• il y a 4 mois
Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h

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00:00:00Bonjour à tous, bienvenue dans Punchline été. Merci beaucoup d'être avec nous.
00:00:06On est ensemble jusqu'à 19h pour décrypter toute l'actualité du jour.
00:00:10Mais avant, c'est le point sur l'actualité avec Adrien Fontenot.
00:00:19Bonjour Mickaël, bonjour à tous.
00:00:20La Maison-Blanche évoque des débuts prometteurs pour les négociations d'une trêve à Gaza au premier jour de la reprise.
00:00:26Des discussions à doigt au Qatar. Nous en sommes à un point où le cadre de l'accord est généralement accepté
00:00:31et où les lacunes à combler concernent sa mise en œuvre.
00:00:34Dans le même temps, le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas a annoncé se rendre à Gaza.
00:00:38Une première depuis 17 ans.
00:00:40Il n'y aurait pas eu de victoire alliée sans les étrangers, les tirailleurs d'Afrique.
00:00:44C'est le vibrant hommage rendu ce jeudi par les présidents français Emmanuel Macron et Camerounais Paul Biya
00:00:49à l'occasion du 80e anniversaire du débarquement de Provence.
00:00:52Deux mois après les commémorations du débarquement de Normandie, ces célébrations rendaient hommage aux combattants des colonies françaises.
00:00:58Nouvelle flambée de violence en Nouvelle-Calédonie.
00:01:01Une onzième personne est décédée ce jeudi.
00:01:03Un homme de 43 ans atteint au niveau de la tête après un tir de gendarme.
00:01:06Un tir de riposte précise le procureur de Nouméa, Yves Dupas.
00:01:10Avant ce drame, les forces de l'ordre avaient été la cible de jets de pierre, de cocktails Molotov et de tirs d'armes à feu de la part des émeutiers.
00:01:17Bonjour Adrien Fontenot, on vous retrouve dans une demi-heure pour un nouveau point sur l'actualité.
00:01:22Pour décrypter aujourd'hui toute l'actualité de cette journée, Rémi Tell, essayiste, est avec nous.
00:01:27Bonjour Rémi.
00:01:28Bonjour.
00:01:29À votre droite, Jean-Marie Godard, journaliste et écrivain.
00:01:32Bonjour Jean-Marie, merci beaucoup d'être avec nous.
00:01:34Elliot Mamann, chroniqueur politique.
00:01:36Bonjour Elliot.
00:01:37Et puis Naïm Bestangi, essayiste et auteur du linceul du féminisme caressé l'islamisme dans le sens du voile.
00:01:43Bonjour Naïm.
00:01:45Nouvelle agression antisémite dans le métro parisien.
00:01:49Sur la ligne 9, un homme s'en est pris verbalement à une famille juive.
00:01:53Une usagère a tenté de s'interposer, mais elle a également été insultée et visée par des crachats.
00:01:58Cette femme a filmé les faits.
00:02:00Elle a décidé de porter plainte.
00:02:02Je vous propose d'écouter les propos tenus par l'auteur des faits et on en reparle juste après.
00:02:15Tu es bébé ?
00:02:16Tu es bébé là, c'est quoi ?
00:02:18Bâtard, youda !
00:02:20Tu en parles comme un bâtard !
00:02:27C'est ce qu'il te plaît pas.
00:02:29Vous vous plaisantez.
00:02:30Vous faites crime quand il mentait.
00:02:32Vous faites les crimes qu'on voit.
00:02:34Il a éclaté l'ambulance, il a arrêté.
00:02:36Il devait tuer tous les youdas.
00:02:38Il est clair.
00:02:40Là, ils ont pas fait 15 ans.
00:02:42Vous, vous faites du mal, on voit.
00:02:45Il est clair, il a des méfants.
00:02:47Vous avez des méfants.
00:02:49Il est chelou, il est drôle.
00:02:51Pourquoi je vous crache dans la gueule ?
00:02:53Tu les as pas.
00:02:55Il est chelou, il est drôle.
00:02:58Eh, t'arrête ! Je vais porter plainte contre toi.
00:03:00Regarde-moi, je vais porter plainte contre toi, ok ?
00:03:02Je vais aller voir la police.
00:03:04Tu craches ou pas ?
00:03:06Mais crache, crache, moi je vais aller porter plainte contre toi, ok ?
00:03:08Ouais, c'est ça. Vas-y, sors du métro.
00:03:10Allez, sors !
00:03:12Tu m'as l'air.
00:03:15Voilà, cette nouvelle agression antisémite dans le métro parisien.
00:03:18L'auteur des faits prononce des mots très durs.
00:03:21Vous tuez des enfants à Gaza.
00:03:23Vous allez payer.
00:03:25Vous êtes à l'origine d'un crime contre l'humanité.
00:03:27Ou encore, Hitler avait raison.
00:03:29Un jour ne passe, finalement,
00:03:31où il y ait une nouvelle attaque antisémite
00:03:34contre la communauté juive.
00:03:37Comment endiguer ce phénomène
00:03:39qui se fait de plus en plus récurrent,
00:03:41et notamment depuis les attaques du 7 octobre dernier ?
00:03:44Oui, d'abord contre la communauté juive, certes,
00:03:46mais aussi, on le voit,
00:03:48contre l'ensemble de la communauté nationale,
00:03:50puisque les moments où l'antisémitisme monte dans l'histoire
00:03:52ont toujours été corrélés à des moments
00:03:54de déstabilisation politique intense
00:03:56qui sont existentiels pour le devenir d'un pays,
00:03:58pas uniquement pour les personnes de confession juive.
00:04:01Ce qui est tout de même frappant dans ces propos,
00:04:03c'est que l'on entend bien qu'il y a une confusion totale
00:04:05entre l'antisionisme et l'antisémitisme,
00:04:07mise en œuvre par les antisémites eux-mêmes,
00:04:09et donc que cette barrière intangible
00:04:11et infranchissable
00:04:13que l'on essaie de dresser parfois
00:04:15entre l'antisionisme et l'antisémitisme
00:04:17est en réalité beaucoup plus poreuse
00:04:19que certains veulent bien l'entendre.
00:04:21Il y a une dernière chose, c'est qu'on comprend
00:04:23que le récit du Hamas
00:04:25dispose d'une prégnance
00:04:27absolument intolérable
00:04:29dans un certain nombre de médias
00:04:31qui permettent à certains de le mettre en œuvre
00:04:33lorsqu'ils veulent s'en prendre à des personnes de confession juive.
00:04:35On l'entend bien, en l'occurrence,
00:04:37vous tuer des enfants.
00:04:39L'armée israélienne et les juifs,
00:04:41ce sont deux choses très différentes.
00:04:43L'armée israélienne, par ailleurs, n'a jamais
00:04:45souhaité cibler des enfants palestiniens
00:04:47parce qu'ils étaient des enfants,
00:04:49mais simplement, il s'avère que le Hamas
00:04:51se sert parfois d'enfants à Gaza
00:04:53en tant que bouclier humain pour les placer stratégiquement
00:04:55sur des sites que l'armée israélienne
00:04:57veut cibler car ils sont employés
00:04:59par des terroristes, il faut peut-être le rappeler.
00:05:01Mais cela montre tout de même
00:05:03qu'il est possible de reprendre
00:05:05le récit diffusé par le Hamas, clé en main
00:05:07en France, et ensuite de s'en servir
00:05:09pour attaquer des personnes
00:05:11physiquement ou verbalement
00:05:13dans les lieux de rencontres publics.
00:05:15C'est tout de même quelque chose
00:05:17qu'il va nous falloir interroger.
00:05:19Comment permettre de questionner,
00:05:21de proposer aux téléspectateurs
00:05:23de se forger une intelligence
00:05:25rhétorique
00:05:27sur les sujets qui nous viennent
00:05:29du Proche-Orient, puisqu'en l'occurrence
00:05:31on voit bien qu'il y a deux récits qui sont envoyés
00:05:33qui sont totalement imperméables
00:05:35et dont chacun peut reprendre clé en main
00:05:37le récit de terroristes.
00:05:39Les chiffres en tout cas sont effarants.
00:05:41887 actes antisémites au premier semestre
00:05:432024.
00:05:45366 entre janvier et mars.
00:05:47C'est quasiment 4 actes antisémites
00:05:49par jour depuis le 7 octobre.
00:05:51En tout cas, ils se sont
00:05:53multipliés. C'est un véritable
00:05:55fléau. Comment le combattre ?
00:05:57Comment éviter, bien sûr,
00:05:59vous le disiez, que cette rhétorique
00:06:01ne se propage en France,
00:06:03notamment depuis les attaques du 7 octobre
00:06:05dernier, et surtout comment empêcher
00:06:07bien sûr que ces individus ne s'attaquent à la
00:06:09communauté juive ?
00:06:11Tout d'abord, depuis mon humble place,
00:06:13je voudrais transmettre ma sympathie
00:06:15à la famille qui a été visée par ses propos
00:06:17odieux et ce comportement gravissime.
00:06:19Dire aussi que
00:06:21j'ai été le témoin direct dans
00:06:23mon entourage proche de la peur
00:06:25aujourd'hui de beaucoup de Français juifs
00:06:27de s'affirmer pour ce qu'ils sont,
00:06:29de fêter les fêtes religieuses,
00:06:31de dire à l'école
00:06:33qu'ils sont juifs,
00:06:35et que la France ne peut pas tolérer
00:06:37évidemment cette peur
00:06:39d'une partie de nos
00:06:41concitoyens.
00:06:43L'antisémitisme a toujours existé
00:06:45en France. La donne aujourd'hui
00:06:47a cependant changé parce qu'il trouve des relais
00:06:49institutionnels dans une
00:06:51certaine partie de la gauche,
00:06:53cette gauche woke, qui,
00:06:55parce que l'essentialisation
00:06:57est son carburant
00:06:59en premier, au nom de la lutte
00:07:01contre le racisme, finit elle-même
00:07:03dans le racisme et
00:07:05dans l'antisémitisme, et évidemment
00:07:07ça libère la parole,
00:07:09ça libère des actes comme
00:07:11ceux qu'on a observés dans
00:07:13ce sujet, et qui donc
00:07:15font de l'antisémitisme un
00:07:17fait de société, malheureusement
00:07:19aujourd'hui. Cette essentialisation,
00:07:21et vous l'avez très bien dit,
00:07:23qui conduit aussi à une forme de grande confusion
00:07:25entre la politique du gouvernement israélien
00:07:27dont on peut débattre et
00:07:29les israéliens et les juifs,
00:07:31je rappelle juste à ceux qui voudraient l'oublier
00:07:33un peu trop vite, qu'avant les attaques du
00:07:357 octobre, Israël connaissait
00:07:37une situation politique particulièrement troublée
00:07:39avec des centaines de milliers de personnes,
00:07:41ça était inédit, dans les rues
00:07:43tous les samedis pour protester contre la politique
00:07:45de Benjamin Netanyahou, ce qui veut bien dire
00:07:47qu'il n'y a pas du tout d'unanimité, ni d'assentiment,
00:07:49pas de la communauté juive
00:07:51et pas non plus du peuple israélien
00:07:53vis-à-vis de la politique
00:07:55du gouvernement Netanyahou. En tout cas, on peut saluer
00:07:57dans cette affaire la réaction
00:07:59on l'a vu, de cette jeune femme
00:08:01qui s'est interposée, qui n'était pas la cible
00:08:03de cette attaque, qui l'est devenue
00:08:05en tout cas par la suite
00:08:07mais qui s'est interposée, qui a décidé
00:08:09de porter plainte, qui a filmé
00:08:11aussi, qui a pris son téléphone pour que
00:08:13effectivement cela puisse aider
00:08:15notamment les forces de police pour identifier
00:08:17cet individu et puis réaction
00:08:19aussi de la préfecture de police de Paris
00:08:21qui a signalé les faits à la procureure de la
00:08:23République de Paris.
00:08:25Alors, l'individu envoie le message
00:08:27ayant pris connaissance de cette vidéo, le préfet
00:08:29de police a immédiatement signalé les faits, le préfet
00:08:31de police a demandé à ses effectifs que tous
00:08:33les moyens soient mis en oeuvre pour retrouver l'auteur
00:08:35de ces propos abjects. Effectivement
00:08:37on le voit de plus en plus
00:08:39et c'est tant mieux, c'est positif.
00:08:41Il y a une réaction quasi immédiate
00:08:43des pouvoirs publics
00:08:45qui se saisissent de ces affaires pour ne pas
00:08:47faire en sorte que cela se développe
00:08:49et surtout que les auteurs de ces actes
00:08:51antisémites soient immédiatement
00:08:53sanctionnés. Oui parce que
00:08:55ce qu'il faut, je
00:08:57commencerais d'abord par Israël, c'est-à-dire que
00:08:59ce qui se passe
00:09:01en Israël et en Palestine
00:09:03il n'existe pas de guerre propre
00:09:05la guerre c'est toujours sale.
00:09:07Il y a des soldats israéliens qui ont
00:09:09décidé de démissionner,
00:09:11de ne plus aller à Gaza
00:09:13parce que parfois on leur donne des ordres qui
00:09:15pourraient, je mets le conditionnel, qui pourraient relever
00:09:17de crimes de guerre.
00:09:19Et d'un autre côté vous avez le Hamas
00:09:21qui lui se fout totalement
00:09:23même de sa population, puisque
00:09:25comme il a été dit, ils peuvent se servir de boucliers
00:09:27humains, à la fois pour
00:09:29se protéger eux-mêmes mais aussi pour servir
00:09:31la propagande victimaire. Donc le conflit
00:09:33israélo-palestinien est en plus très complexe.
00:09:35On voulait absolument éviter
00:09:37qu'il soit importé sur notre territoire
00:09:39et ça ne date pas du 7 octobre,
00:09:41ça date depuis au moins les années 80, c'est-à-dire
00:09:43depuis la première intifada. Et force est de constater
00:09:45qu'on a échoué. On a échoué.
00:09:47Par exemple, pour cet exemple-là, ce fait d'hiver-là
00:09:49dans le métro parisien,
00:09:51il semblerait que l'homme en question
00:09:53ait été sous substance.
00:09:55Effectivement, ça reste encore à déterminer
00:09:57mais il n'était pas dans son état
00:09:59normal selon cette jeune femme qui a
00:10:01filmé et qui a porté plainte. Et comme a dit justement la jeune femme
00:10:03qui a porté plainte, je crois qu'elle l'a dit, je ne suis pas
00:10:05sûr, mais qu'il soit sous substance ou pas,
00:10:07ça ne change rien.
00:10:09Ça ne change rien. Elle craint que ça soit
00:10:11une circonstance... Voilà, ça explique.
00:10:13Ça peut expliquer, ça peut être
00:10:15parmi des éléments d'explication,
00:10:17mais ça ne change rien.
00:10:19Vous avez donné des exemples sur la situation
00:10:21des juifs en France.
00:10:23Il y a des juifs qui ont peur
00:10:25aujourd'hui de sortir avec leur kippah
00:10:27mais au-delà de ça, il y a
00:10:29des juifs, j'en ai discuté avec certains,
00:10:31qui ont demandé
00:10:33que leur nom sur leur interphone soit dissimulé
00:10:35parce que leur nom à consonance
00:10:37juive peut les mettre en danger
00:10:39selon eux. Des juifs ont
00:10:41retiré leur mezouza de la porte d'entrée.
00:10:43Certains cachent
00:10:45leur étoile de David en pendentif,
00:10:47ils ne la mettent plus.
00:10:49Ils mettent des casquettes pour cacher leur kippah,
00:10:51voire même plus loin, quitte la France.
00:10:53C'est aussi par là que je voulais
00:10:55aller, c'est-à-dire qu'il y a plusieurs centaines de personnes
00:10:57qui ont fait l'oralien, on en a parlé il y a quelques jours,
00:10:59et il est dramatique que des citoyens
00:11:01français souhaitent quitter le territoire
00:11:03parce qu'ils ne se sentent
00:11:05plus en sécurité. Le paradoxe, c'est que
00:11:07en Israël, ils sont bien moins en sécurité
00:11:09objectivement qu'en France, mais
00:11:11psychologiquement, ils s'y sentent mieux.
00:11:13Et c'est tout ça qui doit nous interroger,
00:11:15et la lutte contre cet antisémitisme-là
00:11:17qui ne date pas d'hier,
00:11:19les actes antisémites
00:11:21ont toujours été largement supérieurs
00:11:23à tous les autres racismes, voire peut-être même
00:11:25à tous les autres racismes réunis.
00:11:27C'est latent en France,
00:11:29en Europe certainement, mais en France particulièrement,
00:11:31et effectivement, le 7 octobre n'a fait
00:11:33qu'aggraver la situation. Et c'est pour ça
00:11:35que le problème, il est
00:11:37beaucoup plus profond que ça. Il y a
00:11:39ces relais antisémites historiques de la société
00:11:41française occidentale en général,
00:11:43mais il y a aussi, c'est greffé
00:11:45là-dessus, le conflit lié israélo-palestinien,
00:11:47et à travers ça aussi,
00:11:49des arguments pseudo-religieux
00:11:51qui n'existaient pas auparavant.
00:11:53Et c'est contre ça qu'il faut lutter,
00:11:55notamment dans l'antisémitisme qui peut exister
00:11:57dans les quartiers populaires en raison du conflit israélo-palestinien,
00:11:59mais aussi cet antisémitisme
00:12:01qui existe encore parfois
00:12:03à l'extrême droite, et
00:12:05on voit les soubresauts et les réactions,
00:12:07c'est-à-dire les reliefs que peuvent
00:12:09exercer ces actes, notamment ce qu'on a pu voir
00:12:11dans ce métro parisien.
00:12:13Allez, on va tout de suite échanger, et je vous donnerai la parole
00:12:15ensuite, je ne vous ai pas oublié, Jean-Marie Godard,
00:12:17mais on va échanger
00:12:19tout de suite avec Corinne Serfati,
00:12:21chez Treat Avocat, du bureau
00:12:23de la vigilance contre l'antisémitisme.
00:12:25Bonjour maître, merci
00:12:27beaucoup d'être avec nous en direct sur ces news.
00:12:29Vous avez décidé de vous porter
00:12:31partie civile dans cette affaire.
00:12:33Je rappelle bien sûr que l'auteur des faits
00:12:35n'a pas été encore
00:12:37retrouvé. Maître, lors de nos
00:12:39échanges, vous m'avez fait part de
00:12:41votre colère, de votre émotion aussi.
00:12:43Est-ce que, tout d'abord,
00:12:45vous avez des nouvelles de cette famille qui a été
00:12:47agressée par cet individu dans le métro
00:12:49parisien ?
00:12:51Alors non, ce n'est pas de nouvelles, et le bureau national
00:12:53de vigilance contre l'antisémitisme,
00:12:55bien évidemment avec l'accord de la victime,
00:12:57se constituera partie civile
00:12:59dans le cadre d'une enquête qui débute seulement
00:13:01maintenant. Effectivement,
00:13:03vous l'avez dit, j'ai un sentiment d'émotion
00:13:05et de colère puisqu'il y a seulement deux jours,
00:13:07moins de 48 heures,
00:13:09je plaidais devant le tribunal correctionnel de Montpellier
00:13:11pour une affaire qui est
00:13:13strictement la même,
00:13:15c'est-à-dire c'est un homme qui lui n'était pas
00:13:17juif et qui a été
00:13:19agressé violemment, verbalement,
00:13:21mais ensuite roué de coups
00:13:23avec notamment des coups de
00:13:25canette qui lui ont été portés au niveau du crâne
00:13:27et qui est
00:13:29tombé sous le silence
00:13:31assourdissant
00:13:33des centaines de personnes qui étaient présentes
00:13:35dans la rame de tramway.
