• il y a 3 jours

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00:00Générique
00:0920h, 21h, France Info, les informés, Victor Mathais.
00:14Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue sur France Info, à la radio et à la télé,
00:18canal 27 de la TNT, des informés.
00:20En édition spéciale ce soir, après la nomination de François Bayrou à Matignon,
00:25la passation de pouvoir entre l'ancien et le nouveau Premier ministre a eu lieu tout à l'heure.
00:29Vous l'avez suivi sur France Info, beaucoup de questions.
00:31Que va changer cette arrivée par rapport à Michel Barnier ?
00:35Le nouveau gouvernement résistera-t-il à la censure ?
00:38Comment va-t-il être accepté à droite comme à gauche ?
00:40La France Insoumise promettant déjà la censure, extrait de discours, réaction et analyse,
00:45bien évidemment avec nos informés.
00:47Bonsoir Pierrick Bonneau.
00:48Bonsoir Victor.
00:49Du service politique de France Info, vous allez nous raconter dans le détail
00:53cette passation de pouvoir à Matignon.
00:55Bonsoir Marie-Estelle Pech.
00:56Bonsoir.
00:57Rédactrice en chef société à Marianne.
00:59A vos côtés Véronique Kreissoult.
01:00En face plutôt.
01:01Bonsoir Véronique.
01:02Bonsoir.
01:03Il faut s'y retrouver, il y a du monde ce soir.
01:04Présidente de Backbone Consulting, maître de conférences en communiquation de crise
01:08à Sciences Po, Patricia Lémonnière.
01:10Et là, bonsoir Patricia.
01:11Grand reporter.
01:12Vous avez aussi couvert de nombreuses soirées électorales.
01:15Et Serge Faubert, bonsoir.
01:16Bonsoir.
01:17Directeur de la rédaction de Pure Politique, média indépendant qui décrypte l'avis
01:20des partis et des institutions de la République.
01:24Comme un air de déjà vu, un peu plus de 3 mois seulement après l'arrivée de Michel
01:29Barnier à Matignon.
01:30Nous avons donc assisté en cette fin d'après-midi à une nouvelle passation de pouvoir après
01:35la nomination de François Bayrou ce vendredi.
01:38Nouveau Premier ministre, le président du Modem qui a voulu montrer qu'il avait bien
01:42pris en compte l'énorme défi qui se présentait à lui.
01:46Nul plus que moi ne connaît la difficulté de la situation.
01:53J'ai pris des risques inconsidérés dans ma vie politique pour poser dans les élections
02:02les plus importantes, dans les échéances électorales essentielles, la question de
02:08la dette et des déficits.
02:11Je sais que les chances de difficultés sont beaucoup plus importantes que les chances
02:19de succès.
02:21Je n'ignore rien de l'Himalaya qui se dresse devant nous, de difficultés de toute nature,
02:28la première est budgétaire naturellement, puis politique, et puis de l'éclatement
02:34de la société où nous sommes.
02:36Je sais tout ça.
02:37Je pense qu'il faut essayer.
02:38Voilà les premiers mots de François Bayrou tout à l'heure à Matignon.
02:41Pierrick Bonneau, je me tourne vers vous.
02:43Vous connaissez désormais la rue de Varennes mieux que quiconque pour avoir fait le pied
02:47de grue toute la journée devant Matignon.
02:49Vous avez eu froid, vous avez assisté à cette passation de pouvoir.
02:53Racontez-nous l'ambiance qui s'en dégageait.
02:55C'était Samuel Becket en fait la journée des journalistes aujourd'hui qui effectivement
03:00ont fait le pied de grue rue de Varennes une bonne partie de la journée.
03:03En attendant Bayrou.
03:04En attendant Bayrou.
03:05C'était complètement absurde.
03:06En fait on nous a promis, alors pas exactement promis.
03:08En fait ce qui s'est passé c'est que Michel Barnier, très tôt ce matin, il a envoyé
03:11un message à ses troupes, il a envoyé un message à ses anciens ministres pour lui dire
03:15Préparez-vous à une passation de pouvoir en fin de matinée et je vous remercie pour votre travail.
03:20J'aimerais bien que vous soyez là.
03:21Ça c'était vers 9h du matin.
03:23François Bayrou était encore dans le bureau d'Emmanuel Macron à ce moment-là.
03:26Et puis les heures se sont étirées au fil de la journée.
03:29Sans avoir de nouvelles des conseillers de Michel Barnier, ça s'est assez fréquent finalement.
03:34Mais on ne savait pas trop quand est-ce que cette passation de pouvoir a eu lieu.
03:37D'autres noms sont sortis dans la matinée.
03:40Le communiqué de presse...
03:41Oui parce que l'entretien entre Emmanuel Macron et François Bayrou a duré 1h45.
03:45On s'est dit tout de suite bon c'est pour lui confirmer qu'il allait bien être nommé.
03:49Et puis les doutes sont apparus.
03:50Et il n'y a toujours pas de confirmation.
03:52Donc on déroule le tapis rouge à Matignon.
03:55On installe des micros, sans trop savoir d'ailleurs à quelle taille les installer
03:58puisqu'on n'avait pas de confirmation du nom du Premier ministre, donc de la taille.
04:02C'était Bernard Cazeneuve, c'était pas pareil.
04:03C'était pas la même taille effectivement.
04:05Et puis les heures ont passé, on n'a pas eu de nouvelles de Matignon.
04:08On n'a pas eu de confirmation de l'Elysée.
04:09Finalement, le communiqué de presse de l'Elysée est tombé à 12h40.
04:13On s'est dit tiens, génial, une passation de pouvoir peut-être à 13h ou à 14h.
04:16Et là on nous annonce 17h.
04:18Voilà, c'était vraiment la journée un peu complexe.
04:20L'histoire dit en réalité, enfin les proches en tout cas de François Bayrou nous disent
04:24que François Bayrou devait assister à les obsèques en fait cette après-midi.
04:27Donc on n'a pas pu organiser cette passation plus tôt.
04:31Mais voilà, on a eu beaucoup de doutes, beaucoup d'interrogations,
04:35beaucoup de noms effectivement également qui ont circulé ce matin.
04:39Et puis finalement, François Bayrou qui arrive à Matignon au terme d'une journée un peu rocambolesque.
04:46Vous allez nous raconter la passation de pouvoir en un mot Serge Faubert.
04:49On a eu le sentiment effectivement que les choses prenaient du temps.
04:52Le maître des horloges Emmanuel Macron qui a mis du temps à officialiser la nomination de François Bayrou.
04:58On a dit que ça a été lui dans un premier temps.
05:01Puis pas finalement, François Bayrou avait fait le forcing en quelque sorte pour être nommé.
05:05C'est d'abord Emmanuel Macron qui s'est mis tout seul dans la seringue.
05:09Puisque lors de la fameuse réunion de l'Elysée avec les chefs de parti,
05:13il a dit dans 48 heures vous avez un Premier ministre.
05:15Donc tout le monde a regardé son agenda.
05:17Il s'est dit, c'était hier soir normalement.
05:20Bon, la nuit a dû porter conseil.
05:22Mais après ce qu'on n'a pas compris, c'est effectivement d'abord la durée de cet entretien
05:28entre François Bayrou et le Président de la République.
05:31Parce que si c'est oui, il n'y a pas besoin de prendre une heure 45.
05:34Donc il y a sûrement eu des problèmes.
05:36Lesquels, on dit même que François Bayrou aurait fait un esclandre,
05:41aurait menacé de quitter la majorité si ce n'était pas lui.
05:44Ça reste à confirmer.
05:45Mais les circonstances de cette nomination sont assez rocambolesques.
05:49D'autant que les entourages faisaient remonter tour à tour les noms.
05:53Roland Lescure, Cazeneuve, etc.
05:56Les mêmes d'ailleurs qu'il y a trois mois où...
06:00Et on sentait poindre l'énervement du côté du Modem.
06:03Parce que quelques minutes avant la nomination officielle de François Bayrou,
06:06Bruno Milienne, un proche de François Bayrou, du Modem,
06:09nous faisait, pas éclater, mais en tout cas sentir sa colère sur l'antenne de France Info.
06:13En disant, ben voilà, si ce n'est pas lui, en tout cas ça va chauffer.
06:16Et ses proches nous ont indiqué par ailleurs, un peu plus tard dans la journée,
06:18que quand François Bayrou sort du bureau du Président ce matin,
06:21il n'est pas sûr d'être nommé Premier ministre.
06:24Il y a eu énormément de tensions dans cette entretien.
06:26Emmanuel Macron ne voulait pas de Bayrou.
06:28En fait, c'est ce qu'il lui a dit ce matin.
06:31Et François Bayrou, lui aurait, en tout cas c'est ce qu'on a pu comprendre de ce qui s'était passé,
06:38lui a même envoyé un SMS en lui disant, ça ne va pas être toi, etc.
06:43Il l'a appelé à 5h du matin.
06:45Et après cette réunion avec Emmanuel Macron,
06:50François Bayrou a réussi à renverser la vapeur.
