Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h
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00:00:00Merci beaucoup, Nelly.
00:00:01Et on va suivre évidemment en direct dans quelques minutes sur CNews
00:00:04les résultats de ce premier tour de scrutin pour l'élection du président
00:00:09ou de la présidente de l'Assemblée nationale.
00:00:11Sans surprise, on suivra également le vote de ce second tour
00:00:14parce qu'il y aura à l'évidence un second tour.
00:00:16On va largement en parler, évidemment, jusqu'à 19 heures sur ce plateau
00:00:19avec mes invités que je vous présente tout de suite.
00:00:21Éric Nolot, bonjour.
00:00:22Soyez le bienvenu.
00:00:24À mon côté, Eugénie Bastia est également là.
00:00:26Bonjour Eugénie.
00:00:26Et puis, il y a également Jean-Sébastien Ferjou.
00:00:29Soyez le bienvenu.
00:00:31On attend également Louis de Raguenel, qui va arriver,
00:00:34ainsi que Thomas Bonnet du service politique de CNews.
00:00:37Sur le terrain, évidemment,
00:00:38l'ensemble de nos envoyés spéciaux à l'Assemblée nationale.
00:00:41Nous avons Anne-Isabelle Tellet qui est avec nous,
00:00:44Maxime Legué et Régine Delfour qui vont suivre pour nous à l'Assemblée nationale
00:00:49tout ce qui est en train de se passer.
00:00:51Naturellement, les tractations en coulisses,
00:00:53les réactions aux résultats de ce premier tour de scrutin,
00:00:56ce sera avec vous trois sur le terrain.
00:00:59Je vous le disais, les résultats dans quelques minutes
00:01:01sur CNews de ce premier tour de scrutin.
00:01:04Je le disais, Éric Nolot, il y aura un second tour
00:01:07parce que les résultats du premier tour, ils sont attendus,
00:01:09mais on les connaît.
00:01:11C'est une sorte de rapport de force entre les différents groupes.
00:01:14C'est pour se compter.
00:01:15Sauf énorme surprise, il n'y aura pas de majorité absolue.
00:01:18En revanche, moi, quand j'étais gamin,
00:01:19il y avait une bande dessinée que j'aimais beaucoup.
00:01:20C'était Mickey voyage à travers les siècles.
00:01:23Et là, je voyage à travers la Quatrième République que je n'ai pas connue.
00:01:25Je trouve ça formidable.
00:01:27On retrouve cette ambiance.
00:01:28On ne pouvait que se la figurer dans les livres d'histoire.
00:01:30Mais là, on voit avec des tractations en coulisses, des magouilles.
00:01:33Je te donne ce poste contre un autre et ça va durer plusieurs tours.
00:01:37Moi, je m'en réjouis d'avance.
00:01:38Oui, Eugénie Bastier.
00:01:39Oui, moi, ce que je souligne, c'est que c'est peut être la première fois,
00:01:41je pense, en tout cas, de l'histoire qu'on suit comme ça à la télévision.
00:01:44Une élection au perchoir de l'Assemblée nationale.
00:01:47Parce que rarement, une élection à la présidence de l'Assemblée
00:01:49n'aura été aussi incertaine en réalité.
00:01:51En fait, on sait exactement le résultat à l'avance.
00:01:53Là, on le suit avec attention et ça montre aussi
00:01:56l'ambiguïté dans laquelle notre Cinquième République se trouve en ce moment.
00:01:59On ne sait plus si on est dans un régime présidentiel ou dans un régime parlementaire.
00:02:03Effectivement, nous, voilà, on va avoir peut être le pire du régime présidentiel,
00:02:08c'est à dire l'obsession pour la présidentielle qui bloque.
00:02:11En réalité, c'est pour ça que le pays est bloqué aujourd'hui.
00:02:12C'est que tous les partis pensent à 2027, donc ne veulent pas gouverner.
00:02:15Et le pire du régime parlementaire, c'est à dire les tractations infinies
00:02:20et l'instabilité. Et c'est ça qui se dessine sous nos yeux.
00:02:22Je salue Thomas Bonnet qui nous a rejoint.
00:02:24Bonjour Thomas, du service politique de CNews.
00:02:27Vous suivez avec attention depuis 15 heures ce qui se passe à l'Assemblée nationale.
00:02:31Qu'est ce que vous avez retenu ?
00:02:32Que s'est il passé d'important depuis le début du vote à 15 heures ?
00:02:35Écoutez, on va, je pense, beaucoup parler des tractations.
00:02:37Moi, ce que j'ai retenu, honnêtement, ce sont les images de ces députés
00:02:41qui n'ont pas voulu serrer la main du Benjamin de l'Assemblée nationale.
00:02:44Il y a eu plusieurs degrés.
00:02:45On a vu beaucoup de députés de la France insoumise ou du Parti socialiste
00:02:48refuser de serrer la main.
00:02:49On a vu une ministre en exercice, Agnès Pannier-Runacher, refuser
00:02:53de serrer la main de ce jeune député, Flavien Thermé.
00:02:56Et surtout, on a vu Sébastien Delogu, député de la France insoumise,
00:02:59aller jusqu'à l'intimidation.
00:03:01Vous avez l'impression de l'image, mais c'est moi ce que je retiens cet après-midi
00:03:04de ces images absolument déplorables de la représentation nationale
00:03:08où on ne se respecte plus au point de ne pas serrer la main.
00:03:10Voilà, vous avez les images, donc évidemment, à l'antenne
00:03:13où on voit ces députés de la France insoumise qui passent devant le Benjamin
00:03:16de l'Assemblée et qui refusent évidemment de lui serrer la main.
00:03:21C'est ce que vous venez de nous décrire, donc Eugénie Bastier.
00:03:24Non, je trouve que ces images sont lamentables
00:03:26et ils sont une humiliation pour les électeurs du Rassemblement national
00:03:30qui ne vont changer en rien leur vote, mais au contraire,
00:03:34les asseoir davantage dans ce sentiment d'humiliation
00:03:38qui doit être le leur depuis l'élection.
00:03:40Et c'est vraiment, ça montre bien l'immaturité de la vie politique française,
00:03:43parce que quand on voit les images, par exemple,
00:03:45il y a quelques jours du Parlement britannique où on voit
00:03:48Starmer et Richie Sounac qui rient ensemble après les élections dans le Parlement.
00:03:53Cette espèce de respect mutuel qui existe dans la démocratie britannique,
00:03:56même entre opposants politiques.
00:03:57Je veux dire, la démocratie parlementaire, c'est précisément
00:04:00mettre les oppositions à l'intérieur d'un hémicycle et les traiter de façon mature,
00:04:04intelligente, raisonnable, à coup d'argumentation.
00:04:06C'est ça, la politique.
00:04:07C'est le contraire de la diabolisation du refus.
00:04:10C'est en ce cas-là, ça veut dire qu'on place les gens,
00:04:11des gens qui ont été élus démocratiquement en dehors du cercle de la démocratie.
00:04:15C'est absurde.
00:04:16Mais c'est surtout absurde de la part des députés insoumis
00:04:20quand on voit les gens qui le comptent eux-mêmes dans leur rang,
00:04:23c'est-à-dire non, ils ne sont pas plus dans l'arc républicain.
00:04:26Il n'y a pas d'arc républicain, ça ne veut rien dire, l'arc républicain.
00:04:27Je suis d'accord avec vous, mais ils n'ont pas de qualification qui plus est
00:04:31pour pouvoir prétendre à plus de républicanisme,
00:04:35à décerner des brevets de républicanisme ou de non-républicanisme.
00:04:38J'oubliais l'expression de Lionel Jospin, le petit théâtre antifasciste.
00:04:43Là, c'était la représentation du petit théâtre.
00:04:45Il y a le seul ciment, de toute façon, du Nouveau Front Populaire
00:04:49et cet espace de théâtre antifasciste.
00:04:51Non pas qu'ils aient des adversaires fascistes face à eux,
00:04:54même si on peut reprocher un certain nombre de choses au Rassemblement national,
00:04:58évidemment, mais quand on regarde qui utilise les méthodes qu'employaient
00:05:01les fascistes dans les années 30, ce sont les insoumis,
00:05:04ou en tout cas une partie des insoumis, avec jusqu'à l'intimidation physique
00:05:07à laquelle vous faisiez référence.
00:05:08Alors on va la voir, cette intimidation, plus que vous en parlez,
00:05:12l'intimidation sur leurs partenaires, l'intimidation dans les rues,
00:05:15la brutalisation des meurtres qu'avait d'ailleurs dénoncé
00:05:17Raphaël Glucksmann avant de l'oublier.
00:05:19Le nom de brevet n'a donné à personne.
00:05:21On regarde cette séquence puisque vous en parlez, effectivement,
00:05:23le député de la France insoumise Sébastien Delogu
00:05:26qui monte à la tribune de l'Assemblée nationale
00:05:28pour déposer son bulletin dans l'urne.
00:05:31Et vous allez voir qu'il refuse de serrer la main du Benjamin
00:05:35de l'Assemblée nationale.
00:05:36Donc cette séquence qui va arriver, me dit-on, dans l'oreillette.
00:05:39Monsieur Diouara.
00:05:44L'attitude de Sébastien Delogu qui, là, est en train d'intimider
00:05:48manifestement le Benjamin de l'Assemblée nationale.
00:05:50Des manières de voyous, il faut le dire.
00:05:53J'allais dire, c'est un peu un comportement de racaille.
00:05:55Oui, c'est ça.
00:05:56J'ai beaucoup de respect pour les députés et pour les élus.
00:05:58Mais là, ça ressemble à un comportement de racaille.
00:06:01Oui, c'est la racaille importée à l'intérieur de l'Assemblée nationale.
00:06:06Il s'adresse quand même, il essaye d'intimider quelqu'un
00:06:07qui a été élu démocratiquement, qui représente des milliers
00:06:11et des milliers de personnes.
00:06:11C'est absolument inqualifiable.
00:06:13Mais comme Jean-Sébastien l'a brillamment exposé,
00:06:15c'est tout à fait cohérent avec ce qui a précédé
00:06:17et malheureusement avec ce qui va suivre.
00:06:18Alors, on va aller voir Maxime Legay,
00:06:20qui se trouve à l'Assemblée nationale,
00:06:21qui a suivi tout ça, évidemment, pour ces news.
00:06:23C'est vrai qu'on parle beaucoup d'or.
00:06:25J'ai déjà à peine la 17e législature est-elle ouverte,
00:06:28que l'on parle déjà du comportement et des provocations
00:06:30de la France insoumise.
00:06:32Maxime Legay, vous avez suivi précisément ce qui s'est passé.
00:06:34Racontez-nous.
00:06:38Oui, tout à fait, Johan.
00:06:40Ce sont des images qui ont beaucoup agité ici.
00:06:43Alors, pas tant qu'il y a eu des refus de saluer la main,
00:06:46puisqu'en réalité, à vrai dire, la plupart des députés
00:06:49du Rassemblement national s'y attendaient,
00:06:51que du côté de la France insoumise, des Verts
00:06:54ou bien du Parti communiste, on refuse de serrer les mains.
00:06:57D'ailleurs, ça avait déjà été le cas
00:06:58lors de la précédente législature.
00:07:00En revanche, ce qui a davantage interpellé ici,
00:07:03c'est ce qui s'apparente à une violence verbale.
00:07:06Je parle précisément de cette séquence
00:07:08où, effectivement, Sébastien Delogue s'est avancé
00:07:10devant Flavien Thermé.
00:07:12J'ai pu échanger avec le député Benjamin
00:07:15de cette Assemblée nationale.
00:07:16Voilà ce qu'a dit Sébastien Delogue à Flavien Thermé.
00:07:21Il a dit « t'es un fada » ou quoi ?
00:07:23« t'es un fou, toi ».
00:07:24Voilà, en des termes très peu distingués,
00:07:27mais qui s'apparenteraient à « t'es un fou ».
00:07:30C'est une expression qu'on utilise notamment
00:07:32dans le sud de la France.
00:07:34Bon, des termes pas très distingués.
00:07:36Du côté du Rassemblement national,
00:07:38on déplore effectivement qu'au sein du temple
00:07:41de la démocratie, on ait ce genre de comportement.
00:07:43On n'est pas surpris, néanmoins,
00:07:45mais cette violence verbale, en revanche,
00:07:47c'est une nouvelle étape qui est franchie,
00:07:50si j'ose dire, puisqu'effectivement,
00:07:51refuser la main, c'est une chose.
00:07:53On en pense ce qu'on en pense.
00:07:55En revanche, adresser de tels propos
00:07:57à un député de la nation, qui plus est un Benjamin,
00:08:00peu importe son étiquette politique,
00:08:02là, c'est une nouvelle étape qui,
00:08:03manifestement, a été franchie et qui fait
00:08:05beaucoup péragir ici, dans les couloirs
00:08:08de l'Assemblée nationale.
00:08:09Merci beaucoup, Maxime Legay.
00:08:10Merci à Sacha Robin qui vous accompagne.
00:08:12Louis de Raguenel, bonjour, soyez le bienvenu.
00:08:13Bonjour, Yoann, vous allez bien ?
00:08:14Ça va très bien, je vous remercie.
00:08:16On commente d'ores et déjà ce qui se passe
00:08:19du côté de l'Assemblée nationale.
00:08:20En parlant de la France insoumise,
00:08:21la 17e législature est ouverte depuis quelques minutes
00:08:24et déjà, on remet en cause,
00:08:26on commente le comportement inadmissible
00:08:28de la France insoumise.
00:08:29Oui, et puis une espèce de triste spectacle,
00:08:31parce qu'en fait, s'il n'y avait pas de caméra,
00:08:33je pense qu'on n'aurait pas eu à faire,
00:08:35à commenter, on n'aurait pas eu à commenter
00:08:36ce type d'image puisque, tout simplement,
00:08:38elle n'aurait pas existé, entre Louis Boyard
00:08:40qui refuse de serrer la main,
00:08:42entre, effectivement, la tentative d'intimidation
00:08:45de M. Delogu.
00:08:46Bon, écoutez, tout ça, malheureusement,
00:08:47ne nous surprend plus beaucoup,
00:08:49mais malheureusement, je trouve que ça donne
00:08:51un peu le ton, le la de cette nouvelle législature
00:08:54qui s'ouvre et avec un immense paradoxe,
00:08:56c'est qu'on a, c'était censé être les élections
00:08:58législatives qui redonnaient la parole aux Français
00:09:01et malheureusement, je crains que ce soit
00:09:03l'Assemblée la plus ingouvernable
00:09:05de toute l'histoire de la Ve République.
00:09:06Il ne s'agit pas seulement de la France insoumise,
00:09:08c'est important de le préciser,
00:09:09je précise que beaucoup d'élus socialistes également
00:09:11ont refusé de serrer la main et une ministre
00:09:13en plein exercice, toujours en exercice...
00:09:16Non, mais là, je faisais référence
00:09:17au comportement de M. Delogu qui, là,
00:09:19va au-delà de ne pas serrer la main, monsieur.
00:09:21Il y a eu des élus socialistes et une ministre en exercice
00:09:24a refusé de serrer la main au Benjamin de l'Assemblée.
00:09:27Ça me paraît quand même très grave
00:09:28qu'une ministre du gouvernement actuel,
00:09:30même si elle est démissionnaire,
00:09:31refuse de serrer la main de manière républicaine
00:09:33à un député, même s'il vient du Rassemblement national.
00:09:36Oui, vous soulignez là quelque chose d'important
00:09:38parce qu'effectivement, Agnès Pannier-Runacher,
00:09:40qui a effectivement voté en tant que députée,
00:09:42mais elle est aussi ministre, ministre démissionnaire,
00:09:44certes, mais qu'une ministre refuse de saluer
00:09:47un député qui a été élu il y a seulement quelques jours
00:09:49dans sa circonscription par les Français,
00:09:51ça me semble poser un problème important,
00:09:53Jean-Sébastien Ferjou.
00:09:55Oui, mais on est dans une espèce de cirque
00:09:58sur un faux antifascisme,
00:10:00et on voit bien que c'est le seul élément
00:10:02qui reste à la gauche pour s'autodéterminer.
00:10:03Mais quand on est ministre, on ne fait pas ça.
00:10:05Madame Pannier-Runacher vient de la gauche
00:10:07et justement, c'est la seule chose qui lui reste
00:10:09pour essayer de prouver à ses électeurs
00:10:11ou à ses propres yeux qu'elle est de gauche.
00:10:13Mais moi, ce que je trouve choquant aussi,
00:10:14ce sont les publications sur Twitter.
00:10:15Après Sophia Chikirou qui traitait les Hollandais
00:10:19de punasses de lit,
00:10:20là, il y a la députée NFP de Saint-Étienne
00:10:23qui, elle, me dit qu'elle respecte les gestes barrières
00:10:25et donc qu'elle compare le RN à un virus.
00:10:27Ces gens-là, très clairement,
00:10:28ne sont pas dans la civilité républicaine.
00:10:30Ils ne le sont plus d'ailleurs depuis longtemps.
00:10:32M. Bastier.
00:10:33Ça montre une chose, c'est que depuis ces élections
00:10:35législatives et ce second tour,
00:10:36il y a une résurgence du cordon sanitaire face au RN.
00:10:41On le voit à l'Assemblée où on prévoit aussi
00:10:43de ne pas donner des postes ordinairement dévolus
00:10:46à l'opposition au RN.
00:10:47Et je pense qu'en fait, on est passé d'une époque
00:10:49où on disait que le cordon sanitaire face au RN
00:10:51était certes très moral, mais inefficace politiquement,
00:10:53à une époque où aujourd'hui,
00:10:55on considère qu'il est efficace,
00:10:57mais il est totalement immoral puisqu'il met de côté
00:10:59une partie significative des électeurs.
00:11:01M. Bastier. Moi, la question,
00:11:02ils les trouvent où, leurs candidats, leurs députés ?
00:11:04Parce que c'est d'une bêtise de faire ce genre de choses.
00:11:07Mais je vais vous expliquer.
00:11:09Vous le connaissez aussi bien que moi.
00:11:11Ils sont recrutés au Berceau comme assistants parlementaires.
00:11:14Ils ont tous été les assistants parlementaires
00:11:16d'autres parlementaires.
00:11:17Et il y a cette forme de transmission.
00:11:19Mais leur bêtise est effrayante.
00:11:21M. Bastier. Mais bien sûr.
00:11:22Mais en plus, tout ça, là où c'est du cirque absolu,
00:11:25c'est que, par exemple, nous qui avons l'habitude
00:11:26sur les plateaux de télévision de voir des débats
00:11:28ou de vous en organiser parfois avec des députés,
00:11:30il y a des RN, il y a des LFI,
00:11:32ils se serrent la main, ils rigolent même pendant la pub
00:11:34et ils peuvent partager un verre d'eau ensemble.
00:11:36Et ça se passe très bien.
00:11:37Donc, ce cirque n'a lieu que parce qu'il y a des caméras.
00:11:40De la même manière, Mme Pannier-Runacher,
00:11:42lorsqu'elle est auditionnée à l'Assemblée nationale
00:11:44par des parlementaires,
00:11:45elle est obligée de répondre aux députés
00:11:47du Rassemblement national,
00:11:48elle est obligée de répondre à tout le monde.
00:11:49Et même parfois, elle est contrainte de déjeuner avec eux
00:11:52parce qu'en fait, un ministre qui est en charge d'un sujet,
00:11:54eh bien, la plupart du temps, s'il travaille bien,
00:11:56il essaye de convaincre les députés qui sont dans sa commission.
00:11:59Donc, il les invite à déjeuner, il les reçoit.
00:12:02Et tout ça se passe très bien dès qu'il n'y a pas de caméras.
00:12:04Et alors, dès qu'il y a des caméras
00:12:06et les appareils photos au Twitter et les réseaux sociaux,
00:12:08alors tout brille.
00:12:09Et là, vraiment, c'est le spectacle.
00:12:11– Ce n'est pas de la bêtise.
00:12:12Ce n'est pas de la bêtise.
00:12:13C'est une stratégie tout à fait déterminée à l'avance.
00:12:16Et là, ce qui est en jeu,
00:12:18c'est de s'emparer du sceptre de la gauche radicale.
00:12:20Donc, il faut donner tous les signes de la radicalité
00:12:23dans les propos, dans les gestes, dans les comportements.
00:12:26Donc, c'est une stratégie qui est déjà en place pour 2027.
00:12:28Là, ils s'en fichent un peu de ce qui se passe à l'Assemblée.
00:12:30C'est 2027 en ligne de mire.
00:12:32Donc, ça ne fera que s'aggraver.
00:12:34Ils iront jusqu'au bout de cette tactique de provocation.
00:12:37Quand Mme Chiquerou fait ce tweet, elle sait très bien ce qu'elle fait.
00:12:39Ce n'est pas un dérapage, un tweet, le temps de le rédiger, de l'envoyer.
00:12:45Donc, personne ne l'a condamné.
00:12:46D'ailleurs, quand même, les punaises de lit, ça va très loin.
00:12:48Non, en fait, ils ont déterminé une tactique, une tactique de rupture,
00:12:51une tactique de radicalisation.
00:12:53Ça ira jusqu'au bout.
00:12:54Vous verrez qu'on fera d'autres commentaires sur d'autres incidents
00:12:56au fil des semaines.
00:12:57Alors, une autre image qui est plus étonnante que choquante,
00:13:00cette fois, c'est celle de Gabriel Attal, qui lui aussi est monté
00:13:03à la tribune pour voter, pour participer à l'élection du président
00:13:07ou de la présidente de l'Assemblée nationale.
00:13:10Gabriel Attal, élu député il y a dix jours,
00:13:13mais qui est toujours Premier ministre, Premier ministre démissionnaire,
00:13:15certes, mais Premier ministre quand même.
00:13:18Jean-Sébastien Ferjouz, cette image, elle est étonnante
00:13:20parce que c'est la première fois qu'on assiste à cela
00:13:23sous la Ve République, me semble-t-il.
00:13:25Oui, effectivement, puisqu'en général, un gouvernement démissionnaire
00:13:28est remplacé par son successeur parce qu'il y a une majorité parlementaire.
00:13:32Claire.
00:13:33Tout de suite, parce qu'on écoute les résultats,
00:13:34on va à l'Assemblée nationale, les résultats de ce premier tour de scrutin.
00:13:38Applaudissements
00:13:42Monsieur Charles de Courson, 18 voix.
00:13:46Applaudissements
00:13:50Monsieur Philippe Juvin, 48 voix.
00:13:53Applaudissements
00:13:58Madame Naïma Moutchou, 38 voix.
