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Les rois de la pègre Pablo Escobar
Après l'expansion du commerce de la cocaïne, Pablo Escobar est devenu l'un des criminels les plus puissants de l'histoire en régnant sur le premier cartel mondial de la drogue.
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00:00:00 [Musique]
00:00:15 Dans le monde de la pègre,
00:00:17 "Good evening Mr. Gatti"
00:00:18 la soif de pouvoir justifie le meurtre.
00:00:21 [Explosions]
00:00:24 Sans pouvoir, on n'est personne.
00:00:26 "A car bomb killed one man"
00:00:28 Et dès qu'on en a, on ne peut plus s'en passer.
00:00:32 [Musique]
00:00:37 Dans cet univers, on ne naît pas roi.
00:00:41 [Musique]
00:00:42 On le devient.
00:00:44 Et peu nombreux sont ceux qui parviennent au sommet.
00:00:47 [Musique]
00:00:54 Dans la Colombie des années 80,
00:00:57 un baron de la drogue tristement célèbre bâtit un empire
00:01:00 qui à son apogée lui rapportera la somme vertigineuse
00:01:03 de 100 millions de dollars par jour.
00:01:06 Le trafic de cocaïne fait de lui l'un des hommes les plus riches de la planète
00:01:10 et le premier criminel milliardaire au monde,
00:01:13 Pablo Escobar.
00:01:16 Il exerce son pouvoir en semant la terreur à travers le pays et au-delà.
00:01:21 C'est le narcotrafiquant le plus impitoyable que le monde ait connu.
00:01:26 Ses méthodes sont brutales et implacables.
00:01:29 - Il ne se contente pas de vous tuer, il tue votre famille entière.
00:01:33 [Musique]
00:01:35 Mais avant de devenir le patron, quelques années plus tard,
00:01:38 Escobar n'est qu'un délinquant quelconque qui sévit dans la rue,
00:01:42 [Musique]
00:01:44 dans la petite ville de Medellín,
00:01:47 où c'est la marijuana et non la cocaïne qui est reine.
00:01:50 Mais tout va bientôt changer.
00:01:53 [Musique]
00:02:00 Voici l'histoire d'un simple criminel,
00:02:03 devenu roi de la pègre.
00:02:05 [Musique]
00:02:34 [Musique]
00:02:53 L'ascension d'Escobar à la tête du trafic de cocaïne
00:02:56 commence par une course endiablée en direction de la frontière.
00:03:00 [Musique]
00:03:10 De l'autre côté se trouve le plus grand marché inexploité au monde,
00:03:14 les États-Unis.
00:03:16 Et en 1976, Carlos Leder,
00:03:19 jeune trafiquant de drogues colombiens fougueux et ambitieux,
00:03:23 a un plan pour le conquérir.
00:03:26 - Carlos Leder a commencé comme petit délinquant.
00:03:29 Il dealait de la marijuana.
00:03:32 Mais il avait un grand projet,
00:03:34 faire le pont entre les États-Unis et la Colombie où se trouvait la drogue.
00:03:38 [Musique]
00:03:40 Au milieu des années 70,
00:03:42 les États-Unis sont le pays le plus riche du monde
00:03:45 et la consommation de drogues augmente sur tout le territoire.
00:03:48 Carlos Leder a passé des années à développer un réseau
00:03:51 pour répondre à la demande.
00:03:54 Sa spécialité ?
00:03:56 Transporter la drogue depuis l'Amérique du Sud où elle est produite,
00:03:59 jusqu'en Floride, et la distribuer à travers le pays sans se faire repérer.
00:04:04 Et ce qu'il vend le plus, c'est la marijuana.
00:04:08 - La demande en marijuana n'a jamais été aussi forte qu'à l'époque.
00:04:12 La bonne marijuana, celle que tout le monde recherchait,
00:04:15 c'était la colombienne.
00:04:18 Et c'est par la Floride que la marijuana entrait dans le pays.
00:04:23 Ils mettaient la drogue dans des ballots et les jetaient par-dessus bord,
00:04:26 au large de la Floride.
00:04:29 Puis des hors-bords venaient les récupérer.
00:04:32 Les trafiquants comme Carlos Leder sont l'épine dorsale du trafic.
00:04:36 Il relie directement les consommateurs à la source.
00:04:40 Dans les années 70, la Colombie est le premier producteur mondial de cannabis.
00:04:45 Située à l'extrême nord de l'Amérique du Sud
00:04:49 et à 1800 km seulement des États-Unis,
00:04:52 c'est un des pays les plus instables de la planète.
00:04:56 - Au début des années 70, la Colombie était la plaque tournante
00:05:02 de presque tous les trafics d'Amérique du Sud.
00:05:06 Jeans de contrefaçon, émeraudes, diamants, pièces automobiles,
00:05:12 tout ce qui pouvait rapporter de l'argent.
00:05:16 Il y avait donc cette véritable entité criminelle déjà présente
00:05:20 bien déterminée à vivre de la contrebande.
00:05:24 Toutes les conditions étaient réunies.
00:05:27 - La contrebande est très répandue en Colombie.
00:05:30 C'est l'une des plus grandes industries du pays
00:05:33 et une manière respectable de gagner sa vie.
00:05:36 Certains des plus riches Colombiens sont de célèbres contrebandiers
00:05:39 qui ont bâti d'immenses fortunes en exportant des marchandises illégales aux États-Unis.
00:05:43 Parmi eux, les membres de la famille Ochoa.
00:05:46 Ils dominent le marché de la contrebande colombienne,
00:05:49 mais ce ne sont pas des criminels comme les autres.
00:05:52 Ils sont hommes d'affaires, éleveurs de bovins, marchands de chevaux
00:05:56 ou encore restaurateurs.
00:06:00 - Qu'est-ce que tu fais ?
00:06:03 Fais comme je t'ai montré.
00:06:05 Et le plus ambitieux de la famille, c'est Jorge Ochoa,
00:06:09 gentleman contrebandier et génie de la logistique.
00:06:17 - Nous sommes issus d'une famille aisée.
00:06:20 On vivait bien.
00:06:22 On n'a jamais manqué de rien ni subi de violence.
00:06:26 - Jorge Ochoa n'est pas un homme violent.
00:06:31 John Popeye Velasquez était l'homme de confiance de Pablo Escobar.
00:06:36 Il est responsable de la mort de plus de 3 000 personnes.
00:06:40 - Jorge Ochoa est un homme qui aime beaucoup les animaux.
00:06:44 La tauromachie, les concours bovins, les chevaux.
00:06:48 C'est un homme de la campagne, mais il est très intelligent.
00:06:53 - Mes amis, comment ça va ? Bienvenue.
00:06:56 Installez-vous, je vous en prie.
00:06:59 - La famille Ochoa dirige plus de 200 opérations de contrebande à Medellín.
00:07:03 Et bien qu'elles soient des plus fructueuses,
00:07:06 aucun groupe n'accapare le marché.
00:07:09 Mais un nouveau produit très lucratif va changer la donne.
00:07:14 La cocaïne.
00:07:16 Un dérivé d'une plante originaire d'Amérique du Sud.
00:07:20 Depuis des millénaires, les peuples indigènes des Andes
00:07:23 mâchent les feuilles de coca en guise de stimulant.
00:07:26 Ses effets psychoactifs en faisaient un anesthésiant répandu au 19e siècle.
00:07:30 Mais au début des années 70, la coca est transformée en une poudre concentrée,
00:07:35 qui devient rapidement la drogue la plus prisée du marché.
00:07:40 La cocaïne déclenche une ruée vers l'or, et l'argent commence à affluer.
00:07:45 - Le trafic de marijuana est soumis à des contraintes.
00:07:50 C'est une drogue très encombrante et qui ne se conserve qu'un certain temps.
00:07:55 Ça ne rapporte pas énormément d'argent, contrairement à la cocaïne.
00:08:00 Généralement, le prix de la marijuana était constant dans tout le pays.
00:08:04 Alors qu'avec la cocaïne, selon la pureté,
00:08:07 on pouvait réclamer une fortune et on l'obtenait.
00:08:11 - Le coût de production moyen d'un kilo de cocaïne était de 1 000 dollars en Colombie.
00:08:17 Il fallait ensuite payer les frais de transport pour l'envoyer aux Etats-Unis.
00:08:21 Ces frais étaient compris en moyenne entre 3 et 4 000 dollars.
00:08:25 Il fallait donc 5 000 dollars pour produire un kilo de cocaïne.
00:08:29 Et ce kilo se revendait entre 60 et 80 000 dollars aux Etats-Unis.
00:08:34 Un investissement de 5 000 dollars rapportait 55 à 75 000 dollars de bénéfices.
00:08:40 C'est incroyable.
00:08:43 - À titre de comparaison, une maison dans le quartier riche de Medellín valait alors 20 000 dollars.
00:08:49 Si on vendait 100 kilos de cocaïne aux Etats-Unis, on pouvait acheter Medellín.
00:08:53 - Des trafiquants aux petits délinquants, en passant par les dealers,
00:08:58 tout le monde se bat pour avoir sa part du gâteau.
00:09:01 Tout le monde, y compris un voleur et kidnappeur de Medellín, nommé Pablo Escobar.
00:09:07 Il s'est déjà forgé la réputation d'un homme qui obtient ce qu'il veut par tous les moyens nécessaires.
00:09:13 - Pablo Escobar a débuté dans la délinquance en volant des enjoliveurs.