06:53En fait, il a réussi à obtenir avec les dents ce poste qu'il voulait tellement.
06:56En menaçant notamment d'arrêter de soutenir le choc de demain.
06:59En menaçant d'enlever le soutien du modem au gouvernement.
07:03Et Emmanuel Macron a été obligé finalement de fléchir face à François Bayrou.
07:10C'est une première victoire d'ailleurs pour lui.
07:12L'histoire nous apprendra effectivement dans le détail ce qui s'est passé dans cette pièce en catimini.
07:18Mais ce qui est intéressant de voir, je trouve, c'est que 1.
07:22On savait ce nom de François Bayrou depuis la fin du dernier Premier ministre,
07:27qui est de Michel Barnier.
07:28Il était sur toutes les tables.
07:31Il s'était dit disponible et affichait assez sa confiance quand on l'interrogeait sur le sujet.
07:36Pourquoi attendre aussi longtemps si ce n'est que ?
07:38Et deuxièmement, on voit que si jamais il s'avère effectivement
07:42que c'est François Bayrou qui a tordu le bras d'Emmanuel Macron,
07:45ça prouve bien que le président est quand même en position de faiblesse
07:48pour accepter d'avoir le bras effectivement tordu.
07:51Si ce n'est que l'on dit aussi, souvent avec Emmanuel Macron,
07:54mais là je parle sous l'autorité des spécialistes politiques qui sont là,
07:58qu'Emmanuel Macron dit oui aux derniers qui claquent la porte.
08:05Et là effectivement, celui-ci en particulier aurait claqué la porte de service avec virulence.
08:11Je reviens vers vous Pierrick Bonneau, sur l'ambiance, je vous interrogeais tout à l'heure dessus,
08:14sur l'ambiance qui se dégageait de cette passation de pouvoir, vous qui y étiez directement.
08:18Passation sobre, rapide.
08:20En fait, on sentait que et François Bayrou et Michel Barnier avaient envie d'en finir.
08:24Michel Barnier parce qu'il n'a pas vécu trois mois de rêve à Matignon.
08:27Et puis François Bayrou parce qu'on vous raconte depuis dix minutes
08:30qu'il a vécu sans doute une des pires journées de sa vie.
08:32En tout cas, une journée assez compliquée où il ne savait pas trop s'il serait Premier ministre ou pas.
08:3625 minutes d'entretien.
08:38Il n'a pas remercié Emmanuel Macron d'ailleurs.
08:40Non, pas de remerciement d'Emmanuel Macron.
08:42Michel Barnier l'a fait effectivement, pas François Bayrou.
08:4425 minutes d'entretien, des prises de parole assez rapides.
08:47Alors il faut dire qu'il faisait très très froid dans la cour de Matignon.
08:50Ils étaient en costume, donc si ça se trouve, eux aussi il y avait froid.
08:52Ils sont tous malades ce soir.
08:54Michel Barnier, avant son repos, il a commencé par parler du froid.
08:58De la sobriété, de la rapidité.
09:00Encore une fois, on avait vraiment l'impression que tout le monde avait envie d'en finir assez vite.
09:03Et un contraste par rapport à la dernière passation de pouvoir en septembre
09:07entre Gabriel Attal et Michel Barnier.
09:09On avait vraiment le sentiment de deux mondes qui s'opposaient.
09:11Avec des rallyeurs, quelques piques.
09:13Et cette fois, Pierrick, deux hommes de 73 ans tous les deux.
09:16Des discours plus personnels.
09:18Il y a trois mois, effectivement, on avait vraiment l'impression que c'était service minimum.
09:21Il a parlé de ses deux obsessions, François Bayrou.
09:24La dette, la dette, la dette.
09:26Et d'ailleurs, dans toute sa carrière politique, il a été obsédé par ça.
09:31Le déficit, la dette, ce n'est pas nouveau.
09:33L'éducation nationale.
09:35Il a beaucoup parlé d'éducation nationale.
09:37On y reviendra un peu plus tard.
09:39Mais pas d'engagement très précis.
09:41Il a parlé finalement un peu en bon père de famille, social-démocrate.
09:45Enfin, pas social-démocrate, pardon, chrétien-démocrate.
09:47En évitant les sujets qui fâchent.
09:49Et sans prendre, évidemment, aucun engagement.
09:51Et d'ailleurs, c'est ce qu'il a dit dès le départ.
09:53Je ne veux pas reproduire l'esclandre qui s'était passée avec Gabriel Attal il y a quelques mois.
09:57Moi, je ne veux prendre aucun risque.
09:59En appelant qu'il avait refusé de rentrer dans le gouvernement de Gabriel Attal.
10:02On a quand même eu un aperçu de sa modestie légendaire.
10:06Parce qu'à peine sorti du Haut-Commissariat au plan,
10:08il plaçait sa nomination sous le double patronage d'Henri IV et de François Mitterrand.
10:14D'abord, je pense qu'il a confondu Matignon avec l'Élysée.
10:18Ça, c'est le premier point.
10:20Et deuxièmement, quand même, lui qui veut faire Premier ministre humble.
10:24Je vais essayer, je ferai, dans la mesure de mes moyens, etc.
10:29Se placer sous ce double patronage qui sont deux personnages clés de l'histoire de France.
10:34La poule au pot, Paris vaut bien une messe pour Henri IV et François Mitterrand
10:39qui, effectivement, au bout de trois échecs, a réussi à être président de la République.
10:44Cela laisse à penser quand même qu'à 73 ans, il ne désespère pas d'être candidat en 2027.
10:50Ce qui n'est pas pour inquiéter, plus exactement,
10:54ce qui est pour inquiéter le reste des leaders politiques.
10:58Vous avez évoqué, Serge Faubert, vous avez évoqué Henri IV.
11:01On va l'entendre, François Bayrou.
11:03Lorsqu'il a parlé d'Henri IV, parlant d'un de ses seuls amis au cours de sa vie,
11:09et ce n'était pas Emmanuel Macron.
11:11Il se trouve que, comme tout le monde l'a noté,
11:15c'est aujourd'hui l'anniversaire de la naissance d'Henri IV.
11:21Comme vous savez, c'est un ami pour moi.
11:25Un des seuls amis que j'ai eus toute ma vie
11:28et un des seuls qui m'est vraiment donné un coup de main.
11:32Je lui ai consacré beaucoup de livres et c'est une figure très importante.
11:40Il a fondé sa rencontre avec la France
11:44dans des temps aussi difficiles et plus difficiles que ceux que nous vivons aujourd'hui.
11:49Il a fondé cette rencontre sur la nécessité de sortir des guerres stupides
11:57ou des guerres secondaires pour se retrouver sur l'essentiel,
12:01qui est l'avenir du pays.
12:03Si je peux, à mon tour, j'essaierai de servir cette réconciliation nécessaire.
12:10Et je pense que c'est là le seul chemin possible vers le succès.
12:15On va parler dans un instant de cette réconciliation nécessaire.
12:18Un dernier mot avant de vous libérer, Pierrick Bonneau.
12:21Vous avez encore beaucoup de travail au sein du service politique de France Info
12:24sur cette référence parfois un peu étrange à Henri IV,
12:27l'un de ses seuls amis qu'il ait aidé au cours de sa vie.
12:29C'est complètement décalé.
12:30Puis il a perdu la vie, Henri IV, dans des conditions un petit peu particulières.
12:33C'est aussi un homme d'unité.
12:35C'est incompréhensible, mais on connaît aussi les passions littéraires,
12:39des lettres de François Bayrou, donc ça ne m'étonne pas.
12:44Je ne suis pas sûr que les Français qui regardaient la passation de pouvoir
12:46cet après-midi ce soir attendaient ça du nouveau Premier ministre.
12:49Merci Pierrick Bonneau du service politique de France Info,
12:52Marie-Estelle Pêche, Véronique Ressoult, Serge Faubert, Patricia Lémonire.
12:55Vous restez bien sûr avec nous.
12:57La suite des informés après le Fil Info.
12:5920h15, Stéphane Milogne.
13:01Et depuis trois heures, Matignon a donc un nouveau locataire.
13:04François Bayrou va devoir former son nouveau gouvernement,
13:06recevoir dès ce soir Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur démissionnaire,
13:10pour savoir s'il reste au gouvernement et à la place Beauvau.
13:14Les Républicains conditionnent leur participation à ce gouvernement de François Bayrou,
13:19à son projet, Laurent Wauquiez le concède.
13:22Le choix de François Bayrou n'est pas un choix facile et évident,
13:25contrairement à septembre avec Michel Barnier.
13:28Marine Le Pen assure ne pas avoir pris d'engagement sur une non-censure du gouvernement.
13:33La chef des députés Rassemblement National à l'Assemblée entend rappeler au Premier ministre
13:37qu'il faut faire des économies sur le train de vie de l'État.
13:40François Hollande lui aurait préféré Bernard Cazeneuve.
13:43Amatignon, l'ancien chef de l'État, estime que cette nomination n'est pas forcément
13:47celle que nous pouvions attendre d'un point de vue de la gauche.