00:13:37Et je suis émue
00:13:39et agacée
00:13:41et particulièrement même en colère
00:13:43de me dire que
00:13:4524 heures après ce jugement, c'est-à-dire
00:13:47dans la même semaine,
00:13:49se sont reproduits les mêmes
00:13:51faits d'actes antisémites dans quasiment
00:13:53les mêmes circonstances et avec les mêmes
00:13:55préjudices extrêmement graves
00:13:57dans le métro de Paris
00:13:59hier matin.
00:14:01J'entendais la victime
00:14:03du métro
00:14:05parisien qui disait
00:14:07« il faut que ça s'arrête, il faut que
00:14:09ça suffit,
00:14:11il faut que cet antisémitisme
00:14:13grandissant s'arrête, ô combien
00:14:15il y a une décompte
00:14:17qui est faite, vous l'avez repris par
00:14:19le ministère de l'Intérieur, sur le
00:14:21nombre grandissant des actes antisémites
00:14:23mais moi je tiens à témoigner que
00:14:25dans les prétoires, non seulement
00:14:27le nombre d'actes antisémites augmente
00:14:29mais les actes antisémites
00:14:31s'aggravent
00:14:33dans des conditions absolument intolérables.
00:14:35L'individu en
00:14:37question, vous parliez de l'affaire de Montpellier
00:14:39et cette agression antisémite
00:14:41dans le tramway de Montpellier, l'individu avait été
00:14:43condamné à un an de prison ferme. Maître,
00:14:45j'imagine que vous demandez la même sanction
00:14:47pour cet individu quand il sera
00:14:49retrouvé, voire même une sanction plus ferme.
00:14:51Alors, tant
00:14:53qu'on n'a pas accès au dossier, c'est difficile de pouvoir
00:14:55faire un comparatif.
00:14:57La chose qui est certaine, c'est que
00:14:59notamment l'auteur de l'agression de Montpellier
00:15:01a un profil qui est extrêmement
00:15:03dangereux.
00:15:05C'est un multi-récidiviste en matière
00:15:07d'actes de violence et c'était
00:15:09quelqu'un qui a
00:15:11aussi argué du fait qu'il était
00:15:13sous état alcoolique, mais je rappelle
00:15:15que dans ces circonstances, non seulement
00:15:17l'alcool n'est pas
00:15:19un justificatif, non seulement
00:15:21l'alcool n'est pas une circonstance atténuante
00:15:23mais c'est une circonstance aggravante.
00:15:25On ne devient pas antisémite en buvant
00:15:27de l'alcool ou en se droguant. L'alcool
00:15:29ne fait que libérer la parole
00:15:31des antisémites et
00:15:33l'auteur de Montpellier,
00:15:35et ce sera la même chose pour l'auteur de
00:15:37Paris, c'est parce qu'il est
00:15:39antisémite que l'alcool libère sa parole.
00:15:41Donc, c'est une circonstance aggravante et certainement
00:15:43pas une circonstance atténuante. Dans ce cas de figure,
00:15:45en tout cas, selon le témoignage de cette jeune femme qui a
00:15:47filmé et porté plainte, effectivement,
00:15:49l'individu était, selon elle, dans
00:15:51l'état second. Cela reste, bien sûr,
00:15:53à confirmer. D'ailleurs,
00:15:55je voudrais parler de la réaction de cette jeune femme,
00:15:57parce qu'on avait, vous aviez dénoncé à l'époque
00:15:59des faits à Montpellier, le manque de réaction
00:16:01dans ce tramway parisien
00:16:03des autres passagers. Cette fois-ci,
00:16:05cette jeune fille, très courageuse d'ailleurs,
00:16:07qui l'a dit d'ailleurs avoir eu très très
00:16:09peur qu'il soit armé,
00:16:11qu'il s'attaque physiquement à elle,
00:16:13a osé réagir, affronter
00:16:15cet homme en filmant, en prenant son téléphone,
00:16:17en tout simplement lui disant d'arrêter
00:16:19et surtout d'avoir porté plainte par la suite.
00:16:21Est-ce que c'est ce genre de réaction
00:16:23qui, selon vous, il faut avoir lorsque des
00:16:25actes antisémites ont lieu
00:16:27dans les transports en commun et ailleurs ?
00:16:29Absolument.
00:16:31Vous avez raison de le rappeler.
00:16:33Moi, je qualifie l'acte de
00:16:35cette personne d'un acte héroïque.
00:16:37De la même manière que j'ai qualifié
00:16:39d'acte héroïque
00:16:41la victime
00:16:43dans le tramway de Montpellier.
00:16:45Encore une fois, cette victime n'était pas
00:16:47juive. Elle a vu le danger
00:16:49arriver. Elle a vu que cet homme allait
00:16:51me frapper. Et malgré ce,
00:16:53elle n'a pas dit qu'elle n'était pas juive.
00:16:55Et quand elle a témoigné dans le cadre de sa plainte,
00:16:57elle a dit « J'ai voulu
00:16:59résister parce que j'ai pensé
00:17:01aux victimes juives du 7 octobre
00:17:03et parce que je n'avais pas le droit
00:17:05de me défier par rapport
00:17:07à la souffrance de la communauté juive
00:17:09et à la souffrance de la communauté nationale
00:17:11par rapport aux actes antisémites. »
00:17:13Donc oui, la personne
00:17:15qui a réagi dans le métro
00:17:17de Paris est extrêmement
00:17:19courageuse et c'est un acte
00:17:21héroïque. Mais je pense que ce comportement
00:17:23interroge
00:17:25également face au silence
00:17:27de l'ensemble des
00:17:29autres passagers qui étaient dans le tramway,
00:17:31dans le métro à Paris.
00:17:33Et c'est ce comportement
00:17:35qui doit nous questionner, qui doit nous interroger.
00:17:37Alors, bien évidemment,
00:17:39quand vous êtes face à un agresseur
00:17:41d'une telle violence, verbale
00:17:43et physique, et que vous êtes témoin
00:17:45de ces actes antisémites, ça provoque
00:17:47naturellement et légitimement de la peur
00:17:49ou de la sidération.
00:17:51Mais ô combien il faut rappeler
00:17:53que le silence tue
00:17:55et que le silence ne protège
00:17:57jamais ni les témoins
00:17:59ni les victimes. Au contraire,
00:18:01si vous avez face à un agresseur
00:18:03des personnes qui vont se réunir
00:18:05pour protéger la victime
00:18:07et pour dire à l'auteur, comme l'a fait
00:18:09le témoin
00:18:11dans le métro parisien
00:18:13« On va aller déposer plainte, tu t'arrêtes
00:18:15ou tu sors de cette trame », il va être
00:18:17dissuadé et c'est là que nous avons
00:18:19toutes les chances d'assurer la protection
00:18:21et de mettre une digue à cette montée
00:18:23de l'antisémitisme. Donc oui,
00:18:25la réponse judiciaire sévère
00:18:27est extrêmement importante et
00:18:29à la fois elle doit être sévère mais elle doit être surtout effective
00:18:31dans l'exécution des peines d'emprisonnement.
00:18:33Mais également,
00:18:35il y a un rôle extrêmement
00:18:37important des personnes qui sont
00:18:39présentes face à cet antisémitisme qui se
00:18:41développe dans des conditions débridées
00:18:43et totalement intolérables
00:18:45et c'est une
00:18:47obligation pour la protection de la communauté
00:18:49juive, mais pas seulement, pour la protection
00:18:51de la communauté nationale.
00:18:53Il en va de la démocratie, il en va de notre réponse à la vie.
00:18:55Merci beaucoup en tout cas
00:18:57Maître Corinne Serfati-Chetrit d'avoir
00:18:59été avec nous. Je rappelle que vous êtes avocate
00:19:01du Bureau de la Vigilance contre l'antisémitisme
00:19:03et que vous avez décidé de vous porter
00:19:05parti civil, bien sûr, dans cette affaire,
00:19:07l'individu sera bien évidemment interpellé
00:19:09et d'ailleurs, je précise concernant cette affaire que
00:19:11l'individu,
00:19:13en tout cas cette famille qui a été agressée
00:19:15dans le métro parisien ligne 9,
00:19:17l'homme portait une kippa, donc il était
00:19:19identifié comme étant, bien sûr,
00:19:21de confession juive. Il était avec sa femme et sa
00:19:23fille lorsqu'il a été agressé par
00:19:25l'auteur des faits. Un dernier mot là-dessus
00:19:27Jean-Marie Godard ?
00:19:29Oui, justement, le fait
00:19:31qu'il y ait un film, qu'une personne
00:19:33ait décidé de filmer l'agression, c'est pour ça que
00:19:35c'est sorti. Mais qu'est-ce qui serait passé
00:19:37si personne n'avait réagi
00:19:39effectivement, comme
00:19:41l'a souligné votre interlocutrice ?
00:19:43Ça se trouve, ça serait passé complètement
00:19:45inaperçu et personne n'en aurait parlé.
00:19:47Et ça me
00:19:49fait dire que des faits comme ça,
00:19:51d'agression,
00:19:53il y en a sûrement qui ne sont pas du tout
00:19:55documentés. Qui ne sont pas médiatisés
00:19:57et où des plaintes ne sont pas déposées, tout simplement.
00:19:59Et où les gens passent à autre chose juste après.
00:20:01Et effectivement, les agressions,
00:20:03les agressions dans les lieux publics
00:20:05avec des témoins où personne
00:20:07ne réagit, malheureusement, c'est
00:20:09quelque chose d'assez courant.
00:20:11On va continuer.
00:20:13On va parler cette fois-ci d'une nouvelle fusillade
00:20:15qui a eu lieu du côté de Grenoble,
00:20:17cette nuit vers 2h du matin dans le quartier
00:20:19de Saint-Bruno. Un homme de 20 ans
00:20:21a été blessé à la main et à la cuisse.
00:20:23Le procureur de Grenoble évoque une guerre des gangs
00:20:25intense avec des fusillades
00:20:27quasi quotidiennes depuis quelques
00:20:29semaines dans l'agglomération grenobloise.
00:20:31Pour le moment, aucun
00:20:33tireur n'a été interpellé.
00:20:35On va en parler dans un instant
00:20:37avec Brice Gageant qui est secrétaire
00:20:39départementalisère du syndicat de police
00:20:41Unité. Mais juste avant, j'aimerais avoir
00:20:43une réaction de votre part concernant
00:20:45cette nouvelle fusillade. Alors pour le moment,
00:20:47on ne sait pas si c'est lié au trafic de drogue.
00:20:49On posera d'ailleurs la question à
00:20:51Brice Gageant. Mais Grenoble
00:20:53ces derniers temps, ces derniers mois, est confronté
00:20:55à de nombreuses violences de ce type
00:20:57et à de nombreuses fusillades. On a la sensation
00:20:59même que
00:21:01on n'arrive pas là encore une fois
00:21:03à faire en sorte que ces individus
00:21:05s'arrêtent, qu'ils
00:21:07empêchent tout simplement
00:21:09d'empêcher de vivre les habitants
00:21:11de ces quartiers qui eux aussi
00:21:13souffrent bien sûr et qui sont confrontés
00:21:15tous les jours à ces violences.
00:21:17Je suis grenoblois.
00:21:19Notamment d'Échirol. C'est la ville
00:21:21mitoyenne à Grenoble. C'est la même chose.
00:21:23Je connais très bien le quartier Saint-Bruno
00:21:25qui est un quartier plutôt dans le centre
00:21:27de Grenoble. Et d'ailleurs à Échirol
00:21:29lundi, effectivement lundi,
00:21:31il y a eu une rafale de tirs aussi sur un point d'île.
00:21:33C'est ça. Et donc ce quartier
00:21:35de Saint-Bruno c'est un quartier populaire. Il y a un marché
00:21:37d'ailleurs assez régulièrement, un grand marché qui est connu
00:21:39des grenoblois. Ce qui s'est passé
00:21:41sur Échirol il y a quelques jours, c'est un quartier
00:21:43que je connais bien. J'y ai vécu quand j'étais tout petit.
00:21:45J'ai déménagé dans un autre
00:21:47où il y a aussi des violences. Tout ça pour vous dire
00:21:49que j'ai été témoin par exemple en
00:21:512005 d'une fusillade dans mon
00:21:53quartier où j'ai grandi,
00:21:55où j'ai longtemps habité. Un jeune
00:21:57qui devait avoir une vingtaine d'années
00:21:59s'est fait tirer dessus
00:22:01par deux jeunes en moto qui ont pris la fuite.
00:22:03Je suis descendu pour essayer de réanimer le jeune homme
00:22:05mais il était déjà décédé.
00:22:07Quand j'étais petit, je devais avoir 9 ans,
00:22:09j'ai assisté à une fusillade dans le même quartier.
00:22:11J'ai été témoin de ça.
00:22:13Mais quand je parle de ça,
00:22:15je tiens à préciser
00:22:17que c'est aussi ponctuel. Ce n'est pas tous les jours,
00:22:19ce n'est pas toutes les semaines.
00:22:21Il y a quelques années aussi dans mon quartier,
00:22:23il y a eu des tchétchènes qui avaient poursuivi
00:22:25des jeunes du quartier pour les tabasser.
00:22:27Il y a eu des coups de feu.
00:22:29Le procureur de Grenoble parle de fusillades quasi-quotidiennes.
00:22:31En fait, c'est par cycle.
00:22:33C'est par cycle.
00:22:35Ce n'est pas quelque chose de constant.
00:22:37Pendant longtemps, il ne peut rien y avoir en termes de fusillades.
00:22:39Tout d'un coup, il y a une explosion
00:22:41parce qu'il peut y avoir une guerre des gangs,
00:22:43une guerre de territoire. Certains sont arrêtés
00:22:45donc il faut prendre la place.
00:22:47Un problème avec des fournisseurs.
00:22:49C'est assez complexe. En tout cas sur Grenoble,
00:22:51je pense qu'ailleurs aussi, c'est pareil.
00:22:53Mais Grenoble est connu
00:22:55pour avoir ce problème
00:22:57de truands.
00:22:59Depuis toujours, il y a ça.
00:23:01Il y a eu, je crois, les Italiens pendant une époque.
00:23:03Le problème avec une sorte de mafia.
00:23:05Mais on grandit là-dedans.
00:23:07Mais ce n'est pas notre quotidien.
00:23:09Le quotidien, c'est les points de deal.
00:23:11Le quotidien, ce sont les rodéos.
00:23:13C'est ça qui pourrit la vie des habitants.
00:23:15Et quand on le signale aux maires,
00:23:17que ce soit à Grenoble ou à Échirol,
00:23:19parfois, ils sont désarmés.
00:23:21Parfois, ils ne prennent pas conscience du problème.
00:23:23Aujourd'hui, ils ont vraiment pris conscience, je pense.
00:23:25Le problème des habitants, c'est ça.
00:23:27Ce quotidien, ce sont les rodéos.
00:23:29C'est les trafics de drogue.
00:23:31Les jeunes qui tiennent les murs.
00:23:33C'est la baisse du nombre
00:23:35d'éducateurs de quartier
00:23:37où les jeunes se retrouvent livrés à eux-mêmes,
00:23:39entourés de béton. Ça n'excuse rien.
00:23:41Ça n'excuse rien. Ça explique.
00:23:43Et les habitants crient, hurlent
00:23:45en disant, nous, on n'a pas choisi ça.
00:23:47On n'a pas forcément choisi de vivre ici.
00:23:49Parce qu'on parle souvent de communautarisme.
00:23:51Ils n'ont pas forcément choisi de vivre là.
00:23:53C'est pour des questions sociales et économiques.
00:23:55Et ces jeunes qui font du trafic de drogue,
00:23:57souvent, sont sans perspective d'avenir.
00:23:59Et ça n'excuse rien.
00:24:01Parce qu'il y a des jeunes qui sont aussi sans perspective.
00:24:03Et qui essayent de s'en sortir.
00:24:05Ces habitants sont les premières victimes.
00:24:07C'est les premières victimes.
00:24:09Les bâtiments dégradés, parfois même
00:24:11victimes collatérales de ces fusillades.
00:24:13Ça fait deux ans que j'habite à Paris.
00:24:15J'ai toujours vécu à Grenoble. J'ai été victime
00:24:17de ces nuisances sonores la nuit,
00:24:19même la journée, des sensibilités.
00:24:21Je vous donne un dernier exemple.
00:24:23Il y avait un de mes voisins,
00:24:25qui un jour me dit, mon enfant de 14 ans,
00:24:27je ne sais pas le tenir, c'est difficile de le tenir.
00:24:29C'est compliqué, vous savez, les jeunes.
00:24:31Parce qu'il traîne la nuit, il fait le désordre.
00:24:33Je crois qu'il a même été arrêté, etc.
00:24:35Et en fait, il avait d'autres enfants plus jeunes.
00:24:376 ans ou 7 ans.
00:24:39Ces enfants plus jeunes de 6 ou 7 ans,
00:24:41ils jouaient la nuit, dehors, à minuit,
00:24:43le matin, quand c'était l'été.
00:24:45Ils jouaient 1, 2, 3 soleil, ça fait 3 heures qu'il n'y avait plus de soleil.
00:24:47Ils jouaient 1, 2, 3 soleil et puis ils s'insultent entre eux,
00:24:49je t'ai vu, et puis ils disent des gros mots en disant je t'ai vu.
00:24:51Les parents ne disent rien et ils les laissent traîner dehors.
00:24:53Comment voulez-vous que quand un enfant
00:24:55est à 6 ans, à 1h du matin dehors,
00:24:57qu'après, à 14 ans, vous lui dites non, maintenant tu ne sors plus,
00:24:59tu restes à la maison ?
00:25:01C'est un problème aussi d'éducation. Il n'y a pas de fatalité.
00:25:03Ce n'est pas qu'une question sociale, c'est aussi une question
00:25:05d'éducation, notamment des parents.
00:25:07Je vous présente cette nouvelle fusillade à Grenoble avec Brice Gageant
00:25:09qui est avec nous, secrétaire départemental
00:25:11dans l'ISER du syndicat de police unité.
00:25:13Bonjour Brice, merci beaucoup d'être avec nous
00:25:15dans Punchline été.
00:25:17Que s'est-il passé cette nuit dans ce quartier
00:25:19de Grenoble ? Est-ce que vous avez des éléments à nous communiquer
00:25:21sur le profil des individus, voire même sur leur motivation ?
00:25:25Bonjour, au niveau des éléments,
00:25:27rien de nouveau.
00:25:29Des individus jeunes,
00:25:31que ce soit pour les victimes
00:25:33ou vraisemblablement pour l'auteur, l'enquête le déterminera.
00:25:35Ce que je veux souligner,
00:25:37c'est qu'en fait, à Grenoble, on ne compte plus.
00:25:39On ne compte plus parce que ça fait
00:25:41dix jours, la dernière semaine
00:25:43des Jeux Olympiques, nous avons eu,
00:25:45je ne veux pas exagérer, mais tous les jours,
00:25:47tous les jours, une tentative d'assassinat,
00:25:49notamment sur le quartier Saint-Bruno,
00:25:51notamment sur Échirol,
00:25:53et les faits s'empilent, les faits s'enchaînent
00:25:55et rien ne bouge.
00:25:57Ça ne bouge pas.
00:25:59Pourquoi ça ne bouge pas ?
00:26:01Écoutez, j'ai envie de vous dire pourquoi ça ne bouge pas,
00:26:03parce que, dans un premier temps,
00:26:05nous ne sommes plus vraiment en capacité
00:26:07d'absorber tout ça.
00:26:09Les enquêteurs sont submergés
00:26:11de saisines.
00:26:13Chaque fait, comme hier,
00:26:15nécessite une saisine d'enquêteurs
00:26:17qui va monopoliser un, deux, trois, quatre
00:26:19enquêteurs de la police judiciaire
00:26:21ou du SLPJ Grenoble.
