas forcément le cas
00:48:21quand vous venez de ces quartiers, et où on a la chance aussi d'avoir
00:48:23cet encadrement. On sent que
00:48:25le policier qui les encadre dit aussi
00:48:27que, dès cet âge-là, dès la jeune
00:48:29adolescence, c'est là où
00:48:31jamais, finalement, que les choses se jouent. C'est là où ça se joue
00:48:33et on pourrait mettre ça même à 8 ans
00:48:35ou 10 ans, parce qu'on voit dans les quartiers, vous avez des
00:48:37personnes de 10 ans qui font déjà le gai.
00:48:39Là, on le voit, il y a un enfant de 12 ans
00:48:41qui dit, mes copains me disent, pourquoi tu fais ça
00:48:43avec la police ? Donc, c'est presque un petit peu trop
00:48:45tard. Il faudrait les mettre vers 8-10 ans,
00:48:47parce qu'on voit, il y a un rajeunissement
00:48:49de la délinquance, on le voit de plus en plus.
00:48:51Il y a des enfants, parfois, de 8 ans, qui font,
00:48:53je le rappelle, le gai, qui se livrent à des actes
00:48:55de délinquance, et les policiers sont très
00:48:57bienveillants. Donc, c'est maintenant ou jamais,
00:48:59peut-être qu'il faudrait le faire plus, si les moyens
00:49:01le permettaient. Mais, évidemment, c'est tout à fait salutaire
00:49:03et ça montre, encore une fois, que les policiers sont
00:49:05là pour nous protéger et pas pour nous tuer,
00:49:07contrairement à ce que disent certains politiques.
00:49:09C'est vrai qu'Arnaud Clercel, de beaucoup de policiers,
00:49:11disent que, malheureusement, ils ont de moins en moins
00:49:13le temps, notamment avec la fin de la police
00:49:15de proximité, de faire de la prévention.
00:49:17Et pourtant, on voit bien que la prévention,
00:49:19à la fois, eux, ils ont envie de la faire, et ça reste
00:49:21extrêmement important. C'est-à-dire, plutôt que d'être toujours en réaction,
00:49:23que ce soit les forces de l'ordre ou les politiques,
00:49:25cette prévention-là, il faudrait prendre le temps et donner
00:49:27les moyens pour qu'elle puisse avoir lieu.
00:49:29Oui, mais ils ont des problèmes d'effectifs, mais je suis d'accord
00:49:31avec Sarah. Il faut que ça soit fait
00:49:33très tôt, parce que même à partir de...
00:49:35Enfin, ça, c'est mon jugement, mais à partir
00:49:37de 16 ans, une fois qu'un jeune est...
00:49:39J'avais fait un rapport
00:49:41sur la délinquance des mineurs pour
00:49:43Nicolas Sarkozy en
00:49:452005, déjà.
00:49:47Et à l'époque, je disais
00:49:49que la délinquance des mineurs
00:49:51avait augmenté de...
00:49:53Je ne me rappelle plus, 200 % en l'espace
00:49:55de 10 ans.
00:49:57Et maintenant, ça doit être encore bien pire.
00:49:59Et les jeunes
00:50:01sont embrigadés dans le trafic de drogue.
00:50:03Et ce trafic de drogue
00:50:05essaye de se faire sortir les
00:50:07enfants de l'école pour avoir
00:50:09une main-d'oeuvre
00:50:11peu chère pour les
00:50:13embrigader. Et donc, à partir
00:50:15de 15 ans, 16 ans, quand ils sont
00:50:17habitués à gagner 2 000 €, 3 000 €
00:50:19par mois, ils se disent
00:50:21pourquoi j'irais travailler
00:50:23pour le SMIC alors que
00:50:25en faisant du trafic ou en étant
00:50:27guetteur, je gagne 2 000, 3 000 €.
00:50:29Donc, c'est très compliqué.
00:50:31Il faut un retour
00:50:33de l'autorité de l'État avec
00:50:35des peines de prison qui sont effectuées
00:50:37et un mélange
00:50:39d'humanisme et de gentillesse des
00:50:41policiers envers les jeunes et
00:50:43leur faire comprendre qu'ils ne sont pas leurs ennemis.
00:50:45Mais ça doit se faire à un âge
00:50:47tôt joué, jeune.
00:50:49Et sinon,
00:50:51c'est vraiment... Pour arrêter
00:50:53la gangrène
00:50:55de cette délinquance et du
00:50:57trafic de drogue, il faut
00:50:59agir tôt sur les jeunes et taper
00:51:01très fort sur les trafiquants de drogue.
00:51:03En un mot, parce que je voyais réagir effectivement
00:51:05Sarah sur le côté, c'est vrai que ces jeunes, malheureusement,
00:51:07c'est moche à dire, mais quand, dès l'âge
00:51:09adolescent, ils ont des salaires assez
00:51:11conséquents à cause du trafic de
00:51:13drogue, c'est dur de les remettre dans le
00:51:15chemin du travail normal où ils se disent
00:51:17je vais avoir un travail qui me prendra
00:51:19plus de temps et je n'atteindrai jamais...
00:51:21Oui, je vais vous dire, parce que moi je fais des gardes à vue,
00:51:23parfois commis d'office, j'en fais une tous les deux mois et ça me
00:51:25permet aussi de voir autre chose et je discute
00:51:27avec eux et ça m'est déjà arrivé d'avoir un mineur en face
00:51:29de moi de 16 ans qui me dit, mais attendez madame, pourquoi
00:51:31j'irais bosser, me lever le matin
00:51:33pour avoir un employeur qui me donne des
00:51:35horaires pour gagner un SMIC alors que
00:51:37là j'ai 5000 euros par mois en restant
00:51:39assis pour faire le guet, siffler
00:51:412-3 transactions. Voilà leur raisonnement
00:51:43et la famille, pourquoi elle ne dit rien, on pourrait se dire la famille
00:51:45pourrait dire quelque chose, mais la famille souvent
00:51:47en profite aussi, ça arrange tout le monde en réalité.
00:51:49Donc voilà pourquoi ils se disent, même
00:51:51à 8 ans, vous donnez à 8 ans, on imagine 8 ans
00:51:53100 euros par semaine, c'est énorme.
00:51:55Donc ça les habitue à un train de vie
00:51:57qui souvent, ils ne pourront
00:51:59jamais l'atteindre, même en travaillant
00:52:01énormément.
00:52:03Pour en revenir sur cette initiative, ce qu'on voit
00:52:05aussi, c'est une autre image
00:52:07c'est-à-dire qu'on voit ces jeunes qui sans doute
00:52:09quand ils rentrent aussi dans leur quartier
00:52:11n'ont pas le même discours sur les forces de l'ordre
00:52:13et d'ailleurs Mickaël Chahut termine son reportage en nous disant que
00:52:15deux d'entre eux ont même embrassé la profession.
00:52:17Mais exactement, c'est extrêmement
00:52:19utile.
00:52:21Des policiers qui sont devenus vos trafiquants ?
00:52:23Ah non, l'inverse !
00:52:25On espère que l'inverse ne se passe pas.
00:52:27Mais je pense qu'il ne faut pas badiner
00:52:29avec les guillemots de sécurité. Et puisque monsieur
00:52:31Clarsfeld a remis un rapport
00:52:33à un certain Nicolas Sarkozy, quand même
00:52:35lorsqu'il a été ministre de l'Intérieur, il avait
00:52:37ridiculisé la police de proximité
00:52:39en allant sur un terrain de rugby en disant
00:52:41la police n'est pas là pour organiser
00:52:43des matchs de rugby, mais pour arrêter des délinquants.
00:52:45Et il a déshabillé la police
00:52:47de proximité, ce qui a fait perdre
00:52:49plus de 10 ans à la police nationale
00:52:51et l'a coupé, en fait, de ce
00:52:53rapport de proximité, de cette relation
00:52:55de proximité avec les jeunes.
00:52:57Donc ça a été 10 ans, 20 ans de perdus.
00:52:59C'est considérable. Et c'est vrai
00:53:01que là, on essaye de retisser le lien.
00:53:03Il y a des anciens policiers comme Bruno
00:53:05Pommard, l'association Raid Aventure
00:53:07qui est extrêmement efficace
00:53:09et qui organise ce genre d'initiatives
00:53:11et il en faut beaucoup.
00:53:13Emmanuel Macron, on peut lui faire
00:53:15beaucoup de reproches, mais il a renforcé les moyens
00:53:17de la police. Donc espérons que ces moyens
00:53:19servent notamment à retisser
00:53:21cette police de proximité
00:53:23parce qu'on en a besoin pour pouvoir
00:53:25expliquer. C'est la meilleure
00:53:27des préventions vis-à-vis des jeunes.
00:53:29C'est la meilleure des préventions.
00:53:31C'est de pouvoir leur permettre de comprendre
00:53:33que la police est là pour assurer l'ordre
00:53:35et la sécurité de tout le monde, à commencer
00:53:37par ces jeunes, eux-mêmes,
00:53:39et effectivement pour leur donner une perspective
00:53:41différente que celle qui est issue
00:53:43de déconfinement.
00:53:45Ça n'est pas...
00:53:47Ça n'est pas la seule solution,
00:53:49ça fait partie du maillon.
00:53:51Là, c'est 70, c'est effectivement 7.
00:53:53Combien de jeunes ils peuvent amener sur ce petit bateau ?
00:53:55C'est pas un parcours de croisière.
00:53:57Ils ne peuvent pas prendre
00:53:59des dizaines de milliers de gens.
00:54:01C'est un sparadrap.
00:54:03C'est toujours ça de pris.
00:54:05Si c'est 70 jeunes de sauver, c'est toujours ça de pris.
00:54:07Effectivement, Yannick Mavan, pour terminer.
00:54:09Je pense qu'il nous faut aussi prendre la mesure
00:54:11de la pression sociale et culturelle que les trafiquants
00:54:13de drogue peuvent également opérer.
00:54:15Et de la sphère amicale, on l'entend dans les sons
00:54:17quand ils disent « mes copains disent que ».
00:54:19Là, on va avec eux, d'ailleurs.
00:54:21Exactement.
00:54:23Et cette pression sociale peut aussi passer par
00:54:25l'imposition d'un vocabulaire qui est propre aux trafiquants
00:54:27de drogue qui devient celui d'une cité entière
00:54:29naturellement par l'imposition
00:54:31de normes, de principes
00:54:33de sécurité, la volonté d'imposer
00:54:35une forme de coopération sur le ton.
00:54:37Si tu vois en amont
00:54:39qu'il y a une forme de barrage
00:54:41policier ou de mouvement de policier qui peut se préparer,
00:54:43il s'agirait de prévenir
00:54:45les personnes qui font la chouffe
00:54:47au pied de ton immeuble, etc.
00:54:49Et c'est aussi sur cette dimension
00:54:51sociale, mais au sens
00:54:53non plus économique mais culturelle
00:54:55qu'il nous faut parvenir à réimposer
00:54:57une envie de devenir
00:54:59partie constituante
00:55:01de la communauté nationale française.
00:55:03Alors que l'on voit bien qu'aujourd'hui, le drame
00:55:05des trafiquants de drogue, c'est qu'en plus d'être
00:55:07extrêmement puissant d'un point de vue économique,
00:55:09ils parviennent à opposer
00:55:11un projet culturel aux habitants
00:55:13des lieux où ils opèrent
00:55:15leur trafic. Et c'est, je pense, aussi sur cette dimension-là
00:55:17qu'il nous faut repenser notre stratégie.
