Punchline Été (Émission du 20/07/2023)

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Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h

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00:00:00 Bonsoir à toutes et tous, ravi de vous retrouver une nouvelle fois à 17h et de passer ce début
00:00:05 de soirée en votre compagnie.
00:00:06 Le remaniement effectué, remaniement à minima, quelques changements, uniquement, on s'interrogera
00:00:10 dans le cours de cette émission sur la suite.
00:00:13 Est-ce qu'Emmanuel Macron arrivera à donner un nouveau souffle à son quinquennat ? Le
00:00:17 président de la République qui était aux côtés, vous le voyez, des parlementaires
00:00:20 de la majorité, c'était hier soir, doit s'exprimer dans les prochaines heures pour
00:00:24 dire quoi, aller où, c'est toute la question.
00:00:27 Je poserai bien évidemment cette question à mes invités.
00:00:29 On reviendra également sur l'expulsion de cet Algérien en situation irrégulière,
00:00:33 connu défavorablement des services de police et qui souhaitait se marier au début du mois
00:00:37 avec une Française.
00:00:38 Robert Ménard, le maire de Béziers, avait refusé d'officialiser cette union.
00:00:42 Il sera mon invité.
00:00:43 Soyez là bien avec nous à 18h pour pouvoir écouter le maire de Béziers qui réagit
00:00:49 à cette toute dernière information.
00:00:50 Nous serons également en direct avec le préfet de Léros à partir de 18h10.
00:00:54 Et nous aborderons dans le courant de cette émission l'inflation.
00:00:57 Quelle incidence pour les Français en vacances ?
00:00:59 Faites-vous des choix.
00:01:00 Le Burkini, nous verrons ensemble également qu'il y a un fossé générationnel entre
00:01:03 les plus âgés qui souhaitent l'interdire sur les plages, contrairement aux plus jeunes.
00:01:07 Beaucoup de sujets à aborder avec mes invités que je vous présente dans un instant.
00:01:10 Mais avant cela, c'est l'heure du rappel des principales actualités et on se concentre
00:01:14 bien évidemment, Adrien Fontenot, sur le remaniement.
00:01:16 Bonsoir Florian, bonsoir à tous.
00:01:21 Oui, le remaniement était attendu.
00:01:23 Les premières annonces sont tombées.
00:01:24 Gabriel Attal, jusqu'ici, au compte public, change de ministère et remplace Paz Papendia
00:01:28 à l'Education nationale.
00:01:30 A 34 ans, il va devenir le plus jeune titulaire de ce poste sous la Vème République.
00:01:35 C'est Thomas Cazenave qui le remplace au budget.
00:01:38 Aurélien Rousseau, ancien directeur du cabinet, quant à lui, remplace… récupère de son
00:01:44 côté, pardon, le ministère de la Santé au profit de François Brune.
00:01:46 Il était avant cela le directeur du cabinet d'Elisabeth Bande depuis l'année dernière.
00:01:51 Aurore Berger passe des bancs de l'Assemblée à un ministère.
00:01:54 L'ex-présidente du groupe Renaissance remplace Jean-Christophe Combes aux Solidarités.
00:01:57 Autre changement connu, au ministère des Outre-mer, exite Jean-François Carenco.
00:02:01 C'est le député Modem Philippe Vigier qui est nommé.
00:02:04 Enfin, Olivier Klein ne sera plus ministre délégué de la Ville et du Logement.
00:02:07 C'est la députée des Bouches-du-Rhône, Sabrina Agresti-Roubach, qui hérite de la
00:02:11 Ville.
00:02:12 Au logement, on retrouvera le maire de Dunkerque, Patrice Vergrit.
00:02:15 A noter également que Marlène Schiappa, épinglée dans la gestion du Fonds Marianne,
00:02:18 quitte le gouvernement d'Elisabeth Borne.
00:02:21 Merci beaucoup Adrien Fontenot.
00:02:24 On refera bien évidemment un point avec vous sur ce remaniement.
00:02:27 C'est toujours complexe d'égrener le nom des ministres.
00:02:30 Qui change de poste, va où, pour quoi faire ?
00:02:32 En tout cas, vous l'avez compris, on garde quasiment la même équipe.
00:02:36 Quelques remaniements effectivement qui ont été effectués à la marge.
00:02:40 On en parlera notamment avec vous, Gauthier Lebret.
00:02:43 Vous nous direz votre avis sur ce remaniement.
00:02:45 On peut parler d'un remaniement à minima ?
00:02:47 Oui, on sait que si ça a tâtonné pendant les heures qui viennent de s'écouler, c'est
00:02:52 parce qu'Elisabeth Borne voulait changer d'équipe en profondeur, tandis qu'Emmanuel
00:02:55 Macron voulait minimiser tout ce qui s'est produit ces derniers jours, ces derniers mois,
00:03:00 que ce soit les émeutes ou la réforme des retraites.
00:03:02 Il fallait toujours tout minimiser pour le chef de l'État.
00:03:04 Donc, si vous changez toute l'équipe, ça veut bien dire que vous avouez qu'il s'est
00:03:07 passé quelque chose de grave ces derniers jours et ces dernières semaines.
00:03:12 Donc, on voit qu'on a coupé la poire en deux.
00:03:14 On n'est pas sur un remaniement d'ampleur loin de là.
00:03:17 Il y a quelques ministres plus médiatiques que les autres qui héritent de portefeuilles
00:03:22 le plus important.
00:03:23 On pense évidemment à Gabriel Attal, qui est le principal transfert de Bercy à l'Éducation
00:03:27 nationale et le départ de Papandiaï qui n'est pas une surprise, mais qui est sans
00:03:30 doute le départ aussi le plus important de ce remaniement.
00:03:33 Et on aura l'occasion, bien évidemment, de l'évoquer à partir de 17h15.
00:03:37 Nous serons en direct avec le vice-président du SNALC lycée et collège, Maxime Repère.
00:03:41 On poursuit la discussion autour de ce remaniement.
00:03:44 Énormément de sujets à évoquer avec vous autour de la table.
00:03:48 On accueille Eugénie Bastier, journaliste au Figaro, Sabrina Metchberg, qui est à vos
00:03:52 côtés, essayiste, cotier Le Bret, je vous ai présenté à l'instant, Karim Zaribi
00:03:57 et Louis Dragnel, Karim Zaribi, consultant CNews, et Louis Dragnel, chef du service politique
00:04:01 d'Europe 1.
00:04:02 Il y a eu ce remaniement.
00:04:04 J'ai souhaité titrer quasiment "On prend les mêmes et on recommence".
00:04:07 Mais ce qui intéresse plus précisément...
00:04:10 Vous n'êtes pas d'accord, Karim Zaribi ?
00:04:11 Je ne suis pas d'accord.
00:04:12 Quasiment.
00:04:13 Écoutez, Aurore Bergé, elle est présidente de groupe.
00:04:16 C'est quand même issu des rangs de la majorité ou très proche d'Emmanuel Macron.
00:04:20 Je ne suis pas d'accord parce que je considère que le ministère de l'Éducation nationale,
00:04:22 le ministère de la Santé et le ministère de la Ville sont trois ministères.
00:04:27 Gabriel Attal, il était présent.
00:04:30 Aurélien Larousso, c'est l'ancien directeur de cabinet d'Elisabeth Born.
00:04:33 Et Sabrina Agressi-Roubach, c'est une très proche du président de la République.
00:04:36 La question, ce n'est pas qu'ils soient présents ou qu'ils soient très proches.
00:04:39 C'est quelle incarnation possible au sein de ces ministères ?
00:04:42 On voit bien qu'il y a des ministres qui n'ont pas imprimé et qui sont sortis, notamment
00:04:47 les trois que je viens d'évoquer, Papendiae, Klein et Braun.
00:04:51 Ils n'ont pas imprimé.
00:04:53 Je veux dire, franchement, on ne sait pas quel type de passage ils ont fait dans leur
00:04:57 ministère.
00:04:58 Ils n'ont pas porté de vision.
00:05:00 Ils n'ont pas trouvé leur place.
00:05:02 En revanche, là, on a trois remplaçants, si je puis parler ainsi, qui ont une dimension
00:05:09 politique plus forte.
00:05:10 Gabriel Attal, on ne peut pas dire que jusqu'à présent, il n'est pas imprimé là où il
00:05:15 est passé.
00:05:16 C'est clair que c'est le retour des politiques à la société civile.
00:05:19 Donc là, il y a un ministre de l'Éducation nationale qui devrait tracer une feuille de
00:05:23 route, ce qui n'a pas été le cas.
00:05:24 La ministre de la Ville que je connais bien, Sabrina Agressi-Roubach, au passage, c'est
00:05:27 une Marseillaise.
00:05:28 On me dit dans l'entourage de Gabriel Attal qu'à présent, ça fait filer droit.
00:05:30 On verra bien.
00:05:34 Sabrina Agressi-Roubach, qui est une députée marseillaise, vous l'avez dit, proche du
00:05:37 couple Macron, mais qui est une femme qui n'a pas sa langue dans sa poche, qui dit les
00:05:41 choses et qui connaît le terrain.
00:05:44 Elle aussi, qui peut imprimer, qui peut donner du sens à ce ministère et d'ailleurs, qui
00:05:49 est repositionné sur le ministère de la Transition écologique et de l'Intérieur.
00:05:54 Intéressant, on en parlera.
00:05:55 Et puis enfin, Aurélien Rousseau, qui n'est que des éloges d'Aurélien Rousseau pour
00:06:00 ceux qui l'ont rencontré, qui l'ont croisé.
00:06:01 Qui était à la tête de la RS, qui est passé pendant la crise de la Covid, directement
00:06:06 directeur de cabinet d'Elisabeth Borne et qui est dorénavant à la Santé et qui a
00:06:10 été directeur.
00:06:11 Je ne sais pas si c'est une bonne nouvelle pour Elisabeth Borne.
00:06:13 Parce que contrairement à ce qu'on pourrait penser, ils ne sont pas proches du tout.
00:06:16 D'ailleurs, Aurélien Rousseau se plaignait de la manière avec laquelle il était traité
00:06:22 par Elisabeth Borne.
00:06:23 Il s'était même confié à des journalistes.
00:06:25 Il expliquait qu'il ne supportait plus qu'Elisabeth Borne débarque dans son bureau et se mette
00:06:29 à fumer dans son bureau.
00:06:30 Il avait quand même quitté le navire avant même qu'il remanie dans le ministériel.
00:06:34 Il voulait partir depuis mars.
00:06:36 C'est du quasi jamais vu.
00:06:38 Un directeur de cabinet du Premier ministre qui part 10 jours comme ça avant le remaniement.
00:06:42 Et donc, ce qu'on comprend, c'est qu'Emmanuel Macron l'a imposé à Elisabeth Borne.
00:06:53 Je ne suis pas sûr que ce soit une victoire.
00:06:54 En tout cas, sur ce ministère, ça a du sens.
00:07:00 Ce qui m'intéresse maintenant, effectivement, il y a ce remaniement.
00:07:03 La plupart des noms, les Français ne les connaissent pas encore.
00:07:06 Peut-être vont-ils les connaître dans les semaines, les mois à venir.
00:07:10 C'est en tout cas peut-être ce que leur a demandé Emmanuel Macron.
00:07:13 Mais ce qui m'intéresse, c'est ce que va dire dans les prochaines heures le chef de
00:07:17 l'État.
00:07:18 Quel nouveau souffle il va pouvoir donner à son second quinquennat.
00:07:23 S'il peut donner un second souffle avec cette nouvelle équipe gouvernementale.
00:07:26 Et il y a un sujet de préoccupation majeure actuellement.
00:07:29 C'est celui du pouvoir d'achat, de l'inflation.
00:07:32 Nous sommes en direct notamment avec Didier Arénault, directeur pro-tourisme.
00:07:35 Pourquoi vous êtes en notre compagnie ? On va élargir la discussion dans un instant.
00:07:40 Mais je souhaitais voir avec vous si les Français actuellement, on parle beaucoup du pouvoir
00:07:45 d'achat depuis le début de la semaine, avec cette hausse des tarifs de l'électricité.
00:07:48 Il sera avec nous dans un instant.
00:07:50 Mais je souhaitais voir avec lui si les Français, alors qu'ils sont pour certains d'entre
00:07:56 eux en vacances, font des efforts, serrent la ceinture et effectivement l'attente finalement
00:08:01 de la population vis-à-vis d'Emmanuel Macron sur cette question du pouvoir d'achat.
00:08:04 Sabrina Metschberg.
00:08:05 Évidemment, de toute façon, le contexte sociopolitique et surtout là précisément
00:08:10 inflationniste, évidemment, est un sujet d'inquiétude pour des millions de Français.
00:08:14 C'est une évidence.
00:08:15 Et nombre de Français sont dans des formes de logique sacrificielle quant au pouvoir
00:08:20 d'achat.
00:08:21 On sait par exemple que nombreux sont ceux d'entre eux qui ont dû énormément se retenir,
00:08:29 se réfréner, quand justement à la possibilité, ne serait-ce que de manger de la viande parfois
00:08:33 dans certains foyers, que les Français sont évidemment dans une logique d'économie.
00:08:37 Y a le Figaro qui a fait justement un tableau de l'inflation sur les deux dernières années
00:08:43 et du fait que les Français parfois consomment moins, achètent moins effectivement.
00:08:47 Bien sûr.
00:08:48 On a entendu des histoires de vol à l'étalage de viande hachée quand même.
00:08:52 C'est arrivé.
00:08:53 Donc évidemment que c'est un sujet d'inquiétude qui concerne des millions de Français.
00:08:56 Évidemment que cette question du pouvoir d'achat, j'espère bien qu'Emmanuel Macron
00:08:59 va l'aborder, puisqu'encore une fois, les Français sont concernés.
00:09:01 Que va-t-il dire ? Je ne sais pas.
00:09:03 On sait que par rapport à la facture d'électricité qui a bondi et qui est à 24% depuis quelques
00:09:08 mois, évidemment, la question du marché de l'énergie se pose.
00:09:11 La question de la souveraineté énergétique se pose.
00:09:14 Mais encore une fois, ce sont des problèmes multifactoriels et protéiformes qui soucient
00:09:18 les Français.
00:09:19 Et la question du pouvoir d'achat n'est pas la seule.
00:09:20 Mais j'imagine bien qu'elle est d'une grande importance.
00:09:23 Ce n'est pas la seule question, bien évidemment.
00:09:25 On imagine que le président de la République ne pourra pas se passer d'évoquer les émeutes,
00:09:30 les récentes émeutes et la République politique.
00:09:31 Il y a vraiment son diagnostic culturel.
00:09:32 Ce qui est frappant, c'est l'impuissance de la parole publique.
00:09:36 C'est-à-dire qu'on a un Emmanuel Macron qui se tait parce que précisément, ses mots
00:09:41 n'ont plus de pouvoir.
00:09:42 C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il n'a pas repris la parole le 14 juillet parce
00:09:45 qu'il savait qu'appeler au calme ou dire quoi que ce soit n'aurait aucune influence,
00:09:49 voire peut-être une influence contre-productive.
00:09:51 Et donc, il se tait.
00:09:52 Et c'est ça qui est frappant.
00:09:53 C'est ce silence de Jupiter.
00:09:56 Et je crois que les 10% d'électricité sont un signal assez… pas alarmant, mais en tout
00:10:02 cas, c'est un tournant.
00:10:03 C'est 10% en plus, 15%, c'est 26,5%.
00:10:06 C'est un tournant parce que ça montre que l'État… c'est la fin du quoi qu'il
00:10:10 en coûte, que l'État ne peut pas cesser d'assurer le pouvoir d'achat des Français.
00:10:15 Enfin, il y a un tournant et que les 4 ans qui s'ouvrent devant Emmanuel Macron, il
00:10:20 va y avoir une problématique qui est la dépense publique.
00:10:22 Il ne peut plus gouverner à coup de chèque, il le sait.
00:10:25 Et ça va être très compliqué d'offrir un cap sans augmenter cette dépense publique
00:10:30 qui est devenue immatrisable.
00:10:31 On en parlera justement de la dépense publique dans le courant de cette émission.
00:10:35 Mais nous sommes en direct donc avec Didier Arrino, directeur pro-tourisme.
00:10:37 J'avais une question assez simple à vous poser dans le contexte actuel inflationniste.
00:10:42 Est-ce que les Français qui partent en vacances serrent l'einseinture et est-ce que vous
00:10:46 avez pu rencontrer des professionnels du secteur qui sont inquiets ?
00:10:49 Alors tout d'abord, les réservations étaient excellentes pour le tourisme français jusqu'au
00:10:56 début du mois d'avril avec une avance considérable et certains acteurs s'attendaient à des
00:11:02 chiffres records, non seulement en chiffre d'affaires mais aussi en fréquentation.
00:11:06 Et à partir du mois d'avril, on a vu une chute considérable des réservations qui
00:11:12 sont dues aux troubles sociaux en partie mais aussi au fait que quand les Français ont
00:11:18 regardé le budget dont ils disposaient pour ces vacances et les prix pratiqués par les
00:11:24 acteurs, il y avait un décalage.
00:11:25 Ce qui fait qu'on est passé d'une avance de 15% des réservations sur juillet/août
00:11:32 à un retard de 5% et il y a quasiment de la disponibilité partout, y compris au cœur
00:11:39 du mois d'août, du fait de prix qui sont trop élevés.