00:14:01Applaudissements
00:14:06Aucun candidat n'ayant obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés,
00:14:10il y a lieu de procéder à un deuxième tour de scrutin.
00:14:14Je m'adresse maintenant aux candidats pour leur demander
00:14:17s'ils maintiennent leur candidature.
00:14:25Madame Yaël Brompivé.
00:14:30Monsieur André Chassagne.
00:14:33Applaudissements
00:14:42Monsieur Sébastien Chenu.
00:14:45Applaudissements
00:14:52Monsieur Charles de Courson.
00:14:57Monsieur Philippe Juvin.
00:15:00Applaudissements
00:15:09Madame Naïma Moutchou.
00:15:12C'est noté, Madame.
00:15:15Applaudissements
00:15:24Nous allons donc procéder au deuxième tour de scrutin
00:15:27pour l'élection du président ou de la présidente de l'Assemblée nationale.
00:15:30Son candidat pour ce deuxième tour,
00:15:33Madame Yaël Brompivé.
00:15:35Monsieur André Chassagne.
00:15:37Monsieur Sébastien Chenu.
00:15:39Monsieur Charles de Courson.
00:15:48Voilà pour les résultats de ce premier tour de scrutin.
00:15:52Je me tourne d'abord vers vous, Louis Dragnel.
00:15:55Qu'est-ce qu'il faut retenir ?
00:15:57Il y a André Chassagne qui fait le plein des voix à gauche
00:15:59mais qui, au-delà de la gauche, est parvenu.
00:16:01200 voix, c'est beaucoup.
00:16:03Ça dépasse le nombre de voix du nouveau Front populaire.
00:16:05C'est quand même un chiffre très important.
00:16:07Absolument.
00:16:09Ce qu'on retient le plus important
00:16:11et ce qui va déterminer tout ce qui va se passer
00:16:13dans la répartition des postes à l'Assemblée nationale,
00:16:15c'est le retrait de deux candidatures.
00:16:17Celle de Philippe Juvin,
00:16:19qui était candidat LR pour le Perchoir,
00:16:21et Naïma Moutchou, 38 voix,
00:16:24qui était la candidate Horizon pour le Perchoir.
00:16:26Ils se retirent.
00:16:28S'agissant de Naïma Moutchou,
00:16:30c'est plus évident au profit de Yael Brune-Pivet.
00:16:32S'agissant de Philippe Juvin,
00:16:34c'est également, d'après ce qu'on sait,
00:16:36au profit de Yael Brune-Pivet.
00:16:38C'est l'objet de tractations un peu en coulisses.
00:16:42Il y a une forme d'accord
00:16:44qui est en train d'être passé
00:16:46entre la Macronie et Laurent Wauquiez
00:16:48pour la répartition
00:16:50et surtout l'accession des Républicains
00:16:52à un certain nombre de postes.
00:16:54Notamment, on parle de deux vice-présidences
00:16:56de l'Assemblée nationale
00:16:58et d'un poste de caster.
00:17:00Je crois que c'est deux secrétaires
00:17:02de l'Assemblée nationale
00:17:04pour le bureau de l'Assemblée nationale.
00:17:06Je trouve que là où c'est intéressant,
00:17:08c'est que ça donne un avant-goût
00:17:10de ce qui va se passer pendant l'été.
00:17:12Ça va être des tractations
00:17:14entre les Républicains d'à côté
00:17:16et le camp d'Emmanuel Macron
00:17:18avec cet objectif qui est voulu par Emmanuel Macron,
00:17:20dans une forme de coalition de majorité.
00:17:22Alors, est-ce que c'est une majorité
00:17:24et une coalition de projets
00:17:26juste sur les lois ?
00:17:28Est-ce que ça va jusqu'à entrer au gouvernement ?
00:17:30C'est la grande question et je pense qu'on aura la réponse
00:17:32à la fin de l'été.
00:17:34Je pense que l'essentiel est là.
00:17:36Ce qui est amusant,
00:17:38c'est qu'on se dirige vers une réélection
00:17:40de Yael Brune-Pivet à la tête de l'Assemblée nationale
00:17:42le jour où on a appris la réélection
00:17:44d'Ursula von der Leyen
00:17:46à la tête du Parlement européen
00:17:48et de la Commission.
00:17:50Ces deux réélections
00:17:52montrent qu'il faut que tout change
00:17:54pour que rien ne change
00:17:56parce que finalement tous les grands bouleversements politiques
00:17:58que ce soit les élections européennes ou les élections législatives
00:18:00vont peu ou prou aboutir à un même résultat
00:18:02en termes d'équilibre et de répartition des pouvoirs
00:18:04à la fois à l'Assemblée nationale
00:18:06et au Parlement européen.
00:18:08Il faut préciser pour les téléspectateurs
00:18:10qui nous regardent, on voit André Chassaigne
00:18:12qui arrive en tête au premier tour
00:18:14néanmoins avec ces deux retraits
00:18:16les retraits de Naïma Moutchou
00:18:18et les retraits de Philippe Juvin
00:18:20Yael Brune-Pivet est désormais la favorite
00:18:22et il faudrait attendre un troisième tour
00:18:24mais elle est manifestement
00:18:26désormais la favorite
00:18:28de cette élection, ce qui veut dire
00:18:30qu'elle va se succéder à elle-même
00:18:32et ma question est la suivante
00:18:34c'est vrai que pour les électeurs qui ont manifesté
00:18:36une envie de changement lors des élections législatives
00:18:38se retrouver à la tête de l'Assemblée nationale
00:18:40avec la même personne
00:18:42ça va peut-être les surprendre
00:18:44mais c'est une forme de changement
00:18:46puisqu'elle n'était pas soutenue par Emmanuel Macron
00:18:48elle ne l'était pas en 2002 non plus
00:18:50c'est une forme de résistance
00:18:52alors c'est totalement illisible
00:18:54pour les gens qui regardent ça de loin
00:18:56Yael Brune-Pivet à l'Assemblée
00:18:58Gabriel Attal à Matignon
00:19:00le changement
00:19:02il n'y a pas un avis de changement
00:19:04qui avait été envoyé
00:19:06c'est un avis de radicalité
00:19:08qu'elle soit de droite ou de gauche
00:19:10et à quoi assistent les électeurs
00:19:12à la réélection de Mme Yael Brune-Pivet
00:19:14un jour ou l'autre dans les urnes ça va se payer
00:19:16à force que les gens votent
00:19:18et qu'il ne se passe rien
00:19:20derrière leur vote
00:19:22quelle que soit la force du message qu'ils envoient
00:19:24à travers ce vote il va se passer quelque chose
00:19:26la radicalité va gagner d'autres couches
00:19:28de l'électorat, d'autres couches de la population
00:19:30ces gens là sont des somnambules
00:19:32ils reculent pour mieux sauter
00:19:34à la réserve près que tous les français ont voté
00:19:36y compris ceux qui n'ont pas voté
00:19:38ni pour LFI ni pour l'Assemblée nationale
00:19:40et que là ce qui se joue probablement
00:19:42derrière c'est l'ébauche d'un deal
00:19:44au delà de l'Assemblée entre LR
00:19:46et
00:19:48la Macronie, parce qu'on voit bien
00:19:50que c'était soit la présidence de l'Assemblée
00:19:52ou Matignon et que
00:19:54ça s'est fait dans le sens où LR pourrait
00:19:56prétendre à Matignon
00:19:58mais là ça serait un vrai changement
00:20:00politique, après
00:20:02qu'il n'y ait pas de majorité dans un Parlement
00:20:04et que des partis doivent s'entendre pour une coalition
00:20:06gouvernementale, Laurent Wautier a présenté son
00:20:08pacte législatif
00:20:10après on verra bien si un pacte
00:20:12législatif avec des propositions de droite
00:20:14ferme, donc vraisemblablement
00:20:16pas forcément très acceptable pour toute
00:20:18une partie de la majorité
00:20:20mais c'est aussi la loi de la démocratie
00:20:22le parlementarisme c'est ça
00:20:24Jean-Sébastien, là où Eric Nolot a raison
00:20:26sur une chose, c'est que ces élections législatives
00:20:28elles ont été provoquées à l'issue des européennes
00:20:30Emmanuel Macron avait dit je veux rendre
00:20:32la parole aux français, on leur rend la parole
00:20:34les gens votent, oui mais regardez
00:20:36parce que vous, vous regardez ça aussi
00:20:38tous les jours, c'est comme moi
00:20:40je parle de ce qui gouvernera
00:20:42l'Assemblée ne fait rien, ils gèrent ce qui est
00:20:44l'ordre du jour de l'Assemblée
00:20:46de la répartition des postes, je suis d'accord avec vous
00:20:48mais pour beaucoup de gens qui votent en toute sincérité
00:20:50ils se disent mais encore une fois
00:20:52soit on me vole mon vote
00:20:54soit les gens pour lesquels je vote sont en train de pactiser
00:20:56ceux qui n'ont pas voté pour les partis
00:20:58ni d'extrême-gauche, ni de la droite nationale
00:21:00chers amis, pour beaucoup
00:21:02ils existent aussi
00:21:04je pense qu'il y a un enseignement quand même au moins
00:21:06du premier tour des élections législatives
00:21:08qui sont l'espèce d'expression
00:21:10sincère du peuple, parce qu'il n'y a pas encore
00:21:12de désistance
00:21:14laissez-moi juste terminer
00:21:16laissez-moi juste terminer ma phrase
00:21:18pour des gens qui regardent ça de loin, qui ont été votés
00:21:20de manière sincère, ils se disent
00:21:22mais ça sert à quoi de voter, parce que la représentation
00:21:24de notre vote est complètement contournée
00:21:26là, à travers
00:21:28des mécaniques d'appareil
00:21:30regardez le parti communiste pendant des années
00:21:32il est continué comme ça, c'est peut-être le meilleur argument
00:21:34pour les votes extrêmes
00:21:36si le RN n'a pas d'alliés ou très peu d'alliés
00:21:38c'est peut-être aussi pour partager sa responsabilité
00:21:40c'est la perception des gens
00:21:42justement, on n'est pas obligé
00:21:44d'entretenir les gens d'une perception
00:21:46qui est pour les partis fausses
00:21:48le parti communiste pendant des décennies
00:21:50on en est juste pour aller au bout
00:21:52le parti communiste pendant des décennies
00:21:54a été dans la même situation
00:21:56il n'avait pas d'alliés
00:21:58il n'est jamais arrivé à le voir
00:22:00le deuxième tour de scrutin est ouvert
00:22:02à l'Assemblée Nationale
00:22:04Mickaël Dos Santos nous a rejoint sur ce plateau
00:22:06on va faire un point avec vous pour essayer de comprendre
00:22:08précisément, Mickaël, comment se déroule
00:22:10ce scrutin, précisément, quelles sont les règles
00:22:12c'est un vote à 3 tours
00:22:14maximum lors du premier tour
00:22:16qui vient d'avoir lieu, et puis le second
00:22:18bien sûr, il faut une majorité absolue
00:22:20bien sûr, entre les deux tours
00:22:22les candidats sont amenés
00:22:24à se retirer
00:22:26si un troisième tour a lieu
00:22:28ici, la majorité absolue
00:22:30devient cette fois-ci relative
00:22:32pour faire simple, le candidat
00:22:34qui recueille le plus de voix
00:22:36l'emporte, en cas d'égalité
00:22:38ça peut arriver, bien sûr
00:22:40c'est le candidat le plus âgé qui est élu
00:22:42André Chassaigne pourrait ici, bien sûr
00:22:44en bénéficier. Alors pour le moment
00:22:46le premier tour a eu lieu, les députés se sont
00:22:48succédés à la tribune pour un vote
00:22:50à bulletin secret, un moment
00:22:52qui a été présidé par le doyen de
00:22:54cette Assemblée, le député RN
00:22:56de 81 ans, José Gonzalez
00:22:58Merci beaucoup
00:23:00Michael. Éric Nolot
00:23:02si la réélection de
00:23:04Yael Brown-Pivec, qui semble se dessiner
00:23:06se confirme, qu'est-ce que ça
00:23:08pourrait dire, qu'est-ce que ça pourrait
00:23:10vouloir dire de ce qui va se passer
00:23:12à Matignon à la rentrée ?
00:23:14Moi j'ajoute un postscriptum à notre
00:23:16débat précédent, la dissolution
00:23:18a été donc décidée
00:23:20à l'issue des Européennes. Les Européennes, il y a
00:23:2260% des gens qui ont voté aux extrêmes
00:23:24quand on additionne tout. Là,
00:23:26ils vont penser, à juste titre, à bon sens
00:23:28que leur message n'est pas entendu.
00:23:30Donc qu'est-ce qui va se passer après ? De toute façon,
00:23:32là ce sont des arrangements tout à fait
00:23:34temporaires. Ça ne présage en rien
00:23:36de ce qui va se passer pour Matignon.
00:23:38Il va falloir trouver d'autres alliances
00:23:40On a souvent dit, on disait ces derniers jours
00:23:42en fonction de qui sera élu
00:23:44à la présidence de l'Assemblée nationale
00:23:46C'est Emmanuel Macron lui-même qui l'a dit dans la lettre
00:23:48qu'il a adressée aux Français, il a dit
00:23:50je nommerai un Premier ministre suivant ce qui se dégagera
00:23:52comme majorité à l'Assemblée nationale
00:23:54et l'un des
00:23:56symboles, des symptômes
00:23:58c'est que de facto, il y a un accord
00:24:00qui est en train de se faire entre LR
00:24:02Laurent Wauquiez et Emmanuel Macron vont s'allier pour
00:24:04former. Ça ne fait pas une majorité.
00:24:06Non mais ça donne en tout cas un début
00:24:08de coalition qui après
00:24:10peut attirer peut-être d'autres. Et qui peut sauter
00:24:12à tout moment. Mais bien sûr.
00:24:14Il n'y a pas de bonne configuration.
00:24:16Pas s'ils font passer un certain nombre de lois
00:24:18à l'Assemblée nationale, qui sont des lois de droite
00:24:20et qui ont une présomption
00:24:22de non-censure par l'Organisation nationale
00:24:24qui n'aura pas intérêt, par exemple
00:24:26à censurer le gouvernement sur une loi sur l'immigration.
00:24:28Vous regardez le pacte législatif qu'a proposé
00:24:30Laurent Wauquiez, un certain nombre des mesures
00:24:32sur le volet régalien en termes d'immigration et de sécurité
00:24:34figuraient presque mot pour mot
00:24:36dans le programme de l'Organisation nationale.
00:24:38On imagine mal, soit qu'ils ne votent pas, soit qu'ils les censurent.
00:24:40Il n'y a pas que ça à voter. Il n'y a pas que ça.
00:24:42Mais en tout cas ça peut faire un début de feuille de route.
00:24:44Pourquoi pas. Ça signifie que
00:24:46le parti socialiste dans votre esprit
00:24:48serait écarté de cette coalition ?
00:24:50De facto.
00:24:52Ils ont décidé
00:24:54de faire une candidature commune
00:24:56avec le NFP en votant
00:24:58pour André Chassel. Donc ils sont exclus
00:25:00pour le moment. Parce qu'Emmanuel Macron
00:25:02a appelé aussi quelque part dans cette lettre à une coalition
00:25:04qui irait du parti socialiste.
00:25:06Le parti socialiste, aussi longtemps qu'il n'y a pas la proportionnelle,
00:25:08le parti socialiste ne se détachera pas
00:25:10de son alliance avec le NFP
00:25:12vraisemblablement, puisqu'ils savent que dans une
00:25:14dissolution qu'elle arrive dans un an
00:25:16ou un peu après, ils auront à nouveau
00:25:18besoin des voix les uns les autres.
00:25:20C'est-à-dire que les socialistes auront besoin des voix des insoumis
00:25:22et réciproquement. Donc à moins
00:25:24encore une fois qu'il y ait un accord pour une proportionnelle
00:25:26et que ça fasse des députés
00:25:28qui ne dépendent plus justement de ce type
00:25:30d'alliance électorale, je ne vois pas
00:25:32le parti socialiste rompre violemment
00:25:34avec la France insoumise
00:25:36sauf à ce que ce soit la France insoumise qui le fasse
00:25:38de sa propre initiative. Mais vous voyez bien
00:25:40que ni les uns ni les autres n'ont envie de
00:25:42décevoir le peuple de gauche
00:25:44en apparaissant comme ceux qui sont dans le blocage.
00:25:46Donc ils sont en train de se tirer la bouche.
00:25:48Moi ça me paraîtrait quand même extrêmement étonnant que
00:25:50le PS s'aborde à trois ans d'une présidentielle
00:25:52en faisant alliance avec
00:25:54les macronistes. Ça veut dire qu'il laisse le terrain de gauche
00:25:56absolument libre pour la France insoumise.
00:25:58Donc ça ne me semblerait pas de très bonne politique.
00:26:00Après, il peut y avoir des ralliements individuels,
00:26:02ça c'est possible.
00:26:04La grande difficulté dans laquelle nous nous trouvons, c'est que nous avons
00:26:06des législatives qui ont déterminé
00:26:08effectivement le rapport de force mais que personne
00:26:10véritablement ne veut gouverner parce que tous les partis
00:26:12ont en ligne de mur 2027.
00:26:14Et les seuls qui auraient peut-être un petit intérêt
00:26:16à gouverner, c'est la droite en effet parce que
00:26:18ils pourraient prouver leur sens du sacrifice,
00:26:20de la responsabilité, du sérieux
00:26:22à leurs électeurs. La gauche a tout
00:26:24à y perdre effectivement parce qu'ils ont un programme
00:26:26qui est inapplicable dans des conditions
00:26:28budgétaires extrêmement sévères
00:26:30qui vont arriver en octobre. Le programme
00:26:32du nouveau Fonds Populaire et ils ne pourront absolument
00:26:34mettre en œuvre aucune de leurs
00:26:36mesures. Ils le savent très bien et c'est pour ça qu'ils ne
00:26:38veulent pas en réalité de matignon.
00:26:40Ça dépend aussi de la réalité des élections de chacun.
00:26:42Il y a des élus socialistes qui ont été élus
00:26:44dans des élections où
00:26:46Mélenchon est vraiment
00:26:48un repoussoir très fort. Donc ils ont tout intérêt
00:26:50eux au contraire à se détacher de la France insoumise.
00:26:52Philippe Brun, c'est l'exemple qui me vient
00:26:54en tête, a été élu dans l'heure. C'est le seul
00:26:56député de l'heure qui n'est pas du Rassemblement
00:26:58National. Il a plutôt intérêt à se rapprocher
00:27:00du camp central pour
00:27:02tenter d'appliquer des mesures et d'avoir un bilan
00:27:04à défendre ensuite face à ces élections.
00:27:06Il y a aussi un autre critère qui joue.
00:27:08De toute façon, s'il n'y a pas d'accord, on est dans
00:27:10une espèce de crise de régime. Si crise de régime
00:27:12il y a, on peut imaginer une démission d'Emmanuel Macron.
00:27:14Est-ce que tous ces gens sont prêts
00:27:16pour une éventuelle présidentielle ? Peut-être que Marine
00:27:18Le Pen l'est, ce qui reste à voir.
00:27:20On a vu que le plan Matignon n'était pas aussi
00:27:22perfectionné que ce que le RN
00:27:24semblait avoir cru.
00:27:26Les seuls qui le sont vraiment, c'est
00:27:28probablement le camp de Jean-Luc
00:27:30Mélenchon. Tous les autres ont besoin
00:27:32de préparer une présidentielle, ont besoin d'être compris
00:27:34en termes financiers de préparer quelque chose.
00:27:36Je pense qu'ils vont essayer de faire durer
00:27:38un peu les choses, précisément
00:27:40pour se préparer à la bataille
00:27:42suivante.
00:27:44Le second tour est en cours
00:27:46actuellement à l'Assemblée nationale.
00:27:48Les députés sont à nouveau en train
00:27:50de se rendre
00:27:52devant cette urne pour
00:27:54voter une seconde fois.
00:27:56Louis de Raguenel, selon les calculs que vous avez
00:27:58pu faire, il faudra aller jusqu'au troisième
00:28:00tour ?
00:28:02Après, tout dépend
00:28:04du vote sincère et réel
00:28:06des députés, s'ils changent d'avis.
00:28:08Mais nous, ce qu'on voit quand même aujourd'hui,
00:28:10si on fait des additions un peu schématiques,
00:28:12le retrait de Philippe Juvin
00:28:14et de Naïma Moutchou,
00:28:16si tous les députés qui ont voté pour ces deux personnes
00:28:18se reportent intégralement vers
00:28:20Yael Brown-Pivet, Yael Brown-Pivet, à ce moment-là,
00:28:22récolterait 210 voix.
00:28:24En face, André Chassaigne,
00:28:26200 voix, ce sont les
00:28:28200 voix qu'il a eues au premier tour.
00:28:30Sébastien Chenut, 142, a priori,
00:28:32il a fait le plein et je vois
00:28:34difficilement comment il pourrait faire
00:28:36plus. Mais il y a quand même un suspense
00:28:38autour des députés,
00:28:40des 18 députés qui ont voté pour Charles
00:28:42de Courson, qui a décidé de se maintenir
00:28:44envers et contre tout. Est-ce que certains d'entre
00:28:46eux décideront d'aller voter pour
00:28:48André Chassaigne, d'autres pour
00:28:50Yael Brown-Pivet ? Si, par exemple, il y avait
00:28:52un report de 12 ou 13 députés
00:28:54des électeurs
00:28:56de Charles de Courson
00:28:58vers André Chassaigne, eh bien,
00:29:00ce serait André Chassaigne qui serait élu
00:29:02président de l'Assemblée nationale. Mais il y a déjà, il semble-t-il,
00:29:04des députés UDI qui ont rejoint le groupe
00:29:06Liott et ils sont 7. Donc, ça fait déjà 7
00:29:08qui, vraisemblablement, voteraient plutôt pour Yael Brown-Pivet.
00:29:10Donc, il en reste 11, mais s'il y en a 11,
00:29:12André Chassaigne gagne.
00:29:14Une différence notable par rapport
00:29:16à 2022. En 2022, Sébastien Chenut
00:29:18s'était désisté après le premier
00:29:20tour. Là, il a maintenu sa candidature,
00:29:22ce qui veut peut-être aussi dire qu'il n'y a pas
00:29:24eu d'accord, parce qu'on se rappelle qu'en
00:29:262022, le Rassemblement national avait eu
00:29:28deux postes de vice-président, Sébastien Chenut
00:29:30et Hélène Laporte. Visiblement, là, s'il
00:29:32maintient sa candidature, c'est qu'il n'y a peut-être pas d'accord
00:29:34politique noué avec
00:29:36Yael Brown-Pivet, par exemple.
