Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h
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00:00:00 Bonsoir, soyez les bienvenus. Il est quasiment 17h, nous sommes ensemble jusqu'à 19h.
00:00:05 C'est Punchline été. Avant de recevoir mes invités pour cette émission spéciale consacrée à la disparition de Jane Birkin,
00:00:11 faisons un petit flash avec Trina Magdeen.
00:00:14 De nombreuses personnalités ont rendu hommage à Jane Birkin, décédée aujourd'hui à l'âge de 76 ans.
00:00:21 La première ministre Elisabeth Borne a salué une icône inoubliable qui a transcendé les générations.
00:00:27 Et Emmanuel Macron a tweeté « parce qu'elle incarnait la liberté et qu'elle chantait les plus beaux mots de notre langue ».
00:00:33 Jane Birkin était une icône française, artiste complète. Sa voix était aussi douce que ses engagements étaient ardents.
00:00:39 Elle nous lègue des airs et des images qui ne nous quitteront pas.
00:00:42 8 jours après la disparition du petit Émile, le hameau du Auvergnet est toujours interdit au public.
00:00:48 Il le restera jusqu'à demain. Le maire explique avoir pris cette décision pour protéger les familles et éviter un éventuel tourisme de curiosité.
00:00:56 Depuis l'ouverture d'une enquête pour recherche des causes de disparitions inquiétantes, l'enfant de 2 ans et demi reste introuvable.
00:01:02 Une grande partie du sud des Etats-Unis est toujours sous le coup d'une vague de chaleur qualifiée d'oppressante.
00:01:08 Dans la vallée de la Mort en Californie, le mercure a atteint les 53 degrés.
00:01:12 Plusieurs zones de l'Arizona, de la Californie, de l'Utah et du Nevada sont en alerte magenta.
00:01:17 Un niveau de chaleur extrême, rare et de longue durée qui représente le niveau d'alerte le plus élevé du Service Météo National.
00:01:25 Ex-femme de 60's, petite baby doll
00:01:33 Comme tu dansais bien le rock'n'roll
00:01:40 Ex-femme de 60's, où sont tes années folles ?
00:01:46 Que sont devenues toutes tes idoles ?
00:01:54 Bonsoir, émission spéciale en cette fin d'après-midi sur CNews.
00:01:58 L'ex-femme des 60's s'en est allée, on l'a appris en tout début d'après-midi.
00:02:03 Jane Birkin avait 76 ans, on la savait malade.
00:02:08 Elle était retrouvée sans vie à son domicile parisien rue Dassas.
00:02:12 Ça l'avait récemment annulé, on le sait des cancers justement pour des raisons de santé.
00:02:16 La France entière est triste, on a perdu la plus française des Anglaises ou la plus anglaise des Françaises.
00:02:22 On ne sait plus tant elle faisait partie de notre vie, une vie associée à jamais à Serge Gainsbourg.
00:02:29 Durant cette première heure dans Punchline été, beaucoup de témoignages, beaucoup de réactions, beaucoup de directs.
00:02:35 Et avec nous pour commenter cette triste disparition, Hubert Coudurier, directeur de l'information du groupe Le Télégramme.
00:02:42 Soyez le bienvenu, cher Hubert.
00:02:45 On sait en plus le hasard du calendrier fait que vous êtes invité ce soir.
00:02:49 Mais on sait que Jane avait des attaches très fortes sur la Bretagne.
00:02:53 On retrouvera l'un de vos correspondants dans quelques instants.
00:02:56 Également Pierre-Michael Off, écrivain. Je suis ravi de vous accueillir.
00:03:01 Vous avez consacré un livre à Jane Birkin, vous allez nous en parler.
00:03:04 Et puis un grand spécialiste évidemment de la chanson Mathieu Alterman, journaliste à Europe 1.
00:03:11 Et vous connaissez très bien évidemment Jane Birkin et l'univers de Jane Birkin et de Serge Gainsbourg aussi.
00:03:18 Et vous avez écrit très récemment un article dans Vanity Fair sur Jane et Serge.
00:03:23 Oui, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, j'ai lu des choses tristes, toute la France est triste.
00:03:28 Mais j'ai cru parfois un petit peu trop qu'on expliquait qu'elle était la muse de Serge Gainsbourg.
00:03:32 Alors que ce n'est pas tout à fait vrai. Gainsbourg a également été la muse de Jane Birkin.
00:03:36 C'était un échange entre les deux.
00:03:38 Et il faut toujours se rappeler que dans les années 70, Serge Gainsbourg était une immense star, mais ne vendait pas beaucoup de disques.
00:03:45 C'était Jane Birkin, la star, elle, qui jouait dans les films, notamment avec Pierre Richard, le film de Claude Zidi.
00:03:50 On avait tendance à appeler Gainsbourg Monsieur Birkin.
00:03:52 Et c'est elle qui a relooké Serge en lui forçant les cheveux un petit peu plus long, en l'habillant chez Ronoma, en devenant des égéris de cette marque.
00:04:00 Elle a fait beaucoup pour la création du personnage Gainsbourg.
00:04:04 Petite réaction, Hubert Couilloy, on va en parler.
00:04:07 On a quasiment deux heures, mais la France entière est triste.
00:04:12 Je le disais, c'est la plus française ou la plus anglaise.
00:04:15 En fait, les deux se mélangent.
00:04:17 Je ne suis pas un grand spécialiste de Jane Birkin.
00:04:19 Ce qui me frappe, c'est que ça va être encore un grand moment de nostalgie, comme lors du décès de nos précédentes vedettes du cinéma ou de la chanson.
00:04:31 Comme si dans cette France fracturée, qui cherche un cap avec un président qui se fait attendre pour le donner.
00:04:38 Eh bien, on avait cette nostalgie des années 60, 70, une espèce de bonheur de vivre, de joie de vivre incarnée par ces chanteurs qui incarnaient l'ère du temps.
00:04:50 C'est vrai qu'elle avait choisi la Bretagne, ce pays des Abères, la côte nord du Finistère.
00:04:56 Une région magnifique, ô combien.
00:04:58 Pour élire un peu son domicile, son dernier domicile.
00:05:02 Elle vivait entre Paris et la Bretagne.
00:05:05 Son père, David Shelburne, qui était un officier de la Royal Navy, avait débarqué en 44.
00:05:12 Donc, quand elle a su que cette maison était à vendre à l'anilis, elle s'est précipitée.
00:05:17 Elle s'y était fait de nombreux amis, dont le chanteur Miosèque, qui a souligné que lui avait apporté des paroles qu'elle lui avait demandées.
00:05:26 Elle était très appréciée, comme d'autres vedettes qui viennent maintenant en Bretagne, dont on parle un peu plus.
00:05:34 Et je pense qu'il y a un romantisme en Bretagne sur cette terre sauvage, qui lui correspondait assez bien.
00:05:42 Puis l'Angleterre était quand même pas loin.
00:05:45 Elle traversait le Channel.
00:05:47 Elle, qui avait été une Algérie...
00:05:50 Elle était assez connue quand elle est arrivée en France.
00:05:52 Elle avait déjà participé au Swinging London avec Twiggy.
00:05:56 Elle avait fait ce film d'Antonioni, Blow Up, où elle apparaissait...
00:06:00 Vous pouvez me couper si je me trompe.
00:06:02 Vous avez tout bon pour l'instant.
00:06:04 Vous avez des spécialistes autour de la table, alors que notre ami Olivier Benkemou,
00:06:07 journaliste CNews bien connu et grand spécialiste de la culture au sens large, nous a rejoint, mon cher Olivier.
00:06:13 Je vous ai interrompu.
00:06:14 Ça m'a frappé.
00:06:16 Il y avait le film aussi de Richard Lester, le Knack.
00:06:20 Ça veut dire quoi, le Knack ?
00:06:22 Le truc.
00:06:24 Elle a décidé quand même de venir en France.
00:06:27 Je suis sans doute un des pires morceaux.
00:06:29 Je ne sais pas, c'est au biographe de le dire.
00:06:32 Mais la Bretagne, la Grande-Bretagne, il y a des liens quand même.
00:06:36 Olivier, je le disais avant que vous n'arriviez, on ne sait plus,
00:06:39 la plus anglaise, la plus française des Anglaises,
00:06:42 elle faisait partie de notre paysage avec cet accent si particulier.
00:06:48 Elle en jouait aussi.
00:06:50 Elle faisait partie de notre culture.
00:06:52 Elle faisait partie de notre culture avec un grand C.
00:06:54 Et peut-être qu'elle était la plus anglaise, la plus française,
00:06:56 ce que vous voulez.
00:06:57 En tout cas, elle était une magnifique chanteuse, une artiste incroyable.
00:07:01 Et puis, elle a gardé effectivement ce ton, ce timbre
00:07:04 et cette façon de chanter qui est à elle.
00:07:08 C'est vrai qu'on va beaucoup parler de musique.
00:07:10 Mais il faut qu'on parle du cinéma aussi.
00:07:12 Elle a joué dans 70 films.
00:07:14 Elle a réalisé des films, notamment un qui s'appelle "Boxes".
00:07:17 Et puis, on parlera peut-être tout à l'heure de "Blow Up"
00:07:20 dont on a parlé il y a un instant.
00:07:23 C'est le premier film où elle éclose, le premier scandale.
00:07:26 Parce que pour la première fois, c'est le film d'Antonioni,
00:07:29 on a quelques images.
00:07:30 C'est la première fois qu'on voit une actrice totalement nue
00:07:34 hors d'un film pornographique.
00:07:36 Donc, ça fait un scandale énorme.
00:07:38 C'est comme ça qu'elle rentre dans le quotidien,
00:07:40 en tout cas au sommet de l'affiche du cinéma.
00:07:43 Elle va continuer.
00:07:44 Elle va jouer dans beaucoup de films qui ne sont pas...
00:07:47 beaucoup de comédies en réalité,
00:07:49 mais elle va quand même jouer dans "La Piscine"
00:07:51 qui est un chef-d'oeuvre.
00:07:52 Elle va tourner pour Godard.
00:07:53 La filmographie en réalité de Jeanne Berkin est très intéressante.
00:07:58 Elle va écrire des pièces de théâtre.
00:08:00 Elle va en jouer, mettre du temps.
00:08:02 Elle a une espèce de...
00:08:03 Toujours être un peu comme ça devant, derrière,
00:08:06 pas savoir où est totalement sa place.
00:08:08 Ça, c'est quelque chose de très significatif.
00:08:11 Peut-être que tout à l'heure, on parlera du film
00:08:13 qui lui a consacré "Charlotte Gainsbourg".
00:08:15 - Évidemment.
00:08:16 - Qui est émouvant à un point incroyable.
00:08:21 Une partie se passe en Bretagne, effectivement,
00:08:23 dans la maison où elle avait son refuge.
00:08:26 - Elle devait se rendre.
00:08:28 J'ai eu votre confrère,
00:08:30 elle devait se rendre au mois d'août dans son refuge.
00:08:32 - Il avait tissé une relation avec elle.
00:08:34 - On l'aura tout à l'heure en direct justement.
00:08:35 Parce qu'il avait tissé une relation très particulière avec elle en plus.
00:08:38 - Ce qui est intéressant, et on aura l'occasion d'y revenir,
00:08:40 c'est la pudeur.
00:08:41 La pudeur qu'elle a avec Charlotte,
00:08:42 mais la pudeur qu'elle a d'une façon générale.
00:08:44 Même quand vous la rencontriez,
00:08:45 il y a une sorte de pudeur.
00:08:47 Est-ce que tout va bien ?
00:08:48 Est-ce que tout va bien pour vous ?
00:08:49 Est-ce que je vais bien ?
00:08:51 Tout va bien se passer.
00:08:53 Et ça, c'était l'une des caractéristiques, je crois.
00:08:56 - On aura au cours de cette émission,
00:08:59 l'organisateur du Festival des Vieilles Chaouilles,
00:09:02 qui est l'un des plus bons festivals.
00:09:04 Le Festival de Poupées aussi,
00:09:07 qui est un grand festival en Vendée.
00:09:09 On aura également le témoignage de ces deux organisateurs.
00:09:12 Et ce que disait Mathieu Alterman,
00:09:15 c'est vrai qu'on a toujours l'image de dire que
00:09:17 en fait, elle était la muse de Serge Gainsbourg.
00:09:20 Et tout de suite, Mathieu Alterman a rectifié.
00:09:22 Ce n'était pas tout à fait ça, en fait, mon cher Olivier Benkaymoun.
00:09:26 C'est peut-être l'inverse.
00:09:27 - C'est les deux.
00:09:28 - Ou peut-être les deux.
00:09:29 - C'est les deux.
00:09:30 Elle a inspiré effectivement Gainsbourg,
00:09:34 mais Gainsbourg, effectivement, a écrit pour elle.
00:09:40 Ils étaient complètement symbiose, complémentaires.
00:09:44 - Absolument.
00:09:46 C'est en 68 qu'ils se sont rencontrés.
00:09:49 - Oui, pour le tournage de slogan de Pierre Grimbla.
00:09:52 Tournage pour lequel elle a été sélectionnée un petit peu par,
00:09:55 je ne dirais pas par hasard,
00:09:56 mais c'est un peu juste Jacquin qui a conseillé à Grimbla de la prendre
00:10:02 parce qu'elle correspondait tout à fait au personnage du scénario.
00:10:05 Et le personnage principal du film qu'avait écrit Grimbla
00:10:09 correspondait aussi beaucoup au personnage de Serge Gainsbourg.
00:10:13 Parce que Grimbla s'identifiait un petit peu à Serge.
00:10:15 Il y avait une grande proximité entre les deux.
00:10:17 Et comme on le sait, c'est la rencontre des deux,
00:10:20 de Gel et de Serge qui se passe très mal au début.
00:10:23 Parce que Serge est très déçu.
00:10:25 Le rôle devait être tenu par un top modèle de l'époque.
00:10:28 - Je ne la trouve pas si belle que ça.
00:10:30 - Il est très déçu en la voyant arriver.
00:10:33 Et au délai, le premier jour de tournage se passe très mal.
00:10:36 Pierre Grimbla voit son film qui commence à prendre une très mauvaise tournure.
00:10:39 Donc, il décide de les inviter chez Maxims.
00:10:42 Il ne viendra pas au rendez-vous.
00:10:44 Il les laisse en tête à tête.
00:10:45 Et là, coup de foudre, ils vont passer la soirée, la nuit ensemble.
00:10:48 Et c'est le début d'une longue histoire d'amour de 10 ans.
00:10:51 - Il y a 10 ans.
00:10:53 - Moi, je pense que Serge Gainsbourg, qui était quelqu'un de très intelligent,
00:10:56 avait compris qu'elle était moderne.
00:10:58 Il sortait d'une histoire d'amour avec Brigitte Bardot,
00:11:00 qui était la plus belle star du monde, mais qui n'était pas moderne.
00:11:03 Brigitte Bardot était là depuis les années 50.
00:11:05 Elle n'incarmait pas cette sorte d'hippie chic qui était très à la mode en 68-69.
00:11:09 Birkin est pile là-dedans.
00:11:11 Et il se dit, c'est bon pour moi.
00:11:13 Il faut être associé avec quelqu'un qui incarne l'époque.
00:11:16 - Bardot lui a passé le relais en refusant la fameuse chanson.
00:11:22 - Oui, la fameuse chanson "Je t'aime moins non plus",
00:11:24 qui à l'origine était effectivement écrite pour Bardot.
00:11:26 - On va retrouver, priorité au direct,
00:11:29 on va retrouver tout de suite Thibaut Marcheteau,
00:11:31 l'un de nos envoyés spéciaux, qui est juste devant le domicile, rue d'Assas,
00:11:35 domicile de Jane Birkin.
00:11:37 Thibaut Marcheteau.
00:11:39 - Oui, effectivement, Thierry,
00:11:41 on se trouve aux 50 rues d'Assas,
00:11:43 dans le 6e arrondissement de la capitale,
00:11:45 devant le domicile de Jane Birkin.
00:11:47 Vous le voyez à l'image.
00:11:49 Il y a des policiers qui sont devant cet appartement.
00:11:52 Les allers-retours s'enchaînent.
00:11:54 Il y a à peu près une heure, on a vu rentrer Yvan Attal,
00:11:58 le mari de Charlotte Gainsbourg, à l'intérieur de cet immeuble.
00:12:02 Il y a environ un gros quart d'heure,
00:12:04 des voitures, des pompes funèbres d'une entreprise parisienne
00:12:07 sont arrivées dans cette rue du 6e arrondissement.
00:12:09 La circulation est bloquée dans la rue.
00:12:11 Il y a énormément de monde qui nous demande ce qu'il se passe.
00:12:14 Et certaines personnes se doutaient que Jane Birkin
00:12:18 résidait dans cet appartement du 6e arrondissement.
00:12:21 Voilà donc ce qu'on peut dire pour l'instant
00:12:23 sur ce qu'il se passe dans cette rue d'Assas, à Paris.
00:12:26 Il y a évidemment de l'émotion quand on parle avec les personnes
00:12:29 sur le personnage de Jane Birkin, iconique star.
00:12:33 - Merci beaucoup Thibaut Marcheteau.
00:12:36 Que faut-il retenir, Pierre Michelhoff ?
00:12:39 Ce n'est pas simple de résumer une aussi grande carrière.
00:12:43 C'est une chanteuse, c'est une actrice,
00:12:47 mais c'était aussi une icône de la mode.