00:11:43 Donc les Français ont envie de vacances, bon nombre, et chaque fois qu'ils le peuvent,
00:11:48 arrivent à sanctuariser un budget vacances.
00:11:50 Ils avaient prévu un budget vacances de 200 euros supérieurs à celui de l'an dernier,
00:11:54 à 2450 euros par foyer, mais malgré cela, il y en a un quart qui est obligé de baisser
00:12:02 son budget vacances du fait de contraintes de pouvoir d'achat, sachant que les charges
00:12:08 contraintes consument en grande partie le pouvoir d'achat de nos concitoyens.
00:12:12 Ça fait pour l'instant une saison qui est plutôt correcte sur juillet/août, avec une
00:12:19 grosse avance que l'on avait notamment au printemps, mais on voit bien qu'aujourd'hui
00:12:24 les vacances, quoi qu'il en coûte, pour le coup c'est terminé et que bon nombre,
00:12:29 dans les territoires touristiques, font en sorte de faire des économies sur ce qui n'est
00:12:33 pas essentiel, et notamment la restauration, y compris d'ailleurs sur l'achat de sandwich,
00:12:40 un sandwich à 6 euros, ils disent non on ne joue plus, on préfère se le faire soi-même.
00:12:44 Et puis il y a des arbitrages qui se font en faveur de destinations moins chères, en
00:12:49 partant moins loin, en partant moins longtemps, et d'ailleurs ça a permis un équilibrage
00:12:55 de la fréquentation sur le territoire national, on ne va pas s'en plaindre, et le fait que
00:13:00 des destinations peut-être moins prisées il y a quelques semaines, retrouvent des
00:13:04 couleurs du fait de clientèles qui cherchent des alternatives aux destinations trop chères,
00:13:09 et notamment du littoral de la Méditerranée.
00:13:11 Donc en résumé, c'est bon pour le Nord, la Normandie, la Bretagne, la façade Atlantique,
00:13:18 à l'exception du bassin d'Arcachon qui est touché par les conséquences des incendies
00:13:24 de l'an dernier, c'est en retrait sur une grande partie de la Méditerranée, c'est
00:13:28 fortement en retrait en Corse, c'est en retrait dans toutes les destinations très
00:13:31 chaudes, caniculaires, et globalement ça n'empêchera pas les acteurs d'avoir un
00:13:38 record de chiffre d'affaires à la fin de la saison parce qu'ils ont beaucoup augmenté
00:13:41 les prix.
00:13:42 Les prix ont augmenté de plus de 15% en deux ans, voire de 25% pour certains opérateurs,
00:13:48 c'est tout à fait considérable, et malgré la volonté de partie de nos concitoyens,
00:13:53 à un moment donné ça coince.
00:13:54 Merci beaucoup, merci beaucoup pour votre témoignage, c'est extrêmement intéressant,
00:13:58 merci beaucoup Didier Harino.
00:13:59 Directeur Pro Tourisme, je retiens la partie sur le sandwich à 6 euros, c'est-à-dire
00:14:05 qu'on renonce, y compris à ces petites dépenses, tout simplement parce qu'effectivement
00:14:10 le contexte actuel fait craindre aux Français de devoir de plus en plus se serrer la ceinture
00:14:16 pour payer les factures, on en parle depuis le début de la semaine, notamment la facture
00:14:19 d'électricité, +26,5% depuis le début de l'année, c'est pas rien, moi j'ai
00:14:23 été interpellé tout à l'heure à la sortie de mon domicile par un Français qui
00:14:25 nous écoute, la première chose dont il m'a parlé, c'est ça.
00:14:28 Il m'a dit c'est un tiers, mais pas du tout sur le remaniement, c'est-à-dire que
00:14:32 sur Emmanuel Macron, j'ai ma facture d'électricité qui a augmenté de quasiment 30% en 6 mois.
00:14:39 C'est pas les 10% de ministre, c'est les 10% de…
00:14:41 Ils sont très informés sur le marché européen de l'électricité.
00:14:44 Ils sont extrêmement informés.
00:14:45 C'est le vrai débat, il faut voir quand vous faites une intervention là-dessus,
00:14:48 quand vous voulez publier sur les réseaux sociaux, le nombre de vues et d'interactions
00:14:53 que vous avez sur le marché européen de l'électricité, qui est quand même le
00:14:55 vrai débat autour de ce sujet.
00:14:57 Vous écoutez Loïc Lefloque-Prigent, l'ancien patron de GDF, il vous explique qu'il
00:15:00 faut sortir du marché européen de l'électricité.
00:15:03 Il y a deux choses, il y a le marché européen et le nucléaire dans lequel il faut investir
00:15:06 parce qu'on a sous-investi pendant des années.
00:15:07 Il faut expliquer deux secondes pour ceux qui ne sont pas au courant.
00:15:09 Vous alignez vos prix à l'échelle européenne, donc vous alignez vos prix notamment avec
00:15:12 les Allemands qui produisent une électricité beaucoup plus chère que la nôtre avec leur
00:15:15 centrale à gaz.
00:15:16 Donc eux, évidemment, par rapport à leur coût de production, ils font une affaire,
00:15:19 ça baisse leur prix, tandis que nous, ça le fait considérablement augmenter.
00:15:23 Donc on fait payer aux Français une électricité qui ne revient pas du tout au prix de production.
00:15:28 Et ça fait deux ans que le sujet du pouvoir d'achat ressort comme la priorité des priorités
00:15:34 pour les Français dans tous les sondages.
00:15:36 Et d'ailleurs, là, on parle des Français qui partent en vacances.
00:15:39 On oublie souvent de dire qu'il y a 40% de nos compatriotes qui partent en vacances.
00:15:42 Mais c'est pour ça que j'ai montré tout à l'heure le graphique du Figaro qui est
00:15:45 extrêmement intéressant.
00:15:46 Si on additionne l'ensemble des hausses de prix sur l'alimentaire en deux ans, puisque
00:15:52 c'est un sujet de préoccupation chez les Français, on le voit très clairement de
00:15:54 ce tableau depuis deux ans, c'est plus 20%.
00:15:58 Plus 20% avec des Français qui renoncent à acheter.
00:16:01 On le voit quasiment.
00:16:02 Ils ne renonçaient pas à acheter au tout début.
00:16:03 C'est ce que vous voyez, les colonnes en gris.
00:16:05 Et depuis, c'est moins 6% de baisse, moins 5,6%, moins 3,3%.
00:16:11 2022, c'était 40% des Français.
00:16:13 Je ne sais pas 2023.
00:16:14 On n'a certainement pas les chiffres, on les aura à la fin de l'été, qui ne sont
00:16:17 pas partis en vacances l'année dernière.
00:16:19 40%.
00:16:20 Donc là, on parle de ceux qui partent et qui se serrent la ceinture.
00:16:21 À l'évidence, c'est l'inquiétude majeure de nos compatriotes.
00:16:25 Mais est-ce que ça va peser sur l'élection européenne de l'année prochaine ?
00:16:29 Non, mais la réalité, c'est qu'on parle de sujet européen.
00:16:32 Tout dépend de l'allocution d'Emmanuel Macron.
00:16:34 Il faudrait que ça pèse sur l'élection européenne.
00:16:36 Les questions vides, qu'est-ce qu'il peut faire ?
00:16:38 Sur la défiance politique.
00:16:39 Non, mais après, la traduction, elle peut se faire de deux manières.
00:16:42 C'est le vote Rassemblement national ou le vote en faveur de la NUPES, clairement.
00:16:46 Vous parlez des élections européennes.
00:16:48 Oui, mais ceux qui sont encleins à dire qu'il faut parfois un peu retourner à la table
00:16:53 de l'Union européenne.
00:16:54 Pourquoi est-ce qu'on est arrivé, pourquoi on s'est retrouvé dans cette situation-là ?
00:16:58 L'acte 1, c'est qu'on assume les conséquences de notre engagement en faveur de l'Ukraine
00:17:03 contre la Russie.
00:17:04 Il ne faut jamais l'oublier.
00:17:05 Le premier effet, c'est celui-ci.
00:17:07 Ensuite, le deuxième élément, et on voit bien qu'on touche du doigt les limites au
00:17:13 niveau des dépenses publiques, c'est la fin du quoi qu'il en coûte.
00:17:16 Au total, toutes les dépenses, les boucliers tarifiaires ont coûté plus de 110 milliards
00:17:19 d'euros.
00:17:20 Donc l'État a raison d'ailleurs de dire maintenant il faut réduire ses dépenses
00:17:25 publiques.
00:17:26 Tout le monde dit qu'on dépense beaucoup trop et globalement il faut le faire.
00:17:29 Le sujet et la vraie question, c'est comment est-ce que l'État apporte des solutions
00:17:34 aux Français pour éviter justement une explosion des prix de l'énergie.
00:17:38 Et aujourd'hui, quand on écoute tous les spécialistes, et je rejoins ce que disait
00:17:41 Gauthier et ce que vous disiez tout à l'heure Eugénie, il n'y a pas mille solutions.
00:17:44 On a un exemple qui est devant nos yeux, qui est l'exemple espagnol et portugais avec
00:17:49 la péninsule ibérique où globalement les citoyens espagnols et portugais ont vu leur
00:17:53 facture d'électricité baisser parce que leurs pays ont décidé de saisir une dérogation
00:17:58 au marché européen de l'énergie pour en sortir, provisoirement en tout cas.
00:18:02 Et c'est vrai qu'on ne voit pas, il n'y a pas mille solutions en fait.
00:18:04 Il faut absolument qu'on s'inspire du système espagnol et portugais.
00:18:08 Parce que ce n'est pas avec les plans d'annonce de champs d'éoliennes qu'immédiatement,
00:18:13 demain ou après-demain, on va avoir des baisses de factures en matière d'énergie.
00:18:17 Eugénie Bastier, puis on rejoindra Maxime Repère, vice-président du SNALC.
00:18:21 J'en parlais en préambule de cette émission afin de commenter notamment l'arrivée de
00:18:25 Gabriel Attal.
00:18:26 Cela va être très certainement l'arrivée la plus remarquée.
00:18:31 Il revient au ministère de l'Éducation nationale.
00:18:33 Il est aux côtés de Jean-Michel Blanquer.
00:18:35 Il prend dorénavant la place de Pape MBI.
00:18:37 Moi ce qui me frappe, c'est le décalage justement entre ce jeu de chaises musicales, ces combinaisons
00:18:42 politiques qui rappellent un peu la quatrième république et l'absence de changement de
00:18:46 politique.
00:18:47 On a quand même Emmanuel Macron qui a convoqué les 100 jours, la référence à l'épopée
00:18:51 napoléonienne il y a trois mois, pour en arriver à un espèce de jeu assez médiocre.
00:18:57 Il a bien fait parce que comme avec Napoléon, ça se termine mal.
00:18:59 Ce n'est pas Waterloo, mais c'est un moment de panache.
00:19:01 Il y a un décalage entre la grandeur des références convoquées, des chantiers annoncés
00:19:09 et cette petite combinaison.
00:19:10 Et en fait, on change de visage parce qu'on n'arrive pas à changer de politique tout
00:19:13 simplement.
00:19:14 Sortir du marché européen de l'énergie, ça exigerait un changement de cap, de sortir
00:19:18 des rails.
00:19:19 Et diplomatiques vis-à-vis de l'Allemagne.
00:19:21 Oui, sortir des rails de la technocratie depuis 30 ou 40 ans, ça exigeait un tel effort et
00:19:26 de volontarisme politique.
00:19:28 Quand on ne le fait pas, on change de visage mais d'une politique qui restera fondamentalement
00:19:32 la même.
00:19:33 Vous l'avez compris, on continue bien évidemment de parler de ce remaniement avec le nom des
00:19:37 ministres qui fuitent dans la presse avant les passations dans chacun des ministères.
00:19:42 On vient de m'annoncer qu'il y aura cette passation de pouvoir entre Papendiaï et Gabriel
00:19:46 Attal qui sera assuie bien évidemment à 18h30 au ministère de l'Éducation nationale.
00:19:51 Justement, nous sommes avec Maxime Repère, le vice-président du SNALC lycée et collège.
00:19:55 Bonsoir à vous.
00:19:56 Que pensez-vous de la nomination de Gabriel Attal qui remplace donc Papendiaï à la tête
00:20:01 du ministère de l'Éducation nationale ?
00:20:02 Écoutez, je ne pense pas à grand-chose puisque ce n'est pas une question de personne.
00:20:08 La journaliste présente sur le plateau l'a très bien dit.
00:20:12 C'est une question de politique.
00:20:14 Vous pouvez mettre n'importe quelle personne, si la politique est la même, de toutes les
00:20:19 façons ça posera problème.
00:20:20 Ça pose déjà problème, on le voit de plus en plus, entre Jean-Michel Blanquer et Papendiaï,
00:20:26 deux personnalités différentes, deux personnages différents, mais in fine on se rend compte
00:20:31 que la politique a été exactement la même avec quelques nuances près, peut-être deux
00:20:36 ou trois petites choses à redire au niveau de la laïcité, mais on est toujours sur
00:20:40 une crise majeure au sein de notre institution qui est celui de la crise des recrutements.
00:20:44 Il y a un très très gros problème d'attractivité du métier.
00:20:48 Je ne parle même pas des différentes réformes par rapport justement aux réformes du BAC
00:20:56 dites réformes Blanquer etc.
00:20:58 À ce moment-là, qu'attendez-vous aujourd'hui de Gabriel Attal ? Vous expliquez ne pas pour
00:21:03 l'instant penser grand-chose de ce changement à la tête du ministère de l'Éducation
00:21:07 nationale, mais qu'attendez-vous concrètement de sa part ?
00:21:09 Dans l'idéal, je demande simplement un changement de politique, ni plus ni moins.
00:21:16 On a changé de ministre, on change de politique.
00:21:19 Sauf que depuis 2017, la politique éducative est la même.
00:21:23 Elle n'est pas le fruit de la volonté d'un ministre de l'Éducation nationale, mais
00:21:29 la volonté plutôt du président de la République et du gouvernement.
00:21:33 D'accord, mais à ce moment-là, on change quoi ? On change de politique, on change
00:21:37 tout, le budget est assez conséquent ?
00:21:39 On change de politique.
00:21:41 Comment dire ? C'est une question de priorité.
00:21:46 Il manquait l'an dernier 4000 postes non pourvus au concours.
00:21:51 Pour la rentrée qui va venir, on en a 3100.
00:21:53 Il y a un problème.
00:21:55 Il y a un problème quand même évident.
00:21:58 On a une politique de suppression de postes depuis 2017, plusieurs milliers de postes
00:22:04 qui sont supprimés.
00:22:05 On a des effectifs par classe qui augmentent.
00:22:08 Je veux dire, à un moment donné, les problèmes, on les connaît.
00:22:12 On en parle suffisamment sur votre chaîne comme sur d'autres.
00:22:15 Donc nous, ce que nous attendons, ce n'est pas un nouveau nom, mais une nouvelle politique.
00:22:21 Tout simplement.
00:22:22 Nous attendons des faits.
00:22:23 Parce que si la tête change et que la politique menée est la même, je veux dire pour nous,
00:22:28 c'est un non événement à ce moment-là.
00:22:30 Merci.
00:22:31 Merci beaucoup pour votre témoignage.
00:22:32 On va élargir la discussion avec mes invités autour de...
00:22:35 Ça vous gêne ?
00:22:36 Non, parce que hier, j'ai critiqué effectivement la science de cap.
00:22:40 Je vous en prie, c'est un plaisir.
00:22:43 J'entends effectivement ce qui est dit et j'y souscris.
00:22:46 Mais je ne peux pas non plus imaginer qu'un ministre n'ait aucune capacité à impulser
00:22:52 quoi que ce soit.
00:22:53 Je ne peux pas l'imaginer.
00:22:54 Entre Christophe Castaner au ministère de l'Intérieur et Gérald Darmanin, excusez-moi,
00:22:59 ça ne semble pas être la même politique.
00:23:00 Ça n'a pas le même rapport au personnel du ministère de l'Intérieur qui se sent peut-être
00:23:06 plus soutenu avec Gérald Darmanin qui n'habitait avec Christophe Castaner.
00:23:09 Le problème, c'est qu'à l'éducation, si vous suivez les syndicats, vous avez le droit
00:23:11 dans le mur.
00:23:12 C'est la grande différence.
00:23:13 C'est ce qu'on fait depuis 20 ans.
00:23:14 Le problème, c'est qu'au ministère de l'Éducation, si vous suivez les syndicats, vous avez le
00:23:17 droit dans le mur.
00:23:18 Sur les syndicats, ce que je veux dire par là, c'est que, OK, le président n'a pas
00:23:22 de cap.
00:23:23 OK, on ne sait pas où le pays va et c'est dramatique sur le plan politique.
00:23:27 Mais je pense qu'un ministre peut aussi imprimer dans son ministère et impulser des choses.
00:23:32 Il peut se battre pour avoir des budgets.
00:23:34 Il peut se battre pour orienter les politiques.
00:23:35 Il peut le faire.
00:23:36 Encore faut-il qu'il ait le courage de le faire, la volonté de le faire et la capacité
00:23:40 de le faire.
00:23:41 Ce qui n'était pas le cas de Papendiaï au ministère de l'Éducation nationale.
00:23:43 C'est difficile de faire pire.