00:29:38Donc, ça peut compliquer les choses, parce que s'il ne se désiste
00:29:40pas, mécaniquement, si des candidats,
00:29:42des votes Liott vont vers
00:29:44le vote André Chassaigne, il peut arriver
00:29:46en tête. Donc, ce que vous êtes en train de nous dire
00:29:48en fait, c'est qu'André Chassaigne a toutes les
00:29:50chances d'être le prochain président de l'Assemblée nationale.
00:29:52Alors, il y a une
00:29:54incertitude. Alors, il y a une incertitude.
00:29:56Entre André Chassaigne et Yael Brown-Pivet.
00:29:58Non, mais depuis ce matin, il n'y a pas
00:30:00un seul député honnête qui est
00:30:02capable de vous dire de manière certaine qui va
00:30:04gagner, qui va être président ou président
00:30:06de l'Assemblée nationale. C'est un scrutin qui est
00:30:08toujours très compliqué à deviner et à anticiper.
00:30:10C'est secret, en plus. En plus, c'est secret.
00:30:12C'est le député RN qui
00:30:14m'a envoyé pour André Chassaigne. Je n'imagine pas que vous
00:30:16voteriez secrètement, cher Éric.
00:30:18C'est exactement ça. C'est-à-dire que les
00:30:20députés du Rassemblement national peuvent
00:30:22faire pencher, d'un côté ou de l'autre, selon
00:30:24des ressentiments personnels ou des stratégies personnelles.
00:30:26Il y a absolument intérêt à sanctionner, entre guillemets,
00:30:28Yael Brown-Pivet, dans la mesure où, précisément,
00:30:30elle leur avait permis d'avoir des
00:30:32vice-présidences, ou elle a répété...
00:30:34Non, non, je suis d'accord avec vous, mais elle fait partie
00:30:36de ceux qui, en tout cas, ne voulaient pas d'ostracisation
00:30:38à l'Assemblée vis-à-vis
00:30:40du Rassemblement national.
00:30:42Mais qu'il a quand même fait. Là, ce qu'on comprend aussi,
00:30:44et quand on appelle des parlementaires
00:30:46du RN, ils vous le disent très clairement,
00:30:48ils ont compris qu'ils n'auront rien,
00:30:50que ça va être la guerre, et donc, déclaration
00:30:52de son guerre. Eux disent, ben, on est prêts
00:30:54à cette guerre-là. Mais ce qu'ils disent
00:30:56aussi, c'est que les macronistes ne nous demandent pas
00:30:58de voler à leur secours en face du
00:31:00Nouveau Front Populaire. Et ce qui serait
00:31:02intéressant, si André Chassaigne
00:31:04venait à gagner, là, pour le coup,
00:31:06ce serait une remise en question, quand même,
00:31:08au niveau du parti présidentiel, de la
00:31:10Macronie, de cette stratégie qui a
00:31:12évacué le vote RN,
00:31:14puisque, en fait, si le même deal
00:31:16que celui qui avait été fait la dernière fois,
00:31:18qui avait permis au RN d'avoir deux vice-présidences,
00:31:20si ce deal avait été perpétué,
00:31:22et globalement, ce que plein de gens auraient pu comprendre,
00:31:24eh bien, Yael Brown-Pivet aurait été élu
00:31:26très largement.
00:31:28C'est pas ça qu'au-delà de l'image
00:31:30désastreuse que ça donnait, ce qu'on commentait tout à l'heure
00:31:32sur le fait que les députés NFP, pour
00:31:34beaucoup d'entre eux, refusent de serrer la main,
00:31:36ou refusaient de serrer la main du Benjamin RN
00:31:38de l'Assemblée Nationale, peut-être que les députés du RN
00:31:40n'ont pas une envie furieuse d'aller voter
00:31:42pour André Chassaigne, qui est quand même
00:31:44allié, justement, avec la France Insoumise,
00:31:46parce qu'un président de l'Assemblée, ça a des
00:31:48pouvoirs, et donc il serait vraisemblablement
00:31:50au quotidien, dans le fonctionnement de l'Assemblée,
00:31:52les premières victimes
00:31:54de quelqu'un qui les traite, peut-être du pestiféré.
00:31:56Moi, je crois pas du tout, je ne pense pas,
00:31:58parce que quand vous êtes au RN,
00:32:00je pense que les députés ont tout intérêt à avoir
00:32:02une vraie opposition, très votable,
00:32:04et on sait, Sébastien,
00:32:06que le meilleur scénario
00:32:09pour Marine Le Pen, en réalité, c'est de se retrouver
00:32:11au deuxième tour de la prochaine présidentielle, face
00:32:13à Jean-Luc Mélenchon, et réciproquement,
00:32:15les deux ont intérêt à se retrouver.
00:32:18Peut-être, mais en tout cas, ils ont tout intérêt
00:32:20à créer un quai en écartant
00:32:22le Bloc Central.
00:32:24Eugénie Bastier.
00:32:26Je dis juste, on est aujourd'hui dans une espèce
00:32:28de crise de régime, dans le sens où
00:32:30la Constitution ne s'applique plus, puisqu'en réalité,
00:32:32on l'a vu, il y a des ministres
00:32:34qui peuvent voter, qui sont
00:32:36en même temps députés.
00:32:38On a l'impression d'une suspension
00:32:40de la légalité républicaine, et je dois dire que même,
00:32:42il est quand même prévu dans le règlement
00:32:44de l'Assemblée que les rôles,
00:32:46les postes clés soient distribués
00:32:48de façon proportionnelle par rapport
00:32:50à la représentation nationale et au poids
00:32:52des différentes formations politiques, et ça ne va pas
00:32:54être appliqué. On s'assoit sur
00:32:56la légalité républicaine au nom du Front
00:32:58républicain. Je trouve ça complètement
00:33:00contradictoire et assez absurde.
00:33:02Et ça montre, selon moi, qu'on est dans
00:33:04une espèce de crise de régime où on ne sait plus
00:33:06véritablement dans quel type de régime
00:33:08nous nous trouvons. Est-ce un régime parlementaire ? Est-ce un régime
00:33:10présidentiel ? Et où la loi, en réalité, ne s'applique plus, la Constitution
00:33:12ne s'applique plus.
00:33:14Et c'est assez inquiétant.
00:33:16...
00:33:18...
00:33:20...
00:33:22...
00:33:24...
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00:34:06...
00:34:08...
00:34:10Je pense qu'il aura un pouvoir de nuisance tout à fait inédit, en plus du symbole.
00:34:14Parce que si André Chassaigne est arrivé au perchoir,
00:34:18la France insoumise ou plutôt le Nouveau Front Populaire qui clame depuis le début qu'ils ont gagné,
00:34:22alors que d'un point de vue démocratique, c'est quand même un peu plus compliqué que ça,
00:34:25pourrait dire, vous voyez, on a vraiment bel et bien gagné.
00:34:27Donc ce serait d'abord un pouvoir de nuisance pendant la période qui va s'ouvrir
00:34:31et ce serait pour 2027 quelque chose de très important pour le leadership de la gauche.
00:34:35Quand vous parlez de nuisance, ce sont des nuisances de quel type concrètement ?
00:34:39Qu'est-ce qu'ils pourraient faire pour empêcher le gouvernement d'aller dans telle ou telle direction
00:34:44pour porter préjudice en fait à un gouvernement ?
00:34:46Vous savez, la guerre de tranchées parlementaire, on l'a déjà vue,
00:34:51ça dépend beaucoup de la bonne volonté de celui qui est au perchoir.
00:34:55Ce n'est pas qu'ils puissent complètement contrecarrer la politique,
00:34:58mais il y a des tas de techniques dilatoires ou autres qui permettent quand même
00:35:03que ça se passe plus ou moins bien entre l'Assemblée nationale et le gouvernement.
00:35:07Concrètement, il peut fixer l'ordre du jour,
00:35:09donc on peut imaginer qu'il peut faire une sorte d'obstruction parlementaire
00:35:12en essayant de ralentir, si mettons que le gouvernement demain
00:35:15était un gouvernement composé de macronistes et de la droite,
00:35:19s'il y avait des tests que lui jugerait peut-être contraire à ce qu'il faudrait faire.
00:35:24Le gouvernement maîtrise pas mal l'ordre du jour quand même.
00:35:27Il met le gouvernement en réelle main, il finit avec une sorte de ralentissement.
00:35:31Il y aurait toute une série de petites misances qui seraient finalement surmontables
00:35:35pour le gouvernement éventuellement centre-droit,
00:35:38mais malgré tout il pourrait leur compliquer la vie.
00:35:41André Chassaigne au perchoir, Louis Dragnel,
00:35:44ce serait une nouvelle défaite pour le président de la République ?
00:35:48Considérable, considérable parce que tout a été mis en œuvre
00:35:53pour écarter le danger du Nouveau Front Populaire et le danger du RN.
00:35:58Et donc ça signerait le fait que la stratégie anti-RN d'Emmanuel Macron
00:36:03profite à l'autre diable désigné qu'est le Nouveau Front Populaire.
00:36:08Après sur la personnalité d'André Chassaigne, ça reste quelqu'un d'assez consensuel.
00:36:12Toutes les personnes qui l'ont pratiqué de gauche comme de droite
00:36:15expliquent que c'est quelqu'un avec qui on peut discuter
00:36:17et qui au-delà de la posture, au-delà des mots…
00:36:20Oui d'accord, mais il reste communiste.
00:36:22Il reste communiste.
00:36:23Donc c'est un opposant important à Emmanuel Macron.
00:36:26Le groupe commun du NFP, le groupe communiste, ses neuf députés,
00:36:28non mais c'est tout le paradoxe de l'histoire.
00:36:30C'est même pas quelqu'un qui pèse fortement au sein du Nouveau Front Populaire.
00:36:34Et en fait on arrive dans une démocratie du plus petit dénominateur commun
00:36:38où c'est celui qui gêne le moins, qui a le moins d'aspérité parfois,
00:36:41le plus gros, le plus consensuel.
00:36:42Qui n'est ni insoumis, ni socialiste, donc finalement…
00:36:45Et je trouve que si on entre dans une nouvelle ère qui fonctionne comme ça,
00:36:49c'est la négation en fait de ce à quoi on est habitué,
00:36:52c'est-à-dire des politiques qui essayent de rassembler,
00:36:56d'avoir du charisme, de l'autorité.
00:36:58Donc c'est ceux qui sont les plus petits en fait, qui sont choisis.
00:37:02Et je voulais simplement terminer d'un mot,
00:37:03le pouvoir du président de l'Assemblée nationale est considérable
00:37:06face à un gouvernement qui exécute les affaires courantes.
00:37:09Je rappelle simplement que le gouvernement ne peut pas faire de projet de loi.
00:37:12Donc la main du Parlement est quasiment exclusivement réservée
00:37:16au président de l'Assemblée nationale et…
00:37:19Et donc ça il pourrait l'utiliser durant l'été ou au début du mois de septembre.
00:37:21Il peut l'utiliser, mais de fait, tant que le gouvernement est démissionnaire,
00:37:26le nouveau ou la nouvelle présidente de l'Assemblée nationale a un pouvoir exorbitant.
00:37:30Mais il n'y aura pas de session parlementaire.
00:37:32Donc si André Chassaigne était élu au perchoir,
00:37:37ça contraindrait Emmanuel Macron à nommer un Premier ministre plus rapidement que prévu ?
00:37:41Vraisemblablement, en tout cas ça va le contraindre à accélérer son plan.
00:37:44Ils n'ont pas de nom le Premier ministre, le NFP, je l'ai dit à présent.
00:37:46Ils n'ont pas de nom le Premier ministre qui est présent.
00:37:48Ça va sans doute accélérer le plan d'Emmanuel Macron en direction des Républicains.
00:37:52Oui absolument, voilà, c'était ma question.
00:37:54Comme il y a quelque chose qui est en train de se faire.
00:37:55Simplement, si on peut s'arrêter sur ce qui est en train de se négocier avec les Républicains,
00:37:58alors tout reste à confirmer, mais ce qui était dealé,
00:38:01c'est la première vice-présidence de l'Assemblée nationale qui doit être donnée à Annie Gennevard.
00:38:06La deuxième vice-présidence doit aussi être donnée à un député des Républicains.
00:38:10Michel Tabarro devrait hériter de la question.
00:38:12Tout ça est quand même soumis à un vote, je vous dis,
00:38:14devraient hériter sous réserve du vote des parlementaires.
00:38:19La présidence de la commission des finances pourrait être pilotée par Véronique Louvagie.
00:38:25Une commission qui est très stratégique, naturellement.
00:38:28Très importante, absolument très importante.
00:38:29Qui revient traditionnellement à l'opposition.
00:38:30Et puis deux secrétaires de l'Assemblée nationale,
00:38:34qui siègent au bureau de l'Assemblée nationale, devraient être en sécurité républicaine.
00:38:37Donc ça, ce sont tous les postes qui seraient octroyés aux Républicains
00:38:40en échange de leur soutien pour faire réélire Yael Brun-Pivet, cette fois.
00:38:44Un deal un peu disproportionné, parce qu'on voit beaucoup de postes, quand même,
00:38:48qui seraient accordés aux Républicains, en poids politique,
00:38:50qui est quand même relativement modéré.
00:38:53Ils ont une quarantaine, une cinquantaine d'élus.
00:38:55Si ces informations se vérifient, on leur donnerait cinq, voire cinq postes.
00:39:00Ça prouve justement que la nécessité pour Emmanuel Macron d'élargir sa majorité est telle
00:39:05qu'il est obligé de surpayer, en fait, les informations politiques.
00:39:09La consigne a été passée, donc ça dit quand même beaucoup de choses.
00:39:11C'est-à-dire que la consigne a été passée de très, très bien traiter les Républicains,
00:39:15de très, très bien traiter Laurent Wauquiez,
00:39:16quelles que soient les conditions qui ont été fixées.
00:39:19Et enfin, ça signe définitivement le fait que, en tout cas, jusqu'à la fin de l'été,
00:39:24le gouvernement Emmanuel Macron regarde à droite.
00:39:27Et contrairement à Gabriel Attal, qui avait un temps voulu regarder à gauche,
00:39:30eh bien, voilà, maintenant, on sait que toutes les tractations,
00:39:34les négociations vont permettre de sortir de cette crise politique.
00:39:38Eh bien, la solution se trouvera vraisemblablement dans les mains des Républicains.
00:39:41Eugénie Bastier, si je comprends bien, là, ce sont les députés du Rassemblement national
00:39:47qui peuvent être faiseurs de roi pour l'élection, cette présidence de l'Assemblée nationale,
00:39:51en fonction de leur vote, où André Chassagne, où Yael Brown-Pivet sera élu ce soir ?
00:39:56Là, actuellement, c'est plutôt les Républicains qui sont faiseurs de roi,
00:39:59puisqu'ils sont déterminants, en tout cas, pour déjà passer le second tour
00:40:04et peut-être avoir une majorité relative au troisième.
00:40:06Donc, c'est ce petit parti pivot qui devient faiseur de roi.
00:40:09Et c'est assez paradoxal, parce que, finalement, à gauche,
00:40:12l'union de la gauche empêche, finalement, la gauche de gouverner.
00:40:15Et la désunion de la droite permet à la droite d'accéder au pouvoir,
00:40:19ce qui est un peu paradoxal à première vue,
00:40:21puisque comme le PS, finalement, refuse de se détacher de la France insoumise,
00:40:24il ne peut pas atteindre, finalement, un quelconque rôle dans le dispositif de pouvoir.
00:40:30Et l'inverse se produit à droite, un petit parti qui ont compensé,
00:40:33il y a encore quelques semaines, de complètement balayer,
00:40:35notamment après son résultat aux élections européennes,
00:40:37se retrouve dans une position de faiseur de roi et va avoir une place disproportionnée
00:40:46par rapport à son véritable poids électoral, tels sont les bonheurs de la quatrième année.
00:40:50– Non, mais s'ils le désirent, les députés du Rassemblement national
00:40:54peuvent faire l'élection, s'ils le désirent.
00:40:56Ou alors, il y a un mot d'ordre du parti, continuer à voter pour le RN, mais…
00:41:02– Non, mais l'aile gauche de la majorité pourrait, elle, la défaire,
00:41:04parce qu'il y a quand même un certain nombre de députés de la Macronie,
00:41:07vous parliez de Gabriel Attal, qui avait regardé à gauche,
00:41:10je ne pense pas qu'il soit particulièrement dérangé par ces négociations-là,
00:41:12mais certains députés du camp Macroniste pourraient, effectivement,
00:41:16sans le dire, ne pas soutenir Yael Brown-Pivet parce que…
00:41:19– Oui, l'ont soutenue au premier tour, vous comprenez, il ne le ferait pas…
00:41:21– Ils ont été 6 à ne pas voter pour elle.
00:41:246 députés Macronistes n'ont pas voté pour elle.
00:41:26– Non, mais ce qu'on voit d'ailleurs, ce qui est assez frappant,
00:41:29c'est que le bloc Macroniste tient plutôt bien.
00:41:31Rappelez-vous, il y a une dizaine de jours,
00:41:33on disait qu'il allait exploser en deux parties,
00:41:35entre ceux qui allaient vouloir rejoindre la droite
00:41:37et ceux qui allaient créer un groupe de gauche, finalement.
00:41:40Sacha Houlié se retrouve tout seul, véritablement,
00:41:43il siège d'ailleurs en non-inscrit,
00:41:45donc il n'y a pas eu l'explosion attendue du groupe Renaissance
00:41:49telle qu'on aurait pu la prédire,
00:41:50ce qui montre que le bloc central sort quand même moins affaibli
00:41:54que prévu de cette élection.
00:41:55– Eric Nolot, pour revenir à ce qui est en train de se passer au second tour,
00:41:59bon, Sébastien Chenu pour l'ORN est toujours candidat,
00:42:02mais si troisième tour, il y avait,
00:42:04on n'imagine pas les députés du RN voter pour un candidat communiste.
00:42:09– Non, mais tout peut se passer,
00:42:10ça dépend de leur stratégie à long terme.
00:42:13Ils peuvent absolument faire l'élection dans un sens ou dans l'autre.
00:42:16Évidemment, d'un point de vue politique ou psychologique,
00:42:18étant donné le refus de serrer la main, les noms d'oiseaux qui ont volé,
00:42:22le fait de dire on ne veut aucun poste pour le RN,
00:42:26de le dire avec beaucoup de violence,
00:42:27ça peut inciter une partie ou toute ou partie des députés RN
00:42:31de punir la France insoumise en votant pour Gaëlle Brunepivey.
00:42:35Ça, ce n'est pas du tout exclu, on va voir.
00:42:38– Autre question, est-ce que le fait que le président de la République
00:42:41soit affaibli, Jean-Sébastien Ferjou,
00:42:44renforce quelque part le rôle et le pouvoir
00:42:47qu'aura le président ou la présidente de l'Assemblée nationale ?
00:42:52– Qu'aura le Parlement au sens large,
00:42:53mais pas nécessairement le président de l'Assemblée nationale en soi,
00:42:56parce que le président de l'Assemblée nationale
00:42:59dépendra malgré tout de qui sera en place au gouvernement,
00:43:02puisque le Parlement, bien souvent, se prononce sur des projets de loi,
00:43:06c'est-à-dire des lois qui sont d'origine gouvernementale.
00:43:08Les propositions de loi, celles qui sont d'origine parlementaire,
00:43:12ça reste assez marginal.
00:43:14Peut-être y aurait-il un rééquilibrage dans cette nouvelle configuration,
00:43:18mais ce qu'on disait, c'est surtout, oui, la capacité à entraver le quotidien,
00:43:22c'est ce que vous disiez tout à l'heure,
00:43:23à accorder des commissions d'enquête, les sanctions,
00:43:25parce que là encore, je veux bien que le RN joue le jeu du pire,
00:43:29enfin, ce que vous imaginez comme hypothèse en allant voter pour des députés
00:43:31qui les traitent comme des pestiférés,
00:43:33mais on a vu Niaël Braun-Pivet qui n'avait pas hésité à sanctionner assez largement.
00:43:37Donc, si vous aviez un président du NFP qui sanctionnait très largement
00:43:40le RN en le rediabolisant,
00:43:43ce reste vraiment son intérêt que d'avoir voté pour lui.
00:43:46Maintenant, sur la question de l'influence du président de la République,
00:43:49de toute façon, il a tout perdu.
00:43:50Il a perdu sa majorité parlementaire et il a perdu, de facto, la majorité présidentielle.
00:43:55La Ve République a toujours eu la coexistence des deux.
00:43:57On ne les distingue plus à cause du quinquennat.
00:43:59Et là, Emmanuel Macron, y compris dans sa capacité,
00:44:02enfin, son influence sur son domaine réservé, son pouvoir de nomination,
00:44:05n'a plus de légitimité puisque sa propre majorité,
00:44:08en l'état en tout cas, peut-être vont-ils changer d'avis,
00:44:11mais en l'état en tout cas, ne le soutient plus.
00:44:13Et regardez, c'est très révélateur aussi de voir que Naïma Moutchou était candidate,
00:44:16c'est-à-dire la candidate du groupe Horizon.
00:44:18Édouard Philippe et Horizon ont fait le choix très clair de se distinguer de la Macronie.
00:44:23Alors, il suffit qu'ils le fassent pour que François Bayrou fasse le choix inverse,
00:44:25puis sinon, ça serait d'ailleurs fait dans l'autre sens,
00:44:28parce qu'il y a une espèce d'étrange jeu entre eux.
00:44:32Mais ça dit quand même que ce qui a fait la Macronie depuis 2017,
00:44:36cette phase-là, quoi qu'il en soit, est terminée.
00:44:39On va prendre la direction de l'Assemblée nationale à nouveau pour retrouver Sylvain Maillard,
00:44:42qui est avec nous.
00:44:44Bonjour, Sylvain Maillard.
00:44:45Est-ce que vous m'entendez ?
00:44:46Oui, Sylvain Maillard est manifestement avec nous.
00:44:49Bonjour, vous êtes l'ancien président du groupe Renaissance à l'Assemblée,
00:44:53député du groupe Ensemble pour la République, un soutien du président de la République.
00:44:59D'abord, est-ce que vous êtes surpris par le score important réalisé par André Chassaigne au premier tour ?
00:45:04Et est-ce que, finalement, vous craignez son élection ?
00:45:09Non, c'est une addition tout à fait logique, assez prévisible d'ailleurs.
00:45:13Je crois que le deuxième tour que nous avons commencé à entamer,
00:45:16certains d'entre nous, moi-même, vont déjà voter,
00:45:19va montrer l'état des forces en présence.