00:09:20 Y a de quoi être fier, non ?
00:09:23 Puis, il s'est mis à voler des pierres tombales dans les cimetières.
00:09:28 Il effaçait les noms et les revendait aux fabricants de pierres tombales.
00:09:31 En 1971, il commet une série de meurtres notoires.
00:09:48 - Ne me tuez pas, patron !
00:09:50 Ce sont ses premiers assassinats connus.
00:09:53 - Ne supplie pas.
00:09:54 Sois un homme.
00:09:57 - Parfait.
00:09:58 Il n'a que 19 ans.
00:10:02 - Un jour, mon frère m'a dit que quand il aurait 20, 22 ans,
00:10:10 il serait à la tête d'une fortune d'un million de dollars.
00:10:15 Et que s'il n'avait pas cet argent,
00:10:19 il ne voudrait pas continuer à vivre.
00:10:24 Pablo Escobar et son frère Roberto
00:10:26 grandissent dans une période de trouble baptisée "la violencia", la violence.
00:10:31 Un conflit qui débute par l'assassinat d'un homme politique populaire
00:10:36 et plonge le pays dans la guerre civile.
00:10:39 Dix ans de carnage,
00:10:42 où 200 000 Colombiens sont massacrés sans distinction.
00:10:46 - Au début des années 50,
00:10:49 il n'était pas rare de voir des décapitations, des meurtres, des fusillades.
00:10:54 Tous ces crimes ont commencé à faire partie intégrante de la Colombie.
00:10:58 Les enfants comme Pablo Escobar sont exposés à la violence, à la torture et à la mort.
00:11:04 - Nous avons eu une enfance très dure,
00:11:08 à cause de la pauvreté.
00:11:11 Nous étions extrêmement démunis.
00:11:18 Je crois que j'avais six ans quand ils ont crié qu'ils allaient tous nous tuer chez nous,
00:11:22 qu'ils allaient mettre le feu à la maison.
00:11:25 Ils ont pris des gens dans la rue et les ont pendus aux poutres de leur maison.
00:11:31 Puis, ils leur ont coupé la tête et les ont jetés par terre.
00:11:35 Cette période laisse des traces chez Escobar.
00:11:41 Dès ses débuts dans la pègre, la violence devient sa marque de fabrique.
00:11:47 Il y a recours pour éliminer le propriétaire d'un laboratoire de cocaïne de Médellin.
00:11:52 - Je ne peux pas.
00:11:53 - Je ne peux pas.
00:11:55 - Je ne peux pas.
00:11:57 - Je ne peux pas.
00:11:59 - Je ne peux pas.
00:12:01 - Je ne peux pas.
00:12:03 - Je ne peux pas.
00:12:05 - Je ne peux pas.
00:12:07 - Je ne peux pas.
00:12:09 - Je ne peux pas.
00:12:11 - Je ne peux pas.
00:12:13 - Je ne peux pas.
00:12:15 - Je ne peux pas.
00:12:17 - Je ne peux pas.
00:12:20 - Je ne peux pas.
00:12:21 - Je ne peux pas.
00:12:23 - Je ne peux pas.
00:12:25 - Je ne peux pas.
00:12:27 - Je ne peux pas.
00:12:29 - Je ne peux pas.
00:12:31 - Je ne peux pas.
00:12:33 - Je ne peux pas.
00:12:35 - Je ne peux pas.
00:12:37 - Je ne peux pas.
00:12:39 - Je ne peux pas.
00:12:41 - Je ne peux pas.
00:12:43 - Je ne peux pas.
00:12:45 - Je ne peux pas.
00:12:47 - Je ne peux pas.
00:12:49 - Je ne peux pas.
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00:12:52 - Je ne peux pas.
00:12:54 - Je ne peux pas.
00:12:56 - Je ne peux pas.
00:12:58 - Je ne peux pas.
00:13:00 - Je ne peux pas.
00:13:02 - Je ne peux pas.
00:13:04 - Je ne peux pas.
00:13:06 - Je ne peux pas.
00:13:08 - Je ne peux pas.
00:13:10 - Je ne peux pas.
00:13:12 - Je ne peux pas.
00:13:14 - Je ne peux pas.
00:13:16 - Je ne peux pas.
00:13:18 - Je ne peux pas.
00:13:19 - Je ne peux pas.
00:13:21 - Je ne peux pas.
00:13:23 - Je ne peux pas.
00:13:25 - Je ne peux pas.
00:13:27 - Je ne peux pas.
00:13:29 - Je ne peux pas.
00:13:31 - Je ne peux pas.
00:13:33 - Je ne peux pas.
00:13:35 - Je ne peux pas.
00:13:37 - Je ne peux pas.
00:13:39 - Je ne peux pas.
00:13:41 - Je ne peux pas.
00:13:43 - Je ne peux pas.
00:13:45 - Je ne peux pas.
00:13:47 - Je ne peux pas.
00:13:48 - Je ne peux pas.
00:13:50 - Je ne peux pas.
00:13:52 - Je ne peux pas.
00:13:54 - Je ne peux pas.
00:13:56 - Je ne peux pas.
00:13:58 - Je ne peux pas.
00:14:00 - Je ne peux pas.
00:14:02 - Je ne peux pas.
00:14:04 - Je ne peux pas.
00:14:06 - Je ne peux pas.
00:14:08 - Je ne peux pas.
00:14:10 - Je ne peux pas.
00:14:12 - Je ne peux pas.
00:14:14 - Je ne peux pas.
00:14:16 - Je ne peux pas.
00:14:17 - On vole !
00:14:19 - La cocaïne est la nouvelle drogue en vogue dans les années 70.
00:14:22 Escobar a la marchandise, mais il est confronté au problème que connaissent tous les trafiquants depuis des décennies.
00:14:29 Comment faire passer son produit aux Etats-Unis ?
00:14:32 Ses concurrents aussi se heurtent à un obstacle.
00:14:36 Jorge Ochoa possède le réseau de contrebandes qu'Escobar n'a pas, mais il ne fabrique pas la marchandise.
00:14:43 Si la famille Ochoa veut sa part du gâteau, il faudra acheter la drogue en gros.
00:14:48 Mais pour cela, Jorge a besoin de l'autorisation du chef de famille, son oncle, Fabio Restrepo Ochoa.
00:14:55 - Fabio Restrepo était l'archétype du trafiquant colombien qui dominait le marché au milieu des années 70.
00:15:04 Fabio Restrepo est de la vieille école, mais il reconnaît le potentiel du trafic de cocaïne.
00:15:11 Ochoa prenne donc le risque d'expédier une cargaison de 20 kilos de cocaïne d'une valeur de 100 000 dollars.
00:15:16 C'est l'opération la plus importante jamais tentée par les deux trafiquants.
00:15:20 Mais en ouvrant une route entre la Colombie et les Etats-Unis, ils prendront une longueur d'avance sur leurs rivaux.
00:15:26 Jorge Ochoa supervise lui-même la livraison, à destination de la capitale américaine de la drogue, Miami.
00:15:33 - Miami est devenue ce qu'elle était pour de nombreuses raisons.
00:15:38 La première, c'est que la culture sud-américaine est omniprésente, si bien que les trafiquants colombiens se sentaient dans leur élément.
00:15:45 La deuxième, c'est qu'il fait chaud toute l'année.
00:15:48 Ils n'avaient pas à s'inquiéter des changements de température ou des conditions climatiques.
00:15:53 Et la troisième, très importante à mon sens, c'est que Miami était à une distance raisonnable de la Colombie.
00:15:59 Ils pouvaient s'y rendre.
00:16:02 Et c'est une des raisons essentielles pour lesquelles le sud de la Floride est devenue la plaque tournante du trafic de cocaïne qui a touché les Etats-Unis.
00:16:09 Bâti autour d'un port immense et situé au cœur de 2000 km de côte marécageuse, Miami est le paradis des trafiquants.
00:16:18 - Dans cette zone, les trafiquants ont créé des pistes d'atterrissage de 300 m de long.
00:16:26 Ils n'ont même pas à faire tourner l'avion, tellement la piste est longue.
00:16:32 Pour tout narcotrafiquant, le seul et unique objectif est d'entrer aux Etats-Unis.
00:16:37 Voilà pourquoi Carlos Lehder est prêt à tout pour franchir la frontière.
00:16:43 Carlos Lehder est un hippie révolutionnaire germano-colombien qui a grandi à New York.
00:16:56 - Il avait une vingtaine d'années à une époque où tout le monde s'opposait au gouvernement et aux lois contraires à la liberté d'expression.
00:17:04 Les gens l'écoutaient parce que c'était un passionné et un visionnaire.
00:17:10 Mais deux ans avant de franchir la frontière, Carlos Lehder, qui rêve de se lancer dans le trafic de cocaïne, est enfermé dans une cellule de Danbury au Connecticut pour vol de voiture.
00:17:23 - Carlos était comme un étudiant. Il n'arrêtait pas d'embêter les gens avec des questions sur le blanchiment d'argent, les avions, les bateaux.
00:17:32 Il y avait un directeur de banque parmi nous. Il l'interrogeait sans arrêt sur le système bancaire américain.
00:17:40 Et il prenait des notes en permanence. C'était une obsession.
00:17:43 En tant que ressortissant colombien, Lehder est extradé vers la Colombie à sa sortie de prison.
00:17:50 Mais pour devenir un narcotrafiquant multimillionnaire, il doit retourner aux Etats-Unis.