00:23:44 Je pense que Gabriel Attal a cette capacité que Papendiaï n'a pas.
00:23:48 Papendiaï a été une erreur de casting d'Emmanuel Macron.
00:23:50 Pari raté.
00:23:51 C'est un pari raté.
00:23:52 On se demande même pourquoi il l'a nommé là.
00:23:55 Qu'est-ce qui lui est passé par la tête, qui lui a soufflé cette idée ?
00:23:57 Parce qu'il y a une droitisation.
00:24:00 La présidentielle a montré une droitisation.
00:24:01 C'est Benjamin Stora qui lui a soufflé l'idée.
00:24:03 C'est lui qui les a présentées.
00:24:04 C'est une très belle idée.
00:24:05 On a perdu un an.
00:24:06 Déjà que l'école n'a pas été un sujet pendant la présidentielle et pendant le débat
00:24:10 de la campagne présidentielle, alors que c'est un sujet majeur.
00:24:12 Nous avons perdu un an avec Papendiaï.
00:24:14 Est-ce que Gabriel Attal, qui semble avoir un volontarisme sur ce sujet, je rappelle
00:24:17 qu'il s'est dit ouvert à l'uniforme à l'école lors de la bataille.
00:24:21 Il peut l'imposer dans l'école pub.
00:24:22 Il serait pour l'imposer.
00:24:23 Moi, je serais lui.
00:24:24 Je prendrais cette décision immédiatement pour la renouvelle.
00:24:25 Il s'est dit ouvert, contraint et forcé par…
00:24:26 Il serait très populaire et ça marquerait un cap.
00:24:29 Ça marquerait une direction.
00:24:30 Ça marquerait un…
00:24:31 Ce serait un signal très très fort dans le bon sens à mon avis.
00:24:34 Sur l'uniforme.
00:24:35 Il en est capable.
00:24:36 Discussion très intéressante.
00:24:37 Je vous redonne la parole.
00:24:38 On va marquer une très courte coupure pub.
00:24:39 Gauthier Lebret, Sabrina Mechberg, je vous donne la parole juste après la coupure pub.
00:24:43 Restez bien avec nous sur ces news.
00:24:44 Énormément de sujets abordés et on continue d'aborder cette question de Gabriel Attal,
00:24:48 le défi à la tête du ministère de l'Éducation nationale.
00:24:53 De retour sur le plateau de Punchline.
00:24:55 Et t'es toujours en ma compagnie Eugénie Bastier, Sabrina Mechberg, Gauthier Lebret,
00:24:58 Karim Zérébi et Louis Dragnel.
00:25:00 Énormément de sujets abordés dans le courant de cette émission.
00:25:02 On reviendra notamment et le maire de Béziers, Robert Ménard, sera en notre compagnie ainsi
00:25:06 que le préfet de Leroux à partir de 18h et 18h10.
00:25:09 Soyez bien là avec nous afin d'évoquer ce qui s'est passé dans Leroux.
00:25:12 Vous vous souvenez, on en a parlé longuement dans le courant de ces émissions sur ces
00:25:17 news.
00:25:18 Cet Algérien en situation irrégulière sous OQTF qui voulait se marier avec une Française.
00:25:23 Il a été arrêté en début de semaine, placé dans un CRA, un centre de rétention
00:25:27 administrative et il a été expulsé.
00:25:29 Aujourd'hui, c'est ce qu'a expliqué le préfet de Leroux qui nous en parlera en
00:25:32 longueur à partir de 18h10.
00:25:34 On poursuit la discussion autour de Gabriel Attal à la tête du ministère de l'Éducation
00:25:38 nationale, Sabrina Mechber.
00:25:40 On vous en pensait quoi ?
00:25:41 Moi je suis ravie parce que de toute façon, évidemment, on ne pouvait pas faire pire
00:25:44 que Papandiaï.
00:25:45 Tout à l'heure, j'entendais l'intervenant du SNALC qui parlait d'action politique,
00:25:53 que peu importe finalement le ministre, rien ne se passe.
00:25:56 Non, je suis désolée.
00:25:57 Papandiaï, lorsqu'il est arrivé à la tête du ministère de l'Éducation nationale,
00:26:00 il a refondé le conseil des Sages de la laïcité qui avait été lui-même fondé par Jean-Michel
00:26:04 Blanquer en nommant un certain Alain Policar qui lui-même voulait revenir sur la loi
00:26:08 de 2004 et qui voulait une option, une optique multiculturaliste dans nos écoles.
00:26:12 Donc non, Papandiaï a quand même fait des actions.
00:26:14 Je rappelle que c'est quand même quelqu'un qui, comment dire, dont le bilan, et ça paraît
00:26:19 d'ailleurs dans le Figaro, où les atteintes à la laïcité se comptent par centaines depuis
00:26:23 le début de son mandat.
00:26:24 Donc excusez-moi, non, Papandiaï n'est pas non plus fantomatique dans l'incarnation
00:26:31 de sa fonction politique.
00:26:32 C'est juste simplement qu'il...
00:26:33 Le recensement des atteintes à la laïcité.
00:26:34 Oui, le recensement des atteintes.
00:26:35 Il voulait pas cibler les abayas parce qu'il considère que c'est du rôle des chefs de
00:26:42 l'établissement.
00:26:43 Il renvoie toujours à dos la responsabilité des chefs d'établissement qui subissent énormément
00:26:47 de pression à la fois des élèves, à la fois des parents et à la fois des rectorats.
00:26:50 Donc non, M. Papandiaï, excusez-moi, c'est un ministre raté.
00:26:54 C'est un ministre qui, encore une fois, a fait de l'école une espèce d'expérimentation
00:26:59 idéologique où il a essayé de ramifier justement le multiculturalisme, le lgbtisme, etc.
00:27:05 C'est quelqu'un qui n'a pas du tout agi concernant les réelles problématiques que rencontrent
00:27:08 les élèves et les parents, notamment le harcèlement scolaire.
00:27:11 Je rappelle qu'il a quand même mis trois jours avant d'écouter les parents de Lincel
00:27:14 lorsque l'enfant s'est suicidé.
00:27:16 Donc non, pardonnez-moi.
00:27:17 Ça s'est mal passé quand il les a écoutés.
00:27:18 C'est Brigitte Macron qui a dû les recevoir en urgence parce qu'ils étaient très déçus
00:27:21 de la manière dont ils avaient été reçus par Papandiaï.
00:27:23 Ce qu'on peut dire sur la nomination de Gabriel Atta, qui retourne donc à l'éducation nationale
00:27:27 après avoir été le plus jeune ministre de la Ve République quand il était nommé
00:27:32 secrétaire d'État avec Jean-Michel Blanquer.
00:27:35 Il était en charge de la jeunesse.
00:27:36 Voilà, mais sous la tutelle de Jean-Michel Blanquer.
00:27:38 Donc il retourne dans ce ministère de l'Éducation nationale, cette fois comme ministre plein
00:27:43 et entier.
00:27:44 Et je me suis replongé dans la presse à l'époque qui opposait Jean-Michel Blanquer
00:27:48 et Gabriel Attal.
00:27:49 Et c'est très intéressant le discours des syndicats parce que comme quoi il est très
00:27:52 mouvant.
00:27:53 Aujourd'hui, on a un syndicat qui vient nous dire qu'il est très prudent sur la nomination
00:27:55 de Gabriel Attal et qu'en gros, ça ne changera rien.
00:27:57 À l'époque où il était secrétaire d'État, les syndicats n'ont eu de cesse d'opposer
00:28:00 Jean-Michel Blanquer et Gabriel Attal et demandaient la nomination de Gabriel Attal
00:28:04 à la place de Jean-Michel Blanquer.
00:28:06 Bon, ça se fait à la place de Papandiaï et on voit bien que les syndicats ont déjà
00:28:09 changé de discours, sont beaucoup plus prudents parce que ça y est, il est ministre plein
00:28:12 et entier.
00:28:13 Il y avait un article de l'Obs qui disait "les syndicats votent ou demandent Attal ou
00:28:16 réclament Attal", j'en crois.
00:28:17 Non, mais après, ce qui est intéressant aussi concernant Gabriel Attal, donc il connaît
00:28:22 effectivement le ministère de l'Éducation nationale, Gauthier Lebrecht l'a évoqué
00:28:25 tout à l'heure.
00:28:26 Mais en fait, il y a beaucoup pensé.
00:28:28 C'est un ministère qu'il voulait.
00:28:30 Ce n'était pas un rêve, mais...
00:28:32 Ils sont nombreux à le vouloir, ce ministère.
00:28:34 Et lui, il considère que tout n'est pas foutu.
00:28:37 Et puis, il a un cheminement politique...
00:28:40 On lui dit "heureusement".
00:28:41 Si on arrive à la tête d'un ministère et qu'on se dit "c'est foutu"...
00:28:43 Il y en a quand même beaucoup en sortant en privé qui vous expliquent qu'on ne peut
00:28:46 plus rien faire, notamment au ministère de l'Intérieur, par exemple.
00:28:48 On évoquera justement l'Intérieur avec Cyril de Darmanin qui avait donné un défi à Laurent
00:28:52 Nouniès, c'était il y a un an, 21 juillet 2022, éradiquer le krach à Paris.
00:28:56 On verra que ce n'est pas toujours très simple.
00:28:58 Mais du coup, sa gestion de Gabriel Attal, il a beaucoup mûri, il a beaucoup réfléchi
00:29:02 à la possibilité d'arriver à l'éducation nationale.
00:29:04 Et moi, j'en ai discuté plusieurs fois avec lui.
00:29:07 Et du coup, j'ai essayé de me souvenir un peu de nos échanges.
00:29:09 Il disait "voilà, lui, sa priorité, c'est de restaurer l'autorité à l'école".
00:29:13 Plusieurs fois, il m'a dit qu'il voulait imposer l'uniforme obligatoire dans toutes
00:29:17 les écoles publiques.
00:29:18 Alors ça, ce serait une révolution.
00:29:19 Et je serais curieux de voir les réactions des syndicats.
00:29:21 Parce que Papadien n'était pas favorable à l'uniforme, il ne faut pas dire ça.
00:29:24 En revanche, Gabriel Attal, oui.
00:29:26 Il était d'accord pour que les députés Renaissance travaillent sur le sujet.
00:29:29 Et après, on n'a plus jamais eu de nouvelles des travaux des députés Renaissance.
00:29:32 Donc sa priorité, c'est la restauration de l'autorité à l'école.
00:29:37 Ensuite, évidemment, comme tous les ministres de l'éducation, l'importance de l'apprentissage,
00:29:42 des savoirs fondamentaux.
00:29:43 Il y a un défi aussi, le remplacement des professeurs absents.
00:29:46 Pour Gabriel Attal, c'est vraiment un devoir d'exemplarité de l'État.
00:29:51 Et donc l'État doit ça aux élèves.
00:29:53 Et je trouve que c'est une conception intéressante.
00:29:55 Et puis, il y a le sujet du harcèlement.
00:29:56 Il y a le sujet aussi des écoles qui ont été brûlées au moment des émeutes.
00:30:00 Donc il y a un défi aussi de la reconstruction quand même assez rapide.
00:30:02 On a vu notamment l'émotion d'un maire qui a pénétré hier dans son école,
00:30:07 dévasté, ravagé, brûlé.
00:30:08 Exactement. Et ce qui est intéressant, et je termine vraiment d'un mot là-dessus.
00:30:12 On évoquera le cas de Marlène Schiappa.
00:30:13 C'est que Gabriel Attal a une trajectoire politique personnelle.
00:30:17 Il vient clairement de la gauche.
00:30:18 Il était au cabinet de Marisol Touraine.
00:30:19 Il était au Parti socialiste.
00:30:20 Et plus il a pu appréhender certains sujets régaliens,
00:30:25 notamment où il était à Bercy,
00:30:26 plus il s'est droitisé à la fois dans son discours,
00:30:29 mais aussi à titre personnel.
00:30:30 Donc aujourd'hui, clairement, je pense qu'il faut s'attendre
00:30:33 à ce qu'il essaye d'imposer une vision qui ressemble plus
00:30:36 à celle de Jean-Michel Blanquer que celle de Papandière.
00:30:39 Autre changement qui a son importance, le départ de Marlène Schiappa après six années.
00:30:44 En plus, elle est dans la polémique du fond marial.
00:30:46 La réaction de son entourage qui tente de justifier ce départ
00:30:51 et de louer le travail, en tout cas, de Marlène Schiappa
00:30:56 ces six dernières années en expliquant qu'on fera le bilan,
00:30:59 je cite son entourage, des années Macron.
00:31:01 Et en faisant ce bilan, c'est clairement celle qui sortira du lot.
00:31:04 C'est une macroniste originelle.
00:31:06 Les trois ministres qui ont duré plus de six ans sont soit Premier ministre,
00:31:08 soit Premier ministrable.
00:31:09 Elle n'est pas remplacée.
00:31:11 Elle n'est pas remplacée, effectivement, s'il y a une passation de pouvoir.
00:31:14 C'est terrible.
00:31:15 Et ça serait avec Olivier Grégoire, mais elle n'est pas remplacée.
00:31:17 Oui, ça illustre peut-être le fait que son ministère n'était pas forcément...
00:31:21 Donc évidemment, elle était engluée complètement dans cette histoire du fond marial.
00:31:24 On revoit les images de son audition au Sénat qui a été une audition très compliquée.
00:31:28 Le rapport de la commission d'enquête était très à charge contre la secrétaire d'État
00:31:32 et elle avait été complètement lâchée par son directeur de cabinet de l'époque.
00:31:36 Mais quand même, on peut dire un mot sur la manière dont on apprend la nomination des ministres.
00:31:39 C'est-à-dire que c'est les journalistes qui jouent à Alexis Colère depuis plusieurs heures.
00:31:43 Oui, mais ça rappelle, c'est déjà le cas lors de la précédente nomination d'Elisabeth Borne.
00:31:49 Alexis Colère était intervenu plusieurs fois lors du premier...
00:31:51 C'est toujours été le cas.
00:31:52 Non, là quand même, on est dans un moment de flottement.
00:31:54 Ça fait deux fois qu'on est dans cette espèce d'état gazeux, de moment de flottement,
00:31:58 comme avec Catherine Vautrin qui avait été première ministre le temps d'un week-end.
00:32:02 Et je me souviens très bien de la nomination d'Elisabeth Borne.
00:32:04 J'étais devant Matignon ce jour-là.
00:32:05 On savait qu'il y avait quelqu'un pour remplacer Jean Castex,
00:32:07 mais on ne savait pas qui jusqu'aux dernières minutes de l'arrivée d'Elisabeth Borne à Matignon,
00:32:12 ou plutôt de son départ du ministère du Travail à l'époque jusqu'à l'Elysée
00:32:15 pour aller rencontrer Emmanuel Macron.
00:32:17 C'est comme François Brune qui a donné un entretien ce matin,
00:32:19 qui n'est plus cet après-midi ministre de la Santé.
00:32:21 Et ce qui est intéressant, il faudra le dire, je suis sûr qu'il écrira un livre pour le dire...
00:32:24 C'est une question du maître des horloges.
00:32:26 Qui n'est plus maître des horloges ?
00:32:28 Est-ce qu'il savait qu'il n'était plus ministre quand il faisait cette interview ?
00:32:30 C'est ça la question.
00:32:31 Honnêtement, vous vous semblez surpris.
00:32:32 Ce qui est assez frappant, c'est que ça a toujours été le cas.
00:32:35 Il y a des ministres parfois qui ont appris à la télé ce qui se passait.
00:32:39 Il n'y a même pas eu un coup de fuit.
00:32:40 Ce moment de flottement, ça fait deux mois qu'on n'a pas connu ça.
00:32:42 Alors qu'on revienne sur l'histoire.
00:32:43 Précédent qu'un canal d'Emmanuel Macron.
00:32:44 Ce qui caractérise, je trouve, les trois derniers mois d'Emmanuel Macron,
00:32:47 c'est un mot, c'est l'indécision.
00:32:49 C'est-à-dire qu'on a eu trois mois de flottement, d'indécision,
00:32:51 et on était, je vais dire, pas habitués,
00:32:54 mais Emmanuel Macron avait quand même des accès de volontarisme,
00:32:56 notamment pour surmonter les crises.
00:32:58 Et après la réforme de la traite, ça avait été le cas.
00:33:00 On n'a pas connu ça au moment d'Édouard Philippe ou de Jean Castex.
00:33:02 Sur les 100 jours.
00:33:03 Et là, il y a une espèce de passage à vide,
00:33:05 de flottement, d'indécision auquel on n'était pas habitués.
00:33:08 Ça fait deux fois depuis le début du quinquennat.
00:33:09 Et tout le monde l'avait noté.
00:33:11 Il y a eu un livre du journaliste de l'Opinion sur ce début de second quinquennat,
00:33:16 complètement raté, avec, encore une fois, ces moments de flottement, d'hésitation.
00:33:20 En un week-end, vous avez Richard Ferrand, François Béroud,
00:33:23 qui se lie contre Catherine Vautrin avec Alexis Colère
00:33:26 pour essayer de mettre Élisabeth Borne.
00:33:28 Donc, on sent bien que...
00:33:29 Non, mais ce qui est intéressant, c'est que...
00:33:30 Il y a même un côté aléatoire dans l'annomination des ministres aujourd'hui.