00:55:19Et juste un dernier mot, effectivement,
00:55:21Sarah Salmane, on parle beaucoup du lien
00:55:23important entre
00:55:25la police et les jeunes
00:55:27et une fois de plus, on se dit
00:55:29que ce genre d'initiative peut changer
00:55:31l'image, mais qu'est-ce qui se passe quand ils retournent ?
00:55:33C'est ça la grande question dans leur quartier, parce qu'on se dit
00:55:35que dans un monde idéal, on a envie de se dire qu'ils arrivent
00:55:37même à changer peut-être,
00:55:39à faire changer d'avis leurs amis, mais ce n'est pas
00:55:41si certain que ça. C'est-à-dire que tant que le cadre tient,
00:55:43ça va. Oui, ce n'est pas si certain, parce que c'est un écosystème.
00:55:45Imaginons que dans ces jeunes, il y en a un qui a son grand-frère
00:55:47en prison, l'autre qui a son père
00:55:49aussi en prison. C'est un écosystème
00:55:51qu'il faudrait changer. Et quand ils rentrent
00:55:53dans leur quartier, dans leur environnement,
00:55:55on peut leur dire, non mais attends, la police,
00:55:57on s'en fout complètement, c'est bon.
00:55:59C'est un travail de longue haleine. Je dirais que c'est plus symbolique
00:56:01qu'autre chose, mais c'est quand même salutaire.
00:56:03On va marquer une pause. On se retrouve pour la
00:56:05deuxième heure de Punchline
00:56:07avec mes invités. On reparlera
00:56:09notamment un petit peu du Royaume-Uni,
00:56:11de la campagne américaine, et puis on reviendra
00:56:13sur ce qu'a dit hier Gérald Darmanin
00:56:15concernant l'antisémitisme.
00:56:17Trois fois plus de faits antisémites
00:56:19depuis le 7 octobre. On en débattra
00:56:21avec mes invités. A tout de suite.
00:56:27De retour pour la deuxième heure de Punchline.
00:56:29Évidemment, on reprend nos débats dans un instant, mais d'abord
00:56:31le journal présenté par Adrien Spiteri.
00:56:33Rebonjour Adrien. Rebonjour Elodie.
00:56:35Rebonjour à tous. L'équipe de France de voler remporte
00:56:37la médaille d'or aux Jeux Olympiques et conserve
00:56:39donc son titre. Les coéquipiers d'Ervin
00:56:41Engapet se sont imposés 3 manches à 0
00:56:43face à la Pologne. Avec cette
00:56:4515e médaille d'or, la France égale son
00:56:47record et fait aussi bien qu'en
00:56:491996 aux JO d'Atlanta.
00:56:51Les Antebelles de France en revanche
00:56:53se sont inclinées en finale
00:56:5529-21 face à la Norvège
00:56:57au stade Pierremont-Roi de Villeneuve-D'Ascq.
00:56:59Championne aux Jeux de Tokyo,
00:57:01les Bleus doivent se contenter de la médaille
00:57:03d'argent à la maison. Dans le reste
00:57:05de l'actualité des éleveurs de bovins
00:57:07et d'auvins s'inquiètent en France.
00:57:09Deux cas de fièvre catarhal-ovine
00:57:11de stéréotype 3 ont été confirmés.
00:57:13Cette fièvre a été apparue fin 2023
00:57:15dans le nord de l'Union Européenne
00:57:17avant de se répandre aux pays frontaliers.
00:57:19Le ministère de l'Agriculture anticipe
00:57:21déjà la campagne de vaccination.
00:57:23Elle démarre ce lundi. Le but,
00:57:25éviter une propagation massive.
00:57:27Sharon Camara.
00:57:29Les craintes des éleveurs ont finalement
00:57:31été confirmées. Deux
00:57:33cas de fièvre catarhal-ovine de stéréotype 3
00:57:35ont bien été identifiés en France,
00:57:37dans les Ardennes et dans le nord.
00:57:39Alors que des dizaines de cas
00:57:41suspects sont actuellement examinés,
00:57:43ces derniers sont invités à prendre
00:57:45le maximum de précautions.
00:57:47C'est une maladie qui apparaît
00:57:49quasiment du jour au lendemain.
00:57:51Aujourd'hui, ce qu'on conseille
00:57:53aux éleveurs, c'est d'aller visiter
00:57:55leurs animaux, c'est-à-dire voir les animaux,
00:57:57que ce soit matin et soir, au minimum deux fois par jour.
00:57:59Plus on intervient vite, plus on a des chances
00:58:01de sauver l'animal.
00:58:03La fièvre catarhal-ovine de stéréotype 3,
00:58:05aussi appelée maladie de la langue bleue,
00:58:07affecte principalement
00:58:09les ovins et les bovins.
00:58:11Cette maladie virale, qui se transmet
00:58:13par des piqûres d'insectes, ne présente toutefois
00:58:15aucun risque pour l'homme et ne se transmet
00:58:17pas entre animaux.
00:58:19C'est une maladie qui peut se traduire
00:58:21suivant plusieurs effets.
00:58:23Chez certains animaux,
00:58:25elle va être asymptomatique.
00:58:27D'autres, ça va être des phénomènes
00:58:29comme une fièvre plus ou moins longue
00:58:31de l'odème, l'odème buccal,
00:58:33du pâturin,
00:58:35qui peuvent avoir des conséquences
00:58:37assez importantes.
00:58:39Une fièvre qui se dure dans le temps
00:58:41peut provoquer des avortements chez les bêtes gestantes
00:58:43ou de la fertilité chez les mâles reproducteurs.
00:58:45Afin de stopper la propagation
00:58:47de ce virus, qui pourrait engendrer
00:58:49d'importantes pertes économiques pour les éleveurs,
00:58:51une campagne de vaccination
00:58:53volontaire et gratuite sera lancée
00:58:55ce 12 août. Ce sont plus de 4 millions
00:58:57de doses qui seront mises
00:58:59à la disposition des éleveurs.
00:59:01Les autorités
00:59:03craignent un éventuel méga-séisme
00:59:05après une secousse de magnitude 7,1.
00:59:07Elle a fait 14 blessés
00:59:09dans le sud du pays. Sur place,
00:59:11le ministère de l'Agriculture appelle à ne pas
00:59:13stocker ou faire de réserves excessives.
00:59:15Faut-il s'inquiéter ? La question a été
00:59:17posée à un professeur de sismologie
00:59:19à l'université de Tokyo.
00:59:21Le risque est très faible
00:59:23et l'avertissement n'y change rien.
00:59:27Mais en même temps,
00:59:29le risque n'est pas nul.
00:59:31Le Japon est un pays
00:59:33sujet aux tremblements de terre.
00:59:35Un tremblement de terre
00:59:37peut se produire à n'importe quel moment
00:59:39et n'importe où, sans avertissement.
00:59:41Les gens
00:59:43devraient donc toujours se préparer
00:59:45à un niveau raisonnable.
00:59:47Et on termine ce journal dans les rues
00:59:49de Londres où en 5 jours,
00:59:51l'artiste Beng Si fait réaliser
00:59:535 œuvres. Elles ont été dévoilées dans la capitale.
00:59:55Il s'agit principalement d'animaux.
00:59:57Alors à quoi ressemble-t-elle ?
00:59:59Régine Delfour vous les fait découvrir.
01:00:01Beng Si serait-il en train
01:00:03de transformer Londres en zoo ?
01:00:055 œuvres en 5 jours
01:00:07et à chaque fois des animaux.
01:00:09La dernière a été dévoilée vendredi.
01:00:11Deux Péicans attrapant
01:00:13des poissons sur la façade d'un restaurant.
01:00:15En cette période de trouble au Royaume-Uni,
01:00:17certains y voient
01:00:19un message de paix.
01:00:21D'une certaine manière, j'aimerais penser que c'est plus
01:00:23un remerciement pour avoir défendu
01:00:25une unité pacifique. Dans ce quartier,
01:00:27cela a toujours été très diversifié.
01:00:29J'ai grandi ici, j'adore ça.
01:00:31Si nous recevons un petit quelque chose
01:00:33en retour de l'amitié et de l'esprit d'accueil,
01:00:35je pense que c'est formidable.
01:00:37Qui sait, il faudrait être au Beng Si
01:00:39pour le savoir, mais c'est super d'avoir fait cela
01:00:41cette semaine en particulier. C'est vraiment bien
01:00:43qu'il ait parcouru le pays quand il y avait de tels problèmes
01:00:45pour faire ces choses merveilleuses.
01:00:47Lundi, un bouctin fait son apparition
01:00:49sur un mur. Le lendemain,
01:00:51deux éléphants se font face.
01:00:53Puis trois singes
01:00:55se balancent sur un pont.
01:00:57Et jeudi, c'est un loup
01:00:59qui est peint sur une parabole.
01:01:01Une heure plus tard, après avoir été dévoilé,
01:01:03l'oeuvre est dérobée.
01:01:05Car les oeuvres de Beng Si sont très convoitées.
01:01:07Certaines se vendent à plusieurs
01:01:09millions d'euros.
01:01:11Voilà, c'est la fin de ce journal.
01:01:13La suite de Punchline avec vous Elodie.
01:01:15Merci beaucoup Adrien. On vous retrouve à 18h30
01:01:17pour un prochain point sur l'information.
01:01:19Je voudrais qu'on revienne sur ce qu'a dit
01:01:21hier le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer,
01:01:23démissionnaire Gérald Darmanin.
01:01:25Il a fait un triste bilan, malheureusement,
01:01:27du nombre d'actes antisémites depuis
01:01:29le 7 octobre. Il a donné aussi une partie
01:01:31de son analyse. Écoutez-le.
01:01:33Les actes antisémites en France ont été
01:01:35multipliés par trois depuis l'automne dernier.
01:01:37Et 887
01:01:39faits ont été recensés rien que
01:01:41dans ce premier semestre. Depuis le 7 octobre
01:01:43et alors que les
01:01:45otages sont toujours prisonniers,
01:01:47comment ne pas entendre
01:01:49le cri des juifs
01:01:51qui se sentent menacés dans leur chair
01:01:53et dans leur existence ?
01:01:57L'antisémitisme qui a toujours existé
01:01:59désormais ne se cache plus.
01:02:03Il est une insulte aux morts,
01:02:05aux blessés,
01:02:07aux humiliés et à notre histoire.
01:02:09Et comment
01:02:11des hommes politiques peuvent considérer
01:02:13qu'il est résiduel ?
01:02:15Il y a beaucoup de choses dans cette déclaration du ministre de l'Intérieur.
01:02:17On va décrypter un petit peu phrase par phrase.
01:02:19Il dit que l'antisémitisme a toujours existé
01:02:21mais aujourd'hui il ne se cache plus.
01:02:23Est-ce qu'effectivement
01:02:25tout le monde fait ce constat de se dire que malheureusement
01:02:27depuis le 7 octobre il y a un antisémitisme totalement
01:02:29assumé ? Et une
01:02:31certaine partie aussi de l'exécutif dit
01:02:33qu'on n'en fait peut-être pas assez. Est-ce que vous avez le sentiment
01:02:35qu'aujourd'hui on ne fait pas assez pour protéger
01:02:37notamment nos compatriotes juifs ?