00:12:51 - C'est absolument une icône de la mode.
00:12:53 Elle a influencé énormément de couturiers
00:12:55 et de jeunes femmes qui se sont mises à ressembler à Jane Birkin.
00:12:58 On se souvient aussi du sac Hermès.
00:13:01 - Oui, le célèbre sac Hermès.
00:13:03 - C'est aussi une inspiratrice, une muse pour des couturiers,
00:13:06 pour des stylistes.
00:13:08 Quand vous dites qu'elle était un peu sur tous les terrains,
00:13:11 c'est absolument vrai, puisqu'elle est dans le cinéma
00:13:14 avec les 70 films que vous citiez.
00:13:16 Elle est dans la musique, dans le cinéma,
00:13:19 elle est également sur scène.
00:13:21 Elle a fini par devenir elle-même réalisatrice, autrice.
00:13:25 C'est vraiment ce genre de personnage
00:13:27 qui reste d'une modestie et d'une simplicité extrêmes,
00:13:30 paradoxalement, mais qui a fait tellement de choses dans sa vie.
00:13:33 - Et qui a été aimée par le public
00:13:36 dans tous ses différents rôles,
00:13:38 que ce soit au cinéma ou dans la création.
00:13:40 C'est quand même la seule personne qui peut avoir un sac chez Hermès
00:13:43 à son nom et faire de la publicité pour la crème anglaise, Alza.
00:13:46 On a le droit de se débarquer.
00:13:48 - On peut.
00:13:49 - C'est très difficile dans ce métier
00:13:51 de plaire à la fois aux critiques, au monde du luxe
00:13:54 et au public plus populaire.
00:13:56 Elle a remporté tout, tout, tout.
00:13:58 - Elle l'a aussi, le poids sur ses épaules,
00:14:01 c'est elle qui l'a endessée, c'est elle qui a décidé de le faire.
00:14:03 Mais le poids de l'héritage Gainsbourg.
00:14:05 - Absolument, ça c'est très important.
00:14:08 - Il y a peu de chanteurs qui peuvent avoir de tels héritiers.
00:14:12 Elle l'a pris, elle continue à chanter ses chansons.
00:14:14 Elle les réenregistre parfois, elle les réorchestre.
00:14:18 Elle joue sur scène avec un orchestre important.
00:14:23 Et puis, on en parlera.
00:14:26 - Elle a écrit quelques cours sur Jane Birkin.
00:14:29 Et puis, elle a eu le courage aussi,
00:14:31 mais c'est très récent, d'écrire ses propres paroles.
00:14:33 Elle s'est fixée de nouveaux défis.
00:14:35 C'est uniquement sur le dernier album qu'elle a enregistré
00:14:38 qu'Etienne Dao l'a poussée à faire en quelque sorte.
00:14:41 - Je vous interromps, mais je vous ai promis
00:14:44 beaucoup de réactions, beaucoup de directs.
00:14:46 On va retrouver tout de suite Jean-Pierre Pasqualini,
00:14:48 qui est le directeur des programmes de la chaîne Melody.
00:14:50 Merci Jean-Pierre Pasqualini d'être avec nous
00:14:52 en direct dans Punchline.
00:14:54 Votre première réaction à cette disparition de Jane Birkin.
00:14:59 On la savait, je le disais en commençant cette émission,
00:15:01 on la savait malade.
00:15:03 - Oui, c'est vrai que j'avais failli aller la voir
00:15:06 au début de l'année.
00:15:07 Déjà, il y avait eu des annulations en février
00:15:09 de ces spectacles.
00:15:11 Après, elle devait justement venir à Lille,
00:15:14 où la chaîne Melody est implantée.
00:15:17 On n'avait pas pu la voir.
00:15:18 Elle avait dû annuler.
00:15:19 Et puis après, on avait pensé que tout allait mieux.
00:15:22 Et malheureusement, aujourd'hui,
00:15:24 on est un peu tous sous le choc.
00:15:26 Parce que c'est vrai que c'est 60 ans de carrière,
00:15:29 quand même, quasiment.
00:15:30 C'est à la fois...
00:15:33 Et en plus, c'est une des rares chanteuses
00:15:36 de cette époque-là,
00:15:37 qui à la fois faisait les Carpentiers,
00:15:39 le Grand Échiquier.
00:15:40 Elle arrivait à être reconnue par tous les publics.
00:15:43 Aussi bien les publics, on va dire,
00:15:45 un petit peu plus fans de chansons poétiques
00:15:50 que le public populaire.
00:15:52 Et d'ailleurs, aussi bien dans le théâtre,
00:15:55 dans le cinéma, que dans la chanson.
00:15:57 Dans le théâtre, elle a joué avec Chéraud
00:15:59 et avec Balasco.
00:16:00 Elle passait de l'un à l'autre
00:16:02 avec une aisance dingue.
00:16:03 Et elle a été, pareil, dans le cinéma,
00:16:07 avec Pierre-Richard, La Moutarde de Montonné,
00:16:10 La Course à l'échalote.
00:16:12 Et en même temps, elle a tourné Je t'aime, moi non plus,
00:16:15 qui n'est pas qu'une chanson de 69.
00:16:17 C'est aussi un film de 75.
00:16:19 D'ailleurs, elle apparaît en petit garçon,
00:16:21 les cheveux coupés très courts,
00:16:23 puisque c'est Gainsbourg qui avait voulu
00:16:25 le voir comme ça.
00:16:27 Et les tubes sont nombreux.
00:16:30 On a tous en tête une chanson de Gene Birkin.
00:16:34 Et je m'adresse au directeur des programmes
00:16:36 de la chaîne Melody.
00:16:37 Quelle chanson reste dans ma tête ?
00:16:41 Non, je dis, les tubes sont nombreux.
00:16:43 On a tous en tête des chansons de Gene Birkin.
00:16:45 Et les tubes sont nombreux, je disais.
00:16:47 Et je m'adressais justement au directeur
00:16:49 des programmes de la chaîne Melody.
00:16:51 Vous ne pouvez pas me dire le contraire, évidemment.
00:16:53 Non, non, c'est vrai qu'on va lui rendre hommage
00:16:55 cette semaine avec des émissions
00:16:57 d'écarpentier, parce que
00:16:59 c'était la copine idéale, Jane.
00:17:01 Elle savait,
00:17:03 elle ne se prenait pas au sérieux, vous savez,
00:17:05 dans ces années 70, qu'elle est l'autre chanteuse
00:17:07 qui aurait pu chanter
00:17:09 "Les autres filles ont des gros nichons,
00:17:11 mais moi je suis aussi plate qu'un garçon".
00:17:13 Fallait oser, elle osait tout.
00:17:15 Elle osait tout parce qu'elle se mettait
00:17:17 au service des grands créateurs.
00:17:19 Et c'est vrai que
00:17:21 elle est devenue peut-être
00:17:23 un peu plus, on va dire,
00:17:25 un peu plus
00:17:27 cinéma
00:17:29 culturel avec Doyon
00:17:31 dans les années 80, à partir de "La Pirate".
00:17:33 Jusque-là, ça partait un peu
00:17:35 dans tous les sens, mais c'est ça que les Français
00:17:37 aimaient de Jane. C'était
00:17:39 sa polyvalence, son côté
00:17:41 paradoxal. Elle pouvait
00:17:43 sans problème
00:17:45 passer d'un style à un autre
00:17:47 et tout lui allait bien.
00:17:49 Elle n'était jamais vulgaire. Elle a toujours eu une grande
00:17:51 élégance. C'est une chanteuse
00:17:53 élégante. Quand on est élégante, on peut
00:17:55 chanter "Les nichons" ou faire
00:17:57 "La décadence" ou à la télé,
00:17:59 elle était avec Serge Gainsbourg, il était
00:18:01 collé à ses fesses et il dansait
00:18:03 un slow avec lui derrière elle.
00:18:05 Ce qui était très choquant, mais avec Jane,
00:18:07 c'était jamais vulgaire.
00:18:09 Parfois, on a critiqué son timbre de voix,
00:18:11 mais c'était une grande chanteuse dans son style.
00:18:13 Et ça, c'est important de le dire, Jean-Pierre Pasqualini,
00:18:15 parce que ces émissions avec lesquelles vous faites
00:18:17 référence, il fallait les faire
00:18:19 en direct, il fallait les assumer en direct.
00:18:21 Et parfois, on disait "oui, la voix de
00:18:23 Jane Birkin", mais elle avait...
00:18:25 C'était une grande artiste et c'est important
00:18:27 de le signaler.
00:18:29 C'est vrai qu'on a des grandes chanteuses
00:18:31 qui deviennent choristes et puis on a
00:18:33 des grandes interprètes.
00:18:35 Et Jane était une grande interprète.
00:18:37 Elle savait faire passer le son des mots,
00:18:39 mais aussi le sens des mots.
00:18:41 Et le sens des mots, c'était
00:18:43 important pour elle.
00:18:45 Quand elle chante "Amour défeinte"
00:18:47 ou "Fuir le bonheur avant qu'il ne se
00:18:49 sauve"... - Magnifique chanson !
00:18:51 - Voilà, des chansons sublimes
00:18:53 qu'elle va encore plus sublimer.
00:18:55 Moi, je me souviens d'elle parce qu'on me disait
00:18:57 "oui, c'est une lolita". Non !
00:18:59 D'ailleurs, toutes
00:19:01 les lolitas avaient du caractère.
00:19:03 Franz Gall, Vanessa Paradis, toutes les lolitas,
00:19:05 notamment celles qui ont travaillé à Gainsbourg,
00:19:07 avaient du caractère. Et Jane, je me souviens
00:19:09 d'une interview où j'avais osé dire
00:19:11 que Gainsbourg avait un peu piqué
00:19:13 le répertoire
00:19:15 des grands compositeurs classiques
00:19:17 du domaine public, notamment "Fuir le bonheur
00:19:19 avant qu'il ne se sauve". Il y avait beaucoup
00:19:21 de chansons qui étaient comme ça,
00:19:23 de grands noms de l'histoire.
00:19:25 Et elle était montée sur ses grands
00:19:27 chevaux, elle m'avait insultée.
00:19:29 On pouvait pas dire que
00:19:31 Serge a plagié.
00:19:33 J'avais pas dit d'ailleurs "plagié".
00:19:35 Et elle était vraiment la meilleure ambassadrice
00:19:37 de Serge Gainsbourg, elle le défendait
00:19:39 bec et ongles.
00:19:41 Elle était plus qu'une
00:19:43 Babydoll, plus qu'une lolita.
00:19:45 C'était une vraie femme de caractère
00:19:47 qui est partie d'ailleurs,
00:19:49 elle a quitté John Berry, un compositeur
00:19:51 brillant britannique qui avait
00:19:53 composé les musiques des James Bond.
00:19:55 Elle l'a quitté avec Kate Berry
00:19:57 dans les bras, avec leur fille dans les bras.
00:19:59 Elle est partie en France. Et c'était pas
00:20:01 évident pour une petite Anglaise, maman,
00:20:03 de quitter l'homme,
00:20:05 le mec de la famille
00:20:09 en Angleterre, vous savez la famille
00:20:11 dans les années 60, c'était l'homme
00:20:13 qui dirigeait tout.
00:20:15 - Quelle image avez-vous envie de retenir
00:20:17 Jean-Pierre Pasqualini de Jane Birkin ?
00:20:19 - Qu'est-ce que je vais retenir ?
00:20:21 - Ouais, de Jane.
00:20:23 - Je vais retenir qu'elle était
00:20:25 tout et son contraire à la fois.
00:20:27 C'est-à-dire qu'elle était
00:20:29 la plus grande chanteuse populaire
00:20:31 quand elle chante "La gadoue". Toutes les
00:20:33 générations connaissent "La gadoue" par Jane Birkin,
00:20:35 même si ça a été créé par l'immense
00:20:37 Fethiye Clark.
00:20:39 Pardon, il y a des problèmes de son qui m'appellent.
00:20:41 - Mais on vous entend, Jean-Pierre.
00:20:43 - Et c'est vrai que c'est à la fois
00:20:45 la grande chanteuse populaire
00:20:47 que je vais retenir
00:20:49 et aussi la grande
00:20:51 interprète des poètes. Moi,
00:20:53 elle m'a toujours surpris. Chaque fois que j'ai vu
00:20:55 Jane sur chaîne
00:20:57 ou même en interview,
00:20:59 elle était toujours surprenante. Même le jour
00:21:01 où elle me racontait que quand
00:21:03 elle a tourné le film "Don Juan"
00:21:05 en 73, en 73 avec Bardot,
00:21:07 elle était très intimidée
00:21:09 en 73. Elle sortait
00:21:11 à peine d'"I Douda" ou "X-Fan"
00:21:13 des Sixties. C'était son premier album
00:21:15 signé Gainsbourg. Elle n'était pas
00:21:17 une énorme chanteuse, pas une énorme
00:21:19 actrice. Et Bardot
00:21:21 était avec elle dans un lit
00:21:23 et elle était très intimidée. Elle m'a dit
00:21:25 "La grande Bardot, l'icône Bardot"
00:21:27 qui avait plus de 20 ans de carrière,
00:21:29 pour nous détendre, elle a commencé
00:21:31 à me dire "Pour une fois, dans notre lit,
00:21:33 il n'y a pas Serge".
00:21:35 C'était tout à fait
00:21:37 son humour. Dernière question
00:21:39 Jean-Pierre Pasqualini.
00:21:41 Question difficile.
00:21:43 Je vous laisse la possibilité.
00:21:45 Quelles sont les 2-3 chansons
00:21:47 que vous avez envie de... qui vous ont marqué
00:21:49 votre coup de cœur ?
00:21:51 Pas simple.
00:21:53 Il y en a une que
00:21:55 tout le monde a oublié, qui était
00:21:57 un sketch des cartes entières qu'on va rediffuser
00:21:59 cette semaine dans l'hommage à Jane
00:22:01 sur Melody. C'est "Les Anthropophages".
00:22:03 Écoutez, ce
00:22:05 quatuor avec
00:22:07 sur un décor d'île déserte
00:22:09 Gainsbourg, Birkin,
00:22:11 Pétula Clark et Sacha Distel,
00:22:13 je crois tous les 4 qui chantent tous les 4
00:22:15 cette chanson "Les Anthropophages".
00:22:17 C'était la bonne humeur, le soleil
00:22:19 des années 70.
00:22:21 Elle était radieuse, elle était
00:22:23 une pin-up comme on disait à l'époque.
00:22:25 Il y avait d'ailleurs des tas de posters d'aide dans
00:22:27 les ciné-revues que les chauffeurs
00:22:29 de camions affichaient dans leur cabine.
00:22:31 Mais elle était
00:22:33 très drôle, pleine d'humour. Elle ne s'est jamais
00:22:35 prise au sérieux. C'était une anti-star
00:22:37 qui va devenir un mythe.
00:22:39 Merci mille fois de ce témoignage Jean-Pierre
00:22:41 Pasqualini, directeur des programmes de la chaîne Melody.
00:22:43 Donc émission spéciale
00:22:45 ces jours-ci, c'est cela.
00:22:47 Voilà, cette semaine, grand hommage à Jane.
00:22:49 Merci mille fois de ce témoignage.
00:22:51 On va beaucoup évoquer
00:22:53 évidemment Jane Birkin. On va beaucoup
00:22:55 écouter des titres de Jane Birkin.
00:22:57 Et d'ailleurs,
00:22:59 je ne vous dis rien. Tendez
00:23:01 les oreilles. On écoute et on se retrouve
00:23:03 juste après.
00:23:05 Je suis venue te dire
00:23:07 que je m'en vais
00:23:09 Tu te souris à des jours heureux
00:23:13 et tu pleures
00:23:15 Tu s'engloutes
00:23:19 tu chapuis
00:23:21 après ça, qu'un sonner le rue
00:23:23 Les adieux à jamais
00:23:27 Je suis venue te dire
00:23:29 que je m'en vais
00:23:31 Tu te souris à des jours heureux
00:23:33 et tu pleures
00:23:35 Tu s'engloutes
00:23:39 tu chapuis
00:23:41 après ça, qu'un sonner le rue
00:23:43 Vous êtes bien sûr CNews,
00:23:47 émission spéciale.
00:23:49 On se retrouve en été.
00:23:51 Oui, l'ex-fan des Sixties s'en est allé.
00:23:53 On l'a appris en début d'après-midi.
00:23:55 Triste nouvelle, Jane Birkin avait
00:23:57 76 ans avec moi autour de ce plateau.
00:23:59 Pour réagir,
00:24:01 rappeler quelques anecdotes,
00:24:03 évidemment, des personnes qui ont
00:24:05 très bien connu Olivier McCaimoune,
00:24:07 Hubert Coudurier, on parlera
00:24:09 de son attache bretonne,
00:24:11 Pierre Mikhailov, écrivain,
00:24:13 et notre ami Mathieu,
00:24:15 inter-majornaliste européen.
00:24:17 Mathieu, vous souhaitiez rebondir
00:24:19 sur "Je suis venue te dire que je m'en vais".
00:24:21 Et oui, c'est formidable.
00:24:23 C'était son concert à Jane Birkin en 1991
00:24:25 au Casino de Paris, qui avait été annoncé
00:24:27 depuis la fin 90, sauf qu'entre le moment
00:24:29 où il a été annoncé et les concerts ont eu lieu,
00:24:31 Serge Gainsbourg est mort.