00:33:33 Plus d'un an de quand est-ce que le second quinquennat d'Emmanuel Macron va débuter ?
00:33:37 C'est tout de même la question qu'on se pose depuis un an.
00:33:39 Je ne suis même pas sûr que là, ce soit un nouveau démarrage.
00:33:41 Parce que déjà, à l'Élysée, il y a certaines personnes qui vous expliquent
00:33:43 que c'est un gouvernement provisoire et temporaire.
00:33:45 C'est ça qui est dingue.
00:33:46 Et qu'il y aura un nouveau vrai remaniement avec un changement de Premier ministre,
00:33:49 sans doute à l'automne.
00:33:50 On va commencer le deuxième quinquennat, à l'automne.
00:33:53 La maîtrise du temps.
00:33:54 Le rapport au temps est très intéressant, parce qu'Emmanuel Macron,
00:33:58 au début de son premier quinquennat, avait surtout voulu faire tout le contraire
00:34:01 de François Hollande, qui subissait les événements.
00:34:03 Et là, effectivement, vous avez des ministres qui annoncent eux-mêmes
00:34:06 leur entrée au gouvernement.
00:34:07 Alors ça, c'est quasiment du jamais vu.
00:34:09 Il y a une absence de maîtrise totale de la scénarisation de l'événement.
00:34:14 Et puis, sont racontés dans la presse les états d'âme d'Élisabeth Borne,
00:34:19 d'Emmanuel Macron.
00:34:20 On explique même, à un moment, qu'Élisabeth Borne est peut-être
00:34:22 en train de tordre le bras d'Emmanuel Macron.
00:34:24 Non mais, enfin, c'est des choses qui, normalement, n'arrivent quasiment jamais.
00:34:27 En tout cas, par rapport au fonctionnement institutionnel du pays.
00:34:29 En termes de maîtrise de la communication autour d'événements comme ça,
00:34:32 effectivement, c'est un peu désappoyant.
00:34:33 Et puis, vous avez des ministres qui ont été nommés,
00:34:35 je pense à un en particulier, qui a été appelé.
00:34:37 On lui a dit "Est-ce que tu es d'accord pour rentrer au gouvernement ?"
00:34:39 Et puis, deux heures après, on le changeait de périmètre.
00:34:41 Et puis, quatre heures plus tard, il n'était plus.
00:34:44 On avance, on va évoquer une autre question.
00:34:47 Non mais qu'on prenne du temps, Florian, qu'on prenne du temps
00:34:49 pour un remaniement exceptionnel avec, si vous voulez, la tectonique des plaques
00:34:53 qui est complètement inversée, là, pour le coup, ça peut se comprendre.
00:34:56 C'est pour ça que je souhaite aborder des sujets qui nous concernent tous.
00:34:59 Une forme de continuité.
00:35:00 Dernier mot, on l'a bien vu avec ce Conseil des ministres,
00:35:02 décalé deux fois en 48 heures.
00:35:03 Ça devait être aujourd'hui, finalement, c'est demain.
00:35:05 Enfin, ça tâtonne, ça hésite.
00:35:07 C'est très aléatoire, le jeu des chaises musicales.
00:35:08 Pendant que ce jeu des chaises musicales, au Parlement, ça avance,
00:35:11 puisqu'ils ont quand même voté la loi de programmation de la justice,
00:35:13 ce qui n'était pas évident avec une majorité qu'on a pléthorique,
00:35:17 puisque tout le Rassemblement national est très l'air à voter.
00:35:20 Donc, M. Macron peut dire, bon, OK, il y a un capouillage sur le remaniement.
00:35:23 Ce n'est pas terrible, terrible.
00:35:24 Mais en attendant, on avance au Parlement.
00:35:25 Attendez le budget, l'immigration à la rentrée, Génie.
00:35:27 On fait un point.
00:35:28 Il y a un an, Gérald Darmanin, c'était le 21 juillet dernier, on parle nomination.
00:35:32 Laurent Nunez arrivait à la tête de la préfecture de police de Paris
00:35:35 et le ministre de l'Intérieur a défié une mission, éradiquer le krach.
00:35:38 On va l'écouter en un an et on va faire un point sur la situation à présent.
00:35:43 Paris connaît malheureusement la situation dramatique du krach,
00:35:48 qui sévit surtout dans le nord-est de la capitale et qui pourrit la vie des habitants.
00:35:53 Notre objectif, je le sais, en lien avec les collectivités locales,
00:35:59 est d'éradiquer le phénomène.
00:36:01 Vous aurez la charge de mobiliser la police judiciaire, d'associer l'OFAST,
00:36:07 et évidemment de travailler en bonne concertation avec les collectivités locales,
00:36:10 à commencer par la maire, et l'ensemble des services de l'État,
00:36:13 à commencer par ceux de la santé publique, pour que d'ici un an,
00:36:17 le grave problème sanitaire et sécuritaire que représente le krach soit réglé.
00:36:22 C'est ça qui nous intéresse aujourd'hui.
00:36:25 Effectivement, il y a le remaniement.
00:36:26 Est-ce qu'on va impulser une nouvelle politique ?
00:36:28 Est-ce que la vie des Français va changer concrètement ?
00:36:31 On s'intéresse à la vie des Français, au réel, in fine.
00:36:34 On a cette volonté du ministre de l'Intérieur d'éradiquer le krach en un an dans la capitale.
00:36:39 On va voir très concrètement que quasiment rien n'a changé.
00:36:42 Regardez ce sujet réalisé par nos équipes Marine Sabourin, Fabrice Elsner et Maureen Vidal.
00:36:46 C'est aux abords du camp de Forceval, dans le nord-est de la capitale.
00:36:49 Au camp de Forceval, malgré une présence policière renforcée depuis octobre dernier,
00:36:55 le trafic, la consommation de krach et la violence continuent.
00:36:58 Des femmes attaquées, comme cette consommatrice que nous voulions filmer,
00:37:06 ont été interpellées violemment par un autre individu dans un état second.
00:37:09 Tous les deux s'accusent mutuellement d'avoir volé de l'argent et de la drogue à l'autre.
00:37:13 Selon cette femme âgée d'une vingtaine d'années, consommatrice depuis bientôt dix ans,
00:37:17 la tension est montée d'un cran depuis l'évacuation du camp.
00:37:20 Les gens ont plus de mal à trouver leur...
00:37:23 Donc du coup ça a créé des tensions et du coup les gens deviennent de plus en plus violents
00:37:27 puisqu'ils ont besoin de consommer.
00:37:29 Démantelés en octobre dernier, les centaines de krachés ont été déplacés
00:37:33 quelques centaines de mètres plus loin.
00:37:35 Une fois les forces de l'ordre partis, les consommateurs reprennent possession du quartier,
00:37:39 terrorisant commerçants et habitants.
00:37:41 Partout, des zombies, ça... Voilà, ça erre.
00:37:44 Ça erre sans but.
00:37:45 Et pour une femme, se balader ici le soir, c'est très compliqué.
00:37:49 Des vendeurs dispersés sur un plus large périmètre,
00:37:52 mais qui redoublent de stratégie pour vendre leurs marchandises, selon cet habitant.
00:37:56 Ils ont utilisé maintenant une technique, c'est les paquets de cop.
00:37:58 Ils font 100 bandes, vendent des paquets de cop la journée.
00:38:00 Alors qu'en vrai, c'est du krach.
00:38:02 Face aux fléaux du krach à Paris, les riverains en sont résignés
00:38:05 et décrivent une situation insoluble.
00:38:08 On le voit, rien n'a changé, ou quasiment rien.
00:38:12 A chaque fois, on décide de mener une opération de police,
00:38:16 puis on délocalise finalement le camp, s'en met plus loin.
00:38:19 En plus, je veux dire évidemment que rien ne changera,
00:38:22 parce que c'est une patate chose que se renvoient les politiques depuis des années,
00:38:25 entre la présidente de la région, évidemment, le préfet, madame Hidalgo.
00:38:30 Il y a quand même, je crois, 19 associations qui se sont constituées depuis des années.
00:38:34 Il y a eu des lettres adressées au président de la République.
00:38:38 Il y a même une espèce de justice milicienne qui s'est créée dans le 19ème,
00:38:43 où des gens, des habitants, nouveaux propriétaires,
00:38:45 qui arrivent et qui voient justement le krach en dessous de chez eux,
00:38:48 qui ont appelé la mairie, sollicité la mairie du 19ème, sollicité la mairie de Paris,
00:38:52 et qui finalement ont jeté des mortiers sur les krachers.
00:38:56 Donc évidemment que c'est un problème qui ne va pas se résoudre comme ça.
00:38:58 C'est un problème multifactoriel qui comprend à la fois le problème de l'immigration,
00:39:01 à la fois le problème de l'insalubrité et de la tranquillité,
00:39:05 enfin de l'ordre public, dans sa définition la plus stricte,
00:39:08 et en même temps un problème politique,
00:39:09 parce qu'on voit bien que de toute façon, personne n'est en mesure de le résoudre.
00:39:12 Alors moi je veux bien que Laurent Nunez s'y attelle,
00:39:15 il s'y attelle parce que c'est une stratégie, évidemment,
00:39:17 il y a les JO de 2024 qui arrivent,
00:39:18 évidemment que tout ça, ça doit se "nettoyer",
00:39:21 mais concrètement on ne voit pas de mesures qui sont prises
00:39:24 entre justement le phénomène de l'immigration,
00:39:26 le phénomène de la ramification des drogues,
00:39:28 et surtout la notion de santé publique.
00:39:31 C'est quelque chose qui n'est pas du tout pris en compte par les pouvoirs publics,
00:39:33 et on se demande en réalité quel est le projet, quel est le programme,
00:39:36 et où va l'action.
00:39:37 Laurent Nunez en a parlé ce matin,
00:39:39 il a également fait un point sur le dispositif policier.
00:39:41 Toute l'action des services de police depuis ce moment
00:39:47 a consisté à empêcher la constitution d'un nouvel espace de consommation,
00:39:53 évidemment assez ouvert, du type du square de Forceval.
00:39:57 Ce à quoi nous sommes parvenus, mobilise tous les jours,
00:40:02 tous les jours, en fonction de la disponibilité des effectifs,
00:40:06 entre 100 à 600 policiers, gendarmes mobiles,
00:40:11 tous les jours sur le secteur du Nord-Est parisien,
00:40:14 pour disperser, voire interpeller évidemment,
00:40:19 les consommateurs de krach qui subsistent sur la voie publique.
00:40:24 Là on prend l'exemple du krach, on aurait pu prendre énormément d'exemples,
00:40:28 on a parlé de l'inflation au tout début des missions, du pouvoir d'achat.
00:40:31 Il est vrai que c'est ça qu'attendent les français lorsqu'il y a un remaniement,
00:40:35 c'est-à-dire qu'on change de politique, qu'on apporte des solutions.
00:40:38 Force est de constater, est-ce que vous estimez avec ces nouvelles têtes
00:40:42 qu'il va y avoir un shamboule-tout ces prochaines semaines ?
00:40:46 Non, mais ce n'est pas l'illustration d'une rupture.
00:40:49 Ce que les gens attendent, c'est une rupture sur un certain nombre de sujets,
00:40:51 et en plus, ils sont totalement consensuels dans l'opinion publique.
00:40:55 S'agissant du krach, on voit bien la stratégie du préfet de police de Paris
00:40:59 qui consiste à éviter la reconstitution d'un endroit
00:41:03 où se retrouvent des gens qui veulent consommer du krach ensemble.
00:41:06 Mais en fait, à la limite, l'étape 1, c'est le pansement.
00:41:09 Mais la vraie stratégie consisterait réellement à éradiquer le problème.
00:41:13 Et pour éradiquer le problème, parce qu'en fait, vous pouvez multiplier partout
00:41:16 des dispositifs avec 600 policiers, mais en fait, ce n'est pas une solution en soi
00:41:19 d'avoir 600 policiers pour empêcher des krachers de venir consommer.
00:41:22 La vraie solution, ce serait de faire en sorte qu'il n'y ait plus de krachers ou beaucoup moins.
00:41:26 Et des solutions, il y en a, mais elles ont un vrai coût.
00:41:29 Il y a une première question, c'est les places en psychiatrie,
00:41:32 parce qu'en fait, il y a des gens qui ont besoin d'être internés de manière administrative,
00:41:35 et ça, ça relève de la compétence du préfet de police de Paris,
00:41:38 mais ça coûte très cher et aujourd'hui, il n'y a pas assez de places.
00:41:41 Le deuxième sujet, vous l'avez un peu évoqué, c'est la question de l'expulsion
00:41:44 de tous les étrangers en situation irrégulière qui sont quand même surreprésentés
00:41:48 dans ceux qui deal et qui consomment.
00:41:50 Et puis, quand on regarde un peu le sujet de près,
00:41:53 on se rend compte qu'il y a des filières, en fait, qui à la fois acheminent,
00:41:56 qui à la fois donnent rendez-vous, notamment des filières avec une mafia sénégalaise
00:42:00 qui est extrêmement puissante.
00:42:02 Et tant que vous ne vous attaquez pas à la racine du problème, vous n'y arriverez pas.
00:42:05 Et en fait, c'est comme vous élargissiez le sujet du krach à d'autres sujets.
00:42:08 Mais vous avez raison, parce qu'à chaque fois, on a l'impression que pour régler un problème,
00:42:12 il faut trouver une stratégie de contournement.
00:42:14 On va mettre des murs, on va mettre des...
00:42:16 Alors c'est très bien à court terme pour les riverains,
00:42:18 mais en fait, la vraie solution, ce n'est pas ça.
00:42:20 La solution, c'est de faire en sorte qu'il n'y ait plus...
00:42:23 Oui, et puis moi, ce qui m'a marqué, c'est que voilà,
00:42:25 on nomme quelqu'un à la tête de la préfecture de police de Paris,
00:42:28 on vous dit "Banco, dans un an, on éradique le fléau du krach dans la capitale",
00:42:32 un an plus tard, bon...
00:42:33 Mais il n'est pas tout seul.
00:42:34 Non, mais je suis d'accord, il n'est pas tout seul.
00:42:37 Je ne suis pas tout seul sur ce sujet.
00:42:38 Si on ne lui donne pas les moyens de construire des places pour faire des internements d'office,
00:42:42 si les places de centres de rétention administratives pour mettre les migrants en situation irrégulière,
00:42:47 si ces centres sont complètement saturés,
00:42:49 en réalité, on lui demande simplement de faire un peu de la communication.
00:42:53 Alors oui, des coups d'éclat avec les 600 policiers et gendarmes,
00:42:56 mais lui-même, au fond de lui, est conscient de la difficulté du problème
00:43:00 et qu'en fait, on ne lui donne pas les moyens pour trouver des solutions.
00:43:03 C'est comme les 100 jours d'Emmanuel Macron, on se donne des échéances dans le temps
00:43:07 pour essayer de marquer les esprits et d'afficher un volontarisme politique,
00:43:10 mais ce qu'on découvre, c'est l'impuissance de la puissance publique
00:43:13 et effectivement, la difficulté à véritablement faire des politiques
00:43:17 qui renversent, qui changent les choses, qui changent concrètement la vie des gens,
00:43:21 ça devient de plus en plus difficile parce qu'on n'a pas les leviers juridiques, bien souvent,
00:43:25 parce qu'on n'ose pas transgresser certains tabous,
00:43:29 on n'ose pas sortir des rails de certaines politiques qui sont mises en oeuvre depuis des années,
00:43:32 on n'ose pas être vraiment révolutionnaire,
00:43:35 et c'est vrai sur la question migratoire et sur toute la question de la répression à la délinquance,
00:43:40 et effectivement, c'est le vrai problème de la France aujourd'hui,
00:43:44 ces politiques publiques qui ne sont pas suivies des faits.
00:43:47 Avec un contre-exemple qu'on verra tout à l'heure quand même,
00:43:49 mais c'est intéressant parce que ce qu'a fait le préfet de Leraud,
00:43:52 avec un cas individuel de quelqu'un qui était en succession irrégulière,
00:43:55 qui voulait se marier à Bézier, la personne a été interpellée la semaine dernière.
00:43:59 Et la personne était dans l'avion à 9h ce matin.
00:44:03 Oui, mais parce qu'en fait, ce préfet, il se bat comme un acharné.
00:44:07 Mais que font les autres ?
00:44:09 Du coup, il est auréolé, et tant mieux pour lui, d'une image de préfet ferme.
00:44:14 En fait, il applique la loi, c'est ce qu'il y a d'ailleurs dans les lignes de son communiqué de presse.
00:44:18 Il dit "voilà, moi j'ai demandé en vertu de l'application de la loi, l'expulsion de cette personne qui n'a rien à faire avec nous".
00:44:23 Et surtout, il est bien là avec nous, d'ici une petite vingtaine de minutes, il sera en direct sur...
00:44:27 Pour régler un problème, encore faut-il reconnaître qu'il existe.
00:44:29 Quand vous voyez la stratégie du pouvoir, depuis l'annonce de ce remaniement,
00:44:34 et les quelques jours qui ont précédé, l'annonce plutôt du maintien d'Elisabeth Borne,
00:44:38 c'est la déconnexion totale, c'est de dire en gros ça n'a pas existé, les émeutes n'ont pas existé,
00:44:42 tout s'est bien passé le 13 et le 14 juillet, l'ordre républicain est revenu,
00:44:46 l'objectif des 100 jours a été atteint.