00:45:23Et pourra faire en sorte que d'autres candidats,
00:45:26qui avaient le bon pivet, soient beaucoup plus hautes que ce qu'elle a été au premier tour,
00:45:29puisque nous avions plusieurs candidats qui se disputaient les mêmes voix.
00:45:34Sylvain Maillard, le fait que Philippe Juvin retire sa candidature pour le second tour
00:45:38montre qu'il y a eu, de manière assez certaine,
00:45:40un deal passé entre votre groupe et celui des Républicains.
00:45:45Vous pouvez nous le confirmer ?
00:45:49Ce n'est pas à moi de confirmer les ententes.
00:45:54En tout cas, ce que nous avons toujours dit,
00:45:55c'est que la présidence de l'Assemblée nationale doit rester dans le bloc central.
00:46:00Elle n'a pas à aller, ni évidemment au Rassemblement national,
00:46:02ni dans un groupe avec la France insoumise.
00:46:05Nous l'avons toujours dit et affirmé.
00:46:07Et je crois que c'est partagé également par les Républicains.
00:46:10Et donc, c'est tout à fait logique.
00:46:12Vous ne confirmez pas le deal, mais vous ne le démentez pas non plus.
00:46:15Donc, on aura compris que vous le confirmez à demi-mot.
00:46:19Autre question, le Rassemblement national doit-il, selon vous,
00:46:23avoir des postes à responsabilité au sein du palais Bourbon ?
00:46:26On sait que la gauche y est opposée.
00:46:28Une partie de vos députés, des députés du groupe Ensemble,
00:46:32y sont opposés également.
00:46:33Quelle est votre position à vous, personnellement ?
00:46:37Alors, le groupe Ensemble pour la République a une position très claire
00:46:40que nous avons dite dès la semaine dernière.
00:46:42C'est qu'il n'y aura aucune voix, ni pour la France insoumise,
00:46:45ni pour le Rassemblement national.
00:46:47Aucun de nos députés déposeront dans l'urne,
00:46:50que ce soit aujourd'hui, que ce soit demain ou après-demain,
00:46:53puisqu'il y a différents votes, ne déposeront un vote
00:46:55pour la France insoumise ou bien pour le Rassemblement national.
00:46:59Mais pourtant, il y avait des vice-présidents du Rassemblement national
00:47:03qui étaient en responsabilité à l'Assemblée nationale
00:47:07et que vous avez contribué à faire élire en 2022.
00:47:09Qu'est-ce qui a changé en deux ans ?
00:47:11Pourquoi aujourd'hui, vous ne voulez plus les voir,
00:47:13à ces vice-présidences ?
00:47:17L'arc républicain, pour nous, fait en sorte que nous ne votons
00:47:21ni pour les candidats du Rassemblement national,
00:47:23ni pour les candidats de la France insoumise.
00:47:25Ça a été une position constante.
00:47:27Nous n'avons jamais travaillé avec eux, ni les uns, ni les autres,
00:47:30pendant deux ans à l'Assemblée nationale.
00:47:32J'ai moi-même été président du groupe Renaissance
00:47:34et nous ne travaillons ni avec la France insoumise,
00:47:36ni Rassemblement national.
00:47:37C'est une position constante que nous avons chez nous.
00:47:40Thomas Bonnet vous pose une question à présent.
00:47:42Bonjour Monsieur Maillard.
00:47:43Une question sur l'avis peut-être qu'on va avoir les électeurs
00:47:46en voyant une possible réélection d'Yael Brown-Pivet.
00:47:49Le Président de la République a procédé à la dissolution
00:47:51justement pour donner la parole aux Français,
00:47:53une respiration démocratique et on va sans doute peut-être
00:47:55en tout cas avoir la même présidente de l'Assemblée nationale
00:47:58qu'il y a ces deux dernières années.
00:48:00Est-ce que ce n'était pas un problème démocratique en soi ?
00:48:05Pour nous, c'est une candidature importante
00:48:08parce qu'elle a montré, Yael Brown-Pivet,
00:48:10que pendant deux ans, elle arrivait à gérer cette Assemblée
00:48:12qui était déjà difficile, de la législature précédente,
00:48:15avec, je crois, non seulement fermeté,
00:48:18mais aussi bienveillance à l'égard des oppositions.
00:48:22Et donc, au fond, pour nous, et dans la candidature
00:48:25que présente l'ex-majorité présidentielle,
00:48:28ensemble pour la République, nous semble la meilleure candidate.
00:48:31Et donc, nous défendons les couleurs de Yael Brown-Pivet
00:48:33et nous semble être la bonne candidate.
00:48:36Et nous attendons évidemment avec les autres groupes
00:48:40qu'il puisse y avoir un soutien massif dans ce deuxième tour,
00:48:43mais probablement dans ce troisième tour qui va se suivre
00:48:46dans quelques heures.
00:48:47Éric Nolot.
00:48:48Oui, M. Maillard, je vais vous poser la question
00:48:49un peu plus brutalement.
00:48:50Si Mme Yael Brown-Pivet remonte au perchoir,
00:48:53est-ce que vous pensez que les électeurs penseront, eux,
00:48:56que leur message a été entendu, un message de radicalité,
00:48:58un message de changement ?
00:49:00Je vous pose la question plus...
00:49:01Je comprends que vous, vous l'appeliez de vos voeux,
00:49:03mais mettez-vous à la place d'un électeur de base
00:49:05qui dit ça ne peut pas durer comme ça,
00:49:06je veux du changement, et on lui sert
00:49:08exactement la même personne.
00:49:10Je n'ai jamais entendu, lors de ma campagne
00:49:13et de mes collègues, des électeurs venir en disant
00:49:15« je ne veux plus Yael Brown-Pivet au perchoir ».
00:49:17J'ai jamais entendu ça.
00:49:18On a entendu d'autres choses, mais pas cela.
00:49:20Ce que nous avons entendu, c'est qu'il faut,
00:49:23dans différents domaines, je l'ai déjà dit,
00:49:25sur le pouvoir d'achat, sur la sécurité,
00:49:27avoir des propositions qui s'incarnent beaucoup plus
00:49:30et plus radicales dans la vie de nos concitoyens.
00:49:33Ça, nous l'avons parfaitement entendu pendant les élections.
00:49:37Je le redis, il nous faut un gouvernement,
00:49:39il nous faut une majorité, une majorité stable
00:49:41pour avoir des politiques publiques.
00:49:42Sinon, au fond, on ne fait uniquement
00:49:44du commentaire sur du commentaire.
00:49:46À un moment, il faut une incarnation politique
00:49:48pour pouvoir porter des politiques publiques.
00:49:50Et cette majorité, probablement relative,
00:49:53que nous essayons de construire et qui va prendre du temps,
00:49:55je crois que c'est ce qui est attendu par les Français.
00:49:57De la stabilité, certes, mais de l'action
00:49:59et plus, je dirais, d'incarnation au quotidien,
00:50:02entre autres sur ces deux sujets.
00:50:04Merci beaucoup, Sylvain Maillard, d'avoir répondu
00:50:06à nos questions en direct sur CNews.
00:50:08Merci à vous.
00:50:09Thomas Bonnet, ce qui est certain, c'est que là,
00:50:11ce qui se passe à l'Assemblée nationale
00:50:14où a lieu le vote au second tour de scrutin,
00:50:16c'est quelque chose qui est suivi de très près à l'Élysée,
00:50:19on imagine bien.
00:50:20Ah oui, évidemment, le président de la République
00:50:22suit avec attention et comme le rappelait tout à l'heure
00:50:24Eugénie Bastier, il avait dit dans cette fameuse lettre
00:50:27envoyée aux Français qu'il attendait la structuration complète
00:50:29de l'Assemblée nationale avant de nommer un gouvernement
00:50:32de l'Assemblée nationale avant de nommer un gouvernement.
00:50:34Donc la structuration complète de l'Assemblée nationale,
00:50:37eh bien, c'est ce à quoi on est en train d'assister
00:50:38depuis le début de l'après-midi.
00:50:40Ça va se poursuivre d'ailleurs encore vendredi et samedi,
00:50:43mais des alliances qui se nouent cet après-midi,
00:50:45des postes qui vont être occupés,
00:50:47des nominations qui vont être effectuées,
00:50:49vont découler les nominations des futurs ministres.
00:50:52Donc c'est évidemment très important pour Emmanuel Macron
00:50:54de savoir où se situe aussi le centre de gravité.
00:50:57C'est une expression un peu galvaudée,
00:50:58mais le centre de gravité de cette Assemblée nationale,
00:51:01est-ce qu'elle est au centre ou est-ce qu'effectivement,
00:51:03c'est un président de gauche qui est élu d'ici ce soir ?
00:51:06Eugénie Bastié.
00:51:07Oui, je voudrais revenir sur ces images
00:51:08où on voit ces députés ne pas serrer la main à deux députés,
00:51:14Hérène et Alain Ciotti.
00:51:16Je trouve ça absolument scandaleux.
00:51:17Je voudrais y revenir parce que je pense que c'est la maladie
00:51:19qui est en train de pourrir notre vie démocratique,
00:51:22c'est-à-dire ce cordon sanitaire, cette espèce de théâtre antifasciste
00:51:25qui met de côté un tiers des Français et un tiers des députés.
00:51:30La démocratie, c'est l'organisation des désaccords
00:51:33à l'intérieur d'un hémicycle et d'une Assemblée.
00:51:35Ce n'est pas de dire il y a des gens qui appartiennent au corps républicain
00:51:37et d'autres qui sont en dehors.
00:51:38On est en train de fracasser finalement l'essence de la démocratie représentative
00:51:42avec une Assemblée qui n'a plus grand-chose de représentatif
00:51:44puisqu'il y a une partie des Français qui sont sous-représentés
00:51:48à travers le Rassemblement national
00:51:50et elle n'a plus rien de démocratique
00:51:51puisqu'on ne considère pas que c'est l'organisation des désaccords,
00:51:53mais une lutte entre le bien et le mal
00:51:55et des gens qui sont en dehors de la cité, en dehors du politique.
00:51:58Cette vision eschatologique de la politique n'a plus rien à voir
00:52:02avec ce que doit être une démocratie libérale et représentative
00:52:05et ce qui se passe et ces images sont graves.
00:52:07Ce sont des images en direct que vous découvrez,
00:52:09le vote des députés au sein de l'Assemblée nationale,
00:52:14à la tribune de l'Assemblée nationale
00:52:16et on aperçoit effectivement régulièrement,
00:52:19comme ce fut déjà le cas lors du premier tour,
00:52:21on aperçoit des députés notamment de la France insoumise,
00:52:24quelques-uns du Parti socialiste également.
00:52:26Je pense que quasiment tous les députés du NFP ne serrent pas la main.
00:52:28Qui ne serrent pas la main de cette jeune députée
00:52:33du Rassemblement national qui a été désignée
00:52:38parce qu'elle fait partie des plus jeunes de l'Assemblée nationale
00:52:43et donc elle est secrétaire.
00:52:47Elle fait partie des six secrétaires du bureau d'âge
00:52:50parce qu'elle fait partie des six plus jeunes députés.
00:52:52Effectivement, on voit encore un député qui refuse de lui serrer la main.
00:52:56C'est à la fois une question d'éducation
00:52:58parce qu'en delà même de toute considération politique,
00:53:00quelqu'un qui vous tend la main pour vous serrer la main,
00:53:01vous lui serrez la main et c'est juste une base en matière d'éducation.
00:53:05Et contrairement à ce que certains de mes camarades ont pu dire autour de ce pateau,
00:53:07je ne crois pas que ce soit juste lié au fait qu'il y ait des caméras.
00:53:10Je crois que c'est même un peu plus profond que ça
00:53:12et c'est d'autant plus inquiétant.
00:53:13On a beaucoup eu de personnes qui ont eu des responsabilités
00:53:16une fois qu'ils sont partis en parlant de France qui se faisait face.
00:53:20Nous sommes côte à côte.
00:53:21Bientôt, nous serons face à face.
00:53:23Je pense au Hollande qui fait partie de cette assemblée à parler de partition.
00:53:26C'est aussi l'incarnation de ces fractures qui sont béantes aujourd'hui dans notre pays,
00:53:31qui sont alimentées sur des plaies sur lesquelles certains mettent du sel en permanence.
00:53:35Et ceux qui mettent du sel sur ces plaies,
00:53:37c'est ceux qui refusent notamment de serrer la main à des adversaires politiques.
00:53:40On ne parle pas d'ennemis, on parle d'adversaires politiques.
00:53:42Est-ce qu'on est surpris en même temps de voir leur comportement
00:53:45quand Jean-Luc Mélenchon avait dit à la fin,
00:53:48ça sera eux ou nous et ça se jouera soit dans les urnes, soit dans la rue.
00:53:52Donc, c'est un comportement verbal ultra violent aussi.
00:53:55Il n'y a pas que les LFistes, c'est vraiment l'ensemble de la gauche.
00:53:59Et je crois que c'est vraiment la transformation du champ politique.
00:54:02On passe des adversaires aux ennemis.
00:54:03C'est la polarisation maximale.
00:54:05C'est un peu ce qui se passe aux États-Unis entre les démocrates et les républicains.
00:54:08On ne se parle plus, on ne se salue plus.
00:54:10Je l'ai dit tout à l'heure, il y a un contraste évident avec la démocratie britannique
00:54:14et avec cette espèce de maturité politique qu'ils ont,
00:54:16la capacité de s'opposer et même en étant opposés,
00:54:19d'avoir une forme de courtoisie, d'échange.
00:54:22On est dans une polarisation extrême
00:54:25et qui est provoquée et entretenue par la gauche.
00:54:28Éric Nolot.
00:54:29C'est une logique révolutionnaire.
00:54:31Pendant la révolution, on ne serrait pas la main des gens qu'on envoyait à l'échafaud.
00:54:36Ce sont des adversaires de classe, ce sont des gens qu'il faut traiter comme ça.
00:54:39Et en effet, on fout le pied des règles de base.
00:54:42La règle de base démocratique, c'est que les gens du RN
00:54:45ont été élus démocratiquement et même les règles de la base sociale,
00:54:48car en effet, serrer la main fait partie des juges.
00:54:51Voilà, des plus courants.
00:54:52Donc là, franchement, je ne sais pas où ça va s'arrêter.
00:54:56Mais même dans un monde inconstituel,
00:54:57vous avez le droit de serrer la main à quelqu'un que vous détestez.
00:54:59C'est le propre de la démocratie, l'organisation des acteurs.
00:55:03Mais je trouve que c'est de la bêtise absolue.
00:55:05Comment est-ce que vous voulez essayer de convaincre,
00:55:06même par des arguments, si vous refusez de serrer la main,
00:55:10de, je ne sais pas, simplement de voir quelqu'un.
00:55:12J'ai même vu des gens qui n'osaient même pas la regarder dans les yeux.
00:55:15C'est quand même complètement, c'est une régression absolue, je trouve.
00:55:19C'est une stratégie, oui, je suis d'accord avec vous,
00:55:22ça ne respecte pas la civilité républicaine,
00:55:24mais c'est une stratégie politique.
00:55:25Alors, à minima, parce que le seul dénominateur commun de la gauche,
00:55:29c'est cet espèce de farce antifasciste,
00:55:32mais surtout parce que, Eric, vous employez le mot révolutionnaire.
00:55:35Mais la politesse, même chose.
00:55:36La politesse fait partie de ce que les révolutionnaires veulent détruire.
00:55:40Vous voyez bien que les Insoumis, d'ailleurs, ostensiblement,
00:55:43tutoient tous les gens qu'ils croisent,
00:55:45même s'ils ne les avaient jamais rencontrés précédemment,
00:55:48parce qu'ils sont dans cette logique révolutionnaire
00:55:50de la conflictualisation maximale et dans une volonté de violence,
00:55:55parce que, et Jean-Luc Mélenchon l'a répété un certain nombre de fois,
00:55:59on ne construit pas un peuple, on ne transforme pas un peuple révolté
00:56:02en un peuple révolutionnaire, proprement révolutionnaire,
00:56:05c'est-à-dire mettant à bas les structures existantes,
00:56:08sans être dans la conflictualisation.
00:56:09Donc ils le sont, c'est la même chose quand il dit la police tue.
00:56:12C'est exactement la même logique, c'est la discréditation,
00:56:14le discrédit jeté par avance sur une institution républicaine
00:56:19qui serait amenée éventuellement à défendre des institutions,
00:56:21si la police était amenée à défendre des institutions
00:56:23contre des mouvements politiques requérant à la violence.
00:56:26Il y a une cohérence à tout ça, je ne sais pas pourquoi.
00:56:29On parle d'arc républicain, mais je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs,
00:56:31le PS feigne de ne pas voir ce que sont leurs partenaires de la France insoumise.
00:56:38Un projet révolutionnaire, et ce n'est pas que du romantisme,
00:56:41ce n'est pas qu'une référence nostalgique à Robespierre ou à je ne sais qui.
00:56:46C'est un vrai projet révolutionnaire.
00:56:47Aujourd'hui, s'il se soucie de République,
00:56:50il commence par regarder qui sont les gens avec lesquels il s'allie.
00:56:53On peut être surpris aussi du discours que Sylvain Maillard a tenu
00:56:56il y a quelques minutes en direct sur CNews.
00:57:00Il expliquait, non, nous ne voulons plus de vice-président du RN.
00:57:07On ne veut plus de député du RN
00:57:10qui occupe des postes à responsabilité au sein du palais Bourbon,
00:57:13alors que c'était le cas depuis 2022.
00:57:16Depuis 2022, il y avait des responsables du RN
00:57:19qui étaient vice-présidents de l'Assemblée.
00:57:20Qu'est-ce qui a changé, Eugénie Bastier, en deux ans
00:57:25pour que les macronistes disent qu'il y a un cordon sanitaire,
00:57:28y compris à l'Assemblée nationale ?
00:57:30Ce qui a changé, je pense, c'est l'efficacité
00:57:31qu'a démontré le cordon sanitaire.
00:57:33Il y a une tentation de rediabolisation du parti de Marine Le Pen
00:57:37et du Rassemblement national,
00:57:39parce qu'on a estimé que cette diabolisation avait fonctionné.
00:57:42Et le cordon sanitaire, on peut dire ce qu'on veut,
00:57:44il a été efficace.
00:57:45Il a permis au Nouveau Front Populaire
00:57:48d'avoir un nombre d'élus imposant d'arriver en tête
00:57:51et il a sauvé la peau du Bloc central.
00:57:53Donc ce cordon sanitaire dont on disait ces dernières années
00:57:57il ne fonctionne plus, il ne marche pas,
00:57:58il est même contre-productif,
00:57:59a montré son efficacité redoutable.
00:58:03C'est un cordon sanitaire qui, à mon avis,
00:58:04est totalement immoral et injuste d'un point de vue politique,
00:58:07mais qui est d'une redoutable efficacité stratégique.
00:58:10Et donc ils continueront à l'employer
00:58:12parce que c'est l'assurance d'une survie politique.
00:58:14– Louis Dragnel.
00:58:15– Je suis d'accord avec ce que dit Jenny,
00:58:17mais c'est un peu l'arme du pauvre, si vous voulez,
00:58:20le cordon sanitaire, le barrage républicain,
00:58:23parce que ça montre,
00:58:25et d'ailleurs c'est le plus gros échec de la Macronie,
00:58:27ça montre que par leurs arguments,
00:58:29ils n'arrivent pas à convaincre les électeurs
00:58:31que ce qu'ils ont à proposer au pays
00:58:32est plus intéressant et plus efficace
00:58:34et répond plus aux aspirations des Français
00:58:37que ce que propose l'URN.
00:58:38Et je pense qu'en fait,
00:58:40le problème ne va que s'empirer et s'aggraver.
00:58:43Et in fine, ça va profiter au Rassemblement national
00:58:45parce que les Français ne veulent plus…
00:58:49enfin beaucoup de Français, pas tous,
00:58:50mais beaucoup de Français sont exaspérés par ces méthodes.
00:58:53– Ce qui me frappe, c'est qu'un des mots de la journée
00:58:56ou de l'époque, c'est le mot régression.
00:58:57On a parlé de la régression démocratique,
00:58:58on ne respecte pas des élus de la République,
00:59:01on a parlé de régression civilisationnelle,
00:59:04on ne sert pas la main.
00:59:05Il y a la régression vers le cordon sanitaire
00:59:07et même, regardez ce que fait la secrétaire générale de la CGT
00:59:11qui, à nouveau, voit son syndicat
00:59:14comme une courroie de transmission d'un parti politique
00:59:17comme autrefois la CGT avec le Parti communiste.
00:59:20Il y a une forme de régression,
00:59:20ce n'est pas jusqu'à la quatrième République,
00:59:23mais même à certains aspects de la vie politique
00:59:25qu'on pensait vraiment révolue.
00:59:26– Femme abonnée.
00:59:27– Pour répondre à votre question d'abord sur le discours de Sylvain Maillard,
00:59:30n'oublions pas quand même que beaucoup d'élus
00:59:32de l'ex-majorité présidentielle l'ont été
00:59:35parce que, justement, des électeurs de gauche
00:59:37ont voté pour eux lors de ce fameux barrage républicain
00:59:39et d'une certaine manière, ils ont aujourd'hui
00:59:41forme de contrat moral avec ceux qui ont participé à les élires
00:59:45et donc, ils tentent aujourd'hui de rediaboliser le Rassemblement national.
00:59:48Mais moi, je me mets à la place des électeurs du RN,
00:59:51ils sont à peu près 11 millions à avoir voté pour le Rassemblement national
00:59:53lors des élections législatives
00:59:55et ils assistent alors que l'Assemblée nationale
00:59:57vient de rouvrir ses portes à ce triste spectacle.
01:00:00D'une part, on ne souhaite pas saluer les représentants
01:00:04qu'ils ont démocratiquement élus
01:00:06et on se dirige vers une Assemblée nationale
01:00:08où il n'y aura aucune représentation de leur parti dans les instances.
01:00:12Vous avez quand même 11 millions de Français
01:00:13qui se sont exprimés dans des élections librement organisées,
01:00:19je ne crois pas que le Rassemblement national
01:00:20soit un parti qui soit interdit,
01:00:21en tout cas, ce n'est pas le cas jusqu'à présent.
01:00:24Donc, je pense que ça va contribuer au contraire à radicaliser
01:00:27peut-être une partie de la population
01:00:29qui va se dire qu'elle est mise de côté,
01:00:31mise au banc de la société
01:00:32alors qu'elle s'est juste exprimée dans les urnes.
01:00:33Vous êtes d'accord avec ça, Éric Nolot ?
01:00:35Oui, je pense qu'il recule pour mieux sauter.