01:02:39Je tiens d'abord à dire que la France n'est pas un pays
01:02:41antisémite. On le voit aussi
01:02:43parce qu'un parti comme le Rassemblement National
01:02:45qui est issu de l'extrême droite
01:02:47et du Front National qui était antisémite
01:02:49est devenu aujourd'hui un parti
01:02:51qui prend la défense des Juifs et qui
01:02:53prend la défense d'Israël. Donc c'est une évolution
01:02:55qui est une évolution positive.
01:02:57Maintenant il y a un
01:02:59antisémitisme
01:03:01affiché de l'islam radical
01:03:03qui appelle à la destruction
01:03:05d'Israël et à la quasi-destruction
01:03:07des Juifs. Et un
01:03:09antisémitisme
01:03:11de l'extrême gauche et de la France
01:03:13insoumise qui se dissimule
01:03:15derrière un voile quasi-transparent
01:03:17d'anti-sionisme.
01:03:19Mais les Juifs
01:03:21qui vivent dans des quartiers difficiles
01:03:23ont
01:03:25un sentiment
01:03:27d'être humiliés comme on a pu voir
01:03:29le monsieur qui n'était pas juif d'ailleurs
01:03:31dans le tramway où on lui demande
01:03:33est-ce que tu es juif ?
01:03:35Donc ça suscite
01:03:37de l'angoisse pour ces Juifs
01:03:39et un sentiment d'humiliation qu'ils ne
01:03:41connaissaient pas en France depuis
01:03:43très longtemps et c'est pour ça
01:03:45que certains décident
01:03:47de faire leur alia, d'immigrer
01:03:49en Israël
01:03:51alors qu'en fait ils courent plus de risques
01:03:53vitaux
01:03:55en Israël qu'en France.
01:03:57Mais le sentiment d'humiliation
01:03:59est plus
01:04:01grand que
01:04:03l'objectivité par rapport
01:04:05bénéfice-risque mais
01:04:07ils ne veulent pas être humiliés, c'est normal
01:04:09les gens ne veulent pas être humiliés
01:04:11et subir cet antisémitisme
01:04:13au quotidien.
01:04:15Maintenant les pouvoirs publics et le ministre de l'intérieur
01:04:17fait tout ce qu'il peut pour
01:04:19combattre
01:04:21cet antisémitisme et protéger
01:04:23les Juifs mais il faut aussi s'attaquer
01:04:25clairement à l'islamisme radical
01:04:27ce qu'il fait d'ailleurs
01:04:29et que les gens arrêtent
01:04:31de voter pour la France
01:04:33insoumise aussi.
01:04:35Oui parce qu'on voit que leur stratégie électorale
01:04:37quelque part malheureusement a payé
01:04:39certes ils ne sont pas renforcés mais le nombre de députés
01:04:41de la France insoumise est resté quasiment le même
01:04:43ce qui veut dire que cette stratégie
01:04:45on peut la déplorer mais dans l'état
01:04:47d'esprit de certains, elle marche.
01:04:49Mélenchon est quelqu'un de brillant
01:04:51j'aurais préféré qu'il soit
01:04:53protecteur des Juifs plutôt que
01:04:55ennemi des Juifs
01:04:57mais il a un électorat
01:04:59et malheureusement
01:05:01le parti socialiste qui est un parti
01:05:03de gauche classique
01:05:05de centre gauche est dépendant
01:05:07pour se faire élire
01:05:09de la France insoumise
01:05:11voilà
01:05:13et donc c'est
01:05:15dangereux dans l'avenir
01:05:17pour les Juifs en France
01:05:19on ne sait pas de quoi l'avenir sera fait.
01:05:21C'est vrai que Sarah Salmane on a vu aussi des reportages
01:05:23qu'on avait fait à l'époque
01:05:25de Français qui vivaient en Israël
01:05:27qui avaient voulu venir en France
01:05:29se réinstaller en ce temps on sera plus en sécurité
01:05:31et comme vous le disiez Arnaud Clarsen quand ils ont vu l'ambiance en France
01:05:33se sont dit en fait on repart en Israël
01:05:35c'est à dire qu'en fait
01:05:37évidemment qu'ils sont en danger en Israël bien sûr
01:05:39mais dans l'ambiance ils se disent en fait
01:05:41en France je ne me sens pas plus protégée
01:05:43Oui parce qu'en fait j'étais en Israël la semaine dernière
01:05:45et celle d'avant, en Israël vous vous sentez à la maison
01:05:47clairement vous n'avez pas des affiches d'otages
01:05:49arrachées, vous vous sentez chez vous
01:05:51il y a un sentiment d'appartenance
01:05:53et vraiment je le redis on se sent chez soi
01:05:55quand vous arrivez en France une des insultes
01:05:57qu'on peut entendre c'est
01:05:59et c'est vraiment, il y a le sentiment de rejet
01:06:01alors c'est sûr que si vous êtes dans le 16ème arrondissement
01:06:03vous le sentez moins, si vous êtes à Neuilly
01:06:05vous le sentez moins, c'est vrai que je suis plutôt par là
01:06:07mais si vous êtes en banlieue
01:06:0993, même Sarcelles
01:06:11même dans certains quartiers de Paris malheureusement
01:06:13oui mais
01:06:15il faut être objectif parce que moi on me l'a beaucoup
01:06:17reproché de dire tu n'y connais rien, tu ne sors pas du
01:06:1916ème etc. mais finalement
01:06:21on sent vraiment que pour certains
01:06:23c'est encouragé par une partie de la classe
01:06:25politique, Mme Rima Hassan a fait sa
01:06:27campagne européenne sur le conflit
01:06:29israélo-palestinien et en tout cas
01:06:31c'est mon interprétation sur la destruction
01:06:33de l'état d'Israël qui est pourtant le seul pays
01:06:35démocratique du Proche-Orient
01:06:37donc oui il y a un antisémitisme décomplexé
01:06:39et si on ne fait rien, mais encore une fois
01:06:41c'est mon interprétation, l'attentat
01:06:43de Copernic de 80, de la rue des Rosiers de
01:06:4582, on va en avoir un autre
01:06:47comme avec Mohamed Mera, on va en avoir un autre
01:06:49donc Emmanuel Macron pour moi n'a pas fait
01:06:51assez, il a fait deux heures de dialogue
01:06:53dans les écoles quand il y a une jeune fille qui a été
01:06:55violée parce qu'elle était juive, deux heures dans les écoles
01:06:57on n'en a rien à faire
01:06:59d'ailleurs si tant est que les heures aient été faites
01:07:01et si tant est que les élèves aient voulu écouter
01:07:03c'était quasiment vacances scolaires
01:07:05donc je ne sais même pas si ça a été fait
01:07:07ça ne portait pas que sur l'antisémitisme
01:07:09il y avait le racisme aussi, mais pourquoi pas on peut faire deux heures sur le racisme et deux heures sur
01:07:11l'antisémitisme, mais ça ne sert à rien, disons les choses
01:07:13il n'est pas venu à la marche contre
01:07:15l'antisémitisme, pourquoi ? M. Mélenchon
01:07:17aussi n'est pas venu, mais M. Mélenchon à la limite
01:07:19j'ai envie de vous dire, je m'y attendais, M. Emmanuel Macron
01:07:21pourquoi ? Donc qu'est-ce qui a été fait
01:07:23pendant ces sept ans pour lutter
01:07:25contre l'antisémitisme, à part deux-trois flyers
01:07:27pour dire oui c'est pas bien, bah rien
01:07:29Et c'est vrai qu'Eliott Mamann, il le dit aussi, Gérald Dedin
01:07:31maintenant dans sa prise de parole, comment
01:07:33certains, et là il cible la France insoumise
01:07:35dont on vient de parler, peuvent encore dire
01:07:37que l'antisémitisme est résiduel
01:07:39ceux-là même qui flirtent
01:07:41avec à longueur de tweets
01:07:43et de déclarations justement pour des raisons
01:07:45électoralistes. Oui et qui reposent d'ailleurs
01:07:47en effet sur une rhétorique très ambigüe
01:07:49notamment pour maîtriser leur risque pénal
01:07:51pour reprendre la formule
01:07:53initiée par Édouard Philippe, mais
01:07:55qui savent bien que s'ils peuvent stimuler
01:07:57ces sentiments-là c'est parce qu'il y a
01:07:59dans l'électorat en revanche
01:08:01une frange de la population qui elle
01:08:03est particulièrement antisémite
01:08:05notamment alimentée naturellement par
01:08:07des prêches qui peuvent être aussi
01:08:09diffusées par les frères musulmans
01:08:11c'est aussi une dimension qu'il nous faut prendre en compte
01:08:13et ce qui est intéressant c'est qu'il s'agissait
01:08:15de l'un des rares moments de l'intervention
01:08:17de Gérald Darmanin qui a duré une vingtaine
01:08:19de minutes ce jeudi au cours de l'hommage
01:08:21de l'attentat aux victimes de l'attentat de la rue
01:08:23des Rosiers qui était politisé
01:08:25il y avait en effet cette réponse directe
01:08:27au propos de Jean-Luc Mélenchon, il y a eu un autre
01:08:29moment sur la libération des
01:08:31otages, à préciser d'ailleurs
01:08:33qu'au moment même où Gérald Darmanin s'exprimait
01:08:35Emmanuel Macron s'est fondu d'une publication sur
01:08:37Twitter au cours de laquelle il appelait
01:08:39à la libération des otages
01:08:41et apportait son soutien
01:08:43aux médiateurs qataris, égyptiens
01:08:45et américains
01:08:47et dans ce message pourtant
01:08:49ni Gérald Darmanin ni Emmanuel Macron
01:08:51n'ont apporté leur soutien à la population israélienne
01:08:53qui est tout de même prise en otage par les menaces
01:08:55du régime iranien et de leur proxy depuis
01:08:57plusieurs jours. Et qui attendent avec
01:08:59inquiétude cette fameuse riposte dont on parle
01:09:01Ah oui, je vous confirme j'étais sur place
01:09:03tous les jours, vraiment dès que j'entendais une sirène
01:09:05de pompier je me disais est-ce que c'est ça alors que non
01:09:07la sirène c'est beaucoup plus fort, la question
01:09:09c'était dès qu'on se déplace est-ce qu'il y a un abri
01:09:11étant précisé que vous avez une minute trente pour vous rendre
01:09:13à l'abri. C'est une réaction psychologique
01:09:15invraisemblable et j'aimerais simplement
01:09:17revenir en effet sur une chose très intéressante
01:09:19que Sarah Salmane a dit sur cette espèce de
01:09:21paradoxe qui conduit un certain
01:09:23nombre de personnes de confession juive à se
01:09:25sentir plus en sécurité dans un pays en guerre
01:09:27que en France et c'est vrai
01:09:29qu'il y avait par exemple des reporters de guerre
01:09:31avec lesquels j'ai pu partager des plateaux
01:09:33qui pouvaient m'expliquer que très
01:09:35paradoxalement ils se sentaient beaucoup plus en sécurité
01:09:37au dessous du dôme de fer
01:09:39israélien que livrés à
01:09:41eux-mêmes seuls à
01:09:43la gare du nord à un certaine heure dans
01:09:45certains quartiers de Seine-Saint-Denis
01:09:47à Porte de la Chapelle et c'est intéressant parce qu'on
01:09:49comprend qu'il peut y avoir une menace industrielle
01:09:51qui est tellement énorme
01:09:53que l'on peine à comprendre comment elle peut
01:09:55s'adresser directement
01:09:57à nous personnellement tandis que les
01:09:59agressions du quotidien en France
01:10:01elles sont, on parle d'ailleurs
01:10:03de violences gratuites puisqu'elles n'ont pas toujours de
01:10:05motifs et sont beaucoup plus
01:10:07diffuses que ces menaces là mais je vois
01:10:09que je dois faire ma prise de parole
01:10:11il y en a beaucoup qui l'ont juste
01:10:13hyper rapidement, les israéliens
01:10:15oui ils ont peur c'est normal mais jusqu'au
01:10:17dernier moment ils vont profiter, ça veut dire que les restaurants
01:10:19seront pleins, bon là c'était un peu plus vide mais globalement
01:10:21ils ont cette mentalité de résilience
01:10:23que malheureusement il y a une habitude aussi à cette situation
01:10:25enfin là c'est un peu quand même dans la gradation
01:10:27c'est un peu plus haut mais les enfants, là les écoles ne sont
01:10:29pas fermées vont à l'école et tout le monde continue
01:10:31de vivre et ça c'est la mentalité israélienne de
01:10:33on continue de vivre jusqu'au dernier moment
01:10:35Michel Thau pour terminer là-dessus
01:10:37il faut espérer qu'il n'y aura pas un dernier moment
01:10:39d'abord je voudrais dire
01:10:41d'abord je voudrais dire avec force
01:10:43que les juifs de France n'ont pas besoin
01:10:45pour ceux qui veulent aller en Israël
01:10:47c'est très bien, mais n'ont pas besoin d'aller en Israël
01:10:49pour vivre bien, ils sont en France