00:44:49 Quand l'Elysée explique le maintien d'Elisabeth Borne à Matignon,
00:44:52 ils osent écrire "l'objectif des 100 jours a été atteint".
00:44:56 Allez dire ça à un maire qui a eu sa commune dévastée, le commissariat de sa ville incendiée,
00:45:00 pareil pour l'école, pareil pour la mairie, allez dire ça au maire de la Ile-et-Rose.
00:45:04 Donc, s'il voulait dire que l'objectif des 100 jours, qui était l'apaisement, a été atteint,
00:45:08 on devait penser les plaies de la réforme des retraites, on se retrouve avec des plaies encore plus béantes,
00:45:12 et une France encore plus fracturée qu'au début de ses 100 jours.
00:45:15 On va peut-être revoir, je demande à Céline Géneau, qui est en régie, la séquence de ce maire
00:45:20 qui découvre justement son école qui a été totalement ravagée,
00:45:24 et lorsque l'on voit effectivement le bilan de ses 100 jours,
00:45:28 je crois qu'il n'accessera pas le discours.
00:45:30 "Tous les feux sont verts", a dit Elisabeth Borne.
00:45:32 Il est vrai qu'on commande beaucoup, depuis le début de l'après-midi,
00:45:36 les personnalités qui changent de poste au sein du gouvernement,
00:45:40 on commande finalement assez peu ce qui reste.
00:45:43 Gérald Darmanin, il a un bilan, il tente de faire changer les choses,
00:45:49 sauf que force est de constater, sur les OQTF, on aura peut-être l'occasion
00:45:52 d'en reparler avec le préfet de l'Hérault, c'est compliqué,
00:45:55 et sur de nombreux sujets, là on parle du krach, mais on pourrait aborder
00:45:58 d'autres sujets bien évidemment.
00:45:59 Je considère que Gérald Darmanin fait le job au ministère de l'Intérieur.
00:46:02 Le problème, c'est que si on pense que le seul préfet de police
00:46:05 va régler les problèmes de krach à Paris, c'est une hérésie,
00:46:08 on se plante complètement.
00:46:09 Si on pense que les sujets de tranquillité publique et de sécurité
00:46:12 émanent seulement du ministre de l'Intérieur, c'est qu'on n'a pas bien compris
00:46:16 la manière dont les choses peuvent se passer.
00:46:19 C'est un peu ce qui fait écueil dans ce gouvernement
00:46:23 et chez le président de la République.
00:46:25 Il n'y a pas de vision globale, parce que mettre de la sécurité sur le terrain,
00:46:28 arrêter des délinquants, ok, qu'est-ce qui se passe derrière ?
00:46:31 Derrière, ce n'est plus du ressort de l'Intérieur,
00:46:33 c'est du ressort de la justice.
00:46:35 Ensuite, sur la question du krach, il y a une question sanitaire.
00:46:38 A-t-on des hôpitaux fermés pour faire en sorte de sevrer des gens
00:46:42 qui aujourd'hui ne peuvent pas être livrés à eux-mêmes dans la rue ?
00:46:46 Nous n'en avons pas. Là, ça dépasse le cas du préfet de police.
00:46:49 Tant que nous n'aurons pas une vision plus globale,
00:46:52 il faut marcher avec tous les gens qui sont à notre disposition.
00:46:56 On ne le fait pas, on se tourne vers l'Intérieur,
00:46:58 on pense que l'Intérieur va tout régler.
00:47:00 Non, Darmanin fait le job.
00:47:02 Comme promis, on revoit cette séquence de ce maire qui découvre son école
00:47:05 qui a été incendiée.
00:47:08 [Bruits de pas]
00:47:35 Effectivement, Sabrina Metschberg, on ne peut pas lui dire, à ce maire,
00:47:39 la France a été apaisée.
00:47:41 C'est une évidence.
00:47:43 Il s'est battu dans sa commune, ça fait 20 ans qu'il est maire de cette ville,
00:47:46 pour justement éviter que cela n'arrive.
00:47:50 Et là, on le voit en train de...
00:47:53 C'est sûr qu'il y a un très grand toxymore entre les 100 jours d'apaisement
00:47:57 et la bérésina à laquelle on assiste.
00:47:59 Encore une fois, on parlait hier de désincarnation, de déshumanisation.
00:48:03 Quand on voit ce qui s'est passé, encore une fois, je l'ai dit hier et je le répète,
00:48:06 la question n'est plus de savoir comment peut-on vivre ensemble,
00:48:09 c'est comment peut-on survivre ensemble.
00:48:11 Et effectivement, quand on a Emmanuel Macron qui fait un tweet en disant
00:48:14 "Nous devons tous être fiers collectivement",
00:48:16 non, je ne crois pas que le maire soit fier de ce qui se passe.
00:48:19 Enfin, le maire, là, en l'espèce, évidemment, mais comme tant d'autres.
00:48:21 Je ne crois pas qu'il soit fier en l'espèce de ce qui se passe.
00:48:24 Et je ne crois pas que là, ce soit l'apaisement dans sa ville,
00:48:26 mais plutôt la tristesse et le sentiment d'être absolument abandonné, j'imagine bien.
00:48:32 Sur la réponse politique à apporter, il y a un débat au Parlement
00:48:35 autour justement du projet de loi reconstruction.
00:48:37 Il y avait notamment un amendement qui avait été déposé par les députés du Rassemblement national.
00:48:41 On en a beaucoup parlé ces derniers jours.
00:48:44 Le principe casseur-payeur rejeté en bloc par les députés.
00:48:48 Cela avait été proposé pourtant par les députés du Rassemblement national,
00:48:53 rejeté par les autres députés, notamment ceux de la majorité et de gauche.
00:48:57 On continue la discussion autour, et j'en parlais tout à l'heure,
00:49:00 vous y avez fait référence, Hugues Moutou, Robert Ménard,
00:49:03 ils seront nos invités d'ici quelques minutes afin de revenir sur l'expulsion
00:49:07 de cet Algérien qui souhaitait se marier avec une Française.
00:49:09 C'était au tout début du mois. Robert Ménard sera notre invité dans quelques minutes.
00:49:14 Il a refusé d'officialiser cette union et visiblement, le préfet de l'héros lui donne raison.
00:49:21 Allez, à tout de suite.
00:49:22 De retour sur le plateau de Punchline, et a été afin de commenter l'actualité.
00:49:28 On reviendra bien évidemment sur le remaniement.
00:49:30 On sera en direct également dans un instant avec Robert Ménard, le maire de Béziers,
00:49:33 suite à l'expulsion de cet Algérien de 23 ans avec qui il avait refusé de célébrer l'union, la mairie de Béziers.
00:49:42 C'était au tout début du mois de juillet, mais avant cela,
00:49:44 c'est le rappel des principales actualités de ce jeudi avec vous, Adrien Fontenot.
00:49:49 Le remaniement et les premiers noms qui sont tombés.
00:49:54 Gabriel Attal, jusqu'ici au compte public, change de ministère et remplace Pape Ndiaye à l'Education nationale.
00:50:00 A 34 ans, il va devenir le plus jeune titulaire de ce poste sous la Ve République.
00:50:04 Vous pourrez d'ailleurs suivre la passation de pouvoir dans quelques minutes sur ces news.
00:50:09 Au budget, c'est le député Renaissance de Gironde, Thomas Cazenave, qui est nommé.
00:50:14 Autre changement, Aurélien Rousseau, ancien directeur du cabinet d'Elisabeth Borne
00:50:18 et précédemment directeur de l'Agence régionale de santé Ile-de-France,
00:50:21 récupère le ministère de la Santé au profit de François Braune.
00:50:25 Aurore Berger passe des bancs de l'Assemblée à un ministère.
00:50:28 L'ex-présidente du groupe Renaissance remplace Jean-Christophe Combes au Solidarité.
00:50:32 Nouvelle entrant également au ministère des Outre-mer, c'est le député Modem Philippe Vigier,
00:50:38 qui est nommé en lieu et place de Jean-François Carenco.
00:50:41 Enfin, Olivier Klein ne sera plus ministre délégué de la Ville et du Logement.
00:50:45 C'est la députée Renaissance des Bouches-du-Rhône, Sabrina Agresti Roubache, qui hérite de la Ville.
00:50:49 Au Logement, on retrouvera le maire d'Yvergauge de Dunkerque, Patrice Vergrit.
00:50:53 A noter également que Marlène Schiappa, épinglée dans la gestion du Fonds Marianne,
00:50:57 quitte le gouvernement d'Elisabeth Borne.
00:50:59 Merci beaucoup Adrien Fontenot pour ce point sur le remaniement qui est la principale actualité de ce jeudi.
00:51:04 On va poursuivre la discussion dans un instant autour de cet Algérien de 23 ans
00:51:08 qui a été expulsé par le préfet de Leraux.
00:51:15 Il souhaitait se marier avec une Française de 29 ans.
00:51:19 Robert Ménard, vous êtes en direct avec nous.
00:51:22 Maire de Béziers, vous n'avez pas souhaité officialiser cette union,
00:51:25 tout simplement parce qu'il s'agissait d'un Algérien en situation irrégulière sous le coup d'une OQTF.
00:51:29 Mais avant cela, je souhaitais revenir sur une séquence.
00:51:32 Ça s'est passé ce matin dans la matinale.
00:51:34 Gauthier Lebret, vous êtes avec nous.
00:51:36 Vous interviewiez...
00:51:38 J'essayais.
00:51:39 J'essayais, peut-être. Vous essayez.
00:51:41 Manuel Bompard. Il y a eu un échange assez tendu entre lui et vous
00:51:46 au sujet notamment des propos tenus par certains députés de la France Insoumise
00:51:51 et des manifestations dans lesquelles ils sont présents.
00:51:54 Nous allons écouter cet échange.
00:51:57 On en parle dans un instant. Puis on rejoindra Robert Ménard.
00:52:00 Si vous êtes dans une manifestation et que la foule se met à scander "tout le monde déteste la police",
00:52:05 vous partez ou vous restez ?
00:52:07 Franchement, vous trouvez que c'est une question très importante ?
00:52:09 C'est une question intéressante.
00:52:10 Je pense que vous poserez la question, par exemple, de savoir à M. Darmanin
00:52:14 si quand il est dans une manifestation à l'appel d'Alliance devant l'Assemblée Nationale
00:52:18 et qu'il y a des policiers sur la scène qui crient qu'il faut faire céder la digue de la Constitution,
00:52:22 peut-être que vous lui poserez la question.
00:52:23 Là, c'est Manuel Bompard qui est passé à moi, ce n'est pas Gérald Darmanin.
00:52:25 Oui, mais je observe bien vos questions à géométrie variable.
00:52:28 J'ai pas vu Gérald Darmanin en face de moi encore.
00:52:30 Moi, que les choses soient très claires, monsieur, je ne scande pas ce slogan pour une raison très simple.
00:52:35 C'est qu'il est factuellement faux.
00:52:36 Parce que vous l'avez dit vous-même, ce n'est pas vrai de dire que l'ensemble des Français détestent la police.
00:52:41 Mais jusqu'à preuve du contraire, dire quelque chose de faux n'est pas encore un crime,
00:52:45 sinon peut-être qu'un certain nombre d'entre vous seraient déjà en prison.
00:52:48 Pardon, ça veut dire quoi ça ?
00:52:49 Que si mentir était un crime, peut-être qu'un certain nombre de journalistes seraient déjà en prison
00:52:53 puisqu'un certain nombre d'entre eux, parfois, ne disent pas tout à fait la vérité.
00:52:56 Ça paraît délirant.
00:52:58 Vous avez coupé ma réponse.
00:52:59 Oui, oui. Alors j'imagine, deux secondes, si c'était une personnalité de droite qui sous-entendait
00:53:06 qu'il fallait mettre les journalistes parce qu'ils mentent en prison l'ampleur de la polémique.
00:53:11 Je note que nos amis de Libération soutiennent les propos de Manuel Bompard.
00:53:17 J'imagine que si ça avait été Marine Le Pen face à peut-être un autre journaliste, le discours aurait été différent.
00:53:22 D'ailleurs, il se reprend lui-même. Un certain nombre d'entre vous serait déjà en prison.
00:53:25 Il vous cible, peut-être, avant de reprendre un certain nombre d'entre vous.
00:53:28 Je pense que ça va se passer à moi, à part ce que vous dites.
00:53:30 Mais ça donne une idée de la France insoumise.
00:53:32 Non mais, il cible la profession.
00:53:33 Oui, c'est ça, il cible la profession et ça donne une certaine idée du goût de la liberté de la presse à la France insoumise.
00:53:39 Comme promis, je vous le disais en tout début d'émission, Robert Ménard est avec nous.
00:53:43 Vous avez refusé de célébrer l'union entre une Française et un Algérien en situation irrégulière sous au QTF.
00:53:51 Cet Algérien a été arrêté, placé en crâ, aujourd'hui il est expulsé.
00:53:54 Ça vous donne raison ?
00:53:56 C'est surtout une bonne nouvelle.
00:53:58 C'est le bon sens qu'il a emporté, d'une certaine façon, même je dirais la morale qu'il a emportée.
00:54:04 Enfin, attendez, obliger un maire à marier quelqu'un qui est lui-même obligé de quitter le territoire et qui ne le fait pas,
00:54:13 c'est quand même ubuesque comme situation.
00:54:16 Le problème, c'est que ça arrive très souvent.
00:54:19 Alors nous, on a appris, parce qu'il nous l'a dit lui-même, qu'il était sous l'objet d'une QTF,
00:54:26 c'est-à-dire une obligation de quitter le territoire, sinon on ne l'aurait pas su.
00:54:30 Mais je connais d'autres maires qui, sachant ce qu'ils risquent en refusant de marier dans ces conditions-là,
00:54:36 ne l'ont pas fait.
00:54:37 Je pense que là, j'ai eu la chance de pouvoir m'appuyer sur un préfet, Hugues Mouton,
00:54:43 que je pense que vous allez entendre tout à l'heure, qui est décidé à faire respecter la loi.
00:54:47 Toute la loi, rien que la loi, mais toute la loi qui ne se couche pas devant les dictats des uns et des autres,
00:54:54 des organisations, vous savez moi c'est SOS Racisme qui me poursuit.
00:54:58 Comme on a pu travailler ensemble et l'un et l'autre appliquer la loi le plus strictement possible,
00:55:05 ça prouve tout ça qu'on peut obtenir un certain nombre de choses.
00:55:08 Et quand j'entends un certain nombre d'hommes politiques m'expliquer qu'on ne peut pas renvoyer en Algérie
00:55:14 un certain nombre de gens qui ne respectent pas la loi chez nous, parce que je vous rappelle qu'il avait eu aussi des problèmes avec la police.
00:55:20 Ce n'est pas vrai. La volonté politique, ça paye.
00:55:24 On va regarder justement le communiqué de la préfecture de Leraud.
00:55:29 Pendant que je vous pose une seconde question, on souffre d'un manque de courage politique en France.
00:55:34 Parce que quand je vous écoute, j'ai l'impression que vous êtes parfois le seul à assumer vos positions
00:55:39 et à les tenir jusqu'au bout, quitte à parfois risquer d'être sanctionné, puisque vous auriez pu être poursuivi.
00:55:47 Le comble c'est que je pourrais encore l'être.
00:55:50 Parce que le fait qu'il ait été expulsé ne vaut pas clôture de la procédure en cours.
00:55:57 Et c'est vrai que quand vous savez ce que vous risquez dans ce cas-là, en réalité c'est quoi ?
00:56:01 C'est cinq ans de prison, je ne l'imagine même pas.
00:56:04 75 000 euros d'amende, je ne l'imagine pas plus.
00:56:07 Mais quelque chose que tu peux imaginer, c'est la suspension ou la révocation de ton mandat de maire.
00:56:13 Ça dépend avec quel magistrat tu tombes.
00:56:15 Écoutez, moi j'ai eu les pires ennuis avec les syndicats de la magistrature,
00:56:19 parce que j'étais un de ceux que vous savez sur le fameux mur des cons, j'étais épinglé et tout.
00:56:24 Tu te dis que si demain tu es jugé par un type du syndicat de la magistrature,
00:56:29 tu ne sais pas comment ça peut finir.
00:56:31 Le problème c'est qu'il faut juste malgré ça dire non.
00:56:35 Attendez, moi j'en ai discuté avec le préfet, le procureur m'a appelé en me disant
00:56:40 "vous savez monsieur le maire, si que vous risquez à faire ça".
00:56:43 Je ne suis pas héroïque, mais simplement je suis conséquent avec ce que je pense.
00:56:48 Attendez, l'héroïsme là, ce n'est pas ça l'héroïsme,
00:56:51 c'est en ce moment les gens qui se battent en Ukraine contre les russes, c'est ça l'héroïsme.
00:56:56 Nous c'est juste un peu de conséquence.
00:56:58 Si vous pensez qu'il n'est pas normal que quelqu'un qui devrait être expulsé
00:57:04 ne le soit pas, vous n'acceptez pas de le marier.
00:57:07 Je vous rappelle que sur les OQTF, les obligations de quitter le territoire,
00:57:11 il y en a combien qui sont effectivement mises en oeuvre ?
00:57:13 Allez, il y a deux ans c'était 13%, il y en a encore moins.
00:57:17 C'est ça le problème.