00:17:54 Sitôt la frontière canadienne franchie, il file droit vers la Floride où il ne tarde pas à se procurer sa première cargaison de cocaïne.
00:18:04 - Carlos m'a demandé de trouver deux jeunes femmes pour aller sur l'île d'Antigua.
00:18:15 Il m'a fallu deux ou trois jours pour convaincre deux jeunes femmes d'accepter des vacances payées à Antigua et de transporter les valises.
00:18:25 Je leur ai dit qu'elles contenaient de la cocaïne.
00:18:29 A l'époque, peu de gens savaient ce que c'était, la cocaïne.
00:18:34 Elles ont fait le voyage et sont revenues.
00:18:38 C'était les débuts de Carlos dans le trafic de coke.
00:18:42 L'Eder utilise son réseau de distribution de cannabis pour répartir la cocaïne à travers le pays.
00:18:47 Au bout de quelques mois, il a des dealers dans la plupart des grandes villes, jusqu'à Los Angeles, où sa cocaïne commence à circuler parmi les riches et les célébrités.
00:18:56 - Si la coke a eu un tel succès dans ce pays, c'est parce qu'elle a été glorifiée par les médias, les films, le monde de la nuit.
00:19:08 Toutes les conditions étaient réunies pour que la consommation s'envole, et ça a été le cas.
00:19:13 C'était très différent de la marijuana.
00:19:16 Ça faisait un autre effet, ça rendait plus sociable, c'était beaucoup plus stimulant.
00:19:21 La conquête du marché de Los Angeles a été une étape cruciale dans la conquête du marché américain,
00:19:27 car de nombreux lanceurs de mode y vivaient, des personnes dont les gens aiment s'inspirer.
00:19:34 Mais la nouvelle notoriété de la cocaïne attire l'attention d'un dangereux ennemi, la DEA.
00:19:40 - La particularité de la DEA, le service antidrogue du gouvernement américain, c'est que nous avons une mission unique.
00:19:48 Le FBI, par exemple, couvre environ 400 catégories de crimes, nous, une seule.
00:19:58 Face au problème de la cocaïne colombienne, le gouvernement a fini par comprendre qu'on allait être débordé si on ne prenait pas de mesures radicales.
00:20:06 La priorité des agents de la DEA est d'arrêter les trafiquants colombiens,
00:20:18 et on les a informés qu'une importante partie de leurs équipements sont en déchets.
00:20:24 - Et au moment où on intervient, on t'arrête toi aussi. Compris ? Ok.
00:20:29 Ils mettent un piège en place.
00:20:32 - On lance l'assaut.
00:20:42 - On a un ennemi.
00:20:48 - On a un ennemi.
00:20:50 - On a un ennemi.
00:20:53 - On a un ennemi.
00:20:54 - Clé à Marcelo. - Très bien.
00:20:56 - Voilà.
00:20:58 - DEA ! DEA ! Les mains en l'air ! Les mains en l'air !
00:21:02 - Baisse-toi ! À genoux !
00:21:06 - J'ai dit à genoux, compris ?
00:21:11 - On a un ennemi.
00:21:12 - On a un ennemi.
00:21:14 - On a un ennemi.
00:21:16 - On a un ennemi.
00:21:18 - On a un ennemi.
00:21:20 - On a un ennemi.
00:21:22 - On a un ennemi.
00:21:24 - On a un ennemi.
00:21:26 - On a un ennemi.
00:21:28 - On a un ennemi.
00:21:30 - On a un ennemi.
00:21:32 - On a un ennemi.
00:21:34 - On a un ennemi.
00:21:36 - On a un ennemi.
00:21:38 - On a un ennemi.
00:21:40 - On a un ennemi.
00:21:41 - On a un ennemi.
00:21:43 - On a un ennemi.
00:21:45 - On a un ennemi.
00:21:47 - On a un ennemi.
00:21:49 - On a un ennemi.
00:21:51 - On a un ennemi.
00:21:53 - On a un ennemi.
00:21:55 - On a un ennemi.
00:21:57 - On a un ennemi.
00:21:59 - On a un ennemi.
00:22:01 - On a un ennemi.
00:22:03 - On a un ennemi.
00:22:05 - On a un ennemi.
00:22:07 - On a un ennemi.
00:22:09 - On a un ennemi.
00:22:10 - On a un ennemi.
00:22:12 - On a un ennemi.
00:22:14 - On a un ennemi.
00:22:16 - On a un ennemi.
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00:22:20 - On a un ennemi.
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00:22:26 - On a un ennemi.
00:22:28 - On a un ennemi.
00:22:30 - On a un ennemi.
00:22:32 - On a un ennemi.
00:22:34 - On a un ennemi.
00:22:36 - On a un ennemi.
00:22:38 - On a un ennemi.
00:22:39 - On a un ennemi.
00:22:41 - On a un ennemi.
00:22:43 - On a un ennemi.
00:22:45 - On a un ennemi.
00:22:47 - On a un ennemi.
00:22:49 - On a un ennemi.
00:22:51 - On a un ennemi.
00:22:53 - On a un ennemi.
00:22:55 - On a un ennemi.
00:22:57 - On a un ennemi.
00:22:59 - On a un ennemi.
00:23:01 - On a un ennemi.
00:23:03 - On a un ennemi.
00:23:05 - On a un ennemi.
00:23:08 - Au début, les passeurs de cocaïne, en plus d'utiliser leur bagage,
00:23:12 cachaient la drogue sur eux.
00:23:14 Les femmes la mettaient dans leur gaine.
00:23:18 Mais comme les fouilles étaient de plus en plus poussées,
00:23:21 certains la cachaient dans des ballons de baudruche qu'ils avalaient.
00:23:25 On les appelait les avaleurs.
00:23:28 - Ils allaient jusqu'à avaler des préservatifs recouverts de cire.
00:23:36 Ils les trempaient dans l'huile, les mettaient dans la bouche
00:23:39 et les avalaient comme des cacahuètes à l'apéritif.
00:23:42 Ils prenaient un ananas, le coupaient en deux et retiraient la chair.
00:23:51 Ils mettaient des sachets de cocaïne à l'intérieur,
00:23:55 recollaient l'ananas et le mettaient dans un sac qu'ils envoyaient aux États-Unis.
00:24:00 Ils prenaient une canette de soda, ils l'ouvraient,
00:24:04 la vidaient, mettaient la cocaïne,
00:24:06 refermaient la canette et l'expédiaient comme un produit légal.
00:24:10 La seule limite en matière de trafic, c'est l'imagination.
00:24:15 - L'Edder excelle dans l'invention de méthodes extravagantes
00:24:19 pour faire entrer la cocaïne aux États-Unis.
00:24:22 Mais l'offre ne suffit pas à satisfaire la demande croissante.
00:24:25 - La cocaïne était devenue extrêmement lucrative.
00:24:29 Il fallait absolument satisfaire la demande.
00:24:33 Et on ne pouvait pas y parvenir en faisant venir la drogue en petite quantité.
00:24:36 Il fallait des cargaisons de plusieurs dizaines de kilos
00:24:39 pour répondre à la demande et augmenter les bénéfices.
00:24:42 - Les consommateurs de cocaïne américains en veulent plus.
00:24:46 Mais tandis que l'Edder et Ochoa se concentrent sur les États-Unis,
00:24:51 en Colombie, Pablo Escobar compte bien devenir le premier fournisseur du pays.
00:24:56 Il vend sa cocaïne en gros aux distributeurs et tue quiconque lui barre la route.
00:25:02 - Quand il s'est lancé dans le trafic, il fournissait de petites quantités, un ou deux kilos.
00:25:07 Mais ensuite, comme Escobar était quelqu'un d'ingénieux et de créatif,
00:25:13 les quantités ont commencé à augmenter.
00:25:16 - Au milieu des années 70, il possède des dizaines de laboratoires répartis à travers Medellín.
00:25:22 - Les premiers labos étaient tout petits et se trouvaient généralement dans les barrios,
00:25:27 car Escobar s'y sentait en sécurité.
00:25:31 - Il tournait 24 heures sur 24, les ouvriers étaient extrêmement efficaces
00:25:35 et la drogue n'était pas conservée très longtemps.
00:25:38 Une fois terminé, le produit était expédié.
00:25:41 - Ces laboratoires sont installés dans des maisons à deux étages.
00:25:45 Les ouvriers vivent à l'étage, le laboratoire est oré de chaussée.
00:25:49 Les fenêtres sont recouvertes de papier opaque par mesure de discrétion,
00:25:53 mais l'odeur des produits est tellement forte que tout le monde sait parfaitement ce qui se passe à l'intérieur.
00:26:00 Mais personne, pas même la police locale, n'ose dénoncer Escobar par peur des représailles.
00:26:07 - Pablo Escobar poussait l'intimidation jusqu'à l'extrême.
00:26:15 Il était sans pitié, il n'avait aucun respect de l'être humain.
00:26:22 Mais la violence n'est pas la seule arme d'Escobar.
00:26:26 Il verse également des pots de vin aux policiers et fonctionnaires locaux
00:26:29 pour qu'ils ferment les yeux sur son activité.
00:26:32 - Allô ?
00:26:48 Dis-lui qu'on arrive.
00:26:53 Un camion d'Escobar a été arrêté.
00:26:55 - On y va.
00:26:57 On lui demande une rançon, ça fait partie de la routine.