00:24:33 Ce sont des images qui ont été tournées
00:24:35 un mois, je crois, à peine après la mort
00:24:37 de Serge Gainsbourg. Et cette chanson a été
00:24:39 rajoutée au dernier moment. Et c'était terrible.
00:24:41 Moi, j'étais dans la salle, j'avais 15-16 ans à l'époque.
00:24:43 Tout le monde en larme. Elle posait le micro
00:24:45 par terre, elle s'en allait. Il y avait une émotion,
00:24:47 mais j'en ai encore vraiment des frissons.
00:24:49 Les gens l'aimaient.
00:24:51 Ils aimaient ce couple, ils aimaient l'héritage artistique.
00:24:53 Et aujourd'hui, on est tous
00:24:55 catastrophés. Voilà.
00:24:57 - Il ne faut pas dire plus, évidemment.
00:24:59 On va retrouver un autre
00:25:01 fan de musique.
00:25:03 Vous passez d'Europe 1 à Ertel avec notre
00:25:05 ami Éric Janjan, animateur sur Ertel,
00:25:07 grand passionné de musique.
00:25:09 Éric, soyez le bienvenu,
00:25:11 on le dit depuis le début de cette émission.
00:25:13 La France entière est triste,
00:25:15 et plus que la France entière, évidemment.
00:25:17 Soyez le bienvenu, Éric Janjan.
00:25:19 Quelques réactions sur
00:25:21 cette disparition. On le savait,
00:25:23 Jane était malade, Éric.
00:25:25 - Oui, on savait qu'elle était malade.
00:25:27 On espérait qu'elle puisse
00:25:29 repartir en Bretagne
00:25:31 pour cet été. Et je m'y trouve
00:25:33 justement en Bretagne, puisque je suis à Carré, au Festival
00:25:35 des Vieilles Charrues, où elle avait joué il y a deux ans
00:25:37 avec un orchestre classique. Et tout le monde est bouleversé
00:25:39 ici, dans l'organisation,
00:25:41 parce que tout le monde
00:25:43 a le souvenir. Je suppose qu'autour de la table, je vois
00:25:45 Olivier, je vois plein de gens que je connais
00:25:47 et qui sont des amoureux de musique. Tout le monde
00:25:49 l'a rencontré au moins une fois, et tout le monde sait à quel point
00:25:51 c'était un personnage terriblement attachant.
00:25:53 Drôle, hyper drôle.
00:25:55 Sympathique.
00:25:57 Le dernier concert qu'elle a donné, c'était un concert
00:25:59 vraiment très, très émouvant ici,
00:26:01 à Carré, pour les Vieilles Charrues.
00:26:03 Il y a deux ans, tout le monde est un peu sonné
00:26:05 de la nouvelle.
00:26:07 - Ce qu'on disait depuis le début de cette émission,
00:26:09 c'est qu'elle a traversé
00:26:11 toutes ces années. Elle n'a jamais,
00:26:13 jamais été démodée,
00:26:15 Jane Birkin. C'était une icône de la mode,
00:26:17 actrice de cinéma,
00:26:19 chanteuse. Elle avait
00:26:21 différentes casquettes, différentes facettes,
00:26:23 Eric. - Oui, je crois
00:26:25 que beaucoup de choses ont été dites sur elle
00:26:27 depuis ce matin. Et oui, en effet,
00:26:29 elle commence... Alors, il y a
00:26:31 un côté muse, c'est-à-dire
00:26:33 elle a ce côté
00:26:35 autour de Gainsbourg, mais elle dépasse
00:26:37 très largement tout cela. C'est-à-dire qu'en effet,
00:26:39 l'icône de mode, il y a un sac
00:26:41 terriblement difficile à obtenir qui porte son nom.
00:26:43 Il y a le cinéma,
00:26:45 le grand cinéma populaire. Et puis, à un moment,
00:26:47 quand elle rencontre Jacques Doyon, elle passe au
00:26:49 cahier du cinéma. C'est-à-dire qu'elle
00:26:51 fait preuve de l'étendue d'un talent
00:26:53 absolument incroyable pour cette
00:26:55 petite Anglaise. Mais c'est marrant qu'il y a toujours
00:26:57 joué les ingénues,
00:26:59 les "je suis un peu surprise d'être là", etc.
00:27:01 Mais qui, au fond, a réussi
00:27:03 à imposer un personnage
00:27:05 qui n'a pas de pareil dans notre
00:27:07 culture générale française. - Elle
00:27:09 occupait une place à part dans le cœur des
00:27:11 Français, Eric, Jane Birkin.
00:27:13 - Oui, parce que, bien sûr, il y a ce couple mythique
00:27:15 qu'elle forme avec Serge Gainsbourg. Mais il y a
00:27:17 aussi les enfants. C'est-à-dire, il y a
00:27:19 Lou Doyon, il y a, évidemment,
00:27:21 sa grande qu'elle a perdue.
00:27:23 Et ça fait partie des grands drames de sa vie.
00:27:25 Et puis, il y a Charlotte. Donc, voilà, il y a
00:27:27 une espèce de famille qu'on a
00:27:29 l'impression d'avoir depuis les années 70.
00:27:31 C'est-à-dire qu'à partir du moment où on la découvre en 69
00:27:33 avec "Je t'aime, moi non plus". Et puis, surtout,
00:27:35 cette grande décennie des années 70, qu'elle passe
00:27:37 main dans la main avec Gainsbourg, qui,
00:27:39 d'ailleurs, à un moment, est reléguée au second plan
00:27:41 en étant "Monsieur
00:27:43 Birkin". Tout ça
00:27:45 fait qu'elle est rentrée dans nos vies, dans nos
00:27:47 cultures. Je me rappelle des grands shows des Carpentiers.
00:27:49 J'étais tout petit, mais à la fois,
00:27:51 voir toute cette famille de la chanson
00:27:53 française qui se réunissait autour
00:27:55 de chansons, autour de tableaux qui ont par la suite
00:27:57 inspiré les enfoirés.
00:27:59 C'est très émouvant de se souvenir
00:28:01 de tout ça. Et puis, les films avec Zizi.
00:28:03 Et puis, la beauté. J'en parlais
00:28:05 ce matin sur cette même antenne. Pardon, j'ai l'impression
00:28:07 d'être tout le temps avec vous. Mais j'en parlais ce matin
00:28:09 sur cette même antenne. "La piscine".
00:28:11 Ce film avec Rob Chesnayder, Alain Delon,
00:28:13 où elle est absolument
00:28:15 éblouissante de beauté,
00:28:17 d'ingénu. Et puis, surtout, il y a quelque
00:28:19 chose... Je crois qu'il faut aussi rendre
00:28:21 hommage à ça, la beauté, le côté très
00:28:23 sexy qu'elle a eu, sans jamais, jamais être
00:28:25 vulgaire. C'était une icône sexy assumée.
00:28:27 Et ne pas en parler ne serait pas lui rendre hommage. En tout cas,
00:28:29 ce serait déformer qui
00:28:31 elle était pour de vrai. - Olivier Benquemoun.
00:28:33 - Non, mais...
00:28:35 Éric, en parler, parler de ces
00:28:37 films, moi, j'ai une image, il y a quelques années.
00:28:39 Ça se passe au "Rencontre photo"
00:28:41 d'Arles. Il y a un hommage qui est rendu
00:28:43 au travail de...
00:28:45 de sa fille qui vient de...
00:28:47 de disparaître.
00:28:49 Et il y a le clan,
00:28:51 en fait, le clan des filles
00:28:53 qui est là autour de Jeanne Birkin.
00:28:55 Il y a Louis Doyon, évidemment, et il y a
00:28:57 Charlotte Gainsbourg. Et là,
00:28:59 je me suis rendu compte d'une chose. En fait,
00:29:01 elle a fui le patriarcat, on l'a dit tout à l'heure.
00:29:03 Elle a fui un premier mariage, avec
00:29:05 John Berry, pour
00:29:07 plein de raisons, et notamment parce que...
00:29:09 la liberté. Mais moi, je me suis rendu compte
00:29:11 que c'était, à ce moment-là, elle,
00:29:13 le matriarcat. C'est elle,
00:29:15 c'était la mère. C'était elle qui...
00:29:17 avec ses filles, qui soutenait ses filles,
00:29:19 qui avait élevé ses filles contre
00:29:21 tout, dans des...
00:29:23 moments difficiles. Et elle a eu beau quitter
00:29:25 ses mecs, etc., ses maris,
00:29:27 elle a toujours tenu ses filles. Et elle avait ce rôle
00:29:29 très central, très particulier, au sein
00:29:31 de sa famille. Et le film
00:29:33 qui a été fait par Charlotte,
00:29:35 c'est l'interrogation, il y a une interrogation,
00:29:37 "Est-ce que j'étais une bonne mère ? Est-ce que j'étais
00:29:39 une bonne maman ?" - Alors, il y a quelque chose...
00:29:41 - Hubert Couduy. - ...assez amusant, vous parlez du...
00:29:43 Elle a fui le patriarcat. Le premier
00:29:45 patriarcat, c'est celui du père,
00:29:47 officier de marine,
00:29:49 qui a fait des opérations clandestines, en Bretagne,
00:29:51 etc. Et finalement,
00:29:53 l'homme, quand même, clé de sa vie,
00:29:57 sa passion amoureuse, ça reste
00:29:59 à Gainsbourg, auquel elle rend hommage,
00:30:01 en reprenant des morceaux
00:30:03 d'un orchestre symphonique.
00:30:05 Et finalement, il y a eu
00:30:07 John Berry, il y a eu Gainsbourg,
00:30:09 il y a eu ensuite, pour finir,
00:30:11 le cinéaste Jacques Doyon.
00:30:13 Mais le père, donc,
00:30:15 David Birkin,
00:30:17 va attendre la mort de Gainsbourg,
00:30:19 les funérailles de Gainsbourg,
00:30:21 pour mourir lui-même, comme si cette
00:30:23 fille qui lui avait été prise,
00:30:25 il était maintenant débarrassé
00:30:27 de celui qui lui avait pris sa fille.
00:30:29 - Éric, merci pour cet épisode.
00:30:31 Éric Janjan, dernière question,
00:30:33 pas facile,
00:30:35 quelles sont vos 2-3 chansons
00:30:37 favorites de Jane Birkin ?
00:30:39 - Alors, moi, il y a une chanson
00:30:41 qui me bouleverse,
00:30:43 c'est quoi ?
00:30:45 C'est sur une musique, Jane,
00:30:47 elle n'a plus avec Serge, c'est marrant,
00:30:49 j'ai écouté Olivier qui parlait justement de la force de Jane,
00:30:51 qui, une pleine nuit, a pris ses deux
00:30:53 filles, elle n'avait pas loup encore,
00:30:55 elle a quitté la rue de Verneuil pour
00:30:57 justement quitter Serge, puisque c'était plus possible,
00:30:59 et donc ils ne sont plus ensemble,
00:31:01 et Serge a eu beaucoup de succès, il est devenu
00:31:03 un peu Gainsbourg, et elle, elle est en Italie,
00:31:05 elle récupère une musique, et elle envoie
00:31:07 ça à Serge, qui lui envoie
00:31:09 les paroles de quoi ?
00:31:11 Et les paroles de quoi de cet amour fou
00:31:13 ne resterait que des cendres, etc.
00:31:15 Cette chanson, moi, me bouleverse,
00:31:17 les deux sushis, qui aussi,
00:31:19 est une magnifique chanson,
00:31:21 et puis, il y a aussi quand même
00:31:23 à quel point elle a inspiré ce personnage
00:31:25 de Melody Nelson, qui est un des très grands
00:31:27 chefs-jeunes de Serge Gainsbourg en 1971,
00:31:29 c'est-à-dire que la pochette, on la voit
00:31:31 avec ce petit monkey, le petit singe
00:31:33 qui cache le fait qu'elle soit enceinte,
00:31:35 et même si elle n'est pas vraiment, à part dans
00:31:37 les choeurs, dans les paroles
00:31:39 de cet album de Serge Gainsbourg,
00:31:41 quand même, elle est un peu partout là. Mais,
00:31:43 si je devais en choisir une, peut-être que je choisirais
00:31:45 quoi ou les deux sushis. Voilà.
00:31:47 Éric, Jean-Jean, vous savez quoi ?
00:31:49 On va vous faire plaisir,
00:31:51 on va écouter quoi, rien que
00:31:53 pour vous, évidemment, et pour tous nos téléspectateurs.
00:31:55 J'en profite également, si vous pouvez dire
00:31:57 à Jean-Luc Martin, puisque vous êtes au
00:31:59 Festival des Vieilles Charrues, que je l'attends sur ce plateau,
00:32:01 ce qui nous raconte justement
00:32:03 les deux concerts, où
00:32:05 la chanson, la gadoue, symbolisait bien
00:32:07 sa présence, si je m'abuse. Il me semble
00:32:09 que lorsqu'elle était aux
00:32:11 Vieilles Charrues, il y avait une certaine gadoue
00:32:13 du côté de Carré. Elle a joué
00:32:15 sous des cordes, mais comme
00:32:17 on dit en Bretagne, il fait turbo
00:32:19 plusieurs fois par jour, ce qui est un peu le cas
00:32:21 d'ailleurs, cette saison aux Vieilles Charrues.
00:32:23 On a eu des trompes de pluie,
00:32:25 mais ça va, tout va bien.
00:32:27 C'est vrai que Jean-Yves avait joué sous la pluie,
00:32:29 mais ça fait partie des exercices,
00:32:31 des passages obligés quand on est à Carré,
00:32:33 d'être capable de jouer sous la pluie.
00:32:35 Je compte sur votre mission.
00:32:37 Je souhaite avoir Jean-Luc Martin,
00:32:39 il me l'a promis, et
00:32:41 pour vous remercier, on écoute quoi ?
00:32:43 Quoi ?
00:32:45 Non, quoi ?
00:32:47 Mon feu ne resterait que
00:32:49 décembre.
00:32:51 Moi,
00:32:55 j'aimerais que
00:32:57 tes heures aient lieu pour
00:32:59 décembre.
00:33:01 Toi,
00:33:03 tu me dis que tu ne veux pas
00:33:07 ma corde pour te rendre.
00:33:09 C'est à laisser
00:33:11 courant
00:33:13 de
00:33:15 joie.
00:33:17 Et
00:33:19 douleur, c'est ce que l'amour
00:33:21 engendre.
00:33:23 Mathieu Alterman, vous souhaitez réagir sur quoi ?
00:33:25 Ben quoi ? C'est le témoignage
00:33:27 réel qui montre que Serge Gainsbourg a été
00:33:29 amoureux jusqu'à la fin de sa vie de Jen Birkin,
00:33:31 et elle le...
00:33:33 Je dirais réciproquement.
00:33:35 Oui, si on lit les journaux intimes
00:33:37 de Jen Birkin qui sont parus il y a quelques années,
00:33:39 c'est quand même en sous-texte.
00:33:41 On comprend que bien après
00:33:43 leur séparation... Le lien n'était pas rompu.
00:33:45 Voilà. Le lien n'était pas rompu.
00:33:47 Priorité au direct, mes chers amis.
00:33:49 On va retrouver Thibault Marche-Auto devant le
00:33:51 domicile de Jen Birkin, rue
00:33:53 d'Assas. Thibault, vous êtes avec une
00:33:55 fan de Jen Birkin à vos côtés,
00:33:57 je crois.
00:33:59 Effectivement, Thierry,
00:34:01 nous sommes donc rue d'Assas,
00:34:03 dans le 6e arrondissement de Paris,
00:34:05 et on a rencontré Marie-Jo qui,
00:34:07 vous me racontiez que vous étiez en train
00:34:09 de vous balader dans le quartier,
00:34:11 et vous êtes arrivée ici
00:34:13 par hasard, vous avez vu évidemment tous les journalistes
00:34:15 et la police, et vous vous êtes arrêtée.
00:34:17 Et je me suis dit, tiens,
00:34:19 si ça se trouve, c'est l'appartement de Jen Birkin.
00:34:21 Et j'ai demandé aux policiers
00:34:23 qui étaient là, et ils ont dit
00:34:25 "on ne sait pas". Donc ça veut dire qu'ils
00:34:27 savaient que c'était bien l'appartement
00:34:29 de Jen Birkin. Et je me suis
00:34:31 dit, tiens, le hasard fait drôlement
00:34:33 les choses quand même, parce que
00:34:35 j'ai été attirée comme un aimant
00:34:37 par cet endroit,
00:34:39 sans savoir qu'elle habitait là.
00:34:41 Je raccompagnais une amie,
00:34:43 vous voyez, et là j'avoue que
00:34:45 ça me fait un drôle d'effet,
00:34:47 sa mort, c'est toujours brutal,
00:34:49 c'est quelqu'un qui
00:34:51 a compté, c'est comme une grande
00:34:53 soeur, si vous voulez, par rapport
00:34:55 à...
00:34:57 Moi j'étais féministe,
00:34:59 je veux dire,
00:35:01 elle était très particulière,
00:35:03 elle était singulière
00:35:05 dans les médias françaises,
00:35:07 à la fois avec son corps,
00:35:09 et avec sa façon aussi,
00:35:11 sa présence, sa voix,
00:35:13 une voix, vous voyez, très fragile,
00:35:15 et sa façon de chanter,
00:35:17 et en même temps, elle a élevé
00:35:19 ses trois enfants,
00:35:21 je veux dire, elle a fait...