00:57:18 Le problème c'est que ce garçon il y avait presque un an qu'il était l'objet d'une OQTF.
00:57:24 Pourquoi on n'était pas allé le chercher et tout ?
00:57:26 Il a fallu qu'un préfet prenne à bras le corps cette question et dise "moi je ne vais pas me laisser faire".
00:57:32 Le problème c'est est-ce qu'on a 50, 100 préfets de cette trempe-là ?
00:57:37 Je n'en suis pas sûr.
00:57:38 Le préfet Hugues Boutou qui sera avec nous, préfet de l'Hérault, bien évidemment,
00:57:41 dans quelques minutes, je vous rappelle la coupure pub,
00:57:44 mais j'ai élargi la discussion avec mes invités autour de la table.
00:57:46 C'est vrai qu'on en revient à cette question de l'OQTF.
00:57:48 On a l'impression de marcher sur la tête.
00:57:51 C'est-à-dire qu'on a un maire qui potentiellement, la personne de Robert Ménard,
00:57:55 peut être poursuivi pour avoir juste refusé de célébrer l'union
00:57:59 entre une personne en situation irrégulière sous OQTF
00:58:03 qui est défavorablement connue des services de police.
00:58:06 Les bras nous entombe presque.
00:58:09 Tout est inversé.
00:58:10 Vous l'avez dit, on marche sur la tête.
00:58:12 Ce qui est affligeant dans cette histoire, c'est que sans Robert Ménard et sans Hugues Boutou,
00:58:17 le préfet de l'Hérault, cette personne serait en liberté aujourd'hui, serait sans doute mariée.
00:58:22 Le système administratif français, le système politique français,
00:58:26 ne permet pas automatiquement l'éloignement, l'expulsion de ces personnes-là
00:58:30 et donc le respect de la loi.
00:58:32 On se rend compte que sans une implication juste personnelle
00:58:36 avec des gens qui se retroussent les manches, mouillent la chemise et tout ça,
00:58:40 la situation est totalement hors de contrôle.
00:58:43 On applaudit dès demain, c'est super, c'est génial.
00:58:46 Ça fait une personne.
00:58:48 Mais une personne, voilà.
00:58:50 Vous vous rendez compte de toute la difficulté, tout le mal,
00:58:52 tout le temps que ça représente pour un maire et un préfet
00:58:55 pour aboutir simplement, entre guillemets, au respect de la loi.
00:58:59 C'est vrai que dans le communiqué, il y a marqué "le préfet de l'Hérault, Hugues Boutou,
00:59:03 rappelle que conformément à la loi, les étrangers dépourvus de titre de séjour
00:59:06 n'ont pas vocation à demeurer sur le territoire national".
00:59:08 Gros, je respecte la loi, il n'a rien à faire ici, je l'excuse.
00:59:11 Et le fait d'en parler comme ça sur ce plateau, ça montre quoi ?
00:59:14 On en revient à la volonté politique.
00:59:17 Il y a peut-être 5-6 préfets en France comme Hugues Boutou qui sont capables de faire ça,
00:59:20 il y a une poignée de maires, mais en fait, tous les autres,
00:59:23 pour eux, c'est un non-sujet, ou alors ils se disent "c'est tellement compliqué,
00:59:26 c'est tellement difficile, je vais mettre tellement de joint à dos qu'ils ne tentent même pas".
00:59:30 Peut-être un dernier mot avant qu'on marque une très courte coupure pub,
00:59:33 avec vous, Robert Ménard, est-ce que vous estimez que ça envoie un signal aujourd'hui,
00:59:37 l'expulsion de cette personne en situation irrégulière sur le territoire national,
00:59:42 sous OQTF, est-ce qu'il va y avoir peut-être un changement de ce point de vue-là ?
00:59:46 Écoutez, je l'espère en tout cas, parce que tout ça veut dire quoi ?
00:59:51 Ça veut dire que si on est vraiment décidé à quelque chose, on obtient quelque chose.
00:59:56 Dire non, dire non, à un moment donné, ça t'inhibe par pays, c'est aussi simple que ça.
01:00:01 Alors oui, vous avez raison, c'est un cas, et ça a demandé un boulot colossal,
01:00:05 mais l'idée c'était de montrer, d'abord d'appliquer la loi, simplement d'appliquer la loi,
01:00:09 et de dire "on peut faire un certain nombre de choses".
01:00:12 Moi je vois autour de moi la lâcheté, pardon de vous le dire,
01:00:15 général, il y a des gens qui sont venus me dire "écoute, t'emmerdes pas,
01:00:19 demande à un de tes adjoints de le marier, comme ça tu sors par le haut de cette histoire,
01:00:26 et tu prends aucun risque". Le problème c'est ça, le problème c'est ça.
01:00:29 Je veux saluer d'ailleurs le maire de Cannes, David Lysnard, qui m'a soutenu.
01:00:34 Mais qui a soutenu ce genre d'attitude dans la classe politique,
01:00:39 y compris du côté du Rassemblement National ?
01:00:42 J'ai reçu un message du Rassemblement National qui se targue d'être à la pointe du combat,
01:00:48 à la pointe de la rhétorique sur le combat.
01:00:51 Aujourd'hui ce qu'on a besoin c'est concrètement de dire un certain nombre de choses.
01:00:55 Moi je ne suis pas contre l'immigration, je suis contre une immigration de masse incontrôlée.
01:01:01 De masse incontrôlée.
01:01:03 Et donc quand elle se traduit par un certain nombre de situations comme ça,
01:01:06 je prends mes responsabilités. Il suffit que chacun prenne ses responsabilités.
01:01:10 Il faut arrêter de faire de grands discours et prendre ses responsabilités.
01:01:14 Il y a plein de maires comme moi qui se retrouvent devant cette situation.
01:01:17 Il suffit qu'elles disent "Eux non".
01:01:20 Attendez, après tout le monde s'est mobilisé.
01:01:22 Parce que derrière le préfet, moi j'ai reçu des messages, j'en ai discuté avec le chef de l'État,
01:01:28 j'ai reçu des messages de M. Darmanin, Emmanuel Ménard, mon épouse qui est députée,
01:01:33 on a discuté avec le ministre de la Justice.
01:01:35 Ça veut dire qu'on peut réussir à mobiliser des gens.
01:01:38 Il vous a soutenu dans votre démarche Emmanuel Macron ?
01:01:41 Écoutez, en l'occurrence ça s'est fait.
01:01:43 S'il s'y était opposé, ça ne se serait pas fait.
01:01:45 J'essaye d'être pragmatique, je ne fais pas de la politique comme ça.
01:01:48 J'essaye d'être positif.
01:01:50 Aujourd'hui on a réussi ce qu'on ne réussit jamais.
01:01:53 Je me dis que tout le monde soit allé dans le même sens, ça a donné quelque chose de positif.
01:01:59 C'est ça que je veux retenir.
01:02:01 Et on manque peut-être de pragmatisme parfois en politique.
01:02:03 En tout cas, c'est pour ça que je vous pose la question.
01:02:05 Est-ce qu'on souffre dans notre pays d'un manque de courage politique ?
01:02:07 Vous avez des positions, vous les tenez jusqu'au bout et on voit le résultat.
01:02:11 Aujourd'hui on sera en direct avec Hugues Moutou, le préfet de l'Hérault, dans quelques minutes.
01:02:16 Merci beaucoup Robert Ménard, à très bientôt.
01:02:18 De retour sur le plateau de Punchline.
01:02:26 Et on poursuit la discussion autour de cet Algérien de 23 ans en situation régulière sous OQTF
01:02:30 qui devait se marier avec une Française de 29 ans.
01:02:33 Il a été expulsé, nous sommes en direct avec le préfet de l'Hérault.
01:02:36 Nous étions à l'instant avec le maire de Béziers qui a refusé cette union.
01:02:41 Bonsoir Hugues Moutou.
01:02:43 Alors on arrive, j'ai envie de vous dire, enfin à expulser des étrangers en situation irrégulière.
01:02:49 On a su obtenir en quelques heures un laissé-passer consulaire de la part des Algériens.
01:02:54 Qu'est-ce qui a fait qu'aujourd'hui on a pu arriver au bout de la procédure ?
01:02:59 Alors je n'ai pas eu à obtenir un laissé-passer consulaire pour éloigner cet étranger en situation irrégulière
01:03:06 puisque nous avons retrouvé dans les archives de la préfecture un passeport périmé,
01:03:12 mais un passeport qui prouvait bien qu'il était ressortissant algérien.
01:03:16 De façon générale, vous savez, en ma qualité de préfet, j'essaye d'avoir quelques idées claires et de m'y tenir.
01:03:23 D'ailleurs le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, l'a rappelé à différentes reprises lors de nos visioconférences de préfet.
01:03:30 Les étrangers en situation irrégulière n'ont pas vocation à demeurer sur le territoire national.
01:03:35 Soit ils le quittent volontairement, soit on les force à quitter notre territoire
01:03:40 par une procédure d'éloignement ou d'expulsion si vous préférez.
01:03:43 Ça c'est intéressant puisque effectivement ça a pu faciliter, on imagine, de retrouver ce passeport périmé, la procédure.
01:03:51 Non mais lorsque l'on vous écoute et lorsque l'on lit le communiqué de la préfecture de l'Hérault,
01:03:56 on parle parfois concernant votre personnalité, que vous êtes ferme, en fait vous appliquez tout simplement la loi.
01:04:05 J'essaye d'appliquer la loi, effectivement, rien que la loi, mais toute la loi.
01:04:10 Ce n'est pas une atteinte insupportable aux droits de l'homme, c'est juste l'application de la loi de la République.
01:04:15 Le contexte avait été soutenu, Robert Ménard nous disait tout à l'heure qu'il avait été soutenu par Gérald Darmanin, par Emmanuel Macron,
01:04:22 que c'est peut-être cela aussi le fait qu'il y ait un soutien de votre part, le préfet de l'Hérault, du ministre de l'Intérieur,
01:04:29 du président de la République, qui a pu justement amener à l'expulsion de cette personne sous OQTF.
01:04:34 Il n'y a jamais eu d'ambiguïté avec le ministre de l'Intérieur ou le président de la République,
01:04:38 dès lors que l'on applique la loi, naturellement on bénéficie du soutien du gouvernement.
01:04:42 Le contexte était un tout petit peu particulier, puisque c'était en situation irrégulière.
01:04:46 Il souhaitait tout d'abord se marier sur le territoire national.
01:04:50 Le maire de Béziers, je ne me prononce pas sur son choix, a souhaité effectivement ne pas procéder à ce mariage,
01:04:57 pensant qu'il s'agissait d'une union frauduleuse, c'est-à-dire d'un mariage blanc.
01:05:02 Je rappelle que les règles de droit sont très claires.
01:05:06 Certes, le droit au mariage est une composante de la liberté personnelle,
01:05:11 c'est protégé par la Déclaration des droits de l'homme, c'est protégé par l'article 12 de la Convention européenne,
01:05:16 mais d'un autre côté, le mariage blanc, c'est-à-dire l'union de complaisance,
01:05:20 c'est un délit, c'est une fraude, c'est un délit pénal.
01:05:23 Le fait qu'il souhaite se marier ou qu'il soit déjà marié, du reste,
01:05:27 ne me posait moi en tant que préfet aucun problème, puisque vous savez,
01:05:32 le fait d'être marié ne vous accorde aucun droit automatique au séjour.
01:05:36 Donc j'aurais procédé à son expulsion du territoire de la même façon.
01:05:40 Le contexte était un peu délicat, mais je crois que la loi doit être respectée.
01:05:46 Monsieur le Préfet, moi j'avais une question.
01:05:48 On voit bien, sans votre implication personnelle sur ce dossier,
01:05:52 on a l'impression que cette personne serait restée sur le territoire national.
01:05:56 Et donc on voit bien aussi la complexité que ça peut représenter pour des préfets.
01:06:00 Vous, ça a été rappelé, vous êtes réputé pour être ferme,
01:06:03 pour vous intéresser à ces questions régaliennes,
01:06:06 mais on a l'impression que ça peut être aussi aléatoire d'un département à l'autre.
01:06:09 Et donc ça pose quand même un certain nombre de questions.
01:06:12 Et on a l'impression que s'il n'y a pas des moutous dans des départements,
01:06:15 c'est plus compliqué.
01:06:17 Écoutez, on a la chance d'avoir un ministre de l'Intérieur qui s'est montré extrêmement ferme
01:06:21 dès sa prise de fonction sur le sujet en matière d'étrangers en situation irrégulière.
01:06:26 Moi, je tiens à dire que la loi est compliquée, naturellement,
01:06:30 mais que nous avons la possibilité de procéder à des éloignements.
01:06:33 Alors c'est vrai qu'il faut que les autorités des pays de réception,
01:06:38 donc d'origine, mais de réception des étrangers, jouent le jeu.
01:06:42 En 2022, j'ai fait plus 34% d'éloignement qu'en 2021, donc c'est tout à fait possible.
01:06:47 Alors, les praticiens que nous sommes, préfets de la République,
01:06:50 nous attendons naturellement avec impatience les futurs textes et la future loi immigration
01:06:57 qui doit être votée, je crois, à la rentrée à l'automne,
01:07:01 parce qu'elle va nous donner davantage d'armes juridiques pour procéder aux expulsions.
01:07:07 La priorité qui a été fixée par le ministre de l'Intérieur à son arrivée était claire,
01:07:11 c'est d'abord cibler les étrangers qui commettent des délits
01:07:14 ou qui constituent des menaces pour l'ordre public.
01:07:17 C'est la priorité des priorités.
01:07:19 Les trois quarts, on va dire, des étrangers qui ont été éloignés l'an dernier dans mon département
01:07:23 et qui continuent de l'être depuis le début de l'année 2023,
01:07:26 sont des étrangers soit sortants de prison, soit connus pour des troubles à l'ordre public.
01:07:33 Et le nouveau texte qui sera donc adopté en principe dans les prochains mois
01:07:37 va nous donner la possibilité de faire sauter un certain nombre de protections
01:07:41 que nous jugeons, nous, praticiens, abusives,
01:07:43 c'est-à-dire qu'il faut s'en tenir à la gravité du délit
01:07:47 et pas simplement au fait de savoir si l'étranger est arrivé avant ou après ses 13 ans par exemple.
01:07:52 C'est ce qu'on appelle une protection absolue.
01:07:54 Je préfère faire un petit pas de côté, on parle beaucoup depuis plusieurs jours
01:07:57 de ce qui se passe à Cavaillon, préfecture du Vaucluse,
01:08:01 il y a également ce qui se passe à Nice, préfecture des Alpes-Maritimes,
01:08:05 avec des dealers qui financent parfois.
01:08:09 À Nice, c'est la fête de l'Aïd, à Cavaillon c'était autour de la fête du 14 juillet,
01:08:16 des structures gonflables, des buffets, des grillades, tout est gratuit.
01:08:20 Quel message vous auriez en tant que préfet concernant ces trafiquants
01:08:28 qui deviennent les patrons de ces quartiers ?
01:08:31 Vous comprenez que naturellement je ne porterai aucune appréciation sur des thématiques
01:08:35 dont j'ignore tout sauf à écouter la télévision et vos journaux.
01:08:40 Simplement, on note que depuis une vingtaine d'années, il y a une tendance de l'État
01:08:46 à être concurrencé par un certain nombre d'institutions, j'allierais dire sauvages,
01:08:50 des groupes mafieux, des organisations religieuses,
01:08:53 qui cherchent naturellement à avoir une emprise de plus en plus importante
01:08:57 sur nos concitoyens et notamment sur certaines communautés immigrées.
01:09:02 On a connu ça en Amérique du Sud, on connaît ça en Amérique du Sud,
01:09:06 on appelle ça la thématique du bandit social qui cherche à se légitimer
01:09:11 par des actions sociales en parallèle de ses activités criminelles.
01:09:14 Naturellement, la loi de la République doit être la même sur tous les territoires
01:09:18 et ce que font mes collègues préfets, nous appliquons la loi avec la même rigueur,
01:09:23 je l'espère, sur l'ensemble du territoire.
01:09:25 Merci beaucoup Hugues Moutou, je le rappelle, vous êtes le préfet de l'Hérault.
01:09:30 Merci pour votre témoignage, on a pu revenir longuement sur ce qui s'est passé,
01:09:34 qui est peut-être un cas d'école avec cet Algérien qui a été expulsé,
01:09:38 premièrement refus de Robert Ménard de le marier à une Française,
01:09:42 qui soupçonnait que ce soit un mariage blanc.
01:09:44 Le préfet de police, Fermeté, on l'a interpellé, on le met en crâ, on l'expulse.
01:09:49 On a l'impression que c'est assez simple, mais tout simplement parce qu'il y a Robert Ménard
01:09:53 qui sonne l'alerte, il est soutenu par un préfet, on vient de l'entendre,
01:09:57 le préfet de l'Hérault, Hugues Moutou, ça paraît si simple.
01:10:01 Pourtant, il y a ce message de fermeté, on applique la loi, rien que la loi.
01:10:05 Oui, moi j'aurais aimé qu'on pose la question au préfet des plaintes qui ont été déposées
01:10:08 contre Robert Ménard, que va-t-il advenir de ces plaintes,
01:10:11 à partir du moment où on a pris une décision qui était celle d'expulser cette étrange situation,
01:10:17 normalement il ne devrait pas y avoir de suite si on est cohérent jusqu'au bout.