00:27:00 Escobar avait une flotte de camions qui traversait le pays chargés de cocaïne.
00:27:05 Alors quand un camion chargé de 40 kilos de cocaïne se faisait arrêter,
00:27:09 il savait ce qu'il avait à faire, il versait un pot de vin et le tour était joué.
00:27:13 Mais cette fois, ce n'est pas la police locale.
00:27:20 C'est le DAS.
00:27:22 L'équivalent colombien de la DEA.
00:27:26 Pour lutter contre les narcotrafiquants,
00:27:32 le gouvernement embauche 3000 agents supplémentaires
00:27:35 et charge le DAS d'enrayer l'expansion du trafic de cocaïne.
00:27:40 - Ça va, monsieur ? Il y a un problème ?
00:27:42 - C'est votre camion ?
00:27:45 - Oui.
00:27:47 Mais je pense qu'avec ceci, on peut régler n'importe quel différend.
00:27:51 - C'est un peu trop lourd.
00:27:55 - C'est un peu trop lourd.
00:27:58 - C'est un peu trop lourd.
00:28:01 - C'est un peu trop lourd.
00:28:04 - C'est un peu trop lourd.
00:28:08 - C'est un peu trop lourd.
00:28:10 - C'est tout ?
00:28:17 - Viens là. Baisse-toi, allez !
00:28:20 - Vous ne devriez pas faire ça.
00:28:23 - La ferme boucle là.
00:28:26 - Vous commettez une grave erreur. Vous allez le regretter.
00:28:29 Incarcérés et en attente de procès,
00:28:32 Escobar est désormais hors course.
00:28:37 Il faut profiter de l'explosion du marché de la cocaïne.
00:28:39 Il faut se battre.
00:28:42 Et le trafiquant gentleman Jorge Ochoa compte bien rafler la mise.
00:28:46 - Les gars ?
00:28:49 - Ok.
00:28:52 - Tu sais ce que tu dois faire.
00:28:57 Il faut que tu trouves un très bon tueur à gage.
00:29:00 - Ok.
00:29:02 - Allez, allez !
00:29:04 ...
00:29:33 ...
00:29:55 Il est possible que Jorge ait fait tuer son oncle pour prendre les reines de l'organisation.
00:30:00 Le meurtre est commis en pleine rue pour envoyer un message à la concurrence.
00:30:05 La famille Ochoa a un nouveau chef.
00:30:09 ...
00:30:18 Mais bien qu'Ochoa dirige désormais l'affaire familiale,
00:30:22 son développement est limité à cause du goulot d'étranglement lié au trafic de cocaïne.
00:30:28 ...
00:30:31 - J'ai toujours comparé le trafic de cocaïne à une sorte de sablier.
00:30:36 D'un côté, on a les producteurs.
00:30:39 De l'autre, on a les consommateurs.
00:30:42 Et ces deux camps se rencontrent en un point central,
00:30:47 le passage entre la Colombie et Miami.
00:30:52 - L'idéal serait d'acheter un 747, de charger 20 tonnes de cocaïne et de les déposer à Miami.
00:30:58 Ce serait formidable. Mais comment passer inaperçu, impossible.
00:31:02 Il faut donc trouver d'autres solutions, comme un petit avion privé qui transporterait une tonne à la fois.
00:31:09 Quand on quitte la Colombie, on ne va pas bien loin avec une tonne de cocaïne.
00:31:13 L'avion ne peut pas rentrer faire le plein.
00:31:17 - C'est Jorge Ochoa qui a flairé le potentiel de cette zone d'étranglement.
00:31:22 Il a compris qu'en la contrôlant, il pourrait recueillir toute la cocaïne produite en Colombie.
00:31:31 Et s'il arrivait à la livrer à Miami, il était assuré de faire fortune.
00:31:37 C'était risqué, mais il avait là une opportunité formidable.
00:31:43 Ochoa tient son idée, mais avant qu'il ne trouve le moyen de la concrétiser, son rival Carlos Leder lui coupe l'herbe sous le pied.
00:31:52 La solution de Leder au problème du goulot d'étranglement se trouve à 2000 km au nord de la Colombie, sur la petite île de Normanskay.
00:32:02 - Vous pouvez garder les meubles si vous voulez. On vous les laisse.
00:32:07 Voilà la piscine, c'est ce qui se fait de mieux.
00:32:10 La plage est splendide, très grande.
00:32:18 A l'étage, il y a un hamam.
00:32:21 Je ne vous ai pas encore montré le devant de la maison.
00:32:24 - Je la prends.
00:32:25 - Bien, il faut qu'on parle argent. J'ai un très bon courtier à vous proposer, ou sinon...
00:32:34 - Pas la peine.
00:32:36 Marché conclu, donne Carlos.
00:32:38 Pour un million de dollars cash, Leder achète l'île entière.
00:32:44 26 hectares situés à seulement 300 km des côtes de Floride.
00:32:49 L'île est un des plus beaux des pays.
00:32:52 L'île est une île de l'intérieur, un des plus beaux des pays.
00:32:57 Pour un million de dollars cash, Leder achète l'île entière.
00:33:00 26 hectares situés à seulement 300 km des côtes de Floride.
00:33:05 L'emplacement idéal pour faire entrer la cocaïne sur le territoire américain.
00:33:09 - L'île comprenait une piste d'atterrissage, une petite marina, un yacht club et une centaine d'habitations.
00:33:17 Carlos est allé voir les propriétaires et leur a dit qu'il avait acheté l'île et qu'il fallait partir.
00:33:27 - Le dimanche après-midi, le trafic aérien était très dense.
00:33:31 Tout le monde quittait les Bahamas et les îles voisines pour le continent.
00:33:35 On se fondait dans la masse et on échappait au radar, un peu comme dans un film de James Bond.
00:33:41 Les avions défilaient, ils déchargeaient la cocaïne aux Etats-Unis.
00:33:46 Grâce à Norman Skate, l'activité de Leder prend une nouvelle dimension.
00:33:51 Et l'île devient vite le terrain de jeu des gangsters.
00:33:56 - On va dans la chambre mon amour ?
00:33:58 - Des orgies, 5 hommes, 10 femmes.
00:34:04 Tout le monde se baladait nu, changeait de partenaire, fumait de la marijuana et buvait de l'alcool.
00:34:12 C'était 3 jours de débauche.
00:34:15 Je me rappelle la descente de l'avion lors d'une de mes premières visites.
00:34:22 Je vois arriver un 4x4 avec au volant une très belle femme nue qui vient m'accueillir.
00:34:28 Quand on descend de l'avion et qu'on tombe sur une jolie femme nue, on ne regrette pas d'être venu.
00:34:35 Norman Skate fait de Carlos Leder le plus grand distributeur de drogue au monde.
00:34:41 Et l'information se répand rapidement en Colombie.
00:34:44 Si on veut vendre sa cocaïne aux Etats-Unis, c'est à lui qu'il faut l'envoyer.
00:34:51 Et Leder ne tarde pas à avoir de la visite.
00:34:54 - Je tombe mal ?
00:34:57 - Roquer !
00:34:59 - J'aimerais faire affaire avec toi.
00:35:05 - Bien sûr.
00:35:06 J'ai quelque chose pour toi.
00:35:09 Regarde ce que j'ai reçu de Miami ce matin. Cette campe se vend toute seule.
00:35:16 - Impressionnant.
00:35:19 Leder possède Norman Skate, mais a tout de même besoin d'aide pour faire venir la cocaïne de Colombie.
00:35:24 Et c'est justement la spécialité d'Ochoa.
00:35:27 - Même heure ?
00:35:29 - Même endroit, même heure.
00:35:31 Les deux hommes sont diamétralement opposés.
00:35:37 Mais en s'associant, ils vont gagner plus d'argent qu'ils ne l'auraient jamais imaginé.
00:35:42 En quelques mois, Ochoa et Leder amassent des centaines de millions de dollars.
00:35:48 Cette fusion révolutionne l'industrie de la drogue colombienne.
00:35:50 Tout le pouvoir est désormais entre les mains des rivaux de Pablo Escobar.
00:35:54 Mais personne ne défie Pablo Escobar sans en payer le prix.
00:35:59 - Il envoie son avocat dire au juge "Je représente Pablo Escobar.
00:36:08 Il tient vraiment à ce que les accusations dont il fait l'objet soient levées.
00:36:12 J'ai une valise qui contient 50 000 dollars.
00:36:15 Elle est à vous si vous le relâchez."
00:36:18 Puis l'avocat sort une enveloppe qui contient des photos de la femme du juge devant chez elle.
00:36:22 Ou bien de ses enfants à la sortie de l'école.
00:36:25 Ou encore de ses parents à la sortie de l'église.
00:36:28 Sa réputation était faite.
00:36:32 Quand il tue quelqu'un, il tue aussi toute sa famille.
00:36:35 C'est de là que vient sa devise "Plata o plombo"
00:36:40 "L'argent ou le plomb".
00:36:41 Est-ce que vous prenez l'argent, c'est-à-dire le pot de vin, et vous levez les accusations ?
00:36:47 Ou est-ce que vous prenez le plomb, c'est-à-dire une balle, ce qui entraînera votre mort et celle de toute votre famille ?
00:36:52 Vous choisiriez quoi ?
00:36:54 "Escobar, viens là.
00:36:58 Dépêche-toi."