01:00:37La prochaine occasion, que ce soit une législative
01:00:41après une nouvelle dissolution
01:00:42ou la prochaine présidentielle,
01:00:43il y aura un vote de rage des gens qui...
01:00:45Écoutez, 11 millions de personnes,
01:00:47ce n'est quand même pas un parti marginal.
01:00:48C'est vraiment incroyable de les mépriser à ce point-là.
01:00:51C'est contraire à tous les usages de la République,
01:00:53à tous les usages démocratiques.
01:00:55Donc, la radicalité va encore monter d'un cran
01:00:59et ces gens-là se retrouveront un jour devant l'inévitable,
01:01:02c'est-à-dire l'arrivée au pouvoir, cette fois-ci.
01:01:04Je n'y vais certainement pas.
01:01:05Je souligne juste qu'Éric Coquerel a serré la main
01:01:07de la députée RN
01:01:09et qu'il n'a pas été réduit en cendres
01:01:10et des cornes n'ont pas poussé sur son front immédiatement.
01:01:13C'est quand même à souligner, je pense.
01:01:14Mais ça peut fonctionner, malgré tout,
01:01:15peut-être dans l'autre sens pour le Rassemblement national.
01:01:17C'est-à-dire que les électeurs finissent par se dire
01:01:19que c'est un vote stérile
01:01:21qui n'arrive jamais à débloquer quoi que ce soit en politique.
01:01:24C'est bien la carte que...
01:01:26Je n'ai pas de baguette magique,
01:01:28mais c'est la carte que tente de jouer la droite républicaine.
01:01:30Et quoi qu'il en soit, la conclusion pour le RN,
01:01:32c'est peut-être aussi d'essayer de nouer des alliances
01:01:34au-delà de la petite alliance...
01:01:36Ils ont essayé pendant la période législative.
01:01:39Il est 17h58.
01:01:40Nous continuons évidemment de suivre ce qui se passe
01:01:42du côté de l'Assemblée nationale.
01:01:44Le deuxième tour de scrutin est actuellement en cours.
01:01:47Nous serons dans un instant avec le député RN,
01:01:50Jean-Philippe Tanguy, qui donnera son impression
01:01:53et qui viendra commenter en direct sur CNews, évidemment.
01:01:57Ce deuxième tour de scrutin.
01:02:0217h59, bonsoir à tous.
01:02:03Soyez les bienvenus dans Punchline,
01:02:05en direct sur CNews et sur Europe 1.
01:02:08Nous suivons de très près ce qui se passe à l'Assemblée nationale
01:02:11en ce moment où les députés sont en train de monter
01:02:14un à un à la tribune pour déposer leurs bulletins dans l'urne.
01:02:18Deuxième tour de scrutin pour élire le président
01:02:21ou la présidente de l'Assemblée nationale
01:02:23et qui, pour succéder, a Yael Brown-Pivet,
01:02:27présidente sortante, qui est candidate à sa succession.
01:02:31Elle souhaite être réélue et elle est en bonne position.
01:02:34Tout va se jouer entre Yael Brown-Pivet,
01:02:37candidate macroniste, et André Chassaigne,
01:02:40qui est le candidat du Parti communiste du Nouveau Front populaire
01:02:44qui a réalisé un bon score lors de ce premier tour.
01:02:47Nous suivons donc tout cela depuis l'Assemblée nationale.
01:02:51Et nous partons tout de suite, justement, au Palais-Bourbon,
01:02:55retrouver Jean-Philippe Tanguy qui nous attend.
01:02:58Bonjour Jean-Philippe Tanguy, vous êtes député du Rassemblement national.
01:03:03Un mot d'abord sur ce premier tour de scrutin.
01:03:06Ce sont des résultats qui étaient conformes aux attentes
01:03:09et votre candidat, justement, Sébastien Chenu,
01:03:12a décidé de se maintenir. Pourquoi ?
01:03:17Parce que nous, nous sommes respectueux des électeurs
01:03:20et il n'y a aucune raison de ne pas maintenir la candidature de Sébastien Chenu.
01:03:25Il y a deux ans, nous étions retirés au deuxième tour
01:03:27parce que la Macronie, malheureusement, avait gagné
01:03:30de manière incontestable les élections législatives.
01:03:33Ce n'est pas le cas dans cet assemblée introuvable
01:03:36où nous avons fait plus de 11 millions de voix
01:03:39et nous n'avons pas à nous retirer.
01:03:41Sébastien Chenu se maintiendra également
01:03:44si troisième tour il y a au troisième tour ?
01:03:47Mais écoutez, je ne vois pas pourquoi on différerait, après,
01:03:53au groupe de choisir notre attitude.
01:03:56Mais en tout cas, pour ce deuxième tour,
01:03:57il n'y avait aucune raison de ne pas représenter les électeurs
01:04:01qui nous ont fait confiance, d'autant plus que je vous rappelle
01:04:05que pour chaque député Rassemblement national,
01:04:07il y a trois fois plus d'électeurs que pour ces pauvres députés LR.
01:04:10Jean-Philippe Tanguy, l'élection, on l'a bien compris,
01:04:12va se jouer entre Yael Brown-Pivet,
01:04:14qui est candidate des Macronistes du groupe Ensemble pour la République,
01:04:19et, de l'autre côté, André Chassaigne du Parti communiste.
01:04:22Entre les deux, vous préférez lequel ?
01:04:28Je ne sais pas comment va se tenir ce troisième tour.
01:04:31Il peut y avoir des nouveaux candidats,
01:04:33il peut se passer beaucoup de choses.
01:04:35Ce qui est sûr, c'est qu'au deuxième tour,
01:04:36les députés LR ont trahi leurs électeurs, une fois encore,
01:04:39en soutenant Mme Brown-Pivet pour je ne sais quel poste,
01:04:42et je ne sais quels avantages.
01:04:44Une fois encore, il faudrait quand même un jour
01:04:46que les députés LR comprennent
01:04:48qu'à force de faire des grands écarts,
01:04:50ils finiront écartelés.
01:04:52Vous nous faites un peu de langue de bois,
01:04:53donc je vais essayer de vous reposer la question
01:04:55d'une manière un peu différente.
01:04:57Il est à peu près certain que l'élection va se jouer
01:05:00entre André Chassaigne du Parti communiste
01:05:02et Yael Brown-Pivet, qui est la candidate des Macronistes.
01:05:05Ils ont tous les deux fait un très bon score.
01:05:08Il y était attendu, mais néanmoins,
01:05:10il y aura probablement un troisième tour de scrutin.
01:05:13Ça va se jouer entre ces deux personnalités-là.
01:05:15Est-ce que vous en préférez une plutôt que l'autre ?
01:05:21Non, mais vous savez, ils n'ont pas fait de très bons scores.
01:05:23M. Chassaigne a fait 200 voix,
01:05:25ce qui prouve bien, pour ceux qui ne l'avaient pas compris à gauche,
01:05:28qu'ils n'ont pas gagné les élections législatives,
01:05:30même si, après avoir montré leur spectacle affligeant
01:05:34et révélé que leur programme ne tenait pas debout
01:05:37et que les sociopathes de LFM
01:05:39étaient déjà en lumière, la social-traîtrise des socialistes.
01:05:42200 voix, ce n'est pas du tout un bon score pour la gauche.
01:05:45C'est presque un score d'opposition, ce qu'ils sont, d'ailleurs.
01:05:47Jean-Philippe Tanguy, on a vu aussi,
01:05:50durant ces deux tours de scrutin,
01:05:52le deuxième étant en cours en ce moment,
01:05:54beaucoup de députés du Nouveau Front populaire
01:05:57qui refusaient de serrer la main de certains de vos députés.
01:06:01Deux députés qui étaient là parce que Benjamin,
01:06:03de l'Assemblée nationale,
01:06:05avait travaillé au bon déroulement du scrutin
01:06:07et ces députés de gauche ont refusé de lui serrer la main.
01:06:11Quelle est votre réaction ?
01:06:16La réaction, je pense, de tous,
01:06:18les Françaises et les Français bien élevés et civilisés,
01:06:21regretter cette pignoufrie,
01:06:24le fait qu'ils sont incapables d'avoir le moindre courtoisie
01:06:28et le respect des Françaises et des Français
01:06:30qui ont voté pour nous.
01:06:31Mais qui sera étonné ?
01:06:33On peut s'étonner, par contre,
01:06:34que certains macronistes soient aussi mal élevés que M. Boyard.
01:06:37Par exemple, Mme Pannier-Runacher,
01:06:39qui, après avoir abandonné les électeurs de Lens
01:06:42pour se réfugier à Arras
01:06:44et se faire élire grâce aux voix de LFI,
01:06:46se comporte aussi mal qu'eux.
01:06:48C'est un peu triste pour une ancienne ministre de la République.
01:06:51Enfin, je ne sais plus si elle est encore ministre ou pas.
01:06:53De toute façon, personne ne voit la différence.
01:06:54Ce qui est sûr, c'est qu'elle est aussi mal élevée
01:06:56que les pignoufs de la France insoumise.
01:06:59Agnès Pannier-Runacher, qui est effectivement ministre démissionnaire
01:07:03et qui a refusé, elle aussi, de serrer la main
01:07:05de ces deux députés du Rassemblement national.
01:07:07Merci beaucoup, Jean-Philippe Tanguay, député RN,
01:07:09d'avoir été en direct avec nous sur CNews et sur Europe 1
01:07:12depuis l'Assemblée nationale.
01:07:14Thomas Bonnet, je me tourne vers vous
01:07:16parce qu'on a bien noté que Jean-Philippe Tanguay
01:07:18refusait de répondre à ma question.
01:07:20J'ai pourtant insisté et il n'a pas voulu choisir
01:07:23entre André Chassaigne, candidat communiste,
01:07:26et Yael Brown-Pivet, candidate d'Ensemble pour la République.
01:07:30Alors que c'est une réponse que l'on attendait avec attention
01:07:34parce qu'évidemment, ils vont être les faiseurs de droit
01:07:36dont on parlait tout à l'heure.
01:07:37Alors, sans doute est-ce parce que leur candidat est encore en lice
01:07:39et qu'ils n'ont pas déjà préjugé du score,
01:07:41même si on imagine que Sébastien Chenu sera troisième
01:07:44dans les résultats qui vont advenir d'ici quelques instants.
01:07:47Mais on peut imaginer, en effet, que le Rassemblement national
01:07:50veuille sanctionner, d'une certaine manière,
01:07:52Yael Brown-Pivet qui, on l'a dit visiblement,
01:07:55a changé d'avis par rapport à 2022.
01:07:57Alors pas seulement elle, mais le camp présidentiel plus généralement
01:08:00ont décidé désormais que le Rassemblement national n'était plus fréquentable
01:08:02et qu'il ne méritait plus d'avoir des postes à l'Assemblée nationale.
01:08:05D'une certaine manière, ils peuvent soit s'abstenir,
01:08:08soit décider pour une partie, une infime partie d'entre eux.
01:08:11Mais ça va être très serré, donc ça va être important
01:08:13et prépondérant pour le résultat final de voter pour un candidat
01:08:17qui évidemment n'est pas le leur, le candidat communiste,
01:08:19mais qui pourrait sanctionner Yael Brown-Pivet.
01:08:21Eric Nolot.
01:08:22Ce qui est plus troublant, c'est que la réponse n'était quand même
01:08:24pas très très claire pour le troisième tour.
01:08:26On n'a pas entendu non, quoi qu'il arrive,
01:08:29M. Chenu sera présent au troisième tour.
01:08:31Donc moi je trouve qu'il y a quelque chose de très flou.
01:08:33Est-ce que ça...
01:08:34Il va y avoir des négociations entre les tours.
01:08:35Oui, moi j'ai l'impression qu'ils sont en train de négocier malgré tout.
01:08:39Bonjour Eric Coquerel, vous êtes député de la France Insoumise.
01:08:43Merci d'être avec nous en direct sur CNews et sur Europe 1.
01:08:46On vous retrouve évidemment depuis l'Assemblée nationale.
01:08:50Est-ce que vous êtes satisfait d'abord, évidemment,
01:08:52on l'imagine, du score d'André Chassaigne,
01:08:54mais est-ce que vous avez un espoir de le voir élu
01:08:56à la présidence de l'Assemblée nationale ?
01:08:58Il est réel cet espoir ou pas ?
01:09:02Alors un, je suis extrêmement satisfait,
01:09:04parce qu'il faut bien comprendre que ce premier tour,
01:09:06c'est la photographie réelle de l'Assemblée nationale.
01:09:09Et ça confirme ce que nous disons depuis maintenant
01:09:11le deuxième tour de l'élection législative.
01:09:13Nous sommes la première coalition,
01:09:15nous sommes la coalition majoritaire dans cette Assemblée.
01:09:19Et c'est la raison pour laquelle nous revendiquons
01:09:21de gouverner ce pays.
01:09:23La deuxième satisfaction, c'est qu'il a, y compris,
01:09:25été un peu plus loin que nos propres députés,
01:09:29puisque nous avons 193 voix.
01:09:31Il y aura donc un troisième tour.
01:09:33Le deuxième tour ne suffira pas à régler les choses.
01:09:35Et dans ce cadre, les choses restent ouvertes.
01:09:39Et fort probablement, c'est le Rassemblement national
01:09:43qui décidera du sort de Lambert-Pivet,
01:09:46qui décidera si les macronistes
01:09:49conservent la présidence de cette Assemblée nationale.
01:09:52Est-ce que ça veut dire, Éric Coquerel,
01:09:54que vous appelez les députés du Rassemblement national
01:09:56à voter pour André Chassaigne ?
01:10:00Vous savez, moi, je ne fais pas de plan sur la comète.
01:10:03Les députés du Rassemblement national ont déjà donné une réponse.
01:10:06Ils ont dit tout, sauf le Nouveau Front Populaire,
01:10:08parce qu'ils savent que nous sommes leurs adversaires irréductibles,
01:10:11que nous proposons un programme qui est à l'opposé du leur.
01:10:14Donc, je ne me fais aucune illusion sur leur choix.
01:10:16Je dis simplement que, si c'était le cas,
01:10:19c'est-à-dire si, non seulement,
01:10:22ils se retiraient de ce troisième tour
01:10:25et qu'implicitement, c'était en faveur de Lambert-Pivet,
01:10:28eh bien, ça serait révélateur d'une alliance de fait possible
01:10:32entre le Rassemblement national
01:10:34et ce qui reste aujourd'hui du Cambrai-Crodiste.
01:10:38Voilà, ça serait une analyse à tirer pour la suite.
01:10:41Mais on n'en est pas là, on n'en est pas là.
01:10:43Il y a un deuxième tour,
01:10:45et ce deuxième tour peut aussi révéler des surprises,
01:10:47parce qu'il peut y avoir des députés
01:10:49dont les candidats ont appelé à se retirer
01:10:51qui ne votent pas tel qu'on l'attend.
01:10:54C'est-à-dire qu'on peut penser que le score de M. Chassaigne
01:10:57va grossir au moment du deuxième tour.
01:11:01Éric Coquerel, pour qu'on comprenne bien,
01:11:04vous seriez prêt à accepter les voix du Rassemblement national
01:11:08tout de même pour essayer de faire élire M. Chassaigne ?
01:11:13Non, je vous dis qu'il n'y aura pas de voix du Rassemblement national
01:11:17pour M. Chassaigne,
01:11:19parce que celui-ci a déjà dit
01:11:21qu'il y avait une opposition idéologique de principe
01:11:26avec ce que nous représentons.
01:11:30Et ça nous va très bien, d'ailleurs.
01:11:32Donc nous n'aurons pas de voix du Rassemblement national,
01:11:34vous le verrez.
01:11:35Je vous rappelle également que nous avons demandé
01:11:37un cordon républicain vis-à-vis du Rassemblement national
01:11:39pour transcrire le vote des électeurs sur ces élections législatives
01:11:43et que nous souhaitons que le Rassemblement national
01:11:45ne soit pas présent dans les fonctions représentatives de l'Assemblée.
01:11:49Que le Rassemblement national, ses députés
01:11:51et tous les droits absolus de n'importe quel député,
01:11:53c'est une évidence.
01:11:54C'est le respect de la démocratie.
01:11:56Mais par contre, la représentation de l'Assemblée,
01:11:58c'est un choix politique.
01:11:59Et nous avons demandé à tous les groupes
01:12:01qui font partie de ce cordon républicain
01:12:03de le respecter.
01:12:05Une dernière question, Éric Coquerel.
01:12:07Je crois que vous, vous avez serré la main
01:12:09des deux députés du Rassemblement national
01:12:11qui étaient là pour observer le scrutin.
01:12:14Beaucoup de vos collègues du Nouveau Front Populaire
01:12:16ne l'ont pas fait.
01:12:17Ils ont refusé de saluer ces deux députés RN.
01:12:21Comment est-ce que vous qualifiez leur comportement ?
01:12:26Non, non, je n'ai pas serré la...
01:12:28Vous trompez, j'ai serré la main de deux députés
01:12:30qui n'étaient pas du Rassemblement national.
01:12:32Vous savez, à partir du moment où vous faites
01:12:34des actions sanitaires électorales,
01:12:37il ne faut pas non plus s'attendre
01:12:39à ce qu'on ait des gestes
01:12:42qui ne sont pas des gestes obligatoires.
01:12:44Je veux dire, moi, j'ai pas de problème
01:12:46à parler avec un député du Rassemblement national.
01:12:48Maintenant, il y a certaines choses qu'on évite.
01:12:50Et c'est une manière symbolique de montrer
01:12:52qu'il y a un cordon républicain
01:12:54de la part de ces députés
01:12:56vis-à-vis du Rassemblement national.
01:12:58Voilà, il me semble que vous avez serré la main,
01:13:00effectivement, à la tribune, à une députée
01:13:02sous l'étiquette LRN.
01:13:04Merci beaucoup, Éric Coquerel,
01:13:06d'avoir été avec nous en direct
01:13:08sur CNews et sur Europe 1
01:13:10depuis l'Assemblée nationale.
01:13:12On refait un point, précisément,
01:13:14avant de revenir sur ces déclarations
01:13:16à la fois de Jean-Philippe Tanguy et d'Éric Coquerel,
01:13:18sur les candidats, précisément,
01:13:20qui restent en lice
01:13:22pour ce second tour de scrutin.
01:13:24Avec vous, Mickaël Dos Santos,
01:13:26qui sont ces quatre candidats ?
01:13:28On commence avec Yael Brown-Pivet,
01:13:30qui a occupé le perchoir de 2022
01:13:32à 2024. Elle est âgée de 53 ans,
01:13:34représente le groupe Ensemble
01:13:36pour la République et a obtenu
01:13:38124 voix au premier tour.
01:13:40Autre candidat du Bloc central
01:13:42qui s'est maintenu, c'est Charles de Courson.
01:13:44Il appartient au groupe Liott
01:13:46à 72 ans. Il n'est pas le candidat
01:13:48le plus âgé, mais le plus ancien dans l'hémicycle.
01:13:50Il occupe les bancs depuis
01:13:521993. Il a
01:13:54obtenu 18 voix seulement.
01:13:56Il était donc dernier au
01:13:58premier tour. Alors, qui est le plus âgé ?
01:14:00Vous allez me dire. C'est André Chassaigne,
01:14:02élu de 74 ans, défend
01:14:04les couleurs du Nouveau Front populaire.
01:14:06Néanmoins, il séduit au-delà
01:14:08de la gauche. La preuve, il est arrivé
01:14:10en tête du premier tour avec
01:14:12200 voix. Enfin, dernier candidat,
01:14:14Sébastien Chenu,
01:14:16à 51 ans, élu du Rassemblement national
01:14:18et le dernier vice-président
01:14:20de l'Assemblée nationale. Il aimerait remporter
01:14:22ce scrutin, difficile tout de même
01:14:24au vu du front anti-RN,
01:14:26mené par beaucoup à l'Assemblée. Il a obtenu
01:14:28142 voix au premier tour.
01:14:30Merci beaucoup,
01:14:32Mickaël Dos Santos. On va revenir
01:14:34maintenant avec les invités qui m'accompagnent
01:14:36autour de ce plateau et que je vous
01:14:38représente. Louis Dragnel, Éric Nolot,
01:14:40Eugénie Bastier, Jean-Sébastien Ferjoux
01:14:42et Thomas Bonnet du service
01:14:44politique de CNews. D'abord, sur ce que nous
01:14:46disait à l'instant Éric Coquerel,
01:14:48Eugénie Bastier, si
01:14:50vous voulez bien. Éric
01:14:52Coquerel, effectivement, disait
01:14:54qu'il n'y a pas de voix au Rassemblement
01:14:56national. Ils ne doivent occuper aucun poste
01:14:58à responsabilité. Il l'avait déjà dit,
01:15:00c'est l'ensemble du Nouveau Front populaire
01:15:02qui appelle à faire barrage. Faire barrage
01:15:04au RN, y compris au sein
01:15:06de l'hémicycle. Oui, alors
01:15:08lui et le Nouveau Front populaire, au moins,
01:15:10sont cohérents puisque ils ont la même position que celle
01:15:12qu'ils avaient en 2022, contrairement
01:15:14à la Macronie qui avait en 2022
01:15:16une position consistant à laisser un certain
01:15:18nombre de postes au Rassemblement national.
01:15:20Moi, si j'ai bien compris
01:15:22les règles de l'Assemblée nationale
01:15:24veulent que ces postes soient
01:15:26distribués au pro rata
01:15:28du poids politique des différentes représentations
01:15:30et je pense que ce serait
01:15:32très dommageable qu'on
01:15:34bafoue ainsi la représentation nationale.
01:15:36Déjà qu'on a une Assemblée qui est
01:15:38assez peu représentative
01:15:40de l'ensemble et
01:15:42du poids électoral des différentes formations,
01:15:44puisque le RN est notoirement
01:15:46sous-représenté au sein de
01:15:48l'Assemblée par rapport à son poids électoral.
01:15:50Je trouve que l'épriver de tout
01:15:52poste à l'intérieur de l'Assemblée serait
01:15:54un bafouement
01:15:56de la démocratie.
01:15:58Je suis d'accord avec
01:16:00ce que dit Eugénie. Je pense que tout ça,
01:16:02ce cirque, va ne faire qu'amplifier
01:16:04l'exaspération des électeurs
01:16:06et donc le renforcement du vote
01:16:08Rassemblement national
01:16:10parce qu'à chaque fois qu'on
01:16:12propose de redonner la parole aux Français,
01:16:14dès lors que le RN est aux portes du pouvoir,
01:16:16il y a une volonté stratégique
01:16:18qui se met en place.
01:16:20Je suis d'accord avec vous.
01:16:22On pensait qu'ils étaient tous morts.