13:51Il le dit à France Bleu Limousin.
13:53Mayotte se prépare au confinement avec l'arrivée du cyclone Chido
13:57et le déclenchement des 22h de l'alerte rouge.
14:00Les rafales devraient atteindre les 180 km heure.
14:03Et puis France Danemark depuis l'Autriche.
14:05C'est dans un quart d'heure le coup d'envoi de la deuxième demi-finale de l'Euro 2 Handball.
14:09Dans l'autre demi, les Norvégiennes, championnes d'Europe en titre, ont battu les Hongroises 30 à 22.
14:24Désinformés en édition spéciale après la nomination de François Bayrou à Amatignon.
14:29La passation de pouvoir que vous avez vécue tout à l'heure sur France Info.
14:33Véronique Raissoul, je vous donne la parole dans un instant.
14:35On ne nous a pas encore entendus ce soir.
14:37Marie-Estelle Pêche, on parlait de cette référence à Henri IV,
14:40de ce chemin de la réconciliation que veut t'entamer François Bayrou.
14:44Réconciliation avec qui exactement ?
14:46Alors, effectivement, il va falloir qu'il s'accommode de tout ce tripartisme
14:53qui existe aujourd'hui à l'Assemblée Nationale.
14:56Côté ARN, certains ont tout de suite dit
14:59il n'a pas de si mauvaise relation que cela avec Marine Le Pen.
15:02Après tout, il est venu à sa rescousse quasiment
15:05quand elle était empêtrée dans ses problèmes judiciaires.
15:09Et lui-même, d'ailleurs, même s'il a été lavé en première instance de tout soupçon
15:14pour des histoires de détournement de fonds à Bruxelles,
15:18l'affaire est encore en suspens.
15:20Il a été relaxé en premier appel.
15:22Ils ont un intérêt commun sur la proportionnelle.
15:26Pour soutenir une forme de proportionnelle aux législatives,
15:31si on voit ça rapidement, on pourrait se dire
15:33qu'ils peuvent avoir des intérêts communs.
15:35Mais ce n'est pas si simple.
15:36Et d'ailleurs, tout de suite, Marine Le Pen...
15:38Mais la réconciliation, c'est celle dont il parle ?
15:40C'est celle entre lui et le Rassemblement National ?
15:43Pour nous, ça ne change pas grand-chose.
15:45Elle a tout de suite dit, pour nous, ça ne change pas grand-chose.
15:48Que ce soit lui ou Barnier, notre positionnement restera le même, attendons de voir.
15:52Pour les LR, je crois que ça vient d'être dit,
15:56ils attendent de voir le discours politique général,
15:59de voir quelle va être la feuille de route.
16:01Pas de censure a priori.
16:03Pas de censure a priori.
16:04Le PS, ils ont quand même fait paraître un peu communiqués,
16:08en disant que ce n'est pas la censure d'office comme LFI,
16:14mais on sent qu'ils ont très gêné aux entendures.
16:17Ils ne se l'interdisent pas, je l'entendrai tout à l'heure.
16:19Ils ne sont pas très loin sur l'interdiction.
16:21Ils laissent la chance aux produits.
16:22Exactement.
16:23Véronique Reyssoult en parlait d'Henri IV.
16:25Il y a eu des références aujourd'hui sur les réseaux sociaux
16:28par rapport à cette arrivée de François Bayrou à Matignon,
16:31que les moins de 20 ans ne peuvent pas forcément connaître.
16:33Les moins de 20 ans connaissent peut-être Henri IV,
16:35mais ce n'était pas ce qu'ils avaient retenu du discours,
16:37si ce n'est qu'il y a une toute petite phrase liée à Henri IV
16:40qui a été pas mal reprise,
16:41qui était arrêter les guerres stupides.
16:43Et chacun y a entendu quel type de guerre.
16:46En particulier, c'était plutôt les guerres stériles de posture
16:49que les différents politiques ont pris.
16:52Il y avait autre chose aussi qui était issue
16:55de cette nomination étrange que vous avez décrite.
16:59Parce que dans les phrases qui étaient souvent saluées de M. Barnier,
17:03c'est « je ne me suis pas roulé par terre »
17:04et « je n'ai pas d'autres ambitions ».
17:06Ce n'est pas ainsi que les Français l'ont compris pour M. Bayrou.
17:09Donc, c'est autre chose.
17:11Et puis après, globalement, les moins de 20 ans
17:14ne connaissent pas si bien que ça M. Bayrou.
17:16Alors, le web a la mémoire.
17:18Il y avait pas mal de séquences un peu mythiques
17:21autour de M. Bayrou qui étaient partagées aujourd'hui,
17:24dont une séquence qui date de Strasbourg 2002
17:28avec une petite gifle qui avait été donnée à un jeune homme
17:31en lui disant « tu ne me fais pas les poches ».
17:33Eh bien, le « tu ne me fais pas les poches » a été beaucoup repris.
17:35Ça lui a évalué une sacrée montée dans les sondages, je me souviens.
17:38Il y avait pas mal de gens cet après-midi qui expliquaient
17:40que oui, mais aujourd'hui, ça ne serait pas si certain que ça.
17:43Éducation positive, tout ça.
17:45Mais effectivement, ça a été rappelé.
17:47Il y a eu pas mal aussi sur le jeté de manteau
17:51qui a rappelé qu'il a un caractère.
17:53Une scène effectivement qui était devenue une sorte de mème sur Internet.
17:56Exactement.
17:57Jeter une veste.
17:58Je vous passe pour le fun fact le fait que visiblement,
18:00il y aurait une comparaison entre M. Bayrou et Richard Gire.
18:04Je ne sais pas d'où ça sort.
18:05Visiblement, il y a un sujet là-dessus.
18:07Enfin, Castex avait été comparé à Brad Pitt ou à un truc, donc pourquoi pas.
18:11Et après, globalement, quand je regardais les adjectifs qui lui étaient associés,
18:15c'est plutôt des adjectifs pour le moment positifs
18:18parce qu'il est jugé comme plutôt courageux, raisonnable,
18:21mais est capable de tenir tête à Emmanuel Macron.
18:24Mais en même temps, il est vu comme un soutien d'Emmanuel Macron.
18:27Donc, on sent bien que c'est compliqué.
18:29Donc, voilà, globalement.
18:31Mais par contre, ce qui m'a assez étonné,
18:34c'est qu'il n'y avait pas beaucoup de commentaires avant.
18:36Les Français considéraient que c'était le boulot des chroniqueurs politiques
18:40et des émissions politiques,
18:41mais qu'ils avaient d'autres choses à faire et ils attendaient.
18:43Alors, je vous passe les petites blagues sur…
18:45Voilà, ils ont imaginé des tas de choses comme Shrek, comme je ne sais pas quoi,
18:48parce que comme on ne savait pas, il fallait bien s'occuper et eux, ils étaient au chaud.
18:51Mais là, par contre, on a eu plus de 500 000 messages depuis.
18:54Donc, ça intéresse les Français, ça les inquiète.
18:56Et ce qui ressort globalement, c'est qu'ils attendent un projet avant une équipe.
19:00C'est majoritairement ça qui ressort.
19:02Oui, un projet avant une équipe.
19:04Mais ce qui est intéressant, c'est qu'on l'a dit,
19:07il va falloir qu'il essaye de rassembler un peu autour de lui,
19:10mais il va aussi falloir qu'il dialogue avec le président.
19:13Et je ne crois pas que ça va être aussi simple que ça,
19:16parce que c'est quand même quelqu'un qui a du tempérament,
19:18contrairement à son côté mollasson qui apparaît comme ça.
19:21C'est quelqu'un qui a du tempérament et c'est bien pour ça d'ailleurs, je pense,
19:24qu'Emmanuel Macron a longuement hésité autour de sa nomination,
19:29parce que le personnage, outre le fait que toutes les jeunes autour de lui,
19:33enfin, toute la jeune Macronie, les start-uppers,
19:35le prenaient pour un papy grenieux, gronchon, etc.
19:40Emmanuel Macron le trouvait fidèle,
19:42mais en même temps, le bonhomme lui résistait un peu.
19:45Donc avoir quelqu'un comme ça, en indépendant,
19:48devenu Premier ministre, et quelqu'un qui se rêve quand même,
19:51président de la République, vous avez raison,
19:54ce n'est pas fait pour arranger le climat.
19:57En rappelant peut-être Serge Faubert,
19:59qu'effectivement François Bayrou a été un soutien de la première heure d'Emmanuel Macron.
20:03On va rappeler effectivement qu'il s'était désisté
20:05lors de la présidentielle en 2017 à son profit,
20:09mais tout en continuant après à critiquer l'Emmanuel Macron
20:13sur le volet social, en ayant une parole assez libre finalement.
20:16De toute manière, il est persuadé qu'une bonne étoile veille sur son destin,
20:21et qu'il sera un jour à l'Élysée.
20:23Pour comprendre le personnage, vraiment, c'est important.