01:10:51ils sont français, ils ont toute leur place en France
01:10:53et ils font partie de la France
01:10:55c'est pas ce que leur font ressentir, enfin les israéliens
01:10:57ne sont pas les bienvenus, moi je l'interprète
01:10:59bien sûr, mais c'est pas eux la France
01:11:01c'est pas les anti-mythes qui font la France
01:11:03et qui font vivre la France
01:11:05donc ça c'est la première chose que je voudrais dire
01:11:07la deuxième chose, sur les propos de Gérald Darmanin
01:11:09il a pris la parole lors de l'hommage rendu
01:11:11suite à l'attentat de la rue des Rosiers
01:11:13qui s'est déroulé
01:11:15il y a 42 ans
01:11:17à ce jour, il n'y a toujours pas eu de procès
01:11:19des auteurs
01:11:21et des commanditaires de l'attentat de la rue des Rosiers
01:11:23il y a un prévenu qui a été
01:11:25enfin extradit de la Norvège
01:11:27vers la France il y a quelques années
01:11:29et dont un cours d'appel a confirmé
01:11:31qu'il serait maintenu en détention
01:11:33mais il n'y a toujours pas de procès
01:11:35et quand on dénonce l'antisémitisme
01:11:37c'est aussi pour dire
01:11:39que lorsque vous avez un attentat
01:11:41antisémite commis
01:11:43il y a 42 ans et qui n'a toujours pas été
01:11:45jugé, c'est scandaleux
01:11:47c'est inadmissible. Je rappelle que
01:11:49les attentats de 2015
01:11:51ont déjà été jugés 7 ans après
01:11:53par des cours d'assises
01:11:55extraordinairement bien organisés
01:11:57donc pourquoi les attentats antisémites qui remontent
01:11:59à 42 ans n'ont pas été
01:12:01jugés, je trouve ça très...
01:12:03C'est février 2024
01:12:05donc vous avez raison
01:12:07il n'y a toujours pas de date de procès
01:12:09ni de certitude qu'il y aura un procès. Dernier point
01:12:11il y a un terme que j'entends beaucoup
01:12:13qu'on emploie également
01:12:15nous tous et qui moi me désole
01:12:17on parle d'antisémitisme
01:12:19d'atmosphère. Moi je ne suis
01:12:21pas d'accord avec cette formule parce que moi
01:12:23j'entends quand on parle
01:12:25d'antisémitisme d'atmosphère
01:12:27une forme quelque part d'atténuation
01:12:29de minimisation de la gravité
01:12:31de ce qu'est l'antisémitisme. Il y a de l'antisémitisme
01:12:33mais il n'y en a pas. Et il n'y a pas
01:12:35une atmosphère. Il y a des faits, il y a des
01:12:37propos, il y a des attaques antisémites
01:12:39et elles ont explosé
01:12:41depuis le 7 octobre de l'année dernière
01:12:43et je tiens à dire, c'est bien depuis le
01:12:457 octobre. Ça n'est pas depuis
01:12:47un mois après le 7 octobre
01:12:49la riposte israélienne. Donc ça veut bien
01:12:51dire que les attaques du Hamas
01:12:53ce crime contre l'humanité et cette
01:12:55déclaration de guerre du Hamas a immédiatement
01:12:57été suivie de faits
01:12:59d'entraînement et de validation
01:13:01de ce qu'a fait le Hamas par des personnes
01:13:03qui en France ont commis des actes et des propos
01:13:05antisémites. Je ne parlerai pas d'antisémitisme
01:13:07L'antisémitisme d'atmosphère pour moi il n'existe pas
01:13:09Il y a de l'antisémitisme en France
01:13:11il a malheureusement redoublé
01:13:13ou triplé dans notre pays. Il faut
01:13:15le condamner sans l'atténuer le moindre
01:13:17dur. Un mot rapide Arnaud-Eliott parce qu'après il faut qu'on parle
01:13:19des Etats-Unis. C'est juste une précision
01:13:21Je ne parlerai pas d'antisémitisme
01:13:23d'atmosphère. Je ne suis pas un spécialiste
01:13:25en météorologie
01:13:27mais l'atmosphère c'est quelque chose qui
01:13:29enrobe
01:13:31un corps planétaire
01:13:33et l'antisémitisme
01:13:35ne rentre pas à la France
01:13:37il est comme dans
01:13:39les dessins animés de
01:13:41Tex Avery
01:13:43les nuages sont au-dessus
01:13:45de quelques endroits
01:13:47l'extrême gauche, l'islam radical
01:13:49mais il n'est pas au-dessus de tous les français
01:13:51Eliott pour terminer sur ce sujet
01:13:53Non simplement en 15 secondes puisqu'on doit enchaîner
01:13:55je ne vois pas non plus l'expression d'antisémitisme
01:13:57d'atmosphère. Je trouve néanmoins
01:13:59qu'elle est intéressante pour un point
01:14:01c'est caractériser l'assise morale
01:14:03sur laquelle peut reposer l'antisémitisme
01:14:05puisque certains ont
01:14:07intégré des convictions antisémites
01:14:09à une rhétorique antiraciste
01:14:11et c'est je crois ce
01:14:13retournement de stigmates là qu'il nous
01:14:15faut comprendre et que veut
01:14:17caractériser l'expression
01:14:19d'antisémitisme d'atmosphère
01:14:21On va changer de sujet, maintenant on va parler
01:14:23de la campagne aux Etats-Unis avec
01:14:25des attaques quasiment permanentes
01:14:27chaque conférence de presse, chaque meeting
01:14:29est l'occasion pour Donald Trump ou pour Kamala Harris
01:14:31de taper sur son adversaire
01:14:33le résumé justement de la situation
01:14:35avec notre correspondante sur place, Elisabeth Guedel
01:14:37Donald Trump assure ne pas
01:14:39avoir changé de stratégie depuis que Kamala
01:14:41Harris a remplacé Joe Biden sur le ticket
01:14:43démocrate mais les derniers sondages
01:14:45ont de quoi l'inquiéter. Les deux
01:14:47candidats sont désormais au coup d'un coude au niveau
01:14:49national. La vice-présidente est même
01:14:51légèrement en tête dans certains états clés
01:14:53comme la Pennsylvanie, le Michigan
01:14:55le Wisconsin, des états où elle s'est rendue
01:14:57cette semaine avec son colistier
01:14:59Tim Walz. Kamala Harris a donné
01:15:01un nouveau souffle à la campagne démocrate
01:15:03créé une nouvelle dynamique
01:15:05plus d'un million trois cent mille électeurs
01:15:07se sont inscrits pour assister au meeting
01:15:09depuis qu'elle est la candidate, rapporte le Washington Post
01:15:11elle a aussi donné un coup de jeune
01:15:13à 78 ans
01:15:15l'ancien président est devenu
01:15:17le candidat le plus âgé de l'histoire
01:15:19politique des Etats-Unis
01:15:21Donald Trump a tenu une conférence de presse
01:15:23jeudi pour tenter de reprendre la main
01:15:25d'occuper le terrain médiatique
01:15:27il a promis de multiplier
01:15:29les meetings dans deux semaines après
01:15:31la convention démocrate
01:15:33en attendant son équipe de campagne assure
01:15:35qu'il s'occupe d'une priorité
01:15:37collecter de l'argent alors qu'il
01:15:39devançait largement Joe Biden
01:15:41côté levée de fonds, il est maintenant
01:15:43distancé par Kamala Harris
01:15:45qui a reçu 310 millions
01:15:47de dollars de dons le mois dernier
01:15:49deux fois plus que le candidat républicain
01:15:51Eliott Mamann
01:15:53on voit que la partie n'est pas gagnée d'avance
01:15:55quand même pour Donald Trump après sa tentative
01:15:57d'assassinat, on disait ça y est il est lancé
01:15:59on a vu ses images, rien ne pourra l'arrêter
01:16:01avec le retrait de Joe Biden
01:16:03et l'arrivée de Kamala Harris, ça rebat un peu les cartes
01:16:05et il va falloir faire une vraie campagne
01:16:07ça n'est pas gagné. Oui absolument
01:16:09la victoire était promise au parti républicain
01:16:11et de fait les cartes sont légèrement rebattues
01:16:13comme vous l'avez dit
01:16:15a précisé d'ailleurs que Donald Trump est victime
01:16:17également d'une faiblesse
01:16:19conjoncturelle de sa campagne
01:16:21puisqu'il est plus ou moins entendu en cas de
01:16:23président sortant rééligible
01:16:25que l'intégralité de son ticket
01:16:27est renouvelée pour l'élection
01:16:29à venir. Donc lorsque Donald Trump
01:16:31a fait le choix de J.D. Evans
01:16:33en tant que colistier, il estimait
01:16:35qu'il aurait face à lui
01:16:37un ticket constitué de Joe Biden
01:16:39et de Kamala Harris. Il est extrêmement
01:16:41rare, d'ailleurs c'est inédit
01:16:43qu'un président rééligible se désiste
01:16:45aussi tard dans une campagne
01:16:47présidentielle. La dernière fois c'était en 1968
01:16:49c'était déjà un démocrate
01:16:51Lyndon Johnson s'était désisté en mars
01:16:53sur fond de critique au vu
01:16:55de sa gestion de la guerre au Vietnam
01:16:57et donc on comprend qu'en changeant
01:16:59leur ticket pour la présidentielle
01:17:01à la fin du mois de juillet, les démocrates ont vraiment
01:17:03beaucoup tardé à agir, ce qui
01:17:05de fait a également constitué
01:17:07un handicap pour la campagne républicaine
01:17:09D'ailleurs, le choix de
01:17:11Tim Walz est intéressant, donc le
01:17:13futur vice-président en cas d'élection
01:17:15de Kamala Harris, puisque
01:17:17d'un point de vue purement rhétorique
01:17:19quant à la construction de son personnage politique
01:17:21il s'entend être la réponse
01:17:23parfaite de J.D. Evans, à savoir
01:17:25un américain moyen qui a servi
01:17:27qui a eu des services
01:17:29publics, notamment des engagements
01:17:31militaires. Il y a d'ailleurs de nombreuses
01:17:33critiques quant à son engagement militaire
01:17:35puisque vraisemblablement il aurait
01:17:37pris un retrait
01:17:39par rapport à ses engagements militaires
01:17:41bien avant que
01:17:43ce qu'il laisse entendre dans ses discours
01:17:45donc c'est aussi un point de campagne
01:17:47sur lequel il y aura d'importants clivages
01:17:49et en outre
01:17:51il constitue, malgré cette image
01:17:53de l'américain moyen
01:17:55de couleur blanche, et d'ailleurs c'était très important
01:17:57pour les démocrates de contraster
01:17:59la possible
01:18:01première présidente
01:18:03femme qui appartient à une minorité ethnique
01:18:05d'avoir un vice-président à ses côtés
01:18:07qui lui parlait plutôt à une Amérique
01:18:09des classes moyennes blanches
01:18:11et en revanche, d'un point de vue
01:18:13politique, il incarne en effet une rupture
01:18:15avec ce que Trump et Evans peuvent
01:18:17proposer et même avec ce que d'autres
01:18:19au sein du parti démocrate pouvaient proposer
01:18:21puisque l'on estimait plutôt que
01:18:23la logique eût été de choisir pour
01:18:25Kamala Harris le très populaire gouverneur
01:18:27de Pennsylvania, Josh Shapiro, à ses côtés
01:18:29pour la vice-présidence. Le problème est que
01:18:31Josh Shapiro est de confession juive et que
01:18:33de nombreuses voix dans le parti démocrate se sont élevées
01:18:35pour la dissuader de le choisir
01:18:37estimant que cela pouvait entraver
01:18:39le vote en faveur du ticket démocrate
01:18:41de la part des électeurs néo-progressistes
01:18:43d'une part, mais également des électeurs
01:18:45de l'état pivot du Michigan
01:18:47auprès duquel d'ailleurs
01:18:49Kamala Harris va faire une campagne massive
01:18:51puisqu'il y a d'importantes communautés
01:18:53arabo-musulmanes au Michigan
01:18:55qui reprochent à Joe Biden son engagement
01:18:57pro-israélien au cours de son mandat
01:18:59et il est vrai qu'au Michigan
01:19:01il y a deux communautés qui se font face
01:19:03d'un côté des protestants
01:19:05évangélistes qui sont plutôt acquis à Trump
01:19:07et de l'autre ces
01:19:09électeurs de confession musulmane
01:19:11dont l'appartenance partisaine est plus incertaine
01:19:13puisqu'ils reprochent le
01:19:15sionisme du parti démocrate et donc il s'agit
01:19:17de savoir lequel du candidat républicain
01:19:19ou du candidat démocrate parviendra
01:19:21à galvaniser autant que faire se peut
01:19:23l'une ou l'autre de ces communautés
01:19:25et c'est pour ça que Kamala Harris va de toute évidence
01:19:27infléchir la position
01:19:29diplomatique qui a été celle de la candidature
01:19:31Biden jusqu'ici.