00:35:23 Elle a eu le courage
00:35:25 de quitter
00:35:27 Serge Ressvani,
00:35:29 non Serge Ressvani,
00:35:31 je suis troublée, Serge Gainsbourg,
00:35:33 et si vous voulez,
00:35:35 c'était une figure, un nouveau
00:35:37 modèle de femme, pour nous.
00:35:39 - Vous me disiez, c'est une partie de votre vie
00:35:41 qui vous quitte aujourd'hui,
00:35:43 c'est ça ? - Oui.
00:35:45 Oui, oui, parce qu'elle était comme nous,
00:35:47 enfin je veux dire, vous voyez,
00:35:49 elle cherchait sa vie,
00:35:51 toute sa vie,
00:35:53 elle a cherché là où
00:35:55 elle est, elle s'est mise à chanter,
00:35:57 ensuite elle a fait
00:35:59 des films,
00:36:01 et ce qui est,
00:36:03 vous voyez, cette façon
00:36:05 d'imposer un nouveau
00:36:07 corps de femme dans le cinéma,
00:36:09 parce que c'était pas évident,
00:36:11 elle est grande, en plus de ça,
00:36:13 elle est d'origine anglaise,
00:36:15 donc ce qui était intéressant, c'est que vraiment,
00:36:17 elle faisait un pont entre la culture
00:36:19 anglaise et la culture française,
00:36:21 et je pense que c'est ça qu'on va
00:36:23 retenir le plus
00:36:25 de sa présence
00:36:27 en France,
00:36:29 dans la culture française, parce que
00:36:31 en fait, elle a marqué,
00:36:33 elle marque la culture française.
00:36:35 - Très bien. Merci beaucoup.
00:36:37 Marie-Joëlle, comme
00:36:39 de nombreuses personnes qui se sont arrêtées devant l'appartement
00:36:41 de Jane Van Kyn, vous restez encore
00:36:43 quelques minutes pour rendre
00:36:45 hommage évidemment à cette star iconique
00:36:47 qui nous a quitté aujourd'hui. - Merci
00:36:49 beaucoup Thibault Marcheteau pour ce
00:36:51 très très beau témoignage en tous les cas. Je voyais qu'on
00:36:53 parle un peu de cinéma, et
00:36:55 je voulais vous lire le petit message
00:36:57 que m'a envoyé Clémentine
00:36:59 Sellerier cet après-midi, puisque
00:37:01 vous vous souvenez, je parle sous votre gouverne évidemment,
00:37:03 elle a joué avec Jane Birkin en 2001,
00:37:05 dans le film de Marion Avenu, avec
00:37:07 Renne D'un Jour et Karine Viard,
00:37:09 et Sergi Lopez, et
00:37:11 je vais vous lire le SMS, parce que je voulais qu'elle
00:37:13 témoigne. Malheureusement, elle est à
00:37:15 Avignon en pleine répétition, elle va monter
00:37:17 sur scène dans très peu de temps, et
00:37:19 je vous lis son SMS. "Pour moi,
00:37:21 Jane Birkin fait partie de ces êtres qui ne meurent jamais,
00:37:23 tellement ils nous ont donné, tellement ils nous ont
00:37:25 transporté, tellement ils nous ont enchanté.
00:37:27 Jane Birkin était un exemple emblématique
00:37:29 d'être humain. Elle était, et est,
00:37:31 et restera une lumière exceptionnelle."
00:37:33 Voilà le message de Clémentine Sellerier, qui est
00:37:35 magnifique, très beau. - Joli message.
00:37:37 - Joli message et bel hommage.
00:37:39 - Peut-être vous montez trois images
00:37:41 de cinéma qu'on va commenter
00:37:43 ensemble, mais d'abord
00:37:45 Antonioni, Bleu Hoeff.
00:37:47 Encore une fois,
00:37:49 j'espère qu'on va pouvoir la
00:37:51 caler. Moment important,
00:37:53 arrivée en France, découverte du public
00:37:55 français, et découverte
00:37:57 d'une jeune femme qui est nue. Vous disiez tout à l'heure
00:37:59 l'anti-bardo, et c'est effectivement,
00:38:01 dans son corps, dans sa façon d'être,
00:38:03 etc. Une nouvelle génération
00:38:05 d'actrices qui arrive, "Swinging London",
00:38:07 un autre style, et
00:38:09 ce film va marquer les esprits.
00:38:11 À l'époque, je rappelle que la nudité, c'est que
00:38:13 la pornographie. Pour la première fois, on a des scènes
00:38:15 de nues, ça, c'est la première chose qui
00:38:17 marque. Deuxième, elle continue
00:38:19 dans le cinéma, beaucoup de...
00:38:21 C'est très large. C'est beaucoup de...
00:38:23 beaucoup de comédies. J'en regarde
00:38:25 une, en images...
00:38:27 - Je devine. - Vous allez voir,
00:38:29 c'est avec Pierre Richard,
00:38:31 la tarde...
00:38:33 - Montonné. - Montonné. Claude Zidi.
00:38:35 Elle a fait quelques films avec Claude Zidi.
00:38:37 Et ce qui est génial,
00:38:39 c'est une... John Birkin, comme vous l'avez
00:38:41 jamais vu.
00:38:43 C'est sur un tournage,
00:38:45 et donc, elle fait des cascades,
00:38:47 des coups de baffe, des coups de pied,
00:38:49 des coups de poing, des bourre-pif, tout ce que vous voulez.
00:38:51 Et ça, c'est quand même très amusant.
00:38:53 Elle en ferait pas beaucoup, des comme ça, Mathieu.
00:38:55 - Non, elle a voulu un petit peu
00:38:57 changer d'image, parce que c'est au moment où on l'appelait
00:38:59 Gainsbourg, M. Birkin, justement, et que
00:39:01 c'était très, très, très léger. - Elle était même étonnée que
00:39:03 Claude Zidi s'adresse à elle, parce qu'elle lui a dit "mais pourquoi vous
00:39:05 prenez pas une star ?" Et il lui a répondu "mais après
00:39:07 ce film, tu sauras une star". - Oui.
00:39:09 - Et ça a été le cas. - En fait, elle est vraiment
00:39:11 une star à quel moment pour le cinéma, lorsqu'elle a rencontré
00:39:13 Doyon, parce que, au lieu de
00:39:15 la foutre à poil,
00:39:17 il l'a corseté, il l'a boutonné
00:39:19 jusqu'en haut, et elle dit "à partir de là,
00:39:21 bizarrement, le cinéma a commencé
00:39:23 à me considérer". Troisième image que je voulais
00:39:25 vous montrer, j'en ai parlé déjà tout à l'heure,
00:39:27 "Hubert aussi", c'est ce film qui a été fait
00:39:29 par Charlotte. Alors, c'est
00:39:31 un témoignage
00:39:33 incroyable, c'est...
00:39:35 En fait, quand vous voyez
00:39:37 ce film, la manière dont il a été fait, vous vous dites
00:39:39 que Charlotte, elle avait envie
00:39:41 d'avoir
00:39:43 une dernière photographie,
00:39:45 une dernière... un témoignage
00:39:47 important, et un...
00:39:49 - Et de comprendre quelque chose
00:39:51 sur sa famille, sur son passé, sur...
00:39:53 - Avec cette intégration qui est toujours là,
00:39:55 est-ce que j'ai été une bonne mère,
00:39:57 et qu'est-ce que c'est, pour Charlotte,
00:39:59 de vivre sans une mère, de commencer
00:40:01 à se projeter là-dedans, c'est pour ça qu'il faut voir ce
00:40:03 film. - Il y a un film que j'aime beaucoup, où elle
00:40:05 n'a qu'une seule scène, et c'est ça qui est génial, c'est
00:40:07 on connaît la chanson d'Alain Resnais, où chaque
00:40:09 personne interprète des chansons d'autres,
00:40:11 et elle, elle est la seule à chanter quoi ? Elle a une scène
00:40:13 avec Jean-Pierre Bacry, qui est extraordinaire, qui se passe
00:40:15 dans une gare, où elle dit à Jean-Pierre Bacry
00:40:17 "J'aimerais simplement que tu me dises quand ça va pas,
00:40:19 plutôt de faire celui pour qui tout
00:40:21 va fonctionner", et cette scène est absolument merveilleuse.
00:40:23 C'était une comédienne complète, effectivement,
00:40:25 de Zidi à Michel Audiard dans "Comment réussir
00:40:27 quand on est con et que pleure Nichard" ! Excellent !
00:40:29 Où elle est dedans, fan des losers,
00:40:31 elle est totalement amoureuse
00:40:33 de tous les hommes qui n'y arrivent pas,
00:40:35 jusqu'à Jacques Doyon, qu'elle avait choisie parce que finalement,
00:40:37 Jacques Doyon réussissait là où Serge Gainsbourg
00:40:39 n'y arrivait pas, c'est-à-dire la réalisation de films.
00:40:41 On va continuer à parler
00:40:43 de cinéma avec vous, Olivier Benquemoun,
00:40:45 mais je crois que vous avez rendez-vous
00:40:47 à Europe 1 dans 15 minutes.
00:40:49 Merci mille fois
00:40:51 Mathieu Alterman d'avoir accepté
00:40:53 de participer à cette émission spéciale
00:40:55 consacrée, c'était un plaisir de vous avoir.
00:40:57 Vous nous quittez aussi ? Je vous quittais aussi, malheureusement.
00:40:59 Merci mille fois Pierre Mikhaïloff,
00:41:01 c'était un plaisir de
00:41:03 vous avoir également. On va retrouver tout de suite
00:41:05 en direct,
00:41:07 on pouvait remontrer
00:41:09 votre livre, allez, juste avant que vous partiez,
00:41:11 on va le remontrer. "Jane Birkin",
00:41:13 "Citizen Jane", Pierre Mikhaïloff,
00:41:15 c'était aux éditions ? C'était aux éditions
00:41:17 Alphée, et puis pour ceux qui lisent
00:41:19 le portugais, il est apparu aussi au Brésil
00:41:21 il y a deux ans. Merci.
00:41:23 Et au Skyser !
00:41:25 Merci en tous les cas à tous les deux.
00:41:27 On va retrouver Jean-Pierre
00:41:29 Madère, "Toulousain"
00:41:31 comme vous le savez.
00:41:33 Jean-Pierre Madère, c'est un bonheur
00:41:35 de vous avoir sur ce plateau. Je suppose
00:41:37 que comme nous tous, vous êtes très
00:41:39 triste de cette disparition
00:41:41 de Jane Birkin, évidemment.
00:41:43 Quelle image retenez-vous
00:41:45 de Jane ?
00:41:47 Je l'ai juste croisée dans ma vie, c'était un vrai
00:41:49 bonheur. On a enregistré
00:41:51 ensemble une chanson pour un album tribute
00:41:53 à Serge Reggiani,
00:41:55 qu'elle aimait beaucoup.
00:41:57 On a vécu trois, quatre jours ensemble
00:41:59 pour enregistrer une chanson, donc c'est toujours
00:42:01 une aventure humaine très importante.
00:42:03 Je suis allée chez elle, évidemment,
00:42:05 choisir la tonalité au piano, voir on peut.
00:42:07 J'avais vu ce piano noir, je croyais que c'était celui
00:42:09 de Serge, évidemment. En fan de musique,
00:42:11 elle m'a dit "non, il ressemblait, mais c'était pas celui de Serge".
00:42:13 J'étais allée à Saint-Jérôme-des-Prés,
00:42:15 elle était venue à Toulouse, et après on avait terminé
00:42:17 à Paris. C'est une chanson qui s'appelle "L'absence",
00:42:19 qui est vraiment magnifique.
00:42:21 Et le fait de la côtoyer un tout
00:42:23 petit peu, comme ça, c'est un flash
00:42:25 qui restera à jamais gravé. C'est à la fois
00:42:27 un grand honneur et à la fois un grand bonheur
00:42:29 de l'avoir pu la connaître quelques instants.
00:42:31 On le disait avec mes invités
00:42:33 depuis le début de cette émission, c'était une artiste
00:42:35 complète, mais vraiment
00:42:37 complète, qui n'est jamais
00:42:39 passée de mode Jean-Pierre
00:42:41 Madère. Et ça, c'est
00:42:43 un vrai challenge de traverser les années
00:42:45 et d'être toujours au sommet
00:42:47 de son art, tant dans le domaine
00:42:49 du cinéma que du domaine
00:42:51 de la chanson. Et puis on l'a répété
00:42:53 aussi, c'était aussi une icône de la mode.
00:42:55 Oui, et le souvenir que j'ai en tant que
00:42:57 réalisateur de l'album, c'est qu'on a fait
00:42:59 deux, trois prises de voix, pas plus,
00:43:01 c'est-à-dire que ça a duré un quart d'heure, en fin de compte.
00:43:03 Elle était tellement habitée par
00:43:05 ce texte de Reggiani
00:43:07 et cette espèce de souffrance de l'absence.
00:43:09 De mémoire, je crois qu'on a gardé
00:43:11 une piste entière, ce qui est très rare.
00:43:13 Généralement, on fait des composites, des trois meilleurs
00:43:15 passages. Et là, vraiment, on a gardé
00:43:17 une piste entière. Elle avait fait
00:43:19 deux, trois petites fautes que je trouvais
00:43:21 superbes, parce qu'elle avait
00:43:23 fait deux petites fautes en français et anglais
00:43:25 et ça donnait un charme incroyable à la chanson.
00:43:27 Et quand j'avais fait écouter à Régis Tallard
00:43:29 à l'époque, qui s'occupait du projet,
00:43:31 il m'avait dit "Non, regarde, c'est tellement formidable".
00:43:33 Mais c'est une grande interprète
00:43:35 et une grande auteure aussi.
00:43:37 On ne l'a pas dit assez,
00:43:39 mais le dernier album qu'elle a écrit avec la complicité
00:43:41 d'Étienne Dao est une vraie merveille.
00:43:43 C'est tiré de sa pièce de théâtre
00:43:45 qu'elle avait faite pour Arte au départ,
00:43:47 puis ensuite, ils en ont fait un album. Et franchement,
00:43:49 sa dernière, c'est la
00:43:51 dernière fois qu'on l'a vue discographiquement.
00:43:53 Elle a fait quelque chose, vraiment, avec Étienne,
00:43:55 vraiment formidable. C'est vraiment super.
00:43:57 Oui, ce qu'on disait,
00:43:59 elle avait une voix, une typicité très
00:44:01 particulière, mais
00:44:03 et vous l'avez souligné,
00:44:05 c'était une grande chanteuse
00:44:07 avec cette typicité
00:44:09 toute particulière, cet accent
00:44:11 si remarquable qui faisait son charme.
00:44:13 Et le phrasé,
00:44:15 je ne dirais pas comme Cabrel,
00:44:17 mais si vous voulez, quand vous enregistrez Jane Birkin,
00:44:19 il y a une espèce de mouvance
00:44:21 dans les mots, un tempo qu'elle a
00:44:23 bien à elle, ça s'appelle le phrasé.
00:44:25 Ce n'est pas quelqu'un qui chante droit, c'est une grande
00:44:27 interprète, vraiment.
00:44:29 Et on le disait aussi à l'époque des
00:44:31 grandes émissions, des Carpentiers, etc.,
00:44:33 tout le monde chantait.
00:44:35 On dirait qu'il fallait y aller. Elle y allait.
00:44:37 Elle y allait, et puis
00:44:39 il fallait, c'était 3-4 chansons
00:44:41 chaque fois,
00:44:43 il fallait apprendre vite les textes, chanter en vitesse.
00:44:45 Donc c'était des exercices
00:44:47 dans les années 70, il fallait assurer.
00:44:49 C'est plus facile maintenant.
00:44:51 - Le monde a changé, Jean-Pierre.
00:44:53 - Le monde a changé, je vois.
00:44:55 - Alors dites-moi, c'est la question
00:44:57 que je pose à tous mes invités,
00:44:59 quelles sont les chansons que vous retenez,
00:45:01 vos coups de cœur, celles qui vous ont
00:45:03 marquées, celles que vous retenez le plus ?
00:45:05 - Pour moi, c'est Baby Alone in Babylon.
00:45:07 - Ce n'est pas facile. - Baby Alone in Babylon.
00:45:09 Non, mais pour moi, c'est Baby Alone in Babylon, parce que
00:45:11 c'est tellement
00:45:13 elle, quelque part. Baby Alone in Babylon,
00:45:15 cette espèce de
00:45:17 phrase qui résonne, parce que
00:45:19 elle est une baby,
00:45:21 ça sera toujours la femme enfant,
00:45:23 avec ce corps androgyne qui plait tant aux hommes,
00:45:25 parce qu'à la fois, il nous renvoie
00:45:27 à notre fragilité, et je dirais même
00:45:29 sexuelle, quelque part.
00:45:31 Et je trouve, moi, ça a toujours été
00:45:33 un, comme vous disiez, un excellent petit bardeau,
00:45:35 je dirais, c'est autre chose, c'est
00:45:37 le deuxième choix qu'un homme peut avoir,
00:45:39 c'est-à-dire quelqu'un comme ça,
00:45:41 qui nous ramène, quelque part,
00:45:43 c'est la femme androgyne par excellence,
00:45:45 à la fois la beauté,
00:45:47 la beauté de la femme,
00:45:49 parce qu'elle est très très belle,
00:45:51 et quand on voit les photos d'elle des années 70,
00:45:53 avec cette petite poitrine
00:45:55 incroyable, je veux dire, c'est
00:45:57 vraiment, pour moi,
00:45:59 c'est Brigitte Bardot,
00:46:01 autre chose, quoi.