00:37:01 "Pour être avocat ou juge anti-drogue en Colombie,
00:37:05 il fallait être un peu dérangé dans sa tête, comme on dit.
00:37:13 C'était tellement dangereux que presque tous les avocats partaient vivre à la montagne
00:37:18 ou se cachaient dans les villes et cessaient d'exercer leur métier.
00:37:23 Le seul avocat qui n'a pas quitté le pays et qui a continué d'exercer, c'est moi.
00:37:39 "Voyons."
00:37:40 Escobar est relâché.
00:37:47 Le juge qui l'a soudoyé lève les accusations.
00:37:50 De retour dans les rues de Medellín, Escobar retrouve les agents du DAS qui l'ont arrêté
00:37:56 et envoie un message au gouvernement colombien.
00:37:59 Voilà ce qui arrive quand on s'attaque à Pablo Escobar.
00:38:03 "Musique de tension"
00:38:09 "Explosion"
00:38:11 "Musique de tension"
00:38:28 "Explosion"
00:38:33 Pendant des années, il a gardé des figurines de policiers sur son bureau.
00:38:38 On pense que c'était pour se rappeler les policiers qu'il avait arrêtés et dont il s'était vengé.
00:38:46 Escobar soudoie tous les fonctionnaires qui acceptent son offre et tue ceux qui refusent.
00:38:58 Grâce à cette corruption du système judiciaire colombien, Pablo Escobar ne sera plus jamais arrêté à Medellín.
00:39:05 Quand les gens ont peur, quand ils sont terrifiés, ça nous complique la tâche.
00:39:14 On ne trouvait pas d'informateur pour nous renseigner sur Pablo Escobar.
00:39:21 Personne n'osait donner la moindre information sur lui.
00:39:25 Les gens avaient peur, et ça se comprend.
00:39:27 C'est l'instinct de survie.
00:39:29 Six de mes informateurs se sont fait tuer sur les ordres de Pablo Escobar.
00:39:35 Un an seulement après sa libération, l'activité d'Escobar bat son plein.
00:39:41 Mais Leder et Ochoa ont eu le nez creux en prenant le contrôle de la zone d'étranglement qui empêchait les trafiquants de pénétrer le marché américain.
00:39:49 Désormais, Escobar convoite leur territoire.
00:39:53 Ochoa voit clair dans le jeu d'Escobar, mais il ne cherche pas l'affrontement.
00:40:00 Son projet est plus ambitieux.
00:40:02 Il se résume à une stratégie dont rêve toute entreprise florissante.
00:40:06 L'intégration verticale.
00:40:08 C'est comme dans le commerce légal, il y a de la concurrence.
00:40:14 Commençons par l'organisation d'Escobar.
00:40:17 Il a des laboratoires.
00:40:19 Il faut faire venir les feuilles de coca de Bolivie ou du Pérou.
00:40:23 Ensuite, il faut un réseau de transport pour acheminer la cocaïne des laboratoires au point de distribution.
00:40:30 Et quand la cocaïne arrive aux États-Unis, il faut un réseau de distribution pour la répartir dans les différentes régions du pays.
00:40:38 Il y a donc plusieurs intervenants.
00:40:41 Escobar pourrait bien être la pièce manquante du puzzle.
00:40:46 Ochoa et Leder ont déjà la main mise sur le transport.
00:40:51 S'ils arrivent à convaincre Escobar de se joindre à eux, ils contrôleront le trafic de A à Z.
00:40:57 Des champs de coca jusqu'aux consommateurs américains.
00:41:01 Alors, tu savoures ta liberté ?
00:41:10 Je dirais plutôt que je rattrape le temps perdu.
00:41:15 Bien. J'irai droit au but.
00:41:20 Pablo, je pense qu'on devrait travailler ensemble.
00:41:22 Toi et moi, on expédie plusieurs tonnes de cocaïne par semaine.
00:41:27 Les Américains en raffolent et ils sont insatiables.
00:41:32 Si tu te fais autant de fric que ce qu'on dit, pourquoi tu veux le partager ?
00:41:42 T'as du mal à tenir la cadence ? T'as besoin de moi ?
00:41:47 Non, c'est le contraire, Pablo.
00:41:49 Personne ne transporte autant de cocaïne que moi et personne n'en produit autant que toi.
00:41:54 Alors, voilà ce que je viens de te proposer.
00:41:58 Je voudrais qu'on interdise à nos hommes de s'entretuer.
00:42:02 Fini la guerre, fini le chaos.
00:42:06 Faisons équipe. Personne ne pourra nous arrêter.
00:42:11 Personne ne pourra nous arrêter.
00:42:13 Mais avant d'envisager un partenariat, Escobar veut hâter le terrain à Normandskaye.
00:42:35 Il se rend sur l'île pour rencontrer Léder en personne et assister lui-même aux opérations.
00:42:45 Pablito, ça me fait plaisir de t'accueillir.
00:42:50 Je vois que tu testes la marchandise.
00:42:54 Je peux te garantir que tu vends la meilleure coke de la planète.
00:42:58 Dans ce milieu, le plus important, c'est la confiance.
00:43:03 Ça, c'est bien vrai. Écoute, je graisse la pâte à tout le monde ici.
00:43:06 Personne ne sait ce qui se passe sur l'île, même pas les gringos. Il n'y a aucun risque.
00:43:11 Je dois rentrer en Colombie.
00:43:14 J'ai quelque chose qui va te plaire.
00:43:17 Tout ça, rien que pour la première semaine.
00:43:32 Je vais te montrer comment on fait.
00:43:34 Mais l'activité de Léder et Ochoa est trop importante pour être négligé.
00:43:58 Escobar doit faire un choix, s'associer à deux hommes qu'il déteste ou les tuer et s'accaparer tous les pouvoirs.
00:44:05 Ochoa avait le sens des affaires qu'Escobar n'avait pas.
00:44:13 Le plus gros atout d'Escobar à ce moment-là, c'est qu'il était prêt à tout pour avancer.
00:44:24 Il tuait des policiers, des juges.
00:44:28 Il sabotait le système judiciaire.
00:44:32 Ochoa n'avait pas cette réputation, mais il considérait tout ça comme une possibilité.
00:44:39 Pour Escobar, c'était une nécessité.
00:44:42 C'était Ochoa qui avait le savoir-faire.
00:44:46 Carlos Léder avait vécu dans le New Jersey avec sa mère pendant son enfance.
00:44:54 Il parlait couramment anglais.
00:44:56 Il connaissait donc le marché et les États-Unis mieux que quiconque.
00:45:01 Ochoa, Léder et Escobar, trois hommes on ne peut plus différent.
00:45:07 L'homme d'affaires, le révolutionnaire et le tueur.
00:45:11 Pour l'instant, tous profitent pleinement de leur union.
00:45:14 Escobar fabrique la marchandise, Ochoa la transporte jusqu'à la frontière et Léder la distribue à travers les États-Unis.
00:45:23 D'un point de vue commercial, ces trois-là ont créé un monopole absolu.
00:45:28 Ils maîtrisaient tout du début à la fin.
00:45:33 L'employé qui piétine et arrose les feuilles de kérosène au milieu de la jungle.
00:45:39 Le traitement de la pâte, ultime étape.
00:45:42 Le transport.
00:45:44 Ils maîtrisaient tout.
00:45:46 On n'avait jamais vu ça et je ne pense pas que ça se reproduira.
00:45:51 Ils ont eu l'intelligence de s'unir.
00:45:54 Ils ont mis leurs différents et leurs égaux de côté et ont compris que la rivalité mènerait à la violence.
00:46:00 Que leurs profits baisseraient au lieu d'augmenter.
00:46:04 Pourquoi étaient-ils dans ce milieu ? Pour gagner des millions et des millions de dollars.
00:46:09 Mais les trois associés ne contrôlent pas encore totalement le marché.
00:46:13 Ce sont certes les plus gros narcotrafiquants de Colombie, mais ils ne sont pas seuls.
00:46:20 Des centaines de trafiquants expédient des petites quantités d'un ou deux kilos par le biais de vols commerciaux.
00:46:26 Et ce n'est pas Ochoa, le génie de la logistique, qui sait comment se servir d'eux.
00:46:32 C'est le voyou des rues, Pablo Escobar.
00:46:36 Attends-moi dehors.
00:46:40 Tu expédies dix kilos par mois ?
00:46:46 C'est ça.
00:46:49 Et...
00:46:50 tu mets ta famille en danger pour ça ?
00:46:55 Je vais prendre ce risque à ta place.
00:46:59 Tu fabriques la marchandise, je la vends et on fait 50/50.
00:47:04 Tant que tu me livreras la marchandise, tu toucheras ton fric.
00:47:08 À moins que...
00:47:13 tu veuilles prendre des risques.
00:47:18 Non.
00:47:19 Bien, viens.
00:47:23 Les petits n'avaient pas les ressources, les fonds ou les contacts nécessaires pour gérer leur propre réseau de distribution.
00:47:32 Et même quand ils devenaient assez gros pour ça, ils se retrouvaient en concurrence avec les grosses organisations du cartel.
00:47:40 Or, ils valaient mieux être leurs alliés que leurs concurrents.
00:47:46 Escobar a compris l'intérêt de s'associer aux petits.
00:47:49 Ils prenaient un pourcentage ou une commission. Ils gagnaient de l'argent sur leur dos.
00:47:53 Escobar ne leur fait pas une proposition.
00:47:56 Sa méthode est claire.