01:19:33Michel Taubes, on voit aussi effectivement pour l'instant
01:19:35beaucoup d'attaques, alors la campagne n'est pas
01:19:37totalement lancée, on l'entend
01:19:39mais il y a beaucoup d'attaques où Donald Trump parle
01:19:41beaucoup de Kamala Harris, Kamala Harris et son
01:19:43collégié parlent beaucoup de Donald Trump
01:19:45on se plaint aussi parfois de ce genre de campagne
01:19:47on est sur des attaques à demi nem
01:19:49mais on ne parle pas beaucoup
01:19:51du fond et de ce qui intéresse véritablement les Américains
01:19:53Oui, on critique
01:19:55souvent en France l'état du débat politique
01:19:57les prises d'opposition
01:19:59extrêmement violentes
01:20:01et agressives et peu cavalières
01:20:03des dirigeants de la France insoumise
01:20:05mais alors aux Etats-Unis
01:20:07par exemple, le respect des faces ça me paraît
01:20:09important mais Donald Trump vis-à-vis
01:20:11de Kamala Harris il emploie des mots
01:20:13et des formules verbales
01:20:15d'une agressivité, d'une violence
01:20:17C'est Donald Trump hein
01:20:19Oui, mais messieurs
01:20:21en France on est encore extrêmement loin
01:20:23Moi ce que je pense tout simplement
01:20:25c'est que depuis que c'est Kamala Harris
01:20:27que Donald Trump a face à lui
01:20:29Donald Trump a pris un coup de vieux
01:20:31il a pris un coup de vieux
01:20:33et ça va être très très difficile pour lui
01:20:35C'est sûr que le comparatif n'est pas le même qu'avec Joe Biden
01:20:37Ah bah oui, mais justement
01:20:39cette critique sur l'âge
01:20:41parce que la société américaine
01:20:43c'est quand même une société très vivante
01:20:45très vibrante, très dynamique
01:20:47où la dimension
01:20:49d'imagination, d'innovation est très forte
01:20:51et du coup je trouve que Donald Trump
01:20:53a pris un coup de vieux
01:20:55ça va être dur pour lui de remonter cela
01:20:57Le deuxième point
01:20:59c'est que plein d'études le montrent
01:21:01le vote des femmes va être crucial
01:21:03dans cette élection
01:21:05et jusqu'à présent Donald Trump avait pas mal de soutien
01:21:07au niveau des femmes
01:21:09qui votaient nombreuses pour lui
01:21:11et là avec Kamala Harris et les débats qu'il y a
01:21:13vous le disiez, il n'y a pas de débat de fond
01:21:15mais il y a au moins un débat de fond
01:21:17enfin il y a deux débats de fond qui sont très présents
01:21:19dans la société américaine
01:21:21l'un c'est évidemment leur mot à dire
01:21:23dans le vote du 5 novembre
01:21:25et l'autre débat évidemment c'est la question de l'immigration
01:21:27et dernier point, Kamala Harris
01:21:29je pense que si elle évite le piège
01:21:31d'être accusée
01:21:33comme on pourrait le lui faire
01:21:35d'être trop souple, trop
01:21:37wokiste, trop
01:21:39faible sur certaines questions
01:21:41régaliennes, notamment sur l'immigration
01:21:43si elle rappelle sans cesse
01:21:45qu'elle a été procureure
01:21:47procureure de l'état de Californie
01:21:49elle n'a pas été qu'une avocate
01:21:51du faible, de la veuve, de l'orphelin
01:21:53et du migrant
01:21:55si elle affiche sa dimension procureure
01:21:57capable d'être forte sur le régalien
01:21:59et qu'elle ne tombe pas aussi
01:22:01dans le piège d'être considérée
01:22:03comme la candidate des minorités
01:22:05on dit toujours que c'est une candidate
01:22:07noire, il y a des reportages
01:22:09et des documentaires sur Kamala Harris
01:22:11qui la réduisent à sa condition de noire
01:22:13alors qu'en fait elle n'est pas noire
01:22:15elle est le fruit
01:22:17de deux familles
01:22:19son père était jamaïcain
01:22:21mais sa mère était une femme indienne
01:22:23d'une grande famille de brahmins
01:22:25d'aristocrates indiens, c'est ça la réalité
01:22:27donc Kamala Harris, elle a
01:22:29des dimensions en elle qui sont plus complexes
01:22:31et si elle arrive à jouer sur ces complexités
01:22:33elle pourra séduire des républicains
01:22:35et ne pas tomber encore une fois
01:22:37dans le piège des démocrates
01:22:39wokistes
01:22:41avocats des minorités
01:22:43et c'est là à mon avis que va se jouer l'élection
01:22:45bref, elle est loin d'être gagnée pour Donald Trump
01:22:47et évidemment on suivra toute cette campagne
01:22:49sur CNews, on marque une dernière pause
01:22:51dans Punchline, on se retrouve avec mes invités
01:22:53pour la dernière partie de l'émission, à tout de suite
01:22:57de retour pour la dernière partie
01:22:59de Punchline, tout de suite
01:23:01le tour de l'actualité avec Adrien Spiteri
01:23:05un homme a été poignardé
01:23:07ce matin en Essonne
01:23:09l'agression a eu lieu devant la discothèque
01:23:11l'Empire Club a chié Mazarin, la victime
01:23:13a été hospitalisée dans un état grave
01:23:15l'auteur du coup de couteau est en fuite
01:23:17une enquête est en cours
01:23:1928 départements français placés en vigilance orange
01:23:21demain 55 en vigilance jaune
01:23:23la vague de chaleur qui touche le sud-est
01:23:25aujourd'hui va s'étendre au sud-ouest
01:23:27le ministre de la Santé assure
01:23:29que le numéro vert canicule
01:23:31est activé
01:23:33et puis la France, justement, condamne la frappe israélienne
01:23:35sur une école de Gazaville
01:23:37elle aurait fait 93 morts
01:23:39selon le Hamas, le mouvement islamiste palestinien
01:23:41le ministère français des affaires étrangères
01:23:43rappelle que le respect du droit international
01:23:45humanitaire s'impose à Israël
01:23:47dans un communiqué
01:23:49merci beaucoup Adrien Spiteri
01:23:51merci de nous avoir informé tout au long
01:23:53de Punchline, on va reparler de ce qui s'est passé
01:23:55à Bordeaux, c'est un homme qui était
01:23:57armé d'un couteau, qui a été tué
01:23:59par la police parce qu'il s'était montré menaçant
01:24:01envers les forces de l'ordre à plusieurs reprises
01:24:03on a appris aujourd'hui
01:24:05via le parquet qu'il s'est échappé d'un hôpital
01:24:07psychiatrique de la ville, le résumé avec
01:24:09Virginie Delfour
01:24:11il est 19h04 lorsque des policiers
01:24:13sont appelés par la gérante
01:24:15d'une épicerie située rue d'Ornano
01:24:17à Bordeaux, suite au vol
01:24:19d'un couteau doté d'une lame
01:24:21de longue taille dans sa boutique
01:24:23par un individu, les policiers
01:24:25une patrouille de 4 policiers de la BAC
01:24:27la brigade anti-criminalité
01:24:29arrive à 19h25
01:24:31ils repèrent l'individu, les policiers
01:24:33sortent de leur véhicule
01:24:35pour procéder à son contrôle
01:24:37l'individu tente de prendre la fuite
01:24:39malgré les nombreuses
01:24:41injonctions des fonctionnaires de police
01:24:43l'homme refuse de lâcher son couteau
01:24:45il est très menaçant, il est visé
01:24:47par un tir de LBD mais malgré cela
01:24:49il continue d'avancer
01:24:51vers l'équipage, un autre policier
01:24:53fait usage de son arme administrative
01:24:55à 3 reprises
01:24:57l'homme tombe au sol, malgré l'intervention
01:24:59des secours, il
01:25:01décède, l'homme est rapidement
01:25:03identifié, il est âgé
01:25:05de 44 ans, il demeurait à Bruges
01:25:07et il était en fuite
01:25:09du centre hospitalier Charles Pérince
01:25:11où il était hospitalisé
01:25:13le parquet de Bordeaux a ouvert 2 enquêtes
01:25:15l'une visant l'homme pour vol
01:25:17menace avec arme et tentative
01:25:19de meurtre sur personne dépositaire
01:25:21de l'autorité publique
01:25:23la seconde concerne donc le policier
01:25:25pour homicide volontaire
01:25:27et violence avec arme par personne
01:25:29dépositaire de l'autorité
01:25:31publique, l'IGPN
01:25:33l'inspection générale de la
01:25:35police nationale a été saisie
01:25:37les investigations se poursuivent
01:25:39et une autopsie est
01:25:41programmée lundi
01:25:43Voilà ce que l'on sait pour l'heure
01:25:45Arnaud Clarsfeld, c'est la question qu'on se posait tout à l'heure
01:25:47c'est la question de la psychiatrie
01:25:49de comprendre ce qui se passe tout ce temps
01:25:51en se disant qu'effectivement à chaque fois on est face à des personnes
01:25:53qui ont potentiellement
01:25:55pas forcément toute leur tête et donc
01:25:57évidemment c'est compliqué de les juger, voire impossible
01:25:59en France en tout cas
01:26:01il y a un asile psychiatrique qui est de forte chance
01:26:03qu'il soit un peu déséquilibré
01:26:05et comme Sarah l'a rappelé
01:26:07tout à l'heure
01:26:09il y a deux cas, c'est soit
01:26:11le discernement est
01:26:13aboli et dans ces conditions
01:26:15on ne peut pas le juger
01:26:17parce qu'on ne juge pas les fous, au Moyen-Âge
01:26:19on jugeait les animaux
01:26:21par exemple on jugeait les truies, on les pendait
01:26:23quand elles tuaient un enfant mais ça a été
01:26:25abandonné
01:26:27soit le
01:26:29discernement est altéré
01:26:31et dans ce cas-là il peut être