20:26Simone Veil, d'ailleurs, dans un livre où elle lui consacrait quelques pages,
20:29l'avait bien identifié.
20:31C'est quelqu'un qui est persuadé d'avoir un destin national.
20:34Et donc, bien sûr, les voies pour y arriver sont diverses et variées,
20:40mais il est persuadé qu'un jour, il sera à l'Élysée.
20:43Et donc, il se sent autorisé, détenteur d'une légitimité
20:47qui lui permet de se prononcer sur tout et n'importe quoi.
20:50Alors, sur le tempérament, c'est une formule polie.
20:55C'est un caractériel.
20:57C'est quelqu'un qui est capable d'exploser en plein vol.
21:00Et c'est bien ça qui inquiète ses interlocuteurs.
21:02Ce sont ces colères soudaines qui font qu'il est capable d'envoyer tout balader en cinq minutes.
21:08Et comment construire quelque chose avec un personnage aussi éruptif ?
21:12C'est, je pense, aussi un des problèmes auxquels...
21:15Cela dit, on avait dit de Michel Barnier que c'était un négociateur hors pair,
21:18qu'il allait réunir tout le monde autour de la table.
21:20Oui, mais lui, il n'a pas assez de vaisselle à Matignon.
21:22Donc, là, c'est le problème.
21:25Et pour ce qui est de la réconciliation, il a quand même du boulot sur la planche, si j'ose dire.
21:30À droite, il est perçu comme la figure du traître.
21:34Les sarkozistes, et tout ce qui peut rester de réseau sarkoziste, le détestent à un point que vous n'y mettez pas.
21:40En 2012, notamment.
21:41Voilà, parce qu'il y a eu l'épisode aussi en 2007 avec Ségolène Royal.
21:46Il faut le rappeler. C'est dommage, là, il n'y a pas de photo.
21:49Mais enfin, Ségolène Royal, comme il était quand même en situation d'être peut-être au deuxième tour,
21:56va lui proposer, se rend à son domicile, sonne à son domicile pour lui proposer d'être son Premier ministre.
22:02Et l'autre est barricadé chez lui et ne répond pas.
22:06Et il racontera plus tard que non, il ne pensait pas que c'était judicieux, éventuellement.
22:10Mais on était en plein vaudeville, déjà, à l'époque.
22:13C'est-à-dire, on se déplace, on sonne, je ne te réponds pas.
22:16C'était, on l'appelle, pour faire un ticket gagnant, elle présidente et lui Premier ministre.
22:20Voilà, et cet épisode est quand même, à droite, a été très mal vécu.
22:25C'est-à-dire, comment la collusion avec Ségolène Royal, ensuite soutient à François Hollande.
22:30Il y a quand même un côté girouette chez François Beyrou, pour la majorité de la classe politique.
22:36C'est quelqu'un qui va où le vent le porte, de temps en temps.
22:39La une obsession, c'est la dette.
22:41Depuis toujours, il parle de ça.
22:43Une première réaction, Patricia Elémonière, une réaction à cette nomination de François Beyrou,
22:46c'est celle du député Alexis Corbière, l'ancien bras droit de Jean-Luc Mélenchon,
22:50désormais membre du groupe écologiste et social à l'Assemblée.
22:53Il était ce soir, on l'écoute, l'invité de France Info.
22:55C'est le premier soutien de Macron.
22:58La différence entre Macron et Beyrou, c'est 30 ans, ou 25 ans, mais c'est le même.
23:02C'est un proto-Macron.
23:04C'est un annonceur du macronisme, à une époque où les appareils politiques étaient un peu moins en crise.
23:08Mais c'est le même, quoi.
23:09Le choix de François Beyrou, c'est un plan B de Macron, comme il y a eu le plan Barnier,
23:15il y a le plan Beyrou, et puis dans quelques mois, s'il va faire la même chose,
23:18ça sera peut-être Barouin, et puis on va chercher les B après.
23:20Vous voyez ce que je veux dire ?
23:21C'est la même chose.
23:22Je ne veux pas...
23:23Revenons à l'essentiel.
23:24Il n'y a eu aucun changement.
23:26Il n'y a pas d'élargissement politique au sein du Parlement.
23:29Il n'y a pas d'élargissement, je pense, social, sociologique dans le pays.
23:32C'est le même périmètre politique pour continuer la même politique.
23:35Je vous pose la question, Marie-Estelle Pech, c'est vrai que ça change quoi au fond, Barnier ou Beyrou ?
23:39La seule chose, je pense, qui change un peu, c'est quand même le modem.
23:42Il a la main sur le modem, et c'est vrai que le modem a plusieurs fois voté avec la gauche,
23:47avec le Nouveau Front Populaire, sur la taxation des super dividendes, des super profits, etc.
23:53C'est quand même l'aile gauche, d'une certaine façon, de la Macronie.
23:57C'est ça, peut-être, le petit apport de François Beyrou par rapport à Michel Barnier.
24:02Mais enfin, petit apport, mais perte aussi du côté de la droite.
24:04On a moins vu ces dernières années ce volet social, Serge Faubert.
24:06Surtout dans les grands débats qui ont traversé l'Assemblée Nationale,
24:10on ne l'a pas entendu, là, sur le budget.
24:12Est-ce que vous l'avez entendu une seule fois ?
24:14Il était singulièrement absent.
24:16Et lorsque cette obsession de la dette, il va arriver, il va dire, il faut faire des économies,
24:20il faut faire des économies, parce que c'est son discours récurrent.
24:23Bonne chance, bonne chance à l'Assemblée Nationale avec ce discours.
24:27Alors même que de nombreux députés, on l'a vu lors du vote des recettes du budget,
24:33de nombreux députés, une majorité de députés, sont conscients qu'il faut augmenter les recettes,
24:39et que ce n'est pas par les économies qu'on va arriver à se désendetter,
24:43c'est en augmentant les recettes fiscales et donc en allant chercher l'argent chez les grands groupes,
24:48chez les plus riches de nos concitoyens.
24:50En augmentant les impôts. Pas tous les impôts, c'est les grands groupes et les plus riches.
24:53Oui, c'est ça. Mais le problème, c'est que s'il arrive en disant, comme Michel Barnier l'a fait,
24:59en disant, écoutez, il faut serrer la ceinture, on n'y peut rien, excusez-nous, ça va être terrible,
25:03je doute fort que les gens dans les rues se mettent à danser et à crier son nom.
25:08Ou alors ils le crieront, mais ce sera derrière des banderoles.
25:11Et on manque d'éléments précisément sur sa feuille de route.
25:14On ne sait pas s'il va se caler sur le... J'imagine que non, parce que s'il s'est fait refaire du Barnier,
25:20ça ne marchera pas, visiblement ça ne peut pas marcher.
25:22Donc il faut qu'il infléchisse son discours, il faut qu'il infléchisse sa feuille de route économique.
25:26Est-ce qu'on critiquait beaucoup en disant c'est le qui avant le quoi ?
25:28Voilà, on ne sait pas en fait, on n'a pas beaucoup d'indications.
25:32D'ailleurs, ça va être intéressant de voir quels ministres vont être nommés.
25:37On voit qu'il reçoit quand même Bruno Retailleau, donc c'est un signe envers la droite.
25:42On voit qu'il veut quand même avoir de bonnes relations avec la droite.
25:46C'est un casus belli à gauche.
25:49Est-ce qu'il est un casus belli à gauche ?
25:51Va-t-il le conserver ? L'autre va-t-il partir ?
25:54Je ne sais pas, mais beaucoup de choses vont se jouer ce week-end.
25:59On va en parler bien évidemment, Véronique Ressol.
26:01Juste dans les points qui ressortent vraiment fortement, c'est que s'il veut faire les choses différemment,
26:06justement, ce n'est pas le qui.
26:08En fait, c'est fortement demandé qu'il présente son projet, qu'il explique ce qu'il veut faire,
26:14et après il dira les qui.
26:16Parce que, c'est une petite critique à l'encontre des journalistes et des chroniqueurs politiques,
26:21mais en disant en fait vous êtes déjà en train de chercher les qui,
26:24mais racontez-nous le quoi, et puis après on verra si c'est les bons qui qui vont avec le bon quoi.
26:28Sauf que ce qu'on a entendu toute la journée, c'est qu'effectivement le qui fait aussi beaucoup sur le quoi.
26:34C'est rare que ça ressorte aussi fortement.
26:36Habituellement, les Français sont, comme les chroniqueurs politiques et commentateurs politiques,
26:41qui va être dans le gouvernement.
26:43Là, c'était très fortement demandé en disant que ça serait un signe que ça ne sera pas comme les autres fois.
26:48Parce que généralement, effectivement, le qui nous indique plus clairement le quoi.
26:52Et en plus, n'oublions pas que les Français, ils n'avaient quand même pas compris grand-chose au budget,
26:55donc ils aimeraient bien qu'on leur explique la réalité du budget.
26:58On va en parler dans la seconde partie des désinformés.
27:01Marie-Estelle Pech, Véronique Ressoult, Serge Faubert, Patricia Lémonnière,
27:04vous restez avec nous. Le temps de dérouler l'info à 20h30.