01:10:21 On suivra le dossier.
01:10:22 Et c'est important de suivre.
01:10:24 Le cas Ménard est intéressant je trouve, sur le plan politique.
01:10:28 Robert Ménard, que j'ai interviewé sur une radio locale il y a quelques semaines,
01:10:34 je lui posais la question, est-ce qu'il soutenait Marine Le Pen, est-ce qu'il était proche du RN ?
01:10:39 Il me dit "je ne suis pas au RN, je ne suis pas proche du RN, ma politique c'est celle du bon sens.
01:10:47 Et quand le RN dit quelque chose que je considère comme étant frappé du soit du bon sens, je le soutiens.
01:10:53 Quand Emmanuel Macron fait de même, je le soutiens.
01:10:57 Si quelqu'un de gauche le faisait, je le soutiens.
01:11:01 Je trouve que cette forme de liberté de Robert Ménard, de pouvoir au nom de ses convictions,
01:11:06 au nom de sa vision, au nom de sa ligne, faire en fonction du bon sens, de ses convictions,
01:11:12 et parfois se mettre en difficulté comme il l'a fait, c'est un, être courageux de mon point de vue,
01:11:17 et absolument nécessaire dans le contexte politique qui est le nôtre aujourd'hui.
01:11:20 La preuve en est, s'il avait suivi la loi et seulement la loi, il aurait marié cet étranger.
01:11:26 Cet étranger est un seul régulier, et on n'aurait pas aujourd'hui le débat que l'on a.
01:11:31 Ça veut dire que parfois il faut résister, au nom du bon sens, au nom de ses convictions,
01:11:35 au nom de ce que l'on pense juste.
01:11:37 Et quand il a dit tout à l'heure "je ne suis pas contre l'immigration, je suis contre l'immigration massive, incontrôlée",
01:11:42 je pense que c'est le lot quand même de beaucoup de nos compatriotes.
01:11:45 On est enfermé aujourd'hui dans un débat, certains disent "zéro immigration", d'autres disent "on peut accueillir tout le monde".
01:11:50 Ces débats binaires, je pense qu'ils ne sont pas productifs, ils sont stériles dans le pays.
01:11:56 Ils sont stériles.
01:11:57 On a, je pense, été très complet sur ce qui s'est passé à Béziers,
01:12:01 avec l'expulsion de cet Algérien en situation irrégulière par un préfet de l'Hérault.
01:12:05 On a élargi la discussion avec Hugues Moutou autour de ce qui se passe à Cavaillon, à Nice,
01:12:09 dans ces quartiers qui semblent contrôlés par les dealers.
01:12:12 On a vu qu'il y a eu plusieurs interpellations, notamment dans le quartier de Cavaillon.
01:12:16 On en a parlé assez longuement après l'organisation de plusieurs événements par les dealers autour de la fête du 14 juillet.
01:12:24 Alors visiblement, ces interpellations n'ont rien à voir selon des sources policières avec ce qui s'est passé.
01:12:30 En revanche, un dispositif renforcé a été mis en place.
01:12:32 Il y a même, je parle souvent de contrôle, de Ragnel, la CRS 8 qui a été envoyée sur place.
01:12:39 C'est important.
01:12:40 C'est une unité d'élite qui règle les problèmes, notamment dans ces quartiers.
01:12:44 Ça a été conçu en tout cas comme une réponse à un certain nombre de dysfonctionnements au moment des Gilets jaunes.
01:12:50 C'est donc une unité un peu de haut du spectre qui peut être projetée partout, à tout moment sur le territoire.
01:12:57 Dès qu'il y a des émeutes, dès qu'il y a des violences urbaines, en tout cas, cette compagnie a été envoyée.
01:13:02 Elle a été envoyée à Mayotte, une sorte de compagnie couteau suisse.
01:13:05 Même si son utilisation est encore en cours d'expérimentation, parce que la plupart du temps, elle est employée avec des petits effectifs.
01:13:15 Ça remet en question aussi tout le dispositif.
01:13:18 On ne va pas rentrer dans un débat.
01:13:19 Elle a beaucoup de chance de se développer, Louis.
01:13:20 Il y aura surtout d'autres CRS de ce type qui vont naître.
01:13:24 On va regarder quelques images de ce qui s'est passé ces derniers jours à Cavaillon, qui sont des images amateurs.
01:13:30 On écoutera peut-être, puisque voici ces images, la préfète du Vaucluse, accompagnée du maire de Cavaillon, se sont exprimées.
01:13:39 Tous deux, c'était en milieu de journée.
01:13:41 On les écoutera pour peut-être revenir sur ce qui s'est passé précisément à Cavaillon et la réponse qui a été apportée par les autorités sur place.
01:13:49 Vous en pensez quoi, justement, de ces quartiers parfois gangrénés ?
01:13:53 On verra l'entretien de Luc Ferry accordé à nos confrères du Figaro, son point de vue, notamment sur ce qui se passe maintenant dans ces quartiers depuis trop longtemps.
01:14:04 Lui, il estime que ce qui se passe, c'est de l'individualisme.
01:14:08 Notamment, il détaille sa pensée.
01:14:10 On le verra dans un instant.
01:14:12 Il dit que c'est une confrontation de notre individualisme face au communautarisme.
01:14:19 Nous, nous sommes occidentaux, depuis des années, nous avons adopté l'individualisme, la tolérance, les droits individuels, etc.
01:14:27 Une forme d'extrême tolérance et de non-recours à la force.
01:14:33 Et de l'autre côté, on a des communautés qui sont arrivées sur notre territoire récemment et qui sont devenues françaises, qui, eux, développent un communautarisme très fort.
01:14:40 Et on le voit d'ailleurs dans ces quartiers, une forme d'organisation d'une contre-société.
01:14:44 Et je trouve que c'est bien que l'État réagisse et ne laisse pas passer, on pourrait dire, c'est pas grave, une petite fête entre dealers.
01:14:51 Après tout, ils n'ont pas tiré des tirs de mortier.
01:14:54 Non, il faut réagir, il faut montrer que ces territoires ne sont pas sous la coupe d'un autre ordre que l'ordre de la République.
01:15:02 Et donc, c'est bien que l'État tape et réagisse, ne plus rien laisser passer de ce genre de contre-société, en réalité.
01:15:08 On part en publicité, très courte publicité, vous le savez, et on verra précisément ce qu'a dit Luc Ferry.
01:15:16 On va élargir la discussion autour de ce qui s'est passé à Cavaillon, de ce qui se passe à Nice et plus globalement, de ce qui se passe dans ces quartiers.
01:15:23 Ces quartiers sont-ils contrôlés, sous le contrôle des dealers ? On en parle dans un instant.
01:15:27 Restez bien avec nous sur CNews. À tout de suite.
01:15:29 De retour sur le plateau de Punchline.
01:15:33 J'ai été toujours ravi de passer ce début de soirée en votre compagnie, bien évidemment.
01:15:38 Toujours en ma compagnie, Eugénie Bastier, Sabrina Matchberg, Gauthier Lebret, Karim Zérébi et Louis de Ragnell.
01:15:43 On élargit la discussion, comme promis, autour de ce qu'a dit Luc Ferry dans les colonnes du Figaro,
01:15:49 son point de vue sur la situation actuelle, notamment ce qui se passe dans nos banlieues.
01:15:53 Regardez ce qu'il a expliqué dans les colonnes du Figaro.
01:15:56 Nicolas Sarkozy avait promis de passer le Karcher, c'est tout juste si on a vu sortir un mince filet d'eau d'un tuyau crevé.
01:16:01 La question qu'il faut désormais se poser, donc la suivante, pourquoi le surmoi idéologique de la gauche l'a-t-il systématiquement
01:16:06 emporté sur les exigences de lucidité qui venaient de la droite ?
01:16:10 La réponse porte un nom, individualisme.
01:16:12 Le problème, c'est qu'en face de cet individualisme pétri de bons sentiments, de quêtes d'autonomie, de bonheur,
01:16:16 qui infiltre tous les recoins de la société et alimente le wokisme dans nos universités,
01:16:21 dans de nombreuses jeunes entreprises, mais aussi dans une bonne partie de la presse et de la classe politique,
01:16:26 ces quartiers sont restés attachés à des communautarismes ethnico-religieux dont la dureté contraste avec notre ouverture à l'autre.
01:16:33 On va en parler de ces quartiers, répéter en boucle que tout vient de leur pauvreté,
01:16:36 que l'exclusion est notre faute, c'est se coller des écailles sur les yeux.
01:16:39 Rappelez que 90% des jeunes arrêtés pendant les émeutes de ces derniers jours sont français,
01:16:43 que ça n'a donc rien à voir avec l'immigration, et certes une vérité, mais qui ne sert paradoxalement qu'à cacher la réalité,
01:16:48 à savoir que les émeutiers cassent tous les symboles de la France en prétextant la mort d'un jeune homme,
01:16:52 ou celle d'un sexuagénaire tué par un adolescent, il est vrai qu'on en a peu parlé,
01:16:55 la société des individus ne lève pas le petit doigt tant que nous n'aurons pas compris que nos démocraties molles
01:17:00 font face à des communautarismes durs, qu'il faut cesser d'alimenter par une immigration folle associée à des politiques de bisounours,
01:17:07 nous continuerons d'aller dans le mur en klaxonnant.
01:17:10 C'est dit. Mais c'est un petit peu ce que nous disait finalement Robert Ménard tout à l'heure,
01:17:14 c'est-à-dire qu'on ne contrôle plus rien, et effectivement on a...
01:17:18 Le choc des civilisations.
01:17:21 Le choc des civilisations selon vous ?
01:17:23 Oui, c'est un peu ce qu'on constate, et c'est vrai que c'est un texte assez fort de Luc Ferry qu'il a publié dans les colonnes du Figaro.
01:17:32 Luc Ferry qui était parfois habitué à plus peut-être de... Comment dire ? De centrisme intellectuel.
01:17:39 Il y va fort, et ça me fait penser à cette phrase qu'avait eue Pierre Brochand dans son interview au Figaro Magazine,
01:17:48 où il disait, on dit souvent cette phrase de Victor Hugo, "ouvrir une école, c'est fermer une prison",
01:17:54 mais est-ce que cette phrase a une valeur quand "ceux qui devraient être en prison brûlent les écoles" ?
01:17:59 C'est-à-dire qu'on a un peu une sorte de naïveté face à la réponse aux émeutes et à cette violence qui ressurgit dans la société,
01:18:07 parce qu'on est effectivement dans une autre mentalité politique, c'est un individualisme exacerbé,
01:18:13 et c'est très juste de dire qu'effectivement quand un jeune garçon de banlieue est tué,
01:18:18 il y a immédiatement une solidarité de corps, de groupe qui se fait dans ces quartiers, ils s'identifient tous.
01:18:23 Quand un sexagénaire est tué ou une autre personne par un fait divers, il n'y a pas ce même esprit de corps qui se fait,
01:18:29 c'est bien qu'il n'y a pas le même tissu social qui unit les gens, c'est le communautarisme d'un côté et l'individualisme de l'autre.
01:18:39 Trop de communautarisme d'un côté et sans doute trop d'individualisme de l'autre.
01:18:42 Je suis d'accord avec Eugénie Bastier et l'interview de Luc Ferré quand il parle de confrontation anthropologique
01:18:47 entre l'individualisme et l'ethnotribalisme qui fait la loi dans les quartiers, ça c'est très juste,
01:18:53 mais il ne faut pas non plus oublier, parce que j'ai l'impression qu'il accuse aujourd'hui les politiques d'aujourd'hui,
01:18:59 précisément de faire de l'individualisme mou, moi je pense que ce qui se passe à Cavaillon,
01:19:05 c'est une facture politique que nous payons depuis 40 ans et que dans ces quartiers-là,
01:19:09 il y a des délégations de services publics officieuses qui s'exercent depuis des années.
01:19:13 Quand on demande à des grands frères de représenter le politique dans les quartiers,
01:19:17 quand on voit que ces mêmes grands frères ou ces responsables associatifs ont plus de respect,
01:19:22 en tout cas font preuve de plus de respect que la police par exemple,
01:19:28 quand on voit qu'il y a des imams qui ont plus de légitimité que les élus locaux,
01:19:33 rappelez-vous ce qui s'est passé à Dijon où il y a eu une diatribe entre tchétchènes et autres musulmans
01:19:38 et que François Rebsamène n'a pas été en mesure simplement de s'affirmer en tant qu'autorité politique
01:19:43 et qu'il a laissé l'imam régler ce problème, il ne faut pas non plus s'étonner que la facture sociologique
01:19:49 que nous payons aujourd'hui soit simplement le fait d'une confrontation de valeurs.
01:19:53 Il y a aussi une politique clientéliste qui a accompagné cette distorsion entre précisément
01:19:58 l'individualisme comme valeur de la modernité peut-on dire et l'ethnotribalisme
01:20:03 qui renvoie surtout à un archaïsme, à des réflexes archaïques dont justement parlait Eugénie Bastier,
01:20:07 parce qu'effectivement ce sont des écosystèmes qui se forment, c'est une anthropologie différente qui se forme,
01:20:13 qui se modélise à travers le phénomène de bande, qui lui-même répond à un écosystème de valeurs
01:20:19 à travers la virilité hégémonique, la virilité toxique dont Sandrine Rousseau précisément n'a pas l'impression
01:20:26 de vouloir s'en soucier et qui sont surtout codifiées par la conquête, l'honneur et la force.
01:20:33 Donc évidemment que quand ce jeune Nael décède malheureusement, c'est évidemment toute une partie de cette jeunesse
01:20:39 qui s'en empare au titre même justement d'un moteur politique qui s'appelle la vengeance.
01:20:44 Donc ce n'est pas simplement la confrontation individualisme communautarisme, il faut réfléchir à ce qui s'est passé
01:20:49 pendant 40 ans pour avoir un résultat politique pareil.
01:20:52 Oui, Drag Nael, puis on écoutera dans un instant la préfète, vous faisiez référence à ce qui se passe à Cavaillon,
01:20:58 on en a parlé en début d'émission et on va l'écouter à la tenue 1.13, violente.
01:21:01 Donc on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:21:04 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:21:06 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:21:08 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:21:10 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:21:12 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:21:14 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:21:16 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:21:18 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:21:20 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:21:43 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:21:50 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:21:52 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:21:54 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:21:56 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:21:58 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:00 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:02 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:04 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:06 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:08 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:10 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:12 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:14 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:16 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:18 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:20 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:22 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:24 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:26 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:28 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:30 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:32 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:34 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:36 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:38 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:40 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:42 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:44 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:46 on va écouter ce que vous avez dit, on va écouter ce que vous avez dit,
01:22:48 - Ce que j'ai envie de dire, Pierre Brochon, pour le citer,
01:22:50 c'est que précisément cette société des individus est la plus ouverte
01:22:52 et la moins préparée à l'ouverture,
01:22:54 parce qu'effectivement, on fait venir chez nous des communautés entières
01:22:56 qui ont des exigences, alors même que nous,
01:22:58 nous sommes des armées dans cette société des individus,
01:23:00 on leur demande de s'intégrer à rien,
01:23:02 puisque précisément, nous sommes une société d'individus,
01:23:04 et c'est bien le cocktail explosif qui est en train de nous exploser la figure.
01:23:06 - On va écouter comme prévu, puisqu'on va revenir sur ce qui se passe à Cavaillon,
01:23:08 tout est lié, bien évidemment, sur ce qui se passe dans ces quartiers
01:23:10 où les dealers font la loi,
01:23:12 on a évoqué le cas de Néant,
01:23:14 on retourne donc à Cavaillon,
01:23:16 la préfète a tenu un point presse aux côtés du maire,
01:23:18 on écoute dans un premier temps la préfète du Vaucluse,
01:23:20 Violaine Desmarais, qui explique que le quartier a été bouclé.
01:23:22 - Premier bilan, au bout d'une heure et demie de mise en place du dispositif.
01:23:24 Donc c'est simple, on boucle le quartier,
01:23:26 et on regarde toutes celles et ceux qui tentent d'y rentrer,
01:23:28 d'en sortir pour voir ce qui se passe.
01:23:30 Évidemment, les barges, en réalité, c'est pour eux qu'on fait ça,
01:23:32 mais on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:23:34 parce que c'est la bonne chose,
01:23:36 et on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:23:38 parce que c'est la bonne chose,
01:23:40 et on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:23:42 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:23:44 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:23:46 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:23:48 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:23:50 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:23:52 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:23:54 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:23:56 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:23:58 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:00 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:02 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:04 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:06 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:08 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:10 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:12 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:14 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:16 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:18 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:20 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:22 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:24 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:26 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:28 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:30 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:32 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:34 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:36 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:38 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:40 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:42 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:44 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:46 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:48 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:50 parce qu'on ne peut pas dire que c'est la bonne chose,
01:24:52 parce que la préfète et le maire vont régler l'ensemble des problèmes dans ces quartiers-là.
01:24:57 Mais pour l'heure, il n'y a pas vraiment de réponse qui a été apportée.
01:25:01 On espère que dans les prochains jours, puisqu'on suivra le dossier,
01:25:03 il y aura une réponse qui sera apportée
01:25:05 et qu'on va tenter d'éradiquer au moins dans ce quartier-là la drogue,
01:25:08 même si c'est extrêmement compliqué.
01:25:10 Moi, je ne partage pas du tout l'analyse du communautarisme.