01:16:24Il n'a jamais été aussi vivant
01:16:26que depuis le début
01:16:28du deuxième tour de ces élections législatives.
01:16:30Personne ne l'avait imaginé comme ça.
01:16:32Mais ce qui est vivant aujourd'hui,
01:16:34ça peut tout à fait changer aussi.
01:16:36C'est probablement plus complexe que ça.
01:16:38Ça ne fonctionne plus sur l'électorat
01:16:40de droite de centre droit.
01:16:42En revanche, il y a un certain nombre d'électeurs de droite
01:16:44qui ne veulent pas voter pour le RN,
01:16:46parce qu'ils n'y trouvent pas forcément près
01:16:48ou parce qu'ils trouvaient que
01:16:50il y avait des candidats
01:16:52pas très présentables
01:16:54ni vraisemblablement très compétents.
01:16:56Ce n'est pas un raisonnement d'une autre nature.
01:16:58Ça fonctionne sur la gauche
01:17:00et encore pas sur toute la gauche.
01:17:02Mais il y a le dispositif de désistement
01:17:04qui est fondé sur ce RN.
01:17:06Au-delà des votes personnels des électeurs,
01:17:08le dispositif de désistement mutuel
01:17:10entre la gauche et le centre
01:17:12est un dispositif inspiré par le RN
01:17:14Le RN était quand même présent
01:17:16dans la quasi-totalité des circonscriptions
01:17:18au second tour, sauf celle où l'électorat
01:17:20n'avait jamais déjà joué de report.
01:17:22S'ils ne parviennent pas à réunir
01:17:24de majorité dans un deuxième tour,
01:17:26c'est bien parce qu'il y a des Français
01:17:28qui ne souhaitent pas voter pour lui.
01:17:30Après, la question, c'est quelles sont les causes
01:17:32du fait... Parce qu'il y a aussi eu des changements de voix.
01:17:34Quand vous regardez aux Européennes,
01:17:36il y a des électeurs qui ont voté RN aux Européennes
01:17:38qui n'ont pas voté RN au deuxième tour des législatives.
01:17:40Comme il y a des électeurs qui peuvent voter RN
01:17:42et qui ne votent pas RN dans le deuxième tour,
01:17:44ça veut dire que le vote RN est fait de plus en plus
01:17:46d'un vote d'adhésion, mais quand même encore
01:17:48aussi d'une partie d'un vote de protestation.
01:17:50C'est une réalité politique
01:17:52et le RN n'a pas su franchir la marche
01:17:54pour convaincre ceux qui n'étaient là
01:17:56que par protestation, encore une fois,
01:17:58d'autres sont là par adhésion, de passer à l'adhésion.
01:18:00Louis Dragnel.
01:18:02Je suis d'accord avec vous sur le fond,
01:18:04mais dans un scrutin, quand vous avez
01:18:06entre le premier tour et le deuxième tour
01:18:08210 candidats en moins, c'est-à-dire
01:18:10un peu moins d'une circonscription sur deux en France,
01:18:12il y a eu un candidat en moins
01:18:14alors que les gens avaient placé ce candidat
01:18:16au deuxième tour, et donc tout ça s'est fait
01:18:18au bénéfice de tout le monde, sauf le Rassemblement
01:18:20national.
01:18:22Tous les autres partis ont pu bénéficier
01:18:26de report de voix, sauf le RN.
01:18:28Il y a aussi beaucoup de candidats
01:18:30qui ont été élus et qui sont là aujourd'hui dans l'hémicycle
01:18:32qui, globalement, n'ont pas du tout eu
01:18:34l'adhésion et le soutien de tous les électeurs.
01:18:36Simplement, ils ont bénéficié
01:18:38d'un réservoir de voix d'autre part.
01:18:40Là où le RN n'a eu aucun réservoir de voix,
01:18:42il y a toujours des choses dans une élection.
01:18:44Il y a les reports de voix
01:18:46et il y a le consentement.
01:18:48C'est-à-dire que vous pouvez consentir
01:18:50à ce que quelqu'un soit élu, c'est-à-dire ne pas sortir
01:18:52de chez vous pour aller voter contre.
01:18:54Le RN a encore un problème de consentement.
01:18:56Eugénie Bastier.
01:18:58Il y a deux dimensions au camp de sanité.
01:19:00Il y a la dimension morale et la dimension de la compétence.
01:19:02Sauf qu'aujourd'hui, le Rassemblement national,
01:19:04parce qu'il est le parti maudit
01:19:06de la Ve République,
01:19:08est condamné à l'incompétence.
01:19:10Il est condamné à l'incompétence
01:19:12parce qu'aucune personne compétente
01:19:14qui a un bagage politique ne veut le rejoindre.
01:19:16Il n'a pas d'effort à faire pour convaincre
01:19:18puisqu'il est le réceptacle d'un parti de colère.
01:19:20Parce qu'il est maudit, il attire des voix.
01:19:22Ils n'ont aucun effort à faire
01:19:24de qualité de proposition.
01:19:26Je suis d'accord avec vous, le programme était assez faible.
01:19:28La campagne n'a pas été extraordinaire.
01:19:30Mais ils n'ont aucun effort à faire en réalité
01:19:32parce qu'ils sont ce parti maudit, réceptacle de la colère
01:19:34et de l'incompétence.
01:19:36Je pense qu'on arrive vers un blocage institutionnel
01:19:38en raison de ce cordon sanitaire
01:19:40qui condamne une partie de l'électorat,
01:19:42qui verrouille une partie de la problématique
01:19:44de notre pays,
01:19:46derrière cet espèce de parti maudit
01:19:48qui stérilise la vie politique française.
01:19:50C'est aussi un parti qui a de la peine
01:19:52d'acquérir une culture de gouvernement.
01:19:54Il a de la peine d'avoir des fédérations départementales
01:19:56où il y a un téléphone qui répond.
01:19:58Quand je regardais des candidats
01:20:00présentés dans l'ouest de la France,
01:20:02la partie la plus distante
01:20:04du Rassemblement national,
01:20:06c'est un parti qui a de la peine
01:20:08de facto à se construire
01:20:10vraiment en partie de gouvernement.
01:20:12Pour revenir à votre question
01:20:14qui était les propos d'Éric Coquerel,
01:20:16je trouve que sa position est d'autant plus intenable
01:20:18qu'il était lui-même le président
01:20:20de la commission des finances de l'Assemblée nationale
01:20:22et que son rôle a plusieurs fois été remis en question
01:20:24par le camp présidentiel,
01:20:26notamment au moment de la réforme des retraites
01:20:28ou d'autres réformes qui avaient lieu
01:20:30avec les finances en disant qu'il était à la fois jugé parti.
01:20:32Les faits nous ont montré
01:20:34qu'il avait réussi à tenir une position plutôt
01:20:36objective et modérée
01:20:38dans la tenue des débats alors même qu'il avait
01:20:40appartenu à un parti qui était très radical
01:20:42sur la question. Et aujourd'hui,
01:20:44il va faire le reproche au Rassemblement national
01:20:46de ne pas pouvoir occuper ses postes pour les mêmes raisons
01:20:48que certains lui reprochaient. Bref,
01:20:50on marche un peu sur la tête lorsque
01:20:52la France insoumise ou le nouveau Front populaire,
01:20:54plus généralement, veut interdire au Rassemblement national
01:20:56d'occuper des postes à responsabilité
01:20:58qui eux-mêmes les visent très explicitement.
01:21:00Alors, revenons à cette élection.
01:21:02Le second tour de scrutin est
01:21:04clos à l'Assemblée nationale.
01:21:06Le dépouillement est en cours. Résultat
01:21:08de ce second tour de scrutin à
01:21:1019h. Éric Nolot,
01:21:12qui est le favori,
01:21:14selon vous, pour emporter la présidence
01:21:16de l'Assemblée nationale ? Eh bien, ma réponse
01:21:18varie. Je vous aurais donné une autre
01:21:20réponse tout à l'heure. Moi, je reste troublé par
01:21:22les déclarations de M. Tanguy, en fait.
01:21:24J'ai l'impression que
01:21:26c'est pas certain qu'ils aient un candidat au
01:21:28troisième tour. M. Tanguy, qui n'était pas très clair
01:21:30sur le fait de savoir si
01:21:32Sébastien Chenu, qui est le candidat RN
01:21:34à la présidence de l'Assemblée, allait se maintenir
01:21:36ou non au troisième tour de scrutin.
01:21:38Au troisième tour, sachant qu'au troisième tour, c'est une majorité
01:21:40relative qui désignera le vainqueur.
01:21:42Et non plus absolu. Moi, j'ai
01:21:44l'impression que peut-être, il se passe des choses
01:21:46en coulisses, que la non-représentation
01:21:48du RN
01:21:50dans certains postes n'est pas encore
01:21:52acquise. Je pense qu'il y a encore des...
01:21:54Parce que c'est eux, en fait,
01:21:56qui vont décider, soit en se
01:21:58maintenant, soit en donnant des consignes de vote, soit
01:22:00en se retirant, en disant que nos députés
01:22:02votent comme bon leur semble.
01:22:04Mais c'est eux qui vont faire l'élection.
01:22:06– Et Gaëlle Brune-Pivet avait donné des indices
01:22:08un peu dans ce sens-là, même si là, l'attitude
01:22:10ces derniers jours du camp
01:22:12macroniste a changé. On l'entendait
01:22:14dans la bouche de Sylvain Maillard
01:22:16tout à l'heure. Mais Gaëlle Brune-Pivet, ça lui a été reproché
01:22:18d'ailleurs la semaine dernière
01:22:20en disant, Gaëlle Brune-Pivet veut
01:22:22se faire réélire grâce aux voix du RN.
01:22:24Naïma Moutchou, la candidate du groupe Horizon,
01:22:26avait, elle, dit
01:22:28qu'il n'y avait pas de raison d'empêcher
01:22:30quiconque d'obtenir des postes de
01:22:32représentation. Donc on voit bien que oui, peut-être
01:22:34y a-t-il une vice-présidence
01:22:36en jeu, négociée à l'heure actuelle.
01:22:38– Éric Coquerel, qui dit aussi la chose suivante,
01:22:40Louis de Ragnel, il dit, non, non, il n'y aura
01:22:42aucun député du Rassemblement National qui
01:22:44votera pour André Chassaigne.
01:22:46– Bon, là-dessus, je pense que
01:22:48enfin, je ne sais pas, mais
01:22:50ça me paraît à peu près certain,
01:22:52je ne vois pas trop de députés RN voter pour André Chassaigne.
01:22:54Mais bon, après tout, tout est possible,
01:22:56il y a bien des macronistes qui n'ont voté,
01:22:58il y a 6 macronistes qui n'ont voté,
01:23:00ni pour Gaëlle Brune-Pivet, ni pour Naïma Moutchou,
01:23:02ni pour Philippe Juvin, donc qui ont forcément voté
01:23:04pour… – Mais mon cher Louis,
01:23:06c'est le charme du scrutin secret, c'est ça ?
01:23:08– Je suis d'accord, je vous réponds de cette manière-là.
01:23:10– Qui est des gens de gauche, c'est les macronistes,
01:23:12ce n'est pas très étonnant.
01:23:14– Je pense que les macronistes sont en train de prendre conscience
01:23:16c'est que leur stratégie de cordon sanitaire,
01:23:18de barrage, va peut-être leur faire perdre,
01:23:20il est possible que ça leur fasse,
01:23:22je ne dis pas que c'est fait, on ne sait rien,
01:23:24leur faire perdre le perchoir,
01:23:26alors qu'il leur suffisait simplement de dealer
01:23:28de manière, comme ils l'avaient fait la dernière fois,
01:23:30pour conserver le perchoir,
01:23:32tous les postes les plus importants,
01:23:34et simplement s'accommoder avec deux vice-présidences du RN.
01:23:36Donc si, réellement, c'est André Chassaigne
01:23:38qui remporte la présidence de l'Assemblée nationale,
01:23:40ce sera, franchement,
01:23:42un revers considérable,
01:23:44ou au moins tactique,
01:23:46pour la macronie qui aura tout perdu dans ce scrutin,
01:23:48qui n'est pas un scrutin national,
01:23:50mais qui est très important.
01:23:52– André Chassaigne, qui je le rappelle pour les téléspectateurs
01:23:54et auditeurs, est candidat du Parti communiste
01:23:56et donc du Nouveau Front Populaire.
01:23:58– Je pense qu'il y a malgré tout peu de chances
01:24:00ou de risques, chacun choisira que ça se produise,
01:24:02parce qu'il y a un enjeu majeur,
01:24:04il faut montrer qui est la majorité relative
01:24:06et qui est la minorité relative.
01:24:08On voit bien que tous les autres partis,
01:24:10ceux qui ne font pas partie du Nouveau Front Populaire,
01:24:12ont intérêt à montrer,
01:24:14et c'est ce que disait d'ailleurs tout à l'heure
01:24:16Jean-Philippe Tanguy, ils ne sont pas majoritaires,
01:24:18contrairement au discours tenu par Jean-Luc Mélenchon
01:24:20et repris par d'autres,
01:24:22depuis 20h01, le soir du deuxième tour,
01:24:24le Nouveau Front Populaire
01:24:26n'a pas remporté ses élections.
01:24:28– Donc pour vous, pardon, mais pour qu'on comprenne bien,
01:24:30pour vous, Yael Brun-Pivet est réélu
01:24:32au Père-Chouard sans aucun doute.
01:24:34– Ça n'est pas sans aucun doute, puisque…
01:24:36– Allez, il faut se lancer, il faut se lancer.
01:24:38– Je pense qu'il y a l'ébauche d'un deal
01:24:40entre LR et le camp macroniste,
01:24:42effectivement, et peut-être un autre deal
01:24:44en coulisses avec le Rassemblement National
01:24:46pour que le Rassemblement National
01:24:48obtienne, soit une présidence de commission,
01:24:50soit une vice-présidente, quelque chose de cet ordre-là.
01:24:52Mais vous voyez bien qu'ils ont tous
01:24:54un intérêt commun, un minima à défaut
01:24:56d'autre chose, pour le coup d'éviter
01:24:58que le NFP arrive et tienne le Père-Chouard,
01:25:00parce que ça serait très symbolique.
01:25:02Justement, il leur faut prouver
01:25:04que cette hypothèse-là n'est pas possible
01:25:06pour le gouvernement, c'est ça qui se joue,
01:25:08et Emmanuel Macron, dans sa lettre, l'avait dit.
01:25:10La composition de l'Assemblée,
01:25:12ce n'est pas strictement lié à la présidence en soi,
01:25:14mais la composition de l'Assemblée déterminera,
01:25:16la composition finale de l'Assemblée déterminera
01:25:18là où sera le prochain gouvernement.
01:25:20Donc voilà, ils ont un intérêt commun
01:25:22à faire en sorte que ce ne soit pas le NFP.
01:25:24– Alors Thomas Bonnet, précisément, on parle des coulisses,
01:25:26des tractations qui ont lieu en ce moment
01:25:28dans les couloirs de l'Assemblée Nationale,
01:25:30comment est-ce que ça se passe ?
01:25:32Il se passe quoi, là, en ce moment, au Palais Bourbon ?
01:25:34– On voit des images, d'ailleurs, circulées
01:25:36près des quatre colonnes,
01:25:38dans les antichambres de l'hémicycle,
01:25:40et c'est là où se nouent les accords possibles.
01:25:42Certains ont déjà été noués dans la nuit,
01:25:44voire tôt ce matin,
01:25:46c'est le cas notamment pour l'accord
01:25:48dont nous parlait tout à l'heure Louis Dragnel,
01:25:50entre les Républicains, la droite républicaine
01:25:52et le camp présidentiel,
01:25:54pour que, finalement, Philippe Juvin se désiste.
01:25:56On imagine qu'à l'heure où on se parle,
01:25:58il y a des discussions un peu similaires
01:26:00entre des membres du Rassemblement National
01:26:02et des membres du camp présidentiel.
01:26:04– Vous savez, les comptes,
01:26:06et je ne suis pas un expert en mathématiques,
01:26:08mais il me semble que pour que Yael Brune-Pivet
01:26:10ait l'assurance de gagner,
01:26:12de remporter le troisième tour,
01:26:14si Sébastien Chenu venait à retirer sa candidature,
01:26:16il faudrait que certains élus du Rassemblement National
01:26:18votent en faveur de Yael Brune-Pivet.
01:26:20L'abstention ne suffirait pas forcément,
01:26:22puisqu'on voit le report des voix de Lyott,
01:26:24qui pourrait bénéficier aussi à André Chassagne,
01:26:26c'est une inconnue dans cette équation.
01:26:28– Pas tout Lyott, parce qu'il y a des députés de centre-droite
01:26:30chez Lyott, à commencer par les députés UDI,
01:26:32c'est encore un peu inconnu au moment où on parle.
01:26:34– C'est très risqué,
01:26:36en tout cas il faudrait une vraie stratégie
01:26:38à l'égard du Rassemblement National,
01:26:40s'ils voulaient avoir l'assurance un peu large et confortable.
01:26:42– Ils ne pourront pas se contenter d'une abstention,
01:26:44il faudrait plutôt des votes, pour être sûr,
01:26:46il faudrait avoir des votes d'élus,
01:26:48de députés du Rassemblement National,
01:26:50en faveur de Yael Brune-Pivet.
01:26:52Si vous voulez convaincre des députés du Rassemblement National
01:26:54de voter pour vous, il va falloir leur donner,
01:26:56en échange, un certain nombre de contreparties.
01:26:58– Sachant qu'ils sont un peu échaudés,
01:27:00sachant qu'on leur a promis de leur faire la guerre
01:27:02et de ne leur donner aucun poste,
01:27:04que soudainement on ait besoin d'eux,
01:27:06qu'on se rappelle à leur bon sourire,
01:27:08mais mon ami, souviens-toi…
01:27:10– Non mais ça peut marcher…
01:27:12– Entre le discours de Sylvain Maillard sur notre antenne
01:27:14et potentiellement des postes en échange,
01:27:16c'est vrai qu'en un espace d'une heure,
01:27:18ce serait incompréhensible.
01:27:20– Je ne suis pas certain non plus que le Rassemblement National
01:27:22cherche à tout prix à obtenir des postes,
01:27:24puisque la stratégie de la cravate a aussi montré ses limites,
01:27:26puisqu'avec 89 députés, leur stratégie de respectabilisation,
01:27:28de faire en sorte d'être un parti de gouvernement à l'Assemblée
01:27:31qui assume certaines responsabilités,
01:27:33n'a pas véritablement porté de fruits,
01:27:35puisqu'au final, le corps sanitaire s'installe
01:27:37de toute façon autour d'eux, de façon mécanique,
01:27:39donc il peut y aussi y avoir une tentation
01:27:41de la part du Rassemblement National
01:27:43de se dire à quoi bon finalement
01:27:45dealer avec la macronie des postes,
01:27:47qui ne nous apporte aucun avantage
01:27:49au niveau charnière des élections.
01:27:51– Ça peut leur apporter de moins.
01:27:53– Peut-être qu'ils peuvent jouer dans l'opposition radicale,
01:27:55justement, d'être parti de l'opposition,
01:27:57qui joue justement…
01:27:59– Qui veut jouer la carte de la respectabilité.
01:28:01– Qui veut démanteler la censure.
01:28:03– Qui veut continuer à jouer la carte de la respectabilité.
01:28:05– Alors précisément…
01:28:07– Elle n'a pas marché la carte de la respectabilité.
01:28:09– Oui mais il passe de 89 à 143 quand même.
01:28:11– On parle évidemment de ce qui se passe en ce moment en direct
01:28:13dans l'émissive à l'Assemblée Nationale,
01:28:15mais il y avait aujourd'hui aussi
01:28:17quelque chose de crucial
01:28:19qui se jouait à l'Assemblée Nationale,
01:28:21c'est l'inscription des députés
01:28:23dans la majorité
01:28:25ou dans l'opposition.
01:28:27Et ça, Thomas Bonnet, ça a été scruté de près également.
01:28:29– Absolument, parce que
01:28:31de ces inscriptions dans la majorité
01:28:33ou dans l'opposition découlent aussi
01:28:35un certain nombre des nominations à des postes.
01:28:37Je vous parlais tout à l'heure de la commission des finances.
01:28:39Elle revient, selon la tradition,
01:28:41à un député issu d'un groupe de l'opposition.
01:28:43Pour tout vous dire, on ne sait pas
01:28:45à l'heure où on se parle où se sont inscrits.
01:28:47La date d'échéance était 18h,
01:28:49donc je pense qu'on va avoir les informations
01:28:51qui vont nous parvenir d'ici peu.
01:28:53– La gauche voulait plutôt s'inscrire
01:28:55dans la majorité,
01:28:57mais si vous avez finalement un gouvernement
01:28:59qui est un gouvernement de centre-droit,
01:29:01ça va complètement être l'inverse.
01:29:03Le Rassemblement National va s'inscrire dans l'opposition
01:29:05et là, en l'occurrence, ça risque de rester…
01:29:07– Il y a une vraie incertitude
01:29:09sur ce qu'ont fait les macronistes.
01:29:11Est-ce qu'ils sont dans l'opposition ou dans la majorité ?
01:29:13À qui ?
01:29:15– On ne sait pas parce qu'il n'y a pas encore de gouvernement.
01:29:17– Eux-mêmes le savent-ils ?
01:29:19– Ils ont dû s'inscrire quelque part, les dragnelles.
01:29:21– Ça peut être changé demain.
01:29:23– Aujourd'hui, l'État actuel,
01:29:25ils sont la majorité sortante,
01:29:27ils ont peut-être un Premier ministre démissionnaire,
01:29:29mais c'est un Premier ministre démissionnaire macroniste,
01:29:31un gouvernement sortant macroniste.
01:29:33Je pense qu'ils vont essayer quand même
01:29:35de s'inscrire dans quelque chose
01:29:37qui pourrait ressembler à une majorité.
01:29:39Et d'ailleurs, quand ils disent vouloir faire une coalition…
01:29:41– Comme le Nouveau Front Populaire alors.
01:29:43Tout le monde est dans la majorité, c'est formidable.
01:29:45– Là où c'est un peu différent,
01:29:47c'est que pour le coup, c'est une majorité
01:29:49et c'est plus facilement un Premier ministre
01:29:51qui réellement va aller à Matignon que le Nouveau Front Populaire.
01:29:53– On verra bien qu'à l'arrêt de ça,
01:29:55de ce qui se passe en ce moment à l'Assemblée.
01:29:57– Emmanuel Macron a appelé de ses voeux une clarification,
01:29:59là, écoutez, franchement, c'est pas vraiment
01:30:01le chemin que ça prend pour le moment.