27:17Qui pour composer le gouvernement de François Bayrou ?
27:20L'EPS n'y participera pas, on l'apprend dans un communiqué du parti.
27:24Les socialistes demandent aussi au nouveau Premier ministre de renoncer au 49-3
27:29en échange d'une non-censure. Côté républicain, c'est latente.
27:32D'abord, les LR veulent connaître le projet de Bayrou.
27:35Ils décideront ensuite de leur participation ou non à son gouvernement.
27:40Mayotte se prépare au passage de l'ouragan Chido,
27:43des centres d'hébergement ouverts pour ceux qui vivent dans des habitations précaires,
27:47les établissements scolaires fermés, un village évacué.
27:50L'archipel est en alerte rouge.
27:52Au cyclone, la préfecture attend des vents à plus de 180 km heure.
27:58Des milliers de Syriens dans les rues de la capitale,
28:00Damas à Alep aussi dans le nord,
28:03et un drapeau brandi avec trois étoiles rouges,
28:06symbole de l'indépendance de la Syrie.
28:09Les rebelles d'HTS, menés par des djihadistes,
28:11ont appelé les Syriens à se réunir en masse cet après-midi
28:14pour fêter la victoire de la révolution.
28:17Le régime de Bachar al-Assad est tombé le week-end dernier.
28:21Enfin, l'équipe de France de Handball joue une place en finale de l'Euro.
28:25Ce soir, la rencontre vient de débuter à Vienne.
28:28En Autriche, les Bleus affrontent le Danemark.
28:31Et en cas de victoire, on connaît déjà l'adversaire des Françaises.
28:34Ce sera la Norvège, vainqueur tout à l'heure de la Hongrie, 30 à 22.
28:47Avec ce soir Marie-Estelle Pech, rédactrice en chef Société,
28:50à Marianne Véronique Reyssoult, présidente de Backbone Consulting
28:53et maître de conférences en communication de crise à Sciences Po,
28:56Serge Faubert, directeur de la rédaction du Pur Politique
28:59et Patricia Allemonière, grand reporter.
29:02On continue bien évidemment à parler de cette arrivée à Matignon
29:05de François Bayrou.
29:07Sa nomination qui est arrivée aujourd'hui après des heures d'attente
29:11et puis la passation de pouvoir que l'on a suivie.
29:13Il a annoncé pendant cette passation de pouvoir, François Bayrou,
29:16une sorte de discours de vérité en promettant de ne rien cacher,
29:20de ne rien négliger, ce qui correspond d'ailleurs à ce qu'a dit
29:23à peu près Michel Barnier en quittant Matignon.
29:26Nous avons enfin tenté de faire de la politique autrement,
29:31avec peu d'effets d'annonce, en parlant moins, en agissant plus,
29:38avec de l'écoute, du dialogue, du respect,
29:43notamment envers les organisations syndicales et professionnelles
29:47que je veux remercier avec les élus locaux
29:50et tout simplement avec les Français.
29:53Serge Faubert, il y a chez Michel Barnier,
29:55comme chez François Bayrou qui s'est exprimé après lui,
29:58une envie en quelque sorte de renverser la table
30:00sur le plan de la communication.
30:02Il est député dans la classe politique depuis près de 40 ans,
30:05François Bayrou. Est-ce qu'il peut aujourd'hui renouveler, révolutionner la chose ?
30:09Je ne crois pas.
30:10D'abord, ce n'est pas dans le tempérament du personnage
30:13et puis deuxièmement, il va falloir justement casser la ressemblance avec Michel Barnier
30:19parce que finalement, les gens se disent, c'est bien gentil,
30:22on a un monsieur de 73 ans qui s'en va,
30:25il y en a un autre de 73 ans qui arrive.
30:28Ils sont plus ou moins d'ailleurs situés dans le même espace politique.
30:33Aller expliquer aux gens que l'un est un LR, mais quand même,
30:36il est macroniste alors que l'autre est homodême,
30:39mais il est aussi macroniste, ça devient très confus.
30:41Ils ont débuté ensemble d'ailleurs, ils étaient dans le même groupe, les réformateurs.
30:45Oui, bien sûr, mais aujourd'hui, réformateur à 73 ans,
30:50il faut quand même que les gens soient en adéquation avec leur discours.
30:56Et puis deuxièmement, il y a quand même une réalité politique qui s'impose à tout le monde,
31:00c'est que le socle du président s'est rétréci au passage.
31:04On avait un socle commun qui était LR plus le bloc central,
31:09c'est-à-dire le modem, horizon, etc.
31:12Et aujourd'hui, on n'a plus que le bloc central, c'est-à-dire 4 partis.
31:17C'est-à-dire qu'à chaque changement de Premier ministre,
31:20ça devient de plus en plus rikiki.
31:22Or, on a quand même des gens...
31:24Ça veut dire quoi ? Il était coincé en quelque sorte ?
31:26Parce que de toute façon, comme on l'a expliqué tout à l'heure,
31:28s'il n'y avait pas François Géroux, il perdait les 35 députés du modem.
31:32Je pense qu'Emmanuel Macron a fait les fonds de tiroir.
31:34La réalité, elle est là.
31:35Mais il y avait quand même plus de députés de droite à soutenir Michel Barnier
31:41qu'aujourd'hui, de députés modem.
31:43C'est-à-dire qu'à chaque fois, on prend le plus petit parti de l'Assemblée.
31:46Alors, je signale en toute amitié au président de la République
31:49que le plus petit groupe, c'est le groupe communiste de 17 députés.
31:53Éventuellement, ça peut être une solution sortie bientôt,
31:56dans 6 mois, dans 9 mois.
31:58On est à l'abri de rien, Patricia Lémonière.
32:00Effectivement, on est à l'abri de rien.
32:02Néanmoins, il y a deux choses qui sont importantes.
32:04Il y a un budget, dont il va falloir s'occuper assez vite,
32:08dès la rentrée, en janvier.
32:09Il va falloir le passer, parce que sinon, la France vit sur le budget d'avant.
32:14Donc, ça ne va pas faire plaisir à des tas de catégories sociales.
32:17Et puis, parallèlement, il y a des mesures, des lois
32:21qui pourraient donner lieu à des consensus, pour le coup.
32:24Je pense à la fin de vie.
32:26Je pense même à la loi sur la sécurité dans les banlieues, etc.
32:31Qui, globalement, au Parlement, j'entends, pas dans la rue,
32:35au Parlement, pourrait donner lieu à des accords.
32:38Donc, qu'est-ce que va choisir le Premier ministre ?
32:41Il va falloir qu'il fasse son budget.
32:43Et puis, est-ce qu'il va essayer de réunir tout le monde au Parlement,
32:46disons, discuter sur des grands projets de loi,
32:49où vous pourriez vous entendre ?
32:51Puisque déjà, ils avaient déjà discuté de par le passé.
32:54Mais je pense que l'urgence est là.
32:56Et ce fameux budget, comme il va forcément être compliqué à passer,
33:00il donnera forcément lieu à une commission mixte paritaire, à tous les coups.
33:04On explique, cette députée, cette sénateur qui se réunit.
33:07Une fois que la navette est faite, quand il n'y a plus de navette à faire,
33:10si on veut échapper au 49-3, il y a une commission paritaire qui se réunit
33:13avec cette députée, cette sénateur.
33:15Et là, on essaie, on vote et on essaie de se mettre d'accord.
33:18Après, on retourne devant l'Assemblée.
33:21Il peut y avoir un 49-3.
33:23Il peut y avoir encore un 49-3 si on ne s'est pas mis d'accord.
33:26Ce sera la question, d'ailleurs, des prochains jours,
33:28d'avoir s'il y aura un accord de non-censure,
33:30également un accord pour ne pas utiliser ce 49-3.
33:32On disait tout à l'heure, Marie-Estelle Pêche,
33:34que François Bayrou n'avait pas dévoilé de véritable programme
33:36dans ses quelques minutes sur le perron de Matignon.
33:39Il a fait preuve tout de même d'une sorte de volontarisme affiché ?
33:43Envoyant des gages de bonne volonté, en quelque sorte ?
33:47Il a parlé d'un sujet en particulier, c'est l'éducation.
33:50Pourquoi ? Parce qu'il a été ministre de l'Éducation nationale
33:53à l'époque d'Edouard Balladur, et oui, ça remonte.
33:57Et il a la réputation d'un ancien professeur agrégé.
34:01D'ailleurs, plusieurs de ses enfants sont professeurs.
34:04Il a été plutôt apprécié, son passage avait été plutôt apprécié.
34:08Pourquoi ? Les mauvaises langues disent qu'en réalité,
34:10c'est parce qu'il n'avait pas fait grand-chose quand il était à ce ministère.
34:13On rappelle Marie-Estelle Pêche que vous êtes spécialiste des questions d'éducation.
34:16On se rappelle aussi, alors ça, la droite en garde un souvenir assez cuisant,
34:19qu'il avait essayé d'abroger la loi Fallou pour faire payer aux écoles publiques
34:24un financement plus important des écoles privées.