00:46:03 Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle vous a fortement marqué,
00:46:05 Jean-Pierre, quand je vous écoute.
00:46:07 Oui, elle a un charme fou,
00:46:09 c'est une femme qui peut embarquer
00:46:11 un homme en 10 minutes, c'est incroyable.
00:46:13 Incroyable.
00:46:15 Merci mille fois,
00:46:17 Jean-Pierre Madère, pour ce témoignage.
00:46:19 Je suis en Suisse, en fait,
00:46:21 au festival de Sion,
00:46:23 et donc je ne sais pas si
00:46:25 la liaison est bonne, mais j'ai fait de mon mieux
00:46:27 pour vraiment lui dire
00:46:29 tout l'amour que j'ai eu de travailler
00:46:31 avec Jane Birkin, et je vois
00:46:33 souvent Lou, sa fille, à Biarritz,
00:46:35 et bien sûr, j'embrasse,
00:46:37 j'ai une pensée pour la famille avant tout.
00:46:39 Merci, très fort.
00:46:41 Merci mille fois, c'était un très très bel hommage.
00:46:43 Merci beaucoup.
00:46:45 Merci mille fois, et bon festival.
00:46:47 On se quitte avec
00:46:49 un morceau, évidemment, de Jane.
00:46:51 Je ne vous dis rien.
00:46:53 Écoutez.
00:46:55 [Musique]
00:47:21 Vous êtes bien sur CNews, il est quasiment
00:47:23 18h, punchline, l'été, avec une large
00:47:25 partie consacrée, évidemment,
00:47:27 à la disparition de Jane Birkin.
00:47:29 De nouveaux invités dans quelques instants,
00:47:31 la présentation, mais tout de suite place à l'info
00:47:33 avec Trina Magdine.
00:47:35 [Musique]
00:47:37 De nombreuses personnalités
00:47:39 ont rendu hommage à Jane Birkin, décédée
00:47:41 aujourd'hui à l'âge de 76 ans.
00:47:43 La première ministre Elisabeth Borne a salué
00:47:45 une icône inoubliable, une voix
00:47:47 et un charme unique qui a transcendé
00:47:49 les générations, et Emmanuel Macron
00:47:51 a tweeté, parce qu'elle incarnait
00:47:53 la liberté, qu'elle chantait les plus beaux mots
00:47:55 de notre langue, et Jane Birkin était une
00:47:57 icône française. Artiste complète,
00:47:59 sa voix était aussi douce que ses engagements
00:48:01 étaient ardents. Elle nous lègue des airs
00:48:03 et des images qui ne nous quitteront pas.
00:48:05 En Espagne, plus
00:48:07 de 4 500 hectares ont brûlé
00:48:09 en quelques heures sur l'île de la Palma.
00:48:11 Heureusement, aucun blessé n'est à déplorer,
00:48:13 même si 2 500 personnes ont été
00:48:15 évacuées. Ce printemps a été
00:48:17 le plus chaud jamais enregistré en Espagne,
00:48:19 et 66 000 hectares ont déjà brûlé
00:48:21 depuis le début de l'année 2023.
00:48:23 Twitter a perdu
00:48:25 la moitié de ses revenus publicitaires,
00:48:27 de nombreux utilisateurs et
00:48:29 annonceurs ont quitté le réseau social
00:48:31 depuis qu'Elon Musk en est le propriétaire.
00:48:33 Selon plusieurs études, Twitter
00:48:35 pourrait gagner moins de 3 milliards de dollars
00:48:37 cette année, quasiment un tiers de moins
00:48:39 que l'année dernière.
00:48:41 - Assez.
00:48:43 - C'est le temps.
00:48:47 - C'est un peu "Olé Olé" ça.
00:48:49 - Hum hum.
00:48:51 - C'est un peu "Olé Olé".
00:48:53 - Soyez donc les bienvenus, on rend hommage
00:49:05 jusqu'à 19h dans "Punchline",
00:49:07 l'été à la disparition effectivement de
00:49:09 Jane Birkin, 76 ans,
00:49:11 avec moi depuis une heure déjà,
00:49:13 Hubert Coudurier, directeur de l'information
00:49:15 sur Instagram, toujours un beau bienvenu,
00:49:17 on parlera de la Bretagne évidemment,
00:49:19 et son attache à la Bretagne.
00:49:21 - Son refuge.
00:49:23 - Notre ami Olivier Vanitemoud
00:49:25 évidemment qui nous accompagne,
00:49:27 et j'accueille beaucoup de plaisir Jean-Michel Fauvergue,
00:49:29 ancien chef du Red,
00:49:31 et Jérôme Béglé qu'on accueillera tout à l'heure,
00:49:33 et Amine Elbaïe,
00:49:35 "Joguista".
00:49:37 Petite réaction peut-être ?
00:49:39 Jean-Michel Fauvergue ?
00:49:41 - En rentrant dans le vif du sujet,
00:49:43 je veux dire, c'est
00:49:45 une chanson magnifique, chantée par
00:49:47 une voix particulière,
00:49:49 suave, avec un
00:49:51 accent qui est
00:49:53 une espèce d'accent franglé,
00:49:55 particulier
00:49:57 aussi, et qui fait réagir,
00:49:59 et surtout
00:50:01 à cette époque-là, un visage
00:50:03 qui est un visage de
00:50:05 madone, qui est un visage parfait,
00:50:07 une beauté
00:50:09 resplendissante, du moins le
00:50:11 visage. - Vous êtes aussi
00:50:13 enjoué que Jean-Pierre Madière, qu'on avait
00:50:15 juste avant vous,
00:50:17 il y a quelques instants. Amine,
00:50:19 que vous inspire cette disparition de...
00:50:21 C'est une véritable star
00:50:23 de la chanson à tous les niveaux, on le disait depuis le début
00:50:25 de cette émission, la chanson, le cinéma,
00:50:27 la mode... - La France a
00:50:29 perdu une héroïne de la musique,
00:50:31 Jane Birkin,
00:50:33 qui était effectivement
00:50:35 cette voix, cette voix si singulière,
00:50:37 c'est aussi un symbole,
00:50:39 Jane Birkin n'est pas née française,
00:50:41 elle a choisi la France,
00:50:43 à travers sa voix,
00:50:45 elle a su réconcilier, elle a su
00:50:47 rassembler les Françaises et les
00:50:49 Français autour de l'art, de la musique,
00:50:51 du cinéma.
00:50:53 Je retiens, moi, en Jane Birkin,
00:50:55 ce spectacle de
00:50:57 2002 arabesque, avec
00:50:59 cet élan populaire,
00:51:01 cette ferveur,
00:51:03 ce mélange entre la culture algérienne,
00:51:05 andalouse, gitane et juive.
00:51:07 Voilà, aujourd'hui,
00:51:09 la France perd une icône,
00:51:11 et en ces temps
00:51:13 troubles, on a besoin
00:51:15 aujourd'hui de ces grandes figures, des figures
00:51:17 qui rassemblent, des figures qui
00:51:19 raisonnent, qui raisonnent en nous, et
00:51:21 j'adresse particulièrement
00:51:23 ces trois filles, assez
00:51:25 proches à tous ceux qui l'ont connue, estimés,
00:51:27 mes plus sincères condoléances.
00:51:29 - Alors que l'on voit, nous sommes
00:51:31 rue de Verneuil, Olivier Benkemu, nous étions tout
00:51:33 à l'heure avec Thibaut Marche-Trotto, rue d'Assas,
00:51:35 devant le domicile, et là nous sommes rue de Verneuil,
00:51:37 au Combien de Célèbres, puisque c'est là
00:51:39 que c'était le domicile de Serge, de Serge Gainsbourg,
00:51:41 où elle a vécu, et c'est
00:51:43 moins impressionnant, ça fait moins peur pour le
00:51:45 public, le grand public, de venir rendre hommage
00:51:47 à Jane Birkin ce soir, rue de Verneuil
00:51:49 à son domicile, qui est
00:51:51 moins connue, effectivement, là c'est le symbole,
00:51:53 c'est important. Tout à l'heure vous avez mis
00:51:55 69 années rétiques, je vous ai dit,
00:51:57 en plaisantant, c'est un peu olé olé, c'est un peu olé olé.
00:51:59 Et je viens de lire un message
00:52:01 qui a été posté sur les réseaux par
00:52:03 Romane Boranger, et
00:52:05 pendant le confinement, elle raconte que
00:52:07 avec le théâtre de la Colline,
00:52:09 il y a des artistes qui téléphonaient
00:52:11 à des spectateurs, mais vraiment
00:52:13 c'était one to one, c'est
00:52:15 un artiste téléphonait, et Jane Birkin
00:52:17 appelle un soir, et
00:52:19 il fallait s'inscrire, et
00:52:21 celle qui a été choisie au hasard s'appelle Rose,
00:52:23 c'est la fille de Romane Boranger, et
00:52:25 elle a 12 ans, et
00:52:27 Jane appelle,
00:52:29 elle entend cette voix enfantime,
00:52:31 et elle dit "oh là là, ça va pas aller parce que
00:52:33 j'ai prévu de lire des textes de Serge,
00:52:35 qui sont un peu olé olé".
00:52:37 Et finalement, elle a lu pendant une demi-heure
00:52:39 ces textes, et
00:52:41 Romane Boranger raconte aussi qu'elle a écouté
00:52:43 derrière l'appareil,
00:52:45 je trouvais que cette histoire était très belle,
00:52:47 - Et c'est important d'en parler.
00:52:49 - Voilà, et résumait peut-être la gentillesse,
00:52:51 la disponibilité, et l'engagement,
00:52:53 et on n'en a pas parlé non plus, mais les engagements
00:52:55 politiques. - Oui, on en parlera tout à l'heure.
00:52:57 Priorité au direct, nous étions avec notre ami
00:52:59 Eric Jean-Jean tout à l'heure en Bretagne,
00:53:01 au festival des Vieilles Charrues,
00:53:03 on va retrouver Philippe Maindron, qui est l'organisateur
00:53:05 d'un autre beau festival, qui est en
00:53:07 Vendée, que je vous conseille, qui s'appelle le festival de
00:53:09 Poupées dans un écrin de verdure.
00:53:11 Philippe Maindron, soyez le bienvenu, je voulais vous
00:53:13 avoir dans cette émission, parce que évidemment,
00:53:15 elle est passée
00:53:17 chez vous, Jane Birkin, quelle
00:53:19 image retenez-vous ? Elle a fait combien de fois
00:53:21 Poupées, Philippe ?
00:53:23 - Elle est venue qu'une fois,
00:53:25 elle est venue en 2004, donc il y a une petite
00:53:27 vingtaine d'années, et puis
00:53:29 c'est un souvenir vraiment
00:53:31 impressionnant, émouvant pour moi, pour
00:53:33 toute mon équipe aujourd'hui, puisque ça faisait partie des
00:53:35 premières têtes d'affiches, comme on dit,
00:53:37 qu'on accueillait, et on en garde
00:53:39 un souvenir très très attentrissant.
00:53:41 - Comment elle était
00:53:43 avec vous ?
00:53:45 Olivier, il disait d'une simplicité, d'une
00:53:47 gentillesse.
00:53:49 - Incroyable, je me souviens
00:53:51 déjà qu'elle avait demandé, c'est une grande première
00:53:53 pour nous, à l'époque,
00:53:55 une coiffeuse et une habilleuse.
00:53:57 Donc les coiffeuses étaient
00:53:59 toutes les deux du village, on rappelle qu'il y a 1500
00:54:01 habitants dans le village, donc
00:54:03 évidemment, forte impression
00:54:05 de coiffer
00:54:07 Jane, et puis
00:54:09 l'habilleuse était aussi une bénévole qui s'appelait Lucienne.
00:54:11 - Je vous
00:54:13 interromps 30 secondes, Philippe
00:54:15 Maindron, priorité au direct,
00:54:17 nous sommes avec Thibaut Marche-Auto,
00:54:19 rue d'Assas. Thibaut.
00:54:23 - Effectivement, Thierry,
00:54:25 à l'instant, un brancard est sorti
00:54:27 de cet immeuble, donc du 50 rue d'Assas, dans le 6ème
00:54:29 arrondissement de Paris. Il est rentré
00:54:31 à l'intérieur d'une fourgonnette
00:54:33 des pompes funèbres d'une
00:54:35 entreprise de Paris. Voilà, juste à l'instant,
00:54:37 et vous voyez sur ces images de l'eau à l'Eustrade, il y a
00:54:39 de nombreuses personnes qui se sont rassemblées, il y a
00:54:41 évidemment des forces de l'ordre, il y a de la police
00:54:43 municipale et de la police nationale, mais il y a des personnes
00:54:45 qui se sont rassemblées spontanément devant
00:54:47 cet immeuble. Beaucoup
00:54:49 nous questionnent sur la présence de ces
00:54:51 journalistes, une présence importante, et de la police.
00:54:53 Et on a appris, d'ailleurs,
00:54:55 à certaines personnes, le décès
00:54:57 de Jane Birkin.
00:54:59 Vous le voyez sur ces images,
00:55:01 la fourgonnette des pompes funèbres vient
00:55:03 de quitter la rue d'Assas
00:55:05 où habitait Jane Birkin.
00:55:07 Voilà donc ce qu'il vient de
00:55:09 se passer à l'instant dans le 6ème
00:55:11 arrondissement de Paris. - Merci beaucoup,
00:55:13 Thibaut. Marche-Auto, on va retrouver Philippe
00:55:15 Maindron, organisateur du festival
00:55:17 de poupées en Vendée. Je vous ai coupé dans votre élan.
00:55:19 Vous nous parliez d'une petite
00:55:21 anecdote avec Jane Birkin lors de
00:55:23 sa venue chez vous. - Oui.
00:55:25 Comme quoi elle avait demandé qu'on fasse une
00:55:27 habilleuse et une petite anecdote parce qu'elle
00:55:29 avait un souci avec sa robe.
00:55:31 Une très, très belle robe
00:55:33 longue, rouge,
00:55:35 et puis il y avait un petit défaut de couture.
00:55:37 Donc elle nous avait demandé de faire
00:55:39 cette petite reprise de couture qu'on a fait.
00:55:41 Et puis on a dû repasser
00:55:43 cette robe avec beaucoup d'attention.
00:55:45 Elle était très ridiculeuse, elle était très
00:55:47 passionnée avant de rentrer en scène.
00:55:49 Voilà. Elle nous a fait une prestation
00:55:51 qui était juste incroyable et la rentrée
00:55:53 gracieuse, élégante.
00:55:55 Et puis on en garde vraiment un
00:55:57 très, très beau souvenir. - Merci beaucoup.
00:55:59 Philippe Maindron, quelle est la chanson que vous retenez de Jane Birkin ?
00:56:01 J'impose à tous mes invités.
00:56:03 - Je retiens "Je t'aime,
00:56:05 moi non plus".
00:56:07 - C'est un symbole. Merci mille fois
00:56:09 Philippe Maindron. Olivier Benquemoun,
00:56:11 on l'évoque très rapidement,
00:56:13 c'est également une artiste engagée, Jane Birkin.
00:56:15 - A chaque fois qu'on est
00:56:17 venu la trouver pour
00:56:19 des causes, elle a répondu
00:56:21 présente. Parmi elle,
00:56:23 "La Birmanie", ce qui se passait
00:56:25 en Birmanie.
00:56:27 Mais effectivement, elle s'est engagée,
00:56:29 elle a passé de l'occurrence, etc.
00:56:31 Donc,
00:56:33 elle se rendait disponible
00:56:35 lorsqu'il fallait
00:56:37 le faire.
00:56:39 Et je vous disais tout à l'heure, pour revenir sur l'image qu'on
00:56:41 voit, moi je crois que c'est moins impressionnant,
00:56:43 moins intimidant d'être ce soir, Ruth
00:56:45 Verneuil, pour ceux qui aimaient Jane Birkin.
00:56:47 - Et Serge.
00:56:49 - Et aussi Serge Gainsbourg.
00:56:51 On sait le poids et l'héritage
00:56:53 qu'a porté Jane Birkin.
00:56:55 D'être ici,
00:56:57 et d'être dans ce
00:56:59 lieu qui a été aussi le symbole
00:57:01 de l'amour et de
00:57:03 l'homme peut-être qui a compté le plus
00:57:05 pour Jane Birkin.
00:57:07 - Hubert Coudurier, on va trouver
00:57:09 dans quelques instants l'un de vos
00:57:11 correspondants, Daniel Daigorn, qui est
00:57:13 correspondant du Télégraphe à Lanlis,
00:57:15 qui était proche
00:57:17 de Jane Birkin.
00:57:19 Et on le disait, elle aimait beaucoup,
00:57:21 vous parlez du mot "refuge", vous utilisez le mot
00:57:23 "refuge". Elle adorait la Bretagne.