01:26:33jugé, il y a une diminution
01:26:35de la peine
01:26:37maintenant que les
01:26:39forces de police est tirée
01:26:41je crois que c'est normal s'il rentre
01:26:43dans un cadre, dans un périmètre
01:26:45proche des policiers, quand j'étais à l'armée
01:26:47en Israël
01:26:49dans une unité combattante et où il y avait
01:26:51beaucoup d'attaques au couteau, on nous a dit que
01:26:53si le terroriste
01:26:55arrive à moins de
01:26:575 mètres en courant avec un couteau
01:26:59on a le droit d'ouvrir
01:27:01le feu parce que le temps qu'on tire
01:27:03avec l'adrénaline il peut
01:27:05arriver sur vous
01:27:07donc c'est normal que les policiers se mettent
01:27:11toutes tâches de préserver leur vie
01:27:13et il semble qu'ils soient dans un état
01:27:15de légitime défense
01:27:17parce que le taser n'arrête pas forcément
01:27:19quelqu'un
01:27:21d'extrêmement
01:27:23énervé, déséquilibré
01:27:25fou et passionné
01:27:27Oui parce que ce qu'on entend aussi dans ce que disait
01:27:29Régine Delfour c'est que le tir est arrivé
01:27:31en dernier recours, c'est-à-dire qu'il n'a pas
01:27:33réagi, il n'a pas répondu
01:27:35aux sommations et le reste
01:27:37n'a pas fonctionné. L'enjeu c'est
01:27:39est-ce qu'ils ont agi dans un état de légitime défense
01:27:41est-ce que la riposte était nécessaire
01:27:43et proportionnée au but poursuivi ? Le Rassemblement
01:27:45national avait proposé d'instaurer une présomption
01:27:47de légitime défense, je ne suis pas certaine
01:27:49que ce soit nécessaire mais en tous les cas
01:27:51pourquoi on fait tout ça ? Parce que l'IGPN
01:27:53la police des polices va être saisie
01:27:55et les policiers de plus en plus ont peur pour leur vie
01:27:57et des conséquences dans l'affaire Nael
01:27:59ils n'ont pas tiré pour tirer, ils ont tiré
01:28:01parce qu'ils ne pouvaient pas faire autrement
01:28:03donc on se pose aussi la question comment assurer la protection
01:28:05des policiers ? Ils chaque jour
01:28:07risquent leur vie et est-ce que
01:28:09quel est le cadre finalement de la légitime
01:28:11défense ? Quelle est l'interprétation
01:28:13qui va être donnée par l'IGPN et par
01:28:15la justice ? Et c'est vrai que Michel Taubes on a vu
01:28:17aussi sur d'autres
01:28:19cas notamment à la BAC de
01:28:21Marseille l'été dernier
01:28:23des représentants des forces de l'ordre qui disaient à un moment donné
01:28:25en fait on va poser nos armes, on ne va plus rien faire
01:28:27comme ça il n'y aura pas de risque que quand on tire
01:28:29en cas évidemment uniquement de légitime
01:28:31défense que ça se retourne contre nous parce que
01:28:33on voit bien après le climat de suspicion
01:28:35et la petite rengaine qu'on entend
01:28:37dans une certaine classe politique qui dit ensuite
01:28:39que la police tue, que la police
01:28:41est raciste et qu'elle tue presque
01:28:43par plaisir alors qu'évidemment on rappelle que ça n'est pas
01:28:45le cas. Évidemment ça n'est pas le cas
01:28:47et il y a effectivement un discours ambiant
01:28:49qui a trouvé des relais politiques
01:28:51qu'il n'y avait pas dans les
01:28:53décennies passées, LFI
01:28:55pour ne pas les nommer
01:28:57qui effectivement relaient l'idée que
01:28:59les policiers devraient être même désarmés
01:29:01imaginons que demain on a
01:29:03un ministre de l'intérieur, membre
01:29:05de la France Insoumise
01:29:07qui décide de faire passer au niveau
01:29:09légal la possibilité
01:29:11de désarmer les policiers, vous imaginez
01:29:13comment agiraient-ils
01:29:15face à une personne qui
01:29:17avec un couteau ou une arme à feu
01:29:19les menacerait
01:29:21évidemment en cas de légitime défense
01:29:23ils ne pourraient pas se défendre
01:29:25moi je voudrais revenir sur
01:29:27également la personne qui sort de l'hôpital psychiatrique
01:29:29encore une fois
01:29:31là aussi, maillon faible de la société
01:29:33la psychiatrie est dans un état absolument
01:29:35catastrophique en France, elle manque de moyens
01:29:37on a fermé des lits
01:29:39on a formé insuffisamment
01:29:41de psychiatres et de spécialistes
01:29:43des questions de psychiatrie
01:29:45l'autre maillon faible dans le maillon faible
01:29:47c'est la relation entre la psychiatrie
01:29:49et la justice et la police
01:29:51c'est très compliqué
01:29:53il n'y a pas beaucoup de corrélation
01:29:55il n'y a même pas de lien
01:29:57il faudrait qu'il y ait des échanges
01:29:59beaucoup plus de lien que lorsque
01:30:01dans un hôpital psychiatrique
01:30:03il y a un patient
01:30:05qui part, on ne le retrouve pas
01:30:07qu'il y ait des possibilités de le trouver plus rapidement
01:30:09et tous les acteurs de la chaîne pénale
01:30:11ou de la chaîne sanitaire psychiatrique
01:30:13disent que les relations
01:30:15entre les différents services sont compliquées
01:30:17et donc le suivi de personnes
01:30:19qui relèvent un peu de la santé
01:30:21de la psychiatrie, un peu du pénal
01:30:23parce qu'ils sont d'un danger pour la société
01:30:25ces relations sont extrêmement
01:30:27compliquées et
01:30:29ils ne disposent pas d'assez de moyens
01:30:31ni d'attention, ni de culture
01:30:33des échanges entre les différents services
01:30:35et comment il a obtenu un couteau ?
01:30:37soit le couteau était présent dans l'hôpital psychiatrique
01:30:39normalement vous ne pouvez pas en avoir un
01:30:41en dehors, normalement, quand vous êtes en hôpital psychiatrique
01:30:43vous pouvez demander de l'argent
01:30:45mais il faut expliquer pourquoi
01:30:47donc là il y a aussi un loupé de ce côté-là
01:30:49comment il a pu acheter un couteau ou alors il l'a volé ?
01:30:51à la cuisine de l'hôpital psychiatrique
01:30:53mais à la cuisine vous n'avez pas un couteau
01:30:55avec des petits dents ?
01:30:57on espère que toute personne qui est en hôpital psychiatrique
01:30:59ne peut pas aller récupérer les couteaux de la cuisine
01:31:01ou alors c'est comme en prison, vous avez tout
01:31:03je ne suis pas sûr qu'un hôpital psychiatrique
01:31:05la sécurité, qu'il y ait des portes
01:31:07avec des boutons et des codes
01:31:09quand vous arrivez en hôpital psychiatrique
01:31:11a priori on vous fouille
01:31:13alors on fouille peut-être pas vos proches
01:31:15mais je vous espérais qu'en hôpital psychiatrique un proche ne vous apporte pas un couteau
01:31:17oui ça évidemment
01:31:19on peut l'espérer et on saura peut-être
01:31:21justement au cours de l'enquête
01:31:23comment cet homme a pu se procurer ce couteau
01:31:25on va changer de sujet maintenant parce qu'on va parler
01:31:27de la branche afghane de l'état islamique
01:31:29qui est au coeur des préoccupations
01:31:31c'est l'ONU qui a rendu public deux rapports
01:31:33au mois de juillet qui alertent sur la dangerosité
01:31:35de cette branche qui veut multiplier
01:31:37en Europe et parmi leurs recrues privilégiées
01:31:39il y a les djihadistes russophones
01:31:41regardez les explications de Dunia Tangour
01:31:43Dans plusieurs rapports
01:31:45publiés récemment
01:31:47l'ONU tire la sonnette d'alarme
01:31:49concernant la branche afghane de l'état islamique
01:31:51le IK
01:31:53soupçonné d'être derrière l'attentat de Moscou
01:31:55en mars dernier
01:31:57l'Organisation des Nations Unies met en évidence
01:31:59une menace réelle pour l'Europe
01:32:01La menace posée par
01:32:03l'état islamique du Khorasan a
01:32:05entraîné une augmentation des niveaux de menaces
01:32:07en Europe. Le groupe est considéré
01:32:09comme la plus grande menace terroriste
01:32:11extérieure pour le continent
01:32:13Basé initialement en Asie centrale
01:32:15l'état islamique au Khorasan grossit
01:32:17ses rangs en recrutant notamment
01:32:19des djihadistes russophones
01:32:21Il y a en Europe des milliers et des milliers de réfugiés
01:32:23tchétchènes ou de soi-disant réfugiés
01:32:25tchétchènes. Alors bien entendu
01:32:27tous ne sont pas des terroristes
01:32:29mais c'est en priorité dans les rangs
01:32:31de cette diaspora tchétchène
01:32:33que l'état islamique au Khorasan recrute
01:32:35en Europe. Les coups de filet
01:32:37contre cette branche de l'état islamique
01:32:39se sont multipliés dernièrement en Europe
01:32:41Il y a eu depuis maintenant plus
01:32:43d'un an plusieurs réseaux
01:32:45de l'OICA qui ont été démantelés
01:32:47en Europe de l'Ouest
01:32:49le dernier c'est il y a quelques jours
01:32:51c'est en fin de semaine dernière
01:32:53à Vienne où la police viennoise
01:32:55et les services viennois ont empêché un attentat
01:32:57contre un concert de Taylor Swift
01:32:59donc c'est un groupe qui est très présent
01:33:01en Europe, qui est très agressif
01:33:03et qui ne cache pas sa volonté de réussir
01:33:05un attentat massif en Europe
01:33:07comme c'était le cas Moscou en mars.