34:29Ça avait mis tous les laïcs dans la rue.
34:32Il avait touché à quelque chose, un équilibre qui ne fonctionnait pas si mal.
34:36Ça avait été un peu une catastrophe politique.
34:38Il avait quand même réussi à rester en poste à l'époque.
34:41On se souvient, alors oui, les professeurs ont une certaine nostalgie
34:45parce qu'il avait réussi à maintenir les langues anciennes, par exemple.
34:50On se souvient de ce genre de choses.
34:51Mais il a surtout beaucoup, il a fait énormément attention à ce qui se passait
34:56en matière d'éducation pendant le quinquennat, le premier quinquennat
34:59et le deuxième quinquennat Macron, que ce soit auprès de Jean-Michel Blanquer,
35:03que ce soit auprès de Gabriel Attal, dont il n'appréciait pas forcément beaucoup les réformes.
35:06Donc, on peut se douter que les réformes qui étaient encore,
35:09qui font encore débat, d'ailleurs, les groupes de niveau, etc.
35:12au collège, je me demande bien ce qu'elles vont devenir.
35:14À mon avis, pas grand-chose avec son arrivée.
35:16Et Gabriel Attal, depuis l'Assemblée nationale, continuait à faire attention à ses réformes.
35:20Il avait même participé à la nomination d'Anne Jeuneté, la ministre de l'Éducation nationale des missionnaires.
35:25Et on se souvient aussi que Gabriel Attal, en début d'année, à son arrivée à Matignon,
35:28avait dit justement, dans la même séquence de passation de pouvoir,
35:33quand il avait remplacé Elisabeth Borne, qu'il emmenait la cause de l'école avec lui.
35:36Donc, c'est-à-dire qu'on a plein de gens, Macron, Gabriel Attal, maintenant François Bayrou,
35:42qui ont la cause de l'école au cœur.
35:44Donc, je ne sais pas ce que ça va donner.
35:46Ce sera intéressant de voir d'ailleurs quel ministre de l'Éducation nationale sera nommé.
35:52Mais ce ne sera probablement pas quelqu'un de pro-Attal comme l'est aujourd'hui Anne Jeuneté.
35:56Il avait également, Serge Faubert, tout à l'heure, François Bayrou,
36:00dit qu'il voulait revenir finalement à l'essence de ce que devait être le macronisme en 2017,
36:04en appelant à ne pas exclure certains, en parlant des petits villages,
36:09en parlant des villes, de ceux qui ne trouvaient pas leur place.
36:12Il a dit cela en commençant à parler de l'école.
36:15Est-ce que les politiques ont cru de ce que n'a pas fait Emmanuel Macron ces sept dernières années ?
36:19C'est surtout un refrain pratique en termes de communication.
36:23C'est-à-dire le fameux retour aux sources, au début,
36:27le geste héroïque du macronisme à travers les âges.
36:30Enfin, ça ne fait que sept ans.
36:33Mais, si vous voulez, est-ce que c'est aujourd'hui un argument vendeur de dire aux gens
36:39« Écoutez, moi je suis un authentique macroniste pur jus de la première heure.
36:43Je suis persuadé, quand on regarde les sondages, que ça enchante tellement les Français.
36:47Il y a plutôt une volonté de rupture très marquée, donc on est un peu à côté de la plaque. »
36:51Juste un point quand même.
36:53Il a une carte dans son jeu que n'avait pas Michel Barnier et qui lui tient à cœur,
36:58mais il faut qu'il en convainque le Président, c'est la proportionnelle.
37:02Parce que la proportionnelle, ça pourrait lui permettre…
37:05Fervent partisan de la proportionnelle.
37:07Depuis toujours.
37:08Depuis toujours.
37:09Et ça lui permettrait éventuellement, à condition qu'elle soit à un seul tour,
37:13qu'elle soit intégrale et à un seul tour, comme en 1986 par exemple,
37:17ça lui permettrait de détacher le parti socialiste du reste du Nouveau Front populaire
37:23sans mesure de rétorsion, puisque tout le monde irait aux élections à un seul tour.
37:28On se compte.
37:29Il n'y a pas besoin de report de voix ou de désistement pour conserver des circonscriptions.
37:36Ça, ça permettrait mécaniquement, arithmétiquement,
37:40de détacher des membres du parti socialiste.
37:43Mais je ne suis pas certain qu'ils aient très envie de rallier François Bayrou.
37:47Vous m'offrez une transition toute trouvée avec le parti socialiste.
37:50On va écouter justement Olivier Faure, le premier secrétaire du PS qui était ce soir l'invité du 20h de TF1.
37:56Il a posé les conditions, trois conditions,
37:59pour que le parti socialiste ne censure pas le nouveau Premier ministre François Bayrou.
38:04Il y a plusieurs conditions aujourd'hui à cette non-censure.
38:08La première, c'est d'abord de respecter les attentes des Françaises et des Français.
38:13La deuxième condition, c'est évidemment de faire en sorte que la méthode change,
38:18qu'il n'y ait plus de passage en force.
38:20Il faut mettre aux oubliettes le 49-3. Fini.
38:23Permettre d'aller chercher des compromis texte par texte
38:26et faire en sorte que le Parlement retrouve tous ses droits.
38:29Troisième condition, c'est de faire en sorte que le Front National, le Rassemblement National,
38:34ne soit plus l'arbitre des élégances.
38:36Il faut tirer les leçons de l'échec de Michel Barnier.
38:39On ne peut plus se retrouver avec un Premier ministre qui cherche à chaque fois son salut
38:42en allant chercher les voix du Rassemblement National.
38:44Olivier Faure, le patron des socialistes ce soir chez nos confrères de TF1,
38:49Patricia Lémonière.
38:50Intéressant les conditions que pose Olivier Faure qui dit plus jamais de 49-3.
38:56On sait que c'est dans la Constitution, c'est un engagement qui est difficile à prendre pour un Premier ministre.
39:01Alors respecter les attentes des Français, dit-il en première condition,
39:04les attentes des Français, si on s'en tient qu'au vote qui a été fait en catastrophe,
39:08c'est contre, on ne veut pas du Front National.
39:12C'est ça, les Français n'ont pas voté pour des programmes,
39:15en votant majoritaire, enfin à 30 et quelques pourcents pour le Nouveau Front.
39:20Ils ont voté essentiellement contre le Front National, le Rassemblement National.
39:27Maintenant qu'on revient avec des Premiers ministres de 73 ans, je ne vais pas...
39:31On est tous 50 ans avant.
39:33Donc ils ont voté d'abord contre le Rassemblement National.
39:36C'était ça le programme pour lequel ils ont voté.
39:38Et puis la deuxième chose effectivement, le 49-3.
39:41Le 49-3 fait partie du droit de la Ve République.
39:45Alors on peut le regretter, mais dans ce cas-là,
39:48on mène une campagne politique lors des prochaines élections.
39:51Mais on est dans un monde aujourd'hui, enfin je ne parlerai pas de l'international qui m'est cher,
39:55mais on est dans un monde où il n'y a plus de droit.
39:57Alors les législations, les cadres juridiques, on ne doit plus s'en servir, il faut les balancer.
40:03Et puis enfin, son troisième critère, c'est de ne plus être la danseuse du Rassemblement National.
40:12On va en parler Marie-Esthelle Pêche peut-être sur cet accord sur le 49-3.
40:17Est-ce que ça paraît envisageable ?
40:18Ça paraît difficilement envisageable.
40:20En revanche, peut-il faire des gestes sur le budget ?
40:23Par exemple, je pense aux suppressions de fonctionnaires.
40:27François Bayrou, c'est quelqu'un aussi qui a beaucoup critiqué la réforme des retraites.
40:31Dans quelle mesure peut-il revenir sur certains points concernant la réforme des retraites ?
40:35Ou aménager ?
40:38Il peut lancer des signes envers la gauche s'il le souhaite vraiment.
40:43En tout cas, le Parti Socialiste n'est pas complètement fermé.
40:47Tout va dépendre de la...
40:50C'est quelqu'un de roué quand même, François Bayrou.
40:52Il ne faut pas non plus complètement le sous-estimer.
40:55Il est capable, je pense, d'ouvrir le dialogue, certainement.
40:59Et c'est ce qu'il va tenter de faire avec le Parti Socialiste.
41:01Olivier Faure ne semble pas complètement fermé.
41:04On verra ce qu'il va se passer ce week-end et dans les 3-4 jours qui vont se promener.
41:09Patrick Kenner, d'ailleurs, tout à l'heure sur France Info, le patron des sénateurs socialistes,
41:13disait qu'il n'y avait pas de censure a priori, mais pas non plus de non-censure.
41:18En gros, il jugerait sur pied Serge Faubert pour revenir à cette dernière condition posée par Olivier Faure,
41:24de dire qu'il ne faut pas que le Rassemblement National soit désormais l'arbitre,
41:29comme ça a été le cas lors de la dernière censure.