00:26:23Et donc, inlassablement,
00:26:25les faits qui s'enchaînent demandent
00:26:27une ressource humaine que nous n'avons plus.
00:26:29Notre ministre de l'Intérieur est venu
00:26:31récemment devant nous en Isère,
00:26:33s'est exprimé en face de nous
00:26:35et nous a promis des effectifs.
00:26:37Et bien maintenant, vu le contexte politique,
00:26:39il va falloir que ces effectifs
00:26:41arrivent rapidement,
00:26:43car nous ne sommes plus en mesure d'assumer
00:26:45quoi que ce soit au niveau de la sécurité
00:26:47de nos rues.
00:26:49Le procureur de la République de Grenoble évoque des fusillades
00:26:51effectivement quotidiennes.
00:26:53Ça rejoint un peu, bien sûr,
00:26:55ce que vous dites. Il évoque aussi
00:26:57une guerre des gangs. C'est une guerre des gangs
00:26:59sous fond de trafic de drogue ?
00:27:01Bien évidemment,
00:27:03mais j'ai envie de vous dire « guerre des gangs ». Maintenant,
00:27:05il faudrait redéfinir ce qu'est un gang.
00:27:07Dans les années 60, un gang à Grenoble
00:27:09n'avait pas la même connotation qu'aujourd'hui.
00:27:11Maintenant, un gang, c'est un groupe de 7, 8,
00:27:1310 individus qui prennent un hall
00:27:15d'immeuble pour y positionner
00:27:17un point de vente et vous allez appeler ça un gang.
00:27:19Nous avons une multitude donc de gangs
00:27:21sur l'agglomération grenobloise
00:27:23et si vous appelez ça des gangs, effectivement,
00:27:25il y en a à tous les coins de rue.
00:27:27Mais pourquoi Grenoble,
00:27:29en particulier en ce moment,
00:27:31fait l'objet d'autant
00:27:33de fusillades ?
00:27:35On parle de fusillades quasi quotidiennes.
00:27:37C'est un panorama assez
00:27:39inquiétant.
00:27:41J'ai envie de vous dire que Grenoble
00:27:43a toujours eu un historique violent,
00:27:45mais ce n'est plus la même chose que dans les années 60
00:27:47ou dans les années 80. Si vous regardez
00:27:49les études actuelles,
00:27:51vous pourrez vous apercevoir que Grenoble est devant Marseille
00:27:53en nombre de crimes et délits pour 1 000 habitants.
00:27:55Donc concrètement,
00:27:57nous sommes au-dessus de Marseille
00:27:59pour les crimes et délits pour 1 000 habitants.
00:28:01Par contre, au niveau des effectifs, nous sommes
00:28:03en dessous de Marseille. Nous n'avons pas
00:28:05les ressources, nous n'avons plus les ressources humaines
00:28:07ni les moyens matériels,
00:28:09parfois, pour pouvoir subvenir
00:28:11à la demande.
00:28:13Que vous disent les habitants sur place ?
00:28:15Effectivement, lors des opérations
00:28:17Place Net, on avait pu constater que
00:28:19les habitants étaient ravis d'avoir
00:28:21des forces de police dans leur quartier,
00:28:23qu'ils arrêtaient temporairement
00:28:25du moins d'avoir un peu de tranquillité.
00:28:27Ils vous disent quoi exactement ?
00:28:29Écoutez,
00:28:31j'ai envie de vous dire Place Net,
00:28:33les karchers, tous ces termes de nettoyage
00:28:35qu'on entend depuis 15 ans, ça n'a plus lieu d'être.
00:28:37Il faut un changement de politique
00:28:39de fond, il faut un travail de fond,
00:28:41il faut redonner un sens
00:28:43à la police de terrain, aux enquêteurs
00:28:45pour rechercher une seule
00:28:47et unique chose, l'efficacité.
00:28:49Le karcher n'est pas efficace,
00:28:51le karcher nettoie pendant 15 minutes
00:28:53mais le lendemain, la mousse a repoussé
00:28:55et les délinquants sont là à nouveau.
00:28:57J'ai envie de vous dire, il faut tout reprendre
00:28:59à zéro, il faut une politique
00:29:01forte, avec des décisions
00:29:03de la part de nos dirigeants
00:29:05et reprendre
00:29:07le crime à la base.
00:29:09Mais on a tellement perdu de terrain
00:29:11que j'ai envie de vous dire,
00:29:13j'ai dépassé les 50 ans,
00:29:15je ne sais pas comment on va pouvoir faire un retour
00:29:17en arrière pour reprendre ce que
00:29:19on a perdu pendant les 15 derniers
00:29:21qui se sont passés.
00:29:22Merci beaucoup en tout cas Brice Guyajan
00:29:24d'avoir été avec nous en direct
00:29:26sur ces news et de nous avoir
00:29:28communiqué toutes ces informations
00:29:30concernant cette nouvelle fusillade qui s'est déroulée
00:29:32à Grenoble. J'aimerais reprendre
00:29:34les mots de Brice Guyajan qui est sur le terrain
00:29:36et qui connaît mieux que personne le dossier
00:29:38Grenoble. Il explique
00:29:40on a perdu trop de temps, on a perdu
00:29:42trop de terrain, on a l'impression
00:29:44presque qu'il est démuni face à cette
00:29:46guerre de gang sous trafic de drogue.
00:29:48C'est trop tard aujourd'hui ?
00:29:50Il y a Grenoble, il y a d'autres villes,
00:29:52c'est-à-dire qu'à chaque fois qu'il y a une fusillade
00:29:54on a l'impression que c'est l'histoire sans fin.
00:29:56C'est-à-dire que
00:29:58là qu'est-ce qui va se passer ? Alors si ça continue
00:30:00il va y avoir peut-être le ministre
00:30:02intérieur qui va se déplacer.
00:30:04On va mettre beaucoup
00:30:06d'effectifs d'un seul coup pendant une semaine
00:30:08et puis ensuite on va passer à autre chose.
00:30:10C'est-à-dire qu'il y a un désinvestissement
00:30:12de l'État sur tous ces quartiers
00:30:14à tous les niveaux.
00:30:16Moi je suis allé dans plusieurs,
00:30:18pas à Grenoble mais à Marseille, où il y a
00:30:20un véritable sentiment d'abandon de la population.
00:30:22Et en plus le problème
00:30:24c'est qu'on n'est pas plus simplement sur
00:30:26des points de deal avec des gens qui pourrissent
00:30:28la vie du quartier parce que c'est des allées
00:30:30venues sans arrêt,
00:30:32des gens qui squattent les hauts-limmeubles.
00:30:34On est avec des groupes
00:30:36souvent des jeunes
00:30:38qui règlent leur compte avec des armes
00:30:40de guerre et qui d'ailleurs
00:30:42souvent ne savent même pas s'en servir
00:30:44ce qui fait qu'il y a des dégâts collatéraux.
00:30:46Je pense à Marseille avec cette étudiante
00:30:48qui est morte
00:30:50chez elle parce qu'une rafale
00:30:52avait traversé sa chambre
00:30:54alors qu'elle était en train de travailler.
00:30:56Mais ça fait
00:30:58des années que le phénomène monte.
00:31:00Ça fait des années que le phénomène augmente.
00:31:02Il y a Grenoble,
00:31:04il y a Avignon, il y a d'autres villes.
00:31:06Il y a évidemment Marseille, 47 morts
00:31:08dans des règlements de compte par MAFE
00:31:10en 2023.
00:31:12On a l'impression
00:31:14que le politique systématiquement sur ces questions-là
00:31:16réagit
00:31:18quand on arrive à ce stade-là.
00:31:20C'est-à-dire qu'on va faire de la communication,
00:31:22on va envoyer plein de policiers.
00:31:24C'est un manque de volonté politique ?
00:31:26Rémi Tell, c'est un manque de volonté politique ?
00:31:28Il y avait eu un regain d'espoir
00:31:30avec les opérations PlaceNet notamment ?
00:31:32Oui, assurément. A mon avis, le problème
00:31:34est de trois ordres. Il y a un problème judiciaire.
00:31:36On le connaît, on a lu Beccaria,
00:31:38il faut que les sanctions soient certaines
00:31:40et qu'elles soient rapidement prononcées.
00:31:42Or, on fait tout l'inverse aujourd'hui.
00:31:44On a plus de chances de ne pas être sanctionné
00:31:46pour un acte de délinquance en France
00:31:48que de l'être. Et quand on l'est, c'est parfois
00:31:50un an, deux ans, trois ans après la commission
00:31:52de l'acte. Donc cette sanction n'a plus
00:31:54de sens. Ça, c'est la première chose.
00:31:56Il y a un problème politique
00:31:58et un problème de volonté politique,
00:32:00le refus aussi de traiter toute la chaîne
00:32:02du trafic de drogue
00:32:04avec des grands tabous
00:32:06auxquels il faudra un jour accepter de s'attaquer.
00:32:08Par exemple, celui de l'entrée
00:32:10de la drogue sur le territoire français
00:32:12par des grands ports qui sont souvent aussi tenus
00:32:14par des syndicats, ce qui fait que les politiques
00:32:16sont très frileux. Parfois, à s'attaquer
00:32:18à ces problèmes, mais il faudra
00:32:20le faire. Et puis, enfin,
00:32:22il y a aussi un sujet anthropologique parce que
00:32:24pour qu'il y ait des dealers, il faut
00:32:26qu'il y ait des consommateurs. On sait que la
00:32:28consommation de stupéfiants explose
00:32:30et notamment chez les jeunes.
00:32:32Et il convient
00:32:34quand même de se poser l'explication, de savoir pourquoi
00:32:36aujourd'hui on a tant de jeunes
00:32:38de tout milieu, il n'y a pas de profil type
00:32:40qui ont besoin comme ça de s'acheter
00:32:42des doses. Et donc, tant qu'on n'aura
00:32:44pas réglé ce malaise-là, on continuera
00:32:46à apporter un carburant au trafic
00:32:48de drogue et donc à la violence qu'il génère.
00:32:50On a Mbestangi, Jean-Marie Godard. J'ai vu que
00:32:52vous souhaitiez réagir sur ce sujet. On aura l'occasion
00:32:54de l'évoquer en deuxième heure.
00:32:56Ne vous inquiétez pas, vous aurez l'occasion
00:32:58de réagir sur cette nouvelle
00:33:00fusillade qui a eu lieu à Grenoble. On va marquer une courte
00:33:02page de publicité. On évoquera par la suite
00:33:04cette agression de trois policiers
00:33:06à Lorient. A tout de suite.
00:33:12De retour dans Punchline.
00:33:14Merci beaucoup d'être avec nous et soyez les
00:33:16bienvenus si vous venez de nous rejoindre.
00:33:18Tout de suite, on fait un point sur l'actualité avec
00:33:20Adrien Fontenot.
00:33:24Nouvelle agression antisémite
00:33:26dans les transports. Un homme s'en est pris
00:33:28verbalement à une famille juive dans la ligne 9
00:33:30du métro parisien. Je cite
00:33:32Hitler avait raison, il aurait dû tuer
00:33:34tous les juifs. Le préfet de police a immédiatement
00:33:36signalé les faits à la procureure de la République de
00:33:38Paris. L'auteur des faits est actuellement
00:33:40recherché. L'Ukraine contrôle
00:33:42de plus en plus de territoires dans la région de
00:33:44Koursk. 1150 mètres carrés et
00:33:4682 localités selon les derniers chiffres
00:33:48communiqués par l'armée ukrainienne.
00:33:50L'état-major ajoute même qu'une administration
00:33:52militaire a été mise en place dans la région
00:33:54pour s'implanter dans la durée.
00:33:56Et puis, 25 établissements français dans le
00:33:58top 1000 mondial, c'est le résultat du dernier
00:34:00édition de Shanghai publiée ce jeudi.
00:34:02Paris-Saclay en 12ème place se distingue
00:34:04comme première université tricolore et
00:34:06premier établissement d'Europe. Et sans surprise
00:34:08pour la 22ème année consécutive,
00:34:10l'université américaine Harvard est numéro 1
00:34:12de ce classement. Merci beaucoup Adrien Fontenot.
00:34:14On vous retrouve dans une heure pour un nouveau
00:34:16point sur l'actualité.
00:34:18On va désormais parler de l'ultra-violence.
00:34:20L'ultra-violence chez les
00:34:22jeunes à Vias, petite commune
00:34:24non loin d'Agde, une
00:34:26boulangère et son épouse ont été agressés
00:34:28vendredi dernier à l'arme blanche.
00:34:30L'auteur soupçonné est un mineur de 15 ans.
00:34:32On va revenir sur cette
00:34:34violente agression avec notre journaliste
00:34:36Dunia Tengour.
00:34:38Et puis juste après, on sera avec
00:34:40Mejid Mouhoub qui est secrétaire
00:34:42régional adjoint FO Justice de la
00:34:44Protection judiciaire de la jeunesse.
00:34:46Un couple de boulangers
00:34:48victime de plusieurs coups de couteau.
00:34:50L'agression a eu lieu le 9 août
00:34:52dernier à l'aube dans la commune de Vias
00:34:54dans l'Hérault. La femme a été touchée
00:34:56à trois reprises. L'homme, lui
00:34:58qui se présentait avec cette plaie, a été
00:35:00placé en soins intensifs
00:35:02mais ses jours ne sont pas en danger.
00:35:04L'auteur des coups serait un adolescent
00:35:06âgé de 15 ans, resté sur place
00:35:08après son acte. Il a été interpellé
00:35:10et mis en garde à vue.
00:35:12En ce qui concerne ses motivations,
00:35:14il dit avoir agi par vengeance
00:35:16contre ce boulanger
00:35:18qui aurait, selon ses dires,
00:35:20refusé de lui verser de l'argent
00:35:22dans le cadre d'un contentieux
00:35:24A l'issue de sa garde à vue,
00:35:26le mineur soupçonné d'être l'auteur
00:35:28des coups a été présenté à un magistrat
00:35:30instructeur qui l'a mis en examen
00:35:32pour des chefs de chantage
00:35:34et tentative d'assassinat.
00:35:36Enfin, conformément aux réquisitions
00:35:38du parquet, le mineur a été
00:35:40placé en détention provisoire
00:35:42par le juge des libertés
00:35:44et de la détention.
00:35:46Et hormis cette affaire
00:35:48qui a eu lieu à Vias,
00:35:50petite commune près d'Agde,
00:35:52à Béziers.
00:35:54Hier, un jeune homme de 16 ans a été tué
00:35:56après avoir reçu un coup de couteau à la carotide
00:35:58à la suite d'une altercation.
00:36:00La victime aurait été poignardée
00:36:02par un autre jeune homme de 19 ans,
00:36:04a indiqué le procureur de la République.
00:36:06Deux faits, bien sûr,
00:36:08qui démontrent l'ultra-violence
00:36:10chez ces très jeunes garçons.
00:36:12On va en discuter avec
00:36:14Medjid Moub,
00:36:16secrétaire régional adjoint
00:36:18FO Justice, PJJ,
00:36:20Île-de-France et Outre-mer.
00:36:22La PJJ, pour ceux qui ne le savent pas,
00:36:24c'est la protection judiciaire de la jeunesse.
00:36:26Vous étiez d'ailleurs en grève hier
00:36:28contre les suppressions de postes.
00:36:30Tout d'abord, pour que les téléspectateurs
00:36:32de CNews comprennent bien, quel est votre rôle
00:36:34et pourquoi vous étiez en grève
00:36:36hier ?
00:36:38Les raisons
00:36:40de la grève,
00:36:42c'est que la direction de la protection
00:36:44judiciaire de la jeunesse
00:36:46a décidé de supprimer
00:36:48un grand nombre de contractuels.
00:36:50C'est en raison
00:36:52du dépassement du
00:36:54plafond d'emploi.
00:36:56Cette gestion chaotique
00:36:58fait qu'il y a environ
00:37:00480 agents qui ne vont pas être
00:37:02remplacés.
00:37:04FO Justice
00:37:06a appelé à la grève dès le 8
00:37:08août. C'est une grève
00:37:10illimitée.
00:37:12On a obtenu un rendez-vous
00:37:14avec la chancellerie qui a
00:37:16débloqué 3 millions
00:37:18mais ces 3 millions
00:37:20ne sont pas suffisants.
00:37:22Ce qu'il faut savoir, c'est que
00:37:24la directrice de la
00:37:26PGI, elle
00:37:28refuse d'appliquer les
00:37:30directives du garde des Sceaux.
00:37:32Ce qui fait qu'il y a un certain
00:37:34nombre de contractuels qui ne seront pas
00:37:36renouvelés.
00:37:40La prise en charge des mineurs
00:37:42suivie au niveau de l'actualité
00:37:44risque d'avoir un fort impact
00:37:46dès le mois de septembre.
00:37:48Pourtant, votre rôle est essentiel
00:37:50auprès de 130 000 enfants
00:37:52en France, adolescents, des mineurs délinquants
00:37:54qui sont en grande difficulté
00:37:56et qui font partie de
00:37:58ces jeunes qui aujourd'hui
00:38:00sont ultra violents.
00:38:02Exactement.
00:38:04C'est-à-dire que la
00:38:06direction de la protection judiciaire de la jeunesse
00:38:08est en charge essentiellement
00:38:10les mineurs délinquants.
00:38:12Nous, on arrive après
00:38:14leur interpellation
00:38:16et leur
00:38:18mise en examen.
00:38:20Nous, on est amenés à suivre
00:38:22les décisions de justice.
00:38:24Comme vous l'avez indiqué, il y a
00:38:26soit des juges d'instruction, soit des juges des enfants.
00:38:28Mais malheureusement, avec
00:38:30ces restrictions de poste,
00:38:32on a un grand nombre
00:38:34de mineurs qui ne seront pas suivis
00:38:36parce que les mesures
00:38:38seront mises en attente, parce qu'il n'y a pas
00:38:40de capacité de pouvoir prendre en charge ces jeunes.
00:38:42Comment vous agissez
00:38:44à leur côté ?
00:38:46Pourquoi ils sont
00:38:48autant en détresse, ces jeunes-là ?
00:38:52La complexité de la délinquance,
00:38:54elle est
00:38:56plutôt du rôle
00:38:58de la sociologie.
00:39:00Mais nous, de notre côté,
00:39:02on est un syndicat qui
00:39:04à la fois défend
00:39:06les agents qui
00:39:08travaillent et on demande des moyens
00:39:10supplémentaires.
00:39:12On est là pour accompagner
00:39:14en tant qu'éducateur
00:39:16les mesures judiciaires et éviter
00:39:18la récidive.
00:39:20Vous constatez un changement
00:39:22dans la mentalité de ces jeunes qui sont
00:39:24de plus en plus violents
00:39:26plus les années passent ?
00:39:28Là-dessus,
00:39:32on voit qu'il y a
00:39:34des situations
00:39:36qui sont médiatisées.
00:39:38Après, globalement,
00:39:40c'est vrai qu'on peut
00:39:42constater qu'il y a
00:39:44de plus en plus
00:39:46de violences,
00:39:48mais c'est surtout des adolescents
00:39:50en souffrance, ce qui fait que des fois,
00:39:52il y a des passages à l'acte. Après,
00:39:54l'accompagnement, c'est d'essayer
00:39:56d'amener le jeune
00:39:58pour qu'il évite la récidive.
00:40:00En majorité, la protection judiciaire
00:40:02de la jeunesse, dans les 130 000
00:40:04mineurs qu'elle suit, 80%,
00:40:06il n'y a pas de récidive.
00:40:08Merci en tout cas, Medjid Mouhoub, d'avoir été
00:40:10avec nous en direct dans Punchline
00:40:12été. On le voit, des postes
00:40:14d'éducateurs supprimés.