01:25:13 De Luc Ferry ?
01:25:15 De Luc Ferry, puis de ce qui a été dit autour du plateau,
01:25:18 puisque tout le monde a intériné, effectivement, sa vision.
01:25:21 Quand vous avez Bruno Bechisa, qui est un maire de droite,
01:25:24 qui était un proche de Nicolas Sarkozy,
01:25:26 qui vous dit que sur ces quartiers qui comportent 40 000 habitants,
01:25:30 pendant les émeutes, il y avait 400 délinquants.
01:25:33 C'est le premier à dire aujourd'hui que le reste des habitants
01:25:38 n'ont fait que subir, n'ont pas été du tout complices
01:25:41 et sont pris en otage par des émeutiers,
01:25:44 qui sont des délinquants, des pilleurs, des voyous.
01:25:46 Et la question du communautarisme, il le dénonce, il le subit.
01:25:52 – Non mais qu'il donne les noms des gens, qu'il les dénonce,
01:25:55 les 400 délinquants.
01:25:56 – Il le fait, Bruno Bechisa, pour le coup, il est assez ferme.
01:25:59 – Non mais je parle des habitants, qu'il dénonce les délinquants,
01:26:04 qu'il les mette au bord de leur quartier.
01:26:07 – On avait le témoignage d'un habitant dans ce quartier-là.
01:26:09 – Si vous voulez transformer les habitants en procureurs et en policiers,
01:26:12 ne comptez pas sur eux, parce que tous les jours, eux,
01:26:14 ils veulent être délinquants, vous non.
01:26:16 – Il faut se mettre tous ensemble.
01:26:18 – Il y a plusieurs questions, il y a effectivement ceux qui peuvent être menacés.
01:26:23 – De coup, vous voudriez que tous les habitants soient capables
01:26:26 de devenir des super flics procureurs.
01:26:28 – Bien évidemment pas, tout ce qu'on dit depuis de nombreux mois,
01:26:31 au tour de nombreuses années autour de ce plateau,
01:26:34 c'est que la plupart du temps, ce sont ces habitants,
01:26:36 effectivement, qui sont confrontés à la réalité,
01:26:38 c'est-à-dire à ce trafic de drogue, qui sont parfois menacés.
01:26:41 Si c'était du communautarisme, vous auriez une vague,
01:26:44 donc beaucoup plus nombreuses d'habitants de ces quartiers,
01:26:47 au nom du communautarisme ethnique, qui se grefferaient à ces délinquants,
01:26:53 pour tout casser, pour barfouiller les lois de la République.
01:26:56 – Non, M. Littoral, c'est une révision.
01:26:58 – Moi, je vous dis que l'immense majorité de ces gens,
01:27:00 que vous ne considérez pas comme des Français,
01:27:01 vous les appelez toujours "issus d'immigration",
01:27:03 c'est la troisième génération, jusqu'à quand seront-ils Français ?
01:27:05 – Ça, c'est vous qui faites ce gisement.
01:27:07 – Je ne sais pas, quand on qualifie des gens,
01:27:09 quand on qualifie des gens d'issus d'immigration,
01:27:12 alors qu'on est à la troisième génération,
01:27:14 et qu'on ne les appelle pas des Français,
01:27:16 c'est que, quand même, quelque part, on a une forme de déni.
01:27:19 – La question, ce n'est pas de considérer s'ils sont Français.
01:27:22 – Non, c'est vrai, mais on est tout à fait d'accord sur ça.
01:27:26 La question de ces dernières semaines,
01:27:28 Karim, la question de ces dernières semaines,
01:27:29 c'est est-ce qu'eux se considèrent Français ?
01:27:31 – C'était quoi d'autre qu'un problème d'assimilation ?
01:27:33 – Alors, je vais vous dire, est-ce que vous ne vous considérez pas Français ?
01:27:35 Vous parlez de qui ?
01:27:36 – Pas tous en même temps, sinon c'est pas bon.
01:27:37 – Pas tous les habitants des quartiers ou de ces délinquants ?
01:27:39 – De ces délinquants.
01:27:40 – Bon, ces délinquants ne sont pas tous les habitants des quartiers.
01:27:42 – Bien évidemment.
01:27:43 – Personne ne le sort.
01:27:44 – Quand on dit communautarisme, est-ce que vous ne sentez pas,
01:27:48 quand même, quelque part, qu'on a une forme d'essentialisation
01:27:51 des habitants des quartiers ?
01:27:53 En tout cas, eux, je peux vous dire…
01:27:54 – Ça c'est votre analyse ?
01:27:55 – Mais Karim, ils peuvent le ressentir,
01:27:57 les gens peuvent le ressentir.
01:27:58 – Les gens, ils habitent où ?
01:27:59 – Excusez-moi, mais faire la part des choses s'impose.
01:28:01 – On dit qu'il y a que les communautariens.
01:28:03 – Ça s'impose.
01:28:04 – On ne vous en déplaise ?
01:28:05 – On ne vous en déplaise.
01:28:06 – On ne vous en déplaise, ça s'impose.
01:28:07 – On ne vous en déplaise, parce que si on parle tous en même temps,
01:28:08 à plusieurs jours, c'est comme dit pour les gens qui nous regardent.
01:28:09 – On a des minorités qui génèrent des formes de tyrannie par la délinquance,
01:28:15 qui mettent la main sur ces quartiers.
01:28:17 Je veux dire, mais de grâce, ne laissez pas entendre
01:28:20 qu'il y a un communautarisme dans ces banlieues, dans ces cités,
01:28:22 quand les quartiers s'affrontent entre eux.
01:28:24 C'est des gens de la même origine qui s'affrontent entre eux.
01:28:26 S'ils étaient communautaristes, ils ne s'affronteraient pas.
01:28:28 Arrêtez un peu avec cette…
01:28:30 – Des communautaristes, des communautaristes…
01:28:31 – C'est pourquoi il y a les Marocains qui s'en prennent aux Algériens,
01:28:33 parfois il y a les Maliens qui s'en prennent aux Sénégalais.
01:28:35 – Mais non, mais non, mais tu…
01:28:36 Excusez-moi, je suis né dans les quartiers, je vis dans les quartiers au nord de Marseille.
01:28:39 Ce n'est pas comme ça que ça se passe, ce n'est pas les Marocains contre les Algériens.
01:28:42 Arrête !
01:28:43 – Regardez, en Seine-Saint-Denis, c'est comme ça que ça se passe, pas le Biais de Saint-Rémy.
01:28:45 – Mais non, mais non, ce n'est pas comme ça que ça se passe.
01:28:46 – Malheureusement, en tout cas.
01:28:47 – Ce qui arrive, vit dans le réel.
01:28:49 – Les communautaristes n'existent pas en France.
01:28:51 – Mais personne n'a dit ça, mais de dire…
01:28:53 – Mais dites ce que vous dites, vous n'imprésentez pas.
01:28:54 – Non, je n'ai pas dit que ça n'existait pas, d'ailleurs il y a des communautaristes qui nous dérangent,
01:28:58 d'autres qui ne nous dérangent pas.
01:28:59 Dans le quartier chinois du 13ème ornissement, ce communautarisme marocain ne nous dérange pas,
01:29:03 parce qu'il n'est pas générateur de délinquance.
01:29:04 Pour autant, il n'est pas non plus très intégré et on n'a pas des gens très assimilés,
01:29:09 mais ça ne dérange personne.
01:29:10 Donc ça, je le note souvent.
01:29:12 La réalité, c'est qu'il y a du communautarisme, mais ne ramenez pas tout,
01:29:15 et notamment tous les habitants des quartiers, à ce communautarisme.
01:29:18 De grâce, parce que dans les quartiers…
01:29:19 – Et personne ne l'a fait, personne ne l'a fait sur les plateaux,
01:29:22 et je resterai vigilant là-dessus.
01:29:24 – Dites que 95% des habitants des quartiers sont respectueux des lois de la République.
01:29:29 – Karim…
01:29:30 – Aiment certainement notre pays comme tu l'aimes, pas moins, pas plus, mais comme tu l'aimes.
01:29:33 – Karim…
01:29:34 – Et considère-les comme tels, appartenant à la communauté nationale.
01:29:36 Parce qu'avec ces discours excluants, les gens qui ne se sentent pas peut-être tout à fait français
01:29:41 ou se sentiront encore moins français.
01:29:42 – Karim, les premières victimes…
01:29:43 – Ça c'est l'analyse que vous faites, Karim.
01:29:44 – Oui, mais les nommés Karim.
01:29:45 Nous ce qu'on dit, c'est que les premières victimes, c'est les habitants des quartiers.
01:29:48 Quand il y a des écoles qui sont saccagées, quand il y a des commissariats de police,
01:29:52 quand il y a des antennes de pompiers, quand il y a des brigades de gendarmerie,
01:29:55 ce sont les habitants qui payent la note.
01:29:57 – On est bien d'accord.
01:29:58 – Nous ce qu'on dit également, c'est qu'au moment des émeutes,
01:30:00 on sort quand même d'une période, on ne vit pas ça tous les jours,
01:30:04 il y avait une surreprésentation, il y avait quasiment exclusivement des gens
01:30:07 qui venaient des quartiers et dedans, il y avait une surreprésentation
01:30:11 de gens qui étaient issus de l'immigration.
01:30:13 – Et il n'y a que eux qui vivent dans les quartiers.
01:30:15 – Excusez-moi, la politique publique, ça a été de ne mettre que des règles.
01:30:17 – Les pratiquants, en même temps, essaient d'élargir le débat.
01:30:19 – Mais Karim, c'est une honrière.
01:30:21 – C'est le problème de la vie, c'est nos politiques publiques.
01:30:23 – Karim, si on dit…
01:30:24 – Vous allez analyser, si tu veux.
01:30:25 – Karim, si vous disiez ça, on n'y arrivera jamais.
01:30:26 – Pas que les politiques publiques,
01:30:27 ils décident de vivre dans les quartiers pourris de notre pays.
01:30:30 Ils décident.
01:30:31 – On essaie d'avoir un débat, si c'est stérile, on passe à un autre sujet.
01:30:34 – Vous connaissez les quartiers dans le marché, vous les connaissez, Germaine ?
01:30:36 – Karim, il y a des endroits indignes de la République.
01:30:39 – Karim, s'il vous plaît.
01:30:40 – Est-ce que ça se dit dans la politique publique ?
01:30:42 – Personne ne dit que ça se dit dans la politique publique.
01:30:43 – Les habitants, majoritaires, ne vivent pas dans la délinquance.
01:30:45 – C'est incompréhensible.
01:30:46 – Karim, c'est incompréhensible.
01:30:48 Moi-même, je ne comprends pas, donc Eugénie Basté va me répondre.
01:30:50 – Je n'ai pas de rentrains, je n'ai pas envie.
01:30:51 Mais juste sur les politiques publiques,
01:30:53 dire qu'on a parqué ces gens-là dans ces quartiers de façon délibérée,
01:30:56 ça n'est pas vrai.
01:30:57 Il y a aussi le phénomène de diaspora qui fait que les gens,
01:30:59 quand ils arrivent, souvent issus de l'immigration,
01:31:01 ils se rassemblent entre eux et c'est normal.
01:31:02 – C'est faux.
01:31:03 – On ne peut pas leur reprocher.
01:31:04 – C'est faux.
01:31:05 – Mais de vous la…
01:31:06 – C'est vrai.
01:31:07 – C'est faux.
01:31:08 – C'est vrai.
01:31:09 – Mais vous savez comment ça marche,
01:31:10 ces attributions de logements sociaux ?
01:31:11 On dit des aberrations sur ce plateau.
01:31:12 – Je sais comment ça marche, le logement social,
01:31:14 ce n'est pas vous qui décidez ou on vous l'octroie.
01:31:17 Mais l'immense majorité veut sortir de ces quartiers.
01:31:19 – Mais on n'a pas dit ça.
01:31:20 – Et reproche aujourd'hui.
01:31:21 – On n'a pas dit l'inverse, c'est peut-être ça.
01:31:23 – Si on le sait.
01:31:24 – C'est peut-être ça le principal problème.
01:31:26 – On n'est pas prêts de nous faire des aberrations.
01:31:28 – Les habitants de ces quartiers disent exactement la même chose,
01:31:30 que ce sont des quartiers enclavés et que malheureusement,
01:31:33 la plupart des gens veulent en sortir.
01:31:35 – C'est pas ce que vient de dire Eugénie,
01:31:37 elle dit qu'ils sont contents de se retrouver ensemble.
01:31:39 – C'est pas ça avec les espoirs accrés.
01:31:41 – Malheureusement, c'est un débat totalement stérile.
01:31:43 – C'est pas Eugénie, c'est la troisième génération.
01:31:45 – Je pense que c'est pas tout en même temps, sinon je m'en fous.
01:31:47 – De quelle filière vous parlez ? Troisième génération.
01:31:49 – Il y a toujours des nouveaux guerriers.
01:31:50 – Ça aurait pu être un débat extrêmement intéressant,
01:31:51 malheureusement j'ai l'impression que c'est une solution stérile.
01:31:53 On n'avance pas, donc un petit peu d'ordre,
01:31:55 c'est en tout cas ce que souhaite faire Gabriel Attal.
01:31:58 L'ordre, ça va filer droit, nous dit-on dans son entourage,
01:32:02 puisque Gabriel Attal va remplacer Papandiaï,
01:32:05 l'ancien ministre de l'éducation nationale.
01:32:08 On vous retrouve Thomas Bonnet devant le ministère,
01:32:11 Gabriel Attal qui remplace donc Papandiaï.
01:32:14 – Oui, et on attend la passation de pouvoir,
01:32:17 mais pour qu'il y ait cette passation de pouvoir,
01:32:19 il faut d'abord qu'il y ait communication officielle
01:32:21 de l'Elysée sur ce remaniement, ce qui n'est toujours pas le cas à cette heure.
01:32:24 Alors on sait en effet que Papandiaï va quitter
01:32:27 le ministère de l'éducation nationale un an et deux mois
01:32:30 après sa nomination, avec un bilan qu'on qualifiera de compliqué.
01:32:34 Il aura été à la peine sur un certain nombre de dossiers,
01:32:37 je pense notamment au dossier du harcèlement scolaire.
01:32:40 Peut-être qu'il illustre finalement les difficultés rencontrées
01:32:42 par les ministres issus de la société civile au sein de ce gouvernement.
01:32:45 Il va donc être remplacé, vous l'avez dit, par Gabriel Attal,
01:32:48 qui va devenir au passage le plus jeune ministre de l'éducation nationale
01:32:52 de la Ve République, un ministère qu'il connaît,
01:32:55 puisqu'en 2018 il était secrétaire d'État à la Jeunesse.
01:32:57 À l'époque, il avait notamment été en charge du service national universel.
01:33:01 Il revient donc ici, Ruud Gronel, mais cette fois à la tête
01:33:04 de ce ministère ô combien important.
01:33:07 On attend donc cette passation de pouvoir qu'on nous promet
01:33:09 pour le courant de la soirée, ici Ruud Gronel à Paris.
01:33:12 Merci beaucoup Thomas Bonnet.
01:33:14 Effectivement, on a l'impression que peut-être ils sont en train
01:33:17 de regarder les chaînes d'information en continu pour écrire le communiqué,
01:33:20 Gauthier Lebret. C'est-à-dire qu'on annonce le remaniement
01:33:23 avant qu'il ne soit annoncé par le gouvernement.
01:33:26 Et on annonce les passations de pouvoir.
01:33:27 L'entourage de Gabriel Attal nous a dit 18h30 puis 19h.
01:33:30 Et le communiqué n'est toujours pas tombé.
01:33:33 Il y a des ministres qui nous écrivent en expliquant qu'ils ont vécu
01:33:36 déjà plusieurs remaniements, qu'ils n'ont jamais vu ça.
01:33:39 Il y a des députés qui deviennent secrétaire d'État
01:33:42 qui ont changé trois fois dans la journée de secrétariat d'État.
01:33:45 Enfin, ça donne une image d'impréparation, d'improvisation
01:33:49 et si vous voulez, de jeu de chaises musicales de manière totalement aléatoire.
01:33:54 C'est vraiment assez inédit et ça rappelle de manière peut-être
01:33:59 même encore pire ce qui s'est passé il y a un an tout juste
01:34:02 quand Elisabeth Borne est arrivée à Matignon et qu'en un week-end
01:34:05 on a changé de Premier ministre et que les premières semaines
01:34:09 du quinquennat d'Emmanuel Macron ont été prises dans cette forme d'inertie
01:34:12 qu'on retrouve aujourd'hui.
01:34:14 Effectivement, on poursuivra donc la discussion autour de ce remaniement.
01:34:17 Passation de pouvoir à suivre alors même que le communiqué de l'Élysée
01:34:21 n'est pas tombé entre Papendia et Gabriel Attal.
01:34:24 Ça sera à suivre en direct à partir de 19h sur CNews.
01:34:27 La discussion a été extrêmement intéressante tout à l'heure.
01:34:30 J'espère qu'on aura l'occasion et très certainement on aura l'occasion
01:34:34 de débattre autour de cette question qui est éminemment intéressante
01:34:37 avec des points de vue différents.
01:34:39 En tout cas, l'information se poursuit sur CNews.
01:34:41 Très bonne soirée et à demain.
01:34:43 ♪ ♪ ♪

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