00:57:25 - En profitant de la grève à
00:57:27 Hollywood pour dire ce que la
00:57:29 culture indique d'une époque,
00:57:31 finalement, toutes les modes
00:57:33 qu'elle a incarnées, l'érotisme
00:57:35 soft, vous l'avez dit Olivier,
00:57:37 la mode unisexe,
00:57:39 ensuite, il y a eu
00:57:41 le matriarcat,
00:57:43 même s'il y avait cette passion qui n'a jamais
00:57:45 cessé, fusionnelle avec Gainsbourg,
00:57:47 le matriarcat,
00:57:49 puisqu'elle a élevé ses trois filles.
00:57:51 Pour finir, elle est passée aussi par
00:57:53 l'écologie et l'humanitaire, vous en avez parlé.
00:57:55 Et puis, la Bretagne,
00:57:57 puisque la Bretagne est une région
00:57:59 désormais à la mode, on parle même de
00:58:01 Nouvelle Californie à cause du dérèglement
00:58:03 climatique. Et c'est vrai qu'elle
00:58:05 y est allée quand elle a su qu'une maison était à
00:58:07 l'encontre, à l'Annidice, dans le
00:58:09 pays des Abères, dont elle appréciait le côté
00:58:11 sauvage et romantique, parce que
00:58:13 son père avait débarqué
00:58:15 en 1944, son père
00:58:17 David Birkin, qui était
00:58:19 officier de la Royal Navy. D'ailleurs, c'est
00:58:21 intéressant d'en parler tout à l'heure, côté un peu
00:58:23 psychanalytique, c'est-à-dire
00:58:25 qu'elle a quitté une première fois, on parle toujours,
00:58:27 on dit qu'elle a quitté Johnbury pour aller
00:58:29 vers Serge Gainsbourg.
00:58:31 Effectivement, c'était la transgression majeure,
00:58:33 mais avant ça, elle a quitté son père,
00:58:35 l'officier de marine,
00:58:37 et qui avait fait des opérations spéciales
00:58:39 à Ploie, je crois, il en a fait 8
00:58:41 pendant la guerre, et qui aura
00:58:43 attendu la mort de Gainsbourg,
00:58:45 les funérailles de
00:58:47 Gainsbourg, pour disparaître lui-même,
00:58:49 cette fille qu'il avait prise
00:58:51 et qu'il avait emmenée, à l'autre côté,
00:58:53 de l'autre côté de la barrière
00:58:55 du Channel,
00:58:57 avec une transgression
00:58:59 totalement par rapport à ses valeurs
00:59:01 militaires, et bien il aura entendu
00:59:03 la mort de Gainsbourg pour mourir
00:59:05 lui-même. - Alors, on n'est pas en liaison
00:59:07 encore avec Daniel Eddagon, mais on l'aura
00:59:09 sans doute dans le courant
00:59:11 de cette émission.
00:59:13 On va revenir à l'actualité.
00:59:15 On va évoquer
00:59:17 ce drame
00:59:19 qui s'est produit, on parlait de la
00:59:21 Bretagne, qui s'est produit à Saint-Malo
00:59:23 et qui a fait une
00:59:25 victime,
00:59:27 un autogénaire a écrasé
00:59:29 deux piétons en seulement 3 mois,
00:59:31 malgré un premier accident qu'il avait occasionné.
00:59:33 Il avait pu conserver son permis
00:59:35 de conduire, cette affaire relance le débat
00:59:37 sur les seigneurs au volant. On voulait savoir
00:59:39 ce que vous en pensez, on va en débattre
00:59:41 dans quelques instants, et Olivier,
00:59:43 j'en profite également pour vous remercier,
00:59:45 puisque vous avez fait la matinale ce matin,
00:59:47 et j'allais totalement oublier, et je vais vous souhaiter
00:59:49 de bonnes vacances aussi, puisque vous êtes en vacances.
00:59:51 Merci encore pour tous ces témoignages.
00:59:53 - Merci. Alors, justement,
00:59:55 on revient sur cette histoire de cet autogénaire,
00:59:57 faut-il faire
00:59:59 pour revalider le permis après
01:00:01 un certain âge ?
01:00:03 On vous a posé la question, Charles Bagé
01:00:05 est allé à votre rencontre.
01:00:07 - Pour un certain âge, les personnes, il faut leur passer
01:00:11 les tests. Certaines personnes,
01:00:13 elles sont dangereuses. Parce qu'on arrive
01:00:15 à un certain âge, à partir de 80 ans,
01:00:17 je pense qu'on peut s'arrêter
01:00:19 de conduire. - Nos réflexes diminuent,
01:00:21 et puis on n'a pas les mêmes capacités pour conduire qu'à l'époque
01:00:23 où on a passé le permis. Mais pour tout le monde,
01:00:25 en fait, on devrait tous, même à partir de 40 ans,
01:00:27 s'il faut dire la vérité. J'ai vu
01:00:29 des gens à 90 ans qui conduisaient encore
01:00:31 mais qui passaient le stop comme s'il n'y avait rien.
01:00:33 - Beaucoup sont, des personnes
01:00:35 qui, je pense, ont des problèmes de vue,
01:00:37 des problèmes tout simplement
01:00:39 de rapidité et d'anticipation
01:00:41 parce que la vieillesse fait qu'on anticipe
01:00:43 moins, on a moins de réflexes.
01:00:45 Donc, encore une fois, c'est pas du tout négatif
01:00:47 envers eux, mais c'est
01:00:49 un constat.
01:00:51 - Et j'accueille avec beaucoup de plaisir Jérôme Béglé,
01:00:53 directeur de la rédaction
01:00:55 du Journal du Dimanche.
01:00:57 On évoquait cet octogénaire
01:00:59 qui a tué
01:01:01 une personne, et c'est
01:01:03 la deuxième fois. Alors, débat,
01:01:05 que faut-il faire en pareille situation ?
01:01:07 - Je sais pas si
01:01:09 il y aura beaucoup de débats,
01:01:11 je ne veux pas anticiper, mais...
01:01:13 - On sera dans quelques instants avec un avocat en droit routier.
01:01:15 - Ça me semble
01:01:17 tellement évident à un certain moment
01:01:19 d'essayer de revoir les capacités qui
01:01:21 diminuent avec l'âge et de
01:01:23 faire repasser des tests, à minima
01:01:25 je ne sais pas sous quelle forme,
01:01:27 pour continuer à valider son
01:01:29 permis de conduire, ne pas l'avoir pour la vie entière.
01:01:31 Il y a déjà des pays qui ont franchi ce pas-là.
01:01:33 Et pour
01:01:35 la sécurité routière, vous savez qu'en France
01:01:37 on est très investi dans la sécurité routière,
01:01:39 on essaye d'avoir le moins de morts possibles
01:01:41 et le moins de blessés possibles sur nos routes,
01:01:43 et c'est un beau combat. Je pense que
01:01:45 là aussi, il faut s'attaquer à ça, d'une manière
01:01:47 générale. C'était la deuxième fois.
01:01:49 Il y a
01:01:51 mort quand même,
01:01:53 c'est quelque chose de
01:01:55 phénoménalement important.
01:01:57 Il faut s'attaquer à ce problème-là.
01:01:59 Moi je suis pour, effectivement,
01:02:01 arriver à trouver
01:02:03 des tests
01:02:05 particuliers pour savoir si on continue
01:02:07 à conduire ou à valider. Et surtout,
01:02:09 ne pas autoriser, une fois
01:02:11 qu'on enlève le permis,
01:02:13 de conduire des voitures sans permis.
01:02:15 - Je veux qu'on en parle parce que demain,
01:02:17 Elisabeth Borne présentera
01:02:19 ses priorités du gouvernement pour la sécurité routière.
01:02:21 Donc il n'y a pas de hasard.
01:02:23 Jérôme Béglé, que vous inspire ce dramatique
01:02:25 fait d'hiver ? - Depuis les années 90, on a
01:02:27 beaucoup agi pour faire baisser
01:02:29 la mortalité routière. Je rappelle que
01:02:31 la France contège plus de 10 000 morts par an.
01:02:33 Donc les constructeurs ont fait des efforts
01:02:35 extrêmement importants, qui sont d'ailleurs assez
01:02:37 rarement soulignés. On a beaucoup
01:02:39 lutté
01:02:41 contre l'alcool au volant, contre la prise de stupéfiants
01:02:43 au volant, qui font régulièrement
01:02:45 l'objet de décisions fortes.
01:02:47 On a renforcé le contrôle
01:02:49 chez les jeunes conducteurs, mais effectivement,
01:02:51 on n'a pour ainsi dire rien fait
01:02:53 pour les conducteurs septogénaires, octogénaires,
01:02:55 etc. Or, la solution est assez
01:02:57 facile à mettre en oeuvre. C'est juste
01:02:59 un petit contrôle pour vérifier que,
01:03:01 passé un certain âge, alors là-bas, la limite est à trouver,
01:03:03 on conduise bien, on est encore des...
01:03:05 on voit à peu près correctement
01:03:07 qu'on ait des réflexes dignes de ce nom,
01:03:09 ce qui éviterait d'avoir des accidents
01:03:11 dramatiques qui se multiplient
01:03:13 et qui en plus, bon,
01:03:15 ça suscite la compassion chez tout le monde, mais il y a quand même,
01:03:17 malgré tout, bien que...
01:03:19 Il y a d'abord une victime et après un conducteur négligent
01:03:21 et que ce conducteur négligent ait
01:03:23 80 ans ou 18 ans,
01:03:25 c'est la même chose, il a quand même
01:03:27 des... en tout cas
01:03:29 une façon de conduire qui mérite
01:03:31 d'être mieux contrôlée. - Et la fille de
01:03:33 la victime ne comprend pas justement, puisque cet
01:03:35 octogénaire avait
01:03:37 commis quasiment la même chose
01:03:39 trois mois avant et
01:03:41 il avait encore son permis de conduire.
01:03:43 Hubert Caudurier.
01:03:45 - C'est... bon, il y a deux problèmes.
01:03:47 Il y a le problème effectivement
01:03:49 des personnes âgées qui ne
01:03:51 supportent pas le vieillissement,
01:03:53 ce qui est tout à fait humain,
01:03:55 et le déclin de leur faculté
01:03:57 cérébrale, motrice, etc.
01:03:59 Et donc c'est très difficile de demander
01:04:01 à quelqu'un, de sa famille notamment,
01:04:03 on a tous cet exemple, de dire
01:04:05 "il faut arrêter là"
01:04:07 ou en tout cas, le test paraît pour le moins
01:04:09 nécessaire. Pour le reste,
01:04:11 ça renvoie à la question de la justice.
01:04:13 Comment fonctionne la justice en France ?
01:04:15 Alors là,
01:04:17 on peut faire un débat,
01:04:19 mais on a
01:04:21 systématiquement, chez vous et ailleurs,
01:04:23 des exemples
01:04:25 de décisions
01:04:27 qui sont totalement incongrues.
01:04:29 Je veux dire, ça n'aurait pas dû arriver.
01:04:31 - Amine Elbaï.
01:04:33 - Moi, vous savez,
01:04:35 je crois qu'il faut avoir
01:04:37 une vision globale en réalité sur la question
01:04:39 de la sécurité routière. On parle
01:04:41 des personnes âgées, je crois
01:04:43 qu'on pourrait également transposer finalement
01:04:45 cette question sur les jeunes conducteurs
01:04:47 qui sont les plus à risque
01:04:49 d'ailleurs, sur la question des accidents routiers.
01:04:51 Pourquoi pas
01:04:53 évaluer, mettre en place des mécanismes
01:04:55 de réexamen,
01:04:57 des mécanismes aussi permettant
01:04:59 d'investir sur la prévention
01:05:01 et sur les messages de prévention,
01:05:03 sur l'actualisation des règles aussi
01:05:05 de sécurité routière. Je crois
01:05:07 qu'on ne peut pas immédiatement
01:05:09 aller sur une sanction sans
01:05:11 prévention. Je crois que c'est extrêmement
01:05:13 important. Mais je crois aussi que,
01:05:15 et vous en parliez tout à l'heure sur la question de la justice,
01:05:17 on fait face
01:05:19 un peu en France à une justice
01:05:21 à deux vitesses. Permettez-moi quand même
01:05:23 d'aborder le sujet, mais lorsque l'on voit
01:05:25 la situation d'un certain
01:05:27 nombre de conducteurs,
01:05:29 je prends l'exemple de Pierre Palmade, puisque
01:05:31 c'est un exemple parmi tant d'autres,
01:05:33 lorsque vous consommez des produits
01:05:35 stupéfiants, lorsque vous ôtez la vie
01:05:37 d'une personne
01:05:39 en France, moi je crois très sincèrement que
01:05:41 vous ne pouvez plus jamais reprendre le volant.
01:05:43 Et donc, je crois qu'il faut revoir la question
01:05:45 de la fourchette des peines.
01:05:47 Il faut également revoir la question
01:05:49 des infractions. Je sais que le gouvernement
01:05:51 entend mettre en place le délit
01:05:53 d'homicide routier,
01:05:55 où rien ne change.
01:05:57 Ce qui change en réalité, c'est la sémantique,
01:05:59 puisqu'en réalité, c'est un peu la même infraction
01:06:01 que l'homicide
01:06:03 involontaire,
01:06:05 l'homicide volontaire et s'il était prémédité, l'assassinat.
01:06:07 Je crois qu'en réalité,
01:06:09 il faut aujourd'hui
01:06:11 allier effectivement cette question de la prévention,
01:06:13 revoir la question de la fourchette des peines
01:06:15 en matière pénale, et surtout,
01:06:17 je le dis, oeuvrer
01:06:19 en ce qui concerne les personnes
01:06:21 âgées pour le réexamen
01:06:23 du permis de conduire à partir d'un certain âge
01:06:25 sans mettre en place de critères discriminatoires.
01:06:27 C'est tout l'enjeu de la loi.
01:06:29 Je posais la question, faut-il faire revalider
01:06:31 le permis après un certain âge ?
01:06:33 On est en direct avec
01:06:35 Michel Benezra, qui est avocat
01:06:37 en droit routier. Soyez le bienvenu
01:06:39 dans Punchline été, Michel Benezra.
01:06:41 Quelle est votre réponse
01:06:43 par rapport à la question que je viens de poser ?
01:06:45 Merci.
01:06:49 J'ai eu une coupure de réseau,
01:06:51 si vous pouvez répéter la réponse. Faut-il faire
01:06:53 revalider le débat ? Faut-il faire
01:06:55 revalider le permis
01:06:57 après un certain âge ? Le débat est là.
01:06:59 Je pense que
01:07:01 de tous les cas, il existe des personnes
01:07:03 âgées qui conduisent très bien et des
01:07:05 personnes qui sont assez jeunes et qui conduisent
01:07:07 très mal. C'est-à-dire qu'il y a
01:07:09 une disparité qui est assez importante
01:07:11 et l'idée c'est peut-être de mettre,
01:07:13 parce que ça c'est une réalité aussi pratique,
01:07:15 c'est qu'à partir d'un certain âge,
01:07:17 nos capacités diminuent.
01:07:19 Ce qu'il faut faire, c'est peut-être mettre
01:07:21 en place un système d'examen
01:07:23 à partir d'un certain âge, qui va
01:07:25 permettre à des gens âgés
01:07:27 d'avoir une certaine capacité de continuer
01:07:29 à conduire, puisque la liberté
01:07:31 d'aller et venir est essentielle à cet âge-là
01:07:33 pour éviter l'isolement encore plus.
01:07:35 Jean-Michel Fauberg,
01:07:37 petite réaction.
01:07:39 La réaction que
01:07:41 je voudrais avoir, c'est effectivement,
01:07:43 j'ai bien
01:07:45 entendu ce qu'a dit Amine
01:07:47 là-dessus, mais
01:07:49 certains disent
01:07:51 qu'on a un problème de justice,
01:07:53 oui, effectivement, il y a un problème de justice,
01:07:55 mais c'est un...
01:07:57 la justice et le juge
01:07:59 en particulier individualisent les peines.
01:08:01 C'est un principe, quasiment
01:08:03 un principe constitutionnel,
01:08:05 l'indépendance du magistrat et l'individualisation
01:08:07 des peines. Et l'individualisation des peines
01:08:09 fera que, même si vous imposez
01:08:11 une sanction,
01:08:13 même si vous imposez
01:08:15 un retrait de permis de conduire,
01:08:17 s'il est pénal, s'il est donc judiciaire
01:08:19 et non pas administratif, et bien le
01:08:21 juge peut ne pas le prononcer.
01:08:23 Et c'est sans doute ce qui est arrivé
01:08:25 dans cette...
01:08:27 dans cette affaire dommageable.
01:08:29 Et la problématique,
01:08:31 elle vient de là aussi, c'est-à-dire que vous
01:08:33 aurez beau créer de
01:08:35 nouveaux délits
01:08:37 et des peines
01:08:39 aggravées, il y aura
01:08:41 une individualisation des peines et à un certain
01:08:43 moment, le juge dira,
01:08:45 "Oui, là, je vais appliquer le maximum,
01:08:47 je vais appliquer la moitié de la peine,
01:08:49 et puis là, il y a des circonstances atténuantes
01:08:51 qui font que je vais...
01:08:53 je vais moins condamner,
01:08:55 et c'est un peu dommageable, mais c'est
01:08:57 un principe constitutionnel.
01:08:59 - Mais dans l'individualisation de la peine, ce qui est choquant
01:09:01 dans cette histoire, c'est que l'octogénaire
01:09:03 a été responsable d'un accident
01:09:05 similaire trois mois plus tôt.