00:40:16Cette grève
00:40:18qui a eu lieu hier,
00:40:20on se dit que ces jeunes
00:40:22ont besoin d'être encadrés, ces jeunes
00:40:24délinquants qui ont été, bien sûr,
00:40:26pour la plupart, à hauteur
00:40:28de faits importants. Et pourtant,
00:40:30ça va dans le sens inverse.
00:40:32On aurait plutôt tendance à dire qu'il faudrait
00:40:34encadrer un peu plus ces jeunes, avec plus
00:40:36d'éducateurs pour éviter, bien sûr, qu'ils
00:40:38passent à l'acte. On va encore
00:40:40une fois dans le mauvais sens.
00:40:42Eliott Mamann ?
00:40:44Vous avez raison, il faut en effet interroger notre
00:40:46stratégie en amont de ces violences
00:40:48absolument inacceptables, notamment par
00:40:50venir à avoir un véritable projet
00:40:52social, mais pas véritablement au sens économique,
00:40:54davantage au sens culturel, puisqu'il faut
00:40:56parvenir à ces jeunes qui, parfois, peuvent être
00:40:58interpellés, intéressés
00:41:00par la violence que leur proposent les trafics
00:41:02de drogue, leur proposer au contraire
00:41:04de rejoindre le projet intellectuel
00:41:06qui constitue une forme
00:41:08d'identité nationale française,
00:41:10si vous voulez. Donc ça, c'est tout à fait vrai, je suis d'accord
00:41:12avec vous. Il faut avoir un travail
00:41:14d'éducation en amont. Néanmoins,
00:41:16à partir du moment où on a de telles
00:41:18violences qui sont commises, je ne sais
00:41:20pas s'il faut encore en passer par des centres
00:41:22éducatifs fermés, etc. Il faut aussi
00:41:24accepter d'avoir une véritable sanction,
00:41:26une sanction judiciaire avec tout
00:41:28le caractère brutal que cela peut
00:41:30aussi parfois incarner,
00:41:32naturellement pas brutal envers les personnes,
00:41:34mais brutal, puisqu'une sanction
00:41:36pénale peut être appliquée
00:41:38de manière plus ou moins ferme. Et d'ailleurs,
00:41:40à cet égard, comme on l'a déjà dit, il faut parvenir
00:41:42à réduire les délais entre la
00:41:44commission de l'acte, la prononciation de la peine
00:41:46et surtout son application, puisque
00:41:48lorsque l'on a des esprits encore en formation,
00:41:50leur expliquer que ce qu'ils ont fait
00:41:52est absolument effroyable, mais dire
00:41:54que ce qu'ils vont avoir en tant que punition deux ans plus tard
00:41:56pour finalement appliquer cette punition
00:41:58à partir du moment où ils sont en gros majeurs,
00:42:00ce n'est pas la solution la plus
00:42:02idéale pour parvenir à enrayer
00:42:04leur chemin en faveur de la délinquance.
00:42:06Il faut peut-être aussi sanctionner,
00:42:08taper au portefeuille des parents aussi,
00:42:10notamment peut-être, parce que les parents
00:42:12ont aussi un rôle à jouer dans l'éducation
00:42:14de ces enfants qui parfois sont laissés
00:42:16un peu à l'abandon. Vous parliez tout à l'heure du cas de Grenoble
00:42:18où ces enfants se retrouvent dans la rue tout seuls.
00:42:20Effectivement, là c'est aussi le rôle des parents
00:42:22de prendre en charge
00:42:24leurs enfants et d'être responsable
00:42:26de leurs enfants. Oui, tout à fait.
00:42:28D'ailleurs, c'est une solution qui est
00:42:30portée à l'agenda politique depuis
00:42:32de nombreuses années par un certain nombre d'acteurs.
00:42:34On pense notamment aux Républicains qui en ont fait
00:42:36un élément de campagne depuis
00:42:38en tout cas une dizaine d'années et je pense
00:42:40que cela pourrait en effet avoir un effet
00:42:42dischoisif puisqu'on dit souvent
00:42:44que l'une des responsabilités de la chose
00:42:46est le manque d'éducation, mais en réalité
00:42:48cela dépend aussi de comment on décide
00:42:50d'éduquer nos enfants. Si on se retrouve
00:42:52avec des parents qui, non pas parce qu'ils sont
00:42:54démissionnaires, mais parce qu'ils estiment qu'un
00:42:56enfant qui
00:42:58tombe dans une fréquentation
00:43:00de milieu proche du trafic de drogue
00:43:02qui ne rentre qu'à une heure du matin
00:43:04sans que cela pose le moindre problème
00:43:06quand bien même, d'ailleurs, représente-t-il
00:43:08un trouble à l'ordre public, ce n'est pas
00:43:10que les parents sont démissionnaires, c'est simplement que les parents
00:43:12ont décidé de donner à leurs enfants un modèle
00:43:14éducatif qui n'est absolument pas acceptable.
00:43:16Et donc, en effet, dans
00:43:18ce sens-là, pouvoir
00:43:20du côté de l'État français
00:43:22décider de sanctions
00:43:24non pas tant financières que
00:43:26de refuser de leur octroyer
00:43:28un argent qui est supposé
00:43:30leur permettre d'éduquer leurs
00:43:32enfants, ça peut être quelque chose de tout à fait intéressant.
00:43:34Parler d'éducation, on peut aussi parler du rôle
00:43:36de l'éducation nationale, puisqu'on
00:43:38peut se dire aussi qu'effectivement l'éducation nationale
00:43:40a peut-être aussi un rôle à jouer
00:43:42pour éviter que ces jeunes, très jeunes
00:43:44puisqu'ils sont de plus en plus jeunes d'ailleurs
00:43:46passent à l'acte. Rémi Tell.
00:43:48Oui, assurément, même
00:43:50si le premier rôle, c'est celui des
00:43:52parents, et on ne s'intéresse pas
00:43:54beaucoup à la question de la disparition des pères
00:43:56et pourtant, quand on va en comparution immédiate
00:43:58où les citoyens peuvent le faire,
00:44:00les expertises psychologiques, c'est toujours la même chose
00:44:02père absent, père absent, père absent.
00:44:04L'essayiste Sylvain Durand
00:44:06travaille sur cette question et celle du
00:44:08matriarcat sacrificiel. Les sociétés
00:44:10matriarcales sont des sociétés d'hyper-violence
00:44:12et donc, le père
00:44:14a disparu. C'est le père
00:44:16qui dit non, c'est le père qui dit non, on ne peut pas rentrer
00:44:18à 2h du matin quand on a 14 ans
00:44:20pour aller jouer à 1, 2, 3 soleils
00:44:22en bas dans le quartier
00:44:24ça c'est la première des choses. La deuxième
00:44:26des choses, n'oublions pas qu'on vit dans une société
00:44:28d'inversion totale aussi des valeurs
00:44:30et l'idéologie dominante qui est
00:44:32une idéologie du progrès, par définition
00:44:34c'est celle de la transgression
00:44:36et donc ce qui était encouragé
00:44:38autrefois est aujourd'hui un peu proscrit
00:44:40ce qui était proscrit est aujourd'hui
00:44:42encouragé et donc
00:44:44forcément il y a cette espèce de grande confusion
00:44:46aussi dans les esprits et puis
00:44:48enfin il y a une destruction de la sociabilité
00:44:50chez beaucoup de jeunes
00:44:52on l'a vu pendant la pandémie de Covid-19
00:44:54où beaucoup se sont retrouvés
00:44:56isolés
00:44:58et isolés avec les écrans
00:45:00où l'hyper-violence est
00:45:02d'une banalité. On peut accéder à l'hyper-violence
00:45:04à des contenus hyper-violents en 3 clics
00:45:06regardez les catalogues des grands fournisseurs
00:45:08de séries, ce n'est que
00:45:10de l'hyper-violence et donc on a une forme de
00:45:12psychopathisation d'une partie
00:45:14de la jeunesse française et ça, ça va être
00:45:16un grand défi pour les années qui viennent.
00:45:18Jean-Rémi Godard
00:45:20Jean-Marie pardon, excusez-moi
00:45:22Il y a effectivement
00:45:24la question des écrans où vous avez
00:45:26des jeunes qui ne s'alimentent intellectuellement
00:45:28que de ça et qui sont sur des vidéos
00:45:30effectivement très violentes
00:45:32même si cela ne l'explique pas tout
00:45:34mais c'est peut-être aussi l'une des causes
00:45:36Souvent
00:45:38les jeunes qui finissent par
00:45:40donner des coups de couteau
00:45:42ou être dans l'ultra-violence
00:45:44il y a un parcours avant
00:45:46ça a déjà été repéré
00:45:48il y a souvent des passages
00:45:50au commissariat, il y a déjà des personnes
00:45:52qui ont été interpellées. Moi ce que je vois
00:45:54dans beaucoup de travaux
00:45:56que j'ai pu faire sur la sécurité et notamment avec des policiers
00:45:58sur le terrain, c'est qu'il y a un manque de coordination
00:46:00aussi. Votre interlocuteur
00:46:02de la protection judiciaire de la jeunesse
00:46:04tout à l'heure, il était intéressant parce que
00:46:06ce qu'il disait justement c'est qu'il y a une suppression
00:46:08des contractuels. Il disait il y a une greffe parce qu'on a
00:46:10des éducateurs contractuels, il n'y a plus de budget
00:46:12on a utilisé tout le budget donc on décide de les supprimer
00:46:14mais le problème
00:46:16c'est qu'on agit toujours comme ça
00:46:18de manière comptable dans tous les domaines
00:46:20et il y a énormément de quartiers par exemple
00:46:22sans avoir un cap
00:46:24et on prend des contractuels parce qu'on se rend compte
00:46:26qu'il y a des besoins importants
00:46:28mais on n'a pas le budget pour créer
00:46:30des postes fixes. Donc on va boucher les trous avec des contractuels
00:46:32et une fois que cette enveloppe on l'a utilisée
00:46:34hop on supprime les contractuels
00:46:36le problème c'est que vous avez un désert sur le terrain à ce niveau là
00:46:38il y a des endroits où il y a besoin d'éducateurs
00:46:40et les éducateurs c'est pas juste
00:46:42il y a une petite musique
00:46:44autour de la PGJ qui dirait
00:46:46oui la PGJ c'est un peu la justice laxiste
00:46:48et tout ça. Non non pas du tout
00:46:50les éducateurs c'est des gens qui sont formés
00:46:52c'est Bac plus 3 et c'est des gens
00:46:54qui peuvent constituer un maillage sur un quartier
00:46:56qui peuvent être aussi une surveillance
00:46:58et un suivi et qui peuvent être en rapport
00:47:00aussi avec
00:47:02des interlocuteurs dans la police
00:47:04et qui peuvent dire
00:47:06j'ai un jeune qui est vraiment en train
00:47:08de partir en vrille et il va y avoir
00:47:10une catastrophe et si vous retirez
00:47:12cette coordination là
00:47:14il peut se passer n'importe quoi. Naëm
00:47:16qu'est-ce qu'on te dit ? Alors en fait
00:47:18vous avez raison le premier rôle
00:47:20c'est celui des parents
00:47:22quand je travaille dans le socio-culturel dans les quartiers populaires
00:47:24j'avais remarqué qu'il y avait plusieurs profils dans les familles
00:47:26quand il y a des jeunes délinquants il y a un profil
00:47:28où la famille, les parents
00:47:30profitent clairement du trafic
00:47:32ils sont bénéficiaires du trafic donc ils entretiennent ça
00:47:34non seulement ils ferment les yeux mais
00:47:36parfois ils peuvent encourager
00:47:38quand les parents grondent
00:47:40leur enfant c'est parce qu'ils sont faits attraper par la police
00:47:42pas parce qu'ils font du trafic
00:47:44ensuite vous avez, ça c'est une minorité
00:47:46une très petite minorité, ensuite vous avez des parents
00:47:48qui eux sont complètement dépassés
00:47:50ils sont complètement dépassés, ils ne savent plus comment faire
00:47:52avec leur enfant, parfois comme je l'ai dit tout à l'heure
00:47:54parce qu'ils laissent leur enfant jouer tout petit dehors
00:47:56et après c'est difficile de le recadrer
00:47:58mais parfois parce que c'est une maman solo
00:48:00dont le père a démissionné, qui travaille tard
00:48:02comment elle fait pour surveiller à la fois l'enfant
00:48:04alors qu'elle est au boulot etc
00:48:06et là, ces parents ont besoin d'aide
00:48:08ils n'ont pas besoin d'être sanctionnés
00:48:10c'est pour ça que taper systématiquement au portefeuille
00:48:12c'est pas forcément la solution
00:48:14comment les aider ces parents dans ce cas là ?
00:48:16déjà pour répondre
00:48:18en partie à votre question c'est que
00:48:20le sujet central en fait, on tourne toujours autour
00:48:22c'est le budget
00:48:24parce que que ce soit pour les effectifs de la police
00:48:26que ce soit pour les éducateurs spécialisés
00:48:28ou les animateurs socio-culturels dont j'ai été
00:48:30les animateurs sportifs, les éducateurs sportifs
00:48:32toujours on revient à la même question
00:48:34on n'a plus assez d'effectifs
00:48:36on ne sait pas comment faire, on n'a pas le budget
00:48:38pour boucler les projets
00:48:40là il n'y a pas d'éducateurs dans tel quartier
00:48:42moi quand j'étais dans l'animation dans les années 90
00:48:44on faisait de l'animation de proximité
00:48:46avec les jeunes
00:48:48là où j'ai habité jusqu'à récemment
00:48:50l'animation de proximité il n'y en a plus
00:48:52parce qu'il n'y a plus assez d'animateurs
00:48:54si on veut absolument
00:48:56résoudre le problème de la délinquance
00:48:58il faut que les français le sachent
00:49:00il va peut-être falloir augmenter les impôts pour pouvoir
00:49:02financer la police, les éducateurs spécialisés
00:49:04les animateurs de terrain etc
00:49:06il faut savoir ce qu'on veut
00:49:08avant de conclure cette première heure, j'aimerais que l'on revienne sur ce qui s'est passé
00:49:10à Marseille, jeudi dernier
00:49:12un prisonnier de la prison des Baumettes
00:49:14victime de troubles psychiatriques
00:49:16a faussé compagnie aux soignants de l'hôpital
00:49:18Édouard Toulouse
00:49:20c'est donc membre du personnel
00:49:22hospitalier, l'accompagner au fourgon
00:49:24des agents pénitentiaires
00:49:26il reste cet individu pour le moment
00:49:28introuvable, on va en parler
00:49:30avec Kader Benayad, il est secrétaire général
00:49:32Sud Santé
00:49:34bonjour Kader, merci d'être avec nous
00:49:36et de nous éclairer un peu sur cette affaire
00:49:38un peu record mollesse si je peux me permettre
00:49:40est-ce que cet hôpital, déjà dans un
00:49:42premier temps, parce que c'est l'une de vos critiques
00:49:44est-ce que cet hôpital était habilité
00:49:46à recevoir ce détenu
00:49:48qui a des troubles psychiatriques ?