01:30:03– Là, c'est un peu grand bouillard.
01:30:05– Oui, c'est très brumeux.
01:30:07– C'est brumeux, n'est-ce pas ?
01:30:09– Laurent Subianov vient de confirmer à l'AFP
01:30:11qu'elle était bien candidate pour le Nouveau Front Populaire,
01:30:13donc enfin, il y a un nom qui émerge,
01:30:15même si elle n'est pas soutenue.
01:30:17– On lui propose.
01:30:19C'est quand même la dernière étape.
01:30:21– Un tout petit détail.
01:30:23– Maintenant, on s'autodésigne pour aller à Matignon.
01:30:25Les choses ont changé, la Ve République évolue.
01:30:27– J'ai jamais pensé qu'Emmanuel Macron
01:30:29serait capable d'être président de la République.
01:30:31– Elle marche bien, la Ve République.
01:30:33– A peine la dépêche avait été envoyée.
01:30:35– Elle se détruit très bien dans sa vie.
01:30:37– C'est à cause de la Ve République qu'on en est là.
01:30:39J'exprime un désaccord profond avec ce que dit Eugénie.
01:30:43– Moi, je pense que nos institutions sont bancales
01:30:45et qu'elles montrent aujourd'hui leur limite
01:30:47que le cordon sanitaire a tué la 4ème République
01:30:49puisqu'il s'agissait de mettre,
01:30:51d'écarter du champ républicain à la fois
01:30:53les communistes et les gaullistes
01:30:55et il fallait faire des alliances au milieu
01:30:57qui étaient vouées à l'instabilité.
01:30:59Et le cordon sanitaire est en train de détruire
01:31:01la 5ème République puisqu'en mettant dehors
01:31:03un tiers de la représentation nationale
01:31:05et un tiers de l'électorat,
01:31:07nos institutions ne fonctionnent plus
01:31:09et vous verrez, ça ne va faire que s'enliser.
01:31:11– Eugénie, ce n'est pas cet aspect-là
01:31:13c'est-à-dire le malaise démocratique,
01:31:15le problème de représentation.
01:31:17– Non, parce que dans les autres démocraties,
01:31:19les populistes prennent le pouvoir,
01:31:21ils échouent parfois, ils perdent.
01:31:23– Les modes de scrutin, c'est au-delà des élections,
01:31:25ce ne sont pas les institutions,
01:31:27ce sont les modes de scrutin.
01:31:29Le mode de scrutin britannique produit
01:31:31mécaniquement des résultats différents
01:31:33puisque c'est à un seul tour
01:31:35et c'est celui qui arrive en tête qui est élu.
01:31:37C'est au-delà des institutions.
01:31:39Vous changez le mode de scrutin en France,
01:31:41le Rassemblement national aurait eu une majorité,
01:31:43dès le premier tour, si tentée,
01:31:45que les électeurs aient conservé les mêmes choix
01:31:47parce que les électeurs adaptent aussi leurs choix
01:31:49par rapport à ce qu'ils pensent être l'issue
01:31:51de la suite d'une élection.
01:31:53Donc le malaise de représentation,
01:31:55il existe quand même partout,
01:31:57c'est au-delà du Rassemblement national.
01:31:59Il y a un mécontentement dans les sociétés occidentales,
01:32:01des gens qui se sentent mal représentés,
01:32:03voire trahis par leurs élites traditionnelles,
01:32:05des nouvelles élites qui montent
01:32:07parce que 40 ans d'université,
01:32:09des gens qui ont des bacs plus 3, des bacs plus 5,
01:32:11ça produit aussi des nouvelles élites qui entrent en concurrence
01:32:13avec les élites plus traditionnelles,
01:32:15anciennes, et qui elles-mêmes se dévitalisent
01:32:17un peu parce que les vrais bons, aujourd'hui,
01:32:19ne veulent plus être ministres, ils sont banquiers d'affaires.
01:32:21Tout ça rentre dans la cocotte minute.
01:32:23Le malaise démocratique dépasse la France.
01:32:25Sauf qu'en France, la catharsis populiste
01:32:27a eu lieu dans quasiment tous les pays européens.
01:32:29Vous avez eu le Brexit au Royaume-Uni,
01:32:31vous avez eu Trump aux Etats-Unis,
01:32:33vous avez eu Podemos en Espagne,
01:32:35vous avez eu Salvini en Italie,
01:32:37il y a l'exception française qui est la Vème République.
01:32:39Quand vous avez Reagan et Saatchi,
01:32:41on en est trois.
01:32:43La Vème République fait qu'il y a une prépondérance du centre.
01:32:45Ce sont des élections majoritaires
01:32:47à deux tours qui font qu'il y a
01:32:49une place gouverne au centre.
01:32:51La catharsis populiste ne peut pas
01:32:53s'exprimer dans ce cadre.
01:32:55C'est un bien, c'est un mal. Certains vous diront que c'est très bien
01:32:57et qu'on écrase finalement la cocotte minute
01:32:59et on la fait descendre, la pression.
01:33:01Mais on peut se dire aussi...
01:33:03Allez, Louis de Raguel.
01:33:05Aujourd'hui, par exemple,
01:33:07il y a très peu de députés RN qui demandent la proportionnelle.
01:33:09Si on allait dans un modèle
01:33:11de coalition que vous appelez de vos voeux,
01:33:13globalement, c'est un système proportionnel.
01:33:15Aujourd'hui, il n'y a quasiment plus
01:33:17aucun député RN qui ne souhaite
01:33:19la proportionnelle parce qu'ils savent qu'ils auraient moins de chances
01:33:21de gouverner qu'avec le scrutin actuel.
01:33:23Je n'ai pas dit quelles institutions je souhaitais.
01:33:25Il y a quelque chose que vous ne voulez pas voir, Eugénie,
01:33:27avec tout le respect que j'ai pour vous.
01:33:29Je crois beaucoup plus que le problème,
01:33:31ce n'est pas la crise de régime, ce n'est pas la Ve République.
01:33:33Ce qu'on est en train de dire,
01:33:35ce qu'on est en train d'observer,
01:33:37c'est que c'est simplement
01:33:39le reflet de la société où tout est éclaté,
01:33:41tout est atomisé.
01:33:43Et en fait, ce qu'on voit...
01:33:45Allez, regardez une pièce de théâtre
01:33:47avec la catharsis, Eugénie.
01:33:49Mais la catharsis,
01:33:51je veux bien,
01:33:53j'entends tout ce que vous voulez,
01:33:55mais avant de nous expliquer que le RN ne pourrait jamais avoir
01:33:57de député à l'Assemblée nationale parce que le système était fait contre lui.
01:33:59Ensuite, le RN a eu 89 députés.
01:34:01Puis, on a eu 143.
01:34:03On en est là. Et 143,
01:34:05alors on a beau dire que c'est un échec du RN par rapport
01:34:07à l'ambition qui avait été affichée,
01:34:09mais ça reste énorme de la part d'un parti
01:34:11dont on disait que, moi j'entendais les discours
01:34:13il y a encore 10-15 ans, que jamais
01:34:15il n'accèderait à l'Assemblée nationale.
01:34:17Donc aujourd'hui, si on est dans cette crise institutionnelle,
01:34:19un, c'est parce que
01:34:21les Français l'ont voulu. Deux,
01:34:23et je pense que c'est ça la faute originelle,
01:34:25c'est parce que les politiques en pensant,
01:34:27avec des discours un peu démagogues,
01:34:29qui consistent à dire qu'on va essayer de rapprocher
01:34:31les électeurs de leur représentation nationale,
01:34:33on fait tout le contraire.
01:34:35En supprimant le cumul des mandats,
01:34:37en supprimant la réserve parlementaire,
01:34:39mais en partie tout est déréglé.
01:34:41Mais continuez,
01:34:43mettez la proportionnelle.
01:34:45Non mais mettons la proportionnelle,
01:34:47puisque c'est voilà.
01:34:49Est-ce que j'ai dit que j'étais pour la proportionnelle ?
01:34:51On avance. La parole à Eric Nolot.
01:34:53La parole à Eric Nolot.
01:34:55Et lui, attends,
01:34:57je vous donne la parole pour parler.
01:34:59S'il vous plaît, Eric Nolot.
01:35:01Vous savez pourquoi ? Parce que moi, je suis animateur
01:35:03à mes heures perdues, donc je suis très légaliste,
01:35:05en réalité.
01:35:07Que Génie Bastier se rassure,
01:35:09la catharsis populiste va arriver,
01:35:11parce que cette séquence-là
01:35:13va laisser des traces.
01:35:15L'humiliation du Rassemblement national
01:35:17qui écrase les Européennes,
01:35:19qui est victime du cordon sanitaire,
01:35:21on ne veut pas serrer la main de leurs représentants,
01:35:23tout ça va se traduire un jour ou l'autre
01:35:25dans les urnes, parce qu'il y a une rage
01:35:27qui monte. Donc cette catharsis populiste, elle arrivera.
01:35:29Elle arrivera de manière extrêmement brutale,
01:35:31puisqu'on pense qu'on peut tout régler
01:35:33avec des symboles, je ne vous serre pas la main,
01:35:35vous êtes un salaud, vous êtes un fasciste, vous êtes un nazi.
01:35:37Tout ça se réglera dans les urnes. C'est reculer
01:35:39pour mieux sauter. Ce spectacle, là, qui est donné
01:35:41depuis quelques jours, c'est effarant.
01:35:43Vous parlez avec des Français de base, ils sont effarés
01:35:45par ce spectacle. Nous, on en parle de manière
01:35:47extrêmement posée, un peu distante,
01:35:49parce qu'on est habitués à observer la politique,
01:35:51mais les électeurs de base,
01:35:53ce n'est pas comme ça qu'ils réagissent. Ils se disent
01:35:55qu'on se moque de nous. Et si
01:35:57Brune Pivet arrive au perchoir,
01:35:59alors là, ce sera pire que tout en disant
01:36:01tout change, mais rien ne change.
01:36:03Il y a quand même, je pense, un bémol qui est
01:36:05le modèle social français. C'est-à-dire qu'aussi longtemps
01:36:07que nous aurons les moyens de payer les transferts sociaux,
01:36:09malgré tout, cette fameuse catharsis
01:36:11dont vous parlez, elle est retenue.
01:36:13Parce que, vous regardez les données de l'INSEE,
01:36:15il y a 70% des Français qui sont
01:36:17bénéficiaires nets de l'État. C'est-à-dire
01:36:19qu'ils reçoivent plus de l'État qu'ils n'y contribuent
01:36:21quand vous prenez en compte toutes les charges
01:36:23ou tous les services publics dont ils peuvent
01:36:25bénéficier. Et nous l'avons acheté
01:36:27à crédit. C'est la grande différence avec d'autres démocraties
01:36:29qui ont eu des moments
01:36:31populistes, justement.
01:36:33C'est parce que les populations sont
01:36:35beaucoup moins protégées par l'État
01:36:37quand, aussi longtemps qu'on arrivera à
01:36:39payer, l'aventure politique, le rassemblement
01:36:41national est perçu, à tort ou à raison,
01:36:43comme une forme d'aventure politique.
01:36:45L'aventure politique, c'est pour les gens qui n'ont
01:36:47rien à perdre. C'est ceux qui se disent, de toute façon,
01:36:49peu importe ce qu'ils sont, ce qu'ils ne sont pas,
01:36:51je n'ai rien à perdre. Il y avait eu ce référendum,
01:36:53moi qui aime bien regarder le détail des cartes électorales
01:36:55sur l'indépendance en Écosse, figurez-vous
01:36:57que là où les indépendantistes avaient fait
01:36:59les scores les plus élevés, ça n'était pas dans les
01:37:01circonscriptions traditionnellement nationalistes,
01:37:03c'était dans les circonscriptions les plus déshéritées.
01:37:05C'était les gens qui se disaient, de toute façon,
01:37:07qu'est-ce que je risque ? Et il se trouve qu'en France,
01:37:09il y a beaucoup de Français qui risquent
01:37:11parce qu'il y a 70% des Français, comme je le disais...
01:37:13Souvenez-vous des gilets jaunes.
01:37:15Le jour où on n'arriverait plus à payer,
01:37:17allez-vous des gilets jaunes ?
01:37:19La Ve République repose sur les retraités.
01:37:21Eugénie, allez écrire un livre
01:37:23sur pourquoi vous voulez mettre à mort
01:37:25la Ve République,
01:37:27vous faites une fixette,
01:37:29vous êtes obsédé par la France.
01:37:31Je pense juste qu'on vit une crise de régime
01:37:33très forte et très profonde.
01:37:35On parle de pouvoir d'achat, le problème c'est la Ve République,
01:37:37on parle de l'élection, c'est la Ve République,
01:37:39même la météo, c'est le problème de la Ve République,
01:37:41Eugénie ou pas ?
01:37:43Il faudrait creuser.
01:37:45François Hollande au moins.
01:37:47Eric Nelot.
01:37:49Je dis simplement que c'est un moment
01:37:51de crise que nous vivons,
01:37:53comme il y a un petit côté théâtre
01:37:55politique, il y a un côté presque
01:37:57distrayant, je trouve que la situation
01:37:59est très grave, que la prochaine fois ça se réglera autrement.
01:38:01J'entends les arguments de Jean-Sébastien Ferjour,
01:38:03moi je me rappelle des gilets jaunes.
01:38:05Il y a de plus en plus de Français qui pensent qu'ils n'ont plus rien
01:38:07à perdre. Et quand ces Français,
01:38:09en plus de leur envoyer le message que quoi qu'ils votent,
01:38:11eh bien il ne se passera rien.
01:38:13Je dis qu'en effet ça ressemble beaucoup à une cocotte minute.
01:38:15Les gilets jaunes c'est intéressant parce que
01:38:17précisément, c'est par excellence le mouvement
01:38:19qui n'a pas eu de traduction politique.
01:38:21Et c'est pour ça, c'est pas Emmanuel Macron qui par son
01:38:23génie personnel a réussi à mettre un terme à la crise,
01:38:25c'est un mouvement qui s'est essoufflé,
01:38:27c'est un mouvement qui s'est essoufflé
01:38:29parce que ni la France Insoumise ni l'Assemblée Nationale
01:38:31n'ont réussi à incarner ce
01:38:33malaise précisément d'une partie de la France
01:38:35qui s'est fermée avec les gilets jaunes.
01:38:37On repart du côté de l'Assemblée Nationale
01:38:39où nous attend Edwige Diaz.
01:38:41Bonjour Madame Diaz,
01:38:43vous êtes députée du Rassemblement National.
01:38:45Ma première question
01:38:47est la suivante.
01:38:49Est-ce que votre candidat, à savoir
01:38:51Sébastien Chenu, va se maintenir
01:38:53au troisième tour, puisqu'il y aura
01:38:55probablement un troisième tour ?
01:38:59Alors à l'heure actuelle je ne peux pas
01:39:01vous répondre, nous venons juste de terminer
01:39:03le deuxième tour, nous attendons le dépouillement
01:39:05donc laissez-moi quelques minutes
01:39:07pour vous répondre de manière précise.
01:39:09A cet instant je ne peux pas vous le dire.
01:39:11Néanmoins, vous savez que votre candidat
01:39:13n'a quasiment aucune chance d'être élu.
01:39:15L'élection manifestement
01:39:17va se jouer entre André Chassaigne
01:39:19qui est le député du Parti Communiste
01:39:21un des députés du Parti Communiste du Nouveau Front Populaire
01:39:23entre André Chassaigne
01:39:25et Yaël Brone-Pivet
01:39:27candidate d'Ensemble
01:39:29pour la République.
01:39:31Entre les deux, vous choisissez lequel ?
01:39:33Désolée
01:39:35de vous reformuler la même réponse
01:39:37mais comme vous m'avez posé la même question
01:39:39je ne vais pas bouger.
01:39:41Si l'objet de l'interview c'était que vous me fassiez
01:39:43dire quelque chose dont je n'ai pas encore connaissance
01:39:45désolée, je ne pourrais pas répondre.
01:39:47Vous faites beaucoup de langue de bois
01:39:49au Rassemblement National en ce moment.
01:39:51On avait Jean-Philippe Tanguy tout à l'heure
01:39:53qui refusait de se prononcer
01:39:55mais lui quand même semblait dire que votre candidat
01:39:57pourrait se retirer au troisième tour.
01:39:59Vous allez décider ça comment ?
01:40:01Nous déciderons de cela
01:40:03après avoir obtenu les résultats
01:40:05du deuxième tour
01:40:07et en présence de Marine Le Pen.
01:40:09Donc un petit peu de patience encore.
01:40:11On a constaté
01:40:13Edwige Diaz
01:40:15que beaucoup de députés
01:40:17de la gauche, du Nouveau Front Populaire
01:40:19mais également Agnès Pannier-Runacher
01:40:21qui est une des ministres démissionnaire
01:40:23mais ministre tout de même
01:40:25avait refusé de serrer la main
01:40:27des deux députés du Rassemblement National
01:40:29Benjamin de l'Assemblée
01:40:31qui était là pour observer le scrutin.
01:40:33Comment est-ce que vous avez vécu cela ?
01:40:35Comment est-ce que vous réagissez à cela ?
01:40:39Comme beaucoup de Français
01:40:41j'ai été particulièrement choqué
01:40:43par le comportement
01:40:45anti-républicain et indigne
01:40:47de ces élus
01:40:49de la nation.
01:40:51Je voudrais quand même leur rappeler
01:40:53qu'ils sont aussi députés
01:40:55de l'intégralité des Français
01:40:57ici à l'Assemblée Nationale
01:40:59nous sommes tous égaux, nous sommes tous députés
01:41:01et donc c'est vrai que je suis
01:41:03indignée par ces méthodes
01:41:05qu'ils ne les honorent pas.
01:41:07Je voudrais adresser tout mon soutien
01:41:09à mes deux très jeunes collègues
01:41:11issus des rangs du Rassemblement National
01:41:13ou de l'Alliance RNLR
01:41:15c'est-à-dire Flavien Ternier et Anan Mansoury
01:41:17qui se sont comportés avec
01:41:19beaucoup de dignité, qui ont eux
01:41:21de manière tout à fait républicaine
01:41:23tendu la main à chacun des députés
01:41:25à la tribune pour voter
01:41:27ils ont été très dignes
01:41:29et c'est ce comportement-là que nous incarnons
01:41:31contrairement à ceux
01:41:33de la France Insoumise
01:41:35et parfois des macronistes
01:41:37qui eux se comportent particulièrement
01:41:39de manière indécente, mais au moins ils montrent leur vrai visage
01:41:41ils montrent qu'ils ne sont ni respectueux des institutions
01:41:43ni du résultat
01:41:45des urnes, ni même de leurs propres collègues.
01:41:49Le dépouillement du second scrutin
01:41:51est en cours en ce moment
01:41:53du Palais-Bourbon, on imagine que c'est aussi
01:41:55le moment où il y a des discussions
01:41:57qui ont lieu, où on se rencontre
01:41:59où on échange, est-ce que
01:42:01vous avez du côté du RN
01:42:03des échanges en ce moment
01:42:05avec Yael Brun-Pivet
01:42:07par exemple, vous parlez avec elle
01:42:09de ce troisième tour de scrutin
01:42:11est-ce qu'il y a des négociations en cours ?
01:42:15Je n'ai pas d'informations à vous
01:42:17communiquer à ce sujet-là, je suis désolée
01:42:19je vous le répéterai à chaque fois
01:42:21mais là je n'ai pas d'informations à ce sujet
01:42:23on va attendre la fin du dépouillement
01:42:25et on reviendra vers vous dès que possible
01:42:27dès que nous aurons ces informations.
01:42:29Merci beaucoup Edwige Diaz d'avoir été avec nous
01:42:31en direct de l'Assemblée nationale
01:42:33où on attend donc les résultats
01:42:35de ce second scrutin à
01:42:3719h. Mikaël Dos Santos
01:42:39est en plateau avec
01:42:41nous, Mikaël
01:42:43parce qu'on parle beaucoup de ces fameux
01:42:45postes clés qui seraient répartis
01:42:47aux uns et aux autres en fonction de leur soutien
01:42:49pour faire élire tel ou tel
01:42:51candidat. Dites-nous précisément quels sont
01:42:53ces fameux postes clés à l'Assemblée nationale
01:42:55dont on parle en ce moment ?
01:42:57Alors une chose est sûre, le planning va être chargé
01:42:59pendant les deux prochains jours, dès demain
01:43:01les six vice-présidents vont être
01:43:03nommés, le premier d'entre eux est
01:43:05traditionnellement issu de l'opposition
01:43:07autre nomination
01:43:09celle des trois casters en charge de la gestion
01:43:11administrative et financière
01:43:13deux d'entre eux doivent être issus
01:43:15de la majorité 1 de l'opposition
01:43:17et puis il y a également la nomination de
01:43:19douze secrétaires. Mais ce n'est pas fini
01:43:21pour cette journée de vendredi puisqu'il faut aussi
01:43:23répartir les sièges dans les huit commissions
01:43:25alors parmi elles, on ne va pas tous
01:43:27les citer, mais il y a la commission des affaires
01:43:29sociales, des affaires économiques ou encore
01:43:31des affaires étrangères pour ne citer qu'elle
01:43:33ces sièges sont répartis de manière
01:43:35proportionnelle au nombre de députés
01:43:37de chaque groupe
01:43:39ça c'est pour la journée de vendredi et puis
01:43:41pour samedi, enfin les présidents
01:43:43de ces commissions vont être élus
01:43:45il faut savoir que lors de la dernière législature
01:43:47le camp présidentiel
01:43:49était à la tête de sept des huit
01:43:51commissions
01:43:53Merci beaucoup Mickaël Dos Santos
01:43:55Louis de Ragnel
01:43:57parmi ces commissions dont vient de nous parler
01:43:59Mickaël, il y a la commission des finances
01:44:01qui est une des commissions
01:44:03les plus convoitées, elle est très
01:44:05importante, pourquoi ?