01:09:07 - Oui, trois mois plus tôt, c'est pour ça qu'on se met à la place de la famille.
01:09:09 - On s'étonne qu'on n'y ait pas automatiquement,
01:09:11 directement, individuellement...
01:09:13 - C'est une peine complémentaire.
01:09:15 - Le deuxième accident, c'est produit
01:09:17 quasiment au même endroit. - Oui, c'est ça.
01:09:19 - C'est une peine complémentaire, mais ça n'aurait choqué personne
01:09:21 de dire "écoutez, au moins pour six mois,
01:09:23 huit mois, un an, on vous retire le permis,
01:09:25 vous repassez le permis pour vérifier que..."
01:09:27 - C'est une peine complémentaire, elle est automatique.
01:09:29 - Oui, mais elle pouvait être
01:09:31 prononcée. - Ah oui, le juge pouvait la prononcer,
01:09:33 mais si, à partir du moment où elle n'est pas prononcée...
01:09:35 - Votre débat était dans l'individualisation de la peine,
01:09:37 dans l'individualisation, que
01:09:39 un monsieur de 80 ans ou 79 ans
01:09:41 à l'époque, défait, ait une peine
01:09:43 complémentaire supplémentaire à quelqu'un qui ait commis
01:09:45 le même accident à 40 ans ou 50 ans, ça me paraît
01:09:47 quelque chose d'absolument normal. Donc là aussi, il y a quand même eu
01:09:49 un... comment dirais-je...
01:09:51 le juge ou les juges se sont passés
01:09:53 à côté du sujet.
01:09:55 - Et je me mets à la place de la fille de la victime
01:09:57 qui ne peut pas comprendre, qui ne peut pas
01:09:59 accepter ce genre de choses, évidemment.
01:10:01 Et on comprend. Amine. - Absolument, moi je
01:10:03 me mets à la place de la victime et
01:10:05 en fait, il y a une forme d'illisibilité en droit routier.
01:10:07 On a un avocat qui est avec nous,
01:10:09 sans être provocateur, pardonnez-moi,
01:10:11 mais la procédure de droit routier est devenue tellement
01:10:13 complexe qu'un vice
01:10:15 de procédure permet la relaxe parfois de délinquants,
01:10:17 notamment en matière de stupéfiants.
01:10:19 On le voit également,
01:10:21 s'agissant du contentieux
01:10:23 du recouvrement des amendes
01:10:25 délictuelles ou des amendes forfaitaires.
01:10:27 Lorsqu'un
01:10:29 individu, qu'il soit jeune ou âgé,
01:10:31 peu importe, mais souvent en matière de stupéfiants,
01:10:33 commet une infraction,
01:10:35 on voit bien que pour le comtat public,
01:10:37 parfois c'est très compliqué de procéder au recouvrement
01:10:39 parce que la loi interdit, notamment,
01:10:41 de procéder sur les
01:10:43 prestations familiales
01:10:45 et les minima sociaux.
01:10:47 Je crois qu'on ne peut pas non plus allier
01:10:49 cette question de sanctions et prévention,
01:10:51 puisqu'on ne peut pas procéder au recouvrement des amendes pénales.
01:10:53 - Merci beaucoup,
01:10:55 Amine Ebbali. Merci, Michel Benazra.
01:10:57 Le débat n'est pas fini,
01:10:59 évidemment, mais merci en tout cas
01:11:01 de votre témoignage. On se retrouve dans quelques
01:11:03 instants et on parlera de ce qui
01:11:05 est arrivé à un agriculteur du Tarn,
01:11:07 où son verger a été littéralement
01:11:09 saccagé sur trois hectares.
01:11:11 On en parle à nouveau,
01:11:13 vous savez bien Jérôme, d'éco-terrorisme.
01:11:15 On en parle dans quelques instants.
01:11:17 On marque une pause. A tout de suite.
01:11:19 Il est quasiment 18h30,
01:11:23 c'est la dernière ligne droite pour Punchline.
01:11:25 Etez avec moi pour commenter l'actualité Hubert Coudurier,
01:11:27 directeur de l'information du groupe Le Télégramme,
01:11:29 Amine Ebbali, juriste,
01:11:31 Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du RAID,
01:11:33 et notre ami Jérôme Béglé, directeur de la rédaction
01:11:35 du journal du dimanche. Vous savez,
01:11:37 on va aborder le mot éco-terrorisme.
01:11:39 C'est sur "tourisme", éco-terrorisme,
01:11:41 et du mot comme ça qui apparaît.
01:11:43 Plus sérieusement, on va revenir sur ce qu'a vécu
01:11:45 un agriculteur du Tarn, je le disais,
01:11:47 son verger a été saccagé,
01:11:49 ça s'est passé dans la nuit de jeudi à vendredi
01:11:51 sur trois hectares. Les auteurs qui n'ont pas
01:11:53 été identifiés pour le moment seraient, a priori,
01:11:55 des militants écologistes.
01:11:57 On va écouter
01:11:59 cet agriculteur. On commence le débat
01:12:01 et on sera avec Daniel Sauvêtre,
01:12:03 qui est porte-parole de "Sauvons les fruits
01:12:05 et les légumes de France". Mais tout d'abord, le témoignage
01:12:07 de cet agriculteur.
01:12:09 On a eu trois hectares de notre
01:12:11 exploitation complètement ravagée dans la nuit
01:12:13 du 13 au 14 juillet.
01:12:15 Donc, une parcelle de trois
01:12:17 hectares de jeunes pommiers tout juste surgreffés
01:12:19 et qui ont été effectivement
01:12:21 saccagés, arrachés, jetés à terre.
01:12:23 Et je confirme que c'est effectivement
01:12:25 trois mois de travail de l'ensemble de
01:12:27 nos équipes. C'est une parcelle qui venait tout juste d'être
01:12:29 terminée et donc
01:12:31 on allait maintenant attendre deux, trois
01:12:33 années que ces greffes poussent pour
01:12:35 pouvoir obtenir une production.
01:12:37 L'installation, les surgreffages, ce sont
01:12:39 de jeunes pousses d'un nouvel arbre qui poussent sur le
01:12:41 tronc d'un ancien arbre. Et donc, c'est
01:12:43 très très fragile, il suffit de tirer dessus.
01:12:45 Après, trois hectares, 7500 pommiers, ça fait
01:12:47 7,5 km de rangées à faire.
01:12:49 Donc, c'est pas une personne toute seule
01:12:51 pour s'amuser un soir.
01:12:53 Aujourd'hui, il faut avoir en tête qu'un hectare de pommiers,
01:12:55 c'est 50 000 euros d'investissement à la plantation
01:12:57 et après, c'est de l'ordre de 8 à 9 000 euros
01:12:59 par an les trois premières années et vous commencez
01:13:01 à produire en quatrième année.
01:13:03 - Aller, on va retrouver Daniel Sauvêtre,
01:13:05 porte-parole de Sauvons les fruits et légumes de France.
01:13:07 J'espère que la communication sera meilleure que celle
01:13:09 de ce matin, chère
01:13:11 Daniel Sauvêtre.
01:13:13 Que dénoncez-vous là,
01:13:15 encore ? On n'est pas sûr encore que ça soit
01:13:17 des militants
01:13:19 écologistes.
01:13:21 - Non, on n'est pas sûr mais on a une
01:13:23 petite présomption quand même puisque
01:13:25 finalement, ce vandalisme
01:13:27 fait suite à une marche
01:13:29 qu'il y a eu il y a quelques jours
01:13:31 pour dénoncer la déconversion
01:13:33 d'une partie de ce verger
01:13:35 qui était en agriculture biologique et qui revenait
01:13:37 en production conventionnelle
01:13:39 parce que vous savez qu'aujourd'hui, on a tellement
01:13:41 bien écouté les messages
01:13:43 politiques que
01:13:45 la conversion a été très abondante
01:13:47 et on a aujourd'hui une
01:13:49 possibilité de production
01:13:51 en pommes biologiques qui est nettement
01:13:53 supérieure au marché et donc aujourd'hui, on a
01:13:55 une urgence de rééquilibrer
01:13:57 l'offre et la demande et donc comme l'a dit
01:13:59 la compagnie que vous aviez tout à l'heure
01:14:01 au téléphone,
01:14:03 finalement, le moyen de
01:14:05 s'adapter très rapidement, c'est le surgreffage
01:14:07 c'est-à-dire qu'on garde l'arbre
01:14:09 et puis on modifie
01:14:11 la variété de manière à pouvoir
01:14:13 essayer de trouver très vite
01:14:15 un rééquilibrage avec le marché.
01:14:17 - Pourquoi ils se sont attaqués
01:14:19 à cette exploitation ?
01:14:21 - Peut-être aussi
01:14:23 que vous l'avez rappelé,
01:14:25 je ne sais pas si vous l'avez rappelé tout à l'heure mais il y avait
01:14:27 un contentieux il y a
01:14:29 trois ans ou deux ans quand
01:14:31 il y a eu une protection contre
01:14:33 le gel avec de la paille qui
01:14:35 avait brûlé, ça a fait beaucoup de fumée donc ça
01:14:37 a créé
01:14:39 un regard un peu particulier sur
01:14:41 ce verger et donc peut-être
01:14:43 qu'aujourd'hui il y a un symbole
01:14:45 plus fort autour de ce verger que pour d'autres
01:14:47 mais ce verger est exactement
01:14:49 le même que tous les vergers que nous
01:14:51 trouvons dans le pays avec un arboriculteur
01:14:53 vous l'avez entendu, qui est un très grand professionnel
01:14:55 et vous savez que l'opération
01:14:57 de surgreffage c'est peut-être ce qu'il y a de plus noble
01:14:59 dans le métier d'arboriculteur, être capable
01:15:01 de changer la
01:15:03 variété sur un arbre en gardant
01:15:05 l'infrastructure, les racines sans avoir
01:15:07 besoin de passer par l'arrachage, c'est une
01:15:09 adaptation rapide
01:15:11 de la variété
01:15:13 au marché donc
01:15:15 symboliquement ça paraît fou
01:15:17 d'ailleurs qu'on puisse s'en prendre
01:15:19 à cet acte qui est quand même le symbole
01:15:21 du beau métier.
01:15:23 On voit bien le décalage qu'il y a
01:15:25 entre sans doute ceux qui se sentent
01:15:27 en mission pour essayer
01:15:29 de dénoncer le changement
01:15:31 de la culture biologique vers la culture conventionnelle
01:15:33 en disant "nous ne voulons pas ça
01:15:35 donc nous allons peut-être
01:15:37 dire à cet arboriculteur notre
01:15:39 désaccord en lui
01:15:41 cassant son travail".
01:15:43 Je vous garde avec nous Daniel Saouet, qu'on ouvre le débat avec mes invités.
01:15:45 Je faisais le parallèle
01:15:47 un peu avec ce qui s'est passé à Saint-Saëns,
01:15:49 je ne pense aucune commune mesure évidemment mon cher Jérôme Béglé
01:15:51 mais on parle d'éco-terrorisme
01:15:53 et des actes comme ça se multiplient
01:15:55 et on n'arrête pas d'en voir.
01:15:57 L'éco-terrorisme c'était
01:15:59 vouloir attenter à la vie
01:16:01 de personnes physiques. Bon là on est dans un cas moins grave
01:16:03 moi je dénonce simplement une bêtise
01:16:05 XXL
01:16:07 je veux bien qu'on pense que
01:16:09 on pourrait encore écrire sur du papier russe aujourd'hui mais
01:16:11 greffer des pommiers
01:16:13 c'est quelque chose qui est courant
01:16:15 et qui ne représente aucun danger
01:16:17 aucune manipulation génétique
01:16:19 je veux bien qu'on soit nostalgique
01:16:21 des Madeleines de Proust mais il y a quand même des
01:16:23 centaines, des milliers
01:16:25 des dizaines de milliers de gens qui ne mangent pas leur faim en France
01:16:27 et dans
01:16:29 le reste du monde
01:16:31 et ça me paraît quand même absolument scandaleux
01:16:33 que de vouloir détruire
01:16:35 les fruits et les légumes de la nature
01:16:37 voilà alors après que ce
01:16:39 que ce
01:16:41 cet agriculteur ait des méthodes
01:16:43 controversées, on en parle, on en discute
01:16:45 mais ça ne mérite absolument pas
01:16:47 de détruire 3 hectares
01:16:49 donc j'entendais 7 km et demi
01:16:51 d'arbres
01:16:53 c'est pas anodin pour un exploitant vous imaginez
01:16:55 à la fin pour lui mais aussi pour la communauté
01:16:57 pour les gens qui tout simplement ont envie
01:16:59 d'acheter des pommes ou des fruits ou des légumes
01:17:01 en toute saison
01:17:03 donc je trouve que c'est une bêtise insondable, voilà ce que ça m'inspire
01:17:05 Hubert Coudurier
01:17:07 je vous donne trois exemples de notre belle Bretagne
01:17:09 vous avez sur le même thème
01:17:11 dès que vous pouvez placer la bretelle vous la placez
01:17:13 alors vous avez déjà
01:17:15 des trubillions qui empêchent
01:17:17 des croisiéristes
01:17:19 de débarquer à Douarnenez
01:17:21 jusqu'à ce que la mairesse
01:17:23 y mette bon ordre
01:17:25 ça c'est déjà une privation
01:17:27 de circulation
01:17:29 de liberté qui n'est pas acceptable
01:17:31 même si on estime que
01:17:33 les croisières ne sont pas utiles
01:17:35 ça plaît suffisamment
01:17:37 pour que cette activité économique existe
01:17:39 ensuite vous avez
01:17:41 à Bridor l'usine
01:17:43 de M.Leduff
01:17:45 à Liffray qui ne va pas pouvoir se faire
01:17:47 parce que
01:17:49 - Oui ça ne plaît pas aux écologistes
01:17:51 - De militants écologistes qui estiment qu'elle va consommer
01:17:53 trop d'eau, ça fait quand même
01:17:55 500 emplois à créer
01:17:57 sur le site de Liffray
01:17:59 c'est quand même pas négligeable
01:18:01 et puis vous avez tout un mouvement maintenant
01:18:03 qui se manifeste
01:18:05 effectivement derrière la mouvance écologiste
01:18:07 il y a un livre qui est paru récemment
01:18:09 qui s'appelle "Peurs sur les champs"
01:18:11 qui explique que l'industrie
01:18:13 agroalimentaire qui a quand même fait
01:18:15 la fortune de la Bretagne
01:18:17 et qui a tiré, sorti, beaucoup de paysans
01:18:19 de la misère
01:18:21 que cette démarche
01:18:23 est extrêmement dangereuse
01:18:25 même si
01:18:27 les 300 000 paysans
01:18:29 des années 50 ont été remplacés par
01:18:31 300 000 salariés dans l'agroalimentaire
01:18:33 je suis d'accord que ces
01:18:35 firmes ne sont pas toujours
01:18:37 extrêmement généreuses dans les négociations
01:18:39 avec les paysans
01:18:41 qu'il y a des choses à dire, mais de là à considérer
01:18:43 qu'il faudrait mettre à bas
01:18:45 un modèle agricole qui a réussi
01:18:47 qui nourrit toute la France et au-delà
01:18:49 le Moyen-Orient
01:18:51 c'est quand même une très lourde responsabilité
01:18:53 ça mérite d'être discuté, d'autant que des efforts
01:18:55 ont été commis et que finalement cette
01:18:57 idéologie de la décroissance
01:18:59 elle ne plaît pas à tout le monde
01:19:01 et à mon avis à une majorité de Français
01:19:03 - Daniel Sauvetre, un dernier mot
01:19:05 quel message avez-vous eu envie de faire passer
01:19:07 puisque vous êtes en direct sur CNews ?
01:19:09 - Le message, en fait, vous voulez
01:19:11 l'évoquer, en fait, on pense à ce qui...
01:19:13 - Très rapidement, Daniel. - On pense au maraîcher
01:19:15 non-té également, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
01:19:17 il y a, semble-t-il, une
01:19:19 acceptation, même
01:19:21 quelques politiques qui disent que
01:19:23 s'attaquer au bien, c'est pas comme s'attaquer aux personnes
01:19:25 quelque part, il y aurait une légitimité
01:19:27 à venir casser
01:19:29 quand on n'est pas d'accord, et donc nous
01:19:31 nous sommes vraiment effrayés de
01:19:33 voir ce type de comportement et donc
01:19:35 l'ensemble des arboriculteurs aujourd'hui
01:19:37 est assez catastrophé et en colère
01:19:39 de voir ce type de
01:19:41 vandalisme qui nous touche
01:19:43 donc on a vraiment besoin d'avoir
01:19:45 un message public
01:19:47 qui demande le respect de la loi
01:19:49 le débat existe partout
01:19:51 on peut parler de tout, on peut échanger
01:19:53 sur nos pratiques, nous recevons avec plaisir
01:19:55 les arboriculteurs sur nos vergers
01:19:57 mais de grâce, ne passons pas
01:19:59 par des actes violents pour pouvoir
01:20:01 afficher
01:20:03 ces convictions ou se battre
01:20:05 pour je ne sais quelle cause
01:20:07 qui nous paraît bien loin du vrai métier
01:20:09 que nous exerçons. Merci beaucoup
01:20:11 Daniel Sovette pour votre témoignage, je rappelle que vous êtes
01:20:13 porte-parole de Sauvons, les fruits et les légumes
01:20:15 de France, un mot rapide
01:20:17 et on termine sur le sujet. Juste un mot, la balance commerciale
01:20:19 est de plus en plus déficitaire, notamment
01:20:21 pour des productions agricoles qu'il faut
01:20:23 importer de l'étranger, dans tous les
01:20:25 domaines, et ce sont des produits qui
01:20:27 eux abusent des pesticides
01:20:29 et qui sont beaucoup moins vertueux que ce qu'on
01:20:31 fabrique en France.