01:33:09L'ONU a demandé à ses états membres
01:33:11de s'unir pour empêcher l'Afghanistan
01:33:13de redevenir un foyer
01:33:15de terrorisme.
01:33:17Eliott Mamann pendant Missy News justement
01:33:19nous étions en ligne aussi avec Claude Moniquet
01:33:21qui nous disait que cette branche là
01:33:23est extrêmement, qui a les moyens
01:33:25est extrêmement préparée et
01:33:27est l'une des plus aptes malheureusement
01:33:29à taper à l'ouest, c'est-à-dire sur le sol européen.
01:33:31Oui et très efficace en effet pour armer
01:33:33idéologiquement notamment un certain nombre
01:33:35de ses membres
01:33:37ou des personnes qui peuvent être convaincues
01:33:39par son idéologie. On sait par exemple que les
01:33:41deux jeunes me semble-t-il qui ont été
01:33:43arrêtés à Vienne en amont
01:33:45de ce projet d'attentat
01:33:47étaient incroyablement bien organisés
01:33:49au vu de leur âge
01:33:51et au vu de leur apparence indépendante
01:33:53même si de toute évidence
01:33:55ils avaient en effet reçu des instructions
01:33:57pour faire un armement idéologique
01:33:59du moins depuis l'extérieur.
01:34:01Donc le Khorassan en fait c'est le nom d'une ancienne
01:34:03région, une aire géographique
01:34:05sur laquelle l'Union soviétique avait
01:34:07son influence aujourd'hui d'un point de vue purement
01:34:09administratif, c'est une région de l'Iran
01:34:11mais c'est très clairement sur cet espace géographique
01:34:13plus large que
01:34:15l'état islamique au Khorassan peut se
01:34:17poser, notamment en profitant
01:34:19en fait de la prégnance idéologique
01:34:21de l'axe chiite
01:34:23sur un certain nombre de pays du Proche-Orient
01:34:25et également des liens entre cet axe chiite
01:34:27et l'ingérence étrangère
01:34:29de la Russie. On sait par exemple
01:34:31que la Russie se sert de
01:34:33ces fameux drones kamikazes iraniens
01:34:35pour frapper l'Ukraine
01:34:37et précisément il y a aussi des échanges qui se font
01:34:39dans ce sens-là et c'est d'ailleurs pour cela que
01:34:41les services de renseignement français
01:34:43alertent sur une recrudescence et sur
01:34:45une surproportion aujourd'hui de
01:34:47djihadistes, de personnes
01:34:49surveillées pour radicalisation ou pour
01:34:51projets d'attentats djihadistes
01:34:53qui sont par ailleurs russophones.
01:34:55Et c'est également pour cela naturellement
01:34:57qu'il y a en effet un certain nombre de
01:34:59membres de l'état islamique du Khorassan
01:35:01qui peuvent profiter de la prégnance
01:35:03et de la popularité de l'islamisme
01:35:05en Tchétchénie, notamment
01:35:07puisque naturellement il y a des collusions
01:35:09idéologiques entre ces deux
01:35:11objectifs qui peuvent survenir.
01:35:13Michel Thaube.
01:35:15Je dis souvent un chose
01:35:17entre l'Afghanistan et l'Europe
01:35:19il n'y a que deux pays.
01:35:21Il y a l'Iran et la Turquie.
01:35:23Il y a l'Iran et la Turquie.
01:35:25Vous faites passer des demandeurs
01:35:27d'asile
01:35:29afghans vers l'Europe
01:35:31ils n'ont que deux pays à traverser.
01:35:33Et qui ne sont pas des pays anodins.
01:35:35Ils sont des pays qui peuvent être complices
01:35:37dans certaines branches de leur direction.
01:35:39Enfin pour l'Iran malheureusement
01:35:41c'est évidemment le cas et en Turquie aussi
01:35:43avec la Turquie d'Erdogan
01:35:45de faciliter
01:35:47la venue de personnes
01:35:49qui sont en apparence demandeurs d'asile
01:35:51et qui peuvent avoir des intentions
01:35:53beaucoup plus dangereuses à notre égard.
01:35:55Ça c'est la première chose.
01:35:57Et la deuxième chose c'est qu'on a
01:35:59complètement sous-estimé
01:36:01l'effet de la prise de pouvoir
01:36:03à Kaboul en 2021
01:36:05par les talibans.
01:36:07Je ne peux pas m'empêcher de faire
01:36:09une petite incise sur les Jeux Olympiques
01:36:11mais quand je vois ce matin
01:36:13une réfugiée afghane
01:36:15qui a
01:36:17participé aux Jeux Olympiques
01:36:19en tant que réfugiée
01:36:21donc évidemment pas sous la bannière afghane
01:36:23déployer une banderole
01:36:25Free Afghan Women
01:36:27et être disqualifiée
01:36:29par le comité international olympique
01:36:31alors que le même comité international olympique
01:36:33a accepté de recevoir
01:36:35une délégation
01:36:37de sportives afghanes
01:36:39alors que le comité afghan
01:36:41est complètement aux mains des talibans
01:36:43on marche sur la tête.
01:36:45C'est-à-dire que vous avez le CIO
01:36:47et la communauté internationale qui reçoivent
01:36:49un organisme qui est aux mains
01:36:51des talibans et lorsque une
01:36:53athlète réfugiée, demandeur d'asile
01:36:55réfugiée en Espagne
01:36:57qui participe, elle se fait disqualifier
01:36:59parce qu'elle demande la liberté
01:37:01pour les femmes afghanes. Franchement c'est
01:37:03quand même dramatique. Donc évidemment
01:37:05il y a la menace terroriste mais il y a aussi
01:37:07la menace culturelle et la menace
01:37:09idéologique sur laquelle on est malheureusement
01:37:11trop démunis. Alors vous avez
01:37:13parlé des Jeux olympiques, on va parler de manière un peu
01:37:15plus légère puisqu'on est bientôt
01:37:17à la fin de cette première partie
01:37:19des Jeux olympiques. Il y aura évidemment les Jeux paralympiques
01:37:21à la fin du mois d'août et en tout cas
01:37:23l'exécutif évidemment espère
01:37:25capitaliser dessus, espère qu'une union nationale
01:37:27puisse perdurer. Écoutez ce que disait la ministre
01:37:29des sports, des missionnaires Amélie Oudéa Castera
01:37:31C'est un très très grand
01:37:33succès organisationnel, un très
01:37:35grand succès populaire et un
01:37:37très grand succès sportif
01:37:39et je crois que ce qui est pour nous le plus
01:37:41important c'est d'avoir le sentiment
01:37:43d'avoir pu donner
01:37:45à travers ces Jeux olympiques beaucoup de
01:37:47joie au pays, d'avoir
01:37:49pu faire nation par le sport
01:37:51redonner ce sentiment d'unité
01:37:53qui avait pu être mis à mal dans les dernières semaines
01:37:55et puis je crois
01:37:57de communiquer aux français
01:37:59un sentiment
01:38:01un sentiment j'allais dire
01:38:03de fierté mais c'est même pas forcément ça
01:38:05c'est un sentiment de confiance
01:38:07un sentiment de confiance dans le fait que
01:38:09notre pays est capable de faire des grandes choses
01:38:11Arnaud Clarsfeld
01:38:13c'est vrai qu'on vient de voir cette
01:38:15ferveur autour des Jeux olympiques, on a l'impression
01:38:17que tout est calme, tout le monde
01:38:19est de bonne humeur, alors évidemment que le gouvernement
01:38:21espère se dire ça peut durer mais
01:38:23le problème c'est que les Jeux olympiques ne durent
01:38:25qu'un temps et la trêve qui va avec sans doute aussi
01:38:27Ca finit demain ?
01:38:29Il y a les Jeux par olympique
01:38:31Les français en tous les cas qui s'intéressent
01:38:33aux Jeux olympiques sont un peu
01:38:35comme les enfants qui partent
01:38:37en colonie de vacances qui n'ont plus l'école
01:38:39et puis après ils reviennent
01:38:41malheureusement il faut
01:38:43retourner à l'école, enfin je parle pour
01:38:45ma propre expérience
01:38:47je n'étais pas content de retourner à l'école
01:38:49et je crois que les français ne seront pas tellement
01:38:51contents non plus de retourner à l'école
01:38:53d'avoir
01:38:55ceux qui n'aiment pas
01:38:57les disputes
01:38:59les querelles mesquines
01:39:01entre parties, la démagogie
01:39:03les problèmes du quotidien
01:39:05l'immigration
01:39:07c'est même pas l'immigration
01:39:09mais l'immigration sans réelle
01:39:11intégration pour certains
01:39:13la délinquance
01:39:15le pouvoir d'achat
01:39:17tout ça ils vont retrouver avec
01:39:19bon il y a quand même
01:39:21tous les hommes politiques ne sont pas tellement
01:39:23enthousiasmants non plus
01:39:25bon il faut quand même saluer que le chômage
01:39:27n'est pas très haut
01:39:29que l'attractivité de la France
01:39:31a pris un coup
01:39:33c'est positif
01:39:35donc il y a des éléments positifs
01:39:37mais il y a aussi des éléments négatifs et on va voir
01:39:39comment le Président de la République
01:39:41et le nouveau gouvernement qu'il va nommer
01:39:43résoudront
01:39:45les problèmes des français
01:39:47c'est vrai que Sarah Salmane après la parenthèse
01:39:49un peu enchantée on craint ce qu'on appelle
01:39:51un lendemain de soirée difficile c'est à dire que
01:39:53quand tout s'est bien passé, que tout a bien fonctionné
01:39:55et qu'effectivement ça se passe mieux quand on célèbre
01:39:57des victoires plutôt que quand on est
01:39:59en période de grève ou de
01:40:01remaniement, on se dit que ça va être dur
01:40:03de repartir dans la même ambiance
01:40:05qu'on a laissée il y a 15 ans. Oui mais on peut aussi s'inspirer de ce qui
01:40:07s'est bien passé, vous en avez parlé, moi il y a une chose
01:40:09que j'ai trouvé formidable, alors j'étais là au tout début
01:40:11et je suis là aujourd'hui, c'est la sécurité
01:40:13jamais je me suis sentie autant en sécurité
01:40:15dans Paris et la délinquance, monsieur
01:40:17Darmanin lisait, est proche de zéro
01:40:19à Paris, donc la solution finalement
01:40:21on l'a, c'est d'augmenter le nombre de policiers
01:40:23et déjà on résoudrait une partie
01:40:25de la question sécuritaire qui est une priorité
01:40:27pour les français, il y avait un sondage du JDD qui montrait
01:40:29que l'enjeu, l'insécurité
01:40:31était une des priorités
01:40:33premières, donc on pourrait aussi s'inspirer
01:40:35de ce qui a fonctionné et dire voilà, les JO
01:40:37se sont bien passées, on peut le dire
01:40:39si ça s'était mal passé, tout le monde dirait c'est de la faute d'intel
01:40:41c'est de la faute d'intel, là comme ça c'est bien passé, chacun
01:40:43s'attribue la victoire, et bien
01:40:45on pourrait en tirer les conséquences et se dire
01:40:47voilà, que fait-on ? Alors après, les français
01:40:49pour l'instant jusqu'au 20 août sont plutôt en vacances
01:40:51que va-t-il se passer après ?