41:31C'est au Parti Socialiste, finalement, que revient le dernier mot.
41:36Si ce dernier n'avait pas censuré, il n'y aurait pas eu de censure.
41:39En termes purement mathématiques.
41:42On est dans un jeu de poker menteur, parce qu'une motion de censure ne peut passer qu'avec l'alliance objective, on va dire, de deux blocs.
41:50Donc on peut dire, si le NFP ne vote pas les motions de censure du RN, ça ira très bien.
41:58Mais si les socialistes étaient désolidarisés ?
42:00Les socialistes, il faudrait qu'ils se décrochent du Nouveau Front Populaire, et notamment de la France Insoumise, qui n'est pas au programme.
42:09Et deuxièmement, moi j'ai surtout l'impression que cet argument du 49-3, c'est un argument pédagogique.
42:15C'est-à-dire, c'est censé faire la démonstration devant tout le monde que la Constitution actuelle n'est plus adaptée à l'existence de trois blocs.
42:24La Constitution de la Ve, c'est une majorité et une opposition.
42:27Là, ça fonctionne très bien, il y a l'état de mécanisme.
42:29Mais alors, à trois, sans que personne n'ait la majorité, ça ne fonctionne pas.
42:34Donc une des premières modifications cosmétiques qu'on pourrait faire, c'est effectivement l'abandon du 49-3 et parallèlement la motion de censure.
42:44Après, on connaît le résultat déjà, ça veut dire que ça donne ce qui a été voté en première lecture,
42:50les recettes du budget qui ont fait que la moitié de la droite s'est arrachée les cheveux et que ça a été détricoté immédiatement au Sénat.
42:59Voilà, on connaît le résultat.
43:01C'est-à-dire, franchement, est-ce que François Bayrou peut laisser se dérouler le match parlementaire jusqu'au bout ?
43:08149-3, je n'y crois pas.
43:10Allez, on poursuit la discussion.
43:12Le Fil Info, 20h46, c'est avec Stéphane Milat.
43:16Trois ex-rugbymen de Grenoble condamnés ce soir à des peines de 12 à 14 ans de réclusion criminelle pour avoir violé une jeune femme en 2017 à Bordeaux.
43:24C'était après une soirée très alcoolisée qui avait suivi un match de top 14, le verdict de la cour d'assises de Gironde après deux semaines de procès.
43:32Le Parti Socialiste s'engage à ne pas censurer le gouvernement à venir sous condition.
43:37Olivier Faure le déclare au 20h de TF1.
43:40Il faut pour cela que le nouveau Premier ministre s'engage à ne pas recourir au 49-3, que le Rassemblement National ne soit plus l'arbitre des élégances.
43:48François Bayrou, c'est la bonne personne au bon moment pour répondre aux aspirations des Français.
43:53La réaction de l'un de ses prédécesseurs, Gabriel Attal, à cette nomination.
43:57François Bayrou, le Pyrénéen, adopte d'ores et déjà un langage montagnard devant l'ampleur de sa tâche.
44:02Je n'ignore rien de l'Himalaya qui se dresse devant nous des difficultés de toute nature.
44:07Sur le perron de Matignon, il rappelle ses deux priorités, réduire la dette et les déficits.
44:12Et puis la demi-finale en ce moment de l'Euro de Handball.
44:14Depuis un quart d'heure à Vienne, en Autriche, les Danoises dominent déjà les Françaises 5 à 4.
44:19Les vainqueurs rencontreront les Norvégiennes en finale plus fortes que les Hombrases 30 à 22.
44:26France Info
44:2920h, 21h, les informés, Victor Mathey.
44:34Et on continue bien sûr ces informés en édition spéciale après la nomination et l'arrivée à Matignon de François Bayrou,
44:40la passation de pouvoir que vous avez suivi tout à l'heure sur France Info,
44:44avant de continuer à parler du rôle que pourrait jouer le Parti Socialiste,
44:48le rôle aussi du Rassemblement National et sa posture.
44:51Véronique Reyssoult, est-ce qu'il y a des réactions à l'étranger après cette arrivée de François Bayrou à Matignon ?
44:57Oui, il n'y en a pas des volumes incroyables.
45:00Et surtout, son nom est toujours associé au mot centriste.
45:07Et globalement, il est perçu comme un homme plutôt raisonnable.
45:11Il n'est pas très connu, donc il y a à chaque fois une petite explication de son parcours.
45:15Et on revient toujours sur le fait que c'est un centriste, que c'est un homme de raison.
45:18Je regardais, il y a quelques pays qui rappellent qu'il a voté pour M. Hollande,
45:22donc ils ne comprennent pas trop cette histoire de PS qui ne veut pas le suivre.
45:27Ça étonne, voilà.
45:29Mais parce que vu de l'étranger, nous restons quand même dans une situation
45:32qui est un peu incongrue et pas toujours très bien comprise.
45:35Donc voilà. Et après, c'est des volumes qui sont beaucoup moins élevés qu'il n'y a pu y avoir.
45:40On peut savoir dans quel pays il y a le plus de réactions ?
45:42Alors aux États-Unis, ils ont un peu réagi.
45:44Mais beaucoup en Allemagne et en Italie, c'était les pays qui ont le plus réagi.
45:48Mais il y a moins de réactions, paradoxalement, pour la nomination de M. Béreau
45:52que pour celle de M. Barnier à l'époque, qui avait d'abord une notoriété européenne...
45:58Mais c'est-à-dire internationale, puisqu'il avait été à Bruxelles.
46:01Et puis c'était un moment très étonnant.
46:03Là, ils sont... Bon, à l'étranger, on est presque habitués à nos histoires.
46:07Une passation tous les trois mois. Patricia Alemania ?
46:09Effectivement, Michel Barnier, lui, a été connu, puisque c'est lui qui avait négocié le Brexit.
46:15Donc il était vraiment connu.
46:16Et puis aussi, François Béreau est connu quand même à Bruxelles.
46:20Il est connu dans... C'est un chrétien démocrate.
46:23Donc il est connu par les Allemands, il est connu par les Italiens,
46:25puisqu'il avait une sensibilité, même si c'est très ancien maintenant, de la social-démocratie en Italie.
46:32Donc il est connu par son militantisme européen dans les pays qui nous sont proches, j'ai envie de dire.
46:38Et dès qu'on s'éloigne un peu, il n'est vraiment pas connu.
46:41On a entendu la réaction de Gabriel Attal, qui dit que François Béreau est la bonne personne au bon moment.
46:46Ça sonne un peu comme le générique de la série l'Agence Touriste, que la dernière chance au dernier moment.
46:50Serge Faubert, le nom de Gabriel Attal, c'est vraiment de la pure communication.
46:54Oui, je pense que c'est vraiment... C'est sous la torture qu'il a dit ça.
46:59Autre réaction, le choix de François Béreau.
47:02On a parlé du positionnement du Parti socialiste.
47:04Voyons celui du Rassemblement national.
47:06Le chef du MoDem que l'on dit, et on en a parlé tout à l'heure, à la fois intransigeant mais respectueux vis-à-vis de Marine Le Pen.
47:12Écoutez Jordan Bardella, le président justement du RN, juste après l'annonce de la nomination de François Béreau.
47:18Notre censure a priori aura été engagée à l'encontre d'une personnalité issue de la gauche et issue de l'extrême gauche.
47:25Et nous avions parfaitement indiqué que nous étions prêts à ne pas censurer a priori une personnalité ou un profil qui serait issu de la droite et du centre.
47:32Si tant est qu'ils entendent le message des urnes et le message des électeurs.
47:38Je représente avec Marine Le Pen une formation politique qui a recueilli 11 millions de voix, qui a le premier groupe à l'Assemblée nationale.
47:44Et donc nous nous souhaitons pouvoir faire connaître les inquiétudes qui sont celles des millions d'électeurs qui ont voté pour nous.
47:49Sur le pouvoir d'achat, les difficultés à boucler les fins de mois.
47:52Et évidemment le rétablissement de l'ordre et de la sécurité dans le pays.
47:56Je crois qu'il y a une aspiration au changement très forte, encore une fois dans notre pays.
48:00Et la politique qui va être menée ne peut plus être celle d'Emmanuel Macron.
48:04Or c'est précisément la voie sur laquelle était engagé Michel Barnier.
48:07Donc la balle est désormais entre les mains de François Bayrou.
48:10Cela a forcément joué Marie-Estelle Pêche dans le choix d'Emmanuel Macron de nommer François Bayrou ?
48:15Le fait de savoir que le Rassemblement national ne le censurerait pas a priori ?
48:19Oui, d'abord on n'est qu'au début.
48:22Ensuite on projette qu'effectivement Marine Le Pen pourrait être complaisante envers François Bayrou.
48:30Parce que d'abord ils se connaissent effectivement depuis très longtemps.
48:33Parce qu'il y a tout ce combat commun entre eux d'instauration de la proportionnelle aux législatives.
48:39Parce qu'il l'a défendu lors du réquisitoire du parquet, lors de son procès il y a quelques temps.