01:44:07C'est très important parce que c'est la commission des finances
01:44:09au cours de laquelle sont définis tous les
01:44:11arbitrages budgétaires
01:44:13du gouvernement et donc du pays
01:44:15et les arbitrages budgétaires au-delà de la question
01:44:17d'aimer ou pas les chiffres
01:44:19en fait tout se trouve là
01:44:21d'ailleurs les ministres
01:44:23ont toujours intérêt à bien s'entendre
01:44:25avec le président de la commission des finances
01:44:27parce que quand ils demandent des crédits à Bercy
01:44:29qui doivent ensuite être validés
01:44:31à l'Assemblée Nationale par la commission des finances
01:44:33c'est capital, si vous vous êtes mal avec
01:44:35le président de la commission des finances ou avec
01:44:37même les membres de la commission des finances
01:44:39c'est un petit peu compliqué
01:44:41et puis le président de la commission des finances
01:44:43c'est pas vraiment un pouvoir
01:44:45mais a un pouvoir quand même
01:44:47de convoquer des ministres
01:44:49du gouvernement s'il le souhaite
01:44:51et pourquoi pas, même si c'est déjà arrivé
01:44:53le premier ministre, il peut
01:44:55exiger du gouvernement
01:44:57un certain nombre de documents, de comptes
01:44:59et c'est une des rares commissions dans laquelle
01:45:01tout ça est possible, les autres commissions
01:45:03normalement non, on peut auditionner
01:45:05mais on ne va pas convoquer, on ne contraint pas
01:45:07un membre du gouvernement
01:45:09Sébastien Ferjou, il faut préciser que
01:45:11tous les postes dont on parle en ce moment
01:45:13qui sont négociés, qui sont un peu distribués
01:45:15au fil des alliances, même si à la fin
01:45:17il y a un vote quand même normalement
01:45:19ce ne sont pas seulement des postes honorifiques
01:45:21comme on pourrait le penser, quand vous occupez ces postes
01:45:23vous avez un réel pouvoir et une influence
01:45:25Oui bien sûr, même si en théorie
01:45:27l'ordre du jour du Parlement est plutôt dominé
01:45:29par le gouvernement
01:45:31dans la Vème République et avec les procédures
01:45:33qu'on a appelées de parlementarisme rationalisé
01:45:35mais là où on n'a pas de gouvernement
01:45:37à l'heure actuelle et où des gouvernements qui
01:45:39vraisemblablement seront faibles parce qu'on ne voit pas bien
01:45:41quelle majorité pourrait avoir une majorité
01:45:43absolue, oui ça redonne du souffle
01:45:45au Parlement et ça redonne du souffle à ceux
01:45:47qui seraient en position comme les présidents
01:45:49de commissions effectivement
01:45:51d'influer sur
01:45:53les ordres du jour, sur la manière dont se passent
01:45:55les débats. Et aussi on l'a vu, regardez
01:45:57Yael Brown-Pivet a distribué beaucoup plus
01:45:59de sanctions que tout ce qu'on avait connu au cours
01:46:01des présidences précédentes, alors c'était certainement
01:46:03très lié à la stratégie de
01:46:05bordélisation qui était celle
01:46:07de la France Insoumise. Oui mais imaginez
01:46:09pris dans l'autre sens, André Chassaigne
01:46:11donc issu du Nouveau Front Populaire
01:46:13communiste, président de l'Assemblée Nationale
01:46:15la tentation pourrait exister aussi pour lui
01:46:17de sanctionner des députés
01:46:19Rassemblement National pour justement
01:46:21contrer leur stratégie de respectabilisation
01:46:23regardez ce qui s'est passé là encore dans
01:46:25beaucoup, regardez là encore, non mais après
01:46:27peut-être, enfin je ne dis pas qu'il aurait raison
01:46:29de le faire, je dis juste que la tentation
01:46:31existe et quand on voit la manière dont
01:46:33c'est traité de plus en plus, la liberté d'expression
01:46:35que ce soit au Parlement européen
01:46:37que ce soit dans différents parlements qui nous entourent
01:46:39on voit bien que le champ de ce qui est considéré
01:46:41comme acceptable comme discours
01:46:43est toujours plus restreint, regardez ce procureur
01:46:45qui a requis comme par hasard juste
01:46:47avant le premier tour des législatives
01:46:496 mois de prison avec sursis
01:46:516 mois de prison avec sursis
01:46:53contre Steve Briouat, élu du Rassemblement National
01:46:55pour avoir il y a 10 ans dans
01:46:57un document électoral, employé
01:46:59l'expression de préférence nationale
01:47:016 mois de prison avec sursis, donc cette menace
01:47:03sur la liberté d'expression elle existe en France
01:47:05et donc oui le fait de qui
01:47:07tient l'Assemblée et
01:47:09notamment si c'était quelqu'un du Nouveau Front Populaire
01:47:11qui considère le Rassemblement National comme des
01:47:13pestiférés, elle est majeure
01:47:15à mon sens pour la liberté d'expression et pour la
01:47:17sérénité des débats démocratiques. Eric Nolot, est-ce que
01:47:19vous pensez qu'in fine le Rassemblement
01:47:21National pourra occuper
01:47:23ou pas l'un de ses postes à responsabilité
01:47:25ou bien ce barrage
01:47:27républicain au sein de l'Assemblée
01:47:29Nationale va résister ?
01:47:31D'abord j'observe que M. Chassaigne
01:47:33pour rebondir sur ce que disait Jean-Sébastien, lui
01:47:35serre les mains.
01:47:37Il leur empagne.
01:47:39Il y a une indifférence quand même. Ensuite
01:47:41moi des déclarations
01:47:43de la députée Hérène
01:47:45que nous avons entendues, nous sommes au
01:47:47deuxième acte et cette députée nous a annoncé
01:47:49que la fin de la pièce n'était pas encore écrite.
01:47:51Donc je pense qu'ils sont en train de l'écrire en
01:47:53coulisses, ils sont en train de l'écrire
01:47:55ensemble et qu'il se peut très bien qu'à la
01:47:57fin ce barrage républicain saute
01:47:59et que le Rassemblement National
01:48:01obtienne quelque chose en échange
01:48:03d'arbitrer dans le bon sens, le bon sens
01:48:05selon Madame. Il y a Elbronne-Pivet évidemment
01:48:07le troisième tour. Je pense qu'on n'est pas
01:48:09au bout de nos surprises parce que cette déclaration
01:48:11est un peu étrange. Pourquoi ils ne savent pas maintenant
01:48:13si M. Chenu se maintiendra ou pas ?
01:48:15Il n'y a pas de raison de ne pas le savoir maintenant.
01:48:17Elle ne sait pas non plus s'il y a des négociations cette dame.
01:48:19Les députées Hérène,
01:48:21elle ne sait pas s'il y a des discussions en coulisses.
01:48:23C'est étrange.
01:48:25La langue de bois sur la langue de bois.
01:48:27Vous êtes brillants.
01:48:29Arrêtez-vous là.
01:48:31Là vous feignez de découvrir la vie.
01:48:33Au moment où
01:48:35les discussions sont en cours, évidemment
01:48:37les acteurs, je ne sais même pas si
01:48:39elle est actrice de la négociation,
01:48:41vont pas vous confirmer quelque chose
01:48:43qui peut capoter, qui peut changer,
01:48:45qui peut évoluer.
01:48:47On peut se demander pourquoi ils viennent répondre à un micro.
01:48:49C'est simplement pour montrer qu'ils ne sont pas gênés.
01:48:51On ne peut rien attendre d'eux.
01:48:53C'est la réalité.
01:48:55Pendant trois semaines,
01:48:57quand on a demandé à des députés
01:48:59LFI, PS, PC, Europe Ecologie,
01:49:01les Verts, s'ils étaient d'accord,
01:49:03moyennement d'accord, tout à fait d'accord,
01:49:05ou pas du tout d'accord, entre eux,
01:49:07sur un nom, à chaque fois ils disaient
01:49:09ça se passe super bien les négociations.
01:49:11On se rend compte qu'il y a eu du sang sur les murs,
01:49:13qu'ils se sont arrachés les cheveux.
01:49:15Quand il y a des négociations en cours,
01:49:17c'est toujours comme ça.
01:49:19Pour qu'on comprenne bien, en ce moment,
01:49:21l'Assemblée nationale est en train de négocier
01:49:23avec Yael Brown-Pivet, ces fameux postes clés dont on parle.
01:49:25Vraiment.
01:49:27C'est ce qu'on peut s'imaginer.
01:49:29Après, Yael Brown-Pivet,
01:49:31elle ne peut négocier
01:49:33que si elle sait que derrière,
01:49:35ses troupes vont la suivre.
01:49:37Si réellement, toutes ses troupes,
01:49:39si Emmanuel Macron, Gabriel Attal,
01:49:41tous les ténors de la majorité
01:49:43disent à Yael Brown-Pivet
01:49:45si tu négocies avec l'URN,
01:49:47on te lâche,
01:49:49je ne connais pas aujourd'hui
01:49:51les réelles garanties, les assurances,
01:49:53le soutien dont bénéficient
01:49:55éventuellement Yael Brown-Pivet.
01:49:57On peut faire des promesses et ne pas les tenir.
01:49:59Mathématiquement,
01:50:01le retrait de Sébastien Chenu
01:50:03serait finalement assez inutile
01:50:05parce que c'est la majorité relative
01:50:07qui l'emporte au 3e tour.
01:50:09S'il se maintient, les équilibres
01:50:11ne seraient pas bouleversés
01:50:13entre Antoine Chassaigne
01:50:15et Yael Brown-Pivet.
01:50:17Yael Brown-Pivet se détache du vote pour Sébastien Chenu.
01:50:19Est-ce que c'est vraiment dans l'intérêt
01:50:21du RN aujourd'hui
01:50:23de faire élire Yael Brown-Pivet
01:50:25alors même que la droite a noué un accord ?
01:50:27On sait qu'il y a une concurrence
01:50:29qui s'est créée entre la droite républicaine
01:50:31et le RN.
01:50:33Est-ce qu'ils ont intérêt aujourd'hui
01:50:35à aller dans la même alliance que Laurent Wauquiez ?
01:50:37Je n'en suis pas certain.
01:50:39Yael Brown-Pivet pourrait être élu
01:50:41sans l'aide du RN.
01:50:43Veut-il être pour autant
01:50:45responsable de l'accession
01:50:47au pouvoir de la gauche
01:50:49qui est un repoussoir
01:50:51pour leurs électeurs
01:50:53et qui pourront en tenir rigueur ?
01:50:55S'ils ont permis à la gauche
01:50:57d'exercer le pouvoir d'un pays
01:50:59et peut-être de gagner Matignon,
01:51:01leur électorat pourra leur demander des comptes.
01:51:03Je pense qu'ils sont partagés
01:51:05entre ce désir
01:51:07qui traverse le RN
01:51:09un désir d'opposition radicale au système
01:51:11et un désir de respectabilisation.
01:51:13Est-ce qu'on est un parti de droite
01:51:15qui préfère avoir la droite au pouvoir
01:51:17que la gauche ou est-ce qu'on est un parti
01:51:19anti-système qui de toute façon
01:51:21joue l'opposition systématique
01:51:23et peut-être même d'ailleurs
01:51:25une forme de chaos politique
01:51:27pour un jour arriver à nos fins ?
01:51:29Je crois que ce dilemme l'habite le RN
01:51:31après ces élections.
01:51:33Et donc ça va nous conduire à quoi ?
01:51:35À la fin de la Vème République ?
01:51:37C'est lui qui l'obsède.
01:51:39Est-ce que la Vème République est en cause ?
01:51:43Effectivement, on va avoir
01:51:45dans les prochains mois en tout cas
01:51:47une situation de toute façon bloquée
01:51:49Emmanuel Macron a cru
01:51:51dissoudre le Parlement
01:51:53en réalité il a dissous son second mandat
01:51:55c'était déjà, comme on l'appelle aux Etats-Unis
01:51:57un lame duck, c'est-à-dire un président
01:51:59qui ne pouvait pas se représenter et qui était affaibli
01:52:01là il n'a même plus de Parlement et de majorité
01:52:03et il va être très compliqué
01:52:05de faire passer des réformes.
01:52:07La seule fenêtre d'opportunité
01:52:09pour faire passer des réformes ambitieuses
01:52:11serait un gouvernement de droite
01:52:13qui fasse passer des réformes de droite
01:52:15qui ne censurerait pas le RN
01:52:17parce qu'elle irait dans le sens de son propre programme
01:52:19c'est la seule hypothèse
01:52:21qui permettrait de faire bouger des choses dans le pays
01:52:23Je vais quand même essayer de répondre
01:52:25à la question que vous avez posée et à laquelle Eugénie n'a pas répondu
01:52:27qu'est-ce qui va se passer dans les prochaines semaines
01:52:29et les prochains mois ?
01:52:31Vraisemblablement, ce qu'on voit, ce qui est en train de se tramer
01:52:33la négociation entre les Républicains d'un côté
01:52:35et, ensemble
01:52:37pour la République, le parti
01:52:39d'Emmanuel Macron
01:52:41c'est le début de quelque chose
01:52:43qui devrait s'accentuer pendant l'été
01:52:45avec Emmanuel Macron qui devrait
01:52:47envoyer plusieurs signaux, plusieurs mains tendues
01:52:49à l'égard des Républicains
01:52:51et son objectif
01:52:53après on verra ce qui se passera
01:52:55c'est qu'en septembre, Emmanuel Macron
01:52:57soit en mesure d'avoir un gouvernement
01:52:59avec une semblante coalition
01:53:01de centre droit
01:53:03Mais l'intention
01:53:05d'Emmanuel Macron et ce qu'il a en tête, c'est ça ?
01:53:07Si on comprend bien ce qui se dessine
01:53:09ça veut dire que cette coalition ne reposerait
01:53:11que sur une majorité relative
01:53:13et non pas une majorité absolue
01:53:15Oui, mais qui ne serait pas censurée
01:53:17parce que c'est le cas de 2022 jusqu'à 2024
01:53:19Rappelons qu'il y avait une majorité relative
01:53:21et il n'y avait pas d'opposition suffisante
01:53:23il faudrait quand même, si un gouvernement
01:53:25de droite, mais encore faut-il que
01:53:27certaines personnalités de droite acceptent de rentrer au gouvernement
01:53:29ce qui n'est pas le cas de Laurent Wauquiez jusqu'à présent
01:53:31Sauf s'il inverse
01:53:33le poids politique
01:53:35de ce qui est en train de se passer
01:53:37c'est-à-dire que les républicains sont en train de réfléchir aussi
01:53:39à se dire, plutôt que d'être un supplétif
01:53:41et de dire bon, on vient parce que, monsieur le Président
01:53:43vous acceptez de remplir telle et telle condition
01:53:45et d'aller sur tel et tel texte
01:53:47ils réfléchissent à, pourquoi pas, inverser
01:53:49un peu la vapeur et à dire à Emmanuel Macron
01:53:51c'est très simple, nous
01:53:53on accepte de rentrer au gouvernement que si on prend
01:53:55Matignon, que si on a les postes ministériels
01:53:57les plus importants et que si en fait on a une liberté
01:53:59totale d'appliquer
01:54:01les 4-5 points non négociables
01:54:03qui font partie des priorités des républicains
01:54:05je ne vous dis pas que c'est ce qui va
01:54:07se faire, mais en tout cas
01:54:09il y a des discussions au sein des républicains
01:54:11vous savez, ça rejoint
01:54:13la conversation qu'on a eue au début
01:54:15de cette émission autour d'André Chassaigne
01:54:17qui a la possibilité
01:54:19qui a deux doigts
01:54:21d'être élu Président de l'Assemblée Nationale, il est à la tête
01:54:23d'un groupe de 8 députés
01:54:258 députés, il peut être le Président des 577
01:54:27et bien les républicains
01:54:29dans une configuration qui n'est pas exactement la même
01:54:31mais avec le même principe, se dit que
01:54:33aujourd'hui c'est le plus petit dénominateur
01:54:35commun qui peut avoir le pouvoir
01:54:37et qui peut imposer aux autres
01:54:39c'est le pari aussi
01:54:41d'une partie des républicains
01:54:43Il paraît compliqué de donner à la fois le Matignon et les principaux
01:54:45postes régaliens, à partir qu'il y a
01:54:4740 députés, ça me paraît...
01:54:49Si vous avez besoin d'eux, vous ne pouvez rien faire sans eux
01:54:51et bien vous le comprenez
01:54:53les démocraties parlementaires d'Europe
01:54:55il y a plein de gouvernements où le Premier ministre
01:54:57et les principaux ministres
01:54:59sont octroyés à un parti qui n'est pas
01:55:01forcément le plus fort. Si on se projette concrètement
01:55:03sur les mesures qui pourraient être mises en place, j'ai regardé le pacte
01:55:05législatif proposé par Laurent Wauquiez, vous avez par exemple
01:55:07transformation de l'aide médicale d'État
01:55:09en aide médicale d'urgence, retour des peines planchers
01:55:11quota annuel en matière d'immigration
01:55:13je pense que sur ces mesures-là, certes
01:55:15vous avez peut-être
01:55:17le RN qui s'abstient
01:55:19en revanche, qu'est-ce qu'il advient de l'aile gauche
01:55:21de la Macronie ? Est-ce qu'Elisabeth Borne vote aujourd'hui
01:55:23ces mesures-là ? On n'en sait rien
01:55:25et donc en fait, ce que vous gagnez sur votre droite
01:55:27vous le perdez peut-être sur votre centre-gauche
01:55:29alors Sacha Houlié est déjà parti, il est tout seul pour l'instant
01:55:31après vous ne voulez plus
01:55:33c'est pour ça que c'est compliqué en fait. Oui mais Emmanuel
01:55:35Macron sait qu'il est contraint de bouger
01:55:37et d'ailleurs ils sont en train de bouger avec les LR
01:55:39Elisabeth Borne n'est pas forcément très
01:55:41à l'aise avec Laurent Wauquiez ou avec
01:55:43Annie Gennevard qui va peut-être être vice-présidente de l'Assemblée nationale
01:55:45et pourtant elle reste
01:55:47dans le parti présidentiel. Pour voter
01:55:49c'est encore autre chose. Oui mais il y aura une contorsion
01:55:51enfin en fait
01:55:53on sait très bien que la situation
01:55:55telle qu'elle est aujourd'hui, de manière figée
01:55:57ne peut pas rester comme ça. Donc ça va bouger.
01:55:59Est-ce que ça signifie Eric Nolot
01:56:01que désormais il est à peu près exclu
01:56:03qu'un quelconque gouvernement puisse
01:56:05reposer sur une majorité absolue
01:56:07ce sera nécessairement une majorité relative ?
01:56:09Ah oui, on a beau tourner les chiffres
01:56:11dans tous les sens, c'est la situation qui
01:56:13c'est la situation qui arrivera
01:56:15enfin ce qui est quand même étrange c'est qu'à travers toutes ces
01:56:17circonvolutions, on arrive
01:56:19à une dissolution décrétée parce qu'il y avait
01:56:21une crise du Bloc central pour dire en fait
01:56:23la solution c'est un Bloc central.
01:56:25Moi je ne sais pas si dans la tête de beaucoup de Français
01:56:27ça va passer, je suis même sûr que non. Je reprends
01:56:29mon idée de tout à l'heure, ça se paiera dans les urnes
01:56:31tôt ou tard parce qu'il y a une sorte de marché de dupe.
01:56:33Évidemment il faut bien trouver une combinaison pour
01:56:35trouver une majorité même.
01:56:37C'est très relatif parce que ça va faire combien ?
01:56:39Ça va faire 200 députés
01:56:41on est très très loin. C'est-à-dire une dizaine de plus
01:56:43que le Nouveau Front Populaire seulement ?
01:56:45A peu près, si vous additionnez le camp présidentiel plus
01:56:47à droite.
01:56:49En résumant c'est tout ça pour ça.
01:56:51Moi je ne sais pas si c'est très viable.
01:56:53Il y a des textes pour lesquels en effet ça peut
01:56:55passer, il y en a d'autres pour lesquels ça posera
01:56:57un gros problème et on retombera dans
01:56:59une crise jusqu'à peut-être une autre
01:57:01dissolution. Le nombre de voix dont va
01:57:03hériter Yael Brown-Pivet à l'issue de ce second tour,
01:57:05les résultats sont imminents. Le nombre de
01:57:07voix qu'aura Yael Brown-Pivet à l'issue de ce second tour
01:57:09c'est à peu près le nombre de députés
01:57:11qui pourraient demain composer une
01:57:13majorité relative à l'Assemblée nationale.
01:57:15Vous aurez le chiffre. On sera aux alentours de
01:57:17210-215 députés
01:57:19qui vont voter pour Yael Brown-Pivet
01:57:21et c'est à peu près sur la même base
01:57:23que vous pouvez tenter de
01:57:25créer une coalition, de fonder
01:57:27une majorité. Alors c'est très faible.
01:57:29Ça veut dire un gouvernement qui serait toujours sur la
01:57:31sellette en réalité. Qui serait menacé de motion
01:57:33de censure en permanence. Ce sera le cas jusqu'à la fin.
01:57:35Oui jusqu'à la fin.
01:57:37Il va falloir qu'on intègre
01:57:39une donnée, c'est qu'on a connu
01:57:41des gouvernements avec des majorités
01:57:43absolues. Ça c'est complètement terminé
01:57:45au moins pour les prochaines années. Et puis l'instabilité
01:57:47politique. Il faut regarder
01:57:49un peu ce qui se passe en Belgique, dans les pays très
01:57:51instables. Et puis ça nous donnera un petit avant-goût
01:57:53de ce qu'on va vivre dans les prochaines semaines, dans les prochains
01:57:55mois. Parce qu'en fait on est entrés
01:57:57dans une nouvelle période avec ces
01:57:59histoires de trois blocs, avec un pays ingouvernable.
01:58:01Voilà. C'est un peu
01:58:03la plongée dans l'inconnu.
01:58:05Pour conclure, la seule solution
01:58:07en réalité c'est l'éléphant dans la pièce pour sortir
01:58:09de cette situation. C'est une démission du
01:58:11président de la République et une nouvelle élection.
01:58:13Parce que là on repartirait sur des bases claires.
01:58:15Là on n'obtiendra qu'une solution de briques et brocs.
01:58:17Quand bien même, Eric, je vous interromps juste là-dessus.
01:58:19En 20 secondes.
01:58:21Je vous assure, là on perd du temps.
01:58:23Quand bien même il y aurait
01:58:25une élection présidentielle anticipée, moi je pense
01:58:27que ce qu'on a
01:58:29là aujourd'hui à l'Assemblée nationale se reproduirait.
01:58:31On ne voit pas pourquoi les gens voteraient différemment.
01:58:33Merci à tous les quatre d'être
01:58:35venus et de m'avoir accompagné.
01:58:37Et de m'avoir accompagné.
01:58:39Et de m'avoir accompagné ce soir
01:58:41dans Punchline. Merci à tous les quatre.
01:58:43Merci également à vous de nous avoir
01:58:45suivis sur CNews et sur Europe 1.
01:58:47Dans un instant, justement, sur Europe 1.
01:58:49Europe 1 soir avec Pierre De Villeneau.
01:58:51Et puis sur CNews, face à l'info,
01:58:53Elodie Huchat. Passez une très belle soirée.