00:49:50alors, juste pour information
00:49:52nous on se situe dans les quartiers nord de Marseille
00:49:54donc on est un établissement de santé mentale
00:49:56et il faut savoir qu'aujourd'hui
00:49:58en France
00:50:00l'institution
00:50:02qui est à même de recevoir
00:50:04ce genre de patient
00:50:06c'est l'UHSA, c'est-à-dire que c'est l'unité hospitalière
00:50:08spécialement aménagée
00:50:10donc c'est ce qu'on appelle plus communément l'hôpital prison
00:50:12avec du personnel à la fois
00:50:14médical et à la fois pénitentiaire
00:50:16aujourd'hui, cette
00:50:18unité de 60 places
00:50:20qui se situe à 100 mètres de notre
00:50:22établissement, a une capacité de
00:50:2460 places et sur les 60 places il y en a 30
00:50:26de fermées. Aujourd'hui
00:50:28cette unité couvre
00:50:30toute la région PACA plus
00:50:32la Corse, donc 17 établissements
00:50:34pénitentiaires et il faut savoir
00:50:36que juste parce
00:50:38que par manque de
00:50:40places, les 30 places
00:50:42elles y sont mais elles sont fermées
00:50:44ce que fait l'ARS aujourd'hui c'est
00:50:46que
00:50:48elle nous oblige
00:50:50à recevoir
00:50:52des tenues et c'est assez
00:50:54compliqué parce qu'on n'est pas en capacité
00:50:56de le faire, c'est-à-dire qu'on n'est pas en capacité
00:50:58c'est-à-dire qu'on a du personnel certes
00:51:00médical mais
00:51:02c'est-à-dire que nos infrastructures
00:51:04ne sont pas aménagées pour le faire
00:51:06on n'a pas du personnel pénitentiaire
00:51:08et on n'a pas les primes spécifiques qui vont avec
00:51:10c'est-à-dire que le personnel qui est dans ce genre
00:51:12d'unité est valorisé financièrement
00:51:14pareil pour l'effectif médical
00:51:16c'est-à-dire qu'aujourd'hui nous
00:51:18on est en pénurie médicale
00:51:20c'est-à-dire qu'on a un
00:51:22médecin à peu près pour 30 patients
00:51:24et à l'UHSA
00:51:26qui dépend de l'assistance publique Hôpitaux de Marseille
00:51:28c'est-à-dire
00:51:30qu'il y a 5 médecins pour 30
00:51:32patients, c'est-à-dire que le ratio n'est même pas le même
00:51:34donc c'est vraiment
00:51:36Mais Kader, permettez-moi
00:51:38pourquoi ces places-là sont fermées, c'est ce que j'ai du mal
00:51:40à comprendre
00:51:42Alors, la raison imboquée c'est la pénurie médicale
00:51:44mais je veux dire
00:51:46pénurie médicale, c'est-à-dire qu'il n'y a pas
00:51:48assez de médecins, de psychiatres
00:51:50mais ça je veux dire, le ratio je vous l'ai donné
00:51:52c'est-à-dire qu'ils ont 5 médecins pour 30
00:51:54détenus, et nous
00:51:56on a 1 médecin pour 30 patients
00:51:58donc je veux dire, ils ont déjà 5 fois plus de médecins
00:52:00que nous, et
00:52:02j'ai envie de vous dire, c'est pas notre
00:52:04souci, c'est-à-dire qu'aujourd'hui s'il y a une pénurie médicale
00:52:06alors nous on a fait plusieurs propositions
00:52:08donc une prime en territoire difficile
00:52:10c'est en test, en scéniciennie
00:52:12c'est-à-dire que comme on attire pas les mouches avec du vinaigre
00:52:14je vous prie de me croire que si vous dites à des psychiatres
00:52:16ou à du personnel paralinécal
00:52:18qu'on les valorise de manière financière
00:52:20ils viendront travailler, c'est-à-dire qu'on le voit
00:52:22dans les quartiers est de la ville
00:52:24ou dans les hauteurs à Aix-en-Provence
00:52:26c'est-à-dire que là-bas il n'y a pas de pénurie médicale
00:52:28c'est que dans les quartiers nord de Marseille
00:52:30Nous on a été reçus hier par la maire
00:52:32de secteur Nadia Boulenser
00:52:34donc on a écrit
00:52:36à l'ARS et aux maires de Marseille
00:52:38on a demandé à être en zone de santé prioritaire
00:52:40c'est un peu comme les QPV
00:52:42c'est-à-dire qu'il faut vraiment donner des moyens
00:52:44dans ces territoires
00:52:46parce que c'est assez compliqué
00:52:48de vivre ça au quotidien
00:52:50on a vu
00:52:52à chaque fois que je regarde votre chaîne
00:52:54à la fin il y a le petit mot
00:52:56été atteint de troubles psychiatriques
00:52:58mais je veux dire aujourd'hui
00:53:00en fait
00:53:02tous les faits divers
00:53:04c'est soit des personnes qui ont besoin de soins
00:53:06et qu'on a laissé sortir pour en faire
00:53:08auprès d'autres mais aujourd'hui on ferme
00:53:10énormément de lits
00:53:12et de services dans ces quartiers
00:53:14et je pense que c'est le moment de siffler la fin de la récré
00:53:16parce que
00:53:18ça commence à devenir compliqué là
00:53:20Je voudrais revenir quand même sur les faits
00:53:22si vous me le permettez
00:53:24loin de moi l'idée d'accuser bien sûr
00:53:26le personnel de cet hôpital
00:53:28mais comment il a pu
00:53:30s'échapper, est-ce que le personnel n'est pas
00:53:32formé pour encadrer des détenus
00:53:34les agents pénitentiaires sont absents à ce moment-là
00:53:36Je vous le répète
00:53:38nous on est un hôpital
00:53:40donc on n'est pas une prison
00:53:42et effectivement l'unité qui doit recevoir
00:53:44ce type de patient, c'est-à-dire un patient
00:53:46qui a le statut de détenu
00:53:48c'est l'UHSA, c'est-à-dire que l'UHSA
00:53:50il y a à la fois du personnel médical
00:53:52et à la fois du personnel de la pénitentiaire
00:53:54nous on n'est pas du tout ça, on est un établissement
00:53:56de santé ordinaire si je puis dire
00:53:58psychiatrique et aujourd'hui l'ARS
00:54:00force la main
00:54:02c'est-à-dire que fait un arrêté
00:54:04et à un moment donné quand on a un arrêté on est obligé de l'appliquer
00:54:06c'est-à-dire que c'est une personne
00:54:08qui a besoin de soins, donc on est forcé
00:54:10d'accueillir
00:54:12ce genre de
00:54:14patient et aujourd'hui
00:54:16Mais les agents pénitentiaires n'ont pas le droit
00:54:18de rentrer dans l'hôpital
00:54:20c'est pas du tout
00:54:22ils viennent récupérer le patient
00:54:24et nous notre
00:54:26personnel leur donne
00:54:28le patient et récupère son statut
00:54:30de détenu
00:54:32Donc ils restent à l'extérieur de l'hôpital
00:54:34Exactement
00:54:36C'est assez étonnant
00:54:38Mais j'ai envie
00:54:40de vous dire
00:54:42je vous permets d'avoir la tribune sur votre antenne
00:54:44pour vous dire que Victor Hugo
00:54:46disait ouvrez des écoles
00:54:48vous fermerez des prisons, moi j'ai envie de dire
00:54:50au Président de la République, continuez à
00:54:52fermer des lits, continuez à fermer des unités dans ces
00:54:54quartiers, vous aurez une bordélisation
00:54:56de la société parce qu'aujourd'hui
00:54:58à Marseille, moi je me promenais hier sur le
00:55:00vieux port, je veux dire il y a énormément de personnes
00:55:02qui sont en souffrance psychiatrique
00:55:04on est une ville de primo-arrivants
00:55:06il y a des gens qui arrivent du monde entier
00:55:08et aujourd'hui
00:55:10la psychiatrie c'est quand même
00:55:12le secteur le plus
00:55:14paupérisé en matière de santé
00:55:16Merci en tout cas
00:55:18Merci Beaudou, merci beaucoup
00:55:20d'avoir été avec nous en direct
00:55:22sur ces news, on va marquer une courte
00:55:24page de publicité, on évoquera juste après
00:55:26la situation au Proche-Orient et le début
00:55:28des négociations, c'est un jour important
00:55:34Il est presque 18h
00:55:36soyez les bienvenus dans Punchline
00:55:38été sur ces news et Europe 1
00:55:40dans l'actualité de ce jeudi 15 août
00:55:42les discussions ont débuté au Qatar
00:55:44en vue d'une trêve entre Israël et le Hamas
00:55:46dans la bande de Gaza, des pourparlers
00:55:48qui interviennent alors que l'Iran
00:55:50continue de menacer l'Etat hébreu après la mort
00:55:52à Téhéran du chef du Hamas Ismail
00:55:54Haniye, quelle peut être l'issue
00:55:56de ces négociations, on posera
00:55:58la question à nos invités
00:56:00A suivre, on reviendra également sur cette
00:56:02polémique dans une piscine municipale
00:56:04à Toulon, une femme s'est vue interdire par
00:56:06un maître nageur de donner le sein
00:56:08à son bébé, la raison, la présence
00:56:10d'autres enfants, cette maman
00:56:12a envoyé un courrier au maire de la ville
00:56:14qui soutient cette décision, mais pour des raisons
00:56:16sanitaires et sécuritaires
00:56:18on y reviendra dans Punchline
00:56:20été, et puis dans cette émission
00:56:22on évoquera également cette nouvelle agression
00:56:24antisémite dans le métro
00:56:26parisien et les propos chocs tenus par
00:56:28l'auteur des faits, mais aussi cette nouvelle
00:56:30fusillade à Grenoble, le procureur
00:56:32de la République évoque une guerre des gangs
00:56:34intense avec des fusillades
00:56:36quasi quotidiennes depuis quelques semaines
00:56:38dans l'agglomération grenobloise
00:56:53Et avant d'évoquer tous ces sujets
00:56:55on fait un point sur le reste de
00:56:57l'actualité, il n'y aurait pas eu
00:56:59de victoire alliée sans les étrangers
00:57:01les tirailleurs d'Afrique
00:57:03c'est le vibrant hommage rendu ce jeudi
00:57:05par les présidents français Emmanuel Macron
00:57:07et le président cameroonais Paul Biya
00:57:09à l'occasion du 80ème anniversaire
00:57:11du débarquement de Provence
00:57:13deux mois après les commémorations du débarquement
00:57:15de Normandie, ces célébrations
00:57:17rendaient hommage aux combattants
00:57:19des ex-colonies françaises
00:57:23Et puis nouvelle flambée de violence
00:57:25en Nouvelle-Calédonie, une onzième personne
00:57:27est décédée ce jeudi, un homme
00:57:29de 43 ans atteint au niveau de la tête
00:57:31après un tir de gendarme, un tir de riposte
00:57:33précise le procureur de Nouméa
00:57:35Yves Dupas, avant ce drame
00:57:37les forces de l'ordre avaient été la cible
00:57:39de jets de pierre, de cocktails molotov
00:57:41et de tirs d'armes à feu de la part
00:57:43des émeutiers
00:57:45Et puis la Maison Blanche évoque
00:57:47des débuts prometteurs pour les négociations
00:57:49autour d'une trêve à Gaza
00:57:51sur la reprise des discussions à doigt au Qatar
00:57:53Nous sommes au point où le cadre
00:57:55de l'accord est généralement accepté
00:57:57où les lacunes à combler concernent
00:57:59sa mise en oeuvre
00:58:01Dans le même temps, le président
00:58:03de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas
00:58:05a annoncé se rendre à Gaza
00:58:07une première depuis 17 ans
00:58:09Et puis c'est aujourd'hui
00:58:11le 314ème jour
00:58:13de détention pour les otages détenus
00:58:15par l'organisation terroriste du Hamas
00:58:17dans la bande de Gaza
00:58:19Tous ces otages sont français
00:58:21Ils se nomment Ofer et Oad
00:58:23Nous pensons bien évidemment à tous ces otages
00:58:25et à leurs familles, nous demandons une fois de plus
00:58:27leur libération immédiate
00:58:29et sans condition
00:58:31Il est temps désormais
00:58:33de décrypter toute l'actualité du jour
00:58:35et les principales informations
00:58:37Et avec moi autour de la table
00:58:39Rémi Tell, essayiste
00:58:41Bonjour Rémi, rebonjour
00:58:43Jean-Marie Goda, journaliste et écrivain
00:58:45Eliott Mamann, chroniqueur politique
00:58:47Enahem Bestangi, essayiste
00:58:49auteur du livre
00:58:51Le linceul du féminisme
00:58:53Caresser l'islamisme dans le sens du voile
00:58:55Pour démarrer cette émission
00:58:57et cette première heure
00:58:59avec les téléspectateurs
00:59:01et les auditeurs d'Europe 1
00:59:03c'est le jour J, un jour qui peut être
00:59:05un tournant dans la guerre au Proche-Orient
00:59:07Les discussions reprennent à doigt
00:59:09entre Israël, les Etats-Unis, le Qatar
00:59:11et l'Egypte pour tenter de trouver
00:59:13une solution à ce conflit, apaiser aussi
00:59:15les tensions régionales, obtenir
00:59:17un cessez-le-feu et la libération des otages
00:59:19Sauf surprise bien sûr, aucun
00:59:21représentant du Hamas n'a été présent
00:59:23lors de cette réunion. Le groupe terroriste
00:59:25souhaite tout simplement l'application du plan
00:59:27Joe Biden. Alors
00:59:29qu'est-ce exactement que ce plan Joe Biden ?
00:59:31Regardez et écoutez
00:59:33les détails avec notre correspondante sur place
00:59:35à New York, Elisabeth Guédel
00:59:37C'est le plan en trois phases, présenté
00:59:39fin mai par Joe Biden, qui doit servir de base
00:59:41à ces nouvelles négociations
00:59:43C'est un plan qui prévoit de passer progressivement
00:59:45d'une trêve de six semaines
00:59:47à un cessez-le-feu permanent
00:59:49qui prévoit le retrait par étape
00:59:51des forces israéliennes de Gaza
00:59:53et puis la libération des otages
00:59:55encore retenus par le Hamas
00:59:57en échange de prisonniers palestiniens
00:59:59détenus par Israël
01:00:01Selon la Maison Blanche, le Hamas a accepté
01:00:03ce plan, Israël l'a soutenu
01:00:05mais après dix semaines et
01:00:07plusieurs séries de négociations
01:00:09on est bien loin d'un accord
01:00:11Le New York Times rapportait cette semaine
01:00:13que Benyamin Netanyahou avait ajouté de nouvelles conditions
01:00:15ce qu'a démenti
01:00:17le Premier ministre israélien
01:00:19Joe Biden et sa vice-présidente
01:00:21Kamala Harris ont été briefés hier
01:00:23par leur conseiller à la Sécurité nationale
01:00:25sur le niveau de tension qui règne
01:00:27au Moyen-Orient, sur le dispositif militaire
01:00:29américain dans la région
01:00:31qui a été renforcé
01:00:33Les Etats-Unis, qui sont avec le Qatar
01:00:35et l'Egypte les médiateurs
01:00:37de ces négociations, pèsent tout leur poids
01:00:39avec l'envoi du chef de la CIA
01:00:41William Burns à Doha
01:00:43pour tenter de décrocher un accord
01:00:45Il n'y a plus de temps à perdre
01:00:47répète l'administration Biden
01:00:49persuadée que seule la conclusion
01:00:51d'un cessez-le-feu permettrait
01:00:53d'éloigner les risques d'escalade
01:00:55au Moyen-Orient
01:00:57Dans le cadre de ces négociations
01:00:59les premiers éléments
01:01:01semblent assez positifs
01:01:03puisqu'un porte-parole de la Maison Blanche a évoqué
01:01:05un début prometteur des discussions
01:01:07de son côté John Kirby
01:01:09porte-parole du Conseil de Sécurité Nationale
01:01:11nous a déclaré
01:01:13que nous sommes à un point
01:01:15où le cadre de l'accord est généralement
01:01:17accepté et où les lacunes à combler
01:01:19concernent désormais
01:01:21sa mise en oeuvre. Messieurs
01:01:23on est sur la bonne voie
01:01:25ou il faut néanmoins se montrer encore un peu prudent ?
01:01:27Il faut se montrer prudent
01:01:29puisque
01:01:31cette guerre dure maintenant
01:01:33depuis plusieurs mois
01:01:35de l'un côté comme de l'autre
01:01:37on n'a pas envie de céder facilement
01:01:39et on le comprend, les otages doivent être
01:01:41libérés et les conditions
01:01:43pour la sécurité des populations civiles
01:01:45de Gaza réunies
01:01:47Moi il y a quand même quelque chose
01:01:49qui me surprend toujours et qui m'attriste
01:01:51je dois dire, c'est l'absence
01:01:53de la France dans ces négociations
01:01:55de paix. On a été un pays
01:01:57très d'union au niveau international
01:01:59on avait le premier réseau diplomatique
01:02:01au monde et aujourd'hui
01:02:03on est aux abonnés absents
01:02:05parce qu'Emmanuel Macron a changé
01:02:07100 fois de position sur
01:02:09ce conflit comme sur d'autres
01:02:11parce que la diplomatie française n'est plus indépendante
01:02:13Alors Stéphane Séjourné est au Liban
01:02:15à Beyrouth pour rencontrer des dirigeants libanais
01:02:17Oui mais alors, si vous voulez
01:02:19Stéphane Séjourné c'est, me semble-t-il
01:02:21un peu l'incarnation du problème de la diplomatie
01:02:23française aujourd'hui
01:02:25avec quelqu'un qui est quand même particulièrement
01:02:27peu légitime
01:02:29qui a multiplié
01:02:31les affaires étrangères
01:02:33Oui mais il a multiplié les erreurs
01:02:35il est très peu sûr
01:02:37de lui-même
01:02:39il jouissait d'une expérience préalable
01:02:41qui était quand même quasiment nulle
01:02:43et donc forcément les interlocuteurs
01:02:45dans des négociations de ce niveau-là
01:02:47ne prennent pas la France au sérieux
01:02:49et ça c'est quand même un drame
01:02:51au pays de Tocqueville
01:02:53au pays de tous ces grands ambassadeurs
01:02:55de la France, moi ça me désespère
01:02:57un peu je dois dire
01:02:59un drame qui peut aboutir
01:03:01Eliott Mamann ?
01:03:03Oui simplement préciser que la France
01:03:05n'a pas véritablement de place
01:03:07en tant qu'interlocutrice, alas puisqu'elle est tout de même
01:03:09contestée par l'intégralité des parties prenantes
01:03:11de l'axe chiite qui l'estime comme étant
01:03:13l'un des pays les plus islamophobes au monde
01:03:15il faut aussi se rendre compte
01:03:17de la prégnance de ce qu'il se passe au Proche-Orient
01:03:19par rapport aux attaques dont nous sommes directement victimes
01:03:21en France, naturellement ces pays-là
01:03:23n'estiment pas que les Etats-Unis sont un pays
01:03:25avec lequel ils sont en sympathie morale
01:03:27beaucoup plus prononcée que la France
01:03:29simplement ils reconnaissent qu'ils ont une supériorité matérielle
01:03:31qui d'ailleurs a une traduction
01:03:33assez directe dans la région
01:03:35donc c'est peut-être aussi pour cette raison
01:03:37avant de blâmer excessivement l'exécutif
01:03:39français même si je comprends naturellement
01:03:41vos regrets
01:03:43est-ce que cet accord de trêve
01:03:45de paix pourrait avoir lieu
01:03:47c'est une possibilité étant entendu
01:03:49qu'au Proche-Orient un accord de paix
01:03:51définitif a une durée d'expiration
01:03:53d'environ un an puisque quoi qu'il arrive
01:03:55la folie meurtrière des parties constituantes
01:03:57de ce fameux axe chiite
01:03:59se réveille
01:04:01il s'agit toujours de contester
01:04:03la légitimité de l'existence de l'Etat israélien
01:04:05de l'ennemi sioniste comme il l'appelle
01:04:07et par ailleurs
01:04:09permettez-moi, il y a quelques temps
01:04:11à peine, au moment de la mort d'Ismaël
01:04:13Hanié, de Fouad Choker
01:04:15aussi également du côté du Liban
01:04:17on imaginait que ces négociations
01:04:19ne pourraient jamais aboutir
01:04:21qu'elle n'aurait même plus lieu, qu'on était au point mort
01:04:23et aujourd'hui on a la sensation
01:04:25tout de même qu'on avance
01:04:27Oui vous avez raison mais dans le même temps par exemple
01:04:29le chef des outils a déclaré il y a environ une heure
01:04:31que la riposte iranienne
01:04:33en réalité prenait du temps
01:04:35puisqu'elle allait être encore plus massive que tout ce que les scénarios
01:04:37pouvaient prédire donc on voit que
01:04:39tous les acteurs ne sont pas non plus dans cette
01:04:41volonté
01:04:43de paix
01:04:45et de calme des tensions
01:04:47et surtout une fois encore peut-être que
01:04:49en effet l'accord sera trouvé
01:04:51et ce serait tout à fait salutaire
01:04:53d'autant que vraisemblablement le président américain
01:04:55a tout de même une position plutôt
01:04:57d'équilibre qui ne viserait pas à condamner
01:04:59excessivement les israéliens
01:05:01contrairement à ce que l'on peut parfois entendre
01:05:03chez certaines voix de la diplomatie occidentale
01:05:05ce que je regrette
01:05:07néanmoins la paix
01:05:09au Moyen-Orient a souvent été
01:05:11souhaitée, des accords ont souvent été signés
01:05:13et on a vu que sur le long terme
01:05:15ces accords... Tensions reviennent
01:05:17Exactement, notamment puisqu'on se retrouve
01:05:19avec des acteurs comme
01:05:21Hassan Nasrallah au Liban
01:05:23le chef du Hezbollah, comme les Houthis
01:05:25comme les gardiens de la révolution qui en réalité
01:05:27ne souhaitent que
01:05:29ces accords pour pouvoir se réarmer
01:05:31et du moment que le calme
01:05:33qui aura été permis grâce à ces accords leur aura
01:05:35permis de reconstituer des forces
01:05:37qui leur semblera intéressantes, ils pourront
01:05:39reprendre leur velléité
01:05:41à l'égard de l'état israélien
01:05:43Naim Bestandi, est-ce que la
01:05:45pression internationale est en train finalement
01:05:47de payer à pression des Etats-Unis
01:05:49et d'autres pays européens aussi ?