48:48Il avait aussi soutenu l'idée d'une banque de la démocratie quand elle avait du mal à obtenir des parrainages.
48:55Mais en fait la situation politique n'a pas franchement changé depuis en trois jours, en une semaine.
49:02Le RN est toujours dans la même situation.
49:05Bayrou ne va pas renverser la table.
49:08Je ne vois pas pourquoi il serait plus sympathique avec Barnier qu'avec Bayrou, le RN.
49:16Ça donne quoi Serge Robert, le sentiment que chacun avance à pas feutrer en disant on attend, on regarde, on ne censure pas a priori.
49:23Parce que ça ne fait pas avancer les choses et qu'on apparaîtrait comme l'élément bloquant ou bloqueur de la situation.
49:29L'idée c'est que personne ne veut apparaître comme étant le fauteur de troubles, celui qui amène le chaos.
49:34Tout le monde doit être respectable.
49:36Tout le monde a bien compris que l'opinion commençait à être sérieusement agacée par cette instabilité.
49:41C'est-à-dire qu'on a un paradoxe d'ailleurs français.
49:43Parce que le RN a perdu justement un peu en respectabilité avec cette censure.
49:46Non, il n'a pas perdu parce que ses électeurs demandaient effectivement qu'il y ait une rupture avec la droite.
49:51Ils demandaient cette censure.
49:52Voilà, ils demandaient ça, mais ça a été fait au bout de plusieurs mois.
49:56Et là, d'un certain point de vue, le parti socialiste en a aussi tiré la leçon en disant
50:01si on censure tout de suite, on va apparaître comme vraiment les sectaires, ceux qui bloquent, ceux qui empêchent l'État de fonctionner.
50:07Donc on va laisser Bérou commencer à développer son programme, son projet s'il en a un.
50:14Et puis le moment venu, on censurera.
50:17Mais voilà, personne ne veut prendre le risque d'être celui qui appuie tout de suite sur la gâchette.
50:22Je pense aussi qu'il faut voir pour les socialistes, il y a la perspective du Congrès.
50:27Et donc dans cette perspective-là, ils ne peuvent pas non plus apparaître comme trop virulents.
50:33Il faut ménager toutes les différentes tendances, parce qu'on sait très bien qu'actuellement,
50:37au sein du parti socialiste quand même, c'est assez difficile.
50:41Donc il y a ce Congrès qui va se produire.
50:44Il y a aussi, à l'échelle un peu plus lointaine, les municipales.
50:48Donc voilà, mais ils se placent tous dans cette...
50:52C'est pas si loin, c'est un an, ça va aller très vite.
50:54Donc apparaître...
50:55Mais il peut se passer beaucoup de choses d'ici là.
50:57Je suis entièrement d'accord, même dans les quinze jours qui viennent.
51:00Plus personne ne veut effectivement apparaître comme fauteur de trouble, en tout cas en ce moment, en tout cas.
51:05Marie-Estelle Pêche ?
51:06Oui, c'est vrai qu'au Parti socialiste, il y a toujours ces voix dissonantes.
51:10Je pense à Carole Delga, dans la région Occitanie.
51:13Invitée ce matin de France Info.
51:14Qui a un discours quand même plus compatible avec cet éventuel futur gouvernement que d'autres socialistes.
51:20Donc on a vraiment différentes tendances au sein du Parti socialiste.
51:24Pour l'instant, face à Barnier, ça aboutit quand même à une censure.
51:27Est-ce qu'il va aller aussi vite vers une censure ?
51:32Tout va dépendre, encore une fois, de la feuille de route de Bayrou.
51:37Va-t-il davantage écouter la gauche dans son programme économique ou pas ?
51:43Va-t-il réussir à ouvrir son gouvernement vers le Parti socialiste ?
51:48Ça paraît difficile à croire, mais pourquoi pas ?
51:50Il peut peut-être trouver d'anciens socialistes.
51:52Sachant que le PS dit qu'il n'ira pas.
51:54Mais c'est là-dessus que ça va se décider.
51:59Comment il va pouvoir équilibrer ce budget ?
52:02Comment ça va pouvoir se passer, ce budget ?
52:04Et comment va-t-il pouvoir avoir de nouvelles recettes ?
52:06C'est peut-être, je suis d'accord avec vous, sur les recettes,
52:09qu'il peut effectivement s'attirer des voix de sympathie du Parti socialiste.
52:14Non, je dis juste que Barnier finalement n'avait réussi à débaucher que Didier Migaud,
52:17qui est un ancien socialiste.
52:19L'ouverture a été quand même très limitée côté Barnier.
52:22Est-ce qu'il peut aller plus loin ?
52:24Très longtemps.
52:25Il était dans le temps, Serge Faubert.
52:27Je voulais juste mentionner un petit détail.
52:30C'est que bientôt, il y aura le procès en appel des assistants parlementaires du Modem.
52:37Alors, en première instance, François Bayrou avait été relaxé.
52:41Mais le parquet a fait appel de cette décision.
52:43Donc, il sera prévenu.
52:45Et on parle de septembre 2020.
52:47Et ça va être curieux de voir un Premier ministre obligé d'aller répondre.
52:51Septembre 2025, a priori.
52:53La date n'est pas encore fixée.
52:55Oui, c'est en général un an après.
52:57Donc, c'est en février 2024, donc février 2025.
53:00On risque de se retrouver avec un Premier ministre qui est obligé d'aller donner quelques explications.
53:04Sachant qu'Emmanuel Macron l'a dit cette semaine quand il a reçu justement les représentants des partis.
53:09C'est son souhait, en tout cas, de ne plus dissoudre l'Assemblée
53:12et d'aller avec ce Premier ministre-là jusqu'au bout,
53:14c'est-à-dire dans 30 mois, à l'élection présidentielle de 2027.
53:17C'est son souhait.
53:19C'est un souhait, il croit.
53:21C'est un souhait.
53:22Très rapidement, la suite pour François Bayrou, on l'a dit, des premières consultations.
53:25Bruno Retailleau, dès ce soir, le ministre de l'Intérieur.
53:28À quoi est-ce qu'il faut s'attendre ? Je ne sais pas qui va intervenir.
53:30Sur la composition, justement, du futur gouvernement.
53:33On voit bien que c'est très complexe.
53:35Parce que pour Retailleau, pour la droite, c'est très important qu'il reste.
53:38Pour la gauche, c'est très important qu'il parte.
53:40Je pense que c'est devenu vraiment le marqueur.
53:42C'est ça, c'est un marqueur vraiment très important.
53:45Monique Rays-Soult, un mot là-dessus.
53:46Des Français qui, on l'a dit, ne comprennent pas bien toujours la situation qu'on est en train de vivre.
53:50Et c'est normal.
53:51Et qui ne comprendraient peut-être pas que l'on change de Premier ministre.
53:54Mais pas de gouvernement.
53:55Ou en tout cas que certaines figures représentatives soient toujours là.
53:58Ce qui ressort, honnêtement, c'est de dire qu'on a envie quand même de nouvelles têtes.
54:02Monsieur Bayrou n'étant pas si nouveau.
54:04Mais en fait, il y a quelques personnalités comme monsieur Retailleau
54:08qui effectivement incarnent, même pour les Français, un clivage.
54:11Et il considère qu'il faudrait quand même qu'il y ait une continuité sur certains sujets.
54:15Et donc monsieur Retailleau est souvent cité comme, dans le fond, il a plutôt réussi.
54:20On va dire qu'il ne plaît pas que aux gens de droite, loin de là.
54:23Donc voilà, pourquoi pas.
54:25Et après, il demande surtout, de nouveau, je reviens, mais ça ressortait tellement ce soir,
54:30qu'est-ce qu'on peut nous raconter d'abord ce qu'on va faire.
54:33Parce que si on a choisi d'être tout sécuritaire, c'est un projet.
54:38Et après, on verra dès qui.
54:40Et puis, Retailleau, c'est un caillou dans la chaussure de Marine Le Pen.
54:43Parce qu'il fait du lepénisme, sans le dire.
54:46Et donc, effectivement, ça mange un peu d'espace.
54:50Elle ne souhaite sûrement pas son maintien au gouvernement.
54:53Elle ne le souhaite absolument pas.
54:55Allez, on aurait pu débattre des heures ce soir, les informer.
54:58C'est déjà fini. Merci à tous les quatre.
55:00Marie-Estelle Pêche, rédactrice en chef Société A.
55:02Marianne, tiens la une de Marianne cette semaine.
55:04Eh bien, numéro sur Emmanuel Macron, à bout de souffle.
55:07Et puis, une petite enquête sur la figure du con qui est le jackpot des médias.
55:12D'accord. Eh bien, à découvrir dans Marianne.
55:15Véronique Reichswald, merci.
55:16Présidente de Backbone Consulting.
55:18Serge Flaubert, directeur de la rédaction de Pure Politique.
55:20Et Patricia Alémonière, grand reporter.
55:23Merci à tous les quatre.
55:24Les informer reviennent demain matin.
55:26Très bonne soirée.

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