01:40:53Eh bien ne soyons pas dupes, retour du chaos.
01:40:55Et alors justement on va parler un peu politique
01:40:57parce que, je ne sais pas si vous êtes prêts vous Michel Thaube
01:40:59mais on entend un nombre d'hommes politiques
01:41:01qui disent via leur entourage
01:41:03qu'ils sont prêts à être Premier ministre
01:41:05maintenant c'est Légion, alors la question
01:41:07effectivement, on a Lucie Castex qui est toujours
01:41:09en campagne pour Matignon, on l'oublie un petit peu
01:41:11et à droite, Xavier Bertrand
01:41:13avec un certain nombre de proches du président
01:41:15de la région des Hauts-de-France qui le disent
01:41:17il est prêt, il est préparé, on peut y aller.
01:41:19Effectivement, beaucoup lui prêtent
01:41:21la détermination à être nommé à Matignon
01:41:23c'est pas Xavier Bertrand qui décide
01:41:25c'est pas Lucie Castex, c'est Emmanuel Macron.
01:41:27Et on sait qu'avec Emmanuel Macron en général
01:41:29plus on a quelqu'un qui dit qu'il est prêt
01:41:31plus on a quelqu'un qui dit je veux y aller, moins il va.
01:41:33Moi c'est lui. On l'a vu jusque là.
01:41:35Je crois d'ailleurs que, moi je me demande même
01:41:37si le nom de Xavier Bertrand est tellement
01:41:39cité depuis quelques jours que je me demande
01:41:41si ce n'est pas pour essayer de
01:41:43torpiller en fait sa possible
01:41:45entre guillemets candidature.
01:41:47Non, moi ce qui m'inquiète beaucoup pour aller
01:41:49dans le sens de ce qui a été dit
01:41:51c'est que rien n'a changé
01:41:53quant à l'impasse dans laquelle est le chef de l'État.
01:41:55Parce que qui acceptera
01:41:57d'aller à Matignon pour se voir
01:41:59quelques jours, quelques semaines après
01:42:01renversé par une motion
01:42:03de censure des deux blocs
01:42:05dont il n'émanerait pas.
01:42:07Donc je pense qu'effectivement Emmanuel Macron
01:42:09a gagné du temps.
01:42:11Il va peut-être en gagner
01:42:13encore un petit peu plus finalement.
01:42:15C'est ce qu'on entend dire aussi.
01:42:17Il est coutumier du fait.
01:42:19Mais là c'est quand même très long.
01:42:21Il va rendre hommage aux 80 ans du débarquement
01:42:23de Provence, donc il va prendre la parole
01:42:25le 15 août comme il le fait tous les ans.
01:42:27Et puis après il va y avoir la rentrée scolaire
01:42:29et hop tout de suite les Jeux paralympiques
01:42:31auxquels, et il faut l'espérer,
01:42:33nous allons tous donner beaucoup d'attention
01:42:35et relayer très fortement.
01:42:37Et donc il y aura une forme de trêve
01:42:39prolongée pour les Jeux paralympiques
01:42:41et donc effectivement je pense qu'il va se donner du temps.
01:42:43Mais la principale raison pour laquelle
01:42:45il va se donner du temps, c'est qu'il est
01:42:47encore une fois dans une impasse.
01:42:49Et donc il ne pourra pas nommer un Premier ministre
01:42:51stable qui tiendra longtemps.
01:42:53Et donc ça moi ce que je pense, c'est qu'il finira par
01:42:55nommer quelqu'un de la société civile,
01:42:57une personne qui a été peut-être un ancien politique
01:42:59mais qui a des fonctions ailleurs
01:43:01pour essayer de prendre un peu de hauteur
01:43:03et tenter d'imposer
01:43:05aux trois blocs impossibles
01:43:07de l'Assemblée nationale un minimum de consensus.
01:43:09Mais encore une fois ça va être extrêmement compliqué
01:43:11et l'impasse dans laquelle est la France
01:43:13à mon avis est partie pour durer.
01:43:15C'est vrai qu'Eliott Mamann, la première prise de parole
01:43:17du Président de la République,
01:43:19officielle en tout cas, elle va être compliquée
01:43:21parce que là il surfe évidemment un peu
01:43:23sur les Jeux Olympiques, on ne va pas lui en vouloir,
01:43:25on l'a vu un certain nombre d'épreuves.
01:43:27Là il y a une sorte de tranquillité qui s'installe
01:43:29mais il ne faudrait pas que lui en reprenant la parole
01:43:31de manière officielle avec une petite phrase
01:43:33que ce soit effectivement aux commémorations
01:43:35du débarquement ou une autre occasion, remettre le faux poudre.
01:43:37Parce que finalement là dans les JO évidemment
01:43:39il a été plutôt bien accueilli sur les stades
01:43:41bien qu'au Club France il était un peu hué
01:43:43mais l'état d'esprit des Français vis-à-vis du Président
01:43:45n'a sans doute pas changé malgré les médailles.
01:43:47Mais surtout au vu de la stratégie rhétorique
01:43:49qui a été celle de son gouvernement
01:43:51au cours de cette période olympique.
01:43:53Il y a une phrase dans l'extrait que vous venez de diffuser
01:43:55de l'interview d'Amélie O'Day à Castera
01:43:57qui me semble caractéristique de l'intégralité
01:43:59des problèmes politiques que connaît la France.
01:44:01Elle a dit que ces Jeux Olympiques
01:44:03devaient nous permettre de comprendre
01:44:05comment faire nation.
01:44:07Or, on ne peut pas estimer
01:44:09que ce renversement total de la logique
01:44:11quant à l'engagement en faveur d'une équipe sportive
01:44:13devrait nous permettre de partir
01:44:15sur des bases nationales. Je m'explique.
01:44:17Normalement, on s'engage dans une équipe sportive
01:44:19ou dans une compétition au nom de son drapeau.
01:44:21On s'engage parce que l'on veut gagner
01:44:23des médailles pour faire rayonner
01:44:25notre pays à l'international.
01:44:27Là, on comprend bien que la stratégie
01:44:29est totalement inverse puisque l'on attend
01:44:31que la fierté qui découle
01:44:33de ces Jeux Olympiques puisse avoir
01:44:35ensuite un devenir performatif
01:44:37sur la constitution politique de notre nation.
01:44:39C'est absolument contradictoire.
01:44:41C'est dans l'autre sens que cela devrait aller.
01:44:43C'est d'ailleurs dans l'autre sens que cela va
01:44:45dans la quasi-totalité des autres pays du monde.
01:44:47Il faut dire qu'en effet, il y a un paradoxe
01:44:49inhérent à cette notion d'olympisme
01:44:51puisque l'on nous dit que l'olympisme
01:44:53doit conduire à une trêve politique
01:44:55alors même que l'on veut se servir
01:44:57de ce même olympisme pour construire
01:44:59les bases d'un accord de gouvernement à venir.
01:45:01C'est totalement antinomique.
01:45:03Il va en effet falloir assumer
01:45:05d'en revenir à des enjeux politiques
01:45:07qui sont particulièrement clivants
01:45:09puisque c'est le propre mème de la politique
01:45:11et afin de cesser de confisquer
01:45:13par ces espèces de postures rhétoriques
01:45:15délétères le débat politique
01:45:17que les Français attendent.
01:45:19D'ailleurs, je remarque quand même
01:45:21qu'en matière sportive, la préférence nationale
01:45:23est recommandée.
01:45:27Oui, parce qu'effectivement
01:45:29la France Insoumise a quand même fait remarquer
01:45:31que trop défendre nos athlètes français
01:45:33à Arnault-Clarsefeld, ça ne faisait pas trop
01:45:35que c'était trop chauvin.
01:45:37C'est normal de défendre.
01:45:39Mais par exemple, on peut avoir un champion
01:45:41qu'on préfère.
01:45:43Par exemple, si vous étiez la petite amie
01:45:45ou l'épouse d'un champion
01:45:47américain du 100 mètres,
01:45:49vous seriez plutôt pour votre époux
01:45:51que pour...
01:45:53Peut-être pas.
01:45:55Oui, je le serais.
01:45:57Donc, la préférence nationale,
01:45:59même en matière sportive, connaît quand même
01:46:01des limites
01:46:03quand on est impliqué
01:46:05dans l'affaire.
01:46:07En un mot, Sarah Salamane, pour terminer rapidement.
01:46:09Effectivement, on sent cette volonté du gouvernement
01:46:11de dire qu'il faut refaire nation.
01:46:13Sauf que le problème, c'est que refaire
01:46:15nation quelques semaines
01:46:17derrière des athlètes français, c'est relativement facile.
01:46:19Mais comment on traduit ça dans la vie de tous les jours
01:46:21quand on a les mêmes problèmes qu'avant ?
01:46:23On ne voit pas bien comment il y aurait eu un coup de baguette.
01:46:25Ils ne vont pas le traduire du tout, ils sont toujours dans les mots
01:46:27et jamais dans les actes. Dans les discours, Gabriel Attal,
01:46:29il fait de très beaux discours, je n'ai pas de problème là-dessus.
01:46:31Donc là, ils sont dans les mots, ils vont nous faire de beaux discours
01:46:33et même, on recommence, ça va être les chaises musicales.
01:46:35C'est un gouvernement démissionnaire, normalement, c'est provisoire.
01:46:37Ça dure 15 jours. Sous la 4ème République,
01:46:39vous l'avez 15 jours, me semble-t-il.
01:46:41Ça dure le temps qu'on nomme un nouveau gouvernement, en théorie.
01:46:43Oui, c'est assez rapide.
01:46:45Là, ils sont tous ministres démissionnaires pour une durée indéterminée
01:46:47qui peut encore durer longtemps.
01:46:49On va prendre les mêmes et on va recommencer.
01:46:51Et qui commence à durer, qui je trouve est vraiment
01:46:53contraire à l'esprit
01:46:55de la 5ème République.
01:46:57Et de la séparation des pouvoirs.
01:46:59Qui est un des grands principes des démocraties.
01:47:01Vous parliez de Gabriel Attal, tout à l'heure.
01:47:03Vous parliez de qui ? Du député ou du Premier ministre ?
01:47:05Je parlais du Premier ministre.
01:47:07Je disais ça pour souligner...
01:47:09Il n'est pas que député, entre guillemets.
01:47:11Il est président d'un groupe parlementaire aussi.
01:47:13Comme Choumise de l'agriculture.
01:47:15Et encore une fois, je crains que ça dure encore
01:47:17quelques semaines.
01:47:19Et d'ailleurs, ceux que ça agace le plus,
01:47:21ce sont aussi ces ministres qui gèrent
01:47:23les affaires courantes, qui ne peuvent pas penser à la suite
01:47:25et qui attendent de savoir quand le coup près va tomber.
01:47:27C'est la fin de cette émission.
01:47:29Merci à Arnaud Clarsfeld, Sarah Salman,
01:47:31Michel Taube et Eliott Mamann
01:47:33de m'avoir accompagné.
01:47:35Tout de suite, vous retrouvez
01:47:37Olivier de Kérenfleck.
01:47:39Quant à moi, je vous retrouve demain pour
01:47:41Midi News à 11h.