01:05:51Alors pour ce que j'en sais
01:05:53Monsieur Netanyahou
01:05:55est assez imperméable
01:05:57à ce type de pression-là
01:05:59puisqu'il est très contesté déjà ne serait-ce qu'au sein d'Israël
01:06:01par une bonne partie
01:06:03de la population, surtout par les familles
01:06:05des otages. Si vous me le permettez
01:06:07on peut écouter effectivement
01:06:09certains Israéliens puisque
01:06:11vous parlez de pression du peuple
01:06:13israélien, ils sont de plus en plus
01:06:15nombreux à réclamer la fin
01:06:17de cette guerre, la libération des otages
01:06:19c'est le cas de ces manifestants interrogés
01:06:21aujourd'hui à Tel Aviv
01:06:23Nous avons besoin
01:06:25d'un cessez-le-feu pour récupérer
01:06:27tous les otages. Nous ne pouvons plus faire
01:06:29confiance au gouvernement israélien
01:06:33Ca fait 10 mois
01:06:35qu'il torpille tous les efforts déployés pour parvenir
01:06:37à un accord. Nous savons qu'il y a un sommet
01:06:39aujourd'hui. Nous n'avons que très peu d'espoir
01:06:41quant au sérieux de la délégation israélienne
01:06:43pour signer l'accord
01:06:47Nous appelons les nations du monde
01:06:49à nous aider à remédier à cette situation
01:06:51à faire pression sur les deux parties
01:06:53et en particulier sur le gouvernement israélien
01:06:55qui ne fait que traîner les pieds et éviter
01:06:57de signer un accord sur les otages
01:07:05A l'équipe de négociation, si un accord
01:07:07n'est pas signé aujourd'hui ou dans les prochains jours
01:07:09lors de ce sommet, ne retournez pas en Israël
01:07:11Vous n'avez aucune raison de retourner en Israël
01:07:13sans accord. Il vaut mieux que vous restiez
01:07:15là-bas, que vous disiez que Netanyahou
01:07:17fait échouer l'accord, que vous n'avez pas de mandat
01:07:19que vous n'avez aucune raison de retourner
01:07:21en Israël les mains vides
01:07:25Quand on écoute ces proches d'otages
01:07:27on a la sensation aujourd'hui qu'il n'y a pas
01:07:29de retour en arrière. Le gouvernement
01:07:31israélien doit trouver une solution
01:07:33doit signer un accord de paix
01:07:35c'est en tout cas le souhait de ces
01:07:37proches d'otages, c'est aussi le souhait
01:07:39de plus en plus israéliens
01:07:41C'est le souhait de plus en plus israéliens
01:07:43et notamment des familles d'otages, mais le gouvernement
01:07:45israélien, lui, son objectif c'est d'éradiquer
01:07:47le Hamas. Les familles
01:07:49des otages, pour eux, d'après ce qu'on
01:07:51peut constater, c'est secondaire. Moi
01:07:53je considère qu'ils n'éradiqueront jamais
01:07:55le Hamas, parce que s'ils arrivent
01:07:57à éliminer les gens, c'est pas comme ça
01:07:59qu'ils élimineront l'idéologie
01:08:01Plutôt, ils vont
01:08:03attiser les braises et même
01:08:05là, ils sont en train de fabriquer de futurs terroristes
01:08:07pour Israël, c'est certain. Mais
01:08:09au-delà de ça, Netanyahou est
01:08:11donc assez imperméable aux pressions
01:08:13Aux Etats-Unis aussi
01:08:15il y a une montée
01:08:17en puissance des pro-palestiniens
01:08:19au sein du parti démocrate
01:08:21donc ça peut jouer aussi à terme
01:08:23sur les négociations. Et puis il faut
01:08:25savoir aussi que moi j'étais en Israël il y a
01:08:27un peu plus d'un an, bientôt deux ans
01:08:29j'ai été surpris de constater que
01:08:31les israéliens, en tout cas ceux avec qui j'ai discuté
01:08:33sont obsédés par leur sécurité légitime
01:08:35ils sont obsédés par ça
01:08:37ils ne cherchent pas trop à savoir ce qu'il se passe en Cisjordanie
01:08:39et à Gaza, tout ce qu'ils veulent c'est que ce soit calme
01:08:41donc ils n'avaient pas conscience
01:08:43la population n'avait pas forcément conscience
01:08:45de ce qui pouvait se passer
01:08:47par contre ils se sentent cernés
01:08:49par le Liban, par l'Iran
01:08:51par le Hamas à Gaza
01:08:53ils savent qu'ils doivent gérer
01:08:55plusieurs fronts. Et ça, ça pèse
01:08:57aussi sur les négociations, c'est pas seulement
01:08:59Hamas, Liban
01:09:01Iran, c'est tout cet ensemble-là
01:09:03qui pèse sur la population
01:09:05et Benyamin Netanyahou, lui, il est un peu
01:09:07aussi pris en étau
01:09:09avec la partie radicale de l'extrême droite
01:09:11de son gouvernement qui, elle, ne veut
01:09:13absolument rien savoir. Il y a un autre fait
01:09:15majeur aujourd'hui, au-delà de ces
01:09:17négociations, c'est qu'après 17 ans
01:09:19d'absence, Mahmoud Abbas veut se rendre
01:09:21à Gaza. Écoutez, sa prise de parole
01:09:23c'était il y a quelques heures devant le
01:09:25parlement turc à Ankara
01:09:29J'annonce devant vous, devant
01:09:31le monde entier et devant notre peuple
01:09:33palestinien
01:09:37puisque nous n'avons pas d'autre solution
01:09:43que j'ai décidé de me rendre à Gaza
01:09:45avec d'autres dirigeants frères palestiniens
01:09:53Et voilà, Mahmoud Abbas qui, donc, 17
01:09:55ans après, souhaite se rendre dans la bande
01:09:57de Gaza.
01:09:59Ce possible voyage, ces avancées
01:10:01prometteuses,
01:10:03des discussions
01:10:05pour un accord de trêve et la libération
01:10:07des otages. Jean-Marie Godard,
01:10:09on ne peut qu'y voir des signaux
01:10:11positifs, même si
01:10:13encore une fois, comme je disais tout à l'heure, il faut
01:10:15toujours se montrer prudent. On le sait, la situation
01:10:17régionale est plutôt explosive.
01:10:19Oui, on peut y voir tout à fait des signaux positifs
01:10:21Moi, il y a une question que je me posais
01:10:23c'est, est-ce que
01:10:25Benyamin Netanyahou veut un accord ?
01:10:27Parce que
01:10:29il a une situation personnelle
01:10:31qui est très compliquée.
01:10:33Avant le 7 octobre,
01:10:35il y avait une crise politique très importante
01:10:37en Israël
01:10:39avec des manifestations
01:10:41monstres contre
01:10:43sa politique. Il a
01:10:45plusieurs affaires en justice
01:10:47qui sont quand même bien embarrassantes
01:10:49et tout ça est en
01:10:51stand-by tant que le conflit dure.
01:10:53Oui, et sa responsabilité dans les attaques du 7 octobre.
01:10:55C'est une vraie question.
01:10:57Il va y avoir une commission d'enquête.
01:10:59Cette question
01:11:01a déjà été soulevée par
01:11:03plusieurs spécialistes
01:11:05et même en interne
01:11:07aux forces de sécurité
01:11:09israéliennes. Il y a une vraie question
01:11:11autour de, est-ce qu'il y a une volonté
01:11:13une vraie volonté de Benyamin Netanyahou
01:11:15que le conflit cesse ? Parce que
01:11:17l'arrêt du conflit
01:11:19signifie pour lui des ennuis
01:11:21internes. Allez, on va marquer
01:11:23une courte page de publicité.
01:11:25On revient dans un instant.
01:11:27On évoquera notamment cette nouvelle agression
01:11:29antisémite dans le métro parisien
01:11:31sur la ligne 9. Un homme s'en est pris verbalement
01:11:33à une famille juive. A tout de suite.
01:11:39De retour dans Punchline
01:11:41été en direct sur
01:11:43CNews et Europe 1. Merci beaucoup d'être avec nous
01:11:45et soyez les bienvenus si vous venez
01:11:47de nous rejoindre. On va débuter avec
01:11:49cette nouvelle agression antisémite
01:11:51dans le métro parisien
01:11:53sur la ligne 9 du métro. Un homme
01:11:55s'en est pris verbalement à une famille juive.
01:11:57Une usagère a tenté de s'interposer
01:11:59mais elle a également été insultée
01:12:01et visée par des crachats.
01:12:03Cette femme a filmé les faits.
01:12:05Elle a décidé de porter plainte.
01:12:07Je vous propose d'écouter les propos
01:12:09de l'auteur des faits et surtout pour les auditeurs
01:12:11d'Europe 1. Tendez l'oreille.
01:12:21Il devait tuer tout le monde.
01:12:23C'est clair.
01:12:51Dans le tramway à Montpellier
01:12:53d'un individu qui n'était
01:12:55pas de confession juive
01:12:57mais l'auteur des faits a
01:12:59eu des propos
01:13:01bien sûr antisémites. Il a été d'ailleurs
01:13:03condamné à un an de prison ferme.
01:13:05Aujourd'hui, on se dit, quelques jours après,
01:13:07ça recommence dans le métro parisien et d'ailleurs
01:13:09ce n'est pas la première fois dans le métro parisien.
01:13:11Il y avait eu aussi des chants antisémites, on s'en souvient,
01:13:13déjà dans le métro parisien.
01:13:15C'est intéressant, c'est que
01:13:17la haine antisémite tente à être
01:13:19de plus en plus débridée, au point
01:13:21d'ailleurs de faire des raccourcis historiques
01:13:23qui n'ont strictement aucun sens.
01:13:25On en avait déjà parlé lorsque la tombe
01:13:27d'Anne Franck avait été vandalisée
01:13:29avec des propos pro-palestiniens
01:13:31et en l'occurrence, on explique,
01:13:33cet individu explique
01:13:35que Hitler avait raison, les juifs commettaient
01:13:37des crimes contre l'humanité.
01:13:39On rappellera simplement que Israël
01:13:41n'existait pas au cours de la Seconde Guerre mondiale
01:13:43et que c'est précisément au vu de l'horreur
01:13:45qu'a été la Shoah que les Israéliens
01:13:47ont finalement eu droit à un foyer
01:13:49national sur place.
01:13:51Il y a tout de même une dimension,
01:13:53je n'aime pas dire que ces propos
01:13:55se limitent à la bêtise, puisqu'on voit bien
01:13:57qu'il y a une motivation idéologique
01:13:59qui traduit un projet intellectuel
01:14:01qui alimente ces propos. Mais en effet,
01:14:03il repose par ailleurs sur un manque
01:14:05de connaissances abominables
01:14:07et des amalgames qui sont
01:14:09intolérables et qui devraient être dénoncés
01:14:11par tous, le problème naturellement,
01:14:13et qu'il y a aujourd'hui une forme d'assise morale
01:14:15à conférer à l'antisionisme,
01:14:17puisque l'antiracisme
01:14:19a incorporé en son sein
01:14:21une rhétorique violemment
01:14:23antisioniste chez certains acteurs
01:14:25du camp de la sphère politique,
01:14:27ce qui naturellement peut conduire
01:14:29à des amalgames comme ceux-ci
01:14:31qui sont intolérables.
01:14:33Les chiffres sont très inquiétants. Depuis le 7 octobre
01:14:35dernier, depuis les attaques du Hamas
01:14:37en Israël, 1200 actes
01:14:39antisémites ont été recensés en France
01:14:41et entre janvier et mars,
01:14:43ces 366 actes antisémites,
01:14:45c'est environ 4 actes
01:14:47antisémites par jour.
01:14:49On se dit que ces chiffres sont très
01:14:51inquiétants et on n'arrive pas à enrayer
01:14:53cette dynamique
01:14:55terrible et cette multiplication des
01:14:57actes antisémites. Naëm,
01:14:59avant de répondre,
01:15:01je vais rebondir sur ce que vous avez dit.
01:15:03Ce n'est pas tout l'antiracisme
01:15:05parce que vous avez raison sur une partie des acteurs
01:15:07de l'antiracisme, mais
01:15:09je pense à ce qu'on appelle les néo-racistes
01:15:11ou le nouvel antiracisme
01:15:13qui est plutôt comme ça,
01:15:15mais ceux qui sont plutôt universalistes,
01:15:17je pense notamment à la LICRA,
01:15:19elle n'est pas du tout dans ce genre de dérive.
01:15:21Ensuite,
01:15:23là où se joue
01:15:25la majeure partie de la culture
01:15:27antisémite, c'est encore une fois
01:15:29les réseaux sociaux. C'est là que
01:15:31beaucoup de choses se jouent. L'école ne peut
01:15:33pas tout régler, les programmes sont déjà
01:15:35suffisamment chargés pour ça.
01:15:37Pour aller dans votre sens, l'auteur des
01:15:39faits à Montpellier, c'était basé sur des vidéos
01:15:41TikTok. Voilà.
01:15:43Les réseaux sociaux jouent
01:15:45un très grand rôle de plusieurs
01:15:47façons. D'abord, la propagande.
01:15:49Il faut savoir que la propagande islamiste
01:15:51est, je pense, la plus efficace
01:15:53qui puisse exister sur ces sujets-là.
01:15:55L'État israélien
01:15:57veut faire de la propagande aussi. Ils s'y
01:15:59prennent, je trouve, assez mal,
01:16:01mais le Hamas, soutenu
01:16:03par d'autres mouvements islamistes à travers le monde,
01:16:05notamment en France, arrive super bien
01:16:07à communiquer. Et donc, ça envahit
01:16:09les réseaux sociaux, et il n'y a plus
01:16:11de distance qui est prise, ça c'est valable pour tous les sujets,
01:16:13y compris celui-ci, avec les images
01:16:15qu'on voit. Et il y a une
01:16:17identification, puisqu'on se sent solidaire de ce
01:16:19qui se passe là-bas, plus solidaire de ce
01:16:21qui peut se passer là-bas que de son voisin de Pellier, par exemple.
01:16:23Et vous avez les amalgames
01:16:25dont vous avez parlé, au niveau
01:16:27anti-sionisme, anti-sémitisme,
01:16:29les Juifs de France, les Juifs en France,
01:16:31les Français de Juive, de Confession Juive, etc.
01:16:33Ils mélangent tous les termes et ils confondent tout.
01:16:35Moi-même, et d'autres aussi,
01:16:37sur les réseaux sociaux, quand on n'est pas d'accord
01:16:39avec nous, par exemple moi, donc je parle de laïcité,
01:16:41surtout de lutte contre l'islamisme et contre
01:16:43le sexisme du voilement des femmes,
01:16:45alors que je ne parle pas du tout du conflit israélo-palestinien,
01:16:47vous avez des gens qui, sur les réseaux sociaux,
01:16:49vont me taxer de sioniste.
01:16:51Et ils vont dire que je suis payé par Zahal,
01:16:53par les services
01:16:55secrets israéliens,
01:16:57que je suis un Zahal juif,
01:16:59même, que
01:17:01je lutte contre l'islamisme,
01:17:03mais je me fous totalement des victimes à Gaza,
01:17:05je ne vois pas le rapport, et pourtant,
01:17:07je ne suis pas juif, je suis d'origine maghrébine,
01:17:09mais peu importe que je le sois ou pas, ce n'est pas la question.
01:17:11La question, c'est que,
01:17:13par mes positions que je défends,
01:17:15les valeurs universalistes,
01:17:17parce que je les défends, on va me taxer
01:17:19de sioniste ou de sale juif.
01:17:21Et j'imagine donc les
01:17:23Français juifs, qu'ils soient de
01:17:25Confession Juive ou pas, d'ailleurs, parce qu'il y a des
01:17:27athées juifs, qui vivent ça
01:17:29assez régulièrement, qui le prennent
01:17:31en pleine face, ça doit tous nous interroger.
01:17:33Et c'est pour ça qu'il y a
01:17:35vraiment une lutte sur les réseaux sociaux. Je termine
01:17:37là-dessus, c'est fondamental.
01:17:39On mène maintenant une lutte contre l'islamisme,
01:17:41sur les réseaux sociaux, et je trouve que la lutte contre
01:17:43l'antisémitisme sur les réseaux sociaux,
01:17:45ce n'est pas encore ça. Il y a encore du travail à faire.
01:17:47Et vous parlez du manque de connaissances
01:17:49des auteurs
01:17:51des faits. On peut
01:17:53parler aussi que les deux individus,
01:17:55pour faire le lien, bien sûr, avec ce qui s'est passé
01:17:57à Montpellier et à Paris,
01:17:59les deux individus, le premier, c'est une certitude,
01:18:01avaient des problèmes
01:18:03d'alcool, étaient dans un état second,
01:18:05et selon le témoignage de cette jeune femme
01:18:07qui a filmé la vidéo dans le métro parisien,
01:18:09l'auteur des faits, lui aussi, était dans un
01:18:11état second. Un fait en information,
01:18:13bien sûr, à confirmer, mais encore une fois,
01:18:15le manque de connaissances alliés
01:18:17au fait que les individus
01:18:19semblent quand même très fragiles
01:18:21psychologiquement, font
01:18:23qu'ils passent malheureusement
01:18:25à l'acte. On peut saluer en tout cas
01:18:27le courage de cette jeune femme, qui a pris son téléphone,
01:18:29qui a filmé, qui s'est interposée,
01:18:31qui a porté plainte, qui est allée au bout de sa démarche.
01:18:33La réaction aussi de la préfecture
01:18:35de police de Paris, qui a réagi très, très
01:18:37rapidement, et qui, bien sûr,
01:18:39le préfet de police de Paris,
01:18:41lui, a sollicité en tout cas que
01:18:43tous les moyens soient mis pour interpeller
01:18:45le plus rapidement possible cet individu.
01:18:47Rémi Tell. Cette femme a eu
01:18:49énormément de courage. Il est si difficile
01:18:51d'intervenir dans un contexte
01:18:53comme ça public, où la responsabilité
01:18:55est diluée, en tout cas le sentiment
01:18:57de responsabilité est dilué.
01:18:59Il ne faut que savoir qu'en règle générale, quand on
01:19:01intervient ensuite par mimétisme,
01:19:03d'autres interviennent pour donner du courage aussi
01:19:05à ceux qui pourraient être confrontés
01:19:07à cette situation.
01:19:09Quand tant d'actes antisémites
01:19:11sont commis chaque jour dans notre pays, on n'est pas
01:19:13face à des faits divers, mais face à un fait
01:19:15de société. L'antisémitisme
01:19:17existe depuis 2000-3000 ans.
01:19:19En revanche, aujourd'hui,
01:19:21ils trouvent des relais institutionnels
01:19:23en France, notamment du côté
01:19:25d'une certaine gauche
01:19:27qui fonctionne par
01:19:29essentialisation, c'est-à-dire la confusion entre
01:19:31le politique et l'identité.
01:19:33Parce que vous êtes juif, alors vous êtes
01:19:35d'accord avec la politique du gouvernement
01:19:37Netanyahou. Effectivement, les manifestations
01:19:39monstres qui ont eu lieu en Israël
01:19:41au mois de septembre, au mois
01:19:43d'octobre, au début octobre,
01:19:45prouvent l'exact
01:19:47contraire. Et en fait, cet
01:19:49essentialisme, au nom
01:19:51de la lutte contre le racisme, finit par
01:19:53produire un nouveau racisme
01:19:55et cette situation où beaucoup de juifs en France
01:19:57aujourd'hui ont peur, ont peur de sortir dans la rue
01:19:59avec une kippa, ont peur de dire
01:20:01ce en quoi ils croient à l'école.
01:20:03On peut prêter du doigt aussi la responsabilité
01:20:05de certaines personnalités
01:20:07politiques. Quand on entend que l'antisémitisme
01:20:09est résiduel en France, notamment
01:20:11sans le citer, effectivement,
01:20:13ça ne fait qu'alimenter aussi l'antisémitisme
01:20:15et en tout cas
01:20:17inciter ces individus
01:20:19fragiles, en l'occurrence ici dans ce cas de figure,
01:20:21à passer à l'acte. Oui, il y a une grande
01:20:23banalisation du discours antisémite
01:20:25et alors sur l'aspect alcoolisation
01:20:27ou drogue, il faut savoir
01:20:29que dans le code pénal, c'est une
01:20:31circonstance aggravante. Et c'est vrai
01:20:33que moi, y compris à titre personnel, dans
01:20:35d'autres types d'affaires,
01:20:37on m'a dit oui, mais la personne
01:20:39contre laquelle j'avais porté plainte
01:20:41était alcoolisée, donc du coup
01:20:43bon, ça excuse son geste. C'est
01:20:45une circonstance aggravante
01:20:47On va écouter Corine
01:20:49Serfati-Chetrit, elle est avocate
01:20:51du Bureau de la Vigilance contre
01:20:53l'Antisémitisme, elle a
01:20:55décidé de se porter partie civile
01:20:57dans cette affaire, je vous propose
01:20:59de l'écouter.
01:21:01La réponse judiciaire sévère est
01:21:03extrêmement importante et à la fois
01:21:05elle doit être sévère mais elle doit être surtout effective
01:21:07dans l'exécution des peines d'emprisonnement
01:21:09mais également,
01:21:11il y a un rôle extrêmement important
01:21:13des personnes qui sont présentes
01:21:15face à cet antisémitisme qui se développe
01:21:17dans des conditions débridées
01:21:19et totalement intolérables
01:21:21et c'est une obligation
01:21:23pour la protection de la communauté juive
01:21:25mais pas seulement, pour la protection
01:21:27de la communauté nationale.