00:47:58 Quand Pablo Escobar demande quelque chose, on obéit ou on meurt.
00:48:03 Escobar, Ochoa et Leder maîtrisent à présent chaque étape du trafic.
00:48:11 Mais ce n'est pas tout.
00:48:14 Ils ont fusionné avec les petits trafiquants pour former un seul et même cartel basé à Medellín.
00:48:18 L'époque du Far West est révolue.
00:48:21 Et ça ne pouvait pas mieux tomber.
00:48:23 Nous sommes en 1980.
00:48:30 Le règne de la cocaïne commence.
00:48:33 Quelqu'un a dit un jour que la cocaïne était un moyen pour Dieu de nous dire qu'on a trop d'argent.
00:48:41 La cocaïne avait ce côté jet set.
00:48:44 Elle permettait soi-disant de se sentir bien, d'être plus productif, de réfléchir plus vite.
00:48:51 Et au début, les gens ne pensaient pas pouvoir devenir accros.
00:48:55 Une analyse des billets qui circulaient dans le sud de la Floride a révélé que 90% d'entre eux présentaient des traces de cocaïne.
00:49:04 C'est inouï.
00:49:07 Au début des années 80, 50 millions d'Américains ont déjà goûté à la cocaïne.
00:49:12 Et Escobar, Ochoa et Léder contrôlent 80% du marché.
00:49:17 Ils empochent 425 millions de dollars par semaine.
00:49:21 Leurs bénéfices annuels se chiffrent en milliards et dépassent ceux de General Motors.
00:49:26 Le cartel dépense plus de 2500 dollars par semaine en élastique pour attacher les liasses de billets.
00:49:34 Les trafiquants mettaient les billets dans des barils qu'ils enterraient.
00:49:37 Et quand ils mouraient, plus personne ne savait où étaient les billets.
00:49:41 Il reste encore beaucoup d'argent enterré en Colombie.
00:49:45 Les barons du cartel de Medellín sont les criminels les plus riches de la planète.
00:49:50 Et ils ne manquent pas d'idées pour dépenser leur argent.
00:49:53 Escobar organise des courses de motocross, engage des speakers professionnels pour ses matchs de foot entre amis,
00:50:03 partage des soirées fastueuses et construit son propre parc d'attraction, la Cienda Napoles.
00:50:08 Le terrain coûte à lui seul 63 millions de dollars.
00:50:14 Il y construit une piste d'atterrissage, des piscines et même un zoo.
00:50:19 Alors qu'Escobar choisit l'extravagance, Jorge Ochoa investit l'essentiel de sa fortune dans l'immobilier.
00:50:31 Ochoa s'est installé à Madrid où il a acheté un hôtel particulier.
00:50:36 Ses frères et lui possédaient un tas d'appartements et de maisons à Miami.
00:50:42 En homme d'affaires avisé, Ochoa investit également pour se développer.
00:50:46 Il achète de nouveaux avions.
00:50:49 Je veux quatre Comanches.
00:50:54 Ça va te coûter cher.
00:50:58 C'est pas grave, ils seront vite amortis.
00:51:00 Mais pour certains, l'argent peut monter à la tête.
00:51:04 À Normandskaye, le pivot de l'organisation d'Escobar et Ochoa, Carlos Leder, est en train de devenir un handicap majeur.
00:51:15 [Musique]
00:51:34 Va-t'en !
00:51:35 Va-t'en !
00:51:40 Dégagez !
00:51:41 Vite !
00:51:42 Ils mettent en péril l'organisation tout entière.
00:51:47 Plus Carlos Leder consomme de cocaïne, plus il devient imprévisible.
00:51:53 Il commence à s'entourer de dangereux activistes, habillés en tenue militaire et armés jusqu'aux dents.
00:52:08 Et alors que Leder n'a jamais été aussi peu fiable, un drame va survenir sur le territoire américain.
00:52:16 [Musique]
00:52:45 Une fusillade entre deux trafiquants colombiens vient briser la tranquillité des rues de Miami.
00:52:50 La presse la baptise le massacre de Dade Land.
00:52:54 [Bruits de tirs]
00:53:16 L'attaque se produit sur le territoire de Carlos Leder.
00:53:19 Ses associés le tiennent responsable de cet étalage public.
00:53:24 [Bruits de tirs]
00:53:29 Et le massacre de Dade Land n'est que la pointe de l'iceberg.
00:53:33 On a commencé à voir des bains de sang à Miami, en plein jour.
00:53:41 On découvrait des cadavres un peu partout.
00:53:44 C'était des trafiquants colombiens qui s'entretuaient.
00:53:51 Et des innocents se faisaient tuer pour avoir été là au mauvais moment.
00:53:54 La morgue n'était pas assez grande pour accueillir tous les corps qu'on découvrait.
00:54:00 Il a fallu faire venir des camions frigorifiques pour conserver les corps en attendant de pouvoir les autopsier à la morgue.
00:54:07 On n'était pas prêts pour ça.
00:54:10 Tandis que les autorités accentuent la pression, Carlos Leder poursuit sa descente aux enfers.
00:54:16 Le cartel de Medellin va peu à peu se disloquer.
00:54:20 L'empire de la cocaïne est d'abord frappé en plein cœur.
00:54:23 Leder soudoyait la police des Bahamas depuis des années.
00:54:27 Mais il présumait de ses forces.
00:54:29 Il menait grand train, était très violent et se faisait remarquer.
00:54:33 En 1982, la police des Bahamas fait une descente à Normandskaye.
00:54:38 Leder échappe à l'arrestation.
00:54:40 Mais les autorités saisissent l'île.
00:54:42 Ils retournent en Colombie rendre des comptes à Escobar.
00:54:45 Pablo, ne t'en fais pas.
00:54:49 Si tu veux, en un mois, je te trouve une autre île.
00:54:52 Tu crois que je m'inquiète pour l'île ?
00:54:55 Il y a des centaines d'îles, des dizaines de villes.
00:54:59 Je peux acheter toutes celles que je veux.
00:55:01 Non, Carlos.
00:55:03 C'est pas l'île qui m'inquiète, c'est toi.
00:55:05 Tu ne me fais plus confiance ?
00:55:07 Il vaut mieux pas.
00:55:18 Parce que si ça se reproduit,
00:55:20 tu finiras comme ces enfoirés de Miami.
00:55:23 Privé de Normandskaye,
00:55:35 le cartel doit trouver une nouvelle stratégie pour éviter le désastre.
00:55:39 Nous sommes une cible facile,
00:55:43 car toute notre production passe par Normandskaye.
00:55:47 Alors, que devons-nous faire, messieurs ?
00:55:49 Nous devons devenir une cible mouvante
00:55:51 pour laisser les gringos dans l'expectative.
00:55:54 Et tout commence ici.
00:55:56 Donc, voilà ce qu'on va faire.
00:55:58 On va construire une nouvelle base
00:56:00 et de nouveaux aéroports
00:56:02 pour envoyer notre production aux Etats-Unis.
00:56:05 Elle sera où, cette base ?
00:56:07 Ici.
00:56:09 La Floride est depuis longtemps le point d'entrée de la drogue aux Etats-Unis,
00:56:13 car c'est l'une des régions les plus proches de l'Amérique du Sud.
00:56:17 Mais Jorge Ochoa propose une alternative évidente,
00:56:20 à laquelle personne n'a pourtant pensé.
00:56:22 Ils ont commencé à migrer vers d'autres régions d'Amérique latine
00:56:27 dans le but de transporter la drogue jusqu'au Mexique
00:56:30 et d'utiliser ensuite les 3000 km de frontières qu'on partage avec ce pays.
00:56:35 C'est exactement ce qu'ils ont fait.
00:56:38 Ils ont frappé un grand coup.
00:56:40 L'aéroport, situé sur la propriété colombienne de Jorge Ochoa,
00:56:45 sert de base à la nouvelle organisation.
00:56:47 Le cartel ne tarde pas à écouler 17 tonnes de cocaïne par an,
00:56:52 soit six fois plus qu'à l'époque où il passait par Normandesquai.
00:56:56 La manœuvre permet à Ochoa et Escobar
00:56:59 de minimiser le rôle de l'éder au sein du cartel.
00:57:02 Mais elle oblige Escobar à accroître sa production
00:57:05 et les petits laboratoires, grâce auxquels il s'est fait un nom,
00:57:08 ne tiennent plus la cadence.
00:57:13 Le cartel avait des laboratoires de raffinage dans tout le pays,
00:57:16 mais surtout dans les zones peuplées.
00:57:18 Escobar s'est dit alors que ce serait une bonne idée
00:57:21 de raffiner la coca dans la jungle.
00:57:23 C'était plus près des plantations et les forces de l'ordre n'y venaient pas.
00:57:28 Seulement, le cartel n'y connaissait rien à la jungle.
00:57:32 Ces laboratoires permettent à Escobar de battre des records de production.
00:57:41 Mais depuis 40 ans,
00:57:42 la jungle est le repère de violents rebelles opposés au gouvernement.
00:57:46 Escobar a développé un modèle dans lequel les laboratoires
00:57:58 étaient des sortes de petites villes en pleine jungle.
00:58:01 Il y avait des couchettes pour une centaine d'ouvriers,
00:58:05 une cafétéria, des douches,
00:58:09 des groupes électrogènes comme je n'en ai jamais vu,
00:58:12 des barils de 200 litres remplis du fameux liquide
00:58:16 qu'ils faisaient sécher au micro-ondes.