01:20:33 Dernière réaction ?
01:20:35 Ici, nous sommes à
01:20:37 Lavore, dans une commune, dans
01:20:39 le Tarn, moi je salue l'exceptionnelle
01:20:41 mobilisation du maire de Lavore, monsieur
01:20:43 Bernard Carayon
01:20:45 qui s'est mobilisé,
01:20:47 c'est d'abord le patrimoine local qui est attaqué
01:20:49 par la radicalité
01:20:51 des militants écologistes, à l'heure où on parle
01:20:53 de souveraineté
01:20:55 alimentaire, ici c'est
01:20:57 le localisme qui est attaqué
01:20:59 par les militants écologistes
01:21:01 radicaux, qui
01:21:03 s'inscrivent dans une forme d'écologie
01:21:05 punitive, alors je le
01:21:07 dis, effectivement il va falloir
01:21:09 prendre aussi des sanctions contre ces militants
01:21:11 qui s'attaquent à nos cultures
01:21:13 et s'attaquent aussi au travail de 150
01:21:15 salariés qui demain risquent d'être mis
01:21:17 sur le carreau. Dernier mot Jean-Michel Fauvert ?
01:21:19 Tout le monde, dernier mot. Alors, rapidement
01:21:21 je voulais parler de terrorisme
01:21:23 mais on n'a pas le temps, mais je vais parler d'autre chose,
01:21:25 c'est inacceptable ce qui se passe là,
01:21:27 mais moi je suis surpris qu'on soit surpris,
01:21:29 ça date de José Baudry
01:21:31 et bien avant,
01:21:33 ce type de
01:21:35 chose qui a été fait, il ne faut pas oublier qu'on
01:21:37 traîne ça depuis
01:21:39 quelques décennies déjà.
01:21:41 Allez, dernier sujet sur lequel
01:21:43 j'aimerais vous faire réagir,
01:21:45 je suppose que vous allez bientôt partir en vacances,
01:21:47 j'espère que vous allez pouvoir
01:21:49 dîner ou déjeuner au bord de la plage,
01:21:51 je ne sais pas où vous allez partir en vacances,
01:21:53 que vous aurez des serveurs dans les restaurants
01:21:55 ou dans les cafés, parce qu'il y a un vrai
01:21:57 vrai vrai problème, dans quelques instants
01:21:59 on sera avec un restaurateur de Dijon
01:22:01 mais on est allé prendre la température
01:22:03 du côté de Saint-Laurent-sur-Var dans les Alpes-Maritimes,
01:22:05 regardez ce reportage d'Adrien Fontenot
01:22:07 et de Franck Triviau, on en parle
01:22:09 juste après.
01:22:11 À Saint-Laurent-du-Var,
01:22:13 les vacanciers sont déjà présents,
01:22:15 mais les saisonniers manquent à l'appel.
01:22:17 Aujourd'hui, on trouve
01:22:19 de moins en moins de personnel et surtout
01:22:21 que le personnel va de
01:22:23 restaurant en restaurant,
01:22:25 il y a moins de fidélité comme il pouvait y avoir
01:22:27 avant par rapport à une maison.
01:22:29 Moi j'ai des annonces en permanence,
01:22:31 même quand j'ai mon personnel
01:22:33 qui est au complet, quand j'ai mes équipes
01:22:35 en salle et en cuisine qui sont au complet,
01:22:37 je laisse quand même les annonces ouvertes
01:22:39 parce qu'on ne sait jamais.
01:22:41 Autre cause de cette pénurie, des conditions
01:22:43 de travail difficiles et une amplitude
01:22:45 d'horaire importante, conséquences directes
01:22:47 pour certains gérants, des fermetures
01:22:49 inévitables, à Nice,
01:22:51 le restaurant d'Olivier restera
01:22:53 clos les mardis et mercredis.
01:22:55 On travaille quand les gens ne travaillent pas,
01:22:57 c'est normal qu'on travaille le soir, le midi,
01:22:59 les week-ends. Il y a beaucoup de gens aujourd'hui,
01:23:01 de jeunes ou autres, ne l'acceptent plus.
01:23:03 On a préféré prendre cette décision,
01:23:05 ça facilite les plannings,
01:23:07 on se stresse moins, on ne compense pas
01:23:09 parce qu'à la fin, les employés qui manquent,
01:23:11 on compense, un employé malade,
01:23:13 on compense et on tire toujours sur la corde,
01:23:15 que ce soit la nôtre
01:23:17 mais aussi celle de nos équipes.
01:23:19 Le résultat implacable pour ce gérant,
01:23:21 au grand dam de ses clients.
01:23:23 Ayant deux filles dans la restauration et l'hôtellerie,
01:23:25 c'est un métier qui est dur,
01:23:27 mais c'est triste, des restaurants
01:23:29 bord de mer en plein mois de juillet,
01:23:31 fermés, c'est triste.
01:23:33 Dans les Alpes-Maritimes,
01:23:35 selon l'union des métiers et de l'industrie
01:23:37 de l'hôtellerie, près de 4 900
01:23:39 postes saisonniers restent à pourvoir.
01:23:41 C'est vrai.
01:23:43 On va prendre la direction de Dijon,
01:23:45 une région où on mange bien, où on boit bien,
01:23:47 évidemment. On va retrouver
01:23:49 un restaurateur en colère, Alain Dessene,
01:23:51 restaurateur à Dijon,
01:23:53 vous aussi, vous êtes dans une vraie galère,
01:23:55 mon cher Alain Dessene. Expliquez-nous votre
01:23:57 problème.
01:23:59 Oui, bonjour, bienvenue en tout cas
01:24:01 et merci de m'inviter
01:24:03 pour ce problème. Alors, colère,
01:24:05 pas vraiment une colère, une déception, vraiment
01:24:07 une déception parce que
01:24:09 c'est pareil, on est comme les collègues
01:24:11 de tout à l'heure qui ont témoigné,
01:24:13 on est à la recherche de personnel en permanence
01:24:15 et comme on ne trouve pas,
01:24:17 c'est nous qui compensons. C'est vrai que les clients,
01:24:19 on est obligé quelquefois de refuser
01:24:21 des tables alors que, oui,
01:24:23 c'est un métier dur mais comme beaucoup d'autres métiers,
01:24:25 par contre, avec tellement d'avantages,
01:24:27 tellement de bons moments,
01:24:29 on est un restaurant, nous, qui démarrons depuis
01:24:31 à peu près 8 mois, on a repris
01:24:33 une nouvelle direction, une nouvelle
01:24:35 orientation et donc c'est un restaurant d'ambiance,
01:24:37 donc beaucoup de vie,
01:24:39 beaucoup de fêtes
01:24:41 ici au restaurant
01:24:43 donc ambiance très sympa,
01:24:45 donc de belles conditions de travail.
01:24:47 Mais quels sont les freins, Alain, alors ?
01:24:49 Quels sont les freins ? Les freins, je crois que c'est
01:24:51 les coupures d'après-midi,
01:24:53 c'est effectivement des soirées
01:24:55 qui peuvent être longues mais
01:24:57 quand quelqu'un que
01:24:59 vous employez vous dit "après je vais faire la fête avec
01:25:01 mes copains", je ne vois pas la longueur
01:25:03 de son travail,
01:25:05 c'est aussi
01:25:07 des grosses contraintes, je crois que c'est les horaires, beaucoup.
01:25:09 Profitez,
01:25:11 puisque vous êtes en direct sur CNews, quels sont
01:25:13 vos besoins ? Lancez l'alerte !
01:25:15 Alors les besoins, c'est qu'on recherche
01:25:19 un ou une responsable de salle
01:25:21 et un ou une serveuse
01:25:23 pour l'instant, donc on a très bien
01:25:25 composé notre équipe cuisine
01:25:27 mais maintenant on cherche vraiment en salle.
01:25:29 Merci beaucoup
01:25:31 Alain Dessens, restaurateur
01:25:33 à Dijon, ça vous inspire quoi, cette
01:25:35 problématique, mon cher Jérôme ?
01:25:37 Il y a une crise de l'engagement dans le travail
01:25:39 dans toutes les nations occidentales,
01:25:41 pareil aux Etats-Unis, et vous vous peinez
01:25:43 pour trouver de bas en haut des offres
01:25:45 d'emploi, suffisamment de gens pour les remplir.
01:25:47 Deuxièmement, j'ai vu évidemment
01:25:49 les périodes de confinement
01:25:51 ont rebattu complètement les cartes et les gens,
01:25:53 les français en tout cas, ont du mal à revenir au travail après.
01:25:55 Troisièmement, le différentiel
01:25:57 entre le
01:25:59 travail, le salaire que vous percevez,
01:26:01 le salaire net, celui qui est en bas à droite de votre
01:26:03 fiche de paye après impôts et après
01:26:05 cotisation sociale, est-ce que vous pouvez toucher
01:26:07 de façon assez naturelle, de la part de l'Etat,
01:26:09 de la part du département, des
01:26:11 différentes aides, est-ce pas suffisamment important
01:26:13 pour motiver les gens à travailler, à sortir
01:26:15 d'une période de chômage, d'une période d'inactivité,
01:26:17 d'une période de travail au noir, d'une période
01:26:19 de petits jobs, et ça c'est le
01:26:21 problème, et ça c'est un problème typiquement français
01:26:23 qu'il faut régler assez rapidement,
01:26:25 donc ça interroge évidemment
01:26:27 les impôts,
01:26:29 ça interroge les charges sociales que employeurs
01:26:31 et salariés payent, et ça interroge aussi
01:26:33 la redistribution, l'Etat à Providence
01:26:35 à la française, qui est à bout de souffle
01:26:37 et qui a fini par créer
01:26:39 ses propres embarras et
01:26:41 et son
01:26:43 propre poison, si je puis dire.
01:26:45 Mais je pense que c'est un problème qu'on va vivre pour les 10
01:26:47 ou 15 années à venir, et pour l'instant
01:26:49 je doute et je trouve qu'il n'est pas suffisamment
01:26:51 bien traité par nos
01:26:53 gouvernants, par le pouvoir exécutif en tout cas.
01:26:55 J'évoquais ce mini dans le cadre de Mini News,
01:26:57 l'exemple d'un restaurateur nantais
01:26:59 qui cherche tout simplement un bras droit
01:27:01 pour l'épauler avec un salaire, je le
01:27:03 donne, de 4 500
01:27:05 euros net pour
01:27:07 travailler le week-end.
01:27:09 Refus, il ne trouve pas.
01:27:11 Et c'est pas un petit salaire quand même, on n'est pas
01:27:13 dans un petit salaire là, on est d'accord.
01:27:15 Il ne trouve pas. Il ne trouve pas parce que
01:27:17 le problème il est institutionnalisé
01:27:19 depuis maintenant des années.
01:27:21 Je crois que nous avons des
01:27:23 centaines de milliers de bénéficiaires du RSA
01:27:25 dans notre pays. Je crois
01:27:27 que le A de RSA veut dire activité,
01:27:29 il ne veut pas dire automatique.
01:27:31 Et le problème dans notre
01:27:33 pays, on en parlait d'ailleurs hier
01:27:35 sur la question des dépenses
01:27:37 publiques en matière de solidarité nationale,
01:27:39 le RSA ne peut plus
01:27:41 devenir une dépense
01:27:43 inconditionnelle. Il faut
01:27:45 aujourd'hui pouvoir responsabiliser
01:27:47 les acteurs
01:27:49 institutionnels, renvoyer les
01:27:51 jeunes vers l'emploi, et je le dis
01:27:53 d'autant plus qu'il y a aujourd'hui
01:27:55 des ressources humaines. Quand vous demandez
01:27:57 le RSA, vous devez attendre 4 mois
01:27:59 aujourd'hui pour avoir votre premier rendez-vous,
01:28:01 pour signer ce qu'on appelle un contrat d'engagement réciproque
01:28:03 et être renvoyé vers les
01:28:05 dispositifs d'insertion. Alors, moi je
01:28:07 crois qu'il faut aujourd'hui mobiliser notre arsenal
01:28:09 sur l'insertion professionnelle
01:28:11 et refuser aussi le débat
01:28:13 qui va être mis sur la table, c'est
01:28:15 notamment le grand plan de régularisation
01:28:17 quand même de sans-papier, il faut le dire. Ce que
01:28:19 veut faire le gouvernement, c'est
01:28:21 à travers la loi Asile et Immigration,
01:28:23 qui devrait arriver dans les prochains mois sur la table,
01:28:25 régulariser des étrangers
01:28:27 pour faire le travail soi-disant que
01:28:29 les Français ne veulent pas faire. C'est pas le travail
01:28:31 que les Français ne veulent pas faire, simplement
01:28:33 le gouvernement doit prendre ses responsabilités
01:28:35 et aujourd'hui réformer
01:28:37 le dispositif du revenu de solidarité active.
01:28:39 Un dernier mot Jean-Michel Fauvergue.
01:28:41 Surtout dans ce domaine-là, il faut arrêter les fantaises
01:28:43 mais être très pragmatique. D'abord,
01:28:45 les salaires, salaires plus importants,
01:28:47 mais là, dans le cas précis que vous avez cité,
01:28:49 le salaire est important, donc
01:28:51 il y a aussi d'autres problématiques.
01:28:53 Les problématiques qui ont été citées, la valeur
01:28:55 du travail. Aujourd'hui, on a un vrai
01:28:57 problème avec la valeur du travail. On l'a vu
01:28:59 avec la réforme des retraites et on voit aussi
01:29:01 en même temps dans la réforme des retraites
01:29:03 que dans notre pays, quand on veut
01:29:05 travailler sur la longueur
01:29:07 du travail,
01:29:09 que ce soit les horaires
01:29:11 ou que ce soit la longueur sur une vie
01:29:13 entière, on se vert à des
01:29:15 problèmes qui sont importants.
01:29:17 Et ensuite, évidemment, avoir
01:29:19 un différentiel, ça a été dit aussi,
01:29:21 beaucoup plus important entre
01:29:23 ceux qui bossent et ceux qui font
01:29:25 beaucoup moins que bosser
01:29:27 et qui vivent effectivement
01:29:29 d'allocations. Alors sur le
01:29:31 RSA, on a des réformes en cours,
01:29:33 on va voir comment elles sont prises,
01:29:35 c'est-à-dire faire
01:29:37 travailler pendant une quinzaine
01:29:39 d'heures par semaine les gens
01:29:41 qui sont au RSA, ne serait-ce que pour
01:29:43 les former et pour les orienter
01:29:45 vers l'emploi à nouveau. On va voir comment
01:29:47 c'est suivi et on va voir surtout comment
01:29:49 réagissent les oppositions, l'extrême
01:29:51 gauche d'une manière générale, etc.
01:29:53 sur cette valeur-là.
01:29:55 Dernier mot très rapidement,
01:29:57 ouvert couleré.
01:29:59 - Également sur l'assurance chômage,
01:30:01 et c'est d'autant plus important que si les
01:30:03 Français, alors pas tous les Français,
01:30:05 mais certains Français travaillaient un peu plus,
01:30:07 on pourrait résoudre nos problèmes
01:30:09 d'endettement, nos problèmes de déficit
01:30:11 du commerce extérieur, qui nous mettent
01:30:13 quand même à la limite d'une crise
01:30:15 financière qui nous pend au-dessus du nez.
01:30:17 Donc c'est absolument vital
01:30:19 de pouvoir
01:30:21 faire cette espèce de re-engineering
01:30:23 sur l'économie française,
01:30:25 mais qui se heurte effectivement, vous l'avez dit,
01:30:27 à des forces politiques qui sont foncièrement
01:30:29 hostiles. - Ça sera le
01:30:31 mot de la fin.
01:30:33 On va se
01:30:35 quitter. Merci pour votre fidélité
01:30:37 à ce rendez-vous. Merci.
01:30:39 J'aimerais d'abord poser une question,
01:30:41 une petite réaction sur la mort de Jeanne Birkin. Vous n'étiez pas là au début de cette émission spéciale ?
01:30:43 - Evidemment,
01:30:45 elle a marqué
01:30:47 ma jeunesse et même
01:30:49 mon âge adulte. On a tous des chansons
01:30:51 de Jeanne Birkin qu'on fredonne. Pour moi, c'est
01:30:53 "ex-fan des sixties" que j'aime
01:30:55 par-dessus tout. Et puis, elle savait
01:30:57 en quelques mots, en quelques phrases, créer
01:30:59 une atmosphère. Un chanteur crée une atmosphère,
01:31:01 c'est la base. Elle le faisait mieux que personne
01:31:03 par sa voix, par son timbre,
01:31:05 par son phrasé, par ses musiques, celle
01:31:07 de Serge Gainsbourg. Donc évidemment, c'est
01:31:09 une perte artistique pour la France.
01:31:11 - Voilà. Fin de ce punchline
01:31:13 été. Merci de nous avoir suivis.
01:31:15 Vous pouvez revivre cette émission sur notre site cnews.fr