01:21:29Jean-Marie Godard,
01:21:31ça passe par ça aussi, par une sanction
01:21:33ferme, il ne faut plus se montrer
01:21:35faible face à ces individus
01:21:37ces auteurs de faits et d'actes
01:21:39antisémites. Oui, oui, tout à fait, parce qu'il ne faut pas
01:21:41qu'il y ait d'impunité ou de sentiments d'impunité
01:21:43qui se répandent
01:21:45et j'ai envie de dire aussi
01:21:47là, effectivement, sur les images
01:21:49on voit qu'elles ont été filmées par
01:21:51une jeune femme qui a décidé de réagir
01:21:53mais combien d'agressions
01:21:55où personne ne réagit, où les gens baissent les yeux
01:21:57parce qu'ils ont peur
01:21:59ou qu'ils ne veulent pas s'en mêler
01:22:01et qui, donc, derrière
01:22:03ne donnent lieu à absolument rien du tout
01:22:05et où tout le monde ne tourne la page.
01:22:07Tout de plus, rien ne dit que l'individu n'était pas armé
01:22:09et qu'il aurait pu s'en prendre
01:22:11physiquement à elle également.
01:22:13Elle a fait preuve, en tout cas, d'énormément de courage.
01:22:15Quand on donne le chiffre des agressions antisémites
01:22:17il est tout à fait probable qu'il y en ait d'autres
01:22:19qui se produisent et où les gens ne portent pas plainte
01:22:21et où personne ne réagit et donc
01:22:23il n'y a pas d'image, il n'y a pas de témoin
01:22:25et tout le monde passe à autre chose.
01:22:27Dans un instant, on va évoquer un autre sujet
01:22:29cette nouvelle fusillade qui a eu lieu
01:22:31à Grenoble et juste avant, on fait le point
01:22:33sur l'actualité avec Adrien Fontenot.
01:22:37Un premier cas
01:22:39du nouveau variant de la variole du singe
01:22:41découvert en Suède, une première hors du continent africain.
01:22:43Une personne vivant à Stockholm
01:22:45et revenant d'un séjour dans une région d'Afrique.
01:22:47Cet après-midi, le laboratoire pharmaceutique
01:22:49danois Bavarian Nordic s'est dit prêt
01:22:51à produire jusqu'à 10 millions de doses
01:22:53de vaccins d'ici 2025.
01:22:55Pour rappel, l'Organisation mondiale de la santé
01:22:57avait déclenché hier son plus haut niveau
01:22:59d'alerte sanitaire à l'échelle internationale.
01:23:01L'Ukraine contrôle de plus en plus
01:23:03de territoires dans la région de Kours,
01:23:05que 1150 m2 et 82 localités
01:23:07selon les chiffres de l'armée ukrainienne.
01:23:09L'état-major ajoute même qu'une administration
01:23:11militaire a été mise en place dans la région
01:23:13pour s'implanter dans la durée.
01:23:15La Russie de son côté frappe le sud et l'est
01:23:17de l'Ukraine, 5 civils sont décédés dans les bombardements
01:23:19selon les autorités locales.
01:23:21Et puis 25 établissements français
01:23:23dans le top 1000 mondial, c'est le résultat
01:23:25du dernier classement de Shanghai publié ce jeudi.
01:23:27Paris-Saclay en 12ème place se distingue
01:23:29comme première université tricolore
01:23:31et premier établissement d'Europe.
01:23:33Et sans surprise, pour la 22ème année consécutive,
01:23:35l'université américaine Harvard est numéro 1
01:23:37de ce classement.
01:23:39Merci beaucoup Adrien Fontenot pour ce point sur l'info
01:23:41et on continue bien sûr à décrypter
01:23:43l'actualité du jour avec mes invités
01:23:45et on va revenir sur cette nouvelle
01:23:47fusillade à Grenoble, cette nuit vers 2h
01:23:49du matin dans le quartier de Saint-Bruno.
01:23:51Un homme de 20 ans a été blessé
01:23:53à la main et à la cuisse, le procureur de
01:23:55Grenoble évoque des guerres
01:23:57de gangs intenses avec
01:23:59des fusillades quasi quotidiennes
01:24:01dans l'agglomération grenobloise.
01:24:03Alors pour le moment, aucun tireur
01:24:05n'a été arrêté. Une chose est sûre,
01:24:07cette situation, plus que complexe
01:24:09dans l'agglomération grenobloise,
01:24:11eh bien un bris gageant,
01:24:13secrétaire départemental de l'ISER,
01:24:15du syndicat de police unité,
01:24:17nous l'a confirmé, les fusillades
01:24:19se multiplient bel et bien ces derniers temps.
01:24:21Écoutez.
01:24:23Au niveau des éléments, j'ai envie de vous dire, rien de nouveau.
01:24:27Des individus jeunes, que ce soit
01:24:29pour les victimes ou vraisemblablement pour l'auteur,
01:24:31l'enquête le déterminera.
01:24:33Ce que je veux souligner, c'est qu'en fait,
01:24:35à Grenoble, on ne compte plus.
01:24:37On ne compte plus parce que ça fait 10 jours,
01:24:39la dernière semaine des Jeux olympiques,
01:24:41nous avons eu, je ne veux pas exagérer,
01:24:43mais tous les jours, tous les jours, une tentative
01:24:45d'assassinat, notamment sur le quartier
01:24:47Saint-Bruno, notamment sur Echirol,
01:24:49et les faits s'empilent,
01:24:51les faits s'enchaînent et rien ne bouge.
01:24:55Vous connaissez bien Grenoble,
01:24:57vous connaissez bien cette ville.
01:24:59Est-ce qu'il y a eu une évolution
01:25:01de la situation sur place ?
01:25:03On parle aujourd'hui de fusillades quasi-quotidiennes.
01:25:05Est-ce que vous avez la sensation que
01:25:07cette violence se fait
01:25:09de plus en plus importante dans cette agglomération
01:25:11grenobloise ?
01:25:13En fait, ça fonctionne par cycle.
01:25:15Il y a des périodes où il y a beaucoup plus
01:25:17de violence qu'à d'autres périodes.
01:25:19Ça peut être des luttes de territoire,
01:25:21récupérer le marché.
01:25:23Je constate aussi
01:25:25qu'il y a des auteurs
01:25:27qui sont franchement jeunes.
01:25:29Il y en a qui sont franchement jeunes.
01:25:31Dans les années 80,
01:25:33il n'y en avait pas d'aussi jeunes.
01:25:35Je m'en souviens très bien. Après, c'est mon expérience
01:25:37personnelle, je n'ai pas regardé de statistiques.
01:25:39C'est vraiment ce que je ressens par rapport
01:25:41au quartier dans lequel j'ai vécu à Echirol.
01:25:43Malheureusement, certains sont employés aussi
01:25:45comme guetteurs pour le trafic
01:25:47de drogue, bien sûr.
01:25:49Ils sont souvent très très jeunes aussi.
01:25:51Oui, il y a aussi ça.
01:25:53Ce que je constate aussi, c'est que
01:25:55là où j'ai habité,
01:25:57ma montée, c'était devenu le lieu
01:25:59de deal. C'était une montée qui était
01:26:01très tranquille.
01:26:03Parce qu'elle était tranquille et qu'aucune
01:26:05famille des dealers ne vivait là,
01:26:07alors ils sont venus faire leur point ici.
01:26:09Je voyais, à partir des années 90,
01:26:11dans les années 80, il n'y avait pas tout ça,
01:26:1370, 80.
01:26:15Ce qui me gênait, c'était moins les dealers
01:26:17que ceux qui venaient acheter.
01:26:19Ceux qui viennent acheter,
01:26:21ils n'habitent pas là.
01:26:23Ils viennent, ils font leur marché et ils repartent.
01:26:25J'avais envie de leur dire, puisque vous aimez ça,
01:26:27pourquoi vous n'êtes pas ici ?
01:26:29On échange nos logements.
01:26:31Moi, je prends le vôtre dans les beaux quartiers
01:26:33de Grenoble et vous, vous venez vivre ici.
01:26:35Comme ça, tout le monde sera content.
01:26:37Moi, c'est ça qui m'embêtait le plus.
01:26:39Les trafiquants, ils veulent faire de l'argent,
01:26:41ce sont des voyous, etc.
01:26:43Mais moi, ce qui m'embête le plus, c'est les acheteurs.
01:26:45C'est eux qui me révoltaient le plus.
01:26:47Parce que c'est à cause d'eux qu'on vit ces situations dans les quartiers.
01:26:49C'est à cause de ceux qui achètent.
01:26:51Mais bien sûr, je ne remets pas du tout en cause
01:26:53leur responsabilité.
01:26:55On ne pointe pas assez
01:26:57la responsabilité des acheteurs.
01:26:59Après, effectivement, les délinquants,
01:27:01là, les violences dont vous parlez, les fusillades,
01:27:03je disais que c'était par cycle,
01:27:05mais ce n'est pas le quotidien.
01:27:07Ça, c'est ponctuel. Le quotidien, c'est vraiment
01:27:09les incivilités, les rodéos. Et quand on appelle
01:27:11la police, systématiquement,
01:27:13c'est qu'on n'a pas assez de monde.
01:27:15Ils sont déjà sur d'autres interventions.
01:27:17Et le problème, encore une fois,
01:27:19c'est une question d'effectifs à la fois pour la répression
01:27:21au niveau de la police et de la justice, et au niveau
01:27:23de la prévention sur les édicateurs et les animateurs.
01:27:25Ce qu'on a pu constater,
01:27:27effectivement, lors des opérations Placenet aussi,
01:27:29c'est que le trafic de drogue
01:27:31impacte la vie des habitants de ces quartiers
01:27:33puisqu'il détériore aussi
01:27:35les caches d'escalier, les parties communes.
01:27:37Il y a des problèmes d'hygiène,
01:27:39des problèmes de nuisance sonore également.
01:27:41Je l'ai vécu.
01:27:43Pointez du doigt les consommateurs. Vous avez raison de le faire.
01:27:45On peut aussi pointer du doigt,
01:27:47effectivement, le rôle de ces trafics en drogue
01:27:49dans ces quartiers,
01:27:51même si, encore une fois, je précise,
01:27:53là, en l'occurrence, sur cette fusillade,
01:27:55pour le moment, on attend de savoir si c'est lié au trafic
01:27:57de drogue, même s'il y a
01:27:59malheureusement peu de doutes,
01:28:01et notamment au vu de ce que nous a dit
01:28:03Brice Giajan. Jean-Marie Godard.
01:28:05Oui. Franchement,
01:28:07pour reconnaître un petit peu le domaine,
01:28:09il y a très peu de doutes pour que ce ne soit pas
01:28:11lié à une histoire de stup
01:28:13ou au trafic de drogue.
01:28:15Ce problème,
01:28:17en fait, on a l'impression que c'est une histoire sans fin
01:28:19et parce que
01:28:21ça fait des années que ça dure,
01:28:23parce qu'en 2021,
01:28:25il y a eu des tas de règlements
01:28:27de comptes à Marseille au cœur de l'été,
01:28:29par exemple, parce qu'il n'y a pas que Grenoble,
01:28:31il y a d'autres villes qui ont fait
01:28:33qu'il y a eu Emmanuel Macron
01:28:35qui a proposé un grand plan
01:28:37qui a passé cinq jours à Marseille au mois de septembre
01:28:41de cette année-là.
01:28:43On a l'impression
01:28:45que les politiques ne réagissent que
01:28:47quand il y a des drames, que quand il y a des fusillades.
01:28:49C'est marrant parce que, par exemple,
01:28:51dans les quartiers nord de Marseille, il y avait une expression
01:28:53parmi les policiers
01:28:55que j'avais rencontrés là-bas qui disait
01:28:57en fait, ça bouge
01:28:59à Marseille quand le bruit des calaches
01:29:01finit par monter jusqu'à Paris.
01:29:03Grenoble,
01:29:05le problème, c'est qu'on va avoir un peu la même chose
01:29:07et on a l'impression qu'il y a eu
01:29:09un terrain qui a été complètement
01:29:11déserté par rapport à un certain nombre de quartiers
01:29:13et pas seulement par la police, par l'ensemble des services publics
01:29:15par l'État en général
01:29:17qui a laissé filer les choses parce que, voilà,
01:29:19vous parliez de la police
01:29:21tout à l'heure, c'est même pas
01:29:23quand vous les appelez dans
01:29:25certains endroits, y compris
01:29:27les habitants qui se sentent complètement abandonnés
01:29:29par ça, pour cette raison-là
01:29:31qui disent
01:29:33quand on appelle la police, par exemple
01:29:35le soir parce qu'il y a du tapage nocturne,
01:29:37on nous répond non seulement
01:29:39qu'on n'a pas les moyens, mais on nous répond
01:29:41surtout qu'on ne peut pas venir
01:29:43avec un équipage de police secours, de trois
01:29:45personnes, parce que c'est trop dangereux pour nous.
01:29:47C'est-à-dire que si on voulait venir dans le quartier
01:29:49il faudrait amener une compagnie de CRS
01:29:51avec nous
01:29:53et ça c'est absolument intolérable
01:29:55pour les habitants, dont certains d'ailleurs se mettent
01:29:57à devenir complètement fatalistes par rapport à ça
01:29:59c'est-à-dire que, voilà, c'est comme ça.
01:30:01Vous évoquez le cas de Marseille, pour reprendre
01:30:03les propos de Brice Gageant tout à l'heure
01:30:05et pour les auditeurs d'Europe 1
01:30:07qui n'étaient pas là peut-être la première heure
01:30:09il explique qu'aujourd'hui la situation
01:30:11à Grenoble est pire
01:30:13qu'à Marseille.
01:30:15Surtout qu'on pointe souvent du doigt Marseille, mais effectivement
01:30:17Grenoble est une situation très complexe.
01:30:19C'est un peu comme la Seine-Saint-Denis, je me rappelle les statistiques
01:30:21pourquoi on parle de Marseille souvent, parce qu'il y a aussi
01:30:23un historique sur Marseille
01:30:25et puis il y a un peu un côté légendaire de la ville
01:30:27avec le grand banditisme et tout ça
01:30:29qui a donné lieu à beaucoup de films
01:30:31mais il y a
01:30:33visiblement, je me rappelle
01:30:35des statistiques aussi par rapport au 93
01:30:37qui montraient qu'à Marseille
01:30:39il y avait plus de
01:30:41fusillades par exemple en Seine-Saint-Denis ou à Grenoble
01:30:43mais par contre à Marseille il y avait plus de morts
01:30:45et c'est pour ça qu'on parle plus de Marseille aussi
01:30:47des fusillades qui font
01:30:49plus de morts.
01:30:51Je pensais au terrain déserté
01:30:53et à la manière de réagir des politiques
01:30:55on parlait des opérations place-nette
01:30:57alors qu'ils sont des grandes opérations de communication
01:30:59quand il y a eu trop de tirs, on en voit des tas de policiers
01:31:01ça a un effet
01:31:03dissuasif sur un court terme
01:31:05mais le problème
01:31:07c'est qu'après quand vous repartez
01:31:09vous laissez un dispositif 10 jours
01:31:11le premier jour vous venez avec les caméras
01:31:13mais quand vous repartez le trafic se réinstalle
01:31:15c'est une histoire sans fin.
01:31:17Mais la crainte des habitants lors de ces opérations place-nette
01:31:19était le moment où les forces de l'ordre allaient quitter les lieux
01:31:21on le voit, ça se confirme
01:31:23une fois que les policiers ne sont plus là
01:31:25le trafic reprend.
01:31:27Mais elles ne sont pas complètement inutiles non plus
01:31:29parce que vu des personnes qui habitent
01:31:31dans l'endroit où il va se dérouler
01:31:33une opération place-nette
01:31:35ça leur offre 10 jours de tranquillité
01:31:37moi je me rappelle d'un commissaire de police
01:31:39avec lequel j'ai écrit un livre
01:31:41qui me disait
01:31:43mais moi je vois des gens
01:31:45qui me disent à partir du moment
01:31:47où il y a une opération de police
01:31:49par exemple dans leur immeuble une personne qui va se plaindre
01:31:51sur son bâtiment, qui dit moi j'en ai marre
01:31:53ça squatte le hall de l'immeuble
01:31:55tous les soirs, toutes les nuits
01:31:57ils me font peur, je ne peux plus descendre
01:31:59avec mon chien
01:32:01en fait la personne
01:32:03à partir du moment où il y a une opération de police
01:32:05qui va déplacer son problème dans le quartier d'à côté
01:32:07son problème il est réglé
01:32:09localement quand on voit
01:32:11justement l'insécurité vécue par les habitants
01:32:15et que nous par exemple on peut regarder
01:32:17le problème du trafic de drogue de manière globale
01:32:19l'habitant qui lui voit
01:32:21la tranquillité se réinstaller
01:32:23pour lui personnellement, même si le point de ville
01:32:25se déplace à 2 km plus loin
01:32:27lui son problème à lui il est réglé
01:32:29donc il y a quand même un effet sur la population
01:32:31qui est positif
01:32:33mais le problème global ne change absolument pas
01:32:35et ça veut dire aussi
01:32:37que si vous voulez maintenir un endroit
01:32:39où c'est tranquille, ça veut dire qu'il faut maintenir
01:32:41les policiers, mais dans le long terme
01:32:43et les policiers d'ailleurs on va en parler
01:32:45puisqu'eux aussi sont régulièrement
01:32:47victimes d'agressions
01:32:49et nouveau cas cette fois-ci à Lorient
01:32:51où 3 agents de police venus interrompre
01:32:53un barbecue sauvage ont été la cible
01:32:55de crachats, d'insultes et de coups
01:32:57les individus se sont rebellés
01:32:59lors de leur interpellation
01:33:01on va regarder le reportage
01:33:03de Mickaël Chailloux, écoutez bien sûr
01:33:05sur Europe 1 les propos
01:33:07de ce sujet et puis on évoquera
01:33:09bien évidemment cette question et cette nouvelle agression
01:33:11de policiers
01:33:13L'intervention pour nuisance sonore
01:33:15date de dimanche soir
01:33:17dans cette cité de Hennebon
01:33:19en agglomération de Lorient
01:33:21le ton monte, coup de pied, coup de poing en direction
01:33:23des 3 policiers qui bénéficient
01:33:25respectivement de 5, 3
01:33:27et 2 jours d'interruption temporaire
01:33:29de travail. Stupeur dans les rangs
01:33:31des fonctionnaires lorientais qui alertent
01:33:33via leur syndicat. L'uniforme
01:33:35ne fait plus peur, surtout pour des individus
01:33:37qui sont au-dessus des lois
01:33:39là il n'y a plus de soucis pour eux
01:33:41la violence il n'y a pas de problème. Les sanctions pénales ne sont pas
01:33:43assez fermes, on a un code pénal
01:33:45on a des individus qui ont des rappels à la loi
01:33:47des rappels à la loi, des rappels à la loi, on les retrouve tous les jours
01:33:49dans les commissariats
01:33:51ça ne les décourage pas
01:33:53Le phénomène n'est pas nouveau dans les grandes agglomérations
01:33:55mais ils tous aujourd'hui
01:33:57de la même façon des villes moyennes
01:33:59comme Lorient, 60 000 habitants
01:34:01la réponse pénale est au coeur
01:34:03de cette problématique selon cet ancien
01:34:05magistrat. Je ne dis pas que les délinquants
01:34:07n'ont plus peur, je dis qu'ils ont de moins en moins peur
01:34:09je dis que la justice est
01:34:11de moins en moins ferme, sévère
01:34:13à l'égard des formes
01:34:15les plus inacceptables de délinquance
01:34:17ou de criminalité bien évidemment
01:34:19les formes les plus inacceptables
01:34:21de la délinquance ce sont les violences
01:34:23ce sont les violences de surcroît
01:34:25de surcroît quand elles touchent
01:34:27naturellement ceux qui sont chargés
01:34:29de nous protéger et qui tous les jours risquent leur vie
01:34:31les policiers, les gendarmes
01:34:33A Lorient, les autorités font savoir
01:34:35que depuis 7 mois, les violences
01:34:37envers les personnes dépositaires de l'autorité
01:34:39publique sont en baisse de 30%
01:34:41par ailleurs, un des auteurs
01:34:43des coups contre les policiers
01:34:45dans le quartier Kérioué a été condamné
01:34:47en comparaison immédiate mardi
01:34:49à 14 mois de prison ferme
01:34:53Et voilà, loin de moi l'idée de faire le parallèle
01:34:55avec le sujet précédent
01:34:57mais on le voit encore une fois, les agressions de policiers
01:34:59se multiplient également
01:35:01il y a eu cette agression à Lorient
01:35:03on peut évoquer aussi l'agression à Lannis-sur-Marne
01:35:05où un policier a été frappé
01:35:07avec une barre de fer alors qu'il était hors service
01:35:09une agression à Bordeaux
01:35:11également, agression aussi à Marseille
01:35:13lors d'une interpellation
01:35:15après un contrôle
01:35:17d'un automobiliste
01:35:19qui s'est mal déroulé
01:35:21automobiliste qui plus est
01:35:23sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français
01:35:25on a la sensation que
01:35:27encore une fois, pas un jour ne passe
01:35:29sans qu'un policier
01:35:31soit agressé, il n'y a plus de respect
01:35:33aujourd'hui de l'uniforme
01:35:35de la fonction de policier, Eliott Mamann ?