00:58:18 Ces labos pouvaient produire jusqu'à une tonne par jour.
00:58:24 Et ils étaient parfaitement camouflés, on n'y voyait que du feu.
00:58:29 C'était un véritable travail d'artiste.
00:58:33 Mais les rebelles n'ont pas encore fini de se battre.
00:58:38 Mais les rebelles opposés au gouvernement ont trouvé refuge dans la jungle.
00:58:41 Et ils n'aiment pas qu'on empiète sur leur territoire,
00:58:44 même quand on s'appelle Pablo Escobar.
00:58:47 La jungle colombienne était le domaine des révolutionnaires marxistes.
00:58:56 Ils contrôlaient de vastes territoires
00:58:59 et étaient aguerris au combat de jungle.
00:59:02 C'était leur repère depuis les années 50.
00:59:07 Les hommes d'Escobar ont installé leurs labos
00:59:09 et ont commencé à recevoir des cargaisons de coca du Pérou.
00:59:12 Dès qu'un nouveau laboratoire est construit,
00:59:15 les guerriers rosses le prennent d'assaut.
00:59:18 Un changement de tactique s'impose.
00:59:22 Et Escobar a un plan pour neutraliser l'ennemi.
00:59:25 Il savait que l'argent des guerriers rosses
00:59:28 provenait essentiellement des rançons qu'ils demandaient pour leurs otages.
00:59:31 Alors il leur a dit "Oubliez ça,
00:59:35 vous payez pour protéger nos laboratoires.
00:59:37 Et en échange,
00:59:41 vous nous laisserez produire notre cocaïne."
00:59:44 En s'assurant les services des rebelles,
00:59:47 il a fait une chose qu'il faisait très rarement,
00:59:50 passer un accord.
00:59:53 L'accord met fin aux assauts
00:59:56 et permet aux laboratoires de reprendre leur activité.
00:59:59 La production repart de plus belle.
01:00:03 Mais des difficultés se présentent
01:00:05 à quelques encablures de la propriété de Carlos Leder.
01:00:08 "Tout va bien messieurs ?
01:00:14 Oh là, doucement, on se calme.
01:00:18 Vous commettez une grave erreur. Combien vous voulez ?
01:00:21 200 millions de pesos ?
01:00:24 Qu'est-ce que vous faites ?"
01:00:31 Leder tombe dans un piège.
01:00:33 "Du calme, ne bougez pas, on vous fera pas de mal."
01:00:36 Les membres du cartel, en devenant riches et puissants,
01:00:44 devenaient aussi des cibles attrayantes pour les kidnappeurs.
01:00:48 "C'était des cibles parce que c'était les gens les plus riches du pays
01:00:54 et qu'ils n'appelaient jamais la police.
01:00:57 Le danger pour les kidnappeurs,
01:01:00 c'est que c'était aussi les hommes les plus violents du pays."
01:01:02 Escobar et Ochoa reçoivent un message.
01:01:05 Verser 5 millions de dollars, où Carlos Leder est un homme mort.
01:01:08 "Quel crétin. T'es sûr de l'endroit ?
01:01:12 Bien.
01:01:16 Suivez-moi, on y va."
01:01:19 Escobar ne s'inquiète pas du sort de Leder.
01:01:24 Mais on ne menace pas Pablo Escobar.
01:01:28 Et il est hors de question pour lui de verser une rançon.
01:01:31 "Le camion, vise le camion.
01:01:33 Vas-y avance, allez encore.
01:01:36 Il nous canarde, tire. Avance encore, tire.
01:01:39 Dépêche-toi, avance.
01:01:42 Allez, allez, vas-y.
01:01:45 Le camion, le camion.
01:01:48 Tire, avance, encore, allez, allez.
01:01:51 Tire en avançant.
01:01:54 Ok, on se casse.
01:01:58 On fout le camp d'ici, on se casse."
01:02:00 Escobar s'attaque de front au ravisseur.
01:02:08 Et découvre que les auteurs du complot
01:02:11 ne sont autres que les guerrilleros avec lesquels il a passé un accord dans la jungle.
01:02:14 Cet enlèvement est un stratagème pour extorquer davantage d'argent au cartel.
01:02:20 Ces guerrilleros font partie du mouvement M19.
01:02:27 Et avant qu'Escobar n'ait le temps de se venger,
01:02:29 ils commettent un nouvel enlèvement.
01:02:32 Cette fois, la victime est la petite sœur de Jorge Ochoa.
01:02:48 Marta Nieves Ochoa.
01:02:55 La rançon demandée s'élève à 15 millions de dollars.
01:02:58 Mais Pablo Escobar a déjà indiqué clairement qu'il ne cédait jamais aux menaces.
01:03:04 "Ces chiens l'ont enlevé dans la rue comme un animal."
01:03:08 "On va les étriper, crois-moi."
01:03:11 "Non, non, non, pas de violence. Je paierai la rançon."
01:03:14 "Payer, c'est se montrer faible, et on ne peut pas se montrer faible.
01:03:17 Ça ne concerne pas que toi, c'est une attaque contre nous tous.
01:03:23 Réglons ça une bonne fois pour toutes."
01:03:25 "Non, non, écoute-moi, Pablo. On ne joue pas avec la vie de ma sœur."
01:03:29 Pablo Escobar est bien décidé à partir en guerre.
01:03:40 N'en déplaise à Ochoa.
01:03:42 Il lance un appel aux armes à tous les trafiquants du cartel,
01:03:52 qui vont à présent choisir leur camp.
01:03:54 "Alors, ta décision est prise ?
01:04:01 Tu me suis ?"
01:04:04 "Non."
01:04:09 "Monsieur, merci d'être avec moi aujourd'hui."
01:04:12 Les deux anciens rivaux vont s'affronter,
01:04:18 et il ne pourra y avoir qu'un seul roi.
01:04:21 "Je suis le roi de Ochoa."
01:04:26 "Je suis le roi de Ochoa."
01:04:29 "Je suis le roi de Ochoa."
01:04:32 "Je suis le roi de Ochoa."
01:04:37 "Nous sommes tous en danger."
01:04:39 "Je ne laisserai pas ces guerrieros terroriser ma famille,
01:04:45 ou mes frères."
01:04:48 "C'est nous qui allons les terroriser."
01:04:52 "Parce que face à la provocation, il n'y a qu'une réponse possible."
01:04:57 "Le combat."
01:05:04 "Nous nous sommes tous battus pour ce que nous avons."
01:05:07 "Ces bâtards ne méritent pas un centime."
01:05:10 "S'ils veulent la guerre, ils l'auront."
01:05:13 "Bien dit."
01:05:15 "On est avec toi, Pablo, on te suit."
01:05:17 "Tous derrière, Pablo."
01:05:19 "Tu tiens ta guerre, Pablo."
01:05:21 Une armée de 200 narcotrafiquants se range derrière Pablo Escobar
01:05:26 pour riposter à l'attaque des guerrieros.
01:05:29 "C'est la guerre."
01:05:31 "C'est la guerre."
01:05:33 "C'est la guerre."
01:05:35 "C'est la guerre."
01:05:37 "C'est la guerre."
01:05:39 "C'est la guerre."
01:05:41 "C'est la guerre."
01:05:43 "C'est la guerre."
01:05:45 "C'est la guerre."
01:05:48 "C'est la guerre."
01:05:49 "C'est la guerre."
01:05:51 "C'est la guerre."
01:05:53 "C'est la guerre."
01:05:55 "C'est la guerre."
01:05:57 "C'est la guerre."
01:05:59 "C'est la guerre."
01:06:01 "C'est la guerre."
01:06:03 "C'est la guerre."
01:06:05 "C'est la guerre."
01:06:07 "C'est la guerre."
01:06:09 "C'est la guerre."
01:06:11 "C'est la guerre."
01:06:13 "C'est la guerre."
01:06:15 "C'est la guerre."
01:06:17 "C'est la guerre."
01:06:18 "C'est la guerre."
01:06:20 "C'est la guerre."
01:06:22 "C'est la guerre."
01:06:24 "C'est la guerre."
01:06:26 "C'est la guerre."
01:06:28 "C'est la guerre."
01:06:30 "C'est la guerre."
01:06:32 "C'est la guerre."
01:06:34 "C'est la guerre."
01:06:36 "C'est la guerre."
01:06:38 "C'est la guerre."
01:06:40 "C'est la guerre."
01:06:42 "C'est la guerre."
01:06:44 "C'est la guerre."
01:06:47 L'événement fait la une des journaux.
01:06:49 Mais il ne suffit pas à convaincre le M19 de libérer Martha Ochoa.
01:06:53 "On y va. Allez. En route."
01:06:57 Le groupe Mororavisseur va faire honneur à son nom.
01:07:02 "Ils ont commencé à assassiner tous les membres du M19 qu'ils trouvaient."
01:07:13 "Mais aussi leurs femmes, leurs familles, tout le monde."
01:07:17 "Il leur faisait comprendre qu'ils savaient exactement où les trouver."
01:07:21 Cette fois, Escobar et ses hommes sont prêts à en découdre dans la jungle.
01:07:40 Pendant trois mois, ils mènent une guerre sanglante contre le M19.
01:07:44 Ils massacrent tous les guerriers rouges qu'ils rencontrent.
01:07:48 "Ces hommes avaient des ordres stricts."