01:35:37Il n'y a plus de respect de tout ce qui représente institutionnellement
01:35:39la France dans l'espace public
01:35:41c'est ça qui est absolument abominable
01:35:43en effet, le caractère aggravant
01:35:45que devrait être
01:35:47la volonté de s'en prendre
01:35:49à un dépositaire de l'autorité publique
01:35:51ne semble plus suffisamment
01:35:53dissuasif du côté des personnes qui veulent
01:35:55attaquer
01:35:57ces responsables-là
01:35:59qui veulent également instaurer un climat
01:36:01absolument effroyable
01:36:03dans la société française
01:36:05Les policiers qui ont peur aussi parfois d'intervenir
01:36:07par peur eux-mêmes de la sanction
01:36:09Par peur de la sanction, vous avez raison
01:36:11c'est intéressant puisque c'est l'une des
01:36:13quelques municipalités qui très récemment
01:36:15a octroyé à sa police municipale
01:36:17la possibilité de porter des armes
01:36:19mais en effet, au vu des enquêtes administratives
01:36:21auxquelles s'expose ensuite l'intégralité des policiers
01:36:23qui par malheur devraient
01:36:25puisque aucun policier ne veut sortir son arme
01:36:27que ce soit puisqu'ils ont peur d'une
01:36:29sanction administrative ou simplement parce que
01:36:31vraisemblablement le propos de leur mission
01:36:33n'est absolument pas de se retrouver dans des
01:36:35situations comme ça, aucun policier ne sort
01:36:37son arme par plaisir, mais il s'avère
01:36:39qu'en plus lorsque soudainement ils sont
01:36:41contraints de le faire, ils savent qu'ils ont
01:36:43une enquête administrative qui va suivre
01:36:45et une couverture médiatique qui bien
01:36:47généralement se fera plutôt
01:36:49à leur en contre, donc c'est aussi
01:36:51quelque chose qu'il faut prendre
01:36:53en compte, et par ailleurs
01:36:55on peut parfois aussi interroger
01:36:57des formes de responsabilité politique
01:36:59évidemment que personne n'a directement
01:37:01instauré la situation dans laquelle on se trouve
01:37:03néanmoins quand on a des responsables politiques
01:37:05qui précisément insistent
01:37:07excessivement sur le
01:37:09caractère délétère des policiers qui sortent
01:37:11leurs armes, lorsque l'on a des
01:37:13responsables politiques qui nous expliquent que
01:37:15les moyens de vidéosurveillance sont
01:37:17une manière de jeter l'opprobre sur une partie
01:37:19de la population et qu'il faudrait donc plutôt chercher
01:37:21des solutions beaucoup plus
01:37:23souples que les réponses qui
01:37:25visent plutôt à augmenter
01:37:27la focalisation sur les dimensions sécuritaires
01:37:29du maintien de l'ordre, c'est
01:37:31aussi un climat qui n'arrange
01:37:33rien à la situation à laquelle
01:37:35on assiste. Qu'est-ce qu'il faut faire
01:37:37dans ces agressions, est-ce qu'il faut
01:37:39contre les policiers, est-ce qu'il faut
01:37:41sanctionner plus fermement
01:37:43est-ce qu'il faut renforcer
01:37:45peut-être la présence policière, on l'a vu
01:37:47pendant les Jeux Olympiques, cette forte présence
01:37:49policière a quand même permis de faire baisser
01:37:51de nombreux chiffres au niveau de la délinquance
01:37:53et des crimes, on
01:37:55se dit c'est peut-être là la solution, quelle est la
01:37:57solution, est-ce qu'il y en a une encore aujourd'hui ?
01:37:59Si vous voulez je pense qu'il y a deux
01:38:01aspects de la réponse, il y a un aspect judiciaire
01:38:03on sait depuis Beccaria
01:38:05que la justice ne fonctionne pas
01:38:07si les peines ne sont pas
01:38:09certaines, or pour des faits comme ceux-là
01:38:11on a beaucoup des peines de prison par exemple
01:38:13avec sursis ou des amendes relativement
01:38:15relativement faibles
01:38:17des peines prononcées trop tardivement
01:38:19et donc il n'y a plus de sens
01:38:21de la sanction, et puis à côté
01:38:23de ça il y a aussi un sujet de civilisation
01:38:25parce que ces scènes-là on les retrouve
01:38:27aux Etats-Unis, on les retrouve au Royaume-Uni
01:38:29on a une sorte de dissolution
01:38:31complète aujourd'hui du tissu social
01:38:33où les individus
01:38:35ne se sentent plus tenus par rien
01:38:37plus tenus de respecter leurs voisins
01:38:39en n'allant pas faire du tapage nocturne à 2h du matin
01:38:41Mais je rejoins ce que vous dites, c'est valable pour les policiers
01:38:43les médecins, les pompiers
01:38:45il n'y a plus de
01:38:47il n'y a plus aucun respect de gens
01:38:49qui viennent souvent vous aider
01:38:51vous porter assistance, c'est ça qui est quand même terrible
01:38:53Oui, et donc on a des nomades
01:38:55des individus
01:38:57complètement atomisés en fait qui se retrouvent
01:38:59les uns à côté des autres
01:39:01et donc dans une sorte de guerre de tous
01:39:03de guerre de tous contre tous
01:39:05ça c'est un vrai sujet sociétal
01:39:07et tant qu'on n'aura pas aussi pris le temps
01:39:09de faire un pas de côté, de se poser
01:39:11la question de savoir
01:39:13comment tout cela est arrivé
01:39:15on ne s'en sortira pas
01:39:17et ça ira de mal en pire
01:39:19Jean-Marie Godard ?
01:39:21Je crois que la solution, enfin oui
01:39:23il y a un certain nombre d'endroits
01:39:25où il faudrait plus d'effectifs
01:39:27de police
01:39:29moi je me rappelle que justement
01:39:31l'une des
01:39:33mesures qu'Emmanuel Macron
01:39:35avait promis
01:39:37d'ailleurs je ne sais pas trop où elle en est
01:39:39c'était la police de sécurité du quotidien, la fameuse PSQ
01:39:41où on avait un peu un retour
01:39:43justement de la présence
01:39:45de la police visible à pied
01:39:47sur le terrain
01:39:49Une sorte de police de proximité ?
01:39:51Oui, une police de proximité
01:39:53mais on a échangé de nom
01:39:55mais avec un vrai contact avec les habitants
01:39:57mais ça veut dire qu'il faut énormément de monde
01:39:59et ça veut dire aussi qu'il faut sécuriser
01:40:01d'emblée un certain nombre de quartiers
01:40:03parce que sinon ce n'est juste pas possible
01:40:05et
01:40:07après oui il y a des policiers maintenant
01:40:09qui prennent beaucoup
01:40:11de gants sur des situations pour intervenir
01:40:13parce qu'ils ont peur que ça se retrouve
01:40:15sur les réseaux sociaux, que
01:40:17l'interpellation un peu musclée
01:40:19qui va y avoir finisse sur
01:40:21X ou
01:40:23ailleurs et que ça donne lieu à une polémique
01:40:25derrière
01:40:27Je rappelle qu'à Lorient ils venaient interrompre un barbecue sauvage
01:40:29Non mais voilà, mais en plus
01:40:31la situation est totalement absurde
01:40:33parce que c'est le genre de choses qui auraient pu se terminer
01:40:35tranquillement, enfin voilà
01:40:37on éteint le barbecue, il y a un rappel
01:40:39et là ça finit
01:40:41avec une situation complètement dramatique
01:40:43et des policiers qui sont
01:40:45effectivement agressés. On a l'impression que tout
01:40:47aujourd'hui devient une question de
01:40:49rapport de force et qu'il y a des gens
01:40:51qui considèrent que se retrouver
01:40:53en face de policiers c'est aussi
01:40:55une question de rapport de force
01:40:57c'est même pas une question de respect de l'autorité
01:40:59Rémi Tell a un dernier mot là-dessus et on évoquera après
01:41:01une polémique à Toulon
01:41:03Oui, en deux secondes, la réponse
01:41:05doit être en partie sécuritaire
01:41:07mais pas seulement sécuritaire
01:41:09dans les années 70, 80
01:41:11en France, on avait des effectifs de police
01:41:13qui étaient à bien des égards moins mobilisés
01:41:15que ce qu'on a vu par exemple lors des Jeux Olympiques
01:41:17Mais la parenthèse enchantée a duré peu de temps pour les policiers
01:41:19et donc à quel prix
01:41:21aussi et est-ce que demain on devra
01:41:23à chaque fois, je crois que la société
01:41:25de la délinquance généralisée n'est pas souhaitable
01:41:27celle de la surveillance généralisée
01:41:29non plus et donc c'est pour ça
01:41:31afin aussi que la liberté individuelle ne finisse pas
01:41:33comme étant la variable d'ajustement
01:41:35de cette guerre de tous contre tous
01:41:37qu'on doit remonter à la racine de ces problèmes
01:41:39Allez, on va passer à cette polémique
01:41:41dans une piscine municipale
01:41:43à Toulon. Une femme
01:41:45s'est vue interdire par un maître nageur
01:41:47de donner le sein à son bébé
01:41:49la raison, la présence d'autres enfants
01:41:51Cette maman a par la suite envoyé
01:41:53un courrier au maire de la ville qui n'a pas
01:41:55tardé à répondre. Alors dans un premier courrier
01:41:57la municipalité considère
01:41:59que certains gestes de la vie
01:42:01font partie de la sphère intime
01:42:03et n'ont pas leur place dans un lieu public
01:42:05et puis dans une seconde lettre
01:42:07écrite avec
01:42:09je cite cette première phrase pour mettre
01:42:11un terme à une polémique qui est en train d'enfler
01:42:13sur les réseaux sociaux. La mairie de Toulon
01:42:15affirme que l'allaitement dans les lieux publics
01:42:17est cette fois-ci naturel car un rappel
01:42:19va être fait aux agents des équipements
01:42:21sportifs. Néanmoins, les employés
01:42:23municipaux ont recommandé de ne pas allaiter directement
01:42:25dans l'eau mais sur les gradins ou
01:42:27dans une zone sèche
01:42:29affirmation, selon cette mère de famille encore une fois
01:42:31totalement fausse
01:42:33Est-ce qu'on a la sensation, avec ces courriers
01:42:35même plus une sensation
01:42:37on voit un rétro-pédalage
01:42:39de la mairie de Toulon
01:42:41mais pourquoi, Naeem Bestangy ?
01:42:43Pour ça, il faut avoir le contexte
01:42:45en tête. Ce genre d'affaires
01:42:47ce n'est pas la première fois que ça se produit
01:42:49c'est arrivé de nombreuses fois dans un parc zoologique
01:42:51je ne sais plus de quelle ville
01:42:53c'est arrivé aussi dans une caisse
01:42:55d'allocation familiale, c'est arrivé aussi
01:42:57même au musée du Louvre et c'est toujours
01:42:59le même scénario, une mère de famille
01:43:01veut allaiter son bébé
01:43:03et il y a quelqu'un, un gardien
01:43:05un agent qui demande
01:43:07à la dame d'arrêter ou de s'en aller
01:43:09et ensuite il y a une réaction de la direction
01:43:11qui dit, l'agent a mal réagi
01:43:13nous condamnons
01:43:15l'attitude de l'agent
01:43:17cette dame avait toute raison
01:43:19d'allaiter son enfant, même dans nos locaux
01:43:21quand le communiqué
01:43:23indique qu'il y avait des enfants qui étaient présents
01:43:25ça veut dire quoi ?
01:43:27C'est ce qu'aurait dit le maître nageur
01:43:29ça veut dire qu'on sexualise le sein
01:43:31et que ce n'est pas
01:43:33un objet d'allaitement, c'est un objet d'excitation
01:43:35sexuelle ou d'exhibition sexuelle
01:43:37c'est totalement hors-sol
01:43:39et on prend pour prétexte
01:43:41des enfants qui eux-mêmes, quelques années
01:43:43auparavant, avaient été le sein de leur mère
01:43:45donc c'est cacher ce sein que je ne saurais voir
01:43:47là, on tombe dans une
01:43:49pudibonderie incroyable
01:43:51ça me fait penser un peu au Burkini
01:43:53ça va dans le sens un peu
01:43:55de ce qui s'est passé à Grenoble
01:43:57il faut cacher les femmes, les cacher de la tête aux pieds
01:43:59même dans les piscines et en plus
01:44:01elles ne font qu'allaiter leur enfant
01:44:03il faut rappeler quand même aux gens que la poitrine des femmes
01:44:05ce n'est pas obligatoirement quelque chose
01:44:07de sexuel ou d'exhibition
01:44:09ou d'excitation sexuelle, c'est quand même incroyable
01:44:11et là où c'est particulièrement
01:44:13surprenant, c'est que
01:44:15la mairie en question, contrairement à toutes les affaires
01:44:17précédentes dont les directions
01:44:19ou les mairies avaient condamné
01:44:21l'attitude de leur agent, là
01:44:23la mairie soutient
01:44:25le maître nageur, va dans son sens
01:44:27et finalement fait une sorte de petit
01:44:29rétropédalage, mais non pas pour s'excuser auprès
01:44:31de la maman, mais pour dire
01:44:33il y a une ampleur
01:44:35qui est en train de prendre sur les réseaux sociaux
01:44:37donc en fait la maire on s'en fiche un petit peu
01:44:39c'est à dire que les réseaux sociaux dictent le tempo
01:44:41les réseaux sociaux dictent le tempo
01:44:43les réactions d'une municipalité
01:44:45c'est quand même assez étonnant
01:44:47concernant cette affaire et j'aimerais aussi
01:44:49avoir vos réactions, Laure Lavalette
01:44:51qui est députée du Rassemblement National dans le Var
01:44:53veut faire une proposition de loi pour réprimer
01:44:55l'interdiction d'allaiter dans l'espace public
01:44:57donc
01:44:59d'interdiction d'allaiter
01:45:01est-ce qu'il faut légiférer sur cette question ?
01:45:03qu'il faut qu'on arrive à ce point
01:45:05c'est à dire de légiférer sur la question
01:45:07d'allaiter ou non dans l'espace public
01:45:09non parce qu'il faut rappeler que la loi n'interdit pas ça
01:45:11la loi ne l'interdit pas
01:45:13il n'y a aucune loi qui dit que
01:45:15les femmes ne peuvent pas
01:45:17allaiter parce que c'est considéré comme une forme
01:45:19d'exhibition ou je ne sais quoi
01:45:21alors là ça serait une loi pour réprimer l'interdiction
01:45:23quelle interdiction ?
01:45:25quand quelqu'un vous dit que c'est interdit
01:45:27de toute façon ça ne l'est pas, ça n'est pas interdit
01:45:29donc on ne va pas faire une loi pour dire aux gens
01:45:31vous ne pouvez pas dire que c'est interdit
01:45:33c'est pas interdit du tout et heureusement que ça ne l'est pas
01:45:35et il n'y a aucun projet
01:45:37de gouvernement en tout cas jusqu'à aujourd'hui
01:45:39qui a la volonté de près ou de loin
01:45:41d'interdire ou d'encadrer
01:45:43le fait qu'une mère allaite son enfant
01:45:45dans l'espace public et peut-être même s'il y en avait un un jour
01:45:47c'est plutôt pour protéger cette liberté là
01:45:49Eliott Mamann ?
01:45:51ce qui est intéressant c'est que lorsque l'on en vient
01:45:53à vouloir faire paraître dans des
01:45:55règles institutionnelles
01:45:57ce qui normalement devrait être reconnu
01:45:59en tant que norme souple
01:46:01par l'intégralité de la base sociale
01:46:03c'est que l'on comprend l'état
01:46:05de délitement de notre ordre
01:46:07culturel si vous voulez dans lequel on se trouve
01:46:09puisque normalement la possibilité
01:46:11pour une femme de pouvoir allaiter
01:46:13son enfant en public
01:46:15devrait faire l'objet d'un consensus assez
01:46:17général dans nos sociétés
01:46:19dans notre société française et donc
01:46:21il ne devrait pas y avoir besoin de l'intermédiation
01:46:23de l'état pour le rappeler et là pourtant
01:46:25au vu de la multiplication de polémiques
01:46:27sur le sujet ces dernières années
01:46:29on se retrouve en effet avec des députés qui souhaitent
01:46:31déposer des propositions de loi
01:46:33qui vont dans ce sens et d'ailleurs on peut y avoir
01:46:35deux responsabilités, il y a d'abord
01:46:37naturellement une pudibonderie qui est
01:46:39encouragée par des fondamentalismes religieux
01:46:41qui criminalise
01:46:43le corps de la femme et sa représentation
01:46:45en public, il y a également
01:46:47une responsabilité d'une sphère
01:46:49néo-progressiste on va dire pour ne pas dire
01:46:51woke. On a la sensation de faire un bout en arrière. Exactement
01:46:53et qui elle c'est intéressant parce qu'elle n'est pas
01:46:55puritaine en tant que telle mais elle a peur
01:46:57que la représentation de la nudité
01:46:59en public puisse offenser des
01:47:01personnes qui n'y auraient pas consenti et c'est donc
01:47:03à ce titre qu'elle veut l'empêcher
01:47:05dans la sphère publique du quotidien
01:47:07alors même que les artistes
01:47:09les plus woke sont bien souvent également les plus
01:47:11vulgaires dans leur représentation artistique
01:47:13néanmoins qui ne s'adresse qu'à leur niche
01:47:15et à leur soutien
01:47:17et fan. Merci en tout cas Elliot
01:47:19Maman, merci également
01:47:21NM Bestangy, merci
01:47:23Rémi Tell, Jean-Marie Godard
01:47:25également d'avoir été avec moi et de m'avoir
01:47:27accompagné pendant ces deux heures
01:47:29pour Punchline, été sur
01:47:31CNews et Europe 1. Tout de suite
01:47:33vous retrouvez sur Europe 1
01:47:35l'ami Mickaël Dorian sur
01:47:37CNews, c'est un ami également Thierry Cabane
01:47:39qui sera face
01:47:41à l'info et avec ses invités
01:47:43bien évidemment et puis tout ce
01:47:45qu'il me reste à faire c'est de vous souhaiter une excellente
01:47:47soirée sur nos deux antennes sur
01:47:49CNews et Europe 1. On se retrouve
01:47:51dès demain pour ma part pour un nouveau
01:47:53Punchline, été. Bonne soirée !