01:07:54 "Quand ils enlevaient quelqu'un ou qu'ils voulaient tuer un adversaire,"
01:07:58 "Escobar leur disait, 'Ne le tuez pas, torturez-le.'"
01:08:02 "Et ils comptaient les morts."
01:08:06 Il y a une conversation célèbre durant laquelle Escobar parle à sa femme au téléphone,
01:08:11 alors qu'en arrière-plan, on entend un homme hurler sous la torture.
01:08:14 Escobar met la main sur le combiné, se retourne et dit, "Couvrez-lui la bouche."
01:08:19 Puis il reprend la conversation et dit à sa femme qu'il l'aime.
01:08:22 Un malheureux est en train de se faire tuer dans la pièce d'à côté,
01:08:26 et lui dit à sa femme combien il l'aime.
01:08:28 Voilà le genre de barbare qu'était Pablo Escobar.
01:08:35 "Ils leur coupaient les doigts et les orteils."
01:08:37 "Ils leur perçaient la colonne vertébrale, les genoux et le cerveau."
01:08:41 "C'était un plaisir de combattre aux côtés de Pablo."
01:08:45 "Je vivais pour ça."
01:08:47 Mais Escobar a beau torturer et tuer nombre de rebelles,
01:08:51 le M-19 refuse de libérer la soeur d'Ochoa.
01:08:54 "L'enjeu était énorme pour Escobar."
01:08:57 "Il fallait qu'il remporte cette guerre."
01:08:59 "Le cartel pesait plusieurs milliards de dollars."
01:09:01 "Et Ochoa et les autres observaient."
01:09:04 "S'il échouait, il ne serait plus considéré comme un leader légitime."
01:09:08 C'est alors que l'armée d'Escobar capture des membres du M-19,
01:09:14 qui révèlent la localisation exacte de leur leader.
01:09:17 "Tu te gardes en allée."
01:09:25 "Estéban et toi, vous attendez dans la voiture."
01:09:29 "Au cas où ils essaieraient de sauter par la fenêtre."
01:09:32 "Utilisez toutes vos cartouches."
01:09:34 "Je ne veux pas de prisonniers."
01:09:36 "Compris ?"
01:09:37 Les hommes d'Escobar capturent le leader du M-19,
01:09:43 mais ne le tuent pas.
01:09:44 Il est torturé et laissé nuer, baïonné,
01:09:47 devant le commissariat central de Medellín.
01:09:49 Escobar tient son homme,
01:09:52 mais Marta Ochoa reste introuvable.
01:10:01 Marta Ochoa est libérée en février 1982,
01:10:04 après plusieurs mois de captivité.
01:10:06 Pablo Escobar a remporté la guerre
01:10:11 en faisant preuve d'une brutalité sans égale.
01:10:13 "Escobar a fait ce que le gouvernement et l'armée colombienne
01:10:19 n'avaient pas réussi à faire en 40 ans de violence.
01:10:21 Il a mis un groupe de guerrilleros à genoux."
01:10:24 En réussissant l'impossible,
01:10:26 Escobar a prouvé qu'il était le seul homme de taille à diriger le cartel.
01:10:31 "Merci."
01:10:32 Quand Escobar et Ochoa se revoient...
01:10:36 "On a réussi, Pablo."
01:10:37 "On a réussi."
01:10:42 Escobar a transformé le marché de la drogue
01:10:49 en s'engageant sur une voie que personne n'aurait osé suivre.
01:10:57 Il s'est attaqué seul à tout le système judiciaire colombien
01:11:01 et a mis à genoux une milice antigovernementale réputée imbattable.
01:11:07 "Laisse-moi te dire une chose.
01:11:10 Ce n'est qu'un début."
01:11:14 "Escobar n'a jamais renoncé à la violence.
01:11:22 Au contraire, elle ne cessait de s'aggraver.
01:11:26 Le nombre d'assassinats augmentait."
01:11:28 "À la place d'Ochoa, je les trouvais si inutiles.
01:11:32 C'est d'ailleurs à ce moment-là qu'Ochoa a commencé à prendre ses distances avec Escobar."
01:11:38 "Jorge Ochoa avait très peur de Pablo Escobar.
01:11:44 Il n'osait jamais s'opposer à lui.
01:11:47 Il se rangeait toujours de son côté pour ne pas avoir d'ennuis avec lui."
01:11:54 "Beaucoup de gens rentraient dans le rang parce qu'Escobar les terrifiait.
01:11:57 En raison non seulement de sa facilité à tuer,
01:12:02 mais aussi des moyens dont ils disposaient."
01:12:06 "Quand on allie l'intelligence, la richesse et la soif de violence,
01:12:12 on est à la fois Rockefeller, Staline et Al Capone."
01:12:17 "C'est une combinaison unique qui a engendré le premier criminel milliardaire du XXe siècle."
01:12:24 Le cartel de Medellín, la plus grande et plus puissante organisation de narcotrafiquants que le monde ait connue, a un nouveau roi.
01:12:32 Et au cours des dix années suivantes, Pablo Escobar mène une autre guerre pour conserver son pouvoir,
01:12:38 mais cette fois, contre son propre pays.
01:12:41 "À la 7h15, le camion-bombe est entré dans cette rue.
01:12:44 Trois hommes l'ont abandonné. Et trois minutes plus tard, c'est ce qui est resté."
01:12:50 "Pendant la campagne terroriste barbare de Pablo Escobar contre le peuple colombien,
01:12:57 les gens avaient peur. Ils étaient terrifiés."
01:13:01 "Ils utilisaient des voitures piégées.
01:13:13 Ils les plaçaient devant les centres commerciaux."
01:13:20 "Il en a mis une devant une librairie où des enfants achetaient leurs livres pour la rentrée.
01:13:25 Il envoyait un message de terreur."
01:13:45 "Je me souviens de ce jeune qui m'a dit qu'il avait tué dix policiers à 100 dollars par tête.
01:13:50 Je n'oublierai jamais ce qu'il m'a raconté.
01:13:53 Il m'a dit 'On aime Pablo Escobar, on est prêts à tuer pour lui, à mourir pour lui'.
01:13:58 Mon espérance de vie dans les barrios de Medellín, c'est 22-23 ans.
01:14:03 Je sais que je vais mourir.
01:14:06 Et tant que Pablo me paiera, l'essentiel de mon argent ira à ma mère."
01:14:11 "On parle de Pablo Emilio Escobar Gaviria, le plus grand mafioso de toute l'histoire.
01:14:16 On ne peut pas le comparer à El Chapo.
01:14:19 Pablo Escobar Gaviria a conquis un Etat, il a changé la constitution d'un pays.
01:14:24 Pablo Emilio Escobar était pour nous un homme,
01:14:27 il a été un homme de l'ordre, il a été un homme de la justice,
01:14:31 il a été un homme de la liberté, il a été un homme de la liberté,
01:14:35 il a été un homme de la liberté,
01:14:39 Pablo Escobar était pour nous un dieu, une religion."
01:14:42 Mais plus Escobar a de pouvoir, plus il en veut.
01:14:48 "Il avait un ego surdimensionné.
01:14:56 Il a quand même déclaré la guerre à son pays deux fois.
01:15:00 Faire la guerre à son propre pays, c'est inouï.
01:15:04 On n'a jamais vu ça dans l'histoire moderne.
01:15:07 Il avait son désir de pouvoir, sa cupidité, son ego.
01:15:09 Il se prenait pour l'homme le plus important au monde,
01:15:12 se croyait plus intelligent que les autres.
01:15:15 Il avait tout d'un roi de la pègre."
01:15:20 Mais c'est cette soif de pouvoir et cette cupidité qui ont entraîné sa chute.
01:15:28 "Les médias locales et policiers en Colombie
01:15:31 ont cité Pablo Escobar, le roi de la drogue,
01:15:34 qui a été tué dans la ville de Medellín."
01:15:36 "La mort de Pablo Escobar, le narcotraficant,
01:15:39 et nous allons de nouveau à la guerre."
01:15:41 "Sentiments d'incrédulité, tristesse et allégrie
01:15:43 pouvaient recogner cette tarde le noticier de La 7."
01:15:45 "On aurait pu croire qu'il s'arrêterait une fois cerné.
01:15:49 Le jour où il a été tué dans l'assaut,
01:15:51 il aurait pu se rendre, mais il ne l'a pas fait.
01:15:53 Il a ouvert le feu."
01:15:56 "Les gens nous demandent si la disparition d'Escobar
01:15:58 et du cartel de Medellín a freiné le trafic de cocaïne.
01:16:01 Oui, deux ou trois semaines, pas plus.
01:16:04 Parce que l'enjeu financier est énorme.
01:16:07 Il y a toujours des gens prêts à s'engouffrer dans la brèche
01:16:10 quand un trafiquant meurt ou va en prison.
01:16:13 C'est inévitable.
01:16:15 Mais le taux d'homicide à Medellín,
01:16:18 quelques mois après la mort d'Escobar,
01:16:20 a chuté de près de 80."
01:16:22 "Il y a des gens qui sont en colère
01:16:24 et qui ont été tués.
01:16:25 Ils ont été tués.
01:16:27 Ils ont été tués.
01:16:29 Ils ont été tués.
01:16:31 Ils ont été tués.
01:16:33 Ils ont été tués.
01:16:35 Ils ont été tués.
01:16:37 Ils ont été tués.
01:16:39 Ils ont été tués.
01:16:40 Ils ont été tués.
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01:17:37 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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